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Une expérience de pédagogie inversée en
SES (2013-2015)
Nicolas Olivier, Professeur de sciences économiques et sociales au Lycée Jean Monnet de Franconville (95)
Christophe Viscogliosi, Professeur de sciences économiques et sociales
au Lycée Jacques Prévert de Taverny (95)
Réunion nationale des interlocuteurs académiques de Sciences Économiques et Sociales – 5/6 février
2015
Pourquoi changer nos pratiques ?
Une certaine insatisfaction vis-à-vis du cours dialogué "traditionnel"
Le cours dialogué s'appuie souvent sur les meilleurs élèves au détriment des plus faibles (phénomènes d'autocensure)
Le cours dialogué est peu propice à une véritable mise en activité des élèves pourtant essentielle
dans l'acquisition des connaissances
Le cours dialogué place souvent l’enseignant dans un rôle de « contrôle » de la classe
Pourquoi changer nos pratiques ?
Adapter la pédagogie à l’évolution de l’enseignement au Lycée depuis les années
1980 « Démocratisation quantitative » depuis les années
1960. Mais le système scolaire demeure profondément inégalitaire (Cf. enquête PISA)
Les élèves demandent à être actifs en cours
La révolution numérique en cours depuis le début des années 2000 (appareils, contenus)
Comment changer ?
En s'inspirant de travaux d'Eric Mazur sur la pédagogie inversée
Mazur E., Peer Instruction : A User’s Manual, Prentice Hall, 1997Mazur E., Crouch C. E., « Peer Instruction: Ten years of Experience and
Results », American Journal of Physics, Vol. 69, n°9, Sept. 2001
En s'inspirant d'expériences de classes inversées un peu partout en France (participation au forum des
enseignants innovants de Bordeaux en mai 2014)
En s'inspirant de l'expérience de notre collègue (Cours Seko)
Problème : comment éviter de tomber dans le travers des MOOC ?
Notre dispositif (hors classe)
Création d’un site internet utilisable sur tous les appareils numériques : inverseco.weebly.com Réflexions autour de l'utilisation des vidéos avec les élèves (articles, formation au PAF…)
Création de vidéos depuis 2 ans à partir des programmes de Première et de Terminale (env. 45 vidéos aujourd’hui)
Notre dispositif (dans la classe)
Une démarche en 4 temps
1) Les élèves visionnent, chez eux ou au CDI, de courtes vidéos. Ces vidéos sont accompagnées de questionnaires permettant aux élèves de repérer les éléments essentiels de la vidéo
2) En classe, nous corrigeons brièvement le questionnaire, dans le cadre d'un cours dialogué, voire frontal. Les élèves complètent éventuellement leur prise de notes.
3) Les élèves sont mis en activité par groupes de 4 élèves autour d'activités leur permettant d'appliquer ou d'approfondir les notions vues dans le vidéo
Pendant ce temps, l'enseignant circule entre les différents groupes d'élèves et est disponible pour aider les élèves qui ont des difficultés.
4) Un temps de synthèse : les élèves doivent produire une synthèse qui réponde à la question posée en début de cours
Texte, mindmap, fichier son, vidéo, article de journal
Pour résumer
Les vidéos donnent aux élèves des outils qui les mettent "en appétit" avant d'entrer en classe
Les activité permettent aux élèves de vérifier qu'ils maîtrisent les notions et les savoir-faire
Les synthèses permettent de faire le point sur ce que les élèves ont appris, en reliant les connaissances (tirées des vidéos) aux exemples (tirés des activités)
Que devient l'évaluation dans tout cela ?
Les élèves sont quasiment constamment évalués
Lors des phases de mise en activité, les élèves sont évalués collectivement par rapport à deux critères : la qualité du travail de groupe et leur capacité à restituer à l'enseignant les résultats de leurs travaux
Lors des phases de synthèse (texte, mindmap, etc.)
Les apports de la pédagogie inversée
Une dispositif qui facilite la mise en place d’une pé-dagogie différenciée et, ce faisant, de lutter davan-tage contre les
inégalités scolaires Une dispositif qui facilite la mise en place d’une pé-
dagogie active et, ce faisant, favorise l’acquisition des connaissances
Une pédagogie qui répond aux évolutions contemporaines du
Lycée
Une dispositif permet d’intégrer les outils numériques
qu’utilisent massivement les élèves
Quels effets ? (les élèves) Un effet positif sur l’acquisition des savoirs et
savoirs faire, notamment des élèves les plus faibles :
Des élèves plus investis en classe qui acquièrent mieux les savoirs et savoirs-faire
L’enseignant peut faire progresser les élèves en difficulté en allant les aider lorsqu'ils éprouvent des difficultés
Les élèves les plus faibles ont moins tendance à s'autocensurer (car ils maîtrisent déjà certaines connaissances avant d'entrer en classe)
Les bons élèves sont sollicités pour aider les plus faibles Un effet positif sur les savoirs-être des élèves :
travail en équipe, compétences organisationnelles
Quels effets ? (l’enseignant)
Voir les élèves plus actifs, investis en cours Changement de rôle plus confortable pour
l’enseignant : il est moins en situation de « contrôle » (bruit, concentration des élèves), plus en situation « d’accompagement »
Une grande satisfaction !
Quelles difficultés ?
Plusieurs élèves réticents, notamment les bons élèves
Des élèves pas nécessairement dans le jeu
Difficile d'équilibrer les groupes de manière à obtenir une bonne dynamique de travail
le volume sonore du cours est relativement élevé
Convaincre également les parents, les collègues…de l’utilité de la pédagogie inversée
Le nombre de groupes dans une classe à 35 élèves
Pédagogie inversée et cours dialogué : quelle articulation ?
Plus qu’une opposition, une véritable complémentarité
Le choix dépend de l’objectif pédagogique visé
Utilisation du cours dialogué pour transmission de notions complexes car vidéo et débriefing pas suffisants En TD, le cours dialogué demeure une pédagogie per-tinente
car l'effectif réduit propice à la transmission de savoir-faire, la correction de devoirs ou à la préparation au Bac.
Conclusion
Malgré les difficultés rencontrées, notre expérience sur deux ans est très positive. Difficile de revenir en arrière.
Un dispositif plus adapté à la lutte contre l’échec scolaire mais pas un remède miracle (rôle des causes structurelles et conjoncturelles de l’échec scolaire)
Meilleures conditions de travail en classe. Les élèves sont
plus épanouis et nous satisfaits du rôle « d’accompa-gnement » Un dispositif efficace et plus adapté aux évolutions contempo-
raines du lycée (pédagogie différenciée, pédagogie active, numérique pédagogique)
Quelles perspectives ?