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Journal de la FFE Septembre - Octobre - Novembre - Décembre 2009 Nicolas Sarkozy traverse une mauvaise passe. Elle prend la forme d’une pratique détestable du pouvoir, qu’incarne la volonté assumée de recentralisation du pays par l’étranglement orchestré des pouvoirs locaux. S’y ajoute le népotisme insupportable qu’aura révélé l’affaire de l’EPAD. Remontée marquée de la délinquance, b i l a n international creux, échec à Bruxelles avec le soutien insensé à Tony Blair pour la Présidence du Conseil Européen, la mauvaise passe est bien plus qu’un trou d’air : c’est un clair constat d’échec. L’échec est encore plus flagrant en matière économique. La stagnation des salaires, la hausse du chômage et le faible crédit à la consommation constituent autant de handicaps pour la relance. Les déficits publics atteignent 8,5% du PIB. L’endettement ne représente désormais pas loin d’une année de richesse nationale. A de tels niveaux de dérive des finances publiques, c’est l’avenir même du pays que l’on hypothèque. Le cœur de cette menace, c’est le bouclier fiscal, érigé en tables de la loi par Nicolas Sarkozy. En l’état des finances publiques et des besoins de la France, il n’est plus tenable. Nicolas Sarkozy est le seul leader européen sans aucune stratégie de sortie de crise. Le projet de loi de finance pour 2010 en est la meilleure preuve. Ramener le déficit budgétaire à 5% en 2011 grâce à une croissance projetée de 2,5% et à la limitation de la progression des dépenses publiques à 1% en volume est non seulement irréaliste, mais critiquable au regard de l’urgence sociale. La politique que traduisent ces choix budgétaires ne fera qu’accroître les inégalités, la précarité et le chômage de masse. Les niches fiscales de 2007, comme la déduction des intérêts d’emprunts immobiliers, doivent être supprimées. La progressivité de l’impôt doit être rétablie pour les revenus élevés. Voilà ce que la gauche doit marteler à l’approche des élections régionales et dans la perspective de la séquence présidentielle et législative du printemps 2012. Cela viendra vite. Nicolas Sarkozy doit être combattu sans relâche et mis en échec pour la politique antisociale qu’il a pratiquée depuis 2007. Il a affaibli la France et trompé les Français. Il est grand temps de reparler de justice sociale et, pour cela, de militer et de voter socialiste. Pierre-Yves Le Borgn' Premier Secrétaire Fédéral Mauvaise passe pour le pouvoir Sommaire P.1 Edito: Mauvaise passe pour le pouvoir Calendrier électoral 2010 de la FFE P.2 Associations: Faciliter la mobilité des jeunes La FNESR P.3 Associations- Culture: FSP Society Réseau culturel français à l'étranger P.4 Campagnes élec- torales: Exemple Parti Démoc- rate P.5 Campagnes élec- torales: Traité de Lisbonne P.6 Campagnes élec- torales: Primaires du Parti dé- mocratique en Italie P.7 Les sections: Londres: Réunion avec des députés travaillistes P.8 Les sections: Bruxelles:Visite de Catherine Trautmann P.9 Les sections- Opinion: Italie Privatisation de la Poste en Suède P.10 Opinion: 10 ans du PACS Situation politique en Italie P.11 Nouvelles du Monde: Afrique: Réchauffement climatique P.12 et 13 Nouvelles du Monde: Suède, Irlande, Norvège P.14 et 15 Nouvelles du Monde: Kirghizstan, Kosovo P.16 Nouvelles du Monde Portugal Pierre-Yves Le Borgn' et Martine Aubry à la Convention de la FFE en août 2009 Photo par R. Briard Calendrier électoral de la FFE pour l'année 2010: désignation des candidats socialistes aux élections législatives de 2012 et à la sénatoriale de juin 2011. Dépôt des candidatures pour les deux élections: du 1er mars au 15 mars 2010. Réunion du comité d'organisation: vendredi 26 mars 2010 à 17 heures, au Siège du Parti. Date limite pour le dépôt des professions de foi: le 14 avril 2010. Premier tour des désignations des candidats aux élections législatives et désignation des candidats à l'élection sénatoriale: le 10 juin 2010. Deuxième tour éventuel des désignations des candidats aux élections législatives: le 17 juin 2010.

TRIBUNE sept-dec 2009

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le journal des socialistes français à l'étranger

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Page 1: TRIBUNE sept-dec 2009

Journal de la FFE Septembre - Octobre - Novembre - Décembre 2009

Nicolas Sarkozy traverse une mauvaise passe. Elle prend la forme d’une pratique détestable du pouvoir, qu’incarne la volonté assumée de recentralisation du pays par l’étranglement orchestré des pouvoirs locaux. S’y a j o u t e l e n é p o t i s m e insupportable qu’aura révélé l ’af faire de l ’ E P A D . R e m o n t é e marquée de la dé l inquance , b i l a n i n te rna t i ona l creux, échec à Bruxelles avec l e s o u t i e n insensé à Tony Blair pour la Présidence du Conseil Européen, la mauvaise passe est bien plus qu’un trou d’air : c’est un clair constat d’échec.

L’échec est encore plus flagrant en matière économique. La stagnation des salaires, la hausse du chômage et le faible crédit à la consommation constituent autant de handicaps pour la relance. Les déficits publics atteignent 8,5% du PIB. L’endettement ne représente désormais pas loin d’une année de richesse nationale. A de tels

niveaux de dérive des finances publiques, c’est l’avenir même du pays que l’on hypothèque. Le cœur de cette menace, c’est le bouclier fiscal, érigé en tables de la loi par Nicolas Sarkozy. En

l’état des finances publiques et des besoins de la France, il n’est plus tenable.

Nicolas Sarkozy est le seul leader européen sans aucune stratégie de sortie de crise. Le projet de loi de finance pour 2010 en est la meilleure preuve. Ramener le déficit budgétaire à 5% en 2011 grâce à une croissance projetée de 2,5% et à la limitation de la progression des dépenses publiques à 1% en volume est non seulement i rréal is te, mais

critiquable au regard de l’urgence sociale. La poli t ique que traduisent ces choix budgétaires ne fera qu’accroître les inégalités, la précarité et le chômage de masse. Les niches fiscales de

2007, comme la déduction des intérêts d ’ e m p r u n t s immobiliers, doivent être supprimées. La progressiv i té de l’impôt doit être rétablie pour les revenus élevés.

Voilà ce que la gauche doit marteler à l’approche des élections régionales et dans la perspective de la séquence présidentiel le et l é g i s l a t i v e d u printemps 2012. Cela viendra vite. Nicolas

Sarkozy doit être combattu sans relâche et mis en échec pour la politique antisociale qu’il a pratiquée depuis 2007. Il a affaibli la France et trompé les Français. Il est grand temps de reparler de justice sociale et, pour cela, de militer et de voter socialiste.

Pierre-Yves Le Borgn'

Premier Secrétaire Fédéral

Mauvaise passe pour le pouvoir Sommaire P.1 Edito: Mauvaise passe pour le pouvoir Calendrier électoral 2010 de la FFE P.2 Associations: Faciliter la mobilité des jeunes La FNESR P.3 Associations- Culture: FSP Society Réseau culturel français à l'étranger P.4 Campagnes élec-torales: Exemple Parti Démoc-rate P.5 Campagnes élec-torales: Traité de Lisbonne P.6 Campagnes élec-torales: Primaires du Parti dé-mocratique en Italie P.7 Les sections: Londres: Réunion avec des députés travaillistes P.8 Les sections: Bruxelles:Visite de Catherine Trautmann P.9 Les sections- Opinion: Italie Privatisation de la Poste en Suède P.10 Opinion: 10 ans du PACS Situation politique en Italie P.11 Nouvelles du Monde: Afrique: Réchauffement climatique P.12 et 13 Nouvelles du Monde: Suède, Irlande, Norvège P.14 et 15 Nouvelles du Monde: Kirghizstan, Kosovo P.16 Nouvelles du Monde Portugal

Pierre-Yves Le Borgn' et Martine Aubry à la Convention de la FFE en août 2009 Photo par R. Briard

Calendrier électoral de la FFE pour l'année 2010: désignation des candidats socialistes aux élections législatives de 2012 et à la sénatoriale de juin 2011.

Dépôt des candidatures pour les deux élections: du 1er mars au 15 mars 2010.

R é u n i o n d u c o m i t é d'organisation: vendredi 26 mars 2010 à 17 heures, au Siège du Parti.

Date limite pour le dépôt des professions de foi: le 14 avril 2010.

Premier tour des désignations des candidats aux élections législatives et désignation des

candidats à l 'é lect ion sénatoriale: le 10 juin 2010.

Deuxième tour éventuel des désignations des candidats aux élections législatives: le 17 juin 2010.

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P A G E 2 A S S O C I A T I O N S

« Collèges » francophones suivant le programme scolaire canadien. Selon la logique de la maîtrise de la langue pour s’adapter à un pays, un élève venant de France et s’inscrivant dans un de ces établissements ne devrait pas rencontrer d’énormes difficultés scolaires.

Cela est faux dans la réalité. La transition du modèle d’enseignement français au modèle canadien peut s’avérer catastrophique. Les élèves peuvent enregistrer une très nette baisse de leurs résultats. Un exemple peut expliquer ce phénomène. Dans le système français, pour un élève de 17 ans, en Terminale S, l’étude des nombres complexes tient une importance primordiale. Au même âge, dans le système canadien, l’accent est mis sur les statistiques. Il en est de même dans les autres matières. Le programme enseigné et le type d’examens proposés aux élèves y sont très différents de ceux dispensés en France.

Comment faciliter le passage du modèle éducatif français au modèle canadien ? La solution existe depuis longtemps au Québec. La quasi totalité des lycées français qui y sont installés propose à leurs élèves de suivre des heures supplémentaires de « complémentaire québécois ». Cette option permet d’assurer leur transition avec le système canadien et leur donne le droit de s’inscrire dans les universités de ce pays.

Aujourd’hui, il ne se passe plus un jour sans qu’un journal papier, audio ou télévisuel, nous parle de mondialisation. Ce phénomène est une réalité de plus en plus présente dans notre quotidien. Les étudiants qui arrivent sur le marché du travail doivent démontrer à leurs employeurs qu’ils savent faire preuve de mobilité. Pour répondre à cette exigence, l’idéal est de pouvoir présenter sur son CV une expérience internationale.

De nombreux lycées français ont conscience de l’importance de cette nécessité. Ils proposent à leurs élèves des filières internationales. Cela se traduit souvent par des heures d’enseignement en anglais (en espagnol, en allemand, ou en chinois…). Cette mise en œuvre repose sur l’idée qu’une parfaite maîtrise d’une langue étrangère (souvent l’anglais) est le meilleur moyen de faciliter la mobilité des jeunes. Cela est juste, mais insuffisant.

Le but de cet article est de proposer d’autres pistes de réflexion pour faciliter la mobilité des élèves français. Son objectif est de souligner l’importance du contenu des programmes et des exigences demandées aux élèves. Le Québec est un très bon exemple pour illustrer ce fait. Les gens y parlent français et il y existe de nombreux

Dans son système de notation, les exigences qu’il demande aux élèves, sa logique et son contenu, le modèle d’éducation canadien est proche des modèles américain et anglais. Or comme de nombreux élèves français vont étudier en Grande-Bretagne et aux États-Unis, s’inspirer de ce qui se fait au Québec peut se révéler très bénéfique pour faciliter la mobilité des jeunes étudiants français à l’étranger.

Ce type de «complémentaire québécois » mériterait donc d’être proposé aux élèves en France. Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter suivre un cursus international dès leur obtention du baccalauréat, voire avant. Ces «complémentaires» pourraient leur permettre d’être plus performants dès leur arrivée dans les universités anglo-saxonnes.

En France, son enseignement pourrait se faire au lycée, mais aussi dans les associations qui s’occupent de soutien scolaire. L’association Prométhée en est un bel exemple (http://www.assprom.fr). Dès la rentrée 2010, ses dirigeants proposeront de suivre ce programme à des lycéens alsaciens.

Mpoyi Mubumbila

Section de Montréal

FACILITER LA MOBILITÉ DES JEUNES

républicains qui ont choisi de se réunir dans un même mouvement. C’est une force de proposition : réceptacle privilégié et relais des préoccupations des élus de terrain, elle organise le débat permanent sur l’actualité politique nationale et territoriale et élabore des propositions en relation avec le Parti socialiste. Avec Communes de France et le centre de formation Condorcet, la FNESR constitue un pôle - la Maison des Elus - dédié au service des élus socialistes et républicains, remplissant des missions de coordination politique, d’information et de formation. C’est un trait d’union entre les collectivités territoriales, le Parti Socialiste, les groupes parlementaires et les pouvoirs publics. La FNESR est présidée, depuis 2003, par Claudy LEBRETON, Président du Conseil Général des Côtes d’Armor. Elle se fixe plusieurs missions : Elaborer des propositions contribuant à définir et à traduire en termes de politiques territoriales l’identité socialiste, progressiste et humaniste des membres de la FNESR ; Assurer à tous les élus une diffusion permanente de l’information territoriale et nationale et des prises de

Forte de quelque 60 000 élus, la FNESR constitue le plus vaste et le plus dense réseau politique d’élus français. Elle est organisée en Unions départementales (UESR). Chaque Union Départementale est représentée au sein d’instances nationales. Nommées à l’issue des congrès du Parti socialiste, les instances nationales de la FNESR président aux orientations générales de la Fédération. Le Conseil national, véritable « parlement » de la FNESR, se réunit une fois par an au moins et à l’issue de chaque congrès du Parti socialiste. Constitué sur la base de la parité et de l’équitable représentation des niveaux de collectivité ainsi que des sensibilités qui s’expriment dans notre Parti, il a largement ouvert son espace en accueillant de nombreux représentants républicains d’associations d’élus. Le Bureau national, désigné par le Conseil national, se réunit tous les mois et arrête les activités de la FNESR. La FNESR est avant tout le porte-parole de l’ensemble des élus parlementaires, conseillers régionaux, conseillers généraux, maires et conseillers municipaux socialistes et des élus locaux

position de la FNESR et du Parti socialiste, liées notamment aux enjeux locaux ; Organiser collectivement la réaction à l’actualité politique locale, nationale et européenne ; Promouvoir les initiatives locales innovantes et organiser des évènements nationaux propres aux élus territoriaux, nationaux ou européens ; Mobiliser le réseau des élus lors des campagnes électorales ; Fédérer les élus de gauche non apparentés, avec une attention particulière portée aux élus républicains en milieu rural, souvent isolés. Jean-Daniel Chaoui Président de l’UESR de l’étranger Bureau de l’UESRE Président : Jean-Daniel Chaoui (Madagascar) Premier Vice-Président : Hassan Bahsoun (Sénégal) Deuxième Vice-Président : Claudine Lepage, Sénatrice Trésorière : Francine Bougeon Maassen (Belgique) Secrétaire : Richard Yung, Sénateur

A la découverte de la FNESR, Fédération Nationale des Elus Socialistes et Républicains.

Page 3: TRIBUNE sept-dec 2009

• CulturesFrance : un statut

d'établissement public industriel et commercial (EPIC) …annoncé depuis deux ans !

• La fusion des services de

coopération et d'action culturelle des ambassades (SCAC) et des centres culturels… qui existe déjà dans certaines villes !

• Un effort budgétaire annoncé de 40

millions… Compensera - t - il des coupes budgétaires drastiques ?

• Une meilleure gestion des

ressources humaines… dans un contexte déficient !

A la lecture des premiers paragraphes de la lettre envoyée par le ministre Bernard Kouchner, on pourrait penser que les Français à l’étranger avaient enfin la réforme qui avait été annoncée à grand bruit en mars dernier. En fait cette réforme est vide de contenu. Le ministre annonce la création d'une agence sous forme d'établissement public industriel et commercial (EPIC). Or, CulturesFrance attend depuis deux ans de passer du statut d'association à celui d' EPIC. Ce sera donc fait, sans surprise. Deuxième grande annonce : la fusion des

services de coopération et d'action culturelle des ambassades (SCAC) et des centres culturels. Or, cette fusion existe déjà dans un certain nombre de villes de notre dispositif sous forme de centres culturels et de coopération (CCC), par exemple au Caire, à Sofia, Tallin, Berlin, Hanoi ou Mexico. La formule des CCC sera donc étendue à l'ensemble des villes où existe un centre culturel ou un institut français dans les trois prochaines années. Ce n’est pas une grande innovation. Par contre rien n’est dit de l’articulation de ce dispositif avec les Alliances françaises conventionnées par le ministère. Suite page 4

A S S O C I A T I O N S – C U L T U R E P A G E 3

La London School of Economics and of Political Sciences, plus connue sous la dénomination de LSE, est une université qui offre un cadre exceptionnel pour y faire ses études, de par la qualité des enseignements mais aussi le dynamisme des organisations étudiantes. Elle compte plus d’une centaine de « Society » (ou associations étudiantes) portant sur des objets dont la diversité est à l’image de ses étudiants : fans de rugby, appartenances religieuses, amateurs de houmous, projets humanitaires, club de photographie… Parmi ces associations, seules trois sont liées à des partis politiques, qui plus est aux trois principaux partis politiques britanniques : le Labour, les Conservateurs et les Libéraux-démocrates. Mais c’était sans compter sur le PS français ! Du fait du nombre important de jeunes Français étudiants à Londres et de la longue histoire de la section londonienne, fondée dès 1982, la section cherche désormais à s’implanter dans le milieu universitaire.

La « French Socialist Party LSE Society » a ainsi tenu un stand pendant les deux jours qu’a duré le festival des associations de la LSE. Ce fut l’occasion d’informer les étudiants de la création de la Society afin d’attirer des

nouveaux adhérents et des sympathisants. En face de notre stand, les membres du Labour, qui animaient le festival avec un vif enthousiasme,

proposaient l’adhésion à la Society, au parti travailliste ainsi qu’au Young Labour (l’équivalent du MJS en France) pour une livre sterling. Ce que nos règles comptables nous interdisent formellement… Qu’à cela ne tienne, nous n’avons pas recueilli d’adhésions mais ces deux jours furent l’occasion de rencontrer des Français et ressortissants d’autres pays curieux de connaître nos valeurs, nos convictions militantes et notre projet politique. Des Espagnols, Vénézuéliens ou Libanais… disaient se retrouver dans notre discours et espéraient que les partis de gauche de leur pays d’origine

créeraient des « societies » équivalentes afin de mener des actions communes, comme l’organisation de débats entre invités politiques ou le

lancement de campagnes d’informations. Nous avons aussi essuyé des sourires et des commentaires parfois piquants, révélant la perception d’un PS en mal de cohérence. Nous nous sommes aussi quelquefois retrouvés face à des europhobes plutôt sévères à l’égard des partis politiques qui défendent la construction européenne.

Ces deux jours furent l’occasion de faire entrer le PS dans une institution qui accueille 7000 étudiants, dont 60% d’étrangers. A l’heure de la « mondialisation

universitaire », l’on peut regretter le caractère très élitiste de l’établissement et dénoncer la barrière à l’entrée que constituent les frais d’inscription. Il reste que le PS doit diversifier sa présence à l’étranger et adapter son discours pour attirer ces Français qui partent vivre des expériences étudiantes et professionnelles et reviennent en France riches de leur vécu et de leur observation des nouvelles dynamiques du monde.

Mathieu O’Keefe

Section de Londres

Communiqué FFE: Réseau culturel français à l'étranger

FSP Society

La Fédération des Français de l'Etranger dénonce la fausse réforme du Ministre des Affaires étrangères

Page 4: TRIBUNE sept-dec 2009

P A G E 4 C U L T U R E - C A M P A G N E S É L E C T O R A L E S

La campagne de Barack Obama a souvent été qualifiée de révolutionnaire. Que devons-nous en retenir pour les prochaines campagnes électorales françaises ? Révolutionnaire, la dernière campagne démocrate l’a été à plusieurs niveaux : recours à une multitude de petits donateurs, recrutement de plus de 5 millions de volontaires bénévoles, organisés de façon décentralisée et très structurée, et utilisation des outils informatiques les plus modernes pour leur permettre de coordonner leurs actions. Si l’ampleur des forces mobilisées est sans précédent, ces volontaires ont passé le plus clair de leur temps à faire ce qu’ils font lors de chaque campagne depuis le début des années 1990 : encourager les électeurs abstentionnistes de sensibilité démocrate à aller voter. Cette approche a été développée aux Etats-Unis sur la base des travaux de deux chercheurs en sciences politiques, Donald Green et Alan Gerber. Ils ont montré que le contact personnel entre militants et électeurs était déterminant pour encourager ceux-ci à aller voter. En outre, mobiliser les abstentionnistes de son propre camp est une stratégie plus efficace pour gagner une élection que de tenter de convaincre des électeurs d’autres sensibilités1. La mobilisation systématique des électeurs de gauche, qui a fait le succès d’Obama, est l’une des clés des victoires futures du Parti Socialiste en France. Ainsi, lors des dernières élections à l’Assemblée des français de l’étranger, les sections du PS de la côte Est des Etats-Unis ont utilisé des techniques de mobilisation inspirées des campagnes

américaines : porte-à-porte, house-parties et réunions locales, formations et débats en ligne auxquels étaient conviés les inscrits dont les adresses email étaient disponibles, et organisés sous forme de questions-réponses. Cet effort a largement fait progresser le score des candidats soutenus par le Parti Socialiste : ils sont ainsi arrivés en tête à Boston, devançant de 10 points ceux de l’UMP qui avait jusqu’alors la mainmise totale sur cette circonscription électorale. Dans le même esprit, deux des signataires de cet article, membres de la sect ion de Boston, participent actuellement à la mise en œuvre d’une initiative « Get Out The Vote2 » pour les prochaines élections régionales en Midi-Pyrénées. Le calendrier électoral 2010-2012 est en effet favorable au lancement d’un projet pilote : la tenue des élections régionales deux ans avant l’élection présidentielle peut permettre de développer davantage l’expertise du Parti Socialiste et d’expérimenter certaines méthodes de mobilisation utilisées aux Etats-Unis. En outre, une expérimentation sera très utile pour adapter ces méthodes au contexte Français. Le projet se déroulera en trois phases : 1/ Préparation du projet (6 mois avant l’élection) : identification de populations-cible à partir des résultats des élections passées et de la connaissance du terrain des militants ; formation des militants aux techniques de mobilisation ; recrutement et formation de volontaires (par les militants) ; et mise en place d’une organisation permettant de piloter efficacement le travail des militants et des volontaires et de coordonner la campagne

entre différentes sections du PS.

2/ Déroulement de la campagne de mobilisation (1 mois avant l’élection) : avec porte-à-porte, contact téléphonique, dîners débats, et discussions et débats en ligne. 3/ Evaluation des différentes méthodes (après l’élection) : collecte des résultats (taux de participation, part du vote pour le Parti Socialiste) ; comparaison de l’efficacité de différentes méthodes de mobilisation afin de sélectionner la meilleure approche pour l’élection présidentielle de 2012 ; et préparation d’un guide de déploiement des méthodes de mobilisation pour la campagne présidentielle. Au final, ce pilote visera d’une part à évaluer l’efficacité comparée du porte-à-porte et d’autres méthodes de mobilisation des abstentionnistes encore peu utilisées en France. D’autre part, le Parti Socialiste y gagnera de l’expérience pour organiser ce type de campagne à plus grande échelle lors des élections présidentielles et législatives de 2012. De telles campagnes donnent en outre un rôle plus actif aux militants et s’inscrivent dans l’esprit de réforme qui règne actuellement au Parti Socialiste. Elles s’imposeront à long terme, et feront le succès du parti français qui saura les mettre en place le premier. Guillaume LIEGEY, Vincent PONS, Sylvain BRUNI, Section de Boston

suite de la page 3 gères L'effort budgétaire de 40 millions n'en est pas un puisque le ministre n'a fait que récupérer des fonds qu'il avait perdus. Derrière un discours incantatoire de renforcement du réseau, la réalité financière est celle d'un effondrement sans précédent des crédits budgétaires (-10% en 2007; -10% en 2008 et -20% en 2009). En trois ans le réseau a perdu près de la moitié de ses moyens. On se

demande quelle autre organisation publique ou privée aurait résisté à une si violente hémorragie. Où le ministre des Affaires étrangères trouvera-t-il les "crédits additionnels pour relancer l'action culturelle" qu'il annonce? Le Ministre annonce, par ailleurs, une meilleure gestion des ressources humaines sans faire référence au recrutement ni au déficit de professionnalisme, conséquence d'une

formation initiale et continue insuffisante, et d'une rotation trop rapide des agents en poste. Voilà encore une réforme ratée. Si la seule annonce à retenir est de donner à CulturesFrance et aux CCC un même nom, la vraie réforme du réseau culturel reste toujours à faire. Helene Conway - Bureau Fédéral FFE Boris Faure – Conseil Fédéral FFE

1Green, D.P, Gerber, A.S., Nickerson, D.W. (2003) Getting out the Vote in Local Elections: Results from Six Door-to-Door Experiments. The Journal of Politics, 65(4), pp1083-1096. Gerber, A.S., Green, D.P. (2000) The Effect of Canvassing, Telephone Calls, and Direct Mail on Voter Turnout: A Field Experiment. American Political Science Review, 94(3), pp653-663. 2Terme utilisé pour qualifier les campagnes de mobilisation des électeurs abstentionnistes

Campagnes électorales: comment le PS peut-il faire aussi bien que le parti démocrate ?

Page 5: TRIBUNE sept-dec 2009

C A M P A G N E S É L E C T O R A L E S P A G E 5

Carnet de campagne. Dublin automne 2009.

1 septembre

“Déjà vu” est une expression qui plait beaucoup aux anglophones et qui sied tellement bien à ce début de seconde campagne référendaire sur le traité de Lisbonne. Les premières affiches qui apparaissent dans les rues appellent à voter Non sur la base du salaire minimum réduit à 1.84 euros si le traité est ratifié. Le thème de l’avortement ressurgit dans les débats. Et il faut y ajouter la perte de pouvoir d e l ’ I r l a n d e d a n s s a représentation au niveau européen. Le gouvernement reste muet, trop occupé par la création de son Agence de ges t i on de l ' Imm ob i l i e r surnommée "Nama", véritable banque « poubelle » qui doit absorber les dettes des p rom oteu rs voyous . La popularité du gouvernement est au plus bas dans les sondages- 17% de taux de satisfaction pour son action. Le Premier ministre dit qu’il ne démissionnera pas si le Non l’emporte, mais il est clair qu'il joue sa carrière politique avec ce référendum.

8 septembre

Les représentants de la majorité parlementaire gardent profil bas. Fini les visages souriants des députés qui accompagnent le slogan « Ensemble, nous sommes plus forts » ou « Sauvons nos emplois ». Seuls les députés de l’opposition s’engagent personnellement. La campagne pour le Oui, plutôt timide jusqu'ici, s’accélère. Les débats dans les quartiers s’organisent et les associations - jeunes, femmes, écolos - s’impliquent. A l'extrême gauche, les nationalistes de Sinn Fein, seul parti politique du côté du Non, assurent que "Lisbonne" est un mauvais traité qui n'offre pas assez de protections aux travailleurs.

15 septembre

Pat Cox, ancien président du Parlement européen, reçoit dans sa campagne l'appui de Michael O’Leary, le patron de la compagne aérienne Ryan Air. Le débat devient plus agressif dans les deux camps. Le Oui accuse le Non de mensonges sur les garanties. Le Non

parle d’intimidation, de chantage aux emplois. Si le contexte économique n'a pas eu d'influence sur le vote l'an dernier, il jouera un rôle capital dans cette seconde campagne référendaire. Ministres et députés citent à l’envi l’exemple de l’Islande, pour montrer ce qui aurait pu arriver à l’Irlande, si elle n’avait pas été au coeur de la zone euro. Le camp du Non est une coalition disparate liguant l’extrême droite, l’extrême gauche et les ultra-catholiques brandissant des menaces allant du service mili taire obligatoire, à l’euthanasie et à l’avortement. Ils peinent

à trouver un point de référence cohérent et semblent avoir perdu le dynamisme de la première campagne, gagnée sur ces mêmes thèmes.

21 septembre

Declan Ganley, artisan du Non Irlandais de 2008, battu aux dernières élections européennes de mai dernier, entre en campagne. Ses affiches affirment que « le seul emploi que Lisbonne garantira » est celui du Premier ministre irlandais. Les échanges se durcissent et les médias se concentrent désormais sur la campagne. Le débat descend même dans la rue: une joute radio est organisée dans un grand magasin des quartiers nord de Dublin. Le camp du Oui cite les garanties offertes à l'Irlande par les 27 dirigeants européens: Rien dans les traités à venir ne modifiera les prérogatives nationales irlandaises sur l’avortement, son statut de neutralité militaire et sa politique fiscale. Le gouvernement a aussi obtenu de garder son commissaire européen. Le camp du Non frappe les partisans du oui à leur talon d'achille: l'impopularité du gouvernement. Cerise sur le gâteau, le conseil des évêques annonce que tout

bon catholique peut voter oui ou non en son âme et conscience mais que les garanties obtenues protègent l’Irlande contre l’avortement et la conscription.

Quelques réflexions post campagne

Les politiques irlandais ont fourni la preuve criante, s’il en fallait une, qu’ils ne s’intéressent pas à l’UE et ne s’en préoccupent que pour des enjeux électoraux. Dans les deux camps, la société civile a mené la campagne.

Doit-on mettre au référendum un traité illisible ? Ne serait-il pas plus judicieux de

consulter le peuple régulièrement sur des quest ions qu i les intéressent directement comme l’élargissement de l’Union voire la participation à l’UE?

Après deux campagnes, j e n e s u i s p a s convaincue que les I r l a n d a i s s o i e n t beaucoup plus informés que les autres sur le contenu du traité. Ils ont réagi à ce qui leur était p r é s e n t é c o m m e menaces. On peut les

critiquer sur leur peur de voir l’avortement introduit en Irlande et donc de rejeter le

traité sur ce point. D’autres pays auraient certainement d’autres raisons pour rejeter le traité.

Lisbonne est l’affaire aujourd’hui de Vaclav Klaus qui, après avoir déposé un troisième recours contre le traité, demande une garantie. Ce sera aussi peut-être l’affaire du conservateur David Cameron qui entend soumettre le traité à référendum au Royaume Uni, s'il est élu lors des élections législatives du printemps 2010, et si bien sûr le traité n'est pas encore ratifié à ce moment là. La Suède, qui préside l’UE, a pratiquement renoncé à voir la Commission de José Manuel Barroso formée sous l’empire du traité de Lisbonne. Une dernière question s’impose alors naturellement. Reste-t-il vraiment encore une volonté de construction de l’Union européenne dans les peuples de ce continent qui rejettent systématiquement, quand l’occasion leur en est donnée, le dernier traité constitutionnel puis devenu traité de Lisbonne ?

Hélène Conway

Membre du Bureau Fédéral

Témoignage

Ces affiches ont été produites par des partisans du OUI pour se moquer de la campagne de la peur faite par le Coir, qui est un parti conservateur

ultra catholique appelant à voter pour le NON.

Page 6: TRIBUNE sept-dec 2009

P A G E 6 C A M P A G N E S É L E C T O R A L E S

Italie : Les primaires du Parti Démocratique : un exemple à suivre ?

Les primaires du Parti démocrate italien qui ont permis de désigner le chef du premier parti d'opposition, se sont déroulées en plusieurs phases. L'ancien ministre de l'économie Pierluigi Bersani en a remporté les deux manches. Il était en tête du vote des militants dont les résultats définitifs avaient été connus le 8 octobre. Le 25 octobre, il remportait la s e c on d e p ha s e , dev a n t l e s sympathisants cette fois.

Pierluigi Bersani avait obtenu la majorité des votes des 466 572 militants du PD qui avaient voté avec 55,13 % des préférences contre 36,95 % obtenus par Dario Franceschini, secrétaire sortant, tandis qu’Ignazio Marino, cardiologue de renommée internationale prêté à la politique, était arrivé à 7,99 %. 56,99 % des encartés du Parti Démocratique ont participé à la première phase d’une compétition. Pierluigi Bersani a ensuite obtenu, le 25 octobre, 53,15 % des suffrages, Dario Franceschini 34,31 % et Ignazio Marino 12,54 %. L’écart entre les deux favoris a donc été confirmé lors du vote des sympathisants.

Toutefois, la partie n’était pas gagnée, comme s’étaient empressés de souligner les partisans de MM Franceschini et Marino puisque le vrai vote, celui du 25 octobre, aurait pu réserver des surprises. En effet, ce jour-là, des personnes non inscrites à un Parti ont été appelées à choisir le secrétaire de ce même parti. Les adhérents, qui auraient pu écarter des candidats en leur accordant moins de 5 % des suffrages avaient dressé la short-list mais c’est ensuite le peuple qui a choisi.

Pour voter le 25 octobre, il suffisait d’avoir plus de 16 ans, de confirmer son adhésion aux idées du PD par une signature et d’acquitter une somme de 2 € (y compris pour les adhérents !). Un central téléphonique avait été mis en place pour renseigner les sympathisants sur leur bureau de vote. 2,5 à 3 millions de votants italiens et immigrés titulaires d’un titre de séjour, personnes âgées, familles, n’ont pas hésité à faire la queue pour voter. D’aucuns pourraient considérer cet événement comme une « petite manif » face à un président du Conseil qui n’avait de cesse les jours

précédents de rappeler que « tout le monde était contre lui, sauf le peuple italien ».

Il n’est pas faux de penser que ces primaires, paradoxales s’il en faut, contenaient un facteur d’incertitude qui doit faire réfléchir. Les militants avaient été appelés, en septembre, à choisir les motions liées à chaque candidat (Bersani, Franceschini et Marino) ainsi que les candidats des fédérations liés à ces mêmes motions. Les primaires auraient pu faire l’objet de manipulations par les sondages – qui dit sondages peut vouloir dire le camp d’en face - le militant étant nécessairement souvent tenté de voter moins en fonction de ses convictions que des chances de succès de tel ou tel candidat. On prévoyait déjà que le troisième candidat, le très laïc Ignazio Marino, ferait un score très supérieur à son 8 % « de premier tour ». Force est de constater que dans les petites communes où tout le monde se connaît, seuls de véritables sympathisants se sont déplacés. Un électeur, anciennement candidat sur une liste adverse, s’est même vu refuser le droit de participer à la consultation.

Comment en est-on arrivé à cette victoire de Pierluigi Bersani ? Dans le statut du parti démocratique né le 14 octobre 2008 par la volonté de l’ancien secrétaire Walter Veltroni et de Romano Prodi, l’envie de faire bouger les choses, de rajeunir le parti et d’élargir le plus possible les assises consensuelles ont amené les fondateurs à décider que, pour avoir le plus de chance de gagner, tous les électeurs devaient être appelés à choisir le secrétaire du parti. Ainsi faisant, ce parti deviendrait le plus rassembleur possible comme devrait l’être un grand parti réformiste. Un pas avait déjà été fait puisque le parti démocratique était né de la fusion entre les Démocrates de Gauche, eux-mêmes nés de l’ancien Parti Communiste Italien et de la Marguerite, part i catholique modéré, plus conservateur, né après l’effondrement de la Démocratie Chrétienne.

Cet enthousiasme suscité par cette envie de faire du « tout participatif » était renforcé par le souvenir des 3,5 millions d'électeurs qui s’'étaient rués en 2005

dans les bureaux de vote pour plébisciter Romano Prodi comme candidat du centre gauche aux élections législatives. Puis, en 2007, Walter Veltroni avait lui aussi été désigné avec presque autant de voix pour prendre la tête du parti et se présenter contre Silvio Berlusconi aux élections politiques.

Mais en 2009, avec une gauche très affaiblie qui a subi une cuisante défaite aux dernières élections européennes, cette nouvelle campagne électorale pour les primaires aurait pu asséner un coup mortel à l’équilibre encore très précaire de ce jeune parti. Il est cependant tout aussi vrai que ces primaires pourraient permettre de mettre noir sur blanc un programme clair qui donnerait une identité moins confuse à ce parti démocratique qui renferme en son sein des laïcs, des réformistes et des catholiques plus conservateurs.

Toutefois, il y avait lieu de se demander si le secrétaire qui serait ressorti du vote des militants et des électeurs rassemblés aurait pour autant été légitimé si les encartés qui avaient choisi une motion et avec cette motion un candidat au secrétariat et avec lui un responsable de fédération, avaient vu leurs préférences invalidées par le choix ultime des électeurs. Qu’en aurait-il alors été de l’équilibre du parti et de son fonctionnement ?

Il est légitime de se demander si les primaires qui suscitent l’enthousiasme en Italie, pays où le paysage politique est extrêmement fragmenté, tout en séduisant les socialistes français, seraient la solution miraculeuse pour donner une réponse définitive aux graves problèmes dont souffre la gauche en Italie et en France. Un problème de crédibilité et de programme d’une gauche qui ne sait plus convaincre. Et aussi, ces primaires qui sont ouvertes à tous pour rassembler le plus possible autour d’un nom et d’un programme ne seraient-elles par l’antichambre du compromis et qui dit compromis dit, malheureusement, programme revu à la baisse dans ses ambitions réformistes ?

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P A G E 7 C A M P A G N E S É L E C T O R A L E S — L E S S E C T I O N S

suite de la page 6 Les primaires semblent s'inscrire dans un phénomène dont on parle beaucoup, celui de la personnalisation de la vie politique, qui passe paradoxalement par une "participation" accrue des citoyens. Cette participation se fait en effet au détriment des corps intermédiaires que sont les partis et leurs militants, dont le rôle tend à être dilué dans une masse qui dialogue directement avec un leader - idéalement - charismatique, qui du coup obéit moins à un programme et à une idéologie qu'aux attentes supposées de l'opinion. On objectera qu’un tel système pourrait mettre fin à l'espèce de suffrage censitaire qui régissait jusqu'à présent une vie politique organisée par les partis.

On peut toutefois noter qu'on abandonne ainsi une tradition de militantisme plus

nettement ancrée à gauche qu'à droite, pour se rapprocher du modèle américain, au sein duquel les partis sont surtout des organisateurs de campagnes électorales. Ce modèle, appliqué à la F rance , n 'avan tage ra i t - i l pas structurellement une droite qui est l'héritière du bonapartisme via le gaullisme, et privilégie le dialogue direct du chef avec les masses, par opposition avec notre tradition de bavards r a i s o n n e u r s ? Est-ce une évolution inéluctable, une modernisation nécessaire pour nous sortir de notre fameuse ringardise ? Le déclin électoral du PS semble créer une situation comparable en France, et peut-être serait-il bon d'appliquer ce système, à moins que l'on considère que le premier tour de la présidentielle, qui n'existe pas en Italie, constitue en réalité

une primaire à la française. Quoi qu’il en soit, il apparaît nécessaire de définir un programme clairement réformiste qui appuie sur l'essentiel : en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, en France, les partis sociaux-démocrates semblent bloqués à 25 % des suffrages, ce qui favorise l'émergence de forces concurrentes au discours plus radical (Italie Des Valeurs, Die Linke, etc). Pierluigi Bersani a annoncé qu ’ i l souhai ta i t un rassemblement large, mais pourquoi ne pas arrêter de “draguer” un hypothétique électorat centriste pour se concentrer sur le socle historique des partis de gauche et s’engager plus sûrement sur la voie du renouveau ? Section de Rome

Nous appartenons à un parti internationaliste et la FFE peut aussi contribuer à tisser les liens avec les partis frères. Dans cet esprit, une rencontre a été organisée le 4 novembre entre près de 25 membres de notre section et 6 élus britanniques membres du groupe d’amitié parlementaire franco-britannique (les députés Jon Trickett, Fabian Hamilton, Don Touhig, Kelvin Hopkins, Andrew Dismore et Lord Baron Grenfell of Kilvey). Nous devons le succès de cette réunion à Jon Trickett (PPS - Parliamentary Private Secretary - de Gordon Brown) et à son assistante Louise Haig.

Notre première surprise a été de constater l’intérêt porté au PS français. Aux dires de Lazzaro Pietragnoli, journaliste italien qui a assisté à notre rendez-vous, cela peut s’expliquer par le fait que le PS n’a pas expérimenté une situation de coalition gouvernementale comme l’ont fait d’autres partis sociaux-démocrates en Europe (la cohabitation n’est pas une coalition), ce qui fait de notre parti une espèce rare sur la scène européenne. La réunion a commencé par un aperçu du règne sarkoziste et de son bilan de mi-mandat, suivi d’une analyse de la crise interne que traverse

le PS. Nous avons ensuite répondu aux questions de nos interlocuteurs portant sur le sujet des alliances avec le Modem et du rapport à l’électorat centriste, sur les modes de rénovation du parti, sur l’organisation de primaires pour désigner le candidat à la présidentielle ou encore sur le mode de scrutin législatif en France.

Acteurs d’un système parlementaire bi-partiste qui repose sur une structure classique d’organisation des partis politiques, les parlementaires ont exprimé beaucoup de méfiance vis-à-vis des primaires, de la personnalisation et de la médiatisation du pouvoir. Le danger d’une comparaison trop hâtive avec l’émergence contextuelle du candidat Obama a été souligné. Comme il est question de changer le mode de scrutin électoral ici (pour introduire peut-être une dose de proportionnelle et rompre ainsi avec le bipartisme traditionnel), Jon Trickett s’est intéressé au scrutin majoritaire à deux tours utilisé en France. Les députés ont poursuivi la rencontre par un échange de vues plus général. Au cœur de Westminster, ils ont dit apprécier pouvoir enfin discuter de politique ! A six mois des élections au Royaume-Uni, l’inquiétude dans les

rangs travaillistes est palpable. Certaines des questions qui pourraient forger le futur « manifesto » (programme électoral) du Labour Party attirent particulièrement l’attention des décideurs et futurs candidats.

Nos camarades britanniques ont manifesté une envie de dialogue que nous ne soupçonnions pas. Dans l’esprit de cultiver cette relation bilatérale naissante entre notre section et le groupe parlementaire, nous avons prévu d’organiser une prochaine rencontre suivie d’un dîner de Noël en décembre. D’un commun accord entre les militants présents, la section proposera de traiter des thèmes suivants : la montée de l’extrême-droite et la comparaison avec l’émergence politique du Front National il y a 25 ans, l’immigration et le danger des tentatives de définition de l’identité nationale, les avantages et les inconvénients du scrutin majoritaire à deux tours.

Axelle Lemaire

Secrétaire de la section de Londres

Membre du Bureau Fédéral

Section de Londres: réunions avec des parlementaires

travaillistes

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P A G E 8 L E S S E C T I O N S

C’est devant une soixantaine de militants et de sympathisants de la section de Bruxelles que Catherine Trautmann, ancien Ministre et maire de Strasbourg de 1989 à 2001, a fait le point, le 8 septembre dernier, sur les questions Européennes et la contribution de la social-démocratie au projet communautaire. Réélue au Parlement Européen lors des élections du 7 juin dernier sur la liste présentée dans le Grand Est, Catherine vient d’être choisie par ses pairs comme chef de la délégation socialiste française (DSF) au Parlement. Nous proposons ici un résumé de son intervention. La construction Européenne trouve ses origines dans les désastres de la Deuxième Guerre Mondiale. Les socialistes se doivent de garder en mémoire la démarche intellectuelle, la vision politique et l’ambition des Pères fondateurs. La paix, la solidarité, l’aide au développement et la prospérité forment le socle du projet Européen. Au terme d’un cycle qui s’achève avec la chute du mur de Berlin et la réunification de l’Europe, le risque existe d’une Europe qui, faute d’avancer, s’enlise et se désagrège. La construction Européenne se nourrit de son propre mouvement. Tout coup d’arrêt signifie un retour en arrière. Il nous appartient, à nous sociaux-démocrates, d’enclencher une nouvelle étape en nous appuyant sur la dimension culturelle de l’Europe. L’Union Européenne est un modèle de démocratie et d’intégration. L’UE peut être copiée dans différentes zones du monde mais, hélas, la reconduction de José Manuel Barroso à la Présidence de la Commission éloigne l’Europe du

modèle nécessaire à un monde globalisé. En faisant la part trop belle aux Etats-Membres et à la logique intergouvernementale, le programme de Barroso prive la Commission de la

possibilité de jouer pleinement son rôle de moteur de la construction Européenne. L’exemple du soi-disant plan de relance Européen est emblématique : fi de la formation, de l’éducation, et de l’innovation sociale, qui vont de pair avec l’innovation industrielle. La sortie de la crise se fera aussi par le social : comment maintenir la compétence des travailleurs ? Comment instaurer une véritable sécurité sociale professionnelle et redonner à la personne la notion de son apport à la société ? Dans le nouveau Parlement, la Délégation Socialiste Française a décidé de mettre en oeuvre une stratégie de type «commando», en se répartissant les tâches de manière à optimiser la capacité d’influence de nos 14 élus. Le Parlement Européen est le lieu du compromis, où l’opposition frontale Droite-Gauche du cadre national n’est pas transposable. C’est pourquoi les compromis communautaires n’auront de sens pour le citoyen que s’ ils sont expliqués clairement, et s’ils reposent sur des choix politiques actés au préalable, dans un programme. A ce titre,

l’approche du Manifesto constitue une avancée considérable, qu’il conviendra de pérenniser et de faire vivre. Le renouveau Européen passe par un renouveau des partis socialistes et

sociaux-démocrates. Le PS donne trop souvent une image de division et de démarche individuelle. Il nous faut retrouver le chemin du collectif. Les électeurs votent en fonction du comportement des candidats, et de la place qui leur est faite dans le discours politique. Il ne peut y avoir de hiatus entre le contenu d’un programme et les pratiques du parti.

Le discours Européen du PS doit se traduire par une prise en compte des questions Européennes comme des sujets de politique intérieure, et non comme un sous paragraphe dans les articles de politique étrangère. En parallèle, les futures étapes de la construction Européenne, dont l’inspiration demeure de nature fédérale, exigeront l’avènement d’un véritable espace politique européen, structuré par de réels partis politiques. Dans les années qui viennent, l’Union Européenne se doit d’adopter une logique de partage, de construction d’un espace politique, de vision sociale-démocrate de réduction des inégalités dans la prise en compte du défi écologique. Les sociaux-démocrates doivent demeurer les champions de la liberté, de l’émancipation et du dépassement. C’est notre tradition et notre savoir-faire. Michel Jeanson Section de Bruxelles Membre de la CA

Section de Bruxelles : Visite de Catherine Trautmann

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Au lendemain de la réunion du Bureau Fédéral qui s’est tenue le 14 et 15 novembre les camarades des sections de Lombardie et de Milan ont eu le privilège d’accueillir Olivier Smadja, Secrétaire de la section Yitzhak Rabin, et responsable au BF du secteur « Etudes et projet ». La rencontre a eu lieu à Milan avec la participation de Christophe Louvrier, Secrétaire de la section Lombardie. Nous avons eu la primeur du rapport du BF. Olivier a mis l’accent sur le rôle fondamental que notre Fédération avait au sein du National. Puis il nous a expliqué clairement comment était élaboré le projet fédéral : son agenda, les différents thèmes et ateliers respectifs, les conventions thématiques,

le rôle du site de la FFE et le laboratoire des idées fédérales, les blogs des sections, les contributions d’experts de notre Parti et du privé.

Le deuxième thème de la réunion a été consacré aux élections des députés des

Français établis hors de France, en particulier à la composition territoriale de chaque circonscription, au rapport de force Droite / Gauche. Nous nous sommes bien sûr plus longuement attardés à la huitième circonscription à laquelle appartiennent Israël et l’Italie. La réunion s’est poursuivie au restaurant en présence de quelques adhérents de l’Association « Sinistra per Israele » qui ont été très heureux de suivre avec attention l’intervention d’Olivier sur l’actualité du processus de paix au Proche Orient et de pouvoir échanger leurs réflexions sur certains

aspects bien précis.

René Maret

Secrétaire de la section de Milan

Italie De rue de Solferino à Tel-Aviv en passant par Milan et Rome

Les effets de la privatisation de la Poste en Suède

La privatisation de la poste suédoise s’est inscrite dans un contexte de réformes structurelles adoptées à la suite de la crise économique du début des années 1990. Ces réformes remettent en cause les principes de l´État providence et suivent une optique de déréglementation. La crise avait été marquée par l´effondrement du système bancaire, une forte hausse du taux de chômage (10%) et des déficits publics importants (12% du PIB). Alors premier ministre (entre 1991 et 1994), Carl Bildt et son gouvernement avaient lancé de nombreuses réformes, à l´instar de celles portant sur la question des retraites, la transformation de la structure et du fonctionnement de l´État et la libéralisation des services publics (poste, transports, télécommunications, énergie).

La Suède a été le premier pays à mettre fin au monopole étatique de la poste qui datait de 1636. Le pays a ainsi adapté son système postal en disséminant des points de poste sur tout le territoire, notamment dans les magasins d´alimentation ouverts 7 jours sur 7 de 7h

à 22h. Si le nombre de bureaux publics a fortement diminué, les points de poste privés ont été multipliés, passant de 1800 à plus de 4200 dans tout le pays. On peut acheter des timbres et envoyer du courrier dans tous les bureaux de presse suédois (Pressbyrån), qui sont ouverts même le dimanche. Cette réforme est beaucoup plus pratique pour les Suédois qui fréquentent quotidiennement ces commerces de proximité. Elle a pu être possible grâce à un consensus entre les partenaires sociaux. Au demeurant, les syndicats suédois ont organisé un référendum sur le principe même de la privatisation, approuvée par 70% des syndiqués à l´époque. Les bureaux publics ayant de longues files d´attente, la privatisation de la poste a été par conséquent bien acceptée.

La poste publique était efficace avant la réforme, avec environ 95% de courrier arrivant au destinataire dans les 24 heures. Ce taux a dépassé 96% avec la nouvelle réforme. La privatisation n´est donc pas synonyme de dégradation du service auprès du public. Le prix du

timbre a augmenté de 15 à 20%, mais cela est dû à la forte hausse de la TVA. L´augmentation du prix du timbre hors TVA suit l´évolution du coût de la vie. En revanche, il existe une différence de prix selon les services (envoi de colis, destinations…). D´après certaines enquêtes (enquête PTS-ER 2008 :18), entre 1999 et 2008, les prix pour les colis de moins de trois kilogrammes ont augmenté de 84%. La privatisation a affecté l’emploi public, du fait des licenciements d´employés travaillant auparavant pour la poste publique.

La privatisation a pris la forme d´une déréglementation avec ouverture à la concurrence. Au moment de l´abolition du monopole postal en 1994, il y avait environ 100 opérateurs sur le marché. En octobre 2008, il n´y avait plus que 30 opérateurs. Postens andel reste l´opérateur principal avec 90,7% de parts de marché, suivi par Bring CityMails (9,1%). Il semble que le marché se soit resserré.

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Plusieurs enseignements sont à tirer de cette privatisation. Premièrement, la réforme n´a pas été brutale, elle s´est faite dans le consensus et le dialogue constant entre les partenaires sociaux. Deuxièmement, la défense d´un service d´intérêt général ne signifie pas la protection des emplois du service public, surtout dans un pays où l´idée de

formation tout au long de la vie est effective. Ensuite, les effets de la déréglementation ont été relativement éphémères sur la diversité du marché postal : alors que le monopole d´État a été aboli, la concurrence s´est progressivement resserrée auprès de deux opérateurs principaux. En dernier lieu, si ces réformes ont mis à mal les principes de l´État providence, il est

erroné d´affirmer que le modèle suédois est devenu uniquement libéral. Certes, la compétitivité est encouragée, mais le niveau de protection sociale reste incomparable en Europe.

Christophe Premat

Section de Suède

Le PACS a 10 dix ans ! Le 13 Octobre 1999, le Pacte Civil de Solidarité (PACS) était voté à l’Assemblée nationale par la gauche plurielle, instituant la reconnaissance et la protection légale des couples non-mariés, qu’ils soient hétérosexuels, homosexuels ou autres.

Du débat sur le PACS, on retiendra le travail exemplaire de Patrick Bloche et Jean-Pierre Michel (co-auteurs et rapporteurs du projet de loi), l’irresponsable absentéisme initial des députés socialistes aux bancs de l’Assemblée, la diatribe de cinq heures de Christine Boutin à la tribune, les huées, insultes et cris d’orfraie d’une droite au summum de son pathétique conservatisme, la réponse courageuse de Lionel Jospin, le soutien désormais sans faille du groupe socialiste, et la conclusion de Roselyne Bachelot implorant ses amis politiques de ne reconnaitre « qu’une seule famille, la République ».

En 10 ans, plus de 680 000 PACS ont été conclus, en grande majorité par des couples hétérosexuels (88% des PACS conclus entre 1999 et 2007).

En 10 ans, la société française et les

mentalités ont évolué : le PACS a non seulement permis une plus grande visibilité de la diversité des couples mais également œuvré à une acceptation plus générale des gays, lesbiennes, bi et trans (LGBT).

En 10 ans, le Parti socialiste a travaillé, débattu et approfondi sa réflexion. Alors que la droite au pouvoir affiche clairement son refus de promouvoir une égalité totale pour les LGBT, le PS est exemplaire et fait son devoir en soutenant à la fois une amélioration du PACS, et l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe.

En 10 ans, cependant, la France a pris un retard certain sur le terrain des droits de l’homme et de l’égalité entre citoyens : la Belgique, le Canada, l’Afrique du Sud, l’Espagne, les Pays-Bas, la Suède, la Norvège, et aux Etats-Unis, les Etats du Massachusetts, Connecticut, Iowa, Vermont, et New-Hampshire, ont ouvert le mariage aux couples LGBT. Plusieurs de ces mêmes pays et états, et d’autres, autorisent l’adoption par les couples LGBT.

Il reste donc beaucoup à faire pour l’égalité et de la justice sociale (mariage,

adoption, procréation assistée, reconnaissance du statut des trans), mais également dans les domaines de l’immigration (reconnaissance et visas pour les conjoints et partenaires binationaux), de la santé publique (accès aux soins pour les séropositifs, suicide des jeunes LGBT, don du sang), de la visibilité (médiatique, politique, sociale) et de la lutte contre les homo- et trans-phobies.

Puisque le gouvernement de François Fillon et la présidence de Nicolas Sarkozy font la sourde oreille et encroûtent notre pays dans un statuquo moyenâgeux, discriminatoire, et indigne des Lumières et des Droits de l’Homme et du Citoyen, à nous, Socialistes, de mener ces luttes, de proposer des politiques progressistes, et de travailler de concert pour la Liberté individuelle, pour l’Egalité totale entre citoyens, et pour la Fraternité nationale. Le combat continue !

Sylvain Bruni

Source : HRC, HES, Le Monde, Ministère de la Justice, Archives de l’Assemblée nationale.

PACS Le PACS a 10 dix ans, le combat continue!

Le climat politique en Italie est devenu de plus en plus détestable ou malsain.

Examinons-en les causes: Depuis plusieurs mois le comportement dans la vie privée du président du Conseil a été l'objet dans la presse du monde entier

de graves critiques mais aussi sa manière de gouverner en est la cause principale: les juges de la Cour Constitutionnel le ont prononcé l'inconstitutionnalité de la loi ad personam que le Premier avait fait approuver par le Parlement, au début de son mandat, dans le but de suspendre les nombreux procès qui sont encore à sa charge. Dès lors toute son activité se concentre presque exclusivement à trouver une autre solution équivalente, une sorte d'immunité permanente, pour

se soustraire à la justice d'où ses attaques à la Magistrature, ses tentatives de réformer la justice à son avantage ou même de modifier la Constitution en proposant l'élection au suffrage universel du président du Conseil.

Son comportement envers les alliés de sa coalition et l'opposition est de plus en plus autoritaire. Une bonne partie de la presse et la majorité des chaînes de télévision Suite page 11

Italie

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dont il détient le contrôle quasi absolu sont presque uniquement focalisées à démontrer que lui seul est en mesure de gouverner l'Italie. La chronique quotidienne des faits divers ne sert qu'à distraire l'attention du peuple des vrais problèmes du pays. Apparemment, toujours d'après les sondages sa popularité ne semblerait pas avoir trop baissé.

Mais le malaise s'aggrave: les réformes sont presque au point mort et la crise se fait sentir de plus en plus; le taux de chômage de 7,5% de la population active ne tient pas compte des travailleurs au noir ou précaires qui perdent leur emploi. Les caisses de l'Etat sont presque vides et les indemnités de chômage vont être réduites. Un million de PME sont en risque de fermeture par manque de nouvelles commandes ou parce que les banques ne veulent pas prendre le risque de leur concéder un prêt. Le plan de relance est inefficace. Néanmoins “ il Cavaliere “ se félicite que le PIB de l'Italie ait surpassé celui de l'Angleterre.

Jusqu 'à présent, la coa l i t ion gouvernementale était relativement compacte mais devant la persistance et la gravité de la crise, les lieutenants de son propre parti et ses alliés émettent le doute que le Premier Ministre puisse continuer à gouverner le pays jusqu'à la

fin de son mandat, dont l'échéance est prévue en avril 2013. Nombreux sont ceux à vouloir préserver leur crédibilité individuelle afin de ne pas compromettre leur future carrière politique et c'est Gianfranco Fini, actuellement président du Sénat , candidat à la succession qui se montre le plus influent et respectable souvent en opposition au Premier Ministre et à ses Ministres dans les domaines comme la réforme de la justice, la politique de l'immigration. Certains hommes politiques de la coalition proposent de retourner aux urnes.

Aux prochaines élections régionales de mars prochain la Ligue du Nord, parti xénophobe et principal allié de Berlusconi revendique déjà la présidence des régions du Piémont et de la Vénétie au cas où les partis de la coalition l’emporteraient, ce qui démontre combien le Premier Ministre est affaibli et isolé. « La commedia è finita » L’heure de la succession a sonné !

Quant à la Gauche, les primaires et le récent Congrès du Partito Democratico ont désigné et confirmé comme nouveau Premier Secrétaire Pier Luigi Bersani , ex-ministre des transports et de l'économie sous les gouvernements Prodi. Le centre de gravité du PD se trouve ainsi déplacé un peu plus à gauche.

Le programme de Bersani est de donner une identité au Partito Democratico. Mais il aura beaucoup de difficultés car le PD est la juxtaposition de Democratici di Sinistra ( DS ) et de la Margherita , les ex-démocrates chrétiens de Francesco Rutelli . Ce dernier, après certaines hésitations, a quitté le PD pour créer le parti “ Alleanze per l'Italia “. Alliances pour l'Italie dans le but de regrouper à ses dires toutes les forces démocrates, populaires et libérales et par la suite de s'allier peut-être au petit parti de l'Union du Centre Droit ( UDC ) dont Ferdinando Casini est le Premier secrétaire.

Mais dans l'immédiat Bersani affrontera les graves problèmes causés par la crise, la sauvegarde des emplois et l'aide aux PME et pour les prochaines élections régionales de mars prochain cherchera, contrairement à la position de l’ex secrétaire Veltroni, à créer des alliances avec le parti de l'Italie des Valeurs de l'ex-magistrat des “ Mains Propres “ Antonio Di Pietro. Le test électoral de mars prochain nous dira si l’opposition et la gauche en particulier auront su convaincre les électeurs.

René Maret

Secrétaire de la section de Milan

CO2 que le milliard d’africains réunis.

Deux mois avant le sommet sur le climat de Copenhague l’Afrique a décidé de parler d’une seule voix et de mettre en avant sa vulnérabilité particulière au réchauffement climatique mondial. Continent le plus pauvre du monde mais aussi le moins pollueur, l’Afrique exige des réparations et des dédommagements selon les déclarations du Président de la Commission de l’Union Africaine, le gabonais Jean Ping. Le Ministre burkinabé de l’environnement Salifou Sawadogo avait estimé vendredi 09/10/09 dans une dépêche de l’AFP, à 65 milliards de dollars (44 milliards d’euros) les financements nécessaires pour que le continent puisse faire face aux dérèglements du climat.

Les pays du Nord sont accusés d’avoir assuré leur développement économique au détriment de l’environnement et de vouloir imposer maintenant des conditions environnementales contraires au développement des pays du Sud. L’Afrique se déclare disposée à adopter

Réchauffement climatique, « Que les pollueurs soient les payeurs ». En p r é pa r a t i o n d u s omme t d e Copenhague, l’Afrique demande des compensations financières.

Que les pollueurs soient les payeurs », telle est la principale conclusion du 7ème Forum mondial sur le développement durable consacré aux changements c l imatiques qui s ’est tenu à Ouagadougou, les 10 et 11 octobre 2009, à l’initiative du gouvernement burkinabé en partenariat avec les Nations Unies et l’Union Africaine. Plusieurs chefs d’Etat africains et l’ex-Président français Jacques Chirac ont participé à ce sommet.

L’Afrique a en effet une part contributive très minime dans la pollution. On estime qu’elle émet moins de 4% des gaz à effet de serre. Par comparaison, l’Etat du Texas (USA), avec 30 millions d’habitants, relâche à lui seul autant de

des plans d’adaptation à la variabilité et au changement climatique mais elle manque de ressources pour les mettre en œuvre et attend un appui significatif des pays du Nord.

Ce forum se tient au moment où les négociations internationales sont très laborieuses, voire « dangereusement proches d’une impasse » selon le Prés ident de la Commiss ion européenne, José Manuel Barroso. La France a indiqué qu’elle plaidait la cause africaine au sein de l’UE, selon une déclaration récente du Quai d’Orsay. Meles Zenawi, Premier ministre Ethiopien et président de la commission de négociation africaine, a été clair ; les africains quitteront Copenhague si leurs demandes ne sont pas prises en compte.

Jean-Daniel Chaoui

Membre du Conseil fédéral

Afrique

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conserve peu de chances de faire un score similaire aux prochaines élections législatives de 2010, il pourra sans aucun doute améliorer le score obtenu aux législatives de 2006 (0,63%). Son véritable succès serait de mettre à l´ordre du jour du débat politique ses thèmes de prédilection, à savoir la question du libre téléchargement. Entre le tiers et la moitié des électeurs du parti des pirates a moins de 25 ans, les thèmes touchant de près les intérêts des populations jeunes avec notamment l´accès à la culture. Le parti des pirates naît d´un besoin de protection de la vie privée contre les ingérences trop fortes du pouvoir politique. Le site de Piratpartiet a d´ailleurs été censuré dans plusieurs endroits à l´instar du Västra Götaland tout comme le blog de Falkvinge l´a été dans la ville de Sundsvall.

Le parti des pirates souhaite également présenter des candidats aux élections locales de 2010 avec comme idée directrice un accès libre à la société d´information. Dans le programme, des mesures concrètes comme le changement des programmes des ordinateurs dans toutes les écoles et les administrations sont énoncées. Le programme met davantage l´accent sur

Le parti des pirates, troisième force politique de Suède ?

Beaucoup voudraient voir dans le parti des pirates un phénomène passager, une protestation liée à des débats de circonstance sur le téléchargement libre des documents sur internet. Cette organisation créée par Rick Falkvinge le 1er janvier 2006 a été sous le feu des projecteurs au moment du procès de Pirate Bay et du débat sur l´opportunité du téléchargement libre. Les résultats aux élections européennes de juin 2009 ont été au-delà de toute attente avec un score de 7,1%. Le parti des pirates a donc des parlementaires européens qui ont rejoint le groupe des Verts pour faire partager un certain nombre d´idées (libre accès à la culture, société de l´information…). Le parti des pirates est devenu le troisième parti eu égard aux 50 000 membres prêts à s´engager dans la vie politique pour promouvoir les valeurs fondamentales de ce parti (respect de la vie privée, création d´une société de l´information libre et multiculturelle….). Si le parti des pirates

les questions d´éducation, de culture et de liberté. Il s enracine dans une liberté fondamentale du peuple suédois, la liberté d´expression et d´opinion (yttrandefrihet) qui constitue l´un des quatre textes constitutionnels fondamentaux. Il n´est donc pas étonnant que ce type d´initiative obtienne une audience assez forte dans ce pays. Si les thèmes du parti des pirates investissent l´arène politique, alors ce parti aura réellement réussi son pari. Les sociaux-démocrates et leurs alliés auraient tort de laisser ces débats de côté, surtout au moment où les sondages montrent une remontée de la confiance des électeurs vis-à-vis de l´opposition de gauche. Le bon score obtenu aux élections européennes de juin dernier (plus de 24% des voix pour les Sociaux-démocrates) montre que la gauche doit continuer à renforcer son programme sans ignorer les questions soulevées par les petits partis outsiders tels que le parti des pirates.

Christophe Premat

Section de Suède

Suède

Norvège

Irlande dans l’histoire de l’Irlande de l’immigration forcée par la famine, la pauvreté et plus tard le chômage. Il est facile pour toute famille irlandaise de s’identifier à cette famille catholique aux nombreux enfants. On préfère oublier le côté sombre de l’enrichissement du père pour ne retenir que la carrière brillantissime des fils et leurs ascension jusqu’au sommet de l’Etat. JFK, puis Bobby et enfin Ted incarnent la réussite mais ils portent aussi les valeurs de solidarité, de liberté et de fraternité, partagées par beaucoup d’Irlandais.

La majorité des Américains de souche irlandaise sont démocrates comme les Irlandais restés au pays si l’on en croit la dernière campagne électorale américaine.

Les Kennedy et l’Irlande

Quand je suis arrivée en Irlande à la fin des années 70 chaque foyer ou presque avait sur l’un de ses murs la photo de JFK qui accompagnait une image religieuse. La première était vénérée dans l’espoir que le même succès que celui que connaissait la famille Kennedy bénisse la famille et la deuxième pour s’assurer une éternité paisible.

Les Kennedy font partie de la mémoire collective qui rassemble un peuple autour de ses peines et de ses joies. Les Kennedy ont apporté une touche d’espoir

Les Irlandais sont fiers du travail accompli par le dernier représentant élu de cette famille accablée par le sort. L’Irlande a enterré l’un des siens en la personne de Ted Kennedy. Les messes et nombreuses commémorations qui ont lieu depuis son décès en témoignent. Les photos sur les murs des maisons ont disparu avec le boom économique des années 90 et 2000. Mais un arboretum à New Ross, ville d’origine de la famille, est dédié à la mémoire du dernier fils Kennedy où l’on trouve aussi la statue de son frère John.

Hélène Conway

Section d’Irlande

voulait, ces dernières décennies, qu'un gouvernement sortant ne soit pas reconduit, la coalition de gauche, au pouvoir depuis quatre ans, a résisté et conservé la majorité au Stortinget, le parlement norvégien. Le gouvernement sortant n'avait, il est vrai, pas à rougir de son bilan avec un taux de chômage à peine supérieur à 3%, un retour de la croissance prévu dès 2010 et un des PIB par habitant les plus élevés d’Europe. Ce

Élections législatives de septembre en Norvège : la gauche résiste !

La Norvège est décidément un pays à part. Contrairement à ses voisins scandinaves qui ont sanctionné les sociaux-démocrates et à la tendance qui

pays reste, malheureusement, pour le moins, à la marge de l'Union Européenne.

« Jens vi kaen ! » (Jens, nous pouvons !)

« Thriller » titre le quotidien norvégien Aftenposten, au réveil d'une nuit électorale à suspens. Suite page 13

Page 13: TRIBUNE sept-dec 2009

P A G E 1 3 N O U V E L L E S D U M O N D E

Jensen n'hésite pas à se comparer à Margaret Thatcher et à affirmer, notamment lors de l'ultime débat télévisé, ne pas croire en la construction d'« un paradis social-démocrate ». Elle avait d'ailleurs clairement annoncé qu'il n'était pas question de rééditer l'expérience de la droite entre 2001 et 2005. À cette époque, le Parti du progrès soutenait de l'extérieur l'exécutif. Au vue des déclarations de Mme Jensen, le FrP se prépare pour 2013 à être le trait d'union entre les forces de droite, pour être dans un gouvernement où son parti ne serait pas exclu. Nul doute qu'il souhaite changer la politique d'immigration pour « lutter » contre le développement de l'islam et limiter l'octroi du droit d'asile à 100 migrants par an. Ce parti était aussi le seul à proposer des baisses d'impôts et à vouloir utiliser la rente pétrolière, aujourd'hui épargnée dans un fonds souverain, pour financer les services publics. De plus, le Parti du progrès entendait procéder à de multiples privatisations afin de remplir les caisses d'un État qui, pourtant, ne connaît pas de problèmes de trésorerie et sort presque indemne de la crise financière. Même les entreprises pétrolières, la plus grosse source de revenus de ce pays, le plus riche du monde, seraient concernées.

Trop éloignés sur l'immigration et sur l'utilisation des revenus du pétrole, les deux partis de centre droit, le Parti démocrate-chrétien et le Parti libéral, avaient annoncé leur refus d'un gouvernement auquel participerait le Parti du progrès. Visiblement cela n'a pas payé dans les urnes puisqu'ils obtiennent à eux deux 12 députés, 8 de moins qu'en 2005. Avec 17,2 % des votes, soit 30 députés, le Parti conservateur est celui qui a obtenu la plus forte progression, gagnant 7 sièges. C'était le seul parti qui avait laissé la porte ouverte à une collaboration avec la droite populiste. La chef de file des conservateurs, Erna Solberg, se serait d'ailleurs bien vue Premier ministre. Mais cette stratégie de rassemblement de la droite a échoué, puisque les résultats ne lui permettent pas de rassembler une majorité autour d'elle.

Europe : la Norvège isolée ?

La Norvège a bel et bien inversé la tendance en Europe, qui semblait marquer le recul des sociaux-démocrates, comme le soulignait, au soir des résultats, le ministre travailliste des

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Il faut dire que les résultats se sont fait attendre et ont été serrés : la coalition de gauche rouge-verte a obtenu la majorité d'un siège, avec 86 députés contre 83 pour la droite. Jens Stoltenberg, le leader charismatique du parti travailliste, a réussi un exploit. Son gouvernement, composé des travaillistes, des centristes et de la gauche socialiste, est le premier à se faire réélire en Norvège depuis 16 ans. Et dans la majorité, seul son parti a gagné des députés, avec 64 sièges (+3 par rapport à 2005), alors que la gauche socialiste (SV) a perdu 4 députés (11 élus) et que les centristes ont conservé leurs 11 députés. « C'est la première fois depuis 1957 que nous progressons deux fois de suite lors d'élections législatives », s'est félicité le Premier ministre, à l'issue d'une campagne de terrain où 570 000 roses ont été distribuées par son parti dans ce pays de 4,8 millions d'habitants.

Le Premier ministre a certes remporté des élections de justesse, sans doute grâce à son charme, que ses adversaires eux-mêmes reconnaissent, mais aussi et surtout grâce à sa politique. Les Norvégiens ont opté pour la stabilité en reconduisant la coalition de gauche. Ils ont choisi la protection rassurante de l'État-providence, une recette qui a fait ses preuves pendant l’année écoulée : le gouvernement a bien géré la crise financière, en utilisant les réserves mises de côté grâce à la manne pétrolière (depuis 1996, il ne peut dépenser plus de 4 % des réserves par année).

Preuve, s'il en fallait une, qu'avec un leader, une unité et un programme, la gauche, dans sa diversité, est capable de gouverner dans la durée.

La droite populiste divise

L’autre enseignement marquant de cette élection, c'est la progression du parti du Progrès (FrP) de Siv Jensen. Cette formation populiste et xénophobe a confirmé, avec 41 sièges et 3 sièges de plus qu'en 2005, sa place d'opposant principal au gouvernement social-démocrate.

Anti-fiscaliste et ultra-libérale, Mme

Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere. Des gouvernements de centre-droit se sont successivement imposés en Suède, au Danemark et en Finlande. Le quotidien suédois Svenska Dagbladet voyait d'ailleurs la victoire de la gauche norvégienne comme une source d'inspiration pour les partis sociaux-démocrates, qui sont dans l'opposition dans trois pays nordiques. Le journal souligne néanmoins qu'il est plus « facile » de mener une politique sociale-démocrate quand l'État est si riche. En prévision de l'ère post-pétrole, le pays scandinave, cinquième exportateur mondial d'or noir, a eu l'intelligence de placer ses revenus pétroliers dans un fonds qui pesait 277 milliards d'euros fin juin. Si le pays a aujourd'hui le taux de chômage le plus faible d'Europe (3%), la Norvège se tient obstinément à l'écart de l'Union européenne (UE). Et certains observateurs craignent son isolement en Europe. C'est notamment l'avis de l'ambassadrice de la Norvège au siège de l'UE, Oda Helen Sletnes, qui estime que son pays risque à terme de perdre le peu d'influence qu'il a au sein de l'UE, et de devoir payer des frais encore plus élevés pour avoir accès au marché commun européen. Un autre problème soulevé par l'ambassadrice est le fait que l'UE crée constamment de nouvelles agences et bureaux auxquels la Norvège ne dispose que d'un accès limité. Ces agences et bureaux prennent des décisions qui touchent la Norvège dans toutes sortes de domaines, comme la sécurité aérienne, les normes de production alimentaire et les questions maritimes. Le gouvernement norvégien devra alors, sans nul doute, prendre des décisions importantes au sujet de la relation de la Norvège avec l'Europe. Le sujet est tellement tabou dans un pays qui a refusé, par deux fois, une adhésion par référendum que la plupart des partis – à l'exception notable des conservateurs – ont préféré ne pas en parler pendant la campagne électorale. Selon un récent sondage, 50% des Norvégiens resteraient contre une adhésion et seuls 35% y seraient favorables.

Vincent VAUCHEL

Section des Isolés

Fédération des Français à l'Étranger (F.F.E.)

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Pendant ces dix ans qui ont suivi le conflit, la communauté dominante, albanaise, s’est progressivement détournée des urnes. Les déceptions pèsent dans cette population dont la pauvreté s’accroît. Elle perçoit sa classe politique2 comme plus corrompue que jamais et incapable d’offrir des perspectives. Par ailleurs, le parti majoritaire impose un contrôle solide sur le parlement et les media3. Plus alarmant

Élections municipales au Kosovo: un défi pour la souveraineté

Le 15 novembre, les électeurs du « Kosovo multiethnique » vont élire leurs autorités municipales. Ces premières élections du Kosovo indépendant1 ont pour enjeu l’avancée de la décentralisation, telle qu’elle est conçue pour séduire la minorité serbe.

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pour l’UE, l’amertume de la population grandit vis-à-vis d’une communauté internationale4 considérée comme complice de la mauvaise gouvernance. Mais, l’instauration de standards démocratiques et d’état de droit est une tâche de longue haleine. Dans l’immédiat, l’objectif principal consiste à intégrer autant se peut la minorité serbe désirant

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Kirghizstan

D’après une déclaration commune à ce sujet du chef de la délégation, R. CHEKERINSKI, et du Sénateur, K. Di NINO, faite le 24 Juillet, « Malheureuse-ment, l’élection du Président du Kir-ghizstan n’a pas manifesté l’avancée dé-mocratique espérée et n’a pas été con-forme aux standards de l’OSCE » a dé-claré le chef de mission des observateurs du BIDDH de l’OSCE, R. CHEKERINSKI. « Nous admettons une série d’éléments positifs, mais nous sommes décus que cette élection présidentielle n’ait pas pleinement répondu aux obligations du Kirghizstan devant l’OSCE » a déclaré le Sénateur K. Di NINO. « Nous sommes heureux de l’existence d’un pluralisme politique et d’une société civile active, mais l’inégalité de l’arène politique devant l’absence d’une frontière nette entre l’Etat et le parti du président a miné toute tendance positive ». Le chef de la délégation de l’Assemblée Parlementaire de l’OSCE a fait remarquer que le candi-dat K. BAKIEV avait été avantagé face à ses concurrents, grâce à l’appui de l’ad-ministration. D’après K. Di NINO, les observateurs de la mission ont dénoncé le recours aux achats de voix et ont noté que les bulletins dans les urnes étaient quelquefois plus nombreux que le nombre d’électeurs « La couverture de l’évène-ment par les médias au Kirghizstan n’avait pas été équitable et cela n’avait pas permis à tous les candidats à la prési-dence d’exprimer leurs positions sur toutes les questions » a ajouté le Sé-nateur.

La Commission Centrale Electorale du Kirghizstan, nommée par le pouvoir, a adopté le 27 Juillet un arrêté, pour que le Ministère des Affaires Etrangères évalue le travail de la mission des observateurs de l’OSCE et a demandé aux dirigeants du BIDDH et de l’OSCE de recruter la prochaine fois pour cette élection des observateurs « impartiaux et compétents ». D’après des informations de la CCE, « la mission du BIDDH et de l’OSCE a in-diqué dans son rapport qu’il y avait eu de

La Commission Centrale Electorale a confirmé la victoire de K. BAKIEV à l’élec-tion présidentielle du Kirghizstan, qui a eu lieu le 23 Juillet 2009. A cette élection ont participé 2 328 069 électeurs, soit 79, 13 % du corps électoral (2 858 544 person-nes). D’après les résultats établis le 27 Juillet, K. BAKIEV a obtenu 76,12 % des suffrages, le leader du Parti Social-Démocrate du Kirghizstan, A. ATAM-BAEV 8,41 %, le leader du parti « AK-Choumkar », A. SARIEV 6,74 %, la Présidente de l’Association des ONG et des ONC, T. OUMETALIEVA 1,14 %, le leader du Mouvement Patriote-Populaire « Joomart », N. MOTOUEV 0,93 %, le chirurgien-narcologue, J. NARALIEV 0,83 %. D’après les données de la CCE, 4,66 % des électeurs (97 309 personnes) participant à cette élection ont voté blanc ou nul.

L’élection présidentielle aurait pu, aurait dû servir de test pour l'avancée des lib-ertés démocratiques demandées par une société civile active et militante et la présence du multipartisme politique. Les Kirghizes croyaient beaucoup en cette élection. Cela n'a hélas pas été le cas.

Le Président sortant, K. BAKIEV, qui avait déjа programmé son résultat électoral 3 mois avant l'élection et qui avait, depuis longtemps, invité ses homologues prési-dentiels de la CEI à sa ré-intronisation le 02 Août 2009, a remporté cette élection aux prix de nombreuses irrégularités, tricheries et pressions.

Les missions des observateurs du Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme et de l’Assemblée Par-lementaire de l’Organisation pour la Sécu-rité et la Coopération en Europe ont ex-primé leur déception quant au déroule-ment de l’élection du Président de la Ré-publique.

nombreuses et de sérieuses infractions dans le déroulement des élections, mais n’a fourni aucune preuve de ses dires ».

L’opposition au Kirghizstan n’a pas re-connu les résultats officiels de l’élection présidentielle et en a appelé à la com-munauté internationale. L’état-major du Mouvement Populaire Uni a souligné que des résultats confirmaient que l’électorat avait donné plus de 60 % des voix au candidat de l’opposition, A. ATAMBAEV, soutenu par le PS en France. Le MPU déplore également « une falsification to-tale et une utilisation sans précédent de l’appui de l’administration à tous les niveaux et des intimidations massives ».Pour cette raison les opposants au pou-voir proposent de considérer les résultats de l’élection comme « sans fondements, illégaux et illégitimes », « cette élection comme une usurpation du pouvoir » et « d’appeler tous les citoyens du pays à s’unir dans un mouvement national gé-néral contre les voleurs de nos voix ». L’état-major du candidat à la présidence, A. ATAMBAEV, est prêt à organiser des actions de protestation. Par ailleurs, le Vice-Président du Parti Social-Démocrate du Kirghizstan, le Député B. BECHIMOV, a condamné la mission des observateurs de la CEI à propos de cette élection, con-sidérée par eux comme transparente, et a soutenu l’opinion de l’OSCE, considérant que cette élection était non conforme aux standards de l’OSCE.

Les lendemains de cette élection risquent d'être rudes et agités dans le pays, où la parole reste libre et où la population a eu vent par les médias à la fois des protesta-tions de l'OSCE et de la communauté internationale et de l'annonce de certains résultats, officiellement cachés, qui don-neraient le candidat du Parti Social-Démocrate du Kirghizstan, vainqueur loin devant le Président sortant.

DG

Correspondant FFE - Bichkek

Élections municipales au Kosovo: un défi pour la souveraineté

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prévoit l’organisation du scrutin dans ces localités, il est infaisable, sinon dans quelques villages enclavés albanais. Quant aux futures municipalités, bien qu’elles devraient être multiethniques, aucun candidat albanais ne s’y présente, et certains villages albanais refusent d’être rattachés à des mairies serbes.

Pour compliquer davantage cette description, Belgrade a organisé cet été des élections partielles dans des mairies régissant le système parallèle des Serbes du Kosovo, et en tiendra à nouveau entre les deux tours des élections municipales kosovares.

En somme, le haut taux d’abstention attendu des Albanais comme des Serbes et la légitimité démocratique des futurs élus ne sont pas le souci de la communauté internationale. Il s’agit avant tout de convaincre les Serbes du Kosovo que leur avenir est dans la jeune république, et que cela passe d’abord par la prise en main de leur existence dans leurs communes. Mais l’avenir dira si s’obstiner à construire un État en commençant par une décentralisation communautaire est pertinent, quand, au niveau central, cet État a déjà tant de dysfonctionnements…

Addendum :

Le scrutin aura réuni à peine 45% des électeurs. Un second tour aura lieu le 13 décembre dans 20 municipalités à majorité albanaise sur les 36 que comprend le Kosovo.

Comme prévu, les Serbes des 3 entités du nord ont totalement boudé ces

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rester, et diminuer l’influence qu’exerce sur elle la Serbie. Un des moyens est l’offre issue des négociations sur le statut du Kosovo et incluse dans sa Constitution : la création de 6 municipalités à majorité serbe, censées être établies après le scrutin, grâce au travail préparatoire d’équipes mixtes. Finalement, et non sans mal, l’ICO et le Ministère kosovar en charge de la décentralisation n’ont pu sélectionner que 4 de ces équipes, mais elles manquent de crédibilité. Quant aux 2 autres, le scrutin est repoussé à mai 2010. Il concernera notamment le cas le plus difficile, celui de la ville divisée de facto, Mitrovica. La mairie officielle se trouve au sud, mais le plan de décentralisation prévoit une municipalité au nord, à majorité serbe.

Ce retard s’explique par plusieurs éléments : la politique de Belgrade qui désoriente la communauté serbe mais fournit les moyens de sa survie économique et sociale, l’influence des radicaux serbes opposés à Pristina et au pouvoir actuel de Belgrade, l’incrédulité face à l’offre de Pristina et le jeu dilatoire du Premier ministre.

Ainsi, sur 32 municipalités que comptait le Kosovo à son indépendance, les élections devaient en principe se dérouler dans 38, mais ne se tiendront que dans 36 d’entre elles ! Une difficulté supplémentaire de taille pour que le pouvoir de Pristina étende son autorité sur tout le territoire, ce sont les municipalités serbes du nord du Kosovo, limitrophes de la « Mère Patrie », la Serbie5. Même si la Commission électorale centrale kosovare

élections. Ce boycott se rajoute au fossé qui s’élargit par rapport à Pristina, ce qui est renforcé par une crise récente de la livraison d’électricité. Provoquée par le fournisseur kosovar dans le but de prendre contrôle du nord afin que les Serbes du nord payent les factures, l’électricité est désormais fournie et facturée par le fournisseur de Serbie.

Les 4 municipalités prévues dans l’immédiat par le plan de décentralisation ont départagé environ 20 % de ces électeurs serbes. La communauté internationale se félicite de ce pourcentage en voyant là une évolution dans le désir d’émancipation des Serbes du Kosovo vis-à-vis de Belgrade.

Le second tour s’annonce serré pour le parti au pouvoir (PDK), qui tient la majorité des mairies mais baisse en nombre d’électeurs. Il va s’affronter dans plusieurs communes à son partenaire de la coalition gouvernementale (LDK), qui continue à s’effriter, et à son adversaire principale dans l’opposition (AAK), qui poursuit son ascension.

Quant aux 3 petits partis qui s’identifient au courant social-démocrate, les résultats ne sont pas encore définitifs pour déterminer le nombre d’électeurs et de sièges obtenus dans les assemblées municipales. Malgré leur progression, il apparaît nécessaire qu’ils préparent des alliances pour dépasser le seuil des 5% qui leur sera indispensable pour s’imposer dans la future assemblée kosovare après les élections législatives prévues en 2011 (voire en 2010…).

Sébastien Gricourt

1Indépendance dite “autoproclamée” le 17 février 2008, en coordination avec les principaux États occidentaux, après un processus de négociations entre la Serbie et le Kosovo sous arbitrage de l’ONU. À ce jour, 62 pays l’ont reconnu, dont 22 de l’UE. 2Les principaux étant le Parti démocratique du Kosovo (PDK) qui partage la majorité avec la Ligue démocratique du Kosovo (LDK), et dans l’opposition, l’Alliance pour l’avenir du Kosovo (AAK). Le premier et le dernier sont issus de l’ex-guérilla (UÇK), le second, de la résistance pacifique des années 90. Notons la présence de 2 jeunes forces de gauche qui testeront leur influence : le Parti social démocrate et le Parti socialiste (voir précédent Tribune, « Kosovo : besoin d’idées d’avenir »). A celles-ci se rajoute le parti/initiative citoyenne Ora (L’heure), qui a eu plusieurs sièges jusqu ‘en 2007. 3D’autant plus gênant pour les forces progressistes car le PDK (et son Président et Premier ministre Hashim Thaçi) a eu longtemps des prétentions pour adhérer à l’IS. 4International Civilian Office (ICO), chargé de mettre en place la solution obtenue par l’émissaire de l’ONU, M. Ahtisaari, pour le statut du Kosovo; ICO a un double mandat car son chef, P. Feith, fait aussi office de représentant spécial de l’UE ; EULEX est la mission européenne de la PESD, charger de poser les bases pour un état de droit sur tout le territoire, mais elle est perçue comme continuatrice de la MINUK (ONU), toujours présente et honnie, comme la Résolution 1244 toujours en vigueur. 5Leposavic, Zvecan et Zubin Potok.

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Journal de la Fédération des Français à l’Etranger du Parti Socialiste

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Responsable de la rédaction

Jean-Luc Wasse

Flashage et impression

PGE-94 Saint Mandé

Avançar Portugal

Soulagement au Portugal avec la victoire du PS

cette campagne est à oublier très vite, notamment pour la piètre qualité des débats, ou du manque de propositions concrètes du PSD. En effet, la campagne aura été marquée par un nombre incroyable de rebondissements, d’intrigues, d’attaques personnelles, dont le Final sera l’affaire d’espionnage du président par le Gouvernement Socrates.

La question du TGV joua un rôle d’aiguillon de premier ordre. Alors que le ministre espagnol des travaux publics marquait son étonnement sur le fait que la droite portugaise voulait revenir sur un accord datant de 1993, et signé à l’époque par Mme Leite, ministre des finances du gouvernement Cavaco Silva, premier ministre d’un gouvernement de droite le PSD voulut exploiter ce filon de « l’Ibérisation » des esprits. En effet, depuis le retour de la démocratie, et surtout depuis l ’adhésion aux Communautés Européennes, beaucoup d’efforts ont été faits pour rapprocher les points de vue, développer les projets communs, dont le TGV, mais aussi le soutien de la candidature de Barroso pour la présidence de la Commission. Cette question de l’amitié ibérique surgit alors, entrainant dans son sillage des relents nationalistes, xénophobes et populistes qui furent fatals à la dynamique de la campagne du PSD.

Quels enseignements en tirer ?

Le PS dispose d’un réservoir de gauche au Portugal mais il a tout de même perdu plus de vingt députés dans l’affaire. Le PSD reste quasi au même score, la perdition de voix du PS s’est donc faite sur deux partis, le Bloc et le CDS-PP. Ce dernier a sûrement tiré bénéfice d’une campagne agressive sur les questions de sécurité, mais aussi de l’activisme médiatique de leur leader, Paulo Portas (ancien ministre de la défense de Barroso) ainsi que de son goût immodéré pour les petites phases. Le ciblage sur les personnes âgées et les agriculteurs durant la campagne peut aussi avoir déplacé des voix.

Quant au Bloc, il y a fort à penser qu’il s’agit de personnes déçues du PS, des électeurs qui se retrouvaient auparavant dans la ligne de Manuel Alegre. Voter le Bloc avait un double avantage, il ne ferait jamais alliance avec le PSD, et cela

Que de chemin parcouru depuis les élections européennes …

C’est la première conclusion du scrutin d’octobre. Au regard des résultats des élections européennes de juin 2009, peu de personnes auraient fait le pari d’une victoire socialiste, et encore moins d’une telle ampleur, aux élections législatives. Pour mémoire, le PSD de Manuela Ferreira Leite, qui menait alors sa première campagne depuis son retour au premier plan, l’avait emporté…Le PS divisait alors par deux sa présence dans l’hémicycle européen. Cette fois-ci, le talisman de Mme Leite n’a pas fonctionné. Les mauvaises langues diront surtout que cette fois ci, elle était seule en première ligne et ne pouvait s’appuyer sur la qualité d’un Paulo Rangel, tête de liste pour les européennes, et par dommage collatéral, un des grands vainqueurs des élections législatives.

Un premier mandat marqué par de nombreux bras de fer…qui se paient aujourd’hui ?

Pour beaucoup, ce mandat aura été marqué par la poigne de José Socrates, sa supposée arrogance dénoncée par certains. Tout ceci a conduit le Gouvernement passé à s’enfermer dans une pratique gouvernementale parfois assez agressive. Cette façon de faire, de passer en force, sans réellement consulter se reproduisit quant il s’est agi de réformer le Code du Travail ou encore sur le déroulement des carrières des agents de la fonction publique. Les grands anciens du parti, tels Mario Soares ou Manuel Alegre étaient montés plusieurs fois au créneau pour dénoncer le traitement réservé aux compagnons de route traditionnels du PS. La majorité absolue du gouvernement était alors devenue le pire des maux pour nombre de commentateurs.

Une campagne qui ne restera pas dans les annales…

Du diplôme d’ingénieur soit disant « acheté », à l’affaire FreePort, le premier ministre ne fut pas épargné par les coups bas durant ces quatre dernières années. La campagne fut du même acabit. Accablé d’asphyxier la démocratie portugaise après en avoir été le promoteur, le PS a néanmoins réussi à garder la tête froide et retrouvé son unité dans un moment crucial. Pour beaucoup,

imposait au PS de revoir sa façon de faire, notamment en évitant de lui concéder une nouvelle fois une majorité absolue, dont le Gouvernement précédent a peut être fait un usage que d’aucuns jugeaient abusifs.

Au-delà du politique, le rôle de la fondation Novas Fronteiras dans la conception et la coordination du Projet est aussi à signaler et à méditer. Novas Fronteiras est un think tank progressiste, animé par Antonio Vitorino, Ancien commissaire européen à la carrière politique nationale bien remplie (ancien vice premier ministre). Cela a permis d’offrir un espace de réflexion à des personnes qui ne souhaitaient pas s’engager pour un parti, et être néanmoins actives.

Un des autres enseignements du scrutin aura été l’élection des députés des Portugais de l ’étranger. Deux enseignements : 3 sur 4 sont des élus de droite…mais surtout, il nous faut retenir les taux de participation pour une élection tout de même ancrée dans les habitudes électorale, ils sont extrêmement bas, 21 % pour l’Europe et surtout 9.2 % pour le reste du monde…Sachons en tenir compte pour notre combat de 2012.

Arnaud Leroy

Secrétaire Section Lisbonne