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cite erivironnementale attendue n’est pas atteinte ; de I’autre, il n’existe pas de donnees sur les Cconomies de cotits reali- sees par le systeme. Aux Pays-Bas, ce sont les provinces et le gouvernement federal qui sont conjointe- ment charges de la politique de kduction des emissions de SO,. Une innovation institutionnelle, un (1 covenant L (accord n@gociP entre les agents economiques prives et les autorites publiques), fut sign@ en 1990 par le gouvernement national et les douze provinces avec I’union des producteurs d’electricite (SEP) et les quatre producteurs. Le m covenant m est un accord dans lequel les compagnies s’engagent B reduire jusqu’en 2000 la pollution soufree au-de18 des objectifs fix& par les normes. Cet accord offre done aux entreprises une grande flexibilite en matiere d’etalement et de choix d’investissements technologiques pour rPduire les Pmissions. Les acteurs esperent pouvoir economiser jusqu’a 500 millions de florins par rapport aux cotits d’une politique basPe sur des normes. Ces economies devraient are reinvesties dans des sources d’emission moins polluantes et des instruments de mesure. Mais, I’effica- cite environnementale attendue est large- ment dependante du respect par les entre- prises des engagements pris. Le SEP est en meswe de les renegocier, mais le fait que le gouvernement puisse restaurer I’an- cienne politique de regulation, laisse penser que le respect de I’accord inter- viendra. Les rapports confirment que I’effi- cacite environnementale atteinte va au- dela des resultats escomptk. En Allemagne, compensations et amelioration technologique des centrales doivent assurer la baisse des &missions. La construction de centrales est interdite dans les zones 00 les seuils de qualite de I’air sont atteints, et cela m@me si les entre prises respectent les normes d’emission. Les exceptions sont tol&Ces si la centrale en remplace une autre du m@me type, voire encore si la centrale n’augmente pas les @missions du fait de I’amelioration technologique des centrales d@jjs exis- tantes en fonction des techniques dispo- nibles. Par ailleurs, les centrales doivent We remises aux normes techniques tous les cinq ans en fonction des normes en vigueur : cette periode peut-We &endue a huit ans si les mesures prises par les opPrateurs conduisent a des resultats superieurs B ceux que les directives tech- niques fixPes g&Went (rPgle de la compensation). Cefficacite fkonomique en matiere de coots est faible, m@me s’il est suppose que I’innovation est largement stirnuke. Toutes ces experiences europeennes reposent sur des regles de compensation interne : les efforts consentis par les acteurs ne sont aucunement remunWs, mais se traduisent par des compensations, un accroissement de la marge de mancwwe individuelle dans I’application des objectifs qui se revHe plus econome que la politique de normes. Ces politiques de regulation sont prevues pour des acteurs homog&es et peu nombreux : elles se distinguent de I’idee de creation d’un large march@ de droit a polluer qui concernerait un grand nombre d’op&a- teurs, comme cela est le cas aux Etats-Unis. Aux ttats-Unis, le Clean Air Act Amendments (CAAA), loi sur la qualite de I’air, instaurait en 1990 un programme national de rPduction des @missions de SO, en deux phases pour les producteurs d’electricite, responsables a 70 O/O des Pmis- sions. La phase I debutait en 1995, la seconde etant prevue pour I’annee 2000. Ce programme repose sur I’emploi couple de m&hodes traditionnelles et d’un systeme d’autorisation de droit a emettre. Ces droits ne sont pas des droits de propriCt@ et ne limitent pas I’autorite de VEtat federal g mettre fin ou B limiter les dites autorisations. Des lots que les emis- sions par source depassent les droits allow.%, la source en cause paye une amende ; quand la totalite de droits n’est pas utilisee, ils peuvent @tre revendus, ou capitalis& pour une revente ou une utili- sation ultkieure. Chaque source d’emis- sion doit installer un systeme d’enregistre- ment des @missions, mesurPes et enregistrees en continu. S’il est encore trop t8t pour mesurer a posteriori I’efficacite Pconomique du systeme, il semblerait que ce programme permette de limiter le coOt de reduction des emissions de 40 B 45 O/o pour la periode 1995-2010. Canalyse laisse entrevoir des coots reduits et une efficacite environnementale accrue par rapport aux experiences euro- peennes. Elle en pose toutefois les condi- tions : I’homog&Wt@ du cadre institu- tionnel. qui doit s’assurer du bon fonctionnement du march& et un taux d’acidite relativement homogene des ecosystemes a reguler, afin que le systeme n’introduise pas de distorsions spatiales des conditions de concurrence entre les entreprises. Ces conditions ne peuvent pas @tre reunies en Europe : si I’existence d’un cadre institutionnel commun peut &re attendue sur le long terme, I’acidite des sols, forte dans les pays europeens du nord, faible les pays europeens du sud (contrairement aux Gtats-Unis oti les diffe rences entre les taux d’acidification ne sont pas aussi importants), limite l’applicabilite en Europe d’un systeme de permis de SO, (cf. NSS vol. 6, no 2, avril-juin 1998, p. 103 pour la notice de cet article dans la rubrique n Revues - Selection thematique s). Thieny Hommel (Laboratoire d’konom&rie/ kale polytechnique) * Towards a ‘science of sustainabilit$ Improving the way ecological economics understands human well-being b Steve Dodds Ecological Economics, 23, no 2, pp. 95-l 11, november 1997 es analyses de I’konomie Pcologique L reposent sur la prise en compte des interactions entre a) I’konomique et les systemes biophysiques, b) I’&onomique et les systemes sociaux. A ce jour, ce courant s’est focalise sur la premiere dimension, mais, a I’heure air des decisions impor- tantes sur le choix des ressowces a preserver doivent @tre effect&es, la construction d’un developpement durable implique que la seconde soit plus large- ment debattue. Ces choix, pour avoir une quelconque pertinence, devraient s’ap- puyer sur une plus large comprt?hension des deux questions suivantes : pourquoi certaines ressources naturelles et certains services sont-ils importants pour le bien- Ptre de I’homme ? Comment les institu- tions economiques et sociales devraient- elles @tre structur@es pour en faire le meilleur usage possible ? Orient& par ces deux questions, I’auteur passe en revue une diversite d’approches du bien-@We : le bien-&re comme un etat de I’esprit, comme un @tat du monde, comme faculte humaine, voire encore comme une satisfaction des besoins fondamentaux. Ces approches variees, issues de la philosophie politique et de la psychologie classique et moderne permet- tent de reformuler la question de la construction sociale des preferences, celle de la distributions des revenus, I’identifi- cation des besoins humains fondamen- taux et I’articulation entre satisfaction de ces besoins et sentiment de bien-@tre. II apparait, B travers ces approches, que certains paradigmes economiques clas- siques n’assurent pas un bon traitement de ces questions. Du point de vue du developpement durable, la question qui apparait comme fondamentale est plus celle de I’adoption d’institutions et d’attitudes appropriees que I’amelioration du management des Iessources. II existerait en fait une codeter- mination des aspects sociaux, kono- NSS, 1999, vol. 7. no 1, 85-96

Towards a ‘science of sustainability’: Improving the way ecological economics understands human well-being Steve Dodds

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cite erivironnementale attendue n’est pas atteinte ; de I’autre, il n’existe pas de donnees sur les Cconomies de cotits reali- sees par le systeme.

Aux Pays-Bas, ce sont les provinces et le gouvernement federal qui sont conjointe- ment charges de la politique de kduction des emissions de SO,. Une innovation institutionnelle, un (1 covenant L (accord n@gociP entre les agents economiques prives et les autorites publiques), fut sign@ en 1990 par le gouvernement national et les douze provinces avec I’union des producteurs d’electricite (SEP) et les quatre producteurs. Le m covenant m est un accord dans lequel les compagnies s’engagent B reduire jusqu’en 2000 la pollution soufree au-de18 des objectifs fix& par les normes. Cet accord offre done aux entreprises une grande flexibilite en matiere d’etalement et de choix d’investissements technologiques pour rPduire les Pmissions. Les acteurs esperent pouvoir economiser jusqu’a 500 millions de florins par rapport aux cotits d’une politique basPe sur des normes. Ces economies devraient are reinvesties dans des sources d’emission moins polluantes et des instruments de mesure. Mais, I’effica- cite environnementale attendue est large- ment dependante du respect par les entre- prises des engagements pris. Le SEP est en meswe de les renegocier, mais le fait que le gouvernement puisse restaurer I’an- cienne politique de regulation, laisse penser que le respect de I’accord inter- viendra. Les rapports confirment que I’effi- cacite environnementale atteinte va au- dela des resultats escomptk.

En Allemagne, compensations et amelioration technologique des centrales doivent assurer la baisse des &missions. La construction de centrales est interdite dans les zones 00 les seuils de qualite de I’air sont atteints, et cela m@me si les entre prises respectent les normes d’emission. Les exceptions sont tol&Ces si la centrale en remplace une autre du m@me type, voire encore si la centrale n’augmente pas les @missions du fait de I’amelioration technologique des centrales d@jjs exis- tantes en fonction des techniques dispo- nibles. Par ailleurs, les centrales doivent We remises aux normes techniques tous les cinq ans en fonction des normes en vigueur : cette periode peut-We &endue a huit ans si les mesures prises par les opPrateurs conduisent a des resultats superieurs B ceux que les directives tech- niques fixPes g&Went (rPgle de la compensation). Cefficacite fkonomique en matiere de coots est faible, m@me s’il est suppose que I’innovation est largement stirnuke.

Toutes ces experiences europeennes reposent sur des regles de compensation interne : les efforts consentis par les acteurs ne sont aucunement remunWs, mais se traduisent par des compensations, un accroissement de la marge de mancwwe individuelle dans I’application des objectifs qui se revHe plus econome que la politique de normes. Ces politiques de regulation sont prevues pour des acteurs homog&es et peu nombreux : elles se distinguent de I’idee de creation d’un large march@ de droit a polluer qui concernerait un grand nombre d’op&a- teurs, comme cela est le cas aux Etats-Unis.

Aux ttats-Unis, le Clean Air Act Amendments (CAAA), loi sur la qualite de I’air, instaurait en 1990 un programme national de rPduction des @missions de SO, en deux phases pour les producteurs d’electricite, responsables a 70 O/O des Pmis- sions. La phase I debutait en 1995, la seconde etant prevue pour I’annee 2000. Ce programme repose sur I’emploi couple de m&hodes traditionnelles et d’un systeme d’autorisation de droit a emettre. Ces droits ne sont pas des droits de propriCt@ et ne limitent pas I’autorite de VEtat federal g mettre fin ou B limiter les dites autorisations. Des lots que les emis- sions par source depassent les droits allow.%, la source en cause paye une amende ; quand la totalite de droits n’est pas utilisee, ils peuvent @tre revendus, ou capitalis& pour une revente ou une utili- sation ultkieure. Chaque source d’emis- sion doit installer un systeme d’enregistre- ment des @missions, mesurPes et enregistrees en continu. S’il est encore trop t8t pour mesurer a posteriori I’efficacite Pconomique du systeme, il semblerait que ce programme permette de limiter le coOt de reduction des emissions de 40 B 45 O/o pour la periode 1995-2010.

Canalyse laisse entrevoir des coots reduits et une efficacite environnementale accrue par rapport aux experiences euro- peennes. Elle en pose toutefois les condi- tions : I’homog&Wt@ du cadre institu- tionnel. qui doit s’assurer du bon fonctionnement du march& et un taux d’acidite relativement homogene des ecosystemes a reguler, afin que le systeme n’introduise pas de distorsions spatiales des conditions de concurrence entre les entreprises. Ces conditions ne peuvent pas @tre reunies en Europe : si I’existence d’un cadre institutionnel commun peut &re attendue sur le long terme, I’acidite des sols, forte dans les pays europeens du nord, faible les pays europeens du sud (contrairement aux Gtats-Unis oti les diffe rences entre les taux d’acidification ne sont

pas aussi importants), limite l’applicabilite en Europe d’un systeme de permis de SO, (cf. NSS vol. 6, no 2, avril-juin 1998, p. 103 pour la notice de cet article dans la rubrique n Revues - Selection thematique s).

Thieny Hommel

(Laboratoire d’konom&rie/

kale polytechnique)

* Towards a ‘science of sustainabilit$ Improving the way ecological economics understands human well-being b Steve Dodds Ecological Economics, 23, no 2, pp. 95-l 11, november 1997

es analyses de I’konomie Pcologique L reposent sur la prise en compte des interactions entre a) I’konomique et les systemes biophysiques, b) I’&onomique et les systemes sociaux. A ce jour, ce courant s’est focalise sur la premiere dimension, mais, a I’heure air des decisions impor- tantes sur le choix des ressowces a preserver doivent @tre effect&es, la construction d’un developpement durable implique que la seconde soit plus large- ment debattue. Ces choix, pour avoir une quelconque pertinence, devraient s’ap- puyer sur une plus large comprt?hension des deux questions suivantes : pourquoi certaines ressources naturelles et certains services sont-ils importants pour le bien- Ptre de I’homme ? Comment les institu- tions economiques et sociales devraient- elles @tre structur@es pour en faire le meilleur usage possible ?

Orient& par ces deux questions, I’auteur passe en revue une diversite d’approches du bien-@We : le bien-&re comme un etat de I’esprit, comme un @tat du monde, comme faculte humaine, voire encore comme une satisfaction des besoins fondamentaux. Ces approches variees, issues de la philosophie politique et de la psychologie classique et moderne permet- tent de reformuler la question de la construction sociale des preferences, celle de la distributions des revenus, I’identifi- cation des besoins humains fondamen- taux et I’articulation entre satisfaction de ces besoins et sentiment de bien-@tre. II apparait, B travers ces approches, que certains paradigmes economiques clas- siques n’assurent pas un bon traitement de ces questions.

Du point de vue du developpement durable, la question qui apparait comme fondamentale est plus celle de I’adoption d’institutions et d’attitudes appropriees que I’amelioration du management des Iessources. II existerait en fait une codeter- mination des aspects sociaux, kono-

NSS, 1999, vol. 7. no 1, 85-96

miques et environnementaux : la construc- tion du developpement durable passe alors par une extension de I’echelle d’ana- lyse, qui considererait alors ces trois aspects a travers une approche systemique dynamique. Lint&% principal de I’article est de presenter une veritable typologie des approches du bien-etre, mais son dPfaut est de les mobiliser pour reformuler des questions deja largement traitees. Les conclusions, pertinentes, auront I’adhesion de tous mais, floues (un modele, oui, mais comment ?), elles ne permettent pas d’en- trevoir une mobilisation concrete des outils proposes sur le terrain (cf. NSS vol. 6, no 2, avril-juin 1998, p. 103 pour la notice de cet article dans la rubrique * Revues - Selection thematique n).

Thieny Hommel (Laboratoire d’konomWie/

kale Polytechnique)

Tendances nouvelles en modClisation pour I’environnement Franqois Blasco (coord.) Elsevier, Journees du programme Environnement, vie et societes du CNRS, 1997,446 p.

A lain Pave, alors directeur du PIREVS, avait I’habitude de proposer chaque

annee des Journees specifiques, c’est-a-dire un grand colloque sur un theme privilegie. En janvier 1996, le sujet adopte avait concerne modeles et modelisation dans le domaine de I’environnement avec I’idee de faire le point et si possible d’y decouvrir des tendances nouvelles. Alain Pave et Alain Weill ont mis le poids de leurs responsabilites institutionnelles dans la reussite du projet ; et on doit a Francois Blasco, deja president du comite scientifique q Methodes, modeles et theo- ries ” du PIREVS, d’avoir pris une position de premier plan dans la preparation et le deroulement des Journees et ensuite joue un role non moins difficile dans la coordi- nation du travail d’edition des actes de colloque. Enfin la contribution de tous les instants d’Anne Remy a ete un element reconnu par tous du succes de I’entreprise.

Que pres de 700 collegues aient d’une maniere ou d’une autre participe aux Journees montre bien le besoin qu’on peut avoir dans le domaine finalement si nouveau de I’Environnement, de se retrouver et de discuter aussi bien sur le plan des principes et des concepts que sur le plan des methodes et des techniques. II est clair que la situation est loin d’etre stabilisee dans l’esprit du grand public comme dans celui des specialistes, chercheurs, experts, ingenieurs, vulgarisa-

teurs. II n’est pas inutile de rapprocher de cette premiere information chiffree (700 participants) le fait que 328 labora- toires du CNRS (ou control& par lui) decla- rent Gtre impliques dans des recherches sur I’environnement.

Que par ailleurs neuf conferences invi- tees, 60 communications et 100 posters aient Cte offer% a I’assistance confirme que bien des gens souhaitent s’exprimer et ne trouvent pas si facilement le lieu et I’occa- sion pour le faire. Cest finalement 44 contributions dont les textes ont ete selectionnes pour former un ouvrage de 445 pages. LZI encore notons que 208 ingenieurs, 983 chercheurs et 1219 ensei- gnants-chercheurs declarent par ailleurs etre impliques dans des recherches sur I’environnement, soit I’equivalent de 1892 personnes B temps plein, ce qui est considerable.

II n’est done pas surprenant, et C’eSt en meme temps rassurant, que la frequenta- tion du colloque concernant la modelisa- tion pour I’environnement ait ete aussi importante.

Cela dit, I’ouvrage dont nous rendons compte est un * actes de colloque *, si bien que son contenu est fragmente en 44 textes ; il n’est pas question de les aborder individuellement, ni d’en tenter un resume. On peut seulement en donner une idee et esperer convaincre d’une lecture directe des articles originaux. Les COnfC rences invitees qui representent exacte- ment le tiers des pages abordent des problemes d’espace en dynamique de populations, de modelisation du climat, d’echange CO, - ecosystemes dans la biosphere, de modelisation des CyCleS

glaciaires - interglaciaires, de representa- tion des paysages, de modelisation et simulation de la croissance des plantes, de modelisation du developpement durable, mais aussi des reflexions plus theoriques sur les rapports modelisation mathema- tique/environnement ou sur la methode de modelisation multi-agents.

Les communications sont regroupees par themes, ressemblant a des chapitres, B savoir : a) la manipulation des modeles et en particulier leur adaptation, b) les problemes d’espace-temps, done d’echelles et d’heterogeneite, c) le comportement des modeles, leur stabilite, leur resilience, d) la confrontation des mod&es avec les donnees, et done leur validation, e) IeS

difficult& methodologiques et qUelqUeS

approches nouvelles. II est clair que dans le foisonnement des

questions abordees et des disciplines concernees (par les auteurs et par les themes), de nombreux modeles SOnt

utilises, mais aussi de nombreux logicids, et de nombreuses statistiques et que I’on trouve au fil des pages un peu tous les degres de simplicite ou de complication.

II apparait evident que la fonction instru- mentale des modeles est largement reconnue de fait, quel que soit le type de travail rapporte : outil pour estimer les parametres d’une dynamique de popula- tion, ou ceux d’un systeme d’interactions complexe, outils d’estimation de biomasse, outils de prediction, outils de representa- tion ou de communication, outils d’analyse de phenomenes d’agregation, de recrute- ment, mais aussi outils d’organisation et de gestion.

II me semble que la principale tendance actuelle dans I’activite de modelisation pour le compte de I’environnement, c’est sans doute I’extension de ces efforts a toutes les categories de mod&es. On n’en est plus aux bilans entree-sortie des modeles energetiques, on s’attaque aux relations, aux mecanismes, aux predic- tions. Si bien que (1 la boite a outils l a laquelle on fait appel, ou plus doctement, le dictionnaire de modeles pour I’environ- nement n’est peut-etre pas pret d’@tre ecrit et qu’il vaut peut-etre mieux qu’il ne le soit pas pour Pviter de clore un domaine en pleine evolution.

Louvrage Pdite avec soin par Elseviei merite done d’etre consulte, lu par endroits, puis de nouveau consulte, et ainsi de suite. C’est a coup sur une &ape marquante en vue d’autres developpements.

Jean-Marie Legay (CNRS)

L%volution de la recherche sur la gestion des d&he& nucleaires a haute activite : les dechets militaires Christian Bataille Office parlementaire d’evaluation des choix scientifiques et techniques, no 541, decembre 1997,153 p.

C e livre, concis, bien structure, didac- tique, est le deuxieme des deux

volumes d’un rapport de I’Office parlemen- taire d’evaluation des choix scientifiques et technologiques consacres aux dechets nucleaires g&r&es par les activites des installations civiles et militaires.

Son objectif tourne autour dune seule et meme question : comment gerer, dans les meilleures conditions possibles, les dechets g&r&es par la fabrication des armes nucleaires ? Lenjeu est crucial, quand on sait le retard que la France a pris en matiere de politique de gestion des dechets par rapport aux differentes puis- sances nucleaires, notamment les Etats-

NSS. 1999. vol. 7, n" 1, 85-96