9
TARIFS 2012 Publicité commerciale www.mpublicite.fr & suppléments / magazine

Tarifs Monde 2012 - M Publicité · SUPPLÉMENT SCIENCE&TECHNO ... l’ensemble des supports papier de la Marque Le Monde : le quotidien et ses suppléments, M le Magazine, les hors

Embed Size (px)

Citation preview

TARIFS 2012Publicité commerciale

www.mpublicite.fr

& suppléments / magazine

LA UNE

Pavé de Une 93 L x 141 H 29 400 Module signature 44 L x 33 H 12 100Le module Signature de Une est réservé aux annonceurs présents dans le reste du quotidien

EMPLACEMENTS PRÉFÉRENTIELS

Page 3 en exclusivitémm colonne 66,7 1/8 page 21 500 1/4 page 41 800

1e recto (page 5)1/3 page 54 500 News 67 0001/2 page 79 000Page 143 000

Formats Doubles en centraleNews 118 0001/2 page 133 000Page 200 000

Dernière pageNews 69 5001/2 page 81 000Page 150 000

CULTURE & VOUS

Pages recto mm colonne 54,1 1/8 page 17 600 1/4 page 33 8001/3 page 43 100 News 55 2001/2 page 64 000Page 115 000

Pages versomm colonne 50,1 1/8 page 16 400 1/4 page 31 3001/3 page 40 900 News 52 0001/2 page 60 000Page 110 000

Pavé météo/jeuxmercredi, vendredi et samediModule 93 L x 100 H (2 cols) 6 900

Prix quadri en euros HT

week-endSamedi 3 décembre 2011 - 67e année - N˚20798 - www.lemonde.fr Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Erik Izraelewicz

Algérie 150 DA,Allemagne 2,00 ¤,Antilles-Guyane 2,00 ¤,Autriche 2,40 ¤, Belgique 3,20 ¤,Cameroun 1 500 F CFA, Canada 4,25 $, Côte d’Ivoire 1 500 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 25 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 500 F CFA, Grande-Bretagne 1,50 £,Grèce 2,20 ¤,Hongrie 700 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,20 ¤, Luxembourg 3,20 ¤,Malte 2,50 ¤,Maroc 10 DH,Norvège 25 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 500 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 30 KRS, Suisse 3,00 CHF, Tunisie 2,00 DT, Turquie 6,50 TL, USA 3,95 $, Afrique CFA autres 1 500 F CFA,

T oulonI » était un discours decombat. C’était au lende-main de la faillite de la ban-

que américaine Lehman Brothers,en septembre2008. Nicolas Sarko-zy était descendu en bord de radepour tirer au canon de marine surle capitalisme financier, responsa-ble de la crise. Une offensive fran-che, gaullo-gaucho-colbertiste,bien sentie – et parfaitement justi-fiée.

«Toulon II » est plus complexe,un cocktail mal composé, délivréjeudi 1er décembre par un prési-dent au ton moins gaillard.

Il y a le grand angle sur le cycled’ajustement et de désendette-ment qui attend les économiesoccidentales. Nicolas Sarkozy a eumille fois raison de dire que ni laFrance ni l’Europe n’y échappe-ront. Il en va tout simplement deleur place dans le monde dedemain.

Il y a l’angle campagne électora-le qui revenait tous les trois para-graphes, comme une incontrôla-ble pulsion. Et qui n’a cessé dediluer le propos d’un discours quiavait tout de même pour objetprincipal d’adresser des réponsesà la crise de l’heure : celle de lazone euro.

Et là, il n’est pas sûr queM.Sarkozy ait tenu, comme il leprétend, un «discours de vérité».Depuis dix-huit mois, l’incapacitédes 17 membres de l’union moné-

taire à résoudre leur problème dedette souveraine a montré unechose: il y a un gros défaut de gou-vernance dans la zone euro.

Face à la monnaie unique, pasde politique budgétaire harmoni-sée, d’où des évolutions divergen-

tes qui menacent l’existencemême de l’euro.

L’Allemagne propose d’y remé-dier. Angela Merkel veut confier àune autorité « fédérale » – la Com-mission, par exemple – le soin detirer les finances publiques desuns et des autres dans le mêmesens. La France s’y refuse, a ditM.Sarkozy. Elle n’en tient quepour la méthode «intergouverne-mentale», seule capable, selon lui,de faire progresser l’Europe.

Mais ladite méthode est àl’œuvre depuis plus de quinze ans.Et la crise de l’euro en est aussi lerésultat. Cette vérité-là, M.Sarkozyne l’a pas énoncée. Les membres dela zone se sont sentis libres de s’af-franchir de toute règle pour une rai-son: ils ne reconnaissaient à aucu-ne autorité «bruxelloise» le droitde les rappeler à l’ordre. L’«inter-gouvernemental», c’était le chacunpour soi. On voit où cela a mené.

Sans le dire, M. Sarkozy lereconnaît. Il convient que si l’onveut plus de solidarité financièreau sein de l’eurozone, il y fautplus de discipline budgétaire. Ilveut bien faire un pas en direc-tion de Mme Merkel. Les décisionsen la matière devraient être pri-ses à la majorité des gouverne-ments de la zone, consent le prési-dent français. Ce qui est unemanière de faire un pas vers plusde fédéralisme…

Mme Merkel et M. Sarkozy doi-vent présenter lundi la synthèsequ’ils proposent de leurs posi-tions respectives pour remédier àla folle gouvernance de la zoneeuro. Mais cette manière très fran-çaise qu’a eue le président de neciter aucun membre de l’Unionautre que l’Allemagne est de mau-vaise pédagogie. C’est d’un man-que de souffle commun que souf-fre l’Europe – et l’euro.p

AudreyPulvaretArnaudMontebourg,ausoirdupremiertourdelaprimairesocialiste. CH. MORIN POUR «LE MONDE»

C ’est l’histoire d’un duo decomédiensquifait sallecom-ble hors de tout emballe-

ment médiatique. C’est l’histoiredesBodin’s–Marialavieillepaysan-ne et son fils unique – interprétéspar Vincent Dubois et Jean-Chris-tian Fraiscinet, qui, en dépit desapparences, sont plus proches desDeschiens que des Vamps. Parti dela Touraine, le renom des Bodin’ss’estétendu,aufildesannées,àtou-te la France. Sur scène, l’octogénai-re à l’échine ployée et le quinquabedonnant, la rusée et le candide,forment un tandem à la Laurel etHardy. Enquête sur un phénomè-ne, actuellement au Palais des gla-ces, à Paris, puis en tournée.p

Lire page18

Reportage Elles s’appellent Delphine, Lena ou Alicia etsont devenues prostituées par «inadvertance ». Des viesfragiles, happées par l’industrie du sexe. Page12

Sanctions Les Vingt-Sept ont décidé de geler les avoirsde 143 sociétés et de 37 personnalités iraniennes.Page 6

Editorial

LaréponsedeMerkelàSarkozy:Ja, aber (oui,mais)

Quisontcesfillesquitravaillentdanslesmaisonsclosesbelges

Latensionmonted’uncranentrel’Europeetl’Iran

Journalistes-politiques:idyllesàrisquestOn ne compte plus ces couples au cœur du pouvoir Magazine

CULTURE& IDÉES L’art itinérant Faire «voyager» la culture pour la rendre plus accessible? Enquête. SUPPLÉMENT

LesBodin’s,humouretruralité

56, rue de rennes - paris vie - tél. 01 53 63 00 50

L’ÉCLIPSEMICHELANGELOANTONIONISÉRIENº15 - DVDNº135,90¤ EN PLUSDE «M»LEMAGAZINE DU «MONDE»

UNIQUEMENTENFRANCEMÉTROPOLITAINE

SPORT&FORMEAntoineKombouaréensursisL’entraîneur duPSGpourrait faire les frais

des contre-performances du club.SUPPLÉMENT

SCIENCE&TECHNOLesnouvelles thérapiesgéniquesLa chirurgie de l’ADNpour combattre les

maladies rares progresse vite. SUPPLÉMENT

Cemanquedesoufflequiminel’Europe

tPoursauverl’euro,lachancelièreappelleàuneunionbudgétairemaiss’opposeàlaFrancesurlaméthode.Laréuniondelundiseratendue

«LeChatPotté»,Molièreetla3DM �LEMAGAZINEDU«MONDE»UNIQUEMENTENFRANCEMÉTROPOLITAINE,ENBELGIQUEETAULUXEMBOURG

Verbatim Les mots et le spectacled’un presque candidat.P. 2-3Décryptage Le FN, nouvelennemi no 1 de l’Elysée.P. 2Bundestag Berlin répond.P. 4Analyse Merkel, européenne deraison, par Frédéric Lemaître.P. 17Chronique Président rattrapé parle réel, par Françoise Fressoz. P. 17

3,20¤ou9,10¤ave

cle

DVD

(enFran

cemétropolitaineuniquem

ent).

Nepeu

têtreve

ndusa

ns«M

».

A u lendemain du discours deNicolas Sarkozy à Toulon,Angela Merkel a affirmé

devant les députés du Bundestag,vendredi matin 2 décembre, être« sur le point de réaliser » l’unionbudgétaire dans la zone euro. Maisla chancelière allemande et le pré-sident français, qui doivent se

retrouverlundi àParis,nesont tou-jours pas parvenus à s’entendresur la réforme des traités euro-péens. Nicolas Sarkozy, à Toulon,était aussi en campagne, visant leParti socialiste et le Front national.Il veut « répondre à la crise par l’ef-fort » et convoquer une réunionsur l’emploi en janvier.p

Leregard dePlantu

ACTUALITÉS/ÉCONOMIE/DÉCRYPTAGES

Recto Prenium (pages 7-9-11)mm colonne 62,7 1/8 page 20 400 1/4 page 39 9001/3 page 52 100 News 64 5001/2 page 76 000Page 135 000

Pages rectomm colonne 60,9 1/8 page 19 800 1/4 page 38 7001/3 page 50 600 News 62 6001/2 page 74 000Page 130 000

Pages versomm colonne 56,7 1/8 page 18 300 1/4 page 36 2001/3 page 46 500 News 58 1001/2 page 68 000Page 120 000

Formats doublesNews 105 0001/2 page 117 000Page 183 000

Pavé bourseModule 93 L x 100 H (2 cols) 13 400

& suppléments / magazine

Quotidien

& suppléments / magazine

TARIF BRUT BASE ACHAT

LES DEGRESSIFS SUIVANTS S’ADDITIONNENTLes dégressifs s’appliquent sur le tarif brut base achat après modulation. L’assiette de calcul prend en compte le cumul d’investissement en publicité commerciale dans l’ensemble des supports papier de la Marque Le Monde : le quotidien et ses suppléments, M le Magazine, les hors série du Monde, Le Monde Diplomatique, Manière de Voir.

Dégressif chiffre d’affaires

à partir de

5 0 000 € 2 %1 00 000 € 4 %2 00 000 € 6 %4 00 000 € 8 %

Le dégressif CA s’applique à tout annonceur ou groupe d’annonceur (ensemble d’annonceurs dont les sociétés sont contrôlées à 50% par par une holding commune). Il s’applique sur le tarif brut base achat modulé, au 1er euro béné�ciant du dégressif. Les régularisations s’effectueront au premier trimestre 2013.

Dégressif de cumul des mandats

à partir de

1 00 000 € 1 %3 00 000 € 2 %8 00 000 € 3 %Le dégressif pour Cumul de Mandats est accordé pour tout annonceur dont le mandataire centralise l’achat d’espace dans Le Monde de plusieurs annonceurs. Il s’applique sur l’investissement brut base achat après modulation, au premier euro béné�ciant du dégressif. Les régularisations s’effectueront au premier trimestre 2013.

Remise professionnelle 15%La remise professionnelle s’applique sur le prix net avant remise professionnelle (soit le tarif burt base achat moins les dégressifs).

TARIFS ASSOCIATIONS

Les associations caritatives ou de solidarité sociale béné�cient d’une remise de 45% sur le prix brut base achat.

Les associations civiques ou politiques béné�-cient d’une remise de 15% sur le prix brut base achat.

Ces remises remplacent tous les autres dégressifs.

DÉGRESSIFS ET REMISES

EMPLACEMENTS AU MIEUX

mm colonne 45,4 1/8 page 14 800 1/4 page 29 1001/3 page 37 400 News 48 5001/2 page 54 000Page 96 000

Prix hors taxes avant dégressifs, cumul des mandats et remise professionnelle de 15%.Noir et Blanc : une modulation de 25% sera appliquée pour les parutions en N&B, sous réserve que l’emplacement permette une parution N&BLe tarif brut indiqué tient compte de la version numérique du journal (pdf)Pas d’exclusivité dans la page pour les formats inférieurs à la news.Emplacements de rigueur : Les rectos successifs et les face-face sont majorés de 20%.

Lundi (daté mardi) : Le Monde Economie

Jeudi (daté vendredi) : Le Monde des livres

Vendredi (daté samedi) : Culture & Idées Science & TechnoSport & Forme

Samedi (daté dimanche / lundi) Géo & Politique Télévisions

Le 2e mardi de chaque mois : Le Monde Argent

Prix hors taxes avant dégressifs, cumul des mandats et remise professionnelle de 15%.

Noir et Blanc : Une modulation de 25% sera appliquée pour les parutions en N&B, sous réserve que l’emplacement permette une parution N&B.

Le tarif brut indiqué tient compte de la version numérique du journal (pdf).

Emplacements de rigueur: Les rectos successifs et les face-face sont majorés de 20%.

Prix quadri en euros HT& suppléments / magazine

Suppléments réguliers

PAGE UNE pavé de Une 29 400 Signature* 12 100 Bandeau Monde Argent 37 100Monde Economie : 150 mm x 2 cols Suppléments week-end : 141 mm x 2 cols ou 93 mm x 3 cols*Sauf Monde Economie. Le module Signature de Une est réservé aux annonceurs présents dans le reste du quotidien.

LE MONDE ECONOMIE SUPPLÉMENTS DU WEEK-END ET MONDE ARGENT

Page rectomm colonne 60,90 1/4 page 38 7001/3 page 50 600 News 62 6001/2 page 74 000Page 130 000

Page versomm colonne 56,70 1/4 page 36 2001/3 page 46 500 News 58 1001/2 page 68 000Page 120 000Sur le Monde Economie, la dernière page est disponible uniquement en format page.

SUPPLÉMENTS DU WEEK-END ET MONDE ARGENT

Formats doublesNews 118 6001/2 page 133 000Page 200 000

Dernière pageNews 69 5001/2 page 81 000Page 150 000

Chronique p. 3 Stratégie p.6MartinWolf p.2«Fraudesociale,oupolitique?»,parThibaultGajdos

Coopanameconcilieactivitéindividuelleetprotectioncollectiveauseind’unecoopérative

Berlinestfaceàlaresponsabilitéqueluiconfèresapuissance

DTriple A, triple A. Pas facile d’expliquer àdes enfants qui ont au mieux un A + àl’école cette histoire de triple A… surtout,

lorsque les parents ne comprennent pas très bien eux-mêmes de quoi il retourne.

Pour se représenter les acteurs et les enjeux, un petitdétour par les classiques peut être utile. Pas des écono-mistes classiques, mais un ouvrage classique, le tome IIduDonQuichotte de laManche, de Cervantes; on letrouve aussi gratuitement sur Internet et des adapta-tions pour les enfants sont jouées dans de nombreuxthéâtres.

Distribuons les rôles : l’Allemagne, ou Angela Merkel,est Don Quichotte ; la France, pays de la bonne bouffe,ou Nicolas Sarkozy, est Sancho Pança, celui qui aime seremplir la panse ; la troïka (BCE, FMI, Commission euro-péenne, plus précisément la DG Economie-Finance) estla Duchesse; l’élite financière mondiale (dont les repré-sentants français, déjà conseillers de l’UMP, tentent des’imposer dans l’entourage du candidat Hollande, à lagrande satisfaction de l’extrême droite, qui espère tirerles marrons du feu) est le Duc ; les agences de notationsStandard &Poor’s, Fitch et Moody’s sont le faux Merlin ;les banques et les marchés financiers sont les habitantsde l’île Barataria; les doctes experts libéraux sont PedroRecio de Mal Aguero, le médecin. Et le triple A n’estautre que la Dulcinée du Toboso.

Chapitre30. Don Quichotte et Sancho Pança, quivivent de crise en crise, sont reçus par la Duchesse et leDuc. Les nobles veulent s’amuser, profiter de la crisepour imposer à l’Europe, singulièrement à la France,une dose supplémentaire de néolibéralisme.

Le Duc commence à promettre à Sancho Pança qu’ildeviendra gouverneur de l’île Barataria, le dompteur del’Europe financière, le sauveur de l’euro. Don Quichotte,lui, demeure amoureux de la Dulcinée malgré sa lai-deur. Il est convaincu qu’un enchantement de la Dulci-née la rend horrible : la terrible menace que représentela dégradation en AA +. Sancho Pança avait lui-mêmeaccrédité cette idée pour mieux faire accepter à Don Qui-chotte ses propres boniments, les 35heures ont «ruinéla compétitivité » de la France, par exemple.

La Duchesse et le Duc écoutent attentivement de labouche de leurs hôtes cette histoire d’enchantement. Ilsorganisent alors une vaste mascarade. En surgit uneaffreuse figure qui prétend être Merlin l’enchanteur. Cefaux Merlin donne corps à l’histoire que Sancho Pançapensait imaginaire. Merlin confirme l’enchantement dela Dulcinée et donne le moyen de le briser – donc deconserver le triple A : devra se donner trois mille troiscents coups de fouet sur les fesses, non pas Don Quichot-te – l’Allemagne –, mais son écuyer, Sancho Pança –,c’est-à-dire la France. Sancho Pança s’inflige donc, bongré mal gré, les coups de fouet – réforme des retraites,fermeture de classes d’écoles, absence de coup de pouceau smic –, car il aime son maître, son modèle.

aaaLire la suitepage2

AnnoncesParoles d’experts Conseil/Audit Page 9Dirigeantsp Finance, administration,juridique, RH pBanque assurancepConseil, audit pMarketing, commercial,communication p Santé p Industrieset technologies pCarrières internationalesMultiposte pCollectivités territorialesPages 7 à10Consultez notre site: www.lemonde.fr

Don Quichotteetle moulin à notes

L a préservation de la note AAAde la dette publique françaisepar les agences de notation

borne-t-elle toutes les perspecti-ves de politique économique etbudgétaire future, sous peine devoir nos taux d’intérêt s’envoler,notrecrédibilité européenne s’éva-nouir, la zone euro imploser ?

Enréalité, lestauxd’intérêtfran-çais divergent déjà très fortementd’avec ceux de son voisin germani-que : «Pour les marchés, la Franceest déjàdégradéed’un cran: elle estde fait notée AA +, et non plus AAA.A peine avait-on émis l’hypothèse

d’une dégradation de la dette fran-çaise que les taux d’intérêt ont eneffet augmenté, l’écart avec l’Alle-magne atteignant 1,9 point. Dujamais-vu depuis la crise du systè-memonétaireeuropéen», souligneMarc Touati, directeur de la recher-che d’Assya Compagnie financière.Pour lui, la question n’est plus desavoir si la France va perdre son tri-ple A mais quand.

«Le but des plans de rigueur estde repousser l’échéancede sixmois,après l’électionprésidentielle.Ainsi,onne prend pas la bonneméthode.La hausse des impôts apporte desliquiditésàcourttermedanslescais-ses de l’Etat mais elle casse la crois-sance : à moyen terme, nous per-drons ce que nous aurons gagné.

Lesmarchés, qui prêtent aux Etats,ne demandent pas dumarketing –un plan tous les trois mois – maisune stratégiedurable», poursuit-il.

«On ne distingue pas de straté-gie de long terme dans les plans derigueur actuels, à part dans la sup-pression du dispositif Scellier, car lemarché immobilier a probable-mentété trop soutenu», ajoute Syl-vain Broyer, chef économisteadjoint de Natixis.

Mais la tension sur les taux d’in-térêt, si elle persiste – à l’image del’Italie –, risque d’empêcher, parsimple effet boule de neige, toutassainissement des comptes.Aucun plan de rigueur n’a de chan-ce d’aboutir sans une interventionplus massive de la Banque centrale

européenne (BCE) pour faire bais-ser les taux d’intérêt sur les mar-chés, en «monétisant» davantagela dette publique – créer de la mon-naie pour racheter des titres –, enabaissant à zéro ses taux direc-teurs (à court terme)… Sinon, laquestion des marges de manœu-vre budgétaires deviendra drama-tique dans la zone euro.

C’est une fois la panique desmarchés calmée qu’il sera possible– même sous contrainte – d’élabo-rerunestratégiefiscaleetbudgétai-re de long terme et d’en faire, plu-tôt qu’une course au triple A, unsujet central dans le débat de l’élec-tion présidentielle. p

Adrien de TricornotaaaLire la suitepage4

Dossier

CHAQUE MOIS, UNE SÉLECTION

DES MEILLEURS ARTICLES DU MONDE.

POUR VOUS ABONNER : www.lemonde.fr/abolemensuel

LaquêteduGrAAAl

t Pour les marchés, la France a déjà perdu son triple At L’équilibre budgétaire ne peut être atteint à coups de plansde rigueur, mais par une stratégie budgétaire de long termet Du Japon aux Etats-Unis en passant par l’Australie,un tour du monde des pays«dégradés»

Cahier du « Monde » N˚ 20788 datéMardi 22novembre2011 - Ne peut être vendu séparément

c a r t e b l an ch e

LaurentAlexandreChirurgien urologue,

Président de [email protected]

(PHOTO: MARC CHAUMEIL)

01 42 08 71 00 7j/7

*Voirconditions

surw

ww.mobeco.com

50 av. d’Italie75013 PARIS

148 av. Malakoff75116 PARIS

247 rue de Belleville75019 PARIS

www.mobeco.com leader de la vente en ligne

Réglez en 10 fois sans frais *Livraison gratuite sur toute la France

Détaillant-grossiste vend aux particuliersles grandes marques au meilleur prix” ”

DIVA - CASANOVA - BUROV - DESIGNERS GUILDNEOLOGY - NICOLETTI - LELEU - MARIES CORNER - ETC...

TRECA - TEMPUR - SIMMONS - PIRELLIDUNLOPILLO - BULTEX - EPEDA - ETC...

MATELAS - SOMMIERSCANAPÉS - SALONS - CLIC-CLAC

CONVERTIBLESPOUR COUCHAGE QUOTIDIEN

Jeux vidéo violents :le cerveau cibléQuelques heures de jeux de tirsur écran suffisent à imprimerleur marque sur des zones cérébralesimpliquées dans le contrôledes émotions. PAGE 3

«Cell Race»: une coursede cellules au finishComment les petits tas de matièremolle qui nous constituent semeuvent-ils? Pour mieux lecomprendre, une compétitionmicroscopique a été lancée. PAGE 3

C apables de se différencieren cellules adultes spéciali-sées et donc de former des

tissus (cœur, pancréas, tissu céré-bral, foie…), les cellules souchessont aptes à remplacer des orga-nes défaillants. Schématique-ment, il en existe trois types : lescellules souches provenant d’em-bryons surnuméraires, qui ontun pouvoir régénérateur maxi-mal; les cellules souches existantchez l’adulte qui ont des potentia-lités plus limitées ; enfin, les IPS(inducedpluripotent stem), pro-duites à partir de cellules humai-nes banales et reprogramméespar ingénierie génique.

Les potentialités des cellulessouches alimentent l’espoir defaire passer la démarche médica-le de la réparation à la régénéra-tion. La création en éprouvetted’une rétine complète à partir decellules souches a, par exemple,été réussie au printemps. Lesfléaux médicaux comme le dia-bète, les maladies neuro-dégénératives et cardio-vasculai-res pourraient trouver une répon-se radicale.

Au regard de ces immensesespoirs, trois articles publiésdans la revue scientifiqueNaturede mars, sous le titre «Cellulessouches: la face sombre», ont étéun coup de tonnerre. La repro-grammation des cellules sou-

ches, principalement des IPS, s’ac-compagne d’anomalies généti-ques multiples.

Ces mutations induites par l’in-génierie cellulaire sont préoccu-pantes puisqu’elles concernentpréférentiellement des gènesimpliqués dans la cancérogénè-se. Autrement dit, la reprogram-mation des cellules souches peutdétruire les mécanismes généti-ques de protection contre le can-cer qu’elles contenaient et favori-ser la croissance tumorale.

Renforcer la sécuritéCes découvertes récentes bou-

leversent l’agenda de généralisa-tion des cellules souches. Aprèsl’affaire du Mediator (ce médica-ment du laboratoire Servier accu-sé d’avoir causé la mort de 500 à2000 personnes), aucun minis-tre de la santé n’acceptera la res-ponsabilité d’une «épidémie decancer» due à une commerciali-sation trop précoce des thérapiescellulaires. Les effets d’annoncedoivent plus que jamais être évi-tés: une technique prometteusene devient réalité qu’après unlong processus de validation.

Pour les cellules souches, dontbeaucoup d’indications concer-nent des maladies dégénérativestouchant des enfants ou des adul-tes jeunes, il faut pouvoir garan-tir qu’elles ne généreront pas de

cancer pendant de nombreusesdécennies. La diffusion des théra-peutiques à base de cellules sou-ches exigera une ingénierie desgénomes extrêmement subtile,bien loin des bricolages de pre-mière génération.

La plupart des entreprises spé-cialisées ne survivront pas à l’iné-vitable renforcement des exigen-ces de sécurité. Le développe-ment des cellules souches s’éloi-gne ainsi du monde des start-up,mal armées pour financer desdéveloppements plus complexesque prévu. Les sommes en jeu,les complexités réglementairessont plus à la portée de géantscomme Sanofi que de PME.

La tension entre les exigencesde sécurité et les attentes despatients va être énorme. Lesparents d’enfants atteints de réti-nopathie, de myopathie, de neu-ropathie dégénérative ne com-prendront pas les retards de dif-fusion de la médecine régénérati-ve, fût-ce au nom de légitimesexigences de sécurité. Déjà, unmarché noir de cellules souchesse développe sur Internet.

Il va devenir essentiel de proté-ger les familles contre les charla-tans qui vont pulluler, en faisantadmettre aux patients que larévolution des cellules souchesest pour 2020, et non pour2012.p

Les cellules souchessont-elles cancérigènes?

Réparer l’ADNLes promesses des thérapies géniques ont parfois été contredites.

L’espoir renaît avec la multiplication d’essais cliniquessur des maladies rares. A l’occasion de la 25e édition du Téléthon,

le point sur les nouveaux outils des chirurgiens du gènePAGES 4-5

Une guêpe très physionomistePolistes fuscatus, une espèce vivanten colonies régies par plusieursreines, a un don pour reconnaîtreles visages. Une faculté utile pourfaire son chemin dans cette sociététrès hiérarchisée. PAGE 7

CHRISTOPHEMAOUT POUR «LE MONDE»

Cahier du « Monde » N˚ 20798 daté Samedi 3décembre 2011 - Ne peut être vendu séparément

Dans deux semaines, les 22 élèves de la pro-mo 98 quitteront l’Institut national dufootball (INF) de Clairefontaine pour pas-ser les vacances de Noël en famille. Mais

pour l’instant, c’est surtout l’heure du premierconseil de classe.

Car, à l’INF, pas question de former des footbal-leurs décérébrés qui réfléchissent avec leurspieds. «En juin, 22 sur 23 ont été admis au brevetdes collèges, dont un avec mention “très bien” etquatreavecmention“assezbien”»,se félicite Jean-Claude Beuf, le proviseur du collège Catherine-de-Vivonne, à Rambouillet, où ils sont scolarisés.

Deuxsignes les distinguent cependant, selon leproviseur : « Ils prennent plus de “rab” que lesautres à la cantine» et « ils ont tout le temps dessucettes et des bonbons» car « ils ont besoin desucre pour combler leurs dépenses énergétiques».

Réveil à 6 h 30, petit déj, bus, six heures decours, deux heures d’entraînement dans le froid,douche, dîner, une heure de devoirs ou de soutienscolaire, partie de huit américain, extinction desfeux à 22 heures après avoir remis son Black-Berry… la journée de nos apprentis footballeursest très chargée. Mais ça ne les empêche pasd’avoir un certain succès auprès des filles du collè-ge. «Le vendredi soir, le busmet toujours un quartd’heure de plus à partir parce qu’il faut se dire aurevoir pour le week-end», constate le directeur del’INF, Gérard Prêcheur.pPAGES 4 et 5

AntoineKombouaré,après l’élimination du PSGparDijon (3-2), le 26octobre,

en 8ede finalede la Coupe de la Ligue.

FREDMARVAUX/ICON SPORT

Dusport pour ne pas se faire suerA Angers, les résidents du foyerde jeunes travailleurs des Alizéstroquent volontiers la cigarette etla canette de bière contre les partiesde foot ou de basket proposéespar l’association EPMM. PAGE 6

Lapromo98passeenconseil…declasse

Deuxièmeépisodedenotrefeuilletonsurlesélèvesdelapromo98del’InstitutnationaldufootballdeClairefontaine

Esclave de la capoeiraLa première fois que notre reporter ena entendu parler, c’était en 1978, dansun album live de Bernard Lavilliers,T’es vivant…? Il ne l’est plus vraimentdepuis qu’il a découvert que c’étaitd’abord une danse de combat. PAGE 7

Surlatouche

Laplacededauphinne suffitpasaunouveaupropriétaireqatari

duParis-Saint-Germain.Après troisdéfaitesde rang,

unautre fauxpas, dimanche4décembre,faceàAuxerre, pourrait être fatal

à sonentraîneur,AntoineKombouaréPAGE 8

Coursd’anglaisau collègeCatherine-de-Vivonne,

à Rambouillet,avec les 4es de

l’INF.MAGALI DELPORTE

POUR «LE MONDE»

LamueduStade françaisPassé tout près de la faillite et de larétrogradation à la fin de la saison 2010-2011,le club de la capitale fait doucement sondeuil du rugby paillette de l’ère Guazzini.Samedi 3 décembre, il reçoit son voisindu Racing Métro. PAGE 3

Cahier du « Monde » N˚ 20798 daté Samedi 3décembre 2011 - Ne peut être vendu séparément

EnCôte d’Ivoire, se réconcilierou se déchirer encoreLes élections du 11décembre attisent les tensions, un anà peine après le début des violents affrontements qui ontopposé les partisans du président, Alassane Ouattara(photo), et de son prédécesseur, Laurent Gbagbo. PAGES 6-7

La corruption, également unmal européenA la veille de la Journée mondiale de l’ONU contrela corruption, le 9 décembre, Transparency Internationala publié son classement 2011. Si l’Europe n’est pas la régionla plus touchée par ce fléau, les trois quarts des Européensestiment pourtant qu’il est en augmentation. PAGE 3

L’homme-clédu pouvoiriranienEsfandiar RahimMashaïe, le plus procheconseiller duprésidentAhmadinejad,est au cœurdes luttes de clans,qui s’intensifientà Téhéran.PAGE 3

Les entreprises américainesse positionnent en IrakAlors que Washington s’apprête à retirer ses troupes d’Irakd’ici à la fin de l’année, les sociétés américaines se mobili-sent pour s’implanter à Bagdad. Le pays est à reconstruireet ses réserves pétrolières sont immenses. PAGE 2

La statue de Lénine trône toujours devant le Parlement à Tiraspol, capitale de la Transnistrie.CHRISTOPHER ANDERSON/MAGNUM PHOTOS

Conflitsgelés

Territoires pauvres et enclavés, ayant appartenuau bloc communiste, ils sont disputés depuis vingt ans.

Retour sur l’un des contentieux larvés en Moldavie,où la république sécessionniste russophone de Transnistrie organise,

le 11décembre, une élection présidentielle étroitement contrôlée.PAGES 4-5

PHOTOS : ALIREZA SOTAKBAR/DOCUMENT IRAN/CORBIS, AFP

Lescinqtumeursducontinenteuropéen

Cahier du « Monde » N˚ 20799 daté Dimanche4 - Lundi 5 décembre 2011 - Ne peut être vendu séparément

Euro

1,3746dollar+2,87%depuis le 1er janvier

Onced’or

1783dollars+26,03%depuis le 1er janvier

Pétrole(brent)

114,45dollars+22,22%depuis le 1er janvier

DowJones

+4,24%Variation depuis le 1er janvier

Eurostoxx50

–18,55%Variation depuis le 1er janvier

Lescollectionneurss’arrachentleséditionsoriginalesdesalbumsdeTintinetMilou

CAC40

– 18,48%Variation depuis le 1er janvier

Plaisir page12

D«Le secteur financierdoit changer sesvaleurs», a déclaré

Jean-Claude Trichet auMonde,vendredi 28 octobre, au momentde quitter la présidence de la BCE.Alors que l’on célèbre en France laSemaine de la finance solidaire,cette déclaration tombe à pic. Elleconfirme l’urgence de réformer lesystème financier. Parmi les voiesà explorer, la finance solidairemérite attention. Certes, sesencours sont modestes, mais ilsprogressent. En pleine crise, cesuccès est révélateur. Beaucoup

d’épargnants sont prêts à gagnermoins si on leur démontre queleur argent peut être utile à lasociété. La quête du profit maxi-mal n’est donc pas le seul horizonpossible. L’histoire des cinq lau-réats des Grands Prix de la financesolidaire 2011, organisés par « LeMonde Argent» et Finansol, prou-ve que des initiatives individuel-les peuvent changer le cours deschoses si elles bénéficient d’uncoup de pouce. Leurs parcours avaleur d’exemple. C’est le sens decet événement, organisé en parte-nariat avec France Active, la Fon-dation du Crédit coopératif et lamutuelle Carac.p

Ladélégationd’assurancepermetdefairedesérieuseséconomies

Polémique page3

Faut-ilsouhaiterunretourdel’inflationdanslazoneeuro?Deuxexpertsdébattent

JérômePorier

EpargneGrandsPrixdelafinancesolidaire 2011

Pratiquepage 2

Editorial

tEn partenariat avec Finansol, les Grands Prix de la financesolidaire récompensent cinq projets à forte utilité socialetL’essor de la finance vertueuse. Toutes les voiespour devenir un épargnant solidaire. Dossier pages4 à7

2,22

INFLATION,en%

SOURCE : INSEE

Janv. 2006 Sept. 2011– 10

321

4

Systèmefinancier2.0

BORIS SEMENIAKO

Cahier du « Monde » N˚ 20777 datéMercredi 9novembre2011 - Ne peut être vendu séparément

L’artprendlaroutePourinciter lesplusdéfavorisésàdécouvrirdesœuvres,

les initiativesnomadessillonnentlaFranceloindesgrandesvilles, làoùiln’yanimuséesnicinémas.Enquête

Clarisse Fabre

Chaumont (Haute-Marne), envoyée spéciale

La conductrice du taxiconnaît le chemin par cœur.Combien de fois a-t-elle faitle trajet ? De la gare de Chau-mont-sur-Marne au CentrePompidou mobile, dans un

sens puis dans l’autre. C’est l’affaire desept ou huit minutes. Le chapiteau abri-tant des chefs-d’œuvre du Musée natio-nal d’art moderne, à Paris, est l’attractionde cette commune de 28 000 habitants :impossible de l’ignorer, le maire UMP etministre de l’éducation nationale, LucChatel, a fait placarder des affiches par-tout. Installé pour trois mois dans unquartier populaire de la ville, gratuit etouvert à tous.

Sept cents visiteurs par jour en semai-ne, 2 000 le week-end, plus de 20 000depuis l’ouverture du chapiteau mi-octo-bre. Notre conductrice ne fait pas partiedes statistiques : « Je n’ai pas eu letempsd’y aller.» Son fils, au collège, fera lavisiteavecsescamaradesdeclasse.Lacour-se s’achève sur le site d’une ancienne basemilitaire. «C’est là. » On descend, ellerepart. Un peu de rouge, un peu de bleudans la grisaille. Voici les trois tentesconçues par l’architecte Patrick Bouchain,légères, aériennes mais lestées par de gros-ses poches remplies d’eau. Il est 17 heures,les derniers groupes scolaires ont quitté lemusée nomade. Le « tout public » peutmaintenant entrer.

Quoique… Ce jour-là, mardi 15 novem-bre, ce n’est pas la bousculade. Mais lelivre d’or est rempli de commentaires élo-gieux. «Merci d’avoir fait venir à nous debellesœuvres», dit ce monsieur. Parmi lesquatorze tableaux et installations sortisdes collections du musée, citons Gammejaune (1907) de Kupka, La Femmeenbleue(1944) de Picasso, un Matisse, un Braque,des films-performances de 1968 de l’Amé-ricain Bruce Nauman ou encore un mobi-le optique d’Olafur Eliasson (2004), « lefavori des ados».

Chaumont n’est pas un désert culturel,mais le premier musée des beaux-arts sesitue tout de même à une centaine de kilo-mètres, à Troyes. Les rares déçus estimentque l’on a vite fait le tour de l’exposition.C’est d’abord une question de coût d’assu-rances,maisil y auraitaussi un souci péda-gogique : quatorze œuvres, ce n’est pasbeaucoup, mais ce n’est déjà pas si malpour quelqu’un qui n’a jamais mis lespieds dans un musée, non ?

Le « Pompidou mobile » vise en effet cepublic-là. Et à répondre à un casse-tête

depuis cinquante ans : l’offre en exposi-tions a augmenté en France, des muséesont été créés, agrandis ou rénovés, maisce sont toujours les mêmes classes aiséesdes grandes villes qui poussent la portedu Louvre ou d’un établissement enrégion. C’est ce qui ressort des enquêtessur les pratiques culturelles des Français,réalisées à intervalles réguliers depuis lesannées 1970 par le ministère de la culture.

Selon l’étude de 2008, 58 % des plus de15 ans n’ont fréquenté aucun lieu d’expo-sition dans l’année, contre 54 % en 1997 ;21 % s’y sont rendus«uneoudeux fois»en1997 comme en 2008, et un petit quart« trois fois ou plus ». Ce n’est pas seule-ment la porte du musée qui est difficile àpousser, insiste l’auteur de l’enquête, Oli-vier Donnat : «Dans les milieux les plusdéfavorisés, il y a des gens qui ne bougentplus. Il y a une peur d’aller en ville. La pre-mière choseà faire, c’est de les y emmener,dès l’école, pour leur donner les codes.»

Depuis quelques années à peine, et le« Pompidou mobile » en est l’exemple le

plus spectaculaire, le plus convaincantaussi, une autre approche se dessine : lepublic ne vient pas ? On lui apporte lesœuvres sur un plateau. Le Pompidoumobile sur le parking d’un supermarché,c’est le rêve du président de « Beau-bourg », Alain Seban.

Mais ne soyons pas naïfs. Le Pompidoumobileest aussi une opération de commu-nication pour ce musée. De même, pourles élus locaux, la démocratisation cultu-relle n’est pas le seul objectif. Les villes,qui déboursent 200 000 euros pouraccueillir quatorze œuvres pendant un tri-mestre, attendent des retours économi-ques et touristiques –«oùmanger,oùdor-mir?», lit-on surla page que le site de l’offi-ce de tourisme de Chaumont consacre au« Pompidou mobile ». Ce n’est pas unhasard non plus si l’une des prochainesétapes, à Boulogne-sur-Mer (15 juin-15 sep-tembre 2012), coïncide avec la période desJeux olympiques de Londres.

Le théâtre de Joël PommeratFigure majeure de la scène française,il a tracé son chemin en toute indépendance.Décryptage d’une œuvre lumineuseet subtile au moment où l’Odéon, à Paris,présente sonCendrillon. PAGE 2

Lire la suite page 3

Lemonument d’AbdoulayeWadeLe président du Sénégal, qui brigue untroisième mandat, a fait ériger à Dakarune statue haute de cinquante mètres.Elle symbolise les dérives d’un régimeautocratique. PAGES 4-5

«Dans lesmilieuxdéfavorisés, il y ades gens

quinebougent plus.Il y aunepeurd’aller enville»

OlivierDonnatchargé d’études au ministère de la culture

LeMuMo, camion coiffé du«Red Rabbit» de PaulMcCarthy,présente desœuvres d’artistescontemporains à des écoliers.Cemuséemobile imaginé

par l’AméricainAdamKalkinvit grâce aumécénat.

ANDRÉMORIN

Cahier du « Monde » N˚ 20798 daté Samedi 3décembre 2011 - Ne peut être vendu séparément

LE MONDE DES LIVRES jeudi daté vendredi

Page Une150 mm x 2 cols 13 200

Page Intérieur rectomm colonne 35,00 1/4 page 21 1001/3 page 27 800 News 34 5001/2 page 39 000Page 75 000

Page Intérieur versomm colonne 32,00 1/4 page 19 1001/3 page 25 200 News 31 0001/2 page 35 500Page 67 500

Dernière pagePage 86 000

Prix hors taxes avant dégressifs, cumul des mandats et remise professionnelle de 15%.

Noir et Blanc : Une modulation de 25% sera appliquée pour les parutions en N&B, sous réserve que l’emplacement permette une parution N&B.

Le tarif brut indiqué tient compte de la version numérique du journal (pdf).

LE MONDE TÉLÉVISIONsamedi daté dimanche-lundi

1/4 page 7 00091 L x 136 HBandeau bas de page 7 000210 L x 70 H1/2 Page 12 000210 L x 136 HPage 20 000210 L x 281 HDernière Page 45 000

210 L x 136 H

Pages programme 34 L x 91 H7 modules 7 70014 modules 14 00021 modules 18 90028 modules 22 400

Prix quadri en euros HT

Intouchables, lesfemmes

p r i è r e d ’ i n s é r e r

EnriqueVila-MatasConsciencecomiquePourl’écrivainespagnol,lavieestunjeuderôles.Autants’enamuser.Nouvelledémonstrationdans«ChetBakerpenseàsonart»

Jean Birnbaum

FlorenceNoivilleEnvoyée spéciale à Barcelone

Ils voient des choses, les écri-vains. Des choses que nous nevoyons pas. D’où leurs regardsétranges, halluciné (Kafka), per-du (Woolf, sous l’objectif deGisèle Freund) ou comme tour-

né vers l’intérieur (Beckett)… On songeàces paires d’yeux célèbres en ouvrantle dernier livre de Vila-Matas, ChetBaker pense à son art. La premièrepage est une photo où il apparaît, lui,le petit Enrique, plongé dans un illus-tré. Quel âge peut-il avoir ? 9, 10 ans ? Ila une cravate, l’air intensémentconcentré, et son regard nous accro-che immédiatement. Il y a quelquechose d’hypnotique sous ces sourcilsen pointe. Des yeux noirs qui veulenttellement rentrer dans la page qu’ilsvont finir par la crever.

« Je me trouve très beau», dit Vila-Matas. Nous sommes chez lui, près desjardins de Paula Montal, à Barcelone.Installé dans un canapé rouge, l’écri-vain découvre les épreuves de sonouvrage en français. Nous parlons deParis, du temps où il logeait dans unechambre de bonne prêtée par Margue-rite Duras. «Après avoir vécu à Paris,onestincapabledevivreailleurs,ycom-pris à Paris.» Nous revenons à la pho-to. Ne le résume-t-elle pas tout entier ?Lui qui, depuis l’enfance, considère lalecture comme «une séance continued’émotions»? Lui pour qui la littératu-re est un narcotique puissant ? Lui,«l’homme-livre»… Mais on n’en saurapas plus. Il se trouve très beau, c’esttout. Est-ce du lard ou du cochon ?Impossible de savoir, avec Vila-Matas.Depuis toujours, l’écrivain entretient

avec le sérieux et la vérité des rapportsqu’il qualifie de «désinhibés». Faux-vrai ou vrai-faux, c’est tout comme.Dans les années 1960, alors qu’il tra-vaillait comme journaliste, il bidon-nait déjà ses interviews (Rudolf Nou-reïev, Anthony Burgess, Patricia High-smith…).«Alafin, j’avaistellementpeurde me faire démasquer que je me suisviré moi-même», raconte-t-il dans lespassionnants entretiens qu’il a accor-dés à son traducteur, André Gabastou(Vila-Matas, pile et face,Argol, 2010).

Par la suite, dans ses livres –Abrégéd’histoire de la littérature portative,Bartleby et compagnie, Imposture, LeMal de Montano… tous chez ChristianBourgois –, il n’a plus cessé de parodierdes formes. De trafiquer des citations.De se contredire volontairement. Dese situer à cheval entre la fiction et l’es-sai, la réalité et le songe, le moi etl’autre… Dr Vila y Mr Matas.

«J’ai connu des gens qui ne présen-tent qu’un seul visage, souligne l’écri-vain. Ce sont ceux qui me font le pluspeur. Un jour ils découvrent qu’ils nesont pas ce qu’ils croient être. Dansmon Journal volubile, jedisquelemon-de est une pièce de théâtre où nousavons tous des phrases àdire et un rôleà jouer. Certains acteurs, comprenantqu’ils sontdansuneœuvre, continuentde jouer. D’autres, scandalisés, tententde quitter le plateau. Ils se trompent.Hors de la scène, il n’y a rien. Riend’autre à l’affiche. Tout ce qu’on peutfaire, c’est continuerà jouer.Maispeut-être avec une nouvelle conscience, uneconscience comique…»

Dans Chet Baker…, un écrivain s’in-terroge sur son rôle, justement. Aveccette même «conscience comique». Aquoi sert-il ? Comment doit-il écrire ?Comme Joyce ou plutôt comme Sime-non ? Qu’attend-on de lui aujour-d’hui ? Réalisme littéraire ou expéri-

mentalisme radical ? Attend-onmême encore quelque chose… ? Il estminuit, dans une chambre d’hôtel, àTurin. L’homme – un des doublesinnombrables de Vila-Matas – écouteenbouclel’«hymnegothique» deBau-haus Bela Lugosi’s Dead, et se deman-de s’il peut exister un lien entre «desgenres littéraires d’autrefois » quiseraient, dit-il, « lisibles», et « la plusneuve, la toute dernière perception dumonde » – ce qui le conduira à sedemander si un artiste trahit nécessai-rement ses exigences en se rendantaccessible au plus grand nombre.

D’une certaine façon, le livre pour-rait se résumer à cela: Vila-Matas nousfait entrer dans sa chambre d’hôtel, ilreferme la porte, accroche l’écriteau« Prière de ne pas déranger », et nousinviteauvoyage(lascènesepassepréci-sément là où Xavier de Maistre a com-posé son Voyage autour de ma cham-bre, en 1795).Les amateurs d’action pas-seront leur chemin. Les autres, ceuxqui trouvent du charme aux expédi-tions nocturnes et insolites, oserontl’aventure. Elle en vaut la peine. Audébut, on tâtonne. L’auteur lui-mêmesemble incertain du but à atteindre. Ilimprovise, digresse, revient en arrière,nousentraînesurdeslacetssinueuxoùs’entremêlent souvenirs personnels,touches d’autoportrait, références entout genre… Et puis il retombe sur sespieds.C’est-à-diresurlethèmeduvoya-ge. Plutôt Joyce ou plutôt Simenon?

Curieusement, on n’a pas besoind’être soi-même taraudé par la ques-tion pour apprécier le paysage.Depuis longtemps, on est sous lecharme. Intelligence, humour,espièglerie… On a lâché prise, on selaisse porter. C’est un peu comme enmontagne. L’air est bon, vivifiant. Etla marche d’approche finit par deve-nir plus grisante, au fond, que la pers-pective de l’arrivée au refuge. De refu-ge, d’ailleurs, il n’y aura point. Nullecertitude à laquelle se réchauffer.Juste un constat : la réalité, quelle quesoit la façon dont nous tentons del’agripper, est«barbare,brutale,muet-te, fragmentaireet sanssignification».

10aRencontreSilvia BaronSupervielle,douéed’ubiquité

7aTribuneMarc-EdouardNabe et lesbienveillants

9aEssaisPenser le futurau présent :ChristopheCharle remonteaux sourcesde la modernité

4aLittératureMonique Langepar sa filleCarole Achache

2La «une», suiteaEclairageVila-Matas,écrivaineuropéen

3aTraverséeMétamorphosesdu masculin,destinde la virilité

I l y a plus inconnuque le Soldat inconnu: sa femme,disaient naguère les féministes. Ondoit affirmer àprésent: il y a plus intouchables que les hommes

intouchables – celles qui les soignent. Intouchables, lacomédie qui triomphe au cinéma, raconte la relationentre un riche tétraplégique et le « jeune de banlieue»qu’il a embauché commeaide-soignant. Ce filmpermetde dénoncer la condition scandaleuse qui est faite, enFrance, auxhandicapés commeaux jeunes des «cités».Mais cette histoire aurait-elle suscité un tel enthou-siasme si l’aide-soignant avait été une femme? Sa ren-contre avec le rentier aurait-elle alors paru si « improba-ble», pour reprendre l’adjectif partout utilisé?

Ici réside l’undes principaux ressorts comiques dufilm. Le public s’esclaffe quand le jeune aide-soignant,par ailleurs campéendragueur viril, voire homophobe,refusedemettre à sonpatient des basde contention, etplus encorede lui vider le rectum, auprétexte que cesont là des gestes de femme.Mais dans le livre dont estissu le film, Le Second Souffle, de PhilippePozzodi Borgo(Bayard, 288p., 14,90¤), la présence/absencede la femme«intouchable» est encoreplus flagrante. Car, si le richehandicapéet son angegardienn’ont rien en commun, ilsn’enpartagent pasmoins les femmes et leurs services.«Abdel aime les femmesbien en chair ; aprèsusage, ilmeles propose avec commentaires et notes», confie l’auteur,avant depréciser, à propos d’unebelle «courtisane»:«Abdel pouffe de rire pendant que la “masseuse” travaillemesoreilles, entre autres.»A lire ces lignes, on sedeman-dedoncquel aurait été le destin de cettehistoire si l’aide-soignantne s’était pas appeléAbdel, commedans le livre,ouDriss, commedans le film,maisMarcelle, comme«l’immenseMartiniquaise à la voixdouce»qui soignaPhilippePozzodi Borgo à l’hôpital, ouBerthe, Pauline, Isa-belle, Sabrya, comme toutes ces femmesqui l’ont pris encharge, corps et âme, au fil des années, et qui se trouvent,ici, reléguées dansunenote enbasde page.p

8aLe feuilletonEric Chevillarda Ciorandans la peau

6aHistoired’un livreFournier,précurseurde l’écologie

Lire la suite page 2

«Gérard Guégan n’a jamais mieux prouvéqu’il ne respectait rien, sauf le style,et s’inspirait plus des insoumisque des assujettis.Attention, livre inflammable.»Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur

p��x ��� udotd� l’�ss �

GérardGuégan

Fontenoyne reviendra plus

PRIX RENAUDOT

Entre la fiction etl’essai, la réalitéet le songe, lemoiet l’autre…

OLIVIER ROLLER

Cahier du « Monde » N˚ 20785 datéVendredi 18novembre 2011 - Ne peut être vendu séparément

Avec la résistancearméesyrienneR E P O R T A G E

Tournage clandestin et raredans la province de JebelAli-Zawya, en Syrie. Sur Canal+.PAGE 9

Franck FerrandP O R T R A I T

Dans les deux émissions qu’il anime,«Au cœur de l’histoire», surEurope 1, et «L’Ombre d’un doute»,sur France3, cet historien douépour le récit jongle avec les lieux,les époques et les personnages. PAGE 8

«DowntonAbbey»S É R I E

Immense succèsau Royaume-Uni,cette production «so british »débarque sur TMC.PAGE 3

«DeepEnd»S O R T I E D V D

Le cinéaste polonaisJerzy Skolimowskisigne un film renversantsur l’adolescence.PAGE 7

Latélé danslesfils duWeb

Alors que la France est passée au tout-numérique,diffuseurs et géants de l’Internet s’affrontent surla télé connectée. Une bataille dont les enjeux sontencore flous pour les téléspectateurs. PAGES 4 à 6

DULUNDI 5DÉCEMBREAUDIMANCHE11DÉCEMBRE2011N˚20799 -NEPEUTÊTREVENDUSÉPARÉMENT

& suppléments / magazine

Suppléments réguliers

Page UneBandeau 287 L x 50 H 26 500

1e RectoNews 68 0001/2 page 80 000Page 148 000

2e RectoNews 67 0001/2 page 79 000Page 143 000

3e RectoNews 64 5001/2 page 76 000Page 135 000

Emplacement rectomm colonne 60,91/4 page 38 7001/3 page 50 600News 62 6001/2 page 74 000Page 130 000

Emplacement versomm colonne 56,71/8 page 18 3001/4 page 36 2001/3 page 46 500News 58 1001/2 page 68 000Page 120 000

Formats Doubles

News 118 0001/2 page 133 000Page 200 000

Dernière page1/4 page 42 6001/3 page 55 600News 69 5001/2 page 81 000Page 150 000

Les suppléments thématiques sont au format Monde

Prix hors taxes avant dégressifs, cumul des mandats et remise professionnelle de 15%.

Noir et Blanc : Une modulation de 25% sera appliquée pour les parutions en N&B, sous réserve que l’emplacement permette une parution N&B.

Le tarif brut indiqué tient compte de la version numérique du journal (pdf).

Pour les suppléments demi format, vous référer au tarif du supplément Télévision.

Liste des thématiques et dates de parution surwww.mpublicite.fr/#/le-calendrier/

Suppléments Thématiques

Prix quadri en euros HT& suppléments / magazine

tPortrait:BorisCharmatzp.3

tRencontre:ArthurNauzycielsurlestracesdeJanKarskip.7

SOCIÉTÉDES AUTEURSETCOMPOSITEURSDRAMATIQUES

SACD11 bis, rue Ballu75009 Paristél. 01 40 23 44 55

La SaCD en avignon

• R�nd�z-�o�� d� Con��r�a�o�r� d� Grand A��gnon a��c ��� a����r�François Berreur, Jacques Bonnaffé, Françoise et Dominique Dupuy, Xavier Durringer,Frédéric Fisbach, Denis Guenoun, Ludovic Lagarde, David Lescot, Arthur Nauzyciel, Guy Regis Jr…

• Sujets à Vif �n coprod�c��on a��c �� F�����a� d’A��gnon

• Voix d’auteures �� 11 a��c Mireille Roussel �� Michèle Guigon, ��c��r� d� Yasmina Reza a��c �a comp��c��é d� Franc� C����r�

• A� c�ap���a� d� Off, �n� jo�rné� d’éc�ang�� �am�d� 16, ������ d’�n ba� ����éra�r� à 20� !

P��� d’�nfo� www.�acd.fr

DeRRièRe

ChAque œuvRe,

il y A

Des

AuteuRs

tEntretien:vitalitédel’écriturecontemporainep.8-9

tEnquête:sonorisation, ledéfidupleinairp.11

0123Avignon2011

Enfancesde l’art

Cahier du « Monde » N˚ 20670 daté Jeudi 7 juillet2011 - Ne peut être vendu séparément

tAll Blacksjunior devenuécrivainà succès,GregMcGeelivrela première deschroniques qu’iltiendra pour «LeMonde» durantla compétition.Page3

tConfidencesdu sélectionneurde l’équipede France, MarcLièvremont.Page 2

t Petit guidepour mieuxconnaîtreles trente Bleuset découvrircinq débutantsde la Coupedu monde.Pages3 et4

PrêtspourlegrandhakaLa Nouvelle-Zélande accueille la Coupe du monde du 9septembre au 23octobre

L’équipedesAll Blacksexécutant le fameuxhaka.MARTYMELVILLE/AFP

Les Néo-Zélandais ne risquentpas d’oublier l’année 2011.Tremblements de terre, vaguede froid, crise économique… etCoupedumondederugby. L’or-ganisation de cette 7e édition,

qui débute vendredi 9 septembre, estsans doute la meilleure chose qui pouvaitarriver au pays pour sortir de la morosité.A condition, bien sûr, que les All Blacksl’emportent le 23 octobre, point d’orguede six semaines de compétition.

Si c’est le cas, bien peu y trouveront àredire,tantladominationglobaledel’équi-pe néo-zélandaise sur la planète ovale estnette. Elle a pourtant constammentéchoué dans cette compétition depuis

1987,etsavictoirecontrela Francelorsdelafinale de la première édition de l’événe-ment, déjà organisée en Nouvelle-Zélande.

Enjeux politiquesSi, en revanche, les All Blacks trébu-

chent à nouveau, le coup sera dur pour lanation kiwi – au point qu’il se murmureque le résultat des élections générales,organisées en novembre, pourrait en êtrechangé. L’enjeu est de taille pour la classepolitique : preuve qu’on ne badine pasavec le rugby aux antipodes, MurrayMcCully, ministre des affaires étrangèresmais aussi de la Coupe du monde, s’est vureprocher d’accorder trop de temps à sonpremier portefeuille, et le premier minis-

tre, John Key, s’est lui-même mêlé à unepolémique sur le prix des maillots AllBlacks fabriqués par Adidas (220 dollarsnéo-zélandais, soit 125 euros), jugé déme-suré par les détaillants locaux…

Facteur de pression supplémentaire,cette Coupe du monde pourrait être ladernière organisée au pays des All Blacks,isolé géographiquement et qui ne comp-te que 4,3 millions d’habitants. De quoifreiner pour la première fois la progres-sion exponentielle des bénéfices tirés dela compétition, passés d’un petit millionde livres en 1987 à 122,4 millions en 2007,lors de l’édition organisée en France.

Philippe PérinaaaLire la suite page2

Cahier du « Monde » N˚ 20725 datéVendredi 9 septembre2011 - Ne peut être vendu séparément

VINTAGE BR 123 41 mm . AVIATION BR 03-94 42 mmBell & Ross : +33 (0)1 73 73 93 00 . e-Boutique : www.bellross.com

*

*Évo

utiondesmontr

esmilitairesBr

SalonduBourgetdu20au26 juin2011

L’optimismeretrouvé

tL’industrie tourne la page de la criseP. II

tLa stratégie asiatique d’AirbusP. IV

tEntretien avec Jim McNerneyP.V

tLa mue écologique de l’aviationP.VI

P. MASCLET/AIRBUS

Cahier du « Monde » N˚ 20656 daté Mardi 21 juin2011 - Ne peut être vendu séparément

Le secteur du véhicule professionnel ne connaît pas la crise

flottesd’entreprise

Unmarchétrèsdisputé

Les mauvaises nouvelles ontbeau s’amonceler sur le frontéconomique, la bonne santé dumarché des véhicules profes-sionnels ne se dément pas. «Lavoiture de fonction demeure

une marque de reconnaissance, et parfoismêmeunélémentdusalaire.Mais,au-delà,lescommerciauxauronttoujoursbesoindevoitures, les livreurs aussi», affirme Fran-çois Piot, directeur général d’Arval, l’un desleaders de la location longue durée, filialede BNP Paribas.

Depuis le début des années 1990, la partdes ventes aux sociétés n’a cessé de pro-gresser, hormis un passage à vide en 2009.Cetteannée-là, la prime àla casseinstauréeparlegouvernementpoursoutenirl’activi-tédesconstructeursautomobilesavaitsur-tout séduit les particuliers. Les véhiculesd’occasion, dont les prix étaient parfoistrès proches de ceux des véhicules neufs,ne trouvaient pas preneurs. Les entrepri-ses avaient donc repoussé le renouvelle-ment de leur parc automobile. La part desvéhicules vendus aux sociétés était tom-

bée de 41 % en 2008 à 33% en 2009.Depuis,la croissance est revenue. Selon le cabinetd’études économiques BIPE, 41 % desimmatriculations devraient revenir auxsociétés en 2011 et 44% en 2012.

Surcemarchédes flottesd’entreprise, lalocationlonguedurée(LLD)necessedepro-gresser. Ce système consiste, pour uneentreprise, à déléguer à un tiers le finance-ment et la gestion de son parc automobile.Au total, près de 1,2 million de véhiculessont gérés en LLD. «Tous les grands comp-tes qui l’ont retenue n’ont jamais faitmar-che arrière, assure M. Piot.Une PMEou TPEsurdeuxaaussi recours à ce système.»

Selon lui, le potentiel de développe-ment est énorme: seulement 10% des pro-fessions libérales et des artisans ontrecours à la LLD. «La voiture de société estunoutildetravailquirouleets’usepardéfi-nition. Il y adoncunvrai renouvellement»,souligne Jean-François Chanal, directeurgénérald’ALD Automotive(Sociétégénéra-le), un autre grand acteur de la LLD.

Néanmoins, avec la crise économique,si lenombredeclientsaaugmenté, lenom-

bre de voitures par client a diminué danscertains secteurs. Exemple : la pharmacie.«Les visiteurs médicaux sont moins nom-breux,donclogiquementilyamoinsdevoi-tures», explique M. Piot

LabonnesantédumarchéDe même, sous l’effet de la crise, mais

aussi des progrès des constructeurs enmatièred’endurance,defiabilitéetdesécu-rité, un autre phénomène est apparu : l’al-longement de la durée de la location. Avecun double avantage : pour les loueurs,celui dene pas avoir àvendre des véhiculesd’occasionalorsquelaprimeàlacassefavo-risait plutôt l’achat de véhicules neufs, etpour les entreprises, celui de ne pas avoir àse réengager sur plusieurs années.«Aujourd’hui, nous sommes plutôt sur42mois contre 36mois auparavant ; et110000kilomètres pour chacune desdurées», reconnaît M. Chanal.

La bonne santé du marché des flottesautomobilesattiredésormaistouslesgrou-pes automobiles. Si les trois constructeursfrançais, Renault, Peugeot et Citroën réali-

sent à eux trois 60 % du marché, leur posi-tion s’effrite depuis quelques années. «Lemarchéesthyperconcurrentiel», reconnaîtFrançois Guionnet, directeur général deRenault Parc Entreprises.

Les constructeurs étrangers, notam-ment allemands, japonais ou encorecoréens, ont réalisé une percée dans lesentreprises. Désormais, les véhicules alle-mands, type BMW ou Audi, sont jugésmoins ostentatoires et l’image de qualitéqu’ils ont réussi à imposer est aussi perçuedans le coût total d’exploitation. Tous lesgrands constructeurs ont mis ou mettentenplace des organisations spécifiquementdédiées aux entreprises et proposent desvéhiculespluséconomiquesetplusrespec-tueux de l’environnement, avec notam-ment les technologies hybrides (moteurthermique et électrique) et électriques.

L’objectif étant de réduire la taxe sur lesvéhicules de société (TVS) qui pourrait sedurcir en 2012, de profiter des nouvellesrèglesdu bonuset d’échapper aumalus. Enjanvier, un nouveau système rentrera envigueur.

Pour répondre aux exigences des entre-prises de réduire le coût des parcs auto-mobiles, les constructeurs innovent aus-si en termes de service. Ainsi, Peugeot,qui réalise 45 % de ses ventes totales enFrance aux entreprises (187 000 unités en2011), vient de lancer « green connect » :une formation à l’éco-conduite qui per-met de réduire la consommation, de 15 %à 20 % selon Jean-François Soulisse, direc-teur de Peugeot Professionnel France.

Des réflexions sont aussi menées surles nouvelles mobilités : auto-partage,covoiturage… Peugeot a décidé de propo-ser des audits de mobilité à ses clients. Ilen a d’ailleurs réalisé un en interne qui aconduit à utiliser des véhicules électri-ques et des scooters pour se déplacerentre deux sites. Avec la société Carvox,Renault vient de mettre en place dansune très grande entreprise un systèmed’auto-partage. Finalement, que ce soitpour les particuliers ou les entreprises, letout-voiture n’est plus LA solution uni-verselle. p

Nathalie Brafman

PhotosQuentin Bertouxpour «LeMonde»

aLavoitu

redefon

ction,u

navanta

ge

etunsta

tutdans

l’entrep

riseP.II

-III

aL’entrée

desvéh

iculesé

lectriqu

esdans

lesflotte

sP.IV-V

aSécurité,

formatio

n,éco-co

nduite…

desenje

uxd’ave

nirP.VI-

VII-VIII

Cahier du « Monde » N˚ 20765 datéMercredi 26octobre 2011 - Ne peut être vendu séparément

JE NE PRENDS PAS CE RISQUEJEME TESTE ET JE M’INFORMEwww.fedecardio.com

400MORTS/JOUR

Les maladies cardiovas-culaires tuent une fem-me sur trois. Soit septfois plus que le cancerdu sein. Mais, alors quele cancer effraie, les

maladies cardiovasculaires sontlargement sous-estimées par lesfemmes elles-mêmes et mêmepar les médecins.

L’effet cardioprotecteur desœstrogènes observé jusqu’à laménopause ne doit pas dissimu-ler l’augmentation ultérieure durisque. D’autant que les compor-tements féminins ont évolué. Ilsuffit d’évoquer la proportion

croissante de fumeuses pour réali-ser que ce qui apparaissait aupara-vant comme l’apanage des hom-mes concerne de plus en plus lapopulation féminine. Dans lesannées 1960, le taux de fumeursétait de 45 % chez les hommes etde 10 % chez les femmes. L’écarts’est largement comblé puisqu’àprésent 33 % des hommes et 26 %des femmes fument.

Résultat : le pourcentage defemmes de moins de 50 ans hospi-talisées pour un accident cardia-que a été multiplié par troisentre 1995 et 2010, selon les étu-des du professeur Nicolas Dan-

chin pour la Société française decardiologie.

Les médecins, eux aussi, sous-estiment l’impact des maladiescardiovasculaires sur la mortalitéféminine. Dans un sondage réali-sé en septembre par l’IFOP pour laFédération française de cardiolo-gie, 54 % des médecins généralis-tes interrogés citaient les mala-dies cardiovasculaires comme laprincipale cause de mortalité,mais 35 % pensaient que le cancerdu sein arrivait en tête.

Le monde médical pratique– ne serait-ce qu’inconsciem-ment – une discrimination selon

le sexe : toutes les ressources de lamédecine offertes aux hommesne sont pas proposées aux fem-mes. Ainsi, si 43 % des accidentscardiaques sont fatals pour leshommes, la proportion s’élève à55 % pour les femmes.

Prise de conscienceNéanmoins, une prise de

conscience s’opère. Les sociétéssavantes de cardiologie réagis-sent. Lors du récent congrès euro-péen de cardiologie, qui s’est tenuen août à Paris, l’accent a été missur la nécessité de tirer la sonnet-te d’alarme devant les risques que

les maladies cardiovasculairesfont courir aux femmes.

La Fondation Recherche car-diovasculaire et l’Institut de Fran-ce viennent de lancer un appelaux dons pour financer un pro-gramme de recherche sur « Lecœur des femmes ». Premier de cetype, il vise à allier recherche clini-que et recherche fondamentale,et dépistera des femmes à hautrisque cardiovasculaire.

Un groupe de 500 patientes deplus de 50 ans n’ayant aucunsymptôme de maladie cardiovas-culaire, mais présentant aumoins un facteur de risque

(hypertension artérielle, hyper-cholestérolémie, tabagisme, dia-bète…), va être constitué. Il serarégulièrement suivi et aura undosage de biomarqueurs.

«La constitutiond’une sérothè-que permettant une étude géno-mique et protéomique» est pré-vue. Ce travail devrait aboutir,selon ses concepteurs, à « la pre-mière banque de données clini-ques et biologiques permettantune évaluation du risque car-diovasculaire féminin ». Aprèscela, comment négliger le cœurdes femmes ?p

Paul Benkimoun

Cardiologie

Infarctus:lesfemmesaussiL’impact desmaladies cardiovasculaires surla mortalité féminineestlargementsous-estimé, alors qu’ellestuent davantageque lecancer dusein

ILLUSTRATIONS : JULIEN GRATALOUP

Cahier du « Monde » N˚ 20773 daté Vendredi4novembre2011 - Ne peut être vendu séparément

PAGES 235 L X 287 HStandardPage 24 000

Premium4e de couverture 55 0002e de couverture 40 000Face carte Blanche 39 0003e de couverture 37 000Face Editorial 37 000Face Sommaire 37 000Recto Sommaire 37 000Rectos Premium 35 000

First 32 000Verso ouverture M La Semaine Verso ouverture M Le Mag Verso ouverture M Le Style

Star 30 000Recto M La Semaine Recto M Le Mag Recto M Le Style

Autres formats3e de couverture diff Ile de France 22 0001/2 page page Largeur ou Hauteur 14 5001/3 page page Largeur ou Hauteur 12 5001/4 page 7 500

DOUBLES PAGES 470 L X 287 HStandardDouble Page 48 000

PremiumDouble d’ouverture 80 0002e double d’ouverture 80 0003e double d’ouverture 80 0001re double isolée 68 0002e double 64 000

First 60 0003e double Double M Le Style

Star 57 0004e double 5e double 6e double

Autres formats235 L x 138 H ou 112 L x 287 H235 L x 96 H 82 x 82 L x 287 H112 L x 138 H

LES ENCARTSNational - coût au mille (HT)2 pages 904 pages 1156 pages 1458 pages 17412 pages 20816 pages 24020 pages 275

Régional - coût au mille (HT)2 pages 944 pages 1206 pages 1508 pages 18012 pages 21516 pages 25020 pages 286

FRAIS TECHNIQUES : Nous consulter

FRAIS POSTAUX : Nous consulter

Prix Hors taxes avant dégressifs, cumul des mandats et remise professionnelle de 15%.

Rectos successifs +20% sur la deuxième insertion

Autre contrainte : +10%

M Le magazine

du Monde

Prix quadri en euros HT& suppléments / magazine

Manière de voir

Prix en euros HT

MANIÈRE DE VOIR

Bimestriel monothématique réalisé par la rédaction du Monde diplomatique L X H QUADRI Emplacements standardsPage 230 x 285 3 600 Emplacements préférentiels 4e de couverture 230 x 285 5 3002e de couverture 230 x 285 4 4003e de couverture 230 x 285 4 400Autres Formats1/2 page 205 x 130 1 800 1/4 page 98 x 130 900

POUR CES DEUX TITRES :

Prix hors taxes avant dégressifs, cumul des mandats et remise professionnelle de 15 %

Rubrique déterminée, recto de rigueur, emplacement 1re partie : + 20 %

LE MONDE DIPLOMATIQUE L X H QUADRI N&B

Emplacements standardsPage 289 x 433 24 600 17 400Double page 49 000

Emplacements préférentiels - exclusifsPage Une 112 x 120 7 000Dernier recto - 1/6 171 x 120 6 000(livres du mois)Dernière page 90 x 130 6 200 3 600

First : emplacements pages recto 1re partiePage 289 x 433 29 600 20 4001/2 page 289 x 216 19 200 13 400News 171 x 250 ou 112 x 433 16 700 11 800

Autres Formats1/2 page 289 x 216 16 800 11 200News 171 x 250 ou 112 x 433 13 600 9 700

1/4 page 171 x 180 7 800 5 5001/6 page 171 x 120 4 800 3 2001/8 page 112 x 145 ou 171 x 100 4 200 2 3001/10 page 112 x 120 ou 171 x 75 3 200 2 1001/16 page 112 x 70 ou 153 x 140 1 900 1 300

& suppléments / magazine

Le Monde diplomatique

& suppléments / magazine

VOS CONTACTSDirectrice générale : Corinne Mrejen01 57 28 39 97, [email protected]

PUBLICITÉ COMMERCIALEQuotidien - M Le Magazine du MondeLe Monde Diplomatique

Directrice déléguée marque Le Monde : Michaëlle Goffaux 01 57 28 38 98, [email protected]

Directrice déléguée pôle luxe : Valérie Lafont01 57 28 39 21, [email protected]

Directrice du pôle corporate et � nancière : Anne Borromée 01 57 28 39 55, [email protected]

Directeur du pôle consumer : Ronan Daligault01 57 28 39 57 [email protected]

Barbara Bleuse (pôle consumer)01 57 28 39 40, [email protected]

Steeve Dablin (pôle corporate)01 57 28 38 84, [email protected]

Manuella Leroy (pôle consumer)01 57 28 39 52, [email protected]

Isabelle Radvansky (pôle luxe)01 57 28 39 28, [email protected]

Cynthia Sainte Rose (pôle corporate)01 57 28 39 94, [email protected]

Caroline Séjournant (pôle luxe)01 57 28 39 56, [email protected]

Pamela de Sigy (pôle luxe)01 57 28 39 87, [email protected]

Jacques Thizy (pôle corporate)01 57 28 39 59, [email protected]

Karine Vastra (pôle luxe)01 57 28 39 75, [email protected]

OPÉRATIONS SPÉCIALES

Directeur des opérations spéciales : David Folgueira 01 53 38 56 16, [email protected]

PUBLICITE INTERNATIONALE

Caroline Farin-Antebi01 40 39 13 42, [email protected]

Frédéric Meixner01 57 28 39 48, [email protected]

RÉGIONS

Eric Langevin01 40 39 14 09, [email protected]

PUBLICITÉ CULTURELLE

Guillaume Drouillet01 57 28 38 76, [email protected]

Laurent Le� ls01 57 28 39 50, laurent.le� [email protected]

Julie Somson0157 28 38 69, [email protected]

FORMATION

Directrice du pôle formation : Laurence Zimmermann-Malka 01 57 28 38 99, [email protected]

HORS MEDIA

Stéphane Remy01 57 28 37 77, [email protected]

LE MONDE DIPLOMATIQUE

Ronan Daligault01 57 28 39 57, [email protected]

DIGITAL

Directeur délégué : David Licoys01 53 38 90 88, [email protected]

MARKETING / COMMUNICATION

Directrice déléguée : Elisabeth Cialdella01 57 28 39 68, [email protected]

EXÉCUTION

Maryse Morand, [email protected] Lopez, [email protected]

M Publicité80, bd Auguste-Blanqui 75013 Paris www.mpublicite.fr