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ON L’A RETROUVÉ ON L’A RETROUVÉ ON L’A RETROUVÉ ON L’A RETROUVÉ ON L’A RETROUVÉ ON L’A RETROUVÉ EN JAMAÏQUE EN JAMAÏQUE EN JAMAÏQUE EN JAMAÏQUE EN JAMAÏQUE EN JAMAÏQUE POSTER ADNAN JANUZAJ J-26 N° 27 MAGAZINE GRATUIT 17 MAI 2014 “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but “Ce but de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, de Wilmots, je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais je l’annulerais encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” encore !” PETER PRENDERGAST Arbitre & ennemi public des Belges depuis Belgique - Brésil en 2002

Supdh 20140517 supdh full

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RED 17 mai 2014

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ON L’A RETROUVÉON L’A RETROUVÉON L’A RETROUVÉON L’A RETROUVÉON L’A RETROUVÉON L’A RETROUVÉEN JAMAÏQUEEN JAMAÏQUEEN JAMAÏQUEEN JAMAÏQUEEN JAMAÏQUEEN JAMAÏQUE

POSTERADNANJANUZAJ

J-26

N° 27MAGAZINE GRATUIT17 MAI 2014

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je l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisje l’annuleraisencore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”encore !”

PETERPRENDERGAST

Arbitre&ennemipubli

c

desBelgesdepuis

Belgique-Brésilen

2002

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

LE TWEET“Je ne rentrerai pas en Belgique

même si j’ai apprécié les moments passésen équipe de jeunes”

Charly Musonda, pas près de revenir au pays

NUMÉRO GÉNÉRAL 02/744.44.55Administrateur délégué et éditeur responsable François le HodeyDirecteur général Denis PierrardRédacteur en chef Ralph VankrinkelveldtResponsable du magazine Benoît DelhauteurResponsable rédaction sportive Philippe LacourtMise en pages IPM Press PrintDirection, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 BruxellesFax > (02) 211.28.70 Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59Abonnements > (02) 744.44.55Fax > (02) 744.45.55.E-mail > [email protected] Internet > www.dh.beCrédits Une MC HBvL/Shutterstock/Montage DHMagazine gratuit avec la DH du 17 mai 2014. Ne peut être vendu séparément.

2 La semaine diabolique y De DanielVan Buyten à Hazard, retour sur l’actubrûlante des Diables

4 Reportage y En visite en Jamaïque chezPeter Prendergast, l’arbitre qui avait annuléle but deWilmots en 2002 face au Brésil

9 Portrait y À la découvertedu néo-Diable Divock Origi

10 Souvenirs endiablés y Retour sur laWorld Cup 1994 avec les témoignages dePhilippe Albert et de Michel Preud’homme

+ Poster et portrait technique yAdnan Januzaj

SOM

MAI

RE

BEL

GA9

“Attendez-vousà l’impossible”

Tel sera le slogan que le bus desDiables arborera auBrésil. La formule a été plébiscitée par les internautesqui avaient également le choix entre “Onze joueurs,

un seul rêve” et “Petit pays, grands joueurs”

J-26

59Comme le nombre de buts inscrits

par les Belges cette saison en Premier League : 15 pour Lukaku,

14 pour Hazard, 10 pour Benteke, 8 pour Mirallas, 4 pour Kompany,

4 pour Januzaj, 2 pour Lamah, 1 pour Chadli et 1 pour Dembélé

PENDANT CE TEMPS­LÀ, AU BRÉSIL

LES BRÉSILIENS VEULENTIBRAHIMOVIC !

“Une Coupe du Monde sans moi, ça nevaut pas la peine de la regarder”, avait

lâché Zlatan Ibrahimovic. Les Brésiliens partagent visiblement cet avis : ils

veulent absolument que le Suédois soit là pendant la Coupe du Monde. Ce ne sera pas sur le terrain avec la Bosnie,

comme l’a fait croire un site suisse, mais simplement pour qu’il participe à la fête. Un journaliste brésilien a ainsi lancé une campagne sur les réseaux

sociaux avec le hashtag #VemIbra(Viens, Ibra). Très vite, des anciennes vedettes de la Seleção telles Ronaldo,

Bebeto, Raï et Denilson ont marqué leur soutien à cette campagne.

Ibrahimovic a visiblement apprécié, puisqu’il a répondu sur son compte Twitter en postant une photo de lui en

vacances, avec le message suivant : “Brésil, je pense que je vais changer

mes plans de vacances !”

TW

ITT

ER

Ü ÉDITO BenoîtDelhauteur

MAUVAISE FOITout bon supporter belge se souvient où il se trou-vait l’après-midi du 17 juin 2002, quandMarcWil-mots a inscrit ce fameux but contre le Brésil. Mal-gré le copieux examen universitaire qui nous atten-dait le lendemainmatin, nous étions sur la Grand-Place de Bruxelles. Il avait fallu une bonneminuteavant que la foule ne cesse de bondir et se rendecompte que Peter Prendergast avait annulé le but.Cruelle désillusion. C’était le début de la fin du rêve.Comme tout supporter des Diables, nous n’avonsgardé qu’un souvenir de cette phase de jeu : le senti-ment d’une immense injustice. Nous avions d’em-blée inscrit le nom de cet arbitre jamaïcain sur la(courte) liste des ennemis du football belge.Et si nous avions tort ? On peut se poser la questionquand on entend les propos de Peter Prendergastque nous avons retrouvé chez lui, à Kingston.Aujourd’hui, il soutient encore fermement cette dé-cision. Ses arguments tiennentmême assez bien laroute. Et si, dans l’emballement dumoment, nousavions oublié que tout supporter fait forcémentpreuve demauvaise foi ? Le témoignage de PeterPrendergast mérite en tout cas d’être lu. Il est celuid’un homme raisonnable et visiblement honnête.On ne peut pas en dire autant d’un certain KurtRoethlisberger, qui avait grugé les Diables en 1994et qui, depuis, a été banni à vie pour avoir tenté detruquer desmatches… l

LE PARDONAlderweireld sait y faireComme celle de Thibaut Courtois, la res-ponsabilité de Toby Alderweireld était clai-rement engagée sur le but encaissé face àMalaga. Mais à la différence du gardien, ledéfenseur a eu l’occasion de se rattraperen égalisant d’une tête rageuse. Pour sefaire pardonner, il n’y avait pas mieux…

AP

LA TRADITION Quand Van Buyten douche PepPepGuardiola a eu près de deux mois pour s’y préparer, mais il n’a pas pu y échapper.Juste après la victoire contre Stuttgart, le Catalan a pu vérifier que la tradition qui veutque les joueurs du Bayern douchent leur entraîneur à la bière avait encore de beaux joursdevant elle. Et Daniel Van Buyten s’est fait un malin plaisir de rincer son entraîneur…

REP

OR

TER

S

LA CONFIDENCEQuand Bentekerime avec frustréLe 3 avril 2014 restera dans la carrière deChristian Benteke comme le jour où sonrêve de disputer la Coupe du Monde auBrésil s’est envolé. “Dès que j’ai entendu lebruit et que je suis tombé, j’ai tout de suitedemandé à un coéquipier si cela n’était pascassé ou s’il n’y avait pas une ouverture. Lefait qu’il me dise ‘non’, je me suis dit ‘ouf, j’aides chances d’aller au Brésil’. J’ai évidem-ment tout de suite pensé à la Coupe duMon-de”, a confié l’attaquant à la RTBF. “Ensui-te, j’ai voulu me relever, mais je suis retom-bé directement car jen’avais plus d’équilibre.Ensuite, je suis allédans la salle de kiné etle médecin m’a alorsannoncé que je seraissans doute out 6mois car c’étaitdéchiré. J’aitoujoursvoulu garderl’espoir aus-si long-temps queje n’avaispas passé lescanner. Lors-que la nouvelleest tombée, jen’étais pas tristemais frustré !”

PHO

TO

NEW

S

LA CÉLÉBRATIONKompany, en familleUne fois évacués les milliers de supportersde Manchester City venus envahir la pelou-se de l’Etihad Stadium au coup de sifflet fi-nal de la victoire sur West Ham qui a offertle titre aux Citizens, les joueurs ont pu célé-brer leur sacre en comité restreint. L’occa-sion pour Vincent Kompany de faire la fêteen famille. À l’aise devant les médias, leDiable a pu voir que sa fille Sienna ne selaissait pas démonter, cette dernière lan-çant au micro “mon papa l’a fait”.

REP

OR

TER

S

REP

OR

TER

S

LE COLLECTIONNEURHazard, chouchou des BluesForcément, en inscrivant 14 buts, Eden Hazard avait tout faitpour. Et le Brainois a été élu Joueur de l’Année par les supportersde Chelsea, devant Cesar Azpilicueta, John Terry et Gary Cahill.Commentaire du lauréat : “Désolé les gars, l’année prochaine, ilfaudra travailler un peu plus.” Jose Mourinho valide…

CH

ELSE

A F

C

LEMODÈLEJoue­lacommeRonaldo29 matches joués,4 buts marqués. À dixans d’intervalle, AdnanJanuzaj et CristianoRonaldo, tous deuxnés un 5 février, pré-sentent exactement lemême bilan au termede leur première sai-son. Logique dans unsens, puisque le se-cond inspire le pre-mier : “je l’observebeaucoup et j’essaie dereproduire ce qu’il fait”,a reconnu l’ancienAnderlechtois.

Ü CAÏPIRINHA

2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

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LA SEMAINE DIABOLIQUE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

LE TWEET“Je ne rentrerai pas en Belgique

même si j’ai apprécié les moments passésen équipe de jeunes”

Charly Musonda, pas près de revenir au pays

“Attendez-vousà l’impossible”

Tel sera le slogan que le bus desDiables arborera auBrésil. La formule a été plébiscitée par les internautesqui avaient également le choix entre “Onze joueurs,

un seul rêve” et “Petit pays, grands joueurs”

J-26

59Comme le nombre de buts inscrits

par les Belges cette saison en Premier League : 15 pour Lukaku,

14 pour Hazard, 10 pour Benteke, 8 pour Mirallas, 4 pour Kompany,

4 pour Januzaj, 2 pour Lamah, 1 pour Chadli et 1 pour Dembélé

PENDANT CE TEMPS­LÀ, AU BRÉSIL

LES BRÉSILIENS VEULENTIBRAHIMOVIC !

“Une Coupe du Monde sans moi, ça nevaut pas la peine de la regarder”, avait

lâché Zlatan Ibrahimovic. Les Brésiliens partagent visiblement cet avis : ils

veulent absolument que le Suédois soit là pendant la Coupe du Monde. Ce ne sera pas sur le terrain avec la Bosnie,

comme l’a fait croire un site suisse, mais simplement pour qu’il participe à la fête. Un journaliste brésilien a ainsi lancé une campagne sur les réseaux

sociaux avec le hashtag #VemIbra(Viens, Ibra). Très vite, des anciennes vedettes de la Seleção telles Ronaldo,

Bebeto, Raï et Denilson ont marqué leur soutien à cette campagne.

Ibrahimovic a visiblement apprécié, puisqu’il a répondu sur son compte Twitter en postant une photo de lui en

vacances, avec le message suivant : “Brésil, je pense que je vais changer

mes plans de vacances !”

TW

ITT

ER

LA CONFIDENCEQuand Bentekerime avec frustréLe 3 avril 2014 restera dans la carrière deChristian Benteke comme le jour où sonrêve de disputer la Coupe du Monde auBrésil s’est envolé. “Dès que j’ai entendu lebruit et que je suis tombé, j’ai tout de suitedemandé à un coéquipier si cela n’était pascassé ou s’il n’y avait pas une ouverture. Lefait qu’il me dise ‘non’, je me suis dit ‘ouf, j’aides chances d’aller au Brésil’. J’ai évidem-ment tout de suite pensé à la Coupe duMon-de”, a confié l’attaquant à la RTBF. “Ensui-te, j’ai voulu me relever, mais je suis retom-bé directement car jen’avais plus d’équilibre.Ensuite, je suis allédans la salle de kiné etle médecin m’a alorsannoncé que je seraissans doute out 6mois car c’étaitdéchiré. J’aitoujoursvoulu garderl’espoir aus-si long-temps queje n’avaispas passé lescanner. Lors-que la nouvelleest tombée, jen’étais pas tristemais frustré !”

PHO

TO

NEW

S

LA CÉLÉBRATIONKompany, en familleUne fois évacués les milliers de supportersde Manchester City venus envahir la pelou-se de l’Etihad Stadium au coup de sifflet fi-nal de la victoire sur West Ham qui a offertle titre aux Citizens, les joueurs ont pu célé-brer leur sacre en comité restreint. L’occa-sion pour Vincent Kompany de faire la fêteen famille. À l’aise devant les médias, leDiable a pu voir que sa fille Sienna ne selaissait pas démonter, cette dernière lan-çant au micro “mon papa l’a fait”.

REP

OR

TER

S

LE COLLECTIONNEURHazard, chouchou des BluesForcément, en inscrivant 14 buts, Eden Hazard avait tout faitpour. Et le Brainois a été élu Joueur de l’Année par les supportersde Chelsea, devant Cesar Azpilicueta, John Terry et Gary Cahill.Commentaire du lauréat : “Désolé les gars, l’année prochaine, ilfaudra travailler un peu plus.” Jose Mourinho valide…

CH

ELSE

A F

C

LEMODÈLEJoue­lacommeRonaldo29 matches joués,4 buts marqués. À dixans d’intervalle, AdnanJanuzaj et CristianoRonaldo, tous deuxnés un 5 février, pré-sentent exactement lemême bilan au termede leur première sai-son. Logique dans unsens, puisque le se-cond inspire le pre-mier : “je l’observebeaucoup et j’essaie dereproduire ce qu’il fait”,a reconnu l’ancienAnderlechtois.

Ü CAÏPIRINHA

2 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 3

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

4 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 5

PETE

RPR

END

ERGA

ST

“CEBUTDEWILMOTS,JEL’ANNULERAIS ENCORE”Peter Prendergast, Prendy pour les intimes, est perçu comme un homme qui a les moyensen Jamaïque. Il est un homme d’affaires à succès que son jogging matinal emmène le long de la villad’Usain Bolt. Il fut marié à l’une des filles de Bob Marley et officiera bientôt comme juge dans lescandale de dopage touchant les sprinters de son pays. Pour le supporter belge, toutefois, PeterPrendergast restera pour toujours l’arbitre qui refusa le but de Marc Wilmots lors du Mondial 2002.Nous lui avons rendu visite chez lui, à Kingston. Ce fameux Belgique ­ Brésil, il s’en souvient lui aussiencore très bien…

ENVOYÉ SPÉCIAL EN JAMAÏQUEMARC CORNELISSEN (BELANG VAN LIMBURG)

TRADUCTION SERGE FAYAT

Là où Londres a son 10 Downing Streetet Bruxelles son 16 rue de la Loi, Kings-ton a son 56 Hope Road. C’est l’adressedu lieu de résidence de Bob Marley et

l’endroit où il enregistra ses plus grands tu-bes. Demandez le 56 Hope Road et chaque Ja-maïcain vous indiquera le chemin du BobMarley Museum.

C’est à un kilomètre de là, lorsque HopeRoad rejoint Old Hope Road, que Peter Pren-dergast a fait construire un nouvel immeublede bureaux. Un gynécologue et un agent de

x Peter Prendergast souriantsur le toit de l’immeuble de bureauxqu’il a fait construire à Kingston. (MC HBVL)

xD’un coup de tête rageur, Marc Wilmotsouvre le score face au Brésil en huitièmede finale du Mondial 2002. Du moins lecroyait-il. Car Peter Prendergast avait vuune faute au préalable...(REPORTERS)

“Bien entendu que je me rappelle de cette ren-contre”, nous dit-il. “Ce fut un bonmatch, quiconnut un prolongement controversé avec cettedéclaration ridicule deMarcWilmots lors de laconférence de presse.”

Vous vous souvenez de ce fameux but ?“Absolument. Et je ne peux que répéter ce que j’ai déjà dit 2.000 fois. Commencez par regarder la phase qui précède ce but. Les Brésiliens com-mettent une faute dans l’entrejeu, mais je laisse l’avantage aux Belges. Si j’avais voulu leur nuire,j’aurais facilement pu arrêter cette attaque, non ? Cet avantage amène un centre de la droite (NdlR : de Jacky Peeters). Wilmots marque de la tête, mais je siffle une faute avant même que le ballon n’atterrisse dans les filets. Elle a lieu avant que Wilmots et Roque Junior ne sautent. La main gauche de Wilmots est le nœud du pro-blème. Sur les images, on ne voit que le saut, mais pas la poussée qui le précède. Wilmots re-tient Roque Junior, ce qui lui permet de repren-dre librement cette balle de la tête. Roque Junior est plus grand que Wilmots (NdlR : 4 cm), mais il saute à peine. Et vous avez vu la réaction de Wilmots ? Vous êtes en Coupe du Monde, on vient de vous annuler un but et vous n’affichez aucun étonnement sur votre visage. Marc ne vient même pas protester. Le seul joueur qui s’approche de moi est cet attaquant de couleur (NdlR : Mbo Mpenza). Pourquoi Wilmots ne viendrait-il pas vers moi s’il n’avait pas poussé son adversaire ?”

Certes, mais tout ce que l’on voit, c’est untrès léger contact…“On peut dire qu’il s’agit d’une petite poussée. Mais, à mes yeux, elle est suffisamment impor-tante car elle empêche l’autre joueur de disputer le ballon comme il le souhaiterait. Il y a contact de la main par derrière, une partie du corps que vous ne pouvez pas utiliser sauf si vous êtes gar-dien de but. Je prendrais dès lors encore aujour-d’hui la même décision qu’à l’époque, parce qu’il en est ainsi. Vous ne pouvez jamais tirer avanta-ge d’une faute.” lll

change ont déjà pris possession des lieux,mais des ouvriers s’affairent encore au par-king et à la terrasse sur le toit. Peter Prender-gast a installé son bureau au deuxième étage.Tout sent encore la peinture et il n’y a poursimple mobilier qu’une table et trois chaises,mais l’ancien arbitre est fier de son nouveauprojet.

Prendy, comme les Jamaïcains le surnom-ment, était déjà un homme d’affaires bienavant ce fameux Belgique - Brésil. “Je vends de-puis 25 ans des vêtements de sport et des unifor-mes scolaires”, raconte-t-il. “Et désormais, je gè-re également une série d’agences deWesternUnion.”

“LA FAUTE EST UNE POUSSÉE, QUI A EU LIEUAVANT QUE LES JOUEURS NE SAUTENT”

Peter Prendergast nous reçoit de manièretrès décontractée, une casquette de Bob Mar-ley sur la tête, un short et un t-shirt bleu del’Uefa avec le slogan Respect. L’accueil est cha-leureux, à la jamaïcaine. Il n’est toutefois pasdupe et sait qu’un journaliste belge n’est ve-nu que pour une chose: le but de Marc Wil-mots, il y a douze ans déjà. Brésil - Belgiques’acheva sur le score de 2-0 à Kobe, au Japon.Les Brésiliens ont fini champions du monde,les Belges ont dû rentrer à la maison. L’histoi-re aurait pu être différente si Peter Prender-gast n’avait pas annulé le 0-1 de Marc Wil-mots.

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Physique“Sans en avoir l’air,son accélérationest phénoménale”

“Il est longiligne et aérien. Par moments, il donne presquel’impression de voler. On ne le détecte pas forcément, maisJanuzaj possède une accélération phénoménale ! Quand ilcontrôle et qu’il part en conduite de balle, il va à du 200 àl’heure, personne ne le suit. Cette capacité d’accélérationpasse presque inaperçue parce que le joueur le fait demanière très fluide. C’est, déjà, un signe de maturité.L’Angleterre a été une très bonne école pour lui. Carla Premier League a beau avoir des défauts, c’est

le championnat dont le rythme est le plusélevé. Il n’y a presque jamais de tempsmort. Dans ce contexte peu évident,

Januzaj s’est adapté très vitephysiquement.”

Tactique“Il sent le jeu et se créeson propre espace”

“Il y a une chose qui est très difficile à apprendre aux jeunesjoueurs : le rapport à l’espace. Chez Januzaj, c’est naturel, presqueinné. Il se crée son propre espace. Il arrive toujours à se mettredans des situations confortables de passe. Cela demande de

l’intelligence, de l’anticipation et des déplacements adéquats. Il sedéfait facilement du marquage parce qu’il crée beaucoup de faussespistes pour le défenseur. Il sent le foot mieux qu’un autre. Pour moi,Januzaj est d’ailleurs beaucoup plus qu’un joueur de flanc. Jouer àgauche, c’est bien pour une première saison. S’il peut jouer à toutes

les positions offensives, c’est un numéro 10 par excellence ! Cequ’il doit encore améliorer – mais c’est normal à son âge –, ce

sont ses prises de décision. Il doit davantage jouer enpremière intention. Parfois, il passe un homme pour

déborder puis il revient pour le dribbler à nouveau. Desgars comme Rooney et van Persie attendent descentres dans le rectangle ! Mais ça, ce sont des

automatismes que Januzaj va acquérirquand il deviendra titulaire

fixe.”

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Adna

nJa

nuza

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ters

)

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Adna

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Physique“Sans en avoir l’air,son accélérationest phénoménale”

“Il est longiligne et aérien. Par moments, il donne presquel’impression de voler. On ne le détecte pas forcément, maisJanuzaj possède une accélération phénoménale ! Quand ilcontrôle et qu’il part en conduite de balle, il va à du 200 àl’heure, personne ne le suit. Cette capacité d’accélérationpasse presque inaperçue parce que le joueur le fait demanière très fluide. C’est, déjà, un signe de maturité.L’Angleterre a été une très bonne école pour lui. Carla Premier League a beau avoir des défauts, c’est

le championnat dont le rythme est le plusélevé. Il n’y a presque jamais de tempsmort. Dans ce contexte peu évident,

Januzaj s’est adapté très vitephysiquement.”

Ü LE PORTRAIT TECHNIQUE parAlexTeklak, consultantDHetBelgacom

Tactique“Il sent le jeu et se créeson propre espace”

“Il y a une chose qui est très difficile à apprendre aux jeunesjoueurs : le rapport à l’espace. Chez Januzaj, c’est naturel, presqueinné. Il se crée son propre espace. Il arrive toujours à se mettredans des situations confortables de passe. Cela demande de

l’intelligence, de l’anticipation et des déplacements adéquats. Il sedéfait facilement du marquage parce qu’il crée beaucoup de faussespistes pour le défenseur. Il sent le foot mieux qu’un autre. Pour moi,Januzaj est d’ailleurs beaucoup plus qu’un joueur de flanc. Jouer àgauche, c’est bien pour une première saison. S’il peut jouer à toutes

les positions offensives, c’est un numéro 10 par excellence ! Cequ’il doit encore améliorer – mais c’est normal à son âge –, ce

sont ses prises de décision. Il doit davantage jouer enpremière intention. Parfois, il passe un homme pour

déborder puis il revient pour le dribbler à nouveau. Desgars comme Rooney et van Persie attendent descentres dans le rectangle ! Mais ça, ce sont des

automatismes que Januzaj va acquérirquand il deviendra titulaire

fixe.”

Mental“Devant 1.000 ou 80.000personnes, c’est pareil !”

“En Belgique, les entraîneurs formateurs ont parfois un mauvaisréflexe : quand ils disposent d’un joueur talentueux qui leur fait

gagner des matches, ils ne le font pas travailler et donc passuffisamment progresser. Januzaj a donc très bien fait de rejoindre

Manchester United. Car là-bas, finies les louanges, plus personne n’allaitlui dire : tu es le meilleur. Il a dû travailler et s’accrocher pour percer. Etil a réussi, notamment en passant par la case des réserves de ManU,dont il est capitaine. Malgré une certaine forme de timidité, il a uneénorme confiance en lui sur le terrain. Il peut jouer devant 1.000 ou

80.000 personnes, on dirait que, pour lui, cela ne fait aucunedifférence ! Voilà pourquoi je ne me fais aucun souci quant à sonintégration chez les Diables. Notre équipe nationale doit être trèscontente d’avoir un tel joueur. Et je ne suis pas d’accord avec

eux qui prétendent qu’il ne fallait pas encore reprendreJanuzaj ! C’est un joueur qui est déjà en train de deveniradulte. Il doit beaucoup à son père, assez sévère, qui

l’a préservé de toute mauvaise influence. Maisà un moment, il faudra aussi couper le

cordon pour qu’il continue sondéveloppement.”

Technique“Très rarement vu un aussi

grand talent”“J’avais très rarement vu à l’œuvre un aussi grand talent qu’AdnanJanuzaj. Il a une élégance naturelle qui saute aux yeux. Bref : il puele talent ! Pour Anderlecht, c’était grillé d’avance car c’était presque

impossible de garder une telle pépite en Belgique. Il a quelque chose enlui. Ce n’est pas un hasard si dès son plus jeune âge, il avait déjà un

ballon entre les pieds… La qualité de son pied gauche est remarquable.Il utilise peu son pied droit, mais on ne peut pas lui reprocher, car il n’en

a pas besoin. C’est assez typique des joueurs gauchers. Il a ce côtéimprévisible et trouve des angles de passes différentes. Un défenseur esttoujours plus ennuyé d’affronter des gauchers… Ce qui est égalementexceptionnel chez Januzaj, c’est la qualité de ses passes dans le dosdes défenseurs. Il distille ces ballons-là de manière juste et dans le

bon timing. Il est précis dans le jeu court comme dans le jeulong. Il aime dribbler et provoquer. Sa protection de balle est

également de très grande qualité. Il utilise tous lescontrôles possibles pour se défaire de son adversaire.

Et à moins d’être agressé, il n’est jamais parterre. Ça fait énormément de qualités en

un seul joueur !”

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

4 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 5

ENVOYÉ SPÉCIAL EN JAMAÏQUEMARC CORNELISSEN (BELANG VAN LIMBURG)

TRADUCTION SERGE FAYAT

Là où Londres a son 10 Downing Streetet Bruxelles son 16 rue de la Loi, Kings-ton a son 56 Hope Road. C’est l’adressedu lieu de résidence de Bob Marley et

l’endroit où il enregistra ses plus grands tu-bes. Demandez le 56 Hope Road et chaque Ja-maïcain vous indiquera le chemin du BobMarley Museum.

C’est à un kilomètre de là, lorsque HopeRoad rejoint Old Hope Road, que Peter Pren-dergast a fait construire un nouvel immeublede bureaux. Un gynécologue et un agent de

xD’un coup de tête rageur, Marc Wilmotsouvre le score face au Brésil en huitièmede finale du Mondial 2002. Du moins lecroyait-il. Car Peter Prendergast avait vuune faute au préalable...(REPORTERS)

“Bien entendu que je me rappelle de cette ren-contre”, nous dit-il. “Ce fut un bonmatch, quiconnut un prolongement controversé avec cettedéclaration ridicule deMarcWilmots lors de laconférence de presse.”

Vous vous souvenez de ce fameux but ?“Absolument. Et je ne peux que répéter ce que j’ai déjà dit 2.000 fois. Commencez par regarder la phase qui précède ce but. Les Brésiliens com-mettent une faute dans l’entrejeu, mais je laisse l’avantage aux Belges. Si j’avais voulu leur nuire,j’aurais facilement pu arrêter cette attaque, non ? Cet avantage amène un centre de la droite (NdlR : de Jacky Peeters). Wilmots marque de la tête, mais je siffle une faute avant même que le ballon n’atterrisse dans les filets. Elle a lieu avant que Wilmots et Roque Junior ne sautent. La main gauche de Wilmots est le nœud du pro-blème. Sur les images, on ne voit que le saut, mais pas la poussée qui le précède. Wilmots re-tient Roque Junior, ce qui lui permet de repren-dre librement cette balle de la tête. Roque Junior est plus grand que Wilmots (NdlR : 4 cm), mais il saute à peine. Et vous avez vu la réaction de Wilmots ? Vous êtes en Coupe du Monde, on vient de vous annuler un but et vous n’affichez aucun étonnement sur votre visage. Marc ne vient même pas protester. Le seul joueur qui s’approche de moi est cet attaquant de couleur (NdlR : Mbo Mpenza). Pourquoi Wilmots ne viendrait-il pas vers moi s’il n’avait pas poussé son adversaire ?”

Certes, mais tout ce que l’on voit, c’est untrès léger contact…“On peut dire qu’il s’agit d’une petite poussée. Mais, à mes yeux, elle est suffisamment impor-tante car elle empêche l’autre joueur de disputer le ballon comme il le souhaiterait. Il y a contact de la main par derrière, une partie du corps que vous ne pouvez pas utiliser sauf si vous êtes gar-dien de but. Je prendrais dès lors encore aujour-d’hui la même décision qu’à l’époque, parce qu’il en est ainsi. Vous ne pouvez jamais tirer avanta-ge d’une faute.” lll

change ont déjà pris possession des lieux,mais des ouvriers s’affairent encore au par-king et à la terrasse sur le toit. Peter Prender-gast a installé son bureau au deuxième étage.Tout sent encore la peinture et il n’y a poursimple mobilier qu’une table et trois chaises,mais l’ancien arbitre est fier de son nouveauprojet.

Prendy, comme les Jamaïcains le surnom-ment, était déjà un homme d’affaires bienavant ce fameux Belgique - Brésil. “Je vends de-puis 25 ans des vêtements de sport et des unifor-mes scolaires”, raconte-t-il. “Et désormais, je gè-re également une série d’agences deWesternUnion.”

“LA FAUTE EST UNE POUSSÉE, QUI A EU LIEUAVANT QUE LES JOUEURS NE SAUTENT”

Peter Prendergast nous reçoit de manièretrès décontractée, une casquette de Bob Mar-ley sur la tête, un short et un t-shirt bleu del’Uefa avec le slogan Respect. L’accueil est cha-leureux, à la jamaïcaine. Il n’est toutefois pasdupe et sait qu’un journaliste belge n’est ve-nu que pour une chose: le but de Marc Wil-mots, il y a douze ans déjà. Brésil - Belgiques’acheva sur le score de 2-0 à Kobe, au Japon.Les Brésiliens ont fini champions du monde,les Belges ont dû rentrer à la maison. L’histoi-re aurait pu être différente si Peter Prender-gast n’avait pas annulé le 0-1 de Marc Wil-mots.

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

6 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 7

lll“QUE PENSEZ­VOUS DE TOUTESLES OCCASIONS RATÉES DE LA BELGIQUE ?”Vous maintenez donc votre décision ?“La chose seule qui m’attriste, c’est l’affirmationde Marc. Lors de la conférence de presse, il estallé dire que j’avais reconnu mon erreur à la mi-temps. N’importe quoi ! La seule chose que je luiai dite à la mi-temps, c’est qu’il devait calmerson n°11 (NdlR : Gert Verheyen). Je trouvais qu’ilparlait un peu trop. Marc m’a répondu : c’étaitun but tout à fait valable. J’ai rétorqué qu’il nedevait pas charrier, qu’une poussée était unepoussée. Rien d’autre, mes juges de ligne peu-vent en attester. La rencontre s’est poursuiviesans le moindre incident. La controverse n’estsurvenue que lors de la conférence de presse.Mais lors du débriefing des arbitres, il n’y a guè-re eu de discussion. Les images de derrière le butme donnaient raison. Mais bon, cela fait partiedu jeu. Lors du premier tour, j’avais dirigé Russie- Tunisie. J’avais sifflé un penalty. Ridicule, il n’y amême pas de contact, avaient hurlé les commen-tateurs. Trois ralentis plus tard, j’avais raison.Vous savez, j’ai moi-même joué au football et jesais dès lors ce qui se passe sur un terrain. Celafait une énorme différence en tant qu’arbitre. J’aijoué dans la plus haute division en Jamaïque etj’ai été vice-capitaine de l’équipe Espoirs.”

Depuis ce fameux match, vous faites partieintégrante de la mémoire collective des Bel-ges. Connaissez-vous le site internet

www.wilmotsrevenge.be ? Et le groupe surFacebook qui s’intitule Je n’ai toujours pas pupardonner à Peter Prendergast. Vous êtescélèbre chez nous.“Peut-être, mais en tout cas pour les mauvaisesraisons. Un : parce que Marc m’a traité de façonincorrecte. Et deux : parce que personne ne re-garde vraiment la phase de jeu.”

Nous, Belges, sommes persuadés que sansce but annulé, nous nous serions qualifiéspour les quarts de finale…“Et quelles preuves avancez-vous pour étayer vo-

tre théorie ? La phase en question s’est produitepeu avant la mi-temps (NdlR: à la 35e minute).Il est vrai que la Belgique était bien dans lematch, en tout cas mieux que le Brésil. Vousaviez également plus d’occasions. Mais que pen-sez-vous du fait que vous les avez toutes galvau-dées ?”

x “C’est moi qui siffle”, semble indiquerPeter Prendergast à Marc Wilmots.Sur le coup, seul Mbo Mpenza était allése plaindre auprès de l’arbitre. (REPORTERS)

“J’aimerais poserune question àWilmots : pourquoia-t-il été direque j’avais reconnuavoir commisune erreur ?”

À MEXICO, TRAHISPAR UN ARGENTIN

Ce jeudi-là, ils sont près de 105.000 spectateurs à avoir pris d’assaut l’Estadio Azteca. La veille,l’URSS avait assuré paisiblement sa qualification en battant le Salvador (2-0), un adversaire mo-deste que la Belgique (3-0) et le Mexique (4-0) avaient au préalable laminé. Après cette victoire aupetit trot, les Diables s’étaient toutefois lourdement inclinés trois jours plus tard face à l’URSS

(4-1) contre qui le pays organisateur avait partagé l’enjeu (0-0) en matchd’ouverture. Pour avoir une chance de rejoindre les quarts de finale, noscompatriotes n’ont dès lors plus d’autre solution que de vaincre les poulainsde l’entraîneur Raul Cardenas sur leurs propres terres.Déjà difficile sur papier, cette mission ne met pas plus d’un quart d’heure àdevenir carrément impossible. Christian Piot qui défendait nos filets se rap-pelle plutôt bien du cadeau offert par l’arbitre argentin Coerezza, 36 ans à

l’époque : “Une balle en profondeur qui rebondit à hauteur du point de penalty et que Léon Jeck s’em-presse de dégager avec vigueur mais proprement aux yeux de tout le monde, la télé le confirmera. Lereferee ne l’a pas vu comme ça : il a accordé un penalty cadeau auxMexicains pour une faute tout àfait imaginaire !”Autre acteur de cette rencontre disputée sous un soleil de plomb, Georges Heylens s’en souvientégalement : “Je suis formel, le prétendu contact fautif de Léon ne s’est produit qu’après que le ballonn’a quitté le rectangle. Mais cette décision injuste ne nous a qu’à moitié étonnés car deux fois plutôtqu’une, notre coach, Raymond Goethals, nous avait prévenus que le Mexique bénéficierait tôt ou tardd’une largesse de l’homme en noir. Nous avons bien tenté de contester sa décision, mais c’était évi-demment peine perdue.”Pena transforma le coup de réparation et nos compatriotes ne purent combler leur handicap, cer-tains d’entre eux n’étant pas fâchés de rentrer prématurément au pays.Pour l’anecdote, Christian Piot se remémore aussi de l’après-penalty : “Geste à l’appui, je me suisadressé au public mexicain posté derrière mon goal pour lui signifier que l’arbitre avait sûrement reçuune petite enveloppe sur ce coup-là. J’ai reçu en retour quelques pièces demonnaie que je me suis em-pressé de remettre au sieur Coerezza en rentrant aux vestiaires à la mi-temps.”Ces petits arrangements entre amis, Enzo Scifo estime aussi en avoir été victime dans la mêmeenceinte seize ans plus tard à l’occasion de la demi-finale contre l’Argentine, très exactement lemercredi 25 juin 1986. La direction de la partie avait été confiée au Mexicain Antonio Marquez Ra-mirez. Scifo raconte : “Je ne veux pas être médisant, mais à 0-0, Nico Claesen s’est retrouvé par deuxfois en position idéale pour aller battre Pumpido. À chaque fois, le juge de ligne a levé son drapeaupour signaler un hors-jeu qui n’en était pas un. La volonté de vouloir avantager les prétendus grandsne se limite pas à ce seul exemple et existera toujours…” l M. M.D

R

Le 11 juin 1970, Christian Piot,Georges Heylens et les Diables s’inclinaient

1­0 face au Mexique. Avec les complimentsd’un certain Angel Norberto Coerezza…

Quelques jours plus tard est sortie l’histoireque vous étiez en vacances à Rio de Janeiro,aux frais de la Fédération brésilienne defootball…“Vraiment ? C’est la première chose que j’en en-tends. C’est ridicule. Je ne suis allé qu’une seulefois au Brésil de toute ma vie et c’était bien avantque je devienne arbitre. Renseignez-vous auprèsdes services d’immigration brésiliens !”

Seriez-vous prêt à rencontrer encore unjour Marc Wilmots ?“J’aimerais lui poser une question : pourquoi ?Pourquoi a-t-il été dire que j’avais reconnu à lami-temps avoir commis une erreur ?”

“USAIN BOLT EST VENU ME TAPERSUR L’ÉPAULE, TRANQUILLEMENT…”Vous avez 50 ans aujourd’hui. Vous n’arbi-trez plus, mais vous travaillez encore pour laFifa.“C’est exact. J’avais à nouveau été sélectionnépour la Coupe du Monde en 2006, mais j’ai dûrenoncer à une semaine du début en raisond’une blessure au genou. J’officie désormaiscomme instructeur pour les arbitres des pays an-glophones qui nous entourent, parmi lesquelsles États-Unis, le Canada et les Caraïbes.”

Est-il vrai que vous êtes marié à la fille deBob Marley ?“Ce fut mon premier mariage. J’ai été marié troisfois au total (NdlR : Sharon Marley était en réa-lité la fille d’une précédente relation de RitaMarley, mais Bob l’avait adoptée et elle avaitélevé ses autres enfants). Bob Marley est le Ja-maïcain le plus célèbre au monde. Trente ansaprès sa mort, il est toujours populaire. Sa musi-que a influencé énormément de gens, dont moi.Pour chaque situation sociale existe sans douteune chanson de Bob Marley. Sa musique consoleet rassure. (Il chante) Everything is gonna bealright…”

Être marié à une Marley, cela doit signifierquelque chose en Jamaïque ?“No, man. (sic) Les Jamaïcains n’ont pas des al-lures de star, nous nous comportons de lll

x La fille de Peter Prendergast, Donisha, est une staren Jamaïque. Activiste pour le droits des rastafaris,chanteuse, poète, elle n’est autre que la petite fille

d’un certain… Bob Marley. (D. R.)

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

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Quelques jours plus tard est sortie l’histoireque vous étiez en vacances à Rio de Janeiro,aux frais de la Fédération brésilienne defootball…“Vraiment ? C’est la première chose que j’en en-tends. C’est ridicule. Je ne suis allé qu’une seulefois au Brésil de toute ma vie et c’était bien avantque je devienne arbitre. Renseignez-vous auprèsdes services d’immigration brésiliens !”

Seriez-vous prêt à rencontrer encore unjour Marc Wilmots ?“J’aimerais lui poser une question : pourquoi ?Pourquoi a-t-il été dire que j’avais reconnu à lami-temps avoir commis une erreur ?”

“USAIN BOLT EST VENU ME TAPERSUR L’ÉPAULE, TRANQUILLEMENT…”Vous avez 50 ans aujourd’hui. Vous n’arbi-trez plus, mais vous travaillez encore pour laFifa.“C’est exact. J’avais à nouveau été sélectionnépour la Coupe du Monde en 2006, mais j’ai dûrenoncer à une semaine du début en raisond’une blessure au genou. J’officie désormaiscomme instructeur pour les arbitres des pays an-glophones qui nous entourent, parmi lesquelsles États-Unis, le Canada et les Caraïbes.”

Est-il vrai que vous êtes marié à la fille deBob Marley ?“Ce fut mon premier mariage. J’ai été marié troisfois au total (NdlR : Sharon Marley était en réa-lité la fille d’une précédente relation de RitaMarley, mais Bob l’avait adoptée et elle avaitélevé ses autres enfants). Bob Marley est le Ja-maïcain le plus célèbre au monde. Trente ansaprès sa mort, il est toujours populaire. Sa musi-que a influencé énormément de gens, dont moi.Pour chaque situation sociale existe sans douteune chanson de Bob Marley. Sa musique consoleet rassure. (Il chante) Everything is gonna bealright…”

Être marié à une Marley, cela doit signifierquelque chose en Jamaïque ?“No, man. (sic) Les Jamaïcains n’ont pas des al-lures de star, nous nous comportons de lll

x La fille de Peter Prendergast, Donisha, est une staren Jamaïque. Activiste pour le droits des rastafaris,chanteuse, poète, elle n’est autre que la petite fille

d’un certain… Bob Marley. (D. R.)

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À LA DÉCOUVERTEDU NÉO­DIABLEDIVOCK ORIGI

“Je mérite ma sélection chezles Diables.” Quand DivockOrigi avait prononcé cesmots le week­end dernieravant l’annonce de la liste deWilmots, personne ne l’avaitvraiment pris au sérieux.Depuis, tout a changé :l’attaquant de Lille iraau Mondial. Mais qui estce joueur de 19 ansque la Belgique va très viteapprendre à aimer ?“Divock a tout”, résume GertVerheyen, qui l’a coachéchez les moins de 19 ans

PAR BENOÎT DELHAUTEUR

Le grand public ne connaît pas Divock Origi.Seuls les suiveurs du football français le con-naissent vraiment… tout comme les entraî-neurs de la Fédération belge. Gert Verheyen,qui était au Mondial 12 ans avec Origi, l’a sou-vent coaché chez les moins de 19 ans.

“Divock a tout”, s’enthousiasme l’ancien Bru-geois. “Il est fort techniquement et peut éliminerun homme avec un bon dribble. Il est explosif ettrès rapide, aussi sur départ arrêté. Quand il est

en sprint, il est même encore capable de réaccélé-rer.”

Le joueur lui-même voit deux autres atoutsà son arc : “C’est vrai que j’ai de la vitesse, de latechnique et la capacité de gagner des un contreun. Mais je peux également marquer des buts etje suis polyvalent : je peux jouer aussi bien enpointe que sur un flanc, comme à Lille. Franche-ment, je n’ai pas de préférence. En équipe natio-nale de jeunes, j’ai souvent joué en pointe et j’aiinscrit beaucoup de buts. Je sais que j’ai le profilpour évoluer en tant que numéro 9 dans le futur.”

“EN JEUNES À GENK, ON ME COMPARAITSOUVENT À BENTEKE”

C’est visiblement aussi l’avis de Marc Wil-mots, qui l’a repris suite à la blessure de Ben-teke. “Durant mes classes de jeunes à Genk(NdlR : qu’il a quitté pour Lille à l’âge de 15ans), onme comparait déjà souvent à Benteke. Jeregarde d’ailleurs souvent ses matches, comme

ceux de Lukaku. En fait, j’essaie de prendre toutce que je peux chez tous les grands attaquants.”

Divock Origi, plus souvent comparé à Pa-trick Kluivert, a soif d’apprendre. Et il est évi-dent que son passage en équipe nationale Ava accélérer son évolution. “J’ai encore des cho-ses à travailler, commemon jeu de tête. Je doiségalement mieux utiliser mon corps. Je dois pou-voir profiter demon physique ! Mais j’ai déjàbeaucoup gagné en puissance ces dernierstemps. Je dois aussi gagner en régularité, commetout jeune joueur. La prochaine étape pourmoi,c’est de devenir un joueur important pour Lille.”

Gert Verheyen ne doute pas qu’il y parvien-dra. “Divock est habile des deux pieds et s’il n’apas encore la puissance de Lukaku ou de Bente-ke, il va très bien dans la profondeur. Il a toutesles qualités requises et en plus, il a unementalitéexemplaire. On a joué certains matches en U19devant dix personnes. Et bien il se donnait com-me s’il jouait devant 20.000 spectateurs...” l

xDivock Origi a réaliséune très bonne deuxièmepartie de saison avec Lille.Où il joue tantôt en pointe,tantôt sur un flanc. (AFP)

PHO

TO

NEW

S

ROETHLISBERGERA ÉTÉ RADIÉ À VIE !Le 2 juillet 1994, l’Allemagneéliminait la Belgique (3­2)avec l’aide de l’arbitre suisseKurt Roethlisberger. Depuis,il a été banni pour avoir tentéde truquer un match !

Piégée trois jours plus tôt par l’Arabie saoudi-te, notre équipe nationale est contrainte dese farcir en huitième l’Allemagne, le cham-pion du monde sortant, et non l’Eire commeinitialement escompté.L’explication se déroule à Chicago (pas dedoute, ça va flinguer…) et l’Helvète KurtRoethlisberger (43 ans à l’époque) est chargéde la diriger. Le premier quart d’heure estd’enfer. Völler ouvre le score à la 6e, Grün ri-poste deux minutes plus tard mais à la 11e,Klinsmann redonne l’avance aux siens.Nos Diables n’en démordent pas, à l’image deJosip Weber qui se fait couper en deux enplein rectangle alors qu’il s’apprête à ajusterle gardien Illgner. Un penalty monstrueux quel’arbitre feint de ne pas voir comme la fauteévidente de Völler sur Smidts et qui va per-mettre à l’Allemagne réunifiée d’aborder laseconde période en toute quiétude. Le but dePhilippe Albert à la 90e ne changera rien.Vingt ans après, Enzo Scifo revoit le film de cematch pipé d’avance. “Nous avons vite sentique nous ne pouvions pas avoir le dernier motdans cette triste histoire. Je considère toujoursque nous n’avions rien à envier à laManns-chaftmais devant un tel parti pris, il n’y avaitvraiment rien à espérer. Je sais qu’un arbitre nepeut pas tout voir mais fermer les yeux sur unpenalty aussi gigantesque, je ne peux l’admet-tre. Nous avons rouspété tant et plus, mais leref nous a vite fait comprendre qu’il sortiraitles cartons si nous insistions. De là à dire quel’on se serait qualifié, on ne le saura jamais.”Maigre consolation, Roethlisberger sera priéde quitter la compétition par la petite porte.Pire, en 1997, ce triste sire sera exclu à viepour avoir proposé aux dirigeants des Gras-hoppers de Zurich d’acheter les services del’arbitre biélorusse, un certain Vadim Zhuk,pour un match de Ligue des Champions quidevait opposer le club suisse à l’AJ Auxerre. Ledeal nauséabond portait sur une somme de100.000 FS, soit environ 80.000 euros…lM. M.

“Un arbitreeuropéen auraitpeut-être prisune autre décision.Mais une pousséeest une poussée.Il y avait faute…”

lll manière très détendue avec les gens célè-bres. Je vais vous raconter une anecdote. Au len-demain des Jeux Olympiques, Usain Bolt avaitdélaissé la Jamaïque pendant un petit tempsafin de pouvoir se ressourcer tranquillement. Lehasard veut que lorsqu’il est rentré, nous étionsassis dans le même avion, en business class.J’étais en train de terminer un rapport de la Fifasur mon ordinateur. Il m’a reconnu et est venume taper sur l’épaule. Nous avons discuté d’unmatch de foot de la Jamaïque et ensuite il est re-tourné à sa place. La personne assise à côté demoi n’a rien compris. C’était Usain Bolt. Et ilvient comme ça discuter avec vous ? Oui etalors ? Cela se passe comme ça en Jamaïque. Onne fait pas tout un foin autour d’un personnagecélèbre. Lorsqu’Usain Bolt va manger un boutdans une grande surface, personne ne l’apostro-phe. Chris Brown est venu récemment donner unconcert, mais personne ne l’a ennuyé dans larue. Il y a beaucoup de respect, mais sans plus.Avec Bob Marley, il n’en allait pas autrement. Ilest une source d’inspiration, mais nous ne l’adu-lons pas. S’il vivait encore, il irait dans les bars etles restaurants comme tout le monde. Les Jamaï-cains n’idolâtrent personne. C’est un pays oùl’on craint Dieu, même s’il y a tant de meurtres.Qu’il faut toutefois situer principalement dans lasphère privée.”

“JE SUIS JURÉ DANS LE PROCÈS DE DOPAGEPARCE QUE JE SUIS UN HOMME INTÈGRE”Vous, dans quelle mesure êtes-vous célèbreen Jamaïque ?“Je suis un gars normal. J’ai été le premier arbi-tre jamaïcain à officier lors d’une Coupe duMonde et l’on y accorde toujours une certaineimportance. Je suis un vieux de la vieille. Je suisquelqu’un de cool et je peux m’entendre avectout le monde.”

Votre fille, la petite-fille aînée de Bob Mar-ley, est également célèbre en Jamaïque,comme actrice, réalisatrice et activiste.“Donisha est une fille adorable. Elle ne se prendpas au sérieux et essaie toujours d’aider lesautres au maximum. Je dis toujours que je suisun social-démocrate. Comme Jésus Christ, qui atoujours côtoyé les pauvres et cherché à leur pro-curer une existence meilleure. J’essaie d’aider unmaximum et Donisha est comme ça aussi. Lors-que je lui demande combien d’argent elle a, elleme répond : papa, je n’ai pas d’argent. Mais ellese rend bien en Inde, en Afrique ou au Canadapour lutter contre les ingérences de territoire oupour les droits des rastafaris. Elle s’est plongéedans la culture rasta et représente cette branchede sa famille. J’ai six enfants et deux beaux-en-fants. Quatre fils et quatre filles. Ils font tous cequ’ils veulent, je ne les pousse dans aucune di-rection. Personne ne s’est d’ailleurs dirigé vers lefootball. Un fait partie du groupe Biggz General,l’autre est cascadeur.”

Vous faites aussi partie du jury qui va devoirstatuer sur les récentes affaires de dopageet notamment celle qui touche le sprinterAsafa Powell. Comment vous êtes-vous re-trouvé là ?“Peut-être parce qu’ils me considèrent commeun homme intègre. Je ne suis pas familier dumonde de l’athlétisme mais cette affaire en estune de justice classique. Les débats reprendront

au mois de janvier. Ils ont été reportés suite audécès de Nelson Mandela.”

DERNIER AVEU DANS LES EMBOUTEILLAGESDE KINGSTON

Soudainement, Peter Prendergast se lève. Ilest grand temps pour lui d’aller chercherdeux de ses filles à l’école. Il me demande sij’ai déjà déjeuné et me propose de l’accompa-gner. L’école est située un peu plus loin dansla même rue. Les filles montent dans la voitu-re, toutes mignonnes dans leur uniforme ettout excitées car elles ramènent un bon bulle-tin pour la Noël. “C’est lameilleure école deKingston. Mes quatre filles y sont toutes allées,même Donisha, la rebelle”, glisse le père, paspeu fier.

Nous nous arrêtons en vitesse dans unegrande surface pour prendre un en-cas. Entre-temps, Prendy a déjà été reconnu à deux repri-ses. Il n’a plus la possibilité de me ramener. Jedois donc le suivre à travers Kingston. L’unedes filles a cours de danse, l’autre doit se ren-dre chez sa mère, dans un quartier de la ban-lieue, au pied des montagnes. L’arbitre doitencore aller chercher un long pantalon à lamaison et en profite pour me présenter, furti-vement, à Madame Prendergast III. Suivra aus-si une visite éclair au 56 Hope Road, au muséeBob Marley.

Sur le chemin, nous butons sur un contrôlede police. Lorsque l’agent feuillette les papiersdu véhicule, il affiche un regard étonné. “Foot-ball”, dit-il en faisant une grimace. Peter Pren-dergast reçoit ses papiers et peut continuer saroute. “Je n’en abuse pas, mais dès qu’ils me re-connaissent, le contrôle est généralement termi-né”, raconte-t-il, en s’excusant.

Le trajet durera environ deux heures etdans le trafic dense, Peter Prendergast medonne des explications sur Kingston et sur lavie en Jamaïque en général. Tout d’un coup, ilse remet à évoquer le but de Marc Wilmots.“Vous ne trouvez pas cela étrange queMarc nesoit pas venu protester ?” demande-t-il. “Des ar-bitres belgesm’ont dit qu’il aurait toujours faitcela en temps normal. Vous savez, ce n’était peut-être qu’une petite poussée. Mais une poussée estune poussée. J’en ai également discuté avec Pier-luigi Colina. Je sais que le football en Europe estplus costaud que chez nous, qu’ils ont plus l’habi-tude des contacts physiques. Un arbitre européenaurait peut-être pris une autre décision. Mais lapoussée y était...” conclut-il.l

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chez

PORTRAIT

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REPORTAGE BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

À LA DÉCOUVERTEDU NÉO­DIABLEDIVOCK ORIGI

“Je mérite ma sélection chezles Diables.” Quand DivockOrigi avait prononcé cesmots le week­end dernieravant l’annonce de la liste deWilmots, personne ne l’avaitvraiment pris au sérieux.Depuis, tout a changé :l’attaquant de Lille iraau Mondial. Mais qui estce joueur de 19 ansque la Belgique va très viteapprendre à aimer ?“Divock a tout”, résume GertVerheyen, qui l’a coachéchez les moins de 19 ans

PAR BENOÎT DELHAUTEUR

Le grand public ne connaît pas Divock Origi.Seuls les suiveurs du football français le con-naissent vraiment… tout comme les entraî-neurs de la Fédération belge. Gert Verheyen,qui était au Mondial 12 ans avec Origi, l’a sou-vent coaché chez les moins de 19 ans.

“Divock a tout”, s’enthousiasme l’ancien Bru-geois. “Il est fort techniquement et peut éliminerun homme avec un bon dribble. Il est explosif ettrès rapide, aussi sur départ arrêté. Quand il est

en sprint, il est même encore capable de réaccélé-rer.”

Le joueur lui-même voit deux autres atoutsà son arc : “C’est vrai que j’ai de la vitesse, de latechnique et la capacité de gagner des un contreun. Mais je peux également marquer des buts etje suis polyvalent : je peux jouer aussi bien enpointe que sur un flanc, comme à Lille. Franche-ment, je n’ai pas de préférence. En équipe natio-nale de jeunes, j’ai souvent joué en pointe et j’aiinscrit beaucoup de buts. Je sais que j’ai le profilpour évoluer en tant que numéro 9 dans le futur.”

“EN JEUNES À GENK, ON ME COMPARAITSOUVENT À BENTEKE”

C’est visiblement aussi l’avis de Marc Wil-mots, qui l’a repris suite à la blessure de Ben-teke. “Durant mes classes de jeunes à Genk(NdlR : qu’il a quitté pour Lille à l’âge de 15ans), onme comparait déjà souvent à Benteke. Jeregarde d’ailleurs souvent ses matches, comme

ceux de Lukaku. En fait, j’essaie de prendre toutce que je peux chez tous les grands attaquants.”

Divock Origi, plus souvent comparé à Pa-trick Kluivert, a soif d’apprendre. Et il est évi-dent que son passage en équipe nationale Ava accélérer son évolution. “J’ai encore des cho-ses à travailler, commemon jeu de tête. Je doiségalement mieux utiliser mon corps. Je dois pou-voir profiter demon physique ! Mais j’ai déjàbeaucoup gagné en puissance ces dernierstemps. Je dois aussi gagner en régularité, commetout jeune joueur. La prochaine étape pourmoi,c’est de devenir un joueur important pour Lille.”

Gert Verheyen ne doute pas qu’il y parvien-dra. “Divock est habile des deux pieds et s’il n’apas encore la puissance de Lukaku ou de Bente-ke, il va très bien dans la profondeur. Il a toutesles qualités requises et en plus, il a unementalitéexemplaire. On a joué certains matches en U19devant dix personnes. Et bien il se donnait com-me s’il jouait devant 20.000 spectateurs...” l

xDivock Origi a réaliséune très bonne deuxièmepartie de saison avec Lille.Où il joue tantôt en pointe,tantôt sur un flanc. (AFP)

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PORTRAIT

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Chaque semaine, nousvous proposons de vous

plonger dans lesMondiaux disputés par la

Belgique entre 1982et 2002, en publiant desextraits du livre Diables

d’hommes. L’épopéebelge en Coupe du

Monde, de XavierThirion, d’Olivier

Beaujean et de FrédéricRenson (éditions

Mardaga, février 2014).Aujourd’hui, retour sur le

Mondial américain avecles témoignages

de Philippe Albert etde Michel Preud’homme

En traversant l’Atlantique, Philippe Albert nesavait pas encore que cette World Cup allaitconstituer un tournant dans sa carrière.“Avec le recul, je peux dire qu’elle a non seule-

ment changéma carrièremais aussi ma vie. J’avais toutgagné avec Anderlecht les deux dernières saisons avec,en bonus, deux titres de Joueur Pro de l’Année. Les USAallaientme permettre de passer un cap. Kevin Keegan,l’entraîneur de Newcastle, était sur place en tant queconsultant pour la BBC. Et il a justement vu nos rencon-tres face à la Hollande et à l’Allemagne. J’y ai, à chaquefois, marqué un but. Deuxmois plus tard, je signais àNewcastle. J’y ai passé les cinq plus belles années demavie. Ma façon de voir les choses a changé suite à cette ex-périence.”

“CET ENFOIRÉ D’ARBITRE N’A PAS BRONCHÉ”Le franc-parler de Philippe Albert, par contre, n’a

pas changé et lui vaut, aujourd’hui, d’être sollicitécomme consultant à la RTBF. La polémique autourde l’élimination face à l’Allemagne en huitième definale nourrit encore tous ses regrets. “Avec un autre

arbitre, je suis sûr qu’on les sortait ! Cemonsieur Röthlis-berger, c’est un scandale. De lamalhonnêteté. D’ailleurs,il a été suspendu pour corruption quelquesmois après letournoi. La règle de la carte rouge pour un tacle par der-rière venait d’entrer en vigueur. Et cet enfoiré d’arbitren’a pas bronché quand JosipWeber a été fauché de lasorte à 4mètres du but. Il y avait un penalty flagrantavec exclusion à la clef. Je suis certain qu’à 11 contre 10,on sortait l’Allemagne. À la fin dumatch, si Michel Sa-blon et quatre demes équipiers nem’avaient pas retenu,je serais allé régler son compte à cet arbitre suisse. Troisminutes avant, de l’extérieur du pied droit, je mettaismon plus beau but sous la vareuse des Diables Rougesaprès un double une-deux. Hélas! il ne servirait à rien…”

Ce tournoi, le compagnon de chambrée de MarcWilmots (“on était inséparable”) l’avait débuté en tri-bune face au Maroc. Il était suspendu suite à son ex-clusion face à la Tchécoslovaquie lors du derniermatch des qualifications. De retour au sein de l’arriè-re-garde belge face aux Pays-Bas, il allait marquer lematch de son empreinte avec l’unique but ouvrantles portes du second tour aux Diables Rouges. “Suiteà un corner deMarc Degryse et une déviation de GeorgesGrün, il a fallu un peu de chance pour que le ballon arri-ve dansmes pieds et que JanWouters, le défenseur hol-landais, se troue en ratant son dégagement au poteau.Pourmoi, ce but, c’était comme une délivrance. J’avaisété gravement blessé quelquesmois auparavant lorsd’unmatch face au FC Bruges et j’étais incertain pour lesUSA.”

x Ce but d’Albert face aux Pays-Bas aurait dû valoir de l’or… (REPORTERS)

“BIEN QUE MEILLEUR GARDIENDU TOURNOI, J’ÉTAIS FRUSTRÉ”Il y a 20 ans, Michel Preud’homme était sacrémeilleur joueur de la planète à son poste

Seul gardien de but à avoir reçu deux Souliers d’Or en Belgique, MichelPreud’homme allait connaître la consécration sur la planète foot en 1994.Elle sera double même, avec le prix Oleg Yachine récompensant lemeilleur keeper de laWorld Cup et le titre deGardien de l’Année ! “Sur leplan individuel, je les mets sur le même pied d’égalité quemes Souliers d’Or.C’est évidemment très valorisant, mais un prix individuel ne remplacera ja-mais la liesse qui fait suite à une victoire collective.”L’ex-rempart du FC Malines, vainqueur de la Coupe des Coupes en 1988, areçu ces deux trophées sur la pelouse du Benfica Lisbonne où il a atterriaprès une Coupe du Monde quasi parfaite aux USA. Le match référencede Michel Preud’homme reste cette victoire face aux Pays-Bas. “J’ai euune dizaine d’arrêts délicats à réaliser contre la Hollande. Les plus mar-quants resteront le ballon de Denis Bergkamp que je vais déloger de la lucar-ne, et ma déviation sur la barre transversale du tir détourné d’Overmars,dans les arrêts de jeu. J’ai peut-être fait la différence sur ce match-là auxyeux du jury désignant le meilleur gardien de la Coupe duMonde. Mais on nele devient pas sur une seule rencontre. Je pense avoir également livré debonsmatches face auMaroc et à l’Allemagne. J’ai aussi eu du boulot face àl’Arabie, quand onmettait tout devant pour essayer de revenir au score. Cet-te défaite face aux Arabes reste difficile à digérer. On n’aurait pas dû affron-ter l’Allemagne si rapidement dans le tournoi.”Michel Preud’homme pourrait se consoler avec ce prix Oleg Yachined’autant plus remarquable que le Brésilien Taffarel et l’Italien Pagliucaavaient eu trois matches en plus pour briller jusqu’en finale. “Mais je res-sentais avant tout la frustration de ne pas avoir battu l’Arabie. Finalement,mes deux Coupes duMondem’auront laissé le sentiment qu’il y avait moyend’aller plus loin.” l

x Philippe Albertet Michel Preud’homme,les deux héros du match

victorieux contre nosvoisins néerlandais,

prennent la pose.(REPORTERS)

12 ans qu’on l’attendait, les Diables rouges se sont qualifi és

pour une 12 ème Coupe du Monde !

1982- 20026 Coupes du Monde en 20 ans : des souvenirs de tous les Diables…

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Un livre de :Olivier Beaujean Frédéric Renson Xavier ThirionEditeur : MARDAGA

WO

RLD

CUP

1994

“CE MONDIALACHANGÉ MA VIE”

DES DIABLES DÉSHYDRATÉS : PLUS DE 50° !Ce Belgique - Pays-Bas s’est disputé dans

une chaleur torride à Orlando. “Nous avonsjoué àmidi par plus de 50°c et énormémentd’humidité. Nous étions bien préparés grâce, no-tamment, à un stage en altitude à Font-Romeu.Mais cematch amarqué les organismes. Loren-zo Staelens et Franky Van der Est, qui étaient lesplus forts physiquement, ont chacun perdu plusde 6 kilos durant la rencontre. Dans le vestiaire,on a dû les allonger sur les tables et les réhydra-ter par baxter ! Demon côté, ça allait même sij’avais perdu 4 kilos au cours de ce qui aura étéun véritable derby. Nous étions forts collective-ment, notre entrejeu s’était montré très costaud.Nous nous étions procuré pasmal d’occasionsmême si Michel Preud’homme nous avait sortitrois ou quatre ballons très chauds. Il allaitd’ailleurs être désignémeilleur gardien du tour-noi.”

Les soirs de match étaient consacrés à ladétente, les joueurs retrouvaient femmes etamis. “Notamment Fabrice Silvagni et Roch Ge-rard qui avaient fait le déplacement comme sup-porters. On était en Coupe duMonde, mais onpouvait décompresser. Paul Van Himst, notre en-traîneur, pouvait semontrer cool, mais il savaitaussi être très rigoureux. J’ai eu quelques prisesde tête avec lui, notamment pendant le stage àFont-Romeu. À table, il m’avait adressé une re-marque devant tout le groupe juste après unmatch amical où je nem’étais pas laissé faire fa-ce à des Français quimettaient le pied… Fran-chement, même si cet arbitre a tout gâché, cetteCoupe duMonde aux USA reste inoubliable.C’est monmeilleur souvenir en équipe nationale.Comment oublier l’accueil dans les stades, leshôtels ? Tout est grand là-bas. Il faut y aller pourle voir. Et puis, avecmes deux goals, j’y ai termi-némeilleur buteur de notre équipe. Ce qui n’estpasmal pour un défenseur.”l

SOUVENIRS ENDIABLÉS BELGACOM, SPONSOR DES DIABLES DEPUIS 20 ANS

10 I I la dernière heure - les sports la dernière heure - les sports I I 11

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x Ce but d’Albert face aux Pays-Bas aurait dû valoir de l’or… (REPORTERS)

“BIEN QUE MEILLEUR GARDIENDU TOURNOI, J’ÉTAIS FRUSTRÉ”Il y a 20 ans, Michel Preud’homme était sacrémeilleur joueur de la planète à son poste

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Courtois : vers un

premier titre

en Liga ?

Barcelone Atlético Madrid

Samedi 17 mai 2014 dès 17h30

À suivre ce soir en exclusivité sur Belgacom 11+ Le Real n’est plus. Le duel entre Courtois et Messi, qui avait tourné à l’avantage du belge en UEFA Champions League, va se produire à nouveau. L’attaquant prendra-t-il sa revanche face au gardien ? Qui va poser la coupe sur son étagère ? Pour ne pas rater ce match au sommet, abonnez-vous maintenant à Belgacom 11+ pour € 9,95/mois.

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