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ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée • Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org SUBVENTIONS DE RECHERCHE ROCARE 2007 RAPPORT DE RECHERCHE ENS de Nouakchott Recherche financée par le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education Avec le soutien du projet Centre d’excellence Régional UEMOA Et le Ministère des Affaires étrangères des Pays Bas Parrain du projet : Dr. Abdallahi ould Mohamed VALL Chercheurs : Sidi Mohamed Ould Abdel Khader Fatimetou Mint Soueidat Lemrabott Ould Mohameden Aicha mint Ivoukou Brahim ould Alioune PAYS : MAURITANIE Janvier 2008 LA FORMATION SCIENTIFIQUE DES FILLES DANS L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN MAURITANIE : LE CAS DE L’ENS

SUBVENTIONS DE RECHERCHE ROCARE 2007 …rocare.org/grants/2007/Filles_enseignement superieur.pdf · • Aicha mint Ivoukou • Brahim ould Alioune PAYS : MAURITANIE ... d’efforts

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ROCARE / ERNWACA • Tel: (223) 221 16 12, Fax: (223) 221 21 15 • BP E 1854, Bamako, MALI Bénin • Burkina Faso • Cameroun • Côte d’Ivoire • Gambia • Ghana • Guinée •

Mali • Mauritanie • Nigeria • Niger • Sénégal • Sierra Leone • Togo www.rocare.org

SUBVENTIONS DE RECHERCHE ROCARE 2007

RAPPORT DE RECHERCHE

ENS de Nouakchott

Recherche financée par le

Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education Avec le soutien du projet Centre d’excellence Régional UEMOA

Et le Ministère des Affaires étrangères des Pays Bas

Parrain du projet : Dr. Abdallahi ould Mohamed VALL

Chercheurs : • Sidi Mohamed Ould Abdel Khader • Fatimetou Mint Soueidat • Lemrabott Ould Mohameden • Aicha mint Ivoukou • Brahim ould Alioune

PAYS : MAURITANIE

Janvier 2008

LA FORMATION SCIENTIFIQUE DES FILLES DANS

L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR EN MAURITANIE : LE

CAS DE L’ENS

1

Résumé La femme constitue plus de 51% de la population mauritanienne, c’est pourquoi, il serait vital d’améliorer sa culture scientifique et technologique car, le rôle pédagogique qu’elle occupe au sein de la famille, fait d’elle un facteur déterminant dans le comportement des présentes et futures générations. Ainsi, nos enquêtes ont-elles démontré que les filles étaient généralement moins scolarisées que les garçons, qu’elles choisissent moins souvent que les garçons les filières scientifiques et technologiques, qu’elles y réussissaient assez mal et que leur représentation dans les différents cycles d’enseignement allait en décroissant du primaire au supérieur. Notre étude a permis d’indexer le manque de vulgarisation de la culture scientifique et de la promotion de la science au niveau scolaire et institutionnel, mais aussi et surtout la société traditionnelle qui véhicule des idées préconçues perpétuant une image stéréotypée et dévaluée des femmes présentées comme passives, irresponsables, peu compétentes, cantonnées le plus souvent à des activités domestiques. Elle préconise que l’amélioration de la formation scientifique des filles à l’ENS repose sur les impératifs suivants : faciliter le recrutement des filles pour la carrière d’enseignant et surtout veiller sur leur choix d’affectation prioritaire de manière à ne pas déranger son cadre familial, fournir aux femmes scientifiques un environnement social leur permettant de concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle, faire accéder les femmes scientifiques aux postes de décision, encourager les femmes chercheurs, enseignantes à jouer un rôle de relais auprès des populations féminines des zones rurales.

Mots clés : ENS, enseignante, enseignement supérieur, formation scientifique, femme, réussite, déperdition, Mauritanie, Université.

2

Remerciements

Les informations sur la formation scientifique des filles dans l’enseignement supérieur en Mauritanie sont assez rares et très dispersées. Les archives consultées au niveau des services de la scolarité de l’Université de Nouakchott et de l’ENS ont demandé beaucoup d’efforts pour leurs extraire la sève nécessaire pour la réalisation de cette étude. Ce travail assez modeste , n’a pu pourtant se réaliser sans le concours de tout un ensemble d’acteurs de l’Education national en Mauritanie que nous tenons de remercier vivement. Dr. Abdallahi ould Mohamed Vall, a assuré avec toute la rigueur scientifique, la direction de cette recherche ; qu’il trouve ici l’expression de notre profonde gratitude. Nous tenons ensuite à remercier vivement Dr. Mohamed Ould Amar , Directeur de l’ENS de Nouakchott pour l’intérêt et le suivi constant qu’il a manifesté à l’égard de cette recherche. Aussi, Mr Isselkou ould Mouhamedou, Directeur de l’IPN, a accordé toute l’importance nécessaire pour l’aboutissement de cette étude, qu’il trouve ici nos sincères remerciements. Que Mr. Mohamed Lemine Kettab, Coordinateur national de ROCARE Mauritanie, trouve ici l’expression de notre profonde gratitude pour les conseils, recommandations , qu’il n’a cessé de nous fournir tout au long de cette recherche. A travers lui, nous exprimons toute notre reconnaissance pour le RECORE régional qui accordé les fonds nécessaires pour cette étude. A un moment ou à un autre , les conseils des professeurs Bilal ould Hamza, Hamid ould Mein et Mouhamedou ould Bellal nous ont été d’une grande utilité pour leur pertinence. A cet égard nous leurs exprimons nos remerciements sincères.

3

Liste des abréviations et acronymes

Abréviation ou

acronyme

Signification

Bac LMA Baccalauréat Lettres Modernes Arabes

Bac LMB Baccalauréat Lettres Modernes Bilingues

Bac C Baccalauréat Mathématique

Bac DA ou (SNA) Baccalauréat Sciences Naturelles Arabes

Bac DB ou (SNB) Baccalauréat Sciences Naturelles Bilingues

Bac LO Baccalauréat Lettres originelles

BINOR Bureau d’étude mauritanien

CNF Commission National Française pour l’UNESCO

CRI Centre de la recherche Informatique de l’Université

DEC Direction des Examens et Concours

DEF

Direction de l’enseignement fondamental

DES Direction de l’enseignement secondaire

ENS Ecole Normale Supérieure

FLSH Faculté des lettres et sciences humaines

FST Faculté des Sciences et Techniques

FSJE Faculté des Sciences juridiques et économiques

IGEN l’Inspection Général de l’Education National

IPN l’Institut Pédagogique National

ISERI Institut supérieur des études religieuses et islamiques

MEN Ministère de l’Education National

ONS Office national des Statistiques en Mauritanie

SI Service de l’Informatique du MEN,

UNESCO Onusienne pour l’Education, la Science et la Culture

4

SOMMAIRE

Page Résumé et mots clés…………………………………………………………………………………….1. Remerciements………………………………………………………………………………………… 2 Liste des abréviations et acronymes……………………………………………………………… …3 1. Introduction…………………………………………………………………………. ……..5 1.1. Le contexte géographique, socio-économique et socio-culturel de la Mauritanie............. 5

1.2. Le système éducatif mauritanien et la formation scientifique…………………………… ..5

1.3. La problématique de l’éducation des filles………………………………………………..7 2. Méthodologie ……………………………………………………………………………...10 3. Résultats et discussion……………………………………………………………. ……...12 3.1. La scolarisation des filles au niveau fondamental et secondaire en Mauritanie ………...12 3.1.1. Des disparités entre les sexes…………………………………………………………..12 3.1.2. La représentation des filles suivant les filières…………………………… ………...13 3.1.3. La place de la fille dans la réussite au baccalauréat……………..…………………….15 3.1.3.1. Filières littéraires…………………………………………………………………….15 3.1.3.2. Filières scientifiques…………………………………………………………………16 3.1.4. La représentation féminine dans les institutions d’encadrement au MEN……………20 3.1.5. Conclusion …………………………………………………………………………….21 3.2. La formation des filles à l’Université de Nouakchott…………………………………..22 3.2.1. La place des filles dans les Facultés de l’Université de Nouakchott…………………..22 3.2.1.1. Les Facultés des Sciences Humaines (FSH), Juridique et Economique (FSJE).. …...22 3.2.1.2. La Faculté des Sciences et Techniques (FST)……………………………………….23 3.2.2. La place de la femme dans les diplômés chômeurs…………………………………...24 3.2.3. Conclusion……………………………………………………………………………..26 3.3. La formation scientifique des filles à l’ENS……………………………………………. 27 3.3.1. Concours et conditions d’accès à l’ENS……………………………………………….27 3.3.1.1. La question du genre au niveau des candidatures au concours d’entrée à l’ENS…....27 3.3.1.2. Les admis au concours d’entrée à l’ENS……………………………………….. …..28 3.3.2. La nature de la formation scientifique à l’ENS………………………………….. ……30 3.3.3. Les sortants de l’ENS…………………………………………………………………..34 3.3.3. La question du genre dans le personnel d’encadrement………………………………..34 3.3.4. Les contraintes de la formation scientifique des filles à l’ENS………………………..36 3.3.4.1. Les résultats de l’enquête par questionnaires………………………………………...36 3.3.4.2. Les résultats de l’enquête par Focus group……...…………………………………..38 3.3.5. Conclusion sur la formation à l’ENS…………………………………………………..43 3.4. Quelles stratégie pour promouvoir la formation scientifique des filles à l’ENS………44

3.4.1. Au plan socioculturel………………………………………………………………….45

3.4.2. Sur le plan scolaire………………………………………………………………… …46 3. 4.3. Au plan institutionnel………………………………………………………………...49 4. Conclusion générale ………………………………………………………………….. …. 50 Bibliographie………………………………………………………………………………….53Annexes……………………………………………………………………………………….55

5

1. Introduction

1.1. Le contexte géographique, socio-économique et socioculturel de la Mauritanie La Mauritanie est de tous les pays sahélo sahariens le plus occidental, celui où le désert vient à la rencontre de l’océan au point parfois de s’y noyer, où le Sahel côtoie le Sahara, et où s’effectue le brassage des cultures arabo-berbères et négro-africaines.

Avec ses 1.030.700 km2, évoluant entre les latitudes 27° et 15° Nord et les longitudes 5° et 19° Ouest, la Mauritanie recouvre un très vaste territoire dont la population, ne dépassant guère les 2,5 millions, est très inégalement répartie géographiquement.

C’est un pays multiethnique, où tous les citoyens, musulmans, montrent une uniformité en matière de foi religieuse, avec parfois quelques variations dans la pratique de l’islam selon l’ethnie, la caste ou l’origine géographique et suivant l’effet du socle culturel d’origine de la population locale.

Comme dans presque tous les pays en voie de développement, le système colonial a voulu façonner les sociétés colonisées à ses règles, de nouveaux codes qui dérangent les normes traditionnelles, et par suite certains éléments du milieu et de la tradition ancestrale ont rarement été pris en compte dans la construction nationale.

La société mauritanienne se trouve aujourd’hui en mutation, avec les bouleversements des structures traditionnelles et la perte des repères socioculturels habituels, liés à un exode rural massif et à une sédentarisation rapide, consécutifs à la dégradation du milieu naturel suite à la dernière péjoration climatique.

Aussi, et malgré la volonté politique et la constitution largement inspirée de la déclaration universelle des droits de l’homme, beaucoup de choses restent-elles à faire pour que les valeurs démocratiques soient ancrées dans les mentalités et intégrées dans la vie des citoyens.

Les familles et tous les acteurs dans la communauté se trouvent parfois désemparés devant les comportements des enfants et des adolescents avec l’apparition éventuelle de troubles psychiques et fondent beaucoup d’espoir sur l’institution scolaire.

1.2.Le système éducatif mauritanien et la formation scientifique

L'éducation constitue un droit fondamental de l'homme, indispensable au développement de l'individu et de la société et nécessaire à leur bien-être. Dès lors, tous les enfants méritent une éducation de qualité, suivant une démarche axée sur les droits fondamentaux et enracinée dans le concept de l’égalité des sexes. Jamais l’éducation n’a été aussi présente dans les préoccupations mondiales comme elle l’a été depuis les dernières décennies. Aussi, les conférences internationales sur l’éducation se sont-elles succédées à un rythme soutenu (Conférence mondiale sur l’éducation pour tous à Jomtien en 1990, Conférence mondiale sur la science à Budapest en 1999, Forum mondial de Dakar en 2000 et plus spécifiquement la Conférence Internationale d’Experts sur l’Enseignement des Sciences, des Techniques et des Mathématiques au service du Développement Humain, à Goa en 2001). « La priorité la plus urgente est d’assurer l’accès des filles et des femmes à l’éducation, d’en améliorer la qualité et d’éliminer les obstacles à leur participation active. Tous les stéréotypes sexistes doivent être éliminés1 »

1 UNESCO,1999

6

En Mauritanie, les autorités sont conscientes au plus haut niveau que l’éducation et la formation ont un rôle clé dans la stimulation d’un développement endogène, durable. C’est à ce titre qu’elles ont décrété comme priorité politique de premier ordre la propagation du savoir en général et la maîtrise des Sciences et des Techniques, en particulier. Le système éducatif mauritanien se trouve aujourd’hui confronté à plusieurs problèmes qui limitent sérieusement ses performances ou sa pertinence. L’inadaptation des contenus et des activités éducatives aux besoins socioculturels, économiques et scientifiques du pays en constitue un ; c’est pourquoi, les modalités envisagées pour une transformation qualitative du système éducatif n’ont pas pu, jusqu’ici, donner des résultats satisfaisants.

Sous l’influence conjuguée de l’urbanisation, des modèles de comportements véhiculés par des moyens d’information extravertis et d’un système éducatif peu adapté, la société mauritanienne subit une accélération du processus de destruction de son ipséité qui tend à vider de leur signification les valeurs du terroir.

Il s’agit alors, à la lumière du contexte international, africain et mauritanien, de contribuer à la formation d’un nouveau type d’Homme, attaché au développement de son milieu, à la citoyenneté et portant en lui, à la fois un légitime sentiment national, mais aussi un esprit de solidarité entre les hommes et les peuples.

Dans un monde qui change si vite, sous la pression de la course effrénée des progrès scientifiques et technologiques et l’avènement de la révolution informatique et des multimédias, l’importance et le besoin de développer un enseignement et une mentalité plus scientifiques, constituent, aux yeux de tous les acteurs de l’éducation, un impératif stratégique dans la lutte contre la maladie et le sous-développement. Le renforcement de l’enseignement scientifique constitue alors un axe majeur des interventions prévues pour promouvoir l’apprentissage des Sciences et des techniques au niveau du système éducatif mauritanien. Aujourd’hui, les pays en voie de développement, soucieux de rattraper leur retard technologique, s’attèlent, souvent avec un appui extérieur, à rehausser l’efficacité mais surtout l’efficience et l’équité de leurs systèmes éducatifs respectifs. C’est dans ce contexte qu’il faut aussi placer l’importance de l’étude en cours, en collaboration avec ROCARE.

1.3. La problématique de l’éducation des filles Selon les données statistiques de l’Office National des Statistiques (ONS 2001), la femme constitue plus de 51% de la population mauritanienne, d’où l’intérêt pressant d’apporter une éducation efficace à cette frange majoritaire de la population et son implication dans les politiques de développement. Cependant, les distinctions sociales entre les garçons et les filles, les hommes et les femmes, qui sont issues de constructions sociales restent aujourd’hui préoccupantes dans le système éducatif mauritanien. Ces distinctions se reflètent dans les rôles qui incombent aux filles et aux garçons dans la société et dans la place que les uns et les autres occupent au sein de celle-ci. L’UNESCO, qui s’occupe de l’Education, la science et la culture accorde une attention toute particulière à l’égalité d’accès des jeunes filles et femmes à l’enseignement et à la formation scientifiques, techniques et professionnels. Dans son programme d’action pour l’égalité des sexes,cette institution onusienne s’engage à encourager l’égalité d’accès au savoir dans tous les domaines, notamment scientifiques et technologiques2. 2 UNESCO,1999

7

En effet, les politiques visant à un accroissement de la scolarisation et une éducation de meilleure qualité ont montré leur importance quant à l’amélioration des conditions socio-économiques de la femme et le développement économique en général, et sur l’offre d’un emploi mieux rémunéré qui favorise la croissance économique à l’échelle nationale. L’amélioration de la scolarisation des filles peut aussi avoir un impact sur le succès des programmes visant la lutte contre la pauvreté et le développement équitable et durable, et contribue à changer les attitudes. Cependant, l’analyse de la scolarisation des filles en Mauritanie révèle une chute très préoccupante des effectifs des filles entre le cycle primaire et le cycle secondaire ; alors que le taux brut de scolarisation des filles dans l'enseignement du premier degré est de l'ordre de 83,5 %, il n'est que de 14 % au niveau de l'enseignement secondaire3. Les principales études sur les contraintes à la scolarisation des filles en Mauritanie montrent que les filles ont de grandes difficultés à : (i) poursuivre leurs études, (ii) se maintenir dans le système éducatif et (iii) réussir aux examens de fin de cycle, pour des raisons multiples, interactives et s’expliquant par le contexte socio-économique et socioculturel. Aucune étude spécifique n’a touché l’enseignement supérieur en Mauritanie, où l’éducation des filles reste sujette à beaucoup de contraintes. Le premier objectif de cette étude sera de faire un état des lieux de l’éducation des filles dans l’enseignement supérieur en se focalisant sur le cas de l’ENS. Créée en 1970 par le décret 70-261 du 25/09/1970, l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de Nouakchott est le plus ancien établissement d’enseignement supérieur en Mauritanie ; elle a pour mission d’assurer la couverture des besoins du Ministère de l’Enseignement fondamental et Secondaire en matière de formation de formateurs, notamment les professeurs du second degré et les inspecteurs de l’enseignement fondamental et secondaire. L’expérience continue de prouver un peu partout que, à capacités égales « beaucoup de filles au moment du choix décisif, se détournent des sciences, pour un ensemble de motivations conscientes ou inconscientes qu’il n’est sans doute pas inutile de déterminer4 ». Le second objectif de cette étude serait alors d’identifier les contraintes de la formation scientifique des filles dans l’enseignement supérieur en Mauritanie, en particulier à l’ENS. En effet dans un mode de vie de plus en plus façonné par la science et la technologie, la culture technologique est une exigence universelle… » Il est vital d’améliorer la culture technologique des jeunes filles et des femmes,dont le rôle pédagogique unique qu’elles occupent au sein de la famille, qui fait d’elles un facteur déterminant dans le comportement des présentes et futures générations »5. Aujourd’hui, la participation des ressources humaines dans le développement du pays, n’est plus à démontrer, vu leur proximité des populations et leur dispersion géographique dans les différentes institutions scolaires du pays. Une formation scientifique de qualité pour les filles, libérée des diverses contraintes, constituera un gage de réussite dans la bataille contre la maladie et la pauvreté.

3 BANQUE MONDIALE/UNICEF/World Vision, 2000 4 CNF pour l’UNESCO,1995. 5 Federico Mayor

8

Un troisième objectif permettra de dégager les grandes lignes d’une stratégie d’action pour l’amélioration de la présence des filles dans l’enseignement scientifique et la formation professionnelle à l’ENS de Nouakchott.

2. Méthodologie Notre méthodologie est axée sur deux approches : � Une étude quantitative fondée sur une recherche statistique et bibliographique au cours de laquelle une enquête de terrain est menée dans différentes institutions du département de l’Education à savoir :

� Direction de l’enseignement fondamental (DEF) � Direction de l’enseignement secondaire (DES), � Direction des Examens et Concours (DEC), � l’Institut Pédagogique National (IPN), � l’Inspection Général de l’Education National (IGEN), � le Service de l’Informatique (SI) du MEN, � le Centre de la recherche Informatique (CRI) de l’Université de Nouakchott � les services de scolarités des différentes Facultés de cette Université ; � le service de la scolarité à l’ENS ; � une recherche Internet, sur l’éducation des filles en Mauritanie, et ailleurs dans le monde pour un but comparatif.

Toutes ces investigations nous permettent de collecter les différentes données concernant le taux de scolarisation des filles par rapport au garçons et son évolution au cours des années étudiées dans les différents niveaux de l’enseignement, les effectifs des filles et leur évolution, la réussite et l’échec des filles à la fin de chaque degré de l’enseignement, la place de la fille dans le produit de l’enseignement, et de la femme dans la formation supérieure. L’absence de fichiers structurés dans les archives de certains établissements a obligé l’équipe de recherche à travailler avec les techniciens de ces établissements pour mettre à jours les données statistiques, à les inciter à discriminer leurs statistiques selon une optique qui prend en compte la question du genre, et à faire parler des archives longtemps délaissées aux oubliettes. Toutes les données statistiques recueillies ont été analysées et comparées et ont constitué le corps de cette première phase quantitative de l’étude. � Une étude qualitative fondée sur deux sortes d’outils : � Une étude de cas effectuée au niveau de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) de

Nouakchott. Cette étude a été menée à l’aide de trois sortes d’instruments6 qui seront exposés en annexes 1, 2 et 3, et qui sont destinés aux filles formées à l’ENS, aux formateurs ainsi qu’au personnel d’encadrement de cet établissement. Dans le cadre de cette étude, et comme pour toute étude qualitative, les pourcentages n’ont pas une signification statistique, mais ils ont le mérite d’exprimer les tendances au niveau d’un échantillon de la population étudiée. Un échantillon de chaque groupe ciblé a été choisi aléatoirement, à la fois des filles en formation, des formateurs et du personnel d’encadrement de l’ENS. La procédure du choix était de prendre, pour chaque séance, les premiers venant à l’école ; de distribuer ensuite les questionnaires qui servent de support

6 Trois Questionnaires en annexes 1,2 et 3.

9

d’interview aux enquêtés, puis d’organiser par les enquêteurs des séances d’entretien, en éclaircissant les questions et en approfondissant le débat.

� Un focus group permettant de recueillir les perceptions, les attitudes, d’un groupe de femmes de l’ENS, à l’égard de la formation de la fille dans le supérieur en Mauritanie. Parmi ces femmes certaines sont en cours de formation, d’autres sont membres du personnel d’encadrement et de formation, ou ont été formée dans cette école. Pour gérer la séance une fiche d’animation (annexe 4) a été préparée par l’équipe de recherche. Nous avons choisi 12 femmes , dont des scientifiques, des littéraires, des secrétaires, des enseignantes ; au cours de la séance 4 autres filles se sont ajoutées au groupe pour participer à la causerie. Ce focus group, qui est une méthode qualitative appréciée en recherche sociale7, permet alors d’effectuer une analyse des besoins, tester les scénarios d’intervention pour orienter les politiques en matière de stratégies d’amélioration de la formation des filles au supérieur.

Cette approche qualitative permet d’entretenir, à la fois les étudiantes, les formateurs et les autres acteurs au tour des différents problèmes que pose la formation des filles à l’ENS, en particulier la formation scientifique. Lors de nos investigations, il a fallu effectuer de la traduction des questionnaires et des questions et réponses du focus group, de langues nationales au français et inversement, pour faire parler nos cibles avant d’effectuer les synthèses suivant la méthode logiquo-sémantique8. 3. Résultats et discussion Afin d’apprécier les informations recueillies sur la formation professionnelle scientifique des filles à l’ENS, il est essentiel de voir ce qui ce passe dans les cycles antérieurs à l’entrée à cette école, qui prend en charge la formation des étudiants après leur sortie de l’Université.

3.1. La scolarisation des filles au niveau fondamental et secondaire en Mauritanie Nous nous fondons ici sur les données recueillies essentiellement au niveau de la Direction de l’enseignement fondamental et de la Direction de l’Enseignement secondaire et du service des examens.

3.1.1. Des disparités entre les sexes Sous la pression des sécheresses chroniques en Mauritanie, d’un exode rural massif vers les grandes villes, La sédentarisation anarchique des populations nomades (qui représentaient 12% de la population en 1988, contre 73% en 1965) a certes facilité la scolarisation des enfants, mais la relative baisse marquée des disparités au fondamental correspond surtout à la mise en oeuvre d’une politique publique qui a fait de cet enseignement une priorité. L’une des mesures les plus importantes a porté sur l’élargissement du réseau des écoles primaires, notamment dans les zones rurales, permettant ainsi de réduire la distance entre l’école et les habitations. La quantité d’établissements scolaires a plus que doublé entre 1990 et 1998, et au moins 4 000 salles de classe ont été construites ou rénovées. Premier résultat de ces mesures, en 1999, la plupart des enfants scolarisés parcouraient moins de trois kilomètres pour aller à l’école. Parallèlement, le nombre d’enseignants a doublé, conséquence d’un recrutement annuel d’environ 400 maîtres en moyenne entre 1990 et 1998. Les taux bruts d’admission dans le primaire ont augmenté entre 1990 et 1998 de 50 à 84% pour les filles et de 62 à 88% pour les garçons tandis que les taux bruts de scolarisation sont

7 Gisèle SIMARD, 1989 8 MUCHIELLI, R. 1983

10

passés de 41 à 84% pour les filles et de 53 à 88 % pour les garçons au cours de la même période9. Le tableau ci-dessous donne les principaux chiffres caractéristiques des profils de scolarisation des garçons et des filles. A partir de ces données apparaissent des disparités entre sexes au sein du pays. Cela dit, sur l’ensemble, les différenciations entre garçons et filles sont relativement limitées, les garçons ayant des chiffres légèrement plus élevés que ceux des filles.

Tableau 1.

Quelques indicateurs de scolarisation des filles10

Indicateurs /Degré % Fille Garçon Ensemble Fondamental :

- Taux Brut de Scolarisation - Accès 1AF - Accès 6AF - Moyenne redoublement

83.5 90.8 50. 16.5

87.6 94.9 53.1 15.6

86. 93.2 51.2 15.8

1er cycle secondaire: - Transition 6AF-1AS - Accès 1AS - Accès 3AS - Moyenne redoublement

51.3 25.7 17.6 11.5

54.4 28.9 21.7 10.5

53

27.2 19.2 11

1er cycle secondaire: - Transition 3AS-4AS - Accès 4AS - Accès 6AS - Moyenne redoublement

85.8 15.1 12

17.1

97.7 21.2 19.8 16

92

17.7 15.4 16.5

Ainsi, 53 % des garçons accèdent à la dernière classe de l’enseignement fondamental, alors que c’est le cas pour 50 % des filles (il n’y a pas de différences entre garçons et filles dans la rétention au cours de ce cycle). A partir de ce point dans la scolarité, les filles ont des parcours moins bons que les garçons11 se manifestant à la fois par des taux de transition un peu inférieurs à ceux des garçons mais surtout par une rétention moindre en cours de l’enseignement secondaire; ceci vaut pour chacun des deux cycles secondaires (taux de rétention de 69 et 76% pour les filles les garçons en 1er cycle, et de 79 et 93 % en second).

3.1.2. La représentation des filles suivant les filières Au niveau du premier cycle, les effectifs scolaires des filles sont assez comparables à ceux des garçons. En effet, les filles représentent toujours plus de 40%. Les séries A et D du second cycle montrent elles aussi le même rapprochement des taux de présence à l’école entre fille et garçon. Quand à la série LO, la présence de la fille dépasse et d’assez loin celui du garçon qui est moins du tiers des effectifs de cette série en quatrième année secondaire. En revanche, La série C (Mathématique) du second cycle montre, au contraire, une tendance nette au profit des garçons qui dépassent parfois les deux tiers de l’effectif total des élèves. Le tableau 2 ci- dessous reflète la répartition des élèves de l’enseignement secondaire général public selon la série et le sexe de l’année scolaire 2004-2005 .

Tableau 2.

9 UNICEF, 2005 10 Source RESEN 2000 11 OULD BOILIL, 1987

11

Nombre d’élèves de l’enseignement secondaire général publiques selon la série

et le sexe de l’année scolaire 2004-200512

Nbre d’élèves

Cycle/ Série Année d’étude

Garçon (%)

Fille (%)

Total

1AS 9952.00 (54.55)

8293.00 (45.45)

18245

2AS 8125.00 (55.11)

6619.00 (44.89)

14744

1er cycle

3AS 7259.00 (52.43)

6587.00 (47.57)

13846

4A 1351.00 (50.50)

1324.00 (49.50)

2675

5A 1115.00 (52.47

1010.00 (47.53)

2125

2nd cycle

Série A 6A 2126.00

(58.89) 1484.00 (41.11)

3610

4A 1114.00 (57.48)

824.00 (42.52)

1938

5A 1116.00 (60.23)

737.00 (39.77)

1853

2nd cycle

Série C 6A 747.00

(60.49) 488.00 (39.51)

1235

4A 3023.00 (50.48)

2965.00 (49.52)

5988

5A 2602.00 (53.91)

2225.00 (46.09)

4827

2nd cycle

Série D 6A 3422.00

(54.83) 2819.00 (45.17)

6241

4A 17.00 (29.31)

41.00 (70.69)

58

5A 31.00 (26.05)

88.00 (73.9)

119

2nd cycle

Série LO 6A 105.00

(34.20) 202.00 (65.80)

307

Le tableau 2 autorise les remarques suivantes :

- Le pourcentage des filles dans les classes diminue avec la progression vers les classes supérieures dans les séries A, C et D.

- La série lettre originelle fait exception, car le pourcentage des filles est le double de celui des garçons, et ne connaît aucune évolution remarquable. Cette instabilité et persistance du taux élevé des filles en séries originelles peuvent être lié au fait que cette série est alimentée essentiellement par les mahadras ou écoles religieuses plus conservatrices, et demandant moins d’efforts.

3.1.3. La place de la fille dans la réussite au baccalauréat13 3.1.3.1. Filières littéraires Le nombre des filles inscrites dans les séries littéraires dépasse parfois celui des garçons comme l’indique le tableau 3. En effet, en LO et en LMA ce dépassement peut atteindre 16% en faveur des filles. En revanche, le nombre de garçons admis dépasse toujours celui des filles, sauf dans le cas isolé de la série LO de 2006 où les admises étaient de 59% contre 41% d’admis.

Tableau 3.

12 Extrait de Statistiques de MEN 2004-2005 13 Cette analyse est faite à partir des Statistique de la Direction des Examens et de l’Evaluation (2006)

12

Evolution de nombre d’inscrits et d’admis au BAC littéraire de 2000 à 2006 par genre

LMA LMB LO Inscrits Admis Inscrits Admis Inscrits Admis

Années G F T G F T G F T G F T G F T G F T

2000 1537 1210 2747 367 90 457 519 318 837 114 36 150 1083 1140 2223 230 120 460 % 56 44 100 80 20 100 62 38 100 76 24 100 49 51 100 50 26 100

2001 1700 1332 3032 177 25 202 531 313 844 148 51 199 1176 1090 2266 222 114 336 % 56 44 100 88 12 100 63 37 100 74 26 100 52 48 100 66 34 100

2002 1943 1476 3419 241 37 278 503 314 817 63 38 101 1187 926 2113 248 116 364 % 57 43 100 87 13 100 62 38 100 62 38 100 56 44 100 68 32 100

2003 1615 2095 3710 447 109 556 604 367 971 80 35 115 1244 1037 2281 560 427 987 % 44 56 100 80 20 100 62 38 100 70 30 100 55 45 100 57 43 100

2004 2270 1739 4009 193 26 219 642 397 1039 35 19 54 1354 1523 2877 289 170 459 % 57 43 100 88 12 100 62 38 100 65 35 100 47 53 100 63 37 100

2005 1702 2308 4010 490 112 602 747 502 1249 237 118 355 1555 1606 3161 343 267 610 % 42 58 100 81 19 100 60 40 100 67 33 100 49 51 100 56 44 100

2006 1958 2537 4495 525 163 688 785 528 1313 158 53 211 1812 1949 3761 405 578 983 % 44 56 100 76 24 100 60 40 100 75 25 100 48 52 100 41 59 100

Ce tableau appelle les remarques suivantes : - Si le taux d’inscription des filles au Bac lettres modernes arabes est assez élevé, le taux de réussite des filles est toujours inférieur à 25%. - Dans la série lettres modernes françaises, les inscrites au Bac représentent 37 à 40 % des candidatures, alors que la réussite est légèrement meilleure qu’en série LMA, se situant entre 25 et 38%. - Le taux de réussite en série LMO, connaît une progression sensible chez les filles au cours des dernières années de notre évaluation ; elles représentent entre 26 et 59% des admis au Bac LMO; ce qui concordait avec leur représentation élevée parmi les inscrits. 3.1.3.2. Filières scientifiques

a) Série Mathématiques Le tableau 4 et les graphiques ci-dessous permettent d’apprécier l’évolution que l’évolution du nombre de garçons ainsi que celui des filles inscrits dans les séries Mathématiques entre 2000 et 2006.

Tableau 4.

Evolution de nombre d’inscrits et d’admis au BAC Mathématiques de 2000 à 2006 par genre

MA MB Inscrits Admis Inscrits Admis Années

% G F T G F T G F T G F T 2000 801 246 1047 242 24 266 117 23 140 30 6 36

% 76.5 23.5 100 91 9.02 100 83.57 16.43 100 83.33 16.67 100 2001 879 239 1118 261 24 285 140 23 163 36 5 41

% 78.62 21.38 100 91.6 8.42 100 85.89 14.11 100 87.8 12.2 100 2002 906 264 1170 244 23 267 122 20 142 32 6 38

% 77.44 22.56 100 91.4 8.61 100 85.92 14.08 100 84.21 15.79 100

13

2003 927 237 1164 247 40 287 185 28 213 65 12 77

% 79.64 20.36 100 86.1 13.9 100 86.85 13.15 100 84.42 15.58 100 2004 993 329 1322 231 35 266 193 41 234 84 10 94

% 75.11 24.89 100 86.8 13.2 100 82.48 17.52 100 89.36 10.64 100 2005 1011 372 1383 350 63 413 234 61 295 87 18 105

% 73.1 26.9 100 84.7 15.3 100 79.32 20.68 100 82.86 17.14 100 2006 1194 462 1656 341 71 412 287 89 376 100 36 136

% 72.1 27.9 100 83 17 100 76 24 100 73.5 26.5 100

Evolution des admis au BAC Maths Arabe de 2000 à 2006 selon le genre

0

2 0

4 0

6 0

8 0

10 0

20

00

20

01

20

02

20

03

20

04

20

05

20

06

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

Evolution des nombre d'inscrits au BAC Maths Bilingue de 2000 à 2006 selon le genre

0

20

40

60

80

100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

Evolution des nombre d'admis au BAC Maths Bilingue de 2000 à 2006 selon le

0

20

40

60

80

100

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Années

Po

urce

nta

ge

G

F

Ce tableau et les graphiques montrent qu’il y’a une amélioration du nombre des élèves qui s’orientent vers la série mathématique, ainsi que du nombre d’admis dans les mêmes séries ; mais l’évolution de ce nombre est toujours nettement plus faible chez les filles que chez les garçons. Cette faiblesse est plus observée chez les admises au baccalauréat, surtout dans la série Mathématiques option Arabe. b) Série Sciences de la Nature

L’analyse du tableau 5 et les graphiques ci-dessous permettent de voir l’évolution des inscrits et des admis en fonction du genre, au Bac de la filière Sciences naturelles de 2000 à 2006.

Tableau 5. Evolution de nombre d’inscrits et d’admis au BAC Sciences de la Nature de 2000 à 2006 par genre

Evolution des inscrits au BAC Maths Arabe de 2000 à 2006, selon le genre

0

20

40

60

80

100

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tage

G

F

14

SNA SNB Inscrits Admis Inscrits Admis Années

% G F T G F T G F T G F T

2000 4421 2796 7217 974 218 1192 1178 499 1677 195 41 236 %

61.2581 38.741859 100 81.71 18.289 100 70.244 29.756 100 82.63 17.37 100 2001 4698 3146 7844 746 134 880 1106 533 1639 227 65 292

% 59.8929 40.107088 100 84.77 15.227 100 67.48 32.52 100 77.74 22.26 100

2002 4775 3377 8152 1192 339 1531 1026 557 1583 361 154 515 %

58.57 41.43 100.00 77.86 22.14 100.00 64.81 35.19 100.00 70.10 29.90 100.00 2003 4795 3653 8448 541 137 678 1034 607 1641 135 52 187

% 56.759 43.241004 100 79.79 20.206 100 63.01 36.99 100 72.19 27.81 100

2004 5015 3861 8876 750 199 949 1258 716 1974 273 102 375 %

56.5007 43.499324 100 79.03 20.969 100 63.728 36.272 100 72.8 27.2 100 2005 5542 3974 9516 972 252 1224 1468 843 2311 338 132 470

% 58.2388 41.761244 100 79.41 20.588 100 63.522 36.478 100 71.91 28.09 100

2006 6018 4424 10442 890 262 1152 1757 1064 2821 468 215 683 %

57.6326 42.367363 100 77.26 22.743 100 62.283 37.717 100 68.52 31.48 100

Evolution des nombres d'inscrits au BAC SNA de 2000 à 2006 selon le genre

0

20

40

60

80

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

Evolution des nombres d'admis au BAC SNA de2000 à 2006 selon le genre

020406080

100

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tace

s

G

F

Evolution des nombres d'inscrits au BAC SNB de 2000 à 2006 selon le genre

0

20

40

60

80

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

Evolution des nombre d'admis au BAC SNB de 2000 à 2006 selon le

020406080

100

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

Ce tableau et ses représentations graphiques révèlent que les filles s’inscrivent d’avantage au BAC Sciences de la Nature option Arabe par rapport aux autres séries. Mais cette adhésion ne semble pas accompagnée d’un taux de réussite comparable. En effet le taux d’admission des

15

filles dans cette série chute parfois jusqu’à moins de 20% par rapport à leurs collègues garçons. En revanche, la série Science de la Nature option Bilingue (SNB) affiche un équilibre plus ou moins constant entre les taux des filles inscrites et ceux des admises.

c) Série Technique d)

Le tableau 6 et les graphiques associés reflètent l’évolution du nombre d’inscrits et d’admis au Bac Technique de 2000 à 2006 selon le genre.

Tableau 6 .

Evolution de nombre d’inscrits et d’admis au BAC Technique de 2000 à 2006 par genre

TMA TMB 14

Inscrits Admis Inscrits Admis Années

G F T G F T G F T G F T

2000

%

2001 44 12 56 16 2 18

% 79 21 100 89 11 100

2002 56 12 68 20 3 23 22 2 24

% 82 18 100 87 13 100 92 8 100

2003 56 99 155 14 1 15 12 2 14

% 36 64 100 93 7 100 86 14 100

2004 57 9 66 13 1 14 17 3 20

% 86 14 100 93 7 100 85 15 100

2005 59 10 69 21 2 23 7 1 8

% 86 14 100 91 9 100 88 13 100

2006

%

Evolution de nombre d'inscrit au BAC TMA de 2001 à2005 selon le genre

020406080

100

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

Evolution de nombre d'admis au BAC TMA de 2001 à 2005 selon le genre

0.020.040.060.080.0

100.0

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

Années

Pou

rcen

tage

s

G

F

14 Les données au niveau du BAC TMB ne sont pas suffisamment disponibles

16

On constate qu’au niveau du BAC TMA, en 2003 une monté singulière du taux des filles inscrites; mais curieusement cette monté est accompagnée du taux le plus faible de la réussite des filles à la même année. 3.1.4. La représentation féminine dans les institutions d’encadrement au MEN Le tableau 7 ci-dessous reflète la distribution du personnel d’encadrement de certaines institutions du Ministère de l’Education selon le genre.

Tableau 7. Répartition du personnel d’encadrement de certaines institutions

du Ministère de l’Education selon le genre en 2006.

Institution

Nbre total des cadres

Nbre de cadres femmes

(%)

Nbre de cadres femmes scientifiques

% IPN (Institut Pédagogique National)

93 6 6.45

2= 33.33%

IGEN (Inspection de l’Education National)

120 6 05

3= 50%

DES (Direction de l’Enseignement Secondaire)

3453 411 12

173= 42.1%

Ce tableau permet les remarques suivantes : �Les femmes représentent 6,45% des conseillers pédagogiques de l’IPN, 5% des inspecteurs de l’enseignement secondaire exerçant à l’IGEN et 12% des cadres de la Direction de l’Enseignement secondaire. Cette faible représentation ne leur donne pas une grande implication dans les prises de décision et dans la gestion réelle de ces institutions � Sur le Staff féminin de ces trois institutions, qui est particulièrement très faible, les femmes scientifiques se trouvent relativement bien représentées de 33% à 50%. Les rapports hommes / femmes et femmes/femmes scientifiques n’ont pas changé depuis 2004. En effet, il y a toujours cent quatorze hommes contre six femmes dont trois pour les disciplines scientifiques15 . Ainsi le pourcentage des femmes dans le personnel d’encadrement pédagogique dans les centres de décision au ministère reste inférieur à 10%. 3.1.5. Conclusion

Comme dans différents Etats africains, les enquêtes menées en Mauritanie ont montré que les filles étaient généralement moins scolarisées que les garçons, et que leur représentation dans les différents cycles d’enseignement allait en décroissant.

Généralement peu nombreuses dans l’enseignement secondaire, les filles choisissent moins souvent que les garçons les filières scientifiques et technologiques et elles y réussissaient assez mal en raison notamment de difficultés rencontrées en mathématiques.

Les données recueillies dans l’enseignement secondaire montrent que la participation féminine aux séries scientifiques (42,51 %) reste importante malgré un taux inférieur à la

15 Rapport BINOR, 2004

17

moyenne de l’Enseignement Secondaire Général (44,83 %) et du second Cycle (43,83 %) où elles préfèrent s’inscrire dans la série D (45,42 %) plutôt que dans la série C (34,07 %).

Selon une enquête menée entre 1990 et 1996 dans 4 pays d’Afrique16, 80 à 90% des filles obtenaient de mauvais résultats en mathématiques et 60 à 80% étaient en difficulté dans les disciplines scientifiques, qu’elles allaient moins souvent et moins longtemps à l’école que les garçons. Elles se trouvent beaucoup moins nombreuses dans l’enseignement supérieur.

3.2. La formation des filles à l’Université de Nouakchott Nous analyserons successivement la présence des filles à l’université et au niveau des chômeurs diplômés. 3.2.1. La place des filles dans les Facultés de l’Université de Nouakchott L’université de Nouakchott , créée en 1984 , comprend aujourd’hui 4 facultés : Faculté des Sciences Humaines (FSH), Faculté Juridique et Economique (FSJE), Faculté des Sciences et Techniques (FST), et une faculté de Médecine toute naissante en 2006. Malgré la précarité des statistiques, nous essayerons d’apporter les résultats de nos enquêtes dans les services de la scolarité dans les différentes facultés afin de pouvoir trouver des éléments de comparaison entre les scientifiques et les littéraires dans l’enseignement supérieur en Mauritanie. 3.2.1.1. Les Facultés des Sciences Humaines (FSH), Juridique et Economique (FSJE) Les données statistiques que nous avons obtenues auprès des services compétents de la scolarité de ces Facultés des Sciences Humaines (FSH), Juridique et Economique (FSJE) sont exprimées dans le tableau 8.

Tableau 8. Les filles dans les Facultés des Sciences Humaines (FSH), Juridique et Economique (FSJE)

16 Rapport mondial sur les sciences,UNESCO, 1996

FSH FSJE inscrits Sortants inscrits Sortants

Années F

(%) M

(%) F

(%) M

(%) %

Stes/ intes F

(%) M

(%) F

(%) M

(%) %

Stes/ intes

2000-2001 637

(23.75) 2045 (76.3)

46 (22)

163 (77.99)

7.221

132 (14.46)

781 (85.54)

2001-2002 539

(24.06) 1701 (75.9)

58 (23)

192 (76.8) 10.76

133 (14.6)

778 (85.4)

28 (23.33)

92 (76.67) 21.05

2002-2003 523

(23.7) 1684 (76.3)

57 (24)

176 (75.54)

10.9

140 (14.72)

811 (85.28)

17 (15.18)

95 (84.82) 12.14

2003-2004 675

(28.22) 1717 (71.8)

83 (26.)

233 (73.73) 12.3

161 (16.58)

810 (83.42)

9 (9)

91 (91) 5.59 2004-2005 619 1565 180 828

18

Si l’on observe une amélioration progressive du pourcentage d’inscrites dans ces facultés depuis 2000, leur proportion reste toujours comprise entre 23 et 39% dans la FSH et 14 et 22% dans la FSJE ; Les filles semblent s’intéresser plus aux sciences humaines qu’au sciences juridiques et économiques. Ce tableau indique également que les filles, en sortant gardent presque les mêmes proportions avec les garçons. Cependant, le rapport filles sortantes / filles inscrites est loin d’être maintenu et se retrouve entre 7 et 13% à la FSH et de 5.6 à 13% à la FSJE; ce qui explique qu’au cours de la formation, il y’a une déperdition considérable. 3.2.1.2. La Faculté des Sciences et Techniques (FST) Dans la Faculté des Sciences et Techniques (FST),les données statistiques que nous avons pu obtenir auprès de la scolarité sont révélées dans le tableau 9. Nous y avons présenté l’évolution des nombres et pourcentages des femmes inscrites et sortantes par rapport aux garçons (M) de 2001 à 2006 et traduit ces données en graphiques.

Tableau 9. Les filles dans la Faculté des Sciences et Techniques (FST)

FST

inscrits Sortants

F M F M Année universitaire (%) (%) (%) (%)

%

stes /intes

2000-2001 132

(14.46) 781

(85.54)

2001-2002 133

(14.6) 778

(85.4) 28

(23.33) 92

(76.67) 21.05

2002-2003 140

(14.72) 811

(85.28) 17

(15.18) 95

(84.82) 12.14

2003-2004 161

(16.58) 810

(83.42) 9

(9) 91

(91) 5.59

2004-2005 180

(17.86) 828

(82.14)

2005-2006 207

(20.82) 787

(79.18) 27

(19.85) 109

(80.15) 13.04

Evolution de nombre d'inscrits à la FST de 2001 à 2006 par sexe

0200400600800

1000

2000

-200

1

2001

-200

2

2002

-200

3

2003

-200

4

2004

-2005

2005

-200

6

Années

Pou

rcen

tage

s

inscrits F (%)

inscrits M (%)

Evolution de nombre de sortants à la FST de 2001 à 2006 par sexe

020406080

100120

2000

-2001

2001

-2002

2002

-2003

2003

-2004

2004

-2005

2005

-2006

Années

Pou

rcen

tage

Sortants F (%)

Sortants M (%)

Sortants % stes/intes

(28.34) (71.7) (17.86) (82.14)

2005-2006 793

(26.15) 2239 (73.9)

1296 (21.53)

4724 (78.47)

19

Ce tableau 9 et les graphiques associés autorisent les remarques suivantes : • Le taux d’inscription féminine exprime une véritable tendance à l’amélioration car, entre 2000 et 2006, il passe progressivement de 14% à 21%. • Le taux de réussite des filles à leurs études à la faculté des sciences ne montre pas la même tendance à l’amélioration et fluctue entre 9 et 23%. • Le rapport filles sortantes /filles inscrites est très grand, compris entre 5 et 21%, ce qui exprime de fortes déperdition au cours de la formation.

3.2.2. La place de la femme dans les diplômés chômeurs Les sortants de l’université ne sont pas toujours absorbés par le marché du travail ; il nous a paru utile de voir alors la question genre au niveau des diplômés chômeurs. Le tableau 10 et sa représentation graphique indiquent le nombre de chômeurs diplômés selon le plus haut diplôme possédé et le sexe. Une très large majorité des diplômés au chômage ont un niveau d’études relativement élevé aussi bien pour les hommes que pour les femmes. En effet, 62 % des chômeurs des deux genres sont titulaires d’une maîtrise ; mais si l’on compare la distribution de ce taux entre sexe, la femme ne représente qu’une faible proportion de cette population, environ 17%.Ceci pourrait s’expliquer par le fait qu’ayant le même diplôme, en Mauritanie on a tendance à recruter plus la femme que l’homme pour un même poste.

Tableau 10. Nombre de Chômeurs diplômés selon le plus haut diplôme possédé et le sexe

Diplômé Homme (%)

Femme (%)

Ensemble (%)

DEUG 350 (84.13)

66 (15.87)

416 (100.00)

BTS-DUT 142 (92.81)

11 (7.19)

153 (100.00)

Licence 106 (88.33)

14 (11.67)

120 (100.00)

Maîtrise 1504 (82.23)

325 (17.77)

1829 (100.00)

DEA-DESS 64 (95.52)

3 (4.48)

67 (100.00)

Doctorat 57 (98.28)

1 (1.72)

58 (100.00)

Diplôme d’ingénieur 294 (98.33)

5 (1.67)

299 (100.00)

Autres/inconnus 9 (90)

1 (10)

10 (100)

Total 2526 (85.57)

426 (14.43)

2952 (100.00)

20

Diplômés chômeurs par genre

0.0020.0040.0060.0080.00

100.00120.00

DE

UG

BT

S-D

UT

Lice

nce

Maî

tris

e

DE

A-D

ES

S

Doc

tora

t

Dip

lôm

ed’

ingé

nieu

r

Aut

res/

inco

nnu

s

Diplômes

Pou

rcen

tage

s

Homme

Femme

Les données statistiques obtenues révèlent que les femmes sont moins souvent titulaires d’un diplôme de troisième cycle, de Doctorat ou d’un titre d’ingénieur. Ce constat se confirme par une présence qui diminue progressivement, après la maîtrise pour atteindre un taux de 1.67%. Ce fait pourrait s’expliquer par l’absence d’un troisième cycle à l’Université de Nouakchott et par l’absence d’institut de formation d’ingénieurs, mais aussi par le fait que la société mauritanienne il n’est pas très bien vu, surtout dans certains milieux conservateurs, d’envoyer sa fille après le baccalauréat en formation à l’étranger.

3.2.3. Conclusion

La comparaison des différentes facultés permet de constater le faible présence des filles dans le supérieur en Mauritanie ; Il semble que la fille marque un intérêt perceptible aux sciences humaines (23 et 39%), par rapport aux études économiques et juridiques (14 et 22%) et aux sciences et techniques (14 et 22%). A titre de comparaison, le pourcentage des étudiantes dans plusieurs pays africains est encore très bas comparé aux étudiants17. Il y a un manque général de diplômés en Mathématique et en Physique au Togo, les jeunes femmes suivent en général les filières littéraires. Il n’y avait aucune femme inscrite au Centre informatique, 2,15% à la Faculté d’agronomie et seulement 6,52% à l’Université d’Ingénieurs. Au Bénin, il y avait 17% de filles à l’université et en1986, seulement 15% en 1996.

Par rapport à leur collègue garçons, les filles contractent une forte déperdition dans l’enseignement supérieur en Mauritanie et sollicitent moins les filières scientifiques, particulièrement les mathématiques et les sciences physiques. Leur faible proportion dans les diplômés chômeurs, particulièrement ceux disposant d’un diplôme supérieur à la maîtrise et les spécialités d’ingénieurs, s’explique en partie par l’absence de troisième cycle à l’université de Nouakchott et le poids des traditions dans la société mauritanienne .

17

UNESCO, 1996

21

3.3. La formation scientifique des filles à l’ENS

Il est confié à l’Ecole Normale Supérieure de Nouakchott la mission de former les cadres supérieurs du Ministère mauritanien de l’Education Nationale à savoir les enseignants du second degré, les inspecteurs du fondamental et les inspecteurs du secondaire.

La formation dispensée vise le renforcement des capacités académiques de l’étudiant au niveau de sa discipline de spécialité et le développement de ses compétences pédagogiques et ce à travers :

- un complément de formation académique visant une remise à niveau de l’étudiant.

- des contenus théoriques en sciences de l’éducation en général et en techniques de communication en particulier.

- un stage sur le terrain permettant de consolider ses compétences professionnelles en tant que professeur ou inspecteur.

3.3.1. Concours et conditions d’accès à l’ENS

Nous nous focaliserons ici sur la section des professeurs

• Le Cycle des professeurs de collège :

Le concours est ouvert aux titulaires de Diplôme d’Etudes Universitaire Générales (DEUG) ou un diplôme équivalent et aux instituteurs ayant cette référence universitaire et 4 années d’ancienneté en plus. Nous retrouvons une filière arabisante et/ou une filière bilingue.

• Le Cycle des professeurs de lycée :

Le concours est ouvert aux candidats titulaires d’une Maîtrise, aux professeurs de collège ayant 3 années d’ancienneté et aux instituteurs ayant 4 années d’ancienneté en plus de la Maîtrise. Nous retrouvons également une filière arabisante et/ou une filière bilingue.

3.3.1.1. La question du genre au niveau des candidatures au concours d’entrée à l’ENS Le tableau ci-dessous illustre la présence féminine parmi l’ensemble des candidats aux concours d’entrée à l’ENS, durant la période 2001-2005.

Tableau 11. La présence des filles au concours de l’ENS de 2001 à 2005 années selon la série

Année Série Nbre total de candidats

Nbre de candidates

% des candidates

Littéraires 231 40 17 2001

Scientifiques 130 24 18 Littéraires 328 46 14 2002 Scientifiques 164 28 17 Littéraires 508 128 25 2003 Scientifiques 383 93 24

2004 Littéraires 171 22 13

22

Scientifiques 86 28 33 Littéraires 1319 156 12 2005 Scientifiques 79 9 11

Ce tableau révèle que la proportion des filles parmi les candidatures à l’entrée à l’ENS est très faible par rapport à celle des garçons, quelque soit la série demandée. En effet, le taux des filles candidates était souvent inférieur à 25% ; la fonction d’enseignant semble être beaucoup plus sollicitée par les hommes et moins appréciée par les femmes. Qu’elle en est la cause ? La comparaison des candidatures féminines aux séries littéraires et scientifiques autorise à penser que les filières scientifiques seraient plus sollicitées que les filières littéraires durant les cinq dernières années de notre évaluation. 19,8% des candidats des séries scientifiques alors qu’elles représentent seulement 15,8% des candidats aux séries littéraires. Cette représentation dans les candidatures aux séries scientifiques est surtout liée à leur intérêt particulier à la filière sciences naturelles. 3.3.1.2. Les admis au concours d’entrée à l’ENS Le tableau ci-dessous fait la synthèse des taux d’admission des garçons et des filles aux concours littéraires et scientifiques, de 2001 à 2005, pour l’entrée aux filières respectives pour la formation à l’ENS.

Tableau 12.

Présence des admises au concours de l’ENS durant les cinq dernières années selon la série

Année Série Nbre total d’admis Nbre d’admises % d’admises Littéraires 65 14 22 2001 Scientifiques 84 23 27 Littéraires 75 7 9 2002 Scientifiques 70 13 19 Littéraires 80 17 21 2003 Scientifiques 70 10 14 Littéraires 43 8 19 2004 Scientifiques 81 14 17 Littéraires 92 21 23 2005 Scientifiques 46 4 9

Ce tableau permet de constater que la proportion des filles reste toujours faible et varie suivant les séries et les années entre 9 et 27%. Aussi, la comparaison entre les deux séries, littéraires et scientifiques, montre-t-elle une régression pratiquement constante des admises aux séries scientifiques de 27% en 2001 à 9% en 2005, alors que dans les séries littéraires la proportion des admises observe des oscillations autour de 20%, avec un pic de 23% en 2005.

D’une façon générale, et à voir la moyenne des statiques entre 2001 et 2006, les filles

représentent moins de 20% des admis aux concours d’entrée à l’ENS , et bien que ce taux d’admission varie d’une série à l’autre, il reste toujours meilleur en séries scientifiques (18,4%), qu’en séries littéraires (16%).

23

Le taux d’admission relativement élevé en séries scientifiques, semble être entraîné par leur admission dans la filière sciences naturelles , ou autre intégrant cette discipline .Les filières mathématiques ou Physique chimie pures sont moins sollicitées par les filles. Cette affinité particulière des filles aux disciplines biologiques se retrouve d’ailleurs un peu partout suivant la bibliographie de l’UNESCO.

3.3.2. La formation scientifique à l’ENS

Différentes filières scientifiques sont ouvertes pour former des professeurs capables d’enseigner les mathématiques, les sciences naturelles et les sciences physiques. Les contenus des programmes sont généralement adaptés aux niveaux de formation demandé par le MEN, c'est-à-dire aux programmes en vigueur dans l’enseignement secondaire. En entrant à l’ENS, les étudiants traînent parfois des lacunes scientifiques liées au déficit de l’expérimentation au secondaire et à l’anachronisme des reformes pédagogiques du système éducatif, ne tenant souvent pas compte des impératifs des progrès scientifiques récents; c’est pourquoi des efforts académiques sont souvent sollicités au cours de leur formation, en vue de consolider les acquis dans certains domaines scientifiques (SIDA, MST, Génie génétique, etc.) et d’accompagner les récentes évolutions sur le plan des didactiques des disciplines et des méthodes pédagogiques. A cet égard, les contenus des programmes ou curricula sont constamment révisés et ont été réinscrit selon l’approche par les compétences qui fut introduite récemment, comme innovation dans le cadre de la formation pédagogique. Deux laboratoires (1 Laboratoire de biologie et 1 laboratoire de Physique chimie), relativement bien équipés, constituent des espaces scientifiques où se déroule les travaux pratiques et des travaux dirigés indispensables aux sciences expérimentales. Deux autres laboratoires de géologie et de chimie sont en voie construction pour satisfaire les besoins de la généralisation de l’expérimentation. Cependant, depuis un certain temps, ces laboratoires souffrent d’un manque cruel de laborantins devant assurer l’entretien des matériels et la préparation des séances expérimentales. C’est pourquoi les formateurs fournissent beaucoup d’efforts pour concilier les enseignements et l’activité du laborantin afin d’accompagner les étudiants dans ces activités scientifiques. L’ENS dispose aussi d’un herbier riche de plus de six cent échantillons botaniques et d’un arboretum et de deux salles informatiques destinés aux étudiants et d’une salle informatique pour les formateurs, pour que l’usage des NTIC rentre dans les habitudes des étudiants.

24

Séance de rétroaction après un sortie pédagogique sur le terrain.

Octobre 2006 caméra A.M.Vall

Salle informatique connectée à l’Internet pour le besoin de la navigation

des étudiants. Octobre 2006. caméra A.M.Vall

Souvent des sorties pédagogiques sont organisées par l’école pour mettre en contact les étudiants avec les réalités de leur milieu naturel. Au cours de ces sorties, les étudiants font la science pratique à travers différentes sortes d’apprentissage, posent des questions, et se renseignent sur les enjeux de la formation scientifique , la richesse des ressources naturelles et la biodiversité du pays. La géologie de la Mauritanie, la découverte des différents écosystèmes, la systématique animale et végétale , sont les disciplines porteuses qui se décloisonnent sur le terrain pour comprendre que dans le milieu tout est lié à l’importance de la nécessité d’une approche de gestion harmonieuse et durable.

25

Il est à remarquer que les filles qui accèdent aux formations scientifiques acceptent généralement de supporter les efforts nécessaires à leurs études. Elle participent souvent aux Travaux pratiques et/ou dirigés et demandent souvent qu’elles soient accompagnées par une formatrice au cours des missions de terrain. Les photographies ci-dessous témoignent de cette intégration dans les activités scientifiques du groupe.

Travaux dirigés sur l’anatomie du mouton lors d’une excursion,

la fille participe aux identifications

Sur la passe de Ain Ehl Taya, la fille participe à une excursion géologique en décembre 2007.

26

A côté des Stalactites et stalagmites de l’Oasis Tergit, les filles participent comme

les garçons à l’un des moments touristiques de l’excursion dans l’Adrar mauritanien.

Lors d’une excursion scientifique la fille, prend notes comme le

garçon et supporte les efforts nécessaires, dans un reg du désert mauritanien.

27

3.3.3. Les sortants de l’ENS Le tableau ci-dessous permet d’apprécier les taux de réussite à l’issu de la formation à l’ENS

Tableau 13. Taux des filles sortantes de l’ENS durant les cinq dernières années selon la série

D’une façon générale, les filles représentent 18,4% des sortants de l’ENS en séries scientifiques et 16,2% en séries littéraires. Ces proportions expliquent qu’il n’y a pas de déperdition au cours des deux années de formation. En effet , nous retrouvons pratiquement les mêmes pourcentages que ceux de l’admission. 3.3.4. La question du genre dans le personnel d’encadrement Nous avons cherché à voir la représentation féminine parmi le personnel d’encadrement de cette école ; Le tableau ci-dessous évoque cette représentation à l’ouverture de l’année scolaire 2007-2008.

Tableau 14.

Répartition en genre du personnel d’encadrement de l’E N S Sections Nombres Masculins Féminins % Sciences de l’éducation 9 9 0 0.00

Littérature 10 8 2 20.00

Education Islamique 4 4 0 0.00

Philosophie 2 2 0 0.00

Histoire 4 3 1 25.00

Géographie 3 3 0 0.00

Maths 6 5 1 16.67

Sciences Naturelles 5 3 2 40.00

Physique 2 2 0 0.00

Chimie 1 1 0 0.00

Total 46 40 6 13.04

Ce tableau 14 autorise les remarques suivantes : - Pour certaines disciplines, la femme est totalement absente parmi les formateurs ; c’est le cas des sciences de l’éducation, de l’éducation islamique, de la philosophie, de la géographie de la physique et de la chimie.

Année Série Nbre total des sortants Nbre des sortantes % des sortantes

Littéraires 65 14 22 2002

Scientifiques 84 23 27 Littéraires 75 7 9 2003 Scientifiques 69 12 17 Littéraires 80 17 21 2004 Scientifiques 70 10 14 Littéraires 43 8 19 2005 Scientifiques 78 19 24 Littéraires 92 21 23 2006 Scientifiques 46 4 9

28

- Les femmes représentent 16,67% des formateurs mathématiciens, 20 et 25% des formateurs, respectivement en Lettres et en Histoire. - Les femmes ont une bonne représentation en Sciences naturelles, 40%. Sur un total de 46 formateurs, la femme avec un taux de 13% est faiblement représentée et ne se trouve pas alors dans une position confortable pour influencer les décisions . Cette faible représentation de la femme dans l’enseignement supérieur en Mauritanie semble comparable aux autres pays africains où les femmes restent peu nombreuses à enseigner dans les institutions scientifiques et aux niveaux supérieurs des académies de sciences et de technologie18. Au Tchad , aucune femme en 2ème année de Maths-Physique et Physique Chimie pour l’année 1995-96 et 4 dans la Faculté des Sciences de Santé. A l’Université de Burundi, la science est enseignée exclusivement par les hommes et les femmes font parties seulement de 5% des enseignants techniques. De même, à l’Université de Cape Coast de Ghana, il n’y avait en 1995 aucune femme qui enseignait le Chimie, la physique et les maths et seulement une qui enseignait la biologie à l’Université de Nigeria. En plus, à l’Université de Nigeria, non seulement très peu de femmes professeurs enseignent les disciplines scientifiques, mais aussi leur nombre est soit resté statique soit a diminué. 3.3.4. Les contraintes de la formation scientifique des filles à l’ENS.

Comme défini dans le chapitre méthodologie, deux types d’outils ont été déroulés en vue de collecter le maximum d’informations et d’impliquer tous les acteurs de la formation à l’ENS : un questionnaire destiné à trois types de cibles, les filles en formation, les formateurs et le personnel d’encadrement, puis un focus group a été organisé. Les résultats de ces deux types d’enquête se recoupent et se complètent.

3.3.4.1. Les résultats de l’enquête par questionnaires � Echantillon concerné

Plus de 40% des filles en formation à l’ENS, tous les formateurs des disciplines scientifiques et l’ensemble du personnel administratif de cette école (dont 40% de femmes) ont répondu aux questionnaires d’investigation qui leur ont été adressés . Les contraintes responsables du retard de la formation scientifique des filles à l’ENS semblent alors être multiples.

� Des contraintes socio-culturelles Chez les filles en formation, le mariage et la constitution d’une famille, représente pour plus de 33% l’handicap majeur à la formation des filles dans le supérieur et leur orientation vers des filières scientifiques demande plus de présence et de rigueur, alors qu’elles sont moins de 12% qui pensent que la perception négative de la fonction enseignante est la cause essentielle de la désaffection des filles à l’ENS . Pour les formateurs , la désaffection des filles à la formation scientifique est liée (pour plus de 12% ) au manque d’appréciation des parents à l’égard des méthodes de la formation scientifique en l’occurrence les sorties pédagogiques les TP demandant plus de temps et une certaine liberté d’absence mal vue par la société encore très ancrée dans ses traditions. Ces contraintes sont partagées par le personnel administratif qui voit également que le mariage précoce , et le gestion familiale constituent les causes essentielles (plus de 30%) de l’absence des filles dans le supérieur. L’extrême pauvreté des parents et des coûts de formation très 18 Rapport mondial sur les sciences,UNESCO, 1996

29

élevés pour la plupart des familles, la distance à parcourir entre l’ENS et les lieux de résidence sont un handicap majeur à la formation des filles à l’ENS, le seul et unique établissement de formation des enseignants se trouvant au centre de Nouakchott. Il est essentiel de noter ici que ce sont essentiellement les familles pauvres qui orientent leurs enfant à la fonction enseignante selon la plus part des répondeurs.

� Des contraintes liées à l’environnement scolaire

La non adaptation de la formation scientifique (TP qui durent parfois jusqu’à des heures tardives, sorties, ..)l’éloignement de l’école et des établissements de stages pédagogiques des lieux d’habitation des filles, l’inadaptation des locaux à une exploitation commode pour les deux genres (manque de toilettes spécifiées, d’internat permettant une économie de temps dans une ville où les déplacements sont de plus en plus difficiles) et aux impératifs de la journée de formation(absente de lieux de restauration et de boutique) semblent être les contraintes majeures selon 22% de l’échantillon des filles répondant au questionnaire. En plus de ces contraintes qui sont partagées par plus de 12% des formateurs, ces derniers trouvent que le désintéressement des filles à la formation scientifique est lié à leur niveau scientifique faible, à leur manque d’assiduité et à leur négligence. Pour plus de 12,5% des formateurs, des pratiques sexistes ou discriminatoires existent bien de la part des formateurs à l'égard des filles ; ces pratiques sont plus liées à leur absentéisme et au manque du respect des conditions de la formation scientifique qu’à la question du genre. Chez le personnel d’encadrement on considère que les filles rencontrent des problèmes académiques (30%), réussissent beaucoup moins que les garçons(40%) et incriminent l’influence du genre du formateur sur la formation des filles (40%).Pour 60 à 80% de l’administration le manque du respect des rendez-vous,de la bonne tenue de son équipement semblent être les contraintes majeures de la formation de la fille à l’ENS.

� Des contraintes institutionnelles

Aussi bien pour les filles (plus de 33%)que pour les membres de l’administration (40%), la crainte des filles d’être affectée loin de leur famille semble être la cause fondamentale de la désaffection des filles pour la fonction enseignante et la formation à l’ENS.

3.3.4.2.Les résultats de l’enquête par Focus group

Les intervenantes dans le focus group se sont toutes accordées que la situation actuelle de la présence des filles dans l’enseignement supérieur , particulièrement à l’ENS est devenue meilleure que dans le passé, et ont désigné les principaux facteurs responsables de la désaffection des filles à l’enseignement scientifique et à la fonction d’enseignant .

• Des pesanteurs socioculturelles

Dans la cellule familiale tout d’abord et dans la société par la suite, il n’est pas encore admis que la fille ait les mêmes aptitudes que le garçon et que l’éducation scientifique fasse partie de sa formation de base. Aussi est-elle éduquée autrement que le garçon et la plupart du temps non encouragée à s’orienter vers les filières scientifiques et techniques.

30

Le cadre familial occupe le temps pour la femme qui de retour à la maison s’occupe des affaires domestiques au lieu de réviser ses cours ; les hommes ont plus de temps pour leurs études que les femmes et par conséquent plus de possibilités de réussir leurs études. Ce n’est pas seulement la pauvreté qui joue un rôle dans l’éducation des filles, l’histoire, la religion et la culture sont aussi des facteurs déterminants . Selon toutes les intervenantes, les grossesses précoces et des mariages prématurés sont des problèmes majeurs et sont aussi des raisons citées pour expliquer pourquoi les filles abandonnent l’école. L’accouchement et le congé de maternité sont certes des causes de déperdition des filles dans l’enseignement supérieur et ont souvent leur répercussion sur le travail de la femme et la progression des programmes dans les classes qu’elle gère. Selon 75% des interventions, la société mauritanienne est encore en très traditionnellement conservatrice et l’éducation religieuse s’opère déjà alors que la fille est au bas age au foyer de ses parents et dans les écoles religieuses appelées mahadras. ; L’orientation des filles vers les études islamiques et religieuses notamment à l’ISERI , plus que les écoles classiques pour subir des formations scientifiques, dans l’école avec sa conception moderne, serait alors plus évident dans la continuité de cette dimension socioculturelle. Il est alors plus simple de réussir à l’ISERI selon 47% des intervenantes, car les disciplines dispensées sont considérées plus « douces », que de faire d’autres séries qui demandent plus d’efforts. Aussi dans cette période de bouleversements sociaux et d’érosion des coutumes et mœurs traditionnelles, ces études religieuses semblent servir de garde-fous pour se préserver contre les transgressions culturelles « malsaines ». C’est pourquoi les parents peuvent libérer leurs filles plus facilement pour subir une éducation religieuses, apprendre le Coran que pour d’autres types d’enseignements. Certaines intervenantes (26%)consolident cette idée et trouvent que la faiblesse de participation féminine dans les séries scientifiques revient au fait que la fille, au primaire et secondaire, étant moins libre que dans le supérieur, arrive à un âge plus avancé sans acquérir une éducation scientifique de base et se trouve alors obligée de faire un Bac LMO, ou LMA, et un enseignement supérieur à l’ISERI. N’oublions pas qu’en l’absence d’un système d’orientation ou de conseillers d’orientation en milieu scolaire, l’orientation des filles est essentiellement faite par l’influence des parents, des pairs-éducateurs ou sur proposition du mari. D’autres des intervenantes (20%) soulignent que les activités de la fille sont très limitées, et qu’il est difficile pour une jeune fille de se mettre devant un grand public pour livrer des enseignements, certains milieux traditionnels ne sont pas encore convaincus de la compétence féminine dans certains domaines scientifiques et comme source de savoir, toujours considérée comme le maillon faible de la société.

La famille mauritanienne souffre ainsi d’un passage non intégré de la tradition à la modernité, d’un déchirement entre les valeurs du passé et celles d’aujourd’hui, de l’abandon des coutumes qui avaient une fonction de régulation sociale et qui n’ont pas été remplacées par une éducation scientifique fructueuse .

• L’impact des conditions économiques familiales et nationales

31

Les familles qui ont les moyens d'investir préfèrent les investir dans l'éducation des garçons car ceux-ci portent le nom de la famille, les filles, par contre, appartiendraient à une autre famille. Beaucoup de traditions rétrogrades empêchent les filles de finir leur éducation secondaire et supérieure. Très tôt la fille est préparée pour être une mère de famille et non une femme à la recherche d'une carrière. Dans la situation de crise économique actuelle, les parents choisissent alors d’envoyer le garçon à l’école au détriment de la fille qu’ils confinent aux tâches domestiques, aux activités génératrices de faibles revenus afin de subvenir aux besoins de la famille et, dans certains cas, qu’ils contraignent au mariage forcé ou précoce. Selon 45% des intervenantes, le manque de structures de logements,de repos, de restauration et de toilettes spécifiques aux filles, constituent un handicap majeur pour les filles qui ont la volonté de poursuivre leurs études dans le supérieur , et particulièrement à l’ENS. En effet dans cet établissement les toilettes sont mixtes et il n’existe pas d’internat féminin.

Certes, les difficultés économiques ont sérieusement affecté la capacité du pays à investir dans les services sociaux y compris l’éducation. Par ailleurs le manque de politiques d'appui et d'incitation obligent les filles à abandonner les bancs de l'école.

• l’influence négative des facteurs pédagogiques

La succession des reformes pédagogiques en Mauritanie a entraîné parmi d’autres conséquences une chute des niveaux scolaires et une baisse des résultats des étudiants spécialement dans les sujets techniques et scientifiques.

Comme nous l’avons signalés ci-dessus, l’investissement de l’état dans les équipements scientifiques s’est remarquablement réduit depuis la mise en œuvre des politiques de réajustement structurel.

Partout dans les établissements scolaires l’éducation scientifique souffre de l’absence de moyens appropriés pour faire la sciences ; les équipements scolaires détériorés, des laboratoires de science dégradés avec un matériel obsolète et un manque flagrant d’entretien pour les équipements disponibles, tout ceci ne favorise pas une bonne perception de la science et de la technologie par les élèves.

Dès son entrée à l’école, la fille est en effet confrontée, selon 33% des intervenantes, aux programmes inappropriés, aux stéréotypes sexistes, aux approches et méthodologies dépassées, aux attitudes négatives des enseignants et des enseignantes, et à l’absence de modèles. Lorsqu’elle s’intéresse aux disciplines scientifiques, elle ne trouve pas l’encouragement souhaité pour persévérer dans cette voie.

32

Séance du focus group à l’ENS : les chercheurs face à un groupe de filles. Caméra A.M.Vall.

L’équipe de recherche prend notes au fur et à mesure de la progression de la discussion

Caméra A.M.Vall.

33

Séance du focus group à l’ENS : saisie des informations. Caméra A.M.Vall.

Le problème du logement des filles à l’ENS, ou des bus pour le transport, de restauration,ont été présentés par les participantes comme des facteurs défavorables à la formation des filles à l’ENS. En effet dans cette école il n’existe pas de restaurant, ni d’internat pour les filles. L’internat de cette école dispose de quelques chambres profitant uniquement aux garçons, et d’un petit cafétéria ne supportant pas les demandes quotidiennes des garçons internes ; la fille évite en général les bousculades avec les garçons autour des repas car c’est encore mal vue par les coutumes de ce pays. Aussi, les formation des professeurs est-elle centralisée au niveau de Nouakchott et de ce fait beaucoup de filles à l’intérieur ne peuvent pas profiter sans déplacer leur famille dans une ville où leur conditions de vie sont très lourdes à supporter.

3.3.5.Conclusion sur la formation à l’ENS Très peu de femmes cherchent à accéder à l’ENS de Nouakchott, surtout pour faire des formations scientifiques. Si elles y accèdent, les données obtenues montrent qu’il n’y a pas de déperdition au cours de la formation, contrairement à ce qui se passe à l’Université. Le manque de logement à l’ENS pour les filles, de moyens de transport, de restauration, se révèlent comme étant des facteurs défavorables pour la formation des filles à l’ENS ; à cela s’ajoute la crainte d’être affectée loin de ces parents et les pesanteurs socioculturelles.

34

Aussi, notre étude montre-t-elle que les femmes en Mauritanie, comme dans d’autres pays africains, restent très peu nombreuses dans les carrières scientifiques (moins de 20%), qu’elles choisissaient de préférence les sciences biologiques aux autres disciplines scientifiques et qu’elles restaient absentes des lieux de décision et de responsabilité. En effet,il ressort de l’étude qualitative que la conduite d’une carrière scientifique étant longue et particulièrement difficile pour une femme, les jeunes filles préfèrent souvent choisir les filières de formation courtes, débouchant rapidement sur un emploi. Parmi celles qui ont osé opter pour l’aventure scientifique, un bon nombre décide après plusieurs années d’études ou de pratique professionnelle de changer d’orientation. Très souvent , après sa sortie comme enseignante des sciences, nous retrouvons la femme devenir bibliothécaire, surveillante, ou dans l’administration, et c’est le Ministère qui perd un poste devenu vacant sur le plan technique et non sur le plan des dépenses budgétaires et dans la planification scolaire. Ce qui crée en général un désordre structurel dans les établissements. Une stratégie réelle, tenant en considération tous les aspects, socioculturel, scolaire et institutionnel, doit être envisagée pour promouvoir l’enseignement scientifique de la femme à l’ENS et garantir sa persévérance dans le métier d’enseignant.

3.4. Quelles stratégie pour promouvoir la formation scientifique des filles à l’ENS

Les raisons de la faible représentation des filles dans les disciplines scientifiques, dans les carrières scientifiques et technologiques et pour les métiers d’enseignants semblent être liées à plusieurs facteurs :

• l’impossibilité pour les jeunes filles ou les femmes de concilier les exigences familiales et celles de la formation ou de la carrière, • l’absence d’égalité sociologique entre les sexes et de l’égalité des chances dans les études et dans les carrières, • le nombre insuffisant de " modèles " féminins susceptibles d’encourager les filles à choisir une carrière scientifique ou technologique en dépit des difficultés rencontrées, • le manque de soutiens financiers indispensables à la poursuite d’études spécialisées ou de travaux de recherche, • l’absence de prise de conscience par les media du rôle que les femmes doivent jouer dans la diffusion d’images susceptibles de créer des vocations.

Plusieurs raisons incitent le pouvoir public à encourager les jeunes filles à suivre l’enseignement scientifique, technique et professionnel et à faire une carrière dans l’enseignement des sciences19. Il est de plus en plus clair que les femmes et les jeunes filles ne peuvent plus se restreindre à l’éventail limité de leurs occupations traditionnelles, que les femmes continueront à souffrir du chômage à moins qu’elles n’aient la possibilité d’accéder à des métiers scientifiques et technologiques. Les applications de la technologie envahissent notre vie quotidienne et l’implication grandissante des femmes dans ce domaine peut déboucher sur un important savoir dans les secteurs de l’enseignement, la sécurité alimentaire, les soins médicaux et les besoins de la collectivité en général et de la famille en particulier. 19 UNESCO, 1999

35

Afin de s’attaquer à la situation défavorable des jeunes filles face à la science et à la technologie, de nombreuses politiques, stratégies et législations ont été mises en place dans différents pays par les ministères de l’éducation, les gouvernements, les organismes donateurs et le organisations non gouvernementales (ONGs), qui ont changé les attitudes sociales des parents et des jeunes filles à l’égard de l’enseignement scientifique et la formation technique et professionnelle. Les actions prioritaires doivent être entreprises sur trois plans : socioculturel, scolaire et institutionnel.

3.4.1. Au plan socioculturel

L’étude qualitative menée à l’ENS a montrée que des valeurs et stéréotypes culturels, des obstacles économiques et les attitudes des parents à l’égard de l’enseignement scientifique handicapent l’orientation des filles vers l’enseignement scientifique et l’exploitation d’opportunités offertes dans le domaine des sciences. Des actions de sensibilisation à travers les moyens de communication doivent être entrepris afin sensibiliser les familles, les parents et les enseignants, sur l’importance de l’éducation des jeunes filles en insistant en particulier sur l’enseignement scientifique, technique et professionnel, sur le rôle de la formation scientifique dans l’épanouissement des familles et de la société entière. Ces campagnes peuvent être entreprises à travers les radios qui pénètrent pratiquement tous les foyers sur l’ensemble du territoire national et à travers les télévisions. Les émissions, effectuées en langues nationales pour une plus grande vulgarisation du message, doivent relater des faits scientifiques, la biographie des grands savants, les grandes découvertes qui ont un impact évident sur la vie de l’Homme, le progrès de ses sociétés, la lutte contre la pauvreté et la maladie. Cette sensibilisation doit également montrer que l’éducation scientifique n’exclue pas la préservation de son patrimoine culturel et religieux, par contre, cette éducation doit intégrer le savoir et savoir-faire local que les femmes détiennent en particulier. Afin de promouvoir la participation des filles à la formation professionnelle à l’ENS il serait nécessaire que ces campagnes de sensibilisation puissent renforcer l’élan vers les métiers de l’éducation et particulièrement dans les domaines scientifiques.

3.4.2. Sur le plan scolaire Plusieurs contraintes à la formation scientifique des filles dans le supérieur en Mauritanie, d’ordre pédagogique, expérimentaux et structurels, ont été mises en relief lors de nos investigations de terrain. Les différents acteurs de l’éducation sont aujourd’hui bien conscients de la nécessité de prendre en charge la faiblesse de la participation des filles à la formation scientifique et à cet égard, une Cellule de Promotion de l’Enseignement des Sciences ou CPES, à rang de Direction centrale, fut créée en 2006, pour trouver « les voies et moyens susceptibles d’améliorer l’enseignement des sciences, la propagation de la culture scientifique, la

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prééminence de l’esprit et de l’analyse critique et de la tolérance, dans les milieux scolaire, universitaire, ainsi que dans les centres d’alphabétisation » [Décret N+ 35 – 2007PM du 12 juillet 2007]. Bien que ceci soit un premier pas, il reste cependant à mener dans le secteur de l’éducation, et particulièrement à l’ENS, des actions concrètes à moyen et long terme, en vue de favoriser l’éducation scientifique des filles et la formation professionnelle à l’ENS dans les discipline scientifique. La faible représentation des filles au niveau secondaire, la perception qu’elles acquièrent des sciences, ont certainement une répercussion immédiate au niveau supérieur ; à cet égard des actions immédiates doivent être entreprises afin de promouvoir l'accès des filles à une éducation de base de qualité incluant la science et la technologie. D’une manière générale, l’enseignement scientifique doit être obligatoire dans le fondamental et le premier cycle du secondaire en instaurant des coefficients éliminatoires pour toutes les disciplines scientifiques et technologiques. L’élaboration des programmes, doit intégrer le savoir traditionnel des femmes et des besoins, préoccupations, environnement, cadre de vie des filles, mais aussi l’éducation sexuelle. Aussi, une politique de soutien(bourses, récompenses, etc.) pour les filles qui s'orientent vers les filières scientifiques et technologiques est-elle nécessaire pour les motiver à envisager des opportunités scientifiques. Dans notre système éducatif, aucune place administrative n’avait été envisagée pour un poste de conseiller d’orientation, or dans le contexte actuel le besoin de conseiller d’orientation devient pressant afin d’établir un système d’orientation, basé sur les compétences des élèves, et permettant à ceux-ci de voir plus clair pour entreprendre les enseignements scientifiques d’une façon plus orientée, de renseigner les parents sur l’importance des opportunités offertes pour leurs enfants en matière de carrières scientifiques . La participation à des actions voire des compétitions internationales sont une occasion d’appréhender les concepts et de les mettre en œuvre dans un autre contexte, d’induire l’émulation, de stimuler l’esprit de créativité et d’entreprise des élèves, de mesurer les performances du système et de développer au sein de la société une culture scientifique. La décentralisation de l’enseignement supérieur, la démultiplication des spécialisations et l’organisation d’un troisième cycle à l’Université de Nouakchott seraient alors des impératifs pour gagner sur la déperdition des filles largement enregistrée à l’Université de Nouakchott. Une politique d’incitation des filles pour la formation scientifique doit être envisagée au moyen de bourses, d’adaptation des horaires, ou de disponibilisation des outils scientifiques et technologiques dans les laboratoires, pour attirer les filles vers l’éducation scientifique et vers les carrières techniques et scientifiques . Au niveau de l’Ecole Normale Supérieure, les concours d’entrée doivent tenir compte de l’importance de l’implication de la femme scientifique dans le cadre de l’enseignement. Il serait peut-être nécessaire d’adopter des mesures spécifiques à leurs égards ; l’établissement des critères spéciaux comme un quota de 20% des admissions leur doivent être réservées

37

comme effectué dans les instances parlementaires en Mauritanie ; il est également possible d’envisager de baisser pour les filles la moyenne requise pour l’entrée à l’ENS . Il serait également nécessaire d’accroître le nombre d'enseignantes bien formées dans les disciplines scientifiques et promouvoir le rôle de « modèle » chez ces enseignantes et un programme de formation des formateurs les sensibilisant à la dimension du " genre ", c’est-à-dire à l’égalité sociale entre les sexes; l’absence d’un transport spécifique à l’ENS, montre l’urgence d’aménager un restaurant capable de livrer tous les services nécessaires pour la journée de travail et prenant en considération les conditions particulières des filles . Aussi, lors de sa formation à l’ENS, la fille mariée, ou ayant un petit enfant, se trouve-t-elle dans l’obligation de prendre en charge quelqu’un pour la relayer dans les activités domestiques du foyer ; à cet égard, l’école doit envisager l’augmentation de la bourse des filles pour les motiver au métier d’enseignant et les aider à satisfaire certains de leurs besoins familiaux. Cette bourse doit être valorisée lors que la fille, court les risques dans les travaux de laboratoires et envisage une carrière scientifique.

3.4.3. Au plan institutionnel

L’engagement du gouvernement et son soutien sont nécessaires pour l’implication des femmes dans les domaines scientifiques divers. A cet égard, la nomination d’une femme à la tête du Département de l’Education Nationale, d’une femme vice-recteur de l’Université, d’une femme conseillère de la Ministre, chargée de la question du genre au MEN, d’une femme qui dirige la Cellule chargée de la promotion de l’enseignement scientifique, sont certes des atouts à exploiter dans ce domaine, et témoignent de l’intérêt croissant qu’accorde le pouvoir politique à l’implication de la femme dans la gestion de l’éducation. D’une façon générale, afin de cultiver l’amour de la science, et de véhiculer une bonne perception des sciences et de la technologie, l’état doit instaurer « une journée nationale de la Science » , encourager la recherche scientifique et multiplier l’organisation de colloques et symposium scientifiques. Certes le prix Chinguitti, établi depuis six ans par le pouvoir politique, pour promouvoir la productivité intellectuelle, est perçu comme étant une promotion de la recherche scientifique ; mais ce prix reste unique pour une diversité de disciplines scientifiques dont les paramètres mesurables sont d’autant plus complexes que ces disciplines sont différentes. Il serait alors plus motivant en matière de recherche d’établir un prix spécifique pour chacune des disciplines scientifiques. Aucune femme n’a bénéficié jusqu’à présent de ce prix, car elles restent très peu nombreuses dans le domaine de la recherche scientifique en Mauritanie.

D’autres part , l’état doit envisager une politique pour faire accéder les femmes scientifiques aux postes de décision afin qu’elles constituent un levier pour la promotion des filles et qu’elles puissent être les porte-parole de toutes les femmes par la mise en œuvre de politiques prenant en compte leurs besoins, leurs aspirations et leurs intérêts .

Il serait aussi nécessaire de fournir aux femmes scientifiques un environnement social leur permettant de concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle et d’encourager la création d’associations de femmes scientifiques pour resserrer les liens qui les unissent ;

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Toutes ces actions peuvent inciter et encourager les femmes chercheurs, enseignantes à jouer un rôle de relais auprès des populations féminines des zones rurales en cherchant à mieux cerner leurs besoins mais aussi à vulgariser les découvertes et des technologies récemment mises au point.

Au niveau de l’ENS, l’état fournir tous les besoins budgétaires et le soutien pour envisager une véritable politique permettant la promotion de la femme pour faire une bonne formation scientifique et faciliter son recrutement pour la carrière d’enseignant et surtout veiller sur son choix d’affectation prioritaire de manière à ne pas déranger son cadre familial.

4. Conclusion générale Dans le passé on a donné aux femmes une instruction dénuée de qualité dans le but de les « domestiquer ». Les différentes enquêtes que nous avons menées en Mauritanie montrent que le pouvoir traditionnel maintient, pour combien de temps encore, les femmes en retrait dans le domaine des carrières scientifiques ; les normes traditionnelles affectant le statut de la femme perdurent encore. Or pour un avenir équitable, il serait fondamental que les femmes participent et tirent parti du processus de développement depuis le stade de la conception jusqu’à celui de l’application. Ceci ne peut être réalisé que si les jeunes filles et jeunes femmes sont encouragées à étudier et à travailler dans les domaines scientifiques et technologiques. Toutes les bibliographie exploitées prouvent que les femmes jouent un rôle crucial dans les économies nationales africaines, notamment dans l’agriculture où elles contribuent dans une proportion de 60 à 80% à la production vivrière, ainsi que dans la gestion des ressources naturelles. Cependant, dans aucun des pays africains , le nombre de jeunes filles inscrites à l’université dans les sciences exactes ou les sciences naturelles ne dépasse 30%, et si les jeunes filles sont inscrites en sciences c’est principalement dans les disciplines de biologie et de médecine.

En Mauritanie, les enquêtes menées ont montré que les filles étaient généralement moins scolarisées que les garçons, que les filles choisissent moins souvent que les garçons les filières scientifiques et technologiques, qu’elles y réussissaient assez mal en raison notamment de difficultés rencontrées en mathématiques et que leur représentation dans les différents cycles d’enseignement allait en décroissant du primaire au supérieur. Elles sont peu nombreuses à servir des carrières scientifiques et comme enseignantes.

Nos enquêtes ont permis d’indexer le manque de vulgarisation de la culture scientifique et de la promotion de la science au niveau scolaire et institutionnel, mais aussi et surtout la société traditionnelle qui traîne une attitude différentielle à l’égard des filles par rapport aux garçons; elle véhicule des idées préconçues perpétuant une image stéréotypée et dévaluée des femmes présentées comme passives, irresponsables, peu compétentes, cantonnées le plus souvent à des activités domestiques. La famille mauritanienne souffre certes d’un passage non intégré de la tradition à la modernité.

Dans le système d’orientation, le rôle fondamental des parents reste encore déterminant ; ayant moins confiance dans les capacités de leurs filles que dans celles de leurs garçons, et

39

considérant que les mathématiques et les sciences étaient des disciplines masculines, les familles n’orientaient que rarement leurs filles dans les filières scientifiques et techniques. L’expression du déchirement de la société entre les valeurs du passé et celles d’aujourd’hui est à cet égard assez indicatif.

Pour aider les filles, diverses initiatives ont été entreprises par d’autres pays: une discrimination en faveur des filles, le système de quota, un niveau requis à l’entrée à l’université moins élevé, des écoles de sciences spéciales pour les filles ou des actions pour les encourager. L’Ecole Normale supérieure de Nouakchott connaît depuis un certain temps, une véritable crise de vocations de la part des femmes surtout pour les disciplines scientifiques, une désaffection pour le métier d’enseignant ; Très peu de femmes cherchent à accéder à l’ENS et si elles y accèdent, elles rencontrent d’énormes problèmes de logement, de transport, de restauration , avec la crainte d’être affectée loin de ces parents et les pesanteurs socioculturelles. A cet égard, le Ministère de l’Education doit adopter une réelle politique d’incitation pour chercher à attirer encore plus d’étudiantes vers les professions de l’enseignement scientifique et doit être encouragé sur ce plan par le concours des partenaires au développement. La promotion de l’éducation scientifique des femmes, plus de 52% en Mauritanie, est devenu aujourd’hui, non plus un impératif de survie aux menaces des fléaux et d’une mondialisation « trop pressante », mais surtout un gage de réussite dans la lutte contre le sous-développement et ses corollaires, la pauvreté et la maladie .

40

Bibliographie

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Cinquième édition. Paris Editions ESF.

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41

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UNESCO. (1999). Formation scientifique , technique et professionnelle des jeunes filles en Afrique. ED-99/WS/34.

42

Annexes

43

Annexe 1.

Fiche d’enquête pour les filles en formation à l’ENS

Code répondant Date enquête Code enquêteur

44

1) Age de l’étudiante (Ecrire le nombre d’années)

……………………. Ans 2) Cycle de l’étudiante ? (Cochez la case correspondante)

1er cycle

2ème cycle 3). Disciplines de formation (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Mathématique

Sciences Physiques

Sciences Naturelles 4) Etes-vous satisfaites du taux de votre présence à l’ENS? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si non, ce taux est, selon vous du: (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au désintéressement des filles à la fonction enseignante

Au fait que les conditions de la formation ne sont pas adaptées au genre féminin

Au fait que la distance entre l’école et des habitats des filles est longue

À la crainte d’être affectée loin de sa famille

À la perception négative de la société à l’égard de cette fonction

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes de baisse du taux de présence)

1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………………………………………………………..

3. ……………………………………………………………

5) Etes-vous satisfaites de la formation scientifique à l’ENS? (Cochez la case correspondante)

45

Oui

Non Si non, ce manque est du selon vous, au fait que : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Le niveau scientifique est inaccessible aux filles

Les conditions de l’enseignement scientifique ne sont pas adaptées au genre féminin

Les travaux pratiques ne sont pas adaptés au genre féminin

Il y a des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes de baisse du taux de présence.

4. …………………………………………………………………………………………………………………...

5. ……………………………………………………………

6. ………………………………………………………………………………………………………………..

6) Etes-vous satisfaites de la formation pédagogique à l’ENS? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si non, ce manque est du selon vous, au fait que : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Le niveau académique est inaccessible aux filles

Les conditions de stage ne sont pas adaptées au genre féminin

La distance entre le lieu de stage et les habitats des filles est longue

Il y a des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes de baisse du taux de présence)

1. ……………………………………………………………

2. ……………………………………………………………

3. ……………………………………………………………

7) Les contraintes responsables de l’abaisse du taux de présence des filles à l’ENS, sont d’ordres : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Académique

Familiale

46

Socioéconomique

Autres (citer sur les pointillés, au plus trois autres ordres de contraintes) 1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………………………………………………………..

3. ………………………………………………………………………………………………………………..

8) Donnez au plus trois exemples de chaque ordre de contrainte dans les tableaux suivants :

Contraintes académiques

1. … ……………………………………………………………………….

2. ………………………………………………………………………

3. ………………………………………………………………………

Contraintes familiales

1……………………………………………………………………………….

2………………………………………………………………………

3………………………………………………………………………

Contraintes socioéconomiques

1. ……………………………………………………………………………….

2. ………………………………………………………………………

47

3. ………………………………………………………………………

9) La résistance des parents vis à vis de l’envoi de leurs filles à l’école, subsiste-t-elle au niveau de l’enseignement supérieur? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

10) Trouvez vous le mariage et la constitution d’une famille un vrai handicap pour aller à l’ENS? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

11) Y a –t-il des discriminations en matière de genre de la part des professeurs envers vous, pendant le déroulement des cours? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

12) Y a –t-il des discriminations en matière de genre de la part du personnel d’encadrement envers vous,? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non 13) Les locaux de l’école sont ils organisés pour une utilisation commode aux deux genres? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

14) les chaises ou tables bancs sont elles disposées d’une façon qui convient aux deux genres? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

15) Les travaux pratiques aux laboratoires sont ils possibles pour les filles? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

16) Pour lutter contre les pratiques sexistes et discriminatoires, à quel niveau, selon

vous, doit on commencer le plan d’action? (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au niveau familial

Au niveau des programmes de l’enseignement

48

Au niveau l’espace et l’environnement de l’école

Autres (citer sur les pointillés, au plus trois autres niveaux)

1……………………………………………………………

2……………………………………………………………

3……………………………………………………………

16) Donnez au plus trois démarches à chacun des niveaux suivant : Au niveau familial

1. ………………………………………………………………………………. 2. ………………………………………………………………………

3. ………………………………………………………………………

Au niveau des programmes de l’enseignement 1. ……………………………………………………………………………….

2. ………………………………………………………………………

3. ………………………………………………………………………

Au niveau l’espace et l’environnement de l’école 1. ………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………

2. ……………………………………………………………………………….

3. ………………………………………………………………………………..

49

Annexe 2.

Etude de cas

Interview avec le personnel d’encadrement de l’ENS

Code répondant Date enquête Code enquêteur

50

1) vous êtes : (Cochez la case correspondante)

Un homme

Une femme

2) Quelle fonction occupez-vous à l’ENS? (Cochez la case correspondante)

Directeur

Gestionnaire

Surveillant

Secrétaire

Laborantin

Bibliothécaire 3) À l’ENS, il y a : (Cochez la case correspondante)

Autant de formateurs que de formatrices

Plus de formateurs que de formatrices

Beaucoup plus de formateurs que de formatrices

Plus de formatrices que de formateurs 4) À l’ENS, selon vous le genre du formateur a t-il d’influence sur la formation des filles ? : (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si oui la formation des filles est plu bénéfique ? : (Cochez la case correspondante

Avec les formatrices

Avec les formateurs 5) En général, au concours d’entrée à l’ENS, il y a : (Cochez la case correspondante)

Autant de candidats que de candidates

Plus de candidats que de candidates

Beaucoup plus de candidats que de candidates

Plus de candidates que de candidats

6) En général, au concours d’entrée à l’ENS, il y a : (Cochez la case correspondante)

Autant d’admis que d’admises

Plus d’admis que d’admises

51

Beaucoup plus d’admis que d’admises

Plus d’admises que d’admis 7) Comment expliquez-vous le faible taux de présence des filles à l’ENS? Est-il lié (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au désintéressement des filles à la fonction enseignante

Au fait que les conditions de la formation ne sont pas adaptées au genre féminin

Au fait que la distance entre l’école et des habitats des filles est longue

À la crainte d’être affectée loin de sa famille

À la perception négative de la société à l’égard de cette fonction

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes de baisse du taux de présence)

1 …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………….. ……………………………………………………………….

3. ………………………………………………………………………………………………………………………………………..

8) La fille à l’ENS respecte-t-elle (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Ses formateurs

Son administration

Ses rendez-vous

Ses heurs de cours, de T P et des examens

La bien tenu de ses équipements, comme le blouson du laboratoire

9) Selon vous, la fille rencontre t-elle des problèmes pendant sa formation à l’ENS ? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

Si oui, ces problèmes se situent, selon vous, au niveau: (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Académique

Administratif

Financier

Social

Genre

52

Des problèmes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres niveaux de problèmes)

1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………….. ……………………………………………………………….

3. ………………………………………………………………………………………………………………………………………..

10) Détaillez ces problèmes en donnant, au plus trois exemples de problèmes à chacun des niveaux suivant :

Académique

1. ………………………………………………………………………….

2………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3………………………………………………………………………………………………………………..

Administratif 1. ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………… 2………………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 3…………………………………………………………………………………

……………………………..

Financier 1. ………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………

53

2. ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………….. 3. ……………………………………………………………………………….. ………………………………………………………….…………….

Social

1. ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………… 2. ……………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………….. 3. ……………………………………………………………………………….. ………………………………………………………….…………….

Genre

1. ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………… 2. ……………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………….. 3. ……………………………………………………………………………….. ………………………………………………………….…………….

11) À l’ENS, les filles réussissent aux examens : (Cochez la case correspondante)

Autant que les garçons

Moins que les garçons

Beaucoup moins que les garçons

Plus que les garçons

54

12) Selon vous, y a-t-il de déperdition d’étudiants à l’ENS ? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si oui, cette déperdition est plus grande : (Cochez la case correspondante)

Chez les filles

Chez les garçons Si cette déperdition est plus grande chez les filles, quel est la cause de ce constat ?est-elle liée: (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

À la baisse du niveau académique

Au mariage des filles

Aux conditions de vie à Nouakchott

À d’autres problèmes (citer sur les pointillés, au plus trois autres problèmes)

1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………….. ………………………………………………………………. 3. ………………………………………………………………………. …………………………………………………………………

13) Selon vous, y a-t-il d’échec d’étudiants à l’ENS ? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si oui, cet échec est plus fréquent: (Cochez la case correspondante)

Chez les filles

Chez les garçons Si cet échec est plus fréquent chez les filles, quel est la cause de ce constat ?est-il lié: (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

À la baisse du niveau académique des filles

À la négligence des filles

Aux conditions de vie à Nouakchott

55

À d’autres problèmes (citer sur les pointillés, au plus trois autres problèmes)

14) Selon vous, y a-t-il des pratiques sexistes ou discriminatoires de la part des formateurs ou du personnel d’encadrement à l’égard des filles? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non 15) Pour lutter contre les pratiques sexistes et discriminatoires, à quel niveau, selon vous, doit on commencer le plan d’action? (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au niveau familial

Au niveau des programmes de l’enseignement

Au niveau de l’espace et de l’environnement de l’école

Autres (citer sur les pointillés, au plus trois autres niveaux)

1. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………….. ………………………………………………………………. 3. …………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………….

16) Donnez au plus trois démarches à chacun des niveaux suivant :

Au niveau familial

1. ……………………………………………………………………………….

1 .…………………………………………………………………………………………………………………...

2. ……………………………………………………………………..

……………………………………………………………….

3. ………………………………………………………………………. …………………………………………………………………

56

………………………………………………………………………

2. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

3. ………………………………………………………………………………………………………………..

Au niveau des programmes de l’enseignement 1. ………………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………

2. …………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

3. ………………………………………………………………………………………………………………..

Au niveau l’espace et l’environnement de l’école 1. ………………………………………………………………………………. ……………………………………………………………………… 2. ……………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………….. 3. ……………………………………………………………………………….. ………………………………………………………….…………….

57

Annexe 3.

Questionnaire destiné aux formateurs de l’ENS

Code répondant Date enquête Code enquêteur

58

1) vous êtes : (Cochez la case correspondante)

Un homme

Une femme

2) Quelle discipline enseignez-vous à l’ENS? (Cochez la case correspondante)

Mathématique

Sciences Physique

Sciences Naturelles 3) Chez vous, la fille participe-t-elle au cours aussi bien que le garçon? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si non, ce désintéressement est, selon vous du : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

À la faiblesse de son niveau scientifique

Au fait que les conditions de la formation ne sont pas adaptées au genre féminin

Au fait qu’elle est timide

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes d’abaissement du taux de présence)

1……………………………………………………………………

2……………………………………………………………………

3……………………………………………………………………

4) Chez vous, La fille participe-t-elle aux travaux pratiques (T P) aussi bien que le garçon? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non

59

Si non, ce désintéressement est, selon vous,du : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

À la faiblesse de son niveau scientifique

Au fait que les conditions des travaux pratiques ne sont pas adaptées au genre féminin

Au fait qu’elle est timide

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes d’abaissement du taux de présence)

1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. ……………………………………………………………

3. ……………………………………………………………

5) Chez vous, La fille participe-t-elle aux excursions ou sorties pédagogiques aussi bien que le garçon? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si non, ce désintéressement est, selon vous, du : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au fait qu’elle est fragile physiquement

Au fait que les conditions d’organisation des excursions ne prennent pas en compte les réalités du genre féminin

Au fait que les parents ont un regard négatif sur la sortie des filles avec les garçons

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes d’abaissement du taux de présence)

1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………………………………………………………..

3. ………………………………………………………………………………………………………………..

6) Chez vous, La fille est elle assidue- aussi bien que le garçon? (Cochez la case Correspondante)

Oui

60

Non Si non, cette non assiduité est, selon vous, du : (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au fait qu’elle est négligente

Au fait que la distance entre l’école et des habitats des filles est longue

Aux préoccupations familiales des filles

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes d’abaissement du taux de présence)

1. …………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………………………………………………………..

3. ………………………………………………………………………………………………………………..

7) Chez vous, la fille rencontre t-elle des problèmes au moment des stages pédagogiques? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non Si oui, ces problèmes sont, selon vous liés: (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au niveau académique des filles

À la timidité des filles

À la maîtrise de la classe

À la gestion du temps

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes d’abaissement du taux de présence)

1………………………………………………………………………

2. ……………………………………………………………………..

……………………………………………………………….

3…………………………………………………………………

61

8) Comment expliquez-vous le faible taux de présence des filles à l’ENS? Est-il lié (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au désintéressement des filles à la fonction enseignante

Au fait que les conditions de la formation ne sont pas adaptées au genre féminin

Au fait que la distance entre l’école et des habitats des filles est longue

À la crainte d’être affectée loin de sa famille

À la perception négative de la société à l’égard de cette fonction

À des causes d’autres natures (citer sur les pointillés, au plus trois autres causes d’abaissement du taux de présence)

1.……………………………………………………………………… 2. ……………………………………………………………………..

……………………………………………………………….

3………………………………………………………………………………………………………………………………………..

10 Selon vous, y a-t-il des pratiques sexistes ou discriminatoires de la part des formateurs ou du personnel d’encadrement à l’égard des filles? (Cochez la case correspondante)

Oui

Non 11) Pour lutter contre les pratiques sexistes et discriminatoires, à quel niveau, selon vous, doit on commencer le plan d’action? (Cochez la ou les case(s) correspondante(s))

Au niveau familial

Au niveau des programmes de l’enseignement

Au niveau de l’espace et de l’environnement de l’école

Autres (citer sur les pointillés, au plus trois autres niveaux)

4. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………...

2. …………………………………………………………………….. ………………………………………………………………. 3. …………………………………………………………………………….. …………………………………………………………………….

62

12) Donnez au plus trois démarches à chacun des niveaux suivant :

Au niveau familial

1. ………………………………………………………………………………. 2…………………………………………………………………………………

3.…………………………………………………………………………………

Au niveau des programmes de l’enseignement 1. ………………………………………………………………………………. 2.……………………………………………………………………… 3………………………………………………………………………

Au niveau l’espace et l’environnement de l’école

1. ………………………………………………………………………………. 2. ……………………………………………………………………………….

3. ………………………………………………………………………………..

63

Annexe 4

Fiche d’animation d’un Focus group ou Groupe orienté Sujet traité

La formation scientifique des filles dans l’enseignement supérieur en Mauritanie : Le cas de l’ENS.

L’échantillon ciblé est constitué de : Filles en formation ou déjà sorties de l’ENS 4 Formateurs (trices) 2 Bibliothécaire 2 Laborantin(e) 1 Surveillant 2 Secrétaire 1 Remarquons que la constitution du groupe doit au plus que possible respecter l’harmonie (proximité d’âge, le sexe, …) Objectif de la discussion : Se focaliser sur les aspects du sujet à savoir :

�Historique et état actuel de l’enseignement scientifique des filles au supérieur en RIM et particulièrement à l’ENS

�Problèmes (contraintes) de l’enseignement scientifique des filles au supérieur en RIM et particulièrement à l’ENS

�Perspectives (stratégie pour résoudre les problèmes) de l’enseignement scientifique des filles au supérieur en RIM et particulièrement à l’ENS.

Remarquons que l’animation de groupe doit au plus que possible respecter les règles de l’expression libre (pas de distribution de parole mais de l’orientation des thèmes, …) Quelques questions qui déclenchent

� Au niveau du premier thème : - Qu’est-ce qu’on peut dire de :

i. La situation de l’enseignement post- baccalauréat des filles en RIM ? ii. L’enseignement scientifique des filles au supérieur en RIM ?

iii. L’état actuel de l’enseignement scientifique des filles à l’ENS? � Au niveau du second thème : - Quelles sont les contraintes responsables de la baisse du taux de présence des filles au supérieur ? - Que pensez-vous de la résistance des parents vis à vis de l’envoi de leurs filles au supérieur? - Trouvez vous le mariage et la famille de vrais handicap pour aller au supérieur? - Trouvez vous l’environnement de l’ENS adéquat pour la formation scientifique des filles? � Au niveau du troisième thème : - Quels sont les moyens susceptibles d’améliorer le rendement et la rétention des filles au supérieur ?