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Stratégie Afrique du BMBF Ouvrir des perspectives ! Un nouvel élan dans la coopération avec les partenaires africains dans les domaines de l’éducation, de la science et de la recherche

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Stratégie Afrique du BMBF Ouvrir des perspectives ! Un nouvel élan dans la coopération avec les partenaires africains dans les domaines de l’éducation, de la science et de la recherche

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Dr. Olivier Menoukeu Pamen, Prof. Gisèle Adelie Mophou Loudjom et Dr. Bubacarr Bah – Titulaires des Chaires allemandes de recherche aux centres de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) au Ghana, au Cameroun et en Afrique du Sud (de gauche à droite).

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Sommaire

Avant-propos 2

Résumé 4

Champs d’action 8

1. Nous souhaitons promouvoir les transferts de connaissance et l’innovation afin de contribuer à la croissance et à la prospérité et d’améliorer les perspectives économiques de l’ensemble des pays partenaires ...................................................................................................................................................... 8

2. Nous voulons soutenir l’enseignement supérieur et les jeunes scientifiques pour créer de meilleures perspectives de vie ............................................................................................................................. 10

3. Nous voulons renforcer l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur et accroître l’orientation pratique de la formation professionnelle ........................................................................................ 13

4. Nous agissons de sorte que la collaboration dans le domaine de la recherche contribue davantage à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies ........................ 16

5. Nous souhaitons tirer profit des potentiels de synergie aux niveaux national, européen et international .................................................................................................................................................................. 20

Acteurs 22

Liste d’abréviations 24

Adresse bibliographique 25

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Avant-proposL’Afrique est un continent de potentiels et d’opportunités. Nous avons pour ambition d’exploiter ces potentiels et d’ouvrir de nouvelles perspectives en coopérant avec nos partenaires africains dans les domaines de l’éducation, de la science et de la recherche.

Nous faisons face à des défis considérables. L’Afrique est particulièrement touchée par les effets du changement climatique. Ceci menace les moyens de subsistance de très nombreux Africains. Par ailleurs, la population africaine va probablement doubler dans les 30 prochaines années. Et cette population de plus en plus nombreuse va avoir besoin d’un accès à l’eau potable, aux denrées alimentaires, aux médicaments et à l’approvisionnement énergétique.

L’éducation, la recherche et les innovations sont les clés pour transformer ces défis en opportunités. La science a pour objet d’explorer les causes et les liens, et elle est en capacité d’apporter des solutions et des technologies innovantes. L’éducation est la base nécessaire pour que chacun puisse vivre sa vie de manière autonome. L’Afrique ayant une jeunesse très nombreuse, l’éducation peut y ouvrir des perspectives importantes dans de larges couches de la population.

Ouvrir des perspectives, tel est l’objectif de notre Stratégie Afrique. Celle-ci offre un cadre fiable pour mettre en place et faire fructifier des contacts et des coopérations avec les institu-tions africaines partenaires. Elle est axée sur l’avenir car elle renforce la coopération avec les partenaires africains en priorité dans les domaines qui créent, garantissent et améliorent des moyens de subsistance durables pour les personnes. Elle a également un impact local car elle aborde les problèmes que nous avons identifiés sur place avec nos partenaires africains.

Ceci nous permet de soutenir les opportunités de développement durable en Afrique et de donner un nouvel élan à la coopération germano-africaine.

Anja KarliczekMembre du Bundestag allemandMinistre fédérale de l’Éducation et de la Recherche

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Résumé

L’enseignement, la science et la recherche sont des moteurs essentiels pour faire avancer le développe-ment social et économique des sociétés. Ils contribuent à la prospérité, à la cohésion et la participation sociales. Dans les pays d’Afrique, qui ont une structure démo-graphique particulièrement jeune et dynamique et qui font en même temps notamment face à d’autres défis d’importance, l’enseignement, la science et la recherche revêtent une importance toute particulière. En effet, la population africaine va continuer à croître dans les prochaines décennies pour probablement doubler d’ici 2050 et atteindre 2,5 milliards d’habitants. Le nombre de jeunes va notamment augmenter de manière dis-proportionnée. La croissance économique actuelle de l’Afrique ne peut pas suivre ce rythme, ce qui a pour effet un chômage élevé chez les jeunes.

Cette augmentation de la population occasionnera un besoin croissant en denrées alimentaires, une urbanisa-tion rapide et une demande grandissante en électricité et en énergie, ce qui constitue des défis supplémen-taires. Dans le même temps, les effets du changement climatique se font particulièrement ressentir sur le continent africain, et menacent les conditions d’exis-tence économiques. Le manque de perspectives de vie, en particulier chez les jeunes, crée des mouvements migratoires importants en Afrique et en Europe. Une

croissance économique durable, un nombre suffi-sant d’emplois et une formation débouchant sur une qualification sont des facteurs essentiels permettant de transformer le potentiel de cette jeunesse africaine grandissante en un moteur économique.

C’est à ce niveau que la coopération germano-africaine en matière d’éducation, de science et de recherche peut porter ses fruits. En effet, une formation de qualité à tous les niveaux ainsi que des structures de recherche efficaces constituent des conditions importantes pour l’innovation, la croissance et l’emploi, mais aussi pour la sécurité et la stabilité.

Ceci s’exprime aussi clairement dans la stratégie centrale des États africains, l’« Agenda 2063 » de l’Union africaine (UA), ainsi que dans ses stratégies sectorielles : la « Stratégie continentale de l’éducation pour l’Afrique 2016–2025 (CESA 16–25) », la « Stratégie continentale pour l’enseignement technique et la formation professionnelle » et la « Stratégie 2024 pour la science, la technologie et l’innovation en Afrique (STISA) » qui définissent les besoins et les me-sures à prendre en matière d’éducation, de formation et de formation continue, de recherche, de technologie et d’innovation.

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5RÉSUMÉ

La qualification des personnes est un facteur clé à la fois pour l’ascension sociale individuelle et pour la prospérité économique. Le capital humain crée des va-leurs durables : lorsque des savoirs et des compétences sont partagés, ils ne se réduisent pas, ils se multiplient. De ce point de vue, la question de la « jeunesse » est centrale. Comme l’« Agenda 2063 » le souligne, il est d’autant plus important de soutenir la transition des sociétés africaines en sociétés de la connaissance pour atteindre une efficacité structurelle durable.

À ce niveau, nous sommes en mesure de construire sur la base de vastes structures de partenariat mises en place par le Ministère fédéral allemand de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) dans sa « Stratégie Afrique 2014–2018 » : les coopérations germano-africaines en matière d’éducation, de science et de recherche couvrent un large éventail de thèmes. Elles portent surtout sur des dé s à la fois régionaux et internatio-naux particulièrement cruciaux pour les pays d’Afrique. Parmi ceux-ci, on compte les questions liées à l’envi-ronnement et au climat ainsi qu’aux soins de santé (en particulier aux maladies tropicales comme la malaria) et à la couverture des besoins croissants en matière d’alimentation et d’énergie. Un partenariat fiable est un facteur clé pour le règlement de ces problèmes.

Nous souhaitons bâtir sur la base de ces succès tout en faisant avancer de nouvelles solutions.

Réseaux de recherche pour les innovations en matière de santé en Afrique sub-saharienne

À travers cinq réseaux de recherche germano-africains pour les innovations en matière de santé, le BMBF finance de manière ciblée depuis 2014 la recherche médicale dans les pays de l’Afrique sub-saharienne. L’initiative soutient à la fois la coopération entre les instituts de recherche médicale allemands et les établissements d’enseignement supérieur en Afrique, la mise en relation des instituts de recherche africains, ainsi que la constitution et le développement de capacités de recherche.

L’objectif des travaux de recherche est la lutte contre des maladies qui menacent particulièrement les habitants du continent africain. Ceci concerne la tuberculose, le VIH/SIDA, les maladies tropicales dites négligées, mais également le diabète et les maladies cardiovasculaires qui sont en progression. Ces maladies posent un problème supplémentaire aux systèmes de santé africains.

Les cinq réseaux exploitent les synergies en construi-sant sur la base des structures et des ressources existantes. Ils sont coordonnés par des chercheurs et scientifiques africains. Les réseaux de recherche travaillent en étroite collaboration avec les universités et les services de santé. Ils renforcent ainsi à moyen terme les systèmes de formation et de santé des parte-naires africains.

Cérémonie inaugurale des réseaux de re-cherche pour les innovations en matière de santé en Afrique sub-saharienne en 2017 à Dar es Salam en Tanzanie.

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Remise du Prix germano-africain d’encouragement à l’innovation (German-African Innovation Incentive Award) par madame la ministre Anja Karliczek (au centre) et Dr. Tarek Metwally Khalil, Dr. Angella Musiimenta, Dr. Kolawole Adisa Olonade et Dr. Isaiah Etemo Muchilwa (de gauche à droite).

À travers sa Stratégie Afrique, le BMBF poursuit trois objectifs centraux :

●● Nous souhaitons continuer à contribuer à l’inter-nationalisation de l’enseignement, de la science et dela recherche. La Stratégie Afrique du BMBF constitueun cadre durable permettant à la communauté desscienti fiques et des chercheurs allemands de créeret de développer des contacts et des coopérationsfiables avec des institutions africaines partenaires.

●● Avec les moyens et les instruments offerts par l’en-seignement, la science et la recherche, nous souhai-tons soutenir davantage les perspectives d’aveniret les opportunités de développement durable enAfrique. La Stratégie Afrique du BMBF donne unnouvel élan pour un avenir commun meilleur.

●● Pour ce faire, nous cherchons à renouveler cettecoopération en mettant davantage l’accent sur lessynergies comme le recommande la stratégie d’in-ternationalisation de l’enseignement, de la scienceet de la recherche du gouvernement fédéral. LaStratégie Afrique du BMBF contribue à la cohérencede la coopération avec l’Afrique.

Nous souhaitons atteindre ces trois objectifs en prenant des mesures dans cinq champs d’action :

1. Nous souhaitons promouvoir les transferts de connaissances et l’innovation afin de con tribuer àla croissance et à la prospérité et d’améliorer leursperspectives économiques des pays partenaires.

2. Nous voulons soutenir l’enseignement supérieur et les jeunes scientifiques pour créer de meilleuresperspectives de vie.

3. Nous voulons renforcer l’employabilité des diplô-més de l’enseignement supérieur et accroître l’orien-tation pratique de la formation professionnelle.

4. Nous agissons de sorte que la collaboration dans le domaine de la recherche contribue davantage à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies

5. Nous souhaitons tirer profit des potentiels de synergie aux niveaux national, européen et inter-national.

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7RÉSUMÉ

Lors de l’établissement des cinq champs d’action, nous accordons une attention particulière à deux théma-tiques transversales que nous souhaitons prendre en compte dans tous les champs d’action :

●● Nous voulons promouvoir davantage la place des femmes dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. Les femmes jouent un rôle central dans le développement économique du continent africain, c’est pourquoi l’égalité des droits n’est pas uni-quement une question d’égalité sociale mais contribue bel et bien à davantage de prospérité économique. Pour que les femmes puissent exploiter pleinement leur potentiel et s’engager efficacement pour la pros-périté des sociétés, il faut surmonter le problème de l’inégalité des sexes. L’« Agenda 2063 » de l’Union afri-caine réclame la suppression des inégalités existantes à tous les niveaux du système éducatif afin que le capital humain de l’Afrique puisse s’épanouir entièrement.

●● Nous voulons exploiter les opportunités offertes par la numérisation et permettre et améliorer la participation au savoir. La numérisation offre également au continent africain des opportunités exceptionnelles, en particulier pour les applications dans l’Internet mobile : le nombre de personnes ayant accès à l’Internet mobile en Afrique est en augmenta-tion. Dans le même temps, la part des technologies et des services de communication mobile s’accroît dans le produit intérieur brut de l’Afrique. Les applications numériques, telles que les méthodes et les instru-ments d’apprentissage numériques, apportent une valeur ajoutée aux personnes sur place également dans le domaine de l’enseignement, de la science et de la recherche. C’est ce que nous souhaitons soutenir.

Les cinq champs d’action et les deux thématiques trans versales font écho aux priorités africaines et aux mesures de l’« Agenda 2063 » de l’Union africaine et de ses stratégies spécifiques, et ils soutiennent la réalisa-tion des objectifs en matière de développement durable des Nations Unies.

Centres internationaux Maria Sibylla Merian de hautes études en lettres, sciences humaines et sciences sociales

Les processus de transformation sociétale nécessitent eux aussi l’apport de la réflexion critique des sciences sociales dans les pays émergents et en voie de développement. Dans le même temps, il existe une volonté de continuer à faire reconnaître et à internationaliser les sciences humaines, culturelles et sociales allemandes par le biais de projets de coopérations étroite bi- et multilatérales à l’étranger. Le BMBF relaie cette volonté en mettant sur pied plusieurs Centres internationaux Maria Sibylla Merian de hautes études en lettres, sciences humaines et sciences sociales. Au cours de sa visite d’État au Ghana au mois de décembre 2017, le Président de la République fédérale M. Frank-Walter Steinmeier a inauguré « l’Institut international Merian de hautes études Afrique (MIASA) » à l’Université du Ghana. Les partenaires allemands de ce projet sont l’Université de Fribourg-en-Brisgau (coordinatrice), l’Institut historique allemand de Paris en tant que membre de la Fondation Max Weber, le German Institute of Global and Area Studies (GIGA) de Hambourg et les universités de Francfort et de Constance. Dans le cadre d’une coopération interdisciplinaire, des chercheurs spécialisés dans différents domaines réfléchissent aux questions de la migration et de l’exil, du développement rural et de la raréfaction des ressources, de la transition énergétique en Afrique et des caractéristiques des parlements africains.

L’objectif du MIASA est de concevoir un programme intellectuel et un agenda de recherche permettant d’étayer des approches africaines à la fois en matière scientifique et de politique pratique, et ce, à travers une coopération multinationale.

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8 Participants à un atelier d’experts organisé en juin 2018 sur l’élaboration de la Stra-tégie Afrique (de gauche à droite : Prof. Romain Murenzi, Dr. Mahama Ouedraogo, Dr. Moumini Savadogo et Prof. Anne Nangulu).

Champs d’action

1. Nous souhaitons promouvoir les transferts de connaissance et l’innovation afin de contribuer à la croissance et à la prospérité et d’améliorer les perspectives économiques de l’ensemble des pays partenaires.

L’économie connaît une croissance rapide dans différents pays africains. Mais des pans entiers de la population africaine ne bénéficient pas de progrès. Afin que tous les Africains puissent profiter d’un niveau de vie en augmentation, il faut tirer profit de meilleure manière des potentiels d’innovation. Il convient également pour cela d’ancrer davantage dans la pratique les connaissances issues des établissements d’enseignement supérieur africains.

Il faut donc renforcer les connexions entre la recherche et l’économie et développer des mécanismes et des structures permettant de mieux valoriser et de mettre sur le marché les innovations et les découvertes scien-tifiques ainsi que le savoir existant dans la région. C’est ainsi que des emplois se créent qui ouvrent des pers-pectives d’avenir en Afrique. Les solutions numériques jouent à ce niveau un rôle particulier.

Les systèmes de recherche modernes sont synonymes d’innovation, de participation sociale, de création d’emploi et de croissance économique. Nous encou-

rageons donc nos partenaires africains à développer l’enseignement, la recherche et l’innovation dans une approche holistique. Ceci inclut une formation professionnelle adaptée de même qu’un enseignement supérieur de haute qualité et axé sur la pratique. Nous mettons tout en œuvre pour exploiter de façon plus conséquente les synergies issues de l’enseignement, de la recherche et de l’innovation afin d’obtenir un gain en termes de qualité et d’efficacité.

Avec la Stratégie Afrique, nous voulons nous concen-trer davantage sur le développement, la gestion et le transfert des connaissances afin de renforcer des systèmes d’innovation :

●● Nous allons orienter davantage la coopération en matière d’enseignement, de science et de recherche sur l’innovation et l’exploitation des résultats de recherche. Ceci nous permettra de renforcer les systèmes de recherche et d’innovation africains et de soutenir nos partenaires africains dans la création de conditions permettant un meilleur développement

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9CHAMPS D’ACTION

économique sur place, et dans l’établissement de domaines professionnels extra-universitaires offrant de nombreuses perspectives aux diplômés de l’enseignement supérieur.

●● Nous allons intensifier les connexions entre la recherche et l’économie pour obtenir une meilleure exploitation des résultats, par exemple à travers des projets impliquant des centres de recherche, des universités et des entreprises privés allemands et africains, et en soutenant la création de spin-off issus d’établissements d’enseignement supérieur. Les réseaux d’innovation régionaux (Cluster) jouent à ce titre un rôle essentiel.

●● Nous allons soutenir le développement des structures de gestion des universités africaines pour l’innovation, le transfert de technologie et l’entrepreneuriat. Sur ce point, l’utilisation des innovations locales joue un rôle particulier au sens où des solutions africaines répondent à des défis africains.

●● Grâce à une nouvelle mesure de financement, nous allons aider les femmes scientifiques à transposer les résultats de leurs travaux dans l’économie, la société et la politique.

●● Nous offrirons aux partenaires africains régionaux et nationaux, ainsi qu’aux acteurs internationaux, la possibilité de s’associer à nos initiatives de mise en libre accès de résultats et d’expériences. En effet, bénéficier d’un accès à des informations scientifiques

et diffuser plus facilement ses propres publications sur la base d’une bonne pratique scientifique sont des conditions permettant une participation accrue de la recherche africaine à la production internationale de savoirs et à l’exploitation des ré sultats de recherche.

●● Nous profiterons de la collaboration avec l’UNESCO- UNEVOC (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture – Centre inter-national pour l’enseignement et la formation tech niques et professionnels) pour mettre en valeur les opportunités offertes par la numérisation aux enseignants et aux étudiants, dans le domaine de la formation professionnelle.

Participants à un atelier d’experts organisé en juin 2018 sur l’élaboration de la Stratégie Afrique.

Partenariats pour le développement de produits pour la prévention, la thérapie et le diagnostic des maladies tropicales

Le BMBF finance de 2016 à 2022 cinq partenariats pour le développement de produits (PDP) liés aux pathologies suivantes : malaria, tuberculose, leish-maniose, trypanosomiase africaine et VIH, ainsi qu’au diagnostic de maladies infectieuses récurrentes comme Ebola.

Les PDP sont des organisations à but non lucratif dans lesquelles différents acteurs, tels que des instituts académiques, des centres de recherche publics, des entreprises pharmaceutiques et des ONG, coopèrent pour développer des vaccins, des médicaments ou des méthodes diagnostiques pour améliorer le traitement des maladies négligées et associées à la pauvreté. Ces PDP sont principalement financés par des fondations privées et des bailleurs de fonds publics comme le BMBF. L’objectif est de favoriser la collaboration entre des organisations de recherche publiques et l’industrie pharmaceutique pour développer rapidement les pro-duits dont il existe un besoin urgent, puis pour pouvoir les mettre à disposition dans les régions du monde les plus touchées (principalement en Afrique), et ce, à des prix accessibles.

Les produits développés dans le cadre des PDP ont une importance cruciale pour le continent africain. Les PDP sont un excellent exemple de coopération réussie entre des acteurs publics et privés dans le traitement d’ur-gences mondiales. L’expérience qui en est tirée permet d’inspirer des projets ultérieurs.

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Le secrétaire d’État Dr. Georg Schütte en visite à l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) à Mbour/Sénégal.

2. Nous voulons soutenir l’enseignement supérieur et les jeunes scientifiques pour créer de meilleures perspectives de vie.

De nombreux établissements d’enseignement supé-rieurs en Afrique comptent un très grand nombre d’étudiants pour peu de professeurs. Du fait de la crois-sance démographique, le besoin en formation univer-sitaire va continuer à croître et la disproportion entre le nombre d’étudiants et de professeurs va continuer à s’aggraver. Pour que l’offre évolue conformément à la demande, il est primordial de développer sur le plan quantitatif et qualitatif les systèmes d’enseignement supérieur et de recherche africains. Les entreprises locales ayant besoin de main d’œuvre sur place en sont également les bénéficiaires.

Les coopérations entre établissements d’enseignement supérieur jouent un rôle très important dans le cadre du soutien apporté aux structures de l’enseignement supé-rieur en Afrique. L’Université allemande du Caire (GUC), qui a vu le jour en 2003, a été la première université binationale en Afrique. La coopération intensive entre les établissements d’enseignement supérieur allemands

et africains va encore s’intensifier. On compte à pré-sent plus de 800 partenariats entre des établissements d’enseignement supérieur allemands et africains. Pour que le capital humain de l’Afrique puisse s’épanouir pleinement, nous nous engageons également en faveur d’une meilleure représentation des femmes au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche, en particu-lier aux postes de direction.

Avec la Stratégie Afrique du BMBF, nous souhaitons continuer à aider l’enseignement supérieur et les jeunes scientifiques à travers des mesures concrètes :

●● Nous allons orienter la coopération avec l’Afrique de manière à soutenir efficacement et à rendre pérennes des systèmes de recherche dotés d’insti-tutions renforcées ainsi que d’un personnel scienti-fique qualifié.

●● Nous allons soutenir surtout des partenariats entre des instituts de l’enseignement supérieur qui ont

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pour objectif de soutenir les structures locales. Afin de garantir la pérennité de ces coopérations, nous al-lons renforcer la procédure ascendante dans le cadre du Programme d’enseignement transnational (TNB) de l’Office allemand des échanges universitaires (DAAD) en accordant une attention toute particu-lière à des projets pilotes mis sur pied en Afrique.

●● Dans le cadre de la coopération en matière de re-cherche, nous allons permettre à des établissements d’enseignement supérieur africains de développer des capacités de formation de diplômés dont la science et l’économie ont un besoin urgent. Ceci permet d’articuler la coopération en matière de recherche et des éléments d’enseignement destinés aux jeunes chercheurs (à travers des programmes communs de Master par ex.). Nous chercherons à intensifier la coopération entre les partenaires, notamment à travers la mise en place de centres de recherche virtuels dotés d’infrastructures numé-riques.

●● Nous encouragerons le fait que les chercheurs africains, ayant un lien avec l’Allemagne du fait de leurs études et de leurs recherches, puissent égale-ment employer leurs compétences dans leur pays d’origine. Nous allons favoriser la mise en place de groupes de recherche conjoints germano-africains afin d’intensifier le développement de structures

locales et de former les jeunes générations de cher-cheurs dans des conditions attractives. Pour ce faire, il est nécessaire d’examiner également des modèles de chaire permettant de travailler sur les deux sites grâce à des solutions numériques.

Enseignement transnational et projets d’établissements allemands d’enseignement supérieur à l’étranger

Depuis 2001, le DAAD finance des « Offres d’études d’établissements allemands d’enseignement supérieur à l’étranger ». L’éventail couvert jusqu’ici par les projets financés va de la mise en place de cursus d’études individuels, débouchant sur des diplômes reconnus en Allemagne et dans le pays partenaire, à la conception d’établissements d’enseignement supérieur entiers, en passant par la création de facultés et d’instituts. Le Programme pour l’enseignement transnational (TNB) prend en charge le financement de la partie allemande. En Afrique, cinq sites au total sont financés depuis 2018 par des fonds provenant du BMBF.

Une offre interdisciplinaire d’études mondiales destinée aux étudiants en Master et aux doctorants et axée sur le thème « Paix et sécurité en Afrique » est proposée à Addis Abeba (Éthiopie) parallèlement aux cursus de sciences naturelles et de technologie dispensés à Meknès (Maroc) et El Gouna (Égypte) où ils rencontrent un franc succès. L’Université Goethe de Francfort vient de mettre en place un cursus de Master sur deux ans intitulé « Études archivistiques » à Jos (Nigeria) en coopération avec l’Institut du film allemand, avec un financement démarrant le 1er octobre 2018.

Avec environ 12 000 étudiants, l’Université allemande du Caire (GUC) en Égypte compte actuellement parmi les projets les plus importants et les plus réussis du programme d’« Offres d’études d’établissements alle-mands d’enseignement supérieur à l’étranger ». La GUC est une université privée organisée selon le modèle des universités techniques allemandes. Les universités par-tenaires allemandes d’Ulm, de Stuttgart et de Tübingen participent au profil académique de la GUC depuis sa création en 2003. Ses domaines de spécialité sont les sciences de l’ingénierie, les sciences naturelles appli-quées, la pharmacie et la gestion axée sur la technique. Le financement du TNB permet de mettre en place et d’étendre des coopérations de recherche avec la GUC.

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Titulaires des Chaires des recherche allemandes : Dr. Bubacarr Bah, Dr. Olivier Menoukeu Pamen, Dr. Moustapha Fall, Prof. Dr. Gisèle Mophou et Dr. Marc Sedjro (de gauche à droite). D’autres chaires sont en cours de création.

●● Nous souhaitons améliorer l’accès à l’éducation, à la science et à la recherche en Afrique en utilisant des technologies numériques et nous voulons soutenir l’innovation dans ce domaine. Nous soutiendrons donc les offres en ligne de l’enseignement supé-rieur allemand lorsqu’elles sont orientées vers les besoins de l’Afrique et nous les améliorerons avec les partenaires.

●● Nous allons financer davantage de chaires dans les pays partenaires africains, telles que les chaires de recherche allemandes des centres de l’Institut afri-cain aux sciences mathématiques (AIMS).

●● Nous allons mettre en place des réseaux d’anciens étudiants pour les centres de compétence sur le climat WASCAL (West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use) et SASSCAL (Southern African Science Service Centre for Climate Change and Adaptive Land Manage-ment). Ils auront pour but de garantir l’utilisation des connaissances et des expériences au profit de l’Afrique et leur mise à disposition de tous.

●● Nous allons soutenir les jeunes chercheurs en ciblant de nouveaux programmes de recherche sur l’exploitation durable des terres et sur le développe-ment urbain durable (cf. champ d’action no 4). Pour ce faire, nous ancrerons davantage dans SASSCAL les programmes d’étude supérieure en cours dans WASCAL (Master et doctorat) où ils rencontrent un réel succès, et nous les étofferons à la fois au niveau thématique et du point de vue régional.

Chaires de recherche allemandes/AIMS

Dans les pays partenaires africains, le BMBF soutient depuis longtemps le développement des sociétés du ●

savoir à travers des mesures visant au développement des structures et du capital humain. Il s’agit notam-ment des Chaires de recherche allemande des centres de l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) en Afrique du Sud, au Sénégal, au Ghana, au Cameroun et en Tanzanie, qui sont mises en place par la fondation Alexander von Humboldt (AvH) pour le compte du BMBF. Pour soutenir directement les chaires et garantir un lien direct avec l’Allemagne, le DAAD apporte un soutien financier à la coopération avec les établissements d’enseignement supérieur alle-mands ainsi qu’aux doctorants et post-doctorants.

Les « Chaires de recherche allemandes » sont un exemple réussi d’effets d’amplitude obtenus grâce à une aide individuelle : en premier lieu, les chaires axent leur travail sur la pratique pour trouver des solutions aux défis locaux, ensuite elles forment avec un haut niveau de qualité les chercheurs de demain et enfin, au-delà des chaires de recherche elles-mêmes, les sciences mathématiques de chaque pays profitent des liens de coopération des chaires de recherche avec les établissements d’enseignement supérieur allemands.

Avec le financement des Chaires de recherche alle-mandes des centres de l’AIMS, le BMBF contribue avec succès à l’élargissement des capacités locales et à une coopération durable entre l’Allemagne et ses parte-naires africains.

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13CHAMPS D’ACTION

3. Nous voulons renforcer l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur et accroître l’orientation pratique de la formation professionnelle.

Le chômage des jeunes constitue un défi majeur en Afrique. Il touche également un grand nombre de diplômés de l’enseignement supérieur, en particulier en Afrique du Nord. Ainsi, la « Stratégie continentale pour l’éducation en Afrique 2016–2025 » de l’Union africaine accorde-t-elle la plus haute importance aux questions de formation professionnelle et d’employabilité.

Le chômage des jeunes en Afrique est dû, d’une part, au manque de capacité d’absorption du marché du travail. D’autre part, il manque dans bien des cas une formation professionnelle de qualité ainsi qu’une interconnexion efficace entre l’enseignement supérieur et le marché du travail local permettant de se préparer aux exigences de la vie professionnelle. Le manque de possibilités de s’épanouir conduit à un manque de perspectives, y compris pour les diplômés de l’ensei-gnement supérieur et pour les jeunes chercheurs. Ceci présente un risque de conflit élevé et peut favoriser une fuite des cerveaux dont ces pays ont pourtant un besoin impérieux.

European and Developing Countries Clinical Trials Partnership (Partenariat des pays européens et en développementsur les essais cliniques)

Le Partenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP) a été créé en 2003 sous la forme d’une initiative européenne visant à faire face à la crise sanitaire mondiale. Ce partenariat implique quatorze États membres européens, deux États associés et quarante-huit pays d’Afrique sub-saharienne.

En 2014, le Parlement européen et le Conseil européen ont décidé de poursuivre le programme avec EDCTP 2. L’objectif est de développer des diagnostics, des médicaments et des vaccins pour lutter contre les trois grandes maladies liées à la pauvreté : le VIH/SIDA, la malaria et la tuberculose, et pour lutter contre d’autres maladies infectieuses négligées. Étant donné le succès du projet précédent, l’Allemagne s’est activement engagée dans la nouvelle phase de ce programme.

Depuis sa création en 2003, l’EDCTP s’est imposé comme un modèle de coopération reconnu à l’échelle mondiale entre des pays africains et européens.

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14 STRATÉGIE AFRIQUE DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE14

Signature du projet de collaboration sur la formation professionnelle avec l’Afrique du Sud par la directice du département Susanne Burger.

Initiatives sur le climat WASCAL et SASSCAL

En collaboration avec des partenaires de dix pays de l’ouest et de cinq pays du sud de l’Afrique, le BMBF dé-veloppe deux centres régionaux de compétences consa-crés au changement climatique et à la gestion durable des terres dans le sud et l’ouest de l’Afrique. L’objectif est de mieux protéger les personnes et l’environnement des conséquences du changement climatique.

En Afrique de l’ouest, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo collaborent au sein de WASCAL (West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use). SASSCAL (Southern African Science Service Centre for Climate Change and Adaptive Land Management) est géré conjointement par l’Angola, le Botswana, la Namibie, la Zambie et l’Afrique du Sud. Ces centres de compé-tences sont cofinancés par les pays partenaires.

Depuis 2010, WASCAL et SASSCAL aident les régions les plus touchées par le changement climatique dans le sud et l’ouest de l’Afrique à développer des structures scientifiques et universitaires ou non universitaires. Ceci a lieu en étroite collaboration avec les établissements d’enseignement supérieur et les instituts de recherche allemands ainsi que leurs réseaux.

Dans ces deux centres de compétence, des solutions exemplaires en faveur de la protection du climat et de l’adaptation au changement climatique sont dévelop-pées, expérimentées et appliquées en collaboration avec les utilisateurs. Ils constituent ainsi de parfaits exemples d’interaction réussie entre l’enseignement universitaire, la coopération en matière de recherche et les infrastructures de recherche.

Sur ce point, la Stratégie Afrique du BMBF met l’accent sur la question de l’employabilité. Nous souhaitons concevoir des cours d’études axés sur la pratique et sur les besoins, et mieux exploiter les potentiels de la formation professionnelle :

●● Nous allons continuer à soutenir le développement des cursus adaptés au marché du travail, l’ajus-tement des programmes d’études (« Qualité de l’enseignement ») et les programmes de formation continue des professeurs de l’enseignement supé-rieur.

●● Dans les projets de grande envergure WASCAL et SASSCAL, nous allons mettre en place des actions pour accompagner la formation et la formation continue, ainsi que des bourses destinées aux Start-up (mesure appelée « Entrée dans l’entrepreneu-riat »), et ce, pour faciliter le passage des diplômés dans l’économie de marché. Ceci s’effectue sur la base des expériences accomplies et des réussites obtenues par les écoles d’études supérieures de WASCAL.

●● Nous soutiendrons l’introduction de cursus doubles avec une interaction entre études universitaires et formation en entreprise en Afrique.

●● Nous intégrerons des éléments de formation profes-sionnelle dans des projets de recherche.

●● En accord avec l’« Agenda 2063 » de l’Union afri-caine, nous allons collaborer avec d’autres minis-tères et avec des acteurs économiques allemands et africains pour explorer et tirer profit des potentiels

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15CHAMPS D’ACTION

offerts par le secteur privé afin de développer et d’expérimenter une formation professionnelle coo-pérative en entreprise et interentreprise. Nous allons surtout soutenir les petites et moyennes entreprises (PME) allemandes et africaines engagées dans la formation professionnelle par le biais d’instruments ciblés comme les partenariats de formation dans les-quels plusieurs entreprises mutualisent des éléments de formation.

●● Dans les pays africains intéressés, nous allons évaluer les besoins en conseils systémiques en matière de formation professionnelle (cadre légal, financement, gouvernance), et proposer à ces pays des prestations de conseil correspondantes.

●● Nous faisons tout notre possible pour exploiter de manière ciblée le potentiel de la recherche alle-mande sur la formation professionnelle afin de sou-tenir les efforts de réforme en la matière en Afrique. Nous mettrons également à profit le domaine des formations professionnelles informelles et nous collaborerons avec des acteurs multilatéraux.

●● Nous allons contribuer à l’amélioration de la forma-tion des professeurs de l’enseignement professionnel ainsi que des formateurs en entreprise. Notre objec-tif en la matière se résume en trois mots : « Train the Trainer ».

Partenariats avec l’Afrique sub-sahariennpour des solutions durables – Mesures intégrées en faveur de la recherche, de laformation et de la formation continue post-universitaires

e

Dans le cadre du programme de recherche intitulé « Partenariats avec l’Afrique sub-saharienne pour des solutions durables », la recherche conjointe portant sur des thématiques touchant de près l’Afrique sub-saharienne est articulée avec le développement des capacités de formation et de formation continue post-universitaires pour les étudiants africains en Master et en doctorat, et ce, à travers une approche modulaire intégrée. Les thématiques dominantes sont la bioéconomie, le développement urbain durable et la gestion des ressources (matières premières). Des partenaires provenant de quatorze États africains participent à treize réseaux germano-africains au total.

Ces partenariats sont un bon exemple de la manière dont, parallèlement à la recherche conjointe, on peut contribuer efficacement à l’amélioration des capacités d’enseignement et de recherche dans les pays partenaires.

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16 STRATÉGIE AFRIQUE DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE16

4. Nous agissons de sorte que la collaboration dans le domaine de la recherche contribue davantage à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations Unies.

Au mois de septembre 2015, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté l’« Agenda 2030 » et ses 17 objec-tifs de développement durable (ODD). L’« Agenda 2030 » revêt une importance cruciale pour un développement à la fois durable et pacifique du monde car les ODD sont le reflet de l’interdépendance entre les défis sociaux, économiques et écologiques à l’échelle mondiale.

L’éducation, la recherche et l’innovation sont des mo-teurs essentiels d’un développement durable et donc de la mise en œuvre de l’« Agenda 2030 ». Elles permettent de rendre plus souples et mieux applicables ces ODD liés les uns aux autres, d’effectuer des recherches et de trouver des solutions aux conflits d’objectifs existant entre les besoins sociaux, économiques et écologiques, de fournir des technologies durables et de donner des impulsions claires aux actions en matière de politique sociétale.

En accord avec les ODD, la stratégie de développement de l’Union africaine, « Agenda 2063 », a également pour ambition de favoriser la prospérité des Africains, laquelle repose sur une croissance inclusive et un développement durable. L’« Agenda 2063 » insiste, ce faisant, sur le rôle particulièrement important de la recherche et de la technologie pour atteindre ces objectifs.

À travers la Stratégie Afrique du BMBF, nous soutenons donc la coopération germano-africaine en matière de recherche qui contribue à la fois à relever les défis liés au développement du continent africain et à réaliser les ODD :

●● Nous allons renforcer la coopération en matière de recherche avec les partenaires africains, particu-lièrement dans les domaines offrant et garantissant

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à chacun des bases d’existence durables au niveau local et favorisant la résilience. Pour ce faire, nous allons élaborer des recommandations pratiques et mettre en avant des solutions concourant à des améliorations concrètes en matière de besoins fon-damentaux locaux (ODD 1 et 2).

●● Par le biais du soutien que nous apportons à la recherche médicale dans les pays africains parte-naires, nous allons également contribuer à créer et à maintenir durablement des capacités de recherche afin d’améliorer l’état de santé des populations et de consolider les systèmes de santé africains. À travers nos mesures de soutien, nous souhaitons aider nos partenaires africains à transposer de manière sys-tématique dans leurs soins de santé les résultats de recherche actuels et les pratiques éprouvées (ODD 3). Ceci concerne notamment :●● La recherche sur la mise en œuvre de nouveaux

biens et services de santé (éventuellement dans leur dernière phase de développement), si possible avec les partenariats pour le développement de produits (PDP) existant dans ce domaine, le Par-tenariat des pays européens et en développement sur les essais cliniques (EDCTP), d’autres bailleurs de fonds publics ou privés et des organisations non gouvernementales (ONG).

●● La recherche épidémiologique et la recherche sur la santé publique portant sur les besoins des par-tenaires africains (par ex. l’importance croissante des maladies non transmissibles) et fournissant les connaissances de base pour une promotion de la santé à la fois générale et ciblée.

●● La recherche dans le domaine de la prévention des pandémies et la gestion des crises sanitaires pour concevoir des stratégies et des outils de lutte efficaces contre la menace représentée par les maladies infectieuses, et ce, tout en tenant compte des ressources disponibles.

●● Dans le cadre de notre coopération en matière de recherche avec les partenaires africains, nous allons insister sur la création d’un environnement qui soit favorable aux chercheuses. L’égalité des chances entre les hommes et les femmes est, certes, primordiale dans le monde entier (ODD 5), mais elle est particuliè-rement essentielle sur le continent africain pour pou-voir actionner des leviers cruciaux pour le développe-ment économique et social des pays et des régions.

●● Nous allons renforcer la recherche pour la mise en œuvre d’une gestion durable de l’eau en Afrique (ODD 6). La priorité en la matière est donnée à la satisfaction des besoins en eau potable, à une utilisa-tion efficace, à la conservation des systèmes écolo-giques hydriques et à la lutte contre la sécheresse et les inondations comme éléments d’une gestion intégrée des ressources en eau.

●● Dans le cadre d’une nouvelle initiative (incluant En-ergize West Africa), nous allons concevoir, dévelop-per et réaliser des projets de recherche avec l’Afrique dans le domaine de l’énergie. L’objectif est de mettre en place des systèmes énergétiques durables qui doivent garantir un accès à tous à une énergie à la fois abordable et propre (ODD 7). Dans le même temps, des solutions doivent être mises en œuvre pour créer des effets positifs sur l’économie et offrir de nouvelles opportunités d’emploi.

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18 STRATÉGIE AFRIQUE DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE

Collecte de données en Angola dans le cadre du programme SASSCAL (Southern African Science Service Centre for Climate Change and Adaptive Land Management) du BMBF.

CLIENT II – Partenariats internationaux pour une innovation durable

Dans son programme cadre intitulé « Recherche pour un développement durable (FONA ) », le BMBF sou-3

tient des partenariats avec des pays émergents et en voie de développement dans les domaines du climat, de l’environnement et de l’énergie à travers la mesure CLIENT II qui court de 2017 à 2023. Les thèmes et les instruments du soutien apporté à des solutions inno-vantes et durables sont axés sur les besoins concrets des pays partenaires concernés. Les thématiques prio-ritaires de CLIENT II en lien avec les pays et les régions d’Afrique sont actuellement la protection du climat et l’efficacité énergétique, l’adaptation au changement climatique, la gestion des terres et les systèmes éner-gétiques durables. Le sud et l’ouest de l’Afrique ainsi que le Maroc font partie des pays et des régions ciblés prioritairement par ces actions.

CLIENT II aide également les entreprises allemandes à trouver des débouchés à leur savoir-faire techno-logique dans la maîtrise des défis globaux sur des marchés internationaux où ils font l’objet d’une réelle demande.

CLIENT II se distingue ainsi par son approche parti-culièrement pratique. Le fait d’impliquer les acteurs politiques et économiques du pays partenaire permet de mettre rapidement en pratique les résultats de recherche.

●● En collaboration avec les pays africains partenaires, nous allons concevoir et réaliser un nouveau programme de recherche pour un développement durable des régions urbaines (ODD 11). Ceci va nous permettre de répondre à un problème qui, certes, touche la planète toute entière, mais qui frappe tout particulièrement l’Afrique en raison de sa forte croissance démographique. À ce niveau, la priorité est donnée à la conception et à l’utilisation d’ins-truments de planification concrets permettant aux villes de trouver des solutions rapidement appli-cables pour faire face aux défis de l’urbanisation.

●● Nous allons continuer à nous consacrer, avec nos partenaires africains, aux défis globaux de la recherche sur le climat et l’exploitation de la mer (ODD 13 et 14) dans le cadre de programmes de recherche nationaux et internationaux, car la partie australe de l’Afrique sera une des régions les plus fortement impactées par le changement climatique.

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Au nord du Ghana : configuration et exploitation d’une station météorologique dans le cadre du programme WASCAL (West African Science Service Centre on Climate Change and Adapted Land Use) du BMBF.

●● En collaboration avec les pays africains partenaires, nous allons concevoir et réaliser un nouveau pro-gramme de recherche en faveur d’une exploitation des terres axée sur la durabilité (ODD 15), et pour-suivre les programmes existants comme SPACES (Science Partnerships for the Assessment of Com-plex Earth System Processes).

●● La mesure de soutien appelée « Partenariats in-ternationaux pour la gestion des catastrophes et des risques (IKARIM) », intégrée au programme de « Recherche sur la sécurité civile » du gouvernement fédéral, va nous permettre de soutenir la recherche dans le domaine de la gestion des catastrophes et des risques. L’objectif de cette mesure, qui se réfère au plan d’action des Nations Unies intitulé « Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catas-trophe » et à la « Stratégie internationale de préven-tion des catastrophes des Nations Unies » est de ren-forcer la résilience des pays partenaires en Afrique (et en Asie) par rapport aux phénomènes naturels mais également aux sinistres d’ordre technique. Ceci vient en soutien de la mise en œuvre des ODD.

SPACES II Partenariats de recherche pour l’évaluation de processus complexes dans le système terrestre dans la région australe de l’Afrique

SPACES II sera mis en œuvre dans le cadre du pro-gramme de « Recherche pour un développement durable (FONA3) » de 2018 à 2022. SPACES II a pour objectif d’implémenter des projets de coopération scientifique dans le sud de l’Afrique. Cette région clé va vraisemblablement connaître de profonds change-ments dus au changement climatique. Les interactions entre la géosphère, l’atmosphère et les océans, entre la terre et la mer et entre la biosphère et l’atmosphère sont au cœur de ce programme de recherche. SPACES a été développé en étroite coopération avec l’Afrique du Sud et la Namibie. Les projets de recherche SPACES s’accompagnent de mesures d’extension des capacités telles que des séminaires d’été, des formations don-nées sur des navires océanographiques, des visites de recherche, des actions de mise en réseau ainsi que des ateliers avec des décideurs.

SPACES va contribuer à la formulation de recomman-dations basées sur la science destinées aux acteurs po-litiques, et à l’exploitation et la conservation pérennes des différents services écosystémiques de la région.

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20 STRATÉGIE AFRIQUE DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE

5. Nous souhaitons tirer profit des potentiels de synergie aux niveaux national, européen et international.

Dans le cadre de la coopération avec l’Afrique, les actions engagées dans les domaines de l’éducation, de la science et de la recherche ne sont pas isolées. Elles complètent et soutiennent des processus et des mesures décidés par le gouvernement fédéral dans d’autres champs politiques. Ainsi, l’engagement allemand dans le partenariat du G20 avec l’Afrique est renforcé à travers des coopérations en matière d’enseignement et de recherche dans les pays partenaires en transition et dans les États du programme « Compact with Africa ».

Pour pouvoir obtenir l’effet le plus important qui soit avec les moyens de l’enseignement, de la science et de la recherche, il est toujours utile de prendre en consi-dération les synergies possibles entre les activités des différents acteurs de l’économie, de la recherche et de la politique. Ceci vaut tout aussi bien au plan national qu’au plan européen et international.

Dans le cadre national, nous souhaitons mieux mettre en lien les activités des différents acteurs impliqués. Le gouvernement fédéral lui-même va intensifier la coopération des ministères dans le domaine internatio-nal au moyen d’actions communes, conformément à sa stratégie d’internationalisation de l’enseignement, de la science et de la recherche, lorsque ceci permet d’obte-nir une meilleure efficacité. La Table ronde du gouver-nement fédéral sur l’internationalisation de l’ensei-gnement, de la science et de la recherche, ainsi que le nouveau cercle interministériel concernant l’Afrique, constituent à ce niveau des instruments centraux qui visent à intensifier le développement de projets de synergie interministériels.

Nous souhaitons également collaborer avec nos partenaires en Europe et dans le monde pour trouver des solutions durables aux défis mondiaux. Grâce à la mutualisation des ressources et du savoir-faire et grâce aux potentiels de synergie ainsi créés, des coopéra-tions multilatérales peuvent produire un effet de levier important. Mais cela ne peut porter ses fruits que si les conditions cadres de la coopération internationale sont favorables à la recherche et à l’innovation. C’est unique-ment de cette manière que les pays africains pourront tirer profit de l’accroissement des connaissances à

l’échelle mondiale, et des potentiels d’exploitation qui y sont associés. La Stratégie Afrique du BMBF a également pour objectif d’apporter une contribution en la matière.

Plus de synergies, plus de cohérence, plus de ponts jetés, tels sont nos ambitions dans la coopération in-ternationale, y compris dans le cadre de la coopération avec l’Afrique. À travers la Stratégie Afrique du BMBF, nous fixons les priorités suivantes :

●● Pour que les coopérations en matière d’enseigne-ment, de science et de recherche entre les partenaires allemands et africains puissent être fructueuses, nous nous engageons à créer les conditions d’une coopération internationale favorable à la recherche et à l’innovation.

●● Nous allons développer des initiatives intermi-nistérielles dans des domaines particulièrement

Université panafricaine

L’Allemagne soutient la mise en place d’une Université panafricaine (UPA) par l’Union africaine. L’UPA est organisée autour de cinq sites thématiques qui ont pour objectif d’accroître l’excellence de la science et de l’enseignement supérieur en Afrique. L’Allemagne a assumé le rôle de « key thematic partner » pour le site de l’UPA en Algérie (PAUWES). Depuis 2015, le Ministère fédéral de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et le BMBF y financent la mise en place de l’Institut de l’Université panafricaine des sciences de l’eau et de l’énergie (incluant la transition énergétique), les missions étant réparties de manière complémentaires : le BMBF soutient le PAUWES dans la définition de la dimension de recherche. Un agenda de recherche a d’ores et déjà été rédigé en commun. Il est actuellement mis en œuvre et suivi par un coordinateur de recherche.

Avec une approche panafricaine, internationale et axée sur l’assurance de la qualité, l’UPA apporte une contribution importante au développement durable du continent.

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Matinée scientifique à l’agence DAAD du Caire en 2017 avec Thomas Rachel, secrétaire d’État parlementaire (premier en partant de la droite) pour le dixième anniversaire idem de l’année des sciences germano-égyptienne.

importants pour l’Afrique (comme la santé, l’agri-culture, la nutrition et la production de denrées alimentaires, l’eau, l’énergie et le climat ou encore l’administration, l’économie et la finance). Ces initiatives seront mises en œuvre en collaboration avec des organisations scientifiques et de recherche allemandes.

●● Nous allons inscrire nos actions dans le cadre de processus internationaux et dans le cadre de la coo-pération entre l’Union européenne et l’Afrique en im-pulsant de nouvelles mesures sur le plan européen et international, ce qui permettra de créer des synergies.

●● Initier une collaboration efficace passe par un dialogue en matière de politique de recherche. Nous allons donc continuer à participer activement à l’approfondissement de la coopération en matière de politique de recherche avec l’Afrique au sein des instances internationales, comme le dialogue politique entre l’Union africaine et l’Union euro-péenne (Dialogue politique de haut niveau sur les sciences, les technologies et l’innovation) et le groupe euro-méditerranéen (Groupe Euromed de hauts fonctionnaires).

●● L’Allemagne est un des leaders mondiaux en matière de recherche, d’innovation et de compétitivité. Nous allons donc également continuer à lancer des initia-tives communes en Afrique et avec l’Afrique dans le cadre international en faveur de la coopération en matière de recherche, de développement et d’in-novation, et nous allons les accompagner dans leur progression et prendre part à leur mise en œuvre. Pour ce faire, nous allons intensifier notre engage-ment déjà couronné de succès dans de nombreux réseaux et initiatives en Afrique, comme EDCTP (Partenariat des pays européens et en développe-

ment sur les essais cliniques), PAUWES (Institut de l’Université panafricaine des sciences de l’eau et de l’énergie en Algérie) et PRIMA (Partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne).

●● Nous allons continuer à apporter notre soutien à des réseaux de scientifiques et de chercheurs à l’échelle internationale pour accroître de manière ciblée l’implication d’institutions africaines en finançant par exemple des académies des sciences.

PRIMA – Partenariat en matière de recherche et d’innovation dans la zone méditerranéenne

Une nouvelle initiative de cooperation internationale PRIMA (Partenariat en matière de recherche et d’innova-tion dans la zone méditerranéenne) a été lancée au début de l’année 2018 avec pour objectif de s’appuyer sur la recherche et l’innovation pour relever efficacement les défis rencontrés par la zone méditerranéenne, tels que la pénurie d’eau, la croissance démographique, l’urba-nisation et les changements climatiques. Des concours sont organisés tous les ans sur la base d’un agenda de re-cherche et d’innovation stratégique sur les thématiques suivantes : « Gestion de l’eau », « Systèmes agricoles » et « Chaînes de création de valeur dans les filières agricole et alimentaire ». Ceci offre également à la recherche et à l’économie allemandes de nombreuses opportunités de participer à ces trois domaines thématiques.

Au total, dix-neuf pays d’Europe, du sud et de l’est de la zone méditerranéenne participent au projet PRIMA, ainsi que la Commission européenne. Parmi les pays participants, on compte onze États de l’UE (Allemagne, Chypre, Croatie, Espagne, France, Grèce, Italie, Luxem-bourg, Malte, Portugal, Slovénie) et huit pays parte-naires méditerranéens (Algérie, Égypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie). Des États tiers du sud et de l’est de la Méditerranée sont également impli-qués de manière paritaire dans les organes de décision. PRIMA apporte ainsi une contribution importante à la diplomatie scientifique.

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22 STRATÉGIE AFRIQUE DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE

Acteurs

La Alexander von Humboldt-Stiftung (AvH) fi-nance des coopérations scientifiques durables entre des chercheurs étrangers et allemands de pointe. Jusqu’ici, l’AvH a soutenu plus de 1 300 chercheurs venant d’Afrique. En plus de l’Égypte, du Nigeria et de l’Afrique du Sud, le Cameroun, l’Éthiopie et le Kenya contribuent de manière non négligeable à l’exten-sion permanente du réseau Humboldt en Afrique. L’AvH défend l’idée selon laquelle la coopération avec l’Afrique doit avant toute chose être axée sur la qualité scientifique. www.avh.de

Conformément à sa mission définie dans la loi sur la formation professionnelle, le Bundesinstitut für Berufs-bildung (BIBB) contribue à la coopération internatio-nale en matière de formation professionnelle. L’Organe central du gouvernement fédéral pour la coopération internationale en matière de formation professionnelle (GOVET) au sein du BIBB coordonne l’engagement des acteurs allemands à l’étranger pour favoriser la cohé-rence de la coopération en la matière. Dans le cadre de la coopération bilatérale avec l’Afrique du Sud, le GOVET contribue à la mise en place du South African Institute for Vocational and Continuing Education and Trai-ning (SAIVCET). Le GOVET accompagne le BMBF dans les actions en faveur de la recherche sur la formation professionnelle en lien avec l’Afrique, et il le conseille dans le cadre de la mise en place et de la mise en œuvre de partenariats avec de nouveaux pays de coopération en Afrique. De même, au sein du BIBB, l’initiative iMOVE du BMBF apporte un soutien à des opérateurs allemands de formation et de formation continue professionnelles dans le cadre de la pénétration de marchés internatio-naux y compris en Afrique. www.bibb.de

Le Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD) gère deux agences au Caire et à Nairobi. Il finance de nombreux programmes de bourse et de coopération en Afrique avec des fonds provenant de différents ministères fédéraux. Par ailleurs, le DAAD dispose de

quatre centres d’information (en Éthiopie, au Ghana, au Cameroun et en Afrique du Sud). Dans sa Stratégie Afrique 2014, le DAAD a défini cinq champs d’action prioritaires : (a) développer les bourses pour les jeunes professeurs de l’enseignement supérieur en Afrique, (b) promouvoir des centres africains pour la forma-tion continue des diplômés et la recherche, (c) être une source de connaissances pour les coopérations de recherche germano-africaines, (d) renforcer le lien entre les établissements d’enseignement supérieur et la société civile et (e) explorer et mieux exploiter les synergies avec d’autres acteurs, en particulier avec les associations régionales d’établissements d’enseigne-ment supérieur en Afrique. www.daad.de

La mission centrale la Deutsche Forschungsgemein-schaft (DFG) consiste à choisir, dans le cadre d’un concours, les meilleurs projets de recherche de cher-cheurs d’établissements d’enseignement supérieur et d’instituts de recherche, et à financer ceux-ci. L’interna-tionalisation croissante de la recherche de pointe exige la création de conditions optimales, et ceci vaut en particulier pour les coopérations germano-africaines. Pour ce faire, la DFG maintient des accords de coopéra-tion bilatéraux (actuellement avec l’Égypte, le Maroc, le Mozambique, la Zambie et l’Afrique du Sud), et travaille en collaboration avec des réseaux régionaux, qui ont une influence structurelle positive sur les systèmes régionaux du savoir. www.dfg.de

La Fraunhofer-Gesellschaft (FhG) est la principale organisation consacrée à la recherche en sciences appliquées en Europe. Elle s’engage par le biais de recherches sous contrat, de coopérations scientifiques et de création et extension de capacités sur le conti-nent africain. L’un des points forts des activités de la Fraunhofer-Gesellschaft est l’action menée par son conseiller en Afrique du Sud pour soutenir les Instituts Fraunhofer et leurs partenaires dans la mise en place de coopérations. Depuis 2015, le programme « F4D – Fraunhofer for Development » cherche à intensifier les actions en faveur du développement durable dans le

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23ACTEURS

cadre de la coopération internationale. À l’avenir, une plateforme d’innovation doit permettre de conce-voir, principalement avec des partenaires en Afrique, des pistes de solution alimentées par des résultats de recherche basés sur la connaissance des circonstances régionales et les besoins particuliers des personnes sur place. www.fraunhofer.de

La mission officielle de l’organisation de recherche allemande Helmholtz-Gemeinschaft (HGF) consiste à développer des solutions pour répondre aux problèmes urgents en matière scientifique, économique et sociétale. La HGF et ses centres prennent en charge de nombreuses coopérations stratégiques à l’échelle internationale. Cette organisation est active en Afrique depuis de nombreuses années dans le cadre de projets d’enseignement et de recherche. Ainsi, depuis 2017, le GEOMAR (centre Helmholtz d’océanographie de Kiel) et l’Ocean Science Centre Mindelo (OSCM) du Cap-Vert dirigent conjointe-ment une station internationale de recherche et de logis-tique, qui est un point de rencontre et un lieu de travail pour les groupes de travail cap-verdiens et internatio-naux. L’OSCM apporte un soutien durable à la recherche océanographique au Cap-Vert et développe celle-ci dans le contexte international. www.helmholtz.de

La Hochschulrektorenkonferenz (HRK) soutient les hautes écoles membres dans leurs efforts d’internatio-nalisation pour développer et approfondir la coopé-ration avec les universités africaines. Avec environ 600 partenaires spécialisés, le répertoire des hautes écoles de la HRK, intitulé « Hochschulkompass », a enregistré une nette augmentation ces quatre dernières années. Dans le cadre d’une convention passée avec l’Afrique du Sud, qui est de loin le pays partenaire le plus important, et au sein d’un forum des directeurs réunissant des présidents d’universités allemandes et sud-africaines, ce soutien se concrétise de façon tout à fait visible. www.hrk.de

La Leibniz-Gemeinschaft (WGL) réunit 93 instituts de recherche indépendants. L’orientation de ceux-ci va des sciences naturelles, de l’ingénierie et de l’environne-ment aux sciences humaines en passant par les sciences économiques, spatiales et sociales. Environ la moitié des instituts Leibniz travaillent en lien avec l’Afrique, notamment dans les sciences de la santé, de la biodiver-sité, de la bioéconomie, du climat, de l’histoire et de la société. Les coopérations scientifiques des instituts Leib-niz avec des partenaires africains peuvent être consul-tées de manière interactive sur www.leibniz-in-africa.de. Les instituts Leibniz gèrent également des stations de recherche de terrain sur le continent africain. www.leibniz-gemeinschaft.de

L’Académie nationale des sciences Leopoldina représente la science allemande dans les instances académiques internationales depuis 2008, et elle prend position de manière indépendante sur des questions politiques et sociétales dans le cadre de sa consultation politique basée sur le savoir. La Leopoldina travaille en étroite collabora-tion avec l’Academy of Science of South Africa, le réseau des académies des sciences africaines et bien d’autres partenaires africains encore. www.leopoldina.org

Dans les 84 instituts Max-Planck qu’elle compte à présent, la Max-Planck-Gesellschaft (MPG) effectue de la recherche fondamentale en matière de sciences de la nature et de la vie et de sciences humaines. Les instituts Max-Planck coopèrent à l’échelle internationale dans plus de 3 000 projets, y compris avec des partenaires africains, majoritairement en Afrique du Sud. En 2017, la Max-Planck-Gesellschaft comptait 190 jeunes cher-cheurs et chercheurs invités africains en activité dans ses instituts. Depuis 2012, deux groupes de recherche des instituts Max-Planck de biologie infectieuse travaillent à l’Africa Health Research Institute à Durban en Afrique du Sud. À la fin de l’année 2015, un groupe de parte-naires Max-Planck de l’institut Max-Planck d’écologie chimique a été mis en place à l’Université de Pretoria pour une durée maximale de cinq ans. www.mpg.de

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24 STRATÉGIE AFRIQUE DU MINISTÈRE FÉDÉRAL ALLEMAND DE L’ÉDUCATION ET DE LA RECHERCHE

Liste d’abréviations

AIMS African Institute for Mathematical Sciences

AvH Al exander von Humboldt-StiftungBIBB Bundesinstitut für Berufsbildung BMBF Bundesministerium für Bildung und

ForschungBMZ Bundesministerium für wirtschaftliche

Zusammenarbeit und EntwicklungCESA 16-25 Continental Education Strategy for Africa

2016-2025CLIENT II Internationale Partnerschaften für nach-

haltige Innovationen (Partenariats inter-nationaux pour des innovations durables)

DAAD Deutscher Akademischer AustauschdienstDFG Deutsche ForschungsgemeinschaftEDCTP European and Developing Countries

Clinical Trials PartnershipF4D Fraunhofer for Development (Fraunhofer

pour le développement)FhG Fraunhofer-Gesellschaft zur Förderung

der angewandten ForschungFONA3 Rahmenpr ogramm Forschung für

Nachhaltige Entwicklung (Programme de recherche pour und développement durable)

GEOMAR Helmholtz-Zentrum für Ozeanforschung Kiel

GIGA German Institute of Global and Area StudiesGOVET German Federal Government’s Office for

International Cooperation in Vocational Education and Training

GUC German University in CairoHGF H ermann von Helmholtz-Gemeinschaft

Deutscher ForschungszentrenHRK HochschulrektorenkonferenzIKARIM Internationales Katastrophen- und Risiko-

management (Gestion internationale des catastrophes et des risques)

iMOVE International Marketing of Vocational Education – Domaine d’activité du dépar-tement de la Formation professionnelle internationale au sein de l’Institut fédéral allemand de la formation professionnelle (BIBB).

MIASA Merian International Institute for Advanced Studies in Africa

MPG Max -Planck-GesellschaftODD Objectifs de développement durable des

Nations UniesONG Organisation non gouvernementaleOSCM Ocean Science Centre MindeloPAUWES Pan African University Institute of

Water and Energy SciencesPDP Product Development PartnershipPME Petites et moyennes entreprisesPRIMA Partnership for Research and Innovation

in the Mediterranean AreaSAIVCET South African Institute for Vocational

and Continuing Education and TrainingSASSCAL Southern African Science Service Centre

for Climate Change and Adaptive Land Management

SPACES Science Partnerships for the Assessment of Complex Earth System Processes

STISA Science, Technology and Innovation Strategy for Africa 2024

TNB Programm Transnationale Bildung des DAAD (Programme pour l’enseignement transnational du DAAD)

UA Union africaineUE Union européenneUNESCO- UNEVOC

United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization – International Centre for Technical and Vocational Education and Training

UPA Université panafricaineWASCAL West African Science Service Centre on

Climate Change and Adapted Land UseWGL Leibniz-Gemeinschaft

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Novembre 2018

RédactionBMBF

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