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Cette prospection suivait une veine de quartz d’une épaisseur de 30-40 cm. Dans le quartz, on trouve des veines d’antimonite qui ont rempli les fissures for- mées à la suite de mouvements tectoniques. Dans la petite décharge située devant la prospection, on peut trouver des fragments de roche contenant une petite quantité de pyrite et de pyrite arsenicale. La recher- che fut entreprise en 1918 mais, étant donné les mo- destes résultats, elle fut abandonnée presque aussi- tôt. Châtaigner (Castanea sativa). Sondage du filon Casè. Cette autre prospection, entreprise en 1917, avait pour but la recherche de filons métallifères. La prospection eut lieu dans une zone à filons de quartz contenant de la pyrite arsenicale et de la blende. La présence du minéral s’étant avérée assez faible, les travaux ont été suspendus en 1919. La zone était déjà connue depuis longtemps. Voici les renseignements que fournit le Registre des découver- tes et des mines du Canton du Tessin: Mine Position Nom et prénom Date de la mine du découvreur Aurifère Sassato dans Delmenico Pietro 1858 avec plomb le vallon de C. Avril 19 et argent Tignaval Novaggio En 1876, Delmenico cédait ce privilège à Baglioni. La végétation luxuriante et de petits éboulements ont effacé les traces de cette activité. Là où le ruisseau de la petite vallée croise le sentier, on a une zone humide et ombragée. On y trouve la prèle (Equisetum maximum) et le jonc (Juncus effu- sus), plantes peu rependues. La seule différence entre la prèle (Equisetum maxi- mum) et la queue-de-cheval (Equisetum arvense) est donnée par les dimensions des deux plantes. L’Equisetum maximun peut atteindre une hauteur de 100 cm, alors que l’Equisetum arvense n’atteint que 30-40 cm. Le jonc (Juncus effusus). La prèle (Equisetum maximum). Halte 3 Sondage du filon Casè Halte 4 Tinevalle Le long du ruisseau Gattino qui descend de Miglie- glia, on trouve les mines Baglioni et Franzi. Ces mines suivent deux filons qui courent en direc- tion NO-SE. Il s’agit de filons avec prédominance de pyrite arse- nicale et de quartz. La pyrite arsenicale contient de petites quantités d’or et d’argent. Une analyse effec- tuée sur quelques échantillons par Burford (1933) fournit les résultats suivants: Arsenic 27% du minéral Or 12 gr. par tonne de minéral Argent 38 gr. par tonne de minéral Les filons sont contenus dans un micaschiste de cou- leur gris-brun. Le filon situé sur la rive droite du ruis- seau, celui plus en aval, fut suivi sur environ 90m. Il s’agit de la mine Franzi. A 62 m de l’entrée, il y avait un deuxième filon métallifère qui croisait le filon prin- cipal. Partant de cette même galerie, ce deuxième filon fut suivi jusqu’à rejoindre la surface à l’aide d’un puits vertical qui débouche plus en haut, sur le côté gau- che du ruisseau. Quelques mètres plus en amont et à la hauteur d’une cascade, on trouve la mine Baglioni. Ces mines furent exploitées avec un résultat peu sa- tisfaisant entre 1878 et 1884. En 1917, on entreprit à nouveau des travaux dans la mine Franzi. Le rendement en minéral était si bas, que les activités furent définitivement abandonnées en 1919. Ces mines furent notifiées par Pietro Delmenico de Novaggio, le 19 avril 1858, suite de quoi elles passè- rent à Vinasco Baglioni, le 14 août 1876. Le 22 août de la même année, Baglioni présenta une demande ultérieure d’exploitation. Dans des échantillons particuliers de ce minéral, ri- ches en tétraédrite (sulfure d’antimoine et cuivre), on peut trouver de minuscules lamelles d’or natif. Parmi les plantes, on cite la presence du sureau noir, du noisetier et da l’érable châmpetre. Antimonite (1,5 mm). Le sureau noir (Sambucus nigra). Mine de Baglioni. Halte 5 Mines de Baglioni et Franzi Voici un temoignage concernant l’exploitation agri- cole du passé. Sous le sentier qui conduit aux ruines du château, on peut voir une succession de terrasses étroites. La pente est escarpée et exposée en direction sud. Sur ces terrasses, on cultivait surtout du seigle que l’on moulait dans les divers moulins de la vallée. Aujourd’hui, la forêt est en train de reprendre son ex- tension originelle. Pendant un certain temps, la forêt qui se trouvait sur les terrasses fut exploitée, mais ac- tuellement elle ne l’est plus. Cette situation comporte un risque notable, car les ar- bres qui poussent en hauteur sur la partie escarpée, restent faibles et, en cas de vents forts et de chutes de neige, pourraient facilement être déracinés. Il s’instaure ainsi un mécanisme dangeureux d’éro- sion puisque le terrain moranique situé au-dessous, peu stable, peut être facilement raviné et érodé par les eaux d’écoulement superficiel. La culture de ces terrains a été abandonnée à la fin du siècle dernier. Sur les terrasses poussent des hêtres, des châtai- gniers, des bouleaux, des frênes et des chênes. Le frêne (Fraxinus excelsior). Terrains en terrasses. Halte 6 Terrains en terrasses Sur l’éperon rocheux recouvert de moraine, qui do- mine les gorges de la Magliasina, se trouvent les res- tes du château de Miglieglia. Malheureusement, ces ruines n’ont pas encore été convenablement étudiées de sorte que l’époque de la construction et sa fonc- tion sont encore peu claires. Les dimensions sont remarquables et les quatre cô- tés mesurent respectivement 46,40; 40,60; 40,30 et 48 mètres, l’épaisseur des murs varie entre 1,05 m et 1,20 m. A l’intérieur du périmètre, on distingue les fon- dations d’une tour rectangulaire de 9,80 m x 7,10 m. Une hypothèse plausible insère la construction dans une ligne fortifiée (ou d’observation) qui comprend les points suivants où l’on a retrouvé d’autres ruines: Ponte Tresa (San Martino) Pura Novaggio (Castello) Breno Fescoggia Mugena Arosio Le système servait à protéger et à contrôler une voie de communication tracée par les Romains à l’époque du Bas-Empire. Cette voie se détachait de celle de Milan-Sesto Ca- lende à Varese, rejoignait Ponte Tresa et remontait la vallée de la Magliasina pour redescendre ensuite vers Taverne et poursuivre enfin en direction du Monte Ce- neri et des cols alpins. Le rouvre (Quercus petrea). Le chêne chevelu (Quercus cerris). Ruines du château de Miglieglia. Halte 7 Château de Miglieglia Place pour pique-nique équipée de table, bancs et grill La couverture du toit et la soupente de cet édifice sont particulières. Dans le Sottoceneri, les toits de pierres sont assez ra- res. On en connaît dans la vallée de Muggio où pour la couverture, on utilisait des plaques très fines de calcaire. Dans notre cas, il s’agit de plaques en gneiss. Le ma- tériel utilisé n’est cependant pas originaire du Mal- cantone, car nos roches sont d’une autre couleur et d’une structure schisteuse différente. Dans la région, les plaques servant à la couverture des toits étaient tirées de blocs erratiques que l’on trouvait dans toute la zone et spécialement le long des divers torrents et ruisseaux. Au bord du torrent Vinera, en amont du moulin, on peut encore trouver quelques blocs portant les signes évidents de l’intervention de l’homme (trous alignés). A l’époque, même la profession de tailleur de pierres était donc représentée dans la région, et cela, malgré l’absence de carrières pourvues de matériel convena- ble. Une fois les plaques achevées, on les transportait jusqu’au village ou sur les lieux d’utilisation, ce qui ne devait pas être une tâche facile. Il suffit pour s’en convaincre de penser à l’escarpement des flancs de certains petits vallons. Ce genre de construction a malheureusement été abandonné depuis longtemps. Au moindre affaissement, les murs de pierres exis- tants sont inexorablement abattus et substitués par des murs en pierre ou en béton armé. Le mur de pierres sèches, qui était toujours construit avec des matériaux de l’endroit, se fond très bien dans le décor environnant et forme, avec les effleure- ments rocheux éventuels, un ensemble harmonieux. Selon son exposition, le mur de pierres sèches de- vient un milieu biologique tout à fait particulier. Entre les pierres vivent de nombreux insectes qui trouvent là un habitat idéal, tant comme refuge que comme lieu de chasse. Scorpions, araignées et coléoptères sont pratiquement toujours présents. Même les es- cargots s’abritent entre les fissures de la base. Des guêpes et des abeilles solitaires y construisent leur nid. Les reptiles aussi privilègient ce milieu et les pe- tits rongeurs déposent leurs provisions dans ses ca- vités. Il n’est pas rare non plus de voir certains oi- seaux, comme par exemple la mésange, nidifier dans les trous les plus grands. Sur ces murs de pierres sèches, on trouve en outre une flore particulière qui peut varier énormément se- lon l’altitude, l’exposition et l’humidité. Fougères, mousses et lichens sont assez fréquents et se présentent sous diverses espèces et variétés. Les murs de pierres sèches qui longent le Moulin de Vi- nera délimitent l’ancienne route reliant Novaggio et Miglieglia, route qui est restée en fonction jusqu’en 1911. Ces murs sont très bien finis, spécialement ceux qui se trouvent le long du grand contour et du terreplein successif qui permet de dépasser le petit vallon. A cet endroit, on peut, là aussi, admirer la courbure du mur qui fait penser à une digue en forme d’arc. Le canton du Tessin compte plus de 2000 km de sen- tiers balisés. Ces itinéraires nous plongent en pleine nature et il arrive que de temps en temps l’on se re- trouve en face d’anciens ouvrages, restes du passage de l’homme. Ces vestiges souvent éloignés des villa- ges et des centres, nous rappellent des époques pas- sées où le besoin de survivre obligeait l’homme à ex- ploiter les moindres ressources que lui offraient les lieux. Ces témoignages résistent depuis des décennies, voire des siècles, mais ils se trouvent presque cachés maintenant, à l’écart des grandes voies de communi- cation. Dans certains cas, l’incurie et l’abandon ont presque détruit le fruit des efforts de nos ancêtres. Bien souvent, l’excursionniste ne s’intéresse guère à ces témoignages et se contente d’y jeter un regard ra- pide et superficiel. Avec le sentier guidé, nous aimerions offrir à chacun la possibilité de s’arrêter un moment, pour observer ces simples choses qui ont permis à nos ancêtres de survivre et, comme ce fut le cas pour les mines, d’es- pérer en un avenir meilleur. Une brève explication et une simple réflexion suffisent à faire comprendre l’essentiel et à mieux apprécier l’ingéniosité de l’homme et la beauté de certains si- tes. Voici un petit guide qui permettra à cette génération de gens pressés que nous sommes, de garder les yeux bien ouverts. Ce magnifique Malcantone nous réserve encore bien des surprises. Durée de l’excursion Sans haltes, à une allure modérée, environ 2 heures de marche. Avec haltes, explications et moments d’observation, compter 3 heures de marche environ. Déjeuner au château de Miglieglia ou au marteau-pi- lon d’Aranno. Chaussures conseillées: chaussures de randonnée. Responsabilité Le Bureau Officiel de Tourisme du Malcantone décline toute responsabilité pour les accidents qui pourraient se produire le long du parcours. En particulier, nous vous prions de prendre garde aux dangers toujours présents dans les mines (possibilité d’effondrement, présence d’eau et de puits verticaux). Par consé- quent, l’accès aux mines est interdit. Déchets Aucune poubelle n’a été placée le long du sentier. Les touristes sont donc priés de bien vouloir emporter leurs déchets et de les jeter dans les poubelles qui se trouvent dans les villages. Aidez-nous tous à maintenir propre le parcours. Merci d’avance. Elio Steiger Château Marteau-pilon Forêt de franc-bord Moulin Mine Four Le parcours Introduction Halte 1 Murs de pierres sèches Détail du toit. Moulin de Vinera. Blocs erratiques avec traces de travail. Halte 2 Moulin de Vinera Murs de pierres sèches Moulin Sondages Tinevalle Mine Terrains en terrasse m Profilo altimetrico 700 600 500 Novaggio 638 Muro a secco 608 Mulino 569 Bivio 600 Casè 560 Tinevalle 550 Miniere 608 Terrazzi 610 Castello 609 Maglio 613 Monda 640 Mulini 574 Sotto Chiesa 655 Ponte Aranno 508 Fornace 600 Novaggio 638 La capillaire (Asplenium trichomanes). Abeille maçonne. Lézard. Murs de pierres sèches. NOVAGGIO ARANNO MIGLIEGLIA Mag l ias ina T o r r e n t e V i n e r a

Sentiero delle meraviglie

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Sentiero delle meraviglie

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Page 1: Sentiero delle meraviglie

Cette prospection suivait une veine de quartz d’uneépaisseur de 30-40 cm. Dans le quartz, on trouve desveines d’antimonite qui ont rempli les fissures for-mées à la suite de mouvements tectoniques. Dans lapetite décharge située devant la prospection, on peuttrouver des fragments de roche contenant une petitequantité de pyrite et de pyrite arsenicale. La recher-che fut entreprise en 1918 mais, étant donné les mo-destes résultats, elle fut abandonnée presque aussi-tôt.

Châtaigner(Castanea sativa).

Sondage du filon Casè.

Cette autre prospection, entreprise en 1917, avaitpour but la recherche de filons métallifères.La prospection eut lieu dans une zone à filons dequartz contenant de la pyrite arsenicale et de lablende.La présence du minéral s’étant avérée assez faible,les travaux ont été suspendus en 1919.La zone était déjà connue depuis longtemps. Voici lesrenseignements que fournit le Registre des découver-tes et des mines du Canton du Tessin:

Mine Position Nom et prénom Datede la mine du découvreur

Aurifère Sassato dans Delmenico Pietro 1858avec plomb le vallon de C. Avril 19et argent Tignaval Novaggio

En 1876, Delmenico cédait ce privilège à Baglioni.La végétation luxuriante et de petits éboulements onteffacé les traces de cette activité.Là où le ruisseau de la petite vallée croise le sentier,on a une zone humide et ombragée. On y trouve laprèle (Equisetum maximum) et le jonc (Juncus effu-sus), plantes peu rependues.La seule différence entre la prèle (Equisetum maxi-mum) et la queue-de-cheval (Equisetum arvense) estdonnée par les dimensions des deux plantes.L’Equisetum maximun peut atteindre une hauteur de100 cm, alors que l’Equisetum arvense n’atteint que30-40 cm.

Le jonc(Juncus effusus).

La prèle (Equisetum maximum).

Halte 3 Sondage du filonCasè

Halte 4 Tinevalle

Le long du ruisseau Gattino qui descend de Miglie-glia, on trouve les mines Baglioni et Franzi.Ces mines suivent deux filons qui courent en direc-tion NO-SE.Il s’agit de filons avec prédominance de pyrite arse-nicale et de quartz. La pyrite arsenicale contient depetites quantités d’or et d’argent. Une analyse effec-tuée sur quelques échantillons par Burford (1933)fournit les résultats suivants:

Arsenic 27% du minéralOr 12 gr. par tonne de minéralArgent 38 gr. par tonne de minéral

Les filons sont contenus dans un micaschiste de cou-leur gris-brun. Le filon situé sur la rive droite du ruis-seau, celui plus en aval, fut suivi sur environ 90m. Ils’agit de la mine Franzi. A 62 m de l’entrée, il y avaitun deuxième filon métallifère qui croisait le filon prin-cipal.Partant de cette même galerie, ce deuxième filon futsuivi jusqu’à rejoindre la surface à l’aide d’un puitsvertical qui débouche plus en haut, sur le côté gau-che du ruisseau.Quelques mètres plus en amont et à la hauteur d’unecascade, on trouve la mine Baglioni.Ces mines furent exploitées avec un résultat peu sa-tisfaisant entre 1878 et 1884.En 1917, on entreprit à nouveau des travaux dans lamine Franzi. Le rendement en minéral était si bas, queles activités furent définitivement abandonnées en1919.Ces mines furent notifiées par Pietro Delmenico deNovaggio, le 19 avril 1858, suite de quoi elles passè-rent à Vinasco Baglioni, le 14 août 1876. Le 22 aoûtde la même année, Baglioni présenta une demandeultérieure d’exploitation.Dans des échantillons particuliers de ce minéral, ri-ches en tétraédrite (sulfure d’antimoine et cuivre), onpeut trouver de minuscules lamelles d’or natif.Parmi les plantes, on cite la presence du sureau noir,du noisetier et da l’érable châmpetre.

Antimonite (1,5 mm).

Le sureau noir(Sambucus nigra).

Mine de Baglioni.

Halte 5 Mines de Baglioniet Franzi

Voici un temoignage concernant l’exploitation agri-cole du passé.Sous le sentier qui conduit aux ruines du château, onpeut voir une succession de terrasses étroites. Lapente est escarpée et exposée en direction sud. Surces terrasses, on cultivait surtout du seigle que l’onmoulait dans les divers moulins de la vallée.Aujourd’hui, la forêt est en train de reprendre son ex-tension originelle. Pendant un certain temps, la forêtqui se trouvait sur les terrasses fut exploitée, mais ac-tuellement elle ne l’est plus.Cette situation comporte un risque notable, car les ar-bres qui poussent en hauteur sur la partie escarpée,restent faibles et, en cas de vents forts et de chutesde neige, pourraient facilement être déracinés.Il s’instaure ainsi un mécanisme dangeureux d’éro-sion puisque le terrain moranique situé au-dessous,peu stable, peut être facilement raviné et érodé parles eaux d’écoulement superficiel.La culture de ces terrains a été abandonnée à la findu siècle dernier.Sur les terrasses poussent des hêtres, des châtai-gniers, des bouleaux, des frênes et des chênes.

Le frêne(Fraxinus excelsior).

Terrains en terrasses.

Halte 6 Terrainsen terrasses

Sur l’éperon rocheux recouvert de moraine, qui do-mine les gorges de la Magliasina, se trouvent les res-tes du château de Miglieglia. Malheureusement, cesruines n’ont pas encore été convenablement étudiéesde sorte que l’époque de la construction et sa fonc-tion sont encore peu claires.Les dimensions sont remarquables et les quatre cô-tés mesurent respectivement 46,40; 40,60; 40,30 et48 mètres, l’épaisseur des murs varie entre 1,05 m et1,20 m. A l’intérieur du périmètre, on distingue les fon-dations d’une tour rectangulaire de 9,80 m x 7,10 m.Une hypothèse plausible insère la construction dansune ligne fortifiée (ou d’observation) qui comprend lespoints suivants où l’on a retrouvé d’autres ruines:Ponte Tresa (San Martino)PuraNovaggio (Castello)BrenoFescoggiaMugenaArosioLe système servait à protéger et à contrôler une voiede communication tracée par les Romains à l’époquedu Bas-Empire.Cette voie se détachait de celle de Milan-Sesto Ca-lende à Varese, rejoignait Ponte Tresa et remontait lavallée de la Magliasina pour redescendre ensuite versTaverne et poursuivre enfin en direction du Monte Ce-neri et des cols alpins.

Le rouvre (Quercus petrea). Le chêne chevelu(Quercus cerris).

Ruines du châteaude Miglieglia.

Halte 7 Châteaude Miglieglia

Place pour pique-niqueéquipée de table, bancs et grill

La couverture du toit et la soupente de cet édificesont particulières.Dans le Sottoceneri, les toits de pierres sont assez ra-res. On en connaît dans la vallée de Muggio où pourla couverture, on utilisait des plaques très fines decalcaire.Dans notre cas, il s’agit de plaques en gneiss. Le ma-tériel utilisé n’est cependant pas originaire du Mal-cantone, car nos roches sont d’une autre couleur etd’une structure schisteuse différente.Dans la région, les plaques servant à la couverturedes toits étaient tirées de blocs erratiques que l’ontrouvait dans toute la zone et spécialement le longdes divers torrents et ruisseaux.Au bord du torrent Vinera, en amont du moulin, onpeut encore trouver quelques blocs portant les signesévidents de l’intervention de l’homme (trous alignés).A l’époque, même la profession de tailleur de pierresétait donc représentée dans la région, et cela, malgrél’absence de carrières pourvues de matériel convena-ble.Une fois les plaques achevées, on les transportaitjusqu’au village ou sur les lieux d’utilisation, ce qui nedevait pas être une tâche facile. Il suffit pour s’enconvaincre de penser à l’escarpement des flancs decertains petits vallons.

Ce genre de construction a malheureusement étéabandonné depuis longtemps.Au moindre affaissement, les murs de pierres exis-tants sont inexorablement abattus et substitués pardes murs en pierre ou en béton armé.Le mur de pierres sèches, qui était toujours construitavec des matériaux de l’endroit, se fond très biendans le décor environnant et forme, avec les effleure-ments rocheux éventuels, un ensemble harmonieux.Selon son exposition, le mur de pierres sèches de-vient un milieu biologique tout à fait particulier. Entreles pierres vivent de nombreux insectes qui trouventlà un habitat idéal, tant comme refuge que commelieu de chasse. Scorpions, araignées et coléoptèressont pratiquement toujours présents. Même les es-cargots s’abritent entre les fissures de la base. Desguêpes et des abeilles solitaires y construisent leurnid. Les reptiles aussi privilègient ce milieu et les pe-tits rongeurs déposent leurs provisions dans ses ca-vités. Il n’est pas rare non plus de voir certains oi-seaux, comme par exemple la mésange, nidifier dansles trous les plus grands.Sur ces murs de pierres sèches, on trouve en outreune flore particulière qui peut varier énormément se-lon l’altitude, l’exposition et l’humidité.Fougères, mousses et lichens sont assez fréquents etse présentent sous diverses espèces et variétés. Lesmurs de pierres sèches qui longent le Moulin de Vi-nera délimitent l’ancienne route reliant Novaggio etMiglieglia, route qui est restée en fonction jusqu’en1911.Ces murs sont très bien finis, spécialement ceux quise trouvent le long du grand contour et du terrepleinsuccessif qui permet de dépasser le petit vallon. A cetendroit, on peut, là aussi, admirer la courbure du murqui fait penser à une digue en forme d’arc.

Le canton du Tessin compte plus de 2000 km de sen-tiers balisés. Ces itinéraires nous plongent en pleinenature et il arrive que de temps en temps l’on se re-trouve en face d’anciens ouvrages, restes du passagede l’homme. Ces vestiges souvent éloignés des villa-ges et des centres, nous rappellent des époques pas-sées où le besoin de survivre obligeait l’homme à ex-ploiter les moindres ressources que lui offraient leslieux.Ces témoignages résistent depuis des décennies,voire des siècles, mais ils se trouvent presque cachésmaintenant, à l’écart des grandes voies de communi-cation. Dans certains cas, l’incurie et l’abandon ontpresque détruit le fruit des efforts de nos ancêtres.Bien souvent, l’excursionniste ne s’intéresse guère àces témoignages et se contente d’y jeter un regard ra-pide et superficiel.Avec le sentier guidé, nous aimerions offrir à chacunla possibilité de s’arrêter un moment, pour observerces simples choses qui ont permis à nos ancêtres desurvivre et, comme ce fut le cas pour les mines, d’es-pérer en un avenir meilleur.Une brève explication et une simple réflexion suffisentà faire comprendre l’essentiel et à mieux apprécierl’ingéniosité de l’homme et la beauté de certains si-tes.Voici un petit guide qui permettra à cette générationde gens pressés que nous sommes, de garder lesyeux bien ouverts. Ce magnifique Malcantone nousréserve encore bien des surprises.Durée de l’excursionSans haltes, à une allure modérée, environ 2 heuresde marche. Avec haltes, explications et momentsd’observation, compter 3 heures de marche environ.Déjeuner au château de Miglieglia ou au marteau-pi-lon d’Aranno. Chaussures conseillées: chaussures derandonnée.ResponsabilitéLe Bureau Officiel de Tourisme du Malcantone déclinetoute responsabilité pour les accidents qui pourraientse produire le long du parcours. En particulier, nousvous prions de prendre garde aux dangers toujoursprésents dans les mines (possibilité d’effondrement,présence d’eau et de puits verticaux). Par consé-quent, l’accès aux mines est interdit.DéchetsAucune poubelle n’a été placée le long du sentier. Lestouristes sont donc priés de bien vouloir emporterleurs déchets et de les jeter dans les poubelles qui setrouvent dans les villages.Aidez-nous tous à maintenir propre le parcours. Merci d’avance.

Elio Steiger

Château

Marteau-pilon

Forêt de franc-bord

Moulin

Mine

Four

Le parcours Introduction Halte 1 Murs de pierres sèches

Détail du toit.

Moulin de Vinera.

Blocs erratiques avectraces de travail.

Halte 2 Moulinde Vinera

Murs de pierressèches

Moulin

Sondages

Tinevalle

Mine

Terrainsen terrasse

mP

rofiloaltim

etrico

700

600

500

Novaggio 638

Muro a secco 608

Mulino 569

Bivio 600

Casè 560

Tinevalle 550

Miniere 608

Terrazzi 610

Castello 609

Maglio 613

Monda 640

Mulini 574

Sotto Chiesa 655

Ponte Aranno 508

Fornace 600

Novaggio 638

La capillaire(Asplenium trichomanes).

Abeille maçonne.

Lézard.

Murs de pierres sèches.

NOVAGGIO

ARANNO

MIGLIEGLIA

Mag

l ias in

a

Torrente Vinera

Piegh Sentiero delle Meraviglie 2010 FRAN 8.6.2010 13:48 Pagina 1

Page 2: Sentiero delle meraviglie

Malheureusement, il nous reste seulement quelquesruines des moulins d’Aranno. Les moulins, qui avaientdéjà cessé leur activité depuis de nombreuses décen-nies, subirent de graves dégâts pendant l’inondationde 1951. Ici aussi, on moulait les céréales et les châ-taignes provenant de la région.

Halte 11 Moulinsd’Aranno

Reine-des-prés(Aruncus silvester).

Position des moulinspar rapport au village.

Roches avec cavitépour une écluse.

Cette mine, elle aussi, ne fut en activité que durantquelques années, aux alentours de 1857-1859.Ce filon de galène argentifère et aurifère est cité parLavizzari dans son excursion du 18 octobre 1859. Lagalerie que suivait le filon mentionné se développa surune longueur de 60 m.Pendant la première guerre mondiale, les travaux fu-rent repris et à 25 mètres de l’entrée, on creusa unegalerie latérale d’une longueur de 9 m qui suivait uneveine minéralisée perpendiculaire à la précédente.Ce filon se compose surtout de galène aurifère et ar-gentifère, de baryte et de blende, et de deux minérauxsecondaires mais qui présentent un certain intérêtscientifique: la tennantite et l’aurichalcite. Cette mineaussi fut exploitée par Baglioni qui l’avait rachetée auDr. Visconti de Curio.L’entrée de la mine s’est effondrée et se trouve au-dessous de l’affaissement que l’on aperçoit le long dusentier, environ 50 mètres après le pont.Dans la zone pousse une végétation caractérisée parla présence d’arbres latifoliés qui exigent des terrainsfertiles et frais. On y trouve le tilleul, le cerisier, l’éra-ble et la reine-des-prés (Aruncus silvestris).

Pont d’Aranno.

Pyrite, malachite.Ankérite, malachite.Malachite, ankérite, quartz(largeur réelle 8 mm).

Tilleul sauvage(Tilia cordata).

Halte 12 Mine du Pont d’Aranno(terr. Novaggio)

Au sommet de la petite colline située derrière les deuxconstructions rurales, se trouvent les restes d’un mur.Il s’agit des ruines d’une petite tourelle d’observationreliée visuellement au château de Miglieglia.C’est de là que dérive le toponyme de Castello (châ-teau). Au bord du plateau planté de vignes, existait unfour où l’on cuisait des tuiles et des briques pleines.A droite de la construction (en venant du sentier), onaperçoit un espace plat (vignoble), où l’on mettait àsécher les briques et les tuiles avant la cuisson.L’argile était tirée d’une petite carrière située au-delade la zone humide. Cette activité fut suspendue audébut de ce siècle.Dans la région du Malcantone, les dépôts d’argilesglaciaires sont nombreux, même si leurs dimensionssont modestes. De petits fours s’élevaient un peupartout et servaient seulement pendant de brèves pé-riodes (jusqu’à l’épuisement de la matière premièreou jusqu’à la fin de la construction).La profession de chaufournier était à tel point répan-due que de nombreux habitants du Malcantone émi-graient dans la plaine du Pô pour exercer leur activitédans de véritables établissements.Dans une localité des environs de Brescia, il existeencore aujourd’hui les fours Delmenico, fondés le siè-cle dernier par un émigrant de Novaggio.

I disegni delle piante sono riprodotti da: «Hess, Landolt, Hirzel: Flora der Schweiz» per concessione dell’editore Birkhäuser Verlag AG, Basel.

Ronce(Rubus sp.)

«Rustico» à Castello.

Halte 13 Four de Castello(Novaggio)

Concetto del sentiero, foto e testi: Elio Steiger

Grafica: Orio GalliImpaginazione:

Prestampa TaianaStampa: Newprint SA

Sentierodelle meraviglie

A la découverte de murs de pierres sèches,

moulins, marteaux-pilons,châteaux, fours et mines

Malcantone TurismoCH-6987 CaslanoPiazza LagoTél. 091 606 29 86 / 606 55 47Fax 091 606 52 [email protected]

Après avoir franchi la passerelle du marteau-pilon, onpénètre dans une forêt de franc-bord qui côtoie laMagliasina.Ce milieu est dominé par l’aulne blanc qui en est uneplante typique.Les forêts de franc-bord sont périodiquement inon-dées et le terrain, pour la plus part sablonneux, subitainsi d’importants changements.Parmi les différentes plantes de ce milieu magnifi-que, on peut citer:· l’aulne noir (Alnus glutinosa) · l’aulne blanc (Alnus incana)· la Matteuccia struthiopteris, une variété de fougères

peu répandue dans toute la Suisse et présente seulement dans le Tessin méridional

· le frène (Fraxinus excelsior)· le fusain (Evonimus europea)· le tilleul (Tilia cordata)· l’érable des montagnes (Acer pseudoplatanus)· le sorbier blanc (Sorbus aria)· la boule de neige (Viburnum opulus)· l’aubépine (Crataegus monogyna)

De nombreuses espèces d’oiseaux, telles le rouge-gorge, la fauvette et le merle, nidifient dans les diversbuissons.

Le long du ruisseau qui se jette dans la Magliasina, unpeu en aval du marteau-pilon, on trouve la Monda.Cette fois, c’est un filon de blende avec baryte et an-timonite qui fut suivi.Marco Botarlini de Costa di Sessa notifia la mine en1857 et en 1858, la concession d’exploitation passaà Vinasco Baglioni. En 1895 déjà, la mine et ses dé-pendances n’étaient plus exploitées.A quelques mètres de distance de la galerie, entre1915 et 1920, l’ingénieur Maselli découvrit un filon deblende d’une certaine importance. Un puits verticalfut creusé qui atteignit la profondeur maximale de 8,5m. L’épaisseur maximale du filon de blende était de40 cm. Les analyses de ce minéral indiquèrent lesproportions suivantes:

Zinc 55,3%Soufre 27,2%

Or et argent en sont complètement absents. Au-jourd’hui le puits Maselli n’est plus visible, car il a étérempli de matériel.Dans cette zone, de nouvelles recherches minéralo-giques ont été effectuées au cours des années 80 etont permis de découvrir une trentaine de minérauxdifférents. Il s’agit de minéraux qui n’ont aucun inté-rêt industriel, mais qui, d’un point de vue purementminéralogique, sont en revanche remarquables.Ces minéraux forment des cristaux assez petits, dansl’ordre de grandeur du mm et même moins.

Dans nos vallées et même ailleurs, dans les valléesbergamasques par exemple, la matière première des-tinée aux marteaux-pilons était constituée avant toutde débris de fer récupérés par des marchands ambu-lants qui les revendaient aux «maiée» (forgerons).Le dernier «maiée» d’Aranno a été Fedele Agostoni,1888-1983.A la fin des années quarante, son activité était déjàtrès réduite, mais le marteau-pilon fabriquait encoredes faux, des faucilles, des pelles, des bêches et despioches. Les outils d’Agostoni portaient une marqueavec son nom de famille et étaient introduits dans unmarché local sur lequel nous ne disposons pas d’in-formations précises.Il n’est pas tout à fait exclu que l’un des points devente ait été la foire de Saint-Provin à Agno.Au début des années soixante, dans une forêt du suddu Mendrisiotto, on a trouvé, plantée dans un arbreet terriblement rouillée, une serpe à bois qui portait lamarque «Agostoni»; signe, peut-être, d’un petit mar-ché qui franchissait largement les limites géographi-ques de la région de production. (Liens avec la foirede Saint-Martin à Mendrisio?). L’activité du marteau-pilon cessa à l’improviste le 10 août 1951.Pendant la nuit, les eaux de la Magliasina et celles dela Pirocca, un petit ruisseau tout proche parvinrent àdes niveaux jamais atteints.Le marteau-pilon fut inondé et à demi-démoli. Aussi,Fedele Agostoni et sa famille durent-ils se réfugier àMiglieglia.En 1979, on créa la Fondation Maglio du Malcantonequi a pour but de récolter des fonds pour remettre enétat le vieux marteau-pilon de façon à transmettre àla postérité l’une des nombreuses bribes de l’histoirede notre vallée.Le marteau-pilon d’Aranno est l’unique marteau-pilonà levier qui existe actuellement en Suisse. C’est pour-quoi, toutes les actions entreprises pour sa sauve-garde sont plus que justifiées.

L’eau est connue depuis l’antiquité comme sourced’énergie et le moulin à eau en est l’utilisation la plusrépandue.Le marteau-pilon, quant à lui, représente une applica-tion moins courante de cette forme d’énergie. Danscet atelier des temps passés, on travaillait le fer pouren tirer des outils et des objets d’usage commun.Avec un saut relativement modeste, la roue fait tour-ner l’axe principal sur lequel trois barres en bois dursont fixées en éventail. Dans le mouvement de rota-tion, ces barres touchent l’extrémité du manche dumarteau-pilon et le soulèvent.A peine la barre a-t-elle fini sa propre course sur l’ex-trémité, que tout le manche et le marteau-pilon tom-bent sur l’enclume. Le rythme des battements dé-pend de la vitesse de rotation de la roue qui à son tourest déterminée par la quantité d’eau qui coule.Le marteau-pilon servait à ébaucher les objets qui re-cevaient leur forme définitive en un second temps.Le marteau-pilon d’Aranno a été construit par la fa-mille Righetti en 1860. II est peu probable que laconstruction ait été favorisée par la présence des mi-nes de fer du Mont Torri, puisqu’elles furent exploi-tées entre 1823 et 1827, c’est-à-dire à une périodeprécédant la construction du marteau-pilon. L’activitéextractive reprit entre 1862 et 1870.Il est probable que durant cette période, une partie dumatériel extrait ait abouti au marteau-pilon d’Aranno.Le discours sur la qualité du fer obtenu est encore àvérifier.

La forge est ouverte au public d’avril à octobre sauf lelundi de 10.00 à 17.00 heures.Pour informations: tél. +41 91 606 29 86.

Roue et conduite d’eau.

Riproduzione da: «Il Nostro Paese»marzo 1968, autorizzata dalla Società Ticinese per l’Arte e la Natura.

L’intérieurdu marteau-pilon.

Halte 8 Marteau-pilond’Aranno

Antimonite et métastibnite(largeur réelle 6 mm).Antimonite (diamètre de la rose 2 mm).

Mine «La Monda».

Halte 9 Mine la Monda(Aranno)

L’aulne noir(Alnus glutinosa).L’aulne blanc(Alnus incana).La boule de neige(Viburnum opulus).

Halte 10 Fôretde franc-bord

Piegh Sentiero delle Meraviglie 2010 FRAN 8.6.2010 13:48 Pagina 9