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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ORAN ES-SENIA FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE PHYSIQUE Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de MAGISTER EN SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE Présenté par MISSOUMI Sarah THEME INTEGRATION DES DONNEES AGROCLIMATIQUES DANS UN SYSTEME D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG) POUR LA REGION OUEST ALGERIENNE Exemple d’application fine sur la région de Mostaganem Présenté devant le jury composé de : Messieurs A. HAMOU Professeur Université d’Oran Président Z. BOUTIBA M.BELKHODJA Professeur Professeur Université d’Oran Université d’Oran Examinateur Examinateur K. MEDERBAL Professeur CU. Mascara Rapporteur

SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

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Page 1: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE D’ORAN ES-SENIA

FACULTE DES SCIENCES DEPARTEMENT DE PHYSIQUE

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de

MAGISTER EN

SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Présenté par MISSOUMI Sarah

THEME

INTEGRATION DES DONNEES AGROCLIMATIQUES DANS UN SYSTEME D’INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG)

POUR LA REGION OUEST ALGERIENNE

Exemple d’application fine sur la région de Mostaganem

Présenté devant le jury composé de : Messieurs

A. HAMOU Professeur Université d’Oran Président

Z. BOUTIBA

M.BELKHODJA

Professeur

Professeur

Université d’Oran

Université d’Oran

Examinateur

Examinateur

K. MEDERBAL Professeur CU. Mascara Rapporteur

Page 2: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

REMERCIEMENTS

La réalisation d’un mémoire, à partir d’un sujet aussi bon soit-il, est largement tributaire de l’environnement dans lequel il se situe, et de l’encadrement dont il bénéficie. Je voudrais ainsi remercier : Le Professeur A. HAMOU, directeur du Laboratoire de Recherche « Sciences de l’Environnement et Climatologie » a qui j’adresse l’expression de ma reconnaissance et ma considération la plus distinguée pour l’intérêt qu’il accorde aux activités de Recherche et de Formation. Mes remerciements s'adressent aussi au personnel et aux enseignants du département de physique de la faculté des sciences de l’Université d’Oran Es-Sénia, pour le suivi durant toute la formation.

Le Professeur K. MEDERBAL, que je remercie vivement d’avoir été mon encadreur référent en me confiant cette étude et m’a soutenu tout au long de sa réalisation.

Je tiens à témoigner ma gratitude à Mr M. HAOUARI, Chef de Division de Climatologie à l’ONM (office national de Météorologie), qui a apporté la « matière » à réflexion de part sa vision professionnelle et sa compétence, et qui a toujours eu la volonté de promouvoir la recherche notamment dans les domaines en liaison avec l’environnement. Mr K. TADJEROUNI, chercheur au Centre National des Techniques Spatiales – CNTS, pour ses supervisions et ses propositions. Je n'oublierais pas d’adresser l’expression de mon souvenir le plus reconnaissant et de ma très haute considération à Mr ACHAICHIA, Directeur Régional Ouest de l’ONM, pour m'avoir accueilli pour ce projet de fin d’étude et pour l’amabilité de son caractère. Je n’oublie pas toutes les autres personnes de l’IHFR, et à leur tête leur directeur Mr LAGHA, qui m’ont aidé que ce soit par leur compétence respective ou simplement par leur amitié. Je tiens à témoigner une fois encore toute ma gratitude à Mr A. HAMOU qui a accepté de présider le jury. Je remercie également Mr Z. BOUTIBA et Mr M. BELKHODJA d’avoir accepter de participer au jury de ce mémoire.

Page 3: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Mais toute cette infrastructure serait vaine sans un "service de ravitaillement" moral à la hauteur des ambitions poursuivies de la part de mes parents, mon époux, ma grand-mère, mon frère et mes deux sœurs. Que mes collègues de la promotion « Magister 2003-2004 » reçoivent ici en un peu de mots toute ma gratitude pour leur soutien moral actif. Enfin, que tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cette étude et que j’aurais omis de citer en soient remerciés. Les nombreuses perspectives ouvertes n'en masquent que bien mal les imperfections et les lacunes. Les voies esquissées méritent d'être critiquées, approfondies peut-être, étayées sans doute. Je remercie donc ceux qui, par leurs propres apports et réflexions, sauront mettre les résultats de ce travail en valeur.

Page 4: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

SOMMAIRE ___________________________________________________________________________ Introduction…………………………………………………………………………...1

Chapitre I : Notions générales sur l’évapotranspiration

1.1 Evaporation…………………………………………………………………………3

1.1.1. Processus physique de l’évaporation…………………………………...……4

1.1.2. Facteurs météorologiques intervenant dans le processus d’évaporation…….5

1.2 La transpiration……………………………………………………………………13

1.2.1 Rappel sur le processus physique de la transpiration des végétaux…………14

1.2.2. Facteurs intervenant dans le processus de la transpiration…………………15

1.3. Concepts fondamentaux de l’évapotranspiration………………………………...17

1.3.1. L’évapotranspiration………………………………………………………..17

1.3.2. Les diverses notion d’évapotranspiration…………………………………..18

1.3.2.1. Evapotranspiration réelle (ETR)…………………………………….18

1.3.2.2. Evapotranspiration (ETM)…………………………………………..19

1.3.2.3. Evapotranspiration potentielle (ETP)……………………………….20

1.4. Evaluation de l’évapotranspiration potentielle…………………………………...21

1.4.1. Mesure de l’évapotranspiration potentielle…………………………………21

1.4.1.1. Lysimètres…………………………………………………………..21

1.4.1.2. Bacs d’évaporation………………………………………………….23

1.4.1.3. Les évaporomètres…………………………………………………..24

1.4.2. Calculs de l’évapotranspiration potentielle…………………………………27

1.4.2.1. Formule de Penman-Monteith………………………………………27

1.4.2.2. Formule de Blaney-Criddle…………………………………………30

1.5. Conclusion sur l’évaporation et l’évapotranspiration…………………………….31

Page 5: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Chapitre II : Les systèmes d’Information Géographique

2.1 Genèse des systèmes d’Information Géographique (SIG)………………………..32

2.2. De la carte au système d’Information Géographique…………………………….33

2.3. L’information géographique……………………………………………………...34

2.4. Les cartes…………………………………………………………………………35

2.5. Avantages et inconvénients des cartes traditionnelles……………………………36

2.6. Les SIG comme technologie d’intégration……………………………………….37

2.6.1. Définition des SIG………………………………………………………….37

2.6.2. Fonctionnalités des SIG…………………………………………………….39

2.7. La modélisation dans un SIG…………………………………………………….41

2.7.1. Réalité, SIG et prise de décision……………………………………………42

2.7.2. Entité-Objet et Attribut……………………………………………………..43

2.7.3. Intégration progressive de technologies…………………………………….44

2.8. Développement des bases de données géographiques……………………………47

2.8.1. Définition d’une base de données…………………………………………..47

2.8.2. Mode de représentation des données géographiques……………………….48

2.8.3. Mode de représentation des données descriptives………………………….49

2.8.4. Mode de représentation des données Géométriques………………………..53

2.9. Opération d’acquisition des données dans un SIG……………………………….58

2.9.1. La scannerisation…………………………………………………………...59

2.9.2. Le calage……………………………………………………………………60

2.9.3. La numérisation…………………………………………………………….61

2.10. Utilisation des SIG……………………………………………………………...63

2.10.1. Les requêtes spatiales……………………………………………………...63

2.10.2. Les domaines d’application……………………………………………….64

2.10.3. Avantages des SIG par rapport à des outils traditionnels…………………65

2.10.4. Inconvénients des SIG…………………………………………………….65

2.10.5. L’avenir des SIG…………………………………………………………..66

Page 6: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Chapitre III : Réalisation des cartes de l’évapotranspiration potentielle (ETP)

3.1.Méthodologie……………………………………………………………………..68

3.1.1. Région d’étude……………………………………………………………..68

3.1.2. Données utilisées…………………………………………………………...69

3.1.3. Choix de la période………………………………………………………....70

3.1.4. Choix de la formule………………………………………………………...70

3.2. Densification du réseau d’observation…………………………………………...73

3.2.1. Démarche adoptée……………………………………………………….….75

3.2.1.1. Détermination de l’équation de régression……………………………76

3.2.1.2. Détermination du champ des résidus………………………………….81

3.3. Réalisation des cartes de l’évapotranspiration potentielle…..……………………83

3.3.1. La régression linéaire multiple…………………………………………….83

3.3.1.1. Cas de régression linéaire multiple rejetée……………………………84

3.3.1.1.1. Elaboration des grilles d’ETP par Krigeage…………………….85

3.3.1.2. Cas régression linéaire multiple acceptée…………………………….85

3.3.1.2.1. Elaboration des grilles : Longitude , latitude et constante………88

3.3.1.2.2. Elaboration des grilles : altitude (z)……………………………..88

3.3.1.2.3. Elaboration des grilles : des résidus εi…………………………..89

3.4. Conclusion………………………………………………………………………..93

Chapitre IV : Intégration des données agroclimatiques dans un SIG 4.1. Introduction………………………………………………………………………95

4.2. Objectif…………………………………………………………………………...95

4.3. Choix de la période……………………………………………………………….96

4.4. Description de la zone d’étude…………………………………………………...96

4.5. Moyens informatiques utilisés……………………………………………………98

4.6. Domaine d’application…………………………………………………………...99

4.7. Choix de la projection…………………………………………………………..100

Page 7: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8. Données utilisées………………………………………………………………..101

4.8.1. Données cartographiques………………………………………………….102

4.8.1.1.Cartes moyennes mensuelles d’évapotranspiration potentielle……...102

4.8.1.2.Cartes moyennes mensuelles des pluies……………………………...104

4.8.1.3. Exploitation des cartes des évapotranspirations potentielles et des cartes

des pluies……………………………………………………………………..106

4.8.1.4. Carte des sols………………………………………………………...106

4.8.1.5. Carte de réserve utile (RU)…………………………………………..112

4.8.2. Données biologiques du végétal…………………………………………..113

4.8.2.1. Culture du petit pois…………………………………………………113

4.8.2.2. Stades phénologiques………………………………………………..113

4.8.2.3. Le coefficient cultural (Kc)………………………………………….115

4.8.2.4. Evapotranspiration maximale (ETM)………………………………..116

4.9. Application : Etablissement du bilan hydrique dans la région de Mostaganem

(culture du petit pois)…………………………………………………………….118

4.9.1. Détermination du bilan hydrique……………………………………....118

4.9.1.1. Définition………………………………………………………...118

4.9.1.2. Les composantes du bilan hydrique……………………………...119

4.9.1.3. Elaboration des cartes mensuelles du bilan hydrique……………119

4.9.2. Résultats et discussion…………………………………………………122

Conclusion…………………………………………………………………………..123

Référence bibliographique…………………………………………………………125

Annexes

Page 8: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Résumé

On se propose dans cette étude d’intégrer des informations agroclimatiques de diverses

natures : pluviométrie, évapotranspiration potentielle ETP, informations biologiques et

textures du sol dans un système d’information géographique SIG pour réaliser une

application de suivi hydrique de la culture du petit pois dans la région de Mostaganem.

Le principal objectif est la cartographie de l’ETP (Penman-Monteith), sur l’Ouest

Algérien en utilisant le réseau complet de l’ONM (Office National de Météorologie)

sur la période 2000-2004. Des techniques statistiques et d’interpolation spatiale ont

largement été utilisées. Le SIG a permis l’introduction, la gestion et la modélisation de

toutes ces données afin d’aboutir à un produit utilisable dans la gestion et l’aide à la

prise de décision, notamment dans le domaine de l’environnement.

Mots clés Evapotranspiration Potentielle, Système d’Information Géographique,

Bilan hydrique, Cartographie, Statistique, Interpolation spatiale.

Page 9: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Abstract

In this study, we integrate agroclimatic information of various natures: pluviometery,

potential evapotranspiration, biological information and ground textures in a

geographical information system GIS to carry out a hydrous application to track the

green pea culture in the Mostaganem region. The main aim of this work is to make the

mapping of the ETP (Penman-Monteith), on the West Algeria using, over the period

2000-2004, the complete network of the ONM (Office National of Meteorology).

Statistical techniques and spatial interpolation were largely used. The GIS allowed the

introduction, the management and the modeling of all these data to lead to a product

usable in management and the decision-making assistance, in particular in the

environment field.

Keywords Potential Evapotranspiration, Geographical Information System, Hydro

balance, The mapping, Statistic, Spatial interpolation,

Page 10: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Introduction

Considérée comme une référence climatique, l’évapotranspiration potentielle ETP

a suscité, depuis toujours l’intérêt et la curiosité des chercheurs. Celle-ci a fait l’objet

de nombreuses recherches notamment dans le domaine de l’hydrologie et de

l’agronomie.

La connaissance de cette variable climatique est indispensable pour tout projet

d’aménagement agricole. Celui-ci se traduit en partie par une meilleure gestion et

exploitation de l’eau dans le sol. Compte tenu de la place importante qu’occupe

l’agriculture et du poids considérable que présente la facture alimentaire, l’irrigation

reste un facteur principal dans le développement agricole. Du point de vue gestion les

facteurs tels que, la recherche des terres aptes à l’irrigation, des eaux nécessaires à

cette opération et leur exploitation demeureront une préoccupation majeure des

services concernés.

De ce fait, les gestionnaires ont besoin de disposer d’informations abondantes et

fiables, notamment sur le sol, l’eau, la plante et le climat. Ces études nécessitent une

approche pluridisciplinaire, faisant intervenir à la fois : la pédologie, l’agronomie, la

climatologie, l’écologie, l’économie,…etc.

Dans cette optique, les méthodes classiques ont justifié leur fiabilité, mais ont

prouvé leur incapacité de suivre le rythme d’évolution. En effet, l’importance du

volume, la diversité et de la mise à jour des données rendent les méthodes classiques

inadaptées, mais leur structuration sous un format numérique et leur intégration dans

un système d’information géographique SIG faciliteront :

− l’accès aux données,

− le traitement des données de sources et de natures différentes,

− et la mise à jour de l’information recherchée.

1

Page 11: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

En effet, les premiers SIG qui étaient utilisés surtout comme un moyen de

représentation cartographique des données, deviennent de nos jours des outils

d’analyse, d’aide à la prise de décision, de planification et de développement de

l’information géographique.

L’objectif qui guide la démarche utilisée dans le cadre de notre travail consiste

en l’intégration des donnés agroclimatiques dans un système d’information

géographique SIG pour l’étude de l’évapotranspiration potentielle ETP, en vue de

déterminer l’état hydrique du sol pour la culture du petit pois durant son cycle

végétatif. La zone choisie comme prototype concerne l’ouest algérien et plus

particulièrement la région de Mostaganem. Pour la réalisation de ce travail, quatre

chapitres ont été dégagés :

Le premier chapitre fournit une vue d’ensemble sur la notion de

l’évapotranspiration, son processus physique et son calcul.

Dans le second chapitre nous parlerons des systèmes d’informations

géographiques en rappelant certaines définitions de base, les fonctionnalités, et la

méthodologie générale de leur mise en place.

Le troisième chapitre est consacré à la problématique posée par la densité

insuffisante du réseau d’observation utilisé et par la cartographie complexe que

présente la réalisation des cartes moyennes mensuelles de l’évapotranspiration

potentielle ETP concernant la région ouest algérienne.

Le quatrième chapitre est réservé à une application réalisée à l’aide du logiciel

« MapInfo », qui consiste à mettre en valeur le coté pratique des cartes d’ETP dans

l’établissement du bilan hydrique de la région de Mostaganem pour la culture du

petit pois.

Le travail sera finalisé par des recommandations et des perspectives de

développement des Systèmes d’Informations Géographiques dans le domaine de la

gestion des ressources en eau.

2

Page 12: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Notions générales sur l’évapotranspiration

La vapeur d’eau atmosphérique provient presque exclusivement de processus

d’évaporation à la surface de notre planète car les diverses réactions physicochimiques

(respiration, combustion,..) ne participent que dans une très faible proportion à

l’enrichissement en eau de l’atmosphère. Si la plus grande fraction de cette évaporation,

soit environ 85%, se situe, en moyenne, au niveau des océans, une proportion non

négligeable, de l’ordre de 15%, se produit au dessus des surfaces continentales. La

végétation tient alors un rôle prépondérant dans ce transfert de vapeur d’eau ; la plante se

comportant comme une mèche entre le sous-sol (réservoir d’eau liquide) et l’atmosphère.

1.1. Evaporation

Les phénomènes d’évaporation interviennent dans le cycle hydrologique dès le

moment où les précipitations atteignent la surface du sol. L’évaporation se fait tout

d’abord à partir de l’eau de pluie qui, au début d’une averse recouvre d’une mince

pellicule les feuilles, les tiges et les branches des plantes, pour ruisseler ensuite à la

surface du sol avant de s’infiltrer ou de rejoindre le réseau hydrographique superficiel. La

neige elle-même, est aussi considérée comme un élément important du climat, qui a pour

effet d’alimenter l’évaporation, et ceci pendant un temps, souvent très long, où elle

demeure sur le sol ; l’eau s’évapore aussi des surfaces d’eau stagnantes ou courantes de

toutes dimensions, exemples : flaques, mares , étangs, lacs, ruisseaux, rivières et fleuves.

Enfin, l’eau qui imprègne les couches superficielles du terrain (humidité du sol), soit

qu’elle provient des pluies récentes infiltrées à faible profondeur, soit qu’elle remonte par

capillarité de la nappe phréatique constitue directement ou par l’intermédiaire de la

couverture végétale, un aliment important pour l’évaporation.

3

Page 13: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.1.1. Processus physique de l'évaporation

C'est par le mouvement des molécules d'eau que débute l'évaporation. A l'intérieur

d'une masse d'eau liquide, les molécules vibrent et circulent de manière désordonnée et ce

mouvement est lié à la température : plus elle est élevée, plus le mouvement est amplifié

et plus l'énergie associée est suffisante pour permettre à certaines molécules de s'échapper

et d'entrer dans l'atmosphère.

Dalton (1802) a établi, suite à des travaux sur le sujet, une loi qui exprime le taux

d'évaporation d'un plan d'eau en fonction du déficit de saturation de l'air (quantité d'eau

es- ea que l'air peut stocker) et de la vitesse du vent u. Cette loi est formulée selon la

relation suivant :

Avec

E Taux d'évaporation (ou

f(u) Constante de proporti

ea Pression effective ou a

es Pression de vapeur d'ea

Cette relation exprime

température données, le pr

vapeur effective atteigne u

saturante (l'évaporation ce

que le gradient de pression

(1.1)

)).(( as eeufE −=

flux d'évaporation ou vitesse d'évaporation),

onnalité (avec vitesse du vent u),

ctuelle de vapeur d'eau dans l'air,

u à saturation à la température de la surface évaporante.

aussi que, en théorie et dans des conditions de pression et de

ocessus d'évaporation est possible jusqu'à ce que la pression de

ne limite supérieure qui n'est autre que la pression de vapeur

sse dès que es = ea). Ainsi, pour qu'il y ait évaporation, il faut

due à la vapeur d'eau soit positif.

4

Page 14: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

On soulignera encore que la pression de vapeur saturante augmente avec la

température. Elle peut s'exprimer comme suit (en Pa et avec la température en degrés

Celsius).

t.27.17

1.1.2. Facteurs mét Parmi les facteurs cli 1.1.2.1. Quantité de

La quantité d'eau

chaleur provenant d

conditions géographi

surface liquide par ra

Les échanges de c

des océans qui sont l

Cette énergie échang

à un endroit pour se

échanges de chaleur e

Les mouvements

échanges et des tra

agitation réside dans

de l'atmosphère elle-

entre l'atmosphère et

(1.2) ⎟⎠⎞

⎜⎝⎛

+=

te s 3.237

exp.611

éorologiques intervenant dans le processus d'évaporation

matiques intervenant dans le processus d’évapotranspiration :

chaleur disponible

pouvant être évaporée à partir d'une surface dépend de la quantité de

u soleil. Cette quantité de chaleur varie, d'une part, selon les

ques (gradient de latitude), et d'autre part, selon l'élévation de la

pport au niveau de la mer (gradient altimétrique).

haleur entre l'atmosphère, la surface du sol et la surface des lacs et

es agents de l'évaporation, s'effectuent par convection et conduction.

ée est, en tous points, compensée par un transfert d'eau qui s'évapore

condenser à un autre et retomber sous forme de précipitations. Ces

ntretiennent le cycle de l'eau.

horizontaux et verticaux qui brassent l'atmosphère mettent en jeu des

nsformations d'énergie. L'une des causes fondamentales de cette

la distribution des températures à la surface terrestre ainsi qu'au sein

même. L'évaporation est donc fonction des rapports énergétiques

le plan d'eau évaporant.

5

Page 15: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.1.2.2. Le rayonnement solaire (RS)

Le rayonnement solaire est l'élément moteur des conditions météorologiques et

climatiques, et par voie de conséquence, du cycle hydrologique. Son action intéresse

l'atmosphère, l'hydrosphère et la lithosphère, par émission, convection, absorption,

réflexion, transmission, diffraction ou diffusion. L'émission solaire se situe

essentiellement dans une bande de longueur d'onde allant de 0,25 à 5 µm.

Au cours de sa traversée dans l'atmosphère, le rayonnement solaire incident est

partiellement atténué par absorption et par réflexion diffuse dans toutes les directions. Ces

phénomènes se produisent de manière différente selon le domaine spectral. Environ un

tiers du rayonnement solaire est renvoyé vers l'espace par réflexion diffuse, cette

proportion pouvant atteindre 80% lorsque le ciel est couvert.

Fig 1.1 - Absorption, réflexion et diffusion du rayonnement solaire

6

Page 16: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Le rayonnement solaire global atteignant la surface du sol comporte ainsi deux

composantes, d'une part le rayonnement solaire incident transmis par l'atmosphère, et

d'autre part le rayonnement solaire diffus réfléchi par l'atmosphère en direction du sol.

Cette énergie solaire arrivant sur terre est essentiellement constituée de rayonnements de

courtes longueurs d'ondes (0,1 à 10 µm) (hautes fréquences).

Le rayonnement global est partiellement réfléchi par la surface du sol, selon la nature,

la couleur, l'inclinaison ou encore la rugosité de celui-ci. On définit l'albédo comme le

pourcentage de lumière solaire réfléchie à la surface terrestre pour une zone irradiée.

L'albédo varie considérablement suivant diverses composantes : Les composantes

terrestres (sol nu, sol couvert, neige, etc.) voir tableau 2.1, et climatiques (nuages, angle

d'incidence du rayonnement solaire, saison et moment de la journée, etc.). De même,

certaines composantes de l'atmosphère telles que les poussières modifient l'albédo du

globe.

SURFACES DU SOL ALBEDO

Surface d’eau

Forêt

Sol cultivé

Pierres et rochers

Champs et prairies

Sol nu

Neige ancienne

Neige fraîche

0.03 à 0.1

0.05 à 0.2

0.07 à 0.14

0.15 à 0.25

0.1 à 0.3

0.15 à 0.4

0.5 à 0.7

0.8 à 0.95

Tableau 1.1 - Valeurs de l'albédo pour différentes surfaces

7

Page 17: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.1.2.3. Le rayonnement atmosphérique (RA)

Etant donné les températures régnant dans les différentes couches atmosphériques, ces

dernières émettent un rayonnement de grandes longueurs d'onde, comprises entre 5 et 100

µm (infrarouge). Cette émission est due essentiellement à la vapeur d'eau, au gaz

carbonique ainsi qu'à l'ozone.

Les aérosols, poussières, cristaux, etc, en suspension interviennent également dans les

transferts radiatifs atmosphériques tandis que la présence de nuages accroît sensiblement

l'importance de l'émission atmosphérique.

1.1.2.4. Le rayonnement terrestre (RT)

La température superficielle moyenne de la terre est d'environ 300°K, l'émission

terrestre s'effectue comme pour le rayonnement atmosphérique dans l'infrarouge. Le

rayonnement terrestre, encore appelé rayonnement propre, est absorbé en quasi-totalité

par l'atmosphère. Cette absorption sélective est due principalement au gaz carbonique, un

peu à l'ozone et surtout à la vapeur d'eau.

Ces gaz ont un spectre d'émission similaire à leur spectre d'absorption, si bien que

l'essentiel du rayonnement terrestre absorbé par l'atmosphère est émis à nouveau et

partiellement en direction de l'espace. En présence d'une couverture nuageuse, le

rayonnement terrestre est réfléchi. C'est donc au cours des nuits sans nuage que les

températures de surface sont les plus basses.

1.1.2.5. Notion de rayonnement net (RN)

Le rayonnement net est défini comme la quantité d'énergie radiative disponible à la

surface de la terre et pouvant être transformée en d'autres formes d'énergie par les divers

mécanismes physiques ou biologiques de la surface.

8

Page 18: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

On exprime généralement le bilan des échanges radiatifs à la surface du sol par le

rayonnement net RN défini comme la résultante des trois types de rayonnements

considérés précédemment.

RTRARSRN −−+= )1).(( α Avec

RS rayonnement solai

RA rayonnement atmo

RT rayonnement terre

α albédo de la surfac

(RS + RA) . (1 - α) rep

la surface terrestre. De

terrestre comme néglig

1.1.2.6. Formulation

Le bilan d'énergie a

travers de la surface év

nulle au niveau de cette

(1.3)

re direct et diffus atteignant le sol [Wm-2

],

sphérique dirigé vers le sol [Wm-2

],

stre [Wm-2

],

e.

résente la fraction du rayonnement incident global Ri absorbée par

manière simplifiée, on considère généralement le rayonnement

eable dans le calcul du rayonnement net.

du bilan énergétique

u travers de la surface du sol ou de la mer et, plus généralement, au

aporante, exprime que la somme des densités de flux de chaleur est

surface :

0=+++ LSCRN φφφ

(1.4)

9

Page 19: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Avec

RN rayonnement net à la surface de la terre,

ΦC flux de chaleur dans le sol rendant respectivement compte du transport de chaleur par

conduction dans le sol ainsi que du transfert d'eau sous la forme de vapeur,

ΦS flux de chaleur sensible dû à la convection thermique au voisinage de la surface

évaporante. Ce flux de chaleur n'affecte donc qu'une hauteur restreinte de

l'atmosphère,

ΦL flux de chaleur latente ou flux de vapeur à l'interface sol-atmosphère dû à la

vaporisation lorsqu'il n'y a pas d'accumulation de vapeur au sein du couvert

végétal ou au sein de la tranche d'eau qui recouvre le sol.

Cette équation traduit simplement le fait que le flux d'énergie perdu par la surface

de la terre au cours de l'évaporation soit égal au flux apporté par rayonnement,

diminué du flux d'énergie perdue par convection dans l'air et dans le sol.

1.1.2.7. Température de l’air et de l’eau

La température étant étroitement reliée au taux de radiation, lui-même directement

corrélé à l'évaporation, il s'ensuit qu'une certaine relation existe entre l'évaporation et

la température de la surface évaporante. Le taux d'évaporation est, en particulier, une

fonction croissante de la température de l'eau. Comme la température de l'eau varie

dans le même sens que la température de l'air, il est plus facile de mesurer cette

dernière. On utilise ainsi dans les formules de calcul de l'évaporation la température

de l'air plutôt que celle de l'eau.

Au voisinage du sol, la température de l'air est fortement influencée par la nature

de la surface terrestre et par l'importance de l'ensoleillement. A la base de la

troposphère, la température de l'air suit un cycle quotidien appelé variation ou cycle

diurne, avec un minimum et un maximum observables au cours d'une journée.

10

Page 20: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Les facteurs influant sur ces variations de la température atmosphérique dans le

temps sont en fait nombreux. Il y a la latitude, l'altitude, le relief, le type de surface ou

de végétation, la proximité de la mer, les masses d'air dominantes et le degré

d'urbanisation et de pollution,….etc. De tels éléments agissent sur les amplitudes

thermiques du jour, du mois ou de l'année.

1.1.2.8. Humidité relative de l’air

Le déficit de saturation (différence entre la pression de vapeur d’eau saturante et la

pression de vapeur actuelle) peut aussi être exprimé d’une autre manière recourant à la

notion de humidité relative (Hr). Cette dernière s'exprime par la relation suivante :

e Avec

ea Pression de vapeur d'eau effe

es Pression de vapeur d'eau à s

L'humidité relative est donc

masse d'air et la quantité maxi

lorsqu'une masse d'air se refro

valeur de sa quantité maxim

implique qu'à un certain mome

température pour laquelle la pr

vapeur actuelle, la température d

(1.5) [ ]%100.s

ar e

H =

ctive ou actuelle,

aturation.

le rapport entre la quantité d'eau contenue dans une

male d'eau que peut contenir cette masse d'air. Ainsi,

idit, elle garde la même quantité d'eau. Par contre, la

ale diminue avec la température. Cette diminution

nt, l'air devient saturé car Hr = 100%. On nomme la

ession de vapeur saturante est égale à la pression de

u point de rosée.

11

Page 21: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.1.2.9. Pression atmosphérique

La pression atmosphérique représente le poids d'une colonne d'air par unité de

surface considérée. Elle constitue un indicateur de la variation des types de masse d'air

passant au -dessus d'un point donné et intervient dans le calcul des humidités

spécifique et absolue.

Plus la pression totale au-dessus d'un liquide est élevée, plus grande est sa tension

de vapeur ; mais cet effet reste négligeable pour des pressions totales inférieures à 106

Pa (ou 10 bars). Par contre, certains auteurs considèrent que le taux d'évaporation

augmente lorsque la pression atmosphérique diminue. Cette relation inverse n'est pas

encore clairement démontrée, car la variation de la pression barométrique est

généralement suivie d'autres variations, comme celles de la température et du régime

du vent.

1.1.2.10. Le vent

Le vent joue un rôle essentiel sur les processus d'évaporation car c'est lui qui

permet, par le mélange de l'air ambiant, de remplacer au voisinage de la surface

évaporante, l'air saturé par de l'air plus sec. En effet, l'air au voisinage de la surface

évaporante va se saturer plus ou moins rapidement et par conséquent stopper le

processus d'évaporation.

Un verre d'eau placé dans une enceinte fermée à l'abri de tout mouvement de l'air

ne pourrait évaporer son contenu bien longtemps même dans une atmosphère

extrêmement sèche. Le vent, par le bais de sa vitesse mais aussi de sa structure

verticale et de ses turbulences, joue un rôle prépondérant dans le processus

d'évaporation. Les turbulences permettent entre autre l'ascension de l'air humide,

tandis que l'air sec descend et se charge d'humidité.

12

Page 22: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.2. La trans

Elle peut se

plantes vivantes

source de vapeu

par le processus

profondeur du s

biologique est

transpiration es

conséquent de

vitesse du vent.

Fig 1.2 - Variables météorologiques ayant une incidence sur l'évaporation et la transpiration

piration

définir comme l'émission ou l'exhalation de vapeur d'eau par les

. Elle est essentielle car elle participe au cycle hydrologique comme

r d'eau pour l'atmosphère. De grandes quantités d’eau sont évaporées

de la transpiration des plantes qui par leurs racines, vont puiser dans la

ol l’eau nécessaire à leur développement et à leur vie. cette évaporation

appelée transpiration. Comme tout phénomène d’évaporation, la

t d’abord fonction du pouvoir évaporant de l’atmosphère et, par

l’insolation, de la température, du taux d’humidité de l’air et de la

13

Page 23: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Par ailleurs, les facteurs météorologiques agissent indirectement sur l’intensité de

la transpiration et ceci par leur influence sur l’ouverture des stomates, à savoir la

lumière, la chaleur ou une forte humidité de l’air. Enfin, dans les mêmes conditions

atmosphériques la transpiration d’une plante dépend aussi de son espèce, de son âge et

du développement de son feuillages.

1.2.1. Rappel sur les processus physiques de la transpiration des végétaux

La plante prélève l'eau du sol par l'intermédiaire de ses racines munies de cellules

épidermiques. Le développement du système radiculaire est lié à la quantité d'eau

disponible dans le sol ; les racines peuvent atteindre des profondeurs très variables,

d'une dizaine de centimètres à plusieurs mètres. L'absorption de l'eau est réalisée par

osmose ou par imbibition. L'eau circule à l'intérieur des canaux du système vasculaire

de la plante pour atteindre les feuilles. Le siège de l'évaporation se situe alors

essentiellement au niveau des parois internes des stomates. Une certaine évaporation

peut se produire directement au travers de la cuticule des feuilles.

Fig

1.3 - Représentation schématique du chemin de l’eau à travers la plante

14

Page 24: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Outre sa participation au cycle hydrologique comme source de vapeur d'eau dans

l'atmosphère, la transpiration a bien sûr de multiples autres fonctions, comme véhicule

des éléments nutritifs dans la plante ou comme système de refroidissement des

feuilles.

La quantité d'eau transpirée par la végétation va dépendre de facteurs

météorologiques (les mêmes que pour le processus physique d'évaporation - étudiés ci-

après), de l'humidité du sol dans la zone racinaire, de l'âge et de l'espèce de la plante,

ainsi que du développement de son feuillage et de la profondeur des racines.

1.2.2. Facteurs intervenant dans le processus de la transpiration

D'une manière générale, la transpiration est conditionnée par : les conditions

climatiques, les conditions liées au sol et la végétation. On peut également noter qu'il

existe deux résistances aux flux évaporatoires à partir d'un couvert végétal, d'une part

une résistance aérodynamique et d'autre part une résistance de surface, toutes deux

dues à la présence de la végétation.

En effet, la présence de végétation entraîne une modification de la structure de la

turbulence du vent sous la forme d'une résistance dite aérodynamique. En terme

physique, cette résistance aérodynamique (ra) peut être vue comme la résistance

rencontrée par la vapeur d'eau à son transfert de la surface du végétal dans l'air

ambiant. Ses valeurs sont généralement comprises entre 10 et 100 s/m. La résistance

aérodynamique s'exprime comme suit :

2⎤⎡

(1.6) 0

02 ln.

1⎥⎥⎦⎢

⎢⎣

⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛ −=

zdz

ura χ

15

Page 25: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Avec

ra Résistance aérodynamique [s/m],

χ Constante de von Karman ( =0.41),

u Vitesse du vent [m/s],

z Hauteur de l'anémomètre (= h +2 où h est la hauteur végétation en m) [m], z0 :

hauteur de frottement [m],

d0 translation du plan origine de la relation logarithmique entre la vitesse du vent et la

hauteur [m].

Un se

surface (

imposée

de la rési

d'évapora

Fig 1.4 - Représentation simplifiée de la résistance aérodynamique et de la résistance de surface (D’après FAO, 1998)

cond élément qui prend aussi la forme d'une résistance est la résistance de

rs) ou résistance de la canopée. Elle représente la contrainte physiologique

par la végétation au mouvement de l'eau à travers les stomates. L'importance

stance de la couverture végétale a été démontrée dans l'étude des processus

tion d'un couvert végétal humide.

16

Page 26: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

En effet, lorsque le couvert végétal est humide, les pertes par évaporation sont

essentiellement contrôlées par la canopée et non plus par le rayonnement car la

végétation agit comme un puits pour le transfert d'énergie par advection. L'évaporation

de l'eau entraîne un gradient thermique entre l'air ambiant et le végétal suffisant pour

fournir un flux de chaleur. Ceci est aussi confirmé par les quantités non négligeables

qui sont évaporées durant la nuit. Ces divers processus sont conditionnés par les

valeurs de la résistance de surface.

1.3. Concepts fondamentaux de l’évapotranspiration

Les considérations précédentes montrent que l’évaporation du sol et la transpiration

des végétaux sont deux processus complexes dont le terme d’évapotranspiration

regroupe ces deux phénomènes. On définit donc le terme d’évapotranspiration de la

manière suivante :

1.3.1. L’évapotranspiration

L’évapotranspiration désigne la quantité de vapeur d’eau rejetée

dans l’atmosphère tant par évaporation directe au niveau du

sol lui-même que par transpiration des organes

aériens des plantes.

Fig 1.5 - Processus d’év

17

apotranspiration

Page 27: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.3.2. Les diverses notions de l’évapotranspiration on distingue trois notion dans l’évapotranspiration 1.3.2.1. Evapotranspiration réelle (ETR)- Facteurs météorologiques concernés

La définition d’évapotranspiration réelle (notée ETR) sera donc : la quantité d’eau

réellement perdue sous forme de vapeur par une surface ou un couvert végétal. On

rapporte généralement cette quantité d’eau à l’unité de temps et à l’unité de surface.

L’unité sera le Kg. m–2 . s–1 où plus souvent elle est exprimée en mm/jour (sachant que

1 mm d’eau correspond à 1 Kg. m–2). Il faut également rappeler que ces notions

d’évapotranspiration ont une validité limitée dans le temps et dans l’espace.

En effet, les variations diurnes et saisonnières des conditions climatiques et

biologiques entraînent d’importantes variations temporelles de l’évapotranspiration

réelle. De plus, du fait de l’humidification progressive de l’air qui circule au dessus

d’un couvert qui évapotranspire, on note également des variations spatiales de

l’évapotranspiration réelle.

Dans tous les calculs de l’évapotranspiration, plusieurs facteurs météorologiques

vont jouer un rôle. Plusieurs d’entre eux pourront même devenir limitant, c’est à dire

ne permettant plus la réalisation de la fonction chlorophyllienne de la plante. Dans tous

les cas, cet aspect limitant sera dû à une trop forte demande en eau du milieu ambiant

par rapport à ce que peut fournir la plante :

Le rayonnement et donc l’augmentation de la température vont jouer ce rôle

à partir d’un certain seuil, en entraînant une diminution de l’humidité de l’air.

Le vent va tendre également en se renforçant à augmenter le pouvoir

desséchant de l’air.

Le déficit de saturation de l’air (advection d’un air plus sec) entraînera de

même au dessous d’un certain seuil une réaction de défense de la plante par

fermeture des stomates.

18

Page 28: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.3.2.2. Evapotranspiration maximale (ETM) – Critère écologique

L’évapotranspiration maximale (notée ETM) correspond à la consommation

maximale de la plante c’est à dire dans le cas d’une bonne alimentation hydrique des

plantes (eau facteur non limitant au niveau de l’absorption racinaire), la régulation

stomatique est alors minimale. L’évapotranspiration réelle va tendre vers un maximum

ETRm.

Cette notion d’ETRm ou évapotranspiration réelle maximale a été introduite par les

agronomes dans le but de définir la valeur réelle maximale de la consommation en eau

d’une culture donnée et placée dans de bonnes conditions hydriques. Elle est définie à

différents stades de développement végétatif, lorsque l’eau est en quantité suffisante et

que les conditions agronomiques sont optimales (sol fertile, bon état sanitaire….).

L’évapotranspiration maximale d’une culture dépend d’abord du climat, mais aussi

de la culture elle-même et des conditions de croissance. On est donc amené à définir

un coefficient cultural Kc permettant le calcul de l’ETM d’une culture donnée à partir

de la référence climatique que constitue l’ETP :

Kc = ETM / ETP (1.7)

Le coefficient cultural spécifique d’une culture donnée, prend des valeurs

différentes selon le stade végétatif de la culture. Il est défini par expérimentation, et

pourra être utilisé pour un projet donné, à condition qu’il n’y ait pas de trop grande

différence entre les conditions de l’expérimentation et celles qui concernent le projet.

19

Page 29: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.3.2.3. Evapotranspiration potentielle (ETP) – Critère climatique

L’évapotranspiration potentielle (notée ETP) est la consommation d’eau, sous

l’action conjuguée de l’évaporation du sol et de la transpiration de la plante, d’un

couvert végétal en plein développement occupant le sol en totalité et sous les

conditions optimum d’alimentation en eau sans l’influence d’aucun facteur limitant.

On considère généralement l’ETP comme une référence climatique traduisant

l’incidence du climat sur le niveau de l’évapotranspiration des cultures. Le tableau ci-

dessous résume les différentes définitions mentionnées précédemment concernant

l’évapotranspiration : réelle, maximale et potentielle.

TERMINOLOGIE

EVAPOTRANSPIRATION

REELLE

(ETR)

EVAPOTRANSPIRATION

MAXIMALE

(ETM)

EVAPOTRANSPIRATION

POTENTIELLE

(ETP)

DEFINITION

Quantité d’eau perdue

par un couvert végétal

sous forme de vapeur,

elle s’exprime en

mm/jour

Valeur de l’ETR, dans

le cas d’une bonne

alimentation en eau de

la plante. Lorsque

l’eau n’est plus un

facteur limitant au

niveau de l’absorption

racinaire,

l’évaporation est

maximale

Valeur de l’ETM de

référence pouvant

représenter la

demande climatique.

C’est l’évaporation

d’un couvert végétal

bas, continu et

homogène dont

l’alimentation en eau

n’est pas limitante

Tableau 1.2 - Les différents types d’évapotranspiration

20

Page 30: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.4. Evaluation de l’évapotranspiration potentielle

L’évapotranspiration est un phénomène complexe qui non seulement résulte de

processus physiques tels que le potentiel efficace du sol, les changements d’état de

l’eau, la diffusion moléculaire ou turbulente de la vapeur d’eau, mais peut aussi être

soumise à des incidences biologiques comme la régulation stomatique, la surface

foliaire ou le développement radical.

Cette évapotranspiration n’atteindra son seuil maximal, l’ETP, et sa mesure n’aura

de réelle signification que si les systèmes mis en œuvre, d’une part reflètent fidèlement

les effets de l’environnement : sol, végétation, atmosphère, et d’autre part éliminent les

effets restrictifs des contraintes biologiques.

1.4.1. Mesure de l’évapotranspiration Potentielle

L'évapotranspiration potentielle peut être mesurée directement, selon les exigences

de sa définition, à l'aide d'un lysimètre où serait cultivée la culture de référence. Elle

peut aussi être mesurée directement à l'aide d'un bac d'évaporation standard (type

Colorado ou Class A) ou d'autres évaporomètres, tels ceux de Piche ou de Livingstone.

Cependant, et du fait que l'ETP est plutôt une caractéristique du climat, elle peut être

calculée à partir de paramètres climatiques (méthodes empiriques).

1.4.1.1. Lysimètre (évapotranspiromètre)

La mesure de l'évapotranspiration est une mesure très complexe, qui nécessite la

mise en place d’un dispositif répondant à certains critères. Parmi les méthodes directes

utilisées, on a celle du lysimètre. Cet appareil est un réceptacle cylindrique de 1m de

diamètre environ sur 2m de hauteur. Il permet de mesurer la consommation en eau des

plantes pendant leur croissance.

21

Page 31: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Il s’agit d’une cuve en terre dont on mesure les entrées (les précipitations) et les

sorties par un orifice pratiqué au fond de la cuve. Cuve dans laquelle un sol avec

drainage est mis en place, dans le but d’étudier les mouvements de l’eau et des sels

minéraux en relation avec la production de la culture considérée. Ces lysimètres sont

appelés évapotranspiromètres lorsqu'il sont utilisés pour mesurer l'évapotranspiration

potentielle d'un couvert végétal dense, bien alimenté en eau.

Fig 1.6 - Lysimètre

22

Page 32: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.4.1.2. Bacs d’évaporation

La mesure directe de l’évapotranspiration potentielle se fait généralement au

moyen d'un bac d'évaporation standard (type Class A ou Colorado), qui est un

contenant de section cylindrique ou carrée dont les variations du niveau d’eau,

mesurées à des intervalles de temps fixes (jour, semaine, décade), sont un reflet de

l’intensité de l’évaporation. L’avantage principal des bacs est leur économie et leur

facilité d’installation; leur inconvénient est la difficulté d’évaluer les effets du

rayonnement direct et le transfert de chaleur à travers les parois. On distingue deux

types de bac d’évaporation :

Le bac US du Weather Bureau (bac classe A)

Ce bac a un diamètre de 121.9cm et une profondeur de 25.4cm. La profondeur de

l’eau y est maintenue entre 17.5 et 20cm. Il est réalisé en fer galvanisé non peint et

posé sur un caillebotis à environ 15cm au dessus du niveau du sol. Il présente

l’avantage de la facilité d’installation, et les mesures ne sont pas faussées par le

rejaillissement des gouttes de pluie sur le terrain environnant lors de fortes averses; par

contre il est très sensible aux variations de la température de l’air et aux effets de

l’insolation.

Fig 1.7 - Bac d' évaporation (classe A) du Weather Bureau (d'après REMENIERAS - 1972)

23

Page 33: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Le bac Colorado

Il se présente sous la forme d’un parallélépipède, dont la section droite est un carré

de 0.914m de coté; sa profondeur est de 0.462m; il est enterré dans le sol de manière

que ses arêtes supérieures soient à 0.10m au dessus de la surface de celui-ci. Le plan

d’eau dans le bac est maintenu à peu près au niveau du sol.

1.4.1.3. Les éva

Corps en po

évaporant de l’a

sphères, des cyl

taux d’évaporat

plantes.

Fig 1.8 - Bac enterré type Colorado (États-Unis) (d'après REMENIERAS -1972)

poromètres

rcelaine poreuse. Pour mesurer les variations relatives du pouvoir

tmosphère, les météorologistes et les agronomes utilisent souvent des

indres ou des plaques de porcelaine blanche poreuse saturée d’eau; le

ion d’un tel système est parfois considéré comme voisin de celui des

24

Page 34: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Evaporomètre type LIVINGSTONE

La figure 2.8 donne, à titre d’exemple, le schéma de l’evaporomètre de

LIVINGSTONE, c’est une sphère creuse de porcelaine poreuse d’environ 5cm de

diamètre et d’un centimètre d’épaisseur. Elle est remplie d’eau distillée provenant d’un

réservoir gradué qui assure en permanence l’alimentation de la sphère et permet la

mesure du volume évaporé.

Fig

1.9 - Evaporomètre à sphère poreuse type LIVINGSTONE (d'après REMENIERAS - 1972)

25

Page 35: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Evaporomètre PICHE

Cet appareil est installé généralement sous abris, il est constitué par un tube

cylindrique en verre de 25cm de long et 1.5cm de diamètre. Ce tube gradué est fermé à

sa partie supérieure, tandis que son ouverture inférieure est obturée par une feuille

circulaire de papier filtre normalisé de 30mm de diamètre, maintenue par un ressort.

L’appareil ayant été rempli d’eau distillée, celle-ci est évaporée progressivement

par la feuille de papier filtre; la diminution du niveau de l’eau dans le tube permet de

calculer le taux d’évaporation (en mm par 24 heures par exemple), le processus

d’évaporation est ici lié essentiellement au déficit hygrométrique de l’air, et l’appareil

ne prend peut être pas assez en compte l’influence de l’insolation.

Fig

1.10 - Evaporomètre Piche (d'après REMENIERAS - 1972)

26

Page 36: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

1.4.2. Calculs de l’évapotranspiration Potentielle

L’évapotranspiration potentielle représentant la demande climatique est reliée de

façon étroite, voire fonctionnelle, aux autres éléments du climat : température,

humidité, vent, insolation…etc. De nombreux auteurs ont cherché à établir des

expressions rattachant la valeur de l’ETP à une sélection de ces facteurs climatiques.

Certaines formules proposées résultent d’ajustements statistiques et peuvent de ce fait

être qualifiées d’empiriques : Blaney-Criddle, Thornwaithe, Turc.

D’autres au contraire, possèdent un raisonnement physique plus rigoureux assorti

de quelques hypothèses logiques, méthodes résultant d’une analyse de l’ETP en tant

que processus énergétique : Penman, Penman-Monteith, Bouchet, Brochet et

Gerbier.

Chacune d’entre elles n’est bien adaptée qu’à un contexte limité, soit quelle soit

spécifique d’une zone climatique donnée, soit qu’elle mette en jeu des données

climatiques non disponibles. Nous présenterons sommairement ci-dessous deux

méthodes de calcul de l’ETP, élaborées dans des contextes très différents, retenues

dans le cadre de notre application.

1.4.2.1. Formule de Penman et Penman-Monteith

Dans le cas où l’on disposerait de mesures concernant la température, la vitesse du

vent, la radiation solaire, l’humidité de l’air, on peut utiliser la méthode de Penman,

car c’est celle qui vraisemblablement fournit les résultats les plus satisfaisants pour

estimer l’effet du climat sur l’ETP. Cette méthode comprend deux facteurs, le facteur

énergie (rayonnement net) et le facteur aérodynamique (vent, humidité). La formule de

Penman est applicable presque sur tous les climats, mais elle pose un problème de

complexité, du point de vue calcul et disponibilité d’éléments nécessaires à

l’application et à l’emploi de cette formule.

27

Page 37: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Parmi les formules théoriques proposées pour le calcul de l'évapotranspiration de

référence, on trouve celle proposée par Penman (1948) qui a une signification

physique bien définie puisqu'elle résulte de la combinaison du bilan d'énergie avec le

transfert aérodynamique.

Nous retiendrons surtout la formule de Penman-Monteih (1981) qui dérive de

l'équation de Penman originale mais avec quelques modifications (introduction de la

notion de résistance de surface).

La forme générale de l'équation de Penman est : Où

ET0 Evapotranspiration d

Rn Rayonnement net [W

∆ Pente de la courb

[kPa/C°],

Ρ Densité de l'air à pre

Cp Capacité thermique d

δe Différence entre la p

effective dans l'air e

ra Résistance aérodynam

turbulences atmosphé

λ Chaleur latente de va

γ Constante psychromé

(1.8)

)(. ..

0 γλ

δρ

+∆

+∆= a

eprc

nRET

e référence calculée par la relation de Penman [mm/s],

/m2],

e de pression de vapeur à la température moyenne de l'air

ssion constante [kg/m3],

e l'air humide [kJ/kg/C°],

ression de vapeur saturante es [kPa] et la pression de vapeur

a [kPa],

ique [s/m] (descripteur météorologique traduisant le rôle des

riques dans le processus d'évaporation),

porisation de l'eau [MJ/kg],

trique [kPa/C°].

28

Page 38: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Pour l'exécution pratique des calculs, certaines grandeurs définies ci-dessus sont

considérées comme constantes et d’autres sont à calculer sur la base des données

météorologiques disponibles (en règle générale : la température, la vitesse du vent, la

pression, le rayonnement global, l'humidité et l'albédo).

Une fois ces valeurs précisées, on peut déterminer la résistance aérodynamique ra

(comme nous l'avons vu précédemment), la pression de vapeur saturante es, la pression

de vapeur effective dans l'air e a (en kPa et avec la température en degrés Celsius). On

a :

⎞⎛ .17.17 T

Avec : T, température de l'air

On obtient encore la relation

où Rh est l'humidité relative

Et finalement :

Avec ∆ en [kPa/C°2]

(1.9)

⎟⎠

⎜⎝ +

=3.237

exp.611.0T

es

[C °].

suivante :

de l'air

(1.10)

100.Rh

ee sa =

[%].

.4098 es

(1.11) 2)3.237( +

=∆T

29

Page 39: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

L'introduction de la notion de résistance de surface (rs) dans l'équation de Penman

conduit à la formulation de l'équation de Penman-Monteith :

c ep .. δρ

En conséquenc

l'évapotranspiratio

qui requièrent tout

C’est, en fin de com

le choix d'une fo

d'application pour

1.4.2.2. Formule d

La formule de

données climatique

est la suivante :

Avec

ETP Evapotranspi

t Température

P Pourcentage

latitude du lie

Annexe1)

K Coefficient d’

(1.12)

⎥⎦

⎤⎢⎣

⎡⎟⎟⎠

⎞⎜⎜⎝

⎛++∆

+∆=

a

s

rn

rr

RET a

1

.0

γλ

e, on retiendra ici qu'il est possible d'estimer l'évaporation ainsi que

n de référence par le biais de formulations plus ou moins complexes

es la connaissance d'un certain nombre de paramètres climatiques.

pte, la disponibilité en données météorologiques qui conditionnera

rmulation au détriment d'une autre ainsi que ses possibilités

la région d'étude concernée.

e Blaney-Criddle

Blaney-Criddle est l’une des plus utilisées car elle exploite des

s facilement accessibles dans les périmètres étudiés. Cette formule

ETP = K ( 8.13 + 0.46 t ) P (1.13)

ration potentielle mensuelle de référence en mm,

moyenne (degrés Celsius) pendant le mois considéré,

d’éclairement pendant le mois considéré, qui ne dépend que de la

u étudié et dont les valeurs sont présentées dans le tableau 2. (voir

ajustement.

30

Page 40: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Le coefficient d’ajustement K était dans la formulation initiale un coefficient

variable selon les cultures et la région avec des valeurs pour l’essentiel comprises entre

0,60 et 0 ,85. Il avait été déterminé dans le sud ouest des Etats –Unis, en distinguant un

« littoral » sub-humide et un « arrière pays » semi-aride. Afin de rendre à l’ETP son

caractère de référence climatique, il est souhaitable d’envisager K comme coefficient

variable selon les régions, et correspondant à l’ETP d’une culture de référence telle

que le gazon.

Les valeurs du coefficient K permettant le calcul de l’ETP de référence ont été

déterminées pour un grand nombre de lieux et de climats différents. Un ajustement a

pu être proposé (cf J. Doorenbos et N.O. Pruitt, Fao, 1975) permettant de définir la

valeur de K en fonction des diverses conditions d’humidité relative, d’heures

d’insolation par jour et de vent diurne. (voir Annexe 1)

1.5. Conclusion sur l’évaporation et l’évapotranspiration

L'évapotranspiration est un processus complexe composé d'une évaporation

physique (surface d'eau libre, neige, glace, eau du sol nu) et d'une évaporation

physiologique (transpiration). Au vu de la difficulté de distinguer ces deux types de

processus dans la situation d'un sol couvert par de la végétation et du fait qu'ils se

produisent simultanément, ils sont généralement regroupés sous le terme générique

d'évapotranspiration.

Toutefois, pour que le processus d'évaporation ou d'évaporation puisse se produire,

il faut d'une part que le système ait la capacité d'évaporer de l'eau (facteur limitant) et,

d'autre part, que l'air ambiant exerce une demande évaporative (l'air ne doit pas être

saturé). L'évaporation dépend donc des conditions météorologiques mais aussi de la

disponibilité en eau. A ces deux types de facteurs s'ajoutent encore dans le cas de

l'évapotranspiration, les propriétés physiques et physiologiques de la couverture

végétale. Ainsi, comme nous l'avons vu, l'estimation de l'évaporation et de

l'évapotranspiration est possible par le biais de diverses relations en connaissant les

caractéristiques climatiques, physiques et physiologiques du milieu étudié.

31

Page 41: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Les systèmes d’information géographique

2.1. Genèse des Systèmes d’Information Géographique (SIG) Toutes les premières applications d’informatique appliquée à la cartographie

remontent aux années 60, à l’époque glorieuse des cartes perforées. Ce sont les

Canadiens qui, les premiers, ont ressenti la nécessité de gérer de manière automatique

les informations, essentiellement agricoles et géologiques, disponibles sur leur vaste

territoire (Tomlinson 76, Gold 94). Après deux ans d’étude par le ministère de

l’agriculture, le gouvernement canadien donne en 1963 son accord au développement

de ce qui sera appelé plus tard le système d’information géographique du Canada

(Canada Geographic Information System CGIS). C’est IBM Canada qui est chargée du

développement des logiciels et du matériel nécessaire en collaboration avec les

services de l’agriculture et de la forêt de l’Etat. Quelques années après CGIS, les

projets se succédant en restant toutefois sur le continent nord-américain.

La période 1960-1980 a été une période de recherche ou d’incubation des SIG et, à

partir des années 80, a débuté la phase de développement. La recherche-

développement des SIG est laissée aux soins des sociétés privées qui exploitent les

résultats des universitaires. Les premières applications SIG prêtes à l'emploi,

équivalent cartographique des Systèmes de Gestion des Bases des Données (SGBD),

ou SIG-outils, apparaissent sur un marché largement dominé par les grandes

administrations.

Enfin, depuis la fin des années 80, on peut considérer que les SIG sont entrés dans

l'ère de la commercialisation. L’offre en logiciels s’est considérablement accrue ;

ceux-ci fonctionnent désormais également sur micro-ordinateur, disposent d’une

interface utilisateur graphique et sont accessibles à toutes les bourses.

32

Page 42: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

En plus des logiciels, les périphériques, tables à digitaliser, scanners, imprimantes

en couleur, se sont démocratisés et permettent maintenant de maîtriser l'intégralité de

la chaîne graphique pour un coût raisonnable.

A l'heure actuelle, il y a plusieurs, concepts d’information géographique. Les coûts

et les difficultés techniques ont considérablement diminué, et de nombreux logiciels

commerciaux sont aujourd’hui disponibles, offrant de bonnes performances à un prix

raisonnable. Parmi ces logiciels :

• Système d’Information Environnementale à Référence Spatiale (SIERS),

• Système d’Information à Référence Spatiale (SIRS),

• Système d’Information et d'Aide à la Décision (SIAD),

• Système d'Aide à la Décision Spatiale (SADS),

• Système de géomanagement,

• Système d’Information sur le Territoire (SIT)...

2.2. De la carte au système d’information géographique

De tous temps, la connaissance du territoire a été une préoccupation des sociétés.

Qu’il s’agisse, comme aux époques anciennes, de repérer des itinéraires de migration,

de délimiter les droits d’usage des sols, de localiser des ressources, ou plus récemment

d’analyser les conséquences de phénomènes climatiques, de prévoir des récoltes ou de

guider la trajectoire de missiles, les hommes ont toujours eu besoin, pour tenter

d’asseoir leur domination sur le monde, de représenter graphiquement des événements

ou des informations.

C’est la raison pour laquelle la carte est un outil très ancien, dont les évolutions

techniques, sociales et politiques correspondent à celles des civilisations : cadastres

égyptiens et romains, cartes marines de l’époque des grandes découvertes et

aujourd’hui l’utilisation de cartes issues d’images satellites.

33

Page 43: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.3. L’information géographique

L’information géographique désigne toute information relative à un point ou un

ensemble de points spatialement référencés à la surface de la terre. Elle est

d’importance primordiale pour tous ceux qui ont à gérer un espace ou des objets

dispersés dans un espace donné.

On rassemble sous la domination d’informations spatiales des données aussi

diverses que la distribution de ressources naturelles (sols, eaux, végétation), la

localisation d’infrastructures (routes, édifices, réseaux d’équipements divers), les

limites administratives et politiques. Même des données statistiques relatives à la

population, à l’emploi ou à la criminalité entrent dans cette définition, dès lors qu’elles

ont une extension spatiale. L’information géographique se présente donc sous la forme

d’une correspondance entre :

Un objet ou un phénomène décrit plus ou moins complètement par ses attributs.

Notion de descripteurs sémantiques. Par exemple une forêt peut être décrite par une

surface, les espèces présentes, le nombre de strates de végétation…

Et sa localisation, sur la surface terrestre, décrite généralement par des

coordonnées. Notion de descripteurs géométriques. Cela peut être :

des coordonnées géographiques qui sont mesurées sur un ellipsoïde de référence

(ex ellipsoïde de CLARKE 1880), exprimées en latitude et longitude ;

ou des coordonnées rectangulaires. La localisation est rapportée à un plan de

référence, qui représente l’ellipsoïde au moyen d’une correspondance

mathématique ; par exemple projection Stéréographique, Mercator, Lambert…

A ces deux termes, s’ajoutent les relations entre les informations. Notion de

descripteurs topologiques. Ce sont des relations d’inclusion, d’adjacence,

hiérarchiques…

34

Page 44: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Ces trois descripteurs de l’information géographique permettent une modélisation

du monde réel et de développer ainsi des applications très diverses dans le but d’une

meilleure visualisation de l’information géographique.

2.4. Les cartes « La carte est une base de données graphique »

Fig 2.1 - Exemple de carte : carte de situation

L’information géographique a d’abord été représentée sous forme de cartes,

utilisées comme support traditionnel de l’information géographique, les cartes étaient

jusqu’à récemment la seule manière de stocker et de représenter des informations sur

l'espace géographique.

Les plus communes sont celles dont l'objectif principal est de décrire les

caractéristiques physiques des paysages: cours d'eau, relief, routes, forêts et zones

urbaines. Ce sont des cartes topographiques.

35

Page 45: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Bien que les cartes topographiques conviennent à un usage général, d'autres types

de cartes sont nécessaires fournissant des informations sur des thèmes particuliers. Ces

informations ne sont pas toujours physiquement visibles: densité de population, nature

du sol, géologie, climat, aire d’influence d’un marché, flux d'informations, propagation

dans l’espace d’une maladie. Ce sont des cartes thématiques.

2.5. Avantages et inconvénients des cartes traditionnelles

2.5.1. Avantages Les cartes fournissent une vue synoptique de l'espace (spatialisation des

phénomènes),

Les cartes révèlent la structure spatiale des phénomènes et la position relative des

objets dans l’espace (voisinage, proximité/éloignement, type de contact latéral),

Les cartes sont un outil de prévision et d’aide à la décision (urbanisme, gestion des

risques),

2.5.2. Inconvénients Les cartes sur support papier présentent un certain nombre d’inconvénients majeurs :

La fabrication des cartes est une opération longue et coûteuse.

La quantité d’information qu’une carte imprimée peut contenir est limitée : pour

des raisons de lisibilité (une carte trop riche en information est difficile à

comprendre), le passage des données brutes à la représentation cartographique

s’accompagne d’une réduction d’information.

Une fois la carte fabriquée et publiée, elle reste un document figé, jusqu’à la

prochaine mise à jour. Il est même fréquent que des cartes soient déjà périmées au

moment de leur parution. La mise à jour impose de reprendre le processus de

production cartographique depuis le début. Ce problème est d’autant plus crucial que

le monde où nous vivons change très rapidement.

36

Page 46: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Les utilisateurs de données spatiales ont besoin d’informations fiables et à jour, et

un grand nombre d’entre eux s’intéressent aux modifications de l’espace qui peuvent

survenir dans leur domaine d’application. Il peut être difficile d’extraire d’une carte

l’information exacte que l’on souhaite, en raison de la complexité du document. En

effet l’information recherchée peut être noyée parmi d’autres.

2.6. Les SIG comme technologie d’intégration

La démocratisation de l'informatique, le développement des techniques

numériques de collecte, de gestion et de dissémination des données, combinés avec

l’application de nouveaux besoins en information pour l’aménagement du territoire, la

protection de l'environnement ont contribué à l'émergence des Systèmes d’Information

Géographique (SIG).

2.6.1. Définition d’un SIG La notion de Système d’Information Géographique (SIG) est un concept hybride

né dans les années 60-70 d’un croisement entre informatique, mathématique et

géographie. L’idée était simple : utiliser les gigantesques possibilités de calcul des

ordinateurs pour saisir, gérer et analyser l’information spatiale de toute nature

(ressources naturelles, recensement de population, cadastre, géni civil…...).

Avec l’essor de l’informatique est apparue la possibilité de numériser

l’information géographique et d’en confier la gestion à l’ordinateur. Celui-ci devient

un auxiliaire précieux du géographe, l’assistant pour la production cartographique et

l’analyse spatiale. Ainsi est né, le concept de système d’information géographique. Au

cours des temps les SIG ont fait l'objet de plusieurs définitions, la plus simple et la

plus illustrative, est celle de :

Dckinson et Calkins, en 1988, définissent les SIG comme un ensemble de trois

types de composantes: technologiques (matériel et logiciel), informatives (bases de

données géographiques et associées) et infrastructurelles (personnel, installations,

services de support).

37

Page 47: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 2.2 - Les cinq composants majeurs d’un SIG Matériel

Le matériel est le système informatique sur lequel un SIG fonctionne. Aujourd’hui,

les SIG fonctionnent sur un large éventail de types de matériel, des serveurs centralisés

aux ordinateurs personnels (PC) utilisés en autonomie ou selon des configurations en

réseau.

Logiciel

Les SIG fournissent les fonctions et les outils requis pour stocker, analyser, et

afficher toutes informations. Parmi ses principaux éléments, ce logiciel est doté :

D’outils pour saisir et manipuler les informations géographiques,

D’un système de gestion de base de données,

D’outils géographiques de requête, analyse et visualisation,

D’une interface graphique utilisateur pour une utilisation facile.

Données

Les données sont certainement les composantes les plus importantes des SIG. Les

données spatiales et les données attributaires connexes peuvent être collectées ou être

achetées auprès d’un fournisseur privé ou public. L'intégration des données spatiales et

des données attributaires est une fonctionnalité clé d’un SIG.

38

Page 48: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Utilisateurs

Un SIG étant avant tout un outil, c’est son utilisation et par conséquent ses

utilisateurs qui permettent d’en exploiter la quintessence. Les SIG s’adressent à une

très grande communauté d’utilisateurs depuis ceux qui créent et maintiennent les

systèmes, jusqu’aux personnes utilisant dans leur travail quotidien la dimension

géographique.

Avec l’avènement des SIG sur Internet, la communauté des utilisateurs de SIG

s’agrandit de façon importante chaque jour et il est raisonnable de penser qu’à brève

échéance, nous serons tous à des niveaux différents des utilisateurs de SIG.

Méthodes

La mise en œuvre et l’exploitation d’un SIG ne peut s‘envisager sans le respect de

certaines règles et procédures propres à chaque organisation. Le succès de la mise en

application d’un SIG est fonction de la bonne conception du plan de sa mise en oeuvre

selon des méthodes et des pratiques propres à chaque organisation.

Comme dans toutes les organisations intégrant des technologies nouvelles, celles-ci

ne peuvent être efficaces que si elles sont correctement associées dans la stratégie

globale de l’entreprise. Cela exige non seulement des investissements suffisants en

matériels et logiciels, mais également dans la formation et/ou la reconversion et la

motivation du personnel amené à utiliser ces nouveaux outils.

2.6.2. fonctionnalités des SIG

Les fonctionnalités d’un SIG peuvent être résumées par la règle des 5 A. Un SIG

est capable :

d’Acquérir des données,

d’Archiver (stockage, modification, mise à jour, vérification des erreurs),

d’Accéder à telle ou telle donnée (extraction)

d’Analyser,

d’Afficher des données (restitution de cartes, images, graphique, tableau)

39

Page 49: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 2.3 - Les 5 fonctionnalités d’un SIG

Importation fichiers

Scanner

Mise à jour

Edition

Contiguïté

Statistiques

Mesures

Classements

Proximité

Cartes

Graphiques, Figures

Tableaux

Table à numériser

Télédétection

Clavier

Stockage

Extraction

Requêtes

Ecran

Images 2D/3D

Acquérir

Analyser

Accéder

Archiver

Gestion

Manipuler

Afficher

Restituer

Données graphiques

Données descriptives

Prétraiterments

Mise en relation

Interpolation

Vues perspectives

Ombrages

Inter visibilité

Génération contours

Fichiers export

Fig 2.3 - Les 5 fonctionnalités des SIG

40

Page 50: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.7. La modélisation dans les SIG

La complexité du monde réel est si grande que l'on crée des modèles de la réalité

qui ne sont que des représentations de cette complexité du monde réel. Le contenu

d'une base de données (BD) à référence spatiale présente donc une vue partielle du

monde (représentation particulière).

MODELISER LE TERRITOIRE

Fig 2.4 - Superposition de cartes thématiques relatives à un même espace

Notion de couche

Dans la littérature relative aux SIG logiciels le terme couche « d’information » est

utilisé pour designer l’ensemble de données qui se trouvent au même niveau

(d’aptitude homogène) : par exemples : la couche de couverture du sol, la couche du

réseau hydrographique, la couche du réseau routier,…….etc.

41

Page 51: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.7.1. Réalité, SIG et prise de décision

L'utilisateur du SIG voit le monde à travers cette base de données. Il peut ainsi, à

travers le SIG, prendre des décisions pour modifier cette réalité.

Fig 2.5 - Réalité, SIG et prise de décision Source : Marius Thériault, 1997

Les mesures et les échantillons de la base de données doivent représenter le

monde de manière aussi exhaustive et consistante que possible. Le contenu de la BD

doit être pertinent (sujet et caractéristiques représentés, période de temps considérée,

région étudiée et échelle d'analyse) en regard des objectifs visés. Les entités du monde

réel sont représentées dans la base de données par des objets auxquels sont associés

des attributs graphiques et thématiques.

42

Page 52: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.7.2. Entité -Objet et Attribut Entité

Une entité est un " phénomène d'intérêt que l'on retrouve dans la réalité et que l'on

ne peut plus par la suite subdiviser en phénomènes du même genre ". Par exemple, une

cité peut être considérée comme une entité car elle peut être subdivisée mais ses

composantes ne sont plus appelées cités mais districts, quartiers, etc. A l'inverse, un

massif forestier peut être subdivisé en massifs forestiers de plus petite taille. Il faut

distinguer trois types d'entités:

les entités réelles (ayant une existence physique et facilement délimitable, par

exemple une maison),

les entités conceptuelles (élaborées pour représenter les variations spatiales d'un

phénomène continu, par exemple les isohypses ou des lignes de front en

météorologie),

et les entités opérationnelles (créées artificiellement pour structurer la BD, par

exemple les pixels d'une image satellitaire).

Attribut

Un attribut est une caractéristique d'une entité sélectionnée à des fins de

représentation. Il est généralement non-spatial bien que certains attributs puissent être

reliés au caractère spatial du phénomène étudié, comme le périmètre par exemple.

Objet

Un objet est une représentation numérique de toute ou partie d'une entité. La

méthode de représentation numérique d'un phénomène varie en fonction de l'échelle,

des besoins et de plusieurs autres facteurs : on peut représenter géographiquement une

ville par un point si la région est considérée à l'échelle continentale.

43

Page 53: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

La même cité peut être représentée graphiquement par une zone dans le cas d'une

base de données géographique à l'échelle d'un état ou d'un département.

2.7.3. Inté

Le con

technologi

des potenti

Concep

Systèm

Télédét

Méthod

Fig 2.6 - Représentation numérique d’entité, fonction des besoins Source : Thériault, 1997

gration progressive de technologies

cept de SIG a évolué en incorporant progressivement un certain nombre de

es en une totalité dont l’intégration de ces nouvelles technologies présente

alités importantes :

tion assistée par ordinateur (CAO),

e de gestion de base de données (SGBD),

ection et traitement d’images,

es d'analyse spatiale et géostatistique.

44

Page 54: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

CAO (Conception Assistée par Ordinateur)

Un système de CAO a pour vocation d’aider à la conception et à la modélisation de

bâtiments, d’infrastructures et de produits manufacturés. Un système de CAO procède

par assemblage d’éléments dont les caractéristiques sont fixes pour réaliser une

infrastructure globale. Ces systèmes requièrent quelques règles (spécifiant comment

assembler ces composants) et des capacités d’analyse très limitées.

Si certains logiciels de CAO sont proposés pour la mise en œuvre de solutions SIG,

leurs capacités demeurent très réduites et inadaptées pour l’analyse et la gestion

d’importantes bases de données géographiques.

SGBD (Systèmes de Gestion de Bases de Données)

Les Systèmes de Gestion de Bases de Données sont spécialisés dans le stockage et

la gestion de tous types d’informations y compris les informations géographiques. Les

SGBD sont optimisés pour stocker et retrouver des informations. De nombreux SIG

s’appuient sur ces capacités des SGBD pour organiser et localiser leurs données. Mais

le rôle des SGBD s’arrête là, car ils ne disposent pas des outils de visualisation et

d’analyse propres aux Systèmes d’Information Géographique.

Traitement d’image et GPS

Le traitement et l’interprétation d’image sont à la fois l’art et la science permettant

de mesurer notre planète grâce aux satellites, à la photographie aérienne et à

l’utilisation des GPS. Ces différentes sources d’images et de mesures, permettent la

collecte d’informations qui seront traitées, visualisées, analysées et interprétées. Ils ne

peuvent être comparés aux SIG car ne traitant que les images ils ne permettent pas

d’analyser et de gérer les nombreuses autres grandes familles de données. Les

solutions de traitement d’images n’en demeurent pas moins des auxiliaires précieux

aux SIG dans leur ensemble.

45

Page 55: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 2.7 - Principales disciplines à la croisée des SIG

En général, les SIG fournissent un ensemble d’outils pour la saisie, la gestion,

l’analyse et la manipulation des données, ainsi que la présentation des résultats sous

forme graphique ou de rapport. La capacité d’intégrer, de gérer et d’analyser des

données spatiales est la caractéristique distinctive des systèmes d'information

géographiques qui permettent de fournir des informations synthétiques sur les

territoires et de contribuer par la suite à résoudre leurs problématiques. En effet, les

SIG permettent d’exécuter certaines opérations spatiales complexes qui seraient

difficiles, voire impossibles autrement.

Les SIG s’adressent à une très grande communauté d’utilisateurs depuis ceux qui

créent et maintiennent les systèmes, jusqu’aux personnes utilisant dans leur travail

quotidien la dimension géographique. Avec l’avènement des SIG sur Internet, la

communauté des utilisateurs de SIG s’agrandit de façon importante chaque jour et il

est raisonnable de penser qu’à brève échéance, nous serons tous à des niveaux

différents des utilisateurs de SIG.

46

Page 56: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.8. Développement des base de données géographiques

2.8.1. Définition d’une base de données

Une définition de la base de données qui nous paraît assez complète est formulée

par Tardieu et al. (Tardieu 1979) :

« La base de données est une collection de représentations de la réalité sous forme

de données inter-reliées aussi cohérentes que possible, mémorisées avec une

redondance calculée et structurée de manière à faciliter leur exploitation pour

satisfaire une grande variété de demandes de renseignements exprimés par de

nombreux utilisateurs ayant des exigences de réponses compatibles avec leurs

conditions de travail ». Tardieu et al. (1979)

La distinction entre base de données et banque de données fait l’objet de discours

contradictoires. Une des approches considère que la base de données est une collection

d’informations alors qu’une banque de données est constituée d’une base de données

et des outils, c’est à dire des logiciels, permettant son exploitation.

Le terme « banque de données » prend de plus en plus une connotation de système

figé, non évolutif, mis à disposition d’utilisateurs pour consultation. Le dictionnaire de

l’informatique édité par l’AFNOR définit ces termes de la façon suivante :

Base de données « Structure de données permettant de revoir, de stocker et de

fournir à la demande des données à de multiples utilisations ».

Banque de données « Ensemble de données relatif à un domaine défini des

connaissances et organisé pour être offert aux consultations d’utilisateurs ».

47

Page 57: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.8.2. Mode de représentation des données géographiques

Une base de données géographiques est une tentative d’expertise en mode réel afin

de comprendre son fonctionnement, de maîtriser et de planifier son développement. La

mise en place d’un tel système se concrétise par l’analyse de fonctionnement du milieu

étudié jusqu’à sa transcription finale en informations codées dans les structures

informatiques. Ces processus se décompose en deux étapes de modélisation

successives dont la pertinence et la justesse vont conditionner la qualité du système

d’information géographique (SIG).

La recherche d’efficacité dans cette construction doit s’accompagner d’une

meilleure connaissance des modèles et des structure de représentation des données

spatialisées qui vont constituer l’architecture des SIG. La base de donnée du SIG se

conçoit à partir d’une abstraction du milieu étudié. IL est naturellement important de

caractériser modèle et structure de données.

Fig 2.8

- Structure de l’information géographique

Structurer l’information géographique

48

Page 58: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Le modèle de données est défini comme le schéma conceptuel de représentation

des données (Peuquet 1988), c’est une procédure logique de mise en évidence du

fonctionnement du milieu étudié à partir de la caractérisation des informations et des

processus du système.

La structure des données est l’implantation physique du modèle de données dans

le corps du système d’information géographique. Ce processus de construction est

l’aboutissement de la modélisation conceptuelle des données et des processus. Par

conséquent, l’adjonction qui peut exister entre les modèles et les structures de données

constituent l’architecture de base des systèmes d’informations géographiques.

2.8.3. Mode de représentation des données descriptives

Une base de données est considérée comme étant un ensemble de données

quantitatives et qualitatives réparties dans des fichiers. Ces bases de données

nécessitent pour leur exploitation un ensemble de logiciels et d’outils représenté par

les SGBD.

En effet, pour gérer au mieux ces données, il existe une interface avec un système

de gestion de base de données externe appelé SGBD. Ce système permet d’assurer les

fonctionnalités de saisie, de correction et d’extraction des données, tout en organisant

leur accès. Une définition des SGBD nous a paru assez complète est formulée par

MOTET :

« Un SGBD est un ensemble de logiciels que l'on peut adapter à une base de

données particulière et qui facilite le chargement, l'interrogation et la mise à jour

des données, et gère les conflits d'accès, la cohérence des données et l'optimisation

des ressources informatiques ». MOTET (1992)

49

Page 59: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.8.3.1. Objectifs d’un S.G.B.D

Les objectifs d’un S.G.B.D. doivent être d’assurer :

La manipulation des données par les non informaticiens, d’où la nécessité d’une

interface utilisateur simple utilisant un langage de commande simple.

L’indépendance physique (par rapport à l’organisation dans le monde réel) et

logique des données ; chaque utilisateur doit avoir sa propre « vue » de la base de

données.

Un accès efficace (temps d’accès brefs) aux données.

La non redondance des données (éviter les duplications inutiles), assurant ainsi une

meilleure cohérence des données.

La « partagibilité » des données (accès simultané de différents utilisateurs).

La confidentialité et la sécurité des données en limitant les droits d’accès. 2.8.3.2. Systèmes de gestion de base de données (SGBD)

L’organisation des fichiers, leurs interrelations ne peut se faire que selon quelques

schémas structurels de bases. Ces schémas structurels sont présentés très brièvement

ci-dessous :

2.8.3.2.1. Le modèle hiérarchique

Il s'agit du plus ancien modèle basé sur des relations hiérarchiques (père et fils).

Avec la contrainte qu'un père peut avoir plusieurs fils mais un fils ne peut avoir qu'un

seul père.

F

ig 2.9 - Hiérarchisation de l’information

50

Page 60: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Ce modèle repose sur un découpage de la réalité en plusieurs niveaux formés par

des entités mutuellement exclusives qui effectuent une partition exhaustive du

domaine.

Les entités de chaque niveau sont imbriquées les unes dans les autres, les entités de

rang inférieur étant regroupées pour former une entité de rang supérieur. Ces données

sont représentées par des ensembles d'enregistrements associés par des liens organisés

de façon arborescente.

2.8.3.2.2. Le modèle réseau

Dans ce modèle, les données sont organisées en enregistrements et liens sans

structure arborescente. Basé sur l’établissement de liens multiples entre fichiers, ce

modèle présente deux inconvénients:

Dans le cas de bases de données importantes, le schéma devient très complexe,

Le modèle est assez rigide. Les données sont organisées en fonction de

l'exploitation ultérieure. Une nouvelle demande d'exploitation nécessitera une

réorganisation de la base de données.

Fig 2.10 - Exemple de modèle réseau

51

Page 61: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.8.3.2.3. Le modèle relationnel

Basé sur la manipulation de fichiers indépendants, appelés tables ou relations,

associant des collections d’objets de cardinalité quelconque qui n’ont pas à être

déclarés par l’utilisateur.

Le modèle relationnel a pour principaux avantages sa grande flexibilité et sa

facilité d’emploi. C’est pourquoi c’est actuellement le modèle le plus répandu dans les

S.G.B.D du commerce.

Intérêt principal

Il est moins rigide et plus facile à mettre en oeuvre que les autres modèles de

gestion de base de données. A la différence des autres types de SGBD classiques, il est

facile de faire évoluer une base de données relationnelle en ajoutant de nouvelles

relations, d'ajouter ou de détruire des attributs.

Autres intérêts

Il n’est pas nécessaire de savoir où et comment les données sont stockées.

L'interrogation de la base de données (requête) est exprimée dans un langage

accessible à l’utilisation.

Le modèle relationnel offre une très grande flexibilité du fait que les liens entre

tables ne sont activés que lors de l’utilisation.

Il peut aussi garantir une bonne indépendance entre les données et les traitements.

Il permet d’utiliser des langages de manipulation des données d’une très grande

richesse fonctionnelle (utilisation de l’algèbre relationnelle).

Des techniques de normalisation simple permettent de rendre un schéma d’une

réalité quelconque exempt de redondances.

52

Page 62: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.8.3.2.4. Le modèle orienté objet

Jean-Paul Miserez, 94, décrit le développement des bases de données orientées

objet comme un moyen révolutionnaire capable de combler les lacunes du formalisme

relationnel, dans lequel les objets du monde réel ne sont à la fin du processus de

normalisation que peu reconnaissables comme un ensemble. Ils sont divisés en

plusieurs tableaux, l'accès à des objets pareillement fractionnés implique des

reconstructions à l'aide d'opérations de liaison.

Une base de données orientée objet va donc centrer son intérêt non pas sur les

constituants de l'objet et sur les opérations auxquelles ils sont liés, mais sur l'objet lui-

même, associé à ses constituants et à ses opérations. Pour transférer un objet, il

suffirait donc de le déplacer sans devoir veiller à ce que tous ses éléments le suivent.

2.8.4. Mode de représentation des données Géométriques

Deux modes sont utilisés pour numériser et stocker les données géographiques. Ils

correspondent à deux types d’unité spatiale d’observation:

Fig 2.11 - Mode de représentation de l’information géographique dans un SIG

53

Page 63: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Vecteur (ou mode objet) description géométrique des objets géographiques par

des coordonnées (l’unité spatiale d’observation est l’objet spatial lui-même),

Raster (ou mode image) description point par point de l'espace géographique

(l’unité spatiale d’observation est le pixel de l’image).

2.8.4.1. Le mode vecteur

Le mode vecteur permet la représentation des objets dans un espace continu (par

opposition à un espace discrétisé pour le mode maillé c’est à dire raster). En mode

vecteur, les objets spatiaux sont représentés à l’aide de primitives géométriques que

sont le point, la ligne (ou arc) et les surfaces (polygones) délimités par des arcs.

Fig 2.12 - Exemples de données vecteurs

54

Page 64: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Le point

Le point est un élément sans dimension. Sa localisation est donnée par ses

coordonnées. Sa signification est déterminée, comme pour les deux autres éléments

décrits ci-après, par une étiquette qui apparaît soit sur la carte, soit en légende.

Remarque : en ce qui concerne la représentation graphique la notion de point est

relative à l’échelle. Quoique sans dimension, le point peut représenter néanmoins une

surface, une ville par exemple, à une échelle très réduite. C’est le passage de l’image

de l’objet à sa représentation symbolique.

Fig 2.13 - Le point, différentes représentations

La ligne ou segment de ligne (ou arc)

Il existe plusieurs types de lignes : la ligne droite, la ligne brisée (succession de

segments de droite, des lignes courbes que l’on peut approximer par des axes de cercle

ou par un grand nombre de segments de droite).

La ligne est un élément à une dimension. Sa localisation est déterminée par les

coordonnées des deux extrémités du segment. L’épaisseur du trait ou la forme du trait

apportent une information supplémentaire (l’importance d’une route par exemple) sur

sa signification thématique.

55

Page 65: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Lignes courbes Lignes brisées Lignes droites

Fig 2.14 - La ligne, différents types de forme

La surface (ou polygone)

Le polygone se définit comme l’espace limité par une ligne fermée. Du point de

vue cartographique, c’est un élément à deux dimensions. On distingue trois types de

formes de polygones : convexe, concave, îlot.

Surface avec îlot Surface concave Surface convexe

Fig 2.15 - La surface, différents types (une surface est dite convexe

lorsque la courbure de son enveloppe est toujours positive)

2.8.4.2. Le mode raster

Le mode raster ou matriciel se base sur une division régulière de l’espace sous

forme de grille composée de cellules de forme rectangulaire ou carré appelées pixels

(mailles). Ce mode est fortement lié à la notion d’image provenant de satellites ou de

modèle numérique de terrain. La dimension des mailles dans une structure de données

raster est sélectionnée sur la base de la précision des données et de la résolution

requise par l'utilisateur.

56

Page 66: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 2.16 - Représentation du mode raster

La précision dépend directement de la résolution représentant la taille du pixel sur

le terrain c’est à dire plus la grille est fine, plus les pixels sont petits et plus le nombre

d’informations saisies est important. Ce qui accroît de façon considérable le volume de

données et par la suite de rallonger le temps de traitement.

Pour tirer partie des qualités des données maillées, il faut s’affranchir de l’handicap

que constitue le volume important des données à stocker. Ces volumes peuvent être

considérablement réduits en faisant appel à des méthodes de compression.

2.8.4.3. La comparaison des deux modes

Aucune des deux structures ne peut être généralisée pour toutes les applications. Le

choix du mode de représentation s’effectue en fonction du traitement des données et

des objectifs. La conjugaison des deux modes est souvent préconisée dès lors qu’il

existe des algorithmes de conversion des données vecteur à raster et vice versa.

57

Page 67: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

La conversion du mode vecteur au mode raster est plus facile et fait appel à des

algorithmes simples. Par contre, le chemin inverse est beaucoup plus délicat, complexe

et coûteux à cause du temps de calcul. Il est à souligner que toute conversion

s’accompagne automatiquement d’une perte d’information. Le tableau ci-dessous

résume les principaux avantages et inconvénients de chaque mode de représentation.

MODE VECTORIEL MODE RASTER

AVANTAGES

Bonne représentation de la structure Compacité des données Topologie complètement décrite par la liste des relations Représentation graphique précise Extraction, mise à jour et généralisation des graphiques et des attributs sont possibles Haute précision spatiale

AVANTAGES

Structure des données très simple Superposition et combinaison des données très aisées Analyse spatiale très aisée Technologie relativement bon marché et en plein développement Orienté attribut (haute résolution thématique)

INCONVENIENTS

Structure des données complexe Combinaison, superposition très difficile à réaliser car chaque cellule est différente Technologie chère car de haute précision graphique Analyse spatiale coûteuse en temps de calcul Faible résolution thématique

INCONVENIENTS

Gros volume de données Taille des mailles est indépendante du phénomène étudié Aspect visuel médiocre des documents Précision spatiale équivalente à la taille de la maille.

Tableau 2.1 - Propriétés comparatives des modes vecteurs et raster 2.9. Opérations d’acquisition des données dans un SIG

L’acquisition de la donnée et les traitements auxquels elle est soumise avant son

insertion dans la base représentent, comme on peut s’y attendre, une phase critique

dans l’élaboration d’un système d’information géographique. En effet, La précision de

cette opération, détermine la qualité de toutes les étapes avenir. Ces étapes se

traduisent par :

58

Page 68: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.9.1. La scannerisation

La scannerisation correspond à la numérisation de la carte en une image numérique

pour son utilisation sur un ordinateur. Une image numérique est constituée de carrés

élémentaires (points élémentaires) de couleur unique appelés pixel. Le scanner

détermine la couleur moyenne d'un carré élémentaire sur la carte et attribue cette

couleur au pixel correspondant.

Chacun de ces pixels est défini par sa position dans l’image (numéro de ligne et

numéro de colonne) et par sa valeur d’intensité de couleur. La taille de chaque carré

élémentaire de la numérisation de la carte correspondant à un pixel est appelée

résolution.

La résolution de scannage des documents cartographiques est fonction de l’échelle

de la carte et de l’erreur graphique. Pour une échelle cartographique de 1/5000 l’erreur

graphique est de (0.1 mm) sur la carte, ce qui vaut à 50 cm sur le terrain.

2.9.1.1. Le scanner (définition)

Le scanner est un périphérique qui permet de convertir une image ou un texte sous

une forme numérique. Autrement dit, le scanner est semblable à un photocopieur : il

prend l’image numérique de la carte et la transfère à l'ordinateur.

F

ig 2.17 - Exemple de scanner : scanner à plat

59

Page 69: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.9.12. Paramètres essentiels d’un scannage

Certains paramètres sont nécessaires et doivent être réglés avant de lancer le

processus de scannage. Ces paramètres sont la résolution en DPI (Dot Per Inch) ou PPI

(Pixel Par Inch) et le nombre de couleurs à saisir Ils existent trois type de numérisation

les plus utilisés :

couleurs RGB (Red Green Blue) qui génère 16 Million de couleurs,

niveaux de gris (256 couleurs),

noir et blanc (2 couleurs).

2.9.1.3. D'autres paramètres optionnels pour le scannage

L’échelle d’agrandissement ou de réduction de la taille du document (carte).

Une correction du contraste ou de la luminosité pour les images sombres.

Le détramage: pour éviter des effets de moiré désagréables, certains logiciels de

numérisation offrent une option de détramage.

Parfois un réglage de la netteté.

2.9.2. Le CALAGE

Le principe du calage consiste à identifier les coordonnées de l'image scannée

(c'est-à-dire lignes et colonnes) de plusieurs points clairement distincts, appelés points

d’appui, sur l'image à corriger et à les assortir à leur véritable position en coordonnées

au sol (longitude, latitude) ou (X,Y) dans le système de projection. Les vraies

coordonnées au sol sont habituellement mesurées à partir d'une carte, soit sur papier

soit sur écran en format numérique.

Le choix des points d'appui est très délicat et peut nous demander passablement de

travail jusqu'à ce que le résultat désiré soit atteint. Le logiciel calcule ensuite le modèle

de passage qui permet de transformer les coordonnées images en coordonnées dans le

système de projection cartographique choisi à l’aide d’un polynôme de degré 1.

60

Page 70: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Une fois les calculs effectués, le logiciel nous donne une mesure de la qualité du

calage, en indiquant quelle est l'erreur pour chaque point d'appui entre la position qu'il

devrait avoir et la position qu'il occupe réellement et l'erreur globale qui donne une

mesure globale du calage. Pour que le calage reste acceptable, ces erreurs doivent

rester inférieure à 1 pixel.

2.9.2.1. Choix des points de calage sur une carte existante

Le nombre de points de calage dépend de la nature de l'image raster. S’il n’est pas

possible de déterminer la projection de la carte ou si le travail se fait sur une image qui

en est dépourvue, telle qu'une photographie aérienne, il est conseillé de définir au

moins vingt points de calage.

2.9.3. La numérisation

Le principe de numérisation repose sur l’extraction de données spatiales à partir de

cartes ou de photographies, aboutissant à la création de données numériques. cette

opération permet le passage du monde réel (infini) au monde discret (fini).

D’après Claude Collard, la numérisation est définit comme étant un langage binaire qui

code les images en points dits pixels et les retranscrit sur un écran ordinateur.

Selon le lexique en ligne, la numérisation est un procédé par lequel une

photographie est balayée par un faisceau d’ondes qui transforme cette image en format

numérique exploitable par micro-ordinateur.

Michel Ginguay et Annette Lauret, quant à eux, ils déterminent la numérisation

comme étant une action qui permet de transformer une donnée ou un résultat de

mesure en un nombre de façon à le traiter ou à le consigner dans un calculateur ou un

ordinateur.

61

Page 71: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

2.9.3.1. Techniques de numérisation

On peut évoquer trois façons de numériser des données. Leur utilisation dépend du

contexte de la numérisation, mais aussi des outils utilisés (logiciels SIG, applications

d’aide à la saisie, fonctionnalités particulières, taille d’écran et présence d’un

digitaliseur...).

La première consiste à créer les objets sur l’écran en utilisant un fonds

numérique vecteur ou raster. Cette méthode est plus conviviale (l’opérateur voit en

permanence le résultat de ses manipulations), néanmoins, elle reste conditionner par

la résolution et la taille de l’écran, et par le référentiel utilisé.

En effet, un écran trop petit ou de faible résolution oblige l’opérateur à se déplacer

en permanence dans la carte ce qui rend le travail plus long et très fastidieux. On

notera que le fait de zoomer à l’écran équivaut à un changement d’échelle, donc

entraîne un changement de la précision de saisie de l’objet en cours. Il faut distinguer

la précision du support papier de celle de l’affichage écran du fonds raster

correspondant.

La deuxième consiste à travailler sur table à digitaliser. Elle est utilisée si les

données sont repérées sur un fonds papier. Elle est plus adaptée à une saisie de masse

exemples : numérisation du cadastre ou de multiples petites zones.

Fig 2.18 - Exemple de table à numériser

62

Page 72: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

La troisième consiste à combiner les deux premières et à alterner le travail sur

le digitaliseur et celui à l’écran. Elle permet donc d’utiliser du support papier, tout en

contrôlant mieux le résultat sur écran. Elle peut en revanche s’avérer assez lente,

l’opérateur étant en permanence obligé de passer d’un mode à l’autre. Elle convient

plutôt à des opérations de mise à jour.

2.10. Utilisation des SIG

2.10.1. Les requêtes spatiales

L’objectif principal d’un SIG est de répondre à des requêtes spatiales. A titre

d’exemple : Un industriel recherche une implantation optimale pour un nouveau site

de production. Il souhaite que l’usine soit proche des axes de transport principaux, soit

sur une aire de faible valeur agricole, dans une zone éloignée des zones résidentielles,

proche d’une station d’épuration.

Le SIG va traiter ces différentes contraintes sous forme de requête booléenne, en

mettant en relation des informations qui se trouvent archivées dans des couches

superposées. Dans l’exemple retenu, une couche routes, une couche parcelles, une

couche habitat et une couche adduction d’eau. La difficulté du travail en multicouche

réside dans la coïncidence géographique de ces différents niveaux d’information. Pour

que les couches soient superposables, il faut qu’elles aient le même référentiel

géographique.

Dans notre exemple, la couche route peut être un dessin linéaire, la couche parcelle

et la couche habitat peuvent être des statistiques exprimées par circonscription, et la

couche eau un relevé linéaire et ponctuel. Pour que ces différents niveaux

d’information communiquent entre eux, il va falloir leur donner des points communs.

Le plus souvent, on va utiliser l’information topographique (longitude, latitude,

altitude) et donc recaler l’information sur un MNT(Modèle Numérique de Terrain).

63

Page 73: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Mais on peut aussi caler l’information sur le découpage communal si les données

qui nous intéressent n’ont pas besoin d’être travaillées à une échelle supérieure à celle

de la commune. On cerne mieux ici les difficultés que vont poser l’archivage et l’accès

des données. Le résultat des requêtes spatiales est communiqué sous la forme d’une

carte qu’il ne reste plus qu’à analyser, ou qui amène à reformuler la requête initiale, si

le résultat n’est pas convaincant.

2.10.2. Les domaines d’application

Les SIG couvrent une large gamme de domaines d’application, Parmi ces

domaines :

Ressources naturelles protection des zones humides, études d'impact

environnemental, évaluation du potentiel panoramique, gestion des produits

dangereux, modélisation des eaux souterraines et dépistage des contaminants,

études des habitats fauniques et des migrations, recherche du potentiel minier, etc.

Réseaux urbains localisation à partir des adresses civiques, planification des

transports, développement de plan d'évacuation, sélection de sites, planification et

distribution des flux de véhicules, localisation des accidents, sélection d'itinéraires,

etc.

Administration municipale gestion du cadastre, zonage, évaluation foncière,

gestion de la qualité des eaux, entretien des infrastructures, études d'impact

environnemental, schémas d'aménagement,…. etc.

Gestion des installations localisation des câbles et tuyaux souterrains,

rééquilibrage des réseaux électriques, planification et entretien des installations,

localisation des dépenses énergétiques,…. etc.

64

Page 74: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Commerce analyse de la structure des marchés, planification des développements

et ciblage des clientèles visées, analyse de la concurrence et des tendances des

marchés, etc.

Santé épidémiologie, répartition et évolution des maladies et des décès,

distribution des services sociaux-sanitaires, plans d'urgence, etc.

Protection de l'environnement étude des changements globaux, suivi des

changements climatiques, biologiques, océaniques, etc.

2.10.3. Avantages des SIG par rapport à des outils traditionnels

Ainsi l’outil informatique permet d’améliorer la précision et la vitesse d’exécution

de certaines opérations réalisables manuellement (certaines fonctions d’analyse

spatiale, production de cartes…).

Le SIG est un outil de mise à jour, de gestion, de suivi et de modélisation efficace.

Certaines analyses difficiles voire impossibles à réaliser manuellement, peuvent être

effectuées à faible coût : extraction des pentes, valeurs d’ensoleillement, bassins

versants à partir de modèles numériques de terrain, croisement de couvertures

complexes de polygones.

Les données spatiales sous forme numérique deviennent de plus en plus abondantes

(images satellitaires, bases de données géographiques des instituts cartographiques

nationaux,…..,etc.). Ces données, susceptibles d’intéresser un grand nombre d’usagers

et d’être mises à disposition de tous, sont facilement accessibles par les SIG.

2.10.4. Inconvénients des SIG Le principal inconvénient des SIG est leur coût :

le coût d’acquisition du matériel (ordinateur et périphériques) et du logiciel, même

s’il peut paraître élevé, n’est pas le plus important, et il est probable qu’il

diminuera dans les années à venir.

65

Page 75: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Bien plus conséquent est le coût des données sous forme numérique :

transformation des données analogiques existantes (cartes), conversion de formats

et prétraitements des données déjà numérisées. Les données directement acquises

sous forme numérique font exception.

Pour initier un projet faisant appel à un SIG, il faut également disposer d’un

personnel spécialisé, compétent, pour lequel il faudra prévoir une formation.

A l’investissement initial s’ajoutent les coûts de maintenance, d’administration et

de mise à jour des données.

Enfin, dans certains cas, le bénéfice obtenu en ayant préféré un SIG à des outils

traditionnels est tout à fait marginal. Ce bénéfice reste bien souvent difficile à

évaluer, d’autant que le SIG offre des fonctionnalités nouvelles, absentes des outils

manuels.

2.10.5. L’avenir des SIG

Les besoins exprimés d’information géographique numérisée et d’outils permettant

de manipuler cette information augmentent à un rythme croissant. Une évolution des

besoins se manifeste : jusqu’à maintenant, les SIG étaient essentiellement des

bibliothèques cartographiques informatisées, ou au mieux des outils de gestion d’un

territoire donné.

Aujourd’hui, ils sont de plus en plus utilisés pour l’analyse spatiale et l’aide à la

décision. Il est vraisemblable que les applications futures s’orienteront davantage vers

l’analyse et la modélisation. Ces logiciels seront appelés alors à gérer des bases de

données de plus en plus volumineuses, ce qui rendra possible l’amélioration continue

des matériels et des logiciels.

66

Page 76: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Parmi les axes de recherche et de développement, trois sont importants à

mentionner :

l’amélioration des interfaces homme/machine,

la mise au point de logiciels intégrés manipulant des données aussi bien en mode

raster qu’en mode vecteur et associant les fonctionnalités d’un logiciel de

traitement d’images à celle d’un SIG,

enfin, l’introduction au sein du SIG de systèmes à base de connaissances

(intelligence artificielle).

67

Page 77: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Réalisation des cartes de l’évapotranspiration

potentielle (ETP)

Malgré que la variable ETP soit considérée par les climatologues comme une

variable régionale, c’est à dire peu variable dans l’espace, il n’en demeure pas moins

que sa cartographie reste une tâche complexe. Les travaux antérieurs effectués par

l’office National de la Météorologie (ONM) et de l’Agence Nationale des Ressources

Hydrauliques (ANRH) ont tous souligné les difficultés rencontrées à cause de la

densité insuffisante du réseau d’observation.

En effet, que ce soit la formule de Penman ou de Penman-Monteith, le calcul de

ces deux méthodes requiert un ensemble de données qui ne sont disponibles

généralement, que dans les stations professionnelles de l’ONM ou dans certaines

stations agrométéorologiques de recherche. Malheureusement, à cause des coûts

exorbitants de leur exploitation, le réseau de ces stations, n’est pas assez dense pour

cartographier correctement l’ETP.

A titre d’exemple, dans notre région d’étude, ce réseau est composé de dix-huit

stations. Toute la difficulté de notre travail, réside dans le fait de contourner cet

obstacle en proposant une méthodologie permettant d’augmenter la taille de

l’échantillon des stations qui serviront à la cartographie finale de l’ETP.

3.1. Méthodologie appliquée 3.1.1. Région d’étude

Notre région d’étude concerne l’Ouest Algérien. Cette région comporte 18 stations

professionnelles et 25 stations automatiques, regroupant les wilayas de : Tlemcen,

Temouchent, Oran, Mostaganem, Mascara, Sidi-Bel-Abbes, Relizane, Nâama et

El-Bayadh.

68

Page 78: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 3.1 - Situation géographique de la région d’étude

3.1.2. Données utilisées

Dans cette étude, on se propose de réaliser des cartes d’évapotranspirations

potentielles (ETP) au niveau de l’Ouest Algérien. Pour cela, on dispose d’un réseau de

mesure constitué de 18 stations professionnelles dont les valeurs d’ETP sont calculées

suivant la méthode de Penman-Monteith (PM) sur une période allant de 2000 à 2004.

Pour une meilleure estimation des résultats, un ensemble de stations automatiques

composé de 25 stations, vient densifier le réseau. Dans ce cas, les valeurs d’ETP sont

calculées à partir de la méthode de Blaney-Criddle (SCSB).

Fig 3.2 - Rep

résentation du réseau météorologique (ONM) (18 stations professionnelles)

69

Page 79: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.1.3.

Le

ces ci

statio

nous a

3.1.4.

D’

« Var

Médi

sur le

origin

de l’é

médit

Po

lysim

1970-

Fig 3.3 -Représentation du réseau météorologique (ONM) (25 stations automatiques)

Choix de la période

choix de la période servant de base pour l’étude, repose sur le fait que pendant

nq dernières années le réseau météorologique fut densifié par l’intégration de

ns auxiliaires appelées stations automatiques sur tout le territoire algérien. Ce qui

amenés au choix de cette période qui s’étale de l’année 2000 à 2004.

Choix de la formule

après le forum international "Presanor" tenu en 2002 à Alger, sous le thème de

iabilité Climatique et Prévision Saisonnière en Afrique du Nord et en

terranée », il a été démontré que pour l’Algérie l’utilisation des formules basées

bilan énergétique sont les plus recommandées; à savoir la formule de Penman

ale et celle de Penman-Monteith. Ce résultat a été établi pour l’Algérie à partir

tude de la variabilité des besoins en eau des cultures de blé en climat semi-aride

erranéen (HAUT CHELIFF). (D’après M.Haouari & al [16]. 2002)

ur cela, dix formules ont été comparées avec des mesures effectuées sur

ètre à la station de Khémis-Miliana pendant trois années agricoles (1969-1970,

1971 et 1971-1972). Les dix formules utilisées sont les suivantes :

70

Page 80: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

ABREVIATIONS

METHODES

PM PENMAN-MONTEITH PEN PENMAN ORIGINALE FAOP PENMAN FAO PT PRIESTLY-TAYLOR FAOR RAYONNEMENT FAO FAOB BLANEY-CRIDDLE FAO SCSB BLANEY-CRIDDLE SCS HARG HARGREAVES THORN THORNTHWAITE TURC TURC

Tableau 3.1 - Méthodes empiriques d’estimation de l’ETP utilisées

A partir de ces mesures, un tableau contenant l’erreur d’estimation Σ(lys-formul)2,

les coefficients de corrélation R et de détermination R2 furent calculés pour chaque

formule. L’erreur est cumulée sur les 36 mois de mesure.

Méthodes

Σ(lys-formul)2

mm2/jour

Coefficient Corrélation

R

Coefficient détermination

R2

PM 21.25 0.9451 89.32% PEN 25.00 0.9342 87.28% FAOP 58.94 0.9307 86.62% PT 59.90 0.8803 77.49% FAOR 35.60 0.9130 83.36% FAOB 25.36 0.9495 90.15% SCSB 19.20 0.9585 91.78% HARG 29.50 0.9226 85.12% THORN 97.00 0.9602 92.21% TURC 42.30 0.9338 87.20%

Tableau 3.2 - Paramètres statistiques calculés sur toute la période des trois années agricoles (69-70, 70-71 et 71-72)

(D’après M.Haouari & al [16]. 2002)

71

Page 81: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

L’analyse de ces résultats suggère que quatre formules d’estimation s’accordent

pour représenter fidèlement les mesures réalisées sur les lysimètres. Il s’agit de PM,

PEN, FAOB et SCSB.

Pour la généralisation de l’application de ces formules pour toute l’Algérie, il a été

établi que le climat de Khémis-Miliana est de type méditerranéen semi-aride

continental, donc représentatif du Cheliff et des hauts plateaux. Aussi, pour le choix

d’une de ces formules concernant les zones arides où les phénomènes advectifs sont

très importants et les zones côtières où la variation de la température est relativement

faible, il a été donc recommandé d’utiliser les formules basées sur le bilan

énergétique : PEN et PM.

La méthode de Penman originale (PEN) est connue comme étant la résultante de la

combinaison du bilan d'énergie et le transfert aérodynamique. Cette méthode nécessite

la connaissance d'un certain nombre de paramètres climatiques, à savoir la

température, la vitesse du vent, la radiation solaire et l’humidité de l’air. Elle est

applicable presque sur tous les climats, mais elle pose problème de complexité lié à

son utilisation du point de vue calcul et disponibilité d’éléments.

Cependant, d’après le tableau (3.2), l’erreur d’estimation de l’ETP [Σ(lys-

formul)2] pour la formule de PEN est de l’ordre de 25 mm2/jour. Par contre,

concernant la méthode de PM, cette erreur d’estimation présente une valeur

relativement plus faible égale à 21.25 mm2/jour. ( voir tableau 3.2)

En conséquence, nous constatons que la formule de Penman Monteith (PM) se

rapproche le plus de l’estimation de la variable climatique dite ETP. Les graphes ci-

dessous corroborent le choix de la formule.

72

Page 82: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3

à

B

m

m

c

Graphes 3.1 - Comparaison entre les mesures et l’estimation par la méthode de Penman-Monteith

(D’après M.Haouari & al [16]. 2002)

.2. Densification du réseau d’observation

Pour procéder à la densification du réseau concerné, la démarche adoptée consiste

trouver une méthode de passage entre l’ETP calculée par la formule simple de

laney-Criddle (SCSB) et la formule complexe de Penman-Monteith (PM). Cette

éthode sera en fonction des coordonnées géographiques, nous adopterons, la

éthode de la régression linéaire multiple pour résoudre ce problème.

Par conséquent, le réseau sera plus dense ce qui ultérieurement va influer

onsidérablement sur la qualité des résultats obtenus.

73

Page 83: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Stations professionnelles Stations automatiques Stations (Pr + Auto) * * * *

° ° ° * * ° * * ° ° ° * ° * ° ° ° * ° * ° ° ° * * * ° * * *

Valeurs ponctuelles Valeurs ponctuelles Valeurs finale de l’ETPPM de l’ETPSCSB d’ETPPM

Equation de régression obtenue par régression linéaire multiple ETPPM = f(ETPSCSB,LON,LAT,ALT,Cst)

Résidus interpolés par

Krigeage

Sommation

Convertir ETP SCSB en ETP PM

ETPPM

Réseau densifier

Fig 3.4 - Schéma détaillant le processus conduisant à la densification du réseau

pour le calcul de l’évapotranspiration potentielle de Penman-Monteith

74

Page 84: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.2.1. Démarche adoptée

L’objectif de cette étape est de proposer une relation entre l’ETP Penman-Monteith

(PM) et l’ETP Blaney-Criddle (SCSB) en fonction de l’espace géographique. Pour des

raisons de simplification, cet espace géographique est défini par la latitude (LAT), la

longitude (LON) et l’altitude (ALT).

Pour trouver cette relation, on utilisera le réseau professionnel de l’ONM composé

de 18 stations sur la période définie au départ de 2000 à 2004. En effet, seules les

stations professionnelles disposent de données fiables et suffisantes pour calculer les

différentes estimations de l’ETP.

Avant de réaliser l’analyse de régression multiple, on s’intéressera tout d’abord à la

relation directe qui peut exister entre l’ETP Penman-Monteith notée PM et L’ETP

Blaney-Criddle notée SCSB. Le graphe suivant montre une bonne relation entre les

deux estimations de l’ETP. Le coefficient de corrélation simple est de 0.894. Ce

coefficient a été calculé sur un ensemble de 288 valeurs mensuelles.

Graphe 3.2 - Relation de corrélation entre ETP Penman-Monteith et ETP Blaney-Criddle

(région ouest 2000-2004)

75

Page 85: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.2.1.1. Détermination de l’équation de régression

La détermination de l’équation de régression a suscité l’utilisation de la méthode de

régression linéaire multiple. Cette méthode est définie comme un outil permettant

d’étudier et de mesurer la relation existante entre une variable (Y), dite variable

expliquée, et d’autres variables (Xi), dites variables explicatives.

L’objectif visé dans cette partie, se résume à la détermination de cette relation entre

la variable expliquée (dans notre cas ETP PM ) et la variable explicative (ETP SCSB).

Pour trouver cette relation, nous utiliserons la régression linéaire multiple sur le même

fichier de départ. Au lieu de prendre seulement la variable ETPSCSB comme seule

variable explicative, nous ajouterons les variables (LAT, LON et ALT), dans le but de

déterminer une relation valable en tout point de notre domaine d’application. Cette

équation de régression s’écrit sous la forme suivante :

(3.1)

Nou

obtenu

concer

précisé

LON e

ETPPM = a .ETPSCSB + b.LAT + c.LON + d.ALT + Cst + εi

s allons tenter maintenant d’expliquer comment interpréter les résultats

s. Si nous prenons les trois tableaux représentés ci-dessous, les deux premiers

nent l’ajustement global du modèle aux données, le troisième décrit plus

ment la relation entre les variables explicatives (dans notre cas : SCSB, LAT,

t ALT) et la variable expliquée (dans notre cas ETP PM).

Récapitulatif du modèle

R R carré R carré ajusté Erreur standard de l’estimation

1 0.938 0.878 0.877 0.6948

Tableau 3.3 - Résumé du modèle

76

Page 86: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

R (ou « R multiple » )

Il s’agit de la corrélation que l’on peut constater entre les données prédites par

l’équation de régression et les données réellement observées. R traduit donc

l’ajustement du modèle aux données et doit se rapprocher le plus possible de 1.

Dans notre cas, R = 0.938, ce qui est plus qu’acceptable. Notons au passage, qu’en

introduisant les variables explicatives, qui sont les coordonnées géographiques, nous

arrivons à améliorer le coefficient de corrélation qui passe de 0.894 à 0.938, ce qui

représente un gain d’informations non négligeable.

R- deux ou R²

C’est le carré de R. Comme nous l’avons vu plus haut, le carré d’une corrélation

traduit la part de la variance du nuage de points expliquée par l’équation de régression.

Ici, la droite de régression est le modèle, et R² traduit donc la part de variance

expliquée par le modèle, qui est en l’occurrence égale à 87.8 %.

R- deux ajusté

C’est une valeur de R corrigé, utilisée pour réduire un biais lié au fait que chaque

variable explicative supposée peut expliquer une partie du nuage de points par le seul

fait du hasard.

Dans le cas de la régression simple, si n est le nombre d’observations, Lorsque

l’on rapporte la part de variance expliquée par le modèle, mieux vaut rapporter la

valeur du R² ajusté. Ce dernier tend vers R² lorsque le nombre de variables explicatives

est petit et lorsque le nombre d’observations devient grand. Dans notre cas, le R² ajusté

tend vers R². De ce fait, ce nombre d’observations utilisé est suffisant pour établir

l’équation de régression.

77

Page 87: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Erreur standard de l’estimation

C’est l’indice de dispersion des valeurs prédites. Il est égal à l’écart type des

valeurs prédites divisé par la racine carrée du nombre d’observations. On utilise

l’erreur standard plutôt que l’écart type afin de pouvoir comparer des modèles ne

comportant pas le même nombre d’observations.

Analyse de la variance

Modèle Somme des carrés ddl Carré moyen F Sig

Régression 992.157 4 248.039 513.845 000

Résidu 136.607 283 0.483 1

Total 1128.764 287

a Variables explicatives : (Constante), SCSB, LAT, LON, ALT

b Variable expliquée : ETP PM

Tableau 3.4 - Analyse de la variance pour l’équation de régression

Ce tableau rend compte de l’analyse de la variance totale des données, en la

partitionnant en une partie expliquée par le modèle (Régression) et une partie non

expliquée (Résidu). Dans notre cas, le modèle explique une partie importante soit

992.157 par rapport aux résidus 136.607. Ce résultat nous réconforte dans le suivie de

notre démarche.

Somme des carrés

Il s’agit de la somme des carrés des écarts à un point de référence Σ(PM i -refi)².

Au vu de la définition de la variance, on voit qu’une variance n’est que la somme des

carrés divisée par le nombre d’observations qui la concerne.

78

Page 88: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Pour la ligne « Total », la référence est constante, c’est la moyenne µy du nuage de

points. C’est dire que ( 2PMPMi −Σ ) , sachant que µy correspond à PM .

Pour la ligne « Résidu », la référence est la valeur prédite par le modèle pour

chaque observation. De façon plus explicite ( )2ˆii MPPM −Σ .

Pour la ligne « Régression », la référence est la différence entre la valeur prédite

par le modèle et la valeur moyenne µy. La somme des carrés de la régression

représente donc l’amélioration de prédiction qu’apporte le fait d’utiliser la valeur

prédite par le modèle plutôt que la valeur moyenne du nuage de points

( )[ ]2ˆ PMMPPM ii −−Σ .

Avec

valeurs observées, iPM

MP ˆ valeurs prédites par l’équation,

PM moyenne du nuage.

Accessoirement, on retrouve R² en divisant la somme des carrés de la régression

par la somme totale des carrés, ce qui est normal puisque R² est la part de variance

expliquée par le modèle.

ddl Nombre de degrés de liberté associés à la source de variance. Pour la

régression, il est égal au nombre de variables explicatives, constante incluse moins

1.

Carré moyen Somme des carrés divisés par le nombre de degrés de liberté. F : F de Fisher Snédécor, obtenu en divisant le carré moyen de la régression par le

carré moyen des résidus.

Signification C’est le niveau de signification du test (p).

79

Page 89: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Coefficients non standardisés

Modèle B

t Sig

(Constante) 2.756 0.992 0.322

SCSB 0.944 43.633 0.000

LAT -0.0809 -1.057 0.291

LON 0.0863 1.726 0.085

1

ALT 0.001001 5.054 0.000

Tableau 3.5 - Paramètres de la régression linéaire multiple

Comme son nom l’indique, ce tableau donne les paramètres de l’équation de

régression. Ces paramètres ont été calculés à l’aide du logiciel statistique GENSTAT

version 5. Le logiciel GENSTAT est un package statistique développé par VSN

(site Internet : http://www.discovery.genstat.co.uk/T). La version 5 est gratuite pour la

recherche en Algérie.

Les coefficients non standardisés

1- les « B »

Se sont les valeurs brutes des constantes, appelés les « B ». Par exemple, à partir

du tableau ci-dessus, on voit que l’équation de régression peut s’écrire :

εi

2- 3-

nu

dif

pré

PM = 0.944xSCSB - 0.0809xLAT + 0.0863xLON + 0.001001xALT + 2.756+ εi

Valeur des résidus de la régression.

t Valeur du t de student associé aux coefficients « B ».

Signification C’est la probabilité bilatérale d’obtenir une valeur de t si l’hypothèse

lle est vraie. Il sert à calculer si la valeur du coefficient est significativement

férente de 0, c’est-à-dire si le prédicteur considéré est véritablement capable de

dire les variations des variables dépendantes.

80

Page 90: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.2.1.2. Détermination du champ des résidus

Pour l’application de l’équation de régression, la détermination des résidus sur

notre domaine géographique est une phase finale dans le calcul de l’ETP de Penman-

Monteith (PM), dont l’équation de régression est la suivante :

ETPPM = 0.944xSCSB - 0.0809xLAT + 0.0863xLON + 0.001001xALT + 2.756+ εi

Afin de déterminer ces résidus, on procède par interpolation spatiale à l’aide du

logiciel « Surfer » concernant la période (2000-2004). Le logiciel Surfer est considéré

aujourd’hui comme l’un des logiciels les plus performants en matière d’interpolation

spatiale. Pour la mise en œuvre pratique de cette méthode (interpolation), ce logiciel a

permis l’estimation des résidus de régression par Krigeage en tout point de la grille.

Une fois tous les paramètres identifiés, il ne reste plus qu’à appliquer la formule de

passage obtenue par régression linéaire multiple et procéder au calcul. Par conséquent,

le réseau sera plus dense avec un nombre de stations beaucoup plus important égal à

43 stations.

Fig 3.5 - Représentation du réseau météorologique (ONM) (Stations professionnelles + Stations Automatiques)

(43 stations)

81

Page 91: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Réseau d’observation

Détermination de la relation de passage entre Penman-

Monteith (PM) et Blaney-Criddle (SCSB) par

Régression linéaire multiple

Densification du réseau

Stations automatiques (25 stations) ETP SCSB

Stations professionnelles (18 stations)

ETP PM

Stations (Pro + Auto) 43 stations

Fig 3.6 - Organigramme des différentes étapes de densification du réseau

82

Page 92: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.3. Réalisation des cartes de l’évapotranspiration potentielle Les cartes moyennes mensuelles de l’évapotranspiration potentielle ont été

produites sur une grille de 601 colonnes et de 722 lignes, à partir des coordonnées

géographiques, qui sont les suivantes :

Long min -2.49583333334 Long max 2.50416666666

LAT min 30.4958333333 LAT max 36.5041666667

Avec un espacement de 0.0083333333

La réalisation s’est faite à l’aide du logiciel d’interpolation « Surfer », concernant

la période (2000-2004). L’accomplissement de cette démarche a nécessité l’utilisation

des méthodes suivantes :

3.3.1. La régression linéaire multiple

A l’aide de la méthode de régression linéaire multiple, nous arrivons à obtenir

pour chaque mois concernant la période (2000-2004), son équation de régression.

Dans notre cas, cette équation détermine la relation qui peut exister entre la variable

expliquée (ETP) et les variables explicatives (la longitude, la latitude et l’altitude). Par

conséquent, l’équation de régression est de la forme suivante :

Avec ETP PM évapotr

a, b et c représen

X, Y et Z respec

Cte le terme co

εi les résidus d

(3.2) ETP PM = a X + b Y + c Z + Cte + εi

anspiration potentielle exprimée en mm/mois.

tent les paramètres de l’équation de régression,

tivement ces variables représentent la longitude, la latitude et l’altitude,

nstant de la régression,

e régression.

83

Page 93: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Cependant, pour l’opérationalité de cette méthode, il faudrait que la valeur de la

somme des carrés expliquée par la régression, soit supérieure à la somme des carrés

des résidus. Or, après analyse de la variance, nous avons constaté que pour les mois

d’octobre à février, cette condition n’est pas remplie. Ce fait s’explique par la faible

variabilité que présente l’ETP dans l’espace.

A titre d’exemple, si on se réfère au tableau (3.6) de l’analyse de variance pour le

mois de janvier, la valeur de la somme des carrés expliquée par la régression présente

une valeur égale à 0.395 et une valeur de la somme des carrés des résidus de l’ordre de

4.654. On conclut, que le modèle n’explique pas la variabilité de l’ETP dans notre

espace géographique.

Janvier (01)

Analyse de la variance

Modèle Somme des carrés ddl Carré moyen F Sig

Régression 0.395 3 0.1315 1.10 0.360

Résidu 4.654 39 0.1193 1

Total 5.049 42 0.1202

a Variables explicatives : (Constante), LAT, LON, ALT

b Variable expliquée : ETP

Tableau 3.6 - Analyse de la variance pour le mois de janvier

Par conséquent, pour résoudre ce problème, la méthode du Krigeage ordinaire

serait plus appropriée. Cette méthode a la particularité de prendre en considération la

structure spatiale des variables étudiées.

NB Les résultats des tableaux d’analyse de variance pour les mois restant c’est à dire octobre,

novembre, décembre et février sont illustrés dans la partie Annexe 2.

84

Page 94: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.3.1.1. Cas de régression linéaire multiple rejetée

D’après les résultats obtenus par analyse de variance pour les mois d’octobre au

mois de février, la méthode de régression linéaire multiple n’a pu être utilisée. La

réalisation des cartes moyennes mensuelles de l’ETP s’est faite par Krigeage ordinaire.

3.3.1.1.1. Elaboration des grilles d’ETP par Krigeage ordinaire Le Krigeage est la méthode optimale, au sens statistique du terme, d’estimation. On

peut l’utiliser autant pour l’interpolation que l’extrapolation. Cette méthode présente

l’avantage de rechercher la meilleure estimation possible du champ étudié, compte

tenu de l’information disponible .

Dans notre cas, le Krigeage ordinaire à moyenne inconnue a pour but de fournir

une estimation locale non biaisée, la plus précise possible de la variable régionalisée à

l’aide d’une combinaison linéaire pondérée des données expérimentales.

3.3.1.2. Cas de régression linéaire multiple acceptée

Dans ce cas, la méthode de régression linéaire multiple fut appliquée avec succès.

D’après les résultats obtenus par analyse de variance pour le mois d’août la valeur de

la somme des carrés expliquées par la régression est nettement supérieure à la valeur

de la somme des carrés des résidus.

Août (08)

Analyse de la variance

Modèle Somme des carrés ddl Carré moyen F Sig

Régression 35.45 3 11.8180 44.84 000

Résidu 11.07 42 0.2635 1

Total 46.52 45 1.0338

a Variables explicatives : (Constante), LAT, LON, ALT

b Variable expliquée : ETP

Tableau 3. 7 - Analyse de la variance pour le mois d’août

85

Page 95: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Si on se réfère au tableau (3.7) de l’analyse de variance pour le mois d’août, le

modèle explique une partie importante soit 35.45 par rapport aux résidus 11.07. Les

paramètres de la régression linéaire multiple pour le mois d’août sont représentés dans

le tableau suivant :

Coefficients non standardisés

Modèle B

(Constante) 26.46

LAT - 0.600

LON 0.1007 1

ALT 0.000582

Tableau 3. 8 - Paramètres de la régression linéaire multiple

pour le mois d’août

A partir du tableau ci-dessus, on voit que l’équation de régression peut

s’écrire sous la forme suivante:

ETP = 0.1007 LON - 0.600 LAT + 0.000582 ALT+ 26.46

Une fois la détermination des équations de régression terminée, la réalisation des

cartes moyennes mensuelles de l’ETP pour les mois de mars, avril, mai, juin, juillet et

septembre se fera selon le schéma suivant :

NB Pour le cas de régression linéaire acceptée, les résultats des tableaux d’analyse de variance est

des coefficients non standardisés pour les mois de mars, avril, mai, juin, juillet et septembre sont

évoqués dans la partie Annexe 3.

86

Page 96: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Résidus interpolés

par

Krigeage

Altitude du point

d’après le MNT

ETP PM = a X + b Y + Cte + c Z + εi 87

C

Coordonnées (latitude, longitude + Cte)

du point de la grille

Yi Yi

X Z Xi ε

arte

i i i

d’ETPPM moyenne Champ obtenu en fonction Grille du MNT Champ des résidus mensuelles mensuelle de la position géographique

Fig 3.7 - Schéma représentatif des différentes étapes de réalisation des cartes d’ETPPM

87

Page 97: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.3.1.2.1. Elaboration des grilles : longitude, latitude et constante (X,Y et Cst)

Pour calculer la grille à partir de l’équation de régression en utilisant seulement les

variables (X : longitude, Y : latitude) et la constante, on utilisera la fonction puissante

« Grid Function » de Surfer comme illustrée dans la figure suivante :

3.3.1.2.2. Elaboration des grilles : altitude (Z)

L’élaboration de la grille altitude, s’est faite à partir du modèle numérique de

terrain. Un modèle numérique de terrain (MNT) est une représentation numérique

simplifiée de la surface d'un territoire, en coordonnées altimétriques (le plus souvent

exprimées en mètres par rapport au niveau de la mer) et planimétriques, calées dans un

référentiel géographique. Dans notre cas la résolution du MNT utilisé est de

0.008333333, de l’ordre de 1 Km sur nos régions.

88

Page 98: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 3.8 - Topographie de l’Algérie (côté Ouest) représentée par le MNT (Source : USGS : http://www.eagleglobesoftware.com/formatsrd/GTOPO30.htm)

3.3.1.2.3. Elaboration des grilles : des résidus εi

Pour l’élaboration des grilles des résidus εi, nous avons utilisé le logiciel

« Surfer ». Ce logiciel a permis la réalisation des grilles mensuelles des valeurs de

résidus interpolées εi par Krigeage. Une fois les étapes réalisées, en tout point de notre

grille, nous connaissons donc l’estimation du résidu de régression par Krigeage et la

valeur estimée par l’équation de régression. Leur somme nous donne l’estimation de

l’ETP en tout point de la grille.

89

Page 99: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE
Page 100: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 3.9 - CARTES MOYENNES MENSUELLES DE L’EVAPOTRANSPIRATION POTENTIELLE (ETP) Région ouest algérienne (2000-2004)

91

OctobreSeptembre Novembre

Décembre Janvier Février

91

Page 101: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 3.10 - CARTES MOYENNES MENSUELLES DE L’EVAPOTRANSPIRATION POTENTIELLE (ETP) Région ouest algérienne (2000-2004)

92

Mars

Juillet Août

MaiAvril

Juin

92

Page 102: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

3.4. Conclusion

La démarche exposée dans ce chapitre a permis d’aboutir à la cartographie de

l’évapotranspiration potentielle ETP (Penman-Monteith) concernant la région ouest

algérienne durant la période 2000-2004.

De cette démarche, il en résulte 12 cartes moyennes mensuelles de l’ETP. Les

cartes de l’évapotranspiration potentielle réalisées constituent d’ores et déjà un outil de

travail pratique. Elles peuvent à titre d’exemple être utilisées dans l’établissement de

bilans hydriques dans différentes optiques (hydrologie, agronomie,….) et a différentes

échelles de surface.

Avec le développement des système d’informations géographique SIG, l’analyse

de la distribution spatiale des données de natures diverses connaît un essor important.

Son principal avantage est le traitement rapide d’un volume important de données

spatialisées. A terme, il serait encore plus judicieux de croiser tout un ensemble

d'informations (variables météorologiques, modèle numérique de terrain, images

satellites, données pédologiques,….etc.) pour mettre en place un système intelligent

pour la prévision et la compréhension d’autres phénomènes.

93

Page 103: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Intégration des données agroclimatiques dans

un SIG ________________________________________________________________ 4.1. Introduction

L’intégration des données dans les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG)

consiste à familiariser l’organisation des données spatiales selon des spécifications

concernant :

la définition géométrique,

la représentation cartographique,

et la combinaison avec des données de sources différentes.

Dans cette étape, on procède à une conversion qui consiste à transformer et à

définir les données à référence spatiales dans le format de ces système pour les

exploiter convenablement.

4.2. Objectif

L’objectif visé dans cette étude est l’établissement du bilan hydrique, d’une culture

pluviale dans la région de Mostaganem, concernant l’année 2000-2001. Du point de

vue pratique, nous choisirons la culture du petit pois, culture très adoptée dans cette

région. La détermination de ce bilan hydrique a nécessité l’utilisation de plusieurs

données :

1. Cartes moyennes mensuelles de l’évapotranspiration potentielle (ETP) en

mm/mois,

2. Cartes moyennes mensuelles de pluie (P) en mm/mois,

3. Carte type de sols : réserve utile (RU) en mm,

4. Stades phénologiques de la culture considérée : évapotranspiration maximale

(ETM) en mm/mois et les coefficients culturaux (Kc), sans dimension,

5. Calcul du bilan hydrique : exemple de calcul (tableau) en mm/mois.

95

Page 104: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.3. Choix de la période

La campagne agricole du petit pois, choisie pour l’établissement du bilan hydrique

de notre zone d’étude s’étale du mois de novembre 2000 au mois d’avril de l’année

2001. Cette période correspond au cycle végétatif de la culture du petit pois .Le semis

se situe fin octobre début novembre, et la récolte se fait fin mars début avril.

4.4. Description de la zone d’étude

L’application a été menée sur la région de Mostaganem dont les limites

chevauchent partiellement les wilayas d’Oran, Relizane et Mascara. L’élément

essentiel qui a conduit au choix de cette zone tient de :

la disponibilité des données cartographiques et la pertinence de l’information

fournie. A titre d’exemple, nous citons le cas de la cartes des sol qui traduit une

information détaillée sur la texture du sol,

et de l’existence d’une diversité d’informations dans la caractérisation de la nature

des sols que représente cette région.

96

Page 105: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Mostaganem

Oran

Mostaganem

97

Sebkha

Fig 4.1- Localisation de la zone d’étude

97

Page 106: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.5. Moyens informatiques utilisés

Dans ce qui suit, nous présenterons succinctement les outils logiciels utilisés et

leur mise en œuvre selon la méthodologie décrite.

4.5.1. MapInfo Professionnel version 7.0

La version 7.0 de MapInfo est un SIG vectoriel qui permet l’acquisition, le

stockage, la manipulation, l’analyse et la représentation graphique des données. Par sa

conception, MapInfo donne à l’utilisateur la possibilité de travailler sur différentes

couches, il permet aussi la gestion des attributs et la visualisation graphique des

données. Les principaux formats des fichiers ont une extension .TAB, .MAP, .ID,

.DAT, .WOR. En plus il permet d’ouvrir des images raster [représentation de l’espace

par une matrice (grille) composée de surfaces élémentaires (pixels)]. Le Traducteur

Universel transforme les fichiers dans différents formats pour importer ou exporter les

données.

Au regard de la problématique de notre travail, il apparaît que l’un des critères

fondamentaux de choix de l’outil SIG approprié doit être la richesse des opérations

d’analyse spatiale qu’il peut offrir. Dans notre cas, le choix du logiciel s’est porté sur

le SIG « MapInfo », qui répond aux besoins cités antérieurement. Il comporte

également des fonctionnalités de traitement des fichiers raster ou grid (sous la forme

d’une grille) par le biais du module complémentaire Vertical Mapper.

4.5.1.1. Vertical Mapper version 3.0

Vertical Mapper est un logiciel complémentaire important de MapInfo. Les

principaux apports de Vertical Mapper concernent :

Sa mise à disposition de nouvelles techniques d’analyse des informations

localisées.

Sa capacité de comparaison et d’analyse sur de multiples couches de données,

Ses visualisations en 3D.

Ses opérations mathématiques et logiques sur les grilles de données.

98

Page 107: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Outre les types de données connues sous MapInfo que sont les Points, les

Polylignes et les Polygones, Vertical Mapper introduit un nouveau type le GRID

FILE, mieux adapté pour représenter des données qui varient de manière continue

dans l‘espace comme l‘ensoleillement, la pollution, la température ou l‘altitude.

Selon les besoins de l’étude, le logiciel Vertical Mapper, a été utilisé dans la

manipulation des cartes sous le format GRID (grille spatiale), dans la représentation

graphique des cartes (création de légende, édition des cartes,…) et dans le calcul du

bilan hydrique.

4.5.2. Surfer version 8.0

Surfer est parmi les meilleurs logiciels d’interpolation spatiale. Il offre plus d’une

dizaine de méthodes d’interpolation suivant des algorithmes de calcul optimisés et très

rapides. Surfer a été utilisé non seulement dans l’élaboration des cartes moyennes

mensuelles d’ETP (voir chapitre III : Réalisation des cartes d’évapotranspirations

potentielles) mais aussi dans l’élaboration des cartes moyennes mensuelles de pluie.

4.6. Domaine d’application

Pour les besoins d’une superposition convenable des couches d’informations, au

sein du SIG « MapInfo », toutes les cartes utilisées dans l’établissement du bilan

hydrique doivent respecter les paramètres référentiels suivants :

La résolution adoptée est de 1000 m,

Les cartes sont produites sur une grille, en coordonnées UTM 30 :

Xmin 725012 m Xmax 825141 m

Ymin 3921740 m Ymax 3988493 m

99

Page 108: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.7. Choix de la projection

Une projection cartographique est une formule mathématique qui permet de

représenter à plat (en deux dimensions) la surface courbe de la terre. De ce fait, aucune

représentation de la terre ne peut être totalement exacte. Par conséquent, les différents

systèmes de projection élaborés au fil du temps ont permis une représentation

cartographique approximative de la surface terrestre, visant des objectifs différents,

chacun étant adapté plus particulièrement à une application ou à une autre.

Les projections cartographiques différent les une des autres par la façon dont elles

gèrent l’altération des surfaces, des formes, des distances et de la distorsion. Aucune

projection ne permet de conserver toutes ces propriétés sans distorsion, même si

quelques combinaisons peuvent être préservées, comme la surface et la direction.

En tant qu’utilisateurs, c’est à nous qu’il revient de déterminer quelle propriété est

la plus importante, compte tenu des besoins du projet. Parmi les nombreuses

projections proposées dans les différents SIG existants, nous avons opté pour la

projection UTM (Universel Transverse Mercator) associée à l’ellipsoïde de

référence Clarke 1880.

4.6.1. Universel Transverse Mercator (UTM)

Pour une représentation cartographique de zones étendues au niveau de la surface

terrestre, on a recourt à des projections particulières. Ces projections subdivisent la

planète en fuseaux (ou zones), au sein desquels les déformations dues à la projection

restent limitées.

La projection UTM est probablement l’une des projections les plus fréquemment

utilisées dans le monde entier. Elle décompose le globe terrestre, suivant les méridiens

en 60 fuseaux, chacun de ces fuseaux couvre 6° de longitude. Cette projection est de

type cylindrique conforme à l’axe du cylindre passant par le plan équatorial.

100

Page 109: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

L’Algérie est couverte par 4 fuseaux qui sont 29,30, 31 et 32. L’ellipsoïde adopté

en Algérie est Clarke 1880, suivant les paramètres cités-ci dessous:

Le demi-grand axe a = 6378249.1 m

Le petit axe b = 6356514.9 m

Fig 4

Cette proje

pour but d’aug

toutes les cart

référence Clar

4.8. Donn

Compte te

leur degré de

compte tenu

cette étude, Le

.2 - Schéma explicatif de l’ensemble des fuseaux couvrant l’Algérie suivant la projection UTM

ction présente un coefficient de réduction d’échelle k = 0.9996, qui a

menter les champs d’application de la projection. Dans le cas de l’étude,

es utilisées doivent présenter la projection UTM zone 30, ellipsoïde de

ke 1880.

ées utilisées

nu de l’objectif principal tracé en fonction des données disponibles, de

fiabilité, de leur qualité, de leur précision et de leur répartition spatiale,

également des moyens informatiques disponibles pour la conduite de

s principales couches d’informations utilisées sont les suivantes :

101

Page 110: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Couches moyennes mensuelles de l’évapotranspiration potentielle (ETP),

Couches moyennes mensuelles de pluie (P),

Couches des sols,

Couches de réserve utile (RU),

Couches moyennes mensuelles de l’évapotranspiration maximale (ETM).

4.8.1. Données cartographiques

4.8.1.1.Cartes moyennes mensuelles de l’évapotranspiration potentielle (ETP)

Considérée comme étant une référence climatique traduisant l’incidence du climat

sur le niveau de l’évapotranspiration des cultures. L’ETP est l’un des paramètres

climatiques le plus important dans la détermination du bilan hydrique.

Dans le cas de la région d’étude de Mostaganem, l’établissement du bilan hydrique,

a nécessité l’utilisation des cartes de l’ETP, concernant la période 2000-2004. Ces

cartes ont été extraites par le biais de requêtes spatiales effectuées à partir des cartes

d’évapotranspiration réalisées dans le chapitre III . Rappelons encore une fois, la

forme de l’équation de base qui a servi à l’élaboration de la plupart des cartes d’ETP

mensuelles :

(4.1) ETP = a X + b Y + c Z + Cte + εi Avec

ETP évapotranspiration potentielle exprimée en mm/mois.

a, b et c représentent les paramètres de l’équation de régression,

X, Y et Z respectivement ces variables représentent la longitude, la latitude et l’altitude,

Cte le terme constant de la régression,

εi les résidus de régression.

Il est à noter aussi que vu la faible variabilité inter-annuelle de l’ETP dans le

temps (paramètre continu), nous considérons que la carte moyenne annuelle de l’ETP

réalisée sur la période 2000-2004 est représentative de l’année agricole 2000-2001.

102

Page 111: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 4.3 - CARTES MOYENNES MENSUELLES DE L’EVAPOTRANSPIRATION POTENTIELLE (ETP)Région de Mostaganem 2000-2004

103

103

Novembre Décembre Janvier

Février Mars Avril

Page 112: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8.1.2. Cartes moyennes mensuelles de pluies (P)

La réalisation des cartes de pluie moyennes mensuelles, de l’année 2000-2001, a

été effectuée à l’aide du logiciel « Surfer », par interpolation (Krigeage ordinaire), à

partir des valeurs de précipitations de stations issues du réseau climatologique

combiné entre l’Office National de la météo (ONM) et l’Agence Nationale des

Ressources Hydrauliques (ANRH) citées dans le tableau (4.1).

STATIONS CODE X Y

A MOUSSA 12605 357.4 286.1

BOUGUIRAT 111609 279.3 275.0

FORNAKA 111606 250.6 278.4

HAMADENA 012803 326.7 291.6

HILLIL 013507 288.8 272.0

KHADRA 020102 308.7 330.4

KHEIREDDINE 040602 271.7 300.8

MACTA 111601 245.6 279.8

MOHAMMADIA 111511 261.8 257.7

MOSTAGANEM 040612 266.4 293.4

Oued el Kheire 013606 291.0 296.8

OUARIZANE 012409 338.0 306.6

RELIZANE 013505 304.3 272.2

M de SIRAT 111616 271.8 275.3

SAHOURIA 111607 265.8 261.1

TLELAT- Bge 040418 219.8 245.7

ORAN ANRH 040438 198.7 272.6

ELBRAYA 040504 208.7 263.6

BOUFATIS 040518 218.6 268.6

GDYEL 040527 217.9 281.0

ES SENIA 040402 200.8 266.1

Tableau 4.1 - Coordonnées Lambert (X,Y) en Km (projection Lambert Nord Algérie) des stations climatologiques utilisées

réseau climatologique de l’ONM et de l’ANRH)

104

Page 113: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

105

Avril

Novembre

Février

Décembre

Mars

Janvier

Avril

105

Fig 4.4 - CARTES MOYENNES MENSUELLES DE PLUIES (P) Région de Mostaganem 2000-2001

Page 114: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Les cartes moyennes mensuelles de pluies ont été réalisées en coordonnées

Lambert Nord Algérie, puis re-projetées en coordonnées UTM zone 30, ellipsoïde de

référence Clarke 1880.

4.8.1.3. Exploitation des cartes de l’évapotranspiration potentielle (ETP) et des

cartes de pluies (P)

Pour l’exploitation, des cartes de l’évapotranspiration potentielle (ETP) et des

cartes de pluies dans le SIG « MapInfo », nous avons procédé à l’import de ces cartes,

sous le format GRID, à l’aide de « Vertical Mapper », module intégré dans MapInfo.

Ces cartes ainsi obtenues, associées à la carte de réserve utile (RU) serviront au calcul

du bilan hydrique de la zone d’étude. Les cartes spatialisées sous surfer, ont été

exportées sous formes ASCII grid et retransformées sous forme ASCII grid

reconnaissables sous vertical Mapper.

4.8.1.4. Carte des sols

Le document relatif à la reconnaissance des types de sols concernant la région de

Mostaganem, était disponible, sous forme d’une image [carte des sols .JPG].

(Référence : http://eusoils.jrc.it/esdb_archive/EuDASM/Africa/lists/y0_cdz.htmT). En vue,

de l’exploitation de cette carte des sols, en combinaison avec les cartes d’ETP et de

pluies, des opérations de prétraitements s’avèrent nécessaires :

4.8.1.4.1. Le calage MapInfo permet de travailler facilement avec des images raster. Les formats lus par

le logiciel sont les suivants : JPEG, GIF, TIFF, PCX, BMP, TGA, BIL, MR SID. Caler

une image raster signifie entrer des coordonnées géographiques dans une projection

définie et indiquer quels points de l’image correspondent à ces coordonnées.

Il est indispensable de caler chaque image raster avant de l’utiliser dans la base de

données surtout si nous envisageons de l’utilisez avec des données vectorielles. Les

informations de calage sont stockées dans le fichier .TAB.

106

Page 115: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Il est également conseillé d’utiliser au moins quatre points de calage afin d’évaluer

au mieux l’erreur commise au moment de la saisie des points. Cette opération de

calage s’est faite selon les étapes suivantes :

1. Repérage sur l’image raster (carte sols). JBG) de points de détails

caractéristiques.

2. Ces même détails figurants sur l’image raster ont été identifiés au niveau de la

carte routière, projection Mercator Transverse, échelle du 1/1000.000ème, établie

par l’IGN (Paris). Dans notre cas, nous avons choisi 4 points d’appuis connus

en coordonnées.

3. Introduire les coordonnées (longitude / latitude) des différents points de calage

choisis.

4. Convertir ces coordonnées en degrés décimaux.

5. Caler la carte.

Dans le cas d’une carte topographique ou d’une photo aérienne, il est impératif de

caler correctement l’image appelée à être utilisée. Il faut donc cliquer sur le bouton

« Déclarer » pour entrer les points de calage de l’image.

La boîte de dialogue suivante s’ouvre :

107
Page 116: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Définir la projection de la carte ainsi que l’unité. Dans notre cas, nous sommes

en UTM fuseau 30, ellipsoïde Clarke 1880 et l’unité est le mètre.

Saisir ensuite le premier point de calage.

Les icônes (+) et (–) se trouvant dans la boite de dialogue, nous permettent

d’agrandir ou de diminuer le zoom de la carte. Le zoom se fait sur le point central de la

vue affichée dans la fenêtre. Les ascenseurs en bas et à droite de la fenêtre permettent

le déplacement de la carte utilisée.

Pour définir un nouveau point de calage, il suffit de cliquer sur le bouton Nouveau;

ensuite, dans l'image visualisée. Il faut sélectionner le point de la carte dont les

coordonnées sont connues et qui doivent être saisies.

Faire entrer les coordonnées des autres points de calage restant (2,3 et 4). Il

n’est pas nécessaire de saisir plus de points car le logiciel MapInfo ne gère pas

bien les moindres carrés. Avec quatre points nous pouvons estimer l’erreur

commise lors de la saisie.

108

Page 117: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Dans le

calage rest

inférieure à

Lorsque

pour chaqu

est placé co

point de ca

Le code d'e

point de ca

Mainten

L’image re

MapInfo, il

cas présent, l’erreur se situant entre zéro et un pixel. En effet, pour que le

e acceptable, il est important que la valeur de ces erreurs doit rester

1 pixel.

les points de calage ont été définis, MapInfo affiche une erreur de calcul

e point. Une valeur d'erreur proche de zéro indique que le point de calage

rrectement. Une valeur d'erreur supérieure à zéro indique que la position du

lage semble incorrecte par rapport à la position des autres points de calage.

rreur numérique indique l'écart de distance (en pixels) entre la position du

lage et la position calculée par MapInfo.

ant, il est possible de cliquer sur le bouton OK pour valider notre calage.

calée s’ouvre dans une fenêtre carte. Pour ouvrir l’image recalée sur

suffira d’ouvrir le fichier créé avec l’extension .tab.

109

Page 118: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8.1.4.2. La numérisation La numérisation a été faite à partir du logiciel MapInfo, en vectorisant les contours

des polygones représentatifs de chaque type de sol de la carte concernée. Tous les

objets ont été numérisés directement à l'écran. C’est cette méthode que nous avons

retenu dans le cadre de notre application (voir chapitre II : Les Systèmes d’information

Géographique).

Une fois les polygones identifiés et individualisés, nous avons procédé à

l’introduction des données descriptives de chaque type de sol correspondant à chaque

polygone respectif. Cette opération s’est faite par la création de tables comportant des

attributs déclarés décrivant le type de sol de la région d’étude. Ainsi, la carte des sols

passe de l’extension [carte sols .JPG] à l’extension [carte sols .TAB].

110

Page 119: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 4.5 - CARTE DE RECONNAISSANCE DES SOLS Région de Mostaganem

111

Echelle approximative 1/ 500.000

111

Page 120: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8.1.5. Carte de réserve utile (RU)

Par définition, la réserve utile est la quantité d’eau stockée par le sol, après une

période pluvieuse. Elle est exprimée en hauteur d’eau c’est à dire en mm. Cette

variable pédologique dépend fortement de la texture et de la structure du sol.

Dans notre cas, les réserves utiles concernant la région de Mostaganem ont été

estimées d’après la texture de chaque type de sol. Ces valeurs ont été ajoutées aux

données descriptives regroupant des informations relatives à la texture du sol et à sa

pédologie pour la [carte sols. TAB].

Cette carte étant de type vectoriel, nous avons pu procéder à la discrétisation de la

variable RU, grâce à la fonction « region to grid » de Vertical Mapper (VM). En effet,

cette fonction attribue à chaque point de la grille (dans notre cas : type de sol), sa

valeur de RU correspondante. Par conséquent, à l’aide de cette commande nous

arrivons à obtenir une carte représentative des différentes valeurs de RU selon chaque

type de sol, sous le format GRID.

Fig 4.6 - CARTE DE RESERVE UTILE (RU) Région de Mostaganem

112

Page 121: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8.2. Données biologiques du végétal

Dans le cas des données biologiques concernant le végétal, on distingue deux

variables importantes :

1. le coefficient culturale Kc, facteur caractérisant l’état physiologique de la culture et

l’occurrence des stades phénologiques,

2. l’évapotranspiration maximale ETM qui permet l’estimation des besoins en eau de

la culture.

4.8.2.1. Culture du petit pois

Le petit pois trouve probablement son origine dans des espèces spontanées

d’Europe orientale et d’Asie occidentale. C’est une culture à climat tempéré et humide

avec une température journalière moyenne optimale de + 17°C (un minimum de +

10°C et un maximum de + 23°C). Les fortes températures provoquent le jaunissement

et l’arrêt de la croissance de la plante; elles accélèrent également la maturation des

grains en nuisant non seulement à leur qualité mais aussi à l’étalement indispensable

des récoltes. Pour un meilleur rendement deux conditions se posent :

- Les besoins en eau du petit pois doivent être de l’ordre de 350 à 500 mm

(important au début de la floraison et au moment de la formation des grains),

- et une structure légère à moyenne du sol facilitant le développement du système

radiculaire et permettant le drainage rapide.

4.8.2.2. Stades phénologiques La croissance des petits pois peut être séparée en trois phases :

Phase 1 du semis à la floraison

- Semis Date de semis mise en terre des grains doit se faire à 3 cm environ.

- Levée Date à la quelle une plantule émerge à la surface du sol.

- Apparition des boutons floraux Date à la quelle apparaissent des boutons

floraux, petites excroissances d’où naîtront les fleurs.

113

Page 122: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Phase 2 de la floraison à la nouaison

- Floraison Date d’éclosion de la premier fleur.

- Nouaison Date à la quelle se forme la première petite gousse verte.

Phase 3 de la nouaison à la maturation (récolte)

- Maturation La maturation est estimée atteinte lorsque les grains sont bien

développés, sans être serres dabs la cosse.

Fig 4.7 -Cycle végétatif de la culture du petit pois

(2 ) Semis, (2)Levée, (3)Apparition des boutons floraux, (4) Floraison,

(5)Nouaison et (6) Maturation

114

Page 123: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8.2.3. Le coefficient cultural (Kc)

Le coefficient cultural (Kc) permet d’estimer l’ETM de la culture à partir de l’ETP,

en fonction de son état de développement :

(4.2) ETM = Kc ETP

Avec

ETM évapotranspiration maximale exprimée en mm/mois,

Kc coefficient cultural de l’espèce cultivée (sans dimension),

ETP évapotranspiration potentielle exprimée en mm/mois.

Les valeurs du coefficient cultural Kc sont exprimées en fonction de la culture

étudiée, de son stade végétatif, et des conditions agroclimatiques régissant son

développement. Faible au début du cycle, il augmente avec l’accroissement des

surfaces foliaires actives jusqu’à une valeur maximale au moment du stade de

maturation et pendant la phase de reproduction. Au-delà, sa valeur décroît par suite de

la sénescence de certaines feuilles et de leur disparition .

CULTURE DU PETIT POIS

STADE VEGETATIF PERIODE COEFFICIENT CULTURAL (KC)

Semis

Novembre

0.4

Installation de la culture

(développement)

Décembre

Janvier

0.5 0.6

Floraison (initiation florale)

Février 0.7

Nouaison (apparition des 1er

fruits) Mars 0.8

Maturation Avril 0.8

Tableau 4.2 -Variation du coefficient cultural (Kc)

pour la culture du petit pois

115

Page 124: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.8.2.4. Evapotranspiration Maximale (ETM)

Lorsque l’eau n’est plus un facteur limitant au niveau de l’absorption racinaire,

l’évapotranspiration est dite maximale. Elle représente la valeur de

l’évapotranspiration Réelle (ETR) dans le cas d’une bonne alimentation en eau de la

plante.

4.8.2.4.1. Elaboration des cartes moyennes mensuelles de l’évapotranspiration

maximale (ETM)

L’exploitation de cette donnée agroclimatique dans MapInfo, s’est faite à l’aide du

logiciel complémentaire Vertical Mapper (VM). Les différents coefficients culturaux

(Kc) déterminés dans le tableau (4.2), ont permis l’estimation de cette variable à partir

des valeurs d’ETP moyennes mensuelles interpolées en grilles (voir partie 4.8.1.1 Cartes

moyennes mensuelles de l’évapotranspiration potentielle ETP) en appliquant la

formule : ETM = Kc ETP.

Ces grilles d’ETP combinées aux valeurs des coefficients culturaux (Kc) pour la

culture du petit pois ont contribué à l’élaboration des grilles moyennes mensuelles de

l’évapotranspiration maximale, de façon à ce que chaque pixel de la grille possède sa

valeur d’ETM en mm/mois.

116

Page 125: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 4.8 - CARTES MOYENNES MENSUELLES DE L’EVAPOTRANSPIRATION MAXIMALE (ETM) Région de Mostaganem

117

117

Janvier Novembre Décembre

Février Mars Avril

Page 126: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.9. Application : Etablissement du bilan hydrique dans la région

de Mostaganem (culture du petit pois)

L’établissement du bilan hydrique de l’année 2000-2001 concernant la région de

Mostaganem pour la culture du petit pois a nécessité l’utilisation de plusieurs

documents cartographiques :

1. Cartes moyennes mensuelles de pluies (P) en mm/mois,

2. Cartes moyennes mensuelles de l’évapotranspiration maximale (ETM) en

mm/mois,

3. Carte de réserve utile (RU) en mm.

Pour la culture du petit pois, le cycle végétatif débute au mois de novembre et

s’achève au mois d’avril. Il serait donc intéressant de voir l’évolution du bilan

hydrique durant cette période.

En effet, pour la visualisation de ce bilan hydrique, l’utilisation du logiciel SIG

« MapInfo » s’avère très utile. Ce logiciel a permis l’élaboration de la grille du bilan

hydrique par le croisement des différentes grilles concernant les précipitations, l’ETM

et la RU. Par conséquent, l’exploitation de ces cartes au sein du SIG a contribué

considérablement à la lecture et à la compréhension du phénomène étudié en assurant

une représentation globale et rapide de l’information.

4.9.1. Détermination du bilan hydrique

4.9.1.1. Définition

On a vu que l’influence de l’eau sur les plantes était capitale. En cas de sécheresse,

le développement des plantes est ralenti et le rendement est plus faible. Un excès d’eau

est également préjudiciable, il peut asphyxier les racines, retarder les labours et les

récoltes, favoriser le développement de parasites nuisibles aux cultures. Il est donc

indispensable de bien comprendre les échanges d’eau dans le sol. (Cahiers

Agroclimatique. de S&L n°6, 1992)

118

Page 127: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Le bilan hydrique comptabilise les apports et les pertes modifiant la réserve en eau

du sol (Jacquart, Choisnel, 1984). Il consiste à calculer un bilan des quantités d’eau

disponibles dans le sol et pouvant être utilisées par les plantes. Il faut donc connaître

les quantités d’eau apportées (précipitations) ainsi que celles dépensées

(évapotranspiration). (Cahiers Agroclimatique. de S&L, n°6, 1992)

4.9.1.2. Les composantes du bilan hydrique

Le bilan hydrique est le résultat de la combinaison des trois plus grands états de

l’eau dans l’atmosphère à savoir les précipitations, l’évapotranspiration et la Réserve

Utile (RU) du sol.

Fig 4. 9 -(Précipit

4.9.1.3. Elaboration L’enregistrement

d’évapotranspiration

permis, grâce aux

d’estimer le bilan hy

Les différents paramètres constituant le bilan hydrique ations, évapotranspiration et réserve Utile (RU) du sol)

(Source : ITCF-AGPM, 1981)

des cartes mensuelles du bilan hydrique

et la spatialisation des données de Précipitations (P),

maximale (ETM) et de la réserve utile du sol (RU), nous ont

traitements effectués sous « Vertical Mapper » de visualiser et

drique de la culture du petit pois durant son cycle végétatif.

119

Page 128: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

En effet, la superposition de ces grilles a abouti à la réalisation de la grille du Bilan

Hydrique. L’accomplissement de cette démarche s’est fait suivant la méthode de calcul

suivante :

Hypothèse de départ

On admet que la réserve utile au début du mois de Septembre est vide, ce qui est

généralement le cas dans un climat méditerranéen. Le calcul du bilan hydrique

concernant les mois de novembre, décembre, janvier ,mars et avril s’est fait à partir de

l’équation de base qui est la suivante :

Pour le mois i Bilan (i) = Bilan (i-1) + [Pluie (i) - ETM (i)] (4.3)

- Si Bilan < 0 Bilan = 0

- Si Bilan > RU Bilan = RU (l’execédent est ruisselé ou infiltré sous forme de

percolation)

La gestion des cartes utilisées pour le calcul du bilan hydrique concernant la

région de Mostaganem s’est faite à l’aide de « Vertical Mapper » (logiciel

complémentaire intégré dans MapInfo). L’idée de base était de générer des cartes

simplement par la combinaison de celles-ci. A titre d’exemple le tableau suivant

explique cette démarche.

Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mars Avril

Pluie (mm) 80 20 50 77 42 25

ETM (mm/mois) 18 15 19.2 32.9 48 84

Bilan (mm/mois) 0 0 62 67 80 80 74 15

Ruissellement (mm) 0 0 0 0 17.8 44.1 0 0

Tableau 4.3 - Exemple numérique de calcul du bilan hydrique en un point de la grille pour la culture du petit pois avec un sol de RU égale à 80 mm

120

Page 129: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 4.10 - ETAT DU BILAN HYDRIQUE DE L’ANNEE 2000 – 2001 Région de Mostaganem « Culture du petit pois »

121

Novembre 121

Février

Décembre Janvier

Avril Mars

Page 130: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

4.9.2. Résultats et discussion

En admettant, ce qui est généralement le cas, qu’au début du mois de septembre la

réserve en eau du sol est vide, due principalement à la période estivale où la sécheresse

domine. Nous avons tourné le modèle pour les mois de septembre et octobre pour

estimer cette réserve, celle-ci demeure toujours nulle. A partir du début du mois de

novembre, date du démarrage de la culture du petit pois, le contenu en eau a stagné sur

les valeurs calculées pour les mois précédents, car l’ETP observée était supérieure aux

apports pluviométriques.

A la fin du mois de novembre, la culture avait à sa disposition de l’eau, notamment

dans la partie centrale de la zone d’étude. Par contre, à la fin du mois de décembre le

stock d’eau au niveau du sol s’est vidé, ce qui a fait subir un stress hydrique à la

culture. Ce stock d’eau s’est reconstitué durant le mois de janvier et de février surtout

dans la région Est. La période de mars à avril a été sèche ce qui a du sûrement affecté

la qualité du rendement, stade final correspondant à la formation et au grossissement

des gousses.

D’après ces résultats, nous retenons que pour l’année agricole 2000-2001 la culture

du petit pois a connu un stade végétatif plus ou moins perturbé avec un stress hydrique

observé durant la fin du mois de décembre. Le stock d’eau ayant été reconstitué au

mois de janvier et de février, cela n’a pas eu de répercussions graves sur le bon

développement du cycle végétatif de la culture. En revanche, la période de sécheresse

observée aux mois de mars et avril, a affecté considérablement le rendement sur

l’ensemble de la zone d’étude à cause du prolongement du déficit hydrique.

La région EST de la zone d’étude a été la plus favorable. Néanmoins, les

agriculteurs qui ont semés tardivement vers le mois de décembre n’ont pas eu la

chance de réussir leur culture. Ce fait s’explique par les besoins en eau important que

présente la culture du petit pois au début de la floraison et au moment de la formation

des grains.

122

Page 131: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Conclusion

En Algérie, le réseau pluviométrique est suffisamment étoffé, parce qu’il nécessite

peu de moyens. Par contre, le réseau professionnel qui permet l’estimation de

l’évapotranspiration potentielle ETP est peu développé. Toute la difficulté d’intégrer

les données agroclimatiques dans un système d’information géographique SIG, réside

en partie dans la connaissance de la variabilité spatio-temporelle de cet ETP.

Notre étude s’est basée essentiellement dans la recherche d’une meilleure solution

dans la cartographie de l’ETP dans l’Ouest Algérien en utilisant le maximum

d’information climatologique disponible. Cette information a été couplée avec un

Modèle Numérique de Terrain MNT pour visualiser la variation de l’ETP avec

l’altitude. Les résultats obtenus ont été encourageants.

L'étude proposée vise donc à exploiter toute une série de cartes thématiques

élémentaires grâce à un SIG, puis à les combiner pour déboucher sur quelques cartes

synthétiques qui pourront servir de base à la réflexion et à la prise de décision des

responsables. Les SIG apparaissent comme des outils souples qui permettent de

numériser et d'analyser des données par croisement de constantes et de variables.

Ainsi, pour mettre en avant le coté pratique de ces cartes, l’utilisation du logiciel

SIG a permis la gestion et le croisement de diverses informations concernant la

structure du sol et les propriétés biologiques du végétal ceci dans le but d’établir le

bilan hydrique de la culture du petit pois pour l’année 2000-2001. Cette application a

permis grâce à l’intégration de toutes ces données dans un SIG, le suivi spatio-

temporel du bilan hydrique sur toute la zone d’étude (région de Mostaganem), ce qui

constitue une information capitale dans la gestion et l’aide à la prise de décision

notamment dans le secteur de la gestion des ressources en eaux (calendrier

d’irrigation, aptitude agricole,……etc.).

123

Page 132: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Il est important de noter que dans une telle démarche, la carte n'est pas un outil

réglementaire. Elle se veut uniquement outil de négociations permettant à chacun de

disposer d'un maximum d'informations objectives, d'accès et de lisibilité.

A l'issue de ce travail, on peut dire qu'il reste encore fort à faire, mais que les

avancées techniques sont relativement dépendantes des avancées théoriques. Sans

doute ne s'agit-il là que d'une tentative pour tester l'apport des SIG, et tout n'est pas

parfait. D'abord la surface est limitée spatialement et les critères pris en compte ne

prétendent pas à l'exhaustivité. Enfin si les données exogènes croisées auraient pu être

plus nombreuses, les données endogènes issues de satellites n'ont pu être utilisées dans

le cadre de ce travail.

Recommandations

Pour un meilleur suivi du bilan hydrique, nous voudrions attirer l’attention sur :

- Le choix du pas de temps décadaire

- Et le recours à la télédétection, car à l'avenir on peut espérer intégrer tout cet

arsenal de données synchroniques et diachroniques pour mieux caractériser et

cartographier l’ETP.

" Il n'y a pas de bonne prospective sans un minimum de rétrospective. " Paul

BALTA, 1992.

124

Page 133: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

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exceptionnel des 8 et 9 septembre 2002 sur le bassin versant du Gardon d’Anduze.

Mémoire Master. Université Joseph Fourier. Grenoble. 71 p.

19. MARCHAND P. 1997. Mise au point d’un système d’aide à la décision pour

l’irrigation d’agrumes dans le nord de Bali , Indonésie. Mémoire de maîtrise.

Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux. Belgique. 81 p.

20. MELOUNOU J. 1998. Instrumentation de terrain en géographie physique.

Mémoire de Maîtrise. Université Louis Pasteur. Strasbourg. 66 p.

21. MENAA R. 2003. Méthodologie de cartographie du flux de chaleur sensible à

partir des données hyperspectrales des satellite ASTER cas de la région de Ksar

Chellala, Algérie. Thèse de Magister en hydraulique (Ressources en eau). Centre

Universitaire de Mascara : 113 p.

22. MENDAS A. & TRACHE A. 1997. Apport des systèmes d’information

géographique à la planification de l’irrigation : Application au périmètre de Zriga

(Tlemcen). Séminaire sur l’utilisation rationnelle des ressources hydrique dans les

zones arides. 7-9 Avril 1997. Adrar : 9 p. 23. ONM. 1990. Agroclimatologie Opérationnelle. Recueil de notices phénologiques.

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24. PANTAZIS D. & DONNAY J.P. 1996. La conception de SIG : méthodes et

formalisme. Coll. Géomatique. HERMES éd : 343 p.

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25. RAYNAL N. 1985. Agrométéorologie. Ecole Nationale de la Météorologie. Notes

de cours N°11. France. 150 p.

26. REMENIERAS G. 1970. L’hydrologie de l’ingénieur. coll. du centre de

recherches et d’essais de CHATOU. EYROLLES éd : 456 p.

27. PERARNAUD V. 1987. Notions d’agrométéorologie. Ecole Nationale de la

Météorologie. Notes de cours N°13. France. 143 p.

28. SNYDER R. & STEDUTO P. 1994. IAM_ ET0 User’s Guide by WUE_Net.

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128

Page 137: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Liste des figures

Chapitre I Fig 1.1 - Absorption, réflexion et diffusion du rayonnement solaire

Fig1.2 - Variables météorologiques ayant une incidence sur l'évaporation et la

transpiration

Fig 1.3 - Représentation schématique du chemin de l’eau à travers la plante

Fig 1.4 - Représentation simplifiée de la résistance aérodynamique et de la résistance

de surface

Fig 1.5 - Processus d’évapotranspiration

Fig 1.6 - Lysimètre

Fig 1.7 - Bac d' évaporation (classe A) du Weather Bureau

Fig 1.8 - Bac enterré type Colorado (États-Unis)

Fig 1.9 - Evaporomètre à sphère poreuse type LIVINGSTONE

Fig 1.10 - Evaporomètre Piche (d'après REMENIERAS - 1972)

Chapitre II

Fig 2.1 - Exemple de carte : carte de situation

Fig 2.2 - Les cinq composants majeurs d ’un SIG

Fig 2.3 - Les 5 fonctionnalités des SIG

Fig 2.4 - Superposition de cartes thématiques relatives à un même espace

Fig 2.5 - Réalité, SIG et prise de décision.

Fig 2.6 - Représentation numérique d’entité, fonction des besoins.

Fig 2.7 - Principales disciplines à la croisée des SIG

Fig 2.8 - Structure de l’information géographique

Fig 2.9 - Hiérarchisation de l’information

Fig 2.10 - Exemple de modèle réseau

Fig 2.11 - Mode de représentation de l’information géographique dans un SIG

Page 138: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Fig 2.12 - Exemples de données vecteurs

Fig 2.13 - Le point, différentes représentations

Fig 2.14 - La ligne, différents types de forme

Fig 2.15 - La surface, différents types (une surface est dite convexe lorsque la

courbure de son enveloppe est toujours positive)

Fig 2.16 - Représentation du mode raster

Fig 2.17 - Exemple de scanner : scanner à plat

Fig 2.18 - Exemple de table à numériser

Chapitre III

Fig 3.1 - Situation géographique de la région d’étude

Fig 3.2 - Représentation du réseau météorologique (ONM)

« Stations professionnelles »

Fig 3.3 -Représentation du réseau météorologique (ONM)

« Stations automatiques »

Fig 3.4 - Schéma détaillant le processus conduisant à la densification du réseau pour le

calcul de l’évapotranspiration potentielle de Penman-Monteith

Fig 3.5 - Représentation du réseau météorologique (ONM)

« Stations professionnelles + Stations Automatiques »

Fig 3.6 - Organigramme des différentes étapes de densification du réseau

Fig 3.7 - Schéma représentatif des différentes étapes de réalisation des cartes d’ETPPM

Fig 3.8 - Topographie de l’Algérie (côté Ouest) représentée par le MNT

Fig 3.9 - Cartes de l’évapotranspiration potentielle (ETP). Région ouest algérienne

(2000-2004)

Fig 3.10 - Cartes de l’évapotranspiration potentielle (ETP). Région ouest algérienne

(2000-2004)

Page 139: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Chapitre IV

Fig 4.1- Localisation de la zone d’étude

Fig 4.2 - Schéma explicatif de l’ensemble des fuseaux couvrant l’Algérie suivant la

projection UTM

Fig 4.3 - Cartes moyennes mensuelles d’évapotranspirations potentielles (ETP)

« Région de Mostaganem 2000-2004 »

Fig 4.4 - Cartes moyennes mensuelles de pluie (P) « Région de Mostaganem 2000-

2001 »

Fig 4.5 - Carte de reconnaissance des sols « Région de Mostaganem »

Fig 4.6 - Carte de réserve utile (RU) « Région de Mostaganem »

Fig 4.7 - Cycle végétatif de la culture du petit pois (1)Semis, (2)Levée, (3)Apparition

des boutons floraux, (4) Floraison, (5)Nouaison et (6) Maturation.

Fig 4.8 - Cartes moyennes mensuelles d’évapotranspirations Maximales (ETM)

« Région de Mostaganem »

Fig 4.9 - Les différents paramètres constituant le bilan hydrique (Précipitations,

évapotranspiration et réserve Utile (RU) du sol)

Fig 4.10 - Etat du bilan hydrique de l’année 2000 – 2001 « Région de Mostaganem

(Culture du petit pois) »

Liste des Graphes

Chapitre II Graphes 3.1 - Comparaison entre les mesures et l’estimation par la méthode de

Penman-Monteith

Graphe 3.2 - Relation de corrélation entre ETP Penman-Monteith et ETP Blaney-Criddle (région

ouest 2000-2004)

Page 140: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE

Liste des tableaux

Chapitre I

Tableau 1.1 - Valeurs de l'albédo pour différentes surfaces

Tableau 1.2 - Les différents types d’évapotranspiration

Chapitre II Tableau 2.1 - Propriétés comparatives des modes vecteurs et raster

Tableau 3.1 - Méthodes empiriques d’estimation de l’ETP utilisées

Chapitre III

Tableau 3.2 - Paramètres statistiques calculés sur toute la période des trois années

agricoles (69-70, 70-71 et 71-72)

Tableau 3.3 - Résumé du modèle

Tableau 3.4 - Analyse de la variance pour l’équation de régression

Tableau 3.5 - Paramètres de la régression linéaire multiple

Tableau 3.6 - Analyse de la variance pour le mois de janvier

Tableau 3. 7 - Analyse de la variance pour le mois d’août

Tableau 3. 8 - Paramètres de la régression linéaire multiple pour le mois d’août

Chapitre IV Tableau 4.2 -Variation du coefficient cultural (Kc) pour la culture du petit pois

Tableau 4.3 - Exemple numérique de calcul du bilan hydrique en un point de la grille

pour la culture du petit pois avec un sol de RU égale à 80 mm

Page 141: SCIENCES DE L’ENVIRONNEMENT ET CLIMATOLOGIE
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