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magazine d’escalade en langue française • www.revueparoi.com Dec 2014 - n°4 GRATUIT

Revue Paroi 4

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Magazine d'escalade québécois en langue française Tribune ouverte aux grimpeurs

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Page 1: Revue Paroi 4

m a g a z i n e d ’ e s c a l a d e e n l a n g u e f r a n ç a i s e • w w w . r e v u e p a r o i . c o m

Dec 2014 - n°4GRATUIT

Page 2: Revue Paroi 4

Née au cœur de la nature sauvage de la côte ouest canadienne, Arc’teryx s’inscrit sur des valeurs de précision et de qualité tant au niveau du design

que de la fabrication offrant ainsi une performance inégalée dans les conditions extrêmes.

Disponible chez Arc’teryx MontréalÉdifi ce Concordia #1515 Ste-Catherine Ouest

Montréal, Quebec

Page 3: Revue Paroi 4

Interview ............................

.............4

Maïkan

En bref ! ..........

............................

.....7

La pause YoGa ............................

...8

Les pieds

Frisson Roche ..............

................ 10

Seneca, New River Gorge

Récit d’aventure .......................... 22

Grimpe au pays des Incas

En ce dernier mois de l'année, un bilan s'impose au projet

Paroi : 4 parutions, 4 magazines, des heures de travail bé-

névole et si peu de retour de votre part,

Je suis déçue et je l'écris. Alors que la communauté des

grimpeurs ne fait qu'augmenter depuis ces dernières an-

nées, il me semblait important de laisser une tribune ouverte

à tous, pour partager vos trips, vos histoires de grimpe, vos

projets, vos actualités, etc.

J'en appelle donc à cette communauté de passionnés, car

pour pratiquer ce sport "exigeant", il faut l'être ; à ceux qui

font de la compétition comme à ceux qui ne sont pas dans la

performance, à ceux qui partent grimper à l'autre bout de la

planète comme à ceux qui ne sortent pas du Québec, mani-

festez-vous, partagez avec nous. Aidez-nous à faire vivre ce

magazine que vous prenez, j'espère, plaisir à feuilleter devant

un thé, entre deux voies ou dans l'intimité de vos toilettes ?

Nos vœux pour 2015 : Continuer à partager vos mots et vos

images. Bonnes fêtes à tous.

Marjorie Bour

[email protected]

EDITOsommaireDécembre 2014 - n°4

Décembre 2014 • N°4

Réalisé au Canada

Photo de la page couverture :

Traverse finale de Genevieve, suite à un gros toit

dans Four Sheets to the wind - NRG.©JS Berlinguette

Design : Ratatam Communication

Rédactrice en chef et

directrice de la publication :

Marjorie Bour

Coordonnatrice au développement :

Valérie Wagner

Nos collaborateurs sur ce numéro :

Jean-Sébastien Berlinguette • Valérie Wagner •

Guillaume Nadeau • FQME • Maïkan

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Redécouvrez les anciens numéros sur

WWW.rEVUEParoi.coM

www.revueparoi.com

Tu reviens d'un trip avec Lynn hill ?

T'as grimpé dans un lieu insolite ?

Tu as de superbes photos de grimpe ?

T'as développé une méthode bien à

toi de t'entraîner et maintenant tu fais

du 5.14 en solo avec Alex Honnold ?

Ton expérience nous intéresse tous,

alors partage-la !

Contacte [email protected] !

Page 4: Revue Paroi 4

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Interview Propos recueillis par Marjorie Bour

En ce mois de décembre, nous ne pouvions passer à côté de l'ouverture d'un nouveau centre d'escalade à Trois-Rivières : Maikan Aventure. Nous avons contacté Benoit Chamberland pour qu'il nous présente le projet.

Benoit, peux-tu nous dire comment vous est venue l’idée, à toi et tes par-tenaires de grimpe, de lancer une nou-velle salle d’escalade à Trois Rivières ? Nous faisions déjà de la formation en escalade de glace et de rocher de-puis longtemps. Nous avions un projet d’expansion avec la boutique. Il nous est rapidement venue comme idée d’intégrer un complexe où l’on pou-vait avoir de l’escalade intérieure, des activités nautiques et un café bistro. (-Yves Lamothe Propriétaire)

Le but ultime derrière ce projet était d’avoir un « Camp de base » près d’un milieu urbain qui offre des expériences sportives et gastronomiques en plein

air, sur un site exceptionnel. Avec son nouveau complexe, Maikan Aventure devient un endroit incontournable à Trois-Rivières et accessible à tous, pour pratiquer divers sports, dont l’escalade. (-Benoit Chamberland)

Quelle est la genèse de ce projet ? C’est la rencontre de quatre passion-nés de plein air qui ont découvert un site unique sur les berges de la rivière St-Maurice. Ils ont voulu instaurer un camp de base afin de rendre acces-sible la pratique de sports qu'il n’y avait nulle part ailleurs en région.

Maikan Aventure s’est spécialisé dans la vente et la location de matériel nau-tique, de montagne et d’escalade.

D'où vient le nom Maïkan ?L’esprit qui anime Maïkan Aventure puise sa source dans une origine autochtone. Dans la communauté Algonquine, Maikan signifie loup. Cet animal revêt pour eux une symbolique de guide spirituel. Le logo de Maïkan Aventure, sous forme de mandala, re-présente la lune qui influence et guide les peuples autochtones de façon ancestrale.

Peux-tu nous présenter la salle en quelques lignes ? Les murs, d’une hauteur de 45 pieds, ont été construits par Walltopia. Les ins-tallations sont d’une qualité et d’une solidité irréprochables. Il y a 26 cordes accessibles en moulinette et toutes les voies peuvent être grimpées en pre-mier de cordée. Il y a aussi une sélec-tion de voies spécifiquement créées pour les enfants et les débutants. On retrouve une section de bloc d’une hauteur de 15 pieds. Un écocafé est adjacent à la salle d’escalade. Après la séance de grimpe, on peut s’y re-joindre pour prendre une bonne bière brassée localement, tout en ayant une vue sur le gym.

Comment se différencie-t-elle de ses concurrents, notamment en terme d’ambiance, d’activités proposées ?Maikan Aventure, c’est bien plus qu’une simple salle où l’on peut grim-per c’est un centre qui offre des activi-tés d’escalade intérieure, extérieure et sur paroi de glace. Deux chandelles de glace sont dressées à même le site de Maikan Aventure. La plus haute mesure 60 pieds. Ces tours glacées permettent à tous d’expérimenter l’escalade de glace en moulinette en étant bien encadrés.

Rejoignez la meute !

©Claudine Juneau

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Maikan c’est aussi la boutique avec le plus grand choix de matériel d’esca-lade entre Montréal et Québec. De plus, nous disposons d’une flotte d’items de location pour les activités d’esca-lade de roche et de glace.On offre une panoplie d’activités pour tous les niveaux. Tous nos forfaits sont encadrés par des moniteurs brevetés par la FQME. D’ailleurs, notre centre d’escalade est aussi une école recon-nue (EER) par la FQME.Nulle part ailleurs, un centre d’esca-lade ne peut offrir à sa clientèle une activité nautique et d’escalade en une seule journée et en un seul lieu. Plus de 1000 étudiants de niveaux primaire et secondaire ont pu participer à cette expérience depuis la rentrée scolaire 2014.Nous proposons des sorties d’escalade guidées en milieu naturel. Entre autres, depuis l’année dernière, nous avons rendu accessible la pratique de l’esca-lade de glace au parc national de la Mauricie. Un guide de Maikan Aventure vous accompagnera sur l’une des plus belles cascades de glace du parc.Nous avons démarré un programme spécifique pour les enfants de 4 à 16 ans. Ce programme, qui s’intitule: « De petit singe à grimpeur autonome »,

Du lundi au vendredi : 13h - 22hSamedi - Dimanche : 9h - 17h

Maïkan Aventure2206, boulevard des ChenauxTrois-Rivières (Québec)G9A 1A1(819) 694-7010 1 877 694-7010

[email protected]

©Claudine Juneau

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Interview

offre 10 séances d’une heure et demie, sous forme de perfectionne-ment. Les cours, divisés en groupe par tranches d’âge, proposent aux enfants des objectifs à atteindre. À partir de 10 ans, on initie les jeunes à la pratique de l’assurage, afin qu’ils deviennent autonomes.

Quel bilan tirez-vous de ces premiers mois d’activité ? Et quels sont vos ob-jectifs pour 2014-2015 ?Nous avons eu une très belle réponse de la communauté de grimpeurs triflu-viens. Plus de 80 grimpeurs sont déjà abonnés annuellement ou mensuel-lement au centre. Depuis 4 mois, nous avons initié près de 200 nouveaux adeptes, et parmi ceux-ci, plusieurs se sont découvert une nouvelle passion pour le sport de l’escalade et reviennent de façon régulière.

Les groupes scolaires ont été une belle surprise pour nous. Les institutions scolaires ont été nombreuses à venir essayer les nouvelles installations de Maikan Aventure.

Nos objectifs : Faire découvrir l'esca-lade aux jeunes de notre région et en faire une nouvelle génération de grimpeurs aguerris. Nous avons tous les produits et services nécessaires pour accompagner un curieux de l’escalade jusqu’à la pratique auto-nome. Allant de l’initiation en mouli-nette jusqu’à l’escalade en premier de cordée en falaise naturelle de roche ou de glace. De plus, nous avons tout l’équipement nécessaire, pour équiper les grimpeurs dans leurs aventures.

Nous aimerions aussi devenir un pôle touristique incontournable en Mauricie qui offre des expériences sur 4 saisons.

Nous prévoyons de faire des compéti-tions pour la saison 2015-16. Il s’agira de compétitions amicales et profession-nelles pour de l’escalade intérieure et extérieure. Dans les années antérieures, Maikan Aventure a organisé plusieurs fois le festival du « Pic à Glace » qui ras-semblait des défis de glace technique et de « dry tooling » sur nos chandelles de glace.

©Claudine Juneau

©Jean-Philippe auger

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En Bref !

Envoyez-nous vos actualités à[email protected]

Attention ! Terrain instable

La prudence est de mise si vous vous ren-dez sur le site d'escalade de glace de la réserve Naturelle alfred Kelly, à Prévost (Shawbridge). Un glissement du sol a été constaté au bas de la paroi entre les sec-teurs du mur école et du Diableret, et un arbre déraciné et potentiellement instable a été repéré en haut de la même zone.La FQME attend des nouvelles de Conservation Nature Canada avant d'entre-prendre des travaux. M. Robert Roy a déjà installé des banderoles pour sécuriser l'accès. Il est fortement recommandé de ne pas traverser le pierrier entre la paroi école et le secteur Diableret – Réf. Guide des cascades de glace et voies mixtes du Québec.-News FQME-

Le CEC recrute !

Pour les championnats Nationaux 2015 : le cEc accepte actuellement les candidatures pour le poste d'ouvreur en chef et le poste de juge en chef pour nos trois champion-nats nationaux:1) Championnat National de Bloc Junior - Burlington, ontario, 14-16 Février, 20152) Championnat National de Bloc Élite - Montréal, Qc, 21-22 mars, 20153) Championnat National de vitesse et difficulté (Junior et Élite) - Central Saanich, colombie-Britannique 16 au 18 mai 2015-News FQME-

Reel Rock Tour, en chiffre !

•cette année, vous étiez 1250 spectateurs à venir au reel rock Tour (8 projections à travers le Québec !)Montréal, avec plus de 650 personnes ; Québec, salle comble avec 200 per-sonnes ; Sherbrooke, Trois-rivières, Chicoutimi, Rimouski, et Mont-Tremblant lors du FestiRoc. Beau succès pour la Tournée québécoise mais aussi pour le film Valley Uprising, qui a raflé de très nombreuses récompenses dont le Grand Prix du festival de Banff, une référence en la matière. Le Reel Rock Tour reviendra en 2015 au Québec, toujours organisé par la FQME, avec encore plus de projections, on l’espère !-News FQME-

•Le film québécois Sens Unique, projeté lors du Reel Rock Tour, a permis à la famille du regretté Yannick Girard, de collecter 2200$.

• 5 grimpeurs (alex Honnold, Dean Potter, Steph Davis, cedar Wright et Timmy o Neil) se sont vus retirés leur sponsoring de la marque Clif Bar pour s'être exposés dans le film Valley Uprising, pratiquant une activité sportive "illégale" telle que le solo, le base jump ou encore la high line.

• 100$/h, c'est ce qu'il vous en coûtera pour vous faire guider et coacher par Lynn Hill la légende féminine des Stone Masters !

Lynn Hill sur Half Dome - ©charlie row -1977

La crême de la crême

Vous aimeriez grimper comme Chris Sharma ? avant d'être aussi fort, vous pouvez déjà lui ressembler en adoptant la crême pour main qu'il a développée avec ses amis espagnols : climbskin !www.climbskin.com

©Claudine Juneau

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La pause YoGa

Le yoga est une discipline très proche de l'escalade, car elle vise à unir le corps et l'esprit. en escalade, nous avons besoin que ces deux éléments ne fassent qu'un afin de progresser dans le sport.

Cible : les piedsLes pieds sont constitués de 26 os et de 20 muscles répartis en 4 couches. Ils nous supportent toute la journée et nous, grimpeurs, les compressons parfois sans remords au profit de ce sport que l'on aime tant. Bien qu'il n'y ait aucune étude

scientifique reliant l'amélioration des performances de tous les niveaux et la position repliée des orteils, « plus de 80 à 90 % des grimpeurs acceptent […] au minimum une douleur du pied en grimpant, voire même après avoir grimpé. » Je vous suggère d'accorder de l'importance à cette partie de votre corps dans votre routine d'étirement pré ou post entrainement. Les postures qui suivent peuvent être particulièrement exi-geantes les premières fois. Il se peut que vous ne pussiez tenir que quelques secondes. Allez-y à votre rythme en res-pectant vos limites.

Au[x] pied[s] de la paroi

Ouverture des orteils (toe squat?!)Eh oui ! il est possible de faire des squats d'orteils ! En fait, « squatter » si-gnifie s'accroupir. Dans cette posture, au lieu de s'accroupir sur une chaise imaginaire, comme les squats habi-tuels, on s'accroupit sur nos talons afin que les orteils soient en extension. Les orteils du grimpeur n'ont pas l'habitude de faire cette action dans les varappes et cette asana est tout indiquée pour amoindrir les effets néfastes du port de chaussures trop serrées.

Posture de départ : Assis sur les talons, face dorsale des pieds au sol, prenez quelques respirations. Libérez les talons en transférant le poids du corps vers l'avant, vous aurez alors

Texte et photos : Valérie Wagner

les épaules et les hanches alignées avec les genoux.

[Inspirez] Plantez les monts des orteils au sol en vous assurant qu'ils soient tous appuyés, même celui du petit orteil. Conseil : Vous pouvez vous aider avec les mains en ramenant les orteils récal-citrants vers l'avant. [Expirez] Si tout va bien, asseyez-vous sur vos talons en gardant les orteils plantés. Allongez votre colonne, déten-dez les épaules… et voilà, vous faites un squat d'orteils!

Avec la pratique, vous pourrez peut-être tenir de 5 à 10 respirations et fer-mer les yeux en visualisant votre pro-chain crux. Pour sortir de la posture, refaites le même enchaînement à l'inverse.

ATTENTION : Si vos genoux sont fragiles, placez une couverture en dessous ou alors un coussin sous les fesses. Vous pouvez utiliser une serviette pliée der-rière les genoux, entre les cuisses et les mollets, ce qui aide à libérer l'articula-tion du genou. Toutefois, si vos genoux, vos chevilles ou vos orteils sont sensibles et douloureux, usez de douceur et, de grâce, ne restez pas dans la posture trop longtemps.

Variation : Effectuez des allers-retours. Inspirez pour revenir à l'étape 3 et expi-rez pour revenir à la posture complète. Ceci permet d'allier le souffle au mou-vement et ainsi, apprivoiser la posture.

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ContreposturePosture de départ : Assis sur les talons, face dorsale des pieds au sol, prenez quelques respirations. Soulevez les genoux en basculant votre tronc vers l'arrière tout en gardant les fesses sur les talons. Le dos reste long et les épaules sont loin des oreilles. Tenir de 5 à 10 respirations complètes. Sortez de la posture très lentement et rebasculant le tronc vers l'avant.

Variation : Pliez une couverture en trois pour soulever les genoux et prenez la posture plus passivement.

Le squat russe, ou la danse du yogini accroupi.En plus d'étirer les chevilles, cette pos-ture travaille l'équilibre, la concentra-tion et les muscles stabilisateurs. Si vous avez des blessures aux genoux ou aux chevilles, évitez cette asana.À partir du squat d'orteils, basculez le poids du corps vers l'arrière afin de tenir en équilibre sur les orteils. Expirez tout l'air des poumons pour favoriser une plus grande inspiration. Profitez du mouvement de l'inspiration pour libérer le pied droit et le diriger vers l'avant. Le haut du corps reste immobile le plus possible pendant la transition. Le dos est long et les épaules détendues, on ne le répétera jamais assez ! Pour ramener la jambe, répétez l'étape 2 et redirigez le talon à la position ini-tiale. Répétez à gauche, et enchaînez de 5 à 10 fois. Dansez !Si cet exercice est, pour vous, d'une fa-cilité étonnante, je vous suggère deux variations.

Variation a. Essayez les yeux fer-més pour tester et améliorer votre proprioception. Variation B . Prenez la posture en ouver-ture, c'est-à-dire les genoux qui pointent dans différentes directions dans un grand « V ». ATTENTION : les monts des gros orteils et les talons doivent tendre à se toucher.

valérie wagner est professeure certifiée d'hatha et vinyasa yoga ainsi que massothérapeute agréée. en plus du yoga, elle pratique l’escalade, le cyclisme et la randonnée depuis de nombreuses années, elle est sensible aux impacts de ces activités sur

le corps. spécialisée en fasciathérapie, elle pra-tique la massothérapie au studio Kin-ostéo en se servant du yoga comme traitement

complémentaire.

Dessert-asanaAprès une journée de grimpe, cet automassage vous fera le plus grand bien ! Assoyez-vous les jambes croisées sur le sol ou sur une chaise, chaque doigt entre chaque orteil. Profitez de la prise pour faire des rotations de la cheville. Cette manœuvre masse tous les tendons qui s’attachent aux phalanges mé-dianes en plus d’assouplir les orteils.

[email protected]

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Frisson Roche Texte et photos : Jean-Sébastien Berlinguette

Seneca Rocks, New River Gorges,voyage entre 2 mondes !Comme tout bon voyage d’escalade, celui-ci commence par plusieurs heures de route (18 h), plusieurs cafés, de la bonne musique et la meilleure des partenaires, ma copine Geneviève.

Après avoir traversé le Québec, une partie de l’Ontario et la Pennsylvanie, nous voici arrivés en Virginie occidentale : objectif SENECA ROCKS. La soirée était bien entamée et une fois la tente installée dans l'un des 3 campings visités, nous nous sommes dépêcher d'aller dormir pour profiter pleinement de la pre-mière journée de grimpe.

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Vue magnifique de Thais Corner

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Frisson Roche

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Seneca Rocks

On se lève doucement, au milieu du bois. Une fois le déjeuner terminé,

nous sortons du Parc National où nous avons passé la nuit et WOW, à peine avons-nous touché au bitume que nous distinguons une arrête rocheuse. La meilleure façon de décrire la forme de cette roche est de faire référence aux plaques osseuses que les dino-saures avaient sur le dos.Vraiment surprenant cette crête de quartzite gris et blanc allant jusqu’à 300 m de hauteur. Voici un excellent endroit pour l’es-calade traditionnelle de catégorie modéré. Il y en a vraiment pour tous les goûts allant du multilongueur 5.2 jusqu’aux voies plus difficiles 5.13a.

Pour notre première journée, nous avions planifié une voie classique

et très accessible afin d’apprivoiser la roche (Old man route, 5.2, 3 lon-gueurs). Une voie classique, donc par définition toujours occupée. Nous avons dû changer nos plans pour nous diriger vers Thaïs (5.5, 5 lon-gueurs). Après 2 longueurs le choix était devant nous : Redescendre ou faire un peu de classe 4 et termi-ner notre grimpe sur une arrête de 15 cm de large. Le choix se fait plu-tôt facilement… toujours plus haut ! Une extraordinaire vue nous y atten-dait et surtout toute une ambiance : assis à cheval sur une crête avec une falaise de 300 mètres de chaque bord, y'a du gaz !

Au retour, nous avons pu contem-pler la roche au soleil couchant,

c'est cette vision qui nous a donné le goût de continuer à grimper durant 4 autres jours.

Lors de notre deuxième journée (de pluie), nous avons eu l’idée de mi-

grer à environ 4 h de Seneca pour dé-couvrir un autre site : New River Gorge. NRG pour les intimes.

NRG

N'ayant fait aucune recherche sur ce site de grimpe, nous nous

sommes rendus directement dans l’un des magasins de plein air de la ville de Fayetteville. Afin de mieux nous orienter, nous avons acheté l’un des livres guide de New River Gorge (NRG). La nouvelle version de ce topo est géniale (New River Rock vol1 par Mike Williams). Il se présente sous 2 volumes. Nous nous sommes dit que pour 1 semaine, 1 livre serait suffisant. En effet, un livre pourrait être assez pour des semaines et des semaines de dur labeur !

Pour nous loger, nous avons décidé d’encourager le nouveau camping

de l’Américan Alpine club (AAC). Eau potable sur place, toilette chimique, rond de feu communautaire, plate-forme et table de pique-nique. Que demander de plus ? L’AAC a négocié avec l’une des compagnies de rafting (à 5 min de route) pour nous laisser utili-ser leur douche. Donc tous nos besoins étaient comblés.

Lors de notre première journée, nous nous sommes dirigés vers l’un des

sites les plus accessibles, suite aux recommandations du sympathique vendeur de la boutique. La paroi nom-mée Buba Cliff est vraiment un endroit

génial pour commencer, car elle pro-pose plusieurs voies sportives d’envi-ron 15 mètres de cotations variables entre 5.6 et 5.12. La majorité des voies se situent entre 5.7 et 5.10. Nous avons débuté une bonne journée de grimpe en faisant de magnifiques voies sur Tatoo wall (le premier secteur en arri-vant sur le site), Geisha Girl (5.8), Bobby D’s Bunny (5.6), Mrs Fieldds Follis (5.8), Butterfly Flake (5.7), Plumber’s Crack (5.6), Shady Lady (5.7).

Nous avons terminé notre journée avec une GRANDE classique mal-

gré les 3 ou 4 étoiles mentionnées dans le guide pour d’autres voies. Cette voie se nomme Crescendo (5.9). Une voie remplie d’esthétisme, de grosses prises et de surplomb. Une excellente initiation à Red River gorge (RRG). Au retour, notre tente nous attendait avec quelques rafraîchissements bien méri-tés. Ce fut une excellente initiation à cette roche exceptionnelle. Une roche avec plusieurs nuances de rouge, rose, gris et parfois même du mauve. Aussi merveilleux pour les yeux que pour les mains.

Pour notre 2e journée, nous avons décidé de faire du trad'. Nous nous

sommes donc dirigés vers le mur de Star War dans le secteur de Fern. Dans le guide, il y avait 3 façons d’accé-der à ce secteur. Soit une marche

2e longeur de Ecstasy 5.7, 40m, sortie d’une traverse aérienne et délicate

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Frisson Roche

d’approche courte (plus abrupte), soit une approche longue (approche plus familiale) ou un rappel avec tout l’équipement dans le sac à dos. Nous avons pris la marche d’approche plus rapide avec des échelles d’acier. Très joli, le sentier traverse de gigantesques blocs erratiques, mais le sentier est plu-tôt sale, et parfois même, dur à suivre pour des néophytes comme nous.

Nous avons eu la chance de faire plusieurs jolies voiesn toutes au-

dessus de Transporter Crack (5.6, 12 m). Une fois cette voie gravie, nous avons fait un relais sur une plateforme pas très large, d’où plusieurs voies débutent. En attaquant la 4e voie de ce plateau, je mets les mains dans une fissure. Tout en montant délicatement, je remarque qu’elle est remplie de guêpes qui me regardent et commencent à tournoyer. Deux choix se présentent alors à moi, soit continuer rapidement vers le haut ou quitter ce secteur. Le deuxième choix fut le bon, ma copine étant atta-chée à notre relais, elle ne pouvait aller

très loin. En nous dirigeant vers la sortie, nous avons croisé une très jolie fissure, Night Moves (5.8, 12 m). Quoi de mieux pour terminer une journée que de la grimper, tirer les sacs jusqu’en haut et assurer sa conjointe ? Rendus au rond de feu, un steak gigantesque (à l’amé-ricaine) sur la braise plus tard ainsi que de bonnes discussions avec d’autres grimpeurs, la nuit fut bien méritée. Allez au lit ! Pour recommencer demain de nouveaux défis.

Après 2 jours, place à une journée grise et pluvieuse. Jour de repos

bien mérité : Épicerie, café (cathedral coffee un superbe endroit pour le café, les sandwiches) et aussi un change-ment d’huile de notre super bolide. Afin de visiter un peu et d’avoir diffé-rente vue du fameux pont, nous avons pris la scénic road. Il y a plusieurs en-droits pour faire de la randonnée, de la pêche ou juste relaxer sur le bord de jolies chutes au milieu des bois.Lors de notre visite à l’office du tou-risme, nous avons eu la chance d’en

apprendre un peu plus sur cette ma-gnifique région. En regardant différents objets qui ont servi à construire le pont, nous sommes tombés sur une petite araignée exposée dans la résine. Cette araignée grosse d’environ 10 mm était toute noire avec une tache rouge sur son abdomen. À ma grande surprise, c’était une veuve noire !

Un autre grand jour se lève et nous sommes en direction de Bubba city,

mais cette fois-ci dans the beer wall. Nous grimpons 4 superbes voies, dont une 5.8 (Beer Wench) que je recom-mande très fortement de stickclipper la 1ere plaquette. Le premier mouve-ment est définitivement bloc à moins que nous ne soyons pas tombés sur la prise clef.Notre coup de cœur de la journée fut sans contre dit, la voie St. Pauli Girl, une magnifique 5.10 b de 20m. Cette voie commence par un passage ‘’face’’ plutôt délicat, par la suite se dirige tout droit dans un passage légèrement déversant. Une fois à mi-paroi, c’est

Genevieve dans Super Crack.

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le crux. Un passage déversant avec quelques coincements de doigts à 2 mètres au-dessus de la dégaine ; une légère traverse vers la gauche nous amène vers un petit toit à 90 degrés, le dernier défi de cette aventure. Lorsque je finis mon relais, je suis partagé : à la fois j’aimerais continuer cette magni-fique voie, et je suis soulagé d’en avoir terminé (car j’avais travaillé très fort). Il y a des voies comme ça qui nous touchent davantage mais «ben» fati-gué, retour vers notre camp de base !

Pour notre avant dernière journée, direction le secteur le plus près de

notre camping : Junkyard. Ne vous fiez pas à son nom. Il y a belle lurette, c’était effectivement un site pour les ordures mais maintenant, il y a des sentiers très propres, des zones de végétation et surtout une concentration de voies de qualité. De par sa proximité (10 min de marche) et par la qualité et la quantité des voies que le site propose, il est très populaire donc gardez-le pour les jours de semaines.

Petit échauffement dans une pe-tite 5.6 The distostionist. Puis on se

dirige vers une voie nommée New River Gunks (5.7,20 m). L’échauffement bien entamé, on grimpe un magni-fique dièdre avec une fissure parfaite (Jumpin’Jack Flash, 5.7) : coincements de main, coincement de pied. Les coin-ceurs jaune et bleu à profusion dans cette ligne pure.

Fini l’échauffement j’hésite entre 2 voies. L’une des classiques de ce

secteur ou une autre fissure nommée Yosemite Crack (5.9, 20 m, 3 étoiles). Pourquoi choisir quand on peut faire les 2 ! Il y avait une équipe vraiment sympathique dans notre 1er choix donc nous nous sommes dirigés vers Yosemite Crack. Le nom aurait très bien pu être Indian Creek Crack. Les coince-ments sont impeccables ce qui rend la voie encore plus merveilleuse. Et pas de prises sur les côtés pour tricher !

Une fois cette fissure achevée, une bouchée s’imposait afin d’être en

parfait état pour le projet (Four Sheets to the wind 5.9, 24 m, 4 étoiles) de notre journée.

Les coinceurs sont prêts, j’ai mangé, ma copine tient la corde, un petit

bec et HOP!! C’est parti ! C’est une voie extrêmement variée : ça débute par un dièdre en dalle qui se dirige vers une fissure appelée the cam graveyard. Une fois un vieux coinceur clippé, on continue vers une traverse avec de mini pieds et des prises in-versées sous un toit d’environ 2.5-3m. Lors de cette traverse, je me lance une

première fois pour mettre un micro coinceur sous ce toit et je reviens sur mes pas. Disons que je n’étais pas très sûr. Lors de ma deuxième tentative, je double la pièce d’équipement et j’entends un gros bruit de chute et un cri d’homme qui a l’air de s’être blessé. C’était l’équipe sympathique que nous avions croisée ultérieurement et l’un des grimpeurs s’était aventuré dans une autre voie proche de la nôtre mais non visible. Je leur demande si tout va bien. Pas de réponse, je retourne à mes protections pour les tripler afin de mieux descendre pour leur donner

Genevieve dans Super Crack.

Section finale de Ecstasy, 5.7

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Frisson Roche

Genevieve dans Super Crack.

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Peuple des parois

Jean-Sébastien Berlinguette

par Sébastien Coly

rencontré à Horizon roc lors d'une compétition où il s'occupait

des photos, on a tout de suite sympathisé. on partage ensemble

trois passions : la photo, l'escalade et l'entrepreneuriat. JS a la

chance de pouvoir beaucoup voyagé grâce à la compagnie qu'il

a créé Sécuri-Soins. Son métier : c'est de sauver et aider les autres,

ça en dit long sur qui il est !

on s'est souvent croisé sur les différents sites d'escalade comme

Weir, Montagne du Tranchant et Montagne d'argent, finissant par

une bonne bouffe chez lui.

Pour résumer, JS est un gars généreux, qui aime les plaisirs

simples et authentiques de la vie. Donnez-lui un van, des grands

espaces, une belle paroi d'escalade, ou une belle cascade de

glace, une camera, une femme à aimer et JS est heureux !

Pour voir plus de photos de Jean-Sébastien vous pouvez consul-

ter www.jsberlinguette.com ou inscrire JSB photo sur facebook

un coup de main. Juste avant que je ne descende je vois le grimpeur venir nous dire qu’il avait fait une chute, que sa pièce d’équipement avait lâché et qu’il s’était cogné la tête (et il ne por-tait pas de casque). Après quelques questions de ma part (déformation professionnelle/infirmier), je juge qu’il devrait bien aller durant le temps que je fasse la voie. Donc, prise 3 sous le toit. Cette fois-ci c’est la bonne. La tra-verse se passe bien (après 3 essais, il était temps). Je continue et j’arrive à un premier toit de 1.5 m de large, un vrai toit à angle droit. On protège et je le passe avec un crochet de talon. Oufff ça passe bien. Une fois ce défi passé, il en reste encore : une petite fissure en ringlock qui se termine avec une traverse vers la gauche encore une fois sous un toit. Une seule chose à dire : WWOOOWW!!! Je referais cette voie n’importe quand. Geneviève me rejoint. Je décide de prendre quelques clichés.

La fameuse phrase dite : «es-tu sûr que je suis capable», un peu d’en-

couragement et elle passe cette voie

Genevieve dans Super Crack.

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Ayant 4 étoiles, elle avait attiré mon attention sur papier, mais une fois

devant, elle l’avait à 100 %. Une ma-gnifique fissure qui suit un dièdre sur 30m tout en passant par 2 petits toits pour mieux se terminer dans cette fis-sure à main verticale et légèrement déversante. Super Crack (5.9, 33 m,4 étoiles) une vraie beauté de NRG. Une vraie bataille qui a «sur consommé» une grande partie de mes coinceurs tant passifs que mécaniques ainsi que plusieurs longues sangles pour éviter d’avoir des angles étranges avec la corde.

Ce fut sans aucun doute, l’une des plus belles voies que j’ai grimpées.

Nous avons été chanceux de décou-

vrir ce petit bijou perdu en pleine forêt comme dernière voie de notre périple.Le retour fut, comment dire, long et sans arrêt. Ma généreuse copine s’est proposée pour conduire pendant que je m’étais déjà remis au travail sur mon ordinateur portable. Pendant que la voiture mangeait les kilomètres, nous avons croisé un secteur impressionnant pour l’escalade. Toujours à Red River Gorge, le secteur Summerville lake se situant sur le bord d’un lac magnifique. Les voies partent directement de la grève pour mieux s’élever au-dessus de l’eau. Quoi de mieux que de ter-miner un voyage en apercevant de nouveaux projets.

sans trop d’embûches. Le plus gros problème fut l’un de mes coinceurs mécaniques un peu trop serré dans le fameux toit. Une fois les 2 en haut ce fut un magnifique moment avec le coucher de soleil, une bonne dose d’endorphine en bonne compagnie.

Pour notre dernière journée, nous nous sommes dirigés vers le sec-

teur Beauty Mountain pour éviter le plus possible l'affluence de la fin de semaine. Nous avons commencé par grimper au Brain. Une roche qui res-semble terriblement aux circonvolu-tions d’un cerveau. Après une longue marche, qui nous a permis d’observer plusieurs voies et de changer de sec-teur, nous avons découvert LA voie.

Frisson Roche

Un premier qui sur protège engendre un vol de son second : surtout dans le gros surplomb de Four Sheets to the Wind.

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Récit d’aventureTexte et photos : Guillaume Nadeau

L'Amérique du Sud est un endroit qui re-gorge de hautes montagnes, de parois et de blocs. Lorsque nous avons commencé à prévoir le voyage, ma copine, qui pour-tant est aussi une grimpeuse, a commen-cé à faire une liste des endroits culturels incontournables. Au fur et à mesure que la liste grandissait, mon dialogue interne, lui, s'intensifiait : « Oui, le Machu Picchu,

incontournable ! Le lac Titicaca... évidem-ment ! Le salar de Uyuni aussi... Par contre, aurons-nous assez de ''rest days'' pour faire tout ça ? ». La grimpe m'avait déjà mené à voyager dans plusieurs pays. Toutefois, je n'avais pas encore réalisé à quel point elle n'avait été qu'un prétexte pour partir à la découverte de notre monde.

Grimpe au pays des Incas

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Grimpe au pays des Incas

L'escalade est un véhicule exception-nel, permettant à celui qui la pratique de développer des atouts physiques et psychologiques, en plus de faire vivre des sensations uniques. Elle traîne le grimpeur hors des sentiers battus, lui permet de découvrir des régions éloignées, ainsi que des vil-lages typiques, inconnus des guides de voyage. Grimper en voyage n'est pas toujours évident, mais cela fait place à de grandes aventures : de l'équipement limité malgré un sac de 23 kilos, des grimpes à vue n' ayant ni nom ni cotation, et de longues jour-nées dans les transports à chercher un endroit que personne ne connait.

Sur la route du Machu Picchu, Cusco est la ville que tout voyageur doit visi-ter. La superbe architecture héritée des conquistadors espagnols rend la petite ville tout à fait charmante. Il vous sera difficile, malgré tout, d'évi-ter le nombre incroyable de touristes qui tentent de briser votre expérience, en vous rappelant la mondialisation, un café Starbucks à la main. Après une belle journée de visite, il est donc agréable de trouver refuge dans la nature au petit village d'Iscuchaca. Il suffit de chercher un autobus local qui

passe par ce village, se trou-vant à environ 20 minutes de Cusco. Une fois que le chauf-feur vous indique que vous vous trouvez à destination, faites confiance à l'inconnu et sortez de l'autobus. Vous verrez au loin une petite paroi qui s'érige dans le champ. Une marche d'une dizaine de minutes vous mènera au pied de cette paroi, offrant environ 6 ou 7 lignes équipées. Vous y grimperez quelques magnifiques voies en 5.10 (?) n'ayant jamais été baptisées. À la fin de la journée, il suffit de retourner au chemin, et d'attendre patiemment un véhicule qui rentre vers Cusco. Et vous voilà repartis sur la route d'un site inca historique.

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De tout le voyage, l'endroit auquel nous sommes le plus restés accrochés est certainement Huaraz. Une sym-pathique ville péruvienne, perchée à plus de 3000 mètres dans la cordillère blanche. De ces terrasses, on peut y admirer le sommet du Huascaran; plus haut sommet du Pérou qui culmine à 6768 mètres, ainsi qu'une dizaine d'autres magnifiques sommets ennei-

gés. Le grimpeur polyvalent peut y retrouver tous les terrains de jeux pos-sibles, du petit bloc qui traîne dans le fond de la vallée aux grimpes alpines engagées des hauts sommets. Pour l'escalade sportive, il y a deux secteurs directement dans la ville. La marche dans les racoins reculés de la ville, vous obligeant à passer sur les terrains des habitants, est sûrement plus intéres-

sante que la grimpe qu'on y retrouve. Elle nous force à entrer en contact avec les familles, qui se demandent vi-siblement ce que des gringos viennent faire jusqu'ici. Grimper de la roche dans leur cour arrière. Mais n'ayez crainte, le sourire des Péruviens réconfortera facilement tout voyageur intimidé par cette intrusion.

Récit d’aventure

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Pour un secteur d'escalade sportif plus intéressant, on doit se rendre jusque dans la cordillère noire, à Hatun Matchay. Un trajet d'environ 45 minutes de ''combi'' (petit autobus local) ou de taxi nous y mène assez facilement. Profitez de Huaraz pour faire les courses pour plusieurs jours, car Hatun Matchay est loin de tout service. Sur place, il est possible de dormir dans un beau re-

fuge tenu par un Argentin, ou d’y plan-ter sa tente. Une acclimatation sera nécessaire si vous comptez enchaîner des voies difficiles, puisque les parois se trouvent à 4200 mètres d'altitude. Les magnifiques mouvements qu'offre la roche volcanique d'Hatun Matchay valent le déplacement. L'ambiance y est spectaculaire. De grandes tours de roches s'érigent sur les hauts pla-

teaux andins et forment des murailles imposantes. Les bergers qui passent avec leurs troupeaux de moutons ne font qu'ajou-ter un peu plus de magie au moment. Pour les lève-tôt, il est très intéressant de faire une courte randonnée jusqu'au sommet de la plus haute colline du secteur afin d'admirer le lever du soleil. Vous vous trouverez à 4900 mètres d'altitude, avec

comme décors, une immense vallée recouverte de nuages et les hauts som-mets de la cordillère blanche. Super façon de s'acclimater un peu plus.

Des secteurs d'escalade incroyables, nous en avons trouvés tout au long du voyage. Chaque moment paru comme une véritable mise en scène. En effet, nous pouvions admirer des ca-nyons impressionnants, des montagnes imposantes et des villages humbles et inspirants. C'est donc avec la mé-moire remplie de beaux paysages et de beaux sourires sud-américains que nous sommes rentrés au pays. Nous avons certes grimpé de magnifiques lignes sur différents types de roches, dans différents styles de grimpe, comme dans tous mes voyages précé-dents. Mais j'ai appris qu'il suffit parfois de s'éloigner un peu de la paroi pour s’apercevoir de la véritable beauté de la montagne

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