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’Epaulette L Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat N°176 - mars 2012 www.epaulette.org I Le travail pour loi, l’honneur comme guide Dossier > le débat… L’avenir du recrutement interne > Pages 6 à 16 Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides > Page 22 Éditorial du président le général (2s) Jean-François Delochre Page 2 Journée nationale, AG du samedi 4 février 2012 à l’Arc de Triomphe Encart central 12 pages Page 32

Revue 176

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Publication trimestrielle de l'Epaulette

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’EpauletteLRevue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contratN°176 - mars 2012

www.epaulette.org

I

Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

Dossier > le débat…L’avenir durecrutement interne> Pages 6 à 16

Le Cercle sportif de l’Institutionnationale des invalides> Page 22

Éditorial du présidentle général (2s)

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SOMMAIRE N° 176 MARS 2012

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur :Général de corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général decorps d’armée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre (†)(1982-1988) - Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corpsd’armée (2s) Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000)

- Général (2s) Jean-Pierre Drouard (2000 à 2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005 à 2009) - Président national : Général(2s) Jean-François Delochre - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DR L’Épaulette -Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17 - 60520 La Chapelle en Serval -Tél. : 03 44 54 95 95 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général (2s) Jean-François Delochre - Directeur administra-tif et financier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteur en chef : Général (2s) Alain Bourdenet - Siège social : Fort Neuf de Vincennes- Cours des Maréchaux - Adresse postale : Case n°115 - Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - 75614 paris cedex 12 -Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 - E-mail : [email protected] - Site Internet : http://www.epaulette.org - Blog duprésident : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épaulette n° 295-97 B Paris. Numéro de commission paritaire : demande encours. - Diffusion : Accord postal adhésion/abonnement.

2 ÉDITORIAL - En couverture> P 2 - Nouveaux champs d’action, par le GBR (2s) Jean-François Delochre.> P 3 - Actualité défense. Hommage au général Jean-Paul Legras.> P 4 - Le Chœur de l’Armée française. Soirée de concert à Rueil-Malmaison.

6 LE DOSSIER - En couverture - L’avenir du recrutemet interne> P 6 - L’avenir du recrutement interne. Allocution prononcée par le général d’armée Bertrand Ract-Madoux chef d’état-majorde l’armée de Terre, à l’amphi Foch de l’École militaire, lors de la journée nationale de L’Épaulette du 4 février 2012.> P 8 - Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012.> P 11 - Intervention du général de gendarmerie Philippe Mazy sous-directeur des compétences de la Directiongénérale de la Gendarmerie nationale, lors de la tribune de l’assemblée générale de L’Épaulette, le 4 février 2012.> P 15 - Le débat, un autre aspect… Une réussite tonitruante de la « Grande muette ». La promotion interne ça marche !

18 ACTUALITÉS MILITAIRES> P 18 - Hommage : Biographies de l’adjudant-chef Fabien Willm - du brigadier-chef Geoffrey Baumela -de l’adjudant chef Denis Estin - du sergent-chef Svilen Simeonov -> P 19 - Biographie du légionnaire de 1ère classe Goran Franjkovic.> P 20 - L’Institution nationale des Invalides (INI).> P 22 - Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides. Interview du commandant Gaëtan de la Vergne,président du CSINI. > P 29 - Hommage à Pierre Schœndœrffer.> P 30 - Baptême de promotion à l’École d’Administration Militaire (EAM).> P 31 - Paiement à L’Épaulette de la cotisation annuelle.

32 VIE D’OFFICIER> P 32 - Portrait du Colonel Louis Bugeat (1922-1976).> P 33 - Le matériel en Indochine Opérations « Rondelle I et II ».> P 34 - Opération « Rondelle II » - « Un aérotransport hors du commun ». Récit : extraits du livre du général MengelleDiên-Biên-Phu « Des chars et des hommes ».

36 TRIBUNE LIBRE> P 36 - Réflexions sur l’avenir du recrutement interne par le lieutenant-colonel Delfaux,Promotion Centenaire EMIA 1981-1983. - Code de l’adhérent.

38 HISTOIRE> P 38 - Le lieutenant Gaston Ernest Cottenest héros de l’histoire militaire française au Sahara.> P 40 - Le musée du Souvenir des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan : un mémorial dédié à tous les officiers.

41 VIE PRATIQUE par vos référents catégoriels *> P 41 - Reconversion : penser à ses réseaux par le général de division (2s) Christian Cavan EMIA Promotion Koenig 1970-1971.> P 42 - Entraide, solidarité : que sont ces notions devenues ? - > P 43 - Réunion des « sages » à L’Épaulette.> P 44 - Le BCAAM intègre le service historique de la Défense. - Carte administrative de conjoint de personnel militaire,présenté par le Lieutenant-colonel Jean-Marie Mosèle*.> P 45 - Connaître l’essentiel sur la retraite mutualiste du combattant présenté par le Commissaire colonel Michel Botella*.

46 CARNET> P 46 - Mariages - Naissances - Décès. > P 47 - Mesures nominatives. - > P 48 - Succès.

49 VIE DE L’ÉPAULETTE • GROUPEMENTS DÉPARTEMENTAUX ET PROMOTIONS :> P 49 - Lettre du président Jean-François Delochre aux futurs candidats à la Présidence de la République.> P 50 - Honneur à nos « anciens » - Au général de corps d’armée (2S) Jacques Lemaire, au général (2S) Bernard Josz, élevés àla dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. > P 52 - Au colonel (er) Abd-el-aziz Méliani,élevé à la dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. > P 53 - Discours du colonel Abd-el-aziz Mélianile mercredi 16 novembre 2011 – Palais Rohan. > P 55 - Groupement du Gers à Auch. - Journée départementale du groupementdes Pyrénées-Orientales. > P 56 - Groupement du 87 Soirée de gala à Limoges. - Groupement de la Marne réunion annuelle dujeudi 23 février 2012. > P 57 - Groupement Alsace soirée du 19 mars 2011. > P 58 - Repas des « Dolos » de l’opérationPamir en Afghanistan. - Rassemblement de la promotion « Serment de Koufra » à Anglet. > P 59 - Rassemblement de lapromotion « Capitaine Bourgin ». > Bulletins de promotions reçus. > P 60 - La 51ème promotion de l’EMIA à Lorient.> P 61 - Bulletin d’adhésion de L’Épaulette.

62 BIBLIOGRAPHIE> PP 62, 63, 64 - Nos sélections livres…

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

En couverture n°176 :Dossier : le débat…L’avenir du recrutement interne.Droits réservés : Michel Guillon / L’Épaulette

Ce numérocomprendun encart centralde 12 pages« Procès-verbalde l’assembléegénérale du samedi4 février 2012 »,inséré entreles pages 32,33.

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ÉDITORIAL

Nous entrons dans une période d’in-certitudes au plan national et ydemeurons en ce qui concerne

notre environnement économique etstratégique.

D’inévitables redistributions descartes auront lieu cet été en France quelque soit le résultat de l’élection prési-dentielle. Engagements de campagne,nouveau Parlement infléchiront néces-sairement le cours de notre quotidien.Notre Défense ne pourra échapper auxturbulences. Il y a peu de chance qu’elleen sorte renforcée.

Les interventions pour la préserva-tion de la richesse et de la complémen-tarité de notre corps des officiers reste-ront au cœur de l’action de L’Épaulette.Les participants à la table ronde de notredernière assemblée générale ont en effetmis en lumière le potentiel irremplaça-ble que représente la promotion internedans une politique RH lucide, socled’une défense efficiente, plus quejamais nécessaire.

Nécessaire, car dans le même tempsoù nous sommes tournés vers leséchéances nationales proches, les ten-sions au Moyen-Orient s’accroissent.Un conflit irano-israélien estaujourd’hui considéré comme probablepar les analystes politiques et certainsindustriels de défense de premier plan.Il représente la menace majeure la plusimminente et ses conséquences, on lesait, dépasseraient largement le cadrerégional. Les intérêts vitaux de nom-breux pays sont en effet directementconcernés par toute déstabilisation dugolfe arabo-persique et ses consé-quences pétrolières.

Or la France a signé avec les Émirats(EAU) « un des accords de défense lesplus contraignants de tous les temps »selon les sources diplomatiques. Cetaccord de 1995 va beaucoup plus loinque celui de 1991. Il stipule qu’en casd’attaque contre les ÉAU, Paris s’en-gage à déployer 85000 hommes,

130 avions de chasse et un porte-avionsavec ses navires auxiliaires.

Cet accord de 1995 aurait été modifiéet renouvelé lors de la visite du prési-dent de la République à Abou Dhabi en2009. La teneur de la modificationdemeure jusqu’à présent secrète, mais ilserait question pour la France d’utiliser« tous les moyens militaires dont elledispose.»

Même si le volume d’engagementparaît peu réaliste en regard de noscapacités actuelles il traduit la fortepriorité accordée par notre pays à sadiplomatie de défense. Priorité qui res-terait un vœu pieux sans des arméesaptes à assurer leurs missions.

Le désengagement d’Afghanistan, àquelque échéance qu’il se produise, nedevra donc pas conduire une fois encoreà spéculer sur les dividendes d’une paixautant que jamais improbable.

Une grande vigilance s’impose ainsià nous tous sur l’évolution de nos capa-cités de défense et les risques majeursque leur érosion ferait courir à la FranceET AUX HOMMES QUI LASERVENT.

Nul doute que nos associationsauront à relativiser certaines de leurspréoccupations catégorielles, qui peu-vent apparaître subsidiaires face à cesrisques, pour s’engager sur le terrain decombats plus fondamentaux pour notreavenir.

Certes, il faut considérer avec luci-dité notre capacité directe d’influence etprivilégier les interventions dans desréseaux qui nous sont aujourd’huiaccessibles.

Or là encore le poids que donnent lesvoix des adhérents et la convergence desactions de leurs représentants resterontdéterminants. �

GBR (2S) Jean-François Delochre,Président national de L’Épaulette

Nouveaux champs d’action

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Jean-FrançoisDelochre

Président nationalde L’Épaulette

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Le général (2S) Jean-Paul Legras est né le19 juillet 1946 à Le Louverot dans le Jura.Il entre en service en 1964, au

1er régiment de chasseurs parachutistes. Il accèdeà l’épaulette en 1969, par l’intermédiaire del’Ecole militaire interarmes, promotion« Plateau des Glières ». En 1970 il est nommésous-lieutenant et choisit de servir dans l’infan-terie. L’année suivante il rejoint l’Ecole d’appli-cation de l’infanterie, à Montpellier.

A l’issue de son stage d’application il estaffecté au 7ème bataillon de chasseurs alpins, àBourg Saint-Maurice, comme chef de section.Promu lieutenant en 1972, il devient adjoint ducommandant d’unité puis officier au bureau ins-truction du bataillon. En 1976 il est nommécapitaine et conserve le même emploi jusqu’en1979, date à laquelle il effectue son temps decommandement d’unité élémentaire. En 1981 ilest affecté au 1er régiment de chasseurs parachu-tistes, à Pau Idron, dans la fonction d’adjointopérations-instruction du régiment. En 1983 ilest promu chef de bataillon. La même année ilest muté à l’état-major de la 11ème division para-chutiste/44ème division militaire territoriale, àToulouse, comme chef de la section « plan ter » dubureau « EPR » puis d’adjoint au chefde la section « Europe » du bureau« EPR ».

En 1986, il est affecté au 8ème régiment d’in-fanterie, à Noyon, sur le poste de chef du bureauopérations-instruction. En 1988 il rejoint l’Ecoledes troupes aéroportées, à Pau, pour commanderle groupement d’instruction de l’école, avantd’en assurer la fonction d’officier supérieuradjoint. En 1993 il est désigné pour prendre lecommandement du Centre national d’entraine-ment commando de Montlouis. A l’issue de sontemps de chef de corps, en 1995, il est promucolonel, et muté à l’Ecole d’application de l’in-fanterie, à Montpellier comme commandant dugroupement de perfectionnement des officiers.L’année suivante, il est affecté à l’état-majorde la Région militaire de défense NordEst/Circonscription militaire de défense deMetz, sur le poste de chef du bureauStationnement-Infrastructure. En 1998 il devientchef de corps du lycée militaire d’Aix-en-Provence, fonction qu’il assure jusqu’en 2003,date à laquelle il accède au généralat. Il estadmis dans la deuxième section des officiersgénéraux la même année.

Breveté technique d’études militaires, blessédeux fois en service commandé, il est officier dela Légion d’honneur et officier de l’Ordre natio-nal du mérite.

Marié, père de trois enfants et grand-père dequatre petits-enfants, le général (2S) Jean-PaulLegras est décédé des suites d’une longue mala-

Actualité défense

die le 20 février 2012. C’était un homme intè-gre, doté de qualités exceptionnelles et un sol-dat qui a accompli une carrière d’officier entout point exemplaire, comme l’a si bien évo-qué le général de corps d’armée (2s) MarcAllamand dans l’émouvant éloge funèbre qu’ila prononcé lors de ses obsèques dans l’égliseSaint Joseph à PAU, le 20 février 2012, dontvoici quelques extraits :

…« L’heure est venue de te rendre un der-nier hommage, à toi qui fut, tout au long de tavie, à la fois un officier, un homme et un chré-tien exemplaire.

Tu as commencé ta carrière sous le béretrouge des parachutistes comme jeune sergent.Tu avais vingt ans… Tes qualités intrinsèquest’ont permis d’accéder rapidement à l’épauletteavec la promotion de l’EMIA « Plateau desGlières »…

Pour tous ceux qui t’ont connu tu resterascet officier énergique, souriant, meneurd’hommes, d’une grande rectitude morale, quiavait fait sienne la devise parachutiste « croireet oser » pour gagner et être le meilleur… Cesbelles qualités humaines et professionnelles, tudevais les faire partager tout au long de ta car-rière pour la plus grande joie de ceux qui t’ontcôtoyé dans tes différentes affectations... Tonexpérience et ta réputation… Ton rayonnementnaturel, le contact inné avec les jeunes…Taréussite dans tous tes postes te valut les étoilesbien méritées de général de brigade, consécra-tion suprême de ta carrière…

Mais je voudrais aussi évoquer l’homme…celui qui aimait la terre et la nature sans jamaisrenier ses origines… aimant et attentionné…L’homme courageux qui batailla pendant neuflongues années contre le mal avec une vaillancesans pareille. Nous sommes tous rassembléspour te dire, notre admiration pour l’exempleque tu nous as donné, celui du courage sansfaille, celui de l’amitié partagée, celui d’uncœur ouvert aux autres.

Ton souvenir demeurera bien vivant dansnos cœurs… ».

Le général (2S) Jean-François Delochre,président national, et les membres du conseild’administration de L’Épaulette présententleurs condoléances attristées à sa veuve, sesenfants et petits-enfants. � La rédaction

Hommage au général Jean-Paul Legras

«Pour tous ceuxqui t’ont connu turesteras cet officierénergique,souriant, meneurd’hommes, d’unegrande rectitudemorale, qui avaitfait sienne la deviseparachutiste« croire et oser »pour gagner et êtrele meilleur…

Le général Jean-Paul Legras. Ci-contre, lors de soncommandement du Centre National d’EntraînementCommando de Montlouis de 1993 à 1995.

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ACTUALITÉ DÉFENSE

Le Chœur de l’armée française fut créé en1982 à la demande de Charles Hernu,alors Ministre de la Défense. Formationspéciale de la Garde républicaine, il estle chœur officiel de la République et

représente, de par son caractère original etunique, l’un des fleurons de la culture dans lesarmées.

Unique chœur d’hommes professionnel enFrance, il est composé de 45 chanteurs recrutésparmi l’élite des professionnels français, etdirigé par le commandant Aurore TILLAC, titu-laire d’un premier prix mention très bien àl’unanimité de direction de chœur grégorien duCNSM de Paris.

A l’instar de l’orchestre de la garde républi-caine, avec lequel il se produit régulièrement, lechœur de l’armée française est amené à partici-per en France et à l’étranger, tant à des manifes-

tations officielles (messes, commémorations,soirées de gala), qu’à des saisons musicales oudes festivals. Il a apporté sa collaboration musi-cale à de nombreux orchestres français(Orchestre National de Bordeaux- Aquitaine,Orchestre National du Capitole de Toulouse,Orchestre de Paris, EnsembleIntercontemporain, Orchestre Philharmoniquede Montpellier…) sous la direction de chefs telsYutaka SADO, Christophe ESCHENBACH,Pierre BOULEZ, Edmond COLOMER, MichelPLASSON, Peter EÖTVOS…, pour desconcerts ou des enregistrements. Son répertoire,qui s’étend de la chanson traditionnelle et popu-laire aux grandes oeuvres classiques lyriquescomposées pour voix d’hommes, a fait l’objetde plusieurs enregistrements dont certains ontété salués par la critique et récompensés. En2005, le choeur de l’armée française a enregistréavec l’Orchestre de Paris l’œuvre posthumeStanze de Luciano Berio.

Au cours de la saison 2011-2012, le Chœurde l’Armée française se produira notamment àParis en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides,Notre-Dame de Paris, Salle Pleyel, àl’UNESCO, à la Mairie du 6e ardt, mais égale-ment à l’Equinoxe de Chateauroux, au ThéâtreAndré Malraux de Rueil Malmaison, au Théâtredes Nouveautés de Tarbes... �

Le Chœur de l’Armée française«Unique chœurd’hommesprofessionnelen France,il est composéde 45 chanteursrecrutésparmi l’élite desprofessionnelsfrançais, et dirigépar le comman-dant Aurore Tillac.

«Le chœur del’armée françaiseest amenéà participer enFrance et àl’étranger, tantà des manifesta-tions officielles(messes,commémorations,soirées de gala),qu’à des saisonsmusicales ou desfestivals.

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• Direction : Commandant Aurore Tillac.• Pianistes : Catherine Stagnoli et Jean-Christian Le Coz

Le Chœur de l’Armée Française, crée en 1982, est le Chœur officiel de la République.Pour cette soirée de concert (durée 2 heures avec entracte) au théâtre André Malrauxde Rueil-Malmaison, le commandant Aurore Tillac, chef de Chœur, nous propose :

2e partie :

Henry Busser, Hymne à la France ;César Franck, Chœur des Chameliers ;L.V. Beethoven, Chœur des Prisonniers (Fidelio) ;W.A. Mozart : Chœur des Prêtres - Air de sarastro(O Isis und Osiris avec chœur) ;G. Verdi, Allegri breviam (Ernani),Chœur des assaillants (Trouvère) ;A. Roussel, Le bardit des Francs ;W. Steffe, Battle Hymn.

Renseignements et réservations :

Théâtre André Malraux Site internet : www.tam.frPlace des Arts / BP 135 Billetterie : 01 47 32 24 4292500 Rueil-Malmaison Cedex

> Programme établi sous réserves d’éventuelles modifications.

> Spectacle proposé par le chœur de l’Armée Française. Remerciements au Général Commandant la Région de Gendarmerie de Paris.

1re partie :

Nicolas Mehul, Chant du départ ;Anna Marly, Chant des partisans ;Johannès Brahms, Geisliches lied (op. 30) ;Liebesliederwalzer (n° 14) ;Franz Schubert, Standchen, Gondelfahrer,Gesang der Geister uber den Wassem.

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«EnsemblepourAxel & Aliciawww.axel-alicia.com

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C h œ u r d e l ’ A r m é e F r a n ç a i s eMardi 10 avril 2012 à 20h45au théâtre André Malraux de Rueil-Malmaison

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suscité peut-être de nombreuses etvives réactions, au risque de fragiliserce lien que j’évoquais il y a quelquesinstants. Je sais d’expérience que per-sonne n’a rien à gagner à alimenter lapolémique sur des sujets aussi impor-tants. Je pense qu’il est temps mainte-nant de retrouver les bases d’un débatcalme et serein.

Je me souviens, en effet, qu’audébut des années 2000, dans le tumultedes réformes passées, la question de lafermeture de l’Ecole militaire inter-armes (EMIA) avait été posée. Cetteoption ne fut pas retenue et l’armée deTerre confirmait ainsi le choix du main-tien de ses équilibres structurants,notamment pour sa population d’offi-ciers. Nous devrons être unis – pour lesmêmes raisons – dans les années quiviennent.

Quels sont ces équilibresstructurants ?

Le premier d’entre eux est unmodèle de gestion qui s’appuie sur leprincipe de différenciation des carrièresfondée sur le mérite. Les parcours d’of-ficiers sont ainsi fonction des diplômesmilitaires acquis (brevet d’études mili-taires supérieures, brevet technique,diplôme technique, diplôme d’état-major, diplôme militaire supérieur,diplôme d’aptitude aux emplois d’offi-cier supérieur - DAEOS). Ils sont aussifonction, bien sûr :

• des aptitudes de chacun et de laqualité des services rendus. Il s’agit làde la notation,

• enfin, de l’avancement, avec destranches élargies, permises par les nou-veaux statuts.

La conjonction de ces trois facteurset leur évolution récente que j’ai vali-dée garantit l’équité et redonne donc dupotentiel aux officiers méritants et par-fois plus âgés.

Messieurs les officiersgénéraux, Mesdames,Messieurs, Je voudraistout d’abord féliciter etremercier votre Président

pour sa réélection et son nouveau man-dat au profit de l’Épaulette. Je remercieégalement le général Delochre de soninvitation à venir m’exprimer devantvous ce matin et voudrais vous dire majoie de rencontrer des camarades detous âges pour lesquels j’ai estime etrespect.

Compte tenu du temps un peucontraint, je ne me livrerai pas à unelongue exégèse sur l’armée de Terremais m’appesantirai davantage sur lesujet qui nous rassemble aujourd’hui, laquestion des officiers de recrutementinterne dans toute sa diversité.

Sachez, en préambule, que tout aulong de ma carrière j’ai donné une prio-rité à la cohésion des officiers des uni-tés dans lesquelles j’ai servi, sansjamais attacher d’importance à la diffé-rence des origines : même galon, mêmemission. Je n’ai pas changé. Sachezégalement que j’attache beaucoupd’importance aux liens qui peuvent unirnotre armée de Terre aux associationsqui partagent ses valeurs et ses préoccu-pations. Nous en avons besoin dans lesmoments peu évidents que nous traver-sons. Nous en avons aussi besoin auquotidien, pour faire savoir à nos conci-toyens qui nous sommes, ce que nousvivons et comment nous le vivons. Pourfaire savoir que le métier militaire estun magnifique métier, à nul autre pareil.

Il y a donc, à mon sens, un risque àcompliquer les liens qui nous unissent,et je vais pour cela m’adresser un ins-tant à votre président. Le derniernuméro de l’Épaulette a ainsi ouvert undébat que je qualifierai d’inapproprié et

6 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

DOSSIER

Allocution prononcée par le générald’armée Bertrand Ract-Madouxchef d’état-major de l’armée de Terre,à l’amphi Foch de l’École militaire,lors de la journée nationale deL’Épaulette du 4 février 2012.

Le deuxième équilibre structu-rant est que 70% du corps des officiersprovient du recrutement interne avec unéquilibre d’environ 50% issus du corpsdes sous-officiers et 20% d’officierssous- contrat par intégration. Cette pro-portion a pour but de tirer profit duvivier riche et très divers qui composenotre armée de Terre. L’intégration desOfficiers sous contrat se fait en plusgrand nombre, notamment après la réus-site d’un temps de commandement.

En parallèle, un gros effort a étémené par mon prédécesseur et laDirection des ressources humaines del’armée de Terre (DRHAT) pour dyna-miser la scolarité de l’EMIA :

• ouverture du concours aux mili-taires du rang en 2010, pour lesquelques éléments en ayant le niveau,

• ouverture en 2011 d’un concourssur titre ouvert aux sous-officiers etmilitaires du rang titulaires d’un BAC +2 validé, en symétrie du recrutement sur

En couverture > le débat…

L’avenir du recrutement interne

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titre à l’ESM,• semestrialisation et attribution, à

compter de 2012 d’une licence auxofficiers diplômés.

Les sous-officiers ne s’y sont d’ail-leurs pas trompés. Les candidatures ontconsidérablement augmenté au coursdes deux dernières années. Les officierssous contrat, quant à eux, ne passentplus par l’EMIA du fait qu’ils sontrecrutés à BAC+5 (mastère), qu’ils sontformés à Coëtquidan, en corps detroupe puis en école d’application etexercent ensuite des responsabilitésd’officier.

L’EMIA est donc désormais l’Ecolepar excellence de la promotion internedans l’armée de Terre et son rôle essen-tiel en est d’autant conforté.

Quelles conséquences ?

M’adressant aux jeunes officiers endébut de carrière, je voudrais leur rap-

peler que pour eux l’unique objectif estbien de réussir comme chef de section àla tête des hommes qui leur serontconfiés et de leur consacrer toute leurattention et leur enthousiasme. Pourl’instant ne pensez qu’à cela ; à larigueur dans quelques années, à ce capi-taine toujours au contact de seshommes que vous pourriez devenir.Pour la suite, faîtes confiance à voschefs qui ont la responsabilité de suivrevos carrières.

Si la première partie de carrière estsanctuarisée pour tous les officiers(Saint-Cyriens, EMIA, OAEA), chacunétant appelé à commander une unitéélémentaire, l’obtention d’un diplômede l’enseignement supérieur joueensuite un rôle fondamental, quelle quesoit l’origine.

Pour l’école de guerre encore il n’ya pas de discrimination particulière.Une part importante d’officiers derecrutement semi-direct réussit le

concours. Ils représentent en moyenne,sur les dix dernières années, 19% d’unepromotion. Ces officiers sont ensuitebien évidemment gérés comme des bre-vetés et auront, bien évidemment accèsau grade de colonel. Au tableau de cetteannée, sur cinq colonels retenus enchoix très jeune (tranche 1), un estd’origine semi-directe.

Année après année, entre 50 et 70%des officiers brevetés issus de l’EMIAobtiennent ainsi un temps de comman-dement de premier niveau. Cette annéene dérogera pas à cette tendance, jepeux vous le confirmer, puisque jeviens de signer la liste des temps decommandement. Onze d’entre eux sontainsi concernés. Retenez qu’à la sortiede l’Ecole de Guerre, l’ensemble desbrevetés est géré de la même manière,sans aucune référence au recrutementd’origine.

Les autres effectueront tous untemps de responsabilité de premier

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Le général d’arméeBertrand Ract-Madouxlors de son allocution devant l’assembléeréunie à l’amphi Foch.

« M’adressant aux jeunes officiers endébut de carrière, je voudrais leur rappe-ler que pour eux l’unique objectif est biende réussir comme chef de section à la têtedes hommes qui leur seront confiés et deleur consacrer toute leur attention et leurenthousiasme. »

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niveau comme leurs camarades Saint-Cyriens.

Ceux qui s’engagent sur la voie dudiplôme technique ne sont pas, pourautant, laissés pour compte. La DRHATmet en œuvre une politique de valorisa-tion de cette filière, attribuant de vraiesresponsabilités, des temps de comman-dement et de responsabilités dedeuxième niveau qui ouvrent, par voiede conséquence, accès aux primes dequalification.

En ce qui concerne les OAEA et lesofficiers rang, nombre d’entre eux accè-dent aujourd’hui au grade de comman-dant, sous réserve de s’être vus attribuerle DAEOS. Chaque officier peut doncdévelopper son propre parcours de car-rière, légitimement différencié, maisdont la lisibilité et l’attractivité ont étérenforcées.

Une dynamique commune.

Certains ont vu dans la disparitionde l’Ecole spéciale militaire interarmes(ESMIA), il y a plus de cinquante ans,une rupture irrémédiable dans le corpsdes officiers. Je pense qu’il n’en estrien. Depuis 1961, les deux écoles deformation initiale d’officiers qui consti-tuent le cœur des écoles militaires deSaint-Cyr n’ont, ainsi, jamais atteintune telle convergence de scolarité.Formant plus que jamais la maisonmère des officiers et donc un creusetunique, elles y poursuivent les mêmesobjectifs pédagogiques, disposent dumême corps enseignant et suivent lemême programme de formation mili-taire. A titre d’exemple, le stage forêt enGuyane a ainsi été récemment élargi àl’EMIA.

De même, force est de constater quele recrutement des officiers sur titre(OST) se révèle bien plus intégrateurque les anciens 15-3 et 15-2. Les jeunesn’étant plus, en termes de gestion, des« assimilés Cyrards » mais bien desSaint-Cyriens à part entière, sansaucune différence de gestion ultérieure.Il en est de même à l’EMIA pour lesélèves officiers recrutés comme OST.

Conclusion

Comme je l’ai répété lors des der-nières auditions parlementaires, l’ar-mée de Terre représente un escaliersocial unique pour qui veut bien s’en

donner la peine. Et j’utilise ce terme àdessein. Car, à la différence de l’ascen-seur, il traduit une véritable notion d’ef-fort personnel.

L’intervention du général Delaunay,un de mes illustres prédécesseurs, quidate certes de 1981 et que vous avezcité récemment dans votre revue restedonc plus que jamais pertinente.

Je ne peux qu’encourager mesjeunes camarades à suivre sonconseil : avoir davantage confiance eneux, être plus ambitieux et travaillerdavantage.

Je terminerai en évoquant l’octroi,au printemps dernier, de la croix de lalégion d’Honneur au drapeau del’EMIA, fruit d’un long travail del’état-major. Ce fut un moment d’émo-tion intense et de fierté pour le ministrecomme pour les représentants de toutesles promotions présentes sur les rangs.Cette décoration illustre sanctionne unglorieux passé mais sa symbolique ins-crit le recrutement semi-direct dans unedynamique d’excellence et consacre leservice majeur qu’il rend à notre pays.

Je vous remercie de votre attention. �

Général d’arméeBertrand Ract-Madoux

Ouverture par le généralJean-François Delochre qui accueilleles intervenants avant d’évoquer l’inté-rêt de la table ronde « nouvelle for-mule » : échanges, questions, anima-tion, changement de modèle pour éviterque quatre interventions de 15mn laissentplus de temps au débat.

Mme Katia Gilder journaliste àla chaîne parlementaire (LCP), prendla parole pour rappeler le thème et passela parole à Stéphane Volant.

Témoignage de M. StéphaneVolant, secrétaire général de la SNCF

Mon général,…, Mesdames etMessieurs, mes chers camarades Dolos(je m’adresse à vous en ces termespuisque j’ai eu le grand plaisir d’êtrefait « Dolo d’honneur » par vos cama-rade de la promotion « Colonel du Puy-Montbrun »).

Lorsque le général Delochre m’acontacté, ma première réaction a été :« pourquoi proposer à un dirigeant de la

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Allocution du CEMAT

Le général d’armée Bertrand Ract-Madoux lors de son intervention devant l’assemblée réunieà l’amphi Foch. M. Stéphane Volant secrétaire général de la SNCF prenant la parole lors dudébat présenté par Mme Katia Gilder journaliste à la chaîne parlementaire LCP.

Débat lorsde la Tribunede l’AG de L’Épaulettele 4 février 2012

> Lire aussi l’article du Lieutenant-colonelDelfaux qui traite le sujet sous un anglecomplémentaire, en page 36.

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SNCF d’ouvrir votre matinée consacréeà la promotion interne et au reclasse-ment des militaires ? » Tout d’abord, jen’ai donc pas très bien vu le lien entreles cheminots que je représente et lesmilitaires que vous êtes. La SNCF esten effet une entreprise nationale quicompte 160 000 agents (220 000 sala-riés au sein du groupe), et dont le chif-fre d’affaires de 33 milliards, en crois-sance cette année encore montre qu’elleest finalement moins touchée par lacrise que d’autres puisque les Françaisvoyagent et se déplacent de plus et enplus, en France et dans le monde.

Je comprends en revanche que lesarmées sont aujourd’hui confrontés àune RGPP draconienne, qui vousconduit à réduire le format de votre voi-lure et à davantage parler de « savoirpartir », « d’outplacement » pour fairechic et moderne, et de deuxième partiede carrière en essayant, malgré tout, deconserver les meilleurs.

Et puis, dans un second temps, jeme suis dit : « j’embauche aussi desmilitaires ! ». J’ai embauché récemmentun général : un logisticien (NDLR :membre de l’Épaulette) chez Géodis et,la semaine dernière encore, j’ai embau-ché des gendarmes et des marsouinspour s’occuper de surveillance dans lestrains et protéger nos clients. L’idée dugénéral Delochre était donc bonne deme proposer de lancer vos débats,puisque, outre le fait que j’embauchesouvent des militaires de tous lesgrades, de nombreux points communsrapprochent nos deux institutions.

Au-delà du fait qu’il y a naturelle-ment des différences entre nous, et j’yreviendrai, nous nous ressemblons doncde mille façons : d’abord parce quenous sommes deux grandes institutionsnationales et que, le « chef de votrechef » comme « le chef du mien », estle président de la République. C’est vraipour l’amiral Guillaud comme pourGuillaume Pepy.

Nous nous ressemblons égalementparce que nous entretenons avec lesFrançais une espèce de relation du type« je t’aime moi non plus ». Les Françaisaiment bien les trains. Ils aiment égale-ment les militaires. Mais en mêmetemps, par voie de presse le plus sou-vent, on nous tire dessus à bouletsrouges. Les uns pour leurs retards, lesautres pour des engagements dont onfeint de ne pas comprendre l’intérêt.Enfin bref, une relation un peu d’amourvache !

Et puis il y a des vocations de sol-dats, comme il y a des vocations de che-minots. A la SNCF, certains de mes col-lègues sont cheminot de père en fils

comme il existe, je le crois, de vérita-bles « familles de militaires » et, chezles uns comme chez les autres, chacun ala notion de service chevillée au corps.Nous partageons également un mêmeancrage territorial très fort : il existe desvilles de garnisons comme il existe desnœuds ferroviaires. En cela nos rails etnos gares sont comme vos régiments etvos bases, ils sont des petits bouts devilles, un petit bout de France. Et, encela aussi nous nous ressemblons.

Et puis, il y a ce statut. Le statut ducheminot comme celui « du militaire ».On en parlera certainement beaucoupce matin car il est au cœur de la gestionde nos ressources humaines. Faut-il lesceller dans le bronze, une fois pourtoutes, comme si le cheminot du XIXè

et le soldat de l’An II était le mêmeaujourd’hui, ou faut-il le faire évoluer ?On y reviendra…

Il y a des missions régaliennes pource qui vous concerne, des missions deservice public pour ce qui nousconcerne. Elles se ressemblent car ellespuisent leur légitimité au cœur de laRépublique.

Il y a aussi le célèbre « quart deplace » ! Le ministère de la Défense etla SNCF sont en pleine négociationpour renouveler le contrat qui conduitles armées à prendre à leur charge (etdonc à compenser la SNCF) les 75% deréduction dont chacun d’entre vous dis-pose dans tous les trains. Rassurezvous, cette négociation se déroule aumieux de nos intérêts réciproques. Levotre consiste à reconduire à l’identiqueles avantages dont vous disposez déjà,et ceux de la SNCF est de se garantircontre les incertitudes liés aux fluctua-tions des prix et de la fréquentation.Sans dévoiler de secret, je crois pouvoirdire que les intérêts de la Défense et dela SNCF seront préservés dans la futureconvention…

Il y a aussi l’obéissance ! Je trouveassez amusant de citer ici le général deGaulle qui disait : « la SNCF, c’est l’ar-mée plus la discipline ! ». Les Françaispensent sans doute que c’est l’inverse,mais bon !

Et puis, enfin, plus au cœur de notresujet de ce matin, on se ressemble aussien matière de gestion des ressourceshumaines.

Vous avez l’Ecole Spéciale Militairede St Cyr, et nous avons les Ponts etChaussées. Vous avez une promotioninterne avec l’EMIA, et nous avons unprogramme qui s’appelle « Magellan ».

Vous avez un problème pour garderles meilleurs parce que certains d’entrevous ont envie de partir et la tentationd’aller dans le privé, nous avons aussi

ce problème puisque des concurrentspointent leur nez à l’horizon et veulentembaucher les meilleurs d’entre nous.

Alors, dans ce contexte concurren-tiel (et peut être cela vaut il aussi pourles armées si l’on considère l’entreprisecomme exerçant une sorte de concur-rence face à l’institution militaire),comment faire pour faire évoluer notrestatut ? Nous y pensons pour le rendreplus attractif et plus souple, et vousaussi probablement mais, comme à laSNCF, il s’agit là du domaine de la loiet c’est donc un sujet complexe.

Et puis, nous avons aussi quelquesdifférences parce que le « bigramme »,le code « promo-âge » sur lequel s’ap-puie votre DRH, est peut-être moinsapparent à la SNCF que chez vous,…surtout depuis qu’on a supprimé lesétoiles sur les casquettes des contrô-leurs !

En revanche, à la SNCF, nous avonsdes syndicats, ce qui en matière de RHest un facteur essentiel à prendre encompte comme tel. J’ai compris quevous n’en n’aviez pas encore complète-ment partout,… mais peut être y aura-t-il un jour un « SUD armée de Terre »comme il existe un « SUD rail » ?

Alors : « promo interne et reconver-sion » ! Si je m’attache d’abord à la« promotion interne », finalement celaveut dire : « qu’est ce qu’on attend d’uncadre à la SNCF pour qu’il progressedans sa carrière et comment, ensuite, lepromouvoir ? ».

J’en attends au moins trois choses.La première, c’est la gestion du temps :j’attends des cadres de l’entreprisequ’ils sachent, dans un univers rythmépar les secondes du côté ferroviaire etpar l’éternité plus un jour de l’autre côté(comme toutes les institutions, la SNCFse vit et se voit comme éternelle), descadres de l’entreprise qu’ils soient

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« Nous nous ressemblons également parceque nous entretenons avec les Français uneespèce de relation du type « je t’aime moinon plus ». Les Français aiment bien lestrains. Ils aiment également les militaires.»

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capables de « prendre le temps de pren-dre le temps » et de « choisir lemoment ». Peut-être y a-t-il en cela desliens à établir avec votre activité mili-taire ? Entre la stratégie et la tactique,entre l’immédiateté et le long terme.Mais en tout état de cause, ce que j’at-tends de mes cadres, c’est d’abord ça :savoir gérer le temps et savoir prendrele recul nécessaire à la prise de cer-taines décisions lourdes.

J’attends aussi qu’ils soient capa-bles d’assurer aussi leurs missions,naturellement, comme vous, mais j’at-tends surtout qu’ils soient capablesd’assumer leur mission. Assumer lamission du chef c’est différent d’assurerla mission et, de ce point de vue, j’at-tends aussi des cadres de la SNCFqu’ils assument leurs décisions et qu’ilsse comportent de façon très embléma-tique comme le meilleur conseiller duchef du dessus et comme le meilleurprotecteur - et le meilleur chef - desagents du dessous.

Je me rappelle souvent l’échangequ’on prête à Louis XIV et au maréchalde Villars…

Un jour le vieux maréchal s’ap-proche du roi de France et lui dit à peuprès ceci : « Sire, je suis très ennuyé.Dans les Flandres, c’est la débandade.Les Hollandais sont à nos portes et nousn’avons plus les moyens de les retenir ?En même temps, la garnison de Parisn’est guère en meilleur état et il ne fau-dra vous étonner si l’un de vos héritiers

leuse ! Regardez comme le feu d’arti-fice éclaire les jardins de Monsieur LeNôtre… Et, surtout, cessez de m’en-nuyer avec toutes ces tracasseries qui,vraiment, m’insupportent ! »

Le vieux maréchal de France auraitregardé le roi et lui aurait dit : « Sire, jene peux à la fois vous plaire et vous ser-vir ! ».

Cette anecdote résume parfaitementce que l’on est en droit d’attendre descadres de la SNCF : qu’ils soient mis encondition de servir surtout, de plairepeut-être - mais c’est vraiment acces-soire - et essentiellement de servir.D’avoir ainsi ce droit à l’impertinence,ce droit à l’erreur aussi, et être encou-ragé à la fois à gérer le temps, à assu-mer des décisions et à dire les chosestelles qu’elles sont et pas telles qu’onaimerait qu’elles soient.

Alors pour former à cela, il existetrois critères de sélection essentiels (endehors des critères techniques propresà chaque métier) : Il faut travailler lesmobilités à l’intérieur de l’entreprise.Pour ce faire, j’ai à ma disposition ausein de la SNCF, comme vous proba-blement, des écoles et des formationsinternes. J’ai à ma disposition un sys-tème de notation tout au long d’une car-rière gérée par un « grand architecte » -chez nous, ce n’est pas la DRHAT, c’estla DRH tout court - mais malgré tout,

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voit un jour les parisiens à la grille duchâteau. Et je ne parle même pas del’armée des Pyrénées, parce que là,votre cousin le roi d’Espagne est bien-tôt en France si l’on ne prend pas desdécisions urgentes et très sérieuses ».

Le roi de France aurait regardé levieux maréchal et lui aurait dit : « Toutcela est pénible, Monsieur le Maréchal.Regardez comme les seins de la mar-quise sont beaux ! Regardez commecette galerie des glaces est merveil-

« Je me rappelle souvent l’échange qu’on prête à Louis XIV et au maréchal de Villars…»

« Il faut travailler les mobilités à l’intérieur de l’entreprise. Pour ce faire, j’ai à ma dispo-sition au sein de la SNCF, comme vous probablement, des écoles et des formationsinternes. » à indiqué M. Stéphane Volant secrétaire général de la SNCF, lors de sonexposé, à ses côtés, le colonel (Air) Arnaud Iralour commandant la BA 117 Paris Balard, MmeKatia Gilder, journaliste à la chaîne parlementaire LCP, et le colonel Thierry Lion (DRHAT).

> Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012

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«passer d’un corps à l’autre au sein de nosinstitutions est une véritable chance à lafois pour les forces armées qui permettentl’irrigation du corps supérieur par lesmeilleurs, mais aussi pour les individuseux-mêmes. Fondée sur le mérite et lescompétences, cette accession constitue unvéritable ascenseur social en plein accordavec les valeurs qui fondent, depuis tou-jours, notre République. Elle est donc fac-teur de cohésion, d’émulation et a valeurd’exemple pour tous.

Ceci posé, ma principale préoccupa-tion est de bien accueillir cette ressourcede qualité dans le corps des officiers pourpermettre une intégration rapide et totalesans laquelle, il n’y a pas véritablementde valorisation. La gendarmerie nationalea profondément modifié les règles per-mettant d’accéder, en cours de carrière, aucorps des officiers. Seul le concours lepermet désormais. Les lauréats sontaccueillis au sein de l’École des officiersde la gendarmerie nationale (EOGN),creuset de la formation des officiers, pourune scolarité de plusieurs mois, entrecou-pée de périodes en unité qui permetl’exhaussement des compétences et laprise de conscience des nouvelles obliga-tions liées à l’état d’officier.

Un mot rapide sur l’E.O.G.N. Je nerésiste pas au plaisir de vous faire parta-ger ma joie et ma fierté concernant laparution dans l’hebdomadaire le« Nouvel Observateur » du 26 janvier2012 du palmarès des lycéens relatif auxgrandes écoles de la République. Seloneux, l’E.O.G.N. se classe cinquième auniveau national, à égalité avecPolytechnique et l’École des Mines deParis. C’est dire les progrès accomplis.

Je voudrais, dans un deuxième temps,revenir sur les débats techniques qui vien-nent de précéder mon intervention. Je

crois très sincèrement que l’essentieln’est pas de savoir si nos jeunes officiersqui intègrent l’Ecole militaire interarmespourront se présenter un peu plus tôt ouun peu plus tard aux épreuves de l’Écolede Guerre et atteindre tel ou tel grade enfin de carrière !

Si j’avais un conseil à leur donner,aujourd’hui, c’est de vivre pleinement lesens de leur engagement : celui de com-mander, au milieu de leurs subordonnés,et de vivre la vie exaltante d’un officier,chef militaire qui commande et qui par-tage. Ils auront bien le temps, plus tard, dedresser des plans de carrière ! Qu’ils fas-sent donc confiance à leur hiérarchie pourfaire en sorte qu’émergent les meilleurs etqu’à ceux-là soient offerts des parcoursvalorisant leur permettant d’exprimerleurs talents jusqu’au plus haut niveaupossible.

Chacun d’entre eux admet parfaite-ment que tous ne peuvent finir au gradesommital et ce n’est pas de nature à lespréoccuper. Je crois comprendre, parceque je l’ai vécu ainsi, qu’ils ont souhaitérevêtir l’épaulette pour vivre une vie pas-sionnante, au cœur des réalités humaineset militaires et non pour atteindre au plusvite les plus hauts grades !

Je suis certain qu’ils ne seront pasdéçus par ce qu’ils vont vivre et quejamais ils ne regretteront l’effort qu’ilsont consenti pour entrer dans cette belleécole de Saint-Cyr coëtquidan. Très rapi-dement, ils se rendront compte que c’estdans les yeux de leurs subordonnés qu’ilsmesureront leur dimension de chef. Làsera leur véritable salaire !

Pour tous je forme des vœux de pleinsuccès à la tête de leurs unités.

Merci de votre attention. �

Général Philippe Mazy

Le général de gendarmerie Philippe Mazy, lorsde son intervention devant l’assemblée.

Messieurs les officiers géné-raux, Mesdames et Messieurs.Permettez-moi tout d’abordde vous présenter lesexcuses du général d’armée

Jacques Mignaux, directeur général de lagendarmerie nationale, qui m’a demandéde le représenter à votre assemblée géné-rale, compte tenu de son emploi du tempsparticulièrement chargé.

Je suis très heureux qu’il m’aitdemandé d’être à vos côtés ce matin, tantje suis concerné par les débats qui vien-nent de se tenir. Je le suis à double titre.D’abord parce que j’assume la fonction desous-directeur des Compétences, (quellebelle dénomination) ce qui fait de la pro-blématique du recrutement interne desofficiers l’une de mes préoccupations decœur de métier. Ensuite parce que je mesuis senti totalement des vôtres au regardde mon propre parcours professionnel.

Historiquement le corps des officiersde gendarmerie a toujours été constitué àpartir d’une très forte porosité avec lecorps des sous-officiers. Selon les époquesdes deux-tiers aux trois-quarts des offi-ciers provenaient du corps des sous-offi-ciers, soit par le biais d’un recrutementinterne dit « semi-direct », soit par lerecrutement interne dit « tardif ». Ce mar-queur de l’institution répond à un réelbesoin en raison de l’organisation mêmede la gendarmerie en petites unités trèslargement disséminées sur le territoire et àla tête desquelles sert un officier.

Ce dernier, souvent seul officier de sonunité, est isolé. Il doit donc être totalementautonome, bien connaître ses subordon-nés, dont la majorité d’entre eux sontsous-officiers. Être issu des rangs de cecorps ne peut qu’être une plus-value dèslors que l’on n’a pas oublié d’où l’on vientet pourquoi l’on sert.

Au total, cette possibilité marquée de

> Intervention du général de gendarmeriePhilippe Mazy sous-directeur des compétences dela Direction générale de la Gendarmerie nationale,lors de la tribune de l’assemblée générale deL’Épaulette, le 4 février 2012 à l’École militaire.

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j’y reviendrai, on sait probablement,comme vous, lui faire confiance et dis-cuter avec elle de choses très concrèteset très claires… même si son approchedes hommes nécessairement un peumacro, heurte parfois l’approche plusmicro que chaque manager aimeraitvoir prise en compte.

J’ai des programmes pour les hautspotentiels qui me permettent d’identi-fier quasiment dès son entrée dans l’en-treprise celui d’entre nous qui seracapable d’assumer plus tard les plushautes fonctions.

Je dispose aussi d’un réseau efficacede coachs internes et de parrains – unpeu comme dans vos promos – qui per-mettent aux plus anciens d’aider lesplus jeunes tout au long de leur carrière.

Et puis, je facilite naturellement lamobilité interne, à l’intérieur de l’EPIC(la SNCF maison-mère), mais égale-ment à l’intérieur du groupe. J’utiliseaussi les mises à disposition : certainsdes salariés de la SNCF sont égalementdans l’armée de terre de la même façonque l’armée de Terre me met à disposi-tion certains d’entre vous ; j’en ai aussidans la Gendarmerie…

Mais j’ai aussi un système de rému-nérations très intéressant, sans doutetrès différent du votre. Un système detuilage de rémunérations qui fait qu’onpeut être lieutenant et avoir une soldede capitaine parce qu’il est difficile dedonner la promotion comme on le sou-haiterait, mais qu’en revanche onestime que la rémunération doit parfoispouvoir anticiper l’éventuelle promo-tion. Nous disposons aussi de partsvariables. Il s’agit là d’un outil un peuéloigné de vos réflexions du moment,mais la rémunération brute annuelle demes cadres peut varier très sensible-ment chaque année, en fonction desrésultats obtenus l’année précédente. Etpuis, certains de mes collègues deman-dent à quitter le statut tout en étantmaintenu dans leur emploi. Ils renon-cent dès lors à certains des avantagesinhérents au statut du cheminot, pourprofiter de la gestion « sur mesures »d’un contrat de droit privé à durée indé-terminée.

J’ai en tête un exemple concret :l’un des plus emblématiques d’entrenous de ce point de vue est passé, en10 ans, de conducteur du RER D « entête de loco » – son grade équivalait àcelui d’un caporal ou d’un caporal-chef,à aujourd’hui « directeur d’établisse-ment de la SNCF » avec 1 200 hommes

sous ses ordres. Il est, peu ou prou, chefde corps !

Il a souhaité démissionner du statut,a fait un master à l’école des Ponts etChaussées et puis il est revenu cheznous et, en 10 ans, il est passé de capo-ral-chef à colonel plein ! Dans ce castrès concret là, nous avons essayé d’ap-pliquer à la SNCF qui est certes undinosaure, mais « un dinosaure quigalope », la formule qu’on prête àl’Empereur : « si vous avez un lieute-nant qui a l’étoffe d’un général, necommettez pas la bêtise de le nommercapitaine, mais nommez le tout de suitegénéral ! »

Je ne suis pas certain qu’il faille sys-tématiquement accélérer les promotionscomme cela, mais je trouve intéressantque dans cette entreprise nationale, ilsoit possible de faire galoper le dino-saure en faisant galoper avec lui sesagents les plus méritants…

Cela nécessite, avec notre DRH,évidemment une trèsgrande proximité, uneimmense compréhen-sion des enjeux, desenjeux qui sont les siens,rigueur, homogénéité dusystème et d’animationde ce système, de clartésur les objectifs quenous partageons, deconfiance entre nous.Bref, nous on vit bienavec notre DRH, j’es-père que c’est le casavec la vôtre !

Reconversion : nousavons besoin de mili-taires, naturellement, àla SNCF. Nous en avonsbesoin pour des métiersprécis. Par exemples dans la logistique,dans l’informatique, dans la sûreté,dans l’infrastructure (ce que vousappelleriez chez vous le Génie), et pourça on recrute des militaires et vous êtesles bienvenus à la SNCF !

Mais j’ai aussi besoin de « soldats »,et je fais une différence entre le soldatet le militaire. Pour moi, le militaire estune carrière et le soldat est un métier !Et je trouve intéressant que certainsmilitaires aient des métiers : logistique,informatique, génie qui soient immé-diatement transposables dans l’entre-prise. Mais je suis aussi intéressé par lesoldat de métier, par le métier du soldat,avec cette façon si particulière (et pour-tant si proche de celle de certains per-sonnels de la SNCF) qu’il a de servir,

d’organiser, d’obéir, de mobiliser, brefde commander, bref d’être des mana-gers comme on dit chez nous, des chefscomme on dit chez vous. De ce point devue là, je trouve que vous avez unmétier en soi qui mérite d’être mis enexergue, peut-être davantage que vousne le faites quand vous envisagez votredeuxième partie de carrière.

Aussi, lorsque les plus âgés d’entrevous auront l’envie de nous rejoindre,insistez plutôt ou aussi sur vos diffé-rences que sur vos ressemblances. Vousappartenez certes à une population trèsparticulière. Votre tenue le prouve et,moi, j’ai besoin de gens qui assumentce qu’ils sont et pas qui essayent denous expliquer – pardon d’être un peurugueux – que parce qu’ils ont un« équivalent master ou licence », ilssavent maîtriser les comptes exacte-ment comme les HEC, ils ont la culturegénérale d’un énarque, le talent derédaction d’un Sciences Po, et qu’en

plus ils sont de remar-quables soldats ! Dansmon entreprise, les160 000 cheminots de laSNCF - ou les 220 000du Groupe - sont incapa-bles de faire le métier quevous faites (quoique cer-tains réservistes !). Etprobablement n’êtes-vous pas complètementcapables (encore ?) defaire celui qu’ils font. Ilfaut donc capitaliser surce que vous êtes, sur ceque vous faites et essayerde faire miroiter effecti-vement ces valeurs là quivous sont particulières,pour voir si effective-

ment elles peuvent être utiles à l’entre-prise.

Je rêve ainsi, finalement, pour incar-ner cela, d’un classement des grandesécoles (cf. Le Point) où, de façon trèsspécifique, on noterait que compte tenudes caractéristiques très particulières dumétier de soldat, l’ESM - et l’EMIA -ne feraient naturellement pas partie dece classement. Il ne faut évidemmentpas que vous disparaissiez du classe-ment, mais que vous y soyez identifiéspour ce que vous êtes, me semble-t-il,en indiquant les particularités de votremétier.

Il faut naturellement aussi que vousinsistiez sur votre capacité à faire. Jen’embauche pas « sur étagère » unmétier particulier sauf très rarement

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> Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012••• Suite de la page 10

En couverture > le débat…

L’avenir du recrutement interne

« Mais j’ai aussiun système de

rémunérations trèsintéressant, sans

doute très différentdu vôtre. Un sys-

tème de tuilage derémunérations quifait qu’on peut êtrelieutenant et avoir

une solde decapitaine… »

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pour les logisticiens, les informaticiens,… mais le soldat que vous êtes. Ce sol-dat là est quelque chose qui peut être« en devenir » et, moi, j’ai besoin decette capacité là que je vais savoir utili-ser, que je vais savoir adapter à mesmétiers et à mon entreprise de tellesorte que mon investissement sur vous,sur votre capacité à faire, sur votresavoir être, soit un jour rentabilisée.Car, finalement, l’ennemi chez moi estle concurrent, et la victoire se mesureen marge nette !

Et puis, puisque je m’adresse à des…Dolos, permettez moi de vous direaussi sincèrement ce que sont les meil-leurs des cheminots de la SNCF, uneespèce de chauve-souris : « regardemon corps, je suis un rongeur ; regardemes ailes, je suis un oiseau ». Vous êtesdes soldats au départ, vous connaissezvotre métier, vous êtes au cœur de voshommes. Vous avez été sous-officiers,vous savez ce que c’est que le métier desoldat. Et, en même temps, vous avezété formés dans une école exception-nelle qui vous a permis de prendre de lahauteur, de prendre la dimension deschoses, d’assumer autant que d’assurer,de gérer le temps et de dire les chosestelles qu’elles sont. De ce point de vuelà, je trouve formidable l’alliance dusoldat de terrain que vous êtes et del’officier que vous êtes devenus.

Nous essayons d’avoir, à la SNCF,exactement ce type de recrutement, eninterne. C’est le fameux programmeMagellan dont je vous ai parlé. Il estouvert aux cheminots de terrain, qu’onidentifie comme faisant partie des meil-leurs et que l’on sort un temps du ter-rain pour les promouvoir aux postes de

cadres de direction. Je vous proposedonc d’insister là-dessus si vous sou-haitez entamer un jour une deuxièmepartie de carrière à laSNCF !

Comme le marché del’emploi est parfois uncombat qui n’est gagnéque par les meilleurs, jevous suggère aussi dedévelopper une « straté-gie des alliés ». Desalliés composés d’an-ciens « passés dans leprivé », de réservistes,…qui peuvent vousconseiller très utilement.

L’association l’Épau-lette est très probable-ment là aussi pour cela,pour le rayonnement dece que vous êtes, pourvous aider de conseils, etmodestement, je me dis que les « dolosd’honneur » sont là aussi pour ca !Travaillez donc ces réseaux, ce lob-bying, cette influence, car ils sont bonspour vos arméesd’appartenance lorsquevous êtes « sous les drapeaux », et vousseront peut être utiles quand vous n’yserez plus.

Et puis, pour conclure, puisque vousavez comme devise : « le Travail pourloi et l’Honneur comme guide », jepeux vous dire que s’il s’agit d’un boncommencement dans la vie d’Officier,il s’agit là, aussi, de formidablesvaleurs pour rentrer dans le privé !

Naturellement, j’aime les gens quiont « le Travail pour loi et l’Honneurcomme guide », que ce soit au sein denos armées comme tous les Français, ou

que ce soit comme dirigeant de laSNCF parce que je reconnais là lesvaleurs partagées par mes collègues.Vous êtes donc formidables dans l’ar-mée de terre, c’est le citoyen qui vous ledit ! Et vous êtes les bienvenus à laSNCF parce qu’elle a une énorme enviede cadres qui vous ressemblent !Je vous remercie.

L’animatrice, Katia Gilder, aprèsavoir remercié l’intervenant pour sonexposé riche et brillant, entame le débaten sollicitant la réaction du colonelLion vis-à-vis des préoccupations de laDRHAT confrontée aux attendus d’unebonne GRH et aux contraintes de l’ar-mée de Terre : contexte, missions,moyens.

L’intervention du colonel ThierryLion (DRHAT) revient surcertains points soulevés par M. Volant.

Défi de l’armée deTerre : il rappelle quel’armée de Terre doit à lafois continuer à recrutertout en « déflatant ».

La « manœuvre RH »en cours vise à conserverles compétences, lessavoir faire et les res-sources spécifiquesd’une armée de jeunes,aguerris et formés.

Statut : il est une réa-lité ; même si chacun aété à un moment « tropvieux » peu après avoirété « trop jeune », laDRHAT doit créer de lafluidité en gestion.

Caractéristiques duchef : il confirme le besoin : proximité,aptitude à la prise de décision, prise derecul, discernement… sans détermi-nisme et sans le « grand corps » d’éliteque certains voudraient à notre place.L’armée de Terre se bat au quotidienpour conserver un recrutement direct(et semi-direct) large qui permette l’as-cension et la différenciation des par-cours selon les mérites et non sur le seulrecrutement.

Rémunération : lié à la grille indi-ciaire, l’outil existe pour les échelonsélevés, et est à l’étude pour la

partie variable liée à la performancemais avec la difficulté d’en mesurer ladimension collective.

Reconversion : le reproche de« l’approche diplôme » vs capacités est

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« Cette anecdote résume parfaitement ce que l’on est en droit d’attendre descadres de la SNCF : qu’ils soient mis en condition de servir surtout, de plaire peut-être - mais c’est vraiment accessoire - et essentiellement de servir. »

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…puisque vousavez comme devise :« le Travail pour loi

et l’Honneurcomme guide »,je peux vous dire

que s’il s’agit d’unbon commencementdans la vie d’Officier,il s’agit là, aussi, deformidables valeurspour rentrer dans

le privé !

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pertinent mais lié à la pratique trèsfranco-française dans ce domaine qui apoussé à faire « reconnaître » les cursus(master à l’ESM ; licence à l’EMIA).

L’animatrice, Katia Gilder, rap-pelle l’intérêt de la VAE dans cedomaine, sujet malheureusement sansle témoignage prévu en raison de l’in-disponibilité de dernière heure du CNEKarine Gainetdinoff.

Le Général (2s) Norbert Molinier,ancien président de L’Épaulette, rap-pelle, exemple historique à l’appui, lebesoin, certes de diplôme, mais aussi decapacité à commander sur le terrain -spécifique et non diplômable - etregrette la mesure qui a fait passer de 22à 23 ans l’âge d’entrée à l’EMIA quipénalise les officiers semi-direct en rai-son du « facteur âge » : parcours, accèsà l’EMS2. Le colonel Lion lui répondne pas partager son avis, revient sur lesbons résultats (26 %) des semi-directdans les filières littéraires d’accès àl’école de guerre et les raisons pour les-quelles il n’y a plus de semi-direct dansles filières scientifiques (exigence deniveau BAC+5 : diplôme d’ingénieurou master 2) en raison d’une réductiondes durées de formation spécialiséesdans ce domaine. Enfin, le colonel Lionprécise que la « mesure 23 ans » a étéprise à l’échelon interarmées par leniveau ministériel il y a plusieursannées pour mieux différencier lesrecrutements direct et semi-direct.

Le Colonel Arnaud Iralour (com-mandant la B.A. 117 de Paris –Balard) revient, « en double cas-quette » (expérience précédente à laDRH AA) sur les spécificités du recru-tement semi-direct au sein de l’arméede l’air dont le bilan comparatif estencore moins favorable que dans l’ar-mée de Terre : 10 % des sous-officiersaccèdent à l’épaulette (7-8 % vial’EMA ; 3-4 % au choix, par le rang).Les officiers d’origine semi-directn’ont pas vocation à atteindre les hautesresponsabilités : ancrage culturel, retardinitial de 5 ans (en moyenne) même sile tempo des parcours d’officiers estidentique pour les meilleurs. Même si letaux de réussite des « EMA » (écolemilitaire de l’Air) à l’EMS2 tend às’améliorer, il reste marginal par rap-port à celui des officiers de recrutementdirect.

Le LCL Alain Walter, commandantde l’EMIA (nouvelle organisation àdeux promotions) intervient pour direque l’âge d’entrée observé aujourd’huià l’EMIA est de 25,5 ans en moyenne(le plus jeune a 23 ans) et que très peud’élèves-officiers ont l’âge seuil de 23ans à l’intégration à Coëtquidan comptetenu de la durée de leur apprentissage(formation, expérience en corps detroupe, participation à une ou plusieursOPEX). La question porte, selon lui,plutôt sur les perspectives réellesoffertes aux profils de semi-direct bre-

vetés sortant du l’école de guerre :postes de chef de Bureau organisationinstruction, temps de commandement àterme, avancement.

M. Stéphane Volant intervientpour s’étonner du poids et du caractèreinéluctable de l’âge dans l’armée parrapport au monde civil ; il s’interrogesur ses effets (réalité du plafond atteint)et sa pertinence dans un système, quelqu’il soit alors qu’à la SNCF il « semoque un peu de l’âge de ses capi-taines ». �

La rédaction

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Le colonel Thierry Lion (DRHAT), lors de son exposé.

Le Général (2s) Norbert Molinier, ancien président de l’Épaulette, rappelle, exemple historiqueà l’appui, le besoin, certes de diplôme mais aussi de capacité à commander sur le terrain.

> Débat lors de la Tribune de l’AG de L’Épaulette le 4 février 2012

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L’ascenseur social dans lesarmées, singulier à plusieurségards, fonctionne bien etdepuis longtemps déjà, sansque cette réussite n’ait faitécole ailleurs.

Allez, un peu d’histoire !Bigeard, mort en 2010, n’apas seulement été la« grande gueule » que touss’entendaient à décrire ; ce fut

à la fois une aventure humaine et unparcours professionnel atypique. Etquel parcours !

Qui aurait dit au jeune appelé de laclasse 36, affecté à un régiment de for-teresse sur la ligne Maginot, qu’il ne« tomberait le treillis » qu’en 1975 pourposer ses cantines et son barda au secré-tariat d’État à la Défense ?

Simple commissionnaire de laSociété Générale mobilisé en 1939comme sergent, prisonnier, évadé,meneur d’hommes dans les maquis, il atoujours eu le goût de l’action et ducommandement, mais ne s’en conten-tait pas. De l’Indochine à l’Algérie,seule la première place l’intéressait.

Officier le plus décoré de France,général de corps d’armée au terme de sacarrière militaire, il n’était pas saint-cyrien et se permettait même la coquet-terie de feindre de mépriser les EcolesSupérieures de Guerre dont est pourtantissu le sérail des officiers généraux…ses pairs !

Bigeard, en fait, ne troublait pas lejeu de l’avancement et du mérite, il yavait toute sa place.

De ce point de vue, les armées sont,par tradition, étonnamment modernes etnovatrices.

L’égalité des chances,au-delà du principe.

Les émeutes de 2005 dans nos ban-lieues ont jeté sur la table de l’actualitépolitique le sac de noeuds de l’égalitédes chances. Le problème n’était en soipas nouveau, mais le législateur s’estsenti tenu d’y aller d’une loi dès l’annéesuivante (loi du 31 mars 2006). Lacharte pour la promotion de l’égalité

dans la fonction publique du 24 janvierdernier n’en est, à bien des égards,qu’une resucée. Qui peut donc vraimentcontester l’ambition sociale de la VèmeRépublique ?

Certainement pas les armées qui enont fait un de leurs principes moteursbien avant la plupart de vénérables ins-titutions qui s’y convertissent sur letard.

En jetant simplement un regard pardessus son épaule, on pourrait encoreapercevoir le burnous du maréchalLyautey qui avait compris et affirmé lavocation sociale de l’officier… à la findu XIXème siècle ! A l’avant-garde, lesarmées se sont appropriées les termesde « méritocratie », de « justice sociale »,ou encore de « diversité » avant mêmequ’ils n’aient été inventés ou pronon-cés.

Bien loin de l’image d’Epinal, faited’immobilisme et de rigidité, qui leurcolle obstinément à la peau dans le fan-tasme populaire, les armées se sont

montrées les « bons élèves » de laréforme.

De toutes les réformes. Avides deressources humaines, elles ont très tôtcompris l’avantage qu’elles pouvaienttirer de la promotion des meilleurs élé-ments en leur sein.

Un système de promotioninterne original

La différence déterminante entre lessystèmes de promotion dans le mondecivil et les armées tient essentiellementà l’échelle des temps. Celle d’un bilanannuel pour l’entreprise, d’une carrièrepour l’institution militaire.

Il revient à l’Ambitieux de se décla-rer et d’engager seul toutes ses forcesdans une bataille qui se livre chaqueannée au sein de l’entreprise, alors quel’aptitude et le potentiel sont détectés etencouragés au plus tôt d’une carrièrepar l’encadrement au sein des armées.Dans les deux cas, le travail sera évi-demment le juge de paix de la réussite.En d’autres termes, la promotioninterne reste une démarche éminem-ment solitaire dans le monde de l’entre-prise pour se hisser au sein de la hiérar-chie. Elle relève, en revanche, d’uneambition partagée et renouvelée entre lesoldat et son armée tout au long de savie professionnelle.

Par ailleurs, s’il est possible dansune société de manager une équipenombreuse en sortant d’une presti-

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> Le débat, un autre aspect…Une réussite tonitruante de la« Grande muette ».La promotion interne ça marche !

En hommage à votre parcours d’homme professionnel atypique,Mon général Bigeard, nous sommes fiers et honorés d’avoir choisi votre nom

pour la 50e Promotion 2010-2012 EMIA « Promotion Général Bigeard ».

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gieuse école, cela relève d’un processusbeaucoup plus long et normé sous l’uni-forme. En effet, avant de faire brillerses étoiles de général ou d’amiral, l’of-ficier aura dû démontrer ses compé-tences sur l’ensemble des postes à res-ponsabilités qu’il aura occupés depuisson accession à l’Épaulette. Mais celalui forge une crédibilité et une légiti-mité que personne ne peut lui contester.Plus encore que les diplômes universi-taires – que l’officier détient de toutemanière – c’est à la fois son expériencehumaine et la sérénité consolidée au grédes missions qui assurent cette crédibilité.

Attention, le succès n’est en riengaranti, loin s’en faut ! C’est un vérita-ble parcours du combattant dans lequelles obstacles et épreuves sont com-plexes à franchir, sans préjuger d’ail-leurs le nombre comme la valeur descandidats. Issus de la grande diversitédes recrutements dans les armées, ilsn’en sont pas moins des pairs concou-rant pour un statut de Primus interpares. La légitimité sort dès lors renfor-cée de ce processus en assurant l’égalitéde droit de tous les candidats. Pourautant, la promotion interne n’est pasune profession de foi puisque, selon ladirection des ressources humaines duministère de la défense, 70 % des offi-ciers étaient issus du corps des sous-officiers en 2009 et chaque armée pou-vait se prévaloir d’officier généraux,issus du recrutement interne et occu-pant de très hautes fonctions.

Incidemment, on ne peut nier que lapromotion interne dans les armées soitun peu victime de son succès. Lesautres administrations lui font du pied.Combien d’officiers de valeur ont fait lechoix de mettre à la disposition de lapolice nationale, de la magistrature ouencore de la préfectorale leur disciplineintellectuelle, leur puissance de travailet leur disponibilité quasi monacale ?Des postes à haute responsabilité leursont ainsi offerts… à rémunération -souvent (?) - supérieure. Ils y rencon-trent plus qu’un succès d’estime et leurcompétence originale y est tout particu-lièrement appréciée.

Un modèle transposable aumonde de l’entreprise ?

Le silence entourant ce succèsassourdissant dans les armées subsiste.Tout le monde y trouve pourtant soncompte, l’individu comme sonemployeur. Pourquoi ?

Le modèle économique dominant del’entreprise en ce début de XXIème siècleprivilégie la sacro-sainte rentabilité,pour des raisons évidentes de divi-dendes distribués aux actionnaires. Sonbesoin en cadres qualifiés suit donc lamême logique. Le recrutement internedemeure dès lors, structurellement mar-ginal parce que l’investissement àconsentir est long, couteux et sommetoute hasardeux.

Pourtant, la quête de promotion per-sonnelle, d’accomplissement de soi – etmême de satisfaction de l’égo – objec-tifs louables et réalisables sous réserved’investissement pour l’individu, sontaussi des facteurs de performance pourl’entreprise. Pour l’entreprise tradition-nelle ou pour la multinationale modernehantée par les fortes marges de profit ?

«…Les deux, mon général ! ». Etc’est d’ailleurs parfois une seule etmême société.

A l’instar de l’esprit de corps sur lesbâtiments de guerre, les bases aériennesou les régiments, la promotion internepeut contribuer à l’éclosion d’une véri-table culture d’entreprise. Les motsd’ « identité », de « fidélité », d’ « atta-chement » et d’« adhésion » prennentalors tout leur sens.

Michelin, Peugeot ou Dassaultpourraient, dans l’esprit, revendiquer etpromouvoir un mode de fonctionne-ment proche de celui du2e Régiment Etranger de Parachutistesou du porte-avions Charles de Gaulle,fondé sur la confiance et un lien « fami-lial » très fort.

En définitive, il s’agit de replacer lapromotion interne au coeur des préoc-cupations sociétales.

Dans un monde caractérisé par leculte de la performance et de l’indivi-dualisme, c’est l’opportunité offerte àl’entreprise « citoyenne » de tempérerla dynamique inégalitaire inscrite dansl’ordre libéral, tout en restant perfor-mante.

Alors, messieurs les capitaines d’in-dustries, regardez donc ce qui se passesous l’uniforme ! �

Chef d’escadronsPhilippe Baillot d’Estivaux

Chef de bataillon Samir YakerOfficiers de la 18e promotion de

l’Ecole de GuerreIssus du recrutement interne

sous-officier.

16 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

Selon la direction des ressources humaines du ministère de la Défense, 70 %des officiers étaient issus du corps des sous-officiers en 2009, et chaque arméepouvait se prévaloir d’officiers généraux, issus du recrutement interne etoccupant de très hautes fonctions.

Une réussite tonitruante de la « Grande muette »La promotion interne ça marche !

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> Un nouveau souffle pour une mémoire vivante

Le devoir de mémoire, désormais si souvent invoqué relève d’un réel besoinde transmissions de valeurs. Le cas du Maréchal Lyautey (1854-1934)mérite désormais, et de façon très urgente, une attention touteparticulière car la Fondation Lyautey a de moins en moins les moyens d’assu-rer seule la conservation et la valorisation du patrimoine laissé par ce grandserviteur de l’Etat qui sut « faire aimer la France partout où il servit ».

Aujourd’hui, l’Association Nationale Maréchal Lyautey gère et anime àThorey-Lyautey, à 35 kilomètres de Nancy, le château meublé du Maréchal Lyautey.Il vient de bénéficier du label « Maison des Illustres » récemment créé par leMinistre de la Culture et de la Communication. La pérennité de ce haut lieurepose sur la capacité de la Fondation Lyautey, propriétaire deslieux, à réunir des fonds privés. Au fil des dernières années, la diminutionsimultanée du nombre des donateurs et du nombre des visiteurs du château nepermet plus de couvrir les besoins vitaux d’entretien et d’investissement dudomaine.

Lors d’un récent renouvellement des administrateurs de la Fondation Lyautey,plusieurs personnalités ont accepté de travailler à la recherche d’un nouveausouffle en vue de consolider et de pérenniser l’œuvre exemplaire déjà accompliepour promouvoir la mémoire du Maréchal sur le site de Thorey-Lyautey et pourtransmettre son message.

> L’actualité du message de Lyautey

Dans le contexte actuel, trois images de Lyautey s’imposent à nous :• Lyautey, l’initiateur d’un management à visage humain, préco-

cement traité dans son « Rôle social de l’Officier » (1891), et illustré par son com-portement, tandis que se révèle plus que jamais actuel son leitmotiv du « devoirsocial » qui s’impose à tous « dirigeants sociaux ».

• Lyautey, le visionnaire de la politique à mener envers lemonde musulman, servi en cela pas son ouverture d’esprit, sa hauteur devues, sa très vaste culture, et sa tolérance.

• Lyautey, le pacificateur faisant de la sécurité la nécessairecondition du développement économique et social, ce dévelop-pement étant lui-même en retour un puissant facteur de sécurité. Tel estprécisément l’esprit de « l’approche globale » préconisée aujourd’hui sur lesthéâtres en crise.

> Un besoin de mobilisation

L’héritage de Lyautey, à la fois moral et matériel, est d’une brûlante actua-lité et mérite absolument d’être préservé et transmis sous ces deux aspects.C’est ce qui justifie toutes les nombreuses actions menées avec une pugnaceobstination depuis 1980.

> Un appel est donc lancé à toutes celles et tous ceux quise reconnaissent dans les valeurs d’humanisme que leMaréchal Lyautey défendait.

> Plus d’informations sur le site : http://www.lyautey.fr

Je participe à l’action de la Fondation Maréchal Lyautey :• J’adresse un DON déductible sur les revenus de 2012 à l’ordre de

« Fondation Lyautey »

Nota : A partir de 40 euros, les dons dispensent de cotisation àl’Association pour l’année en cours. Ils bénéficient de la réduction d’impôts de66% du montant des versements.

• Les attestations de dons seront adressées en mars/avril 2013 pourêtre jointes à la déclaration des revenus de 2012.

• J’adhère à l’association en réglant ma Cotisation (minimum12 euros) par chèque libellé à l’ordre de « Association NationaleMaréchal Lyautey » et adressé à Association et Fondation LyauteyBP 13851 54029 NANCY Cedex.

SOUTENIR L’ASSOCIATION NATIONALEMARÉCHAL LYAUTEY

Appel du Général d’Armée (2s) Bertrand de Lapresle, vice-président de la Fondation Maréchal Lyautey.

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ACTUALITÉS MILITAIRES

L’adjudant-chef Fabien Willm auraservi la France durant plus de 25ans. Il est né le 8 juillet 1968 à

Strasbourg. Il s’engage le 1er octobre1986 en qualité d’élève sous-officier. Ilobtient dès sa formation initiale desrésultats très encourageants, qui luivalent une nomination au grade de ser-gent le 1er avril 1987.

Affecté en sortie d’école d’applica-tion d’artillerie, en avril 1987, au 93ème

Régiment d’artillerie de montagne, ildébute sa carrière comme chef de pièce.Déterminé, d’une disponibilité sansfaille, il s’adapte d’emblée dans sesnouvelles fonctions.

De 1989 à 1992, il est affecté suc-cessivement au Bataillon de soutienopérationnel, une nouvelle fois au 93ème

RAM puis au 60ème Régiment d’artille-rie. Il y acquiert de solides connais-sances techniques et suscite l’émulationautour de lui.

Promu maréchal des logis-chef le 1er

juillet 1992, il accède au corps des sous-officiers de carrière le 1er décembre dela même année. Il poursuit brillammentsa carrière en s’affirmant au quotidienpar un remarquable état d’esprit et unehaute conscience professionnelle.

Affecté au 68ème Régiment d’artille-rie d’Afrique, à La Valbonne, le1er août 1994, ses qualités d’instructeursont remarquées. Il obtient aisément lebrevet militaire professionnel du 2ème

degré « artillerie sol-sol ». Il rejoint enaoût 2001 le 8ème Régiment d’artillerie àCommercy, où il occupe la fonctiond’officier observateur dans laquelle ilobtient les meilleurs résultats lorsd’évaluations régimentaires. Il estpromu au grade d’adjudant le 1er avril2003. À son retour au 93ème RAM enaoût 2009, il occupe la fonction de tech-nicien supérieur « acquisition » et estpromu au grade d’adjudant-chef le1er janvier 2011. Soucieux du détail, ilse dépense sans compter dans la réalisa-tion de chacune des missions qui luisont confiées.

L’adjudant-chef Willm a effectué de DRSIRPA

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> Biographie dubrigadier-chefGeoffreyBaumela

> Biographie del’adjudant-chefDenis Estin

> Biographie del’adjudant-chefFabien Willm

Les militaires du 93ème Régiment d’artillerie de montagne (RAM) et du2ème Régiment étranger de génie (REG) ont été tués le 20 janvier 2012par un soldat du kandak 34 installé sur la FOB(*) de Gwan depuisdécembre.

nombreuses opérations extérieures etmissions de courte durée au cours des-quelles son professionnalisme, sessavoir-faire et ses qualités humainesont été remarqués : la RépubliqueCentrafricaine en 1996, la Guyane en1998, la Polynésie en 2000, le Tchad en2003, la Bosnie/Croatie en 2004-2005,le Kosovo en 2006, la Côte d’Ivoire en2007, puis l’Afghanistan en 2008 et en2009-2010. Il était de nouveau présenten Afghanistan depuis septembre 2011au sein d’une équipe OMLT(Operational mentoring and liaisonteam), équipe de conseillers intégrée ausein d’un bataillon afghan.

Agé de 43 ans, l’adjudant-chefWillm est titulaire de deux citations àl’ordre de la brigade avec attribution dela croix de la valeur militaire, de lamédaille d’outre-mer avec agrafes« République Centrafricaine », « Tchad »et « République de Côte d’Ivoire», de lamédaille de la défense nationale échelonor avec agrafes « artillerie » et « missiond’assistance extérieure », de la médaillecommémorative française avec agrafes« Ex-Yougoslavie » et « Afghanistan ».Marié et père d’un enfant, l’adjudant-chef Fabien Willm a été tué dans l’ac-complissement de sa mission au servicede la France qu’il aura servie durantplus de 25 ans. �

Le brigadier-chef Geoffrey Baumela estné le 29 novembre 1984 à Echirolles auraservi la France durant 5 ans. Il s’engage en

septembre 2006 comme engagé volontaire del’armée de Terre au sein du 93ème Régimentd’artillerie de montagne.

Mécanicien de grande valeur, intéressé etpolyvalent, il gagne immédiatement laconfiance de ses chefs. Projeté en Guyane en2008 au sein de la section maintenance, il estunanimement apprécié pour son dynamisme etsa disponibilité. Il est promu brigadier le1er octobre de la même année.

Travailleur consciencieux et appliqué,acteur incontournable au sein de l’atelier« roue », il montre, jour après jour, ses capaci-tés à prendre des initiatives, ce qui lui permetd’être promu au grade de brigadier-chef le1er octobre 2010. Technicien mécanicien degrande qualité et doué d’un potentiel indénia-ble, le brigadier-chef Baumela est alors promisà une belle carrière de sous-officier.

Agé de 27 ans, il est titulaire de la médaillede bronze de la défense nationale avec agrafe« troupes de montagne ». Il aura servi laFrance avec abnégation et honneur durant cinqannées.

Le brigadier-chef Geoffrey Baumela vivaiten concubinage et était père d’un enfant. �

(*) traduction française « Base opération-nelle avancée ».

L’adjudant-chef Denis Estin est né le 12décembre 1966 à Douai. Il s’engage le6 novembre 1984 au titre du 35ème

Régiment d’artillerie parachutiste à Tarbes.Rapidement, il s’illustre comme un élément detrès grande valeur. Il est nommé brigadier le1er mai 1987.

Ses excellentes qualités humaines et pro-fessionnelles lui permettent d’intégrer l’Ecolenationale des sous-officiers d’active à Saint-Maixent. Il est nommé sergent le 1er juillet1988. Il est affecté le 3 octobre suivant au 34ème

Régiment d’artillerie, à Mullheim, en qualitéd’adjoint au sous-officier transmissions, il serévèle d’emblée comme un élément indispen-sable pour son chef de section.

Le 1er septembre 1991, il rejoint le 3ème

Régiment d’artillerie, à Mailly, comme chef destation régimentaire. Sous-officier au compor-tement irréprochable, il obtient de très bonsrésultats. Le 1er septembre 1993, il est affectéau 68ème Régiment d’artillerie d’Afrique, à LaValbonne, où il occupe la fonction de sous-officier transmissions d’unité élémentaire danslaquelle il excelle. Il est promu maréchal deslogis-chef le 1er juillet 1994 et accède au corps

Hommage aux mortsen Afghanistan

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> Biographiedu légionnaire de1ère classeGoran Franjkovic

des sous-officiers de carrière le 1er décembre1995. Il est déclaré titulaire du brevet militaireprofessionnel du 2ème degré le 1er janvier1997.

Le 1er août 2000, il sert au 40ème Régimentd’artillerie, à Suippes, en qualité de gestion-naire de réseaux radio puis technicien gra-phiste. Minutieux et compétent, il s’investitavec rigueur et dynamisme dans toutes lesmissions confiées. Il est promu adjudant le 1er

avril 2004. Le 1er août 2009, il est affecté au93ème Régiment d’artillerie de montagne, àVarces, en qualité d’adjoint à l’officier dessystèmes d’information et de communica-tions. Déterminé, il maîtrise tous les aspectsde sa spécialité et s’affirme au quotidien parun remarquable état d’esprit. Il est promuadjudant-chef le 1er janvier 2011.

L’adjudant-chef Estin a effectué de nom-breuses opérations extérieures et missions decourte durée au cours desquelles son abnéga-tion et ses qualités humaines ont été remar-quables : la République Centrafricaine en1986 et 1994, le Tchad en 1996, la Martiniqueen 1999, la Bosnie/Croatie en 2005 etl’Afghanistan en 2004 et 2009.

Agé de 45 ans, l’adjudant-chef Estin, titu-laire de la médaille d’outre-mer avec agrafe« République Centrafricaine », de la médailled’or de la défense nationale avec agrafes« artillerie » et « mission d’assistance exté-rieure » et de la médaille commémorativefrançaise avec agrafes « Afghanistan » et « ex-Yougoslavie », était marié et père de deuxenfants. Il aura servi la France durant plus de28 ans. �

Le sergent-chef Svilen Simeonovà rejoint les rangs de la Légion étran-gère il y a près de dix ans. Souscrivant

un premier contrat de cinq ans le 12 sep-tembre 2001, il effectue sa formation ini-tiale au 4ème Régiment étranger deCastelnaudary, où il se fait remarquer

d’emblée par sa forte motivation. Il choi-sit alors d’intégrer le 2ème Régiment étran-ger de génie de Saint-Christol le 7 février2002.

Dès son arrivée au régiment, il montrede réelles qualités de soldat et confirme savolonté de progresser en réussissant plei-nement les stages de formation initiale àla fonction de sapeur de combat et dedémineur. Toujours volontaire et disci-pliné, il donne entièrement satisfaction etest élevé à la distinction de 1ère classe, le1er août 2002. Parfaitement intégré dans sacompagnie et maîtrisant tous les savoir-faire du sapeur d’assaut, il est naturelle-ment désigné pour suivre la formationgénérale élémentaire et est nommé capo-ral le 1er février 2004. Ses réelles qualitésde sapeur légionnaire de montagne luipermettent d’être nommé sergent le1er novembre 2005, puis d’être promu ser-gent-chef le 1er juillet 2009.

Le sergent-chef Simeonov a effectuéune mission de courte durée en Guyanefrançaise en 2004, deux opérations exté-rieures en 2007, en Afghanistan, au seinde l’opération PAMIR, et en Républiquede Côte d’Ivoire, au sein de l’opérationLICORNE.

Il a également effectué des missionsde renforts temporaires à l’étranger enRépublique de Djibouti en 2003, 2006 et2009.

Agé de 34 ans, Le sergent-chefSimeonov est détenteur de la médailled’argent de la Défense nationale avecagrafe « Légion étrangère » et « troupesde montagne », de la médaille d’outre-mer avec agrafe « Côte d’Ivoire », de lamédaille commémorative française avecagrafe « Afghanistan », du titre de recon-naissance de la nation et de la médaillecommémorative OTAN avec agrafe« ISAF ».

Marié et père d’un enfant, le sergent-chef Simeonov a été tué dans l’accom-plissement de sa mission au service de laFrance. �

Source SIRPA

Le légionnaire de 1ère classe Goranfranjkovic effectue sa formation initialeau 4éme régiment étranger de

Castelnaudary. Il se fait d’emblée remarquerpar sa motivation et sa rusticité, ce qui luipermet de choisir d’intégrer le 2éme régimentétranger de génie à Saint-Christol, en août 2010.

Dès son arrivée dans son régiment, ilmontre de réelles qualités de soldat etconfirme sa volonté de progresser en réus-sissant pleinement les stages de formationinitiale à la fonction de sapeur de combat etde démineur. Toujours volontaire et disci-pliné, il donne entièrement satisfaction ets’affirme comme un sapeur solide en obte-nant son brevet d’alpinisme et de skieurmilitaire. Il est élevé à la distinction de 1èreclasse le 1er février 2011.

Bien intégré dans sa compagnie et maî-trisant tous les savoir-faire du sapeur d’as-saut, il est naturellement désigné, en mars2011, pour servir dès novembre enAfghanistan avec sa compagnie. Il entamedès lors une préparation minutieuse etrigoureuse de six mois. Au cours de cettepériode, il n’a de cesse de renforcer sonaguerrissement, notamment lors des exer-cices de synthèse, et de se perfectionner. Ilobtient la qualification de fouille opération-nelle complémentaire en août 2011, démon-trant une fois de plus sa vivacité d’esprit etson professionnalisme.

Le 14 novembre 2011 en milieu de mati-née, un détachement du Groupement tac-tique interarmes (GTIA) Kapisa, armé par leBatfle group TIGER, participe à une opéra-tion de sécurisation de l’axe « Vermont » envue du passage d’un convoi logistiquefranco-afghan. Alors que l’élément génie dudétachement interarmes progresse en têteafin de vérifier que l’itinéraire n’est paspiégé, le légionnaire de 1ere classe GoranFranjkovic est atteint par un tir d’armelégère. Grièvement touché, il est évacué encompagnie d’un camarade plus légèrementblessé en début de matinée, vers l’hôpitalmilitaire français de Kaboul où il décède dessuites de ses blessures.

Agé de 25 ans, le légionnaire de 1ère

classe Goran Franjkovic a été tué alors qu’ilaccomplissait sa mission au service de laFrance. � Source SIRPA

DR

DR

> Biographie dusergent-chefSvilen Simeonov

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Les missions del’Institution

Aujourd’hui, toujours fidèle à savocation initiale, l’Institutionnationale des Invalides (INI)est un établissement public àcaractère administratif placé

sous la tutelle du Secrétariat d’Etat auxanciens combattants. Elle est dirigéepar un médecin général du service desanté des armées. Un conseil d’admi-nistration en définit l’organisation et lapolitique générale.

Unique en son genre, l’Institutionoccupe les bâtiments de l’ancienneinfirmerie de l’Hôtel, 450 personnes,dont 9 officiers du Service de Santé desarmées, en assurent le fonctionnement.Disposant de services administratifs etlogistiques elle se divise en trois pôlescomplémentaires spécialisés dans laprise en charge des séquelles du grandhandicap : un service de long séjour, lecentre des pensionnaires, un centremédico-chirurgical et un centre d étudeset de recherche d’appareillage des han-dicapés (CERAH).

Au service du monde combattant,l’Institution nationale des Invalides apour vocation :

• d’accueillir, à titre permanent outemporaire les invalides bénéficiairesdes dispositions du Code des pensionsmilitaires d’invalidité et des victimes deguerre ;

• de dispenser dans un centremédico-chirurgical, des soins en hospi-talisation ou en consultation auxmalades et aux blessés en vue de leurréadaptation fonctionnelle, profession-nelle et sociale ;

• de participer aux études et à larecherche sur l’appareillage des handi-capés.

Quoique très largement ouverte auservice public hospitalier, l’Institutionest bien plus qu’un simple hôpital ouqu’une unité de long séjour médicalisé,elle est un lieu de mémoire où l’histoireest inscrite dans la pierre, mais surtout,de manière cruellement renouvelée,dans la chair des victimes de la guerrequi y séjournent. Symbole fort de l’atta-chement de la nation au devoir de répa-ration, elle est d’abord la « maison desInvalides ».

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ACTUALITÉS MILITAIRES

«

DR©CSINIEXCEPTÉESCRIME,ADJJRDRAHI,CYCLISME-LBAHEUX-FOOTFAUTEUIL,FFH.

L’Institution nationale des Invalides (INI)

Des liens fédérateurs d’avenir…

Textes publiés avec l’aimableautorisation du service de

communication de l’INI.

Lieu de mémoire et deréparation, l’Institution

nationale des Invalides est unétablissement médical de

pointe spécialisé dans la priseen charge des blessés de

guerre et du grand handicap.

Au service du Mondecombattant, l’Institution est

aussi ouverte auservice public hospitalier.

www.invalides.frwww.csini.fr

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Page 23: Revue 176

L’historiqueDans son édit de fondation de

l’Hôtel des Invalides, en 1670, LouisXIV estimait « qu’il était bien raisonna-ble que ceux qui ont exposé librementleur vie et prodigué leur sang pour ladéfense et le soutien de notreMonarchie jouissent du repos qu’ils ontassuré à nos autres sujets et passent lereste de leurs jours en tranquillité ».

Tranquillité n’est pas oisiveté : lavie de l’hôtel est parfaitement codifiée,des tâches nombreuses sont confiéesaux pensionnaires, des ateliers s’organi-sent, les relations avec la ville sontencadrées. Pour soigner ces « officierset soldats tant estropiés que vieux etcaducs », l’infirmerie qui emploie desmédecins et chirurgiens prestigieuxpréfigure le premier hôpital moderne oùles règles d’hygiène sont rigoureuses, larecherche clinique active. Ainsi se défi-nissent d’emblée les missions dontl’institution est aujourd’hui héritièreaprès plus de trois siècles d’existencesous la protection directe du Chef del’Etat.

À la conférence interalliée de 1917,dans sa séance du 9 mai, Jean Camusrapporte les travaux des neurologuesparisiens sur « les grands infirmes par

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DR©ADCOLIVIERDUBOIS/SIRPATERRE2007

troubles des centres nerveux » et parmieux, Augusta Déjerine-Klumpke estchargée par la direction du service desanté d’organiser le service des grandsinfirmes à l’Hôpital des Invalides.Leurs recommandations sont encored’actualité. L’hôpital des Invalides par-fait ses compétences et établit sa répu-tation sur le plan international. Dans lesannées 50, le médecin-colonel Pelot,lassé des difficultés occasionnées par letransfert de ces blessés médullairesqu’il opère au Val-de-Grâce, en déci-dant de déplacer son équipe et son blocà l’Institution améliore considérable-ment la qualité de leur prise en charge.

Les partenairesde l’Institution

L’Association du Foyer desInvalides fut créée au lendemain de lapremière guerre mondiale et reconnued’utilité publique en 1927. Elle est pré-sidée par un médecin général du servicede santé des armées. En plus d’unespace de vie et de convivialité au pro-fit des pensionnaires et des hospitalisés,le Foyer des Invalides, soutenu par uneéquipe de bénévoles, assure la perma-nence d’une boutique et d’une biblio-thèque ainsi que l’organisation de nom-

breuses sorties récréatives et culturelles.Le Cercle Sportif de l’Institution-

Nationale des Invalides (CSINI) a étécréé le 10 octobre 1966.

Initialement réservé aux ressortis-sants du Monde combattant, le CercleSportif s’ouvre dès 1968 aux personneshandicapées physiques de toutes ori-gines. Sa vocation étant de favoriser parla pratique sportive, la réadaptation et laréinsertion des personnes handicapéesmoteurs ou des personnes souffrantd’une déficience visuelle et auditive. Ils’agit d’une association type loi 1901qui est agréée Jeunesse et sports et affi-liée à la Fédération FrançaiseHandisport (FFH) ainsi qu’à laFédération des clubs sportifs et artis-tiques de la Défense (FCSAD).

Le CSINI compte environ 400 adhé-rents militaires et civils présents dansplus de dix célulles sportives dont lesprincipales sont le cyclisme, l’équita-tion, l’escrime, le foot-fauteuil, l’halté-rophilie, la musculation, la natation, letennis, le tir, le ski de fond et alpin.C’est l’un des plus anciens clubs handi-sport français et le plus important ennombre d’adhérents et par la qualité deson palmarès sportif obtenu lors desrencontres handisport internationales et

Au service du monde combattant, l’Institution nationale des Invalides (INI) a pour vocation d’accueillir, à titre permanent outemporaire les invalides bénéficiaires des dispositions du Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre.

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ACTUALITÉS MILITAIRES

L’Épaulette : Mon commandant,qu’est-ce que le Cercle sportif del’Institution nationale des Invalides ?

Commandant de la Vergne : LeCercle sportif est une association dutype loi 1901, agréée par la Jeunesse etles sports et affiliée à la FédérationFrançaise Handisport (FFH) ainsi qu’àla Fédération des clubs sportifs et artis-tiques de la Défense (FCSAD). C’estl’un des plus anciens clubs handisportfrançais et l’un des plus important tantpar le nombre de ses adhérents que parla qualité de ses résultats et de son pal-marès. Aujourd’hui, le CSINI accueilleprès de 400 personnes, dont 300 handi-capées, dans une douzaine de disci-plines comme l’escrime, l’haltérophilie,la natation, le cyclisme, le tennis detable, le foot-fauteuil, le torbal, le tir auxarmes, le ski de fond et le ski alpin… Ila pour vocation la reconstruction et laréinsertion par le sport des grands mili-taires blessés et collabore pour cela, defaçon accrue, avec le service de méde-cine physique et de réadaptation à partird’activités physiques adaptées à larééducation des personnes hospitalisées.

La double affiliation fédérale duCercle fait de lui le plus grand club han-disport de France par le nombre d’acti-vités physiques et sportives proposées.Les échanges fructueux avec les deuxfédérations de tutelle, qui sont aussi par-

des jeux paralympiques d’été et d’hiver.Les liens qui unissent le Cercle à

l’INI privilégient en particulier l’ac-cueil des pensionnaires et s’oriententégalement vers une collaborationaccrue avec le service de médecinephysique et de réadaptation par le biaisde l’intégration des activités physiquesadaptées dans le parcours de soins et derééducation des personnes hospitali-sées.

Le centre d’étudeset de recherche surl’appareillage deshandicapés (CERAH )

Centre unique en son genre, leCERAH est intégré à l’Institution natio-nale des Invalides depuis le 1er janvier2010

Il a pour mission la recherche enmatière de handicap moteur. Ses presta-tions s’adressent à toutes les personneshandicapées.

Sa compétence médicale, scienti-fique et technique en appareillage et savocation particulière de spécialiste dufauteuil roulant en font l’interlocuteurprivilégié de tous les milieux concer-nés : usagers, fabricants, revendeurs etprescripteurs.

Lieu d’échange, d’écoute, de ren-contre, de concertation, le CERAH estl’interface entre les milieux profession-nels et les usagers.

Il dispose d’une certification NF ENISO 9001 pour l’ensemble de ses activi-tés et d’une accréditation NF EN ISO17025 pour ses activités d’évaluationtechnique des dispositifs médicaux.

> Les activités du CERAH s’orga-nisent autour de six pôles essentiels :

• le laboratoire d’évaluationtechnique ;

• l’appareillage ;• les aides techniques ;• la documentation ;• l’enseignement et la formation ;• la recherche. �

La rédaction

Affiliation aux Fédérations

La double affiliationfédérale du Cercle

fait de lui le plus grandclub handisport de

France par le nombred’activités physiques

et sportivesproposées.

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Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides

DR©CSINI

> L’Institution nationaledes Invalides (INI)

Le Cercle a été créé par les militaires pour les militaires.

Le commandantGaëtan de la Vergne,président du CSINI.

Des liens fédérateurs d’avenir…

Interview du commandantGaëtan de la Vergne

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tenaires du Cercle, lui confèrent degrandes compétences axées sur le milieudu handicap et du handisport. C’estaussi le seul club handisport de laFCSAD. Son palmarès paralympiqueest le plus étoffé de notre pays. Il estaussi le plus grand par l’effectif de per-sonnes handicapées et compte de nom-breux adhérents à la fois militaires etcivils.

Le cercle comporte 13 sections spor-tives. L’handisport est pratiqué en loisir,pour la grande majorité des adhérents, eten compétition pour 42 d’entre euxactuellement. Le haut niveau concerne8 athlètes qui participent aux compéti-tions internationales handisport.

L’Épaulette : quelle est l’histoire fonda-trice du Cercle sportif de l’Institutionnationale des Invalides ?

Commandant de la Vergne : leCercle a été créé par les militaires pourles militaires. Ces derniers, et plus parti-culièrement les blessés de la guerred’Algérie, sont à l’origine dumouvement handisport en France.L’adjudant Pierre Clerc en a posé la pre-mière pierre. Spécialiste de l’éducationphysique militaire et sportive, il a étéblessé en 1940 puis emmené en capti-vité en Allemagne. À la fin de la guerreil entre à l’Institut national du sport(INS), aujourd’hui l’Institut national du

sport et de l’éducation physique(INSEP), comme maître d’armes. Il estdétaché à l’Institution nationale desInvalides, sur la demande du directeurde l’Institution pour organiser, structu-rer et fédérer ses activités sportives.

Le lieutenant Morin, blessé à laguerre d’Algérie et symbole de réinser-tion par le sport, est l’un des co-fonda-teurs du CSINI. Il en assurera la prési-dence de 1966 à 1994. Deux autres sym-boles, deux exemples qui sont un mes-sage d’espoir pour les militaires blessés,deux anciens appelés de la guerred’Algérie, qui se sont reconstruits et réa-lisés par la pratique sportive et la prisede responsabilités :

Le sergent Hennaert, co-fondateurdu CSINI et vice-président délégué de laFédération Française du handisport(FFH) de 1977 à 2007, et l’aspirantAuberger, président de la FédérationFrançaise Handisport, pendant 27 ans,de 1980 à 2007, et trésorier du Centrenational olympique et sportif Français(CNOSF) et de l’InternationalParalympic Comitee (IPC). Championsparalympiques en tennis de table et enescrime, ils ont reçu la croix de com-mandeur de la légion d’honneur.

Ils comptent parmi les fondateurs duhandisport en France et les créateurs dela Fédération.

L’Épaulette : de quels moyens le CSINIdispose-t-il pour accomplir des mis-sions aussi nobles et qui pourraientparaître ambitieuses ?

Commandant de la Vergne : LeCSINI est une association à vocationsociale et à but non lucratif qui com-porte, à ce titre, un bureau composéd’un président et un vice-président, untrésorier et un trésorier adjoint, un secré-taire général et un secrétaire généraladjoint.

Il dispose d’une infrastructure et demoyens adaptés dans un environnementmilitaire et protégé, « l’Institution natio-nale des Invalides » (INI) et utilise ausside nombreuses infrastructures de laVille de Paris pour mener à bien toutesses activités.

Le cercle bénéficie d’un encadre-ment interarmées. Du personnel mili-taire est affecté ou détaché, pour le fairefonctionner et encadrer les séances desport. Il compte aussi sur des partenaireset le bénévolat.

L’Épaulette : de quel personnel s’agit-il ?

Commandant de la Vergne : leministère de la Défense met à la dispo-sition du CSINI un officier et deux sous-officiers de l’armée de Terre. Un avia-teur, un marin et un gendarme sont pourl’instant détachés respectivement de la •••

DR©CSINIEXCEPTÉESCRIME,ADJJRDRAHI-CYCLISME,LBAHEUX-FOOTFAUTEUIL,FFH

Le CSINI est une associationà vocation sociale et à but non lucratif.

12 logossymbolisentles activés

et le rayonnementdu Cercle sportif

de l’INI.Lire page 24

le sens et la forcede la motivationque représentent

ces sports,pour le handicap.

L’handisport est pratiqué en loisir, pour la grande majorité desadhérents, et en compétition pour 42 d’entre eux actuellement.

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ACTUALITÉS MILITAIRES

Base aérienne 117, de l’état-major de laMarine et de la 1ère région de gendarme-rie. Le sergent-chef Djamel Mastourivient du 8ème Régiment de transmission.Inscrit sur la liste d’athlètes de hautniveau, Il est champion du monde etrecordman du monde du 1500 m en2005, 3ème aux jeux paralympiques dePékin. Alain Akakpo est un ancien du8ème RPIMa. Accidenté en service, il aété repris comme civil de la Défense. Ilpossède un fort potentiel sur 100 mètreset saut en longueur. Son objectif et celuidu Cercle : une sélection pour les jeuxolympiques de Londres.

Tous les moniteurs ont été formés auhandisport dès leur arrivée au Cercle. Ilssont titulaires, en plus de leur formationmilitaire spécialisée, d’un brevet oud’un diplôme d’Etat, ou encore d’uncertificat de qualificationhandisport(CQH).

Le CSINI bénéficie également departenaires particulièrement actifs : despartenaires institutionnels, ministère dela Défense, ONAC et Mairie de Paris,les partenaires associatifs, les GueulesCassées, la Fédération Nationale AndréMaginot, Terre Fraternité, la FranceMutualiste.

A titres d’exemples, Terre Fraternitéa financé un stage pour les blessés del’armée de Terre par le biais de laCABAT, l’ONAC a financé ce mêmestage pour un officier marinier par lebiais de la section d’action socialecondition du personnel de la Marine. LeCSINI et la France Mutualiste souhai-tent participer ensemble à des actions desolidarité à l’attention des militairesblessés en opérations extérieures.

L’Épaulette : dans la présentation duCSINI vous avez fait allusion à denombreuses activités physiques adap-tées. Pouvez-vous préciser quel publicelles concernent ?

Commandant de la Vergne : Lesséances d’activités physiques adaptées(A.P.A.) sont pratiquées par les pension-naires, les hospitalisés et les « externes »de l’Institution nationale des Invalides.

Les pensionnaires sont résidents àl’INI au titre de la Reconnaissance de laNation. Dans leur majorité ce sont d’an-ciens combattants des guerres de 1939-1945, d’Indochine et d’Algérie, desdéportés, des victimes d’attentats… Ilsbénéficient des infrastructures et del’encadrement du Cercle sportif. Parmieux, les personnes dépendantes sontencadrées par les psychomotriciennesde l’INI, les bénévoles et les moniteursdu Cercle, à raison de deux séances pro-grammées par semaine.

Les pensionnaires autonomes se ren-

•••

«Des liens fédérateurs d’avenir…

Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides

Le général Lesecq faceà l’adjudant-chef Bataille.

ADC Paul Bataille : blessé enIndochine, le général Lesecq

grièvement blessé à plusieursreprises lors des combats de la

Libération et en Indochine,Grand Officier de la Légiond’honneur et Compagnon

de la Libération.Une histoire fondatrice en 1959 par l’Adjudant Pierre Clerc.

DR©CSINI

DR©CSINI

Interview du commandant Gaëtan de la Vergne

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dent au Cercle pendant les créneauxd’ouverture, du lundi au vendredi, etsont pris en charge individuellement parun moniteur.

Les personnes hospitalisées à l’INIviennent au Cercle sur rendez-vous avecun moniteur pour suivre une séance et unprogramme personnalisés et ce, en fonc-tion du handicap et des indications médi-cales, en collaboration étroite avec leséquipes thérapeutiques.

Les personnes en soins externes àl’INI qui ont été généralement hospitali-sées, poursuivent leur reconstruction parle sport en intégrant une ou plusieurssections sportives.

Une collaboration poussée entrel’hôpital et le Cercle sportif a eu poureffet aussi d’augmenter de manièresignificative la fréquentation de la salle.

L’Épaulette : ces activités physiquesadaptées sont donc confiées aux sec-tions sportives du CSINI dont c’est lerôle mais qui ont également en charge lapréparation des athlètes handisportaux diverses compétitions ?

Commandant de la Vergne : eneffet, le CSINI compte 13 sections spor-tives dans les disciplines haltérophilie,natation, escrime, tennis de table, foot-ball-fauteuil, torbal, cyclisme, football àcinq, tir aux armes, ski, équitation, mus-culation et viet vo dao. Elles ont pourmission la reconstruction par le sport despensionnaires de l’INI en difficultés surles plans physique et moral mais aussi lapréparation des athlètes handisport dansdes conditions optimales pour participeraux compétitions internationales. Dansce but, le CSINI organise ou participechaque année à de nombreuses compéti-tions dans ces disciplines.

C’est le cas, par exemple, du tradi-tionnel stage interarmées de ski qui s’estdéroulé pour la troisième année consécu-tive, du 19 au 26 mars 2011, à Bessans,dans la vallée de la Maurienne, au profitde 27 adhérents du Cercle, dont 10 mili-taires blessés et 17 déficients visuels. Cestage est organisé en collaboration avecles cellules d’action sociale et familialede chaque armée, dont la CABAT pourl’armée de Terre. Le ski alpin est pro-posé aux militaires blessés. Il a mobilisé4 moniteurs dont 3 du CSINI et 2 éduca-teurs spécialisés handisport extérieurs.Le ski de fond est réservé aux non-voyants. Il est pratiqué avec un encadre-ment militaire individualisé et s’estdéroulé avec 17 moniteurs dont 2 duCSINI et 1 de la CABAT.

La cohésion et l’entraide ont forte-ment marqué ce stage, les militairesblessés, les non-voyants et leur encadre-ment. Monsieur Daniel Personnaz maire

Le Cercle utilise de nombreusesinfrastructures de la Ville de Paris pourmener à bien toutes ses activités.

Ci-dessous,un encadrement

interarméesTerre, Air, Gendarmerie, Mer,

Le ministère de la Défense estle contributeur le plus impor-tant du Cercle. Un officier etdeux sous-officier de l’armée

de Terre y sont affectés.L’aviateur, le marin et le gen-

darme sont pour l’instantdétachés respectivement par la

BA117, l’EMM et la1ère région de gendarmerie.

Une association à but non lucratifLe CSINI est une association de type Loi 1901. Il comprends à ce titre :Un président et un vice – présidentUn trésorier et un trésorier adjointUn secrétaire général et un secrétaire général adjointDu personnel militaire des Armées est affecté ou détaché pour faire fonction-ner le Cercle et encadrer les séances de sport.Le CSINI compte aussi sur le bénévolat.

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de Bessans, et le colonel Duvivier,représentant le général Breth, comman-dant la Région terre sud-Est, se sontrendus sur place. Ce fut l’occasion pourle colonel Duvivier de rencontrer lesmilitaires blessés, ainsi que les non-voyants encadrés par les chasseursalpins.

L’année précédente, le CSINI aorganisé les championnats de Franced’escrime.Ils se sont déroulés au gym-nase rue Louis Lumière dans le 20ème

arrondissement, à Paris, en relation avecles deux fédérations de tutelle duCSINI, la Fédération Française d’handi-sport et la Fédération des clubs sportifset artistiques. La mixité valides / handi-capés sur un même plateau a été particu-lièrement appréciée par l’ensemble decompétiteurs. Un grand partenaire duCercle a contribué dans une pleinemesure à la réussite de ces championnats.

De la même manière, le CSINI s’est

pleinement impliqué dans l’organisa-tion des championnats du monde d’es-crime, au Grand Palais, sur les planstechniques et logistiques. Ces cham-pionnats combinaient le championnatdu monde des valides et le championnatdu monde handisport.

Le Cercle a accueilli l’équipe deFrance d’escrime en stage de prépara-tion aux championnats du monde d’es-crime dans lequel elle s’est particulière-ment distinguée en se classant1ère nation.

Le Centre national des sports de laDéfense a mis à disposition du comitéd’organisation 90 stagiaires moniteurssur le plateau technique pendant toutela durée des championnats. Cette belleprestation a été l’occasion d’accueillirde nombreuses écoles. Elle a permis auxenfants d’encourager les athlètes del’équipe de France et d’être sensibiliséssur le handicap et le handisport en parti-

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culier. Les pensionnaires du Cercle ontpu également assister à une partie deschampionnats.

Dans le même esprit, une course enmontagne a été réalisée par le CSINI auprofit de deux de ses adhérents non-voyants. Cette course a été l’occasion deréaliser l’ascension du sommet « Laroche Faurio », dans le massif desEcrins. Grâce au financement de ce pro-jet, nos adhérents non- voyants ont puréaliser un bel exploit sportif.

Le CSINI a également organisé, du9 au 13 mai 2011, un stage d’initiationmultisports au CREPS de Bourges quis’adressait aux militaires blessés . Lesobjectifs de ce stage consistaient à lesreconstruire par le sport et les suivre encollaboration avec les Cellules d’actionssociales, à préserver leur lien avecl’Institution militaire, à les initier et leurfaire découvrir de nombreuses activitéssportives quel que soit le handicapmoteur, de leur proposer unepratique « loisirs » du sport avec uneouverture sur la compétition et ledépassement de soi et d’identifier leCSINI comme un point de ralliement,d’orientation et d’information pour lesblessés de la Défense.

L’Épaulette : le Cercle sportif del’Institution nationale des Invalides n’a t-ilpas aussi pour mission de mener des cam-pagnes de sensibilisation au handicap ?

Commandant de la Vergne :effectivement. Des opérations de sensi-bilisation au handicap ainsi que desdémonstrations handisport sont organi-sées au profit de nos partenaires civils,militaires et associatifs afin de mettreles personnes valides en situation surdes parcours en fauteuil, avec la canneblanche ou encore sur des activités spor-tives telles que l’escrime fauteuil, le ten-

nis de table fauteuil, le tir en fauteuilavec un bras, la musculation sur desappareils pour personnes handica-pées….

Le CSINI initie et organise chaqueannée un séminaire interarmées auquelparticipe le correspondant Handicapnational du Secrétariat général à l’admi-nistration qui éclaire les participants surla politique d’insertion et de maintiendans l’emploi des personnes handica-pées.

Ce séminaire est une opération quiconsiste à mettre en relation les cellulessociales et familiales de chaque armée,de la Gendarmerie nationale et de laBrigade de Sapeurs-Pompiers de Paris(BSPP) avec le Cercle. Une des mis-sions de ces cellules est la réinsertion etla reconstruction des militaires blessés.A cette occasion le Cercle présente sesprojets et fait témoigner des militaires etd’anciens militaires qui sont adhérents

au CSINI et qui continuent à se recons-truire par la pratique sportive.

La politique du CSINI dans cedomaine consiste aussi à accueillir etparticiper à la formation des Jeunes. Ceséchanges ne peuvent être que béné-fiques pour le Cercle et pour les sta-giaires dès lors qu’ils participent active-ment par le biais de mises en situationsous le contrôle d’un éducateur. Par leuraction et leur jeunesse, ils contribuentégalement à une pratique régulière desactivités physiques adaptées par les pen-sionnaires.

Lors du stage de ski, par exemple,une opération de sensibilisation a étémontée au profit des enfants de CE1,CE2, CM1 et CM2 des écoles primairesde Bessans. Trois ateliers ont été instal-lés :

• Un atelier « canne-blanche ».L’enfant doit se déplacer et s’orienter

26 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

ACTUALITÉS MILITAIRES

•••

«Des liens fédérateurs d’avenir…

Les championnats de France d’escrime Public :18 clubs FFH, 6 clubs FCSAD (valides)

170 participants à Paris les 26 et 27 juin 2010 -Les championnats de France, organisés par le CSINI,se sont déroulés au gymnase rue Louis Lumière dans

le 20ème arrondissement en relation avec les deuxfédérations de tutelle du CSINI, la FFH et la FCSAD.

Les sections sportives Musculation, Haltérophilie, Tir,Escrime, Cyclisme, Natation, Ski, Tennis de table, Vietvo dao, Torball, Equitation Foot, fauteuil Relaxation.

Stage d’aviron, discipline paralympique en 2008à l’occasion des Jeux de Pékin.

Opération de sensibilisation - Atelier « chien guide » - Atelier « fauteuil »- Atelier « canne blanche ». Une opération de sensibilisation a été montée au profitdes enfants de CE1, CE2, CM1 et CM2 des écoles primaires de Bessans.

Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides

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Interview du commandantGaëtan de la Vergne

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dans l’espace, les yeux bandés, à l’aidede la canne blanche. Il doit être capabled’accomplir des taches sous une formeludique qui lui ont été préalablementprésentées ;

• Un atelier « fauteuil »: l’enfant doitse déplacer, s’orienter et franchir desobstacles en fauteuil roulant.

• Un Atelier « chien guide ».L’enfant doit se déplacer et franchir desobstacles les yeux bandés, guidé parArcan, chien guide d’une adhérente nonvoyante du CSINI.

Le CSINI organise également desrencontres pour présenter ses activités etses projets au profit des blessés de laDéfense. C’est le cas des militaires bles-sés qui lui ont rendu visite. Le Cercleprojette d’organiser pour eux, dans lecadre de leur reconstruction et leur réin-sertion, des stages d’initiation et dedécouverte multisports et interarmées en2012 et en 2013. À cette occasion cette

population sportive a pu s’initier à l’es-crime en fauteuil.

Il convient d’ajouter, enfin, la parti-cipation du Cercle à des opérationsdiverses favorables à la communicationdans ce domaine telles que « le handi-cirque » qui a permis de présenter lesmédaillés handisport de l’année aupublic, sous le haut patronage duGouverneur Militaire de Paris, le géné-ral de corps d’Armée Dary et en la pré-sence de M. Hamou Bouakkaz, adjointau maire et nouvel adhérent du Cercle ;La Galette du CSINI, organisée pour lesadhérents et les pensionnaires, qui estl’occasion de remercier les grands parte-naires du Cercle ainsi que notre partici-pation active au « famiathlon », auxjournées EDF organisées par laFédération Française handisport sur leparvis de l’Hôtel de ville, aux journées àl’hôpital, etc.

L’Épaulette : quelles sont vos perspec-tives pour 2012 et 2013 ?

Commandant de la Vergne : lesactions de reconstruction et de réinser-tion par le sport des blessés et de nosadhérents ainsi que la participation duCSINI aux divers évènements et mani-festations qui concernent notre vocationsont une évidence et seront poursuivies.Les priorités de l’année 2012 sont dedeux ordres. La première portera sur lesactions à mener au profit des militaires-blessés qui seront encore développéesavec la création d’un nouveau stage àFréjus orienté vers les activités nautiqueset subaquatiques ; la pérénnisation duséminaire Interarmées ; l’organisationd’une journée à Londres aux jeux para-lympiques pour les blessés adhérents duCercle ; l’engagement d’une équipe demilitaires blessés « CSINI » lorsd’« wounded warriors trial » organisépar l’US Marines Corps au profit de sesblessés ainsi que le développement duhandicirque pour mettre en valeur lemonde handisport, et le Cercle en parti-culier, à travers les résultats sportifs del’année.

La seconde priorité concerne la pré-paration pour les jeux paralympiques deLondres. Nos athlètes doivent participerà de nombreux stages pour pouvoir sepréparer dans des conditions optimaleset se présenter à quelques compétitionsinternationales pour pouvoir évaluerleur état de forme et leur préparation. LeCSINI souhaite vivement que certainsde ses athlètes puissent être sélectionnéspour participer aux Jeux Paralympiquesde Londres l’été prochain, que ce soit enescrime, en tennis de table, en athlé-tisme ou en cyclisme… Le calendrierdes activités du CSINI de ce début d’an-née comporte :

l’organisation du stage de ski annuel

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 27

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LITÉS

•••Jeunes des écoles en soutien au handicap.

SGT Jocelyn Truchet13ème BCABlessé en Afghanistanen 2010Amputé jambe gauche(au dessus du genou)IED sous le VAB enAfghanistan.

Compétitions sportives 2010 De très nombreusescompétitions sportives ont ponctuées l’année 2010,dans les disciplines suivantes : Haltérophilie,Natation, Escrime, Tennis de table, Foot-fauteuil,Torball, Cyclisme, Foot à cinq, Tire aux armes.

Stage de skiinterarméesPublic.Alpin :10 blessésmilitairesNordique :17 non voyantsDu 19 au 26 mars2011.

DR©CSINI

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Séminaire Interarmées - 13 janvier 2011- La réinsertionet la reconstruction des militaires blessés .Le correspondant Handicap National du SGA,Mme Anne-Marie Le Verche, a éclairé les participants sur la politiqued’insertion et de maintien dans l’emploi des personnes handicapées.

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dans les Alpes du 17 au 24 mars 2012.Depuis plus de trente ans, ce stage estune réussite sur les plans de la recons-truction des participants et de l’am-biance grâce au concours des unités dela Brigade d’infanterie de montagne etde certains organismes de la RégionTerre Sud Est, l’encadrement du CSINIparticipera également aux premières« Rencontres Militaires Blessures etSports » organisées à Bourges du 1er au7 avril prochains par l’Etat-major desarmées. Il s’agit de réunir en un mêmelieu une vingtaine de jeunes blessés destrois armées pour leur faire découvrirpendant une semaine plusieurs disci-plines sportives. Les vertus du sportdans la reconstruction, dans la réadapta-tion et dans la réinsertion des personneshandicapées, ne sont plus à prouver et leCSINI est bien là pour en témoigner,riche de sa longue expérience et de sonsavoir-faire, le CSINI organisera aumois de mai à Paris le championnat deFrance de foot-fauteuil, au mois de juinprochain, le CSINI emmènera unedizaine de ses adhérents à Fréjus dans leVar pour des activités « de pleine nature »,orientées vers le milieu maritime.

Parallèlement à ces nouveaux pro-jets, le CSINI continue d’offrir à sesadhérents la possibilité de pratiquer lesport de leur choix, adapté ou non selonleur handicap, que ce soit dans le cadrede leurs loisirs ou, s’ils le souhaitent et

qu’ils en ont les moyens, en compéti-tion, voire même dans le cadre du sportde haut niveau. Toutes ces activités sontsurtout rendues possibles et réalisées

grâce au ministère de la Défense quiaccepte d’affecter au Cercle des moni-teurs d’éducation physique des troisarmées et de la gendarmerie volontaires

28 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

ACTUALITÉS MILITAIRES

Le jeudi8 décembre 2011

fut signée laconvention

de partenariatentre

Terre Fraternitéet l’association

CSINI,respectivementpar le générald’armée (2s)

Bernard Thoretteet le commandant

Gaëtande la Vergne,

présidentdu CSINI.

•••

«Des liens fédérateurs d’avenir…

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Le Cercle sportif de l’Institution nationale des invalides

> Convention avec Terre Fraternité

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Sergent-chef Djamel Mastouri,est pré-sélectionné pour les JO.

Stage d’initiation multisports au CREPS région centre de Bourges du 9 au 13 mai 2011.

Interview du commandant Gaëtan de la Vergne

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Pierre Schœndœrffer est né en 1928 dansune famille alsacienne protestante. Toutjeune, il rêve de la mer et s’embarquedans la marine marchande. Mais il effec-tue son service militaire au sein du13e bataillon des chasseurs alpins.

Intéressé par le cinéma il s’engage auservice cinématographique des armées. Ilest envoyé en Indochine, pays qui le fas-cine et dont la guerre à laquelle il parti-cipe en tant que caméraman, notamment àDiên Biên Phu où, à sa demande, il estparachuté pour filmer les combats alorsque la défaite est imminente, va guider lereste de son existence. Il est fait prison-nier à l’issue de la prise de la cuvette etsurvit miraculeusement à sa captivité.Après sa libération, il devient journalisteet reporter-photographe de guerre, auMaroc et pendant la guerre d’Algérie.

Il se lance dans le cinéma où la guerred’Indochine deviendra le thème récurrentde son œuvre. Cinéaste, scénariste et réa-lisateur, il tourne « La 317e section » en1965, l’un des meilleurs témoignages surle conflit vietnamien, adaptation de l’un

de ses ouvrages, puis un documentaire« La Section Anderson » sur le mêmesujet. Il écrit un roman « Le Crabe-tam-bour » qui obtient le grand prix du romande l’Académie française en 1976, adaptéau cinéma et primé aux Césars 1977.

Bien d’autres œuvres littéraires sontdevenues des films comme « L’honneurd’un capitaine » 1982, Diên Biên Phu 1992.

Soldat de 1re classe d’honneur du1er régiment de chasseurs parachutistes, àl’invitation duquel il s’est rendu enAfghanistan, reporter, écrivain, cinéaste,Pierre Schœndœrffer a obtenu la recon-naissance de la Nation et du monde artis-tique. Il est commandeur de la Légiond’honneur, officier de l’Ordre national dumérite et Officier des Arts et des Lettres,et a reçu de nombreuses décorations mili-taires : la médaille militaire et la Croix deguerre des théâtres d’opérations exté-rieures avec 6 citations et une palme.

Il meurt le 14 mars 2012 à l’hôpitalmilitaire Percy de Clamart. Les honneursmilitaires lui ont été rendus dans la courd’honneur des Invalides. � La rédaction

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LITÉS

À 24 ans, le caporal-Chef Pierre Schœndœrffer avait miraculeusement survécudurant la guerre d’Indochine couvrant la bataille de Diên Biên Phu commecaméraman du sercice cinématographique des armées.Six ans plus tard, « L’Adieu au roi », décrochera un Prix interallié et le« Crabe-tambour » le Grand prix du roman de l’Académie française en 1976.

et qualifiés, sans oublier le soutien desnombreux partenaires et associationsqui œuvrent aux côtés du Cercle depuisdes années. �

Propos recueillis parle général (2s) Alain Bourdenet,

rédacteur en chef de L’Épaulette.

> Hommageà Pierre SchœndœrfferCaméraman héroïque, écrivain : « de la 317e section,

au Crabe-Tambour » mort d’une légende

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Un nouveau symbole pour conclure,qui illustre bien l’esprit du Cercle etsa grande mixité : Agathe (12 ans)et l’adjudant-chef Bataille (96 ans).

La préparation pour les jeux paralympiques de Londres se répartit sur deux ans :la première année, l’année 2011, est l’année des qualifications.Pour se qualifier, il faut se présenter à de nombreuses compétitions en France comme àl’Etranger et y réaliser les meilleurs résultats possiblesafin de figurer en bonne place sur la ranking list.C’est la position sur la ranking list qui va conditionner une sélection aux Jeux.

Préparation au stage de tir à l’arc.

Alain Akakpo en route poursa qualification aux JO.

La 317e section (1965)« Une légende s’installe… »

Le Crabe-tambourCésar 1977 MeilleurActeur, Meilleur SecondRôle Masculin,Meilleure photo.

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30 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

ACTUALITÉS MILITAIRES

Lieutenant Cauchois-Le Mière SolenneEcole d’Administration Militaire

Instructeur RAJChef de filière EAM2-CTAOfficier Communication

«> Baptême de promotionà l’École d’Administration Militaire (EAM)

DRPHOTOSCOMMUNICATIONEAM2-CTA

Au soir du 7 décembre 2011, laseconde promotion de 1’Écoled’Administration Militaire (EAM)

a été baptisée sur la place des Lices deRennes. La cérémonie, présidée par lecommissaire général de première classeFoures, représentant le DCSCA, a eulieu en présence du général de divisionBonnemaison, commandant les écolesde Saint-Cyr Coëtquidan, du général debrigade du Breil de Pontbriand, généraladjoint engagement représentant1’OGZDS Ouest et du commissairecolonel Damblanc commandant1’EAM.

Cette nouvelle promotion, compo-sée d’élèves commissaires et d’élèvesdu corps technique et administratif,porte le nom d’ « Opération Daguet ».

« Le baptême de promotion est unmoment fort qui forge I’identité et lacohésion d’un groupe. II témoigne deI’appartenance à un corps et de lareconnaissance de I’état d’officier ici ausein de l’armée de Terre. Il permet ausside s’inscrire dans une lignée, sous leparrainage d’une opération militairechoisie pour les valeurs et le renouveauqu’elle représente et qui peut vous ser-vir de guide au long de votre carrière. » *

Cette cérémonie a vu également lesélèves officiers de réserve de l’IEP et del’ESSEC se faire adouber : « Cet adou-bement marque votre entrée dans lafamille des officiers. II représente celien indéfectible qui unit l’ancien et lejeune, le maître et l’élève, lien hérité dela chevalerie du moyen âge qui voyaitainsi se transmettre les valeurs d’hon-neur et de fraternité d’armes. »*

Cette journée a revêtu un aspect toutparticulier pour les élèves officiersdu corps technique et administratifpuisqu’en plus de recevoir leur nom depromotion, ils ont pu célébrer leur saintpatron. Saint Ambroise, qui fut unadministrateur brillant avant de devenirévêque de Milan. �

* Ordre du jour n°5 du ComEAM.

Cette nouvelle promotion,composée d’élèves commissaireset d’élèves du corps technique et

administratif, porte le nomd’« Opération Daguet ».

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• Les informations contenues dans la présente demande ne seront utilisées que pour les seules nécessités de la gestion etpourront donner lieu à exercice du droit individuel d’accès auprès du créancier ci-dessus, dans les conditions prévues par ladélibération n° 80 du 1/4/80 de la Commission informatique et libertés.

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VIE D’OFFICIER

Lancien enfant de troupe LouisBugeat (Billom 1936, Autun1937-1940) contracte un engage-ment volontaire en 1940 et parten Afrique du Nord. En 1942,

l’invasion de la zone dite « non occupée »surprend le sergent Bugeat en congé danssa Corrèze natale. Il n’a de cesse dès lors,de rechercher les moyens de rejoindre soncorps ; le 4eme Régiment de tirailleursmarocains à Taza. Il y réussit, en franchis-sant clandestinement la frontière franco-espagnole en 1943, et après une captivitéd’un mois peut enfin gagner le Maroc.

A peine arrivé, il part pour l’Italie afinde retrouver son régiment qui est engagédans la longue campagne de libération del’Europe. Il va participer aux opérationsdu Corps expéditionnaire françaisjusqu’en juin 1944. Blessé deux fois àquelques jours d’intervalle, il sera évacuésur les hôpitaux de l’arrière pour plu-sieurs mois. Par sa brillante conduite aufeu et pour la conquête du Girofano, où ilfit quarante prisonniers, il reçoit une pre-mière citation à l’ordre du corps d’armée.

Ayant retrouvé sa santé, le sergent-chef Bugeat prépare le concours d’entréeà l’Ecole spéciale militaire interarmes(ESMIA) de Coëtquidan auquel il est reçuen octobre 1946.

A l’issue de l’examen de sortie l’aspi-rant Bugeat choisit le matériel. Il estnommé sous-lieutenant le 1er septembre1948, après son stage d’application. Dansles années qui vont suivre, il va réussirdans de très bonnes conditions sa spécia-lisation « engins blindés ».

Après un rapide passage enAllemagne, le sous-lieutenant Bugeat partpour l’Indochine, en 1952, où il va donnerla mesure de ses qualités de technicien etde meneur d’hommes. Que ce soit commeinspecteur auto-chars ou chef de sectionmobile de réparation (SMR), ses qualitéstechniques, son allant et son dynamismefont l’objet de nombreux éloges et sontsoulignés par trois témoignages de satis-faction et deux nouvelles citations, dontl’une à l’ordre du corps d’armée. Cettedernière souligne son action efficace etparticulièrement courageuse dans la« Plaine des Jarres » et à Dien Bien Phu,dans le cadre des « opérations Rondelle Iet II ». Il est, en effet, à l’initiative duremontage sur place des chars M24

« Schaffee » permettant ainsi la participa-tion de l’arme blindée à la défense ducamp retranché de Dien Bien Phu. Il aréédité cet exploit technique à LuangPrabang, grâce encore à de belles qualitésde courage et de sang froid.

Rapatrié d’Extrême-Orient en juillet1954, le lieutenant Bugeat est affecté àl’Ecole d’application du matériel commeinstructeur auto-chars avant de recevoircomme capitaine, le commandement de lacompagnie d’instruction des anciensenfants de troupe, à Bourges, retrouvantainsi l’âme de sa jeunesse.

En 1956 le capitaine Bugeat est faitchevalier de la Légion d’honneur pourservices exceptionnels de guerre enExtrême-Orient.

En 1960 il est admis à la Direction duservice du matériel de l’armée de Terre etnommé Ingénieur principal en 1962.

Il part pour l’Algérie en 1964 pourprendre la direction de l’Etablissement duservice à Colomb Bechar où il resterajusqu’en 1966. Son séjour à Bechar luivaudra une lettre de félicitations pour saparticipation à la campagne « Diamant »,qui aboutit au lancement du satellite fran-çais Al. Rentré en métropole, il est affectéà l’Etablissement de réserve généraled’artillerie de Bourges, dont il prend ladirection en 1967 et qu’il transforme enMagasin central de rechanges et d’outil-lages (MCRO). Promu au grade

d’Ingénieur en chef de deuxième classeen 1969, le lieutenant-colonel Bugeat vaservir pendant deux ans au Service centraldes approvisionnements (SCA) àVersailles. Cette période sera mise à pro-fit pour élargir ses connaissances dans ledomaine si complexe de l’approvisionne-ment d’une armée moderne et dans celuidu management.

Nommé au commandement de laChefferie du matériel de la 4eme division, ilva développer et appliquer une foisencore son enthousiasme et sa ténacité àaméliorer et rendre plus efficace l’actiondu service auprès d’une grande unité ducorps de bataille. Il réussit pleinement et,promu au grade d’Ingénieur en chef depremière classe le 1er juillet 1973, le colo-nel Bugeat est fait officier de la Légiond’honneur en 1974.

Appelé en 1975, à la direction del’Etablissement régional du matériel(ERM) de Toulon, dont l’importances’accroît en raison de la création du campnational de Canjuers et de l’arrivée del’Ecole d’artillerie à Draguignan, l’ingé-nieur en chef de première classe Bugeattermine brillamment sa carrière en réus-sissant à rendre opérationnel cet établisse-ment à la veille de son transfert surDraguignan.

Officier de la Légion d’Honneur, titu-laire de trois citations et cinq témoignagesde satisfaction, l’Ingénieur en chef de pre-mière classe Louis Bugeat est égalementdécoré de la Croix de guerre 1939-1945avec étoile vermeil, de la Croix de guerredes TOE avec étoile de vermeil et de laCroix du combattant volontaire 1939-1945. Il quitte le matériel et le serviceactif le 21 septembre 1976, au terme de36 ans d’une carrière particulièrementbrillante au cours de laquelle il a donné lemeilleur de lui-même, en toutes circons-tances, pour servir son pays avec abnéga-tion et au péril de sa vie .

Il décède quelques jours plus tard, le3 octobre 1976, des suites d’une longuemaladie. �

Lieutenants Vincent Machetet Christophe JugeOAEA 2007-2008

Promotion colonel Louis Bugeat

DR

Lieutenant Bugeat, en mars 1952(mois du départ).

«Portrait du Colonel Louis Bugeat (1922-1976)Ayant retrouvé sa santé après ses blessures, le sergent-chef Bugeat prépare leconcours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire interarmes (ESMIA) de Coëtquidanauquel il est reçu en octobre 1946.

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VIE

D’O

FFICIER

1954. Tourelles de chars démontées en vue de l’opération « Rondelle II ».En médaillon, quarante ans plus tard, le général Mengelle à pour le « CONTI », legeste du cavalier qui flatte sa monture après un rude parcours. Tout un symbole,une page est tournée, le temps du témoignage est arrivé…

DRE.C.P.ARMÉES/ECPAD

> Le matériel en IndochineOpérations « Rondelle I et II »

Malgré toutes lescontraintes et le manque

d’homogénéité du systèmelogistique mis en place, le

Service du matériel a pris sajuste part dans les

opérations menées par lecorps expéditionnaire.

Adaptant son organisationet ses techniques à la forme

prise par lescombats, apportant chaquefois que possible des solu-

tions inédites à desproblèmes nouveaux, il a su

justifier le maître mot quifigure dans sa devise : Servir.

La Direction du matériel destroupes françaises en Extrême-Orient (DIRMAT T.F.E.O.),créée en août 1945 à Paris,débarque le 25 décembre 1945

et s’installe à Saïgon. Elle prépare acti-vement l’organisation du Service dumatériel local et la mise sur pied dedeux bataillons de réparation adaptés àla maintenance des forces présentes enIndochine.

Durant les deux années qui suivent,le Service du matériel doit sans cesseparer au plus pressé, malgré un déficitimportant en personnel spécialisé et unepénurie chronique de rechanges. Sonorganisation reste fragmentaire et maladaptée aux besoins du corps expédi-tionnaire.

Au début de 1947, le commande-ment supérieur des troupes en Extrême-Orient fixe les conditions nouvelles del’organisation de ce service pour l’en-semble de l’Indochine. Mais cette nou-velle organisation n’est pas sans défaut.Elle se révèle inadaptée aux circons-tances du combat et insuffisante en per-sonnel. Le maintien en condition estréalisé dans des conditions proprementanarchiques.

Bien des difficultés se trouvent réu-nies pour rendre délicate sa mission :

infrastructure très insuffisante, du moinspendant les cinq premières années,effectifs réduits devant mener à bien destâches de plus en plus lourdes et com-plexes, matériels d’une grande disparitéutilisés et entretenus dans des conditionspeu rationnelles. S’y ajoute la faiblessechronique des moyens de tous ordresaccordés au corps expéditionnaire, com-pensée dans certains domaines seule-ment, et après plusieurs années d’opéra-tions, par les arrivages de l’aide exté-rieure.

L’année 1949 marque un nouveautournant dans l’évolution du Service dumatériel avec la résolution progressivedes problèmes, consécutive à une orga-nisation de soutien de contact, mieuxadaptée au besoin des forces et l’aideapportée par les États-Unis au corpsexpéditionnaire français qui devientparticulièrement importante et permetde mener la guerre avec des moyenslogistiques accrus.

Dès le milieu de 1950 le services’améliore régulièrement. Les actionsopérationnelles amènent les formationsdu matériel à soutenir et à participer deplus en plus étroitement, au plus prèsdes forces en action.

C’est surtout au cours des grandes

opérations des années 1953 et 1954 quele Service du matériel va trouver l’occa-sion de s’illustrer pleinement. Toutd’abord dans l’opération « Atlante » ilengage des moyens importants adaptésaux unités de combat et qui progressentavec elles. Ensuite, le transport d’enginsblindés par voie aérienne vers le paysthaï lui est confié. L’objectif consistealors à amener à pied d’œuvre des charslégers que l’on aura démontés à des cen-taines de kilomètres de leur futur lieud’emploi puis transportés en fardeauxséparés par Bristol ou D.C.3. seulsavions capables de se poser sur lespistes rudimentaires disponibles. Leremontage des fardeaux se fait à l’arri-vée à l’aide d’une équipe de spécialistesdépêchés sur les lieux.

La première opération de ce genre,baptisée « Rondelle I » est montée auprofit de la « Plaine des Jarres » avecdes chars M 5 et dure du 20 mars au 30mai 1953. C’est ensuite au profit ducamp retranché de Diên-Biên-Phu quese déroule « Rondelle II » permettant lamise en place de chars M 24 « Shaffee ».L’étude des conditions d’exécution decette opération est particulièrementsignificative. Elle sera bientôt suivie de« Rondelle III » exécutée à Luang- •••

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Prabang. On ne peut manquer de souli-gner, également, le rôle joué par le per-sonnel du dépôt de munitions opéra-tionnel de Diên-Biên-Phu appelé àmanipuler plusieurs milliers de tonnesde munitions et, poursuivant sa missionjusqu’à l’extrême limite, faisant sauterles stocks restant disponibles le 7 mai1954, jour de la chute du camp retran-ché. �

Extraits d’un texte rédigé par lelieutenant Anne-Marie Mans, intitulé« Le matériel en Indochine » parudans un numéro spécial de la Revuehistorique des armées en 1980.

Le 29 Novembre 1953, l’avion dugénéral Navarre, commandant enchef, atterrit à Diên-Biên-Phu.Accompagné du général Cogny,commandant les Forces terrestres du

Nord Viêt-Nam (F.T.N.V.), il est venu voir leterrain où vont se dérouler les opérations. Ildoit arrêter sa décision le jour même.Agréablement surpris par les possibilités demanœuvre qu’offre la plaine, il accepte que labataille ait lieu sur ce terrain qu’il vient dechoisir d’une manière définitive…

Il sait que l’ennemi peut déclencher l’at-taque dès la mi-janvier et que la bataille serarude. Il lui faut donc désigner un chef « pres-tigieux, compétent et expérimenté », apte à laconduire et lui donner les moyens néces-saires…

Dès son retour à Saïgon, le 30 Novembre,le général Navarre mobilise son état-major etordonne, notamment, l’étude la mise en placede chars sur le site de Diên-Biên-Phu, ainsique les canons de 155 millimètres destinésaux tirs de contre-batteries. Ce n’est pasencore une mission, c’est déjà une exigence.

Les travaux préparatoires à un combataéroterrestre menés par le général de divisionaérienne Bodet, adjoint au commandant enchef, vont bon train, mais les véritableshommes d’action du moment sont ceux du4ème bureau, du transport aérien et du servicedu matériel. Le problème le plus urgent, celuiposé comme un défi, est l’aérotransport deschars décidé la veille. Le représentant dumatériel, précise tous les problèmes que lapremière expérience de ce type menée au pro-fit de la plaine des Jarre « l’opération

Rondelle », au nom de code évocateur, a per-mis de résoudre Il est évident que ces pro-blèmes résolus, l’opération que l’on appelledéjà « Rondelle II » pourra s’effectuer dansles délais voulus. Mais l’officier du matériel,comme son camarade aviateur du transportaérien, savent très bien qu’il faudra, commed’habitude, aller bien au-delà des normesréglementaires. La première chose à faire estde démonter les 18 tonnes d’un char M 24« Shaffee » pour connaître au kilogrammeprès le poids des charges incompressibles.L’ordre est donné au matériel du Nord Viêt-Nam de procéder à ces vérifications. Faisantréférence aux enseignements de « Rondelle »,le représentant du matériel fixe à six le nom-bre raisonnable de chars pouvant être opéra-tionnels à la date du 15 janvier. quel que soitle type de char retenu. Le nombre d’avionsdevrait être sensiblement le même, soit, pourun char deux à trois rotations de Bristol etcinq à six de Dakota...

Dès le début décembre, à Hanoi, lesForces Terrestres du Nord Viêt-Nam s’acti-vent. Dans un vaste atelier du service du maté-riel, un char M 24 « Shaffee » neuf est en fin dedémontage pour répondre au plus vite au pro-blème posé par Saigon. Les légionnairesmécaniciens de la 2ème Compagnie de répara-tion d’engins blindés de la Légion étrangère,(C.R.E.B.L.E), agissent en silence, avec lesgestes précis des personnels compétents, unevéritable sélection de spécialistes allant bienplus loin dans le soutien que ne le fixent lesrèglements. Ils connaissent à fond le M 24« Shaffee » et sont capables de refaire avecdes moyens de fortune ce que les construc-

34 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

VIE D’OFFICIER

1952. Une équipe mobile de dépannage en action sur la route (Convoi de Ban Mé Thuot).

DRE.C.P.ARMÉES/ECPAD

« Cette page de gloire dansl’Histoire militaire de notre

pays, retracée par le généralMengelle dans son ouvrage «

Des chars et des Hommes »,dont voici quelques extraits,montre combien l’action cru-

ciale des mécaniciens de la 2ème

Compagnie de réparationd’engins blindés de la Légion

étrangère et du1er Bataillon de réparation dumatériel a été déterminantedans les combats héroïques

menés par« le 1er escadron de chars qui a

eu l’honneur, à lui seul, dereprésenter l’arme blindée à

Diên-Biên-Phu ».

> Récit : extraits du livre du général MengelleDiên-Biên-Phu « Des chars et des hommes »

«> Le matériel en Indochine : Opérations « Rondelle I et II »> Opération « Rondelle II »« Un aérotransport hors du commun »

«

• A vingt-deux ans, jeune sous-lieutenant deréserve volontaire pour servir en Indochine,André Mengelle est parachuté en renfort àl’escadron début avril 1954. La bataille faitrage depuis le 13 mars. Il prend immédiate-ment le commandement d’un peloton dont lechef est hors de combat, avant de commanderl’ensemble des deux pelotons de la portioncentrale, en raison des blessures du capitainecommandant l’escadron.L’adjoint du capitaine, en effet, commandait letroisième peloton de chars détaché au pointd’appui «Isabelle», totalement encerclé etisolé à cinq kilomètres au sud.Aujourd’hui, celui-ci tient à souligner que lesous-lieutenant Mengelle a personnellementconduit et animé jusqu’au 7 mai le combat dessept chars de la position centrale. Véritableentraîneur d’hommes, toujours en tourelle,courageux jusqu à la témérité, maintenant lemoral de chacun, il s’est imposé à tous par sonexemple, son énergie, sa bravoure.

Le Général de Corps d’armée (2s) Henry Préaud(ancien chef de peloton de chars du PA Isabelle)

•••

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teurs réalisent à Détroit sur les chaînes demontage…

Le travail commencé dans l’après-midi seprolonge tard dans la nuit. Le hall bien éclairéest entièrement rempli par les nombreusespièces démontées, entourées de leurs boulons,ressorts ou rondelles, le tout disposé dans unordre qui ne doit rien au hasard. Celui-ci cor-respond déjà aux directives des cadres quiétudient, dès ce premier essai, la méthode quipermettra de passer sans contretemps de laphase de démontage à celle du conditionne-ment des charges, puis à celle du remontage.L’impasse étant faite sur la tourelle, l’incon-nue à lever porte sur le seul poids de la caisse,charge la plus encombrante et la plus lourde.Pour la réduire les mécaniciens ont enlevésuccessivement les moteurs, les réservoirsd’essence, les systèmes de transmission, leséléments de suspension, les postes de pilo-tage, l’installation électrique, les soutes àmunitions et les trains de roulement…

Le verdict tombe : on est nettement horsdes normes de sécurité pour un vol de plus de300 kilomètres au-dessus d’une région mon-tagneuse. Mais après un essai avec un fretavoisinant les quatre tonnes et un plan de volsoigneusement étudié pour franchir les crêtessuccessives, à la verticale des cols les moinsélevés. Le feu vert est donné à l’aérotransportdu M 24 « Shaffee »…

La première décision prise consiste à ren-forcer la 2èmeC.R.E.B.L.E. par des spécialistesdu 1er Bataillon de réparation du matériel deSaïgon. La méthode est affinée. Les 180 élé-ments d’un char démonté exigent deuxBristol et six Dakota pour l’aérotransport. La

planification étudiée à l’approbation des avia-teurs. A partir du jour «J», correspondant àl’arrivée de la première carcasse, tout doit sedérouler sans à-coup, ni trop vite pour éviterle stockage des pièces dans de mauvaisesconditions à Diên-Biên-Phu, ni trop lente-ment pour éviter les ruptures d’approvision-nement…

Le lieutenant Bugeat est désigné pourprendre le commandement de l’équipe depointe chargée d’implanter la chaîne deremontage. Celui-ci choisit le personnel etfait préparer les matériels nécessaires : l’ou-tillage, le portique démontable, conçu pourRondelle I, plans et plaques Sommerfield. Lesvéhicules qui lui sont nécessaires, deuxcamions GMC dont un équipé à l’avant d’unechèvre, sont mis en place par Bristol. Ce pre-mier détachement arrive à Diên-Biên-Phu le12 décembre et cherche immédiatement uneimplantation pour le chantier de remontage auplus près du quai de déchargement des Bristolréalisé par le génie, en bout de piste. Ce ter-rain, est trop souvent balayé par d’épaisnuages de poussière pour convenir. Le lieute-nant Bugeat trouve une solution de compro-mis en obtenant l’autorisation de placer sondispositif parallèlement, et à l’ouest de lapiste. En trois jours, les 25 hommes du lieute-nant Bugeat ont installé l’aire de remontage.Les cadres chargés de la réception des charge-ments ont pris un contact très utile avec lecentre de transit. La perte, même provisoire,d’un colis peut bloquer le système…

A Hanoï la chaîne de démontage estmaintenant lancée. Les lots pour chaqueavion sont constitués, pesés et bien réperto-

riés. Les rotations se feront à partir de l’aéro-drome militaire de Bac-Mai en lisière Sud dela ville, à l’exception des vols qui amènerontà Diên-Biên-Phu le fardeau le plus imposant,la carcasse des chars. Le Bristol en limite decharge, a besoin pour son décollage laborieuxde toute la longueur de la piste de Gia-Lam,l’aérodrome civil. Entre l’atelier d’Hanoï etl’aire de remontage de Diên-Biên-Phu, la car-casse d’un char fait l’objet de quatre charge-ments et déchargements successifs, decamion en wagon, notamment pour le fran-chissement du Fleuve Rouge sur les 1800mètres du pont Doumer, puis de nouveau decamion en avion…

A partir du 16 décembre, les premiersDakota se posent et l’équipe hétéroclite detransbordement, à base de prisonniers Viêt-Minh, les déchargent en quelques minutes.la première carcasse de M24« Shaffee » arrive à Diên-Biên-Phu le18 décembre. Les 180 éléments du premierchar sont rassemblés. Sans perdre de temps,les légionnaires de la 2ème C.R.E.B.L.E. etleurs camarades du matériel venus en renforts’affairent, rivalisant d’ardeur et d’imagina-tion pour réaliser ce tour de force. Ces spécia-listes forcent le respect de tous. En moins detrois jours leurs mains expertes ont reconsti-tué le puzzle. De l’amas des caisses, sommai-rement entassées pour être ramenées à Hanoïdans un avion, est sorti le premier M24« Shaffee » de Diên-Biên-Phu. D’autrescaisses sont déjà rangées, à intervalle régu-lier, sur les deux bandes de plaques PSP. Leséléments du deuxième char sont déjà enplace. « Rondelle II » se déroule sur le rythmede l’hypothèse la plus favorable. L’opérationsera d’ailleurs prolongée par le remontage de20 canons de 105 et de 155 millimètres…

Mais la présence à Diên-Biên-Phu d’undétachement de montage de chars n’échappepas à la vigilance du réseau de renseignementennemi. L’information est exploitée immédia-tement par le Viet-Minh au profit des régi-ments faisant une marche forcée vers le campretranché. Malgré cette course de vitessemaintenant bien engagée, la petite section deremontage du lieutenant Burgeat poursuit samission sans faiblir ni démériter. On ne peutmanquer de souligner le dynamisme et l’ac-tion particulièrement efficace et courageusede cet officier dans les opérations « RondelleI et II » pour lesquelles ses qualités de meneurd’hommes et de technicien lui ont valud’obtenir une citation à l’ordre de l’armée…

Ce sérieux, cette rigueur dans la méthodemais aussi cette souplesse intellectuelled’hommes qui savent prendre leur responsa-bilité en allant au-delà des règlements, sont àl’honneur du service du matériel du NordViêt-Nam ». �

La rédaction, d’après le livreDiên-Biên-Phu « Des chars et des hommes »

du Général MengelleÉdition Lavauzelle ©1996

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 35

VIE

D’O

FFICIER

1952. Vue d’ensemble du parc de la 1ère compagnie de réparationdu matériel de la Légion étrangère à la Plaine des Tombeaux.

1952. Atelier du 1er bataillon de matériel à Saïgon.Vérification du frein d’un canon de 25 Pounders.

DRE.C.P.ARMÉES/ECPAD

DRE.C.P.ARMÉES/ECPAD

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Mon expérience d’administrateur àL’Épaulette et mes dix années de« Ressources Humaines » en adminis-tration centrale m’amènent toutnaturellement à réagir à l’article parudans le n° 175 de décembre intitulé« l’avenir du recrutement interne,une régression inexorable ? »

Larticle me parait, en effet par trop pessi-miste, présentant une vision passéiste del’institution, par ailleurs il ne fait pas réel-lement état de propositions qui permet-

traient au recrutement « semi-direct » (SD) dedéfendre ses perspectives de carrière dans l’ave-nir.

Une vision passéisteL’importance du recrutement Officiers souscontrat sous-estimé

L’Épaulette est l’association du recrutementinterne et non celle de l’EMIA. Les chiffres durecrutement 2010 montrent que les Officiers souscontrat (OSC) représentent, tous corps confondus(COA+CTA), 21% des officiers. Ce taux vacependant augmenter considérablement dans lesannées à venir compte tenu du fort recrutement decette origine. Ainsi en 2011, les OSC ont repré-senté 30% du recrutement des officiers. Les pers-pectives d’intégration sont, de plus, importantes,21% dans le CTA et 49% dans le COA. En 2011,l’armée de terre a recruté 267 OSC ce qui repré-sente plus que les recrutements Saint-Cyr etEMIA réunis. La population des OSC intégrésconstituera donc dans les toutes prochainesannées la population de « semi-directs » la plusnombreuse et la plus diplômée.

Une appréciation du niveau académiquedes semi-directs erronée

Il ne faut pas s’émouvoir, outre mesure, queles sous-officiers constituent désormais le seulréservoir de recrutement à l’EMIA en sous enten-

36 • L’Épaulette n° 176 • avril 2012

TRIBUNE LIBRE

> ADHÉRERC’EST APPORTER AUX PLUS JEUNESLE SOUTIEN FRATERNELET L’EXPERIENCE DE L’AINÉ.C’EST AUSSI CONFORTER LES PLUSANCIENS DANS LA NÉCESSAIREPÉRENNITÉ DE LEUR ENGAGEMENTD’OFFICIER.

> ADHÉRERC’EST REJOINDREUNE COMMUNAUTÉ D’OFFICIERSFIERS DE LEUR CHOIX ET ENGAGÉSSOLIDAIREMENTÀ FAIRE VALOIR LEURRôLE AU SEIN DE LA DÉFENSEET DE LA SOCIÉTÉ.

> ADHÉRERC’EST S’ENGAGER DANS L’ACTION.UNE ACTION ANCRÉEDANS LA RÉALITÉ ET MENÉEÀ PARTIRD’UNE VISION OBJECTIVEDU CADRE ET DES POSSIBILITÉSD’INTERVENTION.

Art. 1 (ENGAGEMENT ACTIF)• En adhérant à L’ÉPAULETTE je participeactivement à la vie de l’association dans l’intérêtde tous, et cela quelle que soit mon origine.

Art. 2 (ENGAGEMENT CONSCIENT)• En tant que membre actif de l’associationje suis co responsable de ses messages et de sesactions. À mon échelon, j’en suis le relais.

Art. 3 (ENGAGEMENT RESPONSABLE)• En désaccord avec les buts ou modes d’actionde L’Épaulette, j’en informe sans réserveles différents échelons de l’association.

Art. 4 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)• D’active, de réserve ou en retraite mon activitéd’adhérent reste guidée par l’éthique de l’officier.

Art. 5 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)• Officier d’active et cadre responsable,je m’engage à ne pas substituer aux voiesréglementaires ouvertes par l’institution lerecours à l’association.

Art. 6 (ENGAGEMENT ÉTHIQUE)• Officier d’active, je m’exprime librementet sans anonymat dans le cadre de l’association.En revanche, je laisse le soin à l’association deconduire tout débat public qui remettrait encause mon obligation de réserve.

DRSIRPATERRE

Fort neuf de Vincennes Bat.24Cours des Maréchaux75614 PARIS CEDEX 12

Téléphone : 01 41 93 35 35Fax : 01 41 93 34 86PNIA : 821 941 35 35

> Voir l’allocution du CEMATqui traite le sujet sous unangle généraliste, en page 6.

«Recrutement interne

Réflexions surl’avenir durecrutementinterne

Code de l’adhérent

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c’est édifiant ! Si l’on veut remettre « l’opération-nel » au cœur de notre institution, il faut aussiprendre les mesures « Ressources Humaines »pour revenir à des taux d’encadrement moins« mexicains ».

Sur un tout autre plan, si « les vraies valeursse forgent au combat », aucune origine de recru-tement, fort heureusement, n’en a le monopole.Ce serait caricatural, aujourd’hui, de penser quetelle origine d’officiers a plus vocation aux com-bats et telle autre, aux états-majors. De plus, surles quelque 17 000 officiers que compte actuelle-ment l’armée de Terre combien auront connu lebaptême du feu ? A savoir : être directement prisà parti. Ceux qui ont connu cette situation sont-ilsdevenus, pour autant, des héros, des figuresemblématiques qui feront d’eux les chefs indiscu-tables de demain ?

Des perspectives à défendrePour des raisons à la fois stratégique, géopo-

litique et budgétaire, on ne refera pas l’arméed’hier et non pas celle de demain. Les temps decommandement ont considé-rablement diminué ce qui évi-demment nuit aux perspec-tives de carrière. Cela vautpour les « semi directs »comme pour les « directs ».Un Saint-cyrien sur deux, seu-lement, sera promu colonel etun sur six général. Tous lesrecrutements subissent donc,en termes d’évolution de car-rière, la réduction du formatde l’armée de Terre.

Ces perspectives de car-rière reposent globalement surla manière de servir en Francecomme au cours des opéra-tions et bien entendu sur laréussite aux concours.

L’Épaulette peut contri-buer à la mise en place derègles de gestion justes ettransparentes, en particulierpour tout ce qui touche à desactes de gestion fondamentaux : intégration desOSC, avancement et concours.

Compte tenu de l’importance quantitative(voir supra) et qualitative des OSC, il faudra tou-jours veiller à l’intégration des meilleurs d’entreeux dans des proportions significatives de l’ordrede 1/3, soit grosso modo l’équivalant d’une pro-motion de l’EMIA (90).

Il faudra aussi veiller à ce que la notion d’ori-gine de recrutement ne constitue pas un paramè-tre de sélection à l’avancement, ce qui pourraits’apparenter à de la discrimination. Qu’elle nesoit pas un critère discriminant, par exemple, pourles premières propositions, celles des « choixjeunes », voire « très jeunes », et qui ont perdu deleur sens avec l’allongement des carrières consé-cutif à la loi sur les retraites.

L’Épaulette devra aussi mener un travaild’influence et de persuasion auprès de nos jeunes

camarades « semi directs » pour qu’ils soientmoins timorés et qu’ils défendent leur chance auCSEM. Il est bon de rappeler à ce sujet que leCSEM est régi par la législation générale enca-drant les concours de la fonction publique et quepar conséquent, nul ne peut s’opposer à l’inscrip-tion de quelqu’un qui remplit les conditions decandidature. Il faudra aussi veiller à ce que descritères d’âge ne soient jamais instaurés au détri-ment des « semi directs » (1). Le jury du concoursdu CSEM, en particulier pour les épreuves orales,doit comprendre un officier « d’origine « semidirecte » afin d’éviter toutes interrogations quantà son impartialité et répondre à l’exigence detransparence (voir la législation en vigueur :aucune information extérieure aux épreuves duconcours ne doit être prise en considération par lejury) (2).

Enfin, l’accès des meilleurs « semi directs »au généralat (première section), même s’ilsdeviennent rares (3) doit se poursuivre. Des com-mandements comme celui de l’ENSOA, parexemple, devrait continuer d’être donné, sauf

exception, à un « semidirect ».

Fort heureusement, letitre de l’article comporte unpoint d’interrogation. Il estdonc permis de répondre quele recrutement interne aencore de beaux jours devantlui.

L’Épaulette doit prendreen compte que les officierssupérieurs (commandant,lieutenant- colonel et colonel)de demain auront un profildifférent de ceux d’au-jourd’hui. Les lieutenants-colonels, par exemple, serontmoins nombreux. Ils occupe-ront des emplois à responsabi-lité et seront rémunérés enconséquence (nouvelle grilleindiciaire, échelon exception-nel). Ils seront bien notés(avancement uniquement au

choix) et, le plus souvent, doublement diplômé,DEM + DT.

Il faut aussi, peut-être, réaffirmer que l’es-sentiel pour un officier ne doit pas forcément êtrele galon qu’il portera sur la poitrine au moment dequitter l’institution. Certaines carrières d’officiersgénéraux peuvent paraître bien ternes comparéesà celles d’officiers de grade inférieur. �

Lieutenant-colonel DelfauxPromotion Centenaire

EMIA 1981-1983(1) Actuellement le CSEM accueille 95 à 100 officiers or

il n’y a que 85 temps de commandement soit une relèveannuelle de 42/43. Un officier breveté sur deux commandera,pour les autres, des postes à responsabilité les attendent pourlesquels la notion d’âge importe peu.

(2) Je conserve un souvenir ému de mes deux oraux del’école de Guerre où j’avais dû décliner mon origine enpréambule de ma « colle d’arme ».

(3) En 2012, la « liste » comprend 25 nominations augrade de général de brigade en première section.

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 37

TRIB

UN

ELIB

RE

dant que cela constitue une baisse du niveau aca-démique. Ce faisant on oublie, d’une part, que lesOSC intégrés vont remplacer les officiers deréserve en situation d’activité (ORSA) d’autre-fois, d’autre part que l’« EMIA » quitteaujourd’hui Coëtquidan avec une licence contreun master 2 à ses camarades Saint-cyriens. Ceciconstitue un réel progrès car on a longtempsconnu l’« EMIA » sortant… comme il était entré,soit, pour la plupart, avec son seul baccalauréat.Le « gap » aujourd’hui entre « directs » et « semidirects » s’est donc réduit.

Un jugement de valeur porté sur lessous-officiers semi-directs et la cohésion desofficiers à reconsidérer

L’EMAT a fait le choix d’augmenter le recru-tement sous-officier « semi direct » pour le porterà 70%. Il ne faut pas y voir une régression. Ceserait oublier que 25% des EVAT sont titulairesdu baccalauréat et que notre institution a toujoursprivilégié l’ascenseur social. En quoi les EVATbacheliers ayant connu la vie de l’EVAT, puiscelle du sous-officier chef de groupe seraient-ilsmoins bons que les Saint-maixentais? Les deuxannées passées à l’EMIA et celle en école d’appli-cation ne vont-elles pas les préparer intellectuel-lement, moralement et militairement à leur futurrôle d’officier ? On a donc peu à craindre pour lacohésion des officiers, celle-ci d’ailleurs se joue,notamment, au cours de la première partie de car-rière qui vient d’être allongée d’une année. C’estbien dans les régiments, puis au cours des stages(CFCU, DEM) que se crée la cohésion des offi-ciers. Mais il est vrai (voir ci-dessous), qu’elle estaussi le fruit de règles de gestion justes et transpa-rentes. Il n’y a donc pas lieu de craindre un corpsd’officiers « à deux vitesses ».

Une nécessaire adaptation denotre armée aux réalités actuelles

Comme les autres ministères, nous devonsnous plier aux contraintes du Livre blanc et de laRGPP mais, finalement n’est-ce pas un bien ?Pouvait-on conserver l’architecture humaine del’armée de Terre d’aujourd’hui au nom des pers-pectives de carrière ? Une armée de 120 000hommes qui compte 156 généraux, 800 colonelset 3000 lieutenants colonels. Faisons les ratios,

DRTIM

Au début, le Lycée militaire d’Autun…

« Ces perspectivesde carrièrereposent

globalementsur la manière

de servir en Francecomme au coursdes opérationset bien entendusur la réussiteaux concours. »

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Les sérieux combats du débutde cette année entre l’arméemalienne et la rébelliontouareg dans la région fron-talière saharienne commune

à l’Algérie, au Mali et au Niger nousrappellent le siècle de présence etd’autorité françaises (1860-1960)sur ces immenses étendues déser-tiques et hostiles, marquées par desexplorateurs célèbres (René Caillé,Duveyrier, Foureau, Lamy…), desmissionnaires pères blancs souventmassacrés dont le père de Foucauld,et bien sûr, des militaires aux destinsdivers dont le lieutenant-colonelFlatters et le chef d’escadronsdevenu général Laperrine (créateurdes compagnies sahariennes et paci-ficateur du Sahara). C’est le retourd’une hostilité séculaire entre peu-ples que tout oppose.Mais qui se souvient du lieutenantGaston Cottenest ?

Il a pourtant été celui qui, par sonéclatante victoire au combat de Tit(près de Tamanrasset) en mai 1902,a mis fin au mythe de l’invincibilitédes redoutables guerriers touaregdepuis le massacre de toute lacolonne Flatters en 1881 !

Une victoire qui a rétabli le pres-tige et l’autorité française au Sahara(malgré quelques révoltes venues deLybie vite mâtées dont celle de 1916avec l’assassinat du père deFoucauld) jusqu’à l’indépendancede nos colonies dans les annéessoixante.

La France a sagement entretenupendant toute cette période des rela-tions confiantes avec le peuple toua-

reg dont l’identité était reconnue etsoutenue, ce que les nouvellesnations périphériques se sont appli-quées à défaire. D’où les affronte-ments actuels.

Gaston Ernest Cottenest et né le26 mars 1870 à Bergues (Nord).

Après le décès de son frère, lieu-tenant d’infanterie de marine, tué auTonkin, il interrompt des études demédecine pour s’engager en 1889 au3ème régiment d’infanterie de Marineà Brive-la-Gaillarde.

Admis à L’Ecole Militaired’Infanterie de Saint-Maixent, il ensort en 1895, affecté au 8ème BCP.Passionné par l’aventure colonialedu moment, il obtient la mêmeannée une affectation au 1er régimentde zouaves.

Son aventure saharienne com-mence en 1898 par sa mutation auService des Affaires Indigènes deTouggourt puis en 1900, au BureauArabe de l’Annexe d’In-Salah. Il yacquiert une grande connaissance dumilieu naturel (le Sahara) et humain(les touareg). Ses hommes et la

population apprécient son comman-dement ferme et juste et son com-portement. Sa réputation est établiedans la région où, de plus, il a réussile premier forage artésien duTidikelt.

Un savoir et une popularité quilui permettront de trouver facile-ment les hommes sûrs et de réunirsans erreur les moyens nécessairespour l’expédition punitive ordonnéepar le Général Laperrine contre lesrazzias et pillages auxquels selivrent sans risque les tribus touaregdepuis le massacre de la colonneFlatters 20 ans auparavant.

Parti d’In-Salah le 23 mars 1902,le lieutenant Cottenest va pister,trouver, combattre et finalementdétruire le 7 mai 1902 les forcestouareg à Tit, près de Tamanrasset,après une véritable épopée de 45jours sur plus de 1500 kilomètres dedésert (Hoggar) suivie des 16 jourspour le retour à In-Salah.

Il est impossible de résumer icison rapport d’opération d’une cin-quantaine de pages.

38 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

HISTOIRE

DRCOLLECTIONPARTICULIÈRE

Le lieutenant Gaston Cottenest, entouré des chefs indigènes et Touaregs d’In-Salah.

Ci-dessus à droite, portrait du commandant Cottenest en 1870.Ci-contre à droite, le médaillon commémoratif de Tit, près de Tamanrasset, inauguré

le 15 janvier 1932, par le Gouverneur général Carde, est scellé sur le monument « La Gara »qui domine le terrain du combat.

Le lieutenant Gaston Ernest CottenestHéros de l’histoiremilitaire françaiseau Sahara

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Page 41: Revue 176

C’est un modèle d’exercice ducommandement dans des conditionsextrêmes : organisation, sûreté endéplacement et au bivouac, soutiendes hommes et des animaux, préci-sion et contrôle des ordres donnés,recherche de la surprise, rapidité deréaction, courage au combat parfois

jusqu’au corps à corps…L’ultime engagement à Tit, où les

touareg ont pris l’initiative de l’at-taque, a duré 2 heures ½ au coursdesquelles nos forces brûleront14000 cartouches (une centaine parhomme) ! Les touaregs furent déci-més. Nos troupes retrouveront beau-coup d’armes, de matériels et docu-ments qui avaient été pris à la mis-sion Flatters. Nos pertes furentlégères : 3 morts et 10 blessés dontCottenest.

L’échec des touareg eût un grandretentissement au Sahara et à l’exté-rieur, notamment en Lybie dans lestribus fondamentalistes sennous-sites. Chez les touareg du Hoggar,Cottenest était devenu un héro de

légende qui alimenta longtemps lerépertoire des conteurs traditionnelssahariens.

Après congé et convalescence, lelieutenant Cottenest poursuivra l’es-sentiel de sa carrière dans l’arméed’Afrique et les service des affairesindigènes : commandant la compa-gnie des oasis sahariens de la Saoura(1908), 35ème régiment d’infanteriepuis 3ème régiment de tirailleurs,service des renseignements auMaroc (Chaouïa) (1910).

Chef de bataillon au 3ème régimentde Zouaves en 1914, il sera blessémortellement en Champagne le28 septembre 1914.

Comme son aîné de six ansformé à l’EMI de Saint-Maixent, legénéral Jean-Baptiste Marchand quis’est illustré à la tête de la missionCongo-Nil (Fachoda) à la mêmeépoque (1896/98), le chef debataillon Cottenest est une illustra-tion parfaite de la richesse du recru-tement interne de l’armée de Terre.Le 15 janvier 1932, le Gouverneurgénéral Carde a inauguré à Tit unmonument où est scellé unmédaillon à l’effigie du commandantGaston Cottenest. �

Général de corps d’armée (2s)Norbert Molinier

Président d’honneurde L’Épaulette

Note : ce récit, illustré par des photogra-phies recherchées sur Internet, doit beau-coup à l’ouvrage du général Michel BourginChroniques touarègues (L’Harmattan 2011).Remerciements à l’auteur pour sa précieusecollaboration.

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 39

HISTO

IRE

AUX FUTURS AUTEURS DE L’ÉPAULETTE

> Quelques consignes pratiques !

Adressez vos projets d’articles à L’Épaulette de préférence sous forme de fichiers informatique type Word, au format RTF

([email protected]). Il est demandé que les projets ne dépassent pas trois pages de la revue (soit 3000 signes/page)

iconographie à ajouter. Adressez des illustrations, soit sous forme de tirages photos couleurs, soit sous forme de fichiers numé-

riques, format jpeg, définition de 300 pixels/cm. L’envoi de textes et ou d’illustrations à L’Épaulette vaut acceptation par l’auteur

de leur reproduction et de leur publication sans droits. La rédaction

> Nous recommandons aux futurs auteurs, de bien vouloir signer leurs articles et de compléter ceux-ci du nom de leur promotion.

DRCOLLECTIONPARTICULIÈRE

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Le 23 juillet dernier, à l’occasiondu Triomphe des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan, une cérémoniesobre et émouvante était organi-sée au musée pour l’inauguration

de la « Flamme du Souvenir ».M. Marc Laffineur, secrétaire d’Etat à

la défense et aux Anciens Combattants, aravivé pour la première fois cette flammeen présence du Général Irastorza, chefd’Etat Major de l’armée de Terre.

Sous les armes, des officiers de toutesorigines ont participé à cette cérémonie :Le souhait du commandement des écolesétait d’illustrer la diversité du recrutementdes officiers de l’armée de Terre, réunispar une même communauté de destin quiapparait avec une tragique évidence à lalecture de la liste de nos derniers cama-rades tombés en Afghanistan :

Valéry Tholy et Camile Levrel,récemment tués en opération, étaient issusdu recrutement semi-direct OAEA ainsique Matthieu Gaudin tombé quelquesmois avant eux. Thomas Gauvain étaitissu de l’Ecole Spéciale Militaire deSaint-Cyr, Benoît Dupin de l’EcoleMilitaire Interarmes. LorenzoMezzasalma et Patrice Sonzogni étaient« officiers rang ». Fabrice Roulier etChristophe Barek-Deligny, que le4e bataillon de l’ESM vient de choisircomme parrain de promotion, étaientd’anciens ORSA/OSC.

Le parcours exemplaire de ceshommes, et de tous ceux qui avant euxont donné leur vie au service de la France,illustre toute la diversité et la richesse durecrutement des officiers de l’armée deterre autant que leur esprit de sacrifice.

La mise en place de cette flamme,inaugurée de façon solennelle, vient illus-trer le fait que le musée du Souvenir estbien celui de tous les officiers, quelle quesoit leur origine. On doit pourtant consta-ter que les collections exposées sont pau-

vres en objets et souvenirs évoquant ceuxde nos camarades qui ne s’attardent pas àSaint-Cyr Coëtquidan pendant leur for-mation d’officier. Cet oubli relatif peutêtre comblé grâce aux lecteurs de l’Épau-lette. Ceux qui connaissent ou côtoientdes camarades blessés en opération, oules familles de ceux qui ont donné leur vieau service de la France, sont invités à leurdemander d’adresser au musée un Souve-nir qui permettra de leur rendre témoi-gnage. Un béret ou un képi, un effet depaquetage ou d’équipement, une décora-tion, un objet personnel, une lettre, unsouvenir rapporté d’un théâtre d’opéra-tion sont des objets qui, en soi, ont peu devaleur, mais qui, lorsqu’ils évoquent unofficier tué ou blessé en opération, pren-nent au musée du Souvenir un sens parti-culier et permettront de laisser aux géné-rations futures une trace de leur dévoue-ment et de leur sacrifice. Pour que lalongue « nuit de l’oubli » ne les enseve-lisse pas une seconde fois… �

Commandant Tristan LeroyConservateur du musée du Souvenirdes Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan.

N.B. : Le musée du Souvenir fêtera soncentenaire en 2012. Inauguré le 24 juillet1912 par le président Fallières, c’est leplus ancien des musées de l’armée deTerre. Un dossier complet lui sera consa-cré dans votre prochain n° de L’Épaulette.

L’Association des Amis du Muséedu Souvenir des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan (A.A.M.S)

Organisme d’intérêt général à caractèreculturel, l’Association des Amis duSouvenir des écoles de Saint-CyrCoëtquidan a été créée en 1985. Elle estrégie par la loi de 1901 et déclarée à lapréfecture de Vannes.Elle a pour objet :• De contribuer au fonctionnement dumusée en mettant à sa disposition dessalariés qu’elle rémunère ;• de participer au rayonnement du musée ;• d’aider à la mise en valeur et à l’enrichis-sement du patrimoine historique et cultu-rel au musée ;• de perpétuer le souvenir des officiers del’armée de Terre, en particulier de ceuxqui sont morts pour la France ou en ser-vice commandé, ainsi que de tous ceux,civils et militaires, qui ont concouru à laformation de ces officiers.

> Sa cotisation annuelle est de : 10 €> Si vous souhaitez adhérer et/ou partici-per à la vie de l’A.A.M.S., n’hésitez pas àprendre contact à l’adresse ci-dessous :

M. LE PRÉSIDENT DE L’A.A.M.S.Musée du SouvenirÉcoles de Saint-Cyr Coëtquidan56381 GUER cedexTél : 02.97.70.77.52 – Fax : 02.97.70.77.49Courriel:[email protected]

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HISTOIRE

Le musée du Souvenir lors de son inauguration par le CEMAT le généralElrick Irastorza.

CÉDRICBOUTET/DICOD

«Le musée du Souvenir des Écoles de Saint-CyrCoëtquidan : un mémorial dédié à tous les officiersLe musée du Souvenirfêtera son centenaireen 2012. Inauguréle 24 juillet 1912par le président Fallières,c’est le plus ancien des muséesde l’armée de Terre.

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Représentant le président en débutd’année à la remise des prix del’association « Entreprises &Défense » j’ai assisté, en ouvertureà cette cérémonie à une communi-

cation qui me paraît pouvoir intéresser noscamarades envisageant ou contraints à unereconversion.Pour l’intervenant, spécialiste de la ques-tion, le succès d’une action de reconversionrepose sur des règles générales et, outre lesorganismes spécialisés (ARCO ou DéfenseMobilité pour ce qui nous concerne), surl’utilisation de réseaux.

Quatre règles fondamentales pour lareconversion.

1° règle : prendre la parole pour parlerde soi (ce qui n’est pas dans notre culturefrançaise).

2° règle : avoir de bons outils de com-munication et des réseaux.

3° règle : être actif, plus précisément :ne pas attendre, ne pas se laisser rebuter parles échecs, ne pas se résigner.

4° règle : avoir un projet mûri très enamont de l’échéance du début de l’action dereconversion.

Les réseaux « réels ».Sans que parfois cela soit très présent

dans nos esprits, chacun d’entre nous pos-

sède un ou des réseaux : amicaux, fami-liaux, professionnels, sportifs, culturels,militaires, d’école…

En bâtissant son projet de reconversion,il convient de prendre le temps de « structu-rer » ces réseaux (en fait s’efforcer de cou-cher sur le papier le nom de ses connais-sances et les classer) pour en retirer lesquelques personnes qui pourraient aider àl’accomplissement de ce projet.

La phase suivante consiste à élaborer unplan d’action pour rencontrer les membresidentifiés du réseau en préparant l’entretienet les objectifs à atteindre au cours de cetterencontre qui, quel que soit son résultat, doitfaire l’objet d’une évaluation personnellearchivée.

Enfin, il convient de garder à l’esprit quele réseau est un lieu d’échange et qu’un jourou l’autre on peut être soi même sollicité.

Les réseaux virtuels.L’essor d’Internet et l’explosion consé-

cutive des réseaux sociaux créent de nou-velles conditions.

Pour « exister » il faut désormais êtresur ces réseaux qui sont devenus l’un desprincipaux instruments de travail des DRHavec tous les avantages, mais aussi tout lesrisques que cela comporte.

Les réseaux professionnels tels Viadeoou LinkedIn par exemple offrent la possibi-

lité de déposer des CV qui sont souventconsultés par les recruteurs des PME et PMInotamment. Pour sortir du lot mieux vautdéposer sa photo et avoir détaillé sa forma-tion et son expérience. Pour augmenter seschances, il n’est pas inutile de participer àdes groupes thématiques voire tenir un Blogpour montrer sa compétence.

Si Internet constitue un formidableréseau d’échange de « cartes de visite », ilne faut pas s’en dissimuler les risques. Lepremier réflexe d’un DRH recevant un CVest en effet désormais de faire une requêtesur Google, voire de rechercher surFacebook, Copains d’avant et autres lieuxd’échange de photos ou Blogs pour se faireune véritable idée du candidat aussi biendans un but positif pour vérifier les vérita-bles qualités de la personne que dans larecherche, moins gratifiante, de ses traversactuels ou passés pouvant ressurgir de cesréseaux.

En conclusion, la reconversion est untemps fort de la vie pour lequel il convientde mettre tous les atouts de son côté, lesréseaux sociaux d’Internet en font désor-mais partie, mais ils doivent être utilisés enpleine connaissance de cause. �

Général de division (2s)Christian Cavan

EMIA Promotion Kœnig 1970-1971Vice-président de L’Épaulette

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Reconversion : penser à ses réseaux>Reférent pour les officiers sous contrat

> le capitaine Rudy Labourel

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Encore un article philosophiquesur les notions mille fois rabâ-chées d’entraide et solidaritéfaisant partie des objectifs sta-tutaires de notre association !

Et bien non, ce propos issu de situationsréelles est destiné à proposer desmesures simples et concrètes pour ten-ter de pallier des difficultés que peuventrencontrer certains de nos jeunes adhé-rents et leur famille.

Un peu d’histoire,presque d’archéologie.

En ce temps là, l’armée de Terrecomptait dans ses rangs plus de 250 000hommes répartis en quelque 200 régi-ments, principalement implantés enmétropole et en République fédéraled’Allemagne. Les opérations n’étaientpas nombreuses, mais pour autant lesabsences étaient fréquentes pour caused’entraînement, de manœuvres, d’ac-tions de formation individuelle dans lesécoles ou organismes spécialisés.

A maintes occasions à cette époque,tant pendant mes absences que plus tardpendant une période de « célibat géo-graphique », j’ai pu mesurer la solida-rité et l’entraide qui existaient entre lesépouses non pas dans les circonstancesexceptionnelles, mais dans les actessimples de la vie quotidienne : gardemomentanée d’enfants malades ne pou-vant pas aller à l’école, récupérationd’enfants à l’école en cas de retard ou

d’indisponibilité de la mère, covoitu-rage de celles ne possédant pas de per-mis de conduire, cette liste étant loind’être exhaustive.

Pour être juste, il convient de men-tionner que tout cela se passait au seind’un régiment, voire de la garnison tantles familles étaient imbriquées dans letissus urbain et social. Je n’ai pasretrouvé cette entraide plus tard enadministration centrale, mais lesbesoins n’étaient plus les mêmes, pource qui me concerne. Je pense enrevanche que les plus jeunes officiersaffectés dans les organismes de cettenature devaient vivre des situationsproches de celles d’aujourd’hui.

Les temps ont changé.

Pour malheureusement avoir eu,parfois, à le mesurer à Vincennes, je nedoute pas un seul instant que l’entraideet la solidarité existent toujours dans lesmoments de grande détresse. Par contreil est certain qu’elles ne s’exercent plus,même dans les régiments, pour lespetits « faits » de la vie quotidiennedécrits précédemment alors que lesbesoins sont peut-être plus importantsqu’ils ne l’étaient à l’époque.

Que s’est-il donc passé ?

Il serait commode d’invoquer l’in-dividualisme ambiant de la société,auquel les armées n’échappent pas, ou

le rythme des activités qui ne favorise plusles actions de cohésion antérieures quiconstituaient le ferment de la solidarité.

Selon-moi, le véritable changement pro-vient essentiellement de trois facteurs :

• l’hétérogénéité des populationsd’officiers, qui d’évidence crée desscissions internes entre officiers d’ac-tive et officiers sous-contrat, souventmal intégrés (peut-être en portent-ilsune part de responsabilité… ?), sansparler du clivage habituel entre officiersde recrutement précoce et ceux prove-nant plus tardivement du corps dessous-officiers ;

• la dispersion géographique car deplus en plus les jeunes officiers aspirantà l’indépendance (en fait la dissociationentre le travail et la vie de famille) cher-chent à acquérir rapidement un bienimmobilier et ce d’autant plus quel’épouse travaille ;

• le travail de l’épouse, enfin, désor-mais pratiquement généralisé tant pourdes raisons économiques que d’aspira-tions personnelles de celles-ci.

A ces trois facteurs s’ajoute celui ducélibat géographique résultant bien sou-vent des deux derniers mis en évidence.

Et l’on en arrive à la situationbanale suivante : le mari est « céliba-taire géographique » à 2 ou 300 kilomè-tres, l’épouse qui travaille assure la « ges-tion » de deux enfants en bas âge mis ennourrice, à la crèche ou à l’école mater-nelle. Tout va pour le mieux jusqu’aumatin où l’un des enfants fiévreux ne

42 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

VIE PRATIQUE

Entraide, solidarité :que sont ces notions devenues ?

Avec la dispersion géographique, de plus en plus les jeunes officiers aspirant à l’indépendance (en fait la dissociation entre le travailet la vie de famille) cherchent à acquérir rapidement un bien immobilier et ce d’autant plus que l’épouse travaille…

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peut aller dans sa structure d’accueilhabituelle et c’est la perte d’au moinsune journée de travail pour la mère. Nesachant comment faire, en désespoir decause, c’est le SOS mamy/papy quicertes se font une joie d’aller rendre ser-vice, mais ne peuvent généralement pasrejoindre immédiatement pour une« mission » n’excédant que rarementquelques jours voire quelques heures etqui en d’autres temps aurait été assuréepar l’entraide et la solidarité locales.

Que peut faireL’Épaulette ?

Evidemment les autorités de l’ar-mée de terre nous affirmeront qu’auniveau des corps tout est mis en œuvrepour porter remède à ces situations. Jene doute pas un seul instant qu’ellesaient donné les directives nécessaires.Mais ce dont je ne doute pas non plusc’est que cela ne fonctionne pas. Il fautd’ailleurs se rendre à une évidence, lamutation/célibat géographique coupede la « famille militaire » d’origine etc’est naturel. Ceci est encore aggravélorsque l’organisme de départ est ungros état-major situé dans une métro-pole régionale.

Au niveau civil local, il existe sansdoute dans les mairies ou organismessociaux des listes de personnes suscep-tibles d’apporter une aide ponctuelle,sous réserve d’avoir pris le soin de s’enfaire connaître ; donc d’avoir anticipé,

mais c’est plutôt rare.Pour atténuer le sentiment d’isole-

ment de certaines familles de ses adhé-rents l’Épaulette a sans nul doute unrôle à jouer dans le cadre de ses objec-tifs statutaires d’entraide et de solidarité.

Tout repose sur le « couple » prési-dent de groupement/correspondant deformation. L’un et l’autre doivent êtreconnus des adhérents. Eux-mêmes doi-vent connaître lesdits adhérents et, aucas précis évoqué, les familles restéessur place après une mutation/célibatgéographique.

Dans l’idéal :• le correspondant de formation

devrait disposer de la connaissance despersonnes capables d’apporter une aideponctuelle et avoir favorisé des contactspréalables destinés à favoriserl’échange ;

• le président de groupement devraitconnaître les familles en situation d’iso-lement et au travers de son réseau dis-poser d’une information sur les services

d’entraide locaux susceptibles d’appor-ter diverses aides et auxquels nos adhé-rents et leur famille ne pensent passpontanément. A cet égard, les assis-tants sociaux de la défense ont égale-ment certainement un rôle à jouer.

Nous sommes bien loin de cet idéal.Il s’agit pourtant bien là d’un domaineoù l’association aurait toute sa place encomplément des actions menées par lesformations. Ainsi, les termes entraide etsolidarité reprendraient toute leurvaleur et ne se limiteraient pas commec’est malheureusement trop souvent lecas à l’idée que s’en font les jeunes pro-motions qui se rapproche plus du spon-soring que de l’acte désintéressé.

Dans ce domaine, comme dans biend’autres, tout est à repenser et à reformu-ler. La réunion des présidents de groupe-ment et correspondants du 1er juin 2012sera l’occasion de ranimer le débat. �

Général de division (2s)Christian Cavan

EMIA Promotion Kœnig 1970-1971Secrétaire général de L’Épaulette

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Quelques jours avant l’assemblée générale du 4 février 2012, la réunion des« sages » - officiers généraux du recrutement interne, ou de réserve, en activitéou jeunes 2ème section - organisée au siège de L’Épaulette a permis à la presquetrentaine de participants de rencontrer de manière conviviale le président etl’équipe du bureau de L’Épaulette autour d’un plateau déjeuner au cercle duGroupement de soutien de la base de Défense de Vincennes.

Cette rencontre visait à amorcer une réflexion collective et partagée sur lesattentes de nos adhérents, les nouveaux objectifs que L’Épaulette doit se donneret les messages à actualiser au sein de l’association en réponse aux évolutions del’institution militaire et de son environnement.

L’objectif initial étant atteint, il importe que l’essai soit transformé ets’inscrive de manière récurrente et productive dans le calendrier annuel des acti-vités de L’Épaulette. �

> À suivre donc…

> Réunion des « sages » à L’Épaulette

DRMICHELGUILLON/L’ÉPAULETTE

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VIE DE L’ÉPAU-VIE PRATIQUE

Logé dans la caserne Bernadotte àPau, le Bureau central d’archivesadministratives militaires (BCAAM)

quitte le 1er janvier le giron de laDirection du Service National (DSN)pour s’intégrer dans la nouvelle organi-sation du Service Historique de laDéfense "(SHD), où il prendra le nomde Centre des archives du personnelmilitaire (CAPM).

Ce changement qui marque la der-nière étape de la réorganisation du SHD,n’est pas anodin. Créé en 1961, leBCAAM avait, comme son nom l’indi-quait, une finalité administrative. Sonintégration au SHD lui confère unedimension plus historique, dans l’op-tique d’une mise à disposition de sesfonds au public. Pour cela, le SHD vaentreprendre un traitement archivistiquedes archives paloises (cotation et inven-taire), parallèlement à un plan de sauve-garde matérielle.

Le nouveau CAPM détient les dos-siers des officiers d’activé ou de réservede l’armée de Terre et des services com-muns rayés des contrôles depuis le 1erjanvier 1971, les dossiers du personnelnon officier dégagé des obligations duservice national (individus âgés de 50 à90 ans) mais aussi les dossiers des étran-gers ayant servi dans l’armée française,hors légionnaires. C’est encore à Pauqu’on trouve les dossiers du personnelféminin de l’armée, de ses débuts pen-dant la Seconde Guerre mondialejusqu’en 1972 quand cette catégorie futassimilée au personnel masculin. Y sontégalement conservés les fichiers descitations de 1914 à nos jours.

Le bureau central d’archives admi-nistratives militaires a été créé le 1er mai1961 et s’est installé dans la caserneBernadotte, place de Verdun à Pau. Il apermis de regrouper les archives admi-nistratives de l’armée de Terre, dissémi-nées jusqu’alors dans divers établisse-ments de métropole et d’Afrique duNord. Depuis 1976, le BCAAM fait par-tie de la direction du service national(DSN). La direction de la mémoire, dupatrimoine et des archives (DMPA)conserve, pour sa part, le contrôle tech-nique de l’archivage.

Le BCAAM a pour mission de déte-nir, conserver et exploiter les dossiersindividuels des militaires de l’armée deTerre, de la Gendarmerie nationale etdes Services communs rayés des cadres

depuis le 1er janvier 1971, du personnelféminin né avant le 1er janvier 1983, desétrangers ayant servi dans l’armée fran-çaise (hors légion étrangère) et des res-sortissants de l’ex-communauté ayantservi dans l’armée française.

Il a également en charge les archivescollectives, administratives et médicalesdes formations de l’armée de Terredepuis 1937, des unités dissoutes et desunités d’active après 5 ans de conserva-tion au corps, ainsi que les fichiers descitations et ordres généraux, de 1914 ànos jours (hors Air et Mer).

Le BCAAM reçoit, chaque année,quelque 270 000 correspondances. Ilproduit 100 000 états de service, 29 000travaux de décoration et vérifie 25 000 à30 000 demandes de cartes du combat-tant. �

La rédaction

informations administratives, juridiques et sociales.

Jean-Baptiste Jules Bernadotte,né le 26 janvier 1763 à Pau (France), mort le8 mars 1844 à Stockholm (Suède), eut undestin singulier, passant, en l’espace de vingt-huit ans, d’un modeste grade de sous-officierfrançais, en 1790,au rôle prestigieux, en 1818 de roi de Suèdeet de Norvège (sous les nomsrespectifs de Charles XIV Jean (Karl XIVJohan) et Charles III Jean (Carl III Johan),après avoir été tour à tour, sous le Consulatet le Premier Empire, ambassadeur, ministre,général puis maréchal d’Empire.

> Carte administrativede conjoint de personnelmilitaire

Reférent pour les officiers d’active> Le lieutenant-colonelJean-Marie Mosèle

>

Référence : Circulaire n°201678/DEF/DFR/FM2-4du 26 septembre 1988.

Une carte administrative peut êtredélivrée au conjoint d’un militairedes trois armées, de la gendarmerie,

de la délégation générale pour l’arme-ment et des services communs, qu’il soiten activité, en retraite, décédé ou placéen position de non-activité. Cette cartepeut servir de justification d’identité oupour accomplir diverses formalitésadministratives et permettre l’accès àcertains organismes militaires ouvertsaux familles.

Elle est délivrée pour une durée de

cinq ans, ou une durée inférieure si ladate de fin de contrat est inférieure à lademande du militaire ou de sonconjoint.

Conjoints des militaires admis àla retraite et conjoints des mili-taires décédés

La carte peut être délivrée auxconjoints des militaires admis à la retraite :au moment où ces derniers quittent leservice actif, la demande est à adresserau chef de corps deux mois avant la datede radiation des cadres.

• postérieurement à leur admission àla retraite, la demande est à déposerauprès de l’autorité habilitée à la déli-vrer (voir le quatrième alinéa ci-des-sous) et, pour les conjoints des gen-darmes, à la brigade compétente du lieudu domicile, qui l’adresse au chef derattachement.

La carte peut aussi être délivrée auconjoint des militaires décédés en acti-vité de service, en position de congé liéà l’état de santé ou en retraite selon lesmêmes errements que ci-dessus.

Pour être validée, toute carte doitcomporter la signature de l’autorité quil’a délivrée et l’empreinte du timbre dela formation, établissement ou service,apposé sur la photographie d’identitéainsi que la signature du bénéficiaire.

Usage de la carteLa carte permet au bénéficiaire de

justifier de sa qualité de conjoint demilitaire d’active, retraité, décédé ou enposition de non-activité pour raison desanté, à l’égard des services du minis-tère de la Défense auxquels il pourraitêtre amené à s’adresser pour diversesformalités ou prestations : les hôpitauxdes armées, l’action sociale, les mess degarnison, etc...

Elle peut servir de carte d’accès auxorganismes militaires ouverts auxfamilles, infirmerie de garnison, maga-sin de vivres, clubs, bibliothèques... quisont implantés dans les enceintes mili-taires, à l’exclusion des zones protégées,

> Le BCAAM intègre le servicehistorique de la défense

DRCOLLECTIONPARTICULIÈRE

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selon les conditions définies, le caséchéant, par l’autorité compétente (offi-cier de garnison, chef de corps,...).

Les enfants mineurs accompagnantle titulaire de la carte pourront bénéfi-cier des mêmes facilités d’accès.

Retrait ou restitution de la carteDe caractère strictement personnel,

la carte, qui comporte une photo d’iden-tité, ne doit pas être prêtée. Tout usagefrauduleux fera l’objet d’un retraitimmédiat et éventuellement de pour-suites pénales.

Le conjoint du militaire inscrit lui-même au verso de la carte de conjoint,sous sa propre responsabilité, les chan-gements survenus dans sa situation.Exemple: départ à la retraite, invali-dité, disponibilité…

Renouvellement de la carteLa carte administrative est renouve-

lée tous les cinq ans pour les conjointsde militaires en activité, ainsi que pourles conjoints des militaires retraités oudécédés,

A l’échéance de la validité ou, auplus tôt deux mois auparavant, et égale-ment en cas de perte ou de vol, unedemande de renouvellement de la carteadministrative de conjoint ou de veuvedoit être adressée :

• au chef de corps dont relève lemilitaire en activité ou du lieu de rési-dence pour les conjoints des gendarmesretraités ou décédés.

• à l’officier de garnison du lieu derésidence pour les militaires retraités oudécédés, à l’exception des gendarmes. �

La rédaction

DRMICHELGUILLON/L’ÉPAULETTE

DR

En une période où l’engagement opéra-tionnel est particulièrement soutenu etoù les retraites occupent, pour beau-

coup, le premier rang des préoccupations, laretraite mutualiste du combattant (RMC) estun dispositif qui mérite d’être mieux connu.Elle est accordée au titre du droit à répara-tion pour service rendu à la Nation. Faisantpartie des dispositifs de reconnaissance dela Nation, elle est un produit d’épargneunique conçu pour les militaires ayant parti-cipé aux opérations extérieures et titulairesde la carte du combattant ou du titre dereconnaissance de la Nation. Elle permet deconstituer une retraite complémentaireassortie ou non du versement, hors succes-sion, d’un capital aux proches en cas dedécès. Elle apporte des compensationsuniques en matière de condition militaire etvient compléter de manière avantageuse ledispositif de reconnaissance du soldat.La retraite mutualiste du combattant est à nepas confondre avec la retraite du combattantliée à la carte du combattant et versée auto-matiquement dès 65 ans. Elle est un complé-ment de retraite par capitalisation ouvert àtout titulaire d’une carte du combattant oud’un titre de reconnaissance de la nation(TRN) sans limite d’âge.Pourquoi souscrire une retraite mutualistedu combattant et quels en sont les avan-tages ?• des cotisations libres ;• une adhésion sans limite d’âge et sansdossier médical ;

• des versements déductibles des impôts ;• une retraite cumulable avec toutes sourcesde revenus ;

• une rente majorée par l’Etat (12,5% à 60%) ;• la constitution d’une retraite complémen-taire non imposable ;

• une rente à vie dont les versements sontpossibles dès 50 ans.

Qui peut souscrire une retraitemutualiste du combattant ?

Les militaires ayant participé à certainsconflits et missions (Afghanistan, Liban,RCI, etc…) et titulaires de la carte du com-battant ou du titre de reconnaissance de laNation mais également les veuves et veufs,orphelins de guerre ou ascendants directsd’un combattant « Mort pour la France » àtitre militaire.

Quelles sont les pièces administratives

nécessaires dans les démarches pour le titrede reconnaissance de la Nation ou la cartedu combattant ?

• Livret individuel militaire ;• Diplôme de la médaille commémorative ;• Formulaire Cerfa n° 10858*01 ;• Eventuellement : citations et témoignagesde satisfaction. �

Contacts utiles :

Office National des Anciens Combattants etVictimes de Guerre (ONAC)6, boulevard des Invalides Hôtel Nationaldes Invalides 75700 PARIS(Tél. : 01 49 55 62 00).

La rédaction(Information Bureau condition du personnel- environnement humain – DRHAT).

> Connaître l’essentiel sur la retraitemutualiste du combattant

>Reférent pour les retraités> Le commissaire colonelMichel Botella

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MARIAGES> Sonia, petite-fille du Général MauriceDABOVAL (OA-TDM-Saint-Maixent-1929- Parrain de la Promotion EMIA90/92) et de Madame, et fille du ColonelAlain DABOVAL (OAEA-INF-Lieutenant Mallasen-78), avecMonsieur Laurent TOUCHARD, le19 novembre 2011 à Paris.

> Wilfried, fils du Lieutenant-colonelXavier BREHIER (GEN-EMIA-Lieutenant Bernard de Lattre deTassigny-84/85) et de Madame, avecMademoiselle Elodie WEISS àOuistreham.

> Lieutenant François RENAUD(TDM-ESM-Capitaine Beaumont-05/08), fils du Général JacquesRENAUD (TDM-EMIA-GénéralLaurier-78/79) et de Madame, petit-filsdu Chef de bataillon Claude ROUCH(TDM-OT) et de Madame, avecMademoiselle Suvi JÄRVELÄ, le31 décembre 2011 à Hämeelinna(Finlande). �

> L’Épaulette adresse ses meilleursvœux de bonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> Antoine, premier petit-fils du Colonel(†) ABBADIE (Union Française) et deMadame, au foyer du Commandant(Cyr-2001) et de MadameMALERGUE.

> Sixtine, fille du Lieutenant Bruno deFRANQUEVILLE (INF-OSC) et deMadame, le 29 juillet 2011 à Annecy.

> Gabriel, quatrième enfant duCapitaine Sylvain MESNIL (LOG-EMIA-Campagne d’Italie-99/01) et deMadame, le 23 septembre 2011 àKourou (Guyane Française).

> Aëla, quatrième petit enfant (et pre-mière petite-fille) du Lieutenant-colonelJean-Pierre COLIVET (TRS-EMIA-Général Brosset-73/74) et de Madame,au foyer d’Isabelle et Jérôme CHENU,le 20 août 2011 à Hillion.

> Clémence, première petit-filledu Lieutenant-colonel DominiqueMUSSEAU (TRS-EMIA-CapitaineCozette-80/81), au foyer de Monsieur etMadame ETIEVANT, le 10 octobre2011 à Lyon.

> Augustin, troisième petit-fils duLieutenant-colonel Alain PHILIPPOT(TRS-EMIA-Capitaine Cozette-80/81)et de Madame, au foyer de Anne-Laureet Thierry PHILIPPOT, le 18 octobre2011 à Toulouse.

> Gustave, quinzième petit enfant duLieutenant-colonel Charles deCERTAINES (ABC-EMIA-GénéralMarceau-72/73) et de Madame au foyerdu Capitaine et de Madame DELORT, le6 novembre 2011 à Tahiti.

> Martin, quatorzième arrière petitenfant de Madame BERNACHOT,veuve du Général Jean BERNACHOT,fils du Capitaine Jean PASQUIER-BERNACHOT et du CapitaineCommissaire de l’Air Alix PASQUIER-BERNACHOT, le 21 novembre 2011.

> Constance, sixième enfant du Chef debataillon Nicolas JAMES (INF-EMIA-Général Gandoët-96/98) et de Madame,le 11 décembre 2011 à Troyes.

> Antonn-Galyan, troisième enfant duCapitaine Guillaume VEYS (TRS-15/2)et de Madame, le 17 décembre 2011 àSaint-Germain du Pinel.

46 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

CARNET> Gersende, dixième enfant du ColonelJean-Charles RENAUDIN (TRS-EMIA-Bataillon de Corée-89/91) et deMadame, le 11 janvier 2012 àStrasbourg.

> Clément, onzième petit enfant duColonel Philippe MIAILHES (GND-Capitaine Prudhomme-80/81) et deMadame, au foyer de Bertrand et Aude-Marie PELLERIN de la VERGNE, le14 janvier 2012 à Fort de France(Martinique).

> Jules, dix-huitième arrière petit-filsdu Lieutenant-colonel Guy KLEPPER(TDM-Poitiers-39), douzième arrièrepetit-fils du Général Michel LAFITTE(TDM-ESMIA-Maréchal de Lattre-51/52) et de Madame, deuxième petit-fils du Lieutenant-colonel PierreKLEPPER (INF-EMIA-GénéralLaurier-78/79) et de Madame, au foyerde Catherine et Christian KLEPPER, le2 février 2012 à Paris.

> Ombeline, troisième enfant duCapitaine Jean-Philippe DIEULAN-GARD (ABC-15/2-01) et de Madame,le 7 février 2012 à Troyes.

> Noéline, deuxième petite fille duGénéral Daniel PERSONNE (TRS-EMIA-Du Souvenir-71/72) et deMadame, au foyer de Damien et JuliePERSONNE, le 16 février 2012 àPoissy.

> Constance, cinquième enfant duLieutenant Raphaël DION (ABC-EMIA-Capitaine Florès-08/10) et deMadame, le 18 février 2012 à Fèves

> Baptiste, septième petit enfant duColonel Jean-Claude PANNEQUIN(GND-EMIA-Aspirant Zirnheld-64/65)au foyer de Philippe et Jordane, le 1ermars 2012 à Cannes.. �

> L’Épaulette adresse ses félicitationsaux parents et grands-parents.

DÉCÈS> Madame Gilberte DUPRÉ, veuve duColonel DUPRÉ,mère du Général Jean-Pierre DUPRÉ et de l’Adjudant-chefRobert DUPRÉ, en février 2007 àSorbets.> Colonel AndréMERIC (OA-Turenne-42) le 23 décembre 2007 à Clamart.

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L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 47

VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

> Lieutenant-colonel Charles-MarieTRAMINI (CTA/GEN) en 2011 àPoggiolo.

> Colonel Jean CHESNE (ART-ESMIA-Général Leclerc-46/48) en2011 à Olonne sur Mer.

> Lieutenant-colonel GilbertZABLOCKI (GENIE-EMIA-Indochine-46/47), en 2011 à Bordeaux.

> Colonel Edmond LION (TDM-OAEA-39) en 2011 à Juvisy-sur-Orge.

> Lieutenant-colonel Maurice ASSIERde POMPIGNAN (CS-OR-51) en 2011à Peyrehorade.

> Colonel Joseph ONIMUS (INF-EMIA-Indochine-46/47) en 2011 àHausgauen.> Colonel René BARRAL (ART-OR-45) le 23 février 2011 à Saint-Paul-le-Monestier.

> Commandant Michel POUILHE(TDM-OAEA-61) le 23 février 2011 àSaint-Pair-sur-Mer.

> Colonel Michel MESLIER (INF-Saint-Cyr-Ceux de Dien Bien Phu-52/54), beau-père et père du Lieutenant-colonel François RIVET (GND-EOGN-Bicentenaire-89) et de Madame, le 30mai 2011 au Chesnay.

> Chef de Bataillon Jannick BERGEOT(TRS-ORSA-86) le 20 juin 2011 àSaint-Mandé.

> Colonel René GRUYER (CS-OR-44)en juillet 2011 à Hossegor.

> Madame Jacqueline LABURTHE,veuve du Colonel Louis LABURTHE(†), le 14 août 2011 à Sigoulès.

> Madame Odette BACHELET, épousedu Colonel Gérard BACHELET (ART-49) le 21 septembre 2011 à Limoges.

> Général Jean-Louis COSNEFROY(MAT-OA-61) le 9 novembre 2011 àSaint-Pois.

> Madame Yvette FREMIOT, belle-mère et mère du Colonel EdmondBERNIER (Cinquantenaire de Verdun-65/66) et de Madame, le 11 décembre2011 à Mont-de-Marsan.

> Lieutenant-colonel Claude GERVAIS(INF-ESMIA-Nouveau Bahut-45/47) le1er janvier 2012 à Wintzenheim.

> le chef d’escadron Thierry LANG.Pour prendre rang du 1er août 2012

> les chefs d’escadron : Bruno CURÉ -Philippe VAILLER.

Au grade de chef d’escadron

Pour prendre rang du 1er mai 2012

> le capitaine Eric DESSE.

Pour prendre rang du 1er août 2012

> le capitaine Fabien MASSON.

Corps technique et administratifde la gendarmerie nationale

Au grade de colonelPour prendre rang

du 1er septembre 2012

> le lieutenant-colonel Philippe LAU-BIES.

JORF du 24 décembre 2011Décret du 22 décembre 2011

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant

Pour prendre rang du 1er août 2011

ÉCOLE MILITAIRE INTERARMES

ECOLES DE FORMATION DESOFFICIERS DES ARMES

> les élèves officiers de carrière :Arnaud BATOZ - Matthieu MILLE -Laurent ERNWEIN - FrédéricDURAND - Sébastien ROLLIN -Laurent PINOT - Grégory SALOME -Gilles PAULIN - Ludovic PAILLOT -Arnaud ROLLAND - Régis JOHANN -Mélanie JAUSSERAND - RaphaëlSUDAN - Pascal BESNARD - NicolasVERDIER - Emeric CATTA - FabriceGRANONE.

Corps technique et administratifde l’armée de Terre

Au grade de lieutenant

> Colonel Henri LAIDET (TRS-OR-58) le 7 février 2012 à Paris.

> Chef d’escadrons Lucien LACROIX(ABC-OR-56) le 11 février 2012 àSaumur.

> Chef de bataillon Raymond CROZET(INF-ESMIA-Maréchal Franchetd’Esperey-55/56) le 16 février 2012 àVichy.

> Général Jean-Paul LEGRAS (INF-EMIA-Plateau des Glières-69/70) le17 février 2012 à Pau.

> Lieutenant-colonel Jacques-HenriNICOD (INF-OR-58) le 8 mars 2012 àVallerois le Bois. �

> L’Épaulette partage la peine des familleséprouvées par ces deuils et leur adresse ouleur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURESNOMINATIVES

JORF du 22 décembre 2011Décret du 20 décembre 2011

Portant nomination et promotiondans l’armée active

GENDARMERIE NATIONALE

OFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers de gendarmerie

Au grade de colonel

Pour prendre rang du 1ermars 2012

> les lieutenants-colonels : DidierRAHMANI - Didier JAM.

Au grade de lieutenant-colonelPour prendre rang du 1er mai 2012 •••

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48 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

CARNET

••• JORF du 25 novembre 2011Arrêté du 15 novembre 2011

Portant attributiondu brevet technique

d’études militaires supérieures

Le brevet technique d’études militairessupérieures est attribué, à compter du1er août 2011, aux officiers de la 124e

promotion du cours supérieur d’état-major (voie état-major) ci-après dési-gnés :

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

> CDT Jean FERNEX de MONGEX -CDT Régis GUERIN - CDT NicolasHOUMEAU - CDT Patrick ROLLAT.

JORF du 21 janvier 2012Arrêté du 5 janvier 2012

Portant attributiondu brevet technique

d’études militaires générales

Le brevet technique d’études militairesgénérales est attribué, à compter du 1er

décembre 2011, aux officiers ci-aprèsdésignés :

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

> LCL Jean-Philippe BALCERO-WIAK - LCL Jean-Pierre CHABAS -LCL Floria CORDIER - LCL ThierryKRIEGER - LCL Eric MANDILLE -LCL Ronald PALECZNY - LCL DidierPAWLIK - LCLMichel PENARANDA- LCL Jean-Marc PEREZ - LCLDominique RUDEAUT - LCL PhilippeSTORACI.

Corps des officiers du cadre spécial

> LCL Michel CLAVERIE.

Corps technique et administratif

> LCL Claude GUY. �

Pour prendre rang du 1er août 2011

ÉCOLE D’ADMINISTRATIONMILITAIRE

> les élèves officiers de carrière :

> Eva DUPUY.

A compter du 1er août 2011et pour prendre rangdu 1er août 2010

> Mathieu VAUBOURG - HamdiCHEMAK.

JORF du 31 janvier 2012Décret du 30 janvier 2012

portant promotionset nominations

dans la 1re et la 2e section etaffectations d’officiers généraux

GENDARMERIE NATIONALE

Est promu dans la 1re section desofficiers généraux :

Au grade de général de division

Pour prendre rangdu 1er février 2012

> M. le général de brigade Jean-MichelVANDENBERGHE, nommé sous-directeur administratif et financier de ladirection des soutiens et des finances dela direction générale de la gendarmerienationale à la même date.

JORF du 8 janvier 2012Décret du 6 janvier 2012

Portant nomination et promotiondans la réserve opérationnelle

ARMÉE DE TERRE

Corps des officiers des armes

Au grade de colonel de réserve

Pour prendre rangdu 1er décembre 2011

> les lieutenants-colonels de réserve :Yves LEMASSON (INF) - StèveVIDIC (ART) - Jean-Paul GALLET(ART).

Corps technique et administratifde l’armée de Terre

Au grade de lieutenant-colonelde réserve

Pour prendre rangdu 1er décembre 2011

> les commandants de réserve :Bernard OLIVIER - Michel BESNIER.

JORF du 20 mars 2012Décret du 19 mars 2012

Portant promotionset nominations

dans la 1re section et la 2e section,et affectation d’officiers généraux.

Article 2

Est nommé dans la 2e section des offi-ciers généraux de l’armée de Terre :

Au grade de général de brigade

Pour prendre rang du 1er mai 2012

> M. le colonel de l’infanterie FrançoisAMÉLINEAU. �

SUCCÈS

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VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 49

> Lettre du président Jean-François Delochreaux futurs candidats à la Présidence de la République

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Le général de corps d’armée (2S)Jacques Lemaire est né le 19 juin1923 à Roye dans la Somme. De

recrutement ESMIA « Corps de troupe »il rejoint Coëtquidan en 1945. Il estnommé sous-lieutenant au mois dedécembre de la même année et choisitde servir dans l’infanterie. En 1946, ileffectue son stage d’application àl’Ecole de l’infanterie, à Auvours. Al’issue de sa formation, en 1947, il estpromu lieutenant et affecté au Dépôtcommun des régiments étrangers à SidiBel Abbes, avant de rejoindre le 2ème

régiment étranger d’infanterie, commechef de section, en Indochine. En 1950il est muté en Algérie, au 3ème bataillonétranger parachutiste, mais quelquesmois plus tard il repart en Indochineavec le 1er bataillon étranger parachu-tiste. Nommé capitaine en 1953, ilretrouve le 3ème bataillon étranger para-chutiste en Algérie, pour effectuer sontemps de commandement de compa-gnie. L’année suivante il est désignécomme officier parachutiste régional auGroupement régional de Marseille. En1955 il est à nouveau muté en Algérie,à l’état-major du Groupement parachu-

tiste d’intervention, pour servir au 2ème

bureau/action psychologique toutd’abord, puis comme officier de presseen 1956, lorsque le Groupement devientla 10ème Division parachutiste. En 1957,de retour en métropole, à Issoire, ilprend le commandement du Centre deformation des moniteurs de la jeunessemusulmane. En 1959 il repart enAlgérie, au 14ème régiment de chasseursparachutistes, comme chef d’état-majorchargé des opérations. Il est promucommandant la même année. En 1961 ilest muté à la Base école des troupesaéroportées de Pau, en qualité de direc-teur de l’instruction combat, puis à la10ème brigade mécanisée de Reims en1962, avant de revenir à Pau, au sein del’état-major de la subdivision miliaireen tant qu’adjoint au sous-chef d’état-major. En 1965 il est désigné pour pren-dre le commandement du Centre d’en-trainement commando de Givet, postequ’il occupe pendant cinq ans. Il estnommé lieutenant colonel en 1966. De1970 à 1972 il effectue son temps dechef de corps à la tête du 67ème régimentd’infanterie de Soissons. Il est promucolonel en 1971. A l’issue de son com-

mandement, il est affecté à l’état-majordu 1er corps d’armée, à Nancy, en qualitéde chef du 3ème bureau. En 1975, aprèsun bref passage au collège militaire deSaint-Cyr L’Ecole, comme chef decorps, il est désigné pour prendre lecommandement de l’Ecole nationaledes sous-officiers d’active à Saint-Maixent. Il accède au généralat en1977. En 1978 il devient adjoint augénéral commandant la 11ème divisionparachutiste/44ème division militaireterritoriale, grande unité dont il prend lecommandement en 1979. Il est promugénéral de division en 1980.

En 1981 il est muté à l’état-major dela 4ème région militaire à Bordeaux, où ilprend la fonction de général majorgénéral. Nommé général de corps d’ar-mée en début d’année 1983, il est admisdans la deuxième section des officiersgénéraux le 20 juin 1983.

Le général de corps d’armée (2S)Jacques Lemaire, blessé trois fois (uneblessure de guerre et deux blessures enservice commandé), a été cité onze foisau cours de sa carrière, avec huit cita-tions pendant la guerre d’Indochine ettrois autres pendant la guerre d’Algérie.Il est Grand’croix de l’Ordre nationaldu mérite et a été élevé à la dignité deGrand’ croix de la Légion d’honneur pardécret du 5 mai 2011. �

50 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

VIE DE L’ÉPAULETTE

Général de corps d’armée (2S) Jacques LemaireGénéral (2S) Bernard JoszÉlevés à la dignité de Grand’croix de la Légiond’honneur et de l’Ordre national du mérite.

> Honneur à nos « anciens »

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En 1953, il reçoit la Légion d’Honneur par le général de Lattre deTassigny, sur les lieux du combat.

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Page 53: Revue 176

Le général (2S) Bernard Josz est nélé 10 octobre 1931 Saint-Dié dansLes Vosges. Incorporé en 1952, il

suit les cours du peloton des officiers deréserve à l’Ecole d’application de l’in-fanterie de Saint-Maixent et choisit l’in-fanterie à sa sortie de formation.

Nommé sous-lieutenant de réserveen 1953, il est affecté au 18ème régimentd’infanterie parachutiste de choc àBayonne pendant quatre ans. Intégrédans l’armée d’active en 1956, il rejointle 5ème bataillon de chasseurs à pied l’an-née suivante, comme chef de section, enAlgérie où il sera blessé et cité plusieursfois. En 1961 il retourne à l’Ecole d’ap-plication de l’infanterie de Saint-Maixent en qualité de stagiaire. Il estpromu lieutenant en 1962 et muté lamême année au 110ème régiment d’infan-terie mécanisé, à Belfort, comme rédac-teur au bureau instruction. En 1964 ilest désigné pour servir au 35ème régimentd’infanterie mécanisé, toujours àBelfort, comme adjoint au directeur del’instruction, puis comme officier destransmissions. En 1967 il est nommécapitaine et affecté au 1er régiment dechasseurs parachutistes à Pau Idronpour effectuer son temps de commande-ment d’unité élémentaire. En 1972,promu chef de bataillon, il rejoint le 3ème

régiment d’infanterie stationné àRadolfzell, dans la fonction de com-mandant du bureau instruction. En 1973il prend le commandement du Centred’entrainement commando n°4 deVieux Brisach, en Allemagne, avant derejoindre, en 1975, l’état-major du 2ème

corps d’armée/commandement en chefdes Forces Françaises en Allemagne, enqualité de Chef de Section Sport.Promu colonel en 1977, il est affecté auCentre national d’entrainement com-mando de Montlouis l’année suivantesur la poste de commandant en second.En 1979 il effectue son temps de com-mandement de chef de corps à la tête duCentre mobilisateur de Saint-Avold, àl’issue duquel, en 1981, il est désignéchef du bureau instruction de l’état-major de la 6ème division blindée/62ème

division militaire territoriale, àStrasbourg. En 1983 il est nommé colo-nel et prend les fonctions de sous-chefd’état-major avant de devenir, en 1984,chef d’état-major de la 62ème divisionmilitaire territoriale et division du Rhinà Strasbourg. En 1986 il est muté à la54ème division militaire territoriale deCarcassonne en qualité d’adjoint augénéral commandant la division.Nommé général de brigade dans la 2ème

section, il quitte le service actif le 11octobre 1988.

Issu du recrutement « officier deréserve », le général (2S) Bernard Joszest blessé de guerre et détient six cita-tions obtenues pendant la guerred’Algérie pour ses belles qualités decourage, de sang-froid et son actionexemplaire menée au péril de sa vie.

Commandeur de la Légion d’hon-neur, il a été élevé à la dignité degrand’croix de l’Ordre national dumérite par décret du 5 mai 2011 etdécoré le 14 mars 2012. �

La rédaction.

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 51

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Le généralBernard Josz.

Ci-dessus en haut, le lieutenant Jacques Lemaireen Indochine en 1951, au côté du commandantRaffalli. En 1952, lors de l’opérationdans le Delta du Tonkin.Ci-contre à gauche, Suez 1956,alors capitaine, lors du débarquementde Port Saïd.

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Page 54: Revue 176

Le colonel (er) Abd-el-aziz Méliani est néle 27 février 1935, à Guellal, en Algérie.À dix-huit ans il signe un premier contrat

avec l’armée, à Strasbourg, un pacte qui vadurer près de 30 ans.

En 1956, après sa réussite au concoursd’entrée à l’Ecole spéciale militaire inter-armes à Coëtquidan, il se classe dans lestout premiers de la promotion « GénéralLaperrine ». Deux ans plus tard, nommélieutenant, il est affecté en Algérie pourcommander un commando de chasse com-posé de près de 200 tirailleurs et harkis. Lesnombreuses actions menées à la tête de seshommes lui valent d’être cité à plusieursreprises. En 1959, il est blessé en opérationet le sera à nouveau deux fois par la suite.En 1962, à la fin de la guerre d’Algérie, ilest muté dans les Forces Françaises enAllemagne, dans lesquelles il va passer lamajeure partie de sa carrière, jusqu’en 1980.En 1985, parvenu au grade de colonel, alorsqu’il occupe la fonction de chef d’état-major adjoint de la 4ème Division blindée àNancy, il décide d’interrompre prématuré-ment ma carrière pour engager un autre com-bat, l’un des plus grands de sa vie : la recon-naissance et l’intégration dans notre com-munauté nationale, des Français musulmansrapatriés, composante citoyenne de laFrance depuis plus d’un siècle. A partir decette date, il s’engage dans l’action associa-tive auprès de la fondation et la direction duConseil national des Français musulmansqui réunit près de cent soixante dix associa-tions et participe, en qualité de coprésident,en 1990, à la Mission de réflexion sur lacommunauté rapatriée d’origine nord-afri-caine, chargée de fournir au Gouvernementun rapport avec des propositions concrèteset réalistes pour enfin mettre un terme auxphénomènes de marginalisation, voire d’ex-clusion, dont souffrent nos compatriotesrapatriés d’origine nord-africaine.

Actuellement, en relation avec « leMonde combattant », il préside d’autresassociations, comme l’Association pour lacoopération et la solidarité Alsace-Algérie(A.C.S.A), un trait d’union entre l’Alsace« l’Européenne » et l’Algérie « laMéditerranéenne », dont le but est de pro-mouvoir un courant d’échanges écono-miques, culturels, scientifiques, sportifs,

dans un esprit de compréhension et de res-pects mutuels conforme aux statuts del’Association « France-Algérie », créée en1963 par le Général de Gaulle, destinée àmaintenir la fortification du lien franco-algérien. Il occupe également la fonction deprésident national de l’Union nationale desanciens combattants Français musulmans etleurs enfants (U.N.A.C.F.M.E) qui regroupetrente associations départementales et régio-nales et réunit environ 5000 adhérents etleurs familles. Cette grande fédération estchargée de la « Transmission de la Mémoire »aux nouvelles générations, en faisantconnaître l’Histoire des Musulmans« Soldats de France » dans la défense et lalibération de la France, notamment durantles guerres de 1870, 1914/1918, 1939/1945,et en engageant des débats sur les thèmes desociété : laïcité, Francité, lutte contre lesdiscriminations, égalité des chances, placede l’Islam… Au nom de ce « Devoir deMémoire », il a présidé l’Association« Mémorial AFN » pour rendre hommage

aux combattants d’Afrique et d’Outre Mer« morts pour la France » en Alsace de 1870à 1945.

Aujourd’hui, le colonel (er) Abd-el-azizMéliani est vice-président de laCommunauté urbaine de Strasbourg, chargédes relations avec les armées, des associa-tions d’anciens combattants et des actionsrelevant du devoir de mémoire. Membre duHaut conseil des rapatriés et du Conseil éco-nomique et social, il est également conseil-ler municipal de Strasbourg et correspon-dant Défense pour la ville de Strasbourg.

Grand invalide de guerre, il est l’auteurdu livre « Le drame des Harkis » - EditionsPerrin.

Commandeur de la Légion d’honneur, ila été élevé à la dignité de Grand’croix del’Ordre national du mérite par décret du5 mai 2011, paru au journal officiel de laRépublique Française du 6 mai 2011. �

La rédaction

52 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

VIE DE L’ÉPAULETTE> Honneur à nos « anciens »Colonel (er) Abd-el-aziz MélianiÉlevé à la dignité de Grand’croix de la Légion d’honneur etde l’Ordre national du mérite.

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Le colonelAbd-el-aziz Méliani

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Page 55: Revue 176

Après les paroles chaleureuses etbienveillantes qui viennent d’êtreprononcées à mon égard, je veux

exprimer ma profonde gratitude :• tout d’abord au Premier ministre

Michel Rocard qui a accepté de meremettre à l’instant cette Dignité deGrand’Croix de l’Ordre National duMérite. La plus haute distinction dansl’Ordre du Mérite que la Républiquepeut décerner,

• ensuite au Sénateur-Maire de notreCité, M. Roland RIES, qui au nom denotre ville, vous accueille dans cemagnifique édifice qu’est le PalaisRohan, haut lieu chargé d’histoire.Merci infiniment, mon cher Roland,pour la beauté et le panache de ton gestequi me touche profondément.

Vous êtes, chers Amis, réunis,aujourd’hui autour de moi, toutes lesfamilles qui ont fait de moi ce que jesuis :

• la famille France symbolisée parvous, monsieur le Premier ministre,

• la famille Militaire qui fut ma pre-mière grande famille plus de 30 ansdurant,

• la famille combattante à traversmes anciens frères d’armes et de lutte,

• la famille alsacienne aujourd’hui,ma famille adoptive représentée par sesanciens Ministres, ses parlementaires,élus locaux et tous mes amis et col-lègues du Conseil Municipal deStrasbourg et de la Communautéurbaine de Strasbourg,

• et enfin la tribu Méliani à traversmes enfants et petits enfants, mes frèreset mes sœurs.

5 familles réunies comme les5 doigts de la main.

Quel bonheur !Je ne sais si l’émotion, qui com-

mence à m’envahir, me permettra d’al-ler au terme de l’hommage que je veuxrendre à tous ceux, nombreux, à qui jedois le grand honneur et le privilège decette dignité.

• Cette distinction républicaine àlaquelle votre présence, monsieur lePremier ministre, confère encore plusd’éclat, d’émotion et de symbole.

• Cette distinction qui atteste que laRépublique tient pour qualité éminentele Sens du devoir, à savoir l’exigence del’effort pour atteindre le véritablemérite, le mérite personnel.

• Cette distinction est une récom-pense, celle à laquelle tout citoyen peutprétendre, pourvu qu’il ait prouvé, sousquelque forme que ce soit, son dévoue-ment au bien public.

• Peut-on rêver principe plus noble ?• Peut-on rêver émulation plus

féconde ?« On se sent un peu gêné d’être fier

d’une décoration comme s’il s’agissaitque de vanité, mais l’on a tort. La santéd’un pays gagne à de telles fiertés ».J’ai, en cette circonstance, empruntéces fortes paroles à une grande dame del’Académie Française, Mme Jacquelinede Romilly. J’ajouterai, quant à moi,que porter cette dignité rend fier assuré-ment, mais surtout modeste quand jesonge aux héros et aux génies sur les-quels cette Grand’Croix a brillé.

Ma fierté d’être élevé à cette digniténationale ne peut me faire oublier ladette de reconnaissance que j’estimeavoir contractée envers tous ceux quim’ont tendu la main, aidé à franchir lesobstacles d’une vie passablement mou-vementée, tout au long du demi-siècleconsacré au service de notre pays.

Ma première pensée va tout naturel-lement à mon regretté père le BachaghaMéliani « Mort pour la France » et pourune certaine idée de la France et del’Algérie.

Une Algérie nouvelle qu’il voulaitplurielle.

Une Algérie nouvelle où vivraienten harmonie tous ses enfants.

Ceux de la Torah, ceux de la Bibleet ceux du Coran.

Après m’avoir nourri au « biberontricolore », il m’a inculqué très tôt desvaleurs qui donnent un sens à ma vie :HONNEUR, LOYAUTE, GENERO-SITE, AMOUR DE LA PATRIE… etun certain culte de l’élégance en toutescirconstances.

L’amour de la France deviendra, enquelque sorte, notre code génétique.

Une France généreuse mais exi-geante et compliquée.

Parfois ingrate.Mais une France que nous avons

beaucoup aimée et servie de toutes nosforces.

Une France dont le sang coule dansnos veines.

C’est avec une vive émotion qu’encet instant, mes pensées vont vers ceux

qui, au péril de leur vie, ont sauvé biensouvent la mienne. Vers ceux dont l’ab-sence hante souvent ma mémoire etmes nuits.

Mes anciens frères de combat« Morts pour la France ».

Cette France qui était leur terre pro-mise.

L’honneur et la fierté de ma vie res-teront d’avoir commandé ces braves.

Symboles admirables de courage,de dévouement et de générosité.

A l’exemple du Tirailleur-Commando Saïd Bekkrar, aujourd’huiprésent à mes côtés. Brave, parmi lesbraves, Saïd Bekkar n’a pas hésité à ris-quer sa vie pour sauver la mienne le19 décembre 1959, m’offrant ainsi uneseconde vie.

Le 25 septembre dernier, dans laCour des Invalides, Saïd BEKKRAR areçu des mains du président de laRépublique les insignes de la Légiond’Honneur pour – je cite : « avoir sauvéla vie de son lieutenant ».

Vous comprendrez, chers amis,qu’en ce moment, je les unis dans moncœur comme ils furent unis par l’amourde notre terre mère, l’Algérie, que nousvoulions nouvelle et fraternelle.

Comment pourrais-je oublier cellequi fut ma « seconde famille » :l’Armée.

Cette famille où, à travers les souf-frances et les combats, des liens d’uneextraordinaire densité se nouent pourengendrer cette communion étrange etquasi-mystique que les combattantsappellent la « Fraternité d’armes ».

Fraternité d’armes qui peut allerjusqu’au sacrifice suprême. Tous ceuxqui ont servi notre Armée, et ce qui futson fleuron, notre glorieuse « ARMEEd’AFRIQUE », en sont transfigurés.

Témoins et présents parmi nousaujourd’hui, mes grands anciens et amiscombattants à qui je veux dire mon pro-fond et fraternel respect.

A vous, Mon cher Ministre et amiAndré Bord, chers frères de combat,merci infiniment de votre chaleureuseet fidèle présence qui me touche pro-fondément.

Comment ne pas associer à cettedignité républicaine STRASBOURG,qui m’a accueilli pour la première foisen 1953 et où j’ai scellé un pacte au ser-vice des Armes de notre pays.

L’Épaulette n° 176 • mars 2012 • 53

VIE

DE

L’ÉPAU

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> Remise de la Grand’Croix de l’Ordre nationale du mérite au colonel MélianiDiscours du colonel Abd-el-aziz Mélianile mercredi 16 novembre 2011 – Palais Rohan

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Pacte qui va durer plus de 30 ans.Strasbourg et les Strasbourgeois que

j’ai l’honneur de servir depuis plus de10 ans à vos côtés, mon cher RolandRIES, et aux côtés de mes collègues ausein de nos Assemblées municipale etcommunautaire, dont je suis, privilègede l’âge, le Doyen. Je veux dire toutema fierté de siéger parmi eux et à qui jeveux exprimer ma gratitude.

Honneur à toi, mon cher Roland,pour ta grande confiance et ta fidèleamitié qui m’aident à surmonter leseffets de l’âge, les séquelles et les trau-matismes de la guerre.

Le 5 décembre 2010, à l’occasionde la journée nationale d’hommage aux« Morts pour la France » pendant laguerre d’Algérie et les combats duMaroc et de Tunisie, M. Alain Juppé,ancien Ministre de la Défense, a déclaré– je cite :

« Près de 50 ans après la fin descombats, il convient d’encourager unemémoire apaisée de cette période… »ajoutant : « il est indispensable que laMémoire rejoigne l’histoire afin deregarder, sans complaisance ni fai-blesse, tout ce que fut réellement cetteguerre ».

Insistant pour que : « Toutes lesmémoires doivent pouvoir s’exprimer »car dit-il : « le vrai défi, celui qui, fina-lement apaisera, est de ‘traverser lemiroir’ ».

Permettez au vieux soldat qui futacteur et témoin de cette guerre à nulleautre pareille car elle fut aussi et drama-tiquement une guerre civile avec toutesles horreurs liées à ces guerres, que cedéfi est au cœur de l’action que nousmenons au sein de l’Union Nationaledes Anciens Combattants Français-Musulmans que j’ai l’honneur de prési-der.

Nous pensons, en effet, que l’avenir,si l’on veut aboutir à une véritableréconciliation entre les deux rives de laMéditerranée doit d’abord passer par lapaix des braves et la construction d’unemémoire assumée et apaisée. En clair,une mémoire partagée.

• Oui, près de 50 ans après, le tempsest venu de réconcilier les combattantsqui se battaient chacun pour une causequ’ils estimaient juste et qu’il convientde respecter,

• Oui, près de 50 ans après, le temps

est venu de respecter les souffrances, deréparer les blessures et d’écrire de nou-velles pages,

• Oui, le temps est venu de promou-voir une mémoire partagée dans le res-pect de l’Histoire collective de chaquepartenaire et dans la confiancemutuelle,

• Oui, enfin, le temps est venu depromouvoir cette mémoire partagée,notamment, en sortant de l’oubli, ce quiest sans doute l’un des grands momentsde l’Histoire où la France et l’Algérie,au sein de la glorieuse Arméed’Afrique, ont fait cause communecontre l’intolérance la plus abjecte et laplus meurtrière de l’humanité.

Sortir de l’oubli donc ces Spahis,Zouaves et Tirailleurs qui, aux côtés deleurs frères d’armes de Métropole etd’Algérie, se sont battus et beaucoup,beaucoup, sont morts durant plus d’unsiècle pour « faire vivre une certaineidée de l’humanité, une certaine idée dela France ».

• Oui, monsieur le Premier ministreet chers amis, sachez que ce défi, cettepaix des braves et des Mémoires, noushabite pleinement.

Je témoigne que c’est notre convic-tion, c’est notre volonté !

A ma famille ici présente, à mesenfants et petits enfants, à mes frères etsœurs et à celle qui m’accompagne, jeleur dit :

N’oubliez pas votre terre Mère,l’Algérie, et soyez fiers d’être Français,votre patrie élective.

Voilà ce que je voulais vous dire,cher monsieur le Premier ministre, moncher Roland, mes chers amis ;

• je vous l’ai dit avec toute monamitié

• je vous l’ai dit avec tout mon cœur.Enfin, je vous remercie de votre

patiente attention et vous invite à parta-ger ensemble dans la joie : le pain, le selet le verre de la fraternité. �

Honneur à vous !

54 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

VIE DE L’ÉPAULETTE> Honneur à nos « anciens »Discours du colonel Abd-el-aziz Méliani

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« Nous pensons,en effet, que l’avenir,si l’on veut aboutir à unevéritable réconciliationentre les deux rivesde la Méditerranéedoit d’abord passerpar la paix des braveset la constructiond’une mémoire assuméeet apaisée. »

Le lieutenant Aziz Méliani,ci-contre à droite, alorsChef du Commandode Chasse V14, en Algerie.

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Le 18 novembre 2011, le groupementdu Gers s’est réuni à la fermeauberge de La Gouardère à

Roquelaure à quelques kilomètresd’Auch.

Sous la présidence du généralPasquier de Franclieu et du colonelSaint-Martin nos présidents d’honneur,le lieutenant-colonel Sire a fait le pointdes principales préoccupations del’Épaulette. Après avoir parlé des évé-nements heureux et plus douloureux dugroupement, il a donné la liste desabsents excusés. Il est à noter que lesjeunes retraités participent à l’effort denos Armées pour faire fonctionner lesbases arrières de nos E.M. et de nosrégiments lors des diverses missionsextérieures et leur présence à nos réu-nions est problématique. Bien que trèsdynamiques et très jeunes de caractère,les membres du Groupement prennentde l’âge et la relève est de plus en plusdifficile à trouver depuis que le Gers estdevenu un « désert militaire ». Notre

détermination est toutefois intacte etnous continuerons à soutenir les effortsde l’Épaulette dans toutes les missionsd’entraide et du suivi de la formationdes jeunes officiers.

Le repas qui a suivi s’est déroulédans une ambiance de franche camara-derie. Nous remercions le lieutenant-colonel Baurens de la gentille attentionqu’il a eu à la fin du repas à l’occasionde sa décoration de la médaille d’offi-cier du mérite national. Toutes nos féli-citations.

Merci à tous pour votre présence età bientôt pour soutenir l’action del’Épaulette. �

Le lieutenant-colonel Pierre SireGEN-EMIA- Général Kœnig - 1970-1971Président du groupement du Gers

situation sur la fréquentation, enhausse, et sur les différents volets deson activité (expositions, bibliothèque,pédagogie sur la citoyenneté et éco-citoyenneté).

Reprenant la parole, le présidentaborde la Journée nationale du4 février et rend compte des sujets trai-tés, chiffres à l’appui et met à disposi-tion de l’auditoire la lettre de l’Épau-lette destinée aux candidats à l’électionprésidentielle et le rapport moral dugénéral Cavan.

Les détenteurs d’un accès internetavaient déjà été rendus destinataires deces deux documents.

La parole est ensuite donnée au lieu-tenant-colonel (er) Gérard Blanc. Ayanteffectué une OPEX en Afghanistan aucours du second semestre 2011, il nousprésente des schémas organisationnelset des photos, prises pour la plupart parses soins, de son environnement géo-graphique et de différents matériels.

Le colonel Zocchetto rappelle lestrois catégories de réservistes (réserveopérationnelle, réserve citoyenne etréservistes locaux à la jeunesse et à lacitoyenneté) avec leurs finalités respec-tives, fait un point sur sa politique pourla Réserve dans le département desPyrénées-Orientales et la montée enpuissance de la réserve citoyenne ettout particulièrement sur ses moyens etses objectifs.

Ainsi qu’en atteste la photo jointe,une météorologie clémente nous permetde prendre, en toute quiétude, l’apéritifà l’extérieur avant de conclure cettejournée par un repas convivial et unevigoureuse interprétation du chant del’Épaulette. �

Le colonel (H) Christian TalarieEMIA promotion Capitaine Vergnaud

1972-1974Président du groupement des

Pyrénées-Orientales

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VIE

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L’ÉPAU

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> Groupementdu Gers à Auch

> Journéedépartementaledu groupementdes Pyrénées-Orientales

Le froid et la grippe ont épargné notrejournée départementale qui s’esttenue à Perpignan, le 29 février 2012.

Le nombre de participants reste stabled’une année sur l’autre, les défectionsdes uns étant compensées par de nou-velles présences.

Le colonel Jacques Zocchetto, délé-gué militaire départemental, nous faitl’honneur de sa présence.

Nous accueillons avec grand plaisirle délégué de la Saint-Cyrienne et leprésident de la Fraternelle, pour ledépartement.

Le président du groupement 66anime les traditionnels chapitres :accueil, hommage aux disparus de nostrois associations, effectifs, situationfinancière et nos satisfactions.Le colonel Antoine Guerrero, 2ème Vice-président du Centre Départemental deMémoire 66 dont nous sommes unmodeste partenaire, fait un point de

Le groupement 66 c’est réuni par unemétéorologie clémente ce qui nous

à permis, en toute quiétude,de prendre l’apéritif à l’extérieur avantde conclure cette journée par un repas

convivial et une vigoureuseinterprétation du chant de L’Épaulette.

Le 18 novembre 2011, le groupementdu Gers s’est réuni à la ferme aubergede La Gouardère à Roquelaure àquelques kilomètres d’Auch.

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Le choix d’une date, entre neige etCarême, est toujours risqué.Finalement, le 17 février, deux jours

après la fonte des neiges de ce tardif etrigoureux hiver 2012, fut un bon choix.La circulation rétablie en Limousin per-mit en effet à une trentaine d’adhérentsde se retrouver. La grippe et la gastrofrappant sept adhérents, juste avant lejour J, limita hélas la participation. Al’heure H, avec les épouses nousn’étions plus que 58 personnes dontdeux Creusois, le lieutenant colonelJacquier – EMIA de Belsunce 1976-1977 - et son épouse, signe encoura-geant qui milite pour élargir notreGroupement à la Creuse.

Traditionnellement notre soirée degala débute par un office religieux, à lamémoire de nos anciens et des mili-taires décédés dans l’année écoulée.Extrait de la prière universelle : « Nossoldats sont engagés en Europe, enAsie, en Afrique, pour séparer des belli-gérants, combattre le terrorisme et dansdes situations de guerre comme enAfghanistan, où déjà 82 d’entre euxsont morts pour la France, les derniersfroidement assassinés. Pour ceux etcelles qui sont exposés au danger, pourceux qui nous ont quittés, pour les sol-dats blessés, ceux qui sont handicapés,pour les familles en deuil, les conjointset leurs enfants, prions... » A la fin del’office, remarquablement célébré parle père Alain Ducoux, animé avec briopar le lieutenant colonel Blaise – EMIAChézeau 1977-1978 - dans la majes-tueuse église Saint Pierre, XIIIe siècle,

nous avons entonné « La Prière » etmarqué d’entrée la soirée au sceau de latradition.

La suite s’est déroulée dans l’espritde l’assemblée générale de débutfévrier à Paris, avec l’ordre du jour et lechant de l’Épaulette soulignant nos dif-férents recrutements, l’unité dans ladiversité qui en découle… L’une desforces de l’Épaulette est là. L’appel despromotions où se mêlent celles desgrands anciens, Saint-Maixent 1942,Victoire 1945, à celles de l’ESMIA, del’EMIA, EOGN, EMCTA, OAEA,OAES, ORSA, OR, RANG, OT, en estle fidèle et sympathique reflet.

La soirée à l’Espace Wilson, à unecentaine de mètres de l’église, cadre declasse et de charme, un peu frais ce soirlà, nous a régalé et fait danser jusqu’à0h30. En préliminaire, le président aaccueilli le colonel Pascal Léger –EMIA Centenaire 1981-82 - chef duCentre de production multimédia de laGendarmerie Nationale, situé au quar-tier Beaublanc, et son épouse, ainsi quele lieutenant colonel Anne Reynaud –EMCTA Lazare Carnot 1981-1982 -retraitée depuis deux ans à Limoges.

Si la dissolution de la garnison en2011 a divisé par deux le nombre de nosadhérents, la fidélité de ceux qui res-tent, leur taux de participation, voisinde 50%, permettent le maintien etl’agrément des activités du Groupement87. Cependant, la création d’unGroupement du Haut Limousin, Haute-Vienne + Creuse, est souhaitée. Il pour-rait faire l’objet d’une décision du pro-chain conseil d’administration del’Épaulette. �

Colonel (er) Lucien SuchetEMIA Belvédère 1963-1964

Président du groupement 87

L e groupement de la Marne a tenu sa réu-nion annuelle le jeudi 23 février 2012. Laprésence en Afghanistan de la 1er BM a

fait que nous n’étions que 26 à y participer ;l’an prochain, l’objectif est de réunir40 membres… si rien d’ici là ne vient com-pliquer son organisation.

Accueillis par le colonel Aballéa, chefde corps du Centre d’entrainement des bri-gades de Mourmelon, nous avons com-mencé notre soirée par un dépôt de gerbe.Une minute de silence a été observée enmémoire de nos morts, dont le généralVilleneuve, doyen du groupement, décédéen 2011 dans sa 102° année ; nous y avonsassocié tous les membres de notre associa-tion ainsi que nos frères d’armes tués aucombat au cours de cette même année.

Nous nous sommes rendus ensuite aucercle Napoléon, mis à notre disposition parle lieutenant colonel Raguet commandant leGroupement de soutien de la base deDéfense.

Dans un premier temps, le lieutenantcolonel Trzcialkowski, seconddu 40° RA et correspondant de L’Épaulette,nous a fait le compte rendu de l’assembléegénérale du 4 février à Paris. Il nous a donnélecture du rapport moral et chacun a punoter les préoccupations de notre présidentnational et des membres du conseil d’admi-nistration. Il a exposé ensuite le déroule-ment de la journée et a développé leséchanges observés autour de la table rondede la matinée portant sur le parallèle de la

56 • L’Épaulette n° 176 • mars 2012

VIE DE L’ÉPAULETTE> Groupement du 87Soirée de gala à Limoges

> Groupement dela Marne réunionannuelle du jeudi23 février 2012

En soirée un diner eu lieu à l’EspaceWilson, à une centaine de mètres del’église, cadre de classe et de charme.

Au 1er plan assis colonel Guilleminot, Commandant Drault, Colonel Léger,Lieutenant-colonel Reynaud, Mme Léger, Capitaine Bourdon au fond derrièreDrault le Colonel Dudognon délégué de la Saint-cyrienne.

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promotion interne au sein de la SNCF etdans l’armée de Terre.

A l’issue de son intervention, nousavons pris le verre de l’amitié. Les nou-veaux membres du groupement ont ainsi pufaire connaissance des plus anciens, en acti-vité ou en retraite.

Enfin, pour terminer cette soirée, nousavons partagé un dîner d’une grande qualitépréparé par le personnel du cercle deMourmelon. Qu’il en soit ici remercié. A 23heures, retour dans nos bases respectives ense donnant rendez-vous en 2013. �

Colonel (er) Alain SchantzEMIA 1969-1970

« Plateau des Glières »Président du groupement de la Marne

soirée L’Épaulette du19 mars 2011 a réuni unetrentaine d’adhérents dontcertains accompagnés deleurs épouses sur les 180membres du groupement.L’effort à se rassembler n’adonc pas été au rendez-vous. La nouvelle formule

de rencontre, organisée un samedi en soiréeautour du cercle de garnison de Strasbourg,lieu central de la région Alsace, n’a pas eul’attrait attendu… c’est bien dommage !Néanmoins, nous les invitons à nous rejoin-dre car L’Épaulette œuvre avant tout au pro-fit des camarades d’active et en particulier,des plus jeunes.

La soirée a débuté par un office reli-gieux à la chapelle de garnison, célébré parle Père Max VIVIER et en présence dugénéral Klotz gouverneur militaire deStrasbourg et commandant la 2ème brigadeblindée, en mémoire du général de corpsd’armée (2s) Jean Pincemin et duLieutenant colonel (er) René Litique dispa-rus en 2010 et plus récemment du général decorps de corps d’armée (2s) Jean-LouisRoué, président d’honneur de L’Epaulette,auxquels ont été associés nos soldats mortspour la France en Afghanistan.

A l’issue, les participants se sont retrou-vés dans les salons de l’hôtel de ville à l’in-vitation de la municipalité de Strasbourg,représentée par le colonel (er) Méliani,conseiller municipal, vice-président de laCommunauté urbaine de Strasbourg , délé-gué aux relations avec les armées et membrede L’Épaulette.

Au cours de son allocution, le lieute-nant-colonel Motel est revenu sur l’assem-blée générale du 5 février dernier.L’Épaulette se développe selon deux axes :l’adaptation de l’association aux évolutionsde l’environnement et sa visibilité tant àl’intérieur qu’à l’extérieur de l’institution.Le but final de celles-ci étant bien de veillerà la préservation des parcours profession-

nels des officiers de recrutement autre queSaint-Cyr et ainsi, de participer à la cohé-sion de l’ensemble du corps des officiers.

Au niveau de l’association, L’Épaulettea pour première ambition de venir en aide àses membres qui sont dans le besoin. Cetteannée, au titre de la cohésion du corps desofficiers, elle s’engage auprès des promo-tions qui organisent la commémoration ducinquantenaire de l’EMIA. Elle veille auxconditions de déroulement de carrière desofficiers qu’elle représente du début jusqu’àl’accès à la 2ème partie de carrière. Pourrépondre à ces besoins, quatre référentscatégoriels ont été créés : retraités – officiersd’active – gendarmerie – officiers souscontrat. La vie de L’Épaulette fait l’objetd’une communication pratiquement entemps réel au travers de la revue, le siteinternet et le blog du président.

A l’extérieur de l’association. Dans lecadre des transformations profondes queconnaissent les armées, notre association nepeut se tenir à l’écart des débats. C’est ainsique L’Épaulette a demandé une audience aunouveau ministre pour échanger sur diverssujets. En réponse, une délégation a étéreçue par des proches collaborateurs duministre. A cette action majeure, le présidentrencontre régulièrement le CEMAT et d’au-tres autorités pour signaler des dysfonction-nements dans les déroulements de carrièredes officiers de nos origines.

Dans l’avenir, il s’agit de poursuivre,voire d’amplifier toutes ces actions.L’ambition, c’est que leur parcours profes-sionnel soit fondé sur la valeur et le travailplus que sur un diplôme universitaire, touten sachant qu’ils doivent détenir le niveaurequis pour leur permettre de tenir despostes de haut niveau en seconde partie decarrière. L’égalité des chances doit demeu-rer l’indispensable maintien de la cohésiondu corps des officiers dans son ensemble.Enfin, pour faire entendre sa voix,L’Épaulette doit disposer d’un nombred’adhérents supérieur à celui d’aujourd’hui.C’est là un engagement majeur que doitprendre chacun d’entre nous en participant àl’accroissement des effectifs.

Pour conclure le président exprima toutesa gratitude au colonel Méliani, représentantle sénateur-maire de Strasbourg, pour l’ex-cellent accueil réservé aux membres pré-sents et pour le remercier, il lui remit laMédaille de L’Épaulette.

Enfin, le dîner a permis de poursuivreles conversations et de passer un agréablemoment. Avant de se séparer, le chant de tra-dition de L’Épaulette mit un point final àcette sympathique et belle soirée. �

Lieutenant-colonel (er)André Motel

Président du Groupement AlsaceEMIA - général Brosset -1973-1974

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> GroupementAlsace soiréedu 19 mars 2011

Regroupé après les échanges observés autour de la table ronde de lamatinée portant sur le parallèle de la promotion interne au sein dela SNCF et dans l’armée de Terre.

Le président exprime toute sa gratitude au colonel Méliani, représentant le sénateur-maire de Strasbourg, pour l’excellent accueil réservé aux membres présents et pour leremercier, il lui remet la Médaille de L’Épaulette.

Malgré de nombreux adhérents en opéra-tions extérieures, empêchés pourdiverses raisons ou de santé et, cette

année en raison des élections cantonales, la

La rédaction prie le groupementAlsace de bien vouloir l’excuserpour le retard de parution de soncompte rendu dû à un changementd’implantation, lié à l’actualité,pour rendre hommage à un officiermort en Afghanistan.

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VIE DE L’ÉPAULETTEcyrien, invité d’honneur et« Dolo d’un jour », le déjeunerfut pour « les Dols OMLT deNaghlu » l’occasion de se souve-nir de leur prestigieuse école etde faire un peu plus connais-sance en se racontant, sansaucune exagération, « leurs cam-pagnes ». �

Les officiers de recrutementsemi-direct issus de l’EMIA pré-sents à Naghlu :

Lieutenant-colonel MichelMaufrais « Lieutenant Chezeau »1977-1978 (génie) de l’état-majorde l’OMLT Lieutenant-colonel

Marcel Dommartin « Général Daboval »1990-1992 (train) de l’OMLT K5

Lieutenant-colonel Fabrice Chapuy« Combats de Thu-Lé » 1992-1994 (artillerie)de l’OMLT K4.

Chef d’escadron Yann Legoff « CapitaineMaine » 1993-1995 (Artillerie) de l’OMLT K4.

Chef d’escadron CEN Paul Sanchez« Capitaine Maine » 1993-1995 (artillerie) del’état-major de l’OMLT.

Capitaine (TA ) Nicolas Beauvais« Campagne d’Italie » 1999-2001 (train) del’OMLT K5.

Capitaine Pierre-Archambaud Grollemund« Capitaine Coignet » 2000-2002 (Arme blin-dée cavalerie) de l’état-major de l’OMLT.

Capitaine Arnaud Lapierre « CapitaineBiancamaria » 2001-2003 (artillerie) del’OMLT K4.

Capitaine Pascal Griffault « ColonelDelcourt » 2005-2007 (matériel) de l’OMLTK5.

Lieutenant Grégoire Tourenq « CapitaineFlorès » 2008-2010 (matériel) de l’état-majorde l’OMLT.

Chef d’escadron Paul Sanchez, état-majorde l’OMLT,

Mentor S3 Fire Support Officer ».EMIA 1993-1995 « Capitaine Maine »

(artillerie).

Partis de France le 20 janvier 2012, jourdevenu tristement célèbre en raison desévénements durant lesquels quatre de

nos soldats du COP (Combat Out Post) deGwan ont perdu la vie, les détachements 4et 5 et l’état-major de l’OperationalMentoring and Liaison Team (OMLT), dumandat 10, sûrs de leur engagement et fiersde servir leur pays se sont déployés enAfghanistan.

Engagé dans le cadre de l’opérationPAMIR, l’état-major OMLT, à présent « PCavant » de l’état-major de la Task Force LaFayette (TFLF), la brigade française souscommandement US, lui-même localisé enKapisa à NEJRAB, est stationné à Naghlu àenviron cinquante kilomètres à l’Est deKaboul.

Egalement installés au COP de Naghlu,les « mentors » français des 4 et 5 bataillonsappui et logistique afghans (Kandaks) ont,pour tous, la mission est de « mentorer » lescadres de la 3ème Brigade de l’ArméeNationale Afghane commandée par le géné-ral NAZAR et appartenant au 201ème Corps.

Le décor étant planté, il était tempspour les dix « Dolos » de Naghlu de se ras-sembler le 29 février 2012 afin de dégusterun délicieux et typique repas afghan, essen-tiellement à base de riz et de viande.

Après « la poussière » et avoir chantétous ensemble « La prière », l’heure étaitaux festivités. Autour du lieutenant colonelBizien chef d’état-major de l’OMLT, Saint-

La promotion Serment de Koufra s’estrassemblée du 27 septembre au1er octobre 2011 à Anglet (Pyrénées

Atlantiques) avec pour thème un mariageharmonieux entre la culture, la nature et lagastronomie.

La première, représentée par la visitedu monumental sanctuaire de Saint-Ignace de Loyola, en Espagne et de laville de Saint-Jean de Luz ; la seconde parla magnifique baie (La Concha) de SanSébastian et la route touristique côtière deCantabrique ; la troisième consacrée à « laroute gourmande » du Pays basque fran-çais entre Espelette, son fameux pimentrouge, ses pottoks et son axoa, et le paysQuint, au nord-est de Pampelune, viaSaint-Martin d’Arrossa, Osses, ported’entrée aux collines verdoyantes deBasse-Navarre et célèbre pour ses artisanset le gavage de ses canards, Saint-Etienne

> Repas des« Dolos » del’opération Pamiren Afghanistan

> Rassemblement de la pKoufra » à Anglet

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La Serment de Koufra rassemblée devant le sanctua

Les « Dolos » OMLT de Naghlu avec les cuisi-niers afghans lors de la préparation du repas.

L’équipedes « Dolos »rassembléedevantl’entrée del’OMLT K5.

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romotion « Serment de

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> Rassemblement de la promotion« Capitaine Bourgin »

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aire de Saint-Ignace de Loyola en Espagne.

La promotion « Capitaine Bourgin » à l'entrée nord de la citadelle de Mont-Louis.

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La promotion « Capitaine Bourgin » atenu son rassemblement annuel - ledix-huitième - du 13 au 17 septembre

2011, en pays catalan.Nous étions trente deux de la promo-

tion, cinquante- sept avec nos épouses, ànous retrouver sous un soleil radieux dansle magnifique cadre du village-clubd’Alenya, à une quinzaine de kilomètresau sud-est de Perpignan et quelques enca-blures de la côte du Roussillon.

Outre l’habituelle réunion de recalage,destinée à faire un point de situation surnos effectifs et nos activités, la partie tou-ristique de ce rassemblement a comportéun volet « mer », avec la visite de la côtevermeille entre Argelès et Banyuls ; unvolet « montagne », avec les visites dufour solaire d’Odeillo et de la citadelle deMont-louis, où un très chaleureux accueilnous a été réservé par les personnels duCentre national d’entrainement com-mando, et la visite de Perpignan avec,notamment, le palais des rois de Majorqueet la vieille ville.

Le prochain rassemblement de la pro-motion est prévu au mois de septembre

2012, en région parisienne, (périphérienord : Senlis - Chantilly).

Le 5 novembre dernier trois représen-tants de la "Capitaine Bourgin" ont assistéà la remise des sabres de la 51e promotionde l’EMIA, 50 ans après leur entrée àCoëtquidan. Cette émouvante cérémoniemarquait, à un jour près, la date anniver-saire de la remise de son drapeau à l’Ecolemilitaire interarmes, le 6 novembre 1961,par messieurs Michel Debré et PierreMessmer, respectivement Premier minis-tre et ministre des Armées de l’époque.

Depuis sa dernière réunion, la promo-tion « Capitaine Bourgin » a encore perdul’un des siens : Louis Péan, artilleur, âgéde soixante quinze ans, le 30 octobre2011, à Aix-en-Provence, ce qui porte letotal de nos disparus à 45 sur 155 aux-quels il convient d’ajouter dix étrangerssur vingt-quatre.

Chaleureuse amitié à tous.

Colonel (h) Bertrand ChurletPromotion Capitaine Bourgin

EMIA 1961-1962Secrétaire de la promotion.

de Baîgorry, le vignoble d’Irouléguy et lavallée des Aldudes qui perpétue les tradi-tions et les particularismes d’une terremontagnarde bien marquée par la chasse àla palombe, les stèles discoïdales,1’éle-vage des cochons noirs - de la nurseriejusqu’au fameux jambon, la truite deBanca, les fromages de brebis, les cuve-ries où le sagarno est bu à volonté.

C’est aussi le pays des tapas, de lapiperade, du miel, du chocolat, des cerisesnoires, du ttoro -la bouillabaisse basque -et de la garbure à la viande confite decanard, de porc ou d’oie, mais égalementde la pelote, du taureau, du rugby et dufameux béret qui n’est pas seulement unecoiffure mais souvent un savoureuxgâteau. L’essentiel de l’allocution dusecrétaire de promotion fut dédié au cin-quantenaire de 1’EMIA. En quittant cemagnifique Pays basque et en s’interro-geant sur le vol des vautours fauves au-dessus de nos têtes et sur les écobuages,nous songeons à la richesse de ses tradi-tions et de ses différences dont le principallien reste la langue, mais aussi à cet art devivre et à cette douceur de chanter, de dan-ser, de faire la fête et de profiter des tré-sors gastronomiques. �

Lieutenant-colonel (er)Gilbert Moutard

Promotion Serment de KoufraEMIA 1962-1963

Secrétaire de promotion.

• Garigliano - 49/51 - Mai 2011.• Cinquantenaire de Verdun - 65/66 -Juin 2011.

• Maréchal de Lattre - 51/53 - Été 2011.• Extrême-Orient - 50/52 - Juin 2011.• Lieutenant-colonel Jeanpierre- 59/61 -

Juillet 2011.• Amilakvari - 54/56 -• Franchet d'Esperey - 55/56 - Juillet2011.

• Général de Gaulle - 70/72 - Année2011.

> BULLETINS DE PROMOTIONS REÇUS

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Dans le cadre de sa formation la 51ème

promotion de l’EMIA se rendra auCentre d’entrainement à la forêt

équatoriale (CEFE), en Guyane, pourun stage d’aguerrissement de deuxsemaines à la fin du mois de mars. Pourse préparer à cette épreuve la promotiona effectué un stage auprès desCommandos Marine, à Lorient, dulundi 16 au jeudi 19 janvier 2012.

En effet, dans le but de préparer leurséjour en Guyane tous « les dolos » dela 51ème ont passé 24 heures à Lorient.Les objectifs étaient divers. Mais deuxétaient primordiaux : d’abord se remé-morer l’ambiance d’un stage d’aguer-rissement, les techniques à maîtriser,combler les lacunes en matière d’équi-pement pour les uns ou les autres etchacun a pu faire un bilan de sa condi-tion physique. Le deuxième objectifétait de favoriser la cohésion de la pro-motion alors divisée en petites classesdepuis l’entrée en période académique,au mois de décembre 2011.

Ainsi toute la promotion, par filièreacadémique, s’y est succédée. En pre-mier les élèves de la filière « lettres »qui ont commencé le lundi à midi, puisceux de la filière « sciences » le mardiet, enfin, ceux de la filière « économie »,le mercredi. Tous ont pu se mesurer surles pistes terrestres et aériennes du cen-tre lors des parcours de groupe, de jourcomme de nuit, pendant les douze pre-mières heures. Durant ce laps de tempsil fallait maîtriser le passage d’une tyro-lienne, simple ou double, une descentele long d’une asperge et, de manièregénérale, le franchissement de toustypes d’obstacles à l’aide d’une corde.Après une nuit réparatrice dans lafameuse cuve sèche du centre, lesélèves ont fait la connaissance du « par-cours boue » au petit matin. Epreuve degroupe, elle consistait essentiellement àporter un brancard de fortune dans laboue et les eaux froides de la rade deLorient. Cette épreuve qui a beaucoupfait parler « les dolos » est importante àdeux titres : le premier parce que c’estprobablement la plus proche de cellesque la promotion pourrait rencontrer enGuyane, mais aussi parce que c’est laplus éprouvante et la dernière, celle quimarque la fin du stage.

De retour à Coëtquidan « les dolos »

se racontent leurs exploits personnels,tantôt amusants, tantôt difficiles ouéprouvants, mais qui, finalement, sonttous de bons souvenirs qui contribuentà écrire l’histoire de la promotion.Chacun en a tiré son propre bilan afinde se préparer au mieux à la forêt équa-

toriale avec une envie d’en découdreavec elle, palpable dans les couloirs de la51ème promotion. �

EOA Charles de RocquefeuilSecrétaire de la 51ème promotion

de l’EMIA.

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VIE DE L’ÉPAULETTE> La 51ème promotionde l’EMIA à Lorient

De retour à Coëtquidan les « dolos » de la 51 se raconte chacun leurs exploits tan-tôt amusants, tantôt difficiles ou éprouvants mais finalement ce sont tous debons souvenirs qui contribuent à écrire l’histoire de la promotion.

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VIE

DE

L’ÉPAU

LETTE

Bulletin d’adhésionAssociation d’officiers de recrutements

internes et contractuels

HistoriqueIssue de la fusion des amicales la Versaillaise, la Saint-Maixentaise, la Saumuroise et la Vincennoise,l’amicale des anciens élèves officiers d’active (AAEOA) est créée le 24 novembre 1964 par le généralGandoët (1902-1995) qui en assure la première présidence.L’AAEOA devint L’ÉPAULETTE le 16 novembre 1979.

Adhérents• Les officiers en activité,ou en toute autre position statutaire, appartenant à l’armée de Terre,à la Gendarmerie ou aux Services communs.

• Les élèves-officiers et les officiers-élèves répondant à ces mêmes critères d’origine.• Les conjoints des adhérents décédés.

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BIBLIOGRAPHIE

LES VICTOIRESFRANÇAISES

DE LA SECONDEGUERRE MONDIALE

Dominique Lormier

Enfin un livre qui rassemble tous lescombats victorieux de l’armée fran-çaise durant la Seconde Guerremondiale. Et en tout premier lieu,ceux qui sont les moins connus,notamment en mai-juin 1940, àHannut, Gembloux, Montcornet etAbbeville, lorsque la 4e division cui-rassée de réserve du général deGaulle enfonça les positions alle-mandes. Amiens, Rethel, Voncq, nesont pas non plus oubliés. Pas plusque les combats qui, en Moselle oudans les Alpes, permirent de tenir enéchec les armées allemande et ita-lienne.Au fil de cet inventaire des victoiresde l’armée française, des Forces fran-çaises libres et de la Résistance, l’au-teur nous conduit aussi en Afriqueorientale (1941), en Libye (1942), enCorse, sur l’île d’Elbe, dans lespoches de l’Atlantique, et jusquedans l’Allemagne de 1945 occupéepar les forces alliées.

311 pagesFormat : 16 cm x 24 cmEditions Lucien SounyLe Puy Fraud87260 SAINT PAUL

LE TEMPS DES DJEBELS

Pierre-André Pénichon

Une suite de récits racontent les 54 moispendant lesquels j’ai servi en Algérie. Je mesuis attaché à relater les faits qui illustrentles réalités de ce conflit, en m’obligeant àêtre aussi impartial que possible. Libéré demes obligations militaires - cinq ans - afinde rembourser mes études dans une écolemilitaire préparatoire en qualité d’enfantde troupe, je me suis fait démobiliser àAlger, le jour de mes vingt -trois ans.Débarqué enAlgérie le 5 août 1955, j’avaisdix-huit ans et demi. Je fus plongé dans ce

LES ROSES DE PA KHA

France - Indochine -Algérie 1944 - 1961Mémoires posthumesd’un officier parachutiste

Bernard Magnillat-RappPréfaced’Hélie de Saint-Marc

Le 24 février 1950, le lieutenantMagnillat, incorporé au 5e BCCP, sautesur le poste de Nghia Do encerclé par la Brigade 308 Vietminh. Le posterepris, il reçoit l’ordre de se joindre à un commando du 3e BCCP pour serendre à Pa Kha, petite localité distante d’une cinquantaine de kilomè-tres, afin d’y réquisitionner des coolies et des chevaux capables de trans-porter les parachutes de l’opération. Après deux jours de marche le com-mando atteint le village en pleine nuit et, harassé de fatigue, s’écroule àmême le sol. Au petit matin les hommes se réveillent dans un univers deroses blanches…Vision inoubliable et quelque peu irréelle, c’était la fêtedes fleurs à Pa Kha en ce 28 mars 1950 et le commando devait y demeu-rer durant deux mois et demi.Son épouse, Marie-José Magnillat a rédigé et mis en forme un ouvragereprenant la correspondance, les archives, les notes, les agendas demarche et les témoignages divers, réunis de son vivant par son époux.« Les roses de Pa Kha » suivi par « Les roches pourpres des Aurès », dontil avait ébauché la rédaction, font apparaître un parcours militaire, courtmais dense, jalonné d’épisodes parfois inédits et souvent surprenants.Ce livre nous emmène des jungles d’Indochine aux reliefs des Aurès,d’opérations militaires en périodes plus calmes, auxquelles des épisodescivils donnent un éclairage élargi sur la vie dans ces Territoires d’Outre-Mer dont le souvenir est, aujourd’hui, presque effacé.

338 pagesFormat : 15,5 x 24 cmINDO Editions61 rue de Maubeuge75009 PARIS

PHILIPPE IIROI DE MACÉDOINE

Ian Worthington

Alexandre le Grand est sans doute le dirigeant le plus célèbre del’Antiquité, et ses prodigieuses conquêtes ont souvent été racontées dansdes livres ou des films. Mais, qu’en est-il de son père, Philippe II, lui quiunifia la Macédoine, créa en son temps la meilleure armée du monde etconquit puis annexa la Grèce ? Cette biographie - qui fera date - est lapremière à faire revivre Philippe, en explorant les détails de son existenceet de son héritage.

300 pagesFormat : 24 x 15,5 cmEditions Economica49 rue Héricart - 75015 PARIS

drame algérien sans préparation aucune.L’armée tenait les événements d’Algériepour une simple affaire de maintien del’ordre.Ce recueil de récits est dédié à tous mescamarades de combat ayant participé àcette guerre sans nom... dont les forfaituresn’ont pas fini de ternir nos principes démo-cratiques.Je souhaite que certains d’entre vous,comme moi, retrouvent leurs vingt ans, par-fois désabusés par le souvenir des atrocitésqu’ils ont vécues et qu’ils puissent, une foispour toutes, en faire leur deuil.Ce livre autobiographique est la suite d’unprécédent ouvrage :Le temps des cerises (1937 - 1954) racontel’histoire ambiguë de mon enfance et demon adolescence.

Pierre-André Pénichon9, Impasse Lafayette34 420 Villeneuve-lès-BéziersSite : www.penichon.com

LA LOGISTIQUE,Une fonction

opérationnelle oubliée

Olivier Kempf

La logistique constitue une des troisfonctions stratégiques universellesavec le commandement et le rensei-gnement. Méconnue, elle est toute-fois intimement associée à lamanœuvre interarmes. L’apparitiondes guerres industrielles est d’ail-leurs allée de pair avec son dévelop-pement. Les évolutions récentesl’amènent à répondre à deux traitsessentiels, celui de l’internationalisa-tion et celui de l’externalisation.Pourtant, la logistique est bien sou-vent absente des débats straté-giques. C’est l’originalité du col-loque La logistique, fonction opéra-tionnelle oubliée ?, organisé en juin2009 par le club Participation et pro-grès et Alliance géostratégique à

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BIB

LIOG

RA

PHIE

l’École militaire. Il a voulu répondreà des questions permanentes (tropou trop peu ? flux ou stocks ? àl’avant ou à l’arrière ? par arméesou conjointe ? interne à la défenseou externalisée ? publique ou privée ?),mais aussi aux questions nouvellesdu contexte contemporain (projec-tion, base de théâtre ou soutien deproximité ? front, ou espace lacu-naire ? avec, contre ou au sein despopulations ? nationale, ou interna-tionalisée ? si oui, dans le cadre dedispositifs institutionnalisés (ONU,UE, OTAN) ou avec des structures adhoc (coopération avec la nationhôte, avec les ONG…) ? étatique,par agence, ou par SMP ?).C’est en fait la question de l’adapta-tion de la logistique à la guerre irré-gulière qui est ainsi posée. Danscette perspective, il semble que tousnos débats stratégiques oublient, leplus souvent, que la logistiquedevient de plus en plus une fonction

opérationnelle majeure et est deve-nue le centre de gravité opératif,voire stratégique, des opérationsaujourd’hui conduites, alors quedans le même temps elle devient lelieu des efforts de rationalisation.

182 pagesEditions L’Harmattan5 rue de l’Ecole Polytechnique75005 PARIS

L’École de la guerreSEDAN 1940Ou la faillitedu système

de commandementfrançais

Vincent Arbarétier

Au printemps 1940, les armées hit-lériennes réussirent à infliger unedéfaite décisive en moins d’unesemaine à l’armée française, quipassait alors pour la première arméedu monde. Le généralissime MauriceGamelin et son état-major ne réussi-

L’Année de Lattreen Indochine (1951)

Par Michel Gay

La glorieuse épopée de Jean-Marie Gabriel de Lattre deTassigny est exceptionnelle :quatre fois blessé au cours dela première guerre mondiale etune cinquième lors de la cam-pagne du Rif au Maroc, mis àla retraite d’office avec unecondamnation à dix ans de pri-son pour s’être insurgé contrel’invasion de la zone libre par les Allemands, ce brillant général pritcomme devise "ne pas subir".Incarcéré à Riom, il s’en évade et rejoint Londres. A la tête de la 1ereArmée, il entreprend de libérer la France, par une marche victorieuse del’Afrique à l’Autriche. On le retrouve à Berlin pour signer le 8 mai 1945l’acte de reddition des armées allemandes avant de devenir, en pleineguerre froide, le Commandant en Chef des forces terrestres de l’UnionOccidentale... poste qu’il abandonne pour assumer par devoir la doublefonction de Haut Commissaire et Commandant en Chef en Indochine...jusqu’à sa mort.Cet ouvrage retrace comment, en quelques semaines, il ranima la comba-tivité du Corps Expéditionnaire exangue qui, depuis 1945, n’avait connuqu’une succession de revers. 1951 restera marqué du sceau d’une sériede victoires qui étonneront le monde. Ces hauts faits, le plus souventméconnus, constituent l’aboutissement d’un parcours hors normes dontle terme fut la mort (comme pour son fils Bernard).Broché - 235 pages - Format : 14,5 cm x 20 cmEditions de l’Officine45 Rue des Petites Ecuries - 75010 PARIS

rent nullement à reprendre l’initia-tive, une fois le front percé à Sedan,le 14 mai.Le système de commandement fran-çais montra alors au reste du mondesa carence à réagir à temps aux ini-tiatives allemandes qui se manifestè-rent sur l’ensemble du théâtre desopérations. Les comptes rendus arri-vaient trop tard et les ordres insuffi-samment coordonnés ne réussis-saient pas à atteindre les unités enheure et en temps voulus.Le système de commandement fran-çais semblait paralysé... L’auteurmontre que si les principes de com-mandement enseignés par les doc-trinaires français de l’entre-deux-guerres semblaient encore infailli-

bles en ce début de mois de mai1940, ils n’allaient pas tarder à révé-ler leurs limites face aux réalités dela guerre nazie, marquée pour sapart, par la vitesse, la violence, etl’innovation technologique, notam-ment en matière de systèmesd’information et de communication.Aux principes de l’École de Guerreétaient opposés ceux de l’école de laguerre plus durs, plus réalistes et auxtermes desquels notre pays subitl’une des défaites les plus lourdes deson histoire.

160 pagesFormat : 15 cm x 24 cmEditions Economica49, rue Héricart75015 PARIS

Aimer L’ARMÉEUne passionà partager

GénéralHenri Bentégeat

Vouloir servir, être nomade, aimerl’honneur, vivre l’attente, apprécierl’effort, être joueur...

LA CHINE :histoire d’une civilisationmillénaire

AnneBernard-Grouteau

Moins de 300 pages pour résumer plusde 4 000 ans d’histoire chinoise... Tel est le pari, réussi, de ce petitouvrage !À la portée de tous, il permet de découvrir l’histoire de la Chine. Desfondements de sa civilisation à l’histoire la plus récente, l’ouvrage offreun décryptage des grands événements et dresse le portrait des princi-paux personnages qui ont construit cet immense pays.Alors, plongez au cœur de cette histoire de la Chine pour découvrir lesforces, les faiblesses, les enjeux et les défis de l’actuelle deuxième puis-sance économique mondiale.

282 pagesFormat : 21 cm x 15 cmEditions Ellipses32, rue Bargues - 75740 PARIS CEDEX 15

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BIBLIOGRAPHIEGÉOPOLITIQUEDE L’EAU

SuzanneDionet-Grivet

Raréfaction de l’eau, inégalités deshommes face à la ressource, eau desvilles et eau des champs, pollutions,conflits de l’eau et hydrodiplomatie,

nécessité d’une gestion concertée...Autant de thèmes abordés clairementet simplement.Largement illustré de cartes et schémas, et grâce à de nombreux exem-ples pris à travers le monde, l’ouvrage est un outil précieux pour com-prendre les défis et enjeux de cette ressource essentielle à la vie.

258 pagesFormat : 16,5 cm x 24 cmEditions Ellipses32, rue Bargues75740 PARIS CEDEX 15

dans le domaine des chars. Quelssont les causes et les responsablesdu désastre le plus foudroyant deson Histoire ? Comment son Armeblindée était-elle organisée ? Quelsétaient ses chefs ?Quelle était sa doctrine ? Quelleétait la valeur de ses chars et de seséquipages comparés à ceux de laPanzerwaffe ? La « parité » existait-elle en ce domaine comme on l’écritactuellement ? Quel fut l’emploi desautres armes dans la manoeuvreblindée ? Quid de la logistique ?L’auteur situe le problème militairedans son contexte politique, écono-mique et social de l’entre-deux-guerres. Il fait ressortir le chemine-ment séparé des armes de mêléesous la férule initiale du « magistèrebleu horizon ». S’appuyant sur denombreuses archives et des témoi-gnages tant français qu’étrangers, ileffectue une autopsie sans complai-sance des neuf batailles livrées, deSedan à Saumur, parfois uniquement« pour l’honneur », dans la tour-mente de mai juin 1940, par nosdivisions mécaniques ou cuirassées.Il bouscule cependant quelquesmythes et met en évidence unredressement sous-jacent duconcept blindé français. Comptetenu de la sécheresse du « score » iln’avait jamais été dégagéjusqu’alors, mais annonçait, à l’évi-dence, au-delà des difficiles cheminsdu renouveau, l’achèvement de ceredressement matérialisé par lesdivisions blindées de la Libération(2e tome).Cet ouvrage comprend, au total, unesoixantaine de cartes (dont quatreen couleurs), tableaux et documentset de nombreuses photos.

372 pagesFormat : 15,5 cm x 24 cmEditions Economica49, rue Héricart75015 PARIS

Promotion« GÉNÉRAL KŒNIG »École militaire interarmes

L’École militaire interarmes forme des officiersde l’armée de Terre sélectionnés par recrute-ment interne, traditionnellement parmi lessous-officiers et les officiers de réserve.> La promotion 1970-1971 de l’Écolemilitaire interarmes « général Kœnig »commémore en 2011 le quarantenaire deson accession à L’Épaulette.

1971 - 2011 : SouvenirsUne boule de feu dans les mémoiresGrâce à la collaboration de nombreux officiers, le « Mémorial de la pro-motion général Kœnig » est devenu réalité. C’est un ouvrage collectif quitémoigne de l’histoire et de la vie des membres de cette promotion dansle contexte géopolitique, économique et social de la seconde moitié duXXe siècle.Il relate des souvenirs personnels ou collectifs et met parfois en lumière dessituations particulières de vie et des expériences extrêmement diverses, queles auteurs ont eu envie de raconter et de partager avec d’autres, commeleurs familles ou encore les générations d’officiers qui suivront.Ce « Mémorial » qui comporte des contributions de plus de la moitié desmembres vivants de la promotion, peut aussi servir à ceux qui recherche-raient des témoignages authentiques d’officiers de cette époque récentede guerre froide, de conflits périphériques et de montée du terrorisme.Une période de paix instable pendant laquelle il était malgré tout taboude parler de la guerre.Au final, il s’agissait simplement de laisser une trace collective de près dequarante années d’activités d’une promotion d’officiers.

Association « Promotion général Kœnig »Siège social « L’Épaulette »Case 115 - Fort Neuf de VincennesCours des Maréchaux - 75614 Paris Cédex 12

••• En fait, l’armée au quotidien c’estbeaucoup plus qu’aimer l’ordre etl’uniforme.Ce livre d’une grande justesse sur le« ressenti militaire », écrit par l’un deceux qui a eu le commandementsuprême de l’armée française, est undocument exceptionnel.Ni recueil de souvenirs glorieux niouvrage de stratégie post-combatscomme en écrivent souvent les offi-ciers, c’est une étonnante réflexionqui montre le sens du choix deshommes et des femmes qui ont optépour le métier des armes.

162 pagesFormat : 12 cm x 22 cmEditions DUMESNIL192, boulevard Saint Germain75007 PARIS

L’ARME BLINDÉEFRANÇAISE

Tome 1

Mai-Juin 1940 !Les blindés françaisdans la tourmente

2e édition

Gérard Saint-MartinPréface de

Pierre MESSMERde l’Académie Française

AncienPremier ministre

La Blitzkrieg victorieuse menée parl’Allemagne en mai juin 1940, enengageant des Panzerdivisionsappuyées par la Luftwaffe, incite à sedemander comment la France a puperdre en vingt ans sa supériorité

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