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Groupe ornithologique normand |Bilan du réseau des limicoles côtiers en 2011-2012 1 RESEAU LIMICOLES CÔTIERS 2011-2012 Le GONm a intégré l’Observatoire «Littoral, limicoles et macrofaune benthique » en novembre 2008. Ce dispositif initié par le réseau des Réserves Naturelles Nationales de France met en œuvre un programme de surveillance continu, basé sur le dénombrement mensuel des limicoles côtiers sur les principaux sites estuariens et côtiers de la façade Manche-Atlantique-Méditerranée. Il a pour objectif de contribuer à un éclairage national sur la distribution spatiale et temporelle des stationnements, permettant notamment une meilleure définition du statut des espèces présentes et de préciser, au service des gestionnaires et des décideurs locaux, la variabilité saisonnière des enjeux de conservation. De juillet 2011 à juin 2012, cinq sites fonctionnels ont été régulièrement recensés : la baie d’Orne, la côte Est du Cotentin, la côte Nord et Sud des havres et la baie du Mont-Saint- Michel. Les deux premiers et la partie Sud de la côte des havres (du havre de la Vanlée à celui de St-Germain-sur-Ay) ont fait également l’objet de recensements décadaires au cours des périodes de migration. Hivernage Le territoire d’intervention de ce réseau accueille 60 % des limicoles recensés en Normandie en janvier 2012 dans le cadre de l’enquête Wetlands International « Oiseaux d’eau », soit 61.000 limicoles (Cf. graphique 1). Graphique 1 : Nombre d'oiseaux par site fonctionnel (2011-2012)

RESEAU LIMICOLES CÔTIERS 2011-2012

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Le GONm a intégré l’Observatoire «Littoral, limicoles et macrofaune benthique » en novembre 2008. Ce dispositif initié par le réseau des Réserves Naturelles Nationales de France met en oeuvre un programme de surveillance continu, basé sur le dénombrement mensuel des limicoles côtiers sur les principaux sites estuariens et côtiers de la façade Manche-Atlantique-Méditerranée.

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RESEAU LIMICOLES CÔTIERS 2011-2012

Le GONm a intégré l’Observatoire «Littoral, limicoles et macrofaune benthique » en novembre 2008. Ce dispositif initié par le réseau des Réserves Naturelles Nationales de France met en œuvre un programme de surveillance continu, basé sur le dénombrement mensuel des limicoles côtiers sur les principaux sites estuariens et côtiers de la façade Manche-Atlantique-Méditerranée. Il a pour objectif de contribuer à un éclairage national sur la distribution spatiale et temporelle des stationnements, permettant notamment une meilleure définition du statut des espèces présentes et de préciser, au service des gestionnaires et des décideurs locaux, la variabilité saisonnière des enjeux de conservation.

De juillet 2011 à juin 2012, cinq sites fonctionnels ont été régulièrement recensés : la baie d’Orne, la côte Est du Cotentin, la côte Nord et Sud des havres et la baie du Mont-Saint-Michel. Les deux premiers et la partie Sud de la côte des havres (du havre de la Vanlée à celui de St-Germain-sur-Ay) ont fait également l’objet de recensements décadaires au cours des périodes de migration.

Hivernage

Le territoire d’intervention de ce réseau accueille 60 % des limicoles recensés en Normandie en janvier 2012 dans le cadre de l’enquête Wetlands International « Oiseaux d’eau », soit 61.000 limicoles (Cf. graphique 1).

Graphique 1 : Nombre d'oiseaux par site fonctionnel (2011-2012)

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A cette date, les sites fonctionnels se caractérisent comme suit (Cf. tableau 1, cartes 1 & 2) : la baie d’Orne arrive en tête pour l’acceuil du chevalier arlequin ; la côte Est du Cotentin pour le gravelot à collier interrompu, le chevalier gambette et le bécasseau violet ; la côte Nord des havres pour le grand gravelot, le tournepierre à collier et le bécasseau sanderling, espèce pour laquelle elle fait jeu égale avec la Côte Sud des havres qui elle n’occupe qu’une place de rang 1 avec le chevalier culblanc ; quant à la baie du Mont-Saint-Michel, elle truste sans partage les premières places pour l’huîtrier-pie, le pluvier argenté, le courlis cendré, la barge à queue noire, la barge rousse, le bécasseau maubèche, le bécasseau variable, le combattant varié et l’avocette à nuque noire.

Espèce BDO Côte Est Cotentin

Côte Nord des havres

Côte Sud des havres

BMSM

Huîtrier-pie 2 1 2 20 75 Pluvier argenté 1 7 12 24 57 Grand gravelot 19 3 46 1 30 Gravelot à collier interrompu 0 77 23 0 0 Tournepierre à collier 6 18 54 14 8 Courlis cendré 6 2 6 12 74 Barge à queue noire 0 0 0 0 100 Barge rousse 0 0 13 9 79 Chevalier arlequin 67 0 0 0 33 Chevalier gambette 16 36 16 17 15 Chevalier aboyeur 50 0 0 0 50 Chevalier culblanc 20 0 0 80 0 Chevalier guignette 0 0 50 0 50 Bécasseau maubèche 0 0 0 0 100 Bécasseau violet 0 100 0 0 0 Bécasseau variable 8 1 3 5 83 Bécasseau sanderling 2 8 37 36 18 Combattant varié 0 0 0 0 100 Avocette à nuque noire 26 0 0 0 74

Tableau 1 : Part relative des limicoles recensés dans le cadre du RLC en hiver

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Carte 1 : Les six principales espèces recensées dans le cadre du RLC en hiver.

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Carte 2 : Les espèces de rang 7 à 13 recensées dans le cadre du RLC en hiver.

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Migration

La somme des limicoles recensés au cours des deux mouvements migratoires sur trois des cinq sites fonctionnels, pour lesquels la périodicité des comptages a été comparable (la baie d’Orne, la côte Est du Cotentin et la côte Sud des havres) est de 35.202 oiseaux (40.367 en 2011) dont 64 % en migration postnuptiale (Cf. tableau 2). La somme des oiseaux recensés au cours de la période de migration prénuptiale sur l’ensemble des sites est de 39.613 mais à cette date, la côte Nord des havres et la baie du Mont-Saint-Michel ont fait l’objet d’un seul recensement mensuel (Cf. tableau 3).

Au cours de la période de migration postnuptiale, la baie d’Orne a joué un rôle de rang 1 pour le GCI, le courlis corlieu, la barge à queue noire, le chevalier arlequin et gambette, le bécasseaux maubèche, minute, variable et cocorli, le combattant varié et l’avocette à nuque noire ; la côte Est du Cotentin pour le tournepierre à collier ; la côte Sud des havres pour l’huîtrier-pie, le pluvier argenté, le grand gravelot, le petit gravelot, le courlis cendré, la barge rousse, le chevalier aboyeur, culblanc, sylvain et guignette, le bécasseau sanderling (Cf. tableau 2, graphique 2, cartes 3 & 4).

Migration postnuptiale Baie d'Orne Côte Est Cotentin

Côte Sud des havres

Huîtrier-pie 2 24 74 Pluvier argenté 7 4 89 Grand gravelot 31 30 39 Petit gravelot 0 25 75 Gravelot à collier interrompu 51 1 47 Tournepierre à collier 3 83 14 Courlis cendré 20 18 63 Courlis corlieu 49 32 20 Barge à queue noire 57 0 43 Barge rousse 8 11 81 Chevalier arlequin 100 0 0 Chevalier gambette 49 36 15 Chevalier aboyeur 35 0 65 Chevalier culblanc 7 0 93 Chevalier sylvain 0 0 100 Chevalier guignette 28 14 58 Bécasseau maubèche 55 26 19 Bécasseau minute 85 0 15 Bécasseau variable 60 19 20 Bécasseau cocorli 76 14 11

Bécasseau sanderling 12 14 74 Combattant varié 58 8 33 Avocette à nuque noire 100 0 0

Tableau 2 : Part relative des limicoles recensés en période de migration postnuptiale dans le cadre du RLC.

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Graphique 3 : Physionomie de la migration postnuptiale en part relative par décade

Migration prénuptiale BDO Côte Est Cotentin

Côte Nord des havres

Côte Sud des havres

BMSM

Huîtrier-pie 1 7 1 40 52 Pluvier argenté 4 1 1 2 91 Grand gravelot 47 3 1 9 41 Petit gravelot 57 43 0 0 0 Gravelot à collier interrompu 40 0 1 47 12 Tournepierre à collier 2 72 23 2 1 Courlis cendré 10 1 1 29 59 Courlis corlieu 66 8 4 15 8 Barge à queue noire 17 0 0 17 67 Barge rousse 10 0 16 46 27 Chevalier arlequin 80 0 0 0 20 Chevalier gambette 83 9 0 0 8 Chevalier aboyeur 86 0 0 5 9 Chevalier culblanc 50 0 0 50 0 Chevalier guignette 52 45 0 3 0 Bécasseau maubèche 28 1 0 4 67 Bécasseau minute 27 0 0 0 73 Bécasseau violet 0 100 0 0 0 Bécasseau variable 8 2 0 1 89 Bécasseau cocorli 100 0 0 0 0 Bécasseau sanderling 9 8 9 44 29

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Combattant varié 25 0 0 0 75 Échasse blanche 3 0 0 0 97 Avocette à nuque noire 42 0 0 0 58

Tableau 3 : Part relative des limicoles recensés en période de migration prénuptiale dans le cadre du RLC.

Figure 3 : Physionomie de la migration prénuptiale en part relative par décade

Par ailleurs, si nous considérons que la part relative des oiseaux dénombrés en janvier dans le cadre de ce réseau est comparable à celle recensée au cours de la phase de migration, nous pouvons estimer à 350.000 le nombre de limicoles stationnant sur les côtes normandes à cette occasion, soit 125.000 en migration prénuptiale et 225.000 en migration postnuptiale.

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Carte 4 : Les 6 espèces principales recensées dans le cadre du RLC au cours des périodes de migration.

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Carte 5 : Les espèces de rang 7 à 12 recensées au cours des périodes de migration dans le cadre du RLC.

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Perspectives

Outre les sites fonctionnels dont le bilan 2011-2012 vous a été présenté ci-dessus, trois RNN contribuent également à cet observatoire en Normandie : Vauville, Beauguillot et l’estuaire de Seine.

Par ailleurs, deux projets de valorisation de nos données communes "limicoles côtiers" sont à l’étude par l’Observatoire : Une analyse des données "bécasseau variable" collectées dans le cadre de

l'Observatoire RNF est envisagée. L'idée est de mieux comprendre et de caractériser la diminution des effectifs du bécasseau variable sur les côtes françaises. Ce travail est prévu en collaboration avec le Laboratoire LIENSs de l'Université de La Rochelle. Il s'inscrit également dans le cadre d'une thèse menée par l'Université de Nantes (équipe Mer Molécules Santé) qui s'intéresse à étudier le microphytobenthos en baie de Bourgneuf et les relations avec l'avifaune limicole. Comme lors des précédents travaux, menés sur le bécasseau maubèche et la barge à queue noire, une convention de collaboration est prévue entre RNF et l'Université de la Rochelle (Labo. LIENSs) pour organiser ce travail et prévoir une valorisation conjointe des résultats. Pour rappel, pour les travaux "bécasseau maubèche" et "barge à queue noire" RNF-LIENSs, des articles ont d'ores et déjà été soumis pour paraître dans des revues internationales et nationales (Animal conservation manuscrit, Wader Study Group bulletin, Courrier de la Nature).

Une analyse des données "courlis cendré" est également proposée. L'objectif est de faire un bilan des stationnements observés avant et après moratoire (pour rappel, l'espèce n'est plus chassée depuis 2008, bénéficiant d'un moratoire de 5 ans). En complémentarité des données collectées dans le cadre de notre observatoire, il est envisagé d'associer deux autres jeux de données issus du fichier national du CRBPO (contrôles et reprises / courlis cendré) et du programme de baguage de la RNN Marais de Moëze-Oléron. Ce travail pourrait faire l'objet d'une communication orale dans le cadre de la prochaine conférence annuelle du Wader Study Group qui aura lieu cette année en France, dans le Morbihan, et d'une publication scientifique dans le bulletin du WSG.

Enfin, le GONm a déposé une demande de financement auprès de la Mission du parc naturel marin du golfe normand-breton afin de soutenir ce réseau en BMSM, ce qui nous l’espérons, permettra de travailler également sur l’évaluation des zones d’alimentation et la caractérisation des dérangements.

Remerciements : Ce bilan est le produit du travail mené sur le terrain par Lydie Barenton, Alain Barrier, Matthieu Beaufils, Rosine Binard, Bruno Chevalier, Samuel Crestey, Gérard Debout, Jocelyn Desmares, Stéphanie Josse, Raymond Le Marchand, Denis Le Maréchal, Jean-Pierre Marie, Régis Purenne, Robin Rundle, Elisabeth Willay, Nicole Renard, Sébastien Provost et Régis Morel, animateurs d’un réseau comptant une vingtaine d’observateurs en baie du Mont-Saint-Michel, adhérents et salariés du GONm, de Bretagne-Vivante et de la Maison de la baie du Vivier-sur-mer.

Bruno Chevalier