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archimagActualité de l’architecture contemporaine en Bourgogne-Franche-Comté
octobre-décembre 2017 / n°8
• LanouvelletribunedustadeGastonGérardàDijonp.4• Parlerdel’architectured’aujourd’huip.8• L’architecte,chefd’orchestre.Oui,maispasque.p.10• Archi-simple:lafaçadep.11
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Rencontre des lecteurs d’ArchiMag
Dimanche 9 juillet 2017. Ce fut une belle journée, dans un lieu alchimique. Une maison où se sont retrouvés à la fois les fidèles lecteurs d’ArchiMag, que nous remercions de leur assiduité, mais aussi des nouveaux qui avaient franchi le seuil après avoir découvert l’invitation à la boulangerie le matin même, des enfants qui ont fait de l’architecture sans le savoir grâce aux Kapla, et des Francs-Comtois, de plus en plus nombreux à nous rejoindre.C’est pourquoi nous avons choisi d’étendre ArchiMag à la grande région « Bourgogne-Franche-Comté ».
Ce fut l’occasion d’échanger, de discuter, de débattre : comment aller à la rencontre de nouveaux lecteurs ? Comment favoriser la participation de nouveaux rédacteurs ? Et si on insérait un « courrier des lecteurs » ? Quelle place donner aux photos ? Quels thèmes proposer dans les prochains numéros ? Et pourquoi l’adjectif contemporain, accolé à architecture (comme pour art ou danse) effraie-t-il ? Trop élitiste nous a-t-on confié.
Alors on voudrait vous dire qu’ArchiMag, chaque trimestre, c’est simplement pour vous donner envie (ou encore plus envie) de découvrir l’architecture d’aujourd’hui. Celle qui compose notre environnement de tous les jours, que nous partageons tous.
Et j’ajouterai que le plaisir d’être ensemble pour en discuter, cette occasion de coconstruire l’avenir, ce moment ouvert à tous les curieux nous a tellement plu que nous le renouvellerons. En espérant vous y retrouver !
D’ici là, suivez-nous et n’hésitez pas à appor-ter vos contributions …
Patricia GaudetRédac’cheffe
Maison de l’architecture de Bourgogne
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actualitésCongrès national du Bâtiment Durable600 professionnels sont attendus à DIJON pour échanger et débattre sur le thème de la « rénovation énergétique et performante de l’habitat ». La 6ème édition de cet évènement incontournable pour l’ensemble de la filière de la construction durable se tiendra du 4 au 6 octobre 2017. www.congresbatimentdurable.com/le-congres
Effilogie Bourgogne-Franche-ComtéUne plateforme régionale pour obtenir des conseils pour ses travaux de rénovation énergétique, avec des solutions d’audits et d’aides financières pour atteindre le niveau Bâtiment Basse Consommation-Effinergie. L’objectif : diviser par 4 les consommations énergétiques en rénovation et développer les constructions à énergie positive.www.effilogis.fr
Journées nationales de l’architectureLancées en 2016 par le ministère de la Culture, ces Journées ont vocation à s’inscrire progressivement dans le paysage des manifestations culturelles à l’instar de la Fête de la musique ou des Journées européennes du patrimoine. La 2ème édition aura lieu les 13, 14 et 15 octobre.https://journeesarchitecture.culturecommunication.gouv.fr
PuBliCationsL’aventure des VVF, Alma SMOLUCH Essai sur l’aventure sociale et architecturale des Villages Vacances Familles, ce nouveau type d’hébergement de vacances pionnier du tourisme social en France. Ce deuxième « Carnet d’architecture » des Editions du patrimoine parcourt les 135 villages créés entre 1959 et 1989. Editions du patrimoine.
10 clefs pour s’ouvrir à l’architecture, Martine BOUCHIER Un livre destiné à initier une démarche personnelle, à sti-muler la curiosité du lecteur en introduisant l’architecture par son versant sensible et émotionnel.Ed. Archibooks.
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© Nicolas Waltefaugle, Photographe, [email protected]
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Hervé Regnau l t , architecte à Chalon-sur-Saône, nous parle de la reconstruction de la tribune Est, devenue façade urbaine d’un stade construit durant l’entre-deux guerres, et de sa collaboration avec Jean Guervilly.
archiMag : Quelle était la commande ?
Hervé Regnault (architecte) : Le stade est composé d’une tribune d’honneur élevée en 1934, et de deux tribunes, nord et sud, construites dans les années 2000 : il restait la tribune est, ancienne, d’assez mauvaise qualité, et le but était de la déconstruire/reconstruire. Parallèlement la demande était de faire le lien avec les tribunes nord et sud pour obtenir une idée de globalité de l’équipement. Enfin, il s’agissait d’offrir une façade urbaine du stade. En effet, on a là, chose rare, un stade en cœur de ville, et dans un quartier en construction alors que la tendance actuelle est de concevoir ce type d’équipement à la périphérie ou à l’extérieur des villes.
archiMag : Comment travaillez-vous, Jean Guervilly et vous ?
Hervé Regnault : Jean Guervilly a de grandes références. Il a construit des choses très différentes. C’est le mandataire, l’homme du projet on va dire, avec qui je travaille depuis…15 ans. Nous nous sommes rencontrés lors du chantier du Colisée à Chalon-sur-Saône ; depuis on a fait 5 ou 6 concours ensemble et on en a
remporté deux : celui de l’Espace nautique du Grand Chalon et le stade de Dijon.Il travaille sur le projet depuis son agence, et je gère le chantier sur place. C’est une marque de confiance ; cela n’est possible
que parce qu’il y a entre nous le respect et une conception similaire de l’architecture. On partage un point de vue architectural qui est celui de la simplicité, de l’efficacité et de la justesse…On essaye toujours d’avoir l’idée la plus juste et la plus simple par rapport à la demande. C’est une architecture sans décoration, toute blanche, qui peut être assez froide… mais qui laisse la place à la lumière, à la vue, et du coup, à partir de cette simplicité, la vie se développe à l’intérieur des édifices.
On ne pourrait pas travailler ainsi si on avait des opinions différentes. Après, sur un chantier, il y a toujours des adaptations à réaliser : c’est là que je vais savoir où il faut aller sans même nous concerter.
archiMag : Quelle a été votre proposition ?
Hervé Regnault : Une tribune simple d’accès dans laquelle les « gradins bas »
Gros planLa nouvelle tribune du stade Gaston Gérard à Dijon
© Michèle Bransolle
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sont très proches du terrain (ce qui plaît beaucoup au public), puis qui monte rapidement pour pouvoir accueillir un maximum de personnes ayant une bonne vue du jeu. Des dernières rangées, on a aussi un beau point de vue sur Dijon. Au centre de la tribune, où se situent les meilleures places, il y a deux niveaux pour les personnalités invitées (VIP), l’un de « loges » et l’autre de « salons ».
Le niveau de salons a vue à la fois sur le terrain et sur la ville : il y a une double transparence complète. Il était vraiment important de situer le stade dans son environnement, dans la ville. Ces VIP, là, verront partout et seront vus de tous, tant du côté du stade que depuis la ville.
archiMag : Et pour inscrire le bâtiment dans le quartier ?
Hervé Regnault : une des demandes était de fermer le stade par un bâtiment et non plus via une simple clôture.Désormais, il y a un parvis, avec une façade forte, qui crée toutefois un espace ouvert. Au rez-de-chaussée, on trouve la boutique et l’accueil, le premier niveau est entière-ment vitré sur le grand salon puis au-dessus on a des terrasses avec balcon filant sur la ville qui correspondent aux loges VIP côté terrain : tout est entièrement vitré. J’ai hâte de voir tout cela vivre !
interview : Christelle Morin Dufoix
Visite le dimanche 12 novembre à 15 hRéservation : [email protected]://guervillymauffret.wordpress.com/
© Hervé Regnault
© Hervé Regnault
le chantier en 2016© Michèle Bransolle
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Jusqu’au 15 octobreLe Mois de l’Architecture contemporaine en Bourgogne-Franche-ComtéTous les acteurs de la promotion de l’Architecture contemporaine en région se sont mobilisés pour vous présenter un programme copieux. www.moisarchitecturebourgogne.fr
Jusqu’au 31 décembre «Construire le long du tramway, paroles d’acteurs» à Latitude21, 33 rue de Montmuzard, DIjon
Du 30 septembre au 11 octobreArchitecture et Patrimoine» fait étape dans l’Avallonais. Une expo sur les rénovations contemporaines de mai-sons paysannes. Bibliothèque Gaston Chaissac, rue du Marché, AvALLon
Mardi 3 octobre à 17h30André Maisonnier, architecte par Claude Maisonnier, ingénieur et architecte, et Julien Defillon, chercheur. Archives Départementales de la Haute-Saône, 14B rue Miroudot-Saint-Ferjeux, veSouL
Mardi 3 octobre à 20hArchitecte et ingénieurs, comment travailler ensemble ? par AMD archi-tectes-Ingénieurs. Tarif : normal 5€, Adhérents 3 €, etudiants : gratuitCampus Arts et Métiers CLunY, Amphi-théâtre j. Cliton, Maison de l’Architec-ture de Bourgogne, 07 71 03 56 80
Vendredi 6 octobre à 18h30Archi dating ! Tête à tête avec… un auteur-illustrateur. Avec Didier Cornille autour de son livre «Toutes les maisons sont dans la nature» aux éditions HéliumBibliothèque Gaston Chaissac, rue du Marché, AvALLon
Vendredi 6 octobre à 15hLa Forge : réhabilitation d’une ancienne forge du XIXe siècle, et autres lieux contemporains avec Mathieu Gainche, architecte. Rdv à la médiathèque pour la balade urbaine, puis rdv à 17h Parc Puzenat pour visiter La Forge,BouRBon-LAnCY
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samedi 7 octobre à 11h et 16hRives de Saône. Balade urbaine (env. 1h30 A/R). Rdv au Centre nautique, 6 rue d’Amsterdam, CHALon-SuR-SAône Collectif Clic-Clac, 06 40 74 28 68
Mercredi 11 octobre à 14hOù et comment aborder l’architecture contemporaine avec vos élèves ? Conférence pour les Enseignants par Agnès Bournigault, diplômée en archi-tecture. ICovIL, 2 rue Monge, Dijon. Réservation conseillée : [email protected], 03 80 66 82 24
Jeudi 12 octobre à 17hCafé patrimoine. Le patrimoine protégé… pourquoi et comment vivre avec ? RDv devant le musée municipal, 3 rue jean-jacques Collenot, SeMuR-en-AuxoIS
Vendredi 13 et samedi 14 octobreJournées Portes Ouvertes des agences d’architecture. Liste des agences ouvertes en région. Renseignements : www.portesouvertes.architectes.orgProposé par : Conseil National de l’Ordre des Architectes
Vendredi 13 octobre de 15h à 18hFranchement Bois 2017. Remise des Prix du Palmarès de la construction et de l’aménagement bois en Bourgogne-Franche-Comté
Rdv à 15h pour la visite de la reconver-sion du presbytère, 7 rue de l’église et à 16h pour la remise des prix et présenta-tion des lauréats, salle des Fêtes, 1 rue du Charmot, à LAnTenne-veRTIèRe. Sur réservation : Fibois Bourgogne-Franche-Comté, [email protected]
Vendredi 13 octobre à 17hDu lycée technique de Pierre Lauga au pôle universitaire de Carlos Jullian de la Fuente. Rdv devant l’entrée du lycée technique Viette, rue Pierre Donzelot, MONTBéLIARD. Sur réservation : Ser-vice Animation du Patrimoine de Pays de Montbéliard Agglomération, 03 81 31 87 80 ou 03 81 94 45 60
samedi 14 octobre à 14hCroc archi. Balade en vélo ou à piedRdv à la Fée du vélo, place Chaméane neveRS. Architectes 58
samedi 14 octobre à 17h30K-Fée : rencontre avec un jeune archi-tecte (précédée d’un apéro-concert) avec Stéphane Lange, architecte. Rdv à la Fée du vélo, place Chaméane neveRS. Architectes 58
Du 25 octobre au 24 novembreExposition «vers un habitat économe en énergie» Latitude21, 33 rue de Montmuzard, DIjon
le 12 novembre à 15 hVisite de la tribune du stade de DIJONRéservation : [email protected]
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Parler de l’architecture d’aujourd’hui
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à la différence des bâtiments des temps anciens construits par des personnes, connues ou inconnues, qui ne sont plus là aujourd’hui et qui n’ont parfois laissé aucun écrit pour expliquer le sens de leurs réalisations, l’architecture d’aujourd’hui est faite par des hommes et des femmes que l’on peut rencontrer, interroger, avec qui l’on peut échanger. Cela rend les choses passionnantes.
Pour autant, l’architecte est-il le mieux placé pour présenter son travail ? Parfois, mais pas toujours.
Parfois, « l’homme du projet » déploie un vocabulaire technique ou conceptuel qui ne correspond pas aux connaissances du public qu’il a en face de lui. Il ne sait pas toujours poser sa voix pour être suffisamment audible devant un groupe ou se positionner au mieux entre le visiteur et « l’objet architectural » sur lequel il doit garder un œil…
Apprendre à traduire son art est pourtant fondamental pour l’architecte. C’est fort de ce constat qu’une équipe d’enseignants-chercheurs a ouvert cette année, en septembre à Bordeaux, une formation universitaire à la médiation de l’architecture contemporaine à destination des professionnels.
De plus, le « créateur » n’abordera pas forcément les sujets qui fâchent, de son fait ou à la demande du propriétaire du bâtiment : par exemple tel aspect technique qui semble avoir été négligé, ou bien telle autre proposition qui n’a pas été retenue, mais qu’il aurait été passionnant d’évoquer avec le public comme solution alternative.
Visite de chantier @ Patricia Gaudet
Porto @ Patricia Gaudet
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Parler de l’architecture d’aujourd’hui
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Le médiateur, lui, est un traducteur. Comme ce dernier, il doit veiller à ne pas trahir le propos originel, fusse-t-il complexe, tout en le rendant accessible à la personne qui écoute, qu’il s’agisse d’un adulte ou d’un enfant, d’un néophyte ou d’un féru d’archi-tecture, d’un touriste ou d’un habitant du cru.
C’est un passeur… Idéalement, il apprécie l’œuvre qu’il présente. Mais il dispose d’un recul plus grand que l’auteur du projet, qui permettra parfois de poser un regard critique, d’établir une filiation entre deux architectes ou encore de replacer le bâtiment construit dans la perspective, plus large, de l’édification du quartier. Il rappellera, par exemple, la naissance du béton armé ou les règles mises en œuvre en France après-guerre par le ministère de la reconstruction. Il sera à même de décrire avec finesse le bâtiment originel et son histoire avant d’évoquer une réhabilitation hors pair. Parfois il a lui-même une formation d’architecte, d’historien de l’architecture ou encore de paysagiste.
Il est donc possible d’assister à une présen-tation passionnante d’un bâtiment par des personnes dont la formation et la sensibilité sont différentes.
J’avoue ma préférence pour les visites où ces voix se croisent et s’entremêlent, où l’architecte est présent, donne sa vision des choses tandis que le médiateur l’interroge, lui demande de reformuler ou encore remet son travail en perspective. Souvent dans ce contexte, l’architecte exprime des idées qu’il ne pensait pas formuler au départ. Lorsque chacun joue le jeu, dans le plus grand respect de son partenaire, cela donne une rencontre plurielle, où le visiteur osera plus aisément, à son tour, interroger et où tous les protagonistes repartiront enrichis par la rencontre : avec la création architecturale comme avec la pensée de l’autre.
Christelle Morin Dufoixanimatrice de l’architecture et du Patrimoine de la Ville de Chalon-sur-Saône
Wallonie @ Isabelle Sénéchal-Chevallier
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opinion
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« L’architecte - Chef d’orchestre ». Combien de fois avons-nous entendu cette expression censée résumer et rendre intelligible le métier d’architecte ?
Par principe peu à l’aise avec l’idée du chef et des baguettes en forme de matraques, nous avons définitivement abandonné cette image lorsque nous avons pris conscience de l’amputation insidieuse qu’elle comportait : si l’architecte est le chef d’orchestre de la construction, qui en est le compositeur ? Cette question est essentielle à nos yeux, car elle traite des compétences qu’on attribue (ou non) à l’architecte dans notre société. Car si le chef d’orchestre coordonne le jeu des instruments, et se pose en intermédiaire du compositeur, c’est bien ce dernier qui crée de toutes pièces une œuvre en choisissant et en arrangeant ses différents éléments constitutifs.
On ret rouve dans l ’a l légor ie du compositeur toute la crédibilité que l’on cherche si souvent à nous enlever sur nos connaissances et notre « technicité ». S’il est de la responsabilité de l’instrumentiste/artisan d’exceller dans sa pratique, il impute au compositeur/architecte d’en connaître les singularités afin d’organiser, sélectionner
et hiérarchiser selon la composition qu’il souhaite obtenir. La partition qui sera plus tard interprétée et parfois dirigée est donc le prisme par lequel les instruments/matériaux peuvent être sublimés, et la musique/l’espace révélés. Un compositeur n’est pas forcément un instrumentiste ; pourtant qui viendrait à douter de sa capacité à composer une sonate pour violon et piano ?
Cette question résume l’ensemble de nos doutes de jeunes praticiens : pourquoi autant de défiance sur nos compétences de la part des acteurs de la construction ? Quel type de société peut former et diplômer sa jeunesse pour ensuite la discréditer en permanence dans l’exercice de son métier ? À qui donne-t-on réellement la responsabilité sociale de faire œuvre d’architecture ?
Depuis, lorsqu’on nous demande de définir notre action, nous répondons avec insistance que nous, nous composons, pour la société qui nous a formés et par extension : légitimés.
Cristina Vega iglesias & Stéphane Burlat, Architectes
L’architecte, chef d’orchestre. Oui, mais pas que.
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La chronique du professeur Cram Berdau
Une façade, c’est un plan plus ou moins vertical qui sépare l’intérieur d’un édifice de l’extérieur. C’est le premier sens que le Larousse donne au mot, c’est ça d’abord.Le problème avec ce plan particulier est qu’il doit exprimer deux choses pas toujours concordantes par sa composition et ses percements : suggérer ce qui se passe à l’intérieur et donner une apparence au bâtiment vu de l’extérieur.
Par exemple, la façade d’un immeuble d’habitation n’est pas celle d’un immeuble de bureaux, car les besoins en lumières et en vues sont différents pour les pièces qu’il abrite. Dessinée pour être vue de l’extérieur, la façade sera composée avec plus d’urbanité, puisqu’il s’agit pour elle de présenter l’édifice à tous, et en même temps, de composer le vide de la rue, de la place, etc.
La façade circulaire de la Place de la Libération à Dijon, par exemple, est conçue pour être vue uniquement de l’extérieur. On parle bien d’ailleurs de la façade « de la Place », et non pas de celle des immeubles.
L’évolution des styles architecturaux à tra-vers l’histoire s’est principalement inscrite dans ce jeu entre l’intérieur et l’extérieur. Les façades des bâtiments ordinaires des époques médiévales, mais aussi modernes, ou bien encore celles des bâtiments ruraux, ont plutôt exprimé la primauté de l’expression de l’intérieur sur celle de l’extérieur : absence de symétrie et d’ordonnancement, petite fenêtre pour une petite pièce, grande pour une grande, importance relative donnée à la vue et à la lumière, etc.
À partir de la Renaissance, les fenêtres se standardisent, s’alignent et se hiérarchisent. Moulures et ornements apparaissent. On voit même des escaliers passer devant des fenêtres ou des WC qui ont la même fenêtre que le salon. Bref ! Il s’agit de donner du sens à l’édifice qui se doit d’exprimer un message politique, culturel, sociétal sur son contenu, mais bien souvent plutôt sur le statut social de son propriétaire.
On demande au bâtiment de parler. Mais, que raconte-t-il ?Le Larousse a donc rajouté un autre sens au mot façade : « apparence trompeuse ». Car, combien a-t-on vu de façades à la symétrie rigoureuse et factice qui ne cherche qu’à donner une image de respectabilité à leur propriétaire ?
La façade, c’est le visage de l’édifice. Ce qui le représente le mieux. Même s’il faut le ravaler de temps en temps.
Dans le prochain numéro : La façade , une question de composition.
La façade, une question d’apparence.
© Latitude21
ArchiMag - N°8 - Octobre / Décembre 2017Ce journal, distribué gratuitement, est édité par la Maison de l’Architecture de Bourgogne (association loi 1901 représentée par son Président Marc DAUBER), et réalisé avec l’aide du Ministère de la Culture.Directeur de la publication : Marc DAUBER (MAB), responsable de la rédaction : Patricia GAUDET (MAB), mise en page : Sébastien APPERT (Latitude21), impression : Coloradoc à Chenôve (21). Dépôt légal : 3e trimestre 2017 ISSN : 2494-3126
Comité de rédaction : Sébastien APPERT (Latitude21), Marc DAUBER (MAB), Patricia GAUDET (MAB), Faïza KHELIL (ENSA Dijon), Agathe MAUGIS (Ville de Nevers), Véronique MECHMOUM (CAUE 21), Christelle MORIN-DUFOIX (Ville de Chalon-sur-Saône), Gwenaële PELE-BESSARD (CROAB) et Maryline TAGLIABUE (CAUE 89). Ont également contribué à ce numéro Hervé REGNAULT (Architecte), Cristina VEGA- IGLESIAS et Stéphane BURLAT (Architectes), Michèle BRANSOLLE (Photographe).
Vous souhaitez réagir ? Participer à la rédaction du journal ?Contactez-nous. Vous souhaitez recevoir ArchiMag dès sa parution ?Adhérez à la Maison de l’architecture de Bourgogne !
Téléchargement des anciens numéros sur http://www.maison-architecture-bourgogne.frMaison de l’architecture de Bourgogne7, bd Winston Churchill 21000 Dijon07 71 03 56 80 ou [email protected] également sur www.latitude21.fr
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1. La grande allée royale du château de Tanlay ?2. Les stores du nouvel Espace bien-être de St Honoré-les-Bains ?3. La galerie extérieure du casino de Salins-les-Bains ?4. Le show-room Citroën à énergie positive de Montbéliard ?
Le casino de Salins-les-Bains / architectes SCP MALCOTTI ROUSSEY
Mais qu’est-ce que c’est ?
Réponse à lire à l’envers dans un miroir :
© Michèle Bransolle
