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Pr. Gérald BONARDEL
Services de médecine nucléaire
Centre Cardiologique du Nord
Hôpital Delafontaine
Saint-Denis
RADIOPROTECTION EN
MEDECINE NUCLEAIRE:
Pourquoi et comment faire mieux?
Saint-Etienne, samedi 17 mai 2014
RADIOPROTECTION EN MEDECINE NUCLEAIRE:
Pourquoi et comment faire mieux?
Hans Jonas (1903-1993)
Le principe responsabilité:
base du principe de
précaution basé sur
« l’heuristique de la peur »
PRECAUTIONNISTES
Rayons = Danger
Mieux = Moins
Paracelse (1493-1541)
Père de la toxicologie:
« C'est la dose qui fait le poison »
HUMANISTES
Faibles doses = ???
Mieux = Différemment
RADIOPROTECTION EN MEDECINE NUCLEAIRE:
Pourquoi et comment faire mieux?
• Fondements et historique de la radioprotection
• Pourquoi faire mieux ?
• Comment faire mieux ?
RADIOPROTECTION EN MEDECINE NUCLEAIRE:
Pourquoi et comment faire mieux?
• Fondements et historique de la radioprotection
• Pourquoi faire mieux ?
• Comment faire mieux ?
I. Fondements et historique
• Histoire de la dose maximale admissible (DMA)
• Faibles doses et relation linéaire sans seuil
I. Fondements et historique
• Histoire de la dose maximale admissible (DMA)
• Faibles doses et relation linéaire sans seuil
Histoire de la
Dose Maximale Admissible
Fondements et
historique
mSv/an
1927
1934 CIPR
2 mSv/j
1949 CIPR
3 mSv/7j
1956 CIPR
Disparition de
l’excès
d’incidence de
cancers
1990 CIPR
Cat A
1990 CIPR
Cat B
Disparition
des effets
déterministes
DMA = seuil de
sécurité maximale et
non pas de
dangerosité
1895
1990 CIPR
Public
d'après
Cordoliani
et al.
I. Fondements et historique
• Histoire de la dose maximale admissible (DMA)
• Faibles doses et relation linéaire sans seuil
Effets des faibles doses
Relation Linéaire sans Seuil
Fondements et
historique
Source: Omiris
Effets des faibles doses
Relation Linéaire sans Seuil
Fondements et
historique
Source: Omiris
1 mSv
sur 1 an
Les normes fixées par le législateur ne
constituent pas un seuil de dangerosité mais
une limite réglementaire de sécurité maximale
Effets des faibles doses
Relation Linéaire sans Seuil
Fondements et
historique
Source: Omiris
RADIOPROTECTION EN MEDECINE NUCLEAIRE:
Pourquoi et comment faire mieux?
• Fondements et historique de la radioprotection
• Pourquoi faire mieux ?
• Comment faire mieux ?
II. Pourquoi faire mieux ?
• Pression sociétale et administrative
• Niveaux de référence diagnostique (NRD)
• Publications scientifiques
II. Pourquoi faire mieux ?
• Pression sociétale et administrative
• Niveaux de référence diagnostique (NRD)
• Publications scientifiques
Principe de précaution Pourquoi faire
mieux ?
Principe de précaution Pourquoi faire
mieux ?
Cercle vicieux
Craintes vis-à-vis des
risques hypothétiques
majorées par
l’incertitude scientifique
Mesures contre les
risques hypothétiques:
abaissement des limites
de doses d'expositions
Groupes de
pression
demandant
des mesures
MEDIAS
Politiques,
pouvoirs
publics
Hausse de la
crédibilité
du risque et
donc du
risque perçu
("Il n'y a pas
de fumée
sans feu")
PRINCIPE DE
PRECAUTION
Pourquoi faire
mieux ?
Risque réel
Risque perçu
Produit, comportement:
effets observés à l'échelle
individu ou population
O
B
J
E
C
T
I
F
Produit, comportement:
Individuel, lectures,
croyances, culture,
sympathies, antipathies
S
U
B
J
E
C
T
I
F
= Toxicologie, Epidémiologie
PREVENTION
= Sociologie, Psychologie
• Sous-estimation si association plaisir
(soleil, alcool, tabac, vitesse, sexe)
• Sur-estimation si risque imposé et subi
( pollution, antennes, nucléaire)
Risque
supposé
Risque perçu
Pourquoi faire
mieux ? Perception des risques
PRECAUTION
(Prévoir l’imprévisible)
Il est plus facile
de désintégrer
un atome qu’un
préjugé
Médecine
NUCLÉAIRE
Albert Einstein
Pourquoi faire
mieux ?
Risques
individuels
Risques /
pollutions
diffuses
Risques
collectifs non
industriels
Risques
technologiques
attachés à des
sites identifiables
Tabac
Alcool
Drogue
Obésité
Tchernobyl
Pollutions:
Sols
Atmosphère
Rivières
Pesticides
Canicule
Accidents
domestiques
Bruit
Inondations
Irradiation
médicale
Lignes HT
Nanoparticules
Alimentation
Terrorisme
Centrales
Pourquoi faire
mieux ?
Communiqué de presse ASN 06 juillet 2011
Et pourtant les préoccupations de l‘ASN…
Pourquoi faire
mieux ?
Et pourtant les préoccupations de la HAS…
Pourquoi faire
mieux ?
Certification V 2010: Pratiques Exigibles Prioritaires
II. Pourquoi faire mieux ?
• Pression sociétale et administrative
• Niveaux de référence diagnostique (NRD)
• Publications scientifiques
Niveaux de référence diagnostique
Pourquoi faire
mieux ?
• Outil pour l’évaluation et l’optimisation des pratiques
• Ne doivent être assimilés ni à des "limites de dose" ni à des "doses optimales "
MAIS:
• Ambiguïté du terme "Référence" (alors que simple indicateur)
• Evolutions technologiques
• Formation des professionnels
• Pressions des tutelles et autorités
Tendent irrémédiablement à faire baisser les doses délivrées.
II. Pourquoi faire mieux ?
• Pression sociétale et administrative
• Niveaux de référence diagnostique (NRD)
• Publications scientifiques
Publications scientifiques
Pourquoi faire
mieux?
Lancet 2004
JACC 2012
• Calculs théoriques de survenue de cancers et de diminution d'espérance de vie en utilisant des modèles basés sur la RLSS et le BEIR VII
• La pratique de l'imagerie entrainerait des 10aines ou 100aines de milliers de cancers.
Lecture critique
• Utilisation du conditionnel (could, would, should) et risques théoriques,
calculés non observés.
• En opposition avec les académies et la CIPR 103 ne recommandant pas
d'utiliser la RLSS comme modèle de calcul d'induction d'effets stochastiques
des faibles doses.
Publications scientifiques
Pourquoi faire
mieux?
Pierce et al. Lancet 2012
• Enquête rétrospective portant sur les scanners réalisés chez les enfants. • 50 mGy : risque leucémie x 3 • 60 mGy : risque cancer du cerveau x 3
Lecture critique
Etude cas-témoins avec nombreux pièges épidémiologiques:
• motif de l’examen
• estimation rétrospective de la dose
• biais d’anamnèse
• dosimétrie incertaine
• incertitude non prise en compte dans l’analyse
RADIOPROTECTION EN MEDECINE NUCLEAIRE:
Pourquoi et comment faire mieux?
• Fondements et historique de la radioprotection
• Pourquoi faire mieux ?
• Comment faire mieux ?
III. Comment faire mieux ?
• Une optimisation raisonnée sans dogmatisme
• Une justification assumée et appliquée
• Une démarche qualité raisonnable
• Une communication harmonisée
III. Comment faire mieux ?
• Une optimisation raisonnée sans dogmatisme
• Une justification assumée et appliquée
• Une démarche qualité raisonnable
• Une communication harmonisée
Une optimisation raisonnée sans dogmatisme
Comment faire
mieux?
Optimisation: A qualité diagnostique égale, mise en œuvre de
procédures de diminution de dose
Principe ALARA: "As Low As Reasonably Achievable"
"tout en permettant d'obtenir l'information médicale requise, compte tenu des
facteurs économiques et sociétaux" (Article 56 Chapitre VII. de la dernière
directive Euratom du 05 décembre 2013)
Critères de qualité diagnostique en établissant un seuil d'irradiation
en dessous duquel il ne serait pas raisonnable de passer pour un
examen donné en tenant compte de la technologie d'acquisition
utilisée
III. Comment faire mieux ?
• Une optimisation raisonnée sans dogmatisme
• Une justification assumée et appliquée
• Une démarche qualité raisonnable
• Une communication harmonisée
Une justification assumée et appliquée
Comment faire
mieux?
http://gbu.radiologie.fr/
"Aucun acte exposant aux rayonnements ionisants ne peut être pratiqué sans un
échange préalable écrit entre le demandeur et le réalisateur de l'acte"
III. Comment faire mieux ?
• Une optimisation raisonnée sans dogmatisme
• Une justification assumée et appliquée
• Une démarche qualité raisonnable
• Une communication harmonisée
Une démarche qualité raisonnable
Comment faire
mieux?
Une démarche qualité raisonnable
Comment faire
mieux?
Grille d’évaluation sous la forme d’un
questionnaire interne avec 129 items.
J.-M. Israël. Comprendre et préparer une visite de certification HAS.
Médecine nucléaire 2013.37, Issue 9, Pages 411-13 Septembre 2013
Une démarche qualité raisonnable
Comment faire
mieux?
Les erreurs commises au niveau des soins de santé affectent
un patient sur dix dans le monde.
1. Cohérence des noms des médicaments.
2. Identification des patients.
3. Communication durant le transfert des patients.
4. Traitement comme il faut là où il faut.
5. Contrôle des solutions d’électrolytes concentrées.
6. Précision de la médication lors de transitions dans les soins.
7. Evitement des mauvais branchements de cathéters et de
tuyaux.
8. Utilisation unique des dispositifs d’injection.
9. Meilleure hygiène des mains pour préserver les infections
associées aux soins de santé.
Dangers des rayonnements et du nucléaire ???
OMS et sécurité des patients:
Une démarche qualité raisonnable
Comment faire
mieux?
C. Rousse, P. Cillard, J.-L. Godet. Retour d’expérience sur les évènements déclarés à l’Autorité de
sûreté nucléaire (ASN) dans le domaine médical. Radioprotection 49(1), 61-67 (2014).
Evènements Significatifs de Radioprotection: Patients
• 50 ESR/an
• 50% erreur d’administration du MRP (exemple HDP-Tc99m au lieu du MIBI-
Tc99m
• 50% erreur d’activité (souvent anecdotiques)
• Les plus graves:
• 3,5 GBq de 18F-FDG au lieu des 250 MBq de 18F-FDG prescrits (DE 70
mSv).
• Administration d’I131 à dose thérapeutique au lieu d’une dose diagnostique
• Pas de véritable conséquence sanitaire
Evènements Significatifs de Radioprotection: Professionnels
• Préparation et manipulation des MRP
• Niveau 1 échelle INES
• Le plus grave:
• Accident de contamination interne: 14 mSv
Une démarche qualité raisonnable
Comment faire
mieux?
RAPPELS: Accidents en rapport avec la médecine nucléaire ces 30 dernières
années:
• Chutes de patients dans les services
• Malaises cardiaques en rapport avec l'épreuve de stress précédent la
scintigraphie de perfusion myocardique
• Problèmes de matériovigilance concernant les caméras (décrochage de
collimateurs, dysfonctionnement de l'autocontourage)
• Problèmes septiques (possibles au point d'injection par éventuel défaut d'asepsie
ou plus exceptionnellement par problème d'identitovigilance concernant les
procédures de leucocytes marqués)
Jamais l'exposition aux rayonnements ionisants par elle-même n'a
entrainé le moindre détriment sanitaire majeur chez un patient et a
fortiori le moindre décès.
III. Comment faire mieux ?
• Une optimisation raisonnée sans dogmatisme
• Une justification assumée et appliquée
• Une démarche qualité raisonnable
• Une communication harmonisée
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
Responsabilité des médecins nucléaires:
• Argument de la dangerosité potentielle des expositions aux faibles doses à des
fins politiques (cf. TEMP myocardique vs coroscanner): se prévaloir
d'économiser quelques mSv par rapport à une autre modalité cautionne en soi la
dangerosité des RIs à l'échelon du mSv!!!
• Dose cumulée des irradiations médicales niant l'âge des patients au moment de
l'irradiation diagnostique et les bases élémentaires de la radiobiologie de
réparation cellulaire entre deux expositions.
100 mSV en une exposition ≠ 10x10 mSv sur 5 ans
• Eviction et éloignement de l'entourage pour femmes enceintes et jeunes
enfants ???
Tératogénèse radioinduite = effets déterministes à seuil de 100 mSv
Débit de dose à 1 m = 10-20 μSv/h. Dose cumulée <<< 1 mSv réglementaire
IRAthérapie
• Pour les patients: radiothérapie métabolique (dose efficace corps entier plusieurs Sv)
• effets secondaires mineurs transitoires
• Au-delà de 22 GBq (600 mCi): inversion de la balance B/R avec augmentation
du risque de second cancer radio-induit
• Pour les proches:
• réglementation dose au public: 1 mSv/an
• publication 94 CIPR: contrainte de dose acceptée 5 mSv
• Etude IGR: 76% des proches ont reçu une dose < 50 μSv
Dose maximale: 200 μSv (30 j d'irradiation naturelle moyenne)
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
Enseignement:
• Formation initiale INSTN UV2 (radiobiologie, radiopathologie, dosimétrie et
radioprotection):
1 seul MN pour gestion d'un accident radiologique
Pour le reste, enseignement purement physique: cela va changer !
MEDECINE nucléaire
• Formation continue: Radioprotection des patients, nouveau programme:
1. La radiosensibilité: faibles et très faibles doses, nouveaux concepts en
radiobiologie
2. La dosimétrie interne: aspects modernes
3. L'information des patients : quelle information délivrer
4. Le circuit du MRP: modèle d'assurance qualité
5. Justification et optimisation des pratiques: de la théorie à la pratique
Expertise:
Dessin: Eric Gontier
Création d’un groupe de travail SFMN
dédié à la radioprotection
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
Expertise: GT RADIOPROTECTION SFMN
• Interagir avec le GPMED, ou l'IRSN
• Réaliser des rapports consensuels et officiels sur des grands
sujets de radioprotection concernant la médecine nucléaire afin
de proposer des solutions objectives et réalistes basées sur la
réalité de terrain et la balance bénéfices/risques
(exemples: informations aux patients et à l'entourage, réponses
types aux différents points demandés dans le cadre des
inspections ASN, etc…)
• Assurer la remontée d’événements positifs ou négatifs
concernant les rapports des services avec leur ASN régionale
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
Expertise: GT RADIOPROTECTION SFMN
• Recueillir auprès des services les astuces et innovations locales
en matière de radioprotection, et à l'inverse les discours et
comportements aberrants qui peuvent être pratiqués par des
professionnels de la médecine nucléaire ou bien des
inspecteurs ou autres correspondants administratifs
• Participer à des travaux de recherche avec les équipes de
l'IRSN (radiobiologie, dosimétrie, épidémiologie)
• Exposer ces éléments de manière synthétique lors de la
réunion annuelle avec le collège de l'ASN.
Une communication harmonisée
Comment faire
mieux?
CONCLUSION
• Le domaine de la médecine nucléaire est celui des faibles voire des très faibles doses
• Aucun effet néfaste des RIs observé chez l'homme pour des doses < 100 mSv
• En dépit de ces éléments très rassurants, les principes de radioprotection s'appliquent:
– Justification (plus à visée économie de santé que de rayons )
– Optimisation (raisonnable)
– Limitation (patients non concernés)
Mais ils doivent être intégrés dans la balance bénéfices / risques.
• L’implication de chacun et la communication sur le sujet vont revêtir une importance capitale dans l’avenir.
CONCLUSION
CONCLUSION