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Quels leviers pour renforcer l’attractivité de la métropole lilloise ? Attractivité économique Séminaire #1 15 octobre 2015

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Quels leviers pour renforcer l’attractivité de la métropole lilloise ?

Attractivité économique

Séminaire #1

15 octobre 2015

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Directeur de publication : Oriol CLOSResponsable de publication : Chloé VOISIN-BORMUTHPhotographies : ADULMImpression : AD ConceptDate de publication : Avril 2016

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Quels leviers pour renforcer l’attractivité de la métropole lilloise ?

Attractivité économique

Étude

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SOMMAIRE

ÉDITOS ...........................................................................................................................................................3

Pour un second déclic en faveur de l’attractivité ............................................................................3

Un objectif : une attractivité partagée et profitable à tous .......................................................... 5

INTRODUCTION : RELANCER LA RÉFLEXION PARTENARIALE ET OUVRIR DE NOUVELLES VOIES AU DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN .....................................7

01. L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE, UN ENJEU MAJEUR POUR LES TERRITOIRES .........................9

02. ANALYSE STRATÉGIQUE DE LA MÉTROPOLE LILLOISE ET DE SON ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE .....................................................................................11

03. L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DE LA MÉTROPOLE SELON LES ACTEURS LOCAUX ............ 21

04. DE NOUVEAUX LEVIERS POUR RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE MÉTROPOLITAINE : MISER SUR LES POTENTIELS SOUS-EXPLOITÉS ........................................ 27

05. LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : VECTEURS D’UNE ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE RENOUVELÉE ? ............................................ 29

06. HANOVRE : LE POTENTIEL D’UNE TRANSITION DURABLE POUR LA MUNICIPALITÉ ET LES ACTEURS ÉCONOMIQUES ........................................................31

07. COLOGNE : L’OPTIMISATION AU CŒUR DU PROJET DE SMARTCITY ....................................... 41

CONCLUSION... ......................................................................................................................................... 53

ANNEXES .................................................................................................................................................... 57

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POUR UN SECOND DECLIC EN FAVEUR DE L’ATTRACTIVITÉ

Marc-Philippe DAUBRESSEVice-Président de la MEL à l’aménagement du territoirePrésident de l’ADULM

Il y a une vingtaine d’années le schéma directeur qui m’était confié avait comme

objectif de faire de ces petites cités de province qu’étaient Lille, Roubaix et Tourcoing à l’échelle de l’Europe, une grande métropole internationale et transfrontalière. Aujourd’hui nous pouvons dire que l’objectif a été atteint puisque nous sommes recon-nus « métropole européenne » par la loi MAPTAM. Tout cela n’a été possible que grâce à un « déclic » : la décision de Pierre Mauroy de faire se croiser les TGV en gare de Lille. Dans ce sillage, de nombreuses dyna-miques ont été lancées autour de grands évènements fédérateurs tels que « Lille Capitale de la culture 2004 » ou la candidature aux Jeux Olympiques. Cette nouvelle vision de notre territoire a provoqué une série de modifications structurelles qui ont eu des répercussions notables en faveur de l’emploi.

Aujourd’hui, vingt ans plus tard, alors même que nous réalisons le nouveau schéma de cohérence ter-ritoriale, nous avons besoin de trouver un second déclic pour écrire le nouveau chapitre de l’histoire de notre territoire. Pour réfléchir à cette nouvelle vision, nous avons décidé de monter un cycle de séminaires européens. Concernant la thématique de l’attractivité écono-mique qui nous rassemble aujourd’hui, il est impor-tant de rappeler que tous « les ingrédients » sont à nouveau réunis. Nous avons de grandes entreprises dans la vente à distance, la grande distribution, le bâti-ment, les travaux publics, les services, le numérique, l’innovation et les technologies avancées. À nous aujourd’hui de nous interroger sur ce que pourrait être le prochain déclic en matière d’attractivité.

Pour cela, les pistes de réflexions sont multiples : Est-ce que le fait que Lille soit devenue récemment capitale d’une région de 6 millions d’habitants est

un facteur d’attractivité ? Est-ce que les grands outils d’aménagement du territoire comme le canal Seine Nord par exemple peuvent être contributeurs d’une stratégie de développement de l’emploi ? Faut-il s’appuyer sur les mutations en cours, notamment sur le numérique, pour faire renaître de nouvelles dynamiques ? Est-ce que la Troisième Révolution Industrielle de Jérémy Rifkin et tout ce qui touche à la transition énergétique et au développement durable, peuvent être des pistes de développement ? Si l’accessibilité a été la turbine économique de notre Métropole, avec l’arrivée de la ligne Grande Vitesse sous Pierre Mauroy, la mobilité, dans la continuité de l’accessibilité, peut s’avérer à mon sens être un bon fil rouge, car elle est une porte d’entrée sur un nouveau monde de transversalité et de réseaux, d’innovation et de nouvelles façons d’évoluer en société…

Pour déterminer le nouveau sens à donner à l’histoire de notre métropole industrielle, il faudra enfin aussi inclure les nouveaux paramètres de notre société : les nouveaux comportements de la population et plus particulièrement des jeunes, la raréfaction de l’argent public, le besoin essentiel de mutualiser les moyens entre l’espace public et l’espace privé en adaptant notamment nos structures administratives et poli-tiques à la temporalité et aux besoins des entreprises.

Le défi est grand. Seules une dynamique partenariale entre les différents acteurs clé du territoire et une réflexion partagée pourront nous permettre de le relever. Le territoire est mûr pour cela.

Plusieurs documents stratégiques majeurs pour l’ave-nir de la métropole viennent d’être adoptés (PMDEE1) ou sont en cours d’élaboration et d’adoption (SCOT, PLUi). Tous réaffirment le rôle de la métropole comme locomotive du développement économique régional. L’enjeu est aujourd’hui de préparer et de faire abou-tir la mise en œuvre concrète des orientations don-nées dans ces documents. Pour ce faire, une réflexion approfondie sur les déclinaisons possibles de cer-taines questions stratégiques, y compris au-delà du

1- Plan Métropolitain de Développement Economique pour l’Emploi

ÉDITOS

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territoire métropolitain stricto sensu doit être menée dans un cadre partenarial.

Par ailleurs, on observe un mouvement très net en faveur de la relance des partenariats. La Métropole cultive de longue date un lien fort avec ses acteurs économiques et la société civile et a réaffirmé, à l’occa-sion du nouveau mandat, sa volonté de construire un projet de développement partagé. La forte implication de certains acteurs économiques du territoire, notam-ment d’entrepreneurs originaires de la région, est une caractéristique et un atout majeur de la métropole. Au-delà du travail en commun sur les grands docu-ments d’orientation de la métropole (PMDEE notam-ment), les acteurs économiques se mobilisent à tra-vers plusieurs structures et dispositifs partenariaux en faveur du développement et de la promotion du terri-toire (par exemple Lille’s Agency, Comité Grand Lille, Club Gagnants…). Toutefois aujourd’hui certains par-tenariats s’essoufflent, d’autres ne trouvent pas l’écho nécessaire et adapté pour faire bouger les lignes et, enfin, de nouveaux cherchent à émerger : une forte demande de coopération accrue émane du monde économique, pouvant aboutir à une vision straté-gique davantage partagée et lisible de l’évolution du territoire.

J’ai donc confié à l’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole, acteur central des réseaux métropolitains et de la réflexion sur l’avenir de la Métropole, la charge d’organiser un cycle de sémi-naires européens partenariaux avec la CCI Grand Lille et la MEL, avec pour objectif de relancer le débat sur les nouveaux ressorts de l’attractivité métropolitaine et sur les leviers à activer. Je suis heureux d’ouvrir ce cycle sur la thématique clé de l’attractivité écono-mique et d’accueillir des intervenants de très grande qualité qui ont donné au débat la hauteur de pensée exigée par le sujet. Je les remercie chaleureusement pour leur présence. L’échange de points de vue entre acteurs locaux du monde économique, chercheur et métropoles allemandes (Hanovre et Cologne) dont les expériences innovantes n’ont pas manqué de nous inspirer témoigne qu’un premier objectif a d’ores-et-déjà été atteint : la dynamique et la réflexion partena-riales sont désormais relancées.

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UN OBJECTIF : UNE ATTRACTIVITÉ PARTAGÉE ET PROFITABLE À TOUS

Vincent LEDOUXVice-président de la MEL Développement - Attractivité et Gouvernance Économique - Emploi

En 1906, le Président Fallières venait inaugurer l’exposition

internationale des industries textiles de Tourcoing. Il reviendra en 1911 pour l’inauguration de l’exposition internationale du Nord de la France de Roubaix. Ainsi, il y a un siècle à peine, tout Paris, toute la France venait à Tourcoing et à Roubaix voir ce qui s’y passait. Le monde entier venait là.

Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence : nous ne sommes plus sur ce piédestal. Certes, la gloire est pas-sée, mais elle peut encore nous aider à embrayer sur tout à fait autre chose. Ainsi, la question de l’attractivité est-elle plus que jamais à l’ordre du jour et soulève deux interrogations : pourquoi l’attractivité ? Et pour qui ?

Depuis 1992 et le sommet de Rio, l’attractivité doit répondre à de grands objectifs de durabilité sociale, environnementale et économique. Parvenir à atteindre tous ces objectifs est complexe, car, pour développer l’économie, il faut aussi faire venir des entreprises et des usines, les installer et avoir du foncier. Ce dévelop-pement territorial rencontre des réticences de la part de nos citoyens et de nos administrés. L’enjeu est donc d’arriver à faire cohabiter développement économique et garantie du cadre de vie.

Il s’agit également de prendre en compte la période particulière dans laquelle nous vivons, charnière entre la deuxième et la troisième révolution industrielle, caractérisée par de fortes mutations, des conflits de générations et une mutation civilisationnelle qu’il faut accompagner.

Pour cela, il a été essentiel d’instaurer un grand dia-logue : entre tous les élus, mais également avec les acteurs économiques. Nous avons conscience que nous sommes une terre du paritarisme social et cet héritage doit nous permettre aujourd’hui d’atteindre

un paritarisme du développement territorial. C’est pour cela que, via le grand dialogue enclenché avec le Plan Métropolitain de Développement Economique (PMDE), nous avons construit les uns avec les autres une nouvelle stratégie qui s’inscrit aussi dans un mode de gouvernance renouvelé.

Pour développer notre attractivité, nous devons aussi répondre à plusieurs enjeux : garantir des lieux de dis-cussions pérennes, porter l’image de notre métropole et accompagner le développement des projets. Il est nécessaire d’accompagner tous les projets, de les par-tager, de les faire turbiner. Ces projets doivent nous aider à conforter et développer des filières d’activité.

Nous pouvons pour cela nous appuyer sur un impor-tant héritage de dialogue, impulsé par Pierre Mauroy et Bruno Bonduelle, qui ont été les déclencheurs de toute une tradition de coopération entre le monde éco-nomique et le monde politique. Aujourd’hui nous dis-posons d’un formidable outil de développement, Lille’s Agency. C’est un lieu où se rencontrent les représen-tants du monde consulaire et du monde politique, un lieu de travail et de pouvoir partagé. Ce type d’outil doit être étendu parce que de tels lieux de dialogue sont absolument indispensables et doivent être pérennes.

Nous devons également, avec ces mêmes acteurs éco-nomiques, porter l’image de la Métropole à l’extérieur de notre territoire, tout comme Toulouse, Bordeaux ou Lyon ont réussi à le faire. Pour cela, il est nécessaire de nous appuyer sur nos centres de décisions extrê-mement importants – les grands groupes implantés sur le territoire – et être présents non seulement dans des lieux de business mais également dans tous les lieux où l’image de la métropole peut être visible.

La finalité de tous ces enjeux est de créer une attrac-tivité partagée et profitable pour tout le monde, de bâtir une économie dans laquelle chacun puisse se retrouver, d’impulser un développement permettant à la population de trouver – ou de retrouver – un emploi dans son bassin de vie et enfin de garantir un cadre de vie agréable aux entreprises et aux habitants.

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RELANCER LA RÉFLEXION PARTENARIALE ET OUVRIR DE NOUVELLES VOIES AU DÉVELOPPEMENT MÉTROPOLITAIN

UN NOUVEAU RÔLE À ASSUMER POUR LA MÉTROPOLE

Le 1er janvier 2015, la communauté urbaine de Lille a acquis le statut de métropole au sens de la loi MAPTAM et le 31 juillet 2015, la ville de Lille a obtenu celui de capitale provisoire de la nouvelle région Nord - Pas de Calais - Picardie. La métropole de Lille, affronte dès lors un nouveau défi : porter une région de 6 millions d’habitants. Elle doit, pour ce faire, renforcer son rayonnement à l’échelle nationale et internatio-nale. L’approfondissement du processus de métropoli-sation peut donner de la cohérence et de la puissance à ce nouveau territoire régional, à condition que la métropole associe à sa stratégie les différents systèmes urbains de ce nouveau territoire unifié. Autrement dit, la question qui se pose aujourd’hui peut être formu-lée ainsi : comment conforter et optimiser le rôle de capitale régionale de Lille au profit de l’ensemble du territoire ?

Cette question majeure peut se décliner en trois prin-cipaux défis pour la métropole lilloise :1. s’affirmer comme la locomotive du développement

de la nouvelle région ;2. devenir un acteur clé de l’équilibre territorial ;3. assumer le rôle de leader régional.

Relever ces défis et assumer ce nouveau rôle signi-fie pour la métropole renforcer significativement son attractivité, en coopération avec la nouvelle région et au profit de tous les territoires qui la composent.

DES SÉMINAIRES POUR INITIER UNE NOUVELLE DYNAMIQUE DE TRAVAIL PARTENARIAL

L’Agence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole, dans son rôle d’animateur du territoire et de plate-forme de réflexion transversale aux diffé-rentes instances de gouvernance, organise un cycle de trois séminaires sur les problématiques clé de l’attrac-

tivité de la métropole lilloise. Avant d’aborder les pro-blématiques des inégalités socio-spatiales (séminaire 2) et de la gouvernance (séminaire 3) au printemps 2016, le cycle s’est ouvert avec la thématique centrale de l’attractivité économique (séminaire 1).

Il vient compléter les travaux rassemblant déjà les acteurs clé du développement de la métropole (élus, techniciens, acteurs du monde économique et repré-sentants de la société civile) en initiant une nou-velle dynamique de travail partenariale. Celle-ci doit aboutir, d’une part, à l’élaboration de programmes d’actions concrets, partagés par les différents acteurs locaux, et possibles à mettre en œuvre à court terme, d’autre part, à la définition des orientations straté-giques communes à défendre sur le long terme.

Ce travail partenarial est fondé sur le partage d’expé-riences et sur la mise en perspective. Chaque séminaire présente ainsi un diagnostic du cas de la métropole lil-loise partagé par et avec les acteurs locaux et mis en perspective par un chercheur qui offre la hauteur de vue nécessaire au regard de la complexité des enjeux soulevés. Par ailleurs, deux métropoles (française et européenne), reconnues pour le caractère innovant et le succès de leurs politiques, sont invitées à présenter les principales actions qu’elles ont menées en faveur du renforcement de l’attractivité de leur territoire. Cette ouverture du regard à l’extérieur et le retour d’expé-riences en direct de ces acteurs enrichissent considéra-blement la réflexion, approfondissent le débat local et surtout permettent d’ouvrir de nouvelles voies de déve-loppement. Ce dialogue entre métropoles a donc voca-tion à perdurer au-delà des séminaires eux-mêmes.

DE NOUVELLES VOIES POUR LE RENFORCEMENT DE L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

Le séminaire sur l’attractivité économique, grâce au partage d’un même diagnostic, aux débats et aux échanges d’expériences, a posé les jalons d’une

INTRODUCTION

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réflexion renouvelée sur les leviers à activer pour ren-forcer l’attractivité économique de la Métropole.

La publication qui suit présente la synthèse des inter-ventions lors de la séance en salle nourrie des travaux réalisés par l’ADULM en amont et en aval du séminaire avec ses partenaires CCI Grand Lille, CCI Région Nord de France et Métropole Européenne de Lille.

1ère partie - Un diagnostic partagé de l’attractivité économique de la métropole : de vrais potentiels à exploiterEn quoi l’attractivité économique est-elle un enjeu actuel pour les métropoles en général et pour la métropole lilloise en particulier ? La première partie de cette publication s’attache à comprendre les nou-veaux ressorts qui commandent actuellement l’attrac-tivité économique métropolitaine (L’attractivité éco-nomique, un enjeu majeur pour les territoires p.9) et réalise un diagnostic partagé de la métropole lilloise (Analyse stratégique de la métropole lilloise et de son attractivité économique p.11) : sur quels points forts peut-elle s’appuyer, quelles sont ses faiblesses à combattre ? Quelles options de développement sont ouvertes aujourd’hui ? Pour répondre à ces ques-tions, Jean-Louis Guérin, Directeur Général de la CCI Grand Lille, et Jean-Pierre Nacry, Directeur du Réseau Alliances se sont livrés à un exercice d’analyse stra-tégique très intéressant dont il est rendu compte ici, enrichi des travaux partenariaux réalisés par l’Agence en amont et en aval du séminaire. Ce diagnostic de la métropole a été nourri par celui fait par les acteurs du territoire, Pascal Boulanger, président directeur géné-ral du groupe PB et président de la Fédération des pro-moteurs immobiliers région Nord, Hubert Maes, archi-tecte urbaniste, et Marc Rigaud, Directeur Régional Nord d’Immochan (Point de vue sur l’attractivité éco-nomique de la métropole p.21). Plusieurs leviers à acti-ver pour renforcer l’attractivité de la métropole ont pu ainsi être dégagés, parmi lesquels, le renouvellement et l’approfondissement des partenariats, l’élabora-tion et le partage d’une vision stratégique commune, l’appui sur les forces réelles du territoire et l’activation de ses potentiels sous-exploités (De nouveaux leviers pour renforcer l’attractivité économique de la métro-pole : miser sur les potentiels sous-exploités p.27). Ce constat a été partagé par Ludovic Halbert, chercheur au LATTS (ENPC/ Université Paris Est-Marne la Vallée). En sa qualité de grand témoin, il a permis de mettre

en perspective le cas local et de mettre en valeur ses points forts, de démystifier ce que l’on peut attendre du processus de métropolisation pour renforcer l’at-tractivité d’un territoire et enfin de montrer l’enjeu que représentent aujourd’hui les coopérations entre territoires pour donner des bases solides au dévelop-pement métropolitain (Pour un nouveau regard sur l’attractivité économique : favoriser le développement territorial et la mise en réseau dans une logique de coopération p.24).

2e partie - Hanovre et Cologne : la vision à long terme de la transition énergétique et du développement durable comme leviers de développement économiqueHans Mönninghoff, ancien premier adjoint au maire (dans sa fonction de directeur général des services) et ancien directeur du service économie et environne-ment, et Dr. Barbara Möhlendick, directrice de Smart city Cologne, ont livré un témoignage passionnant des expériences respectives de Hanovre (Hanovre : le potentiel d’une transition durable pour la municipalité et les acteurs économiques p.33) et de Cologne (Cologne : l’optimisation au cœur du projet de Smart city p.43) qui ont fait un choix clair en faveur de la transition énergé-tique et du développement durable et sont parvenus à en faire non seulement un moteur de développement économique de la métropole, mais aussi, un facteur de ralliement et de cohésion des acteurs locaux.

Pour rendre compte de la richesse de ces expé-riences, la deuxième partie de la publication pro-pose l’approfondissement des analyses que le temps limité du séminaire n’a pas permis, sur la base des travaux réalisés par Hans Mönnninghof et Dr. Barbara Möhlendick. Ces éclairages viennent en compléments des réflexions et des actions menées dans la Région avec la Troisième Révolution Industrielle (Rev’3) et constituent une base solide pour nourrir les travaux à l’échelle métropolitaine et poursuivre un échange construit avec ces deux métropoles.Pour conclure, la publication dresse un bilan des échanges tenus en séminaire et ouvre de nouvelles voies à la réflexion et à l’action en dégageant diffé-rentes pistes de travail partenarial possibles en vue de renforcer l’attractivité économique de la métropole (Conclusion p.57).

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01.L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE, UN ENJEU MAJEUR POUR LES TERRITOIRES

L’ENJEU

Peu de semaines ne s’écoulent sans qu’un classement des métropoles les plus attractives ne soit publié, tra-duisant l’intérêt croissant pour ce type d’informations concis et percutant. Si presqu’aucun de ces classe-ments ne se ressemble par la diversité des critères, des mesures et des périmètres retenus et qu’ils ne doivent par conséquent être considérés qu’avec pré-caution, ils n’en restent pas moins des baromètres capables de susciter l’intérêt pour un territoire ou au contraire d’apposer sur ce dernier une image négative de territoire « à la traîne ».

Or, la globalisation conduit d’une part à une mise en concurrence croissante des territoires, d’autre part à un affaiblissement de l’ancrage territorial des agents éco-nomiques : dans ce contexte, parvenir à attirer de nou-veaux agents économiques et à conserver ceux du ter-ritoire devient un enjeu crucial pour les acteurs locaux. Plusieurs voies s’offrent à ces derniers pour renforcer l’attractivité de leur territoire. Les deux principales sont, d’un côté, une logique d’offre en direction des agents économiques extérieurs convoités (approche exogène), de l’autre, une logique de développement des res-sources du territoire et de mise en réseau (approche endogène). Ces deux voies ont pour corollaire des approches différentes du développement territorial et ne demandent pas d’activer les mêmes leviers. Mais toutes deux exigent de positionner clairement le terri-toire et de déterminer ses avantages concurrentiels.

DEUX APPROCHES DU DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL POUR RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

Attractivité économique exogèneL’attractivité économique est définie comme la capa-cité d’un territoire à attirer des ressources spécifiques provenant de l'extérieur2. Ces ressources peuvent être

des activités nouvelles ou des compétences profession-nelles particulières (attractivité économique produc-tive), tout comme des transferts de revenus interterri-toriaux suscités par les navetteurs, les retraités ou les touristes (attractivité économique résidentielle). Cette approche exogène de l’attractivité repose sur l’hypo-thèse selon laquelle les forces exogènes attirées sur le territoire (entreprises, profils professionnels particu-liers, investisseurs), grâce à leurs ressources propres qu’elles apportent avec elles (intégration dans les marchés, performance, capacité d’innovation, talents employés) pourront soutenir le développement local et accroître la compétitivité du territoire. Cette approche conduit les territoires à se livrer une concurrence pour attirer ces forces rares et limitées. Les leviers d’une telle stratégie d’attractivité ne portent alors pas directement sur le fonctionnement du système productif territorial. Il s’agit de créer les conditions (supposées) attendues par ces forces exogènes. Par exemple, le projet urbain de dimension métropolitaine peut être utilisé comme instrument de politique économique : la mise à dispo-sition de surfaces de bureaux et de logements et l’effet d’image signalant le dynamisme du territoire doivent jouer le rôle d’attracteurs des cibles. Il s’agit également de faire connaître les ressources offertes par le terri-toire, notamment au moyen de l’adoption d’une stra-tégie de marketing territorial3. En dépit de ses succès, cette approche exogène de l’attractivité présente deux dangers principaux :› le faible ancrage territorial d’agents économiques

très mobiles et attirés par des opportunités spé-cifiquement créées pour eux et non tirées des res-sources propres au territoire ;

› l’homogénisation des territoires qui cherchent tous à créer les mêmes conditions pour attirer les agents économiques ciblés.

Attractivité économique endogèneFace aux dangers inhérents à cette approche, l’éco-nomie territoriale pense et développe une approche endogène de l’attractivité. Celle-ci repose sur l’hypo-

2- Sourd C., « L’attractivité économique des territoires : Attirer des emplois, mais pas seulement » in Insee Première, n° 1416, octobre 2012

3- Halbert L., « Les deux options métropolitaines des politiques de développement territorial », Annales de Géographie, vol.1, n° 689, 2013, p.15

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thèse selon laquelle le territoire peut se développer :› en cultivant ses ressources propres (logique de dis-

tinction par rapport aux autres territoires) ;› en mobilisant des agents économiques extérieurs

en intégrant et en créant des réseaux basés sur l’échange et la circulation des savoirs plutôt qu’en les attirant sur place.

L’approche endogène de l’attractivité remplace la logique de concurrence par celle de coopération entre territoires à différentes échelles et valorise les ressources propres du territoire qui s’enrichissent au contact des autres selon le principe de fertilisation croisée. Le développement du territoire ne se fait pas uniquement à partir de ressources présentes sur place (par mobilisation des forces existantes ou attrac-tion sur place d’agents éconmiques exogènes) mais aussi à partir des ressources accessibles à partir du territoire4. Ludovic Halbert en vient alors à parler de « logique de territoire réticulaire, allant bien au-delà du local5 ».

L’enjeu actuel pour les territoires réside moins dans le choix d’une approche plutôt qu’une autre, que dans la combinaison habile des deux sur la base d’une stra-tégie de positionnement partagée et assumée par les différents acteurs économiques locaux.

Dès lors, les questions qui se posent sont les sui-vantes : comment se positionne la métropole lilloise ? Quels sont les ressorts actuels de son attractivité économique ?

4 & 5- Halbert L., « Les deux options métropolitaines des politiques de développement territorial », Annales de Géographie, vol.1, n° 689, 2013, p.15

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6 & 7- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016).

8- OPE, Pôle emploi, Région Nord - Pas de Calais (2014) Diagnostic socio-économique 2014, Région Nord - Pas de Calais, arrondisse-ment de Lille.

02.ANALYSE STRATÉGIQUE DE LA MÉTROPOLE LILLOISE ET DE SON ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

L’analyse des travaux récents sur la Métropole (cf. annexe bibliographique) ainsi que celle partagée en séminaire par les acteurs locaux convergent : les efforts considérables poursuivis par les différents acteurs locaux de la métropole lilloise en faveur du renforcement de son attractivité économique ont payé. La métropole est aujourd’hui une place ter-tiaire reconnue, connectée à l’extérieur et qui rayonne économiquement. Elle jouit par ailleurs de plusieurs atouts, notamment : une position géographique stra-tégique au cœur des réseaux européens, des acteurs économiques puissants et ouverts à l’extérieur, encore ancrés territorialement et très impliqués dans le devenir du territoire, et des fleurons économiques et industriels. Tous les marqueurs du territoire ne sont toutefois pas positifs : taux de chômage élevé, crois-sance de la population, de l’emploi et des revenus faible. Tous les efforts poursuivis ne parviennent pas à compenser les effets négatifs de la reconversion de l’économie locale et certains phénomènes accompa-gnant cette reconversion, la métropolisation en par-ticulier, renforcent voire créent de nouvelles difficul-tés pouvant menacer à terme le développement du territoire : la ségrégation socio-spatiale et la conges-tion routière notamment. L’analyse stratégique des ressorts de l’attractivité de la métropole conduit au constat partagé avec les acteurs locaux que plusieurs défis restent aujourd’hui à relever afin de stabiliser le processus de rattrapage enclenché et de donner des bases de développement solides à la métropole : en particulier jouer de la rente de situation, renforcer le cœur métropolitain, développer l’économie résiden-tielle, renforcer l’offre de foncier bien desservi, faci-liter les projets et améliorer l’accueil des entreprises. Le séminaire a fait apparaître que tous ces défis ne pourront être relevés qu’à deux conditions : le renfor-cement des partenariats et du dialogue (entre public et privé, entre acteurs privés et entre acteurs publics) dans une logique de coopération et un positionne-ment stratégique partagé entre les acteurs locaux et clair pour les partenaires extérieurs.

TRANSFORMATION DES BASES DE DÉVELOPPEMENT DE LA MÉTROPOLE

La métropole a vu les bases de son économie locale profondément modifiées. Région phare de la pre-mière révolution industrielle, « usine de la France », elle continue à subir les conséquences de l’effondre-ment d’une économie fondée sur l’exploitation des ressources du sol, sur le textile et sur l’emploi d’une main d’œuvre nombreuse et peu qualifiée. Elle a connu des succès réels dans le sillage de la seconde révolution industrielle : l’agro-alimentaire, la grande distribution, la vente à distance, l’industrie automo-bile, ferroviaire et portuaire notamment continuent à structurer solidement l’économie locale mais ne suffisent plus à elles seules à redresser l’économie régionale, d’autant que ces secteurs doivent eux-mêmes relever le défi que leur posent les évolutions technologiques en cours et la crise des économies carbonées. Depuis les années 1970, la métropole est passée d’une économie industrielle à une économie tertiaire. Plus des deux-tiers de l’emploi industriel (130 000 emplois) ont été détruits6. Entre 2008 et 2012, l’industrie a encore perdu 6 000 emplois indus-triels, principalement dans les secteurs du textile, de la machinerie et de l’imprimerie7. Aujourd’hui, l’indus-trie ne regroupe plus que 11% des salariés. Toutefois, certains secteurs de pointe témoignent d’une moder-nisation et d’une dynamique nouvelles (textile non tissé, biologie-santé, agroalimentaire notamment). Le secteur tertiaire regroupe 85% des salariés8 a vu le doublement du nombre de ses emplois en 40 ans (avec une surreprésentation du commerce, trans-ports et services divers). Comparativement aux autres métropoles françaises, la métropole lilloise se révèle aujourd’hui moins industrielle, mais plus marchande.

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LA MÉTROPOLE EUROPÉENNE DE LILLE : CARREFOUR EUROPÉEN DU TGV

FLUX DOMICILE-TRAVAIL DE LA ZONE D’EMPLOI DE LILLE

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Contrairement aux métropoles de Toulouse, Bordeaux, Nantes et Marseille qui continuent à créer des emplois productifs, aux métropoles de Lyon et Rennes qui perdent des emplois productifs, mais en nombre limité, la métropole de Lille, tout comme Strasbourg, perd beaucoup d’emplois productifs. D’autres métro-poles aux bases productives également faibles, comme Montpellier, parviennent à compenser cette difficulté par une économie résidentielle dynamique. Ce n’est pas le cas localement, et le taux de pauvreté s’aggrave. Toutefois, depuis une dizaine d’années, la ville de Lille ainsi que la MEL mènent une politique volontariste en faveur du renforcement de l’économie résidentielle, notamment par la promotion du patrimoine touris-tique et le développement de l’offre culturelle.

UNE MÉTROPOLE TERTIAIRE, CONNECTÉE À L’EXTÉRIEUR ET QUI RAYONNE ÉCONOMIQUEMENT

En dépit d’une restructuration longue et difficile des bases de son économie héritées de la première révolution industrielle, la métropole a entamé un processus de rat-trapage qui lui confère une vraie attractivité économique fondée sur quelques domaines et compétences clé : un excellent maillage infrastructurel, un rayonnement éco-nomique efficace, une économie ouverte sur l’extérieur et un tertiaire marqué par des secteurs de pointe.

Une localisation stratégique et un excellent maillage infrastructurelL’un des principaux atouts de la métropole lilloise est d’être située au cœur d’un réseau routier, ferroviaire et fluvial extrêmement dense (cf. carte ci-contre, en haut). Située à équidistance des quatre « méga-attrac-teurs » de l’Europe du Nord-Ouest (Londres, Paris, Randstad Holland, Bassin Rhin-Rhur), la métropole de Lille9 offre un accès à un bassin de 80 millions d’habi-tants dans un rayon de 300 km.

Cette localisation stratégique a été pleinement exploi-tée en termes d’infrastructures de transport :› une desserte ferroviaire bipolaire exceptionnelle : 2e

de France, 24 liaisons TGV quotidiennes avec Paris,

18 avec l’aéroport de Roissy-CDG, 13 avec Bruxelles, 11 avec Londres. Liaisons directes avec Lyon, Marseille, Nice, Montpellier, Nantes, Bordeaux, etc.

› un espace de fret privilégié : 3e port fluvial de France, plus de 2 millions de m² de zones de stockage (2ème de France), comme en témoigne l’implantation de nombreuses entreprises logistiques, Lille-Lesquin, un des aéroports les plus importants au niveau du transport de marchandises (progression du tonnage entre 2011 et 2013 de +14%).

Une métropole qui rayonne économiquementLa Métropole Européenne de Lille se caractérise par ses nombreuses interactions avec d’autres territoires de la région et par ses relations avec d’autres terri-toires à l’échelle nationale. Elle exerce un triple rayon-nement économique :

1- Elle attire des actifs d’autres territoires de la région

L’influence de la métropole lilloise sur son environ-nement est considérable. C’est ce qu’indique la part élevée des actifs qui travaillent dans l’aire urbaine tout en résidant dans un autre territoire : 20% des emplois de l’aire sont ainsi occupés par des navetteurs qui résident dans la région (cf. carte ci-contre, en bas). D’après l’INSEE, l’influence de l’aire urbaine lilloise sur son environnement est bien plus importante que celle des autres grandes aires urbaines : le taux d’entrée des navetteurs n’est que de 12% à Strasbourg et des-cend sous les 10% à Nantes, Rennes ou Bordeaux10.

« Avant, on disait : « les cadres supérieurs vivent à Lille et vont irriguer les usines en particulier dans le bassin minier ». Mais dans la pratique aujourd’hui c’est plu-tôt l’inverse, ce sont les populations basées à l’exté-rieur qui profitent du dynamisme en termes d’emplois de la métropole lilloise. Autrement dit, si la métropole se développe, il y aura un développement de l’en-semble de la région, et si on freine le développement de la métropole, par effet induit, on pénalisera tous les autres territoires de la région. » (Jean-Louis GUERIN)

9- Plan Métropolitain de Développement Economique de Lille Métropole (2012) ; CCI Grand Lille (2014) Grand Lille, Métropole Marchande : Le Livre Blanc du développement des entreprises - 5 Enjeux Prioritaires

10- INSEE Nord - Pas de Calais, « L’aire urbaine de Lille : un rayon-nement métropolitain, une intégration régionale », in INSEE Analyses, n°11, février 2015. Les comparaisons sont toutefois à nuancer en raison de la proximité en Nord - Pas de Calais de pôles urbains d’importance également sous l’influence de l’aire lilloise.

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2- Ses entreprises entretiennent des liens capitalistiques avec les entreprises de la région et d’autres territoires

Le rayonnement de la métropole lilloise s’étend à l’en-semble de la région Nord - Pas de Calais. D’après l’IN-SEE, près d’un tiers des emplois régionaux (31%) sont en effet contrôlés par des centres de décision11 implan-tés sur l’aire urbaine de Lille. Cette part est bien supé-rieure à celle observée dans d’autres régions (Bretagne, Pays de la Loire, Languedoc-Roussillon), où, peu d’em-plois sont liés à des sièges sociaux situés dans leur métropole respective (Rennes, Nantes, Montpellier)12.

3- Ses entreprises entretiennent des liens capitalistiques avec les entreprises du territoire national

La métropole lilloise rayonne aussi sur le territoire natio-nal : ainsi les centres de décision lillois contrôlent près de 237 000 salariés en dehors du périmètre lillois sur le territoire français. Un tel « taux de rayonnement », supé-rieur à 55%, est notamment lié au commerce de détail13 (60% des postes de travail cités). Par contraste, des métropoles telles que Bordeaux, Montpellier, Nantes ou Strasbourg concentrent environ 80% des emplois des entreprises dont elles accueillent les sièges sociaux14.

Une économie tournée vers l’étranger, notamment via le transfrontalierDENSITÉ D’ENTREPRISES EXPORTATRICES AU SEIN DES MÉTROPOLES FRANÇAISES

Source : 20 000 premiers exportateurs, Douanes - Traitement : ADULM

11- Têtes de groupe ou sièges sociaux d’entreprises.12- INSEE Nord - Pas de Calais, « L’aire urbaine de Lille : un rayon-

nement métropolitain, une intégration régionale », in INSEE Analyses, n°11, février 2015.

13- Avec par exemple des entreprises comme Auchan, Décathlon, Leroy-Merlin….

14- INSEE Nord - Pas de Calais (2015) « L’aire urbaine de Lille : un rayonnement métropolitain, une intégration régionale », INSEE Analyses, n°11, février.

15- INSEE Nord - Pas de Calais, « L’aire urbaine de Lille : un rayon-nement métropolitain, une intégration régionale », in INSEE Analyses, n°11, février 2015.

16- INSEE Nord - Pas de Calais, « Groupes d’entreprises : Lille confir-mée dans son rôle de grande métropole régionale » in Page de Profils, n°48, Service Etudes et Diffusion, décembre 2008.

17- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016).18- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016).

L’économie de la métropole est ouverte sur l’étranger, ce qui constitue un de ses principaux points forts. La métropole se place en effet en tête des métropoles au niveau des entreprises exportatrices, devançant Strasbourg qui profite aussi d’un territoire frontalier.

Par ailleurs, la part des emplois contrôlés par des capi-taux étrangers est de 11% sur la métropole lilloise, contre 14% pour la métropole strasbourgeoise, mais 9,5% seule-ment pour une métropole telle que Nantes15, traduisant l’attractivité exercée par la métropole sur les investis-seurs étrangers. Avec près de 45 000 postes de travail, les établissements des groupes étrangers représentent 15% des postes de travail salariés de l’aire urbaine de Lille. Ce volume est à peu près équivalent à Marseille, mais deux fois plus important à Lyon16. La métropole bénéficie aussi de la proximité de la Belgique. Les groupes belges sont ainsi les premiers investisseurs étrangers dans l’aire urbaine de Lille. Et, chaque jour, près de 25 000 Français traversent la frontière pour aller travailler en Belgique, et 5 000 Belges empruntent le chemin inverse.

Un tertiaire supérieur comparativement très présent dans le cœur métropolitain« Le principal atout de la métropole lilloise réside dans la présence de nombreux centres de décisions. Cette implantation de tertiaire supérieur impacte fortement l’emploi. Le nombre de cadres dans ce domaine de la grande distribution, du commerce inter-entreprises, participe également à l’augmentation du pouvoir d’achat des habitants. » (Jean-Pierre NACRY)

La dernière spécificité de la métropole lilloise, par rapport aux autres métropoles françaises, est de concentrer de nombreux centres de décision. Le pro-jet Euralille, « premier déclic » du renouveau lillois fut une réussite : la ville se classe 3e pour le PIB du secteur tertiaire et représente également le 3e mar-ché immobilier tertiaire de France17. Le site accueille de nombreux sièges sociaux et un important volume de locaux neufs tertiaires (environ 80 000 m²) est construit chaque année18.

0,00%

0,20%

0,40%

0,60%

0,80%

1,00%

1. Métropole Européenne de Lille2. Eurométropole de Strasbourg3. Métropole de Lyon4. Bordeaux Métropole5. Grenoble-Alpes-Métropole6. Rennes Métropole7. Métropole d’Aix-Marseille-Provence

8. Nantes Métropole9. Métropole Rouen Normandie10. Toulouse Métropole11. Brest Métropole12. Montpellier Méditerranée Métropole13. Métropole Nice Côte d’Azur

12 3

4 5 6 7 8 910

11 1213

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Avec près de 199 000 postes de travail salariés rele-vant d’un grand groupe privé, soit 65% des postes de travail salariés dans le privé, Lille se place au même niveau que Lyon et devant Aix-Marseille (56%)19. La filière des services aux entreprises est d’ailleurs la plus importante en termes d’emplois (113 000 emplois en 2006)20.

Un autre atout majeur du territoire métropolitain réside dans la présence de nombreux centres de décision d’entreprises indépendantes (cf. tableau ci-dessus).

La part importante de postes liés aux cinq fonctions métropolitaines (Conception-recherche, prestations intellectuelles, commerce inter-entreprises, gestion, culture-loisirs) dans l’emploi total (31%) atteste du dynamisme économique de la métropole. Cette propor-tion demeure néanmoins inférieure à la moyenne des autres métropoles françaises (cf. Graphique ci-contre).

L’évolution, toutefois, est très encourageante. Ainsi, la progression de la part des cadres des fonctions métropolitaines parmi les actifs en emploi de 24 à 55 ans ces dix dernières années est l’une des plus impor-tantes de France. Seules Lyon, Nantes et Rennes ont fait mieux.

PART DES EMPLOIS CADRES DANS LES FONCTIONS MÉTROPOLITAINES

Source : INSEE - Traitement : ADULM

UNE ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE MÉTROPOLITAINE ENCORE TROP FAIBLE, DES DIFFICULTÉS PERSISTANTES

Le taux d’emploi et le nombre d’habitants croissent en moyenne moins rapidement sur la métropole que dans les autres métropoles françaises (cf. Graphique ci-après), le taux de chômage demeure élevé et les revenus par habitants restent faibles : l’ensemble de ces indicateurs traduisent l’insuffisance de l’attrac-tivité économique de la métropole pour compenser les effets négatifs induits par les mutations passées et actuelles des bases du développement local.

Secteur d’activité Entreprises indépendantes

Distribution

le groupe 3SI (Les Trois Suisses), La Redoute, les supermarchés Match (contrôlés par le groupe belge Delhaize) et l’ensemble du groupe AFM (Mulliez) soit : le groupe Auchan (y compris la banque Accord), Agapes (Flunch, les 3 brasseurs...), Décathlon, Saint Maclou, Adeo (Leroy-Merlin), Mobivia (Midas, Norauto), HTM (Boulanger), Kiabi, Happychic (Camaïeu, Jules), Electro dépôt, Cofidis, Pimkie, Phildar, etc.

Agro-alimentaire groupe Bonduelle (Bonduelle, Cassegrain, Marie Thomas…), groupe Holder (Paul, Ladurée, Saint Preux), groupe Lesaffre

BTP groupe Rabot-Dutilleul, groupe Ramery (Para)pharmacie et médical Genfit, Sarbec, Maco pharma, AniosTIC OVH, AnkamaLogistique groupe GrimonprezMétallurgie Cèdre industrieEquipement auto WestaflexTextiles techniques CousinBanques et assurances La Mondiale, Verspieren

19- INSEE Nord – Pas de Calais, « Groupes d’entreprises : Lille confir-mée dans son rôle de grande métropole régionale » in Page de Profils, n°48, Service Etudes et Diffusion, décembre 2008.

20- ADULM, Mission Bassin Minier & INSEE NPDC, Atlas de l’Aire Métropolitaine de Lille, 2011.

CENTRE DE DÉCISION D’ENTREPRISES INDÉPENDANTES IMPLANTÉS DANS LA MÉTROPOLE (SÉLECTION)

1. Toulouse Métropole2. Métropole de Lyon3. Grenoble-Alpes-Métropole4. Rennes Métropole5. Nantes métropole6. Montpellier Méditerranée Métropole7. Eurométropole de Strasbourg

8. Bordeaux Métropole9. Métropole Européenne de Lille10. Métropole d’Aix-Marseille-Provence11. Brest Métropole12. Métropole Nice Côte d’Azur13. Métropole Rouen Normandie

0%2%4%6%8%

10%12%14%16%18%20% 1

2 34 5 6

7 8 9 1011

12 13

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EVOLUTION COMPARÉE EMPLOI/POPULATION

Source : URSSAF et INSEE - Traitement : CCI de Lille

Une population qui croît plus lentement que la moyenne des autres métropolesL’attractivité d’une métropole se mesure pour part à sa capacité à attirer de nouveaux ménages désireux d’y habiter et d’y travailler et à celle de leur fournir un emploi. Or, la population de la métropole n’a aug-menté que de 7% en 40 ans, alors que la croissance moyenne des autres métropoles françaises a été de 20%.

Contrairement à la grande majorité des métropoles, le faible solde démographique n’est pas accompagné d’un solde migratoire positif : Rennes, Toulouse et Montpellier affichent un solde migratoire nettement positif, tandis que Lyon, Nantes et Bordeaux ont un solde à l’équilibre21.

A l’échelle régionale, toutefois, l’aire urbaine de Lille concentre la plus grande partie des gains démogra-phiques : en douze ans, sa population a ainsi progressé quatre fois plus vite que celle du reste de la région22. La région Nord - Pas de Calais est caractérisée par un solde migratoire fortement négatif. De sorte qu’en dépit d’un faible dynamisme démographique en valeur absolue, le pouvoir gravitaire de la métropole lilloise sur son environnement régional n’en reste pas moins le plus élevé des onze aires métropolitaines23.

Un taux de croissance de l’emploi qui reste trop faibleDans la métropole lilloise, le taux de croissance de l’emploi est inférieur à la moyenne des autres métro-poles françaises. Entre 2009 et 2014, si le nombre d’emplois a augmenté, sa progression a néanmoins été trois fois moindre que dans les 12 autres princi-pales métropoles françaises (+0,6% contre +2,2% en moyenne).

ÉVOLUTION DU NOMBRE D’EMPLOI PRIVÉ ENTRE 2009 ET 2014

Source : URSSAF – Traitement : ADULM

Le secteur de la distribution (vente à distance et com-merce de gros), l’un des piliers de l’économie locale, traverse aujourd’hui des difficultés du fait de l’essor du e-commerce notamment. Par ailleurs, en dépit des progrès significatifs en la matière, la métropole se caractérise par un faible dynamisme entrepreneu-rial : si le volume de création d’entreprises est élevé (9 000 créations /an, ce qui place la métropole au 4e rang national, après Marseille (19 500 créations) et Lyon (15 000 créations)) (cf. Graphique ci-après), il est insuffisant par rapport au stock d’entreprises et par rapport au nombre d’habitants. Ainsi, rap-porté au nombre d’habitants, on ne dénombre plus que 80 créations pour 1 000 habitants, ce qui place la métropole au 10e rang, loin derrière Nice (143 créations/1 000 habitants) et Montpellier (141 créa-tions/1 000 habitants).

+14%

+7%

+40%

+20%

80

90

100

110

120

130

140

150

1975 1982 1990 1999 2007 2012

Emploi MEL Population MEL

Emploi moyenne métropoles Population moyenne métropoles

21- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016)22- INSEE Nord–Pas-de-Calais, « L’aire urbaine de Lille : un rayon-

nement métropolitain, une intégration régionale » in Analyses, n°11, février 2015.

23- Bordeaux, Nantes, Rennes, Strasbourg, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Lyon, Marseille et Nice.

1. Métropole Rouen Normandie2. Métropole Nice Côte d’Azur3. Eurométropole de Strasbourg4. Métropole Européenne de Lille5. Grenoble -Alpes-Métropole6. Brest Métropole7. Rennes Métropole

8. Métropole d’Aix-Marseille-Provence9. Bordeaux Métropole10. Montpellier Méditérranée Métropole11. Métropole de Lyon12. Nantes Métropole13. Toulouse Métropole

-6%

-4%

-2%

0%

2%

4%

6%

8%

10%

1 2 3 4 56 7

89 10

11

1213

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NOMBRE DE CRÉATIONS D’ENTREPRISES EN 2014

Source : INSEE - Traitement : ADULM

NOMBRE DE CRÉATIONS D’ENTREPRISES EN 2014 POUR 1 000 HABITANTS

Source : INSEE - Traitement : ADULM

D’après la CCI-R, on compte enfin, en région Nord - Pas de Calais, 23 « défaillances » pour 1 000 entreprises contre seulement 17 en moyenne sur la France24.

Un taux de chômage qui demeure élevé Le taux de chômage de la métropole est toujours nettement supérieur à la moyenne nationale. Le clas-sement des métropoles selon leur taux de chômage place l’arrondissement de Lille à la deuxième place sur huit avec un taux de 12,2%25.

CLASSEMENT DES MÉTROPOLES SELON LEUR TAUX DE CHÔMAGE (4E TRIMESTRE 2013)

Sources : INSEE, RP 2010/ Connaissance locale de l’appareil produc-tif 2011/ taux de chômage localisé au 4e trimestre 2013.

Le nombre de demandeurs d’emploi n’a cessé d’aug-menter au cours de la décennie 2000 avec un taux de croissance annuelle de l’emploi de +0,7% de 2000 à 201026. Et il poursuit sa progression en 2014, en aug-mentant de 6 100 personnes27 sur l’année. La part importante de chômeurs longue durée parmi la popu-lation de chômeurs est également à signaler.

Malgré la diminution de l’emploi salarié et la crois-sance du chômage, un volume significatif d’offres d’emploi est annulé (16% des offres enregistrées par Pôle emploi). Par ailleurs, les employeurs du terri-toire estiment que 35% des projets de recrutement prévus en 2014 sont difficiles à mener28. Il existe une inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi sur la région métropolitaine. Celle-ci est partielle-ment due à la proportion anormalement importante d’ouvriers et d’employés non qualifiés pour une métropole de cette taille. L’analyse des statistiques de Pôle Emploi montre que 40 métiers sont classés « en tension » (pénurie de candidats et/ou compétences des candidats insuffisantes au regard des exigences des employeurs29).

Des ressources par habitant faiblesLa comparaison du revenu fiscal moyen par foyer montre une métropole plus « pauvre » que les autres métropoles françaises.

24- CCI Région Nord de France, « Observatoire des défaillances : Bilan de l’année 2014 » in Horizon Eco Nord - Pas de Calais, n°199, mars 2015, 14p.

25- OPE, La demande d’emploi au 30 Juin 2014, arrondissement de Lille et grandes métropoles françaises, 2014, p. 10

1. Brest Métropole2. Métropole Rouen Normandie3. Rennes Métropole4. Eurométropole de Strasbourg5. Grenoble -Alpes-Métropole6. Nantes Métropole7. Montpellier Méditérranée Métropole

8. Métropole Nice Côte d’Azur9. Toulouse Métropole10. Métropole Européenne de Lille11. Bordeaux Métropole12. Métropole de Lyon13. Métropole d’Aix-Marseille-Provence

0

5000

10000

15000

20000

25000

12 3

4 5 6 78 9

10 11

12

13

1. Brest Métropole2. Métropole Rouen Normandie3. Rennes Métropole4. Métropole Européenne de Lille5. Eurométropole de Strasbourg6. Grenoble -Alpes-Métropole7. Nantes Métropole

8. Métropole d’Aix-Marseille-Provence9. Toulouse Métropole10. Métropole de Lyon11. Bordeaux Métropole12. Montpellier Méditérranée Métropole13. Métropole Nice Côte d’Azur

0

20

40

60

80

100

120

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160

12

3 45

6 78 9

1011

12 13

1. Rennes Métropole2. Nantes Métropole3. Métropole de Lyon4. Bordeaux Métropole

5. Eurométropole de Strasbourg6. Métropole d’Aix-Marseille-Provence7. Métropole Européenne de Lille8. Toulouse Métropole

0%

2%

4%

6%

8%

10%

12%

14%

1 23

4 5 6

7 8

26- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016)27- OPE, Les (in)adéquations sur le marché du travail métropolitain,

avril, Observatoire Partenarial de l’Economie de Lille Métropole, avril 2015, p. 8

28- OPE, Op. cit., p. 829- OPE, Op. cit., p. 8

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REVENU FISCAL MOYEN PAR FOYER (2013)

Source : DGFIP – Traitement : ADULM

« En termes d’attractivité économique, la métropole a donc du mal à décoller ou même à rattraper son retard, bien que depuis les années 2000 on observe une amé-lioration. Ce constat est extrêmement important pour définir une stratégie dans un contexte de concurrence entre les territoires métropolitains. Il faut en effet bien avoir conscience que nos concurrents s’appellent Lyon, Toulouse, Bordeaux et que ce doit être par rapport à eux que l’on doit valoriser nos points forts et essayer de transformer nos points faibles en atouts.

Parmi nos atouts, l’un d’eux est extrêmement impor-tant et caractérise fortement la Métropole Européenne de Lille : c’est sa population jeune et notamment sa population étudiante. Or, le problème de la métro-pole est qu’une fois formés, les jeunes s’en vont ! On n’arrive pas à les garder sur le territoire. L’objectif est donc d’essayer d’empêcher ces jeunes sur qui on a « investi », de partir apporter leur savoir-faire et la création de valeur dans d’autres métropoles. » (Jean-Louis GUERIN)

LES LEVIERS DÉJÀ ACTIVÉS POUR RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ DE LA MÉTROPOLE

La Métropole a mené une politique active de soutien à l’attractivité économique du territoire en facilitant le développement territorial par une offre accrue de foncier et en s’appuyant sur ses forces présentes, les filières innovantes et l’université.

Un soutien remarquable au développement des filières innovantesLa métropole est classée au 10e rang français et au 124e rang mondial par l’édition 2014 du classement Innovation Cities30. En 2008, la production de brevets est de 0,8 brevets pour 100 000 habitants, contre 2,8 pour Lyon, 2,1 pour Paris et 1,2 pour Marseille31.

En effet, l’aire métropolitaine de Lille, tout en attei-gnant une masse critique au regard du volume de professions à haute valeur ajoutée, ne se détache pas nettement des autres métropoles nationales. Contrairement à Toulouse, Montpellier ou Strasbourg, la métropole n’a pas encore développé de spécificité marquée sur ce groupe d’activités. Ce constat est confirmé par une étude menée conjointement par l’INSEE et l’institut Entreprises et Développement : « la métropole lilloise pêche par une sous-spécialisation sectorielle du tissu industriel à haute valeur ajoutée capable de générer à son tour de l’activité à haute valeur ajoutée dans les services »32.

Au cours des dernières années, toutefois, les autorités métropolitaines ont apporté un soutien remarquable au développement des nouvelles filières économiques clés. Ainsi, de nombreux pôles de compétitivité ont vu le jour : logistique (Euralogistic), transport (I-Trans), textiles (Up-Tex), matériaux durables (Matikem), campus international de la distribution, recyclage des matériaux (TEAM2), etc. La dynamique à l’œuvre concernant les emplois et activités porteurs est d’ail-leurs très positive sur l’aire urbaine de Lille : entre 2007 et 2012, le nombre des emplois dans les acti-vités innovantes y a par exemple progressé deux fois plus vite que dans les trois métropoles de la façade ouest (Nantes, Bordeaux, Rennes) pourtant égale-ment dynamiques.

« Les parcs technologiques ont participé pleinement à l’histoire des 20 dernières années de la Métropole, ils ont contribué à sa notoriété et à son image. Ces parcs préparent le renouveau de notre économie. » (Jean-Pierre NACRY)

1. Métropole de Lyon2. Rennes Métropole3. Nantes Métropole4. Métropole d’Aix-Marseille-Provence5. Toulouse Métropole6. Grenoble -Alpes-Métropole7. Bordeaux Métropole

8. Eurométropole de Strasbourg9. Métropole Nice Côte d’Azur10. Montpellier Méditérranée Métropole11. Métropole Européenne de Lille12. Brest Métropole13. Métropole Rouen Normandie

22 000 €

23 000 €

24 000 €

25 000 €

26 000 €

27 000 €

28 000 €

29 000 €

12 3

4 56 7

8

9

10 11 1213

30- www.innovation-cities.com31- OCDE, Base de données métropolitaines, 201332- OPE, L’industrie dans l’arrondissement de Lille : Les forces en

présence, les grands enjeux, 2013, p.32

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32 & 34- Lille Métropole, Plan Métropolitain de Développement Economique, (2012)

35- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016)36- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016)

Une importante mise à disposition de foncier et d’immobilier d’entrepriseLes entrepreneurs ont longtemps souligné le manque de foncier et d’immobilier d’entreprise disponibles sur le territoire métropolitain. Depuis plusieurs années, une importante offre immobilière et foncière a donc été générée via une politique volontariste de la part de la Métropole :› aménagement de 1 000 ha à vocation économique ; › de nombreux sites d’excellence : Euralille 3000,

Haute-Borne, EuraSanté, EuraTechnologies, l’Union, les rives de la Haute Deûle ;

› en tout, 36 parcs d’activités généralistes33 ;› acquisition et aménagement de 300 ha avec la CCI,

Grand Lille et les aménageurs privés34 ;› 1 million de m² de surface de bureaux en projet dans

et hors sites d’excellence35.

Un net renforcement de la visibilité du pôle universitaireEnfin, en dépit de la forte proportion d’étudiants parmi la population métropolitaine, le secteur univer-sitaire pâtit d’un manque de visibilité à l’échelle natio-nale comme internationale36. Au cours des dernières années, des efforts significatifs ont été déployés pour constituer un pôle universitaire de niveau international mieux intégré à la métropole37 : › 2008 : Lancement du projet Lille Campus

International (450 millions en partenariat) ;› 2009 : Formation du Pôle Régional de l’Enseigne-

ment Supérieur (PRES) ;› 2010 : Prise de la compétence Recherche par la MEL ;› 2015 : début du processus de fusion des universités

pour une meilleure visibilité et cohérence (objectif de fusion pour 2018).

LES DÉFIS À RELEVER POUR NE PAS MENACER À TERME L’ATTRACTIVITÉ DE LA MÉTROPOLE

En dépit des efforts déployés, plusieurs déficits ou points de blocage persistent qui peuvent menacer à terme l’attractivité économique de la métropole en limitant son potentiel de développement, en freinant

les investissements ou en y détériorant la qualité de vie. Plusieurs défis sont donc aujourd’hui à relever.

Lutter contre la congestion routière Du fait des déplacements domicile-travail, des trajets d’affaires et de la circulation croissante de marchandises, l’autoroute A1 est décrite comme étant « proche de l’asphyxie »38. Les axes routiers convergeant vers Lille sont saturés : l’A1 depuis le bas-sin minier, l’A25 depuis Armentières et l’A23 depuis Orchies39. Or la métropole ne dispose pas d’un réseau routier secondaire structurant et l’utilisation du réseau ferroviaire est peu développée40, provoquant le report des flux internes sur le réseau autoroutier principal.

Renforcer le cœur métropolitain, trop étriqué pour une « Eurométropole »Le cœur métropolitain (ou hypercentre), hub de trans-ports et centre tertiaire, commercial, touristique et culturel, constitue le pôle majeur de la métropole. Il est tout à la fois sa porte d’entrée principale et sa vitrine. Son développement et sa qualité peuvent avoir une influence significative à la fois sur l’image de la métropole et sur son rang parmi les autres métro-poles françaises et européennes et représentent ainsi un enjeu de premier ordre pour l’ensemble du ter-ritoire métropolitain et de la Région. Aussi le cœur métropolitain a été identifié dans le SCOT comme un territoire de projet41. Cependant, celui-ci est géogra-phiquement très circonscrit : il s’étend du cœur histo-rique et commercial, à l’opération saint Sauveur, aux quartiers administratifs et aux opérations Euralille. De plus il souffre d’une absence de continuité avec le reste du territoire métropolitain causée par de nom-breuses friches et coupures urbaines et d’un manque de lisibilité.

Pour contribuer significativement au renforcement du rayonnement et de l’attractivité de la métropole en tant que capitale de la nouvelle région, le cœur métro-politain doit voir affermie sa capacité à être la porte d’entrée de la métropole (développement du hub et

37- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016)38- www.latribune.fr/regions/nord-pas-de-calais/un-reseau-

express-grand-lille-qui-fait-debat-477727.html39- ADULM, Mission Bassin Minier & INSEE NPDC, Atlas de l’Aire

Métropolitaine de Lille, 2011.40- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016).41- SCOT de Lille Métropole (projet arrêté, février 2016).

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des continuités urbaines avec le reste du territoire métropolitain), sa vitrine (amélioration de la lisibilité et de la qualité urbaine pour soutenir la comparaison avec les autres grandes métropoles européennes) et son pôle tertiaire et commercial majeur (développe-ment et modernisation du quartier d’affaires et de l’appareil commercial). Le cœur métropolitain bénéfi-cie pour cela d’un atout considérable avec le potentiel de foncier mutable dont il dispose : les espaces diffus et les friches industrielles représentent « autant d’op-portunités foncières pour envisager un développement urbain mixte préservant la place de l’économie en ville et la proximité aux fonctions urbaines »42.

Développer l’offre de foncier économique bien desservi, encore trop insuffisanteMalgré les efforts déployés, le diagnostic territorial métropolitain43 fait état d’une offre de foncier éco-nomique de plus en plus contrainte par la raréfaction des grandes emprises mobilisables (25 ha consom-més/an). En tout état de cause, de nombreux espaces voués à l’économie souffrent d’une desserte routière défaillante et sont dépourvus d’une bi-modalité route-fer ou route-eau. Il existerait donc une demande importante à satisfaire, notamment pour les activités de distribution et e-commerce.

Accroître la lisibilité de la cartographie des ingénieries locales soutenant l’attractivité économiqueLa métropole dispose de nombreuses ingénieries hau-tement qualifiées mais dont l’action reste aujourd’hui trop éclatée. Cela entraîne une efficacité réduite de chacune des actions menées ainsi qu’une réelle dif-ficulté pour les acteurs économiques à se repérer au sein des différents dispositifs proposés.

Renforcer le potentiel touristique de la métropoleComme le souligne Jean-Pierre Nacry :« Le tourisme, même si l’on a parfois tendance à l’oublier dans l’économie générale, est extrêmement important, surtout pour des villes qui ont l’ambition d’être des villes métropoles. Le tourisme participe au

42- SCOT de Lille Métropole, PADD (projet arrêté, février 2016)43- SCOT de Lille Métropole, Diagnostic (projet arrêté, février 2016)

« L’offre apparaît, depuis plusieurs années, trop limitée par rap-port à la demande et, en particulier, l’offre généraliste en locaux et entrepôts » (p.55).

développement de l’industrie du congrès mais aussi au développement de toutes les activités culturelles. Il est donc essentiel que la Métropole ait un positionne-ment bien identifié en matière d’équipements hôteliers mais aussi en matière d’évènements. Les grands équi-pements sont quant à eux des signes urbains forts qui soutiennent toute la politique de grands évènements. Plusieurs équipements sportifs, comme le grand stade par exemple, participent pleinement au développe-ment touristique. Le CETI est quant à lui associé depuis peu à de grandes marques comme Adidas. » (Jean-Pierre NACRY) 

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03.POINTS DE VUE SUR L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DE LA MÉTROPOLE

Quatre acteurs locaux sont venus témoigner lors du séminaire de l’enjeu que représente l’attractivité éco-nomique pour le territoire et proposer des pistes de réflexion.

UNE VISION ET DES AMBITIONS CLAIRES POUR ATTIRER ET RETENIR LES INVESTISSEURS

Jean-Pierre NACRYDirecteur Général du Réseau AlliancesPrésident de Lille Place Tertiaire

Il faut se tourner vers l’ave-nir et identifier les prochains

chantiers à mener. Pour cela il faut réfléchir en termes d’attractivité mais aussi de compétitivité des terri-toires. Comment attirer les entreprises, les investis-seurs ? Comment le territoire peut-il apporter une offre aux investisseurs étrangers, de façon non pas épisodique mais permanente ? De façon sous-jacente, on fait référence ici à la question du marketing territo-rial. Voici quelques éléments de réponses pour guider l’action future.

Tout d’abord, il est essentiel, pour qu’un territoire soit bien identifié et reconnu par les investisseurs d’afficher distinctement ses ambitions : ambitions en matière de développement économique, mais aussi, en matière de développement urbain. Nous pou-vons prendre exemple sur Pierre Mauroy et Bruno Bonduelle, deux personnages emblématiques de notre territoire qui travaillaient toujours avec une vision, une ambition pour le territoire.

Ensuite, il faut prendre conscience de l’importance du poids démographique. Il constitue le premier repère des territoires urbains dans le monde. Or, la métropole lilloise – comme nous avons pu le voir précédemment – doit maintenir et booster son poids démographique par rapport aux autres métropoles. Cela passe notamment

par une offre en logements et en foncier attractive.

Pour résoudre son problème de congestion, la métro-pole doit aussi relever le défi des nouvelles mobilités. L’engouement autour de ce sujet dans le cadre du projet de la Troisième Révolution Industrielle appor-tera certainement des solutions, tout comme peuvent l’être certains projets, certes très coûteux, comme le projet de TER reliant le bassin minier à la métropole lilloise. Enfin il faut aussi penser à valoriser l’existant et tirer profit de cet extraordinaire hub que constitue la gare Euralille.

Il est aussi fondamental de travailler sur l’emploi et la qualification. Cela passe notamment par la valorisation de l’enseignement supérieur et de la recherche, auquel le projet Idex pourra fortement contribuer si la métro-pole est retenue. Il est aussi nécessaire d’engager des actions concrètes en faveur des talents qu’il faut atti-rer et fidéliser sur notre métropole. La formation est un véritable enjeu : les jeunes aiment étudier à Lille et profiter de son ambiance, c’est un fait. Mais il faut que le territoire arrive à les garder ! Dans cette perspective, les sites d’excellence et les pôles de compétences ont pour vocation d’essaimer sur tout le territoire.

Il est nécessaire d’avoir une gouvernance du dévelop-pement qui accompagne la transition d’une économie traditionnelle à une nouvelle économie, basée sur la créativité et la co-innovation. Cette nouvelle écono-mie impose de changer de modèle en préférant le bottom-up au top-down et en valorisant certaines ini-tiatives d’animations de réseau.

Enfin – et c’est certainement l’essentiel – il faut tra-vailler sur l’offre, sur le public que l’on souhaite convaincre de s’installer sur notre territoire et sur le marketing territorial. Cela passe par la nécessité d’avoir un guichet unique, une adresse unique. Lille’s Agency, avec son expérience et ses résultats, peut être cet outil privilégié pour le territoire.

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UNE NOUVELLE IMAGE POSITIVE DE LA MÉTROPOLE : UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR

Pascal BOULANGERPrésident Directeur Général, PBRPrésident du Club Gagnants

Je vais prendre ma cas-quette de Président du « Club Gagnants » pour vous dire que toutes les

enquêtes que nous avons sur l’attractivité vont dans le bon sens. Lille n’a plus l’image « germinalesque » qu’elle pouvait avoir il y a environ 40 ans. Aujourd’hui lorsque l’on parle de Lille, on met les mots : « dyna-mique », « culturelle », « jolie », « entrepreneuriale », « estudiantine ». Ce ne sont plus les mots : « misère », « chômage » ou autres que l’on a pu entendre à une époque. Nous allons vraiment dans le bons sens en termes d’image et sachez-le, il n’y a pas d’attrac-tivité, s’il n’y a pas une bonne image ! Je pense que nous sommes dans une dynamique positive : elle est, certes, lente, parce que l’on ne révolutionne pas une métropole en quelques heures ; mais l’on va dans le bon sens.

Maintenant, je vais prendre une autre casquette, celle de Président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers de la Région Nord44. Aujourd’hui les agences d’urbanisme et bien d’autres consacrent un temps considérable à établir des PLU, des SCOT et également nombre de documents de règlements de construction. Mais, en tant que promoteurs, nous observons que les maires ont une vision réductrice de la constructibilité de leur terrain. Très souvent, un terrain perd entre 25 et 33% de sa constructibilité ! C’est un problème important, car il faut savoir qu’un logement construit, c’est deux emplois pendant toute la durée du chantier, soit environ 15 mois.

Lorsque j’ai démarré mon métier, quand on habitait le centre-ville de Lille, « loin » voulait dire Verlinghem. Aujourd’hui, « loin » veut dire le bassin minier et même au-delà de Saint-Amand, ce qui provoque la thrombose sur les routes et des conflits avec les agri-culteurs à qui l’on prend des terres.

Aujourd’hui, il y a donc une solution pour favoriser l’attractivité : accepter de densifier la métropole pour éviter de l’étaler. Le meilleur ami du développement durable est bien la densification.

C’est un cri d’alerte que je lance, Mesdames et Messieurs les maires, même si je sais bien que vous êtes pris en tenaille entre les promoteurs et la popu-lation, qui n’adhère pas toujours à ce développement. Mais l’attractivité de cette métropole ne pourra se faire que si cette métropole est fluide !

UNE POSITION GÉOGRAPHIQUE EXCEPTIONNELLE À EXPLOITER ET UNE POLITIQUE D’ACCUEIL DES ENTREPRISES À RENFORCER

Hubert MAESArchitecte, cabinet Maes et Associés

J’aimerais partager des réflexions et peut-être, mal-heureusement, deux craintes.

Aujourd’hui, on est de plus en plus amené à aller voir ailleurs et à visiter d’autres métropoles. Tout à l’heure, Monsieur Marc-Philippe Daubresse a évoqué l’ex-traordinaire arrivée du TGV il y a une quinzaine d’an-nées dans Lille. Toutefois, par rapport à ce qu’ont fait Montpellier, Strasbourg ou Nantes, on a raté un train : on a raté le développement de l’urbanisation et de l’offre foncière autour des grands axes de transports ! A cela s’ajoutent des problématiques de réseaux de stationnement, car lorsque l’on maîtrise le stationne-ment, on maîtrise les flux.

Mes craintes se portent aujourd’hui tout d’abord sur le Grand Paris. Lorsque l’on analyse ce qui se passe, j’ai très peur que l’on arrive à être coincé entre Bruxelles et un Grand Paris incontournable et très organisé. Il faut savoir que le Grand Paris, ce sont 130 km de métro automatique qui placent tout un chacun à une demi-heure de la place de l’Etoile.

Prenons par exemple la ville de Sevran qui va avoir deux stations de métro, alors que la ville a déjà le RER. Le maire veut faire de sa ville une plateforme entre Roissy et le Bourget, un lieu d’accueil, de transit 44- Pascal Boulanger est aujourd’hui Vice-Président de la FPI France

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et de captation du flux international. Il y a eu par le passé les capitales TGV, maintenant il y a les capitales « avions ». Attention à ce qu’on ne devienne pas, dans une quinzaine d’années, une métropole secondaire comme Orléans, Reims, Le Mans, etc.

Mettons-nous maintenant dans la peau d’un chef d’entreprise. Un chef d’entreprise est quelqu’un de pressé, qui doit prendre des décisions et ne pas les rater. Or dans cette métropole nous avons des diffi-cultés en termes de calendriers et d’identification des interlocuteurs. Souvent, des investisseurs viennent nous voir pour nous demander « nous voulons nous implanter, qui faut-il aller voir ? ». Il faudrait qu’il y ait une personne, une personnalité, facilement identifiable. J’ai été témoin de ce qui s’est passé à Valenciennes avec Jean-Louis Borloo, qui était un fédérateur extraordinaire. Le développement de Valenciennes a explosé parce qu’il avait mis en place une mécanique bien huilée : on arrivait chez lui, on se faisait servir un café et on obtenait une réponse.

Je pense que ces schémas simples sont très importants à mettre en place et peuvent nous permettre d’avancer. Il faut que nous arrivions à créer cette dynamique. Il faut bousculer un peu les élus, car c’est aux élus d’agir, d’afficher les ambitions, de faire du marketing.

LIER VISION STRATÉGIQUE ET OPÉRATIONNALITÉ DANS UNE LOGIQUE DE COOPÉRATION

Marc RIGAUDDirecteur Région Nord-Ouest, Immochan

Je voudrais revenir sur trois points. Le premier porte sur la déficience de la vision stra-tégique. Certes, c’est un exer-

cice qui n’est pas simple. En général, tous les exercices de prospective sont assez compliqués mais je retiens deux choses. Nous devons tout d’abord définir ce qui, fondamentalement, ne doit pas bouger et doit évo-luer dans le bon sens. Nous devons ensuite définir ce qui fondamentalement doit changer. C’est bien sur ces deux pieds que nous allons pouvoir avancer.

J’ai aussi retenu que l’on a parlé de méthode, qui n’est plus une méthode top-down mais qui doit être une méthode d’échange et de communication transver-sale. Je peux vous donner un exemple de l’importance de cette vision transversale. Il y a trois ans, je venais d’arriver dans la région, j’apprends de la précédente gouvernance que l’un des centres commerciaux de la métropole – peu importe lequel – est projeté comme friche en 2030. Je découvre dans les travaux du futur SCOT qu’il y a un no man’s land qui entoure toute une zone commerciale périphérique qui n’a plus vocation à exister. En faisant cela, en empêchant la mobilité fon-damentale d’une entreprise, vous la condamnez ! Bien entendu, ce serait une erreur de considérer qu’une entreprise dans le futur va avoir exactement les mêmes activités que dans le passé. Notre futur n’est pas inscrit dans le passé et, heureusement, nous allons évoluer ! Mais nous couper de cette possibilité d’évolution c’est nous condamner durablement. J’étais à Dunkerque il y a peu de temps et j’ai vu le formidable travail qui a été fait sur la toile industrielle. Si l’on arrivait à faire cet exercice de toile industrielle avec les acteurs économiques de la métropole de Lille, on s’apercevrait que nous sommes tous liés les uns aux autres. La créa-tion de valeur pour l’un a forcément une incidence sur la création de valeur pour l’autre.

Ainsi, les échanges entre partenaires sont très impor-tants. Forts de ce constat, nous avons mis en place une étude que l’on a appelée à l’époque LMCU et que l’on pourrait appeler MEL aujourd’hui. On a alors commencé à travailler avec les élus et avec les techni-ciens de la collectivité pour comprendre ce qui s’était passé. Je peux vous garantir qu’au départ il y avait une véritable défiance des deux côtés. Dans le monde de réseaux dans lequel nous sommes, où la vitesse n’a jamais été aussi grande, il est absolument nécessaire de changer nos équipes, nos méthodes de travail, notre ouverture. L’état d’esprit de coopération doit absolument être le discours à porter, il en est de notre responsabilité. En tant que dirigeants, patrons, élus, nous devons former nos équipes à travailler comme cela ! C’est pourquoi je milite pour qu’il y ait des pas-serelles public-privé, privé-public qui construisent ces expériences-là. Il n’y a que comme ça que nous arrive-rons à fonctionner différemment.

J’aimerais revenir aussi au sujet de la vitesse de mise en œuvre des projets. Dans deux semaines, nous allons lancer les travaux d’une ZAC, qui s’appelle la

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ZAC du Petit Menin. Nous sommes en 2015, cette ZAC c’est 150 millions d’euros pour le territoire. Je crois que ce projet date de 2004 ou 2002. Il aura fallu 15 ans entre le moment où l’on a imaginé un projet et le moment où nous allons commencer les travaux ! Il faut absolument qu’on arrive à changer cela...

Enfin, le dernier point-clé pour moi concerne la gou-vernance. On a parlé tout à l’heure des probléma-tiques d’échanges concernant les éléments straté-giques et opérationnels. Selon moi, nous devrions mettre en place une instance de gouvernance qui soit mixte, dans tous les sens du terme. Il faut que cette gouvernance présente deux grandes qualités : un espace de débat qui soit structuré, mais surtout un endroit qui permette la « libération des énergies » ! Le but est que nous ne soyons pas seulement dans un schéma de réflexion, mais bien aussi dans un schéma d’action, de prospective et d’opérationnalité. Prenons le temps de réfléchir, prenons le temps de définir les politiques stratégiques mais, après, dans la mise en œuvre, soyons très, très rapides !

45- Halbert L. (2010) L’avantage métropolitain, Presses Universitaires de France

46- Halbert L., Cicille P., Pumain D., Rozenblat C., « Quelles métropoles en Europe ? Analyse comparée », in Travaux en Ligne, n°11, 2012, DATAR, 20 p.

47- Sassen, S., The Global City: New York, London, Tokyo, Princeton University Press, 2001.

GRAND TÉMOIN : POUR UN NOUVEAU REGARD SUR L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : DÉVELOPPEMENT TERRITORIAL ET MISE EN RÉSEAU

Ludovic HALBERTChercheur au LATTS - Ecole Nationale des Ponts et Chaussées

Mes travaux portent sur les dynamiques de métropoli-sation, sur les stratégies ter-

ritoriales des entreprises45. Plusieurs réactions me viennent à l’esprit à l’écoute de l’ensemble de vos interventions.

Je voudrais d’abord revenir sur le diagnostic territorial qui nous a été fourni. A l’échelle européenne, quand on déroule nos travaux depuis les années 199046, la région métropolitaine de Lille – vue de la Lune ou vue de l’Europe – ne se distingue pas particulièrement du point de vue économique par rapport aux quinze ou vingt autres principales métropoles françaises. Le même constat peut être fait au Royaume-Uni : le poids historique des deux « villes globales »47 que sont Paris et Londres continue d’être très fort. En ce sens, il n’y a pas de raison de s’inquiéter : Lyon, pas plus que Marseille, ne ressortent à cette échelle-là. Le bilan que vous dressez témoigne même du nombre important de sièges sociaux et d’étudiants et de la part impor-tante de cadres dans certaines fonctions-clé. Au total, à l’échelle française, c’est une performance qui n’a rien de déshonorant à l’aune des critères classiques de la métropolisation.

Par ailleurs, ce qui m’interpelle à vous entendre, c’est l’impression que la métropolisation, c’est-à-dire le renforcement d’une économie branchée dans des circulations de longue portée, va être la solu-tion pour régler les difficultés sociales héritées de

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la désindustrialisation. Or, manifestement, vous ne vous en sortez pas si mal que cela au regard de ces critères-là, et les difficultés sociales que vous pointez sont précisément celles qui émergent dans toutes les métropoles ! Autrement dit, elles ne sont peut-être pas seulement un héritage. En endossant une dyna-mique de métropolisation, on s’expose à avoir de la congestion : toutes les métropoles ont ce problème-là ! On s’expose à avoir une ségrégation socio-spatiale accrue : ce sont dans les espaces métropolitains que l’on trouve les sociétés les plus inégalitaires dans les pays dits développés. Aussi, il ne faut pas oublier que cette solution que vous vous voulez adopter entraîne avec elle des contraintes… qui sont peut-être celles-là mêmes que vous cherchez à dépasser ! De ce point de vue-là, à plusieurs reprises, la métropolisation a été évoquée comme un moyen de faire du développe-ment économique. Peut-être pourrait-on aussi élargir cette proposition à faire du développement « terri-torial », qui ne se mesure pas en points de PIB ni en croissance d’un chiffre d’affaires mais par une hausse durable et soutenue du niveau de vie des populations.

Vous avez beaucoup parlé de gouvernance. Pour reformuler les enjeux, peut-être qu’il ne faut pas limiter celle-ci à un face-à-face entre des élus et des chefs d’entreprises. Le développement économique et territorial va bien au-delà : l’économie n’est pas qu’une affaire d’entreprises, elle est également une affaire d’associations et d’administrations publiques. Entre un quart et 30% de la production des biens et des services n’est pas faite dans le marché. Je m’inter-roge donc, dans cet appel à une gouvernance qui soit tendue vers le développement territorial, à quel point il faut la garder dans un entre-deux entre un monde économique, qui ne penserait qu’à développer son chiffre d’affaires, et des élus qui, eux, ne penseraient qu’à répondre à des demandes de riverains qui ne veulent pas que l’on construise quoique ce soit près de chez eux. En ayant une approche trop exclusive-ment centrée autour d’une relation entreprises/élus, il est bien possible que l’on se ferme des portes qui permettraient justement de dépasser les difficultés sociales et environnementales mentionnées.

Mon deuxième point porte sur la mise en concurrence des territoires métropolitains qui sous-tend la plupart des réflexions sur l’attractivité économique et qui est ressortie aujourd’hui plusieurs fois à travers l’idée que Lille est en concurrence avec Lyon, avec Marseille,

Strasbourg entre autres villes… Evidemment, vous, les entrepreneurs, vous savez bien que vous êtes en concurrence avec d’autres entrepreneurs sur les mar-chés. Quant à vous, les élus, vous êtes très fortement en concurrence avec d’autres candidats politiques pour faire valoir vos idées. C’est un fait bien établi. Pourtant, dans le même temps, à travers vos pra-tiques, les uns et les autres savez tout aussi bien que vous êtes en coopération avec d’autres acteurs. Vous, élus, coopérez avec d’autres élus parce que vous n’êtes pas en mesure de faire peser vos intérêts sans transformer telle ou telle loi, donc vous avez besoin d’échanger avec d’autres échelons et d’autres terri-toires. Quant à vous, entrepreneurs, quand vous avez besoin d’innover – parce que l’économie, c’est avant tout une économie d’échanges – vous ne faites pas ça tout seuls. Ainsi, dans le même temps que vous êtes dans un environnement concurrentiel, vous êtes aussi dans un environnement qui est coopératif. De sorte qu’à n’insister que sur la manière dont on va faire du marketing territorial, dont on va se rendre attractif pour faire venir un investisseur de temps en temps, on est peut-être en train de négliger la dimension coopérative de l’économie. Et celle-ci consiste bien plutôt à renforcer des échanges, d’abord sur une base locale, pour être projeté dans des échelles de produc-tion à l’échelle mondiale. En somme, en développant des politiques publiques ayant vocation à renforcer la coordination, les échanges et la fertilisation croisée, il est assurément possible de faire valoir les atouts d’un territoire qui ne semble pas en manquer au regard du bilan qui a été fait.

Pour conclure, il n’y a pas que dans un salon de l’im-mobilier que l’on fait du développement économique, on en fait aussi à travers des associations qui contri-buent à la mise en réseau des acteurs économiques, à travers des administrations et des citoyens qui coo-pèrent à la fois localement et dans des échanges de longue portée. Ce qui fait l’originalité d’un dévelop-pement économique métropolitain, c’est que celui-ci ne se produit pas dans une économie endogène, mais bien en relation avec des territoires différents et complémentaires. La Silicon Valley, par exemple, ne se limite pas à une vallée californienne : c’est un ter-ritoire en interaction permanente avec Taïwan, pour l’industrie des semi-conducteurs, et avec Bangalore, pour l’industrie des technologies de l’information.

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04.DE NOUVEAUX LEVIERS POUR RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE MÉTROPOLITAINE : MISER SUR LES POTENTIELS SOUS-EXPLOITÉS

L’évolution de l’attractivité économique de la métro-pole révèle que les acteurs du territoire peuvent se prévaloir d’indéniables réussites sur des questions cruciales telles que : le tertiaire supérieur, les filières innovantes, l’immobilier d’entreprise, le renforcement de la recherche et l’innovation. Toutefois, les échanges en séminaire ont mis en lumière le besoin et le désir d’un nouveau « déclic » pour la métropole. Celui-ci peut être trouvé dans les potentiels sous-exploités du territoire, qui peuvent devenir les leviers d’une attracti-vité économique renouvelée.

Quatre axes à fort potentiel ont été dégagés. S’ils dif-fèrent en nature et en partenariats, ils requièrent tous une implication des acteurs économiques pour devenir réalité. Certains peuvent en outre devenir source de différenciation à l’échelle nationale pour la métropole.

Potentiel 1 : Préparer le territoire métropolitain à la réalisation du canal Seine Nord EscautCe chantier européen représente une opportunité de renforcer la vocation marchande historique et celle de hub logistique. En effet, le Nord - Pas de Calais est souvent perçu comme « un cul-de-sac au nord de Paris » alors qu’on est « au cœur du plus grand bassin de consommation européen […] à la porte d’entrée du range nord-ouest européen, épicentre du commerce portuaire […] entre l’Europe et le monde »48. Les acteurs du territoire sont conscients de ce potentiel. Celui-ci n’a cependant pas encore été précisément identifié et localisé. S’agissant d’un projet à moyen-terme (2023), il y a un enjeu à l’anticiper afin d’opti-miser son potentiel économique à l’échelle du terri-toire métropolitain. Il pourra ainsi donner lieu à un espace portuaire multimodal susceptible de catalyser les activités économiques (commerce, distribution, logistique). C’est, en outre, un projet potentiellement très fédérateur pour la nouvelle Région, sur lequel la Métropole doit être aux avant-postes.

A l’échelle du cœur métropolitain, cela peut impliquer de réorganiser l’espace portuaire depuis le secteur 2 de Lille (après le pont de Dunkerque) jusque Sequedin, afin d’optimiser l’utilisation du bord à canal pour le transport fluvial (objectif de doublement du tonnage sur la voie d’eau d’ici 2020 pour le Port de Lille) et de réfléchir à la place de la logistique et du transport de marchandise en ville pour accompagner le dévelop-pement du centre multimodal de distribution urbaine (CMDU). Cela peut être, enfin, l’opportunité de redes-siner le territoire MIN-Englos-Ports49 et de renforcer l’imbrication au sein de l’« Eurométropole »50.

Exemples de bonnes pratiques :› Vienne : Stratégie de modernisation des équipe-

ments portuaires.› Liège : Aménagement d’une plateforme

multimodale.

Potentiel 2 : Valoriser le potentiel considérable et unique du cœur métropolitain Pour parvenir au rang visé au sein des métropoles euro-péennes, il est nécessaire de renforcer du cœur métro-politain. Il y a un besoin d’extension du centre-ville de Lille, ainsi que de résorption des friches et des cou-pures urbaines. Précisément, ces friches constituent un fort potentiel de renouvellement urbain, qu’il s’agit de valoriser autant que possible, notamment par une den-sification aux abords des grands axes de transports. Le cœur métropolitain bénéficie de deux atouts majeurs : › une rente de situation exceptionnelle avec la pré-

sence du hub ferroviaire d’une part ;› un potentiel de foncier mutable unique parmi

les métropoles françaises d’autre part, consti-tué principalement des grands projets urbains (Euralille3000, Saint Sauveur, Fives Cail Babcock),de

49- SCOT de Lille Métropole : Projet d’aménagement et de développe-ment durables, 2015

50- CCI Grand Lille, Grand Lille, Métropole Marchande : Le Livre Blanc du développement des entreprises, 2014

48- CCI Région Nord - Pas de Calais, CCI, Le nouveau cap : 12 projets stratégiques pour une région qui gagne, 2011, p.24.

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la requalification des bords de Deûle (Rives de la Haute Deûle, Gare d’eau, Port de Lille, Citadelle, Euralille jusqu’à la Deûle) et de la ceinture de pro-jets de part et d’autre du périphérique, voire sur le périphérique.

L’enjeu est double : assurer une nouvelle visibilité à cette porte d’entrée et à cette vitrine de la métropole et de la région d’une part, renforcer et diversifier son profil économique sans toutefois engendrer un jeu de concurrences interterritoriales d’autre part.

Exemples de bonnes pratiques :› Hambourg : Hafen City, projet massif de renouvelle-

ment urbain sur la zone portuaire.› Turin : Récupération et valorisation de 200 ha de

terrains le long de la Spina Centrale.› Nantes : Île de Nantes, transformation des friches

navales en un quartier durable central.

Potentiel 3 : Anticiper l’impact du REGL en termes de renforcement de l’économie résidentielleLe projet de construction du Réseau express Grand Lille (REGL), dont le tracé suit l’autoroute A1 et la ligne TGV Paris-Lille, a vocation, à côté des enjeux environ-nementaux, de qualité urbaine et de construction de logements, à décongestionner l’autoroute A1 et, plus généralement, à favoriser les échanges interurbains entre les différents pôles de la métropole, afin d’amé-liorer l’attractivité économique du territoire.

Projet originellement proposé en 2010 par le Conseil Régional du Nord - Pas de Calais, jugé inabouti et recalé par le gouvernement en 2011, il a été reformulé fin 2013. Le projet comprend désormais deux phases :› Première phase : création du tronçon central du

réseau (37 km de voies ferrées), reliant la gare de Lille-Flandres à la gare de Sainte-Henriette à Hénin-Beaumont ;

› Deuxième phase : raccordements au sud entre Hénin-Beaumont et les gares du réseau TER à Lens, Douai et Arras, ainsi qu’au nord-est, entre Lille-Flandres et Armentières, et au nord vers Courtrai en Belgique, en passant par la future gare de la Zone de l’Union entre Roubaix et Tourcoing.

À compter de la Déclaration d’utilité publique (DUP), prévue en avril 2017, la réalisation du projet s’étalera sur une période de 7 ans et demi. La mise en service

du projet aurait ainsi lieu à l’horizon 2025. Pour un investissement total évalué à 2 milliards d’euros, le réseau pourrait transporter 31 000 personnes quoti-diennement lors de sa mise en service.

Exemples de bonnes pratiques :› Bruxelles : Construction d’un réseau express type

RER pour la métropole (transport de passagers).› Helsinki : Ring Rail Line, réorganisation du réseau

grâce à la construction d’une nouvelle ligne.› Pays Basque : Y Vasca, nouvelle ligne en forme de Y

reliant les villes de Bilbao, Vitoria et San Sebastián (transport de passagers et de marchandises).

Potentiel 4 : Les nouvelles technologies au service d’un territoire performant et bas-carboneCe dernier axe se focalise sur les nouvelles technologies et la transition énergétique comme potentiels de déve-loppement de nouvelles filières pionnières, qui pour-ront être mises au service des filières structurantes du territoire (grande distribution, agriculture, logistique, tertiaire, logement…) en leur offrant un outil d’optimi-sation et en les ancrant dans le monde du 2.0.

En effet, comme le souligne Jean-Pierre Nacry :« La métropole s’inscrit dans un grand projet, celui de la Troisième Révolution Industrielle. Ce projet génère toute une dynamique de développement extraordi-naire. Ainsi, des clubs d’entrepreneurs, des clubs d’im-pression 3D, se réunissent maintenant tous les mois avec des centaines de participants. Ce projet écono-mique arrive à mobiliser tous les métiers et insuffle un nombre considérable de projets : près de 300 à ce jour sont à l’étude. Toute une ingénierie de financements a été mise en place et l’on assiste à une mobilisation de fonds publics et privés conséquente. Un grand évè-nement - le World Forum - réunit tous ces porteurs de projets chaque année. » (Jean-Pierre NACRY)

Cette dynamique enclenchée est à saisir pleinement pour en faire un véritable levier de développement du territoire.

Exemples de bonnes pratiques :› Hanovre : Mobilisation des acteurs économiques

autour d’une politique climatique ambitieuse.› Cologne : Politique de « smart city ».› Copenhague : Politique environnementale extrê-

mement ambitieuse.

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05.LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : VECTEURS D’UNE ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE RENOUVELÉE ?

51-  La 3e révolution industrielle repose sur les 5 piliers proposés par Jérémy Rifkin : (1) l’essor des énergies renouvelables, (2) la transformation de l’habitat individuel, qui doit produire davan-tage d’énergie renouvelable (notamment solaire et éolienne) qu’il n’en consomme et créer ainsi des bâtiments à énergie posi-tive (BEPOS), (3) le développement de solutions de stockage de l’énergie produite de manière intermittente, notamment grâce aux technologies à base d’hydrogène, (4) le développement de réseaux intelligents capables d’optimiser les flux d’échanges énergétiques entre consommateurs et producteurs et (5) la créa-tion d’une nouvelle mobilité non polluante, notamment via des voitures électriques reliées à des bornes électriques. A ces cinq piliers, le Master plan du Nord-Pas de Calais ajoute les concepts d’économie circulaire et d’économie de la fonctionnalité.

Parmi les quatre potentiels sous-exploités identifiés, le choix s’est porté, pour le séminaire, sur l’amplifica-tion de la démarche de transition numérique et éner-gétique. Les technologies de communication et d’in-formation constituent indéniablement des facteurs d’innovation puissants et de résilience pour créer les systèmes économiques et urbains de demain.

HANOVRE ET COLOGNE

Les expériences de Hanovre et de Cologne, invitées au séminaire, le montrent : mener une politique ambi-tieuse de transition énergétique et de développement durable peut contribuer à renforcer conjointement le développement économique du territoire et la qualité de vie, deux facteurs clé jouant en faveur de l’attracti-vité économique des territoires.

En effet, au cours des 25 dernières années, la poli-tique environnementale de la Ville d’Hanovre s’est construite autour d’un partenariat large, incluant en particulier les acteurs économiques du territoire, dont les acteurs industriels. Cette démarche partenariale volontariste a été renforcée à partir de la fusion, en 2005, des Départements Environnement et Economie de la Municipalité avec, à leur tête, Hans Mönninghoff, premier adjoint au maire (dans sa fonction de direc-teur général des services). Cette politique a permis d’optimiser le fonctionnement économique et envi-ronnemental de chacun des acteurs du territoire via la constitution d’un véritable écosystème favorable. Elle a été menée en s’appuyant sur les expertises et savoir-faire locaux, en vue de développer une offre unique de produits et services adaptés, source d’un dévelop-pement économique renouvelé.

De son côté, Cologne travaille étroitement avec ses acteurs économiques et industriels afin d’atteindre les objectifs communautaires européens (réduction des émissions de GES, développement des énergies

renouvelables et de l’efficience énergétique). Les domaines d’intervention concernent notamment la mobilité durable, l’efficience énergétique des bâti-ments, les systèmes de chauffage à basses émissions et le développement d’infrastructures intégrées. Cologne fait partie, avec Barcelone et Stockholm, des trois villes pilotes du projet européen « Grow Smarter ». Piloté à Cologne par Dr. Barbara Möhlendick, ce programme réunit villes et acteurs industriels en vue de dévelop-per et d’exposer des solutions basées sur les « services intelligents » pour relever le défi du développement urbain durable. En intégrant les équipements intel-ligents à la fabrique urbaine, il s’agit non seulement d’optimiser les systèmes d’énergie, de logements et de transports, mais également d’inciter les acteurs éco-nomiques à s’emparer de ces outils pour renforcer le développement économique et l’innovation.

L’ENJEU MÉTROPOLITAIN

L’enjeu est de taille pour la métropole : une dynamique réelle s’est développée à l’échelle de la région avec la Troisième Révolution Industrielle, fruit d’une collabo-ration entre le prospectiviste américain Jérémy Rifkin et les acteurs locaux. Deux années se sont désormais écoulées depuis l’élaboration du Master plan51 qui donne le cadre de la Troisième Révolution Industrielle.

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A ce jour, même si les effets concrets en termes d’em-plois et d’activités sont encore peu mesurables, il est possible de constater que la Troisième Révolution Industrielle a déjà permis d’engager plusieurs dyna-miques positives sur le territoire. Ainsi, on relève une implication accrue de nombreux acteurs écono-miques, politiques et sociétaux qui se retrouvent dans la démarche et échangent sur leurs bonnes pratiques. La loi MAPTAM confère à la Métropole Européenne des compétences élargies en matière d’environne-ment : contribution à la transition énergétique, éla-boration et adoption du plan climat-énergie territo-rial, concession de la distribution publique de gaz et d’électricité, création, aménagement et gestion des réseaux de chaleur ou de froid urbains, création et entretien des infrastructures de charge pour véhicules électriques, lutte contre la pollution de l’air et contre la pollution sonore. La Métropole gagne ainsi une force d’action et les outils nécessaires pour relever le défi de la traduction métropolitaine de la Troisième Révolution Industrielle et accompagner au mieux les initiatives locales prises sur son territoire. Les princi-paux champs sur lesquels la MEL veut s’engager sont ceux de la transition énergétique, de la production d’énergie renouvelable, des transports innovants et enfin des logements durables. Se saisir pleinement de la Troisième Révolution Industrielle représente un enjeu de taille pour la Métropole et une oppor-tunité pour renforcer son attractivité économique en ouvrant notamment la voie à :› un nouveau développement pour le territoire

métropolitain ;› une différenciation renforcée à l’échelle européenne

(rôle pionnier) ;› un processus de résilience solide (effets d’entraîne-

ment et diversification des activités économiques).

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La ville de Hanovre représente un cas unique parmi les métropoles européennes en défendant une poli-tique consistant à lier étroitement et systématique-ment politique environnementale et climatique et politique de développement économique. L’objectif est de parvenir à favoriser un développement écono-mique régional fort en concordance avec et au moyen de mesures ambitieuses de protection de l’environne-ment en fournissant aux acteurs locaux appuis tech-nique, aides financières et incitations ciblées.

Hans MÖNNINGHOFFEx-Adjoint au Maire de la ville de HanovreChef du département Environnement & Economie

Hans Mönninghoff, membre du parti des Verts et ancien

premier adjoint au maire (dans sa fonction de direc-teur général des services), est un des principaux arti-sans de cette politique. En effet, après avoir occupé les fonctions de directeur du département environne-ment à la ville de Hanovre, il a pris la tête de celui issu de la fusion des deux départements environnement et économie, avant d’assurer la direction générale des services de la ville en intérim et de prendre sa retraite en août 2013. Il défend cette politique innovante en montrant à quel point l’optimisation environnemen-tale constitue une chance pour l’économie régionale et les entreprises, à la fois en termes de bénéfices accrus pour ces dernières, et en termes d’attractivité globale du territoire favorable à la croissance écono-mique : « J’ai souvent entendu dire que l’on parle trop de développement durable, comme si parler de déve-loppement durable conduisait à négliger le dévelop-pement économique. J’ai la conviction que la capacité d’une ville à assurer un développement durable ainsi qu’une haute qualité de vie est un facteur essentiel au développement de l’économie régionale » (Hans MÖNNINGHOFF).

06.HANOVRE : LE POTENTIEL D’UNE TRANSITION DURABLE POUR LA MUNICIPALITÉ ET LES ACTEURS ÉCONOMIQUES

HANOVRE : UNE VILLE VERTE ATTRACTIVE ET DYNAMIQUE

Hanovre défend l’idée selon laquelle un lien fort existe entre l’attractivité d’un territoire, d’un côté, et, de l’autre, la qualité de vie obtenue par différentes mesures de protection de l’environnement ainsi que par la tenue de standards environnementaux élevés. Un excellent système de transports en com-mun, une place accrue laissée aux vélos, la réduction des embouteillages, l’aménagement de nombreux espaces verts (la moitié de la superficie de la ville de Hanovre est occupée par des espaces verts) font par-tie de ces aménités recherchées et exigées, notam-ment par les jeunes diplômés que l’on cherche à rete-nir sur place ainsi que les personnels les plus qualifiés. Hans Mönninghoff rapporte ainsi qu’entre autres cas, il a été possible d’attirer certaines entreprises de haute technologie parce que la ville pouvait leur offrir, d’une part, des terrains à proximité immédiate d’une gare de façon à ce que leurs employés puissent se rendre au travail en transports en commun sans avoir à souffrir des embouteillages, d’autre part, des conditions de vie adaptées aux souhaits et standards de leurs employés.

Les chiffres de création d’emplois attestent du succès de la stratégie d’attractivité menée par Hanovre. Cette dernière a eu à subir durement, comme de nombreuses villes européennes industrielles, les conséquences du démantèlement des industries traditionnelles : presque 60 000 emplois ont été perdus dans ce secteur entre 1980 et 2012, notamment par suite de délocalisations vers l’Asie. Cependant cette perte d’emploi a pu être compensée par la création de presque 100 000 emplois dans le domaine des services et la perte d’emplois dans le domaine industriel s’est aujourd’hui ralentie avec une réduction de seulement 5 000 emplois sur les 10 dernières années. Une politique ambitieuse est en effet menée pour maintenir à Hanovre un tissu industriel vivant et pourvoyeur d’emplois. La société régionale de développement économique « HannoverImpuls » y contribue fortement.

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Emplois dans la ville d‘Hanovre 1980 2012 +38 600

Activités industrielles 115 900 56 800 -59 100Activités de services 240 400 338 100 +97 700

HANNOVERIMPULS : RENFORCER SES POINTS FORTS

Hannoverimpuls : une société régionale de développement économique en relation étroite avec la municipalité« Quelqu’un a dit tout à l’heure : « il nous faut une société de développement économique indépendante de l’administration ». Je tiens cependant ici à vous alerter sur les dangers de trop s’éloigner de l’adminis-tration. La plupart des décisions de planification sont de son ressort, il faut donc faire attention à ce qu’une société de développement économique, même organi-sée de façon privée, n’aille pas jusqu’à développer des idées contre lesquelles l’administration va mettre son énergie à travailler. Il faut parvenir à développer une étroite collaboration entre ce type de société de déve-loppement économique et l’administration. » (HANS MÖNNINGHOFF).

Hannoverimpuls est une société publique de dévelop-pement économique commune à la région et à la ville d’Hanovre. Elle gère la plus grande partie de l’aide éco-nomique avec un budget de 60 millions d’euros pour 10 ans52. Sous le slogan « Donner les impulsions. Favoriser la croissance. Renforcer les territoires » (Impulse geben, Wachstum fördern, Standorte stärken), Hannoverimpuls travaille à attirer de nouvelles entre-prises, à faciliter leur création et leur installation sur le territoire et à favoriser la croissance des entreprises sur place. La société leur propose différents services (conseil depuis la création d’entreprises jusqu’au déve-loppement de stratégies de compétitivité, aide pour les salons, réseaux, internationalisation) mais aussi des aides financières, notamment pour les investissements en faveur de l’innovation et de la durabilité.

Renforcer ses points forts : une action concentrée sur 6 clusters régionaux« La question que nous nous sommes posée était la suivante : comment renforcer nos points forts ? Cela ne fait pas sens d’essayer de se développer dans les domaines où l’on est faible. Cela demande beaucoup trop d’efforts et d’énergie pour essayer d’y devenir forts. Nous avons donc suivi comme devise : « renfor-çons nos points forts ! » (HANS MÖNNINGHOFF).

Hannoverimpuls concentre son action sur 6 secteurs déjà bien établis localement :1. Le secteur automobile (30 000 emplois) : il repré-

sente la branche industrielle la plus développée de la région avec notamment la présence d’industries telles que Volkswagen Nutzfahrzeuge, Continental ou WABCO.

2. Le secteur de l’énergie (4 600 emplois) : il est consti-tué par plusieurs entreprises particulièrement avan-cées dans le domaine de l’énergie solaire et éolienne et du biogas (ON, Enercity,AS Solar, Windwärts Energie, TimberTower) et par des instituts de recherche consacrés à l’énergie éolienne (Fraunhofer-Institut für Windenergie und Energiesystemtechnik IWES, ForWind, Forschungsinitiative Energie 2050).

3. Le secteur créatif (19 400 emplois) : Hanovre est un centre de production journalistique (Stern, Spiegel), d’industrie et de formation musicale (Sennheiser, Hochschule für Musik, Theater und Medien Hannover, NDR Radiophilharmonie, Peppermint Park…) et de télévision.

4. Le secteur de la santé (64 900 emplois) : avec le vieillissement de la population, le secteur de la santé gagne en importance. La proximité d’un hôpital ou de cabinets de spécialistes, mais aussi la qualité de vie que peut offrir celle de différents services à la per-sonne deviennent un argument pour revenir en ville en vieillissant. Ce retour à la ville représente un fac-teur non négligeable de dynamisation de l’économie étant donné que ces personnes âgées disposent sou-vent de certaines ressources financières. Le nombre croissant de riches étrangers, en provenance pour la plupart d’entre eux de Russie ou des Emirats, venus se faire soigner dans les hôpitaux reconnus pour la qualité des soins prodigués, donne un nouveau souffle au secteur de la santé allemand dans les grandes métropoles, dont Hanovre, et même au-delà. Hans Mönninghoff témoigne en effet que ces riches patients sont en général accompagnés de leur famille qui s’installe sur le territoire le temps de la conva-

52- Mönninghof, Hans « Hanovre : un exemple de développement urbain couronné de succès », in Responsabilité et environnement n°52, Octobre 2008.

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lescence et contribue à l’économie locale. Certains hôtels de luxe parviennent ainsi à vivre presqu’exclu-sivement grâce à cette clientèle particulière.

5. Le secteur de la production technique (12 900 emplois) : la branche industrielle reste représentée par des entreprises de pointe en génie mécanique spécialisées dans la production de pièces de très haute qualité connues et vendues dans le monde entier. Elle est soutenue par une forte intégration entre les centres de recherche (Leibnitz Institut) et les centres de production.

6. Le secteur des technologies de l’information et de la communication (22 900 emplois) : il est bien représenté à Hannovre (Finanz Informatik, TUI InfoTec, htp, Sennheiser, Madsack, NDR). Etant donné, d’un côté, la forte valeur ajoutée et la capa-cité d’innovation très importante de ses entreprises et, de l’autre, leur fragilité (la plupart d’entre elles étant des start-ups), ce secteur est l’un de ceux sur lequel se concentre le plus Hannoverimpuls. Une action particulière est ainsi destinée à l’ensemble des start-ups de la région : Start-up Impuls.« Dans ce secteur, tout le monde est en concurrence contre toute le monde. L’enjeu n’est pas de devenir la nouvelle Silicon Valley de France ou d’Allemagne. Il s’agit ici d’offrir des conditions de vie qui permettent de retenir ces gens sur le territoire et de ne pas les voir partir par exemple à Paris, parce que cela doit valoir le coup de vivre ici. » (Hans MÖNNINGHOFF).

Start-up Impuls : 3 incubateurs au service des start-upsL’action Start-up Impuls a pour but de soutenir l’instal-lation et la réussite des starts-ups les plus innovantes sur le territoire. Elles sont choisies chaque année par le biais d’un concours organisé par Hannoverimpuls et la banque Sparkasse. Les start-ups lauréates se voient offrir à des conditions financières particulièrement avantageuses des espaces de bureau dans un des trois incubateurs (Halle 98 pour les activités créatives et culturelles ; Technologie Zentrum pour les activités technologiques ; Campmedia pour les TIC, Médias et Design). Au bout de 3 ans, elles doivent être capables de financer leur loyer seules et donc quitter les lieux et laisser place à de nouvelles entreprises.

Start-p Impuls contribue par ailleurs à l’accompagne-ment de plus de 450 start-ups par an et au finance-ment des entreprises technologiques sur des fonds propres (200 000 à 2 000 000 €).

COMBINER OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET EFFICACITÉ ÉCONOMIQUE

Hanovre est connue pour l’ambition environnemen-tale portée à la fois par sa politique de développement urbain durable (développement des zones urbanisées favorisé sur le développement péri-urbain ; réseau effi-cace de transports en commun même pour les petites communes, promotion de l’approvisionnement local…) et par sa politique énergétique (rénovation énergé-tique, fournisseur d’énergie régional financé à 76% par la ville, réduction de la consommation énergétique…). Elle se distingue toutefois de toutes les métropoles européennes en affirmant que développement durable et développement économique peuvent et doivent se compléter. Mesures emblématiques de cette vision poli-tique : la création dès 1988 d’un département environ-nement autonome, puis, en 2005, la fusion des départe-ments environnement et économie à la tête de laquelle Hans Mönninghoff a été nommé. Cette fusion consti-tue une innovation institutionnelle sans précédent en Europe. Ce nouveau département a la capacité de mener conjointement une politique de développement économique, une politique foncière et de gestion des bâtiments municipaux, une politique environnementale, énergétique et de gestion des espaces verts. Il exerce également avec la région un contrôle sur les agences de développement économique (Hannoverimpuls), de développement touristique (Hannover Marketing und Tourismus Gesellschaft) et de gestion des déchets (Aha Zweckverband Abfallwirtschaft Region Hannover) ainsi que sur le fournisseur régional d’énergie (Enercity). La municipalité s’est ainsi dotée d’un instrument puissant l’autorisant à mener nombre d’actions innovantes et ambitieuses simultanément en matière de développe-ment économique local et de développement durable en exploitant systématiquement toutes les possibilités d’action comprises dans son domaine d’influence.

Cinq projets sont particulièrement intéressants parmi l’ensemble des initiatives prises. Ils ont permis de montrer que la défense et l’intégration des exigences du développement durable et de la transition énergé-tique constituent un facteur de croissance et d’attrac-tivité pour le territoire et pour les entreprises qui s’y adaptent. Elles contribuent ainsi à créer des emplois, condition sine qua non à une politique de développe-ment durable tenable sur la durée (capacité de finan-cement maintenue et soutien des acteurs locaux).

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1. Une politique foncière exigeante au regard des critères de développement durableLa ville de Hanovre mène une politique foncière intéressante en consacrant un budget de 10 millions d’euros à l’achat de terrains peu ou mal développés et à l’aménagement de ceux-ci pour une revente à meilleur prix. L’aménagement de ces terrains est appuyé par une révision des plans locaux d’urbanisme (Bebauungsplan et Flächennutzungplan) qui permet de garder un contrôle sur le devenir des terrains et notamment sur les normes environnementales à respecter, ainsi que sur le type de projet souhaité de façon à ce qu’il s’insère au mieux dans la politique économique, sociale et environnementale défendue (projet durable en matière environnementale mais aussi en termes de création d’emplois et de richesses sur le territoire dans la durée).

« Nous avons pris une décision politique forte : ne pas revendre nos terrains à leur prix maximal mais évaluer au préalable leur valeur et la revendre à ce prix à l’en-treprise qui propose le projet le plus durable pour la ville, à savoir à celle qui pourra créer le plus d’emplois sur la durée, qui proposera les normes environnemen-tales les plus élevées53 et qui passera le mieux dans notre politique urbaine durable. Nous avons la convic-tion qu’il est beaucoup plus important d’attirer sur le territoire des entreprises qui sont durables plutôt que de tirer de la vente de nos terrains quelques milliers d’euros supplémentaires » (Hans MÖNNINGHOFF).

2. Un projet de coopération entre entreprises et collectivités pour améliorer les performances énergétiques et économiques des entreprises : öko-profitÖKOPROFIT (Ökologisches Projekt Für Integrierte Umwelt-Technik – projet écologique pour une meilleure intégration entre environnement et technique) est un projet de coopération entre des villes et les entreprises présentes sur leur territoire qui vise la baisse des frais de fonctionnement et in fine l’amélioration de la com-pétitivité des entreprises par l’adoption de mesures écologiques. Ces dernières consistent en la réduction de la consommation d’énergie, d’eau, des déchets ainsi qu’en l’optimisation des process et des ressources. Les entreprises participantes sont accompagnées par des consultants externes et bénéficient ainsi d’un appui technique et juridique, ainsi que du partage d’expé-

riences des autres entreprises participantes. Initié par la ville de Graz en Autriche au début des années 1990, il a essaimé dans le monde entier et plus particulièrement en Allemagne (les villes de Munich, Dresde, Francfort ou encore Hambourg l’ont par exemple adopté). A la différence de mesures ponctuelles à destination d’en-treprises prises individuellement, le dispositif Ökoprofit a pour but de créer un réseau local d’entreprises s’en-gageant pour le développement durable : les entre-prises participant à Ökoprofit deviennent membre d’un club qui leur ouvre le droit à la certification (Ökoprofit et ISO14001), organise divers workshops et formations et les intègre au processus d’optimisation des diffé-rentes mesures mises en place dans le cadre du projet de coopération avec la commune.

Hanovre a mis en place le dispositif Ökoprofit en 2000. Jusqu’à aujourd’hui plus de 170 entreprises et institutions de toute taille y ont participé. Le bilan de 2013/14 de 62 entreprises participantes montre qu’une économie totale de plus de 6 millions d’euros peut être réalisée54 (tableau ci-contre).

Cette coopération réussie entre entreprises et collectivi-tés a été construite sur la durée et par une action volon-tariste de la collectivité envers les entreprises. Alors que sa nomination à la tête du département fusionné environnement et économie faisait débat (« un Vert à l’économie »), Hans Mönninghof a décidé de consacrer les 100 premiers jours de son mandat à la rencontre du monde économique local. Il a rencontré tous les jours une nouvelle entreprise en lui posant trois questions : « comment vous sentez-vous à Hanovre ? », « rencon-trez-vous des problèmes avec l’administration ? » et « que puis-je faire pour vous en tant que nouveau direc-teur du département environnement et économie, que pouvons-nous faire ensemble pour renforcer l’économie locale ? ». A l’issue de ces 100 jours, Hans Mönninghof a tenu sa première conférence de presse pour dresser un bilan des problèmes rencontrés par les entreprises, de leurs perspectives et de leurs attentes et annoncer les grandes lignes d’actions déterminées en conséquence. Il a gagné l’image de quelqu’un qui apprend vite et qui est à l’écoute des acteurs locaux et a ainsi instauré un rapport de confiance entre ces derniers et la collectivité.

53- Ces normes sont décrites dans le contrat de vente.54- Landeshauptstadt Hannover/Region Hannover. Ökoprofit Hannover

2014. Ein Beitrag zu Agenda 21 (2014).

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3. Une action en faveur des entreprises localesLa ville d’Hanovre a développé une politique pour favoriser de façon systématique les entreprises de la région. elle repose sur deux piliers :› Créer un salon de professionnels régionaux « B2d -

Business to dialog » pour favoriser les accords commerciaux interentreprises régionauxCe salon « Business-to-business » est consacré aux entreprises de la région et a pour but de les faire se rencontrer et de faire conclure des marchés entre entreprises régionales. « On imagine à peine le nombre de produits et de ser-vices qu’une entreprise peut acheter auprès d’autres entreprises. Nous avons créé un salon pour les entre-prises de la région de façon à ce qu’elles puissent se dire : « ce produit, ce service que tu achètes à Berlin, à Hambourg ou ailleurs sur le marché, tu peux l’ache-ter ici à Hanovre » » (Hans MÖNNINGHOFF).

› Soutenir la production agricole et les marchés régionauxL’approvisionnement de proximité est une des prio-rités défendues par la ville de Hanovre tout à la fois pour réduire l’impact environnemental et pour maintenir l’emploi. Les producteurs locaux (avec une priorité à l’agriculture biologique) sont ainsi soute-nus, notamment par une place de choix garantie sur les marchés locaux.

4. La promotion économique guidée par des objectifs de développement durablePlusieurs programmes de promotion économique ont été mis en œuvre visant spécifiquement à com-biner développement économique et développement durable :› Les programmes de soutien financier sont destinés

en priorité aux entreprises contribuant au dévelop-pement durable de la ville ;« Nous avons fait le choix de ne pas saupoudrer les subventions, par exemple celles en prove-nance de l’Union Européenne, mais de les distri-buer aux entreprises qui contribuent le plus au

Taille de l’entreprise (nb d’employés)

Economie totale réalisée

Economie moyenne réalisée sur 1 an

Economie réalisée la plus importante

Economie réalisée la plus faible

< 20 19 567 2 795 8 670 3620-100 239 999 12 000 130 000 450100-250 182 133 18 213 91 000 200> 250 5 601 148 233 381 5 090 900 3 000

développement durable de la ville de Hanovre » (Hans MÖNNINGHOFF).

› Des programmes spécifiques de création d’entre-prises ont été créés à destination des femmes et des immigrés pour les soutenir dans leurs projets ;

› Les chômeurs sont intégrés dans des programmes de développement durable.

5. Le secteur de l’énergie et de la protection du climatLes secteurs de l’énergie et de la protection du climat sont une priorité de la politique de la ville d’Hanovre. « Le sujet de l’énergie constitue une importante inter-face entre les deux piliers du développement durable, l’écologie et l’économie55 » : le secteur de l’énergie et de la protection contribuent à des gains de perfor-mance et de compétitivité pour les entreprises (baisse des coûts de fonctionnement) et contribuent à créer de nombreux emplois, notamment dans l’artisanat et le commerce. En 2008, plus de 3 000 personnes sont employées dans le domaine de la protection cli-matique. La réduction de la facture énergétique des ménages, s’élevant en moyenne à 220 millions d’euros par an pour du gaz et du pétrole importés de l’étran-ger, contribue à dégager du pouvoir d’achat local.

Les mesures prises dans ces deux domaines par la municipalité sont les suivantes :› création de différents relais institutionnels pour

mettre en œuvre les mesures et sensibiliser les acteurs locaux, notamment l’agence pour le climat (Klimaschutzagentur). Elle coordonne toutes les actions en faveur de la protection du climat dans la région. Ses domaines d’action s’étendent de la com-munication, de la sensibilisation jusqu’au conseil aux entreprises et particuliers sur la modernisation énergétique ;

55- Mönninghof, Hans « Hanovre : un exemple de développement urbain couronné de succès », in Responsabilité et environnement n°52, Octobre 2008, p.29

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› création d’un service de protection du climat en 1992 ;

› promotion de la collaboration entre recherche et monde économique pour développer des solutions innovantes en matière de protection climatique et de réduction de la consommation énergétique (Kompetenzzentrum für Energieeffizienz e.V.) ;

› sensibilisation aux enjeux de réduction de la consom-mation énergétique et de la formation des person-nels municipaux ;

› réduction de la consommation d’énergie de 20% et de la facture énergétique des ménages par la créa-tion d’un fournisseur local d’énergie (ENERCITY) qui promeut le chauffage urbain et les énergies renou-velables et par l’engagement d’entreprises et d’insti-tutions à réduire leurs besoins en énergie ;

› rénovation énergétique des bâtiments possédés par la ville et leur équipement avec des appareils éco-nomes en énergie ;

› rénovation énergétique des bâtiments privés par l’al-location de subventions.

Un dispositif particulièrement utile pour engager ces mesures et entraîner les différents acteurs locaux dans cette dynamique de transformation a été créé : le fonds Pro-Klima.

LE FONDS PRO-KLIMA

La ville de Hanovre a créé un fonds d’appuis à la protection du climatique en 1998. Celui-ci est doté chaque année de 5 millions d’euros56. Il est destiné aussi bien aux entreprises et institutions qu’aux par-ticuliers désireux de mettre en œuvre un projet per-mettant de réduire l’empreinte sur le climat, comme par exemple la rénovation énergétique au-delà des normes en vigueur, le développement des énergies renouvelables, la cogénération… environ 1 000 projets sont subventionnés chaque année. Le bilan dressé du fonds Pro-Klima conclut que chaque euro de subven-tion déclenche un investissement privé de 10 euros.

« Il est difficile de convaincre un propriétaire de pro-céder à la rénovation énergétique de son bâtiment. Toutefois, s’il est encouragé par une subvention, il est

courant qu’il se lance du coup dans un projet ambi-tieux » (Hans MÖNNINGHOFF).

Pro-Klima va plus loin que la seule subvention de pro-jets : ce fonds contribue à financer la formation des artisans et des architectes aux enjeux de la rénovation énergétique et du développement durable. Le corps des artisans est ici particulièrement visé car il repré-sente un secteur qui a beaucoup à profiter, notam-ment en termes d’emplois, de la transition énergé-tique. L’objectif poursuivi par ce fonds est donc aussi de stimuler l’économie locale par le biais de la promo-tion du développement durable.

TROIS EXEMPLES DE RÉALISATION

Le quartier KronsbergDans le cadre de l’exposition universelle de Hanovre (2000) qui eut pour thème « Humanité – Nature – Technologie », Hanovre a aménagé le nouveau quar-tier de Kronsberg sur la plus grande réserve foncière dont elle disposait au sud-est de la ville. Ce quartier a été voulu écologiquement exemplaire. Des mesures telles que la réduction de l’emprise au sol, l’intégra-tion des transports en commun (chaque habitant se trouve à moins de 600 mètres d’une station de tram-way), l’aménagement d’espaces publics de qualité (sur la thématique « la ville est un jardin »), la proxi-mité emploi-habitat (fin 2003, 3 000 emplois étaient déjà créés57) ou encore l’application des normes de constructions limitant la consommation énergétique plus strictes ont été adoptées dans cette perspective. Son aménagement a été confié à 20 investisseurs de la région. Le plan définitif prévoit 6 000 logements pour 15 000 habitants. Il compte aujourd’hui 2 700 appar-tements de 3 à 5 étages et 300 maisons individuelles de 2 étages. Une maison du quartier consomme aujourd’hui 60% d’énergie en moins qu’une maison individuelle standard. Avec la construction de deux fermes éoliennes, la consommation du quartier devrait être encore réduite pour ne représenter plus que 20% d’un quartier standard.

Le projet du Kronsberg se distingue également par le processus de formation en continu des architectes et

56- Sur ces 5 millions, 2 millions sont financés par les bénéfices du four-nisseur d’énergie municipal, Enercity, 2 millions par une taxe sur le gaz, et 1 million du budget municipal.

57- Landeshauptstadt Hannover, Rumming Karin développement urbain durable – l’écoquartier exemplaire de Hanovre-Kronsberg (www.hannover.de)

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artisans dans le domaine de la construction efficace qui a accompagné l’aménagement du quartier par le biais d’une agence de liaison environnementale (KUKA), préfiguration de l’Agence pour la protection du climat (Klimaschutzagentur). Une culture com-mune de construction et de communication a pu ainsi être érigée, garante d’une qualité de projet bien supé-rieure à la moyenne.

Les services de la ville comme modèles : élaborer des standards de rénovation énergétiqueLa ville de Hanovre consacre 50 millions d’euros chaque année pour mettre en œuvre la rénovation de bâtiments lui appartenant, et notamment les écoles et les crèches. Le conseil municipal a décidé de réa-liser cette rénovation selon des normes écologiques 30% supérieures aux normes les plus récentes, avec des matériaux utilisés normalement pour les maisons passives, et cela, sans sacrifier la qualité architectu-rale des bâtiments.

Des projets pilotes dans la rénovation de l’habitat privéHanovre participe au programme européen Concerto qui a pour but de démontrer que l’optimisation est plus efficace effectuée à l’échelle des communautés qu’à celle de chaque bâtiment et que des solutions existent déjà pour réduire la consommation d’énergie et les émissions des villes.

Le projet mis en œuvre à Hanovre concerne la réno-vation énergétique de 58 immeubles, soit 310 appar-tements. Les mêmes normes que celles des maisons passives ont été appliquées et le système de chauf-fage a été transformé en chauffage central branché

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« Le maire de Hanovre, aujourd’hui président de la région Niedersachsen, et moi-même, nous sommes présentés comme équipe et nous avons très clai-rement pris à parti les entreprises : « Vous et vos entreprises, devez contribuer à faire de Hanovre une ville plus durable. Notre but est d’arriver ensemble à réduire nos émissions de 40% d’ici 2020 ». Le proces-sus de travail qui s’est alors enclenché a été tout-à-fait passionnant. Nous sommes parvenus à tout cela au-dessus des différents partis, l’ensemble des décisions ont été prises à l’unanimité dans les commissions poli-tiques, parce que nous soutenions fortement le pro-jet » (Hans MÖNNINGHOFF).

L’alliance pour le climat de Hanovre fédère les acteurs locaux en dépit de leurs différents intérêts sur la base d’un double constat partagé : d’une part, la protection de l’environnement contribue à améliorer la qualité de vie dans la région ; d’autre part, les investissements consen-tis pour atteindre les objectifs fixés créent des emplois.

80 acteurs locaux participent à l’alliance pour le cli-mat. Trois groupes de travail ont été formés pour aider à concevoir et à mettre en œuvre les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs fixés (environ 60 rencontres des différents groupes depuis 2008) :› un « partenariat pour la protection du climat »

(Partnerschaft für Klimaschutz) regroupant des représentants des acteurs du bâtiment et du

EFFETS DE LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE SUR L’EFFICIENCE ÉNERGÉTIQUE DES BÂTIMENTS - PROGRAMME CONCERTO/ACT2

300

250

200

150

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50

0

Ville

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Conc

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2

Demande énergétique initiale (kWh/m²a)

Réduction de la demandeénergétique initiale

Avant rénovationénergétique

Rénovation énergétiqueselon les normes nationales

(EnEV)pour le bâti ancien

52%

Rénovation énergétiqueselon les normes nationales

(EnEV)pour le bâti neuf

67%

Résultats actuelsdu programme Concerto

92%

sur un réseau de chaleur du quartier. Et enfin plu-sieurs programmes de formation pour les artisans et les architectes ont été mis en place. Ce projet a per-mis de réduire de 92% la consommation d’énergie des immeubles concernés.

LA CAMPAGNE KLIMA ALLIANZ 2020 POUR ATTEINDRE DES OBJECTIFS ENCORE PLUS AMBITIEUX

Le bilan réalisé en 2008 des 20 années précédentes marquées par l’adoption du premier plan de pro-tection pour le climat (Klimaschutzprogramm der Landeshauptstadt Hannover) a démontré l’efficacité de ce dernier. S’appuyant sur ces résultats probants, le conseil municipal de la ville de Hanovre a décidé la même année de faire un pas supplémentaire en matière de protection de l’environnement et de réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire de la ville d’ici 2020 (base de 1990). Prérequis à la réussite de ce projet ambitieux, l’ad-hésion et la coopération des acteurs locaux ont été recherchées de deux moyens :› un engagement personnel fort du maire ;› la mise en place d’un processus de consultation des

acteurs locaux menant à la constitution en 2008 d’une alliance pour le climat (Klima Allianz 2020) regroupant élus, entreprises locales et société civile.

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logement autour des thématiques suivantes : réduc-tion des émissions et du chauffage ; rénovation énergétique ; efficacité énergétique des bâtiments) ;

› un « réseau pour l’efficacité énergétique » (Energieeffizienz-Netzwerk) regroupant les grandes entreprises, les fournisseurs de services et Enercity autour des thématiques de réduction de la consom-mation énergétique, de l’efficacité énergétique et de l’emploi de sources d’énergie renouvelables ;

› un « réseau de multiplicateurs » (Multiplikatoren-netzwerk) dans lequel est impliqué la société civile, les associations, les partis politiques, les fédérations, les églises et qui œuvre dans le domaine du change-ment des habitudes de vie et de consommation et dans celui de la sensibilisation et de la formation aux enjeux de la protection du climat.

L’alliance pour le climat repose sur l’engagement fort des acteurs participants et tire sa force d’une part de la par-ticipation d’acteurs majeurs du territoire (par exemple les deux plus gros employeurs de la région Continental et Volkswagen) et des mesures concrètes prises au niveau de chaque acteur impliqué, par exemple :› Columbia Carbon Deutschland recycle la chaleur

dégagée par son activité dans le réseau de chauffage urbain d’Enercity ;

› le bâtiment principal de la Sparkasse datant des années 1970 est en train d’être entièrement rénové si bien que la consommation d’électricité et les émis-sions de CO2 pourront être réduites de 50% et les besoins en chauffage de 75% ;

› La chaîne de supermarchés Rewe a testé à Hanovre le premier supermarché à être construit dans un bâtiment passif ;

› Les promoteurs et bailleurs se sont engagés à réduire leurs émissions de 40% entre 1990 et 2020 et ont déjà réussi à les réduire de 19% entre 2009 et 2013.

BILAN

Le bilan des différentes actions menées se résume pour Hans Mönninghoff à la fois en termes de succès - Hanovre a des résultats meilleurs en matière de pro-tection de l’environnement que la plupart des métro-poles européennes - et d’efforts à poursuivre et à accentuer car l’objectif de réduction de 40% des émis-sions est encore loin d’être atteint : « Il est difficile de dresser un bilan : la ville de Hanovre connaît actuel-lement une croissance industrielle forte et l’économie

se développe tellement que toutes les réductions d’énergie que nous obtenons ne peuvent pas avoir un effet optimal. Nous avons réussi à réduire de 10% nos émissions. C’est mieux que la plupart des métro-poles européennes de taille comparable, mais nous sommes encore loin des 40% ambitionnés. » (HANS MÖNNINGHOFF).

CONCLUSION : 4 FACTEURS POUR UNE POLITIQUE COMBINÉE DE DÉVELOPPEMENT DURABLE ET DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

En conclusion, Hans Mönninghoff revient sur les quatre facteurs qui sont, selon lui, nécessaires à une politique combinée de développement économique et de développement durable :› Une pensée et une action de long terme

« Avoir une pensée de long terme : il ne faut pas chercher un projet séduisant qui assurera de gagner 3% de voix en plus aux prochaines élections. Il faut avoir une pensée de long terme et donc arriver en toute conscience à prendre des décisions au-delà des positions partisanes pour éviter qu’à chaque change-ment de majorité il faille tout recommencer depuis le début » (Hans MÖNNINGHOFF) ;

› Une majorité politique tenant ses engagements et fixant des priorités« Construire une majorité politique qui soutienne réellement les projets. Attention aux belles paroles ! Il faut faire des choix et les assumer. Par exemple, si je prends la décision de rénover énergétiquement les écoles selon des normes élevées, je ne vais pas avoir l’argent nécessaire pour rénover cinq écoles, mais seulement quatre. Il faut avoir le courage politique de dire à la cinquième école que ce sera son tour l’an-née d’après. Nous avons fait un choix politique, un développement durable de long terme est ce qui est le plus important et pour cela il faut faire des choix et fixer des priorités. » (Hans MÖNNINGHOFF)

› Une compréhension et un soutien des objectifs politiques obtenue auprès de la population et des entreprises« Il faut obtenir un soutien clair de la population, car un élu ne travaillera jamais contre ses habitants. Il faut parvenir à développer chez les habitants la conscience qu’un tel développement durable est quelque chose de bien, qu’utiliser les transports en commun est quelque chose d’utile et que construire

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des pistes cyclables au détriment de la place lais-sée à la voiture est tout-à-fait acceptable. » (Hans MÖNNINGHOFF)

› Une gouvernance efficace« Après vous avoir écouté, je rajoute un quatrième facteur : celui de la bonne gouvernance. La gou-vernance, quand on a 80 maires dans la structure métropolitaine, c’est un peu comme du poison ! Nous avons seulement deux entités, la ville de Hanovre avec 520 000 habitants et un parlement régional élu au suffrage universel direct. Nous ne représentons donc pas notre village mais bien la région et nous voulons faire avancer la région. Quand on a besoin de prendre des décisions au sujet d’un projet dans la ville, il y a quatre personnes autour de la table : moi58, le maire, le président des verts, le président des sociaux-démocrates. Et quand ces quatre disent à une entreprise « d’accord pour ton projet, on com-mence maintenant à faire les plans, nous serons prêts dans un an, mais de ton côté tu peux commen-cer, nous te garantissons que cela va fonctionner et que tu vas avoir tes terrains » je vous l’accorde, ce n’est pas très démocratique, et nous devons natu-rellement obtenir l’accord de nos élus, mais cette rapidité et cette confiance sont d’une grande aide – il faut naturellement avoir aussi prouvé que depuis longtemps on fait du bon travail et qu’on est digne de confiance. » (HANS MÖNNINGHOFF).

58- C’est-à-dire le 1er adjoint au maire, direction du département éco-nomie et environnement.

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07.COLOGNE : L’OPTIMISATION AU CŒUR DU PROJET DE SMARTCITY

Cologne, ville allemande jumlelée avec Lille, compte environ 1 million d’habitants dans une région d’envi-ron 3 millions d’habitants. Elle se trouve au cœur de flux de travail importants : 500 000 navetteurs viennent travailler quotidiennement à Cologne.

Cologne est une ville anciennement industrielle (industrie lourde et chimie) qui a également eu à faire face à la nécessaire reconversion de son économie : des efforts tout particuliers ont été déployés pour conserver le cœur industriel de la ville, notamment les industries chimiques59, mais aussi pour diversifier l’économie locale. Les services, l’éducation et la for-mation, les nouvelles technologies et les médias (télé-vision) en constituent désormais les autres piliers.

SMARTCITY COLOGNE

« Nous partageons les mêmes challenges, pourquoi ne pas chercher des solutions ensemble ? » (Barbara MÖHLENDICK)

Barbara Möhlendick, directrice du programme Smart City Cologne, partage ainsi les enjeux auxquels la ville de Cologne est confrontée et qui appellent la mise en œuvre d’une politique innovante. Le choix de la municipalité s’est porté sur le développement d’une smartcity.

Le projet Smartcity Cologne : réagir à la pression croissante sur l’environnement et sur les finances communalesUne smartcity est une ville qui a pour but de répondre à des défis qui se posent à elles au moyen des nou-velles technologies et à travers des partenariats publics et privés complexes coordonnés par la muni-cipalité60. Le défi n’est pas avant tout technologique : le développement de nouvelles technologiques doit

servir d’une part la protection de l’environnement, d’autre part, l’amélioration de la qualité de vie pour les citoyens. Les domaines d’action sont les suivants : la gouvernance, les modes de vie, la mobilité, l’éco-nomie et l’environnement qui sont appelés à devenir « intelligents » (smart). Les nouvelles technologies doivent en effet avoir pour rôle de relier hommes, marchés, infrastructures, ressources, énergie et espaces, de renforcer les réseaux déjà existants et surtout de développer de nouveaux outils efficaces de pilotage et de gouvernance pour optimiser l’ensemble de ces réseaux.

Le projet smart city Cologne est une initiative du maire et du fournisseur d’énergie local (RheinEnergie AG) qui était en recherche de nouvelles voies de déve-loppement trouvées dans les nouvelles technologies.

Le projet smart city a été fondé lors du salon Urbantech 2011 qui présente les dernières innova-tions technologiques urbaines.

Plusieurs facteurs d’alerte expliquent la création de cette initiative, parmi lesquels :› la hausse de la population à hauteur d’environ

+20% d’ici 2030 qui pose un défi en termes de pression foncière, d’offre de logements abordables, d’emplois et de mobilité ;

› la fréquence accrue d’évènements climatiques extrêmes suite au changement climatique comme les pluies diluviennes, les épisodes orageux violents pouvant être mortels et la hausse des températures (jusqu’à 8°C de plus dans les espaces urbains que dans les espaces environnants) ;

› des finances communales de plus en plus limitées.

« Relever l’ensemble des défis que nous avons, l’ac-croissement de la population, les infrastructures vieil-lissantes sur et sous terre, le vieillissement de la popu-lation et désormais aussi le changement climatique, voilà ce que nous appelons la quadrature du cercle urbain » (Barbara MÖHLENDICK).

59- Les industries chimiques représentent 240 entreprises, 70 000 emplois, 32 milliards de chiffre d’affaire en 2014 (hors industrie pharmaceutique), ce qui équivaut à 22% du chiffre d’affaire de cette branche en Allemagne (Source : Chemcologne)

60- Directorate – General for internal policies/Department A : Economic and scientific Policy (2014) Mapping smart city in Europe

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Un contexte favorable : Smartcity and Communities, un projet européen« Nous avons la conviction que nous n’allons pouvoir remplir les objectifs climatiques de réduction des gaz à effet de serre et de la consommation énergétique de 80% que l’Union Européenne et l’Allemagne se sont fixés d’ici 2050 qu’à l’aide des nouvelles technologies » (Barbara MÖHLENDICK). OBJECTIFS DE RÉDUCTION DES GES FIXÉS PAR L’UNION EUROPÉENNE D'ICI 2050 (100% = 1990)

Source : European Commission, 2011, A Roadmap for Moving to a Competitive Low-Carbon Economy in 2050, p. 5 (http://go.nature.com/iRUHJY)

La prise de conscience des enjeux environnementaux, sociétaux et sanitaires pousse les différents éche-lons territoriaux à développer des projets innovants pour y faire face, notamment en cherchant à réduire l’empreinte environnementale des villes. Dans ce contexte, l’Union Européenne s’est intéressée de plus près aux smartcities et a lancé en 2011 un programme pour les soutenir : le programme « Smart Cities and Communities ». L’appel à projet a pour prérequis la construction d’un partenariat entre villes : la mutua-lisation des savoirs et des données doit favoriser l’échange d’expériences et le développement de solu-tions efficaces. Les projets financés par le programme doivent contribuer au paquet climat énergie adopté par l’Union Européenne en 2008 (et révisé en 2014) qui se fixe comme objectif la réduction de 20% de CO2, le passage à 20% d’énergie renouvelable dans le mix énergétique et une efficacité énergétique accrue de 20% d’ici 2020 (objectifs connus aussi sous les appellations de « 20/20/20 » ou « 3x20 »).

Cologne a saisi l’opportunité que peut représenter un tel soutien, a développé son concept de smart-city et s’est rapproché de Barcelone et de Stockholm pour répondre à l’appel à projet du programme Smart Cities & Communities en 2014 et par-là même enrichir son concept initial.

SMARTCITY : LES NOUVELLES TECHNOLOGIES AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE ET D’UNE ÉCONOMIE PLUS CONCURRENTIELLE

SmartCity Cologne : « mettre en œuvre ensemble la transition énergétique »Le projet Smartcity a été pensé comme une plate-forme ouverte à tous, entreprises, citoyens, associa-tions, institutions, permettant de faire connaître les différentes initiatives prises en faveur de la transition énergétique, de favoriser les échanges - notamment entre les porteurs de projet et les institutions - de créer des réseaux et des partenariats et enfin de mettre en œuvre des projets ambitieux. Cette pla-teforme sert de vecteur d’informations, de mise en réseau et de présentation.

« Nous proposons aux entreprises le projet smartcity comme une plateforme à partir de laquelle elles peuvent mettre en œuvre des technologies innovantes et grâce à laquelle elles peuvent espérer voir leurs projets s’implan-ter dans d’autres quartiers de la ville voire dans d’autres villes. Le projet Smartcity est un projet d’image : ces dernières ont le droit d’utiliser notre logo et notre label et, quant à nous, nous les promouvons dans les salons nationaux et internationaux. Dès le départ, en raison de moyens financiers limités, nous avons proposé une stratégie de mutualisation : certaines entreprises et ini-tiatives pionnières servent de porte-drapeaux pour les autres. » (Barbara MÖHLENDICK)Les principales thématiques traitées par la plateforme sont la promotion et l’utilisation des énergies renou-velables, les technologies intelligentes (smartmeter, E-mobilité), la réduction des gaz à effet de serre, la réduction de la consommation énergétique et l’opti-misation énergétique.

L’objectif poursuivi par la ville à travers cette initiative est triple: adapter la ville au changement climatique d’un côté, développer la qualité de vie d’une autre,

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et enfin la rendre plus concurrentielle. Quatre lignes d’action sont dégagées pour atteindre cet objectif :› Favoriser la communication : intégrer la société

civile dans la stratégie de protection de Cologne, mettre en réseau les acteurs locaux et développer une culture commune d’optimisation énergétique ;

› Attirer des investissements : développer l’efficience énergétique, réduire la consommation énergétique, développer des projets phares dans la ville, accroître les investissements à Cologne pour attirer des fonds (Région, gouvernement, Union Européenne) à Cologne ;

› Développer sur place : développer les nouvelles technologies dans les entreprises, les universités et les associations de Cologne ; accroître la compétiti-vité des entreprises locales et de l’administration ;

› Promouvoir une image : promouvoir l’image de la ville comme « ville intelligente » à travers sa poli-tique de développement durable.

Smartcity : une organisation top-down nourrie d’approches bottom-upLe projet a été initié selon une approche descendante. Il regroupe les élus, les techniciens et les représen-tants des entreprises et de la société civile au sein de différents comités et bureaux :› un comité de pilotage regroupe le maire qui pré-

side toujours, trois adjoints, trois représentants du fournisseur d’énergie RheinEnergie, un représen-tant de la société de transport public KVB (Kölner Verkehrsbetrieb). Il se réunit de 4 à 6 fois par an ;

› un conseil scientifique qui regroupe les grandes entreprises participantes (Microsoft, Rewe, Ford, Lanxess…), la chambre des métiers et de l’artisanat (handwerkskammer), la chambre de l’industrie et du commerce (Industrie- und Handelskammer) et les universités. Il se réunit deux fois par an environ et participe à la discussion de tout nouveau projet pro-posé dans le cadre de Smartcity Cologne ;

› une double direction de projet (ville de Cologne/RheinEnergie) ;

› un bureau pour les projets déjà en cours (Ville de Cologne/RheinEnergie) ;

› des interlocuteurs pour chaque projet initié.

« Qu’est-ce qui est nécessaire pour devenir une smart-city ? Chaque ville doit développer une vision, car il n’existe pas de modèle à imiter. Chaque ville doit parvenir à développer sa propre vision en coopéra-tion avec la société civile et les entreprises, et cela

aussi bien à l’échelle de la ville qu’à l’échelle du quar-tier. C’est ce que nous avons fait. C’est ainsi que nous avons complété notre approche top-down initiale par une approche bottom-up à l’aide d’un certain nombre de consultations que nous avons menées. » (BARBARA MÖHLENDICK)

Différentes approches bottom-up ont été menées dans un second temps pour nourrir la première approche descendante. Au sein de l’administration par exemple, le maire a convié le directeur général des services et l’ensemble des directeurs généraux adjoints à déterminer ce que doit être la politique de développement urbain et énergétique de la smartcity Cologne. Les entreprises onts quant à elles, été invi-tées à jouer le rôle de « multiplicateurs » : elles sont directement impliquées dans l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’action et peuvent ensuite par-ticiper au développement des initiatives par leur pro-motion et par la force de l’exemple qu’elles donnent. La société civile est elle aussi partie prenante du pro-jet par le biais de la concertation : chaque année, le maire réunit les citoyens de façon à expliquer les actions menées et celles prévues pour l’année et les incite à réagir. Les candidatures au programme euro-péen ont par ailleurs été élaborées en concertation avec la société civile.

MENER À BIEN DES PROJETS GRÂCE À LA COOPÉRATION AVEC LES ENTREPRISES

Smartcity Cologne a débuté avec 5 projets. Aujourd’hui, plus de trente projets prennent place dans toute la ville, comme en témoigne la carte des projets (ci-après).

Tous les projets poursuivent le même but : parvenir tout à la fois à réduire l’empreinte environnementale de la ville de Cologne avec l’appui des nouvelles tech-nologies et à réduire les coûts (de fonctionnement, de chauffage…) pour améliorer la qualité de vie et rendre la ville plus attractive (pour des investisseurs et pour les habitants). Le constat de départ est que l’absence de prise en compte de l’impact environnemental a un coût certain à court, moyen et long termes. L’adoption de réglementations environnementales de plus en plus strictes, à l’impact environnemental trop impor-tant, peut aller jusqu’à entraver l’activité. Plusieurs

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villes allemandes ont par exemple adopté l’écopastille qui interdit l’entrée sur leur territoire des voitures les plus polluantes. Réduire l’impact environnemental ne signifie pas alors uniquement réaliser des investisse-ments de départ mais aussi obtenir des retombées économiques positives, que ce soit en termes d’éco-nomie de fonctionnement ou de gain de compéti-tivité. Les projets visent ainsi surtout l’optimisation de l’existant : plutôt que d’abandonner des modes de vie qui s’avèrent avoir un coût environnemental et économique important, ils cherchent à les rendre soutenables par le développement de techniques réduisant leur impact environnemental. Le projet de Lanxess a pour but de maintenir la même capacité de mobilité par véhicules individuels en développant des pneus « verts » qui du fait de leur moindre résistance au sol, ont pour effet la réduction de consommation de carburant (projet 1 ci-dessous). Les projets Celsius et des chaudières Vaillant cherchent à limiter l’impact environnemental et économique du chauffage en développant des sources alternatives de chauffage

CARTE DES PROJETS SMART CITY COLOGNE

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plutôt qu’en préconisant la limitation du chauffage (projet 4 ci-après).

Les projets sont basés sur des partenariats public-privé, mais ceux-ci diffèrent en nature :› certains projets sont d’initiative privée et cherchent

le soutien auprès d’entreprises publiques (projet 1 : Pneus verts Lanxess, projet 4 : Chaudières Vaillant) ;

› d’autres sont d’initiative publique et mobilisent les entreprises privées pour développer des solutions innovantes (projet 3 : Alimentation des bateaux en électricité « Ship-to-grid », utilisation de l’énergie des canaux des eaux usées « Celsius ») ;

› d’autres enfin sont d’initiative publique qui doit, pour fonctionner, entraîner des partenaires privés (projet 2 : réhabilitation énergétique des bâtiments, projet 5 : projet Celsius dans sa phase de mise en œuvre).

Les fiches projets décrivent certains des projets les plus importants.

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PROJET 2 Innovation dans la réhabilitation des bâtiments

ACTEURS› Ville de Cologne› DEWOG (bailleur)› Rheinenergie

DEFIS A RELEVER

› Le chauffage, l’eau chaude et l’éclairage représentent en Allemagne 40% de la consommation énergétique et 30% des émissions de CO2

› La consommation énergétique d’un ménage est constituée à 85% de chauffage et d’eau chaude› Réduire la consommation énergétique du bâti ancien

ACTIONS

› Travail de la municipalité avec des bailleurs locaux pour la rénovation énergétique de leur parc› Stegerwald-Siedlung du bailleur Dewog (Köln Mülheim) rénovée énergétiquement dans le cadre

du projet Growsmarter (financement européen et municipal)› Campagne de sensibilisation auprès des propriétaires privés pour expliquer les bénéfices de la

rénovation énergétiqueIMPACT ENVIRONNEMENTAL

› Réduction jusqu’à 80% de la consommation énergétique› Accroissement de l’indépendance face aux énergies fossiles et au gaz

IMPACT ECONOMIQUE

› Réduction des charges› Réduction de la facture énergétique› Augmentation de la valeur du bien (pour la location et la revente) grâce à une meilleure qualité

d’habitat garantie

PROJET 3 Ship-to-grid : alimentation des bateaux en électricité

ACTEURS

› Kölner Rheinenergie AG › Stadtwerke Düsseldorf GmbH› Köln-Düsseldorf-Neusser Joint-Venture Rheincargo› RheinWerke

DEFIS A RELEVER Réduire la pollution provoquée par les bateaux à quai qui ne peuvent éteindre leur moteur par défaut d’alimentation électrique alternative

ACTIONS Accès à un réseau d’électricité local, alimenté par des énergies renouvelables, grâce à l’installation de bornes électriques sur les quais (« Schiffs-TankE »)

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

› Amélioration de la qualité de l’air,› Réduction des émissions de CO2 (environ 120 tonnes/an) et de particules fines› Réduction du bruit

IMPACT ECONOMIQUE › Réduction des frais de carburant

PROJET 1 Développement de pneus « verts » grâce à un nouveau type de caoutchouc

ACTEURS › Entreprise Lanxess› Rheinenergie AG

DEFIS A RELEVER

› Limiter la consommation de carburant des véhicules individuels› Faire face à l’augmentation des coûts que représente une voiture individuelle (hausse du prix de

l’essence ; réglementation environnementale plus stricte)› Maintenir la rentabilité des flottes de véhicules des administrations notamment

ACTIONS› Fabrication de pneus « verts » ayant une résistance au sol réduite› Développement d’un outil pour calculer le carburant et le taux d’émissions épargnés par l’utilisa-

tion des pneus verts à destination des particuliers et des entreprises

IMPACT ENVIRONNEMENTAL

› -7% de carburant utilisé› -155 kg de CO2 émis pour 10 000 km› Si les 442 013 véhicules de la ville de Cologne étaient équipés de ces pneus, il serait possible de

compenser totalement l’équivalent d’émissions de CO2 de 18 122 véhicules (19.8 millions de litres de carburant, 48 000 tonnes de CO2)

IMPACT ECONOMIQUE › Plusieurs milliers d’euros économisés par an par une consommation moindre de carburant

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PROJET 4 Nouvelles chaudières Vaillant

ACTEURS

› Entreprise de chaudières Vaillant› Institut Fraunhofer IKTS, sunfire (pour la phase de développement)› Ville de Cologne› Rheinenergie› Union Européenne (programme ene.field)› Habitants

DEFIS A RELEVER› Réduire la consommation d’énergie et les émissions de CO2› Trouver une forme de chauffage « propre », confortable pour l’utilisateur et à coût raisonnable

pour assurer sa commercialisation

ACTIONS

› Développement d’une chaudière à combustible utilisant du biogaz› 10 foyers en sont équipés pendant 3 ans (2015-2017) pour la tester dans des conditions réelles

d’utilisation (coûts d’entretien pris en charge entièrement par Vaillant pendant cette période). « C’est un projet exemplaire qui permet de montrer la façon dont l’action d’un pilote peut renfor-cer un secteur d’activité – et ainsi assurer sa propre rentabilité » (BARBARA MÖHLENDICK)

IMPACTENVIRONNEMENTAL

Par rapport à une chaudière standard : › réduction d’environ 25% de la consommation d’énergie (chauffage et électricité)› réduction de 50% des émissions de CO2A terme : réduction des besoins de stockage de l’électricité (la chaudière la produit)

IMPACT ECONOMIQUE› Investissement de départ : 22 500 € (subventions Rheinenergie, Vaillant et UE)› Réduction de la facture énergétique› Développement de l’emploi dans le domaine de l’énergie

PROJET 5 Celsius

ACTEURS

› Rheinenergie› Ville de Cologne› L’entreprise d’assainissement des eaux usées (Stadtentwässerungsbetriebe)› Fachhochschule Köln

DEFIS A RELEVER

› Les grandes villes comme Cologne consomment plus de 2/3 de leur énergie stationnaire60 pour la production de chaleur

› Le défi est de trouver des sources d’énergies alternatives aux énergies fossiles pour produire de la chaleur

ACTIONS

› Utilisation de l’énergie des canaux des eaux usées : si cette énergie était systématiquement cap-tée, elle pourrait alimenter 20% des bâtiments en Allemagne - mais il existe encore des freins techniques et économiques

› A Cologne, 3 quartiers test : Köln Wahn ; Köln Mülheim et Köln Nippes› Phase 1 : Energie captée pour chauffer 6 écoles dans les quartiers test (en cours)› Phase 2 : Energie captée pour chauffer des logements et des bureaux

IMPACT ENVIRONNEMENTAL › Réduction de 500t de CO2/an

IMPACT ECONOMIQUE › Réduction de la dépendance aux énergies fossiles

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INNOVATIONS SUR LA RUE DU CLIMATDEUX TRADUCTIONS TERRITORIALES DU PROJET SMARTCITY : LA RUE DU CLIMAT ET LE PROJET GROWSMARTER

L’originalité du projet de Cologne réside aussi dans le choix de traduire territorialement l’ensemble des innovations développées dans le cadre de la démarche smartcity : deux espaces « test » permettent de mon-trer les interactions entre les différentes innovations et la façon dont une smart city pourrait fonctionner.

La rue du climat, Köln-NippesUne rue entière est consacrée aux innovations en faveur du climat : « la rue du climat » dans le quartier de Nippes (cf. photo ci-après). Tous les projets issus du projet « Smartcity » y trouvent une application concrète (cf. schéma ci-contre). La mise en œuvre des projets est financée par les porteurs de projet eux-mêmes, sauf pour les plus prometteurs d’entre eux qui bénéficient d’une subvention tirée des crédits euro-péens. Cette concentration en un seul lieu présente plusieurs avantages. Elle octroie notamment une grande visibilité aux porteurs de projet, assure une mise en cohérence importante de l’ensemble du pro-jet smartcity et permet de montrer ainsi, d’une part, à quoi pourrait ressembler une smartcity une fois le stade de l’expérimentation dépassé, d’autre part, que ces innovations ne se font pas au détriment de la qua-lité de vie. L’amélioration du confort et du cadre de vie est en effet une des clefs de voûte du projet.

Un quartier « smart » : Köln Mülheim et le projet GrowsmarterGrowsmarter est un projet européen mené avec Stockholm et Barcelone et plus de 20 partenaires indus-triels qui cherchent à développer des solutions « intel-ligentes » dans les domaines de l’énergie, des infras-tructures et des transports pour réduire leur empreinte environnementale. Le programme est doté de 25 mil-lions d’euros pour 5 ans (2015/2020) à partager entre les trois villes. Cette somme est certes limitée, toutefois, comme le souligne Barbara Möhlendick, ce programme offre une telle visibilité aux actions menées, qu’il ouvre la voie à d’autres financements (européens ou non).

61- Dans le calcul des différents types d’émissions dans les bilans éner-gétiques, l’énergie stationnaire inclut les émissions issues de la production d’électricité, du chauffage (logement, bureaux) et de l’énergie consommée lors de la production industrielle (en opposi-tion aux émissions liées aux transports par exemple).

Dans chacune des trois villes, un quartier test est choisi dans lequel plusieurs des « 12 solutions smartcities » développées doivent être mises en application (cf. ci-après). L’ambition du programme est, qu’à l’issue des 5 ans, les trois villes soient capables de faire passer leurs expérimentations au stade de modèle et de formuler des lignes de développement urbain pouvant être répliquées par d’autres villes. A Cologne, ce sont le quartier de Mülheim et la cité Stegerwald (Stegerwaldersiedlung) qui jouent ce rôle. Le but des quartiers test est de montrer que mettre en interac-tion les différentes mesures les rend chacune plus efficaces : conséquences d’une production d’énergies alternatives plus efficace, d’un management plus intel-ligent, de nouvelles technologies plus performantes, du croisement d’un nombre très important de données, on constate dès aujourd’hui des réductions impor-tantes de CO2 et de consommation d’énergie, et donc une empreinte environnementale diminuée.

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Les 12 solutions « smartcities »Le projet growsmarter poursuit trois buts décli-nés chacun sous forme de quatre domaines de

« solutions » dans lesquels les villes du projet peuvent choisir de s’investir ou non :

› But 1 : aménager des districts à basse consommation d’énergie

Solutions du projet Growsmarter Projets de Cologne

1 Réhabilitation du parc de logements des années 1959/1970 pour réduire de 75% sa consommation énergétique

› Limitation des pertes en eau chaude› Nouvelles pompes à chaleur› Techniques de régulations du chauffage› Eclairage plus efficace› Assurance qualité de l’énergie

2

Une logistique « intelligente » dans le domaine de la construction : 30 à 40% du transport de biens dans les villes contemporaines est constitué par des matériaux de construction : le but est de réduire le nombre de ces trans-ports, et de les rendre plus propres (véhicules électriques, hybrides, à éthanol)

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3

Information en temps réel sur l’état de la consommation énergétique et le niveau de déchets permettant d’établir au plus juste le principe « pollueur/payeur » et inciter à moins consommer et jeter

› Système de management de l’énergie dans les maisons

› Système de visualisation de la consommation énergétique

› Connections « intelligentes », thermostats et éclairage connectés

› Panneaux solaires sur les toits et possibilité pour les habitants de produire leur propre énergie

4

Management local intelligent de l’électricité : le but est de développer des sources d’éner-gies alternatives et des formes de stockage locaux pour faire face rapidement et au plus près à la demande

› Centrale électrique virtuelle (Virtual power plants) (cf. illustrationXX)

› Batterie pouvant stocker des énergies renouvelables

› Pompe à chaleur pour le stockage de la chaleur› Smartmeters : compteur collectant les don-

nées de consommation par logement per-mettant d’adapter la production de gaz et d’électricité

Le district à basse consommation d’énergie de Cologne est le quartier de Mülheim. Le projet phare est celui de la centrale électrique virtuelle qui a pour particularité de regrouper différentes sources d’énergie alternatives (éolienne, solaire, biogaz…) et de les gérer toutes simul-tanément de façon coordonnée par une unité centrale. L’ensemble de ces petites centrales électriques fonc-tionne ainsi comme une grande, ce qui leur ouvre l’en-

trée sur la bourse de l’électricité grâce à des volumes d’entrée suffisants. Cette centrale électrique virtuelle permet d’organiser le stockage de ces énergies ainsi que leur distribution au plus près aux demandes avec une très grande réactivité grâce aux informations de consom-mation (smartmeter) traitées en temps réel. Elle permet ainsi de maintenir la stabilité du réseau (en suppléant le défaut d’une des sources d’énergie par une autre).

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› But 2 : La création d’infrastructures intégrées

Solutions du projet Growsmarter Projets de Cologne

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Un éclairage public plus efficace et moins consommateur : utilisation de lampes LED et installation de détecteurs de mouvements sur les lampadaires pour ajuster l’intensité de l’éclairage ; utilisation des poteaux comme bornes de chargement et de communication

› Lampes LED› Poteaux utilisés pour la recharge de véhicules

électriques

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Utilisation de la chaleur des centres de don-nées et des supermarchés pour chauffer les logements (achat et vente par fournisseur local d’énergie)

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7

Collecte intelligente des déchets : les déchets sont triés à la source dans des sacs de cou-leurs différentes et collectés par un système de tuyaux souterrains pour limiter le nombre de camions de collecte

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8

Management des big data : des plateformes d’opendata permettent de faire apparaître des schémas d’activité pour les domaines de la circulation, des communications ou des infrastructures ouvrant la voie à une meilleure maîtrise de l’environnement

› Plateforme de big data› Schéma urbain› Alignement d’onthologies semi-automatique› Instance mapping semi-automatique

CENTRALE ÉLECTRIQUE VIRTUELLE DE MÜHLHEIM

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› Quels leviers pour renforcer l’attractivité de la métropole lilloise - Attractivité économiqueAgence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole

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La clef de voûte du projet de Cologne en matière d’infrastructures intégrées est la création d’une plate-forme ouverte de données (cf. schema ci-dessous). Celle-ci repose à la fois sur la mise à disposition des données recueillies par l’administration et sur la col-lecte de nouvelles données pour parvenir à établir des schémas d’activité. Cette création représente un défi

technologique (en termes de collecte de données et d’analyse des données) et juridique (mise à disposition libre de données – notamment de l’administration).

Les poteaux électriques et les infrastructures d’éclai-rage urbain servent de support pour les nouveaux capteurs.

SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT DE LA PLATEFORME OPENDATA DE COLOGNE

EXEMPLE D’INFRASTRUCTURE INTÉGRÉE À COLOGNE : LES LAMPADAIRES URBAINS

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› Quels leviers pour renforcer l’attractivité de la métropole lilloise - Attractivité économiqueAgence de développement et d’urbanisme de Lille Métropole

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› But 3 : développer des mobilités urbaines durables

Solutions du projet Growsmarter Projets de Cologne

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Livraisons durables : l’engouement pour la vente en ligne a pour conséquence une hausse du trafic de livraison dans les quartiers résidentiels et donc une hausse de pollution. Le suivi « intelligent » des livraisons doit per-mettre d’en réduire le nombre et l’utilisation de véhicules propres doit réduire la pollution

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Le management intelligent du trafic : La congestion est source de retard, de frustration et de pollution. Le but est d’installer des cap-teurs permettant de dégager des schémas de trafic et de fournir en temps réel des informa-tions sur le trafic, sur les temps de parcours et sur les solutions de mobilité alternatives

› Collecte de données anonymes sur le trafic, qui, une fois traitées, sont consultables via dif-férentes applications mobiles pour adapter sa mobilité aux conditions réelles de trafic.

11

Des véhicules durables : l’enjeu est d’être moins dépendants des énergies fossiles. Le choix des utilisateurs pour des véhicules fonc-tionnant avec des sources d’énergie alter-natives est contraint par le faible nombre de points de recharge. Le but est de les développer.

› Développer des bornes de chargement dans la ville

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Des solutions pour une mobilité « intelli-gente » : permettre un mix de solutions alter-natives permettant de se passer de la posses-sion d’une voiture individuelle (auto-partage, vélo, shuttles, bus…) de façon à rendre les voyages sans voiture individuelle plus aisés.

› Hub de mobilité qui offre au choix : vélos, autopartage, bus

› Autopartage (pool de voitures convention-nelles et électriques)

« Nous voulons qu’à l’arrivée à la gare de Cologne, toute une flotte d’alternatives à la voiture individuelle soit proposée. En faisant cela, nous ne pensons pas qu’à la ville de Cologne, car la mobilité ne s’arrête bien sûr pas aux frontières de la ville. C’est pourquoi l’in-termodalité fait partie des points principaux de notre plan stratégique de mobilité – malheureusement Cologne est aussi la capitale allemandes des embou-teillages » (Barbara MÖHLENDICK)

Le concept de mobilité durable développé par Cologne vise à la création de zones presque zéro émission (cf. schéma page suivante). Pour y parvenir, la ville prévoit

une meilleure gestion du trafic par la collecte de don-nées et la création d’une offre de transport très diver-sifiée et efficace car adaptée à tous les besoins et non coercitive. Les hubs de mobilité proposent ainsi aussi bien des vélos en libre-service, des bus que des voi-tures partagées électriques.

L’ensemble des projets de la démarche Growsmarter combinent nouvelles technologies, nouvelles formes de mobilité et d’énergie dans un système intelligent. Le but est de parvenir à réduire l’empreinte clima-tique, offrir une meilleure qualité de vie aux habitants et développer des nouvelles niches économiques.

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CONCEPT DE MOBILITÉ DURABLE POUR DES ZONES PRESQUE ZÉRO ÉMISSION

CONCLUSION

Les projets intégrés au projet smartcity de Cologne sont en cours et trop récents pour en tirer un bilan pertinent. Toutefois, il apparaît d’ores et déjà que le projet Smartcity soulève deux défis majeurs, liés l’un à l’autre :› Celui de l’opendata, du recueil des données, de leur traitement instantané pour parvenir au « temps réel » et de leur protection« Nous avons déjà rassemblé de nombreuses données sur notre plateforme d’opendata. HausCooper nous classe même 1ère ville allemande des technologies de l’information devant Berlin et Munich. Nous en sommes très satisfaits. Mais il reste très difficile de récolter des données de notre fournisseur local d’élec-tricité et même de nos administrations. C’est un pro-cessus en cours. » (Barbara MÖHLENDICK)

› Celui de la gouvernance« Je veux insister sur l’importance d’arriver à une pla-nification intégrée pour développer une smartcity. Ce qui permet à notre ville de devenir une smartcity, c’est le processus de modération entre l’administration et les entreprises et entre les différentes administrations elles-mêmes. Nous parvenons aujourd’hui à une meil-leure gouvernance : nous travaillions toujours en silos ; grâce au projet smartcity, nous travaillons aujourd’hui en réseau et nous avons développé une nouvelle culture commune de travail avec les entreprises. Pour ces dernières, le projet leur donne une image très posi-tive, elles y adhérent donc volontiers. Pour la ville, ce projet lui offre une vraie visbilité. Notre maire est très souvent interrogé sur le projet lors de ses déplace-ments, que ce soit à Berlin, Munich ou même Pékin. » (Barbara MÖHLENDICK)

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BILAN...

Comment la métropole lilloise, moteur économique et nœud de puissants flux transfrontaliers, et désor-mais capitale d’une région de 6 millions d’habitants, peut-elle renforcer son attractivité économique au service de l’ensemble du territoire ? Cette question qui a porté le premier séminaire de ce cycle a trouvé plusieurs éléments de réponse.

La Métropole jouit de nombreux atouts qui consti-tuent une base solide pour le développement de l’attractivité de la métropole, notamment : une loca-lisation géographique stratégique, valorisée par d’ex-cellentes infrastructures ; un rayonnement régional et national renforcé par les flux transfrontaliers ; et l’essor récent d’un important pôle de tertiaire supé-rieur dans le cœur métropolitain. Toutefois, plusieurs points d’amélioration attirent également l’attention : un taux de chômage qui demeure élevé, du fait d’une inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi, des revenus par habitant faibles et une stagnation démographique.

En vue de renforcer l’attractivité économique de la métropole, les autorités publiques ont mis en œuvre plusieurs grands chantiers. Une importante offre de foncier et d’immobilier d’entreprise a été créée, à travers de multiples parcs d’activité notamment. Des investissements considérables ont été réalisés dans le domaine de l’innovation, à travers la constitution de sites d’excellence spécialisés reconnus. Et enfin, la cohérence et la visibilité du pôle universitaire métro-politain sont en passe d’être nettement renforcées.

Au-delà de ces ambitieuses politiques publiques tou-tefois, une forte demande de coopération accrue a été formulée par les acteurs économiques du territoire. Une réflexion partenariale a été amorcée sur le sujet, de façon à apporter un complément aux documents stratégiques en cours de validation (PMDEE, SCOT et PLUi notamment). Dans ce cadre, il s’agit d’apporter un regard nouveau et décalé sur les principales pro-blématiques locales, notamment en s’intéressant aux potentiels sous-exploités du territoire métropolitain.

En effet, on peut estimer que les leviers classiques de l’attractivité économique ont déjà été mobilisés avec succès. En mettant sur pied le projet Euralille dans les années 1990, les autorités publiques avaient uti-

lisé un ambitieux projet urbain comme instrument de politique économique avec succès. Puis, depuis les années 2000, une approche fondée sur le marketing territorial avait notamment abouti à la désignation de la ville de Lille comme capitale européenne de la culture (2004) et à une reconfiguration du rôle de Lille’s Agency (2013). Si de telles initiatives ont indé-niablement renforcé l’attractivité de la métropole lil-loise, elles doivent aujourd’hui être complétées. Des nouvelles voies d’action s’ouvrent par l’intérêt particu-lier porté au fonctionnement du tissu productif local lui-même et à ses spécificités : après une première phase de rattrapage, il est temps aujourd’hui pour la Métropole d’entrer dans une phase de différenciation par rapport aux autres métropoles en misant sur ses atouts, ses forces productives locales, ses talents et ses potentiels sous-exploités.

Dans cette perspective, la Région a d’ores et déjà lancé, courant 2013, le programme de Troisième Révolution Industrielle à l’échelle du Nord - Pas de Calais. Destiné à prolonger le changement d’image du territoire et à créer des emplois, ce programme visionnaire consiste à modeler une économie territo-riale sobre en besoins énergétiques et décarbonée. Le déploiement de la Troisième Révolution Industrielle repose sur les principes de l’économie circulaire et de la fonctionnalité, ainsi que sur 5 piliers : les énergies renouvelables, l’efficience énergétique des bâtiments, le stockage de l’énergie, les réseaux « intelligents » et le renouvellement de la mobilité (via les voitures électriques notamment). Compte tenu des nouvelles compétences acquises par la métropole, la déclinai-son de la Troisième Révolution Industrielle à l’échelle de son territoire constitue une véritable opportunité. Ce programme repose en effet sur le développement de nouvelles filières, qui peuvent se révéler sources d’effets d’entraînement, de résilience territoriale et de différenciation à l’échelle nationale et internationale.

Afin de nourrir ce projet par un ensemble d’actions concrètes, deux villes ont été conviées à partager leur expérience : Hanovre et Cologne. La ville de Hanovre est ainsi reconnue internationalement pour avoir réussi à concilier réduction des émissions de gaz à effets de serre et développement économique. En fusionnant ses départements environnement et éco-nomie, la municipalité est parvenue à convaincre les acteurs de son territoire que les exigences du déve-loppement durable n’étaient pas des contraintes,

CONCLUSION

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mais au contraire des facteurs de croissance : sources de gains de performance, de création d’emplois et de compétences. La participation des acteurs institution-nels et économiques au sein d’une Alliance pour le Climat s’est faite sur la base d’un double constat selon lequel, d’un côté, la protection de l’environnement améliore la qualité de vie et, de l’autre, les investisse-ments pour atteindre les objectifs créent des emplois. Le volontarisme des élus et des fonctionnaires territo-riaux a même abouti à de surprenants effets démul-tiplicateurs : chaque euro de subvention du fonds Pro-Klima suscite un investissement privé 10 fois plus important.

La ville de Cologne s’est, quant à elle, engagée dans une politique de Smart City consistant à s’appuyer fortement sur les TIC pour atteindre ses objectifs communautaires de réduction des émissions de GES, d’augmentation de la part des énergies renouvelables et d’amélioration de l’efficience énergétique globale. Cette ville allemande fait actuellement le pari que la captation et la mise en relation de tout un ensemble de données relatives à la pratique de la ville peuvent permettre une amélioration substantielle de son pilo-tage. Les autorités municipales s’efforcent donc d’inci-ter les entreprises du territoire à s’emparer des outils numériques pour renforcer le développement écono-mique et l’innovation dans les domaines de la mobi-lité durable, de l’efficience énergétique des bâtiments, des systèmes de chauffage à basses émissions et des infrastructures intégrées.

... & PERSPECTIVES

A partir de ces deux exemples, plusieurs propositions concrètes peuvent être formulées en vue de renouve-ler l’attractivité de la métropole en prenant appui sur la transition énergétique et les nouvelles technologies.La première proposition concerne le développe-ment des mobilités alternatives en vue de fluidifier les déplacements tout en réduisant la congestion et l’empreinte carbone du territoire. En s’appuyant sur les modèles issus de l’économie de la fonctionnalité (autolib, blablacar, drivy, wecar, etc.), il s’agit d’abord d’amener les citadins à faire évoluer leur façon de raisonner et d’agir. En mobilisant l’innovation indus-trielle (véhicules électriques, biogaz, etc.), l’enjeu consiste à appliquer ou à faire émerger des modèles de transport et énergétiques innovants. En renouve-

lant les politiques urbaines, il convient de faire preuve d’inventivité et d’incitations ciblées afin, par exemple, de réserver certaines voies aux véhicules comptant plusieurs passagers, de mettre en place un système de gestion des places de stationnement en temps réel et de favoriser en tous points l’intermodalité et la complémentarité entre infrastructures physiques et virtuelles.

La deuxième proposition est relative aux modalités de la gouvernance métropolitaine. En vue d’accompa-gner la transition d’une économie traditionnelle à une nouvelle économie territoriale, les intervenants ont tous souligné l’importance de favoriser les passerelles entre le public, le privé et la société civile, les arènes mixtes, la transversalité. Outre la composition de cer-taines instances, cette réflexion a des implications opérationnelles en termes de méthode (bottom-up, latéralité, méthodologie non partisane, prises de déci-sion à l’unanimité) et de vitesse d’exécution (accom-pagnement des acteurs, exécution des projets). Le cas de Hanovre offre l’exemple d’un travail d’équipe très efficace associant élus, fonctionnaires et gestion-naires, ainsi que des groupes de travail ayant réuni les principaux acteurs et consommateurs énergétiques sans lesquels aucun objectif ambitieux ne pourra être atteint. Le cas de Cologne offre également un aperçu d’une nouvelle culture de travail et d’échange avec les entreprises au travers de la plate-forme SmartCity Cologne, qui réunit les pouvoirs publics et les entreprises.

Enfin, une troisième proposition concerne le déve-loppement des coopérations, des réseaux et des rela-tions entre les différents acteurs et entre les différents territoires comme alternative valable à une logique de concurrence. Quelle voie privilégier pour produire de la richesse ? Sur quelles bases (de coopération ou de concurrence) est-il intéressant de développer un avantage concurrentiel qui ne soit pas délocali-sable ? Cette considération plus stratégique implique d’une part de se pencher sur les ressources sociales et culturelles peu visibles ou peu mobilisées par le marché et d’autre part de combiner des ressources locales et extra-locales. Dans cette perspective consis-tant à s’appuyer sur le tissu productif local, l’exemple de la « toile industrielle » réalisée par l’observatoire de l’Agence d’urbanisme et de développement de la région Flandre-Dunkerque (AGUR) pourrait constituer une première étape intéressante pour favoriser des

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coopérations à plusieurs échelles (échelle locale et réseaux longue portée évoqués par Ludovic Halbert).

Outre la déclinaison de la Troisième Révolution Industrielle à l’échelle métropolitaine, d’autres voies existent pour renforcer l’attractivité économique de la métropole en mobilisant des potentiels sous-exploités. Préparer sur le territoire métropolitain la réalisation du canal Seine-Nord pour optimiser son potentiel de développement économique pourra per-mettre d’améliorer la desserte de nombreuses entre-prises, tout en dynamisant certaines filières créatrices d’emplois (logistique, tourisme) et en repositionnant le territoire métropolitain vis-à-vis des grands espaces urbains et des ports du nord-ouest de l’Europe. Ensuite, anticiper l’impact de la réalisation du Réseau Express Grand Lille (REGL) permettra de stimuler l’économie locale et l’emploi (pendant et après les travaux) et de renforcer l’économie résidentielle tout en contribuant à désengorger les voies routières qui asphyxient la métropole. Enfin, le cœur métropolitain recèle un potentiel considérable qu’il conviendrait de valoriser. Assoir son rôle de porte d’entrée, de vitrine de la métropole et de pôle économique majeur de la métropole pourrait contribuer au renforcement de son attractivité et à son rayonnement à la bonne échelle, au bénéfice de l’ensemble de la région.

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BIBLIOGRAPHIE

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CCI Région Nord - Pas de Calais, CCI, Le nouveau cap : 12 projets stratégiques pour une région qui gagne, plan stra-tégique régional adopté en assemblée générale le 23 juin, 2011

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INSEE Nord - Pas de Calais, « Groupes d'entreprises : Lille confirmée dans son rôle de grande métropole régio-nale », in Page de Profils, n°48, Service Etudes et Diffusion, décembre 2008.

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Lille Métropole, Plan Métropolitain de Développement Economique : Bilan 2009-2011, 2012

Lille Métropole, Plan Métropolitain de Développement Economique : Perspectives 2011-2014, 2012

Lille Métropole, Diagnostic Economique Métropolitain, Communauté Urbaine, Service Economique, 2014

Lille’s Agency, Lille’s Creative World : La Métropole Plurielle, 2013

Mönninghof, Hans « Hanovre : un exemple de développement urbain couronné de succès », in Responsabilité et environnement n°52, Octobre 2008

Mönninghof, Hans « Hanovre : un exemple de développement urbain couronné de succès », in Responsabilité et environnement n°52, Octobre 2008, p.29

ANNEXES

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OCDE, Base de données métropolitaines, 2013

OCDE, Vers une croissance plus incisive de la métropole Aix-Marseille : une perspective internationale, 2014

OPE, L'industrie dans l’arrondissement de Lille : Les forces en présence, les grands enjeux, 2013, p.32

OPE, La demande d’emploi au 30 Juin 2014, arrondissement de Lille et grandes métropoles françaises, 2014

OPE, La demande d’emploi au 30 Juin 2014, arrondissement de Lille et grandes métropoles françaises, 2014, p. 10

OPE, Pôle emploi, Région Nord - Pas de Calais, Diagnostic socio-économique 2014, Région Nord - Pas de Calais, arrondissement de Lille, 2014

OPE, Les (in)adéquations sur le marché du travail métropolitain, avril 2015, Observatoire Partenarial de l’Economie de Lille Métropole

OPE, Tableau de bord trimestriel, n°1 à 12, Observatoire Partenarial de l’Economie de Lille Métropole, 2011 à 2015

Sassen, S., The Global City: New York, London, Tokyo, Princeton University Press, 2001.

SCOT de Lille Métropole (projet arrêté, février 2016)

Sourd C., « L'attractivité économique des territoires : Attirer des emplois, mais pas seulement » in Insee Première, n° 1416, octobre 2012

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TABLEAUX COMPARATIFS : L’ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES MÉTROPOLES EUROPÉENNES

Indicateur Valeur Situation de la MEL Métropoles mieux classées Sources

Population totale 1,2 millions 4ème métropole de France

Grand Paris (11,9 millions) Métropole de Lyon (1,9 million)Métropole Aix-Marseille (1,75 millions)

Diagnostic du SCOT 2015, p.22OCDE 2013, p.14

Évolution démographique (2006-2011) + 0,15 % / an

Nettement plus faible que les grandes métro-poles françaises

Rennes, Lyon (+ 0,8 %)Marseille (+ 0,7%)Nantes, Bordeaux (+ 0,5%)

Diagnostic Économique Métropolitain 2014

Solde migratoire (2006-2011) -7 600 hab/an

Exception parmi les grandes métropoles françaises

Rennes, Toulouse, Montpellier : solde nettement positifLyon, Nantes, Bordeaux : solde à l’équilibre

Diagnostic du SCOT 2015, p.22

Produit intérieur brut

PIB (2010) 34 milliards USD 5e parmi les métro-poles françaises

Paris (579 milliards USD)Lyon (70 milliards USD), Aix-Marseille (52 milliards USD)Toulouse (39 milliards USD)

OCDE, Base de don-nées métropolitaine.

Croissance du PIB (2000-2010) 0,95 % 13e rang parmi les

métropoles françaises

Montpellier : 2,47%Toulouse : 2,27%Paris : 1,74%Marseille : 1,58%Nantes : 1,55%Rennes : 1,46%Lyon : 1,43%Bordeaux : 1,41%Nice : 1,39%Saint-Etienne : 1,22%Toulon : 1,19%Grenoble : 1,06%

OCDE, Base de don-nées métropolitaine

PIB par habitant (2010) 25 176 USD/hab 13e rang parmi les métropoles françaises

Paris : 49 000Lyon : 36 000Toulouse : 32 000Nice, Marseille, Grenoble, Strasbourg, Nantes : 30 000Bordeaux : 29 000Rennes : 28 000Rouen, Montpellier : 26 000

OCDE, Base de don-nées métropolitaine

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Part des foyers impo-sables (2013) 55 %

13e rang parmi les 13 principales métropoles françaises (hors Paris)

Grenoble, Nantes, Rennes : 63%Lyon, Toulouse : 62%Bordeaux : 61%Aix-Marseille : 60%Brest : 59%Strasbourg, Nice, Rouen : 58%Montpellier : 56%

CCI-R

Revenu moyen par foyer 24 k€11e rang parmi les 13 principales métropoles françaises (hors Paris)

Lyon, Rennes, Nantes : 28 k€Aix-Marseille, Toulouse : 27 k€Grenoble, Bordeaux, Strasbourg : 26 k€Nice, Montpellier : 25 k€

CCI-R

Situation de l’emploi

Emplois (2014) 506 892 5e rang parmi les métropoles françaises

Paris (5,1 millions)Lyon (795 000) Aix-Marseille (681 000)Toulouse (522 000)

OCDE, Base de don-nées métropolitaine

Évolution du nombre d’emplois (2009-2014) +1%

9e rang ex-aequo parmi les métropoles fran-çaises (hors Paris)

Toulouse : +8%Nantes : +7%Lyon : +5%Bordeaux, Montpellier : +4%Aix-Marseille : +3%Rennes, Brest : +2%Grenoble : +1%

CCI-R (URSSAF)

Taux de croissance annuel du taux d’emploi (2000-2010)

0,86 % 11e rang parmi les métropoles françaises

Montpellier : 2,47 %Marseille : 2,41%Toulouse : 2,33%Toulon : 2,28%Nice : 2,25%Bordeaux, Rennes : 1,62%Lyon, Nantes : 1,28%Grenoble : 0,94%

OCDE, Base de don-nées métropolitaine

Part des chômeurs décla-rés parmi les actifs de 25 à 54 ans (2011)

12,9%3e taux le plus élevé parmi les métropoles françaises

Montpellier (13,5%)Marseille - Aix (13,3%) INSEE

Évolution des chômeurs déclarés parmi les actifs de 25 à 54 ans (2006-2011) (en point de %)

+ 0,47e rang parmi les 14 principales métropoles françaises

Marseille-Aix : -0,7Toulouse, Bordeaux, Toulon : 0Montpellier : +0,1Paris : +0,2Nice : +0,4

INSEE

Taux de croissance annuel moyen du taux de chômage (2000-2012)

-1,99%

Meilleur taux parmi les métropoles françaisesParmi les meilleurs taux européens

Aix-Marseille (-1,42%)Mieux que Paris (+0,68%) et Lyon (+1,79%) notamment

OCDE, Base de don-nées métropolitaine

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Densité d’entreprises en 2014 (nb d’entreprises pour 1.000 hab.)

5310e rang parmi les métropoles françaises (hors Paris)

Nice : 100Montpellier : 82Aix-Marseille : 73Bordeaux : 70Lyon : 69Toulouse : 66Strasbourg : 63Grenoble : 59Nantes : 58

CCI-R (INSEE)

Création d’entreprises en 2014 (nb de créations pour 1.000 hab.)

8110e rang parmi les métropoles françaises (hors Paris)

Nice : 143Montpellier : 141Bordeaux : 124Lyon : 114Toulouse : 110Aix-Marseille : 106Nantes : 96Grenoble : 94Strasbourg : 90

CCI-R (INSEE)

Place du tertiaire dans l’économie

PIB du tertiaire 3e de France Paris, Lyon Diagnostic du SCOT 2015, p.42

Immobilier tertiaire 3e marché de France Paris, Lyon Diagnostic du SCOT 2015, p.52

Part du tertiaire supérieur dans l’emploi (2012) 12,7% 2e de France Toulouse (15,2%)

Lyon (≈12%)

Diagnostique Economique Métropolitain 2014, p.13

Part des cadres et profes-sions intellectuelles supé-rieures dans la population active (2011)

20,6% 5e parmi les métro-poles françaises

Paris (27,9%)Toulouse (24,5%)Grenoble (24,1%)Montpellier (21,0%)Lyon (20,6%)

INSEE

Part des cadres des fonctions métropolitaines (recherche, gestion, com-merce, culture, presta-tions intellectuelles) dans l’emploi total (2006)

6,6%

Dernier rang parmi les 9 principales aires urbaines françaises (hors Paris)

Toulouse : 13,5%Lyon : 12,1%Montpellier : 11%Nantes : 10,5%Strasbourg : 10,1%Rennes : 10%Marseille, Bordeaux : 9,5%

INSEECe classement ne tient compte que des aires urbaines de plus de 50 000 emplois. Le système métropolitain lillois correspond à l’addition des aires urbaines de Lille, Douai-Lens, Valenciennes, Arras et Béthune.

Part des emplois cadres dans les fonctions métro-politaines par rapport à l’emploi total (2012)

12%7e ex-aequo parmi les métropoles françaises (hors Paris)

Toulouse : 18%Lyon, Grenoble : 16%Rennes, Nantes, Montpellier: 13%Strasbourg, Bordeaux : 12%

CCI-R (Recensement INSEE 2012)

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Part des cadres des fonctions métropolitaines parmi les actifs en emploi de 24 à 55 ans en % (2011)

12,4%6e ex-aequo parmi les métropoles françaises (hors Paris)

Toulouse : 16,5%Grenoble : 15,9%Lyon : 14,1%Montpellier : 13,0%Nantes : 12,6%Rennes : 12,4%

INSEE, recensement de population au lieu de travail, Clap 2012

Potentiel universitaireNombre d’étudiants (2013) 107.000 3e de France Paris et Lyon Diagnostic du SCOT

2015, p.58

Part des étudiants dans la population totale (2014) 9,6% 2e de France (hors

Paris)

Toulouse (8%)Lyon (7%)Aix-Marseille (5%)

ADULM

Place de l’innovation

Emplois salariés dans des secteurs innovants (évolution entre 2007 et 2012 en %)

+17,8% 1er rang parmi les métropoles françaises

Nantes : +10,9%Rennes : +10,2%Bordeaux : +8,6%Toulouse : +5%…

INSEE, Clap 2012

Emplois salariés des sec-teurs industriels de haute technologie (évolution entre 2007 et 2012 en %)

+9,1% 2e rang parmi les métropoles françaises

Toulouse : +38,4%Strasbourg : +7,9%Aix-Marseille : +6,5%Bordeaux : -2%…

INSEE, Clap 2012

Classement international des métropoles inno-vantes (2014)

10e rang français 124e mondial

Paris 4e

Lyon 17e

Marseille 41e

Strasbourg 45e

Bordeaux 54e

Toulouse 68e

Nantes 80e

Montpellier 89e

Nice 103e

Programme Innovation Cities©

Production de brevets (nb par 100 000 hab.) (2008) 0,8

4e parmi les 4 métro-poles françaises prises en compte22e score le moins bon sur un échantil-lon de 50 métropoles mondiales

Lyon (2,8)Paris (2,1)Aix-Marseille (1,2)

OCDE 2013, p.53

Infrastructures de transports

Hub ferroviaire 2e de France Paris Diagnostic du SCOT 2015, p.57

Trafic fluvial (marchandises) 3e port de France Paris, Strasbourg Diagnostic du SCOT

2015, p.57Logistique : m² de stockage 2,2 M m² 2e de France Paris Diagnostic du SCOT

2015, p.58

Trafic aéroportuaire (nb de passagers) 1,6 M 14e rang français

CDG 64 M / ORL 28MNice 12 MLyon 8 MMarseille 8 M

Union des aéroports français 2015

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Densité d’entreprises exportatrices (2014) 0,69 %

1er rang parmi les métropoles françaises (hors Paris)

Strasbourg : 0,60%Lyon : 0,57%Bordeaux : 0,43%Grenoble : 0,39%

CCI-R

Attractivité envers les investisseurs et entrepreneurs

Préférences entrepre-neurs français (2010)

2e de France sur 10 aires urbaines françaises

Pour cette édition, Lyon devance Lille en tête du classement.Marseille et Paris sont derrière.

European Cities Entrepreneurship ran-king (ECER) 2010

Préférences entrepre-neurs européens 11e d’Europe Lyon (9e)

Paris (26e)

European Cities Entrepreneurship ran-king (ECER) 2010

Métropoles « entrepre-nantes de demain » aux yeux des investisseurs internationaux

11% 5e de France parmi 11 villes citées

Lyon (61%)Aix-Marseille (27%)Toulouse (18%)Nantes (14%)

Baromètre Ernst & Young 2015

Perception de l’évolution des métropoles au cours des 10 dernières années par les salariés

14% 6e sur 14Paris 27% Lyon et Bordeaux 17%, Strasbourg et Nantes 15%

Foncière des Régions

Perception de l’évolution des métropoles au cours des 10 dernières années par les dirigeants

25% 4e sur 14Paris 47% Lyon 37%Bordeaux 29%

Foncière des Régions

ECHANTILLONS DE MÉTROPOLES CONSIDÉRÉES

Paris

Lyon

Lille

Mar

seill

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Toul

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Sources› ADULM (2015) Projet SCOT Métropole – Diagnostic, mise à jour 2014› Baromètre Ernst & Young 2015› European Cities Entrepreneurship ranking (ECER) 2010› Foncière des Régions (2014) L’immobilier de bureaux : L’attractivité des métropoles françaises - Regard croisé sala-

riés et dirigeants d’entreprise› INSEE: bases de données en ligne www.insee.fr › Lille Métropole (2014) Diagnostic Economique Métropolitain› OCDE (2013) Vers une croissance plus inclusive de la métropole Aix-Marseille : Une perspective internationale› OCDE, Base de données métropolitaine : http://www.oecd.org/fr/gov/politique-regionale/statistiquesetindica-

teursregionaux.htm › Programme Innovation Cities© : www.citybenchmarkingdata.com/indicators› Union des aéroports français 2015

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Périmètre et méthodologieLe périmètre de référence pris en compte pour cette analyse comparative est celui de la Métropole Européenne de Lille (MEL).

Les données issues de l’Insee correspondent, elles, aux aires urbaines proprement dites : l’aire urbaine de Paris et 13 « très grandes aires urbaines » de province (TGAU). Seule la partie française de l’aire urbaine de Lille est prise en compte.

Dans le cas des données issues de l’OCDE, le périmètre pris en compte est celui des « aires urbaines fonction-nelles » (cf. méthodologie OCDE), qui diffère légèrement de celle utilisée en France par l’INSEE pour définir les aires urbaines.

Les indicateurs du programme Innovation Cities© se basent sur un échantillon de 445 villes sélectionnées et sou-mises au crible de 162 indicateurs qualitatifs et quantitatifs.

European Cities Entrepreneurship ranking (ECER) : Etude concernant 37 métropoles européennes dans 18 pays. Etude basée sur une enquête de perception, administrée par téléphone auprès de dirigeants d’entreprises : 100 entrepreneurs par ville, entreprises crées entre 2005 et 2006, entreprises sélectionnées selon des profils parti-culiers (innovantes, classiques, sociales, unipersonnelles), ensemble des secteurs étudiés : commerce, industrie, services. Pour le zoom France : 1 000 entrepreneurs ont été interrogés.

Baromètre Ernst & Young : La question posée était : « Selon vous, quelles sont les deux métropoles françaises challengers de Paris les plus dynamiques, qui seront les villes entreprenantes de demain ? ». 206 répondants

L’étude Foncière des Régions a été réalisée auprès de deux échantillons :› un échantillon de 1 012 personnes, représentatif des salariés de bureau des entreprises du secteur privé comp-

tant 250 salariés ou plus ; › un échantillon de 500 personnes, représentatif des dirigeants d’entreprise du secteur privé de 250 salariés ou

plus.

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PROGRAMME DU SÉMINAIRE

JEUDI 15 OCTOBRE 2015 / 14H30 – 18H30CCI GRAND LILLE

Salle des séances, 1er étage - Place du Théâtre, 59000 Lille

14:30 INTRODUCTION

M. Marc-Philippe DAUBRESSEVice-Président de la MEL à l’aménagement du territoirePrésident de l’ADULMM. Vincent LEDOUXVice-Président de la MEL au développement, attractivité et gouvernance économique, emploi

14:45

L'ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

DE LA MÉTROPOLE : ÉTAT DES LIEUX ET DÉFIS

M. Jean-Louis GUERINDirecteur Général CCI Grand LilleM. Jean-Pierre NACRYDirecteur Général du Réseau AlliancesPrésident de Lille Place Tertiaire

15:05 LA PAROLE AUX ACTEURS ÉCONOMIQUES

M. Pascal BOULANGER, Président Directeur Général, PBRPrésident du Club GagnantsM. Hubert MAESarchitecte, cabinet Maes et AssociesM. Marc RIGAUDDirecteur Région Nord-Ouest, Immochan

15:20LE REGARD D’UN EXPERT Dr Ludovic HALBERT

Chercheur au LATTS - Ecole Nationale des Ponts et Chaussées

Questions de la salle

15 :55 Pause café

16:10

LE POTENTIEL DE LA TRANSITION

ÉNERGÉTIQUE : LE CAS DE HANOVRE

M. Hans MÖNNINGHOFFEx-Adjoint au Maire de la ville de HanovreChef du département Environnement & Economie

Questions de la salle

16:45LE POTENTIEL

DES SERVICES INTELLIGENTS :LE CAS DE COLOGNE

Dr Barbara MÖHLENDICKChef du département Smart City de la ville de Cologne

Questions de la salle

17:20 DÉBAT

17:55 CONCLUSION

Dr Ludovic HALBERTGrand TémoinM. Marc-Philippe DAUBRESSEVice-Président de la MEL à l’aménagement du territoirePrésident de l’ADULM

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Centre Europe Azur323 Avenue du Président Hoover

59000 LILLE