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ProMa gazine Magazine trimestriel / 4.15 / juillet - août - septembre 2015 votre maillon de la solidarité! En vacances chez les paysans autour du lac d’Alajuela A peine de retour de vacances, mais déjà vous rêvez secrètement d’un nouveau voyage? Envie de partir à la recherche de nouveaux horizons l’année prochaine? En mars, nous avons rendu visite aux paysans de Quebrada Ancha, un petit village autour du lac Alajuela, à l’est du célèbre canal de Panama. Nous y avons goûté à l’offre touristique. Respirez l’ambiance avec nous: peut-être y prendrez-vous goût et qui sait si Panama ne deviendra pas votre prochaine destination? Caroline Medats A la tombée du jour, nous atterrissons au Panama. Au premier abord, je regrette qu’il fasse déjà nuit. J’aurais aimé avoir une toute première impression de ce pays qui est surtout connu pour son canal. Mais je ne suis pas déçue. Nous quittons l’aéroport à travers la zone même du canal. Même en soirée, les alentours sont encore très animés. Le long du chemin, il y a différents arrêts. Nous ne sommes pas les seuls à y faire halte; le canal attire beaucoup de personnes curieuses. Un porte-conteneurs vient de passer par les écluses. C’est impressionnant. Le canal de Panama revêt pour moi un caractère presque mythique. Après dix minutes d’étonnement, nous poursui- vons notre route. La zone du canal est verte et les vieilles casernes le long du chemin évoquent

ProMagazine 4.15

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Revue trimestrielle de l'asbl Proma avec des nouvelles sur nos projets d'enseignement et de formation dans le Sud. Dans cette édition, nous attachons une attention particulière à un projet des sessions de formation relatives au développement du tourisme culturel, historique et écologique au Panama.

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ProMagazineMagazine trimestriel / 4.15 / juillet - août - septembre 2015

gazinegazinevotre maillon de la solidarité!

En vacances chez les paysans autour du lac d’AlajuelaA peine de retour de vacances, mais déjà vous rêvez secrètement d’un nouveau voyage? Envie de partir à la recherche de nouveaux horizons l’année prochaine? En mars, nous avons rendu visite aux paysans de Quebrada Ancha, un petit village autour du lac Alajuela, à l’est du célèbre canal de Panama. Nous y avons goûté à l’off re touristique. Respirez l’ambiance avec nous: peut-être y prendrez-vous goût et qui sait si Panama ne deviendra pas votre prochaine destination?

Caroline Medats

A la tombée du jour, nous atterrissons au Panama. Au premier abord, je regrette qu’il fasse déjà nuit. J’aurais aimé avoir une toute première impression de ce pays qui est surtout connu pour son canal. Mais je ne suis pas déçue. Nous quittons l’aéroport à travers la zone même du canal. Même en soirée, les alentours sont encore très animés. Le long du chemin, il y a diff érents arrêts. Nous ne sommes pas les seuls à y faire halte; le canal attire beaucoup de personnes curieuses. Un porte-conteneurs vient de passer par les écluses. C’est impressionnant. Le canal de Panama revêt pour moi un caractère presque mythique. Après dix minutes d’étonnement, nous poursui-vons notre route. La zone du canal est verte et les vieilles casernes le long du chemin évoquent

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l’image de l’ancienne présence américaine. C’est en 1999 que le Panama a repris la ges-tion complète du canal, qui était auparavant aux mains des Etats-Unis. Un projet avec de fortes implicationsLe canal n’assure pas seulement des revenus importants pour le gouvernement du Pana-ma, mais il entraîne aussi des conséquences majeures pour le pays et sa population. Pour maintenir le canal opérationnel, un ap-provisionnement continu en eau est néces-saire. Pour atteindre ce but, deux lacs artifi -ciels ont été créés au début du siècle passé; le lac de Gatún et le lac d’Alajuela. Les rivières de Chagres et de Gatún les pourvoient en eau. La région autour de ces rivières et lacs a été reconnue réserve naturelle protégée afi n de pouvoir conserver la forêt naturelle et ga-rantir l’approvisionnement en eau. Les lacs pourvoient aussi en eau les habitants de la ville de Panama, tandis que les énormes di-gues sur les rivières produisent de l’électrici-té pour la capitale. Il est clair que la création

de ces lacs et réserves naturelles a entraîné des conséquences importantes pour les ha-bitants de Panama, tout autant que pour les paysans autour du lac d’Alajuela.

Le tourisme comme solution alternative à l’agriculture En 1985, la région autour du lac d’Alajuela a été reconnue réserve naturelle. En consé-quence, l’agriculture dans la région a été res-treinte en vue de conserver la faune et la fl ore. Les paysans devaient dès lors chercher une nouvelle source de revenus.

L’habitat naturel de ces paysans est magni-fi que et constitue un rêve pour bien des tou-ristes. Il y a quelques années déjà les paysans de Quebrada Ancha avaient décidé de monter un projet de tourisme communautaire, cultu-rel-historique et écologique, et cela grâce à l’aide fi nancière de Proma. A notre tour, nous avons donc joué les touristes et nous avons rendu visite à Quebrada Ancha. Un tour dans la forêt tropicaleA l’aide d’un petit bateau, nous parcourons le lac d’Alajuela. La traversée est magnifi que et relaxante: loin de la civilisation, entourés par la pleine nature. Après une demi-heure de navigation, nous arrivons à Quebrada Ancha. Quelques membres du comité local pour le tourisme nous accueillent à bras ouverts et nous accompagnent dans la forêt tropicale. Ces paysans et leurs ancêtres ont grandi ici et ils connaissent la forêt comme leur poche. C’est une expérience particulière. Ils ont édi-fi é eux-mêmes un beau sentier et ont placé des panneaux indicateurs. Nous passons une ferme apicole. Un des paysans nous explique comment on y fait du miel. Cette ferme d’api-culture fait elle-même partie de la recherche de sources de revenus alternatives.

A l’aide d’un petit bateau, nous parcourons le lac d’Alajuela. La traversée est magnifi que et relaxante: loin de la civilisation, entourés par la pleine nature. Après une demi-heure de navigation, nous arrivons à Quebrada Ancha. Quelques membres du comité local pour le tourisme nous accueillent à bras ouverts et nous accompagnent dans la forêt tropicale. Ces paysans et leurs ancêtres ont grandi ici et ils connaissent la forêt comme leur poche. C’est une expérience particulière. Ils ont édi-fi é eux-mêmes un beau sentier et ont placé des panneaux indicateurs. Nous passons une ferme apicole. Un des paysans nous explique comment on y fait du miel. Cette ferme d’api-culture fait elle-même partie de la recherche de sources de revenus alternatives.

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Du poisson frais avec des bananes cuitesL’heure du repas. Le petit bateau nous amène au centre du village où le reste du comité nous accueille dans un rancho construit spéciale-ment pour les touristes. Des fleurs exotiques et des peintures murales égayent un peu l’am-biance. Le comité de tourisme de Quebrada Ancha se compose de dix-huit paysans, tant hommes que femmes. Aujourd’hui, il y a du poisson frais et des bananes cuites au menu. Le repas est excellent. Nous mangeons dans une ambiance agréable et les paysans aussi bien que les touristes ont ainsi la possibilité de découvrir le mode de vie l’un de l’autre et d’échanger des expériences. Il est bon de sé-journer dans cette oasis de tranquillité, loin des moyens de communication modernes et de la technologie.

Après le repas, quelques enfants présentent une danse folklorique. Chaque village dispose de son propre folklore. De ce fait, le comité du tourisme collabore avec l’école locale, située à peu de distance du rancho. L’école organise un enseignement primaire et secondaire. En raison du nombre d’élèves limité, il n’y a que

deux salles de classe et deux professeurs. Enta-mer des études supérieures n’est pas évident pour les habitants de cette région, surtout parce qu’ils doivent se rendre à la capitale, ce qui coûte beaucoup d’argent. De temps en temps, les enfants portent à la scène un sketch dans lequel ils informent les touristes à pro-pos de la forêt tropicale, leur demandant d’en prendre soin. Au cours des dernières années, un changement de mentalité drastique s’est opéré chez les paysans. Autrefois, ils considé-raient la nature uniquement comme source de revenus. Ils abattaient les arbres et cultivaient la terre sans penser aux conséquences. Peu à peu, ils se sont rendu compte qu’ils doivent prendre soin de ce petit bout de nature ma-gnifique et ils veulent maintenant aussi en convaincre les touristes. Les souvenirs perceptibles des envahisseurs espagnolsPour terminer, une visite au camino real est au programme. Le camino real est une ancienne route coloniale construite par les envahisseurs espagnols pour transporter l’or du Pérou, via la ville panaméenne de Portobelo, jusqu’à la

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Peu à peu, les touristes trouvent leur chemin à Quebrada Ancha. Vous aussi, y avez-vous pris goût et voudriez-vous rendre visite aux paysans? Ou connaissez-vous quelqu’un qui part au Panama d’ici peu? Alors, contactez-nous. Vous pouvez trouver plus d’informations à propos de ce projet sur www.asblproma.be/agriculteurs-alajuela.

capitale Panama. Partout dans la réserve, on retrouve des restes de cette ancienne route. On y retrouve même des fers à cheval vieux de quatre siècles. Cet endroit est clairement en-core préservé du tourisme de masse. Quelques enfants du village nous rejoignent, ils sont fous de joie. Saraya et son camarade de classe nous racontent, sous l’œil vigilant des paysans, l’his-toire du camino real. Saraya aimerait échan-ger de situation avec moi: moi, je resterais au Panama, et elle partirait en Belgique …pour contempler la neige tombante. Malheureuse-ment, ce plan aventureux meurt de lui-même. Le pouvoir de la communautéIl apparaît clairement peu à peu que le pouvoir de ce projet est aux mains de la communau-té. D’une part, ce projet du tourisme ne peut avoir de succès qu’à partir du moment où il est appuyé par toute la communauté. D’autre

part, ce projet renforce la communauté elle-même. Mais pour cela, il est important que ce tourisme constitue une source de revenus alternative et qu’il continue d’exister à petite échelle dans le respect de la nature et de la communauté locale.

La formation et l’assistanceLes paysans de Quebrada Ancha ont mené ce projet de tourisme grâce à un accompagnement intensif et à de la formation sur mesure. Avec l’aide fi nancière de Proma, ils ont suivi des for-mations sur diff érents sujets tels que la connais-sance historique à propos du camino real, l’ac-cueil des touristes, l’organisation en groupe, la résolution des confl its et la comptabilité.

Mais pour les paysans, le besoin de formation continue. Par ailleurs, une autre communauté vivant dans ce parc naturel, appelée Quebrada Tranquila, voudrait monter un projet similaire.

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la R.D. Congo! Des nouveaux manuels pour l’école d’Ilebo

Depuis plusieurs années, Proma soutient l’Institut Technique Commercial à Ilebo, ainsi que le collège Saint-Joseph à Bulon-go dans l’ouest du Kasaï, dans le sud de la R.D. Congo. Les deux écoles font partie du réseau des écoles des pères joséphites. A plusieurs reprises, nous leur avons donné un coup de pouce en achetant du matériel pour confectionner des bancs scolaires.

Le programme de cours ayant été récem-ment modifi é, la nécessité d’investir dans des nouveaux manuels s’est imposée. Nous avons aidé la direction de l’Institut Technique Commercial pour l’achat des manuels de comp-tabilité et de français et de quelques dictionnaires. Pour l’achat d’autres livres, des moyens sup-plémentaires leur sont nécessaires. Peuvent-ils compter sur vous pour atteindre cet objectif?

Mais les nouvelles de ce côté ne s’arrêtent pas là. Cette année scolaire, l’athénée de Veurne entamera une correspondance avec le collège Saint-Etienne de Kinshasa, qui est également une école des pères joséphites. Les élèves de cinquième et sixième année du second degré correspondront régulièrement avec leurs copains d’âge de Kinshasa. De cette manière, ils dé-couvriront le cadre de vie de l’un de l’autre, de même qu’ils amélioreront leur niveau de français.

Vous pouvez trouver plus d’informations à propos du projet « Enseignement secondaire dans l’ouest du Kasaï » sur www.asblproma.be/ouest-kasai.

Rédaction: Caroline MedatsRédacteur en chef: Kenny FrederickxE.R.: Michel CoppinNos remerciements à: Catherine De Ryck, Patrick Hanssens, Marie-Christine HarpignyPhotos: PromaTraduction: Anne Dupont, Michelle RoosenbroeckMise en page et impression: De Windroos NV

Ce dépliant est une édition de l’asbl PromaBoulevard du Souverain 199, 1160 BruxellesTél.: 02 679 06 30 - Fax: 02 672 55 [email protected] - www.asblproma.be

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En soutenant des micro-projets, Proma rend l’enseignement et la formation accessibles en Afrique, en Asie et en Amérique Latine.

Un bonjour de.. .

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nouveau! L’éducation à la santé en R.D. Congo

A Kikwit, au sud-ouest de la R.D. Congo, beaucoup de personnes tombent malades faute de connaissance sur un mode de vie sain et les règles élémentaires d’hygiène. C’est la raison pour laquelle nous organisons des sessions de formation concernant les soins de santé de base pour les jeunes parents avec de petits enfants, pour les futurs parents, mais aussi pour les enfants et jeunes de l’enseignement primaire et secondaire.

Les animateurs de sept organisations de la société civile, telles que les associations de femmes et les mutualités, s’occupent de ces formations. Ils rendent visite aux écoles se-condaires et ils sensibilisent les jeunes sur la transmission du VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles. Ils les conscien-tisent sur les dangers d’un avortement clan-destin et d’une dépendance à la drogue ou à l’alcool. Ils leur apprennent en outre les principes de base d’un mode de vie sain. Les enfants de l’école primaire sont amenés

à mieux connaître l’hygiène de base et les principes d’une alimentation saine et équilibrée. Au cours de diff érentes réunions, dispersées dans la ville, les (futurs) parents en apprennent plus quant à l’alimentation correcte pour les petits enfants, aux vaccinations et aux mesures de précaution à prendre pour protéger leur famille contre la malaria.

Proma donne un coup de pouce aux 21 animateurs de ces sessions de formation. Nous assurons un défraiement pour chaque animateur et nous les aidons à acheter le matériel ICT. Grâce à notre aide, les animateurs eux-mêmes participent à des sessions de formation pour mettre au point leurs connaissances et compétences.

Les animateurs de sept organisations de la société civile, telles que les associations de femmes et les mutualités, s’occupent de ces formations. Ils rendent visite aux écoles se-

à mieux connaître l’hygiène de base et les principes

Cela vous intéresse-t-il? Vous pouvez trouver plus d’informations à propos du projet « Education à la santé » sur www.asblproma.be/éducation-santé.