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1 Samedi 9 juin 2012 #3 Premières constitue, dans sa dimension européenne, un véritable vivier culturel où chacun des artistes est porteur de l’histoire théâtrale de son pays. La 7 e édition du festival va même jusqu’à promouvoir des formes de théâtre alternatives. Le facteur de la jeunesse n’est pas à exclure puisque ces metteurs en scène, en début de carrière, cherchent à créer leur propre style, à se démarquer des générations précédentes. Premières est ainsi le terrain propice à la confrontation de formes théâtrales plus ou moins inhabituelles dont le public devient le témoin exclusif. Des pièces hybrides mêlant diverses disciplines côtoient ainsi des formes plus classiques. Amélie Énon (Et la Nuit sera calme), Tufan Imamutdinov (Le Journal d’un fou) et Christian Valerius (Subjekt Kohlhaas) se distinguent du reste de la programmation en faisant le choix d’adapter des textes du répertoire, les orchestrant de manière plus contemporaine que ce qu’ils pourraient laisser présager. Les autres pièces déploient diverses perspectives. Anna Lengyel, dans Szóról Szóra, s’inscrit dans la tradition du théâtre documentaire, genre jusqu’ici inexistant en Hongrie. Saisissant, par sa forme et son propos, le spectacle reste fidèle aux témoignages originels. Plusieurs productions font la part belle à l’improvisation – que ce soit au moment de leur conception ou lors de leur représentation. Mahabharata, mais surtout CMMN SNS PRJCT se transforment sous le regard du spectateur qui devient l’interlocuteur direct des artistes. Dans ce théâtre qui s’autorise de libres variations, la partition des comédiens n’est pas figée. parfois radicales, lie étroitement les spectacles entre eux. La danse, quant à elle, s’intègre subtilement à la partition théâtrale. Les Russes du Journal d’un Fou, inspirés par Meyerhold et sa biomécanique, brillent d’ailleurs par la justesse de leur jeu et la maitrise technique de leurs corps. Truffées de gags, leurs chorégraphies rythmées, millimétrées, servent à merveille l’univers fantasmagorique du personnage de Gogol. Bien que l’interdisciplinarité se soit normalisée aujourd’hui, le cru 2012 de Premières nous donne l’assurance d’une relève théâtrale de qualité qui, pour nourrir un désir presque irrémédiable de refaire le monde, s’amuse à jongler entre diverses formes théâtrales, et n’hésite pas à en créer de nouvelles. Julie Cordebar et Fanny Soriano Interpeller le spectateur pour qu’il se questionne sur sa place d’observateur ou son engagement politique serait presque le leitmotiv de bon nombre de compagnies invitées. En livrant leur texte de manière frontale, ces dernières ne cessent de jouer avec le public qui se voit ainsi fréquemment pris à partie et mis au service du spectacle. Ces adresses directes ainsi que l’émergence de nouvelles formes de déclamations jouent un rôle majeur dans ce rapport. Alors que le surjeu des comédiens de Subjekt: Kohlhaas, manié avec force et humour, frôle le burlesque et l’absurde, la protagoniste du Babilonia Teatri – The End – impressionne par la puissance de son slam liturgique. Le chœur guidé par Marta Górnika explose, lui, par l’énergie de son chant et la rythmique interne de son texte. C’est comme si, au sein même de leur prosodie, ces spectacles portaient une révolte qui gronde et jaillit sur le plateau. Cette mise à distance créée par l’interprétation décalée des comédiens, malgré des différences E DITO Formes Plurielles Page 2 - Regard... ... critique “There is something I would like to share with you” ...furtif CRTQ de la consonnation ... perc , ant La parole restituée Page 3 - ...croise s La musicalité au c(h)œur du festival ? Classique(s) ? Page 4 - Hors sce ne Rendez-vous Retour critique Entretien Ben G Pour prolonger le festival rendez-vous sur www.festivalpremieres.eu © Gerhard F. Ludwig

Premières Nouvelles, Journal du Festival Premières Sa 9 6 12

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Premières Nouvelles, Journal du Festival Premières Sa 9 6 12

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Page 1: Premières Nouvelles, Journal du Festival Premières Sa 9 6 12

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hors-sce ne

Samedi 9 juin 2012

#3

Premières constitue, dans sa dimension

européenne, un véritable vivier culturel où

chacun des artistes est porteur de l’histoire

théâtrale de son pays. La 7e édition du festival

va même jusqu’à promouvoir des formes de

théâtre alternatives. Le facteur de la jeunesse

n’est pas à exclure puisque ces metteurs

en scène, en début de carrière, cherchent à

créer leur propre style, à se démarquer des

générations précédentes. Premières est ainsi

le terrain propice à la confrontation de formes

théâtrales plus ou moins inhabituelles dont le

public devient le témoin exclusif.

Des pièces hybrides mêlant diverses disciplines

côtoient ainsi des formes plus classiques.

Amélie Énon (Et la Nuit sera calme), Tufan

Imamutdinov (Le Journal d’un fou) et Christian

Valerius (Subjekt Kohlhaas) se distinguent

du reste de la programmation en faisant le

choix d’adapter des textes du répertoire, les

orchestrant de manière plus contemporaine

que ce qu’ils pourraient laisser présager. Les

autres pièces déploient diverses perspectives.

Anna Lengyel, dans Szóról Szóra, s’inscrit dans

la tradition du théâtre documentaire, genre

jusqu’ici inexistant en Hongrie. Saisissant, par

sa forme et son propos, le spectacle reste fidèle

aux témoignages originels. Plusieurs productions font la part belle à

l’improvisation – que ce soit au moment de

leur conception ou lors de leur représentation.

Mahabharata, mais surtout CMMN SNS PRJCT

se transforment sous le regard du spectateur qui

devient l’interlocuteur direct des artistes. Dans

ce théâtre qui s’autorise de libres variations,

la partition des comédiens n’est pas figée.

parfois radicales, lie étroitement les spectacles

entre eux. La danse, quant à elle, s’intègre

subtilement à la partition théâtrale. Les Russes

du Journal d’un Fou, inspirés par Meyerhold et sa

biomécanique, brillent d’ailleurs par la justesse

de leur jeu et la maitrise technique de leurs

corps. Truffées de gags, leurs chorégraphies

rythmées, millimétrées, servent à merveille

l’univers fantasmagorique du personnage de

Gogol.Bien que l’interdisciplinarité se soit normalisée

aujourd’hui, le cru 2012 de Premières nous

donne l’assurance d’une relève théâtrale de

qualité qui, pour nourrir un désir presque

irrémédiable de refaire le monde, s’amuse à

jongler entre diverses formes théâtrales, et

n’hésite pas à en créer de nouvelles.

Julie Cordebar et Fanny Soriano

Interpeller le spectateur pour qu’il se questionne

sur sa place d’observateur ou son engagement

politique serait presque le leitmotiv de bon

nombre de compagnies invitées. En livrant

leur texte de manière frontale, ces dernières

ne cessent de jouer avec le public qui se voit

ainsi fréquemment pris à partie et mis au

service du spectacle. Ces adresses directes

ainsi que l’émergence de nouvelles formes de

déclamations jouent un rôle majeur dans ce

rapport. Alors que le surjeu des comédiens de Subjekt:

Kohlhaas, manié avec force et humour, frôle

le burlesque et l’absurde, la protagoniste du

Babilonia Teatri – The End – impressionne par

la puissance de son slam liturgique. Le chœur

guidé par Marta Górnika explose, lui, par

l’énergie de son chant et la rythmique interne de

son texte. C’est comme si, au sein même de leur

prosodie, ces spectacles portaient une révolte

qui gronde et jaillit sur le plateau.

Cette mise à distance créée par l’interprétation

décalée des comédiens, malgré des différences

e’ ditoFormes

Plurielles Page 2 - Regard...

... critique

“There is something I would like to share

with you”

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CRTQ de la consonnation

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La parole restituée

Page 3 - ...croise

’ s

La musicalité au c(h)œur du festival ?

Classique(s) ?

Page 4 - Hors sce ne

Rendez-vous

Retour critique

entretien

Ben G

Pour prolonger le festival rendez-vous surwww.festivalpremieres.eu

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Regard...

...PeRC, ANtLa parole restituée

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Rompre avec le théâtre traditionnel, offrir aux spectateurs un nouveau rapport à la scène, voilà les enjeux qui ont motivé Laura Kalauz et son compère Martin Schick pour leur spectacle CMMN SNS PRJCT.

DéroutantÀ l’heure où la performance commence à prendre le pas sur des modes de représentation plus classiques, CMMN SNS PRJCT occupe une place importante dans ce festival qui se veut représentatif de la jeune création c o n t e m p o r a i n e . Lassés d’un théâtre trop conventionnel, les deux complices créent une pièce originale qui prend à partie le spectateur à travers un système de troc. Divers objets ont été proposés au public, des popcorns et autres friandises consommés sans scrupule par de gourmands spectateurs, une balle en mousse lancée avec amusement entre les rangées, par exemple. Ils amènent une autre relation à la scène. Après cette généreuse distribution, les performeurs réclament en retour à l’assistance des vêtements, ayant débutés la représentation presque nus. Le public, au premier abord hésitant, joue rapidement le jeu, l’un d’eux étant même disposé à leur léguer son pantalon.L’échange est à la fois cœur et moteur de cette création. Échanges matériels dans un premier temps, les artistes allant même jusqu’à vendre aux enchères les droits de cession de leur spectacle. La notion de propriété est donc ici remise en cause. Échanges humains également, qui affectent et orchestrent notre existence. Laura Kalauz et Martin Schick dénoncent ici la domination économique qui régie nos modes de communication.

LudiqueLe duo s’amuse avec la salle sur un sujet sou-vent abordé de manière moralisatrice et n’hésite pas à faire circuler de l’argent dans les gradins, se jouant de sa valeur. Ce spectacle est de loin le moins figé de la programmation. On assiste à un évènement qui sollicite non seulement la réaction mais aussi la participation du public. Les protago-nistes s’adressent à l’assemblée mais l’invitent

surtout au dialogue. Chacun peut donc à sa guise intervenir et se jouer des codes théâ-traux. Si l’improvisation occupe une place prépondérante dans ce spectacle, nous pouvons cependant regretter la rigidité de la structure dramaturgique d’une forme qui se veut plus libre. L’ouverture revendiquée par les deux artistes se manifeste dans le titre où

la disparition des voyelles donne un côté mystérieux et offre de nouvelles pers-pectives. La fin de la représentation dépend en grande partie des envies et des interroga-tions exprimées

par l’assistance.

OuvertMalgré quelques lon-

gueurs où les spectateurs semblent se perdre dans la densité du texte, ils restent enthousiastes, rient et participent activement à ce surprenant spectacle. On appréciera volontiers le dialogue avec ces deux personnages, qui ne se prennent pas au sérieux, et vont même jusqu’à se moquer de leurs propres aspirations, n’hésitant pas à caricaturer de grandes icônes culturelles.Amandine Chauvidan et Morgane George

...furtif CRTQ de la consonnation...CRitique

“There is something I would like to share with you”

by KALAUZ/ SCHICK

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«  Je ne suis pas une adepte du théâtre politique, mais il arrive un moment où l’on n’a plus le choix. C’est le cas actuellement en Hongrie » explique Anna Lengyel.

Les actes haineux à l’encontre des Roms s’accumulent. Face à la gravité de la situation politique, PanoDrama s’est saisi du théâtre-documentaire pour entreprendre un travail d’investigation essentiel : parler des gitans, des conditions précaires dans lesquelles ils vivent, de la stigmatisation et des violences dont ils sont victimes, sans prétendre le faire à leur place. En prenant pour modèle une pièce comme Le Projet Laramie de

Moisés Kaufman, l’équipe a voulu inventer un matériau théâtral original qui soit en prise avec le réel  ; car dans l’urgence des évènements, « on ne peut pas continuer à jouer Shakespeare comme si de rien n’était ». Au regard de cette nécessité brûlante de restituer la parole, les artistes ont recueilli plus de soixante heures de propos sur le terrain auprès de personnes liées, d’une manière ou d’une autre, à ces meurtres de tsiganes  : survivants, proches, policiers, passants, figures publiques, politiciens locaux, médias.Anna Lengyel exprime fortement cette particularité propre au théâtre documentaire qui est d’assurer l’intégrité de la parole rapportée dans les moindres détails. Le terme verbatim, signifiant «  mot pour mot » a ainsi donné son nom à la pièce utilisant ce procédé dont la force réside dans le fait «  que l’on conserve le langage, on conserve le style, on conserve l’authenticité du vocabulaire, les idiomatiques et les fautes aussi parfois », dit-elle.

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CMMN SNS PRJCT, titre sans voyelle

et donc imprononçable a priori prétend

défaire les codes de bonne conduite

sur un plateau. Bateleurs de foire  ?

Animateurs d’un jeu télévisé ? Les deux

acteurs, en socquettes, culotte et soutien-

gorge pour la jeune-femme faussent les

pistes dès le premier round du spectacle.

Ici, on ne vend rien des objets de pacotille

exposés sur les étagères. On donne. Plus

tard, on troque (une robe, un pantalon,

des chaussures pointure 39…). Enfin,

on expérimente le prêt non-bancaire

avec ou sans intérêt, selon l’humeur des

comédiens, sans doute. L’argent circule

dans les travées, dans des allées-retours

invraisemblables, comme un jeu de

bonneteau géant. Spectacle ludique et

gentiment provocateur qui nous laisse un

goût d’inachevé. Trop sage, peut-être ?

Marie-José Sirach, présidente du

Syndicat de la critique

et journaliste à L’Humanité

Page 3: Premières Nouvelles, Journal du Festival Premières Sa 9 6 12

... CRoiSe’La musicalité au c(h)œur du festival ?

... Mele’Classique(s) ?

Dans le premier numéro, nous évoquions la

question des classiques portés à la scène.

Classique, certes, mais qu’entendons-nous

vraiment par là  ? Au-delà de l’appellation,

tentons de comprendre à travers Et la nuit

sera calme et Le Journal d’un fou, ce que la

forme révèle et produit aujourd’hui.

Le sens du mot classique, peut résonner à notre oreille

comme l’évocation d’une tradition théâtrale inscrite au

répertoire. Il désigne aussi ce qui nous précède tout

en demeurant un terrain propice aux réflexions sur

la filiation et la réinterrogation du terme dans ce qu’il

produit sur la scène actuelle. Le choix opéré par les

deux metteurs en scène mis en présence – mûri d’une

réflexion engagée durant leurs études respectives au

TNS et au GITIS, l’Université Russe d’Art Théâtral –

s’inscrit dans des contextes différents. L’empreinte

culturelle n’est donc pas la même et les références

à la tradition propres à chacune apparaissent en

filigrane. Dans le cadre de ce 7e festival, la forme mise à

l’honneur est loin de se conformer à un cadre édicté.

Le seul auquel nous pouvons, ici nous raccrocher,

est celui de la narration. Cette dernière s’articule

autour d’une fiction qui prend toute son ampleur en

dialoguant avec les œuvres originelles.

Procédant d’une mise en abîme, les scénographies au

cœur de ces deux projets répondent à une dialectique

commune qui vise à offrir deux mondes. Dans Et

la nuit sera calme, les planches érigées telle une

barrière mettent en exergue un champ des possibles

dont le plateau se fait l’écho et au-delà desquelles

nous basculons dans un monde peu concret où la

temporalité reste vague. Cette dichotomie est aussi

à l’œuvre dans Le Journal d’un fou. Les portes qui

se dressent se présentent comme une interface entre

réalité et récit hallucinatoire. La conception chère à Grotowski de« théâtre pauvre »

fait alors sens : l’économie de moyen affichée sert à

révéler la richesse mobilisatrice des envies .

De source classique, certes, mais non dépourvues

d’ingéniosité, les visions offertes par Amélie Énon et

Tufan Imamutdinov s’ancrent dans notre quotidien

dans ce qu’il a de plus exaltant et de plus oppressant.

Julie-Marie Duverger et Louise Nauthonnier.

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3

Le théâtre contemporain, tendant à la pluridisciplinarité, est traversé d’influences artistiques multiples. Dans cette 7e édition, la musicalité a été pour Magnificat, The End et Szóról Szóra un parti pris esthétique assumé qu’il importe de questionner.

Les metteurs en scène réinventent une parole solitaire ou collective qui se déploie dans l’espace scénique. Le chœur de Magnificat, composite, est porteur de la diversité des femmes qui l’animent. Les voix se modulent, les intonations fluctuantes fracturent toute

tentative de linéarité du

rythme. Le chœur se meut comme un être chimérique venant contredire la doxa. A contrario, les paroles proférées par la chorale de Szóról Szóra, insultes quotidiennes participant du procédé documentaire, viennent alimenter cette doxa en la donnant à voir comme une mécanique infernale. La parole collective n’est pas dénuée de contradictions. Les deux spectacles s’efforcent justement de la réinventer, sans mépris pour l’unicité des voix qui la composent. L’enjeu est de taille dans une société gangrénée par l’individualisme.

Oscillant entre texte chanté et texte parlé, ces spectacles font usage d’une déclamation artificielle. Le rythme saccadé avec lequel Valeria Raimondi s’exprime sur scène participe de la trame musicale de The End. Proche du slam, la scansion monocorde se

transforme en rengaine, dans laquelle des bribes reviennent par intermittence,

comme des refrains. Alors que le chœur de Magnificat joue sur les silences que peuplent respirations et soupirs, la comédienne de The End débite rigoureusement son texte en un flux quasi-ininterrompu.

Sa prestation aux allures de performance, s’inscrit dans

une expérimentation menée par la troupe quant aux différentes

manières d’habiter la scène.

Ces trois propositions placent la musicalité au cœur de leur projet théâtral,

quitte à minimaliser les autres éléments dramaturgiques. Il appartient ici aux voix d’être porteuses d’images et de stimuler l’imaginaire.Alice Caboche et Sophie Coudray

Peter Weiss dit à propos de ce genre, dont il est l’initiateur, «  [qu’]en confrontant des points contradictoires, il attire l’attention sur un conflit latent et grâce aux pièces qu’il a rassemblées, il peut ensuite en proposer une solution, lancer un appel ou poser une question fondamentale ». (Notes sur le théâtre documentaire, 1967)S’inscrivant dans cette lignée, avec Szórol Szóra, le PanoDrama espère susciter un éveil des consciences et une volonté d’agir face à l’inaction des dirigeants hongrois.Julie Cordebar et Sophie Coudray

Page 4: Premières Nouvelles, Journal du Festival Premières Sa 9 6 12

hors-sce ne

EntrEtiEn Ben G

Programme du jour : samedi 9 juin 2012 TNS // 15h45 ET LA NUIT SERA CALME 22h MAHABHARATA

Maillon - Wacken // 14h LE JOURNAL D’UN FOU 20h SZÓRÓL SZÓRA 23h ++SOIRÉE CONTRE-TEMPS

Espace Grüber // 18h SUBJEKT: KOHLHAAS 21h45 ARABQUEEN

TJP/Petite scène // 19h30 CMMN SNS PRJCT

Journal conçu et rédigé par les étudiants en Master Arts du Spectacle de l’Université de Strasbourg. En collaboration avec le TNS et Le-Maillon.

Anca Bilbie, Alice Caboche, Amandine Chauvidan, Julie Cordebar, Sophie Coudray, Julie-Marie Duverger, Morgane George, Céline Hentz, Jean-Baptiste Mattler, Ioana Musca, Arnaud Moschenross, Louise Nauthonnier, Marine Ormières, Rhéa-Claire Pachocki, Emmanuelle Schwartz, Raphaël Szöllösy, Fanny Soriano, Jérémie Valdenaire Coordination Quentin Bonnell, assisté de Thomas Pondevie Maquette Jacques Lombard Remerciements Thomas Flagel, Marie-José Sirach.

Le MaiLLonThéâtre de Strasbourg+33 (0)3 88 27 61 81le-maillon.com

TnSThéâtre National de Strasbourg+33 (0)3 88 24 88 24tns.fr

DJ strasbourgeois, Ben G ouvrira la

«  Premières Meets Contre-Temps Party  »

de ce samedi au Maillon Wacken. Prêts  ?

Dansez !

À peine remis de la soirée Bring Your Music, le

Wacken ouvre à nouveau son dance floor pour une

Saturday night fever groovy. Ben G lève le voile sur

la programmation de cette soirée pas comme les

autres.

Pourquoi avoir choisi d’unir le festival

Premières avec Contre-Temps pendant

une soirée ?

Le festival Contre-Temps, qui existe depuis neuf ans,

partage un même public avec Premières. Et comme

les dates des deux événements coïncident, cette

rencontre clôture de manière festive Premières et

ouvre en beauté Contre-Temps ! S’étalant du 6 au 17

juin, Premières Meets Contre-Temps Party marque la

première grosse soirée de notre festival.

Pourriez-vous nous en dire plus sur

vous, ainsi que sur la programmation de

cette soirée ?

DJ strasbourgeois, mon nom de scène, Ben G, vient

de mon patronyme. J’ouvrirai la soirée, ensuite, on

pourra assister au live d’un artiste parisien, S.MOS,

qui a notamment fait ses armes auprès de Birdy Nam

Nam au clavier. Son set sera plutôt dans la veine hip-

hop jazz. Ensuite, ce sera au tour de Mad Mats, du

label Raw Fusion, de mixer. Ce DJ de Stockholm est

l’un de mes préférés, Dieu sait que j’en ai entendu

pas mal… En plus d’être assez technique, il mélange

vraiment tous les styles. Il a même été élu meilleur DJ

de Suède à plusieurs reprises. La soirée sera habillée

par des visuels du VJ David Vincent.

Et vous, dans quel style vous situeriez-

vous ?Je diffuse toute la musique black, de ses origines

jusqu’aux derniers sons actuels  : afro, house, hip

hop, drum’n’bass… Cela correspond clairement à la

programmation éclectique électro-groove  du festival.

Je participe également à des événements extérieurs

au festival, notamment pour des soirées au Rafiot.

Emmanuelle Schwartz, Marine Ormières

et Alice Caboche

Premières Meets Contre-Temps Party,

c’est ce soir au Maillon-Wacken de 23h à 4h.

Plus d’informations sur la soirée et le festival Contre-

Temps sur le site www.contre-temps.net

Rendez-vousRetour critiqueÀ l’occasion du festival Premières, le TNS et le Maillon invitent le

Syndicat de la Critique à débattre autour des neuf spectacles de

la programmation de cette 7e édition.

Institué en 1960, le Syndicat de la Critique fédère des critiques de théâtre,

de musique et, depuis 2002, de danse. S’il est connu pour décerner chaque

année le « Prix de la critique » distinguant des professionnels du spectacle

dans chacune des trois disciplines, il tient aussi un rôle prépondérant dans

le milieu artistique en tant que membre fondateur de l’AICT (Association

Internationale des Critiques de Théâtre). L’organisation a pour but de

promouvoir le métier de critique de théâtre à travers le monde, notamment

par la mise en place de stages pour jeunes critiques démarrant dans la

profession afin, pour reprendre les mots de Jean-Pierre Han, « de maintenir,

voire développer une activité de pensée critique dont la nécessité se fait de

jour en jour plus indispensable » (La Lettre du Syndicat, octobre 2011). Des

rencontres sous forme de colloques, de débats avec les professionnels et

les spectateurs, sont autant de moyens de raviver ou approfondir la réflexion

autour du spectacle vivant.

Marie-José Sirach, présidente du Syndicat de

la critique et journaliste à L’Humanité animera

le débat entourée de ses collègues  Chantal

Boiron, rédactrice en chef de la revue théâtrale

Ubu, Diane Scott, metteure en scène et

auteure de Carnet critique, Avignon 2009  et

Jean-Pierre Han, rédacteur en chef des

revues Frictions et Les Lettres Françaises.

Les journalistes régionaux Nathalie Chifflet des

Dernières Nouvelles d’Alsace, Sylvia Dubost de

Rue 89 Strasbourg, Novo et Thomas Flagel de la

revue Poly participeront également à ce rendez-vous

incontournable du festival aux côtés des jeunes metteurs

en scène invités et des spectateurs intéressés.

Rhéa-Claire Pachocki

Rendez-vous donc ce dimanche de 11h à 13h au Bar du Maillon-

Wacken pour penser le théâtre et bruncher ensemble.

C’est très frais !

© J

L