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PARCS, PLACES ET JARDINS PUBLICS DE QUÉBEC PIERRE MORENCY PHOTOGRAPHIES DE LUC-ANTOINE COUTURIER AVEC LA COLLABORATION DE JEAN PROVENCHER Extrait de la publication

PHOTOGRAPHIES DE LUC-ANTOINE COUTURIER en PIERRE …...Textes historiques: Jean Provencher Photographies: Luc-Antoine Couturier, sauf autre mention ... derrière textes et photos la

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«Les villes sont comme des êtres qui naissent bien avantleur avènement officiel, qui portent des immensités der-rière leur visage d’apparence, qui prolongent leur ici end’insaisissables ailleurs ; elles sont des êtres doués d’unefigure et d’un esprit, lancés vers un destin dont le sens leuréchappe et qu’il faut pourtant tenter de comprendre. Pourexprimer les contours de ce qui constitue cette forme ori-ginale d’urbanité nommée Québec, j’ai voulu signaler desitinéraires menant à des lieux où l’on aime s’arrêter pourgoûter certaines saveurs de la vie, pour donner à nosregards l’espace qui fait découvrir d’autres espaces, moinsvisibles. […] Forcé de choisir entre l’attitude scrutatrice del’historien et la démarche erratique du simple flâneur, j’aifinalement élu une troisième voie et opté pour le regard del’oiseau. […] C’est ce regard-là en tout cas qui m’a amenéà découvrir ma ville à partir des espaces ouverts : parcs, jar-

dins, squares, places, tous lieux où les grands arbres incitent à la halte et permettent de considérer lesréalités familières à travers des chatoiements tamisés ou d’une hauteur ouverte sur des points de vueinédits et sur l’empan des horizons.» Pierre MorencyC’est avec toute la poésie du regard qu’il pose sur sa ville d’adoption que PIERRE MORENCY vous inviteà parcourir Québec, ce « lieu où une population vit à sa manière son passage sur la terre ». Un regardmagnifiquement incarné par les photographies de LUC-ANTOINE COUTURIER. Démontrant un sensaigu du paysage et des perspectives, ses photographies épousent le texte, donnent à voir de nouvellessplendeurs de la réalité, nous conduisent directement au cœur du sujet, l’animent, le vivifient et expri-ment toutes les subtilités de la lumière tout au long des parcours auxquels vous convient les huit chapitres de ce livre.Des chapitres admirablement complétés par les apartés historiques de JEAN PROVENCHER, dont la prosesimple et factuelle vient documenter des lieux certes poétiques, mais tout aussi chargés d’histoire.

ISBN 2-921146-84-3

,!7IC9C1-begief!

PIERRE MORENCY est né à Lauzon (Lévis) en 1942. Poète et ornithologue, il a écrit des poèmes, des piècesde théâtre, des émissions radiophoniques et une trilogie intitulée Histoires naturelles du Nouveau Monde.Son travail a reçu plusieurs distinctions, dont le prix Alain-Grandbois pour Effets personnels (1988), le prixLudger-Duvernay pour l’ensemble de son œuvre (1991) et, en 1992, le prix France-Québec pour Lumièredes oiseaux.

LUC-ANTOINE COUTURIER est né à La Malbaie en 1951. À l’été 1991, une exposition de ses photos surQuébec, au Musée de la civilisation, a remporté un vif succès. Sa formation de peintre et son expérience de graphiste sont sûrement pour quelque chose dans sa manière personnelle de composer une image et detraiter les couleurs.

JEAN PROVENCHER est né à Trois-Rivières en 1943. Historien, auteur, recherchiste et animateur, sa séried’ouvrages sur Les quatre saisons dans la vallée du Saint-Laurent et sa Chronologie du Québec font désormaisfigure de classiques. Il raconte, à sa manière toujours accessible et intéressante, l’histoire de plusieurs desparcs et lieux publics de la capitale des Québécois.

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De roc et de pierre NOUV. 29/05/07 09:06 Page i

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Données de catalogage avant publication (Canada)Morency, Pierre, 1942-

Le regard infini : parcs, places et jardins publics de QuébecComprend des réf. bibliogr.ISBN 2-921146-84-3

1. Parcs urbains – Québec (Province) – Québec. 2. Places –Québec (Province) – Québec. 3. Jardins – Québec (Province) –Québec. 4. Squares – Québec (Province) – Québec. 5. Québec(Québec) – Ouvrages illustrés. I. Couturier, Luc-Antoine. II. Provencher, Jean, 1943- . III. Titre.FC2946.65.M67 1999 971.4'471 C99-941401-1F1054.5.Q3M67 1999

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LUC-ANTOINE COUTURIERAVEC LA COLLABORATION DE

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Cette publication a été réalisée à l’initiative et sous la supervision de la Commission de la capitale nationale du Québec.

Rédaction: Pierre MorencyTextes historiques : Jean ProvencherPhotographies : Luc-Antoine Couturier, sauf autre mentionIdéation et réalisation: Gérald GrandmontChargée de projet : Hélène JeanDirection des publications : Denis AngersConception et réalisation graphiques : Gérard BeaudryRévision: Ghislaine Fiset et Robert Paré Pelliculage: CompélecImpression: La Renaissance

©Commission de la capitale nationale du Québec et Éditions MultiMondesISBN 2 921146-84-3Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Québec, 1999Dépôt légal – Bibliothèque nationale du Canada, 1999

ÉDITIONS MULTIMONDES

930, rue PouliotSainte-Foy (Québec)G1V 3N9 CANADATéléphone: (418) 651-3885Téléphone sans frais depuis l’Amérique du Nord: 1 800 840-3029Télécopie : (418) 651-6822Télécopie sans frais depuis l’Amérique du Nord: 1 888 303-5931Courriel : [email protected] : http:///www.multim.com

DISTRIBUTION EN LIBRAIRIE AU CANADA

Diffusion Dimedia

DISTRIBUTION EN FRANCE

D.E.Q. 30, rue Gay-Lussac 75005 Paris FRANCETéléphone: (1) 01 43 54 49 02Télécopie : (1) 01 43 54 39 15

COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE DU QUÉBEC

525, boulevard René-Lévesque EstQuébec (Québec)G1R 5S9 CANADATéléphone: (418) 528-0773Télécopie : (418) 528-0833Courriel : [email protected] : http://www.capitale.gouv.qc.ca

Les Éditions MultiMondes reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie et de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition. Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour son aide à l’édition et à la promotion.

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Le cœur, l’image et la mémoire

I l arrive, trop rarement hélas, que la conjugaison de beaux talents permette d’entrevoir le génie, d’atteindrepresque l’infini. C’est là le sentiment envoûtant que j’ai ressenti la première fois où j’ai eu le privilège de

poser les yeux sur les épreuves de ce Regard infini porté sur la capitale nationale du Québec par trois de sesamants passionnés.

Cette œuvre est à tous points de vue remarquable, séduisante, belle. Au fil des parcs, des places et des jardins secrets de Québec, elle invite à la contemplation, à la recherche de l’insolite, au rappel du passé. Elledonne au lecteur l’irrésistible envie de se précipiter lui aussi à la découverte de cette cité naturelle, verte oublanche, enrichie par l’apport de l’homme au fil de bientôt quatre siècles.

Chaque page invite le lecteur à accompagner les promenades du poète solitaire, Pierre Morency. De plainesen parc, de ruelles en redoute, il raconte bellement les expériences d’antan comme les rencontres imaginairesd’aujourd’hui. Son récit entraîne, guide, évoque et campe à merveille les esprits des lieux.

Ce texte est admirablement animé par les photographies de Luc-Antoine Couturier. Aux quatre coins de laville, par quatre saisons, il a su saisir sur pellicule des arbres géants, des allées paisibles, des amoureux enlacésqui sont et font Québec. En couleurs éclatantes comme en demi-teintes subtiles, il illustre à merveille le Québecdu poète.

Et, comme si la mesure n’était pas suffisamment comble, l’historien Jean Provencher est allé chercher derrière textes et photos la genèse des lieux qu’ils racontent. Ce qui contribue, au-delà de l’œuvre initiale, à ladiffusion de la connaissance sur cette capitale de toujours qui est la nôtre.

Le cœur, l’image et la mémoire. Voici en trois mots la déclinaison d’un Regard infini.

Pierre BoucherPrésident et directeur général

Commission de la capitale nationale du Québec

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Table des matières

Une ville de visions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

L’esprit de Coulonge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Voyage à partir d’une fontaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Le milieu du centre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

L’œil de l’apothicaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Des moments, des lieux, des gens et quelques oiseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

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Dans les siècles de Maizerets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .113

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C’est lors de mon premier voyage en Grèce, en Crète plus précisément,

devant le palais de Cnossos reconstitué, qu’un éclair nommé Québec m’éblouit.

Roger Lemelin

Nul, sans ailes, n’a le pouvoir de saisir ce qui est proche.

Hölderlin

Pour la vie, nous voyons le monde depuis le rocher

qui le premier nous a servi de belvédère.

Miguel Torga

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u’arrive-t-on à dire d’une villequand on en veut rendre lescouleurs uniques sans pour au-tant sacrifier au pittoresque,quand on cherche à retrouver

les traces qu’en plus de trente ans elle adéposées en nous, quand on s’attarde àces lumières parfois petites qui font la vieagréable? De même, parvient-on jamaisà faire écho aux luttes, aux douleurs, auxrêves de bonheur de tous les humainsquand on illustre le lieu où une popu-lation vit à sa manière son passage surla terre? En d’autres mots, comment ra-conter sans esprit de clocher, sans osten-Rares sont les villes qui permettent

au regard de s’élever pour saisirnotre vraie place dans le monde.

Une ville de visionsQuand il arrive dans une ville nouvelle,

le voyageur retrouve une part de son passé

dont il ne savait plus qu’il la possédait.

Italo Calvino

tation cocardière, mais sans fausse pudeur,ce qui fait le charme et l’intérêt d’une ville?Voilà quel genre de questions se présen-tent à l’auteur qui, à pied d’œuvre, se voitcomme le voyageur découvrant, après unlong retrait, sa propre cité avec un regardaussi frais qu’une pensée nouvelle.

Depuis longtemps je désire écrire unlivre sur Québec. Les villes sont commedes êtres qui naissent bien avant leur avè-nement officiel, qui portent des immen-sités derrière leur visage d’apparence, quiprolongent leur ici en d’insaisissables ailleurs, elles sont des êtres doués d’une

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figure et d’un esprit, lancés vers un des-tin dont le sens leur échappe et qu’il fautpourtant tenter de comprendre. Pourexprimer les contours de ce qui consti-tue cette forme originale d’urbaniténommée Québec, j’ai voulu signaler desitinéraires menant à des lieux où l’on aimes’arrêter pour goûter certaines saveurs dela vie, pour donner à nos regards l’es-pace qui fait découvrir d’autres espaces,moins visibles. Forcé de choisir entre l’atti-tude scrutatrice de l’historien et la dé-marche erratique du simple flâneur, j’aifinalement élu une troisième voie et optépour le regard de l’oiseau. N’est-ce paslui qui appréhende dans le même ins-tant le proche et le lointain, le large etl’infime, qui permet de s’arrêter devantle dessin d’une imposte ou le galbe d’uneporte pendant qu’au même moment ilsuit le passage du Grand Glacier limantle promontoire aux Diamants ; n’est-cepas lui qui, se jouant du temps des hor-loges, voit le sentier primitif sous l’as-phalte du boulevard animé, anticipe, làoù croupit un morne terrain vague, leplaisir du marcheur pénétrant dans le parcaux Trois Fontaines, si lumineux enautomne?

C’est ce regard-là en tout cas qui m’aamené à découvrir ma ville à partir desespaces ouverts : parcs, jardins, squares,places, tous lieux où les grands arbresincitent à la halte et permettent de consi-

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dérer les réalités familières à travers deschatoiements tamisés ou d’une hauteurouverte sur des points de vue inédits etsur l’empan des horizons.

À tant faire que de voler d’un parc àune place, d’un arbre remarquable à unmonument altier, je ne me suis refuséaucune fantaisie. Promeneur souvent soli-taire, attentif aux voix et aux murmures,désireux d’entrer en commerce avec mesconcitoyens, quoique animé d’un fortquant-à-soi, je me suis donné cette dis-position qui permet les rencontres aussiénigmatiques qu’inattendues.

Un jour, par exemple, il n’y a pas silongtemps, je m’étais arrêté, à l’ombrede la porte Saint-Jean, devant un panon-ceau affichant l’intérêt historique du parcde l’Artillerie. J’allais poursuivre mapromenade quand j’ai senti une présencederrière mon épaule. Je n’avais pasencore vraiment tourné la tête que j’aientendu une voix au timbre inconnu maisdont les inflexions m’étaient d’une cer-taine façon familières :

– Mais oui, cher monsieur, je suis biencelui que vous croyez et si je me per-mets de me révéler aujourd’hui, c’est queje reconnais en vous un de mes rares lec-teurs. Vous me voyez d’ailleurs assez heu-reux d’être encore lu un siècle après mon…définitif éloignement.

– Arthur Buies !

– Il ne faut pas vous surprendre deme voir errer dans notre bonne cité deQuébec que j’ai en mon temps, jel’avoue, plus souvent qu’à mon tour égra-tignée dans mes chroniques ; mais voussavez, vous, que mes humeurs de pam-phlétaire émanaient d’un fond bien-veillant. J’ai beaucoup aimé cette ville quej’ai comparée un jour à un éden, à unbouquet épanoui sur la cime d’un roc,un bouquet que nous n’arrosions pascomme il le méritait.

– Peut-être auriez-vous encore quelqueraison d’utiliser vos plumes les mieux affûtées…

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– Oh, mais avec moins de sévérité.Il faut comme moi avoir connu Québecil y a cent vingt-cinq ans pour voir aveccontentement qu’elle s’est non seulementassainie et embellie, mais qu’elle a aban-donné son esprit de petite ville frileusepour devenir, sous maints aspects, un véri-table bijou. Un bijou dont peuvent pro-fiter tous ses habitants et tous ses visi-teurs. Ce qui s’appelle, je suppose, le débutd’un vrai progrès.

– J’imagine que vous pouvez citer aumoins un lieu…

– Le meilleur exemple est l’endroitprécis où nous nous trouvons. Sachez,mon ami, qu’il y avait dans ce délicieuxendroit nommé jardin militaire, une oasistouffue, une charmante retraite, un jar-din séculaire, le plus beau de tous, faitsur un plan à peu près comme celui dela ville, avec des allées qui allaientcomme elles pouvaient, mais abritées pardes arbres à l’ombrage épais et paternel,respectés de l’émondeur, il y avait ici desfourrés, des petits berceaux à demi sub-mergés par l’ombre, des coins mystérieux,d’une tranquillité sereine et douce. Ehbien, ce jardin était coupé des rues Saint-Jean et D’Auteuil par une immense palis-sade de pieux qui en interdisait l’entrée.Aucune possibilité d’aller y recevoir uneminute d’ombre fraîche pendant l’été.

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Les trois règnes réunis en un point de l’espace et du temps. Avec en plus un morceau d’architecture, qui est l’art de bien habiter l’espace en faisant chanter la matière.

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– Il y avait bien d’autres endroits oùprendre le frais ?

– D’autres endroits ? Je vous prie dem’indiquer lesquels.

– La Terrasse, le jardin des Gou-verneurs par exemple…

– Parlons-en ! Vous ne pouvez vousimaginer de quoi avait l’air, à mon épo-que, ce coin qui est considéré à juste titrecomme un des plus remarquables de laville. Nous de l’élite des promeneurs, nousn’avions d’autre refuge, les beaux soirsd’été, pour jouir de l’air du large et duplus prodigieux panorama qui soit aumonde, que la minuscule terrasseDurham…

– Elle est devenue notre terrasseDufferin…

– … que la terrasse Durham donc,qui ne mesurait que six pieds carrés !Pendant vingt ans, j’ai usé mes meilleuresplumes, j’ai vidé de profonds encriers àtenter de convaincre nos huiles et nosédiles de prolonger de trois pieds cetteplate-forme accrochée au cap. Et que direde cette autre si plaisante promenadeappelée jardin du Gouverneur? Saviez-vous que l’École normale qui l’avaitenvahi, quoiqu’il appartînt à la ville, nelaissait personne y pénétrer ? Où donc

prendre un peu d’air frais, je vous ledemande. Ah, mon cher, vous ne pou-vez vous figurer ce que j’ai souffert devoir cette ville lésiner sur la dépense, sefiger dans ses institutions religieuses etmilitaires, se rapetisser dans ses noireset chassieuses fortifications, s’interdire àelle-même la jouissance de son siteexceptionnel et de ses réelles beautés.

– Elles sont peu nombreuses les per-sonnes qui aujourd’hui réclameraient ladisparition des fortifications…

– Vivrais-je en votre temps que sansdoute je porterais ailleurs mes ardeurscombatives. Je vous rappellerai néanmoinsque le mur qui surmontait l’arête du caple long de la rue des Remparts, entre le

Un après-midi de décembre, vousremontez à pied la côte de la Fabriqueet soudainement vous reviennent à lamémoire ces mots du poète Michaux:Je suis gong et ouate et chant neigeux.

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Séminaire et la côte du Palais, avait quinzepieds d’élévation. On a réussi, avec forceinstances et remontrances, à faire abais-ser ce mur d’une dizaine de pieds, ou-vrant ainsi au regard tout l’immense pano-rama qui s’étend de L’Ancienne-Lorettejusqu’à Sainte-Anne-de-Beaupré. Quel-qu’un prétendra-t-il que le pittoresqueet le cachet de notre ville n’ont pas énor-mément profité de cette amélioration ?

– C’est ce que vous écriviez en 1875.

– Que de choses ont changé, et pourle mieux, j’en conviens. S’il y a quelqu’unà même d’évaluer ce qui a été réalisé pourfaire de notre bonne ville une capitaledigne de ce nom, c’est bien moi. Et jevous dirai davantage : si Québec, pen-dant les prochaines années, poursuit l’ef-fort investi depuis cent ans pour sonembellissement et son amélioration, elledeviendra, pour peu qu’elle se protègecontre les appétits marchands, les agi-tés du vacarme estival et les tentationsd’une complaisante facilité, elle devien-dra le joyau de l’Amérique du Nord, uneville incomparable de cordialité, tant ilest vrai que règnent ici, malgré les adver-sités du climat, une joie de vivre, uneamabilité populaire, une douceur demœurs qui n’ont pas leurs pareilles dansun monde confronté à l’insupportablemisère.

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Voilà ce que me confia Arthur Buies,qui prit congé de ce temps terrestre le26 janvier 1901, dans sa maison du 24,rue D’Aiguillon.

Ses paroles vivaient encore au fondde mon oreille pendant que je poursui-vais ma promenade dans le parc de l’Artil-lerie. Assis dans le petit jardin fleuri quisépare la redoute Dauphine de l’anciennemaison des officiers, jardin qui est parson calme et son ouverture sur les loin-tains un lieu propice à la méditation, jesentis ce jour-là une autre présence, celledu lieutenant-colonel James PattisonCockburn qui, à titre de commandantde l’Artillerie royale, résida avec sa fa-mille, de 1828 à 1831, dans les casernesde l’Artillerie. Cockburn, malgré ses fonc-tions insignes, a laissé son nom à l’his-toire de la ville non pas comme hérosmilitaire, mais comme artiste. La cen-taine de dessins et d’aquarelles qu’il aréalisés pendant son séjour à Québec composent une image si précise et si évo-catrice de la ville et de ses environs qu’ilspermettent à eux seuls la plus instruc-tive et la plus captivante promenade queje connaisse. Quelle ville habiterions-noussi des artistes et des poètes n’avaientextrait, dans leurs œuvres, la quintessencede ses couleurs et de ses formes?

Ces pensées me ramenèrent à monprojet d’écriture. Peu à peu je vis mon

Cette aquarelle de Cockburn qui date de 1829 montre le champ de manœuvre de l’Artillerie royale.On reconnaît, à droite, la redoute Dauphine et, au fond, le jardin des officiers.

Artillery Barrack Yard, 1829. Aquarelle de James Pattison Cockburn ©Toronto, Royal Ontario Museum (951 x 205,6)

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livre comme la ville elle-même et je medisais : ce livre, j’aimerais qu’on puisses’y promener, y suivre des itinéraires sansautre but que celui de faire des découvertes,qu’on puisse, au détour d’un paragrapheou même d’une phrase, s’arrêter dans uncoin de verdure où la pensée se délestedes bruits et des contraintes pour se peu-pler de visions. J’aimerais qu’on y décou-vre des arbres derrière les murs et sousles arbres des gens capables de voir deslueurs au fond de l’ombre et l’unité detout ce qui vit. J’aimerais qu’on y devineun ordre analogue à l’ordre même de laville, puisque toute ville digne de ce nom,comme les meilleurs livres, propose, selonles mots du poète, un ordre dans ledésordre du monde.

Comment arriverai-je à rendre comptede cet ordre secret qui unifie toutes lesréalités si je ne réussis pas à capter, der-rière l’apparence des décors et dans lamultitude des objets quotidiens, neserait-ce qu’une infime parcelle debeauté? En fin de compte, c’est de celaqu’il est question : faire écho à la défi-nition que Baudelaire donnait de la beautéet tenter de saisir, puis de faire voir l’in-fini dans le fini.

Où est la beauté de Québec? Elle estbien sûr dans les photographies de Luc-Antoine Couturier, comme elle est parfois

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dans les œuvres de tous les artistes quiont travaillé à fixer le climat particulierde la ville. Elle est dans la ligne d’un toitprolongeant l’harmonie de certaine rue,laquelle harmonie n’est pas sans rappe-ler ce qui passe entre les regards des deuxpersonnes assises sur le banc public. Elleest dans les fenêtres fleuries, elle est dansle fondu des lumières pendant que laneige, un soir de décembre, enveloppele gris de la ville. Elle est dans ces grandesvolées d’oies des neiges qui emplissentle ciel, à la mi-avril, et qui offrent undes spectacles urbains les plus émouvantsde la planète. Elle est dans les rapportsque le fleuve entretient avec le dessin des

rues, dans le rapprochement qu’un êtresensible peut établir entre la couleur d’untoit et le dos des Laurentides, entre lanef d’une église et le navire débouchantà la pointe de l’île d’Orléans. Elle estsurtout, la beauté, dans ces liens invi-sibles qui se tissent entre les choses etles gens, elle est dans ce qui arrive quandle regard traverse les apparences et qu’onréussit à donner forme aux visions quinous fondent.

Qui donc disait : «S’aimer, ce n’est passe regarder l’un et l’autre. C’estregarder tous les deux dans la mêmedirection.»? Je dirais plutôt : S’aimer,c’est se regarder l’un et l’autre, dans lamême direction.

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La terrasse Dufferin

Le 24 janvier 1834, le château Saint-Louis, qui sertde résidence depuis près de deux cents ans au gou-verneur, brûle. Quatre ans plus tard, l’administrateurcolonial, lord Durham, fait raser les ruines du châteaujusqu’aux fondations, niveler le terrain et construireune pittoresque promenade appelée « plateforme ».Auparavant, seul le gouverneur, de la terrasse du châ-teau, pouvait contempler le panorama. Cette premièreterrasse publique, bordée d’une balustrade en bois, estd’abord sur la terre. Bientôt, cependant, on couvre leplancher de madriers et on refait le garde-fou en métal.

La popularité de la première terrasse entraîne rapi-dement sa restauration et même son allongement en1854. Le chroniqueur et auteur James Macpherson Le

Moine a chanté, en 1872, la beauté du coup d’œil.«Un soir d’été, lorsque la Plateforme est couverte deflâneurs, que Lévis se parsème de lumière, que la basse-ville illumine ses rues étroites, ses longues lucarnes, etlaisse monter la vive rumeur que fait le mouvementdes affaires, que l’on distingue sur les eaux les grandesombres des navires qui louvoient dans le port: la scèneest d’une animation merveilleuse.»

Durant les années 1870, l’affluence croissante desrésidants de Québec et des visiteurs mène aux pro-positions les plus diverses pour allonger la secondeterrasse Durham. Finalement, en 1878, on réalise leprojet du gouverneur général, lord Dufferin, et del’architecte Charles Baillairgé, qui proposent une trèslongue promenade, intégrée à l’enceinte de la ville,ornée de cinq kiosques et de lampadaires de fonteinspirés du mobilier urbain créé à Paris sous le règnede Napoléon III. Lord Dufferin lui-même considé-rera qu’ajoutée à l’imposante citadelle et à l’enceintepittoresque, cette terrasse donnera à Québec une alluretout à fait unique, du cap Horn au pôle Nord.

Les travaux de construction de la terrasse Dufferinmenés par la Ville débutent à l’automne 1878. Dixmois plus tard, le 9 juin 1879, en présence du nou-veau gouverneur général, le marquis de Lorne, de laprincesse Louise, fille de la reine Victoria, et d’une

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«Les villes sont comme des êtres qui naissent bien avantleur avènement officiel, qui portent des immensités der-rière leur visage d’apparence, qui prolongent leur ici end’insaisissables ailleurs ; elles sont des êtres doués d’unefigure et d’un esprit, lancés vers un destin dont le sens leuréchappe et qu’il faut pourtant tenter de comprendre. Pourexprimer les contours de ce qui constitue cette forme ori-ginale d’urbanité nommée Québec, j’ai voulu signaler desitinéraires menant à des lieux où l’on aime s’arrêter pourgoûter certaines saveurs de la vie, pour donner à nosregards l’espace qui fait découvrir d’autres espaces, moinsvisibles. […] Forcé de choisir entre l’attitude scrutatrice del’historien et la démarche erratique du simple flâneur, j’aifinalement élu une troisième voie et opté pour le regard del’oiseau. […] C’est ce regard-là en tout cas qui m’a amenéà découvrir ma ville à partir des espaces ouverts : parcs, jar-

dins, squares, places, tous lieux où les grands arbres incitent à la halte et permettent de considérer lesréalités familières à travers des chatoiements tamisés ou d’une hauteur ouverte sur des points de vueinédits et sur l’empan des horizons.» Pierre MorencyC’est avec toute la poésie du regard qu’il pose sur sa ville d’adoption que PIERRE MORENCY vous inviteà parcourir Québec, ce « lieu où une population vit à sa manière son passage sur la terre ». Un regardmagnifiquement incarné par les photographies de LUC-ANTOINE COUTURIER. Démontrant un sensaigu du paysage et des perspectives, ses photographies épousent le texte, donnent à voir de nouvellessplendeurs de la réalité, nous conduisent directement au cœur du sujet, l’animent, le vivifient et expri-ment toutes les subtilités de la lumière tout au long des parcours auxquels vous convient les huit chapitres de ce livre.Des chapitres admirablement complétés par les apartés historiques de JEAN PROVENCHER, dont la prosesimple et factuelle vient documenter des lieux certes poétiques, mais tout aussi chargés d’histoire.

ISBN 2-921146-84-3

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PIERRE MORENCY est né à Lauzon (Lévis) en 1942. Poète et ornithologue, il a écrit des poèmes, des piècesde théâtre, des émissions radiophoniques et une trilogie intitulée Histoires naturelles du Nouveau Monde.Son travail a reçu plusieurs distinctions, dont le prix Alain-Grandbois pour Effets personnels (1988), le prixLudger-Duvernay pour l’ensemble de son œuvre (1991) et, en 1992, le prix France-Québec pour Lumièredes oiseaux.

LUC-ANTOINE COUTURIER est né à La Malbaie en 1951. À l’été 1991, une exposition de ses photos surQuébec, au Musée de la civilisation, a remporté un vif succès. Sa formation de peintre et son expérience de graphiste sont sûrement pour quelque chose dans sa manière personnelle de composer une image et detraiter les couleurs.

JEAN PROVENCHER est né à Trois-Rivières en 1943. Historien, auteur, recherchiste et animateur, sa séried’ouvrages sur Les quatre saisons dans la vallée du Saint-Laurent et sa Chronologie du Québec font désormaisfigure de classiques. Il raconte, à sa manière toujours accessible et intéressante, l’histoire de plusieurs desparcs et lieux publics de la capitale des Québécois.

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PARCS, PLACES ET JARDINS PUBLICS

DE QUÉBEC

PIERRE MORENCYPHOTOGRAPHIES DE

LUC-ANTOINE COUTURIERAVEC LA COLLABORATION DE

JEAN PROVENCHER

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