Philippe GAUBERT Sonates pour flûte et piano · PDF fileépurés donnés au piano à une fl ûte volubile, souple, qui semble se perdre en fi oritures, comme pour mieux contrarier

Embed Size (px)

Citation preview

  • 1 sonate 1 modr ................................05:15 2 sonate 1 lent ........................................04:36 3 sonate 1 allegro moderato ..............06:59 4 sonate 2 pastorale .............................06:15 5 sonate 2 andante ...............................05:40 6 sonate 2 assez vif ................................03:54 7 sonate 3 allegretto .............................04:46 8 sonate 3 trs modr ........................04:03 9 sonate 3 joyeux allegretto ...............04:16 10 fantaisie .................................................05:58

    Philippe GAUBERT

    Patrick GALLOIS FlteCecilia LFSTRAND Piano

    Sonates pour flte et piano

  • 2 3

    Philippe Gaubert uvres pour te

    Devant un cercle de mlomanes, prononcez le nom de Philippe Gaubert. Beaucoup vous diront que ctait un chef dorchestre. Plus rares seront ceux qui voqueront le fl tiste. Mais qui vous dira quil tait aussi compositeur ? Pourtant, Philippe Gaubert, acteur essentiel de la vie musicale en France dans la premire moiti du XXme sicle, fut tout la fois compositeur, fl tiste et chef dorchestre.

    Philippe Gaubert nait Cahors en 1879. Son pre, cordonnier, vient sinstaller Paris. Hlas, il meurt prmaturment et le jeune Philippe, g de 13 ans, doit quitter lcole et travailler pour faire vivre sa mre et son jeune frre. Il joue du violon dans les cinmas, sexerce la fl te et se fait remarquer par un voisin, qui nest autre que Jules Taffanel, fl tiste renomm et pre de Paul Taffanel, fondateur de lcole franaise de fl te et dj professeur au Conservatoire de Paris. Taffanel pre donne gracieusement au jeune Gaubert des leons, ce qui lui permet dentrer au Conservatoire en fl te dans la classe de Taffanel fi ls.

    A partir de l, la carrire de notre musicien est toute trace. Prix de fl te (le meilleur fl tiste de son temps, dira Paul Taffanel), Philippe Gaubert tudie lharmonie avec Raoul Pugno, la composition avec Charles Lepneveu, ce qui le mne au Prix de Rome, deuxime prix ex-aequo en 1905, lanne du scandale Ravel.

    En 1897, il devient fl te solo la Socit des Concerts du Conservatoire et lOpra de Paris puis, avec Paul Taffanel, soccupe de la Socit de Musique de Chambre d Instruments Vents. Professeur de fl te au Conservatoire, il achve la publication de la grande mthode de Paul Taffanel en 1923.

    2

  • 2 3

    Philippe Gaubert uvres pour te

    Devant un cercle de mlomanes, prononcez le nom de Philippe Gaubert. Beaucoup vous diront que ctait un chef dorchestre. Plus rares seront ceux qui voqueront le fl tiste. Mais qui vous dira quil tait aussi compositeur ? Pourtant, Philippe Gaubert, acteur essentiel de la vie musicale en France dans la premire moiti du XXme sicle, fut tout la fois compositeur, fl tiste et chef dorchestre.

    Philippe Gaubert nait Cahors en 1879. Son pre, cordonnier, vient sinstaller Paris. Hlas, il meurt prmaturment et le jeune Philippe, g de 13 ans, doit quitter lcole et travailler pour faire vivre sa mre et son jeune frre. Il joue du violon dans les cinmas, sexerce la fl te et se fait remarquer par un voisin, qui nest autre que Jules Taffanel, fl tiste renomm et pre de Paul Taffanel, fondateur de lcole franaise de fl te et dj professeur au Conservatoire de Paris. Taffanel pre donne gracieusement au jeune Gaubert des leons, ce qui lui permet dentrer au Conservatoire en fl te dans la classe de Taffanel fi ls.

    A partir de l, la carrire de notre musicien est toute trace. Prix de fl te (le meilleur fl tiste de son temps, dira Paul Taffanel), Philippe Gaubert tudie lharmonie avec Raoul Pugno, la composition avec Charles Lepneveu, ce qui le mne au Prix de Rome, deuxime prix ex-aequo en 1905, lanne du scandale Ravel.

    En 1897, il devient fl te solo la Socit des Concerts du Conservatoire et lOpra de Paris puis, avec Paul Taffanel, soccupe de la Socit de Musique de Chambre d Instruments Vents. Professeur de fl te au Conservatoire, il achve la publication de la grande mthode de Paul Taffanel en 1923.

    2

  • 4 5

    La distribution des thmes semble tablir le rle de chaque instrument, sans pour autant en rester un jeu de question/rponse. Le choral du dernier mouvement hsite, entrecoup de cadences, pour aboutir un solide canon men avec beaucoup de rigueur.

    La seconde sonate a t compose durant lt 1924. Elle est ddie Marcel Moyse, lui aussi lve de Paul Taffanel, de dix ans le cadet de Gaubert. Cest la plus brillante et la plus extrieure des trois. Le premier mouvement, Pastorale , joue sur un motif pentatonique prsent plusieurs fois avec beaucoup de richesse dans lharmonisation. Le second mouvement est en trois parties. La partie centrale, qui utilise des gammes par tons, amne tout coup un esprit mystrieux au milieu de ce qui ne semblait tre quun moment idyllique. Le fi nal, en forme de scherzo, joue sur les alternances entre modes majeurs et mineurs, peine voil par les traits chromatiques de la coda.

    Bien diffrente est la troisime sonate, date de lt 1933. Elle oppose des thmes trs purs donns au piano une fl te volubile, souple, qui semble se perdre en fi oritures, comme pour mieux contrarier la rigueur de la construction. Dune certaine manire, on a limpression que Philippe Gaubert volue, tenant compte des apports des nouvelles gnrations (On pense entre autre certaines uvres dHonegger de la mme priode).

    Date de 1912, la courte fantaisie est la premire uvre pour fl te et piano de Philippe Gaubert. Elle est en deux parties et semble vouloir donner la rplique la Fantaisie que Gabriel Faur avait compose en 1898 pour le Concours du Conservatoire. Elle reste dans le sillage debussyste, sattachant surtout exploiter les ressources sonores de la fl te.

    A lcoute de ces uvres, il semble vain de chercher dfi nir Philippe Gaubert comme fauren, debussyste ou ravlien. Comme Gabriel Piern, qui lui aussi fi t une brillante carrire de chef dorchestre, Gaubert est reprsentatif de lcole franaise et il faudra sans doute un jour se pencher sur son uvre orchestrale qui ne peut que nous rserver de bonnes surprises.

    Georges Boyer

    Sa carrire de chef dorchestre dbute en 1904. Il devient assistant dAndr Messager la Socit des Concerts du Conservatoire, puis dirige aussi lOpra. Aprs la guerre, il succde Andr Messager la tte de la Socit, poste quil assume jusquen 1938, tout en tant premier chef lOpra. Il y sera nomm directeur de la musique en 1931, poste quil assume jusqu sa mort, en 1941. On lui doit de nombreuses crations, dont Bacchus et Ariane (1931) et Padmvati (1933) dAlbert Roussel. Rappelons enfi n que Philippe Gaubert est contemporain de lessor du disque et de lenregistrement lectrique ; il ralisa bon nombre de premires discographiques, de Ravel et de Debussy en particulier.

    Ces nombreuses activits nentravent en rien la carrire du compositeur. Philippe Gaubert ne cesse de composer : presque une centaine duvres explorant tous les genres. Notons au passage que la fl te reste relativement marginale dans son catalogue qui comprend pas moins de 19 pices symphoniques, 26 uvres de musique de chambre, des musiques de scne, des ballets, des opras, un concerto pour violon.

    La composition des cinq uvres pour fl te et piano schelonne sur deux dcennies, entre 1912 et 1937. Elles sont tout la fois reprsentatives de lcole franaise initie au lendemain de la guerre de 1870 et de lvolution de linstrument. En 1892, Claude Debussy avait ouvert la voie avec le Prlude laprs-midi dun Faune, mettant en vidence les qualits sonores et expressives de cette fl te en mtal, mais autour, peu duvres nouvelles avaient vu le jour, et pratiquement personne navait utilis le duo fl te/piano, prfrant sen tenir la formation habituelle fl te et harpe. Loriginalit de Philippe Gaubert, compositeur et fl tiste, est davoir dmontr que ce qui semblait devoir tre un quilibre improbable tait possible, montrant le chemin plusieurs gnrations de compositeurs, de Roussel Poulenc, sans oublier Martinu.

    Ddie Paul Taffanel, la premire sonate date de 1917. En trois mouvements, elle se structure autour du thme de lintroduction, orne par les arabesques de la fl te, qui vont clore le dernier mouvement 1. 1 Souvenir de Daphnis et Chlo de Ravel ?

  • 4 5

    La distribution des thmes semble tablir le rle de chaque instrument, sans pour autant en rester un jeu de question/rponse. Le choral du dernier mouvement hsite, entrecoup de cadences, pour aboutir un solide canon men avec beaucoup de rigueur.

    La seconde sonate a t compose durant lt 1924. Elle est ddie Marcel Moyse, lui aussi lve de Paul Taffanel, de dix ans le cadet de Gaubert. Cest la plus brillante et la plus extrieure des trois. Le premier mouvement, Pastorale , joue sur un motif pentatonique prsent plusieurs fois avec beaucoup de richesse dans lharmonisation. Le second mouvement est en trois parties. La partie centrale, qui utilise des gammes par tons, amne tout coup un esprit mystrieux au milieu de ce qui ne semblait tre quun moment idyllique. Le fi nal, en forme de scherzo, joue sur les alternances entre modes majeurs et mineurs, peine voil par les traits chromatiques de la coda.

    Bien diffrente est la troisime sonate, date de lt 1933. Elle oppose des thmes trs purs donns au piano une fl te volubile, souple, qui semble se perdre en fi oritures, comme pour mieux contrarier la rigueur de la construction. Dune certaine manire, on a limpression que Philippe Gaubert volue, tenant compte des apports des nouvelles gnrations (On pense entre autre certaines uvres dHonegger de la mme priode).

    Date de 1912, la courte fantaisie est la premire uvre pour fl te et piano de Philippe Gaubert. Elle est en deux parties et semble vouloir donner la rplique la Fantaisie que Gabriel Faur avait compose en 1898 pour le Concours du Conservatoire. Elle reste dans le sillage debussyste, sattachant surtout exploiter les ressources sonores de la fl te.