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Photo : Samir Sid Photo : DR Le Bonjour du «Soir» Cher cousin, je t'écris ces quelques mots pour te dire que j'ai été comblé par la vue d'une banderole, voire même plusieurs, qui dénoncent l'impérialisme ! Oui, c'était pour le gaz de schiste et tu sais que moi, contrairement à la majorité, je trouve que c'est une excellente chose que cette terre généreuse d'Algérie nous comble chaque jour un peu plus par ses richesses. La Chine, l'Argentine et les Etats-Unis qui sont, avec l'Algérie, les quatre pays ayant les plus grands gisements, s'en fichent de Hollande, Ségolène Royal et José Bové, et exploitent leur gaz en améliorant chaque jour les techniques de fracturation des roches pour ne pas faire du mal aux populations. De toutes les façons, et dès le premier jour, j'avais écrit que c'était une affaire d'experts et de spécialistes et pas une pomme de discorde pouvant fragiliser davantage notre pays. Je reviens à ces banderoles. Enfin, des gens qui, comme moi, n'ont pas la berlue : oui, l'impérialisme existe ! Dès février 2003, j'avertissais : «l'impérialisme va frapper en Irak, il s'en fiche de la démocratie ! Il veut détruire un pays et une civilisation ! Sadam a construit l'Irak du savoir et du progrès, l’impérialisme veut partager le pays en ethnies et confessions qui se feront la guerre.» Puis, je gueulais : «l'impérialisme veut nous enlever notre Sonatrach ! Dick Cheney est au Sahara !», avant de crier : «l'impérialisme a les traits de BHL et de Sarko !» Enfin : «l'impérialisme, c'est l'Etat islamique !» On me répondait, dans un unanimisme qui me faisait douter de mes capacités mentales : «Arrête ton char nostalgique !» «l'impérialisme n'existe plus, c'est une vue de ton esprit étroit et intoxiqué par l'époque du parti unique !» Et puis, voilà qu'à Ouargla et à In Salah, je les vois enfin ces banderoles. Je retrouve mon peuple, ma jeunesse, mon rêve. Alors, «merci au gaz de schiste !» [email protected] P.S. : vous avez été nombreux à me dire que je ne suis pas seul dans ce «désert du socialisme» et que vous êtes, vous aussi, solidaires de la camarade Louisa. Dont acte ! Lettre à mon cousin du Milwaukee JEUDI 19 MARS 2015 - 28 JOUMADA AL-AWWAL 1436 - N° 7435 - PRIX 15 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58 Edition du Centre - ISSN IIII - 0074 l OUVERTURE DU SALON DE L’AUTOMOBILE D’ALGER En attendant la foule des grands jours l La 18 e édition du Salon d’Alger a ouvert ses portes hier mercredi à la Safex. Dès l’ouverture des portails du Palais des Expositions des Pins Maritimes, les premiers visiteurs se lancèrent vers les pavillons abritant les marques et les modèles de leurs rêves. Photo : NewPress l 19 MORTS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE CONTRE UN MUSÉE Carnage à Tunis l ALI BENFLIS À PROPOS DES CONCLUSIONS DE L'UE SUR LES PRÉSIDENTIELLES : «Ce rapport rejoint intégralement notre livre blanc sur la fraude» l Ali Benflis a longuement commenté, hier, via un communiqué, le rapport de la mission d'observation de l'Union européenne sur les dernières élections présidentielles du 17 avril 2014. Un rapport, écrit l'ancien chef du gouvernement «accablant et affligeant (et qui) révèle toutes les instrumentalisations-manipulations frauduleuses dont a fait l'objet ce scrutin» de la part du pouvoir, au profit de Abdelaziz Bouteflika, s'entend. PAGE 5 PAGE 9 PAGE 7

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Le Bonjour du «Soir»
Cher cousin, je t'écris ces quelques mots pour te dire que j'ai été comblé par la vue d'une banderole, voire même plusieurs, qui dénoncent l'impérialisme ! Oui, c'était pour le gaz de schiste et tu sais que moi, contrairement à la majorité, je trouve que c'est une excellente chose que cette terre généreuse d'Algérie nous comble chaque jour un peu plus par ses richesses. La Chine, l'Argentine et les Etats-Unis qui sont, avec l'Algérie, les quatre pays ayant les plus grands gisements, s'en fichent de Hollande, Ségolène Royal et José Bové, et exploitent leur gaz en améliorant chaque jour les techniques de fracturation des roches pour ne pas faire du mal aux populations. De toutes les façons, et dès le premier jour, j'avais écrit que c'était une affaire d'experts et de spécialistes et pas une pomme de discorde pouvant fragiliser davantage notre pays.
Je reviens à ces banderoles. Enfin, des gens qui, comme moi, n'ont pas la berlue : oui, l'impérialisme existe ! Dès février 2003, j'avertissais : «l'impérialisme va frapper en Irak, il s'en fiche de la démocratie ! Il veut détruire un pays et une civilisation ! Sadam a construit l'Irak du savoir et du progrès, l’impérialisme veut partager le pays en ethnies et confessions qui se feront la guerre.» Puis, je gueulais : «l'impérialisme veut nous enlever notre Sonatrach ! Dick Cheney est au Sahara !», avant de crier : «l'impérialisme a les traits de BHL et de Sarko !» Enfin : «l'impérialisme, c'est l'Etat islamique !»
On me répondait, dans un unanimisme qui me faisait douter de mes capacités mentales : «Arrête ton char nostalgique !» «l'impérialisme n'existe plus, c'est une vue de ton esprit étroit et intoxiqué par l'époque du parti unique !»
Et puis, voilà qu'à Ouargla et à In Salah, je les vois enfin ces banderoles. Je retrouve mon peuple, ma jeunesse, mon rêve. Alors, «merci au gaz de schiste !»
[email protected]
P.S. : vous avez été nombreux à me dire que je ne suis pas seul dans ce «désert du socialisme» et que vous êtes, vous aussi, solidaires de la camarade Louisa. Dont acte !
Lettre à mon cousin du Milwaukee
JEUDI 19 MARS 2015 - 28 JOUMADA AL-AWWAL 1436 - N° 7435 - PRIX 15 DA - FAX : RÉDACTION : 021 67 06 76 - PUBLICITÉ : 021 67 06 75 - TÉL : 021 67 06 51 - 021 67 06 58
Ed itio
En attendant la foule des grands jours
l La 18e édition du Salon d’Alger a ouvert ses portes hier mercredi à la Safex. Dès l’ouverture des portails du Palais des Expositions
des Pins Maritimes, les premiers visiteurs se lancèrent vers les pavillons abritant les marques et les modèles de leurs rêves.
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l 19 MORTS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE CONTRE UN MUSÉE
Carnage à Tunis
l ALI BENFLIS À PROPOS DES CONCLUSIONS DE L'UE SUR LES PRÉSIDENTIELLES :
«Ce rapport rejoint intégralement notre livre blanc
sur la fraude» l Ali Benflis a longuement commenté, hier, via un communiqué, le rapport de la mission d'observation de l'Union européenne sur les dernières élections présidentielles du 17 avril 2014. Un rapport, écrit l'ancien chef du gouvernement «accablant et affligeant (et
qui) révèle toutes les instrumentalisations-manipulations frauduleuses dont a fait l'objet ce scrutin» de la part du pouvoir,
au profit de Abdelaziz Bouteflika, s'entend. PAGE 5
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Sans opinion : 3,69%
Pensez-vous que le procès de l’affaire de l’autoroute Est- Ouest, prévu ce mois de mars, va être lui aussi reporté ?
Résultat sondage
Pensez-vous que le Cnapeste devrait mettre fin à sa grève ?
[email protected]
ERISCOOPERISCOOP Jeudi 19 mars 2015 - Page 3
Le stade, la finale et l’ascenseurOn est presque déçu de ne trouver aucun bonhom- me politique de chez nous sur la liste hot de la HSBC. Tout le monde était sûr que ces mecs qui traient la vache à grandes giclées généreuses ne font pas qu’acheter des apparte- ments à Paris et des villas bradées sur la côte d’une Espagne en crise. Non, ils cacheraient aussi du fric dans les coffres-forts igni- fuges des banques helvé- tiques connues pour être plus fiables que des abris antiatomiques. Du coup, c’est tellement décevant de ne pas y trouver un seul homme politique algérien qu’on pourrait penser que les listes sont incomplètes ou bien vidées. Les blancs de la liste sont suspects. Ou alors nos hommes poli- tiques sont tellement malins qu’ils ne se laissent pas prendre comme des bleus. Si c’est le cas, c’est le seul domaine dans lequel ils savent y faire…
A. T. [email protected]
Un «produit miracle» vendu en Algérie
Dans le blanchiment d’argent et le transfert illici- te de devises, certains n’hésitent plus à recourir à des méthodes d’escroquerie sans mettre les
formes pour éviter les soupçons des services concernés. Il en est ainsi de cet importateur qui vient d’inon- der certaines supérettes d’un pro- duit miracle : anti-panique et peur. Rien que ça. Que font les services
du commerce qui ont autorisé la commercialisation de ce pro-
duit ? Et surtout, comment il a pu passer le contrôle de la douane ?
La question a finalement été tranchée : c’est bien au stade du 5- Juillet (actuellement en travaux) que se jouera la finale de la Coupe d’Algérie de football 2015.
Parmi les innombrables équipements dont sera doté le stade, on notera, pour la première fois, la mise en place d’un ascenseur don- nant accès à la tribune d’honneur.
Un prix pour l’environnement
Le ministère de l’Environnement va lancer le premier prix national pour la protection de l’environnement. Ce prix national est ouvert aux centres de recherche, aux établissements scolaires, aux médecins, aux hommes de lettres…
Les thèmes retenus vont du traitement des déchets, du tri sélectif jusqu’à la communica- tion environnementa- le.
C’EST MA VIE torturée par les remords
Contrairement à la foule qui battait des pieds et des mains pour accaparer une place à l’avant, Djamel
prend tout son temps. Il prie Dieu de lui réserver une place assise, de préférence aux côtés d'une personne
aimant la compagnie afin de ne pas trop sentir le pesant voyage qui l’attendait.
VOYAGE CULINAIRE Mechmech echachi
Cette semaine nous allons nous faufiler entre les dédales de La Casbah pour y découvrir une recette
ancienne à base de viande uniquement.
ENQUÊTE-TÉMOIGNAGES Dingues de séries tv à suspense
Intrigue, suspense, frissons, montée d’adrénaline... Ils sont fous de séries TV américaines. Le monde peut s’écrouler, leur maison brûler, la terre trembler, les drogués aux séries n’en ont rien à battre. Rien ni
personne ne pourrait les «déscotcher» de leur écran.
L’ENTRETIEN DE LA SEMAINE «Les scènes de violence reflètent souvent le vécu de ceux qui en sont friands»
Mlle Belharizi Amira, psychologue, décortique le phénomène des accrocs aux séries télévisées où le sang coule à flots et où les scènes de violence sont légion. Dans son analyse, elle explique
que ces images reflètent souvent le vécu de bon nombre de ceux qui les regardent.
SSommaireommaire Retrouvez ce samedi le n°165 de Soirmagazine
Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAGE4Actualité
Le président du Haut conseil de la langue arabe, Azzedine Mihoubi, estime qu’il ne faut pas évoquer l’arabisation mais la généra- lisation de l’utilisation de la langue arabe. «Nous ne pou- vons parler d’arabisation pour un pays qui parle et uti- lise déjà l’arabe», a-t-il souli- gné hier, au forum du quoti- dien El Moudjahid à Alger. Il précise ainsi que le processus
de la généralisation de l’utilisation de la langue arabe se poursuit tou- jours. Et de citer l’élaboration de nombreux dictionnaires en langue arabe pour les domaines tech- niques. Seulement, Azzedine
Mihoubi refuse de se «renfermer» sur une seule langue. «Aucun pays dans le monde n’utilise qu’une seule langue», dit-il avant de rap- peler l’objectif du Haut conseil de la langue arabe, celui de «préser- ver l’arabe des pressions exté- rieures». Il précise également que
l’Algérie est le seul pays au Maghreb à avoir consacré trois ins- titutions aux langues ; le Haut conseil de la langue arabe, l'Académie algérienne de la langue arabe et le Haut commissariat à l'amazighité. L’invité du forum déplore toute-
fois que certains journaux arabo- phones optent pour l’arabe dialec- tal afin de toucher un plus large
lectorat. Un choix qu’il qualifie de «purement commercial». «Il ne faut pas regarder notre société comme une société analphabète», dit-il encore. Par ailleurs, le président du
Haut conseil de la langue arabe reconnaît un «manque» dans la maîtrise de la langue arabe mais également de la langue française par les sortants du système éduca- tif algérien. Un manque de maitrise qu’il jus-
tifie par les «évènements de ces dernières années qui ont eu un impact négatif sur l’école algérien- ne». Il estime ainsi que les écoles de formations des enseignants doi- vent être améliorées.
Rym Nasri
UTILISATION DE LA LANGUE ARABE
Sa généralisation toujours en cours
LE FSM 2015 SE TIENDRA DU 24 AU 28 MARS EN TUNISIE
La délégation algérienne en force
Les questions syn- dicales, de la liberté d’expression, de la décolonisation, des occupations colo- niales, des libertés politiques, de la croissance écono- mique, de la jeunes- se, des femmes, de l’environnement, etc. seront au centre des débats du Forum social mondial (FSM) qui aura lieu très pro- chainement à Tunis. L’Algérie y participe- ra avec une très forte délégation.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C’est pour la seconde fois que la Tunisie abrite les festi- vités du Forum social mondial, qui aura lieu au sein du campus universi- taire Farhat Hached (Tunis El Manar) et ce, du 24 au 28 mars 2015 sous le slogan «Dignité et droits». Mais à la différen- ce des précédents forum, ou particulièrement celui qui a eu lieu la dernière fois en Tunisie celui de l’année en cours se caractérisera d’une manière particulière par les thèmes qui seront débattus. En effet, environ 2 967
organisations originaires de 111 pays ont été enre- gistrées et le comité d’or- ganisation a reçu 1 900 propositions d’activités et d’ateliers. «Ces chiffres
peuvent bel et bien aug- menter d’ici le dernier délai fixé au 5 mars 2015» a-t-on indiqué. Les chiffres dévoilés
par les organisateurs confirment «l’augmenta- tion du nombre des parti- cipants par rapport à l’édition de 2013 qui a connu 1 700 activités et ateliers, la participation de plus de 4 500 associa- tions (dont 1 100 tuni- siennes), de 600 journa- listes étrangers, et de 120 pays, soit un total confir- mé de 60 000 partici- pants». Il est à noter que la
dernière édition du Forum social mondial s’est tenue à Tunis du 26 au 30 mars 2013, alors que la pre- mière édition s’est tenue à Porto Alegre en 2001. Il s’agit d’un espace de ren- contres entre les diffé- rentes associations, les
mouvements sociaux de plusieurs pays, afin de débattre sur les diffé- rentes causes politiques, économiques, sociales et les faire connaître. La particularité de la
seconde édition tunisien- ne du FSM réside dans le fait qu’elle intervient au moment où «le printemps arabe vit actuellement une phase de frustration et de recul». Et pour situer l’importance de la participation algérienne à cette rencontre mondiale, une conférence de pres- se a eu lieu hier au siège de l’UGTA et animée par le comité d’organisation et d’encadrement de la partie algérienne. Ainsi, il a été indiqué
que «la forte participation algérienne s’inscrit en droite ligne des idéaux et autres principes que l’Algérie et son peuple
avaient toujours défen- dus». «La solidarité inter- nationale est impérative. Elle devra être constam- ment manifestée, tout d’abord en exprimant un large soutien aux diffé- rentes luttes et des mou- vements qui se battent contre l’injustice, contre le racisme, ou contre la répression, le colonialis- me et la criminalisation des mouvements sociaux par les autorités. Mais aussi pour le respect des droits humains fonda- mentaux, pour la liberté d’expression et d’opinion, etc.», nous a-t-on expli- qué. La délégation algé-
rienne qui prendra la route vers la Tunisie dimanche prochain sera composée d’un millier de personnes représentant le monde associatif.
A. B.
Depuis que John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, a déclaré dimanche qu’«au final, il faudra négo- cier» avec Bachar Al-Assad, la planète politique internationale s’est emballée. La Turquie, pays par lequel transitent les apprentis djihadistes européens et d’autres contrées, et dont le sud du territoire sert de base arrière aux groupes islamo-salafistes, n’est pas contente. Lundi, son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a tenu à le faire savoir. «Qu'est-ce que vous voulez négocier avec un tel régime ? Bachar Al-Assad a tué 200 000 personnes et utilisé l'arme chimique contre sa propre population», a-t- il déclaré lors d'une visite au Cambodge. Ce qui n’est pas tout à fait exact. Selon l’Observateur syrien des droits de l’Homme (OSDH) basé en Grande-Bretagne et proche des Frères musulmans, peu suspect de complaisance envers le régime de Damas, quatre années de guerre ont provoqué la mort de 215 000 personnes dont 141 784 combattants appartenant aux deux camps antagonistes et 65 146 civils. Les deux tiers des victimes de cette guerre sont donc des combattants appartenant aux deux camps. «Il y a deux pro- blèmes à résoudre en Syrie (…) détruire Daesh (le groupe Etat islamique) et les autres organisations terroristes et obtenir le départ du régime Assad pour ouvrir la voie à une transition politique en Syrie», a ajouté le chef de la diploma- tie d’un pays qui n’a pas bougé le petit doigt quand Daesh assiégeait la ville de Kobané sous le regard impassible de l’armée turque qui se trouvait à un jet de pierre de la ville. Plusieurs médias internationaux, dont l’envoyé spécial de l’Humanité, Pierre Barbancey, ont été témoins de la compli- cité active de l’armée turque avec les djihadistes de l’EI contre les Kurdes. Autre mécontent, la France. «Notre position est connue
et s'inscrit dans le cadre du communiqué de Genève de 2012: notre objectif est un règlement politique négocié entre les différentes parties syriennes et conduisant à un gouvernement d'unité», a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal. Ce gouvernement devrait réunir «certaines structures du régime existant, la Coalition natio- nale et d'autres composantes qui ont de la Syrie une vision modérée, inclusive, respectant les différentes communau- tés du pays», a-t-il ajouté, avant d’asséner : «Il est clair pour nous que Bachar Al-Assad ne peut s'inscrire dans un tel cadre». Et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a renchéri : «Toute autre solution qui remet- trait en selle M. Bachar Al-Assad serait un cadeau absolu- ment scandaleux, gigantesque, aux terroristes de Daesh» a-t-il assuré. Question : qui a fabriqué Daesh, qui l’a soute- nu militairement et financièrement ? Laurent Fabius le sait puisqu’il est informé par les services français. Mais comme la France a de gros intérêts dans les pétromonarchies du Golfe, ces modèles de démocratie comme chacun le sait, et qu’elle ne désespère pas de leur fourguer quelques avions Rafales, voire une ou plusieurs centrales nucléaires à usage civil, elle préfère regarder ailleurs. Qui plus est, Paris n’avait-il pas parié sur un scénario libyen en Syrie en se précipitant à reconnaître l’opposition syrienne regroupée au sein de la Coalition nationale syrienne (CNS) comme seul et unique représentant du peuple syrien ? Troisième larron, la Grande-Bretagne, alliée de la
France contre le régime de Kadhafi et dont on voit aujourd’hui les résultats et les conséquences régionales de l’intervention en Libye au nom de la démocratie. Que dit Londres, qui avait accordé l’asile, le gîte et le couvert aux islamistes de la planète – Abou Hamza, l’imam de Finsbury Parc, Abou Qoutada, l’Algérien Kamredinne Kharbane, entre autres – ce qui lui avait valu le titre peu glorieux de «capitale de l’islamisme mondial» ? Ceci : Assad n'a pas sa place dans le futur de la Syrie», a tonné une porte-parole du Foreign office. Et les Syriens, otages d’une guerre où les deux camps
se sont radicalisés, et dont l’enjeu dépasse les frontières du pays, qu’en pensent-ils ? Savent-ils que des acteurs régionaux et des grandes puissances – les Etats-Unis et leurs alliés européens et arabes d’un côté, la Russie et l’Iran de l’autre – se font une guerre par procuration via les protagonistes syriens (le régime de Damas et son opposi- tion) ? Et si une solution basée sur un compromis accep- table par toutes les parties en conflit verrait le jour, les Syriens seront-ils prêts à passer l’éponge sur les crimes commis par le régime de Damas mais aussi par ses adver- saires ? Une chose est sûre, personne ne leur demandera leur avis. On décidera à leur place.
H. Z.
CE MONDE QUI BOUGE
Un total de 60 000 participants au forum social mondial de Tunis.
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Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Pour Ali Benflis, le concur- rent le plus sérieux du candidat «officiel» en avril 2014, le rapport de la mission d'observation de l'Union européenne «vient s'ajou- ter au constat établi par “The Electoral Integrity Project” et qui a valu à notre pays le classement à la peu honorable 103e place du point de vue de la transparence, de la régularité et de la sincérité des processus électoraux». Les présidentielles d'avril
2014, pour rappel, ont été certai- nement les plus atypiques du genre. En Algérie et ailleurs. Victime d'un terrible AVC une année auparavant, Abdelaziz Bouteflika n'en avait pas moins maintenu son projet de s'offrir un quatrième mandat en dépit des lourdes séquelles de son acci- dent de santé. Un projet qui donnera lieu à
un passage en force qui n'épar- gnera ni le gouvernement, ni le Conseil constitutionnel, ni même
la classe politique comme ce changement imposé à la tête du FLN ou alors le réaménagement opéré au sein même des ser- vices de sécurité. Ali Benflis, qui, comme en 2004, aura eu affaire à toute la machine du pouvoir, était bien sûr la principale victi- me de «l’assaut», version 2014. Lui-même avait d'ailleurs eu à
dénoncer la fraude électorale et à en faire un livre blanc, rendu public le 30 septembre 2014. «Le rapport de la mission d'observa- tion de l'Union européenne invi- tée par le gouvernement algérien lui-même rejoint intégralement le livre blanc dans l'identification de tous les mécanismes mis en place et de tous les instruments auxquels a eu recours le régime politique en place à l'effet de dénaturer et de fausser le dernier scrutin présidentiel», écrira ainsi Benflis dans son communiqué. Et d'expliquer : «Qu'il s'agisse
du contexte politique propice à la fraude qui a été créé, des rema-
niements institutionnels qui ont été opérés pour faciliter cette fraude, de l'instrumentalisation de ces mêmes institutions à l'ef- fet de conduire et de couvrir toutes les opérations fraudu- leuses, de la mise au pas de l'ad- ministration ou de la soumission de tout le contentieux électoral au bon vouloir de l'appareil politi- co-administratif en place», le rap- port de l’Union européenne rejoint les constats du livre blanc. Aussi, notera encore Benflis,
outre les carences relevées, «le rapport de la mission de l'UE et le livre blanc se rejoignent, enfin, sur la nécessité de l'instauration d'une autorité indépendante pour les élections, comme voie obli- gée devant mener au démantèle- ment du véritable système de fraude électorale qui s'est implanté dans notre système politique et au respect des enga- gements internationaux et régio- naux souscrits par notre pays au titre de la conduite de tous les
processus électoraux sous le contrôle d'une institution nationa- le indépendante, impartiale et transparente». L'ancien chef du gouverne-
ment qui, depuis son retour au- devant de la scène n'a jamais cessé de mener une opposition frontale à Bouteflika, «frappera» encore au sujet d' un point sen- sible et qu'il ressort à chacune de ses interventions publiques : «la vacance du pouvoir» ! Une vacance, écrira-t-il, que «le régi- me en place a cru pouvoir impu- nément reconduire et dont la réa- lité se révèle jour après jour (...) et qui a parié sur le fait qu'à l'in- térieur comme à l'extérieur, les résultats faussés des élections finiront par être acceptés et les conditions de leur obtention oubliées (...) paye aujourd'hui le prix fort de ces faux calculs». Ali Benflis conclura sa sortie
en insistant sur «la crise de régi- me à laquelle le pays est actuel- lement confronté», ne manquant pas de préconiser une impérative «relégitimation de toutes les ins- titutions». A commencer, bien sûr par la
plus importante d'entre elles, l'institution présidentielle dont Ali Benflis ne cesse de dénoncer la vacance.
K. A.
Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAGE5Actualité
ALI BENFLIS À PROPOS DES CONCLUSIONS DE L'UE SUR LES PRÉSIDENTIELLES :
«Ce rapport rejoint intégralement notre livre blanc sur la fraude»
Ali Benflis a longuement commenté, hier, via un com- muniqué, le rapport de la mission d'observation de l'Union européenne sur les dernières élections présidentielles du 17 avril 2014. Un rapport, écrit l'ancien chef du gouverne- ment «accablant et affligeant (et qui) révèle toutes les ins- trumentalisations-manipulations frauduleuses dont a fait l'objet ce scrutin» de la part du pouvoir, au profit de Abdelaziz Bouteflika, s'entend.
POUR ELLE, BOUCHOUAREB EST UN DES PORTE-VOIX DE LA CLIQUE OLIGARCHIQUE
Hanoune monte encore d’un cran Du tac au tac, Louisa
Hanoune n’a pas tardé à rebondir après la violen- te riposte, mardi, du ministre de l’Industrie. La SG du PT a considé- ré, hier, que Abdeslam Bouchouareb n’est fina- lement qu’«un des porte-voix» de «la clique oligarchique». Mehdi Mehenni - Alger
(Le Soir) - Louisa Hanoune monte encore d’un cran dans la prise de bec engagée avec le cercle présidentiel, et qu’el- le baptise désormais «clique oligarchique».
C’est par le biais du secrétariat de son bureau politique que la SG du PT a d’abord considéré que Abdeslam Bouchouareb a perdu «son devoir de réserve de ministre de la République», en tenant des «propos abjects à l’encontre du parti». Des propos qu’elle juge,
d’ailleurs, dans un communi- qué rendu public, «indignes d’un ministre de la République et relevant même de la baltaga». Abdeslam Bouchouareb avait, en effet,
réagi ce mardi aux déclara- tions de Louisa Hanoune qui l’a accusé de brader le sec- teur public à un cercle res- treint d’hommes d’affaires, lesquels parleraient au nom du frère cadet du Président, Saïd Bouteflika. Le ministre lui avait repro-
ché, elle et son parti, de faire dans «la manipulation» et la «clownerie politique». Il avait même osé la qualifier de «missionnée». Une violente riposte que le
Parti des travailleurs considè- re injustifiée et se demande : «Est-ce parce que le PT dénonce et se bat contre le règne de l’oligarchie, qui signifie que toutes les institu- tions de l’Etat et y compris le Parlement soient soumis à la seule loi du profit, à la loi du Talion ?» Visiblement offensé par la
réaction du ministre, le secré- tariat du bureau politique du PT livre son interprétation d’un tel précédent : «L’attitude du ministre ne confirme-t-elle pas les craintes exprimées par la SG du PT sur le climat ambiant créé par les agissements de l’oligarchie qui veut faire taire
toute voix discordante ?» Le Parti des travailleurs va enco- re plus loin et indique que «les contours de la clique oli- garchique se dessinent et sa composante se précise». D’où, d’ailleurs, ce qui
apparaît désormais claire- ment à Louisa Hanoune : «Monsieur Abdeslam Bouchouareb en est l’un des porte-voix (clique oligar-
chique, ndlr).» Enfin, elle lui rapplle que le président de la République et le Premier ministre ont eu à le recadrer sur la volonté de l’Etat de ne pas céder aux pressions de l’étranger et abroger la règle des 51/49%, lorsque celui-ci déclarait à partir de la France et des Etats-Unis la mise à mort de cette règle.
M. M.
Benflis mène une opposition frontale avec Bouteflika.
Parce qu’il constitue, selon elle, la pire des atteintes à la dignité humaine, la prési- dente du Croissant-Rouge algérien (CRA) exprime toute son aversion à l’endroit de l’assistanat. «Il faut en finir avec le couffin du
Ramadhan», dira Saïda Benhabylès, hier mercredi, au sortir d’une audience avec le président de l’APN. Un assistanat que supposent la mendici-
té et la vulnérabilité, deux phénomènes qui prennent de l’ampleur ces derniers temps et auxquels la présidente du CRA affirme sa détermination à mener une guerre. Dans ce sens, elle fera part d’un inventaire en cours des personnes vulnérables et d’une journée d’étude dédiée à la mendici- té. De concert avec le ministère des
Affaires religieuses et des Waqfs, cette journée qui verra la participation de nombre d’intervenants, selon Benhabyles, sera l’occasion d’éplucher le phénomène au «cas par cas». Par rapport à son entrevue avec
Mohamed-Larbi Ould-Khelifa, la présidente du CRA, cet auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire, soutiendra avoir présenté au président de l’APN le bilan de son action une année après son intronisation à la tête de cet organisme et de son plan d’action pour les mois à venir.
M. K.
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Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAGE 6Actualité
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le deuxième tri- mestre s’achève et les élèves devront être en vacances à par- tir d’aujourd’hui. Cependant, la grève illimitée déclenchée par le syndicat du Cnapeste depuis le 16 février dernier a perturbé de nombreux établissements scolaires.
Ainsi, des milliers d’élèves notamment des classes de termi- nale n’ont pas encore passé leurs examens du deuxième tri- mestre. Ces derniers sont tou- jours dans l’incertitude à propos du déroulement des examens. Auront-ils lieu ou seront-ils zap- pés ? «La question des examens
a été laissée à l’appréciation des directeurs des établissements», a souligné M. Cherfaoui, chargé de communication au ministère de l’Education.
Benghebrit a d’ailleurs indiqué dans une récente déclaration que ce qui importe, c’est plutôt le rat- trapage des cours. L’application de la fiche d’évaluation annoncée au début de la rentrée scolaire a été annulée pour cette année.
Le ministère de tutelle a éga- lement donné l’autonomie aux directeurs de wilayas de définir la date du bac blanc, fixé initiale- ment pour le 24 mai prochain au niveau de l’ensemble des établis- sements scolaires au niveau
national. Ces mesures sont-elles suffisantes pour réduire l’impact de la grève ?
Selon Messaoud Boudiba, chargé de communication au Cnapeste «toutes les mesures
de Benghebrit ne serviront à rien tant que la grève se poursuit. Elle a tenté de jouer la carte des exa- mens en les programmant pour le mois de février mais ça n’a pas marché. Les examens ne peu-
vent pas avoir lieu car les ensei- gnants grévistes ne vont faire ni les examens ni les corrections».
Boudiba qui dit que son syndi- cat fait appel aux pouvoirs publics pour réagir et non pas à la ministre de l’Education, sou- ligne toutefois que l’année scolai- re n’est pas encore perdue et les cours peuvent encore être rattra- pés ; il rejoint d’ailleurs l’avis de la ministre de l’Education et esti- me que «le plus important ce n’est pas le déroulement des examens du deuxième trimestre mais le rattrapage des cours».
Pour Idir Achour, président du conseil des lycées d’Algérie (CLA), les élèves de terminale vont être évalués normalement au troisième trimestre mais à raison de 70% du programme.
S. A.
EXAMENS DU DEUXIÈME TRIMESTRE POUR LES CLASSES DE TERMINALE
Le choix est laissé à l’appréciation des directeurs des établissements
Les élèves des classes de terminale passeront-ils les examens du deuxième trimestre? Le ministère de l’Education nationale a laissé les directeurs des établis- sements décider de la formule adéquate.
Les élèves de terminale n’ont pas encore passé leurs examens.
Ph ot
os :
DR
La grève dans le secteur de l'éducation perdure et suscite les plus vives inquiétudes chez les citoyens. Nous avons interrogé Mohamed Bouchakour, enseignant universitaire, pour avoir son avis sur les chances que ce conflit débouche rapidement sur une issue susceptible de sauver l'année scolaire. Il estime que «la situation est à la fois complexe et confuse, mais que la reprise immédiate des cours passe par un gel de la grève et la reprise des négociations sur de nouvelles bases en attendant une prise en main institutionnelle systématique des problèmes dans lequel est empêtré ce secteur».
Le Soir d’Algérie : Que pensez-vous de la grève qui sévit dans le secteur de l’éducation ?
Mohamed Bouchakour : Les pro- blèmes dans lesquels est empêtré le sec- teur de l’éducation en font un véritable panier à crabes où l’urgent se mêle au fondamental, où l’objectif est en grande partie submergé par le subjectif, où les résultats anciens de la mauvaise gouver- nance se sont sédimentés au point où la situation est devenue très complexe et aussi très confuse.
Le commun des mortels n’a rien com- pris à ce qui se passe. Quand on écoute la ministre et le Cnapeste, on trouve que tous les deux ont raison. En même temps, les deux se disent désolés que ce soient les élèves qui sont lésés. A ce conflit, s’ajoute la manière dont celui-ci est géré aussi bien du côté des pouvoirs publics, où on note l’éclipse des plus hautes autorités du pays, que du côté des syndicats, qui se sont enfermés dans une seule forme de revendication : la grève générale et illimitée jusqu’à satis- faction des revendications. Cette situa- tion est en train de mettre en péril l’année scolaire. Plus que cela, elle consacre l’échec partagé des deux principaux par- tenaires à trouver des solutions aux questions qu’ils ont pris l’initiative de sou-
lever, et de là, elle signe le fiasco du sys- tème éducatif dans son ensemble.
Le mot fiasco n’est-il pas trop fort ? Comment qualifier une situation où les
principaux protagonistes n’arrivent pas à se mettre d’accord sur une issue à des pro- blèmes et à un blocage qu’ils sont les pre- miers à devoir chercher. A des degrés diffé- rents, les deux parties sont responsables de l’échec de leurs négociations et comme ce sont elles qui décident ensemble du sort du conflit qui les oppose, elles sont cores- ponsables de ce fiasco. Bien sûr chacun peut rejeter la responsabilité sur l’autre, comme ils l’ont fait par l’intermédiaire de la presse. Mais pour les tiers, parents d’élèves et citoyens en général, il y a fiasco du système éducatif à cause des pro- blèmes qui le minent et de l’incapacité des pouvoirs publics et des partenaires sociaux à les résoudre. Le résultat actuel est stric- tement le même que celui qu’on aurait obtenu si ces deux acteurs-clés s’étaient cyniquement mis d’accord pour laisser le système éducatif sombrer dans la banque- route. Sauf que, là, ils nous ont distraits en couvrant le fracas de cet effondrement par des palabres inutiles clôturées par des querelles stériles.
Pourquoi ce conflit a-t-il pris l’allure d’un bras de fer qui fait maintenant pla- ner le risque de l’année blanche ?
Il ne pouvait prendre que cette allure et finir dans l’impasse. Vous avez d’un côté des syndicats libres qui ont une ligne forte- ment revendicative et corporatiste, et de l’autre, un ministère qui a une faible capa- cité de manœuvre et ne peut en général répondre que par des promesses ou, au mieux, par des engagements pour les- quels il ne dispose d’aucune garantie. C’est une guerre de tranchées où chacun use de ses armes. Mais rassurez-vous, les pouvoirs publics ne peuvent pas politique- ment se payer le luxe d’une année blanche. Vous verrez que l’année sera validée même si le volume horaire assuré aura été au final divisé par deux, par trois, par quatre… Et une telle forfaiture ne gênera ni les pouvoirs publics, ni les syndi- cats, car les dégâts seront supportés par
les élèves qui restent avec leurs parents les maillons faibles du système.
Il faudra tout de même que, tôt ou tard, quelqu’un cède. Qui le fera d’après vous, le ministère ou le syndicat ?
Je crois que les deux camps sont en train de comprendre que la situation de blocage actuelle est devenue nuisible pour chacun d’eux auprès de l’opinion publique et en premier lieu les familles des quelque 8 millions d’élèves : le ministère et derrière lui l’Etat algérien, pour sa défaillance à assurer le droit constitutionnel à l’ensei- gnement, et les syndicats pour avoir abusé d’une forme de lutte qui est dans la tradi- tion syndicale un recours ultime et dosé, d’autant plus que les retombées sont graves et n’affectent pas les pouvoirs publics en tant qu’employeur, mais les citoyens de demain qui ne sont redevables de rien. Aussi, il est de l’intérêt bien com- pris des deux parties de se retrouver immédiatement autour de la table et de ne pas lever la séance avant d’avoir trouvé un accord mutuellement satisfaisant qui per- mette la reprise des cours.
Ce n’est pas en retournant négocier avec des concessions de part et d’autre qu’ils perdront la face, c’est en étant défaillants devant la société.
A quoi ressemblerait un tel accord ? Un accord autour d’un gel de la grève
pourrait être rapidement possible, mais seulement sur une nouvelle base qui serait
faite de principes de transparence, d’effi- cacité et de redevabilité publique. Je pense ici à un agenda de négociations et de mise en œuvre des décisions prises, à une implication du Premier ministère, voire même de la présidence de la République dans le processus, au principe de comptes-rendus publics sur le déroule- ment du processus et ses résultats. Sur cette base, un gel de la grève épargnerait les élèves et donnerait l’occasion d’une reprise en main dans la prise en charge des revendications des uns et des exi- gences d’un système éducatif digne de ce nom que doit défendre l’Etat. Rendez-vous serait pris pour la fin de l’année scolaire.
A cette échéance, les connaissances auront été transmises aux élèves et le syn- dicat aura toujours la latitude de reprendre la grève mais sous une autre forme, plus loyale celle-là, parce qu’elle lèse « l’adver- saire » attitré et pas d’innocentes victimes collatérales: la grève des jurys.
Un dernier mot ? Il est temps de soustraire un secteur
aussi sensible et aussi stratégique que celui de l’éducation nationale à l’indigence lassante des confrontations Cnapeste – ministère, pour le confier à un conseil national de l’éducation. Seule une telle ins- tance pourrait prendre en charge les défis de ce secteur dans toutes ses dimensions, y compris socioprofessionnelles, avec la haute vue et l’autorité nécessaires.
Ryad Kebli
Les élèves lésés.
Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAGE7
La 18e édition du Salon d’Alger a ouvert ses portes hier mercredi à la Safex. Dès l’ouverture des portails du Palais des Expositions des Pins Maritimes, les premiers visiteurs se lancèrent vers les pavillons abritant les marques et les modèles de leurs rêves. A mesure que les heures s’égre- naient, la foule se densifiait et les agents de sécu- rité avaient du mal à contenir son impatience à accéder aux différents stands. A l’intérieur des pavillons, les dernières retouches sont effectuées dans la précipitation, les lampions s’allument, les belles caisses brillent de mille éclats, les décibels se mettent à tonner, les regards s’émerveillent…
La magie de l’automobile entame de séduire les dizaines de milliers de visiteurs attendus en cette dizaine de jours. Le Salon d’Alger est aujourd’hui un rendez-vous majeur dans la vie des Algériens. Tant et si bien que cet intérêt grandissant semble dépasser de loin l’attention qui y est accordée pour son organisation. La quête du professionnalisme est loin d’être achevée.
Les concessionnaires tentent de hisser les stan- dings à des niveaux internationaux. Si beaucoup apportent une touche esthétique remarquable avec des stands qui n’ont rien à envier à ceux des autres salons dans le monde, d’autres, en
revanche, perpétuent encore des pratiques d’un autre temps et proposent aux visiteurs du formica et du métal. Par ailleurs, et contrairement aux années précédentes, des dispositions ont été prises par l’association des concessionnaires automobiles et la Safex pour faire face aux paie- ments cash attendus et dans de meilleures condi- tions de sécurité. Coïncidant avec le début des vacances scolaires, le Salon 2015 promet de drai- ner les foules des grands jours. Des remises sub- stantielles allant jusqu’à 250 000 DA sont annon- cées chez plusieurs concessionnaires.
B. B.
Ph ot
En attendant la foule des grands jours
RENAULT
Nouveautés, séries limitées et remises au programme
Le mérite de la filiale c’est certai- nement d’avoir réussi à ramener le Kadjar à Alger alors même qu’il ne sera commercialisable dans notre pays et dans le monde que quelques mois plus tard. Mais on sait d’ores et déjà qu’il sera disponible en version 4X4 avec des aptitudes aux esca- pades champêtres appréciables. Ses moteurs s’annoncent agiles, perfor- mants et économiques et ses équipe- ments modernes assurant bien-être, sécurité et connectivité. La seconde nouveauté de
Renault, c’est le Trafic qui vient de
bénéficier d’un lifting salutaire devant lui permettre de relancer ses ventes et s’en aller vers de nouvelles conquêtes. Son design rafraîchi sou- ligne le caractère utilitaire du véhicu- le, sa robustesse et sa fiabilité légen- daire. Il affiche désormais des dimen- sions en hausse qui contribuent de ce fait à améliorer son habitabilité et sa fonctionnalité. Un détail mais pas des moindres, le recul de la cloison de 3 cm pour augmenter l’espace en
cabine dont le style a été entièrement repensé pour devenir un véritable «bureau mobile». Elle accueille des supports pour téléphones, tablettes numériques et ordinateur portable. Il est propulsé par un bloc diesel dCi Twin Turbo développant 120 ch de puissance. Sur le plan du design, le nouveau
Trafic se distingue par une face avant
dégageant de la robustesse et une allure athlétique. Des optiques éti- rées et expressives sont encadrées par une large grille d’aération sur laquelle se fixe le logo démesuré- ment agrandi et verticalisé. Le bou- clier enveloppant abrite en ses deux extrémités, des projecteurs anti- brouillard redessinés. Ses prix de vente varient entre 2 289 000 DA TTC pour le châssis court et 2 476 000 DA TTC pour le châssis moyen. Au chapitre des séries limitées,
Renault Algérie propose des offres sur ses modèles à forte audience comme la Clio Campus City, Mégane GT Line Back Touch, Renault Clio GT Line, Renault Clio Limited et Captur Cappucino. De même qu’il est aux clients de
la Symbol algérienne des remises substantielles avec un tarif qui débu-
te à partir de 1 079 000 DA TTC. Chez Dacia, l’offre est couplée avec les 10 ans de la marque et s’exprime à travers une série limitée Ten sur toute la gamme, Logan au prix de 1 080 000 DA TTC, Sandero 1 154 000 DA TTC et Duster au tarif de 1 987 000 DA TTC. Il va sans dire que ces modèles bénéficient d’une dotation en équipements de confort et de sécurité riche et varié. Il est à souligner que la filiale de
Renault innove cette année avec une opération « les After de Renault» et qui se traduit par la poursuite des ventes au-delà des heures limites du salon (18 h) dans un chapiteau instal- lé dans l’enceinte du centre commer- cial Ardis et qui permet ainsi aux visi- teurs d’accomplir leurs formalités d’achat après les horaires de bureau.
B. Bellil
Sur la colline des nouveautés, le Kadjar trône en vedette absolue du stand de la marque au losange. Le crossover de nou- velle génération arrive droit du salon de Genève où il a été dévoi- lé pour la première fois. Il arbore un style en rupture totale avec les codes habituels et propose une offre innovante et attractive sur le segment. L’occasion pour l’équipe de Renault Algérie de recevoir les journalistes dans le pavillon propre à la marque et de lever le voile sur la série de nouveautés qui y sont exposées.
La marque au lion ne semble pas déro- ger à sa tradition. A chaque salon sa curiosité. Pour l’édition 2015, c’est le concept 308R qui attire les regards et sus- cite les curiosités. Des couleurs cha- toyantes, un rouge vif et un noir mat et une allure résolument dynamique et spor- tive.
Depuis sa première apparition publique durant le salon de Francfort en 2013, la berline de charme 308 n’a cessé de se métamorphoser et évoluer vers des déclinaisons différentes et répondant chacune à une attente précise.
La 308R est un concept dédié à la pratique spor- tive et aux sensations fortes. Un design épuré et qua- litatif. Avec sa carrosserie qui s’habille des codes de la sportivité et innove par un traité bicolore, qui ne
contredit guère le poète qui déclamait haut et fort que « le rouge et le noir ne s’épousent-ils pas».
Plaquée au sol grâce à son port bas, ses voies larges, la 308R concept se démarque de sa matrice à travers des éléments identitaires spécifiques sur la carrosserie notamment une face avant habillée d’un rouge opaque qui comporte une base fluorescente pour la flamboyance. Il entre en contraste avec un noir bleuté texturé en partie arrière.
La découpe oblique est inspirée du supercar Onyx. Réalisés en carbone, les portières, les ailes avant, les côtés et bas de caisse, le capot et les bou- cliers avant et arrière sont fixés sur la structure métal- lique qui ne conserve que le pavillon et le hayon d’ori- gine. A l’arrière, 308 R Concept semble prêt à bondir, tel un félin focalisé sur sa proie. La forme pyramidale de l’arrière, avec ses hanches marquées, campe la voiture au sol. Des feux de série, aux trois griffes des- sinées par des LED, émergent les lignes de quart
interrompues net par l’élargissement des ailes. Sous le capot se trouve un moteur compact mais plus que généreux, celui lancé en série sur la nouvelle Peugeot RCZ R. Les ingénieurs sont parvenus à tirer 270ch de sa cylindrée de seulement 1598 cm3.
B. B.
PEUGEOT 308R
Place à la sportivité
Pour l’actuel président de l’Association des concessionnaires automobiles algé- riens (AC2A), le développement d’une vraie industrie automobile et l’accompa- gnement des constructeurs tels que Renault Algérie, passent notamment via la fabrication, localement, de la pièce de rechange.
Salah Benreguia – Alger (Le Soir) - Mourad Eulmi, qui s’exprimait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, est également revenu sur la réglementation et la régulation du marché de l’auto- mobile. «Le texte réglementaire publié le 3 février va mettre un peu d’ordre et le marché va devenir de plus en plus professionnel», a-t-il déclaré. Soulignant qu’il existe quelque 184 commerçants de véhicules en Algérie alors qu’il n’y a qu’une vingtaine de marques
qui y sont officiellement représentées, M. Eulmi reconnaît, dans le même sillage que «la plupart de ces concessionnaires importateurs multimarques font de la surfacturation».
«Ce ne sont pas des accusations, c’est une réali- té. Des fois, le véhicule est facturé 3 fois plus, et pis encore, ils sont protégés par la loi. Mais grâce à cette réglementation, on mettra fin à ça. Avec la fabrication de la pièce de rechange, on pourra également déve- lopper une vraie industrie», a-t-il expliqué. L’autre sujet développé par l’invité de la rédaction a trait aux dispositions de la loi de finances 2014 imposant, désormais, des équipements de sécurité (airbags, systèmes ABS et autres GPS) aux véhicules vendus en Algérie. «C’est notre devoir de promouvoir la sécu- rité des conducteurs», a-t-il soutenu. Est-ce que dans ce sens là, les prix des véhicules vont connaître des augmentations ?
Le premier responsable de l’AC2A, a nié toute augmentation envisageable. «La sécurité n’a pas de prix et puis c’est à nous de faire un effort sur nos marges. On va négocier avec les constructeurs pour satisfaire la classe moyenne et inférieure qui a juste un budget de 800 000 à un million de dinars», a-t-il noté. Evoquant le nombre, sans cesse croissant, de véhicule importé, la même source a souligné que «le marché est en régression comparativement aux deux dernières années». «Le marché avait connu une forte croissance, mais aujourd’hui, on commence à revenir à un taux de croissance plus ou moins naturel», a-t-il fait savoir. «On a même dépassé les 500 000 véhi- cules importés ces deux dernières années, et le mon- tant des importations a avoisiné 6,5 milliards de dol- lars. Aujourd’hui, on est autour de 4,5 à 500 000 véhi- cules importés au maximum», a-t-il ajouté.
S. B.
DÉVELOPPEMENT DE L’INDUSTRIE AUTOMOBILE La fabrication locale de la pièce de rechange,
plaidée par l’AC2A
HAIMA M8 Le haut
de gamme revisité
Berline tricorps du segment D, avec ses 4 845mm de long, affiche un look imposant avec sa grande calandre encadrée par de grands blocs optiques. L’intérieur d’une qualité appréciable avec des sièges enveloppant offre de l’espace pour tous occupants dans un bon confort.
Sous le capot, Akbou Auto pro- pose la Haima M8 avec un moteur essence de 2.0 Dual-VVT de 145 ch à 6 500 tr/mn et un couple de 187 Nm à 4 000 tr/mn. Elle est proposée avec un niveau de finition qui offre une panoplie d’équipements dont six airbags (fronteaux, latéraux avant, genou conducteur et rideaux), ABS+EBD, aide au démarrage en côte, ESP, TCS (sys- tème de contrôle de traction), caméra de recul, radar de station- nement,….
Pour ce faire, ce sont quatre colonnes de secours qui ont été mobilisées notamment celles de Chlef, de Tissemsilt, de Tipasa et de Aïn Defla composées dans leur ensemble de 260 agents et cadres dotées de leur équipe- ment. Selon les explications four- nies par le chef de l’exécutif de la wilaya accompagné du P/APW et des responsables des différents services de sécurité, chacune de ces colonnes est mobilisable et est apte à intervenir sur le site sinistré dans un délai n’excédant pas 2h. Chacune est dotée de ses propres capacités maté- rielles, de sa logistique, de son service de restauration, donc capable de vivre en autarcie tout le temps de l’intervention. Le PC de commandement est
doté des moyens de communica-
tion les plus modernes fonction- nant à l’énergie solaire en prévi- sion d’une perturbation du réseau électrique. Le rôle de ce PC est de rester en contact per- manent avec toutes les instances de responsabilité à savoir la Direction générale de la Protection civile qui elle a à sa charge non seulement de coor- donner les secours mais de tenir informés les autres centres de décisions. Il est prévu dans ce plan d’in-
tervention une organisation d’un service d’évaluation, d’identifica- tion et d’évacuation, chacun de ces services sous le commande- ment d’un officier. Dans ce cas de figure, comme il ne s’agira pas seulement de constater le nombre des victimes mais aussi de leur porter les premiers
secours selon la gravité des cas, chacune de ces colonnes comp- te un poste médical avancé (PMA) qui aura à charge d’orien- ter les victimes vers d’autres structures sanitaires déjà réper- toriées. A ce sujet, il est à noter
cependant que la plus grande commune de la wilaya, Khemis Miliana, la plus peuplée ne compte qu’un hôpital construit dans la hâte en préfabriqué à la suite du séisme du 10 octobre 1980 et qui avait touché principa- lement la commune de Chlef. Cet hôpital est aujourd’hui
dans un état de dépérissement avancé, atteint par l’usure et la limite d’âge. Certes, on évoque un plan national pour la construc- tion de 42 hôpitaux dont 2 dans la wilaya de Aïn Defla pour rem- placer ceux de Khemis Miliana et El Attaf. Cependant, au chef-lieu de wilaya, un grand hôpital de 240 lits est en cours de construc- tion, le taux d’avancement des travaux a dépassé les 25%,
avons-nous appris. Par ailleurs, au niveau de la base de cette opération, implantée sur le site de la zone industrielle, la déléga- tion officielle a assisté à la démonstration d’un méga-engin de dépannage, doté d’un mode de relevage pouvant soulever des poids atteignant les 32 tonnes, engin qui vient d’être octroyé à la Direction de la Protection civile de Aïn Defla. On précise que la Direction générale a acquis, dans le cadre d’un achat groupé, 6 de ces engins coûtant chacun 3,5 milliards de centimes . Pourquoi cette opération dans
la wilaya de Aïn Defla ? A noter que le nord de la wilaya et sur- tout le nord-ouest, constitue une zone où l’activité sismique est assez importante, au premier degré, avec 18 secousses de 2,3 à 3, 7 degrés sur l’échelle de Richter et 6 secousses déjà depuis le début de l’année 2015, avec une magnitude sensible- ment égale. Si la base vie des
quatre colonnes groupées a été installée dans la zone industrielle à la sortie ouest de Aïn Defla, l’in- tervention simulée a lieu au niveau du nouveau pôle d’habita- tion en cours de réalisation à l’entrée Est de la ville, dans le quartier «Echellal»
Karim O.
Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAGE 8Le Soir du Centre
AÏN DEFLA
La Protection civile à l’épreuve d’un séisme simulé Une opération de grande envergure a été lancée lundi
dernier à 2h du matin pour tester ses capacités d’organi- sation d’intervention, de gestion des secours en cas de séisme qui frapperait une zone urbaine, une opération qui doit être clôturée, aujourd’hui.
L’autisme entre pathologie et différences est le thème traité durant cette journée scientifique qui a donné lieu à un débat fruc- tueux animé par des universitaires et des spécialistes de la santé mentale. Le diagnostic, la prise en char-
ge des enfants et adolescents souffrant de troubles autistiques et les causes de leur survenue ont donné lieu à une petite controver- se. Jeune doctorante et maître assistante en orthophonie, à l’Université de Tizi-Ouzou, Mme Y. Ouerk défendra la théorie fondée sur les neurosciences cognitives contre les interventions fondées sur les approches psychanaly- tiques qu’elle considère non perti-
nentes. Un avis qui n’est pas par- tagé par Dr Bousliman, pédopsy- chiatre et Dr Amirèche, médecin spécialiste en psychiatrie ainsi que par Dr Boudarène, psychiatre qui a parlé du rôle des carences affec- tives dans la survenue des troubles psychiques. Problèmes relationnels qui, nuance-t-il, peu- vent être mis en cause dans l’émergence de l’autisme. Outre ces questions concep-
tuelles et théoriques, le débat a permis de mettre en évidence des réalités et des situations tangibles vécues par le sujet autiste et par sa famille. L’autisme, à l’instar des autres
infirmités mentales ou physiques, est, souvent, vécu de façon dra-
matique au sein des familles qui se sentent désemparées devant cette affection mentale qui est, généra- lement, mal perçue sur le plan social, selon de nombreux interve- nants dans le débat. Pris entre leurs responsabilités
parentales et le regard stigmati- sant de la société, bien des familles imposent un black-out sur l’autisme de leur enfant quand ce n’est pas ce dernier qui est, tout simplement, caché au regard exté- rieur. «Des enfants autistes ont été gardés à la maison jusqu’à l’âge de 16 ans par leurs parents qui, faute de pouvoir faire face aux exi- gences d’une maladie lourde et contraignante, n’ont d’autres choix que de prendre attache avec un praticien ou une structure spéciali- sée.» Ce témoignage renseigne sur l’énergie qui est déployée au quotidien par les parents d’enfants autistes dont la cause interpelle l’ensemble de la société qui, a-t-on souligné, a besoin d’être informée et sensibilisée à la réalité de cette catégorie de personnes qui néces- sitent, à l’instar de l’ensemble des personnes physiquement et men-
talement inadaptées, des services adaptés à leurs besoins. T. Khouas de l’AEIM de Tizi-
Ouzou a souhaité un engagement plus conséquent de la part des ins- titutions en faveur de tous les han- dicapés, en terme de soutien qui leur est dû par la société. «C’est le mouvement associatif qui joue le rôle de locomotive et non les pou- voirs publics qui sont enfermés dans une logique quantitative et statistique», se désole ce membre de l’AEIM qui plaide pour une réponse institutionnelle «humanis- te», adaptée aux exigences réelles et spécifiques de cette catégorie de la population qui nécessite un meilleur accompagnement comme, par exemple, un environ- nement plus adapté à leurs condi- tions de vie «d’où la nécessité de changer les lois», ont suggéré d’aucuns, dans le débat. «Il n’y a autiste que s’il n’est pas accepté par la société», soulignera M. A. Rezzik, enseignant au départe- ment d’anglais à l’Université de Tizi-Ouzou. «Vivre l’autisme, les voix de la
différence» est l’intitulé de son
exposé où il s’interroge si l’autisme est une pathologie ou une différen- ce, partant d’un constat puisé dans la littérature qui veut que l’autisme est un désordre, un déphasage à la norme socio-mentale. Défendant le droit à la différen-
ce qui doit être conféré à l’autiste en tant qu’être social, l’orateur reprendra à son compte la reven- dication largement partagée sur la nécessité d’adapter les politiques publiques aux besoins des handi- capés. En particulier des autistes qui constituent une population à laquelle répond depuis des décen- nies un manque criant de struc- tures d'accueil, notamment dans le domaine éducatif. L’Etat doit res- pecter ses obligations de garantir l’accès à l’éducation et à l’ensei- gnement au sein des écoles publiques pour les enfants autistes qui constituent une population. Considéré comme un problème
de santé publique, la pathologie autistique reste coincée entre une prise en charge lacunaire et un mauvais dépistage ou qui vient, souvent, en retard.
S. A. M.
PRISE EN CHARGE DES TROUBLES AUTISTIQUES
Vers la création d’un master à l’Université de Tizi-Ouzou La création d’un master sur les troubles autistiques au niveau
de la Faculté des sciences sociales (département de psycholo- gie) de l’Université de Tizi-Ouzou est en passe de devenir une réalité. En tout cas, la recommandation prise à l’issue de la ren- contre sur l’autisme, initiée par l’Association des enfants inadaptés mentaux de la wilaya de Tizi-Ouzou (AEIM) a suscité un intérêt consensuel auprès des participants, et notamment du vice-doyen de la faculté concernée, M. Boutaba, qui a pris part à cette journée scientifique qui s’est déroulée, lundi dernier, à l’hémicycle Rabah-Aïssat de l’APW.
Le faux officier de la gendarmerie qui escroquait les candidates au mariage se retrouve en prison
C’est ainsi qu’il prit pour cible une jeune femme âgée de 36 ans, veuve, mère d’une petite fille. Après avoir pris contact avec
elle, il s’est présenté à elle comme exerçant la fonction de lieutenant de gendarmerie et qu’il venait d’être promu capitaine. Selon une source très cré-
dible, le mis en cause a mobilisé
une délégation féminine comme étant de sa famille pour aller demander la main de sa victime. Après avoir obtenu l’accord
de principe, il arrive à la convaincre pour qu’elle lui cède un ensemble de bijoux d’une valeur de 15 millions de centimes puis une somme d’argent s’éle- vant à une cinquantaine de mil- lions de centimes.
Toujours selon notre source, le faux gendarme a cru avoir réa- lisé son escroquerie en pensant que sa victime par peur du qu’en- dira-t-on allait accepter sa déconfiture sans réagir. Il s’était trompé puisque la dame trompée et escroquée a eu le courage d’aller déposer une plainte en bonne et due forme au niveau de la police judiciaire. Fort de la plainte déposée,
une enquête a été ouverte et l’in- dividu qui avait troqué son vrai nom A. B. par un autre et même son lieu de résidence a pu être identifié, localisé comme agent
d’administration et interpellé puis déféré. Après avoir été entendu par le
juge d’instruction et confondu par un témoignage sans appel, accu- sé d’escroquerie et d’usurpation de fonction, il a été incarcéré, jugé et condamné à une peine d’emprisonnement et à la restitu- tion des biens extorqués. Par ailleurs, selon d’autres
sources non moins crédibles, l’accusé compte à son tableau de chasse d’autres victimes qui n’ont pas osé porter plainte de peur toujours du qu’en-dira-t-on.
K. O.
Un agent d’une administration publique, frisant la qua- rantaine, résidant dans la daïra d’El Abadia, a trouvé l’as- tuce d’escroquer des femmes qui désirent fonder un foyer dans la légalité, en exploitant leur naïveté, en leur faisant miroiter qu’il avait un statut et une fonction honorable.
3 élus de l’APC suspendus
pour démêlés avec la justice L’affaire avait éclaté l’année
2011. Selon des sources concor- dantes dignes de foi, il avait été reproché à ces élus, ainsi qu’à d’autres fonctionnaires, notamment employés au service des marchés, d’avoir enfreint la procédure d’attri- bution d’un marché public, lors de l’ouverture des plis, à un entrepre- neur pour la réalisation d’un mur d’enceinte de l’école El-Hachemi- Larbi, sise dans l’un des quartiers de la ville.
Toujours selon nos sources, les 3 élus mis en examen par le procu- reur de la République de Khemis Miliana, comme le stipule la législa- tion en vigueur qui veut que les élus soient justiciables devant une juri- diction autre que celle où ils sont mandatés.
Comme le prévoit aussi la légis- lation, suite à la poursuite judiciaire, le wali est tenu de suspendre les mis en cause. Cependant si les concernés sont innocentés par la justice ils recouvreront tous leurs droits.
La mise en examen n’étant pas une condamnation, la présomption d’innocence restera en vigueur tant que la justice n’aura pas tranché.
Ces trois mis en cause, qui font partie de l’Assemblée communale de Aïn Defla, sont issus de 3 partis différents, le FLN, le RND et le parti de Bounedjma, avons-nous appris.
K. O.
Cet état de fait explique les carences multiples, dont souffre ce secteur, à commencer par la dégradation du parc roulant.
La quasi-totalité des bus qui desservent la ville de Guelma
n'offre plus de confort aux usagers : insalubrité, sièges délabrés..., reflétant le caractère polluant de ce moyen de transport. Les Guelmis déplorent également l'in- sécurité, devenue ces dernières
années une menace permanente tant pour les usagers que pour les riverains. Ces derniers se trouvent profondément désemparés par cette situation qu'ils qualifient d'«anarchique». «Nous vivons un calvaire qui n'en finit pas, on est pris en otage au vu et au su des responsables du secteur des transports, qui, malheureusement affichent un laxisme effarant»,
déclare un usager. À cela, vien- nent s'ajouter les inciviltés de cer- tains chauffeurs et receveurs : insultes, coups de gueule... la liste est longue. Mais ces comporte- ments atteignent leur paroxysme quand les transporteurs s'adon- nent à des courses-poursuites à toute heure et en plein centre-ville, sans pour autant se soucier des risques qu'ils font subir aux usa-
gers, aux automobilistes et aux piétons, une situation plus que déplorable. Les autorités compé- tentes sont donc vivement inter- pellées afin de soustraire ce sec- teur de sa déliquescence et d'atté- nuer ce calvaire quotidien, devenu une hantise pour les citoyens de cette ville, où l'urbanisation prend de plus en plus d'ampleur.
Noureddine guergour
Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAge 8Le Soir de l’Est
GUELMA
Le transport urbain, une véritable hantise pour les riverains
Se débrouiller une autorisation d'exploitation d'une ligne et acquérir un bus vous donne la possibilité d'exercer, sans aucune contrainte, l'activité dans le secteur du transport en commun, ce créneau est donc ouvert à tout venant.
OUM-EL-BOUAGHI
Démantèlement d’un réseau de vols de voitures à Aïn-M’lila
Les membres du réseau agis- sant à travers les wilayas de l’est du pays ont créé un atelier en cachette dans lequel ils achemi- nent clandestinement leurs butins pour les «désosser», puis vendre les différents organes des véhi- cules sous forme de pièces déta- chées aux revendeurs de la casse connus dans la région de Aïn M’lila. Nos sources nous
confirment que le démantèlement a été rendu possible grâce aux informations crédibles parvenues aux services de la police faisant état de la présence d'un jeune trentenaire qui s'adonne au vol de véhicules. Les éléments de la police judiciaire ont tendu une souricière et suivi pendant un cer- tain temps les mouvements de la personne signalée jusqu'au jour
où la police a investi le domicile de l’intéressé sur perquisition de la justice.
Au domicile situé à la coopéra- tive Ennasr, les policiers ont découvert une importante quanti- té de barbituriques ainsi qu'un lot de pièces de véhicules usagées de différentes marques.
Soumis à un interrogatoire poussé, le jeune déclara aux poli- ciers avoir acheté ces pièces chez un revendeur de pièces détachées usagées dans le même quartier, ce dernier origi- naire de la commune de Ouled Hamla a à son tour, été entendu par les éléments de la police judi- ciaire et avoua posséder un local
à Soualhia à quelques encablures de la ville de Aïn-M’lila .
Au local indiqué par le reven- deur de la casse, les policiers ont découvert un véhicule de type Hyundai Accent prêt à être démonté. L’enquête diligentée par la police a révélé que ce véhicule a fait l'objet d'un vol récent dans la ville de Aïn M’lila, dans le même magasin , une autre struc- ture (châssis d'un véhicule de type Symbol recherché depuis plus d'un mois par son propriétai- re habitant Constantine.
Selon les sources en notre possession, les policiers ont découvert dans le magasin clan- destin de Soualhia des pièces
détachées composées de por- tières, moteurs, batteries et autres éléments de pas moins de 7 véhicules de différents types.
Les deux personnes ont été arrêtées par la police judiciaire et ont été soumises à une enquête pour arriver à d'autres complices de ce dangereux réseau qui agit à travers les wilayas de l'est du pays. L’enquête de la police a permis aussi d'identifier les vic- times qui sont originaires de Guelma, Skikda et Aïn M’lila. Ces derniers ont facilement reconnu les éléments de leurs véhicules et ont porté plainte en se constituant parties civiles.
M. C.
Des informations en notre possession nous font savoir que les éléments de la police judiciaire de la Sûreté de daïra de Aïn-M’lila, une localité située à 60 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya, ont réussi durant ces deux derniers jours à mettre hors d'état de nuire une bande de malfai- teurs à caractère régional spécialisée dans le vol et le «désossement» de véhicules.
EL TARF
Sit-in des fonctionnaires de la Direction des moudjahidine
Consignés dans une doléance, les griefs des protestataires à l’en- contre de leur directeur, ont trait principalement et entre autres au «diktat d’un simple factotum sur la feuille de présence, lequel use de mots violents à l’encontre des fonc- tionnaires, un comportement encouragé par ledit directeur, la fin de non-recevoir du premier homme
du secteur concernant les doléances et autres requêtes émises par les fonctionnaires et qui concernent leurs situations sociales et carrières profession- nelles, ses absences répétées impactant le bon fonctionnement des services de la direction et enfin, la non-régularisation des pro- motions dans les postes inhérents,
et ce, depuis plusieurs années». De son côté, le directeur estime
qu’il ne fait qu’appliquer la régle- mentation régissant les relations du travail et qu’il n’est pas du ressort des fonctionnaires d’empiéter sur sa gestion et ses absences, les- quelles se font avec l’aval du wali et sa tutelle directe.
Signalant que la mission de bons offices initiée par le secrétaire de wilaya de l’Organisation des moudjahidine n’a pas donné les résultats escomptés. Ce dernier est considéré comme un solide allié du directeur pour ses propres intérêts, c’est un secret de Polichinelle dans toute la wilaya, a-t-on fait savoir
avec beaucoup de dépit mêlé à la résignation.
Quoi qu’il en soit, la Direction des moudjahidine est devenue, ces deux dernières années, la risée de toute la population de par sa conni- vence avec les potentats locaux et les scandales qui l’ont éclaboussée dont particulièrement celui du transfert des restes de chouhada vers un autre cimetière, se trouvant à 50 mètres du premier, et ce, pour libérer un terrain pour un homme d’affaires ayant pignon sur rue dans la région. Ainsi vogue la galè- re de la soi-disant sacralité de l’his- toire du 1er -Novembre.
Daoud Allam
Devant le comportement outrancier du directeur de la Direction des moudjahidine ainsi que ses dépassements innombrables et répétitifs, les fonctionnaires de ladite direction n’ont pas trouvé mieux que d’organiser , hier, un sit-in de protestations pour faire porter leurs voix à leur tutelle et arrêter, de fait, une mascarade qui dure depuis plu- sieurs mois.
UNE CONFÉRENCE SUR LA GUERRE DE LIBÉRATION ET LE CINÉMA
À JIJEL
Une épopée en images La Direction de la cultu-
re de la wilaya de Jijel a organisé, ces derniers jours, une conférence sur la guerre de Libération et le cinéma à la salle de conférences de la cité administrative, au musée Kotama et dans les cités universitaires.
En effet le programme de cette manifestation cul- turelle a comporté des communications sur la guerre de Libération et l’image cinématogra- phique animées par les cinéastes Mourad Ouznadji, Nabil Hadji, et le réalisateur Ahcen Osmani, une riche exposition de photos et d’affiches pré- sentée par Boudehane Khadra, retraitée de la Cinémathèque d’Alger sur le cinéma algérien ainsi qu’une série de projections des derniers films révolu- tionnaires au niveau des cités universitaires de l’Université de Jijel.
B. M. C.
Des télescopes et une centaine de lunettes spéciales seront mis à la disposition du public, à Constantine, pour observer, sans risque, l’éclipse solaire partielle de vendredi à l’APS, par le prési- dent de l’association Sirius d’astronomie, le Pr
Jamal Mimouni. Ce professeur de sciences physiques a ajou-
té, en marge d’une journée d’information et de sensibilisation autour de ce phénomène, organi- sée à l’Université Mentouri, qu’un des télescopes d’observation devant être installé sur l’esplanade
du 1er-Novembre (ex-La brèche), au coeur de la ville, sera relié à une caméra qui reproduira sur grand écran les images des différentes étapes de l’éclipse, capturées en direct.
Il a également précisé que ce phénomène astronomique aura lieu dans la matinée et sera visible dans toute l’Algérie sous des angles diffé- rents, avant de rappeler qu’il pourra aussi être observé en Europe, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ainsi que dans une petite zone située entre le Groenland et la Scandinavie où
l’éclipse solaire sera totale. Un film d’animation sur l’astronomie et les différentes campagnes d'observation d'éclipses sera projeté à cette occa- sion à l’adresse du public qui pourra également profiter d’une exposition sur panneaux mobiles, de communications sur le phénomène et sur les précautions à prendre pour observer les éclipses solaires, a encore indiqué le Pr Mimouni qui a fait état de la distribution de 15 000 dépliants et autres documents pédagogiques sur les éclipses.
APS
CONSTANTINE
Des télescopes et des lunettes spéciales pour observer sans risque l’éclipse solaire de vendredi
L’association environne- mentale «Arc-En-Ciel» de Aïn-Séfra vient de tirer la sonnette d’alarme, en invi- tant l’ensemble des acteurs de l’ouvrière à participer à la journée d’étude qui a eu lieu lundi 16 mars au centre cul- turel de Aïn-Séfra, avec pour ordre du jour, la protection, la préservation, et la réhabilita- tion de l’abeille saharienne en tant que patrimoine et héritage d’une portée natio- nale, pourquoi pas internatio- nale, puisqu’elle produit l’une des meilleures qualités de miel : «le miel du jujubier» ; un produit qui pourrait don- ner un plus aux revenus au profit des apidés. La journée, qui a été donc organisée au
profit des apiculteurs de la région de Aïn-Séfra, a été encadrée et animée par des experts et des spécialistes, notamment M. Hocine Irekti de l’INRA Alger (Institut de la recherche agronomique), Nasredine Chenna de l’ITELV Alger (Institut tech- nique des élevages), ainsi que Abdelhak Difallah, de l’association des apiculteurs de Blida, qui ont donné des exposés sur la vie des abeilles. Ont pris part égale- ment à cette rencontre, le subdivisionnaire des ser- vices agricoles, le président de la Chambre de commerce de la wilaya, ainsi que d’autres agriculteurs de la région. Même si la quasi-
totalité des apiculteurs de la région connaissent les abeilles, l’abeille saharienne est peu connue et peu répan- due. Pourquoi n’est-elle pas développée ne serait-ce que dans son pays, telle l’abeille tellienne ? Quelles sont les mesures les plus urgentes à prendre pour sauvegarder l’abeille ? Autant de ques- tions auxquelles plusieurs
recommandations à suivre ont été données aux apicul- teurs, notamment le suivi périodique, la connaissance approfondie des caractéris- tiques des ruches, ainsi que la levée des obstacles qui freinent le développement et la profilération de cette espè- ce qui, rappelons-le, est en voie de disparition.
B. Henine
Le Soir d’Algérie Jeudi 19 mars 2015 - PAGE 8Le Soir de l’Ouest
AÏN-SEFRA
Les apiculteurs se concertent sur l’abeille saharienne
L’abeille saharienne (Apis mellifica saharie- nis), une espèce de couleur jaune-oranger, vivant principalement du jujubier dans une par- tie de l’atlas saharien entre l’Algérie et le Maroc (de