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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Autoroute pour l’emploi SUPPLÉMENT GARTUIT À LA LIBRE BELGIQUE ET LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS h Ingénieurs et techniciens, des profils très recherchés et une gamme de carrières presque infinie

Objectif emploi Février Ingérineurs et Métiers Techniques

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Objectif emploi Février Ingérineurs et Métiers Techniques 28 février 2012

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© S.A. IPM 2012. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Autoroutepourl’emploi

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h Ingénieurs et techniciens, des profilstrès recherchés et une gammede carrières presque infinie

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3Emploi

SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012

l Témoignages | Ingénieurs et Techniciens

5 carrières, 5 passions

h Ingénieurset techniciens,des choix de vie.

hRencontreavec des professionnelsépanouis

Antoine Dubois,ingénieur chez IBAAntoine Dubois, 33 ans, est

ingénieur industriel de forma­tion. Il travaille chez IBA depuismaintenant 9,5 ans. “J’ai beau­coup changé de postes depuisque je travaille dans cette en­treprise. J’ai été intervention­niste cyclotron et chef de sitesavant d’être chef de projets, leposte que j’occupe en ce mo­ment.” Au sein de l’entreprisepour laquelle il travaille, lespostes vacants sont systémati­quement proposés à l’ensem­ble du personnel. “Ce typed’évolution est assez courantchez IBA.” Quoi qu’il en soit,son poste actuel, Antoine Du­bois compte bien le gardercette fois : “Avec l’âge et l’expé­rience qui s’accumulent, il estparfois préférable de conserversa fonction et de continuer à y

progresser.” Côté formations, ilen a quelques­unes au comp­teur, de quelques jours à cha­que fois. Cependant, selon lui,“l’apprentissage se fait à 90%sur le terrain, dans la pratique.”

Pierre-Olivier Van Isacker,électricien chez OresPierre­Olivier Van Isacker a

20 ans. Il travaille depuis huitmois chez Ores dans les raccor­dements électriques. “C’est unmétier passionnant, on en ap­prend tous les jours”, déclare­t­il. “On nous propose toutessortes de formations très diver­sifiées, en gaz, en électricité...Mais la plus grande partie del’apprentissage passe par lapratique.” L’année dernière, lejeune homme a participé aumondial des métiers, à Lon­dres, où il a remporté un mé­daillon d’excellence, ce qui n’afait que renforcer sa volonté decontinuer dans sa branche. “Jetiens toujours à évoluer dansma vie et au sein demon entre­prise. Dans 10 ans, je me voisbien « maîtrise », à la place deceux qui me dirigent à l’heureactuelle.”

Ceylan Altinok, techniciende maintenance à la StibA 25 ans, Ceylan Altinok est

Maintenance Engineering à la

Stib. “Je suis assistant au res­ponsable de la gestion de pro­jets et de la sécurité depuisbientôt quatre ans. Jem’occupenotamment de la sécurité desinfrastructures et du respectdes normes de sécurité sur leschantiers.” L’un des points quile stimulent particulièrementdans son travail au quotidien,ce sont les nombreux projetsenvisagés par son entreprise. “Ily a toujours des perspectivespour l’avenir. Par exemple, avecla construction d’un nouveaudépôt, on sait que l’on peut êtresollicité, c’est gratifiant...” Cey­lan Altinok a suivi plusieursformations depuis qu’il est en­tré à la Stib, non pas parce qu’ily était obligé, mais parce que,“quand on occupe une fonctionet qu’on aime ce que l’on fait,c’est normal de suivre des for­mations avantmême que notreentreprise nous le propose.”Ainsi, compte tenu de la fonc­tion qu’il occupe, “je trouvaisimportant de passer mon bre­vet de secouriste.”

Ababou Yaacoub,ingénieur à la StibAbabou Yaacoub est ingé­

nieur à la Stib. “J’ai 36 ans, jesuis responsable technique ausein de la Business UnitMETRO.” Toutefois, il n’en a

pas toujours été ainsi. “Je tra­vaille à la Stib depuis 7 ans. J’aicommencé en tant que coordi­nateur pour le suivi de la cons­truction des nouveaux métros,les BOAs. J’avais un diplôme debachelier.” Pendant les troispremières années qu’il a pas­sées dans la société de trans­ports publics, il a suivi descours pour devenir ingénieur.“Dès que j’ai eu mon diplômed’ingénieur, j’ai pu changer deposte.” Ce qui lui plaît dans sontravail ? “Je me sens impliqué,c’est très important pour moi.Il y a toujours de nouveauxprojets, comme le projetd’automatisation du métrobruxellois (Pulsar). On est sûrqu’il y aura du changement,des possibilités d’occuperd’autres fonctions, d’avoir plusde responsabilités...”

Tanguy Caris,ingénieur chez BESIXTanguy Caris, ingénieur civil

en construction chez BESIX,vient de rentrer des Emiratsarabes unis. “Cela fait 7 ans queje travaille pour BESIX, d’abordà Dubaï puis à Abu Dhabi.” Iloccupe la fonction de TechnicalManager. “En fonction de lataille du chantier sur lequelnous travaillons, je peux occu­per diverses fonctions : chef de

bureau, Project Manager ou en­core Package Manager.” Avantde travailler pour BESIX, Tan­guy Caris a passé quatre annéesdans une ONG bruxelloise etquatre autres dans une autreentreprise de construction. “Lapossibilité de travailler à l’étran­ger a été la raison principale quim’a décidé à travailler pour BE­SIX... J’ai la bougeotte dans lesang.”Pour le moment toutefois,

l’ingénieur envisage de rester aupays : “Il y a deux projets dechantiers en Belgique sur les­quels je pourrais travailler : unhôpital ou une école.” Mais, en­suite, il pourrait bien à nouveaupartir vers d’autres cieux...

N.R.

STÉPHA

NIELECO

Q

Ingénieurs et techniciens, des employés qui peuvent parfois être très rechechés mais qui doivent carburer à la passion. Témoignages.

Objectif Emploi.Editeur responsable :François le Hodey,Vice-Président du Conseil :Patrice le Hodey,Directeur général :Denis Pierrard,Réalisation : Sodimco.Publicité : Béatrice Schoefs -Corine Loockx (0032 2 211 3044 - [email protected]).

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4 Emploi 5Emploi

SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012 SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012

STEPHA

NIELECO

CQ

Pierre Massant, Recruitment Managerà la Stib.

STEPHA

NIELECO

CQ

Ludovic Felicani, Recruitment Managerchez AKKA

STEPHA

NIELECO

CQSTEPHA

NIELECO

CQ

Eric Bossart, responsable du département Staffing & Re-crutement chez Ores

l Table ronde | Ingénieurs et Techniciens

Un ingénieur bien(in)formé en vaut deuxhCertaines pénuries se fontressentir dans les métiersd’ingénieurs...

hTout bénéfices pour lesdiplômés de ce secteurs quise retrouvent en position deforce au moment de négocierleur emploi

Tous les métiers d’ingénieurs ne sontpas en pénurie, c’est un fait. Mais,quand c’est le cas, notamment dans lesecteur de la construction, les jeunes di­plômés qui sortent des universités le sa­vent très bien : ils sont en position deforce.“Il y a un réel manque de jeunes ingé­

nieurs diplômés dans certains sec­teurs”, annonce Baptiste Simon, GroupRecruitment Manager chez BESIX.“Nous engageons environ 30, 35 jeunesdiplômés chaque année, mais étantdonné que nous avons de nombreuxconcurrents dans le secteur de la cons­truction, trouver les bons candidats estloin d’être évident.”Conscients de leur rareté et donc de

leur valeur, les jeunes ingénieurs fontleurmarché : ils consultent les différen­tes offres d’emploi et se payent le luxede choisir leur employeur.“Ce n’est pas au jeune de nous con­

vaincre qu’il est bon, c’est à nous de leconvaincre qu’il pourrait faire quelquesannées chez nous, voire une carrière”,complète Baptiste Simon.Et Ludovic Felicani, Recruitment Ma­

nager chez AKKA, une entreprise spé­cialisée dans l’ingénierie et le conseil entechnologie, d’ajouter : “Aujourd’hui,nous ne sommes plus dans un simpleprocessus de sélection des candidats,mais nous sommes vraiment là pour lesséduire et leur donner des perspecti­ves.”

Méconnaissance des perspectivesCourtisés, les jeunes ingénieurs le

sont effectivement, mais ils n’ont pour­tant pas toujours à l’esprit l’ensembledes opportunités qui s’offrent à eux.L’une des raisons de ce défaut d’infor­

mation est lemanque de contacts entreles entreprises et les universités. “Il y atrop peu de contacts entre les entrepri­ses et le milieu universitaire”, déploreKarine Mynsberghe, Human ResourcesDirector O&D chez IBA, une entreprisespécialisée dans la lutte contre le can­cer. “Pourtant, à chaque fois que despersonnes de l’entreprise viennent pré­

senter leur métier dans les universités,l’opération rencontre un franc succès..”Selon l’employée d’IBA, “il y a vrai­

ment une demande perceptible de lapart des jeunes qui ne savent pas exac­tement quelles sont les possibilités demétiers qu’ils peuvent faire à la sortiedes études.”Cette méconnaissance des réelles

perspectives s’explique également parune série de préjugés qui ont la peaudure en milieu universitaire : “Je cons­tate que les jeunes hiérarchisent parfoisles filières, de l’ingénieur civil, en pas­sant au niveau de l’ingénieur industrielpour aller vers le bachelier. Ils pensentparfois démarrer des études d’ingé­nieur civil pour redescendre ensuite siça ne fonctionne pas”, analyse BaptisteSimon, de BESIX. “Pourtant, ces diffé­rentes étudesmènent à desmétiers dif­férents, c’est cela qu’il faudrait analyseravant de faire son choix afin que cechoix soit adapté à la carrière à laquelleon se prédestine…”

Manque de qualificationLudovic Felicani constate également

unmanque de qualification : “On se re­trouve souvent avec des jeunes diplô­més qui, quand ils entrent sur le mar­ché de l’emploi, sont très peu opéra­tionnels. Ils ont des bonnes formationstechniques et théoriques, mais, dans lapratique, il y a vraiment des lacunesénormes.”Cela dit, pour les entreprises, il est

hors de question de revoir les critèresde sélection des candidats à la baisse.“Ce serait dommage d’en arriver là. Surle long terme, nous serions perdants”,explique Karine Mynsberghe (IBA).“Nous préférons investir dans la forma­tion. En moyenne, six mois de forma­tion sont nécessaires pour quenos nou­velles recrues soient réellement opéra­tionnelles.”Par ailleurs, les formations ne sont pas

uniquement destinées aux nouveauxemployés, elles lui seront proposéestout au long de sa carrière : “Il faut pou­voir leur proposer des formations tech­niques, mais aussi relationnelles, encommunication, enmanagement ou enlangues.”D’après Baptiste Simon, cette ten­

dance s’est généralisée depuis ces der­nières années : “L’entreprise a, depuisplusieurs années et de plus en plus, uneresponsabilité de formation. D’ailleurs,beaucoup de sociétés développent leurpropre académie.”Face à la pénurie rencontrée dans cer­

tains secteurs de l’ingénierie, le dernierrecours pour les employeurs est le re­crutement à l’échelle mondiale. ChezBESIX, plus de 50% de nouvelles re­crues proviennent de l’étranger : “Noustravaillons avec beaucoup de sociétésde recrutement à l’étranger. Pour tou­tes les fonctions disponibles, le marchéinternational est ouvert.”Même constat pour Ludovic Felicani,

Recruitment Manager chez AKKA, uneentreprise spécialisée dans l’ingénierieet le conseil en technologie, “Plus de50%denos recrutements viennent éga­lement de l’étranger, essentiellementde France, pour des raisons linguisti­ques. Nous n’avons pas d’autres choix,il y a vraiment une réelle pénurie enBelgique.”

N.R.

STEPHA

NIELECO

CQ

Karine Mynsberghe, Human Resources Director O&Dchez IBA

STEPHA

NIELECO

CQ

Baptiste Simon, Group Recruitment Managerchez BESIX

h Les formations techniquesont un déficit profondd’image.

h Pourtant, les débouchéssont légion et variés...

Mécaniciens, électriciens, maçons, info­graphistes, soudeurs... Sans eux, à quoiressemblerait notre société ? Pas deponts, pas de buildings, pas de trans­ports, pas d’électricité...En définitive, il ne resterait pas grand­

chose. Pourquoi mentionner une telleévidence ? Parce que, loin de recevoir lerespect qu’ils méritent amplement, lesmétiers techniques et manuels sont en­core trop souvent méconnus, voire mé­prisés. “Culturellement, on a habitué lesjeunes à viser assez haut, sans vraimenttenir compte de leurs souhaits, de leursdésirs. On leur déconseille souvent de sediriger vers les filières techniques.Comme si ces professions étaient en

quelque sorte des sous­métiers”, cons­tate Eric Bossart, responsable du dépar­tement Staffing & Recrutement chezOres (opérateur de réseaux gaz et élec­tricité en Wallonie). “Quand on neréussit pas dans le général, on se dirigevers l’enseignement technique. Ensuite,on va vers le professionnel et si cela neva toujours pas, vers l’alternance”, dé­nonce­t­il.Un discours en totale contradiction

avec la réalité du marché : “Or, toutesces filières ont vraiment leur raisond’être, leur place et débouchent sur despostes avec de nombreuses possibilitésd’emplois.”

Redorer le blason des métiers techniquesPour redorer le blason des professions

techniques, les entreprises du secteurne chôment pas. Elles développent denombreux partenariats, à la fois avec lesécoles et avec les divers centres de for­mation professionnelle. “Nous avonsénormément de contacts avec lemondede l’enseignement technique et avec leForem, qui forme avec un réel profes­sionnalisme. Personnellement, je crois

également beaucoup en la formationpar alternance. C’est un excellentmoyen d’acquérir les connaissancestechniques ainsi qu’une certaine matu­rité professionnelle et comportemen­tale”, explique Eric Bossart, de Ores.A Bruxelles, la Stib s’est également en­

gagée auprès des écoles : “Nous avonslancé un programme de partenariatavec cinq écoles de la Région bruxel­loise, qui va être étendu à des écoles duBrabant wallon et une école du Brabantflamand”, annonce Pierre Massant, Re­cruitmentManager à la Stib.Outre le travail de terrain, les campa­

gnes de sensibilisation sont égalementindispensables, selon Eric Bossart : “Desinitiatives telles que les salons d’infor­mation du Siep ou l’Euroskills, qui auralieu à Spa­Francorchamps cette année,sont d’excellents moyens pour trans­mettre le goût desmétiers techniques.”

Des métiers en constante évolution“Deux des éléments essentiels qui en­

trent en lignede comptequandnous re­crutons de nouveaux employés sont sacapacité et son envie d’apprendre”, ex­

plique Eric Bossart, de Ores. “A l’heureactuelle, les métiers techniques évo­luent constamment et on apprend toutau longde sa carrière, c’est donc unené­cessité.”

Nouvelles technologies,nouvelles techniques...Un bon technicien doit pouvoir

s’adapter et ne pas avoir peur du chan­gement. En plus de se maintenir à ni­veau, cela lui permettra égalementd’ouvrir de nouvelles portes au seinmême de son entreprise. “Avant mêmele salaire, l’un des éléments d’attracti­vité pour les jeunes est justement depouvoir évoluer dans l’entreprise. Nom­breux sont ceux qui ne souhaitent pasrester au même poste pendant plus decinq ans”, analyse Eric Bossart.

Chez Ores comme à la Stib, tous lespostes vacants sont transmis à l’ensem­ble des membres du personnel. “Latechnologie demande de la mobilité, del’adaptation... le monde le demande”,conclut PierreMassant.N.R.

l Table ronde | Ingénieurs et Techniciens

Métiers techniques : pénurieet manque de reconnaissance

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5Emploi

SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012

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Pierre Massant, Recruitment Managerà la Stib.

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Eric Bossart, responsable du département Staffing & Re-crutement chez Ores

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Baptiste Simon, Group Recruitment Managerchez BESIX

h Les formations techniquesont un déficit profondd’image.

h Pourtant, les débouchéssont légion et variés...

Mécaniciens, électriciens, maçons, info­graphistes, soudeurs... Sans eux, à quoiressemblerait notre société ? Pas deponts, pas de buildings, pas de trans­ports, pas d’électricité...En définitive, il ne resterait pas grand­

chose. Pourquoi mentionner une telleévidence ? Parce que, loin de recevoir lerespect qu’ils méritent amplement, lesmétiers techniques et manuels sont en­core trop souvent méconnus, voire mé­prisés. “Culturellement, on a habitué lesjeunes à viser assez haut, sans vraimenttenir compte de leurs souhaits, de leursdésirs. On leur déconseille souvent de sediriger vers les filières techniques.Comme si ces professions étaient en

quelque sorte des sous­métiers”, cons­tate Eric Bossart, responsable du dépar­tement Staffing & Recrutement chezOres (opérateur de réseaux gaz et élec­tricité en Wallonie). “Quand on neréussit pas dans le général, on se dirigevers l’enseignement technique. Ensuite,on va vers le professionnel et si cela neva toujours pas, vers l’alternance”, dé­nonce­t­il.Un discours en totale contradiction

avec la réalité du marché : “Or, toutesces filières ont vraiment leur raisond’être, leur place et débouchent sur despostes avec de nombreuses possibilitésd’emplois.”

Redorer le blason des métiers techniquesPour redorer le blason des professions

techniques, les entreprises du secteurne chôment pas. Elles développent denombreux partenariats, à la fois avec lesécoles et avec les divers centres de for­mation professionnelle. “Nous avonsénormément de contacts avec lemondede l’enseignement technique et avec leForem, qui forme avec un réel profes­sionnalisme. Personnellement, je crois

également beaucoup en la formationpar alternance. C’est un excellentmoyen d’acquérir les connaissancestechniques ainsi qu’une certaine matu­rité professionnelle et comportemen­tale”, explique Eric Bossart, de Ores.A Bruxelles, la Stib s’est également en­

gagée auprès des écoles : “Nous avonslancé un programme de partenariatavec cinq écoles de la Région bruxel­loise, qui va être étendu à des écoles duBrabant wallon et une école du Brabantflamand”, annonce Pierre Massant, Re­cruitmentManager à la Stib.Outre le travail de terrain, les campa­

gnes de sensibilisation sont égalementindispensables, selon Eric Bossart : “Desinitiatives telles que les salons d’infor­mation du Siep ou l’Euroskills, qui auralieu à Spa­Francorchamps cette année,sont d’excellents moyens pour trans­mettre le goût desmétiers techniques.”

Des métiers en constante évolution“Deux des éléments essentiels qui en­

trent en lignede comptequandnous re­crutons de nouveaux employés sont sacapacité et son envie d’apprendre”, ex­

plique Eric Bossart, de Ores. “A l’heureactuelle, les métiers techniques évo­luent constamment et on apprend toutau longde sa carrière, c’est donc unené­cessité.”

Nouvelles technologies,nouvelles techniques...Un bon technicien doit pouvoir

s’adapter et ne pas avoir peur du chan­gement. En plus de se maintenir à ni­veau, cela lui permettra égalementd’ouvrir de nouvelles portes au seinmême de son entreprise. “Avant mêmele salaire, l’un des éléments d’attracti­vité pour les jeunes est justement depouvoir évoluer dans l’entreprise. Nom­breux sont ceux qui ne souhaitent pasrester au même poste pendant plus decinq ans”, analyse Eric Bossart.

Chez Ores comme à la Stib, tous lespostes vacants sont transmis à l’ensem­ble des membres du personnel. “Latechnologie demande de la mobilité, del’adaptation... le monde le demande”,conclut PierreMassant.N.R.

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Métiers techniques : pénurieet manque de reconnaissance

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6 Emploi

SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012

l Métiers

Un bijou pour la vie !h François Anselot estjoaillier créateur.

hC’est sa passion pourle dessin qui l’a guidévers ce métier.

Depuis toujours, François An­selot a une passion : le dessin.“Je dessinais des personnages, despetites BD”. Alors qu’il finissaitses humanités il est tombé surdes dessins de bijoux. “Je mesuis dit que c’était cela que je vou­lais faire”. Mais il n’y connais­sait rien aumonde de la joaille­rie. “En général, à l’époque lesjeunes qui voulaient se lancerdans le métier passaient parl’atelier familial. C’est encore lecas régulièrement aujourd’hui.La tradition se transmet de pèreen fils ou en fille même car on enrencontre de plus en plus dans laprofession”.Après ses humanités, il décide

de partir à l’étranger pour seformer à la joaillerie. “Je me suisprésenté dans des écoles à Ge­nève, Londres et Strasbourg. Par­tout j’ai été refusé”.

François Anselot entamealors des études de dessin àl’Ecole de recherche graphiqueà Bruxelles. En parallèle, en soi­rée, il suit des cours de techni­ques de fabrication des métauxaux Arts et Métiers. Suiventune année à La Cambre ensculpture surmétal et des coursde dessins de bijoux toujoursen soirée aux Arts et métiers.“Le métier de joaillier créateur

est très complexe. Si l’on veut étu­dier tous les aspects (création, fa­brication, sertissage,…), on peuten avoir pour 12 ans !”, expliqueFrançois Anselot qui après cesdeux années à Bruxelles se re­présente à l’étranger. “J’ai étéaccepté partout !”. Il choisit uneécole au sud de Londres, à côtéde Rochester, où il passera troisans. “L’Angleterre me convenaitbien car ma mère est anglaise”.Son diplôme en poche après

trois ans, il revient en Belgique.“Tout n’était pas gagné. J’avaisune formation scolaire. Mais cen’est pas encore la même choseque d’être à l’établi. Le métierrentre à force de pratique”.

Il s’installe à son compte et

propose ses premières créa­tions. Il part ensuite deux anstravailler dans un atelier àHouston aux Etats­Unis. “J’y aivu un autre aspect de la joaillerie,plus commercial. C’était intéres­sant”.Retour en Belgique. François

Anselot installe un petit atelierdans son appartement et com­mence à exposer, à l’Hôtel Hil­

ton, au Musée Horta. Il faitquelques interviews qui per­mettent de le faire connaître.“J’ai fini par ouvrir un showroomà Fort Jaco à Uccle à Bruxelles oùje recevais sur rendez­vous.Avant j’accueillais les gens dansmon appartement. C’était amu­sant car je me rappelle avoir dis­cuté, dans mon salon, d’un projetde création avec… une princesse.

J’habitais au 3e étage et il n’yavait même pas d’ascenseur !”.En 1992, il a l’occasion de

s’installer dans un point devente avec vitrine sur la chaus­sée de Waterloo à Fort Jaco.Vingt ans plus tard, il y est tou­jours.

François Anselot réalise descréations personnelles en sui­

vant son inspiration ou sur de­mande d’un client. “C’est im­portant d’être à l’écoute, de com­prendre ce que la personne désire.Certaines viennent même avecleur pierre ou un ancien bijou defamille qu’ils souhaitent remon­ter”, explique le joaillier qui ra­conte : “A mes débuts, il y atrente ans je ne faisais que du bi­jou de création. Sur base de ma­tières précieuses, et de mélangeaussi. A l’époque, je mélangeaispas mal le titane”. Aujourd’huiencore il aime cet aspect créa­tif : il dessine lemodèle et fait leplan de montage. “Mais j’aiquelqu’un dans mon atelier quiréalise le montage. On se com­prend parfaitement car la façondont il monte le bijou correspondexactement à ce que j’ai imaginé.Mais tous les joailliers ne font pasde la création. Les deux ne sontpas nécessairement liés.”

Il vend aussi des piècesd’autres créateurs. “La plupartdes joailliers proposent des collec­tions de créateurs français ou ita­liens notamment. C’est impor­tant aussi pour pouvoir plaire auplus grand nombre. Ce n’est pasparce que je suis fier d’une de mescréations, qu’elle va nécessaire­ment plaire aux amateurs de bi­joux. Parfois il faut un ou deuxans pour que quelqu’un flashedessus. C’est très personnel.”

Le plus difficile dans le mé­tier ? La sécurité. Car, la diffé­rence du bijoutier – métier àrisques aussi – le joaillier tra­vaille toujours avec des matiè­res précieuses. “Je n’avais paspensé à cet aspect en me lançantdans ce métier. Nous nous som­mes fait braquer une fois et cela aété un moment terrible pourtoute la famille. Mes enfantsm’ont dit qu’ils ne voulaient plusque je continue ce métier”, expli­que François Anselot qui estobligé de s’équiper d’alarme,de caméras de surveillance.Ce qui lui plaît le plus dans le

métier ? La création bien sûr,“partir d’une idée que j’ai en têteet la transposer en trois dimen­sions. J’essaye de proposer quel­que chose de différent à chaquefois, mais qui reste sobre, afin depouvoir passer à travers le temps.Cela fait plaisir de voir qu’unebague que j’ai faite il y a vingtans plaît toujours à sa proprié­taire. Et ce d’autant plus quandelle est portée tous les jours”.

REPO

RTER

S/B

SIP

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SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012 SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012

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11Emploi

SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012

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12 Emploi

SUPPLÉMENT DU MARDI 28 FÉVRIER 2012