347
Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Bibliothèque nationale de France www.notesdumontroyal.com

Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Bibliothèque nationale de France

www.notesdumontroyal.com 쐰

Page 2: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

1&7? i .w .... .TÏTT’RES’

R’ÈRUVIENNE;

. 2r- PEINE;

Page 3: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. - AvAWÀwAmÀ . ,TA VERTISSEMENT. e

, .I la îérité , guihs’écarte,

du vraiferriblablc ,’ perd

ordinairement; fou créditaux. yeux de la ’raifon , cen’efl: pasIaps retour; maispour peu qu”elle contrariele; 1ptéjugé ", rarement: elle

trouve grac’e devant fou Tri-

bu-nal.- N ’ e . ’Que ne doit: douci page

’ craindre lîEditeur de- ce]:

Ouvrage ,î en préfentanti-au ’

Public les -. Lettres , dîme

7 4 jeune

Page 4: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’ ij AVERTISSEMENT.

jeune Parurzienne ,5 dont le8:,lçskperxfées on: fi peude rapporta à l’idée médio-

cremèht avantageufe qu’un

injuûe- préjugé nous au fait

prendre de fa nàrion. 4’’ hEnrichis par eles -précieu-’

fes dépouilles e du. îPcrou ’,

nous idevrions au moins re-garder les habitans de cettePartie durmonde , commeun peuple magnifique ;& lefentiment de refpeünc s’é-èlojgàe guères" de (l’idée a:

- dola magnificence. ’-

.- Mais toujqurs. prévenusen riotte faveur , ’ nous n’ac-

cordons

Page 5: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

AVER’HSSEAŒNT... iij:

cerclons du mérite aux-au-tres nations , non feulementqu’auranr que leurs mœurs

imitent les nôtres ,’ maisI qu’auœm: [que leur’lar’rgue f6

ïapproche de notre idiomelCommeùtpett-oæ être. Parfait.

«Nous méprifons les In-diens s à peine accordeus-nous une ame penfante àces. peuples malheureux ,îcependant leur bifioiœ’ efi

entre. Elesmainszde tout: lemonde; nouS’y-tro’uv’ons

partout des monumens E dela figncite’ de leur efprit,

u . . e Ï a 2., 8:.

Page 6: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

îv” ÎAVERTISSEMENT.

&edelaèfolidité de leurphi’.

lofophîe. l Iv L’apologifie de l’huma-r

ulcérât. de la belle Ënature’aË

tracé-1er èrayon" des mœurs;

Indienner dans un Poëm’?

dramatique , dontjle [niera vpartàgéala Î gloire de l’exe-

cutidn-.- ’ n ’ i’ " "à

f Avec tant: de alumiteresrépandues fur lelcaraâerede ces peuples, ’, il ’femble’

que l’on. ne devroit ’pas’

. craindre’de voir pager pour

une finition des Lettres ori-ginales ,’ quine font que

déveloper

Page 7: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

flVERTÏISSEZIŒN’IÏ Âv.

déveloper ce que nOus con-noiiÎons déja de I’efprit vif

8c naturel des Indiens ;rn3isle préjugé a-t-il des .yeux P.

Rien ne raflute contre [onjugement , &îl’on fe. feroit:

bien gardé- d’y» [oumettre

cet Ouvrage , fi (on Empireétoit fans borne.7 "Il femble inutile d’av’er-A

tir que les premieres Lettresde Zilfia ont été traduites

par elle-même: on devineraaifément , qu’étant compo.

fées dans une Langue, 8:.tracées d’une manière qui

nous font également lien-

t - connues ,

Page 8: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. vjconnues , le recueil n’enferoit pas. parvenu jufqu’à,

nous , fi la même main ne.les eût récrites dans .A notre

Langue. . . Va Nous devons cette tra-s(hélion au loifir de Ziliadans fa retraite. La com:plaîfa-nce qu’elle a eu de les l

communiquer au ChevalierDécerville’, 8c la permifli’on

qu’il obtint: enfin de a lesgarder , leur, fait paire; fui:qu’à. nous. k

On connoîtra facilement

aux fautesde Grammaire 8;aux négligences; du fille ,

- V combien

Page 9: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

AVERTISSEMENT. vîi.

combien on a été -fcmpu-

hui: de ne rien dérober à.reçu-i: i d’ingénu’iré qui re-

gne «dans cet Ouvrage.on s’efl contenté de firppri-

mer .( fur. tout dans les pre- Iinieres Lettres) un grandnombre de termes ô; decomparaifons Orientales ,qui étoient échappées à Zi-

lia, quoi qu’elle fçût par-

faitement la Langue Fran-çoife lorfqu’elle les-tradui-foit; on n’en a laiflflépque ce

qu’il en falloit pour fairefentir combien il étoit né-ceŒaire d’en retrancher.

On

Page 10: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

-vîij .AVEKHSSEMENT.

On a cru auflî pouvoirdonner. une tournure plusinteioible à de certainstraits métaphifiques, quiauroient pû paraître ob-Ifcurs [mais fans rien chan-ger au fond de la peule-e.la feule part quel’onait. ace fingulier Ouvrage.

Page 11: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

5," a. ,. ï,Ëlï l

LETTRE mangerez-7.i ÎZA I» men cher Azahl’les

A au; tendregZilia;mitards qu’une Îvapenrï dumatin ’ïs’exhalent 8c font (11151763

avant’d’arriver jufqu’à rois-en

je t’appelle à Mouffeêoürs ;en

j’atteins ’quekonîamour vienne bri-"

fer les chaînesrdel mon :

Ï l I e ,A hélas!

Page 12: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

7 ’ as !’ peut-erre les malheurs que

maman-in plus fifi-eus!peurêtre tes maux furpafiènt-ils les

[fleurit a Ï il” . Îïa’vîue’cru SôIeil ç’nvîëe au;

fureur [d’uneïNation iïbarbare , de-

vroit faire. couler- rues Jaunes. ;mais ma douleur; niés jetâmes ,

gramen: 3;!!9’1f99111ficm

t0]. "l Qu’as-m-fait dans ce tumulte i

adieux reluire, aine de ma ’v-ieIan courage; tïa-;r:üzéréifiçneflël

En; inutile,? Quelle alterna-rive"mortelle inquiétude l ’ô ,imonl cher

Aza l que tesjours fuient famés ,a; que fucçuinbe, s’il’le faire!

il fous les (3111(qu daccablent l a" ’F

; Depuis-le moment;terrible(qni

7 -. r 4 auroit

Page 13: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 3 1auroit dû être arraché de la chaîné;

du tems , 8c replongé dans les:idées éternelles ) le nio-ment d’horreur où ces Sauvages.

impies m’ont enlevée au Culte du

. Soleil,à moi même,àtonamour;rretenue dans une étroite captivité; a

privée de ïtoute communication ,

ignorant la. Langue de ’ces- hem...

mes féroces ,- je n’éprouve que

les effets du malheur , fans pou-ïVoir en découvrir la taule; Pion;ge’e dans un abîme d’dbfcnrité,

niesjours fout feniblables aux nuits

les plus efiiayantes. -Loin d’être touchés? de mes

plaints, mes «meilleurs ne le, [crispas même de mesïllarmes 3’

lourds à mon langage ’, ils n’enten-

" ’ A2 dent

Page 14: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

le]dent pas mieux les cris de mon

Œefpoir. .- Quel cil le peuple afi’ezféroce

pour même point émû aux figues

de la douleur? Quel defert aridea .yû naître des humains infenfi-

hies à la voixde la nature gémit?-

fante a Les Barbares !.MaîtreslDyalpor * fiers de la puilï’ance,

d’extermiua, la cruauté cil le feul

guide de leurs aâions. Aza ! com-ment échapperas-tu à. leur fureur?où es-tu ? que .faisttu 5’. lima ’vie

t’efi chere,»infi:ruis-.moi deta del-

tinée. r I ra Hélas ! que la mienne dirham.géei comment le peut-il 3 que des

jours fi femblables entr’eux , avent.

. par5 N on: du Tonnerre.

Page 15: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ î Ï

par rapport à nous de fi flanellesdifférences ?Le tems s’écoule ;l63

ténèbres fuccédent.à la lumiere;

aucun dérangement nes’apperçoit

dans la nature 5 8c moisadu fu-prême bonheur, je fixisatombéedans l’horreur du :défefpoir , fans

qu’aucun intervalle m’ait préparée

à cet affreux paillage. i iTu le fçais , ô délicesïdemou

- cœur l ce jour horrible ,ïce jourà jamais épouvantable , devoit

éclairer le triomphe de notre- union, A peine commençoit ail à. Famine , qu’impatiente d’exécuter

l un projet que ma tendrelïe m’a-

voir infpiré pendant la nuit, Ïecourus à mais Quipos * 8c profi--

I * GantE Un grand nombre de petits cor-A 3 dans

Page 16: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. T 5’]tant du v filence. qui régnoit encore

dans le Temple, je me hâtai de lesnouer , dans l’efpérancel qu’avec

.leur fecours je tendrois immor-telle l’hifloire de notre amour 8:

de non-e bonheur.

A mefure que je travaillois;l’entreprii’e me paroiiïoit moins

difficile ;- de moment en momentçcet amas. innombrable de cordons

devenoit fous mes doigts une pelu.

une

dons de diflërenres couleurs dont lesIndiens (a fervoient au défaut de 1’ ’-

criture- pour Faire le payement - des-Troupes 8: le dénombrement du Peu-. pie. Quelques Auteurs prétendent qu’ils

I s’en tenoient auifi pour tranfmetrrç à..h pofiérité les A&ions inertiel-ables de

Jeux Incas. I r

Page 17: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Tl 7].turewfidellede nos fiions. & denos fentimens , commeil étoit au-trefois l’interprète de nos penfées ,

pendant les-longslintervallesnous pallions fans nous voir.

Toute entiereïà mon ’occupaâ

.tion , j’oubliois le tems , lorfqn’un

bruit; confus IéVCillËJDCS efprits

.8: fit trell’aillir mon tout. ’

Jejcrus- que le moment heureuxétoit arrivé , 8c que les cent. porctes * s’ouvtoient pour lanier un

libre gaufrage au foleil de mes jours;

je cachai précipitamment Qui,posions un pan de ma r’obbe;

r ne I Î j. . -.;1 * Dans le Temple du Soleil ily’avoit

59’,” P9996: ligafeyl aveigne-29M-

YOÏ! de lesfiire ouvrir. .Lî.-.2 Q: 2: tA4’

Page 18: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. t8] .a: je courus" au-devant de tes pas;Mais quel horrible fpeétacle

s’oErit à mes yeux l Jamais funJouvenir afieux ne s’effàcera rie-ma

mémoire; .r . I ’ -- Les pavés du Temple enfinglantés 5 l’image du Soleil foulée

aux pieds; nos Vierges éperdues;fuyant devant une troupe de foldats

furieux qui unifieroient tout cequi s’oppofoit à leur païage;nos

Marnes * expirantes fous leurscoups , dont les habits. brûloientencore du feu de leur tonnerre;lesgémiEemens de l’épouvante , les

:çris de la fureur répandant- de

. v . toute« .*, Efivéee de Gouvernante: des Vierf

"ges du sure-il. r - ’ ”

Page 19: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[9] I . .toute part l’horreur a; l’efiioi’ ;

m’ôterent jufqu’au fentiment de

linon malheur.Revenue à moi-même , je me

trouvai , (par un mouvement na-,rurel 8c prefque involontaire )rangée derriere l’autel que je tenois-

embralïé. La , je voyois palier ces

barbares ; je n’ofois donner un lî-,

bre cours à ma refpiration , je craiegnois qu’elle ne me coutât la vie;

Je remarquai cependant qu’ils me

lentilfoient les effets de leur cruaugté à la vue des ornemens précieux

répandus dans.le.Temple 5 qu’ils

le fumoient de ceux dont l’éclat

les frappoit davantage 5 8: qu’ilsarrachoient jufqu’aux lames d’Or

dont les murs étoient revêtus. Je

Page 20: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

in]P que le larcin étoit le motif1 de leur barbarie , 8c que pour évi-

ter la mort , je n’avois qu’à me

,dérober a leurs. regards. Jewfor-

nuai le dellein de fortir du. em-j pie , de me faire conduire à ton Pa-

. lais , demander au Capa Inca *du fccours 8c un azile poutines.Compagnesvôc pour moi :maisaux premiers mouvemens que je.fis pour m’éloigner . je me fends

arrêter: ô, mon cher Aza de):frémis encore l ceslimpies oferent

. porter leurs mains lacriléges fur la

iman?" Soleil, - , , tx Attachée dela demeure filetée,

matinée ignominieufement hors du

impunie .Vû Pour la premiers

H il a faita, on: générique des Incas regnans.

Page 21: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’[ I Y]

ibis le feüil devla porte ’Célelle

.-que je ne devois palier qu’avecles omemens de la Royauté; *au lieu de fleurs qui auroient étélèmées fous mes pas , j’ai vû les

chemins couverts’de fang 8c de

carnage; au lieu des honneurs duTrône queie devois partager avec

toi , efclave fous les loir: de latyrannie, enfermée dans une ob-fcure prifon ;la place que j’occu-

pe dans l’univers cil bornée àl’é-

rendue de mon être. Une nattebaignée de mes pleurs reçoit mon

corps

’ Les Vierges contactées au Soleil ,

entroient dans le Temple prclîjue enmaillant , 8: n’en flattoient que le jour

"de leur mariage. "’IrxI

Page 22: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

En] .t’orps fatigué pair les tourmens Je

mon me; mais, cher fonder: dema vie , tine tant de maux me fe-ront legers î fijÏapprends que tu

refpires! fiAu; milieu de cet hÇrrible bou-leverfement *, je ne fçais par que!

heureux hanta fai confervé mesQuipos’. Je les pbfféde , mon cher

-Aza, c’efi le tréfor de mon cœur,

pnifqu’il fervira d’interprête à ton

-amour comme au mien ; Tes mê--ines nœuds qui t’apprendront.mon exifience , en changeant de’forme entre tes mains , m’infirui-

tout de mon fort. Hélas un: quelleeoie pourrai-je les faireepafi’cr juil, ,

.qu’à- toi-?Pàr quelle adrefl’e gong-j

sont-ils mÎêtre renflas Ne Pignon:

Encore; -

Page 23: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 13 Elencore. ; mais le même fenrimen;quî nous fit inventer leurluîàge,

nous ’fuggerera moyens de.trompernos tyrans. Quel que foiele Chaqzti* fidéle qui-te portera ce

précienxdépôt , jene ceflèrai d’en-

vier [on bonheur. Il te verra,mon cher Axa; je donnerois tousles jours que le Soleil me defiine.pour jouirunfeul moment de Lapréfence.

1* Meifiger.

a.4 A.-ξ

Page 24: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I143

LETTRE DEUXIÈME. .

U JE l’arbre de la vertu , mon.

.v cher Aza,répande à jamais;fonv’ombre fur la famille du pieux

Citoyen qui a reçu fous ma fenê-.

ne le myfiérieux rififi de mes.penfées-, .8: qui l’a remis dans res;

mains ! Que *- prolan-v;ge les amenées , en récompenfe de

fou adreiÏe à faire pàiïer julfllu’â

moi les plaifirs divins avec ta ré-

ponfe. ,Les tréfors de l’Arnour me font

I ouverts;” Le Dieu créateur , plus panant «fie

le Soleil.

Page 25: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . T153 . . à(savarts; j’y puife une joîe- délié

écule dont mon arne s’enywe.î

En: dénouant les liners de ton-com-,1 le mien khâgne dans une.

, Mérïparfumée. , 8: les.chaînes qui devoient nous unir-ne. A.

font-pan rumpues ! Tant de bon;hurleroit l’objet, de mes. defirs ,

&ènonieelui de mes elbérances. p

Il Dans l’abandon de moi-même;

je craignoîà pour t6 jours A; le plai-

fir étoit oublié, tu me rends toutce «queï-î’avoîs. ïpetdu. Je goûté a

Ia’douce fatisïaâîon det’e plaire , d’être louée de toi ,

d’être approuvée par çe que fai-

me.’ Maigreher Aza, en! me vli-.mm instaurée ËéEee’sïyje n’en;

que j’entends ce quai:, . r. . . "fuis.

Page 26: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’ .[16]iris; Aînfi gueula rote tire (enbrillantes couleurs des rayons duSoleil ,de même les, charmesplaifent dans mon efprit se dansmes ,fentimensân ne; font que. les.

bienfaits deuton. génie lumineux;n’en n’efiâ moi que ma :tendrelïe.

,Situ étois unhomrne ordinaire;fie ferois raflée Idansole néant , ou

mon fixe tell condamnée. Tienelèlave de lacoutume, tu m’en as:

fait franchir les barrieres pourm’élever me toi. En n’aspû [ouillât qu’un être femblàble.

au tien ., neume à l’humiliant.

avantage de donner la vie àfltapofiérité, ZIl: as voulusoue’ nos.

divins ZÇAImM-i Ï PIBÆent mon -

ï La -; ï entent’ Philofophes Indiens. Z l ’

Page 27: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

r 17] , ."entendement de 4eurs .fuhlimestonnoiliances.’ Mais -,. ô lumiere.

de nia vie ,’ fans le defir de te

plaire, auroisvje pû me refondred’abandonner m’a tranquille igno-

rance 3, pour la pénible occupa-tion de l’étude ? Sans le defir de

mériter tonrejiime, ta confiance,’ton. refpeâ ., par des vertus ’qui

fortifient l’amour de que l’amour

rend ivolnptneufès; je ne fêtoisquel’objet de tes yeux; l’abfence

im’auroit- dé’p efacée de ton fou-

venir. v vMais, hélas fliïru m’aimes encas

re , pourquoi fuis-je dans l’efelavah

ge ?En jettant mes regards frit les

murs de ma prifon , ma joie dif-*paroît ï l’horreur me faifit , 8e me:

’ . B craintes

Page 28: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

-craintes ferenonvellent. On nevte’a’

point ravi la liberté , tu ne viens

pas à mon [cœur-situes influaitde mon fort, il n’efi pas changé. *

Non . mon cher Aza . au milieude ces Peuples féroces , que tunommes Elpagnols , tu n’es pasaufli "libre que tu crois l’être. Je

vois autant de lignes d’efclavage

dans les. honneurs qu’ils te ren-dent, que dans la captivité où ils

me retiennent. v n.p Ta bonté te féduit ,j’tu crois

fincéres ,- les promefi’es que ces

barbares te font faire par leur inter-

prète , parce que tes paroles fontinviolables gmais moi qui n’en-tends pasnleur langage 5 moi qu’ils

ne trouvent pas digne d’êtretrorp-

i - k. Fée,

Page 29: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

v - [F9 TL,péev,.je vois leurs mitions; nV Tes SujetsJ prennent pour"

IdesPieux-I. le rangent de leur, parti :ô mon .clier Aza ,. au peuple que la crainte détermi-.. ne l Sauve-toi de cette erreur, dé-fifimîadëglàfmëlïs santé-de ces

- Étrangers. Abandonneton Empi-4.3’wa vl’hcarVirmM * en,aprédit la .defiruçîiiôn. l

p Achette ravie 8c .ta libertéauPrix «le? pnifiÏêrœ:..de.ta.gm-

Zdent, de jtesu tréfots; il ne te tef-

’ , ” Wracocha regardé comme un"Dieu : il pall’oit pour confiant pannil’lès

gadins ,que avoit spr’ëditïîe’n

mourant que les Efpagnols détrôna

Pierra ËFÎÊS drenne. "ne"

Page 30: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[2o] . .tera que les donsde la nature. Nos

’ jours feront en sûreté. j I

Riches de la pofielfion de nosï cœurs , grands pars’nos; vertus”

.puiflaus par notre. modération;nous irons dans une cabane jouirdu ciel , de la terre Godet notre’tendrefl’e; l ’ i II - Tu feras plus. Roi en régnantfur moname,qu’en doutant de l’af-

rfeéiiou d’un peuple innombrable t

1mn fourmilion à tes volontés te fera

jouir fansrj’rannie du beau droitde commander. En t’obéïlTant je

vferai retentir .ton,Emp,ire de meschants d’allégrefi’e g tonrDiadêè

.-me Ï fera toujours l’ouvrage

:;.Ç ÏL. i. V mes* Le Diadème- des (en:

h «Fête

Page 31: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

r2: 1’

mes mains, tu ne perdras der:Royauté que’les foins 8: les En:

figues. .7 . r .Combien de fois , cher ame de

ma vie, tu t’e’siplaint des devoirs

"de ton rang ï Combien les cérétmonies , dont tes ’vifi’tes étoierit

accompagnées -, t’ont Fait envier

le forte de tes Sujets? Tu n’autois

voulu vivre que pour moi; crainqrirois-tu à préfets: de perdre tan:de contraintes ?.’Ne’ ferois- je plus

cette Zilia ,5 que-tu aurois ïpréfé-Î

rée à! ton Empire? Non , je nepuis» le croire , mon cœur n’efi

point changé, perruque? le tien le

feroit-il? r ’ , J’aimeoseraie-sauge commue;Magasin Soleil. ’

Page 32: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

il: 223r. J’aime, je vois toujours le mêa

Je: A23q8inrégna dans inermeau premier moment de la vire; jeme rappelle fans’cell’e. ,ce’jourv for-

tuné, ou ton Pere ,. mon l’ouve-

rain..Seigneur, te fit partager , pourlamiçæ.;fois,le rompit réfèr-avé-à imam , d’entrer dans l’in-

séricurÂiLTsmple s *.iè merepréi-

fente le fpeâacle agréable de nos.Vierges, ,.qui , rafl’emb’lées dans

gin mêmeljeu , reçoivent un nou-

veaufin-fin:l de l’ordre admirable

qui régie est? e118 z tel, outrois

dans un l’arrangement desplus belles ajourer encorede lîéçlatà leur beauté. ï Tu.1"...

taf Wawt [enlie droitd’entre: dans le du j

Page 33: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

"[23]Tu parus au milieu de nous.commeun Soleil Levant , dont latendre lumiere prépare la férénité

d’un beau jour: le feu de tes yeux

.répandoit fur nospjoues le coloris

de la modefiie , un embarras in-..génu tenoit nos regards cap-tifs 5 une joie. brillante éclatoitdans les tiens ; tu n’avais jamais

.rencontré tant de beautés enfem-

,ble. Nous n’avions jamais vû que

le Capa-Inca: l’étonnement Gale

-filence régnoient de toutes parts.Je ne [gais quelles étoient hespéri-

.fées de mes Compagnes; mais de-V quels fentimens mon cœur ne fur-

.il point: alfailli l Pour la premierefois j’éprouvai du trouble , del’inquiétude. a- de cependant du

plaifir.s

Page 34: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. [24]plailir. Confirfe des agitations demon ame,j’allois me dérober à’ta

a vûe g mais tu tournas tes pas vers

moi, le relpeéi me retint. "O,mon cher Aza , le fouveë

air de’ce premier moment de mon

--bonheur me fera toujours cher l Le

(on de ta voix , ainfi quele chant- mélodieux de nos Hymnes ,pom

dans mes veines le doux frémill; fement 8c lefaint refpeéi: que nousiufpire la préfence dela’Divinité.

Tremblante , interdite , Intimi-dité m’avoir ravi julqu’à l’ufage de

"la voix; enhardie enfin par la dou--ceur»de te: paroles; j’ofai élever

Vmes regards jufqu’à roi , je’ren-

contrai les tiens. Non , la mon:même n’effacera pas de ma mé-e.

Page 35: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

tzrïmémoire les tendres mouvemèni

de nos ames qui fe rencontrereut ,j&feconfondirent dans un infiaut.

Si nous pouvions douter denotre origine , mon cher A23, cetrait de lumiere confondroit notre

incertitude. Quel autre , que léprincipe du» feu ,’ auroit pu nous

malheure cette vive intelligen-Çce des cœurs, communiquée,«ré-j

pandue 8c fende , avec unedité inexplicable Ï . ’ :frétois trop ignorante fur les

elfets de l’amour pour ne pas m’y;

tromper. L’imagination f remplie

de la fublime vThéologie de ne:Cucipatas ,,* je pris . le feun’qui

i - vm’animoit

tv fPrêtresduSoleil. " ’

Page 36: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

m . .nimboit pourvue agitatioudiiavine,jecrus que leSole’il momie

nifefl’oit à volonté par ton orga-

ne, qu’il me ébouilloie- pour ïfon

époufe d’élite :j’en loupirai , mais

après ton’départï ,j’examinai mon

cœur , ce je n’y trouvai que son

image. ’ t- Quel changement ,’ mon cher

mm: , ta préfenee avoir fait fia-moil tous ies objets me parurentnouveaux; je crus volumespagnes pour a première foisQu’elles me belles 1. jene pus fourmi: leur préfixe; re-tirée a l’état, je me livrois au

inoublié de une , loriqu’nned’aitr’élléswint me tirer de ma

rêverie , en me donnant vd’e mu-

- 1 veaux

Page 37: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 27] A .Yeanx filins de m’y livrer. Ellem’appxit qu’étant’ta plus proche

parente , j’étçis defiinée à être ton

épinaie, des que mon âge peinez:

trait cette union. J’igndroîs les loi: deton Em-î

pire , * mais depuis que je t’avais"vû , mon cœur étoit trop éclairé

pour ne. pas fiifir l’idée du boni

beur d’être à toi. Cependant loind’en Eôdnoître toute l’étendue;

àCcoutumée au nom facré d’épou-

Ïèdq Soleil , je bornois mon et;

’ *I.es’-1àî;-des1ndîensoblîgeoîenflèà

Incas d’époufer leurs (beurs , 8:» gym?!

ils n’en auroientpoin: 5 de prendrepour

femme .1e,jprexniege Princefle du Sang,dçîs Incas, qui émût Viéfgè du’SoleïL

. ’ C 2

Page 38: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[23 3i pétance à te mir tous les jours;

à t’adore: ,. à.t’ofiir des vomi

comme à lui. .- C’efi toi, mon aimable A23 5c’efi toi qui combla; mon aine de

délices en m’apprenant que 1’; 4.

galle rang de ton éponte .nfaïœ

cieroîtà ton cœur , à ton vous;

à ta gloire, à tes vertus 3 que jejouirois fans ceife de ces entre-tiens fi rares 8c fi. courts au. gréde nos defirs , de ceè entrevjtiens qui ornoient» mon efprit desperfeéüons de ton âme . ’85 qui

ajoutoient à mon bonheur la dé-licieuiè efpémnce de faîteau jour

le tien." i O , mon cher An; combienton impatience contre monume-

" me

Page 39: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[29 Jglepjeuncficm. qui retardoit nôtre

union ,« étoit flatteufe pour moncœquCombîen Ies fieux enliée":

qui le font écoulées t’ont paru

longues , 8c cependant que leurdurée a-été courte ! Hélas, le mo- ’

ment fortuné étoit arrivé ! quelle

fatalité l’a rendu fi*fuuefie .7 Quel

Dieu punit ainfi-I’innocence 8: h

vertu? ou quelle Puifl’ance inferà;

nale nous ta féparés de nous-béé;

m’es ? L’horremj me faifit , mon

cœur fa déchire, meslarmes inong

dent mon ouvrage. Aza [moncher Aza! . . .

ces

LETTRE

Page 40: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

tao]

’LETTRE TROISIÈME;

i ’EST toi, cherelumiere de, H mes jours 3 c’efi toi quinegamelles à la vie 5 voudrois-idemènera fi je n’étais. affurée que

la mon auroitmoiflbnné d’un feuf

coup tes jours 8c les miens v! J e tou-

chois au moment où lÎétincelle du

fendîïmdont le animenotrç

être: fâchâtes); naturegabarieufe fç préparoit déja à don-’-

ne: une autre forme à la;portion de

matiere qui ,Iui appartient en moi ,,

je mourois 5 tu, perdois pour jaomais la moitié de toi-même , lorfq

que mon amour m’a rendu la vie ;

’ 8c

Page 41: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

En:&rîeïen un factifiçej.comment t’infiruiredeschoies furprenantes qui me font 3:?rivées Ê Comment me rappeliet des

d’éja cannaies au momentjais aireçnes, 6c que le tems qui.s’efi écoulé depuis , pendiencote:

moins intelligibles Ï . ’

v A peine, moucher An,avoisëin confié à notre fidèle Cinquile

dernier and: mes’penIËCS. qui:

fememiîs un gland mouvements

dans notre habitation mers lemi-v.hectisie nuit «and; me: ne

videurs (lem:l’ombre accentuant dei violence qu’ils en avoient em-

ployée am’amcher du Temple du;

Solen - v ..64 Quoique?

Page 42: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. , :221 v . .t Quoique la nuit fût fort 0bean

on me fit faire un fi longtrajet g quefuccombant à la fatigue , on’fut-

obligé de mepotter dans unemaî-

fou dont les approches ; malgrél’obfcurité , me parurent même...

ment diflîciles. ’ i ’Je fus placée dans un lieu plus

cri-oit 8c plus incommode que n’é-

tait ma prifon. Ah , mon cher:lAza ! pourrois-je te perfuader ce.que je ne comprends. pas moi-mê-Ime , fi tu n’étais alluré que le men-

fonge n’a jamais fouillé les-Iéna

d’unenfant du Soleil! .

Cette umaifon , que j’ai jugéêtre

* Il pallbit pour confiant qu’un Pe-;

cuviez: n’a jamais menti.

Page 43: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’[33]

Être fort grande par la anntité de”

monde qu’elle contenoit ; cettemaifoncomme fufpendue, 8c ne te-;nant point âla terre , étoit dans un

balancement continuel.Ilfaudroit , ô lumîere de mon

elprit , que ficaiviracachæ eûtcomblé mon aine. comme la tient;

ne de fa divine fcience , pourpouvoir comprendre ce prodiqge. Toute la connoilfance quej’enai,Çefl que, cette demeure n’a.

pas été confiruite par un être ami

des hommes .- cage. quelques mûrmens après que j’y fus entrée , fou

mouvement continuel, joint à une

odeur malfailànte ,. me caufetencun mal fi triplent, que je fuis étau-I

née de n’y avoir pas fuccombé

’ÊG

Page 44: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l 34: Ïce n’étoit que le commencement.

de mes peines. v .Un teins airez long s’était éconn.

lé , je ne fondrois prefque plus ,1lorfqu’un matin. je fus arrachée au

femmeil par un bruit plus adieuxque celui d’Yulpa : notre habita-

tion en recevoit des éblanlemeus-tels que la terre en éprouvera, lori;

que la Lune en tombant, réduira-

lÏuniversen poulliere.* Des cris ,des voix humainesiqui le joignivrenta ce &acas , le rendirent en.core [des épouvantaBle; mes leurâifisd’une horreur furette , ne

i portoientf Les Indiens croyoient que la fin du

monde arriveroit par la.Lune qui ferMaokitomber fit: lat-terre.

4

Page 45: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l: 35’ J

portaient à mon ame ,quë l’idée

de la defiruétion. , ( non-feulement

de imuimême) mais de la natureentierè. Je croyais le péril unitverfel ;’ je tremblois pour tes jours à

ma frayeur s’accrut enfin jufqu’au

dernier excès , à la vûe d’une troué

pe d’hommes en fureur , le vifagc

8c les habits enfanglantés , qui le

jetterent en tumulte dans ma chamr.. bre. Je ne foutins pas cet horrifié

file lpeêlacle, la force se la coudemiEanœ m’abandonnerent : j’ignoc;

te encore la faire de ce terribleévénement. Mais revenue à moi-

même; je me trouvai dans un lieaile: propre, entouréede plufieursSauvages , qui n’étaient plus les

cruels Elpagnols. l - » - I;Peux-tuf

Page 46: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E36]Peux- tu te repréfenter ma fur:

prife , en me trouvant dans unedemeure nouvelle , parmi des hom-f

mes nouveaux dans pouvoir camé

prendre comment ce changementavoit pû le faire .7 Je refermaipromptement les yeux,afin que plus

recueillie en moi-même ,je puHem’afiiirer fije vivois ,I ou fi monaine n’avait point abandonné mon

corps pour palier dans les régions

inconnues. *,Te l’avoueraiëje , encre-Idole de

’ man.*Iles Indiens croyoient qu’après la

mon, l’ame alloit dans des lieux in-

connus pour y récompenfie oupunie [clou fou mérite.

Page 47: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

â(37]mon cœur ,; fatiguée d’une vie

odieufe a rebutée de fondât destourmens toute efpéce ; acca-Î

blée fous le poids de mon barri-Î

ble deliinée , je regardai avec in-

différence la fin de ma vie quefautois approcher :je refufai cant?.tamment tous les fecours que l’on

mofloit ;en peu de jeton;chai au terme fatal , &j’y touchai

fans regret. v aL’épuifementdesforces anéantit

le liniment ; déja mon imagina-tian affaiblie ne recevoit plus d’i-

mages que comme un léger dei?fein tracé par une main tremblante;

déja les objets qui m’avaient le

plus affilée n’exeitoient en moi

que cette fegfatian vague , que

- nous

Page 48: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[393 .nous éprouvons en nousaller à une rêverie mdétermin z;je n’étais prel’que plus. Cet état,

mon cher Aza ’, n’eflj pas fi fâ-

cheux que l’on croit! De loin il

nous effraye , parce que nous ypenfons de toutes nos forces ;quand ail arrivé , affaibli parles gra us de douleurs . quinous-y" cô’nduifeuti, le moment

décifif ne paroit que celui teepas. Un penchant naturel qui nousporte dans l’avenir ,même dans

celui qui ne plus pour nous;ranima mon eiprit’;& le tranfpor-

jta iniques: dans. l’intérieur de ton

’Palais. Je Crus y arriver au mo-

ment [ou tu venois d’apprendre la

Inauvelleede ma mort 5 je me re-

V préfemai

Page 49: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, V , I 39 J vpréfentai ton image pâle , défiglF

rée , privée ’ de lentimens , telle

qu’un lys deiféehe’ par la brûlante

ardeur du Midi. Le plus tendre’ amour cil-il donc quelquefois bar-.-

îbare ? Je ’jouifïais de ta douleur;

je l’excitâis par de trilles adieux;

je trouvoisïtle la douceur ,peut-être du plaifir à répandre litt tes

jours le poifou des regrets; 8c cemême amant qui me tendoit fé-

roce , déchiroit mon cœur parl’horreur de’tes peines. Enfin,reveilléè commed’un profond fom-

meil , pénétrée de tapropre dou-

leur, tremblante pour ta vie , je de-

. mandai des feedurs, je revis lalumîete.

Te reverrai-je , toi , cher Ar-

t bitte

Page 50: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

- [40]bine de mon 2 Hélas!quipourra m’en affurer? Je ne [gais

plus ou je fuis , peutvêtre cil-ce loin

de toi. Mais dallions-nous êtrclë-

parés par les efpaces- immeulèsqu’habitent la enfans du Soleil , le

’ nuagelegerlde mes penfées volera

. être celle autour de toi. Â

Page 51: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

k le]TTR E TRIÉÂÆÉ:

i Un L que fait l’amour deï Jamie, moucher Aza..:.-lespeina-le:uliminue , le-;défelpoirl’étain: Le,mépris que la nature

femble faire de" notre être; enl’a-

bandonnant à la douleur , nousErévolted’abord ; enfaîte l’impof-

fibilitéxtle nous en délivrer , nous

prouve; une.er fi humi-In-liantc.qu’elle nous conduit jufqu’au

dégoût douons-même. .

.- Jerne’visplus en moi ni’pour

:moiçchaque’ influx ou je refpire;refllunxlàcrificeque je fais à. tout

:amou’rrëc de jour en jour il de-

* D vient

Page 52: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[42 Imerlus pénibles à. la remariapaieè’qu’elque’iôulfagemërïtâïmst .

quine confume, loiuçd’éclairciri

mon fort , il femble le rendre. en;cure plus oblcur. Tout ee’qui.im’environne m’efi inconnu au:

m’eft nouveau . tout intérefl’e.

curiofité, 8c rieur ne peut hélais.-faire. En vain ’,. j’emplo’ye’ mon

attention 8: mes efforts pour euetendre , oupour être entendue 1;d’un 8c l’autiéme [ont également

Mpolliblede .1 tantde peines inutiles , je crus entarir la fource’, en dérobant à mes.

yeux l’impreflion qu’ils recevoient

des objets: je m’obliinaiqudque-teins à les fermer; mais Ies:téné-

bres volontairesauxqu elle iflnl’é-f

- tors

Page 53: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[sa I. , ,taris andîmnée ., ne foulageoient’.

que ma modefiie. BlelIée fans celle.

à une de ces hommes , dont les;ferrites: a: les fusants (ont autantde fupplioes,moname n’en étoit pas:

I mains agitées’renfermée en mai-

même, mes inquiétudesn’en’ é-

toient . que plus. vitres, a: le delîcdes les: exprimer plus viqlènt. D’un!

autre eôté Âl’impoilibilité’ de me

mire entendre ,: répand. iniques il]!

mes organes. un tourment nonmains infupportable don;leurs quizauroieut une réalité plus

apparente. Que cette filiation e13

truelle lÎ . . ’Hélas Ejezcroioi’s’ déjà» entendre

quelques mots des sauvages Ef-Eaguol’sx trouvois des-apports

l i ’ D32 avec

Page 54: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[sa] .4avec notreaugufte langage;jemeflattois qu’en. peu de tenus je pour:

rois m’expliquer avec eux : loin

de trouver le même avantage avecmes nouveaux tyrans, ils s’c’xprio,

ment avec tant de rapidité, que je:

ne diflingue pas même les in-;flexions dolent voix, Tout me.fait juger qu’ils neIont pas de la

même ,Nationvgôt à ladilférence

de leur maniere , 8c de leur cara-élere apparent , on devine finspeine que Pachacamacllcur a difitie,

hué; dans une grande difpropor-;tian ’ les élemens. dont il a formé les

buna us. L’air grave à farouchedes . entiers fait’voir’qu’ils font

compafés de.la matiere des plusdurs. métaux iceux : ci [ensablent-

i i s’être

Page 55: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. un «ïêtre échappés des mains tin-Créa

teur au momentoù il n’avait et;cote afl’emblé pour leur formation

que l’air 8c lefen des yeux fiers ,13.

mine. [ombre 8c tranquille de ceux.là; montraient allez qu’ils étoient

cruels deïlàng froid; l’inhumanité de.

leurs alitions-ne l’a que, trop prouvé;

Le vifage riant de ceux-ci , la doué

cent de leurs regards ,I un certianemprefl’emeut répandu lut leursaélious de qui paraît être de la bien»,w

vaillance , prévient. en leur faveur à

mais je remarque des contrariieztians dans leur conduite, qui Mg

pendent mon jugement- ÀA Deux de Ces Sauvages ne quit-î

tent prefque pas le chevet de monIl; g l - que j’ai jugé être file

attique

Page 56: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

w E46 T* à [on air de a:me rend ,-. je croissafa façonbeau-coup ide refpeél’ :’l’autre me donne:

une parricides lecours qu’exige ma:

maladie; mais fa bonté cil dure ,.l’as fecours font cruels,.& la fanait

Karité impérieufea

. Dès le premier’momenr, ou re-’-

venue de mafoiblellleyje me tronrval? en-leur puill’ance , celui-ci(car:

j’e l’ai bien: remarqué.) plus hardi:

que les autres ,-voulut prendremaè

main ,. que je retirai avec une coudmon inexprimable 5-. il parut futé

pris de ma réfillance, 8c fans aur

cun égard.- paur la modefiie,. il la:

e a v . reprit:r t” Cadavre ell’une-efëece de .Gèuïer?

gent» de Province.- k

Page 57: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E47 Imâte titillant : faibles; mourante.ne; prononçant que. des paroles:qui m’étaient point entendues .ï

pouvois-je l’en empêcher Ï Il

garda ,r mon cher Aza, tout autantqu’ilvoulut ,. de depuis ce tems ,fl.

faire que je la lui donne; moi-rÊêmèÏPlufifiufi Il? l°ul ’ aje veut éviter des" débats qui.tour7

nant. toujours. a mondéfavantage;16eme.- efpéce de. cérémonie

barattâtes (aramon. des ces;peuples g; t j’ai. crû remarquer, que"

l’on:,y--trouvoit" des rapports. avec

mon. malemais il: Faut apparemv,

être de leur Nation pour cm

’ l ’11es Indiens n’avaient aucune-cons

noiflâncedelaMédecine.

Page 58: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

,4 .[48] ..[catir les effets ; car je n’en éprou?

ve aucuns s je fifi: toujours égaré

lement dînât: intérieurzqui

confume ; à peine me relie-t- ilallez de force pour ’Inouer’ mes

Quipas. l’employé. a. terre accu:

parian autant: (feignis que ma foiéancienne-t cesnœuds qui niés leur: ;*Ïema.bleutld’onner plus de réalité aimes

penfées 5 la forte deirefi’emblance

que’jem’imagîne calfeutré

les paroles ,- me une indienqui trompe ma douleur? :* je; crois

te parler , te dîre que je t’aime;

t’afiiirer de mes vœux , de ma rené

ardre. 5 cette douce erreur cil manbien Sema vie. Si. l’excès .d’acca-v

bleutent mîohüge d’interrompre

t mon

Page 59: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l: 49]mon Ouvrage, je gémis de tonablènce ; ainli toute entiereà matendrai-e , il n’y a pas un de mes, I

momens qui ne t’appartienne.

t Hélas! Quel autre triage pour;rois-je en faire ? O , mon cher Ana!

quand tu ne ferois pas le maîtrede mon me: quand les chaînes del’amour ne m’attacheroient pas iu-î

féparablement à toi ; plongée dans

un abîme d’abfcurité, pourrois-je

détourner mes penfées de la lui

miere de ma vie Ï Tu es le Soleilï

de mes jours ,tu les éclaires , tales

prolonges , ils font à toi. Tu mechéris, je me laifl’e vivre. Que fe-

ras-tu» pour moi ? Tu m’aimeras , je

fuis récompeufée. ï i

Page 60: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[S0]

LETTRE CINQUIÉ Me

Un j’ai faufièrt s mon cher

Aza , depuis les. derniersnœuds que, je t’ai confinés l La

privation de mes Qiâpas manquoit

au comble de mes peines ; des.que mes aficieugt Perfécuteurs fe’:

font apperçus que’ce travailau-

gmeutoir mon accablement s ilsm’en ont ôté l’ufage. ’ ’

A i Ou m’alenfin rendu le tréfor de

mag’tendrelfe . mais je l’ai-acheté

par bien des larmes. Ilne me relieque cette exprefiion de mes Rami--mens; il ne me refis que 13’ trille;

confolation dete peindre mes dou-

i leurs,

Page 61: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[5’ I ]

leurs , pouvois -je la perdre fans’défefpoir Ê

Mon étrange defiinée f m’a ravi

jufqu’à la douceur due trouvent les

malheureux à parler de leurs pei-nes : on croît être plaint quand. ou:efi étouté , on croit être foulage

en voyantpartn’ger fatrifielfe, je

ne puis me faire entendre, 8c la?gaieté m’environne.

a Je ne puis même jouir paifible-ment’de la. nouvelle efpéce de dé-

fert- où me réduit - l’impuifiâhce. de

communiquer mes nafés. En-;«me: d’objets importuns , leurs

regards attentifs troublent la foli-tnde. deuton une : j’oublie le plu

pigent-que nous aîtfaît la m4me; en duos idées. impétré

-- E 2 nables

Page 62: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[52 Jtrables fans le feeours de notrepropre volonté. Je crains quel-quefois que ces Sauvages curieuxne decauvrent les réflexions défa-’

vantageufes que m’infpire la bit.

zarrerie de leur conduite.Un moment détruit l’opinion,

qu’un autre. moment m’avoir don-r

ne de leur mâtera [Car fi jem’arrête aux fréquentes oppofi-

rions de leur volonté à la mienne ,-

je ne puis douter qu’ils ne me.croyent leur elÎclaye , étique leur

ranimant: fait. tyrannique.Sans compter un nombre

d’autres contradiétionéflls me re-

fufent , mon cher An, j’ai-qu’aux,-

nécefiaires au, foutiendela:vicb-jufqu’à humecte cigare

Page 63: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

i 53 J ila place ou je veux être , ils meretiennent par une efpéce de vio-lence, dans ce lit qui m’efi devenu

» infupportable. ’ aD’un autre côté, fi je réfléchis

fur l’envie extrême qu’ils ont té-

moignée deconferver mes jours,’fur le refpeét dont ils accompa-i

gnent les fervices’ qu”ils mercu-

-dent , je fuis tentée de croire qu’ils

"me. prennent pour un être d’u-ne efpéce fupérieure à l’huma-,

nité. s. Aucun d’eux ne paroit devant.moi , fans courber [on corps plus rou moms , comme nous avonscoutume de faire en adorant le. So-

.leil, Le Cacique Terrible vouloirimiter leucérémonialldes Incas. au

E 3 ion:

Page 64: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I H]joufflu-Rural : * Il (came: furles genoux fort près de mon lit,il relie un teins confidérablecette pollure gênante : tantôt vil

garde le filence,,& les yeux baifés 5

-il lemble rêver profondemenr :îje

vois fur fou vilàgetcet embarrasrefpeaueux que nous inliiire legrand Nom ** pronOncél allante;VOix..S’il trouve l’occafion de fai-

.fir ma main ,’ il y porte fa bouche

avec la même vénération que

.130"

7" * Le W’prinçipale fête du. So-

l îkil, l’Incas kilts mais raderoient?

:genoux. l a i *’ ’WLe grand Nom étoit paumé,

En ne le prononçoit que rarerneiitg’çr

avec beaucoup de figues-d’adorafioiïë

Page 65: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, . [if 3 ,nous avons pour le une Diadè-me. * Quelquefois il prononce ungrand nombre de mots qui ne rai;femblent point au langage ordi-naire de fa Nation. Le fou en cilplus doux , plus diflinët , plusmellite 5 il y joint cet air touchéqui précéde les larmes; ces fou-

pirs qui expriment les befoins del’arme aces accens qui (ont pref-

que des plaintes 5 enfin tout cequi accompagne le defir d’obte-

nir des graces. Hélas ! mon cherAxa , s’il me concilioit bien , s’il

n’était pas dans quelque erreur

t on mon le de Maro-éapeoornme nous baii’ons Reliqw

de nos Saints. ’ ’ ’ "E4

Page 66: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

unfur mon être; quelle priere miroiteil à me faire? ’

Cette Nation ne feroit»elle pointidolâtre ? Je n’ai encore vû faire

aucune adoration au Soleil; peut-gêtre prennent-ils les femmes pour

l’objet de leur culte, Avant quele Grand Matteo-Capa * eût apoporté fur la terre les volontés du

Soleil ; nos Ancêtres divinifoienttout ce qui les frappoit decrainteou de plaifir: peut-être ces Sau-vages n’éprouvent- ils ces deux

fentimens que pour les femmes., ’Mais, s’ils m’adoroient, ajou-I

’ tuoient-ils à mes malheurs l’ailier;-

’ le* Premier Légiflateur des Indiens. V.

l’Hiligire des Incas. ’

Page 67: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E I7 Jle contrainte où ils me retiennent Ï,

Non , ils chercheroientà me plaid

re , ils obéiroient aux lignes demes volontés ;je ferois libre, jefouirois de cette odieulè demeu-;te gj’irois chercher le maître de

mon aine 3 un (cul de fes regardseffaceroit lofouvenir de tant d’un,

fortunes.

f»???ses.æ

Page 68: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I591 t

LETTRE SIXIÈME’ U 1-: r. r. E horrible furpriiè;

v mon cher Aza l Que nosmalheurs font augmentés ! Que

nous fommes à plaindre ! Nosmaux [ont fans reméde g il ne merelie qu’à te l’apprendre 8c à mou-

IF.On m’a enfin de me le-

ver , j’ai profitai avec emprefi’e-

ment de cette liberté; je me fuistraînée à une petite fenêtre , jel’ai ouverte avec la précipitation

que m’infpiroit. ma vive, curiofité.

Qu’ai-je vû? Cher Amour de ma

vie, je ne trouverai point d’ex-

il ’ preflîons

Page 69: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’ [ 59’]

prenions pour te peindre l’excès

de mon étonnement , a: le morteldéfefpoir quim’a faifie en ne dé-

couvrant autour de moi que teeterrible élément dont lalvûe feule

fait frémir. -Mon premier coup «d’œil ne m’a

que trép’ éclairée fur le mouve-

ment incomrnode de notre demeu-

re. Je fuis dans une de ces mai-fons flottantes , dont les Efpagnolsle font fervis pour" atteindre juilqu’à ’ nosrmalheureufes Contrées,

.8: dont. on ne...rn’avoit fait qu’une

defcriptîon très-imparfaite. ’ l

A Conçois-tu. cher Aza; quellesidées funefies font entrées dans

mon ante avec cette filleule con-noifi’ance f Jefiiis certaine que l’on

à»; . ; l m’éloigne

Page 70: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 60.]m’éloigne de toi , je ne refpire

plus le même air , je n’habite plus

le même élément g tu ignoreras

tqujours où je fuis , li je t’aime, fi.j’eitifie. ;- la ’dellruétion de mon

être ne paroîtra pas - même un, évènement allez confidérable pour

être porté jufqu’à toi.vCher Ar-

bitre de mes jours , de quel prixte peut être déformais ma vie in-fortunée ? Souflie que je rendeà

la Divinité un bienfait infupporta-

.ble dont je ne veux plus jouir;je ne te verrai plus, je ne veuxplus vivre. ’ . 4 v A l

Je perds ce que j’aime ; l’uni-

vers efi anéanti pour mois; n’efi

plus qu’un vafle defert que je rem-

plis des cris de mon amour ;en-l tends

Page 71: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[6: Jtends-les , cher objet de ma teni rdrel’fe , fois Peu touché , permets.

que jemeureL...’. ’ .-: ,.Quclleferreur me féduit! Non ,’-

monücher Aza , non ,ce .n’eli pas

toi qui m’ordonnes de vivre , c’eli

la timide nature , qui, en frémilLfaut d’horreur, emprunte. ta voir-

plus puidmte que la fienne pourretarder une fin-toujours redan.table pour elle; mais c’en cil fait ,

le moyen le plus rompt me dés.livrera de (es regrÀ. . . .

Que la Mer abîme à jamais dans

l’es flots ma tendreiïe malheureu-

fe , ma vie 6c mon défefpoir.

Reçois , trop malheureux Aza ,-

regois les derniers fentimens demon

Page 72: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. E62]mon cœur, il n’a reçu que ton

image , il ne vouloit vivre que pour,

toi, il meurt remplide ton amourgJe t’aime , je le peule, je le feus

encore, je le dis pour-la

foisn .. ’ *

Page 73: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[63-]

LIE TTRE- SEPTIÈME;

AZA’, tun’as pas tout perdu.tu règnes encore fur un cœur;

je refpire. La vigilance de mesSnrveillans; a rompu mon flanelledelfein ,il ne me relie que la bon-vte d’en avoir tenté l’exécution.

J’enaurois trop à t’apprendre les

circonilances d’une entreprilè anili-

tôtdétruite que projettée. ou;rois-je jamais lever les yeux juil:qu’à toi, fi tu avois été témoin

de mon emportement 3 . :» Ma raifon fonmife au défefpoir;

ne m’était plusvd’aucun lècours 5

ma vie neme, pacifioit. d’aucun

prix,

Page 74: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[64] .prix, j’avois oublié ton amour.

’ Que le fang-lioid cil cruel après

la fureur! Que les points de vuefont différensfur les mêmes objets!

Dans l’horreur du défefpoir on

prend la férocité pour du coura-

ge, 8e la crainteides fouŒancescpour de la fermeté. Qu’un mot,

un regard, une furprife mus rap-pelle à nous-même , nous ne trou--

vous que de la foibleiie pour prin-cipe de notre Héroïfme ; pourfruit , que le repentir, 8c que. lemépris pour récompenfe. l ’

; La connoiflance de ma laure encil la plus févéte punition. Aban-

donnée a l’amertume du repentir a

enfevelie fous-le voile de la hon-te,je merlans à l’écart5je trains

* » que

Page 75: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

A [5; I-quemon corps n’occupe trop de j

place :je.voudrois le dérober a la..lnmiete g mes pleurs coulent cua-bondanceri;ma.d0uleur eflcalme,-nnlfon ne l’exhale; mais jefuis tous

.teia elle. Puislje trop expier’mon

crime étoitcontre toi. :2 . Î .En vain.,wdepnis. deux jours ces

Sauvages :Ebienfaifans. voudroient;mefairépaitagerlajoiequî lestra’nl;

portage ne fais qu’en foupçonner

.la caufe armais quand elle me feroitghanéenne. férie me atrouve’tois

spas digue deme mêler à leurs fê- A

tes ksis. dans: lem cris dejoie , manquera, rouge (chabla;bletti. Mâle si? dans ils me;

agi .nzri t;- .z x raban-g* Lena: en une MâcfiE-lâïà

’ . S-

Page 76: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

”[66]abondamment , leur l empreii’ement

.-à contempler le Soleil par tous lesendroits d’où ils: peuvent l’appei-

1crevoit, ne melaifiëroieut pasdod-

terque cette réjouifi’ance ne fait:

en l’honneur de l’Aflie .Divinî,

fi la conduite-du CŒÏqrÏrzéfioit

conformera celle’desautres. î

t; Mais . loin-de prendre parcellajoie publique, depuis la faute quej’ai commife , il. n’en prend ».:qu’à

ma douleur. Son zèle ’ cil; plus tel-’-

p’eaueux’, fes -Ioius.plus- amans;

Ï: 7* ’I -:’. î: in 7 "7.7. fait

font unelhboiil’on foitlepïiàlutai-te ; ils en prélèntentïau’Soléil’le’s jours

dans fêtes; &ils "en bdivenfjnfijn’â

vifeflè après factifice. Voyez I’Hili.

une» nourrir-«t c s; àu r.Un

Page 77: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l [6 7 1’

l’on attention plus pénétrante:

l Il a deviné que-1a préfence con--

flanelle des Sauvages delà fuiteajoutoitla contraintèà mon aillie-son; une délivrée de lieurs 1e-gards v importuns , je n’ai prefque

plus que les liens à-fupporter.Le croirois-tu , mon cher Ana?

Il y a-des memens, où’je trouve

de la douceur dans ces entretiensmuetsgle feu de les yeux me rapi-pelle l’image de celui que j’ai

vu dans" les tiens 5 j’y trouverapports qui [éclaireur mon cœur.

Hélas que tette illulion cil palla-381’686 que les regrets qui la fui-

vent (ont durables i ils ne finirontqu’avec malvié, puifque je nervis

que P°ll1”toi;vvl L .Î" in F2 LETTRE

Page 78: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[681

LETTRE, HUITIÈME;UAND un, feul objet réunit

1 toutes nos penfées , moncher Aza , les événemens ne nous

*iutérefi’ent que par les rapports que

gnousytrouvousavec lui. Si tu.u’étois le lèul mobile de moname,

aurois-je paillé , comme je viens de

, de l’horreur du défefpoir àîl’el’pérance la . plus - douce ?,Le

,Caa’que avoit déja edayé plulienrs

folâimtîlcment de me faire ap-

procher de cette fenêtre , que jene regarde plus fans frémirrEn-

l du preii’ée par de nouvelles infinis-5

ces»: le m’y fuis Wée-SQndnirG

737.- ,, .. ’

Page 79: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 69 1ÏAh! moucher Aza,que j’ai été

. bien récompeufée de ma amphi-L

lance! V * ’ lPar un prodige incompre’ben-Z

fible , en me faifaut regarder àtravers une efpéce de canne per-cée, il m’a fait voir la terre dans

un éloignement- , ou fans le fer-

conrs de cette merveilleufe ma-echine, mes yeux n’auraient pu sur

teindre.En mêmetenrs , il m’a fait me

tendre par des figues ( qui com-4menceut à. me devenir familiers)que nous allons à cette terre, si quefa vûe étoit l’unique objet des r64

jouill’ances que j’ai prifes pour un

ficrifiretau Soleil. - ’ .J’ai [cuti d’abord tout l’avatar?

g:

Page 80: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

T75]de cette découverte; l’efpérain-

ce ,Lcomme un trait de lumiere,’a

porté fa clarté jufqu’au fond de mon

c’œur: - v v .: Il eliœrtainque l’on nie-COB-duit àcette terre que l’on m’a-fait

voir ,ileli évident qu’elle ellvune

portionde tOn Empire , puifqueleSoleily, répand les rayons bienfiri-

àns.* Je nefuis plus dans les fe:sdes cruels Efpagnols. Qui pourroitdonc m’empêcher de rentrer fous

ÆeiLQix!’ U rl cherAza,je vais .meréu-

l Ë Les Indiens ne connoiii’oieut pasirone Emliphei’e’, 8: croyoient que le

Soleil n’éclairoit que la terre (lofes

a

Page 81: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

i [’71]

î, ni: à ce que. j’aime. Mon amoure.

l ma raifou , mes defirs , tout m’en.

figure;- Jelvole dans. tes’bras , un

torrent de joie fe répand dans monante , le’pafi’é S’évarionit , rues mal-

heurs [ont finis ,- ils font oubliés,«l’avenir feul m’occupe , t’en-mm

’uniqnebienr- ’ ’ I l’ "i z

’ J’A’za", mon cher cipoir", je ne

rupin perdu , je verrai mangue,tes habits , ton ombre ; je t’aime-rai ,’ je regle dirai a. toiemême, cil-"il

tontinais qu’un tel’"boniietu-

u’efl’acelï " ’* ” ’V ” ”

- tillé .

Page 82: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[72]

LETTRE Marina-1142.

Un les jours [ont longs,A quand on les compte ; mon

.chèr.Azal1etemsIainfiquel’efpac.e

n’eli connu que par fes, limites.- Il, me’fembleque nos efpérançesifont

celles du trams 5 fi ellesuomquit-,tent , ou qu’elles ne fuient pas (en.

.iiblerneut marquées , nous n’en ap-

percerons pas plus la quel’air; qui ternplit l’éfpace.3 J; g;- I

Depuis l’iufiant fatal de notreÈpa’ration, mon ame 8c mon coeur

également par l’infbttune ,relioient enfèvelis dans cet aban-

dontotal (horreur dela nature.

a. Il. Î

Page 83: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[73 Jimage du néant) les jours s’écouÎ

laient fans que j’y pâlie garde 3 au-’

en efpoirne fixoit mon attentionfur leur longueur : à préfent quel’efpérance en marque tous les in;

flans , leur durée me parolenie , 8c ce qui me furprend’ dava’riï’

rage ’ 5 c’efi’1qu’eu. reco’uvrantïlâ’

tranquilité de mon efprit , je ne;trouve en mêmeïtems 71a. facilité’

de’penfer.’ f V I ’Depuis que mon imagination’ell:i

ouverte à la joie, , lune’foule,”de

penfées qui’s’y préfenteut, l’on-Î

tapent jufqu’àh la fatiguer; Des"

projets de plailirs.& de bonheurfuccédent’ alternativement ; les

idées nouvelles font reçues avec.faciüié, celles m’êmes’dbiit’ jèxne

ï 3 G m’étois

Page 84: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[74-]m’étais point apperçne s’y terra

cent fans. les chercher. ’

. Depuis deux jours , j’euteusjplu-ï

lieursrmOts de la Langue du Cari-que’ que je ne croyois pas fçavoir.

Çe ne l’ont encore que des termes

s’appliquent aux objets a,niexprimeut point mes peufées a;

sienne font point entendre cella; cependant ils me four-niflent déja quelques éclaircifi’ef

mens qui-m’étaient néceil’aires.

l Jerfçais que le nom du Critiquedl Détervilie , celui. de notre mai-

(on flottante unifiait , 8: celui dela terre ou nous allons , France.

î Ce dernier m’a d’abord effrayé:

je ne meIouviens pas d’avoir en;

tendu nommer aucuneË" Ï - V I h née

Page 85: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

i 7; Jtuée de ton Royaume ; mais Pellan:

réflexion nummulite infini de cel-

lesquiie compofent , «dont-lesnoms.iueslbutéehappésl,-ce mon-r

veinent de crainte s’efi bien -tôeévanoui; pouvoitail liiblifiet long:r

tenus avec la folide confiance que.me donne Paris celle laïvûe duSŒ

Î. Non, linon-cher Ana , ce:alite divin n’éclaire’ que fes en-

fans ; le feu! doute me rendroitcriminelle s je vais rentrer ionston Empire , je touche au mo-mentïdete Voir, je cours à mon

Aunimilieu des tranlports de majoie,la recounoiffance me prépa-re un planât-délicieux ., tu com-bileras anoures: une I’richéiïesî

G2 le

Page 86: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[76:]:le attique * bienfaifarit.:qni nousrendra l’un. à l’antre, il portera

dansfa Province;;le fouvenîr de Zi-.

lia s la récpgnpenfede: fasvertn lerendra plusjvertueuxv encore ,18:fonbonheur’ fera ta gloire.) l:i- Rien ne peut fe comparer; moncher-Ana ,. :nr:t.’bontész qu’il-a pour.

moi ,1. loin de marmiter. enî aidas;

vé, femble en; le: mien 5 fié-.-prouve à préleut autant de com»;

plaifances de lapait que j’en: é.-.prouvgis dÊ4,.999ttgfli&lonS; durant..-

ma 1Vlrrtzjladievgoccupé)de ruoit, de:

mes inquiétudes, de mes;arïnùfe-.;î

’ 7 ; imans,v EFC’ÆEè’ÊîQËÇPÎ! ritualisera

met G...Ir-*-4-

l l Nà Z. j

Page 87: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. E5751" A . ..mais ,’ilpàmît n’avoir plus d’au?

très foins..Je les recoisïavecw-unï

peu moins ’d’embarlras ’, depuis;

qu’éclairée par l’habitude I8: pan

la réflexion , je vois que j’étois”.

dans l’erreur fait l’idolâtrie-dont

je le foupçonnois. l ï1 z Cen’efi pas’qu’il nerepétefou-

vent à peu près les mêmes démon-:7»

firations que je prènôis pour un;culte 3. mais le ton ’, l’air ’86 la for-jZ

me qu’il y employer, me perfua-"dent que ce nîefi qu’un jeu à l’ufa-jï

ge de fa Natioua Ï Ï h * -. Ils-Commence par me faire pro-f

noncer diliiuéiement des mots de:fa; Langue. ( Ilîfçait bien que les?Dieux ne parlent point );" dès que.j’gi’ réputé Îap’rès :lui’, . oui , je «vous

n * ’ G 3 aime.

Page 88: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I773? .tirer, bu’bienvj’woror-pzàizettiâ

traditeur. la joie le. répand safou vifage , il me liaife:Ies mainsavec mnfporr ,. Go avec un airdegaieré tout contraire au férialequi. accompagne l’adoration! de la

Divinité. - ;fa Religion, jene. le fuispas entierernent fur lepage d’où il. tiefou origine. Son

langage de la labillsmens- flirtaidifi’érem- des nôtres ,.que buveur

m confiance un efi: ébranlée. mefâcheufes réflexions couvrent quel-F:

quefois de nuages me: plus: cherraelpérauce : je paJIeiàcceflivemeue

de lucrative à laitue, «Sade l’ajoi’e

al’inqniétgde. - ’-» Fatiguéedshsenâücndemct

. idées

Page 89: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

o 99-1 I .. V.

qui me déciment, mais kéfirsde ne plus pcnfcr; mais commènè

nllentir îe’mouvement d’une une

privéejdc toute communication ,qui n’âgît que fit: Verre-même, 8::

quo de fi grands intérêts excitâtà réfléchi: (le ne kPa-5,111011 cher

A23 ,- je cherche des lamines avecune agitation" quî meodévore", 8::

je me trouvgfàns cefihdans la plusprofonde obfeuritê. Je’fçavois que

La privation. (En fias peut trom-per à quelques ,. je vois .Lnéanmoins avec furprife que l’u-.

fige des miens. demi-âge d’er-I

murs en erreurs. Lîintelligence-des. Langues feroit-elle celle de

E0 ,cher’Aza ,. que mes

o ” ,55; hala

Page 90: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. [se]mamours meïfoz’it; entrevoit de

gêfieufes vérités 5 mois quo cesÏÊiufiçs, pènfées "S’éloîgnent de moi ;

houëjtoucboos "à la fiel-te.ng la:nfièi’ç de mes jours difiîpera en

ma moment les ténébxes quî’m’enè

vironnent.- I

on .J .ÎÆ

a; à , . ’ Ï Ë..:- LETTRE

Page 91: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

jlÏ3I]’

LETTRE, DIXIÉMEQ I.

, VEjfuis enfin arrivées à cette"Terre, l’objet de mes defirs ,’

mon cher Mal" mais je n’y voisencore.rien quÏ m’annonce le bond

heur que je m’en étois promis ,,

tout ce qui; s’offre à mes-yeux me,

frappe a; me furprend ,v m’étonne]

&ne melaifie qu’une imprefiîoif

vague; une perplexité Rapide ,;dont je ne cherche pas même à-mendélisirer ;: mes jeïreurs réprî-ë.

ment mes. jugemens , je demeure.incertaine" . je. doute. prefque de ce.

quelje vois. . ï ’.. e’: r apeine pétions-ubusfortis de,la maifon flotante, que. nous fom-

" e I ’ mes

Page 92: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Ë 32 . -le rivageedela Mer. Le peuplequî:

nous (nivale en foule ,. me paraît

. être de la même que le(beigne. 85. les: militas m’ont: au

aune refemblance avec celles-de:villes du; Soleil :: fi cellesjlà lafixpaflîent en beautépan h-fe de lents. orhenieçsgcellesp ci: lfanfare auzdeflinparv les. grafignât

elles font: remplies. ., EnmùmlæehnmbœEmma m’abgéz, mon; m

1M;men: wigwam halülû:comme une. fiaiboum à. elle les humectaient;Quelle finpriè, mon delta ,

v endure; , de ne;-9033387

Page 93: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, . [S’aff- a,me» qu’une militante împlnÉ-î

arable , où je voyois une figureHumaine le mouvoir dans un cf:pace fort’étcndu Ë ’ .’* L’étonnemenr me tenoit immo-i

bile les yeux attachés fur. cetteombre , quand Démilîè’mÏa

remarquer-fi propre figue à côté

déceliequi. occupoit toute monattention: je le touchois , je lui:parlois, arien: noyois en même-Çrenflât: près 8c En: lbîn de mort’- Cesrprodîges: troublent l’a rai-j

in, ne ofiüfljuent le jugement ;que faufil; penferu dèswhabitans de.bapays*?Fanr-il*’les craindre ,’ l’auto;

îlïles aimer ïfe me garderai Bleu

krien déterminer là-deEus.Le-Cacigu: mîafain .œmprendre

En?

Page 94: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. »[8æ3.qu’e la figure que je voyois ,éroîg’

la mienne mais de quoi cela m’in7

ami-731 ?’Le prodige en cil-ilmoins grand Ë Suis-je moins monriflée de ne trouver dans mon elï

par que des erreurs ou des igue:rances Ne le voisavec douleur ,mon cherAza; les moins’habilesde terre COntrée’ l’ont? plus Ç fayans

quetousnosflnegter.’ l. 5 I...(fatigue m’a donné une (Ski;ne * jeune 8: fort five; c’efi une

grande douceur: pour i mol, quegellederevoir des femmesëç d’en

Îêtretfervie: plufieurs autres s’emo.

paient à me rëndre des-foins ,j’aimerais. autant. qu’elles ne" le

, .K.fiflènj3’-5*-Semnrerou’fe:nm: de Gamme:

Page 95: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[8:3 . .. iElfent pas . leur préfence réveille

mes craintes: A lafaçgn dont elles

me, regardent, je vois bien qu’el:les n’enrîpoint’ écé à Guïcoco f. Ce;

pêhdanè’je’ne puis encore juger de j

rien , mon efprit flotte poujours ldans ’urie mer’d’incertirudes; mon

cc’eurïl’enl inébranlable ne (Mite;

n’éfpére’ , ôç n’attend ’qu’un. bon-"î

heur-fans lequel ton; ne peut êtreque peines.

il Capirale du Perrin.E

pas

Page 96: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[en

LETTRE ONZ IÉ’ME. -’

Ulm-olim j’aiepris roussies.

l ’foins qui en: en mon pou-i Ivoir (pour découvrir quelque 1114

miere fur mon fort , mon cherAna, je n’en fuis pas mieuxinà(imite queje -l’étois il yga trois:

jomsQTou: ce que j’ai pu remar- I.

quer’, c’efl que les Sauvages de

cette Centrée paroifi’ent àum bons,

aufiî humains que le Caciqu s il:chantent 8; danfent, comme s’ils

avoient tous les jours des terres à,cultiver. .* Si je m’en rapportois

" à* Les terres le cultivoient en com-mun au Perou, 8: les jours Jeannenil étoient des de réjouîfiànces.

Page 97: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

137]â fl’oppnfirîon fie leur: "nuages i

ceux de notre Nation ,je-n’auraisplus d’efiaoir; mais je me ibuvîens

que ton W823 fournis àEn abéillanœ des Provinces fortéloignées ., 8c dont les Peuples

n’avaient pas plus de rapport avec

les nôtnes -: pourquoi celle-ci n’en

feroit-elle pas une ÏLeSolcilgparmît le plaire à l’éclairer , ilell plus

beau, plus par que je ne l’ai-ja-mais .vû , 8c je me livre à la con-fiance qu’il m’infpiœ.:îl ne me

relie d”uquiémde Que, farda long

gueur du temsiquîil faudraannule pouvoir;m;’éclaircir sque-

à-àitfirr nos intéressas, amances»? demeurais. plus dam

13?:sz;: PaYs

Page 98: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l: 38]pays pourra m’apprendrela vérité

85 finir mes inquiétudes.»

i Je ne biffe échape’r aucune joc-

cafio’n de m’en infiruire ,je pro-

’ ïfire-de tous les momens où’Dé-

iterville me laifi’e en liberté peut

’ prendre des leçons-de Ma-Chinà ,°

’ c’efi uneÏfoible relieurc’e ,Ine pou;

i vant- lui’ faire eniendre mes-peu-

fées , je ne puis former aucun rai-

fonnement avec elle ’; je n’apÂ

prends que le nom des objetquuifiappenrfe’s yeux les miens; lies

fignes ï du Il attique me fouie quel"-

’qvuefoisjplus utiles. L’habitude

nous en a fait-une efpéce delangage, nousferr’ au moins j à

exprimer nos volontés: 1] meme-"na hier dansïune ballon-3 on; fans

* cette

Page 99: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 39j Lcette intelligence , je me ferois"fort malpcondiuite. .* i A ” .’

- Nous enflâmes. dans une-cham-

bre plus grande plus ornée queCelle flue. j’habite; beaucoup demonde y étoit 1 afiÎemblé, L’étan-

nemenççgénéral queeilîonzrîémoi-

gna en; .viuegmegdéplucu lesexceflifs que plufieurs jeunes filless’eEorgoient d’étouffer. 8c qui re-;

commençoienç; 1,’ lorfçju’çlles ,le-,î

même les: sur En. mai ; excirit’erent..1çia1115f monficœur, un fend-3

ment fi fâcheux, que je l’aurois

pris pour deïla. honte ,l fi je mefulls fmtîsicçuràbls de quelque

faire; Blaise? Plesïqrvêntnl’we.

grande répugnance à demeurer a1.

ne: elles. g: j’allois, retourner fur

’ H mes

Page 100: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E90 I Iquùandeunfigne deDéterêville me retint. - v i- Je compris que je emmenois:une faute, il je ferrois ,. 8c je megardai bien de rien faire qui mé-rtirât lebiâme quel’on me don-î

noir-fins fujez ;,jerefia’r.4lone; en:

portant: me1m- arrention ïfnrses finages-demis. démêler que:

la finguhriré-de meshabirs canar

fait feule la desunes a:me: aucunes-des aux; sienspitié’deieùr-foiblèfe 3j; népers?"

leur perfnader parma contenanœsqne mon ame ne.différoit pas ranz: de la. laurant

meshabiflemeus de leurs parue

’ Un homme ljîauroîs

" v pour

Page 101: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[9: Ipour un Clauses * s’il n’eût

vénale noir; vint. me prendre pas:la main d’unair aÆablerôc me cor. v

dam: auprès. d’une femme , qu’à

finairfierrie pris pourla P4114395

delaContrée Il haidir leparoles que je fçaàpourles airoitentendues prononcer mille fois à

Déterville’r, (fi une He:www! ,s..;unanarnehemmchi EépOEdiËr j ’ .

. De» gracies; une militereinfilamfioœleszfemmesqni ne

’ Les (braderoient perÏmSoji:renias d’une Cana-ée ;’ils avoient le

privilège Je porterieméme-habïriqnc?

refluas; . ’ v a 1 .- rumen-mage

En i

Page 102: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 9 2 l .dirent rien ,’ tous répéterenr âpeu

près les mêmes mors; je ne (gais pas

encore ileurzfi’gnificarion, mais ils

expriment finement - des idéesagréables , car en les prononçant;

le :vifage efi toujours riant. ’ 4 ’ e a

:.Le Cacique pàrolllbit extrêmeiment latisfait de ce que l’on difoir ;

il farine rbujoursà côté de moi, ou-

s’il s’en éloignoit pour parler à.

quelqu’un , fes yeux ne me pet-Â-

doienr pas devue , &fes figues m’a-.

vertifl’pient de ce que je devoisfaië.

se: de mon côréj’éroisfort attenti- ’

ve à l’obferver pour ne point blelIer

lesjufages d’une Nation fi peu inlïç h

des nôtres; v ,-Ïe ne. fçais , mon cher Aza , fi.

je primaire-faire comprendre

l - " combien

Page 103: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I931combien les manieres de’ces San-1’

vages m’ont paru extraordinaié

res. " V Z.-« Ilsont une vivacité fi impatiente; .I

que les paroles ne leur .fuflîfant,pas pour s’exprimer, ils parlent au!

tant par le mouvement de leur.corps que par lei-on de leurvoix;ce que j’ai vû de leur agitationcontinuelle , m’a pleinement pet-1

maclée du peu d’importance; des

démonfirations du Cacïque quim’ent - tant. caufé d’embarras 8c

fur lefquelles j”ai fait tant de fauffes

conjeëtures. Ï i g’AIl ’baifa hier les mains (le-la;

Pallier, &vceuescle routes les au-.î

tres femmes, il les baifa même au,viiàge.( ce quel-je n’avais pasen-z

’ I sore

Page 104: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 594?].63318 vu) : les hommes venoientL’embmlïer 5, les uns le prenoient

par une main:,lesautres le tiroientpar [2:th , &tout celaa’œcnne’

promptitude dont nous favorispoinrd’idéesa

1A jugerdeknr’efpnîe paellavivacité de leurs- gales- : je" fuis

sûre nosejrpreilîms: mimées,-

qne leslisblimeseomparaifonsqu’s

expriment fi: naturellement noustendres fentimens 8e nos persiflées

déchantes... leur paraîtroient in-

fipidæ ; ils: prmdroiEnr’ notre ai: .férieux 86 modeflie pour (le-laitu-

;.& la gravité: dentine-dé-attrapeur un engowdiflenemehtmgwm, mon mafias .1

a

Page 105: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E95? Ï:

étois ici, je me plairois avec cmUn certain air d’aflab’iliré’répandus

fur tout ce qu’ils 5 les reanaimables 5:8: fi mon amerétoir plus.

heureui’e, je trouverois du: plaifir.

basin; dinerfirédes objets-qui fe’

préfemene fumefiîuement a messpentamdslepeurd’erapporrqu’ilsz

ont avec toheüee les»deleur nouveauténoifeulfais mon

Münesplaifirs.

Le .LETTRE

Page 106: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 1(961 j IlLETTRE DOUZIÈME.

’J’ ’Ar palle bien du tems , mon,

’chèr Azadâns pouvoir dunener un m’omentà ’ma plus ’cbere

occupation; ’; n j’ai cependant 4unj

grand nombre-de choies extraorfidinaires à t’apprendre ;.je profite,

d’un peu de loifir pour edayer de

t’eninllruire.

Le lendemain de ma vilite chezla Pallas ,Déterville me fit appor-ter un fort bel’habillement à l’ufa-

ge du pays. Après que ma petiteChina l’eut arrangé fur moi à fa

fantaifie’, elle me fit approcher de

cette ingénieufe machine qui dou-

. .

Page 107: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

r A. 49:1.ble les objets : Quoique je drill-ciAÏÎÜU ’ En: . l!” Ü ’ËI’Û’ÈËÎI’ÏÎl 1erre. accoutumée a fes effets , je ne

Plié même??? garantir. 46h fifi:pure :mfiaëâhyan: tomme fi fée

rois vis-àevis de moi-même: , "’I1737": v! 5.:l 5.1 .:e’ :;*--’; 13’;Mon nouvel ajuliement ne me’Iflî fèSî tu in. .3"-..:.-. .11 ce.» N:déplut pas; peut-Être Je regrette-

:Mrzr: 2 in en gazas-1.:- ;-’"î’°roxs°davânragzeçeful que je quitte?’"mr’ïï’o’ 2.4513 z: ;:’- :3. . Pr «

s’il ne’m”avoitfait ijegardEr partouË2

articule attënâodinebmmode. ’ "

:7" (finis c. .. .- a -;’.IietCaczque entra dans ma ’cham-t

a; I un) jam 21:; ira-www, ,breauwrnoment que. la V jeunet-filleajdutbit’encôre’plufieurs’bagatelïi

les â ma "parure g-lil’s’arrêra’ài’l’e”

trée de la porte 8c nous regarda* üî ï " ’1 nm sur) v A-Ring-.- teins fans parle fa rêverie

la: airait-:5 a tu"étoit fi profonde , qu’il’lè’ détour;

nï4pohr.lâîflèrfo’rt1r";lâ’ a: le: .

.. .. 5 ” si 53’115; . M. î.- v":remit à fa’ placé lins s’en’apper-ë’

l 7 I cevoir 3

Page 108: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

4 I983ceroirflesyeux attachés fur moi ,’

il, partousait tous me Çperfomie

est; une amarina engrenantiîétoîê-embartaîiéçofansènfswoîr

lat-pilon," . l, .. même anneau marriequi momifiançç gréât feues:YîaçquÏbleBgaÎfSa le, tfllldlsfla.

negunm’eflëmëmes...fenrtimçnsi,5j’.e«crûvs;nç pëiiVéirÎ.

une de. au quequelque-57m.: mon Îqg’il. f9..-plaîrà initiait: répétetàjçl :5955:

meljzdïy. marné le. ton .493 1

49°93’: , il ïJe «incisât: ils, lires;

enserrées-aile le a.[sa’rsveeëëaiestesraafen-filage

immuns flaintàmoid’ruu air.

l V h - agité

Page 109: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 99 1agité,il parut vouloir me prendredans l’es bras; puis s’arrêtant tout-

â-conp , il me ferra fortement lamain en prononçant d’une voix-

émuë.Non. . ,.... le r41perfi.,..fiwem. ... &plafienrsautres mots que je n’entends pas

calandrant il couturièjettet ’fur fou fiége alarme côté denim

chambre , ou il demeura la tête apipuyée dans les mains avec tous les

lignes d’une profonde douleur.

’Jefus allarmée de flan état g ne

cloutant: pas que je lui enfle caufé .

quelques peines ; je m’approchai

de lui pour lui entémoigner monrepentir ;.mais ilme repoufi’a.dou.

cement fansme aguichée-je n’o-

fai plusilui fêtois-dans;I a le

Page 110: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

a » v [me] .. . . ple plus grand embarras, quand les;

dumefiiques "entrerent pour nousapporter ït’à’manger 5 il fe leva"

nous mangeâmes enfëmble ài’la’

maniere -accomumée fans qu’il;

parût d’arme fuite-Ma la douleurqu’un peu de l’trifiell’e 5 mais il:

n’en’va’voir’ ni moins’jde berné,

moins de douceur gréai cela me:

paroit inconcevable: l ’L«Je n’ofois lever les yeux .ÏQÆ.’

lui ni me Ter-vit des lignes ,p qui.ordinairement nous ’ten*oient I lieu.

d’entretienl; cependant. nous man?gions dans un’rems .fi’diffe’rent de.

l’heure ordinaire des repas , que

je-ne pus mlempêcher de lui en té?môigrier” m’ailhrprifeï Tour ce que”

je la réponfe ".5 fut que”:’ - 1-: Î nous

Page 111: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ .101] .nçus allions chahgerde demçurç..En’ effet 1’,’ le . Catigue Iapirèsl ê;’re

forci 8c rentré plufieurs fois , vintÏm’e’: prendrepab hkmaîn ; je mg

laîfl’ail’éondpire , .enflrêvàntv toq-

jbnrs à Ce (pif é’étojfpàifë ,Vôç çn

"cherchant àAdémêleè fi le; change-

ment de lieu n’en étoit pas une faire.

’ A peine eus-je paffé’la. ,derujete

iïqrtçîde 11’211 maifonî, qu’il m’aidgà

bénie: un pas. àflëzl haut , a: ,je

âne trouvai danslune petite cham-bre où l’on ne. peut (a. tenir dé:

[acétifias l ihccjmnhodixé .;flous niâmes, çaai’s ronfla Païen:

laK ïnoi 3 kg

Page 112: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

f 1’02]

à pas du .d’efpace pour y

cher. ’’Tandis que je le confié-ci;

avec furprîfe, &que je tâchois delactiner pourquoi DétèrvîIIe nous

enfermoit fi étroitement ( ô , mon.

cher Aza!’que les prodiges (ont

familiers dans ce pays ") je fends

cette machine on cabane ( jene fçais comment la nommai )3e la fentis’fe mouvoir 8c chan-

ger de place ; ce moùVementme fit penfer à la maifon fic;tante I: laljfi’ayeur me fifi; 5 leUnique attentif "à mes moindres. inquiétndes me en me fai-iànrregarder par une des fenêtres;je vis. ( non fansiune’furprife e;-

nême Mie; .cçtt?’v t ’ .. 1:” dû:

Page 113: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. [A En; I. .Jùe’afiè’z près de la, férie Je

voit par un feer’et quëit’ne

prenois pas, n: ’ Ditëfiïlfe; à’ïifiï Voirqüç’

pldfidt’fsë d’une ëfpëtètapinais” Ëâînèoîià’lïeï-inâtâibî’eùî’

doum matis-ac nous daïm’îent as

près aux ’5’ il fiat , 6mm 3èmc’s-Jiônf’s , un: gênions tqu’hüê

omàinî’p’our inventçr’deè *di’ofëë B

Intil’ès- à: a :fingnneres’ ;tfiiaïs» a

En: àuîfi’ qu’il y ait flans tâté Na"-

tîo’n qoelqueswgmdsr défiasmodérçnt fa pniifanife ,pnïfquîelïe

n’ai-fifi h titi and:fadet; ’ o I. 1

y a quatre qu’enfii’ê

QNomgeuægdeaës 5&6: ’

* I: 4.

Page 114: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 1.94.5]

deus liette merveilleuiè ma-chine, nons n’en fortons que la nuit

pour l’entendre dû fèpoà dans la pge-

piereShabitation’gni feÉencontr’e 5,

abîmois J;te l’atouë , mon cher Aza ,vnxa’lîgrié

mes tendresliinquiétùdes j’ài [goûte

pendantjce voyage de; plaifirsquâ’..m’éf9âent .iqc’sannuègssenfer-

pelotée.tTçmpIeïtdèëJmà

9195 SÉPdre .enfânçâ’fië thé .

noiffois pas ’les beautés de l’uni-

yers ;tout.ce que jetois nie tavït

a; ,r- v: w:2;...Lès enææeîüæfiëfi?

changent 8c (e renouvellent fansgire à des tegards attentifs gélifioi-tent l’aine avec Plns 8è rapidité ont:

l’ennelessravcrfçm; .311:

0;"...

Page 115: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E105], ,Les yeux fans le fatiguer par-

. courent , embraiÏent 8e (e repofenttout à la fois fur unenvariété infinie

d’objets admirables à on croit ne

trouver de bornes à fa vue que cel-

les du monde entier; cette erreurnous flatte , elle nous donne uneidée fatisfaifante de notre propte

adent, 8: fembïe [nous rappro-pher du Ï Créateur Ide tant de

gammés. V - .A la fin d’un beau jour, le[Ciel n’offre pas un fpeâacle.nxoins.admjrable. que celui deferre 5des nuées tranfpatentee.lènçlylées entour du Soleil,teintes

[desjpllus vites couleurs ,. nous pré-

;fentent de touteà parts. des mon;-.ragpss:è’9mbren&;;.dè me?»

A; 1): dont

Page 116: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

f 1515Tfont le majefiùeu’x dèfordi’e’mire

noue aérnîration jufquïàl’oublific

nous-mêmesr vLe Càdque a cula complaîlènce’

se nie-faire fouir tous les jours de le

cabane roulante pour me biffercontempler à l’oifir les merveillee

qu’il mevoyoit admirer-r

* Que les bois. tout délicieux ,.mon éber’ÂzaË fi lès baumes du

Ciel 8c de la terre nous emportentl’amie nous par un; rameutent

involontaire , celles 6&9nous y ramenant par matu-ait in.«me, incompréhenfifile; (leurfilleule- nature’ a. le flatter. Encan»

cran: dans ces beaux lieux . nmdime unîvcrfel le répand; fur’tozslesfens &confondleur liage;

; .01:

Page 117: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

n°73 wOn croît voir la fraîcheur avant

de la fentir ; les difiérentes nuances

de la couleur des feuilles adoucîlïf

fiant la lumiere qui les pénètre,8: femblent frapper le lèntîment

nuai-tôt que les yeux. Une odeur.agréable , mais indéterminée ,

me à peine difcerner fi elleallaite le goût ou l’odorat; l’air

même fans être. ’apperçn , porte

dans tout notre être une volupté

pure qui lèmble nous donner un.feus de plus Jans pouvoir en défiegnerl’brgane.

O , mon cher A221! que ta.préfence embelliroit des plaifirs fi

purs !- Que j’ai defiré de les par.

toge: avec toi l Témoin de mes

v . tendre;

Page 118: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

-,[.to.8.]gendres .penfée’s , je fautois

trouver dans les fentimens de monlçœur des charmes entore plus

touchans que tous ceuxdes beau-,tés de l’univers.

Page 119: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

a [1091

LETTRE TREI’ZIËÀMEs

E voici , enfin ,hmon .cberî

p Aza , dans uneville nom-5.niée Paris, c’efl le terme dans);

tige voyage, mais’felon. les. appa- .

rentes, ce ne. fera pas celui de,

mescliag-rinsfl V ’ ..I Depuis que je fuis arrivée , plus;

attentive à que jamais- tout: ce: .qui" fêter? e; me: démunies ne;

mezpredüileslt aussi? amarinent 18g ne me. lai-étagent. que 41131:3

lieurs: je, trouve ton idée le;

Winch. de54357,95 ligiePc°FtsesdanèüëGMè

V desobjetshquis’ofl’rent’à ma vue.

I ’l M Autant

Page 120: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

F î: I Io]’Autant que j’en puis juger par

Je tems que nous avens employé

à traverfer cerne ville, de par legrand nombre d’habitam dont les

rues font remplies, elle contientplus de monde que n’en pourroient

raflembler deux ou trois de nos

Contrées. .Je me rappelle les merveilles

que l’on m’a racontées de 3

je çberehe à trouver ici quelquestraits de la peinture que l’on m’a

faire de cette grandwville; mais ,hélas! quelle diférence 1’

l(rentrai Contient des ponts ;des évides, des arbres ; des cam-

pagnes; elle-me paroit un universplâtôt qu’une habitation particu-lierea J’Efi’ayerois en Ivaîn’deïte

donner

Page 121: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

z. I x x I jtannage une idée jufie de la hauteur

des maifons ;. elles (ont fi prodi-.-g’ieu,fement élevées, qu’il cil plus

facileîdercroire que la nature lesaproduitestelles qu’elles (ont, que,

de comprendre comment des hom-

mes entai; les-ronflait:- -C’efi laïque. lai-famille du Cade

que fait fa réfideuce. La téflon;quîelle habite cil prefque, aufiî mas,

.gnlfique que-celle du Soleil 5h38

meubles de quelquesendtoits du.murs font,d’qr.;4 le,refle cil orné

.4’,un;..;iut varié. des. plus belles.

repréfentent de: bienles beautés. de la nature, . v I, En arrivant , Déterville me lit

entendre qu’il me conduifoit dans

la Miel délai merci. mon ’laï e ’ W

Page 122: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

a , . t x u: ..trouvâmes à demi couchée Sir. un”

lit a peu près de la mêmeh’forme’

que celui des ’Incar 8c ’deÏm’êmeïÊ ’

métal. 5* Après avoir préfilté’fa

main au Cadgue’ ,I’ ’qui’la baifa en

lia profiernant 7 prefque jufqu’aterre , elle’ji’er’nîirafia ; maîs’avec:

une ’bônté’fi’frbide’j; inné ’joie’ fi l

contrainte; que ’fi’je’ n’euilîe, été

vertiei, jen’auro-i’s pas reconnulès’

fentimens de la nature danslës’:cmffes’déï’çètte’mere;. 7" ’ N°1:

t Kate; s’être. entretenusînn inbf

leur; 11°""94â4ùe°’ifie”.fiée-W3

cher f enflera-rut; ifi’cli’unïëgsiæ

dédaigneux"; a: léporidés ce"

: q? .v . ,7. e.-:-:l;:.1. "Hum 2712, l5’..;: mis-5.»; 31.:if-Les’lîtsaimhaîferblaààleâadesl

fienteroient d’or manif.

Page 123: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[unque fou fils luidifoityCllè condénua d’entourer gravement fes doigts

d’un cordon qui. pendoit à. un P87

ëiimorceaufi’on : , , . . 4;.ll);éterville nous quitta pour aller

au-devant d’un grand homme debonne mine qui avoit fait quelquespas vers lui. 5. il l’embrafi’aj aufii7

bien, qu’une autre femme qui étoit

occupée deïla; mêmemaniere. que

Mana:- ’ . u r, Dès que le avoitdans cette chambrs.ç::ugeziçunefille. à me??? il? mob-âge étoitaccourue 3 ’elle «le filiVOiR’jYçC *

un emprefl’ement timide qui étoit

remarquable. La joye éclatoit furion-’vifageïfans en ’bannir’u’n’fond

. de: enterre Îintéfe’fi’antt Déterville

K ’ fait:

Page 124: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . [r 141FembraEa la derniere; mais avecune tends-elfe fi naturelle que moncœur s’en émut; Hélas l mon cher .

Aza, quels feroient nos tranfports ali après tant de malheurs le fortnous réunifioit I

Pendant ce teins , j’étois refiée

auprès de la Pallzuparrefpeét *, je

n’ofois m’en élidigner , ni lever

les Yeux fur-elle. Quelques ré;-gards févéres qu’elle jettoit de teins

enteras fur moi ,. achevoient de.m’intimiderôc me donnoient une

contraintequi jufqu’Ë mes

pariées. l ’Enfin; i

ê Les files, quoique dualàng Royal ,’.

portoientunmariées.

Page 125: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, , tus]. . . .,Enfin,conime fi la jeune filleeût deviné mon embarras , aprèsavoir quitté Détèrvillè , elle vint

me prendre parla- 8: meconduifit site me. fefiêti’e ai;

nous nous alunée; Quoiquen’entendifi’erien. de ce qu’elle me

. diroit ,. i’es’jeuii pleins ne baugé-

ine’ parlotent rengagé unifiait

ses cette hennirais;puoient la confiance 85 l’amitié .”

j’aurais voulu lui t’éin’dîgifief rués

fentimens g serpentant-ara:primer une mettrais ,ï i5 gire:npnçai tout ce. que jef’gaveis défi

Langue. n ’ t’ me enroua: plus d’une (au

en regardant Détetvîllée au?ne et dans; Je tEôiivOÎs" une

V J K1. fit

Page 126: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ I ré 1

fit-dans, cette efpéce d’entretien;

quand la Pallas prononça quel:ques paroles allez haut en regar-Î

dam jeune fille, qui: baillagagneuse-«1un unetenoit dans les fleuries , 82’ ne me

regardafpluse Ç "Ï’.’A.quelque tems de là , une

vieillel Femme, d’une phifionomie

entrai s’approcha delàvint e’nfuite me prendrëpage bras , me conduifit prefquemalgré moi dans une chambre aupus haut de la malfon 8c m’y1ailia

une... ’l ’ " "f g;I ’Qu’oique: ce moment ne dût

être le plus malheureux’de” ma

vie , mon cher Amar , il n’a pasété un. des. .moinsfâcheux à (mirât-Î

’ V” ’ I Il "J’a’t’tleiiË

Page 127: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E117]J’attendais de la fin’de mon voya-

ge quelques foulagemens à mesinquiétudes ; je comptois dumoins, trouver dans la famille duCritique ’ les mêmes bontés qu’il

m’avoit témoignées. Le froid ac;

cueil de lat-Pallas , le changement

fubit des manieres de lajeune fille,la rudelïe de cette igname qui. m’a-J

voitnarracfiée d’un lieu au j’avois

intérêt dérailler, l’inattention de

Détervillelqui ne s’étoit point op;

poilé à l’efpéce de violence qu’on

m’avoitiaite ; enfin toutes les cireclonfiances’, dont une me. mil;heureuiè’ ftp-ait augmenter les. pilai-Î-

iles, le prétentérent à la fois ions les

lus truies, aiglefin 5 je me croyoisabandonnée de l tout le monde à

jeç v

Page 128: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . E118 Ifi" déplorois amerement mon 215’freufè defiinée, quand je vis en;

trer ma China.- Bans la fituation’

ou j’étois , fa; v’ûe me parut un

Bien, gflentîel ,- je doums 5 elle , jel’e’mbrafl’ai en verfant des larmes ,

elleien- fut touchée ,-fo:i attendri]:

fanent méfia clin; anfê.i’e’dùît à pitié de fiai-- indure, œils"

des autre: nous yl bien: prétîèlçfêg

Les marques d’afieûionide cette

. jeune fille. adOueirerif ” en peiner:gelai-gemmois mes cHàgriùs com-

ine fr elle eût pi: m’entendre , jeÏui’ ’i’a’ii’ois’ mille quefiions’ ,, ’ com-P

me fi elle eût pu y répondre a l’es)

l’armes parloientà’ mon Cœur, les"

miennes continuoient à couler,mais.

avoient moins d’amertume.

Je

Page 129: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E r I9 IJe crûs qu’au moins; je’verrois

Déterville à l’heure du repas "î ’

mais on me fervit à manger , 8c jene le vis point. Depuis que je t’ai

perdu, chere idole de monucœurce Critique eii le feul humain qui.

ait eu pour moi de la bontéfin: intermprian ,- Ï’habîtudede le

voir r’çfl tournée en. agnat Son ab-

fence redoubla ma trifiélïe :aptès

l’avoir attendu vainement ,je me

couchai; mais le fommeil n’avoir

point encore tari mes larmes; iquand je «le vis entrer dans ma"

chambre , fuivi de, la jeune peutforme dont le brufque dédain m’a;

Voit. étéifi fenfible. -Elle le jetta fur mon lit, 8: parr

mille carrelles elle fembloit vouloir

” I réparer

Page 130: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Ë :20. 1réparer, le mauvais traitement qu’el-

le m’avait fait. v ’. Le .Cacique s’alfità côté diilit;

il paroiffoit avoir autant de plaifirà me revoir que j’en [entois de

n’en Être. point abandonnée g ils

fié parloient crime regardant , 8cm’accabloient des plus. tendres mar-

ques d’afeâion. O ’,nIInfenliblement leur entretiendevint plus férieux: Sans entent-Ïare leurs dil’cours, il. m’étoit ailé

de juger qu’ils étoient lfondésiur

la confiance. de l’amitié .3 je me

gardai bien; de. les interrompre;mais fi-tôt qu’ils revinrent à moi ,

je tâchaiîde’tirer. du Car-igue des

.éclaitcili’emens. fur ce. qui m’avait

paru de plus extraorde depuismon arrivée. il ï ’ i Tout

Page 131: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

11.21] er ’ Tout ce que je pas pampreadse:

çà fes réponfes , fut que la jeune

fille» que je» voyois ,, le nommoitî Céline , qu’elle étçitfi fœur, quejle

-gmnd;hqmgqque*jÎQYQis vidasla chambre de la Pallas, émit; [enfrère aîné , 8c l’autre jeune femme

[on époufe.

Céline me devint plus, chere ;en apprenant.quïefie.étoit fœur du

Cadgue g la ççmpggifie de l’un a:

de l’autre m’étoît La agréable que

je ne m’apperçigsgpoiut qu’il étoit

jour. avant qu’ilË me quittaient. I

Après leur départ, j’ai paie le

refie du tems , defiiné au repos,à m’entretenir avec-toi , c’efi tout

mon bien, c’efi toute ma joye,L c’efi

Page 132: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

e, ï[32i]aima au; www me. deam à, me 25e ëâëæîbp’e

ægipan ,13: îliensü gambit:aïeuxdégaûtàiæ’üe-ïmzfiêëièéss

adam amwùmèsm

Page 133: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Tri?! , .

J ’I’ie-chuüuuôis 4; Lmônhcfhet

A23 ,â’pien’dte Turf-insu Îdhi-g

fiéîlï’îev’tems que îeliè actine ,

zigue îduîfbîsïflûs zieutesmom’àis

’aëiîéieùx . ’6’ùîe 1mm ’que’fpôûe

ici. Ond’n’fiît’æepreha’rehësühâ-

35’313 à ,& Tôt) à’ôbligeLde": rEfi&.vi’aùç:1efEî6iïr amis

üëàbèe Tempflé ïia’une Toute 3’:

hamac Teêliahge I 35E réutili-Vëfleiàrout hemedtâ’ahlsdiminuer. n A ’ a 1. Çette diflîpgtion îuiÉÔÎôhËâïr’e

Me fan-am 69m«me: Ënfëësl 1’; t ÎnâÎÉ ’fique

V’ La. ’peids

Page 134: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

fixe]perds peut nilgaus cagenattentionviv’e’âùi bene

mon une à la tienne, je-.te..re-;ifrouve bientôt. dans” les -c’ôniparii-l

Ions avantageai-es que- je.tqinavïec ion: ce qui m’envîriohnnei.1

’ Dans îles âiféæntes Contrées

j’ai vvplarcourues , e je n’ai Lpoint

"vû des, Sauvages fi or’gueilieufe-

nient familiers que teux-ci.femmes fur-tout une piaffent e-;vpir une bouté, .méprifante» qui

:révlolhte..l-’hutnaniië 8L m’infp’g-

"ternit peut-ère àutant- de mépris

ipour elles qu’efies en témoignent

pour les huttes, fi je les connoif;

fois mieux. . . n A. Unes d’entlî’elles m’occafionna

me: un; mon, m’afliigeen-

A i l " core

Page 135: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. E3221 .octet: auionrd’buièi-Dan’s le teinsa

que l’afi’etnbléelétoit la plus nom-

breufe’, ,elle avoit déja parlé à plu-

fieursv « perforait-«293 l lm’app erce-

voirçfo’it queïlèïliazard ,t on que

quelqu’un i nl’ait- fait; Ire’marquet,"

elle lût , enjettant les. flux furmoi, un éclatdeî rire, ’quitta pré;

eipitarnment- la. plate, vint à moi gme. fit lever. .-, a; après in’avoir

tournée 8c retournée --autaut de fois-

que 5:. vivacité le lui fuggeta , aptes

avoir touché tous" les morceauxde monhabit- aueeï une attentionferqçuleufe , elle fit figue à un jeune

homme (le s’approcher 8c recom-inença ave’cfllui l’examen de nia

figura :2. f a . Ù r’ Quoique Je répugnafl’eïà la. li-Ï

L 3 berné

Page 136: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E3331

g:noient ria. tâchât chié habits de

la, femme,- me’læ faillais: gendre:

œùœœdmjçune- homme: tout

m..dep1aqçeszæor ,.p’onr unAuquiaî je. nîafiaiæmîogpofee à

la: volonsé amine, Sangui-

ætame agame». Enlace dèrpora-

ter. la man. gouge? . jaleregonflairavec une &e uneindignationquigluizfixemconnoîtæ

î*Piïncèau Sang menait une yeti

flordel’lnæpourponerdê tu furleshabits,&ilne lepetmenoi; Qu’au):ennemiesugngw - tv . .

Page 137: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

v Îmîl.mugirais quœhë.- Anaqâlgpâiâ-fii 813W

antique» [amoks- amaimSw’mequemhî-çis’appuywænawr

m-fitfwegaulo, flaflas, 15855»;

flouant-fa figue-.62malfaire. ’- 3:.- v. .- j "

.- LaCasigwsîeae 166193353145. 6624

:4!th des, me(L’un: soefilfroidmçtelaà? imme- 59m: fémon’m;&»

Mügappm me;flafla,- MS;guerëcnerevîntplus. . , A :1l 0,monchet A23, que les’mœurs de ce 15.2.73 me rendent(49632ka une des mais du

’ i7. Li Soleil!

Page 138: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. I l f ne]Soleil-l’Que’ lat-témérité du? jeune?

finqui rappelle cherement à mouv-

fdùsenirl ton tendre; tarage retenue 8c - les reliai-mes ide»l’honnêteté gui régnoient dans

entretiens ! Jell’ai-lfenti autpre-amierwjm’ornent [de ta vue , cireras:

délices -de;m;on aime-4 &-je"-le’

. penferai toute ma vie.- Toi feuleréunis tommes perfeëtions quelai-nature a «épandues fépatémentî

filai-îles humains-35 eomme elle- a”

râfiëmliléïdans mon cœur tous les:féntiznenetële tèndrefi’e’ 8c ïd’à’tlt’nî-ï

rationîqnim’attachent àtoi jufqu’àï

la mon, - r -- - i-p.

ù. ’ - -. . ...,- v.VLETTRE

Page 139: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E119 1:

LETTRE QUINZlÉME.»

L U s je vis avec le Calque a:.. fa [cent , mon cherAza ,plnS

j’ai de peine à me perfuader qu’ils:

[oient de cette Nation , euxl’euls-

connement 8c rEfpeftent laverai. ï-. Les manicles fimples , labouré-v

naïve , la modelle. gaietéferoient volontiers penfer qu’elle a

été élevée parmi nos Vierges; La

douteur. honnête , le tendreïfé-ricin: de a fou frère; paraderoientfacilementqu’il cil né du rang des,

, L’un 8c l’autre me traiterie-ayeç ..autanç d’humanité que nous.

en exercerions à leurségards g fi

a des

Page 140: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

menaila malheurs laçaient.parmî nousv JE’héÇdôute’ même

plus que le. 04631144. ne foie ben;

tributaire.* Il H l I l lligamejmaisdanmanliamï

,me un- pnéfent de:oboles muraillais: dont. cette:connée. abonde :rtantû: ce lima:

du mon hammamsme le: .m’àmnésa dans,à. paria: enflez âme: marier:

. finflc’aüm &kami? WWÆ 13mfieriez: de l’Inaa 85 dola? Reinea Il?ne reprélëntoient jamais- dèvant l’un;

&Pautre au: leur oflfi’runtriburd’es’

méditée queprodulbzt" i° hlm l rüüncmmüùnnz...l .23"..- A

.41.

Page 141: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E1311 -me, Unetautne himation:dapietreslégçtes. &Às’üü éclat

hmm y dans on; une; icipage toutes magasins du com;onqqmpaëgauxlqmilles ,,on emmu-

fur l’eflomae ,.au col, fur la

noir... I j »l ce queïje’tronve de plussmillant ,5 ce font! (impairs Batikd’un métallos» dm. ,1. a: dîme»

amodiai fmgiliene.;;les:ugs fera,,vennà compotes des. ouvrages queCéline. m’apprmdyà faireadiaum

d’une forme tranchante firmeWomfortes. 435603.35: dan:en W» demarceaunqpel’ola

un faussâtes 5:26?th

::" au ,. iî v * la:

Page 142: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. .LeÉ1311.. ... .ï J’ai une infinité d’autres raretés"

plus extraordinaires encore .À mais

n’étant point à notre triage, jene

trouve dans notre Ïlangue’aucuns

fermes qui priment t’en donner

l’idée. - i ” ï Je te garde [oigneufement tous

ces dons, mon cher An; outrele plaifir quej’aurài- de ta’l’urprif’e ,

lori-quem lcsïverras , c’eût qu’affuï

réaient ils font-à toi: .Sile Calquen’étoit-foumis à ton obéiEance,’

me payeroit -il. un tribut qu’ilh fçaitn’êt’regdû qu’à ton rang ’fu-’

même iLes qu’il m’a ton-ê

ajours rendus. m’ont fait peulefiue

ma nailïance lui étoit connue; Lespréféras dont il m’hqnore me pet;

fuadent fans aucun doute -.ï«qu’il

Ç- I n’ignore

Page 143: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[-133]n’ignore’pas que je dois être’ton

Epoufe., pull-qu’il me traiterd’aê

varice en Mama-Qellaflî. f ç ïCette convictigume rafi’ure-ôç

calme une partie de mes. inquiè-rudes 54 je comprends. qu’il ne me.

manque que la liberté mienprivlire; ppm .fçavoîr du Caglquelç:

sÀfPPSSEïîl’engagentà me. retenir

çhez lui 2 pour-le déterminer à.

me remettre en ton pouvoir 5jul’ques-là j’aurai encore des

peines àfOuffi’ir. . .,; ;’ H mÏ tIl s’en faut beaucoq plique un;

meut de [Maxime (l c’efi le nom

de la mère de Déterville ) ne foie

il * C’efi lenorn que prenoientnes en montant fur lchrône. î ’- - ’

Page 144: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. Ï me] IŒümableque celle adam:

«le me "avecde bonté , celle me amarquefen

nidifions me Jribloient ,8:unï’tléîam’qnirmeniolzi’fi’enr [fine

que îcj WWMFŒÆM’en 51a’uu’iè-gîr

pis: Jmè’dppâfiüonile

qui:quetjer’foèütonünuelleg

ment: avec-elle. L; liHC’éll’ponrnroimnes un.

’portable ; la contrainte femmeme and; il! ’z ace ’n’efi’qu’à la

que Céline ”& fon’fièrene Œligna’âamirîé. nua

niâmes n’aient le parler librement

flegnptlla Auflî œndnnentsils à

Page 145: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

:1213 si!

.nnadiambre a delà, Je [en] rem!v sa nous jdiiilïons en paix au plaié

fifiweœwie hamacne participe guères à leurs entre-

loir gréiez-iceèmîefl’æonjoîm

silure miensadam à: deiiîmrtrezjue jeu fait’2 amaremm étrenna 5me, ïgrbæntaqœ’rk surpuisdî’être

Gloindâe Étui , figue je :ne mais

:meuqu’amnr flâne un louvait--&mændreâ’emîamapentsraute

if

Page 146: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I T156]

p - . - . v."LETTRE SEIZIÉMEQ

IL me relie fi peu-ile’Quâaàr.v mon cher A22 , qu’à peine j’ofe

en faire ufage. Quand je veux: lesnouer ,12 crainte de les voir finirm’arrête, :comme lien les épar-

fgnant je pouvois iles, multiplier, Je

’vais perdrele piailir de’mon-arne,

le.foûtien dama vie irien ne fau-lagera le poids de tou- abfencfela’jîcn

ferai accablée.

Je goûtois une volupté délicate

à conferver le, rouvenir des plusfeerets mouvemens de mon cœurpour t’en oili’ir l’hommage. Je

voulois conferver la mémoire des

.. .. .. . Prinde

Page 147: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

il: 137 Jprincipaux ,ufages de cette nationfinguliere pour amufer ton- loifirdans des jours plus heureux. Hé?las ! il me telle bienlpeu d’efpé-

rance de pouvoir éxécuter mes

prpietsr. .-. - p.. Si je trouve à, préfent tant dedifficultés à mettre de l’ordre dans

me; idées.comment pourraieje dans

la fait? me les rappeuœfanS-Jm.fecours étranger Î .On m’en cire

un ,il cil vrai -, mais l’éxécution

en cil fi dificile , que je laperois

.impofiîblee- r. .- r- cacique m’aaieenénn sad-

vage de cette - Contrée qui .vient

tous jours me donner des le-,gonsvde-fa langueyât dola mé-mhode. de. donner une forée. dié-

- . t ’ M xiflence

Page 148: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 51381aux. parlées. Ceia fiât?en. traçant avec une plumée-(le;

figurer site Fen’ 292*36-frayer s fit une mariera blanchea: mgr- Pour nommepdpia’:

ces ont noms" idemmais mélëse’nl’embieæpréfienrent

detparol’es 5’ mais ces;&tieèïiënsmrtmfim’ fi

que il? je réufis un jour à ies eni-

iændire” " aie Herbier: mais": que

peines. pauvfe Sauvage s’en’âonneid’àerotab" W ’ îrifla-i

limite;- sa; d’ai-mtagf e-poerappren’in? üfiïwèmerëiwæje Pl’enrrepiifeà Eje

Î! . n: . .

Page 149: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

En!Misefmæmxoye magie:

rem g;flafla-ne; 21menRififi .916 marelle à;

m.f9?l2;-mrse;æveje;voia.m

figeât 613m misas Mia

. hammamdeum.on: ce deEmmemm.

M2 toujours

Page 150: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

x . [:40] .toujours les mêmes choies.apparences font lplus 5 variées dans

l’es hommes: Quelques-o uns ontPair de. penfe’rgmais-el’rlgénéral’je

foupçonne: cette nation de nÎêtre’

pointe telle qu’elle paroîtgl’afièc--

rationne paroit-l’onmirant-:1 ,î ’;. ;: . 3. .ÏJI! - Billes démoulirations de zèle se

d’emptèfl’ement ,I dont- on décore

ici les moindres devoir-s’dela-fo-dëté :étoi’ent’naturels à faudroit;

mOnTcher-Àzayquë’âces

le Ndebond’té 5 plus d’humanité’quel ’le’snô-

ces, cela-’fènpentâl penfer-îi 4 e î

v. TIS’ibïavoient autant-de - férénité

daisïl’amèi que litrlenv’iiàgeï, fi le

pendant-à la joyerg-qu-eèjerremarv’l

Ç , L

Page 151: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 141 lque dans toutes leurs riflions ;étoit .fincere , choifiroient-ils. pour

leurs v amufemens des lfpeâacles ,que celui que l’on m’a fait vOir?

On m’a conduite dans un en-’

droit v, ou l’on repréfente à peu

près. comme dans ton Palais , lesaéfions des-hommes qui ne fontplus ;p* mais fi nous ne rappelionsque«laï mémoire des plus rages 8:

des: plus vertuenx , je crois qu’ici

anurie célébre queles infeufés de -

les méchanSf-Cçdx- qui les repré-

i’ement »; crientïàc s’agitent comme

a.etiæeces de Comédies , demies liniers"étoient res-naueu’œs anions ce

Page 152: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

me: ,des arum 3-. j’en, ai» vil una rage; ra me.» mêmeDz bellissime qfiîaepaæm:ment - ils Marteau a. plenumsfins- celïe ,, 8c. des’gefies de

flânoit qui fait pasdes pantèles des: mon;gués e peut fairean L’excès

Pomoào’en (noire à mon dia

En , qu’un peuple: entiez .5 dans

basketball:

Unavili , on accablé leurs Emblalïles Ê"

.Mais. z peut-être art-on- befoîm

fiducie? même dit-vicie pour 90.3:-

mîàns lama 4v W:

Page 153: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E le; I 4Me , que je plaindrois cette un»fion 1’ La nôtre plus l’avofifé’e de

hmm, chérir. le bien; pares:propres àttraïts y a ne nous être?

venir vertueux r comme il ne fait:glaciainerpwdevenit aimables.

Page 154: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

"mimi,

LETTRE DLX-SEPIIÉÆ.

E ne. fçais plus que penièr du

,génieL de cette nation , moncher Ana. Il parcourt les V extrê-mes avec tan: de rapidité , qu’il

faudroit être plus habile que je ne

le fuis pour aileoir un jugementfur fou camétère.

On m’a faï’vîair’Îun fpeéiacle

totalement émacié au premier.

Celui-là cruel, émayant , révolte

la raifon , a; humilie l’humanité.

Celuivci amulant , agréable , imite

la nature,& fait honneur au bonfeus. Il cil compofé d’un bien plus

grand nombre d’hommes 8: de

Page 155: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[les]fanâmes-que le On .y’repréfente auiii quelquesaéiions dela vie humaine 5 mais foi’t que l’on

exprime la peine ou le plaifir. lajoie ou la triiiell’e, c’efi toujours

:par desnchanrs 8: des danfes.

., Il àut ,’mon cher Aza à quel’intelligence des fous fait univer-ièlle , car il ne m’a pas été plus

difiicile de m’afi’eéter des différen-

vtes pallions que.l’on a reprélèn-

orées , que il elles enlient été ex-

primées dans notre langue , 8L cela

me paroit bien naturel.

Le langage humain eli , fans.doute de l’invention des hommes,

Apuif ’il differe fuivant les dine-

rentes nations. La nature plusfumante 8c plus attentive aux be-

A N foins

Page 156: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[:463 ,foins se au: plaifirs derfeswcréatu-res leura donné des moyens géné-

raux de les exprimer , qui font fortbien imités par les chants que’j’ai

entendusul . z v I z - ïS’il-elbvrai que des. fous aigus

expriment mieux le befoin de fe-

couts dans une crainte violenteou dans une douleur vive , quedes paroles entendues. dans nmpartie dumoude; se qui n’out’ati-

eune lignification dans l’autre , il

.n’eli pas moins -certain que detendres gémiflemens frapent nos

mœurs d’une .coinpaliî’on bien plus

veiiicace Ique, des mots? dont’l’a’t-

-rangement bizarre fait [cuvent un

eilèt contraire. V . ’Les fous vifs 8tlégers ne pot-

rem:

Page 157: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, [147] ,. -tant-ils pas inévitablement tians

noue arme. le .plaifir gay ,"que lerécit d’une hifioiœ diVCrtîfl’antë’,

ou une plaifanrerie adroite n’yfai:jamais naître qu’imparfaîtern’ent?

« Efi-il dans aucune Iang’ù’ë des

exprefiîons qui puifiènt commi-quer- le plaîfir ingénu àvec «auge:

de fuccès que font les jeux naïfsdes animaux ? Il flamme (1116716:

demies veulent les imiter.moins infpirent-elles à peu près le

même fiatîment. - ’ lEnfin 5 mon cher Aza, dansa

Ipeélacle tout cil conforme à» laligature 8c à l’humanité.- Eh’! quel

bien peut-on faire aux hommes,qui égale celui de leur infpirer 3e

. . rN 2 J’en

Page 158: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[les]g 4 .î’en relfeutis. moi-même &Vi’eu

remportois prefque malgré moi ,,quand elle fut troublée par « un race

;ci51ent qui arriva à Céline.

’ En foftant, nous nous étions

un peu écartées de la foule, 6cnous nous foutenions l’une &l’a -

et: de crainte de tomber. Déter-.ville étoit quelques pas devantnous avec fa belle-fœur qu’il con-

duifoit , lorfqu’un jeuneSauvage,d’une figure aimable aborda Cé-

line , lui dit quelques mots fortfluas-a lui.lai1Ta un morceau de pa-

pier qui peine elle eut la forcede recevçir, 8c s’éloignaq I. l Céline qui s’étoit eEr’ayée à lbn

abord jufqu’à me faire partager le

tremblement qui la faifit, tourna

” la

Page 159: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . [1491 . ,la tête languifl’amment versailui:

lorfqu’il- nous quitta. Elle meparut fi foible , que la» croyantattaquée d’un mal fubit , j’alloiè

appellerDérerville pour la fécau-tir 5 mais elle in’arrêta 84 m’im-à

pofa filence en me mettant un deles doigts fur la bouche ; j’aimai

mieux garder mon inquiétude ,que de lui défobéir.

Le v même foir quand le frère

8c la fœur le furent rendus dansma chambre , Céline montra auCritique le papier qu’elle avoitreçu 5 fur-le peu que je devinaide leur entretien , j’aurais penfé

qu’elle aimoit le jeune hommequi le lui avoit donné , s’lltétolt

N 3 pollîble

Page 160: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

- [15°]poflîblew que l’on: s’efiiayât de la

France de ce qu’on aime. .

I Je pourrois encore, mon cherun: , te fairepart de beaucoupd’autres remarques que j’ai fai-

tes; mais-Abélasw! je voislla- fin.

de. mes cordons , j’en touche lesderniers fils , j’en noue les der-

niersnœuds; ces nœuds qui meremblaient être une. chaîne decommunication de mon cœur autien , ne (ont déja plus que lestrilies objetsde mes regrets. L’ilg

lufiou me quitte , l’afieulè vé-

rité prendra place , meserrantes a, égaréesukdans le Avnîde

mineure de;.l.’abfi:nce..,; s’anéanti-

ront déformais avec la même ra;pidité

Page 161: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[13’131

me. fçmëlâ. ancien. .réparç

entrure :uuefoiss une. l’on m’ai-raï-

clic de «nouveau aton- amour. Jete perds, je te quitte , je nete veu-raiplus , Au! cher efpoir dejmoncœur-2.7 que nous allouent éloig.

grau l’undel’autreLg. 1.3.

Page 162: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Dm .

LETTRE DDîrHUHIÊIl’Œ- ’

j 015mm: de tems effacé de.7, mavieg’mon cherAzalLel Soleil. a fait la moitié de- .fo’n:

cours depuis la dernière fois quej’ai joui du bonheur artificiel que I

je me faifois en croyant’m’entre-

tenir avec toi. Que cette doubleabfence m’a paru longue ! Quelcourage ne m’aitïillpas fallu pour

la fupporter .? Je ne vivois quedans l’avenir , lepréfent ne me

paroiffoit plus digne d’être comp-

té. Toutes mes penfées n’étoient

que des defirs. toutes mes réfle-

xions que des projers , tous mesfendmens que des efpérances.

. - A

Page 163: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[U3] .s A peine puis-je encore former-

ces figures , que je me bâte d’un

faire les interprètes de ma ten-g

drefi’e. - ’ aJe me feus ranimer par cette

rendre occupation. Rendue à moif;même , je crois recommencer à-vivre. Aza, que tu m’es cher,que j’ai dejoie à te le dire , àle peindre , à donner a ce [entiqment toutes les fortes d’exifienà

ces qu’il peut avoir! Je voudrois

le tracer fur le plus dur métal,"fur les murs de ma clr’ambresfurZmes habits , fur tout ce qui m’enevironne a 8c l’exprimer dans ton-5’

tes les langues. l z a . » Ï1 Hélas! que la comoiEance decelle dont je me fers àpréfenei

. v m’a

Page 164: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Un?m’a; été funefie , que l’efpérance

qui m’a portée à m’en me;

étoit trompeua’e! A,mefure que;

j’en ai acquis lintelligence v, un,nouvel univers s’efi oflërt à’mes

yeux. Les objets ont pris une,autre forme ,, chaque éclaircifi’eo.

meut ,m’a découvert un nouveau

malheur. v. v k A,Mon efprit , mon cœur, mes

yeux, .toutlmîaj’féduir , le Soleil

même. m’a. trempés-v Il. éclaircie.

monde: minaudent son empire:domaine: qu’une momon mitaique bien. d’autres Royaumes quileLÇnmpsfent» ;N.e crois pas, mon

cher Aza, que l’ongm’aitjahufée,

fur? cesjfaits incroyables; :- on ne

tacles-a que normatives; -.ï ..

; , . Loin

Page 165: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 155 J.- Loin d’être parmi des peuples

feumisà ton obéifl’ance , je fuis

non, feulement fous une Domi-nation Étrangère , éloignée de

ton Empire par une difiance fiprodigieufe , que notre nation yferoit encore ignorée , fi la cupi-dité des Elpagnols ne leur avoir

fait furmonter des dangers af-freux pour pénétrer jufqu’à nous.

’sL’amour me fera-vil pas ce

que la foif des richelTCS a pûfaire ? Si tu m’aimes , fi tu me de-

fires , fi feulement tu peules en-core à la malheureule Zilia , jedois tout attendre de ta tendreKeou de ta générolité. Que l’on

m’enfeigne les chemins qui peu-

. vent

Page 166: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.[156]vent me conduire jufqu’à’ toi

les périls à furmonter , les fatigues à [apporter feront des p11firs pour mon cœur.

Page 167: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[1î7]

LET TEE ’DDf-NEUVIÉME.

:E- fuis encore fi peu habiledans l’art d’écrire ,Pmon cher

.Aza", qu’il me faut un:tems in-;fini pour former très - peu de li-gnes. Il arrive (cuvent qu’après

avoit beaucoup écrit. je ne puisdeviner moi-même ce que j’aicru

exprimer. Cet embarras brouille .mes idées, me fait oublier ce que

j’airetracé arec-peine à. mon fou-

.veuir; jerecommence , je ne faispas mieux) 8c cependant je con-4

Ltinue. ’ v ’ - ..- J’y: trouverois plus defacîlité,

-fi-jein’avois à te peindre que les

exprefiions

Page 168: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[158.]313150115: de a ma tendrelTe j; lavivacité de mes ièntimens appla-niroit’ toutes-les difficultés. -

Mais je voudrois auffi te ren-dre Compte de tout ce qui s’éfi

paKé pendant l’intervalle de mon

filence. Je voudrois que tu n’igno-

-mfiœ aucune de. mes aéiionsë;

néanmoins elles font depuis longtems- fi. peu ’intéreKantes fifi

peu uniformes , qu’il me fieroit

impofiible de les Muguet les

unes des autres. -- - Le principal "événement de ma

viea été le départdenDérerville.

Depuis. un efpace de .tems quel’on nomme fit mais , il-eft’ allé

la Guerre pour lestintérêtsde fou Souverain. Loriqu’il. par-

Il!

Page 169: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

U E r59]tit ,’ j’ignorois sencoreî’l’ulage de

fa langue 3 cependant à la vivedouleur qu’il fit paroître- en fie

féparant de fa fœtu- 8e de moi I,je compris que’nous le perdions

pour long-rem. - » - ’ v 2J’en verfai bien ï des larmes I;

mille craintes . remplirent moncœur , que les bontés de Céline

ne purent efiâCer. Je perdois’enîlui I la plus ufolide erpéraneel de te

revoir. A qui pourrois-je avoir re-cOurs , s’il m’arrivait de nouveaux’

malheurs ? Je n’étois entendue de

performe. Ï * .3 ’3Je ne tardaipas à relientir’les

reflets de cette abfence; [Madamefa mere, dontqje n’avois que trop,deviné le dédain (-8: quine m’a:

n vox:

Page 170: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 160k] ,vouantidmfiîsëënbis;

que par je nequ’elle tiroit ’,» fée ma- naïf;-

,fance 8c du, pouvoirëqn’elle a (in

moi ):me lit.en5ermeiiavec3Céline

dansons mailbn.vde;Vierges ,goù

nous famines encore; La viet quenl’onymene efi’fi qu’elle

anelpeut produire que des événe-ment: peu ,confidéra’bles. .

; Cette retraite ne me déplairoitpas, fi-aui’noment où je fuis en

état de tout entendre, elle ne meprivoitqdes infiruüions dont j’ai

befoin fur le delïein quejefOrmed’aller je, rejoindreJ-Les Viergesqui l’habitent font d’une igno-

rance fi profonde , qu’elles ne peu-

.vent àtisEairea mesmoindres cu-

riolités. l . Le

Page 171: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 16! ] .’Le culte qu’elles rendent à la

Divinité du pays , éxige qu’elle;

renoncent à tous lès bienfaits , aux’ connoiiïances de l’efprit, aux l’enti-

mens du cœur , a: je crois même à

la raifort , du moins leur difcours le

fait-il penfetf.’ Enfermées comme les nôtres;

elles ont un avantage que l’on n’a

pasdans les Temples du Soleil:ici les murs ouverts en-quelquesendroits , 8c feulement fermés par

des morceaux de fer croifés , allezprès l’un de l’autre, pour empê-

cher de fortin laurent la libertéde voir a; d’entretenir les gens dudehors, c’efi ce qu’on appelle des

Parloirsw; 1’ .AV’ .C’efl au faveur d’un de cette

.0 commo-

Page 172: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 162]commodité, que je continue àprendre des leçons d’écriture. Je

ne parle qu’au maître qui me les

donne; [on ignorance a tous au- ’tres égards qu’à celui de l’on art,

ne peut me tirer de la mienne.Céline ne me paroit pas mieuxinfimité 5 je remarque dans les-ré-

p’onfes qu’elle fait à mes queilions,

un certain embarras qui ne peutpartir que d’une diflimulation mal-

adroite. ou d’une ignorance hon-

tenfe. Quoi qu’il en foit . foutretien eli toujours borné aux in»

térêtstde foncœur a: à ceuxdefa

. Le jeune François qui lui parlaun jour en (criant du SpeétacleJin l’on chante,.efi (ont Amant:

comme

Page 173: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[-1 63;]. lcomme 53mn cru. indemne. wÎ:

Déretviilel, quine»; m: unirzg: lui défend.-de le. voir 57.6: pour :l’en empêchai

plus farçipçptg. elle-Unejveut pasJ

mémé.ssîefls:parle que. ça;

fQÎSr rallumes g 4.: a Î si .,mÇS’nPlËfièPêê quçîffin’cholïjfiîç

d’elles s’aligne cette. niereghiliî-Efê fiéëënamréexpwfitg d’un

«le: se paysannatobliger Céline ïàzprendre;-Ëhabityde

Vierge, afin de rendre fou filsPluêIÎÇbÇ-Ïï 1- ;- . a ’ . i

1 Ï filleQbfigéîDétÊïf’illÊ’iàWbOifiîîünfieff

muflier.- dentales poum plusionien 3331.2: aura prononcé

4...; O 2 des

Page 174: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[164]des parolesque l’on appelle Vaut. .

Ï Céline réliile detout [on pou-

voir auficrifice que: l’on. éxigE’

d’elle 5- fou courageefifoutenu par

des Lettres deïfon Amant, que jereçoisgde mon Maître dédire, et

que je lui rends ;rcependant [onchagrin apporteïïtant’ ïd’àltérâti’on

dans (on caraétëre, quelloîrrîd’a-Î

xoir pour moi les mêmeéi’bonfés”;

qu’elle: "avoit avant: que je parlaifeïlit-langue ’, au répand’lârïlnotre’

commerce? uneü’amertun’ie’ quiai-gfi

Confidente perpétuelle? des fieu-fnes.,.je-’1’éeoute4fans-ennui," je. la

plains en; ieiaîèun’roleavec amitié; sur tendreli’eveillée par la peinture de la fleurie;

v a r -’ ’ me

Page 175: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . [un 1 .me fait chercher à foulager l’op-Î

prefiion de mon vcœur, en procgnonçant feulement ton nom, l’im-

patience 8: le mépris fe peignent

fur fonivifage" , elle me . coutelleton efprit , tes Vertus , 8c jufqn’à-

tou-amdur. . -« I- ÎÎ"MaCJliinarruême (je ne lui fçai

point d’autre nom , celui-là a- paru

; on leluiahiflé )’ma Chirsans fembloit m’aimer ,i qui-m’og

béir’êri toutes autres’occafions’, le

assagissements mainates a,neÎ penfer à’toi, touÏlî je lui

impofe filence ,j elle fort z Céli-ne arrive ,’ il faut renfermer mon

Mir, .7 ’ v. , ..." Cette contrainte tirannique metle comble à mes maux. Il ne me

N . æ s l U

Page 176: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

f 1 56 y

mû: que la faire: assimilais fadai

fa.&i°n sic-couvrir se Papiersiemens deum traduise Hélas?!sfi le feu! témoin. dpdk’dss (émit

menSIdeïmonæcruro: --- .;. Hélas !, je PŒÇdS-EÇUFEÊUÇ des

peines inutiles , peut-erreur,que ie:s’.air.vê.suqsepçurses .ceçze-hoaiusaçuéearoabu

son courage! flamme .19- F135:fessésiîai de, sémantismes

lé mêmemais??? sans; le unefig? :431.- VRWQÏP fléchi? 3,13i: 0’496th «samit, isrézimisé

nion- des a" lesl’ans’toi’ lalvie Im’eil un fupplicggî

., 72:13 î ne)Q, .1. t . 1"-.." 1*". y».A .4 "un... .,E ;2Î;.Ï.’(u:: (il

LETTRE

Page 177: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[167]: up p

LETTRE VINGTIÉME.

quu’ici , mon cher Ana ,1 tou-

te occupée des peines,de moncœur , je ne t’ai point parlé de celles

de mon efprit ; cependant elles nefont guéres moins cruelles. J’enéprouve une d’un gente inconnu

parmi nous, 8c que le génie incon-féquent’de cette nation. pouvoit

feu! inventer. .. gouvernement, de cet, Enr-pire, entiérement oppofé à celuidu tien , ne peut manquerd’étre

- défeétueux. Au lieu quelle Capa-

ei’ta obligé de pourvoir à la

tops

Page 178: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 168 ] .tope les Souverains ne tirent la leurque des travaux de leurs fujets ; aufii

les crimes 8c les malheurs viennent-

ils prefque tous des befoins maisfitisfaits. ’ " I ’ ’

Les malheurs des Nobles en gé-néral naît des’ diflicultés qu’ils

’trouvent à concilier leur magni-

ficence apparente avec leur misèreréelle.

Le commun des hommes nefondent fou état que parce qu’on

appelle commerce, ou indulirie,la mauvaife foi cil le moindre des

crimes qui en-réfultent.

Une partie du peuple cil nobli-gée pour vivre, de s’en rapporterà l’humanité des autres, elle cil fi

bornée ,- qu’à peine ces’malheureu:

ï e ont:

Page 179: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. [1’69] ,font-ils fufifamment pour s’y’e’nT-f

pêcher de mourir. a l i’ Sans avoir de l’or ,ilel’t impol?

fible d’acquérir une portion decette terre que la nature a donnéeà tous les hommes. Sans poli’écler’

ce qu’on appelle du bien , il et!.impvofiible [d’avoir de l’or, 8c par

une rinc’onféquence qui bleue les

lumières naturelles , St qui impa-

tiente la raifon , cette nationfenfée attache de la honte à re-j

cevoir de tout autre que du Son-,verain . ce qui efi néceflahe aufoutien delà vie a: de [on état:ce Souverain’répand [es -libérali-’

tés fur un fi petit nombre de les fu-,

jets, en comparaifon de la quartatiré des malheureux , qu’il y auroit

’ P autant...

Page 180: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

» E moiautant de folie à prétendrey avoir.part ,’ que» d’ignominie, à le déli-Ç

ver, par la mort-de - l’impoffibilité’

de vivre fans honte. .La connoiffance de ces

vérités n’excita d’abord dans mon;

cœur que de’la pitiélpour les mi»J

férables , 8c de l’indignation contre.

les’Loix. Mais hélaslque’la maniereï

méprifante dont j’entendis parler

de ceux qui ne fout pas triches ,:me fit fairede cruelles réflexions.fur moiàmême l je n’ai ni or, nil

terres , ni adreiïe 5 je fais nécel?fairement parrié des citoyens de

cette ville. O ciel! dans quelleclade dois-je mélanger? . l I h

a Quoique tout fentiment dehonte qui ne vient pas d’une faute

commilè

Page 181: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 17.1.commife me fait étranger, quoi-eque je (ente combien il efi infenfé-d’en receïoir par des caufes indé-

À pendantes de mon pouvoir ou dema volonté , je .nepuis me dé’-

Rendre de foufrir de l’idée que les-

autres ont. de moi Letarte peinal me feroit infupomble, fi je n’efr

gérois qu’un, jour La. générofité’

me mettra en état deîrécompen-

k: ceux qui m’humîlient malgré

moi par des bienfaits dont je me

croiois hononée. I .1 Ce n’efi pas: que-5 Céline ne

mette tout (en œuvre pour calmermes inquiécudes à ce: égard;mais

ce que je vois , ce.qu j’apprends

des gens de. ce pays me donne engénéral de .la-îdéfiance detçlenrà

s . P 2 paroles;

Page 182: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

1 .EI72]paroles ; lents vertus , mon cherAza , n’ont pas plus de réalité

"que leurs nickelles. Les meubles.qneje maniois d’or, n’en ont que

la. fuperficie , . lent véritable filia-

fiance efi.de bois ; de même cequ’ik-àppellent .politelfe a tous les

dehors de la vertu ,3: clach’e- lé:

gèrement leurs défauts; mais: avec

un peu d’gttention , on en:décou-j

vre anfii ailémen’t l’àrtifice "que

celui de. leurs tfaufi’es fiCheKes.

Je’dois une partie dettes collé

millages. à me’forte dîécriture

queijl’çan appelle Livre; quoique .

je ttQtlve encoteJaeauCOùp de dit:

ficghés pâmprendre ce qu’ils

çqntiepqent , ils me font fogt ini-les,’j’çn tire des’motions,.Célinç

I . m’explique

Page 183: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[17-3]m’explique ce qu’elle en fçait , 8:

j’en compofe des idées que je crois

jufies. .v Quelques- uns de ces Livresapprennent ce que les hommesont fait, 8; d’autres ce qu’ils ont

penfé, J e ne puis t’exprimer , mon

cher A23 , l’excellence du A, plaifir

que jetrouverois à’les lire ,. fi je

les entendois mieux , ni le defirextrême que j’ai de connoître

quelques - uns des hommes-divinsqui les compolènt. marquas, l’on:

à l’a;me,ce; que le. Soleil-e11 à la

terre . je trouverois àvec eux tou-tes) les lumières; tous les fecoursdont j’ai befoin , mais je ne voisnul clinoîrd’avoir jamais cette fa-

tîsfaélion. Quoique Céline life

r e w P 3 allez

Page 184: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I [ r74] , .fiez louvent, elle n’efi pas allez

infiruite pour me fatisfaire ;»w à

peine avoit-elle penfé que les Li-

vres fiaient faits par les hommes,elle ignore leurs noms, 85 même

s’ils vivent.

Je reporterai , mon cher En;tout ce que je pourrai amafi’er de

fces merveilleux ouvrages , je teles expliquerai dans notre langue ,lie» goûterai la fnprême félicité de

donner un plaifir nouveau à ce que

ïj’aîme. I k - ’ a lHélas! lepourraî-je jamais? ’ï

.-.75"

’LETTRE

Page 185: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, Ï 175]

LETTRE , VINGT-UNIÉME.

E ne manquerai plus de ma-tière pour t’entretenir’, mon

icher A23 5 on m’a fait parler à un

nglz’pata que l’on nomme ici Re-

ligieux , inllruit de tout , il m’apromis de ne me rien laitier igno-rer-(Poli comme uni Grand Sei-ggneur’, [gavant comme un Ama-

nts, il fçait auflî parfaitement les

vufages du monde que les dogmesde fa Religion; Son entretien plusutile qu’un Livre , m’a donné

une làflsfaûion que n’avais pas

gourée depuis que mes malheursm’ont fépareez’de toniq- r Q-

. A j - P 4. Il

Page 186: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I. 175]Il venoît’pour m’inflruire de la

Religion de France; 8: m’exhor-ter à l’embrall’er g. je. le ferois vo-

lontiers , fi j’étois bien allurée *

qu’il m’en. eût fait une peinture

véritable. - l .De la façon dont il, m’a parlé

des ’vertus qu’elle prefcr-it , elles

font tirées de la Loi naturelle, a;en vérité anal. pures que les nô-.tres ;, maisje n’aipas l’elprit allez

fnbtil pour appercevoir le rapportque devroient avoir avec elle lesmœurs 8e les ufages de la nation,j’y trouve au contraire une incong

féquence fi remarquable ,«que ma

raifon refufe abfolument de s’y,

prêter. A , ,A l’égard de l’origine 8: des

’ . principes

Page 187: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 4 [ 177 Iprincipes de cette Religion , ilsne m’ont paru ni plus incroyables ,’

ni plus incompatibles avec le bonfeus , que l’hifloire de Mantocapa

8: du marais Tficaca ,- *’ ainfi je

les adopterois de même , fileszfipnm n’eût indignement mé-

prifé le culte que nous rendonsau Soleil 5 toute partialité détruit

la confiance., J’aurais pû appliquer à lès rai-l

fonnemens ce qu’il. oppofoit auxmiens: mais files loix de l’huma’i

nité , défendent de frapper fou l’eut-2

blable , parce que c’eil lui faire

un mal , à plus forte raifongnedoit-on pas, kaŒ fou ame par

I t .13W023 L’Hifioixe. des-Incas.

J

Page 188: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.4 . [178]le mépris de Tes opinions. Je me

contentai de lui expliquer mesfentimens fans contrarier les liens.

D’ailleurs un intérêt plus cher

me prefi’oit de changer le fujet de

notre entretien : je l’interrompisdès qu’il me fut pofiible , pourfaire des queflions fur l’éloigne-

ment de la ville de Paris à celle deCoïca, 8c fur la pollibilité d’en faire

le trajet. Le ngfipara y iatisfitavec bonté , de quoiqu’il me dei

lignâtla difiancede ces deux Villes

d’unelfaçon délèfpérante , quoi:

qu’il me fît regarder comme in-

finmontable la difficulté d’en faire

le voyage , il me fufit de fçavoir

que la choie étoit pofiible pouraffermir-mon courage ,v et. me

donner

Page 189: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l [r79]donner la confiance de. communi-quer mon defi’ein au bon Reli-

gieux. ’’ Il en parut étonné , il s’efforça

de me détourner d’une telle en-

treprife avecdes mots fi doux ,qu’il m’attendrit moî- même fur

les périls auxquels je m’expoferois ,-

cependant ma réfolution n’en fut

’poinr ébranlée . je priai le ngfipata

avec les plus ’vives infiances de5 m’enfeigner les moyens de retour-t

’ner dans ma patrie. Il ne voulutentrer dans aucun détail, il me ditfeulement que Déterville par l’a

haute naifl’ance 8c par [on mérite

perfonnel , étant dans une grandesconfidération , palmoit tout ce

- l ’7 qu’ilL .

Page 190: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[.189]qu’il voudroit , 8c qu’ayant un

-Oncle tout puiffant jà la Courd’Efpagne , il pouvoit plus ailé-

»ment - que performe me procurerdes. nouvelles de nos malheureuà

fes contrées. .Pour achever de me détermi-

.ner à attendre fou retour ( qu’il

m’adara être prochain.) il ajoutaqu’après les obligations que j’a-

vais àÏ ce généreux ami , je ne

, pouvois avec honneur difpofer - dequoi fans fion confentement; J’entombai d’accord i8: j’écoutaiavec

lkplaifir l’éloge qu’il me fit des ra-

ses qualités qui diflinguent Dé-

.terville des perfonnes de l’on-rang;

Le poids de’la reconnoillance efibien légersmon’ cher Quand

99

Page 191: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

v [131] ,on ne le regoitqriedes mainsde

la vertu. lLe rivant hommem’appritaufii

comment de huard avoit conduitlangages jufqu’à ton malheu-l

réux Empire", 8c que la foif del’or étoit la feule aure de leurcruauté. Il m’expliqua .enluite de ’

quelle façon ledroit de la guerrem’avoir fait tomber-entre les mains ’

de Déterville parut: combat dontil étoit forti :viéiorieux , après

avoir pris plufieurs Vaill’eaux aux

Efpagnols , entre lefquels étoit

celui qui me portoit;Enfin , mon cher Aza ., s’il a

confirmé mes malheurs , il m’a

du moins tirée de la cruelle obfcugrite-où je vivois fur tant d’événe-I

V I " v mens

Page 192: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. .[ 1 8 a ] . Vmens flanelles, 8c ce n’eft pas unpeut foulagement à mes peines, .j’attens le relie du retour de Dé- ’

terville 5 il efi humain , noble ,vertueux , je dois compter (in n vgénéralité. S’il me rend à toi,

Quel bienfait! Quellejoie l Quelbonheur!

I "LETTRE

Page 193: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[-1331

LETTRE MST-DEUX!.h ’Avo 1s compté , mon cher

Aza, me faire un ami du Sa?gant , mais une lècondevifite qu’ilnm’a faite a détruit la

bonne opinion que j’avois prilë

de lui , dans la premiere ; nousfamines déja breuillés. I ’

Si d’abord il m’avoir paru doux

8c fincère , cette fois je. n’ai troué

vé que de la rudefl’e a: de lafaufi’eté dans tout ce qu’il m’a

dit. ’L’Elprit tranquilefnr les inté-g

têt de ma rendrefl’e, jevoulus l’ai

tisâire ma curiofité’ fur les boni-ç

ï mes

Page 194: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ I841tues merveilleux qui font des Li;m’es ; je commençai par m’infor-

mer du rang qu’ils tiennent dans

le monde , de la vénération quel’on a peureux; enfin des ’hon-

rieurs ou des triomphes qu’en leurdécerne pour tant de bienfaits qu’ils

répandent dans la fociété. ’

A Je ne fgais ce que le ngfipatatrouva de plaifant dans mes que.liions , mais il fonritlà chacune;de n’y répondit que par des dif-

r:ours fi peu menues. qu’il vne’me

fut pas diflicile de voir qu’il me

pompon. ’ eEn effet, dois-je croire que des

gens qui connoiïl’ent’ 8c qui pei-

gnent fi A bien les fubtiles délica-àeî-Tes de la vertu, n’en’ayent pas

plus

Page 195: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[185]plus’dans le cœur que le commun

des hommes; &quelquefois moins Ê

Croirai-je que l’intérêt Initie guide

d’un iravail plus qu’humain s A8: que

tant de peines ne lbnt récompenfées

que par des railleries ou par de

l’argent? . ,Pouvoiseje me perfnader l quechez , une nation. fi fafiueufe a de:hommes, fans contredit ara-demisdes autres, par les lumières delenr

efprit y;fulïent,réduits a laceŒtéÎ de aveindre. penfées j,

comme le. peuple; vend ’pdurgvia

vre les plus viles produéiions. de la

terre? ,Î s .: Î [I ’ Ç Ï,- fanfi’etïëa’moncherAzag ne

. me déplaitcgUÈræ: LfQuS:ls:lgaïgœ25ranfparent de ’hiplêifalï?

. : Q tarie 5

Page 196: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 186 ]terîe, que fous le voile dela fédnâion ,’ celle du Religieux

m’indigna , 8c je nedaignai pas y

répondre. .Ne pouvant me fatisfaire à ces

égard], je remis la converfationfur le projet de mon voyage , maisau lieu de m’en «détourner- avec la

même douceur que la ’premiere

fois ,’ il m’oppofa des raifonne-

rnens fi forts 8c li convainquans,queje ne trouvai que ma tendirefl’e

pour toi pût les combattre Q

jerne lui enfaîtel’aveu. V V

D’abordilprit une mine gave,de paroifi’antndonter dei-4a Ï vérité

de vines paroles; il . ne? me répon-

dit” que par” "des railleriéslgïqui

toutesw

Page 197: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[1-87 ltontes infipides qu’elles étoient,ne hitlérien: pas de. m’ofi’enlèr; je

m’eEorçai de le Convaincre de la

vérité,mais à mefnre que les ex-

prefiions de mon cœur, en prou,-vïoient les fentimens’, fon’ viiàge

de les paroles devinrent révères ;

il ofa rue-dire que mon amour pour

30-1 étOlt flac la fla.tu , qu’il falloit renonceràl’ime ou

à’rmÇ’ enfin que je ne pouvois

t’aimer fans crime. LA ces paroles inlènfées , laiplus

avive colere s’empmde mon armé ,

-j’ouhliai la modération que m’é-

-ÎOiS perdit: , ’ l’accablài de

reproches , je lui appris ce quejede la" facilité de. les pa-roles-Tic lui veinerais1;, ’ Q 2 de

Page 198: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 188]de t’aimer toujours, 8c fans 3118115,

site fes excufes ,-je le quittai. 6: jecourus m’enfermer dans ma chambre, où i’étOÎS’mfe qu’ilne pourroit

me fuivre. a q0 mon cher Aza; que la raisfou de ce pays cil bizarre ! ton-ïjours en contradiétion avec elle-j

.même, je ne [en comment on

.pourroit obéir? quelques-uns de.iès..préceptes fins en choquer uneinfinité d’autres.

Elle convient en général que

(la prenfieie des vertuseii de fairedu bien; elle. approuve-.lavrecon-z

.noiiiance,& elle prefcrit ringard-I

rude. .Je ferois Ionahleiitje te tétas,Misa: le 711631.: de Les pet-es;

Page 199: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[-189 ]’

je ibis criminelle en te confinant?

un bien plus précieux que lespires du monda.

On m’appronveroit li je récent?r

penfois tes bienfaits parles tréforsdu Perou. Dépourvuede tout , dé’e

pendante de tout , je nepofl’ede que

ma tendreli’e , on veut que je te la

ravifl’e , il faut être ingrate pour

avoir de la vertu; Ah mon cherAzal’je les trahirois toutes, fi je(reliois un moment de t’aimer. Fils

delle à leurs Loix , je le ferai amen.

amour, je ne vivrai que pour. mie

fi

LETTRE

Page 200: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 19°]a

LETTRE VINGT-Ho 15:

E crois , mon cher Aza, qu’il

n’y a qu: la joie de te voirqui pourroit l’emporter litt celale que m’a caul’é le retour .Détetville; mais comme. s’il ne

m’étoit plus permis d’en-goûter

fans mélange , elle a été bientôt

fuivie d’une trilleil’e qui dure en-

gore. - 1 je v aleur: émie, bien marin, dans

ma chambre quand on vint millé-rieul’erirent l’appçller , il n’y avoit

pas longtems qu’elle m’avoir quit-

tée , loriqu’elle me fit dire de me

rendre au Parloir 5 j’y courus :Quelle

Page 201: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[19: J ,«Quelle fut ma furprife d’y neuve:

[on fret-e avec elle l IJe ne diâimul-ai point le plaifir

que j’eus de le voir, je lui dois del’eflime 8C de l’amitié; ces l’enti-

mens [ont prefque des vertus , je lesexprimai avec autant de vérité que

je les fentois. ’ ïï Je’voyois mon libérateur, l

»feul appui de mes efpérancesz;Aj’allois parler fan? contrainte detoi, de ma rendre’fi’e , de mes de?

feins , ma joie alloit jnfqnaau treui-

pas. ’ l lJe ne parlois pas encore en--çois .lorfque Déterville partie;

combien de choies n’avois-je pas’â’lui apprendre? combien d’éclair-

1’ciii’emens: à luidemanders coni-

-- bien

Page 202: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I [:923bien de reconnoiiïances à lui té-

moigner? Je voulois tout dire à la

.Afois , je alliois sans: cependantje parloisbeaucoup.’ .

. Je m’apperçus que pendant ce

teins-là Déterville changeoit deantiâge; une trilleffe que ’j’y’avois

remarquée en entrant t, le difii-

poit; la. joie prenoit fa place , je.m’en applaudifi’ois selle m’animoit

à l’exciter encore. Hélas ! devois-

. je craindre d’en donner trop à, un

à qui je dois tout, &pdequij’attens tout l cependant ma .fince-

.rité le jetta dans une erreur quime coûte à mêlent-bien des las:

mesa . 1 I I dh Céline étoit fouie en même-îj gents que j’étois.,eggée 3, peut-être

in

Page 203: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.. [133.12(à préfixe auroit-’elleépargné une

aspiratiénnJciuënez-Ç’f i J’siibétëé’lîlleit’t’éntif’a’mes’pârël

fœï’iàrôfiifiït«,fë”phâëïà’lèê’ëàê

pre s: je;Z ner ’Îcjuel ’iironbpl’e”

Mrs ilor’fqiiè. je" une in il;W "4 reléguassent; rentras

avec 1ènantîmes; ,îïje’les fehéitliôis sa

pas i-d’ün ’morire’riqde même?

devant la» matraquage-muaiumsgataisharatacs’éèèèâaâu dit

s’use-nautisme ,ï qu’rïel réifii-

maisiïïldivine"Ziliaîjïdôislje’afiï

tuèaleplmfir” à pansements.

maremme mafias-élimâtZLi..Î.’î.rÏ. i Ri

Page 204: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[des]:rem-sue a in: sises ësuis-le [le Plnê’hçvfxçlix

ritualisme-faits truands: ses..v

feuillai-sérqndïeisw-ssçl du:

sont il: me dopantifisfiliâàîeBÆsrësns-îmsç .

usasssnsznnmls de

clissais9*! (ne: le. ne dotois Pêcêl’néfer

distraies lËse’é:flétîfisrîulêissnsslpsssunpîziç

:i’ÊsËËËi’ËiWEilëzg il rasez?)

ÉP’PÉËSlelslæsææyram

Râle-elle. mugirait-fisse!

5 gai?:559l8is39ur9k;cslïndsaessaà-

il??? , n Pendant iI .

Page 205: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l I195]. Pendant que i6 prononçoientpendermotssil N’âviti’njtél defis’regarlis Qu’il vouloirJiæ’

dansmonameg’; 43 .;. H Li; .571

a Vous daines, Zilia flué disaityous n’aimez , 8&1va mekïdiê

tesljeclpnrieroisruaviepounenëtendre éclamtaveuçhélasfjh

nepuisle croire z; les; métheqiæzie

l’entendsziliæ ,cil-il biemvraîqaevonszniaimbine:vms,,3trntnpezsvous.pasdm5-’-

margeâmes, mimant:«au mon: mezâéduit. Beur-être

n’el’t-ce que pour me replongeî

phrsmellemaitî fins le déflpoir

dontjefiarse; ..". ,.a Vous: détonnez à" l’riséjv;

dieu 3.’ v ï R2 que

Page 206: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 196]galerie-ports: connais 5. li je n’ai pli

laïuâîre zentendre. parfiles spam?

joutes mesaŒonsn’ontêellespas du vous prouverquezjeîvotisaime. on ,’ répliqua-tél ,35 ne

pliieèncore,me,flatter,’vnu’s neparf

les; bien le; fiançois; pourdétruitelmes juliestrainres ; vous

nesthhez: point gà me tromper;le; ’fçais. JMÊÎS; cXpliquez namo’i

guellëns..vous attachâmes mors

adorablsnknwursairrmiQueQnrondécidé a ’qne-njermeurerâ

vos. , .: dednnleu: oude’plaiz

fit.” a -: a v sa: bi" Î? Jes v- Ces mots, ,* lui. dis-je » (Lunpen

intimidéepar la vivacité ÂYÇCvla-r

quelle’dl apionongz. :ces- dernières

paroles. ) ces: nous :dgivent .sz

1- r. crors ,

Page 207: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I197],crois; vous faire entendre-quemm’êtèsrher’, que venefort m’inté’ë

relie alque l’amitié 8c la reconnoif-r

lance-m’attac’hent, à Ïvous ; des fera

plaifent: mon: cœu’riô’cïdoivent là’tisf’aire le vôtre. n É n i :’ 3T J?

, Zilia-l mesrépondit-ilsqnevos termes s’afoiblifi’eut’ , que :vbÂf

tre ton le refroidit l Célinem’aue

lichade; dit la venté : Ê: N’en-ce

point; poan Aza;- que vous (entez

tourte que vous - dites ? Non ,1 luidis-je" , le fer-triment: que j’ai, pourAza efi toutçdiféreng-ÀÆ ceuxrque’

j’ai, pour vousa e’eli;ce.quevo’ns4

appeliez,- l’amour: g - . j .. A ixias. ’

Quelle peine cela: peut -il vousfaire ,1 ajoutai - je (r en le voyant l

pâlir , abandonnerzlai grille, -,8e jets

R 3 ter(2;.

Page 208: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. :198] .matriciel des regards remplis’dedouleur )j’aide l’amonrponr Aza; 4

parcequ’il en a pour moi a 8cnous devions étrennis. Il n’y alit-dedans nul rapport aveC’vous.’

Les mêmes, s’écria-nil, que «sur;

entre vous 8c lui , pailàuej’airmille fois plus d’amour-qu’il’

n’eurelienritjamais. ”r iconimerit’cela fe peluroit-il ;’

reprisïje 3 vous n’êtes point de ma

nation ; loin que vous m’ayez’

l chaille pour votre épaule .le ha-zard lénitions a joints, ’85 ce n’efi

11131118)qu "d’aujourd’hui-ù que nous

pouvonslihremeritîïnous murmu-bigues nos idées. Pari-quelle iraii’on

auriez-vous poilr’riroiles’fentiniens

doutions-parlez”! ’ï 5 " ’ ’

En

Page 209: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. r tu??? . .7 En, faut-il d’autres gangscharmes ;&1monïcznaéièœ p, "merépliqua-tél”, maternisera-a

tous parrainassiez Tristesse;pnêsaar,çnnéaruèlarssçeueg

peines qu’il’auroit sans muon.

ber pour-pénétrer le cœurfemmes ,"8: la. crainrejde n’y pas

son la, sans in: i’r de.rbis gaine" m’ontdaijd’éffpdnr elles

qu’un goût rague du viagers J’ai

vécu finisZ pallion- jnl’qu’an mo-

ment’ïoü je”vo’usai vue; votre

’be’aùtéîrne napper M’iofi’iæe -

présentant. pureté. été: sur

légère que celle de. beaucoupd’autres, li la douceur 8: la haïrme de (votre madère ne » m’asgOîent’prélènté’ l’objet que mon

i M mais

Page 210: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

t

I: 299 1Âæagînatîons-mëèoîtî à. A ronflent

95991qu6» Yoësïsêveëw

i? :ËÇfBÇQé’FÇt:aimée?! Que? :pîçëaililèas .gué; 1399?; IÉÜËÊEÊPÂ

fédnifqnçes que m’offioit la Emilia:

gîté d’unglonguç navigation. Cam;

béa-ds: .v91ràri99rzçencç. ypnâWQît-ellçzlèvèéeà. me? tànfpmsy-

m9 1Èê-eufïeîMêiâlQi?fic Vous oflènfer ,. j’aiipqgfi’é lia-dif-

cïérîôn ilëfqrëau . même; j’ai. a???

sëîgfi de? i939; ,quîfiellëæèvs’ëâ

m1659? 49.99,9 Emma-i9923.1; riel! YQËI-ngdëVQÊFnFE’ÈÆPPFf

æêœc: Alu l. fi ..V.9.us..9’êteè

p.919: soeclïéë dîna réf??? fi fiels-

àœ». i9 Y°95;.f’.*i.Fa.Ï-5 mais ie le,

Æmfesalçarîëëafæçflfiss:

. a; A Voué-70.- æ" :.acMLl tA-’

Page 211: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[avisa-j .l ;votre’:m.ort ! décriai-i: (netr’éê deÏla- douleur finCère donç

je le voyoiè va’ècàblé )v-’ hélas !’ qu’el-

fàciifi’eert. Je ïtiejfçais- a v celui! de

mauviè ne fie? feroîë p3” moins a5,

freux. 1’: n t . v 1;. o’ » Eh bien , Zilîa , me dît-il , fi

mél fie vous? efil’cb’eresï oiâoh’nez

donc: qùeïjè- vive il Que fait - il-Ëëif’e ï f5 hi: disëîe. îM’àimér ,l ’fépoîg-

’ditèil ..-eolmh1éo vous aimiez Aza,

Je’lïairnc toujours de même , lui

Tépliqliàiëje ,8: je rainerai-fü-’quïà’ la fieri ’: je ne vfça’i’s’,’ *ajoù’-

135536, fi «voglLoiXI voii’s’"permet’-I

- zen: d’aimer deux objets. de l’a I

même manière , mais nos ufagesB: mon tain» nains Île? défendent.

Cpn’zepçezï:’*vdusizdes fanâmes;

4; . que

Page 212: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E20? Ïque îe mus i’ÎQmÊts-Îa ie. RÉF-ais au

avoir d’autres,la vérité m’çfi çhère,

je vousladis fanssdétlour, . ,1 ,5A De que! fang froid vous-m’afi’aft

lamât S’éÇYÂÂ-t-ilïïxAh Ziüa Souci:

vous aime , pnifque j’adorejufqu’à

votre malle franchife. Eh bien acontinua-œil après avoir, gardé

quelques momens le filenÇe [monamour furpafièlîa, 1055 dualité.

Votre bonheur rififi plus cher quele gnian. Parlez-moi avec ’Cette

finMani ne né:Bargmann-Quelle éboue? efpépv

maint: l’gamoursqnç-wous confer.-

.vez pour Aza? .Hélas! lui dis-je, je n’en ai19139 :VthzfeuLHJezrluîzexplîqnai

.CgWiàYOÏszappris que

s w - ’ . la

Page 213: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[n°3] .h’comùunîcation’ aux Indes de;

toit pas impoflîble 5 je lui dis queje m’étais flattée ’qu’il meprocure-t

toit les moyens d’3? retourner , ou

tout au moins, qu’il auroit aïeule

bonté pour faire pafierjufqu’à toi

des nœuds qui At’infimitoîent de

monfort , a: pour m’en faire avoirles réponfes , afin qu’inftruîte de ta

deflinée’, efle ferve de’régle à le

mienne. n" Je’ vais prendre , me dît-il ,

(aveç in fsng (raid afié’cé ) les

mefnres nécefl’aite’S poùtdécouvrir

le fort de voue Amant, vous ferezIatisfaite’ à Cet égard ; cependant

vous vous flatteriez en vain de te-voîr l’heureux Aza , desobfiatle:

invincible; vonsïëpàrent,

Page 214: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 204]- Ces mets, moucher Aza,fufrem un coup mortel pour gitancœur , pas larmes: coulèrent..enabondances, elles m’empêcherént

long-rem v- de tépondxe ,- à Déter-

ville, qui de fou .côté gardoit unmorne menée. Eh biens lui dis-je

enfin r je ne le verrai plus, mairien’en vivrai pas moins pour lui :Ifivotre, amitié aflÎezA "généréufe

pour nous procurer quelque-corsrefiaondance , cette fatisfaéüon fnfr

fin pour me rendre la vie ’moinsinfupportablegëcx je: mourrai acon?

tente s,:pourvû. que vous tmevpro-Ï

mettiez de lui faire favoir que je

fais morte en l’aimant; t- 33A!) Ëc’en; efi trop, s’écria-:41;

en [a levant-V brufquement’ 3.0111;

s’ilc.-.-

Page 215: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[bos JS’il fil pombleçïe ferai’leï feu!

tiraillement. I Voœconnoîtrez e:

gangas. dédaignez Ë; - vousvenez de quelssefi’ôrtsîefiï capable

tinamou: tél que leËtnien ,«8: je

vous forcerai au moins à me alain-1

ôte. En .difaneces. mots ,i il territscare laifl’adàns un état rque je ne

cbmprends pas encore 5. ’étoi’s des

arrentée? deBbut des attachaifût la porte par oùDéterville’veï

noitrâefortir , abîmée dans uneconfufiontzdeyenfées que’jeënë

eire’rchOis Îpa’s même Î’à ;démêle’rî:l

j’y ferois refiéedong-tems; fi (36-:

Iine ne En entrée dans le Parloir; ’

Elle me"demanda "vivementpourquoi Déterville; étoit me

fivtôta’Ie ne lui pas ce quir ’- " - s’était

Page 216: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 205 Js’éteinpall’é entretiens. D’abdr’â

ellesîaflfigea dece,qu’elle appellnit

le malheun’dejbn: frère: Enfiâre

(ME . a Calme;elleian’aeeablnï des. plus dura-1&2

proches, humidifie y» oppoifer un Ed mon Qu’an’roiseje pû

lui montueubüe’ine lamois

à: de Mrs-jefortins; elles’ne’rnefiuixim’point;

me dansant cinglait, j’ylfuîs

fais -:t’veit;emdermunélles1h’pery

Masks’dmàm défondzdadhfefinirai nemçntmet’triaïpas’lmêë

medeîürize. Ï V ’ î n

: La. daleau: Céline, ieï’âéfef-

muqueuse: voudrcüzæ1C

Page 217: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l: 207]je. n’oiè donner miens favorable ;f

muait-.5335; and tout aux

J’ai cru’enfiu que le feul moyen

deçlesàdeucùïétoit de tales

rire, daim-faire par: , de cherscberdaris 3:2, renardât les. .confeils ,

dont j’aiilzefoins entremettrai:-fouteur: -pmdæ1t.Cgie.j’éèrivflis ;

muguetiez-par. duré: !2 MaWiefi.écrite.,.&les-cata&eres nemais, que. pont-mou »a T32; igunnes beaqtæ âeï’foufiiei

art-Énergie panama faire;emohehæfiza’z’hélefçumætuljamaiséf

-îv’..-:1l 3:51" SI 1- . u La

LETTRE

Page 218: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

1403] i

pourrois encore appel-lerù’neaimance-le teins qui-s’efl: écou-

lé , mon cher. Aza; depuis la der-niere fois-que je t’aiécrieÏ ’7 »- .-

»; » Quelques joursaprès l’entretien

que j’eus avec Déterville’, je tom-

bai dans une maladie... que l’on.nomme la fie’vre. .Si(-comrneïje-le

crois;.)îelle a rété caméei lespaifions doulourewfes qùiîm’a’gireë

rentzalors, jernen’ait été prolongée par rrifie’s

réflexions dont je fuis occupée , 8:

par le regret d’avoir perdu l’. ’-.

lié de Céline. E

n . . Quoi,

Page 219: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Ë 209. J

; Quoiqu’elle ait paru s’intétefièr.

à .ma maladie , qu’elle m’ait teuf

du tous les foins ’qui dépendoient5

d’elle ,, c’était d’un air fi froid,

ellea eu fi peu de. ménagement -

pour mon. arne , que je ne puis.douter de l’altération de les l’an-g

timens., L’extrême amitiés qu’elle

av-pour- fou frère l’indifpolè cetteI

tre mois-elleme reproche lapscelle de le rendre malheureuglahonte de paraître ingrate m’indf

aride , 1g»bontéslime me «gêneurs mon’çmbarras, laÎ

a: laidement. &l’aggfiment font guaranis de notreficoms’;

merce. f l , i, . lmangeant-de. contrariétésdevine. de :13er du. & «de

- , S ’ t la

Page 220: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, me 3allient ’, je ne fuis pas .hfenfifilé

ami événemens qui changent leurs

’ ’Madam’e Déterville e11 morte;

liette lucre dénaturée n’a. point

démenti fan camétère , elle a don-é

né. tout (on bien à (on fils aîné.

même [que les gens deengrèneront refiler-ide cettefiiflitcéËDë’te’rville- dflintérêffé par

materne -, le donne des peinespour tirer Céliâe’de l’ope-

Il ’lbnïmal-petn’Îredbfrble mon pourï; Ouüehu’ll’vïetir’la tous

le: jours, il lui écrit’fuirôt matin;

i les Lettres font remplies déliten-

Lfiu- famésque

Page 221: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . [2111’ .ilne’quoîqne Céline affadie , en

me les une: , de ne vouloir quem’inflrnire duiptegtèsde leurs al:

.rje-jd’émêlè letif du penche; i ’ i I’ v ylr’ je nedoute’p-as Détcrville

miles écrive; afin qu’elles meluisit, i iiréêr’nnàuins je ’ïliris

patinage ramènerais,s’ils étui: infiruît desïïreproches

l’anglanrs dont ectre’leélure a cf:

Elvire; Ilsfont la?mon cœur. La videlle nivelai-

firme. [Fi-HJufqu’ici ,àai’rnilieu des ora:-

ges, je jouiddie del’la (cible fatis-

faâion de vivre en paix avec moi-

même: aucune tache ne fouilloitla pureté de mon aine , aucun

il il «A. l S:- remords

Page 222: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 2 x 2 ]remords ne la troubloit -; à. pré-3

fin: ie ne puis enfer afinà; Un?forte de mépris Poumtëitmênfi? à

que 3s s..rfnêê:.!ealï?eïlaeuêsdçdet!ë

perfonnes auxquelles je dois lavie; que je trouble le repos dontellesjouiroient» fans; moi, queïjç

leur faiseur. leea1.suisfieam99pauvoir: a cependant fie, Panels-ni. ne veux celle: d’être criminelle.

Ma .tendrefi’e pour toi triomphe

m’es remords. :Aza ,5 que je

.r’l

Page 223: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[2:31 ,

LETTREpVING’IÏC’INQ.

v ;UÉ’ la prudence cil quel- II.quefois nuifible , mon cher

Aza !’- j’ai’refillé longueurs aux

paillâmes Linfiances. que jDétere

«ville m’a fait faire delui accorder

immanent d’entretien; Hélas! je

fuyois mon bonheurs Enfin , moinspar complailànce que par lafiîtude ’

(dei: difpnterfavec. Céline ,» je me -

biffée? conduire awParloir...Âla vue du, changementaii’re’uiaîqni

rend Déterville prefque méconi-nôili’able,’ je fuis reliée interdite;

je ruezrepentois’. déjaî demandés,

marche , j’attendrais,

r. .v

Page 224: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[me]marinier» reproches (juil! me pasroilïoit en droit de me faire. Pou-vois. je deviner qu’il alloit combler

mon ame de plaifir? l .« Pardonnez -’rnoi ,îZilia , mia-

t-il dit, la violence que jevousfais ; je ne vous aurois pas? oblirgée interroi: . me, ne vous aprportois fautant de ’joierque vous

me caniez- de. douleurs.- Elbe:trop exiger , qu’un finement de

votre vue , pour récompenfe- ducruel facilite, que «je-vous fais?Et [une ŒÔŒDCIJC teins de né-

penthès Voici- , mandéismeLettre de ce parentrdont on vous

Macarons apprenantalelbntd’Aza-zmilervtonslprnminieui:

filma aJ - a î l’excès

Page 225: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

î 21:] . .l’excès de mon amour, 8: tout de

luire il m’en fit la hélium Ahî ’

mon cher Aza r ai-je pû l’enten-

dre fans mourir de joie L? Ellem’apprend’que tes jours font con-

fetvés, que tues lib:e,qne tuvisfins péril à la Cour d’ElpagnqQuel bonheur inelpéré! . 4

a . Cette admirableLettre mêmete. par un hommelqui reconnaît 5

galure voit , glaire: parle ;.penç,être. tes regards ont-ils étéattap;

thés; un’moment fur ce

papia? Jane pavoiser:houdans; je n’ai retenu- qu’à p6»,

nedes cris de jpieptêtsà’m’éri

chaperdeslarmes defi’iüvëifiiîi imamats

. , à

Page 226: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[2:61de mon cœur , cent fois j’aurais

interrompu Déterville pour luidire tout ceque la reçoifirqillàncç

,m’infpiroit s .mais;je- n’oubliois

point que mon bonheur doit aug-.ameuter les peines g je lui cachaimes tranfports, il ne vit que mes

larmes. . .- Â.,’ bien ,.Ziliaf, me dit-il «, après

avoir» celle de lire, j’ai tenu j ma

parole , vous êtes. infiruite -ï duforezd’Aza ; il ce n’efivpoint alliez;

que ,àut-ilgfaire de plus! Ordon-ïnez finsrcantrainte , il-n’ell- rien

grevons-ne fuyez; en droit d’exi’

gendeimon amour, pourvu qu’il

contribueîà-votre-bonheur.’ . .

Quoique je dulie m’attendreà

set-suces, de bQDIéîxeuG mefnrprit

ô: me toucha. r J e

Page 227: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[au] . rJe fus quelques mamans cm:

bandée de ma réponlè , craieguais d’irriter la douleur d’un barn;

me fi généreux. Je Cherchois des

termes qui exprimafl’ent la vérité

de mon cœurfans alleutier la fen-fibilité du lien a je ne les zarrouv’ois

pas; il falloit parler. . i vMon bonheur , lui dis-je, ne

fera. jamais fans mélange , pirif-que je ne puis concilier lesrdep’vous de d’amour avec: ceux..de

l’amitié; je voudrois regagner-Mia

vôtre 8c celle de Céline, je voua

drais ne vous point quitter, ad-mirer fans celle, vos vertus , payermais les jours de ma vie: vlèztributde. reconnoifïance. que: je dois àmais! bontés. Je feus qu’en m’éloi-

I I I gnant

Page 228: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 2183gnan: de deux parfumes fi cireras;femporterai des 1mm éternels;Mais...’ . ’ v I A j; Quoi! Zilia, s’écria-ibvenrvoulez nous quitter! Ali! je «ne;ruois point pre-paré à cette flanelle

aéfoluriom je manque de aconage

pour la foutenir. J’en avois: de;pour vous voir ici dans. les brasde mon L’effort de maniafaunin délicatelïe de mon amour

m’avaient M coma ne coupmortel; je l’aurais moi-v.même. maisje ne puis mefépaé

sur de vous, je’ne puis renoncer

à vous voir; non, vous ne partitnez.poinr.,’continna4r»il.auec

portement a n’y comptezlpas;-veus;abufèztlema renâclât ; vous

. i déchirez

Page 229: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[2193fléchirez fans pitié,un cœur perdu

d’amour. Zilia , cruelle Zilia 3Voyez mon défelpoir, c’ell votre

ouvrage. Hélas l de quel prixpayez-vous l’amour le plus pur!

C’efi vous, lui dis-je (am-avé:

ile fa réfolution ) c’efl vous que

je devrois acculer. Vous flétridezmon ame en la forçant d’être in-Z

"grate ; vous défol:z mon coeur;par une lèhfibiliré infruélueui’e.

Au nom de l’amitié , ne tenaillez

pas une généralité fans exemple

par un déûel’poir qui feroit l’amer-

tume de ma vie fans vous rendreheureux. Ne condamnez pointeramoi le même fentirnent que vousne pouvez furmonter,ne me for--Gaz pas à me plaindre de vous .’

- 2. WC21

Page 230: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Æ 220]biffez-moi chérir votre nom , leporter aubout du monde , 8: lefaire révérerà des peuples adora:

murs de là vertu. v . ." Je ne .fçais comment je îpro-î.

nonçai ces paroles , mais Déter-Î

yille fixant les yeux fur moi, fem-bloiz ne me point regarder 5m-fenmé en lui-même ,.4i1 demeura

long-teins dans une ptofonde mé-ditation; de mon côLé. je nïofois

Pipterromptc : nous obfervîons zen égal 51eme, quand il repritle parole. 8c me dipaveevunc et:àëce de tranquillité; Oui , Zilia ,

e jë lCÔDÛOng je feus mute monin-

igfiice, mais renonce-t-on de fimgfrôid à la vue de tant-decharmes!179:5 le vgùlez . vous ferez obËie.

Quel

Page 231: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Ë22r j.Quel fâcrifice , ôciel ! Mes triflesfours s’écouleront , finiront fans»

vous voir.- A11 moins fr la mort....;N’en parlons plus , afouta-t-il’ en

s’interrompant g me foibiefl’eime

trahiroit , donnez-moi deux jours”pour miafi’urer de moi-même, je

reviendrai vous voir , il efi nécefïi

fiire que nous prenions eniëmbie”

des inclines pour votre voyage;Adieu , Zilia. Puifïe l’heureuxAza , fleurir tout toubonheur 1’ En:

même-tenu il. fortit.Je te l’avoue , mon cirer Aza ;i

quoique Détervilie me foit cher gquoique je faire pénétrée de à

douleur. j’avais trop d’impatienev

ce dejouiren paix demfélicité ,.pour n’être pas bien’aife qu’il fer

(gâtât, I 3 Qu’il

Page 232: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 222 j ,Qu’il cil déni: , après tant Je

peines , de s’abandonner à la joie Ë

Je palliai le refile de la journéele dans les plus tendres raviliemens.

Je ne t’écrivis point , une Lente

étoit trop peu pour mon cœur ,-elle m’auroit rappellée ton abfen-

ce. le te voyois . je te parlois,cher Aza) Que manqueroit-il à.mon bonheur, fi tu avois joint à:cette prêtieufe Lettre. quelquesgages de ta tendrelïe ! Pourquoi.ne l’as-tu pas fait Î On t’à parlé:

de moi. tuesinfiruit de mon fort ,.a; rien ne me parle de ton amour.Mais puis-je douter de tonnent?Le mien m’en répond. Tu m’ai-

mes, tajoieefi égaleàlamienne,tubrûles des 93mm! la mâ-

ne

Page 233: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

555.43 tmiinpatièneer te derme ; que la;crainte s’éloigne de mon" ame ,1

que la.joiey. domine fans mélange.

Cependant tu as embraEé la Re-ligion de ce peuple féroce; Quelle

efi-elle f Exige-t-elle les même

que celle de France îNour, tu n’y aurois pas qonfènti.

Quoi qu’il en foit, mon cœurrtif fous ces loir: ;. foumiië’ à tes

huitres ,j’adopterai: aveuglement

tout ce qui pourra nous tendrem-féparabies. Quepuisi-jfe craindre !-’

Bien-tôt réunie àmon-bierhàmon

être ,. à. mon tout ,: je ne paierai:

plus empatter, je nepour t’aimes:

fra; LETTRE.r

Page 234: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[.324 l

LETTRE mm; TÂSIX.’

C’E s T ici , mon cher Aza;que je te reverrai; mon bon-

heur s’accroît chaque jour par lès

propres circonfiances. Je fors del’entrevue. que Déterville ’m’avoit

aiiignée ; quelque plaifir que jeme fois faitdefurmonter les’dif-Î

fictiltés du voyage, de te prévee ltrifide courir wait-(levant de tes pas",

je le façrifie fans regret au bonheur

dete voir- plutôt. , . z -, ;Déteryille m?a prouvénavec me

d’évidence que tu peux être ici

en moins de tems qu’il ne m’en

fgudroit pour aller en Efpagne a

v . A i .-

Page 235: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E22; Iquoiqu’il m’ait générait;

ment laifié le choix, je n’ai pasbalancé à t’attendre r le tems cil:

trop cher pour le prodiguer (ansnécefiité.

z .Peut- être. avant de me déter-

miner , aurois-je examiné cet avan- V

rage avec plus de foin , fi jen’eufi’evtiré des échirciEemens fur

mon voyage qui m’ont décidée en

fècrct,.fur le parti que je prends g

8c ce fecret jene puis le confier;

qu’à roi. . A - jJe mefuis fouvenuerque; pané

dantlalongue route qui m’a con-î

duite à Paris, Déterville donnoit.des pièces d’argent 8: quelquaîvis

d’or dans tous les endroits ounous nous arrêtions. J’ai voulu

(niais

Page 236: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

512261

l’émoi: il? c’ëtoit parou par fimplei libéralité. J’ai’appriss

qu’en France ,.non- feulement cm

Exit payer la nourriture auxlvoya-ygents,;maïs même le repos:*... Hélas !Î je n’ai pas la moindre

partie. de ce qui feroit nécefiaüepour contenter l’intérêt de ce peu-r

ple’avide ; il faudroit le5recevoir

des mains de: Déterville. Quelleliante En» (gais tout ce que-je-lnèdois. Je .l’acceptois avec une ré--

pugnancet qui ne peut être vain-v8°: que pas la- néceflité 5: mais;

" pour-toisât. ”’ lies me" avoient. établi’frir les:

de grandes mirons ou Pourrecevoit les, Voxageurs un: arienne:

Page 237: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[mlpourrois-je me refondre à cou?mêler volontairement un genre.d’obligation ’,. dont la. honte var

prefque jufquïà l’ignominie L Je

n’ai pu- m’y refondre ,1 mon cher

Aza , cette raifon feule m’aurait;-déterminée à demeurer ici ;.le plai-

fir de te voir pluspromptementn’a fait que confirmer ma réfolun,

tian.Déterville a écrit devant moii.

au Minifire d’Efpagne. Il le praire:

de te faire partir, illuî-les moyens de te faire conduire--ici avec une générofité qui me:pénétre de reconnoifiance &d’ad-r

nutation. ’Î Quels doux momensj’ai gradé;

pendant que Déterville écrivoit 3,2

Quel

Page 238: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[228 ] 4Quel plaifir d’être occupée des.

arrangemens de ton voyage, de-voir’les aprêts de mon bonheur.

de n’en plus douter I iI Si d’abord il" m’en a coûté

pour renoncer au deffein que j’a-

vois de te prévenir , je l’avoue;

mon cher Aza , trouve à pré.tient mille’fources de plailirs, que

je n’y avois pas appergues.

5 Plulieurs circonllances, quine me

pacifioient d’aucune valeur pouravancerai: retarder mon départ,me. deviennent intéreflântes 8: an,

gréables. Je fuivois aveuglément

le penchant de mon: cŒur,.j’ouv

bliois que j’allais te chercher au

milieu de ces barbares Efpagnolsdont la feule idée me faifit d’horf

E4113

Page 239: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 229 Illeur ; je trouve une latisfaéiion’

infinie dans la certitude de ne lesrevoir jamais : la voix de l’amouréteignoit celle de l’amitié; Je

goûte fans remords la douceur,de les réunir. D’un autre côté ,1

Déterville m’a affuré qu’il nous

étoit à jamais impoflîble de revoit

laville du Soleil.- Après le féjour

de notre patrie, en cil-il nnplusagréable que celui. de la France Ï.-

Il te plaira, mon cher Aza , quoi-I].que la finceritéven (oit bannie; on;3j trouve tant d’agrémenslgjqu’ils.

font oublier les dangers de la

fadété. 1 - j l AAprès ce que je raidit de l’or ,3

il n’ell pas nécefiÎaire de t’avertirÂ

i " v N d’en

Page 240: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 23°]

d’en apporter , tu .n’as que faire

«d’autre mérite; la moindre partie

de ses tréfors fnfit pour te faireadmirer 8: confondre l’orgueil

ides magnifiques de ceRoyaume; tes vertus 8: tes lien-jtimens ne lieront chéris que de

moi. Ii Déterville m’a promis de te

Sûre rendre mes nœuds 8c mesLettres .; il m’a allurée que tutrouverois des, Interprètes pourt’expliquer «lesidemières. On vient

me demander le paquet , il fautqnejete quitte: adieu, cher efpoîr

de ma vie ;je continuerai à t’ -

fi je ne puis te faire palier.Lettres , je te les garderai.

Comment

Page 241: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

î 231 ’l

.Gommenr (apporterois - je lalongueur de ton voyage. , fi je medu «ferai moyen quej’ai de».m’entretenir de ma joie ,:de me:

de mon bonheur!

LETTRE

Page 242: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I232Îl

ZETTRE ÎÎVINGTQSEPT.

EPUIS que je Içais mes. Lettres en chemin , mon

cher Aza, ,jejouis d’une tranquil-lité que je ne connoifl’ois plus. Je

peule fans cefle au plailir que tuauras à les recevoir, je vois testranlports a Files partage , moname ne reçoit .de’toute part quedes idées agréables , 8; pour com-

’blc de joie , la paix cil rétablie

dans notre petite fociété.

Les Juges ont rendu à Céline

les biens dont fa mere l’avoirprivée. Elle voit fou amant tousles jours fou mariage n’efi ret -

i dé

Page 243: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 233 1*

déque par les aprêts qui y font.nécefimres. An comble de l’es.

vœux elle ne penfe plus à me;quereller t 8c je lui en ai. autantd’obligation que f1 je devois à four

amitié les bontés qu’elle recomo

mence à me témoigner. Quel;qu’en fait le motif, nous femmes.

toujours redevables à ceux quinous font éprouver un fentimenr:

doux. ICe matin elle-m’en a’fait feu-5.

tir tout le prix par une complai-fance qui m’a fait-palier d’un tram

ble fâcheux. à. une. tranquillité.-

agréable. ’ -IOn lui a apporté une quantité

prodigieufe, d’étoiles p d’habits: ,.

de bijoux (lemmes efpéces; elle

l’ l A Ï cit

Page 244: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. E2341en” accourue dans ma chambre ,1m’a emmenée dans la fienne, 8c-

après m’avoir confultée’ fur les.

difl’érentcs beautés devint d’ajufë

terriens , elle a fait elle-même un;ms de ce qui avoit le plus attiré?mon attention, 8c d’un air em-prelfé elle commandoit déjavà nos-

de le. porter chez moi ,..qmdïjemïy fuis oppofée de tou-

tes mesforces. Mes inflances n’ontd”ahordafervi qu’à ladivertir ; mais: ’

voyant que fou obfiination aug-mentoit avec mes refus ,je n’aipu diiïrmul’er davantage mon ref-g

intiment; W* Pourquoi (lui air-je dit les yeux;baignés de larmes )’ pourquoivou-

lez-vous m’humilier- plus que je.

ne-

Page 245: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. E255 T j j .m’E’fms Ne vous dois la vie, sa:

tout coque j’ai, c’efi plus qu”

n’en fautpour ne point oubliermes malheurs. Je [gais quefelonvosiLoixi , quand’les bienfaits nefinit d’aucune utilité iceux qui les

reçoivent , la honte en ’efi effacée;

Âtteudez donc que je n’en ayeplus aucun befoiuï pour exercer’votre généralité. .Ge n’efi’pas fans»

répugnance ,rajoutai-je’ d’un tou-

pine modelés, que je me copïQrme’

5’ fèntimens: fi: peu- match.-

Nos images font plus humains ,celui; qui reçoit s’âonores autant

que "celui’qui donne i vous-m’avez

maris-â peuferautremeut’, n’était-

œdonc queapjour me Fairedesou-

i Carte;

Page 246: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I E 236 î.Cettè aimable amie plus toui-

chée de mes larmes qu’irritée de

mes reproches, m’a répondu d’un

ton d’amitié , nous femmes bien

éloignés mon frere 8: moi , ma.

chere leia ,. denvouloir bleKenvotre délicatefl’e , ilvnous fieroit,

mal de faire les magnifiques avecvous ,,vo,us le, connaîtrez danspeu ,- je VVOlllOÎS (eulement que.

vous partageafiîez avec. moi les.prékns d’un fière, généreux;c’é-

toit le plus sûr moyen. de lui en,marquer ma reconnoifiânce : l’u-

fàgeldans le cas où je fuis , m’ane

torifoît à vous les offrir 5 maispuifque vous en êtes ofiënfée, je

ne vous en parlerai plus. Vous me

I le promettez donc Hui age dit,ou

Page 247: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, [237], m’a-t-elle répondu en fous;riant , mais permettez-moi d’écrire

un mot à Détervillea , .Je l’ai laifi’é faire , &la’gaïetê

s’eft rétablie entre nous , nous

avons recommencé. à examiner

les parures plus en détail , juilqu’au tems ou on l’au demandée au

Parloir: elle vouloir m’y. mener;

mais , mon. cher Aza ,’ efi-il pou;

moi quelques amufemera campa-ètables’à celui. de t’écrire l Loin.

d’en chercher d’autre , j’appréhene;

de d’avance ceux que l’on me gré-j

Pale. . V ’. Céline va le marier , elle gréé

tend m’emmener avec, elle , elle

veut que je quitte la maifon. Reg;ligieufe pour demeurer dans la;

lienne à

Page 248: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. - merfennegmais fi j’en ibis crue; 2. î.

g .... . Aza mon Azaœarv’quelle agréable fixprife un Ber-vfretin-elle hier interrompue ? lié-V

Iâs Fi: oroiois avoirs perdu pourîàmais ce précieux. monument de

mitre ancienne fpl’endeuri , je n’y

comptois. plusï , n’y parfoismêmepas,-aj’eulfuis environnée ,5

îe lavois-w,» je-lèsroncbe, 8c. j’en:

crois àépcine. me! yeux: a: mesmains».

Hamme agi: décuvois 31Îe vis entrer: Célinepfuîvie- de qua-

tre Sommes accablés En": le poids

. de gros coffres-qu’ils portoient siiî’slespoferent alterna 8s fendre-

i rem: ,wje’ peuëxque’ ce pouvoit.

Page 249: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 239T.être de nouveaux dons de Béret;-ville. J e murmurois déja en feue: ,.».

lori-que Céline me dit, en» me pré-A»

faraudes clefs: ouvrez , Zilia ,fouvrezfans vous eàmucherfi’efiidela part d’Aza.-

La vérité quej’attadieSiememà’uon idée , nelme me.

point le moindre dôme 5 j’ouvriss

avec précipitation, 8c mafiirprife-

confirma monenrenr,enreconnoifi-faire tout «qui s’ofiiit à mame"

pour des ornemens du Temple dmSoleil;

.Un fendaient confiis, mêlé dé

trillellle 8c de joie ,de &de;regret ,remplit tout mon cœurè pJemeproliernai: devant ces reliesâcres de: notre culte 8c de nos-

A a Autels in

Page 250: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E2401Ratel; je les couvris de relirez-"vmena: baifers..je les ancrai-de mes:larmes , je ne pouvois m?en ana--cher , j’avais oublié jufquïà la pré-w

fiance de Céline 5 elle me tira demon yvrefïe ren me donnant uneLettre qu’elle me pria de lire.

Toujoursï remplie de. mon er--rem- , jela’ crus de toi, mes tranf-e

ports redoublèrent; mais quoique.Àjela déchifraflè avec peine , je cane

nus bientôtqpïelle étoit: de Béret-r

ville. K . lIl me fera plùs ailé, mon clicsÂzà; de te là copier, que de t’en:

expliquer lefees,

Page 251: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

u . O . I J ."(Bain m: Dnrenmim"

æ’Ces vélars En: "à vous;

"flanelle Zilia ., pnifque je les aiuxrouvésï fin le «Vailïeap qui vous

fporroiu:h7Quelqdes. "difcuflîons-

à arrivées entre les gens dei’Ed

vaquîpage Qm’o’nt. empêché jaf-

uqu’iCÎ d’en .difpoferv librement;

.aJel voulois" vous les préfenrer-ou’rnoi-mêmes," maîs,,’les inquiétu-

.» des que irons ne: témoignées ce

wmatin à ma fœur ., ne me lait;glène plus le d’ici]; du moment;ne ne fçauroîs trop tôt..difiîper

en vos craintes v, je préférerai mute

une wvie votre .làtisfaüionl à la.

«mienne; .Il 2k l’avoue en rougifiânt, mon

l e X cher:

Page 252: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

ïmî.cherAza: je. fends moins alcaligérlérofité de Déterville .h,’ que le

lplaiâcde lui damnées prames

«de kantienne. . . . î. Je mis promptement à pare-am

nulle 55113 lainanîplusïqueda.

lapidifia :551: tomber lesnains W13; Oeil lunéeme q momi’æremflnu ) queses: 16m mutinent le. joncé: tu.rùnluH-;h’æn:.gafur.dnâu* ’pné-.

paré de. mania. Phlsriche de sec.uéforgueade mon: ceux qu’on me.

rendoit ,, .i’appelhî les gens qui.

les avoiennappomés .; je vouloisles leurfin’re reprendre pour les

renvoyer. à Deauville; Cé-line-s’oppofa à mon dellèin.

on3* seillon des Indices.

Page 253: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

12243!7(zonons êtes injnfie,Z i113 ,mé

ait-elle ! Quoi "l vous voulez En:accepter desrichelïes immenfes àmon fière, vous que l’oflîe’dînna

bagatelle cliente; rappellez- votreéquité fi vous voulez en infini!!!

aux antres. n 1 - -Ces paroles me kappeænnJe

reconnus dans mon affina plusd’orgueil 8: de vengeance que de

généralité. Que les: vices fontprès des vertus îrîavonai ma fau-

te . j’en demandait pardon à Cé-b

En: ; mais je foufioisvttopï-decontrainte qu’elle vouloit m’iâ14

palet pour n’y. pas chercher del’adouciffement. Ne me v pnuifiëz’

pas autant que je le méritc,;lui

.- X2 dis-je

Page 254: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I254]dis-je .d’ün timide, ..ne.déda’î-

Pas quelques modèles dutravail de nos malheureufee-con-vécés-vous n’en avez aucun ber

filin, maprierene doit Point vous

efenfer. - lTandis que je, parlois , jemarquaizqne Céline regardoit at-rentivement deux AÉbufies :d’.or

chargés d’oifeaux .18: d’infeétes

d’un travail excellent .5 je me hâ-

tai’de les lui préfenter avec une

jpetite corbeille d’argent ., que ie

remplis de Coquillages .de Poif-12:35.8: de fleurs les mieux timi-rées .: elle des accepta avec une

bonté qui me ravit. . ,leshoifis enfiüte Pluficurs Eldo-

’ , 4 .V n les

Page 255: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

A , 524;?!les des nations vaincues * partes:

ancêtres , 8c une petite Statuequi repréfentoie une? Vierge dusSoleil ,2 j’y.’ joignis un tigre,

lion- 8c. d’autres; animaux- coure-r

geux-,- 8: jerlaîpriai deles envoyerà Déterville. Ecrivez- lui. donc;me dit-elle ,eenvlburiant, fans une ’

. 4 41mm- ’VIÂes Incas miroient dépofer dans; Je

Temple du Soleil les Idoles des peu-Vglcs’ qu’ils fouettoient , aptes leur.

ruoit fait accepter. le alter du Soleil:Ils en avoient emranêmesyuifque l’In-v

sa Hum confiriez BIdole de Rimacea-H572. de: Inca Tom» r. 1345.. 35m.- L

”’ Les Incas omoièntillleur’s. rugirons:

de Statues d’or de toute grandeur ,4 8c-xnéme’ de gigantefques.

i

Page 256: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 245 TLettre de votre par: des [il-élans":

fioient mal reçus,J’étais trop fatisfiite pour rien-

.refufer, j’écrivis tout ce que me-

aire ma- reconnoifiànœ,& Lorlï»

.qne-,Céline.fut liarde 5 je difiri-bnai des petits préfens aï: China,

.&à lamienne .. j’en. mis à parepour mon Maître à écrireJe goû-

tai enfin le délicieux plaflir de. donner.

ce n’apas été fans choix , mon:

Ichet Aza gîtout ce qui vient de:toi ,ftoutce qui-ades rapports in-avec ton formait 1 n’eli.point fartidemes mains". » ’

Il La chaille d’or î que ton con;

5’ V l’ ’ l w fervoît

* ne slalÎ’oyent que fur deslièges «formait;

Page 257: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, , ï [ami ,infirmerie Temple pour le. vilitesdù’ Carpe-hmm",pere;,.lplacée. d’un côté41eme diambreenformedeuôœs.que repréhte’ sa: grandeur ne lat

majeflé de ton rugie glande:figùie; du- Soleils, moic’mêmeiarmcherdnzïemple. perfides mols-î,» Idpendne- an-

.âeflitsexm’nem ., je me?profierne devant elle ,.:non reliaitradote, 8e. mon cœur cil tout

Étui..th i . ifÙPL Les deuxilpalmî’ersvtjuetu dons

-nas au! Soleil pour nofi’aadeædc. 45°81’ gagei’deh foirquelmrnïag

wok ânPËÜà-çlàcéevtés du. Trône, me rappellent fins-î

r gale: tes-tendres fermens.

’ L Xi» Des

Page 258: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

a E .243 T

Des fleurs ,. * des oilëauxpandas avec fiinétrie dans tous:les-tcoinsde ma chambre ,fôrment:en racourci l’image de ces magniofigues ’ jardins , où je me fuis fi fou-è

sent entretennede ronflée.Mayen: fatisfaits’ ne s’arrête

nulle par: lins me rappelle: romamour a ma; joie , mon bonheur,enfin tout ce «pi ferajamais la vie:

de marrie. v ’. tonna; dît que aigrissaisTemple a: ceux des Maliens Royalesétoient de toutes fortes d’imi-tation: en or 8c en argent: Les Perd»-v.ienszirnhoien: infrjuià’l’herbe appel-e

hallier; 4°an faifoientdes-

’l"" "Ï: .nyï4..’

LETTRE

Page 259: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 132491

EETI’KÏE”. VINGT-m.

l ’Esm. vainement,- mon cherAza a que j’ai employé les-

prieres ,. les plaintes, les ’ infiancœ

pour ne point gainer retraite;Il a-ifallu- cédereaux: importunités;

de Céline. Nous femmes depuis:’troisajours; à" la’campagne , où (on

mariage frit céléliré en: y’arrivant;

7 s Avec quelles peiœ ,aquelrenaudent». rai-je pas;abandonné. les; chers? 8e précieux .

ornemens-Ëma- folitude flaflas!a peine aiëjeeu le teins-d’en jouir ,2.

ielvne’vois-fienici-qni punie

’ - Boîti-

Page 260: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. Ë 13’ 0 Ï

un que la joie 8: lesdont tout le truande paroit enyvre’ 5.,

me .dillipent &- m’amnferst.,.me’rappellent avec plus deles ions Familles que ie àt’écrire roue tout au. moins à 11W

feràtoi.. . il ,1t .Leêdîierfiiïemens dé cipaye":

neparoîiïw- wifi, Peu-panteler Ipaillage-tâtés que les mais. Ils:manne, gaieté? Fic?"lente réanimée?! dë-fiefich-

sans, auxquels:- Paris; parafe- neenfin-same 1134443934335jeun-immides. dont l’or fait tout?

piaille, .ouzbiendansïunecon-a: avec. sa. a «se9148; irrue-marcel: nagean-"figeanïgamuîllemçëàdss M- . . I

du:L- w

Page 261: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[941Tm1? l’entretien dïunet flemme:d’Etres: penfans.

Les ieuneshommes ,. qui. fonteici en grand nombre, fe-font d’a-bordl emprefi’ésà mefuivre julqu’à:

ne paroitre- occupés que de moi;

mais foit que la froideur de me.converfation: les’ait canulés: , ou

que mon-peude-goût pour leurs-agrémens les ait dégoûtés: de la.

peine qu’ils- prenoiem à les faire

valoir, il n’afallu que jours.pour les. dénerminer’à m’oublier,

bientôt Im’ontdélivrée. de. leur:

importune préférence. .. . Le penchant des François les:’porte’fivnaturellement aux. entée

rauque Déterville 5, quoique:-àempt d’une glande. partie des

î h. 4 défauts-

Page 262: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 62:2? adéfauts de la nation ,néanmoins à celui-là;

Non content devrais htpro-j’nielle qu’il» m’a &ite- de ne me

plus parler de les fendmens , ilévite avec une attention marquée-

de le rencontrer auprès de moi:obligés de nous voir faisselle , je.n’ai pas encore trouvé rl’oocafion:

ïde’luieparlerzï I v i’A- la. trifiede’ qui le domine au.

milieuvdè la joielpubliqjie , ’ilm’efi:

ailé: de. deviner: grill: fejfiitv via--

lente’ri permette-je devrois lui en:

tenir compte. ;..»maisi j’âi- tant de

quefiionsiàolui fur tors départ:d’Elpagne y fut tou’àrrivée ici;

enfin fil!” desI-fujets- li intérefl’ans ï,

531e" je ne. puis lui pardonner

Page 263: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

12:33une fuir. lei-eus un delir violent».ëe:l’obliger à me parler ., .8: la

crainte de réveiller les plaintesôc

les regrets , me retient. ’, Céline toute occupée de fan

nouvel Epoux , ne m’efl d’aucun

Écoute, le relie dela compagniene m’ell point agréable 1;feule au milieu d’une I allemblée

.tumultueule , je n’ai d’amulèment

une mes parafées, .elles font tou-ites à toi , mon cher Azaj tu ferasizjamais le feul confident de monsœur , de mes plailirs, 8c de monbonheur.

Q

LETTRË

Page 264: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

12:43 .

ïETTRE’Avorsgrand tort, mondiez-

Aza., de defirer livivementunentretien avec Déterville.-Hélasî

il ne m’a que trop parlé ; quoiqueje délavoueïle trouble qu’il a excité

dans mon aine, il n’efi point coco-

reeflàcé. lJe ne ligais quelle forte d’impa-

tience le joignit hier à ma trif-tell’e accoutumée. Le monde 8c le

bruit me devinrent plus importunsqu’à l’ordinaire : jufqn’à la tendre

fatisl’aéiîou de Céline 8c de fou

Epoux , tout ce que je voyois,m’infpiroit une indignation appro-

. chante

Page 265: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

352;; il(Média Bouteille ne waubiner» des fentimens li injufiee

luron cœur ., ”allai cacher:rembarras .quïils me cannaient

une: le plus reculé du

i i ’.. upas: m’abuse afil’eairpieâ

:d’nn’arbre- , que des larmes iuvœ

horaires coulerait: dermesLekiil’age acadiennes mes;ï&dslenfeveEe-dans.merêveue li

profonde , que ïDétesvilleéwit à

genoux une de norme: que je:l’euflëiapperçn.» V. l ’’* ’Ne’vousafiniënpasaïzitliayme

dit-flirzc’eflle-hazarrl mâcon-j

.duitiavos pieds ,je ne vous-cher;»chOis pas. Imponnné du comme;

je venois jouirenzpak de 1m cloua

. E .leun

Page 266: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I861 lleur. I e vous ai appetgue ,Iî’aî’conF,

battu avec moiamêmezpour .mïég’

A "loigœr de vousymais je fuis tropmalheureux pour l’être fans lrelâ-g

die; par pitié pour .moi’ jeune au:

approché, j’ai fi couler vos dar-lzïnes,’je n’ai plus Zété’le maître de

:mouïcœur a" cependant. fi vous:m’orclonnez a de vous. fuir , je

aobéïrai. Le poumzwous ,Ziliau?

vous fuis- je odieux Ê Non 3 luidis-je; .auæontraire , affeyez-vous,je fuis bien faîte de trouveruunelçccafiou de m’expliquerçl, depuis

vau. .bienfaitsl..j.,.,.,N’enparlons point ,linœrro’mpit ail .v’îo

«renient. Attendez ,repris-je lapantêtre tout-àÆait généreux, il faut

le prêter à la geconuoilîânce 51 je

ne

Page 267: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l ("2:7 Ilavons ai. point parlé depuis quevous m’a vez- rendu. lese précieux-

ornemens du Temple où. j’ai été.

, enlevée. -j Peut-être" en n vous: écri-

lvlant’,aî4je mal expriméleshfemi-

mens-qu’un tel exeès- de bouté

mïinfpiroîes je veux . 4.3 . .-Hélase!.

’iéztetrompît-iLencoreë ,.que la re-l

*œnno’rlfeuee efiï peu? flâtenfe pour

tu cœurîmallïeureux la Compagnede l’indîEërence u, elle ne sïallie que,

trop fouvémîavecda haine: xf ’Qu’bféz-v vous; penfer ! m’ê-

veriai-je fait), Déterville L combien’j’auèois de reprochesaà vous faire,

fi-vous n’étiez pas tant àlplàindlfe !

loiu’de must haïr , dès leÏpremier-mcmeut’ a; je vous ai-vû.

WÊasid’ïmokis de répugneriez: à

17: - ï X dépendre

Page 268: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

1’258 I

dépendre de vous que des-Elbe;-gnols. Vorre douceur-8: voue bondté me firent defirer dès-lors-de gag

gner votre amitié ,. àvmefure que.j’ai démêlé votre caraëtére. Je me

fuis confirmée dans l’idée que vous

méritiez toute la mienne... 8: fans"

parler des exrrêmes obligations-.que je .vous ai«( puifque ma recon-znoifi’ance, ’vous bletïe ).comment

.àurois-je.pu.me défendre des l’entier

mens qui vous font dus ? " 4

. Je n’ai. trouvé que vos vertus:

dignes de la fimplicité des nôtres.

Un fils du Soleil. s’honoreroit: de

Ivos’fentimensg; votre raifon» cf!

prefque celle de la nature; com-bien de morifi pour-vous-eherir-ljufqu’à la nobleIIe de vougfigure â

l r . tout

Page 269: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

122:9]: ,gourme s plaît, en ç vous ;déjaugeasse mon.Aunekbisnprës un moment d’ab-jëfne’eyîe n’e’vouslvojrois pas re:

yenîr fans quïune forte de férénité

le; répandît mon. cœur.- 5

green-rous- : dingué -

contraintes f5 ’ , lVotre. raifouî ne; paroir

w’èvçssfeevüfiaîuënscçffe*

le. feintâmes: 39m:"vous, m’entrererrezgsgênenr. lierre

haubanés sans ,-ils-rnerprivent’duplaifir de vous peindre fans d’é-

sèsàks sur noueroisdans v0tre;amirié au vous; n’enüOuBlîez là dorloteur; vous m’ê-

tezjufq, ’àI-la . volupté- délicàte de

d- V l Ï- 2- regarder

Page 270: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . [25° Ï . ,mon bienfaiteur ;yeux embarralïenr’ les miens, je n’y:

remarque plus cette agréable Ëranæ -

quilliré qui-:pafiîoir quelquefois. julë

qu’a-monnaie : je’n’yrrouve qu’ar-

ne mornedouleur qui; me" reproè»de ras-ïçéuéæémêtie lalËaulëÎ...

Ah; Beaune ! que vous êtes in;

juile ,.fi-.. vous croyezféal l" .a Ma’cnèr’eçzrfià ,;s’ëcrîâ-tëîlèn:

rue la îiriaiiiïave’é:Jardeur;.

que vos votre’ffan-clûlï-r:redoublentmeshreg’retsv Ë quel dé;-

for que la; pofi’efiion. d’un-coeur tel3

due le vôtrevlfrnais’. avee’q’uel idéer

fefpoir Ivous’rnîeu faites.

une? " " ÂBrillante Zîlïa , confinés-fi:

. - quels

Page 271: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

par . .quellpouvoir efin le vôtre Ë ’n’êioifê-

le: poinraflëzrde’ me faire palier dela profonde lindifi’érence’à l’amour

hexcheifif; de l’indolenee." à" la fa;-

-renr,Î fine-îliencoree me vaincre 3’

*Eçpoinnioje? Oui i. lui dis-je , cet’efi’ortefi digne de: voœ:,..de.votre:

çmateur? cette.- paâion: jaffe. vous:

élève-andains des monelæ Mais-ïpourra’r-je’y funivre Î. remix-Hi

I douloureufement ;n’efpérez pas au;

"mine quêje ferve deviéii’meair

triomphe de Ivette amant ;:j’îrai:

loin de vous ° adorervotre idée a.

elle fera" las nourriture mâtemomcœur, je ’vous- aimerai", 8c-

ne vous verraiplus Yak Humour;n’oubliez pas. .;.’ Les fanglôzs étçnférent fa voir;-

4 in

Page 272: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

5.2554?.îlfiëliâia dè- cacher res... me: ne

recevroient [ou mirage , ljien ;iépan’-

.doièanloi-æême-ténïfi tbncfiës "si?

genérofite. que-de. (a douleur; je:

"953 une Aide? - seins me 1dans les miennes 5L nous,.YQùË êta-Pr???) POÏÊF’::1??? u 9°? mi I 3’: 55ÊÎ99ÊÊÎ 71’913 ”-

rëeïendmèns se: iÏâFFaï mon:

gris sans un? .5232. :vwsaaim’preF

mini??? que . a mais 1è:Ææêflamîswâ’ 9091.3155

1-ëÇ°°Pi??gPFTËZ’V°W

Montagne bontéswsdesîecoupsles:flegfèafiëlts-îîwniërrsl. tarifons

détruira-vil. faut-965°": lehm-’1’

même. :éW’fm-Wss Faro;

. les

Page 273: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

12 263-JT

les ?ÎQhe je fuis infenfé de mesatana leur douceur E» dans quelï.

Honteux- abaifïement je me plongge !,’C’en. el’r. fait, jesme rends à;

moi-même ,- ajoura-tél d’un ton:

Semis ; adieu, vous verrez bien-tôt.

Aza,-Piiifle.-t7il ne pas. vouséprouver les-.tourmens qui merle--

voren: ,Wpuiffe-t-il. être tel que:Vousîlezdefirez , - 8;. digne de votre:

cœur.. I I A. Quelles allâmes-r monAn ,:1’air dont il prononça nous

dernieres paroles me jura-ta pas:dans mon-amel’Je. ne pus me déë;

fendre des foupçonss qui le pré-4,-

fenterent en. foule à mon efpritqhJe ne doutai- pas que Déterville-

nefiît mieux gril neveu:

v ’ loir:

Page 274: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. . 5264 Tliait le paraître , qu’il ne menue

chéquelques Lettres-qu’il pouvoir:

avoir’reçues d’Eipagne. Enfin (de:

roissje le:prononcer’);que urne fus?

infidèle; pJe lui demandai-s la vérité avec

les dernieres: infiances , rom ce que:j’epus tirer- dolai ’, ne*fur que des

confiâtes-vagues- , me propres A

àvconfirmerqu’àrdérruire

tes» I* Cependântlês réflexions fur Fine?

Conllanee des hommes ; fur les dam-rgeœdé.l’abfenœ 3 a; fur lælégereté?

avecslaquellé- tusavois- mangé de

Religion", relierez: a profondément:

gravéesrfins mou’efprirz- i

fi Pour la première fois" 5 nenniM4 meadevinr’ un- fendaient?

ï Ï pénible?

Page 275: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[265]pénible, pour la premiere fois je

craignis de perdre ton cœur g’ Aza , s’il étoit vrai, fitu ne m’ai-

mois plus , ah l que ma mortnous fépare plutôt que ton incong

fiance. . , l lNon , c’efi le défefpoir qui a

fuggeré à Déterville ces affreu-

fes idées. Son trouble 8: [on éga-

rement ne devoient -ils pas merallurer ’? L’intérêt qui le faifoit

parler , ne devoit -il pas m’êtrefufpeé’t ? Il me «le,fut , mon cher

’ Aza , mon chagrin le tourna tout

entier contre lui , je le traitai du-rement, il me quitta déIèIpéré.

Hélas ! l’étois-je moins que

lui Ï Quels tourmens n’ai-je,point

Z fouiïerts

Page 276: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

f 256 3fondera avant deretrouver le re-posde mon cœur? Efi-il encorebien afermi Ï Aza v! je t’aime fitendrement l pourrois -.ru -m’.ou-,

Hier! s . a

l LETTRE

Page 277: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I 2573

LETTRE" TRENTIÉME.

Un ton voyage efi’longï

Qmoncher Aza! Quejêdêfilire ardemment ton arrivée! Le

teins a mes inquiétudes:ici ne les vois plus que commeun fouge dont. la lainier: du fait:office l’impreflion, Je me fais [un

crime de t’avoir faupçonné, , 8c

mon repentît redouble ma tenddreflè 3 il a. prefqueentierement’

détruit la pitié que. me caufoient

les peines de Déterville g je-ne

puis lui pardonner la .mauvaifeOpinion quiil’ièmble avoir demi ;

j’en aï bien moins de regret d’être

Zz en

Page 278: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Î2683’ ."en quelque façon féparée de lui. ,A

v Nous fommes à Paris depuisquinze jours g je demeure avec l

, Célinedans la maifon de [on ma- *ri, airez éloignée de celle. de fou

frère; pour n’être point obligée

à le voir à toute heure. Il. vienè

louvent y manger; mais nous me-nons une vie fi agitée, Célineêe

moi, qu’il n’a pas le 15m: de me

parler en particulier. A. . .1 ADepuis norre retour , nous cm;

ployons une partie de la journéeau travail péniblede notre ajufie-ment , 8c a le refie a ce que l’on

appelle rendre des devoirs.Ces deux occupations, me par;

, roitroient auffiinfruétueufes qu’el-

les font fatiguantes ’, fi la derniere

ne

Page 279: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, E 269e]ne me procuroit les moyens dem’infiruire plus particulierernent

des ulages de ce pays.. A mon arrivée en France in’enrendant pas la langue , je ne

pouvois juger que fur les dehors;peu infiruite dans la maifon reli-gieufe , «je nel’ai guère été davan-

tage à la campagne ,* ou je n’aivû’ qu’une fociété particuliere ,

dont j’étois trop ennuiée pourl’éxaminer. Ce n’efi qu’ici , ou -

i répandue dans ce que l’on appelle

le grand monde, je voislanation

enflere. ’ .vI Les devoirs que nous rendons ,confiiientv à entrer en un jour dans

e plus grand nombre de mai-. Ions qu’il cil ipoflible pour ’y ren-

K ’ Z 3 dre

Page 280: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

(2762iire de y recevoir un tribut delouanges réciproques fur la beau-s

té duvifage &de la taille , furl’audience goût 8c du choixdés’parmes. j

’ Je n’ai pas été longtems faire

m’appercevoir de la raiïon’qni fait

prendre anode-peines, pour ac.quérir Cet hommage; c’efi qu’il

faut néceli’airemenr le recevoir en.

mon: , entore n’eflnil que bienmomentané. Dès ’qUe’l’On difpaa

fait il prend une autre forme.Les agrément que l’on trouvoit

à celle qui fort , ne ferveur plusque de comparaîtra méprilânte

pour établir les perfeéiions de

îceile qui arrive. l’ I ’efi le goût demi-î

’ - ’ nant

Page 281: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.fi271 1.

nant des , commel’ini-fsonlëquaice efi le enfler-e la.

nation. livressfont criti:que générale des mœurs , 8c leur

converfation: celle de chaque pariticuliei’ypou’rvû qu’ils

I l’aient abfensçï . v. .3, ,. Ce. qu’ils appellent g l’au, mode

En encore alteréjïzfançîan

nfige de. dire librement toutmal que l’on peut des autres; 8c

..quelquefois celui que l’on ale pas. ’ Les plus gens :413:er fait;

smala: coutume azor: les diffinguefeulement à une certaine formule

.d’apologle- de leur Erançhile 8: de

:-leur mon: Pougqlav ’. au,moyen- de laquelle ils aévélent fans

les défauts; les tridifililfis

4 Z4 a:

Page 282: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. E 272]8c jufqu’aux vices de leurs amis.

.Si la fincérité dont les. Fran-çois font ulàge’ les uns contre les

autres , n’a point d’exception ,

de même leur confiance récipro-

queefi fans borne. Il ne faut niéloquence pour le faire écouter,nî’probité ï pour fe faire croire.

Touttlëir’dit ,’tout ell reçû avec la

même légereté. "- :4 "Ne croisxpas pour cela ,mon

’v’éii’ér Aza; qu’en généraliïles Fran-

’éois foient nés méchans , je ferois

ïplus-injuiie qu’eux fi je te laifl’ois

dans l’erreur; l ’ ’-!. ’

Naturellement ïfenfibles ; tond5cbés de la vertu, je n’aurai point

vu "qui écoutât fins " aitendrill’e-ment-l ’l’hillôireï - que l’on m’oblige

l’auvent

Page 283: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[273]louvent à faire de la droiture derios cœurs, de la candeur des nosièntimens 8c de la firnplicité denos mœurs; s’ils vivoient parmi

nous , ils deviendroient vertueux:l’exemple 8L la coutume font les

titans de leurs ufages. .l Tel qui penfe bien ,- médit d’un

valaient pour n’être pas méprifé de

ceux qui. l’écoutent.. Tel autre fe-

roit bon , humain, fans orgueil ,s’il ne craignoit d’être ridicule ,ôc

.tel’eli ridicule par état qui feroit

;un modèle aï: perfeé’tions s’il ofoit

bautement’avoir du mérite.

Enfin , mon cher Aza, leurslvices font artificiels comme leurs-vertus , 8c la frivolité de leur ca-raé’rère ne leur permet d’être

qu’impar:

Page 284: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

V [mi . ,qu’imparfaitement ce qu’ilAinfi (1116181118 jouets del’eniaar

ce , ridicules infiitutionstdes, êtres

parians ,s ils n’ont ,. comme eux;qu’une refiemblanœ ébauchée-

avec leurs modèles 7;; du. poidsaux yeux , de la .légéretéautaGL,»

la futface coloriée. , un. intérieur

informe, un prix apparent , au-cune valeur réelle. Azufli ne font-v

iis eliimés par les antres nations.

que conime les joliessbagateliesrle font, dans la fortifié. lebon:feus .fourit alentis gemilleiïes.r≤ remet froidementà leur place;-

Heureufe la. nation qui n’a: que:

la nature pour guide , la: vérité

pour mobile &la mapour pria?

. ’. 1......

Page 285: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[275T .

LETTRE TRENTE-UM’Â

- IL n’eli pas furprenant , moncher Aza ,. que l’inconféquence

fait une faire du caraâère légerdes François. sursis je ne puis allezm’étonner de ce qu’avec autan:

8: plus de lumières qu’aucune au-"î-

r ne nation, ils lèrnblent ne pasappeteexroir les contradié’tions circé

quantes que les Étrangers remat’è

quem: en eux des la premiere vue;Parmi le grand nombre de celé

les qui me frappent tous les jours à

ien’en vois point de plus desbo-

norante pour leur efprit ,. queleur fagota de peule: fur les famé

mess

Page 286: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.[ 276 J.mes. Ils les refpeâent, mon cher

Aza , 8e en même-temps ils lesméprifent avec un égal excès.

” Lapremiere loi de leur poli-teIIe ,lou fi tu veux de leur vertu(car je ne leur en counois pointd’autre ) regarde les femmes.L’homme duplus haut rang doitdes égards à celle de la plus: vile

condition , il le couvriroit de hon-te 8c de ce qu’on appelle ridicule ,

s’il lui faifoit quelque illimite per-

lonnelle. Et cependant l’homme le

moins confidérable , le moins bili-

.mé , peut tromper , trahir unefemme de mérite.noircir la répu-

tation par des calomnies , fanscraindre ni blâme ni punition.

Si je n’étois allurée que bientôt

tu

Page 287: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[ 277Jtu pourras en juger parmi-même ; ”olèrois-je te peindre des contrafies.

que la fimplicité de nos elpritspeut-à peine concevoir Ë Docile

aux norions de la nature , notregenie ne va pas au-delà ; nousavons trouvé que la force 8c lecourage dans un fexe , indiquoitqu’il devoit être le foutien .8: le

défenfeur de l’autre , nos Loix .(ont conformes. * lciloih de ’com- I

patir à la foiblefi’e des femmes 3’

celles du peuple accablées de m"-

vail n’en font foulagées ni parles

loix ni par leurs maris 3’ Celles Id’un rang plus élevé , joue-racla

l fédué’tion

* Les Loixidifpenfoient Ies’fernmesde tout travail pénible.

Page 288: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

w I278]Téduêiion ou de la méchanceté des

hommes, n’ont pour le dédom-

mager de leurs perfidies, que lesdehors d’un refpeél: purement

ginaire , toujours fuivi de, la plusmordante fatyre.

Je m’étais bien apperçue en en;

tram dans le monde que la 6611-:fare habituelle de la nation tomé

j boit principalement fur les fem-mes . 8: que les honnies , entreeux , ne le méprifoient qu’avec

ménagement : j’en cherchois la

calife dans leurs bonnes qualités,loriqu’uuaccidœt me l’a fait:dé.

couvrir-parmi leursdéfauts. -

t Dmtoutes les maifons ou nousfamines entrées depuis deux jours,on a’raconré la mort d’un jeune

’ v homme

Page 289: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I279] .110mm: tué par un de les amis, æ

l’on approuvoit cette aétion bar-j

bare, parlaienle mifon ., que lemort avoit parlé au défavantage

du vivant g cettenouvelle extra-vagance me parut d’un .caraâère

.aâ’ez férieux pour être approfon-

die. Je m’informai , 8c j’appris ,

moucher Aza, qu’un homme cilobligé d’estpolèt la vie pour la

ravir à un autre, s’il apprend que

cet autre a tenu’quelques dikour-s

contre lui 5 on à le bannir de lafociété s’il refufe de prendre unevengeance. fi crueHegz Il n’en’fallut’

pas pour m’ouvrir lesyeux fur ce queje cherchois. Ilcil [clair que les hommes naturel-lementllâclaes. fans boute 8: fans

r v a remords

Page 290: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. [.280]remords ne craignent que les pu-’

airions corporelles , 5c que filesfemmes étoient autorifées à punir

les outrages qu’on leur fait! de la

. même maniere dont ils font obligés

delà venger ’de la pluslégere in-

fulte , tel que l’on voit reçu de ac-

cueilli dans la fociété ,.ne feroit

plus; ou retiré dansun defert , ily cacheroit fa honte 8c fa .mauvaifefoi: triais les lâches’n’ont rien à

craindre, ils ont trop bien fondécet abus pour le voir jamais abo-

lir; ,L’impudence .8: l’efli’onterie

font les premiers. ièntimens quel’on infpire aux hommes , la timi-

dité , la douceur a; la patience ,font les feules vertus .que , l’on

’ cultive

Page 291: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

( 281Cultive dans les femmes : commentnoieroient-elles pasles vidâmes del’impunité Î ’

’ .0 mon cher Aza l’que les vices

brillans d’une nation d’ailleurs char-

mante , ne nous dégoûtent pointdelanaive fimplicité de nos mœurs!

N’oublions jamais, toi, l’obligation

ou tu es d’être mon exemple , mon

guide de mon ’ . dans le che-min de la vertu fait: moi celle ou je

fuis de confèrverton ellime 8c tonamour, en imitant mon modéle, enle furpali’ant même s’il cil pollible .

en méritant un refpeâ fondé fur le

.mérite a: non pas fur un frivoleçufage. .

A. LETTRE

Page 292: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

LETTRE TRENTE-DEUX;

Os vifites de nos fatigues ;mon cher-Aza , nepOuvo’ient

le terminer plus agréablement.Quelle journée délicieufe j’ailpfali’é’

thier !.combien los nouvelles obliagarions que muDéterville à: à;(à fleur. me lout’ïagréables huais-

combien chasme feront encres;quand je parut-ailes partageravec

toi! -Après deux jours de repos anous partîmes bien matin- de Pa-ris, Céline, fou frere ,fon mari 8c

moi, pour aller, difoit-elle , ren-r- du: une vifite à la meilleure de

Page 293: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

13283 ]:’

Y°yëge,ne; 599W:long nous-arrivâmes :519 ,très-Bonnehem ànëIe-maifonéïe carn-

Lpagnghcîon: 11- fituation 8: flaup-

;prqches meparurentadmimbies;«qui détonnera y entrant...fin v diem noyer-mutes le; page;&uæwçslæëc dafiœmcæwctpctv

Mafia? :: * .’ :, LÇetçe’maîfomstop Belleyonr’

Maqnîauwîs dûl’hær25men flammé-591; 1.19*,2nchancer

ment. Cettepehiëè me dégazât-fig

dèmandaigà-z-Gélliqe tiquons irienCECZanÇÎÔègcçîzEÉBS d’un enfin?

fioit)fünfirerîë&hîïïoîrsîs a QMàanÎà’

fléKEÀUîlOÉS’ïéÎQÏt

gneiœdamsüiquesè. »

a . 1 A33

Page 294: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 234 J V,’ Vous la. verrez 3 me répondît-

’elle , maïs comme des l iaÆsires: imb-

pbrtazït’es l’àppellehtl’aîlleulà pour

toute 1la-fournée , elleÏ m’a chargée

devons engager à fairevleslhonneurs .

de chez elle pendant fou abfence.’Aloré 3 ajoùraëçëelle l enï riant r,

voyons comment v5Vous Vous entillerez ? rentrai volonfiers dans lafilaîfamerie ; je reprisle ton férieux

pour capicr les cqmpümens quej’avais entendufaire enï’pàreil cas ,

’& l’on trouva que 3e m’en’acquittâi

filiez bien. ï"»’- VÏ .vÀprès ls’êtreïîamul’ée Quelque

teins de Cc badinage, Céline mefifi 75 faut déî :pblitelïè l TuffiË-oit à

punir?! hammam ïrééevbir g

, Madameï aj-ill faut:rquelque

f»?- v- H r l chofè

Page 295: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

” [ 23! l. choie de plus à la campagne , n’anë

«rez-vous pas la bonté de nous don-

nerà dîner?

. r -Ah ! fur cet article, lui dis-ie,je4 n’en fçais pas allez pour vous finis-

faire , &je commence à crainglre

pourmoi-même que votre amie nes’en fait trop rapportée à mes

foins. Je fais un remede à cela ,:répondit Céline , fi vous voulez-feulement prendre la peine d’écrire

avoue nom , vous verrez qu’il n’efi

spas fi difficile que vous le penfez ,

de bien régaler les amies 5 vous me

:ralïurez , lui dis-je., allons,écri-

:vOns promptement.:2: Je n’eus pas plutôt prononcé

:cest paroles ,v que je vis entrer unhomme vêtu de ’noir , qui tenoit

une

Page 296: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

VE’285 T

une écritoire" 8c du papier ,. fêlaiécrit; ilume le .préfenta ,8: j’y pli-g

gai monnom où l’on voulue. a ’

Dans l’infiant même ,. parut un:

autre homme d’ufl’ez bonne mine ,.

qui nonsinvita (clou la coutumerdepalferavec lui-danSJL’eadmit ou;

L’on mange, . . . zn Nous y trouvâmes une table:avec autant depropreté quede magnificence; à’pehaenétionsr

;nbusÎ-aŒs quine malique anhar-

mame fa fit entendre dans le:chambre voifine ,vn’en- ne au»

quoit de tourte guipent tendre

un. repas agréable.mie îfèmlàloit’ avoir nibliéfon.’

pour :1msexéiter ala-ide. ,4 il meWh en Mienne;

mares.

Page 297: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’ E2871nieras de l’es fentimens pour moi;r

mais toujours d’un ton flatteur;fans plaintes ni reproches,

jour étoit ferein 5 d’un com-5

mun accord nous-réfolumes denous promener en ferrant de ta-ble. Nous trônvâmes les jardins»

beaucoup plus étendus que "lamaifon ne fembloit: le promettre;dÜartôcla fimétrie ne s’y faifoient

admirer que pour rendre plustouchau; les charmes de la (impie.

nature. A ."Nous Bornâmes notre courfedans un boishqui termimece beau;jardin; afiistous quatre furun ga-zon délicieux , nous commev dans déja à nous livrer à la rêvai

à: affinent minent-lesbeautés

Page 298: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[288]’

beautés naturelles , quand à tu;vers les arbres, nous vîmes venirà nous d’un côté une troupe de

"paylàns vêtus proprement à leur

maniera , précédés de quelques

i infirumens de mufique , 8c de l’autre

lune troupe de jeunes filles vêtueside blanc , la tête-oméga de fleurs

champêtres , qui chantoient d’une

ïfaçon rufiiqne, mais mélodieuïe,

des chanfons , ou j’entendis avecifurprife, que mon nom étoit fou-

rvent répété. s iMon-étonnement fut bien plus

lfort , lorfque’ les deux troupes’ nous ayant jointes , je vis l’homme

’-le plus apparent», quitter la fien-

”-ne, mettre un genouil en terre a-v 6c me préfenter dans un 3 grand

bafiîn

r

Page 299: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

, I289]bamn plufieurs; clefs avec tintons-

;que mon trouble ’m’em-,pêcha-ide’bien entendre. 5 je corné

.prisïfeulemeut :Erïqu’étant le (chef

des villageoisde la Centrée, il vïei

rioit me faire hommage en qualitéI de leur Souveraine,” . .8: :me. pré-J

Tenter: lesï clefs ide lai maifon dontî’étoisraufli la maîtrefl’e; , : a:

Dès qu’il eut fini fa harangue ;

il (enlevapour’ faire place à laspins jolie d’entre les jeunes filles.

Elle vintïme préfentet une-gerbade fleurs ornée de rubana-«qu’elle

factornpagna auflî’d’un petit

1 cours à ma louange 5 dont elle s’âc-g

--quîta.ldeéfbolm;e .Ç..- . . ..;

U ’ ferois empattera, mon cher’ Aza-g pour:l répondre à. des r éloges

i - » t Bb que

Page 300: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

12 299:]

querjeméritois ligue-d’ailleurs

meccqui fend-oit ,vavoit’nni-Ouvfi’approchanttde-celui niella-véti-

Été, que dansera des-moinerie;

«fie "ne Ppouvdis une fidéferidre «de

îçoire ( se que’diéafimoins r):

-trouvoîs -incroiablet :- cette men-em’produifitïnne infinitésd’au-

ces 4: mon: efprit étoit tellement. aquiil «ricin: impofülile de

parole :-fi ma" confu-un: étoit divertiflânte ïpour Fiarecompgnie a elle ne l’étoit;guè’rès

spots: moi. j . 3. Dérervillefiirlepremierrqui eneût: touché sailnâeun Ïfigneràwfa

(un. elle [clava après’avbîrdon-7’116 quelquesgpîéœs’d’orïaux? paï-

’ 5 ciblentL c .. v airant

Page 301: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l: 291 Il-dilànt (que c’était les prémics

de mes bontés peureux)elleme.propol’a de «faire un merde pro-

menade dansvle bois, je la fuivisÏ avec plaifir, comptantbien lui

,faireldes. reprochesde l’embarras.dçù .elle’ m’avoir mife ; mais je

.n’en eus pas le tems : à peine

.avions Â- nous fait quelques pas ,,qu’elle s’arrêta de me regardant

(avec une mine riante : avouez ,-Zilia, merlu-elle, que vous êtesbien fâchée contre nous ,13: que«vous le ferez. bien davantage , fi

je vous dis. qu’il entrés vrai

que cetteterre ,8: cette maifon-vous appartiennent. ’

A moi, m’écriaî-jelah C66

En: l vous ponfi’ez trop loin l’ou-

Bb 2 page,

Page 302: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’ E2923 a V ,.trage, , ou la :plaifanterie.x Amen:riez, me dit-elIE-Ëplus férieulë-.ment ., ..fi mon frère avoit difpofé

de quelques parties de vos tré-Iors pouren faire l’vauilirioii’ig a:

.qrfaulieu des ennuienfesv’èf’ormalie

tés l, dont il s’efl "chargés il ne vous

eût refervé que la furprîiei, nous

haïriez-vous bien ’fortËne pourrîte-

wous nous pardonner ide. v0usavoir, procuréTÇà tout événementâ I

une: demeure telle-queâêôusàvee

paruïvll’ai’mer ,’ de éeïvoùsï avoir

affurée une vie A indépendante”?.VOusÂavez figné ce matin l’aélËe

authentique qfi-vomïm&?œ ’po’f-

.feflîorî de l’une’& l’autre; Gonflé-

rious a méfient tant qu’il vous plai-

ra, ajouta-belle en fiant a lirien

la..... Lb». a de

Page 303: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

(293)" .de tout cela ne vous efl agréable;

iAh, mon aimable amie ! m’é-

criai-je , en me jettant dans lesbras. Je feus trop vivement desfoins fi généreux pour. vous ex-t

primer-ma reconnoili’ance ; il ne

fut pofiible de prononcer quece peu-de mots ; j’avois fèl’ltî.

d’abord l’importance d’un tel fer-

vice. Touchée , attendrie , train:p’ortéede joie en peufant au plai-

fir que j’aurois’ de te confacrer

cette charmante demeure ; la mul- Ltirade de mespfentimens en étouf-foit l’expreilion. Je fail’ois à Cé-I

liiae des? carrelles qu’elle me ren-

doit avec Ia-Imëme tendrefl’e 3 85

après m’avoir donné le tems de

35e remettre . nous allâmes re-

’- Bb 3 trouver

Page 304: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

:2294]!

trouver fou frère de fou mari»Un nouveau trouble me l’aifit

jeu abordant Déterville , 8; jette»

un nouvel embarras dans mes ex-prefiions g je lui tendis la main ail, larbail’a- fans. proférer une pa- .

role, &«fe détournapour cacherdes larmes qu’il ne put retenir , .

8: que je pris pour des figues dela’fatisfaâiou qu’il avoit de me

Voir fi contente 5.jen fus attendriesjufqu’à en ver-fer aufii quelques-

unes. Lemari- de Céline , moins. iintéreflé que nous , à ce qui le,palioit , remit bientôtla conver-fition fur le ton de plaifantefie ;il me fit des complimensfur ma:nouvelle dignité , Sortons enga-

gea à retourner à.la mail’ou pour.

en

Page 305: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E2953?

lesfleurs.» 5c èbe vumèDs’servîlle.

que’ÎOD’gS’ûtËéPOiP pas! site .

sifilzs’enrfiàitoîtg . , , A.

ç BaYQWÊr l9 r; 1.1.1911bien: se asi- s’ofiit. à: mon;

a nafiagemepamtnreadrecnpçnqn:telle forme glandeurs racleuse:Quantum les armoriales;mas s la jardins;mandatasse... a . . ...-.J.e suifer! alun un:

tellesmeubles. plasticités.» les:

1905951333: BagatellsS;--r9?ét9ieut; fifi: *

sans internâmes- . , 4-. Je: parcourus. les appartement

me amenantpasdeçrienzexamie.net; lefeul endroit oàjg pfut-étain

- B b4. fut

Page 306: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. [59.5.]? .ne dans une fadiezïï’gnude brans?

bre entourée. d’un grillage d’or;-

légérernent" travaillé , qui renier:

moit une infinité "de Livres-Ide”routés couleurs; de touraniennes,æ’Œ’nneï propreté admii-ablei 5’-

j’étois dans un tel enchantement;

que je croiois nepouvoirles quiné:ter" (Eus ’ les avoir” tous: lus; Céline:

m’en mais fénllîié; failâut (:3an

venir d’une clef d’ori’que ’ËDét’er-ê’î

ville m’avoir remue; Nous cher-châmes à l’employefl’m’aî’sv nos

recherches auroient-étéî mutilés;

s’il ne nous eût montré la porte

qu’elle devoit ouvrir, confondueavec art dans les lambris 51j! étoitimpofiîble de la découvrir fans en

avoir léièqèfërzf, L Î:;Îv-- ; f

Je

Page 307: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[297T A, .fl ,Je’l’ouvris avec précipitation;

&je reliai immobile à la vue desmagnificences qu’elle renfermoit;

t, C’étoit un cabinetïtout’bril-ê,

lant de glaces 8c de’peintures’rles lambrÎÊà rond verd*,j’ornés de

figures, Vexrrêmenrent "bien défi?

nuées ï, 5 imitoient une partie des

jeux 8; des cérémonies de la ville

sa? Soleil, telles irien; près [que jeles me: ménures à Détervillei I

Ou y vojoit nos Vierges repréJEntées’en mille endroits avec le

même babillement que je portoiseu arrivant "en: France3 ou difoitmême qu’elles . me ireli’embloieutà,

’ Les ornemeus du Temple quejavOis ’ dans la’imaifouïReè;

ligieufe g fouettas par des Pire-Î;

M inities

Page 308: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E298]:inities. dorées , ornoient, roussies

coins de ce magnifique cabinett.La. figure du Soleil filipendue au.milieu d’un plafond peint des plus-

Belles couleurs du ciel 3. achevoit:par fou éclat d’embellir cette cigare

tuante folitude : 8: des meubles-eommodes afi’ortis aux, peintures.

la-rendoientdélicieufe, lEn éxaminant de plus près ce

que, j’étois ravie de, retrouver, je:

m’apperçus que la. chaife d’or. y

manquoit : quoique je me garer. dalle bien; d’en parler ,- Déterville:

me devinas; il faifit. ce. momeriepour s’expliquer; :;. vous. cherchez;

inutilement, belle Zilia. ,’ me dit--

il a par- uu pouvoir magiqpe la:de l’Irm,s’.e-iiïtrausformée3

Page 309: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[29.9 T

en maîfon- , erijardin , en terres.Si je n’ai pasemployé ma propre

fiente à cette métamorphofe , cen’a pas été fans regret , mais il a

fallu refpeéïer ’vorre- délicateiïe 5.

voiciame dit-il , en ouvraut’une,

petite armoire ( pratiquée admistement dans le mur , ) voici les.débris de l’opération magique.

En même-rem il me fit voir unecadette: remplie de. piéces. d’or à;

l’ufige de France; Ceci, vous le:fçavez , cantinua-t-il, n’ell: pas ce.

qui off le moins nécefiane parmi-nous, j’ai:cru devoir vous encans.

’ièrver une petiteprovifiom

» Je commençbisà lui-témoigner

ma. vive-reconnaifi’ance de liadmi-r

anoxique me cautoieutdes.» foins).

7 fi

Page 310: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.E 30° Ifiprévenaus; quand Céline ’m’insr

terrompit a: m’entraîna dans une

chambre à côté du merveilleux ca-

binet. Je-veux aulii, me dit-elle,vous faire voirla puilïance de mon

art. On ouvrit de grandes armoi-rres remplies d’étoflès admirables ,’

de linge , d’ajullemens , enfin detout. ce qui elià l’ufage des femmes,

avec une telle abondance ,que jel ne pûsm’erupécberd’enrire 8c de.

demandera Céline , combien d’an-i

nées elle vouloit que je vécufl’e

pour employer tant de belles cho-hfes. Autant que nous en vivronsmon frère a: moi, me répondit-elle : 8c mon neprisàje ,. je defireque vOus viviez l’un 8: l’autre au-

çant que je vous aimerai, I8: vous

s- h DE

Page 311: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

,, (3011., .v nme mourrezafi’urémentpas-les preà

»- En achevant ces mots yuansretournâmes dans le Temple duSoleil (c’eii aiufi qu’ils nomme-

’rent le merveilleux Cabinet. ) J’eus

la libertéde parletr, j’en-’primaî 34 commesje le fientois ; les

fentimeus’rlont ’j’étois pénétrée:

’Quelle’bonté i Queide vertus dans

les procédés ïdùifière" 86 de. la

(campa. 445.35: :2 à a:4 ’- 4Nous’ pafi’ârhe’sï’l’e relie: du élit

dans les délices de la confiance’de

de l’amitié. g" jede’uiïfi’s dessinon-

ïl-du’ loupé i’ënêbréïplri’s’èai’e-

ment-que punaisasse me uune; ’sJ’ordoun’oiE Hilrêiiiefit’â’dés

-domefiiqu’es "que je lavois étrenna

moi 5

Page 312: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

t 302].moi ;vjebadinois [armon autorité8c mon opulence3je lis tout cequi dépendoit de moi , pourron-dre agréables à mes bienfaiteurs

leurs. propres bienfaits.

. Je crus cependant. m’apperce--voir Qu’à meliue que le tems s’é-

,’C0l110it . Déterville retomboit dans

la mélancolie , de même qu’il

échappoit de teins en tems des.hrmes.à 05h65:!naî51’unôcl’au-

Ù fi promptement un, que jeteurs m’êtretrompée. g.Je fis,meseiiiuts,pour les eu-.gaser à. ion? nasiques imam..fiôidâl?°nbem,vqn’îls Inc-Prom-

soient. Je ne pûs l’obtenir 3 nous

fourmes revenus cette nuit , en

’ * nous

Page 313: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

213°er

«nous, promettant de retourner ixia

môu’Pàla’îs en-

félicité ,. Plusniaiser-avec toi! . .a si! ï ;

Page 314: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

- [ses]. il...i"1 inuil hiilt:5I.Ε.i:53

LET-Cl? HUIRENÉÏEJKÔ’ 4

Il Atriflefl’eàle. némales: de

la futur, mon, cher-vAza4,Îu’a

fait qu’augmenter depuis notreretour de moanalais enchanté:ils me [ont trop, chers l’un 8: l’au-Z

tre pour neÎiii’étreîpas empreil’ée

à leur en demander’le motif; mais’

* voyant qu’ils.s’obllinoient à me

le taire . je n’ai plus douté que

quelque nouveau malheur n’ait

traverfé ton voyage , 8c. bien-tôt mon inquiétude a furpallé leur

chagrin. Je n’en ai pas diliîmulé

la carafe, a: mes aimables amisne l’ont pas laill’é durer longtems.

E gire? "a t. Détel’VlllC

Page 315: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Miser] ,. .-.V ’ Détervillé les: avoué qu’il avoit .

télolu de me cacher le de un ïarrivée ’, afin de mezfurprend’re ,’

marisque mon inquiétude lui fai- .fiiëiabandonnerp’lën idellîeiu. En i.

mais du .guidé Squ’il ’t’afa’it’ doîner’,’8c ’ par *

le calcul du-tems’ôz du lieu. oùeîle l

attë’éciîregrmfa si: temples.

dëè’ sertiroient. trairont:miïü’ehâîâîkëâis: Mariée?

ÆÉ’Æë’âi’siîFri,sù’îfh’râand?

teins à» ’mefurer jul’qu’à i celui qui".

°°mblénÏF695.IhèëlvoeÏpx-. , Â l

ne.te, Déterville’ n’a”pliis,:héliîté,;dé l

guignon sa l’ait-vdirl’apparte’.’

nient’qu’il-l te définie ’, tu logeras ’

w” Cc ici ,

Page 316: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E 306 Iici, jufqu’â ce qu’unis enfemble.

ladécence nous permette d’habiter

mon délicieux Château. Je ne te

perdraiplus de vue .rieuue nousiëparera 5 Déterville a pourvu à

tout , 86 m’a convaincue plus quejamais de l’excèsde a générolir

té. IAprès cet éclaircifl’euieut ,jene

cherche plus d’autre taule diatelle qui le dévore que ta pracbainearrivée. Je le plains ç compatisà.

à douleur , je lui fouhaite un bon-V

heur qui ne dépende point demes

W; &- quî fait unedignerécompenfe de la vertu.

Je mulemême me partiedes naufportslde m’ajoiepourue I

pas une: fa peine. C’eû tout ceque

Page 317: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

-[3Q7J queje puis faire; mais je fuis trop;Occupé: de mon bonheur pour le

renfermez entierement env moi-1inême quoique je te croie,En grée . gémie, «faillein moindre bruit , que j’inter-

tompe ma Lettre prefque à chasque mot pour courir à-lafenêu’e,je ùe’hifiè’pas-dee continuer à

kir: a ce. rompent audéfioit tout. Tu es plusprèsdemoi:,.il eû vraies. mistonabiënoe. en efiælle moins: réelle

que ’fi les mers nous [égaroient

ème: une teiois point au nefieux m’entenâre , pourquoi:rois-je de m’entreœnir avait toi de ’

la feule façon dont jepnis le faire l

encoreunmomentgcjeœvemi;C62 mais

Page 318: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. -[3°8]..V .*,Hmais ce moment zg’exifiè point; Ë

finie-je iniieùx emèïbîefcîe’qçi nie

fefie’ de ion,a’ëfei2’c:e;..qvîèà èè’èeie

gazât là HVaèîËë "de Ëàïtengïèfle!

Hélaè zjèd-’1’âs-’îèdeftéùjëafsgénazp

Iâùte.’ Que ée teàuséfiloïhfiéïàoî!

àveè’. quèf trànÎporçl’iÏ «de.

mËùo foùveùir’ tfÂzàféhér

ciné ’ce’iiôni efi ËBiehgêÊ je

me ïëaprpënè’r’ai- filùs’ïaîi.

e m’entendrag;-ta èôfè’âââ â’âëaiîç;

les; fiplus feindras; eïtêrëifioïézdemon

ému. rêva???Ëéëèiâpëâfè’dè r99

. empreïéiàent .5 . . ’ .I 0-11:mgr, ëë snïeflî’aaïsioig’êçlêèheæ

.âant’:î.1’fiùiàeéie”tc initié? ’

arma

Page 319: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

»" . , fi:...s’.

LWTRFÜÎŒQUÆ

gjl

MDîfiJËLE’Z La; 32-12310

:î,’ .7 95: .:"îVàz-èbifs’bû ÏMàifi’egxfi

. a; cr? 1:33:31: F J. m1!prévu: fans re ’entxr’fe «2111-,

ÎË77L’Î’Î7’YÎ 5T3 Z 9 l ’ 5’351: in?)gnn morte flue vous damez J031:

un et) HüJbflfii en: se ,;:-’uéc.î(Ire au, ofiheur, que vous, me pt. 1

vil-J AÏ": . .- 1’ i111" ÈÏ.’,ÎS z 25.21)?panez Ï Comrnent’îwez-vousï en:meme- dèïfiîkéfirëcédei-iâttfë’ v

e p X :5.

.1

’y

WALŒDMWÆŒï

M75»; as ’éîiiëôïaïiaîèëeè

a’zËëÈËËËÂÏËarîHÊË-ïiîëtiÈ-ï’dë ,sÊëÎ

êoîifiÉîÏÎa’zîëê pËèiÏahS Ï-

que ce ne fûç pontifie geindre ÎEnfibl’e’ à. votre deieffioîlrfôcà vo-

gç’abïëzicê”? gammée ny à deux.

’ ” joursÇ

Page 320: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

me?jours des douceurs Hel’amitîé’, j’en

éprouve les peines les»

Plusameresrlw et:Céline touteafiigéeqn’èlle efi ,

l n’a que;troplv Bien!" examinas.ordres. En: m’a préfenxé Aza

d’une main ,1: de l’autre votre

cruelIeLetu’e. Aueomble de mes

(in: là douleur Ëefiïagame» retrouvantune , de ne je: sa:[idiotifié un? ie pe’rdêîs’,’cè-Î

nous me; autres, Déterville E pèm..cenefiaîsiotreï bonté efi Iln’efperez pàà exécuter inféra?

E En voà réfolutions 5mon; la me: ne nous figuerapas.àjamîà’de tout «qui; vous cf!

o o . I ’ cher:

Page 321: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[au]?cher; vous tentendrez. puondneer-mon nom ,. vomirecevrez mes:Lettres nous écouterez- maorie-îres ;Iefang 8: Panifiéurepreudroni’

hmrdl’oits tu: votievoeoem’tïwons:

vousrrendtez: à une: àmâlleîàrgla-i

quelîejéfuisuefiaonàble devon!

perte. . . .;’’ Quoiz’! pour técompenî’e He

un: de, , :fempoifonueëîrois-votionsâc ceux. de. vousbutiez-amurois une fr tendre!mien E je. paumois le. défefpoir:dans-voyants, même enjouüîî

daims boutai non-ne ;le. étayez pas, jevnemefvois»

qu’avec horreur dans une mon?quexieremplis dedeuil-;je recon-uoisîvos foins au hon uairemenei

que

Page 322: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E3 me]i;ne:jerreçoisdé:Géline 3m! moi;

ment même æùzje ahi [rationnarois 41eme haïr; mais quels qu’ils-Ïrosent;,jâxnmm, 8e jezl’n’éloir

wtm-jmmüetmq’natjdneipùistnŒ-ir ç :fi irons Hymne-’2’

nez. Que vouâête’s" àveugle Amie)

rerville! . e .lcatin: vous IlentraîneMunddïeh :fiîéontràire’à vas;

vues? vous .vmdid mercurielle?renfle, vous ne’megmudeàîcompèblé ;’ vous: vouliez [échet

ms lamai, vouslesfaites con.ICI": &aàronçî perde?) parâme-

ébiguement Io fruit de’fv0treïhfâëx

Cfificea: 1"»: 55cl) 251.7 2:2. (il?

yen-être damiezwousgouvé.que trop de doueeni’dans’

cette

Page 323: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

l: 3-13 Ï

(Être entrevue , que vous avezcru "fi redoutable pour vous! CetAza , l’objet de tant d’amours g A

n’ell plus le même Aza ; que je

vous ai peint avec des couleursfi tendres. Le froidde fou abord.’

l’éloge des Efpagnols, dont cent

fois il a intetrompu le plus douxépanchement de mon une, la ou;’riofité offenfante , l’arrache à ’

mes tranlports , pour vilîter lesraretés de Paris : tout me liaitcraindre des maux dont mon cœur"frémit. Ah , Détervillel! peut-être

ne ferezwous pas longtems le plusmalheureux.

Si la pitié de vous - même ne

peut rien fut vous , que les de«vous de l’amitié vous ramenant ;

H Dd elle

Page 324: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

» r” [-344]elle ell le feul azile de l’amour in-

fortuné. Si les maux que je re-doute alloient m’accabler , quelsreproches n’auriez-vous pas à vous

faire ? Si-vous m’abandonnez, ou

.trouverai- je des courts hâblesà mes peines ? La généralité ,

jufqu’ici la plus forte de vos paf-.fions , céderoit-elle enfin à 1’ -

pmour mécontent f Non , je nepuis le croire 5 cette foibleife fe-roit. indigne de vous 5 vous êtesincapable de vous y livrer; maisvenez m’en convaincre , fi vousaimez votre gloire a; manœpos.

LETTRE

Page 325: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[3153.

www;àAÙ CHEVALIER DârnnanEà

z», ’, àquzhe..,l

r4 ÎI vousîn’étiez la plus noble

’ des créatures , Monfieur’, je

ferois la plus humiliée ; fi vousn’aviez l’ame la plus humaine , le

cœur le plus" .compatifiant ; fe-l’ÔÎthÇ à musque je ferois l’aveu

de ma honte 8c de mon défefpoir

hélas! que me refie-t-lil à.craindre Ë, qu’ai-je à ménager? tout

èfifpèrdg pour niai. : ’ ’

l Ï lpCéln’eliplusilapei-te de majbèrt’éj’de anion rang, de nia pa-

l " p D d 2 trie

Page 326: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

.f3i63trie que je regrette ; ce ne font pluslès inquiétudes d’une tmdrede

innocente qui .m’arrachent despleurs 566i la bonne foi violée,c’ell l’amour .méprifé quidéchire

mon ame. Aza ell infidèle.Aza infidéle?! Que ces fimelles

mots ont" de pouvoir. fur monâme... . . mon fang fèlglaceÏ.;:.”..

un torrent de larmes" . . .. -rappris des Efpagnols à connut

tre les malheurs 5p mais le dernierde leurs coups efi le plus [enfile-5,ce font .eux qui m’enlevent iCœur d’Aza ;,c’.ell leur cruelle Re-

ligion qui me rend odieufe à lesyeux. Elle approuve,elle ordonnel’infidélité , la ’ perfidie Ï, l’ingrati-

inde; mais elle défend l’amour de

- , .. 4 4 a fis

Page 327: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

(-5317)?fis proches. Si j’étaisétrangere;

inconnue , Aza-pourroit m’aimer r

unis par les liens du làng’, il doit:mabandonner ,- m’ôter’ la vie fans!

honte ,- fins regret ,-lânsremord’s;.

Hélas lémure bizarre qu’efi cette

Religion, s’il n’avoit fallu que

Èembmfler pour retrouver le bien

qu’elle mantrache ( laps corrom-

pre mon cœur par l’es principes)

fautois fournis mon efprit à lesillufions. Dans l’amertume de moname ,.j’ai demandé d’être inl’truia,

te 3. rues pleurs- n’bnt point été

écoutés. Je ne puisé-tre admil’r.’r

danswune’ fociétê fi- pure ,1 fans

abandonner le motiE’qui me diéser-J

mine , fans renoncer arma mutuelle;’e’el’tg-à-direfans-changer monex’ri-

flenceg- À Dd 3. » Je:

Page 328: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E3 18 3, .Jç-l’avoues. cetteæXtrêmelëvéi

site me frappe autant qu’elle me ré-.

volte ,, je ne puis refufer unefortede vénération à desLoixtuent; mais eli-ilen monpouvoirde les adopter ?- Et quand je lesadopterois ,4 quel. avantage’m’en

reviendroit-i1 ? Aza ne m’aimeplus; ah! malheureufe. , ’. . . .. , ».

. Lecruel Aza n’a confinéla candenrfde nos mœurs. gracierefpeft pour la vérité". doutilfait

unfi funefle ulàge. Séduit parlescharmes d’une jeuneEfpagriole;prêt às’unir une , il n’a confenti

avenirs]: France .queîpour le dé-

gager de la foi qu’il. m’avoir ju:

rée, que pour ne ure-lamer aucun

fivèsfentimçnsssne Pont

et - I g; ".1119:s

Page 329: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

. 4 [in]rue-rendre une liberté que je dén-

tefie ; que pour m’ôterla vie. iÏ Oui, c’en en vain qu’il. merend

àmoi-rnême, mon cœur efià lui;il y-lëra-jufqu’à la mort.

’ Ma vie lui appartient , qu’il me.

la ravilir: a: qu’il miaime . . . . . .

vVeus ligniez mon malheur,pour-squoi ne me l’aviez- vous éclairci.

qu’à demi ?Pourquoi ne me lama-

tes-vous entrevoir que des [cup-çons qui me rendirent injulle àvotre égard ? Eh pourquoi vousen fais-je un Crime?» Je ne vousaurois pas cru : aveugle , préve-nue , j’aurois été moi- même au-de-

vaut de ma funelie deflinée,j’au;

rois conduit fa viâime à ma Ri-vale, je ferois à préfent. . . . .

t, a I A: D d a 0

Page 330: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[320TO Dieux, fanVeZomoi cette Boni-3

bleimage!....,* Déterville4,trop généreux ami!

fuis- je digne d’être écoutée 3’

A fuis-je digne de votre pitié. 3 Gus

bliez mon injullice ;plaignez unemalheureufe dont l’eflime pour

vous cil encore ausdefiiis de àfoiblefi’e pour un ingrats,”

narine

Page 331: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[in I

m- LETTRE TRENTE-SIX;

Au CHEVALIER DÉTERMLEè

àMlthe»

U r s QUI-z vous vous plaignezde moi , Monfieur, vous ignoo

rezl’état dont les cruels foins de:

Céline viennent de me tirer. Com-;

ment vous aurois-je écrit .7 Je nepenfois plus, S’il. m’était relié.

quelque fentiment a fans doute la!confiance-en vous en. eût été un ;

mais environnée des. Ombres de lat

mort, le làng glacé dans les veî-L’

nes, j’ai longtems ignoré ma pro-è

pre exilience 5, j’avoisoublié juf-ï

qui;

Page 332: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[322Iqu’à mon malheur. Ah , Dieuxl.

pourquoi en me rappellantv à la .viem’a-t-on rappellée à ce flanelle

[cuvenirlcIl cil parti ! je ne le verrai plus li.

il me fuit , il ne m’aime plus , ilme l’a dit :tout eli fini pour moi.

Il prend une autre Epoufe , il"m’abandonne, l’honneur l’y con- l

damneseh bien, cruel Aza. poil- ,que le. fantafiique honneur del’Europe a des charmes pour toi,

que n’imites- tu aufli l’art qui l’ac- .

compagne! , - IÎ-Heureul’e Françoife , on vous.

trahit; mais vous jouïfiez long-teins d’une erreur qui feroit à pré:

(en: tout mon bien. On vous préf .

pare au coup mortel me tue. .

. . Pan -

Page 333: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

Ë 323 Îl

Euuefiellincérité de ma nation,-

vous- pouvez donc celier d’être

une vertu ? Courage , fermeté ,-vous êtes donc des crimes quandl’occalion le. veut?

j Tu m’as vû à tes pieds , bar-.

bare Aza, tu les as vûs baignés de

mes larmes, 8c ta firite.. un .Moment horrible l pourquoi ton

,fouvenir ne m’arrache-vil pas la

vis? ’ -î Si mon corps n’eût fuccombé

fous l’effort de la douleur , Aza:

ne triompheroit pas de ma foinbielle . . t (.11 noieroit pasparti au. Je te fuivrois , ingrat,je te verrois , je mourrois dumoins à tes yeux.) . .- h . r

Déterville , quelle foiblelie fa-

--. .. ...-n

Page 334: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[324 T ,tale vous a-éloîgné de moi .37Vouâî

m’eulliez lècourue ; ce que n’apûr’.

fiire le déforme de mon défelpoir ’5’».

votregraifon capable-de perfuader’;

l’auroit obtenu; peut- être Aza;feroit encore ici. Mais , ô’Dienx

déja arrivé en Efpagne au comble:

de les vœux...s. Regrets inuti-les, défefpoir infructueux» , doug-

leur, accablèmoi: ’

Ne cherchez point , Monfienr ,.5 furmonter les obl’t’acles qui vous-

ætiennent à Malthe, pour reve-nir ici». Qu’y feriez- vous Î’fnyez

une malheureufe qui ne fent plusles bontés. que l’on a-- pour elle-r

qui s’en fait-un fupplice 3., qui ne

88m que mourir; *y».

,qL.

t MIRE

Page 335: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

I355]

v unitarienne-SEN:RÀHbrezâous, trop généreux

l ami , je n’ai pas voulu vousécrire que mes jours ne fadent enfuretégj orque, moins agitée , je ne

polie calmer vos-inquiétudes. Je

vis; le defiin le veut, je me fou-

mets à Iesloix. . A ILes foins de votre ’ aimable

fœur m’ont rendu la-lànté , quel-

ques retoursgzde raifon l’ont-fou-

tenue. La certitude’.,que.mon mal-

heur eflfans remégieja fait le relie.

Je qn’Aza efi’arrivé en El;

pagne , que fou crime .eli coulom-’ nié -; ma. douleur n’el’t- pas éteinre ,

a u mais

Page 336: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

r [326]mais la calife n’efi: plus digneidemes regrets ; s’il en relie dans mon

cœur, ils ne fontdns qu’aux pei-

nes que je vous ai caufées, qu’àânes erreurs , qu’à l’égarementÎdè

ma raifon. r. n A- «dHélas ! à mellite qu’elle m’é-

ïclaire . je découvre fonïimpuiiï

(lance; que peutéelle forlane ame’

défilée l? L’excès de la douleur

nous rend la foiblefl’e de notrepremier âge. .-Ainfi que dans l’en-

fance ,- les objets feuls ont du pou-voir tinr- nous ; il femble que lavue foit le feul’vde nos feus qui ait

une communication intime avec"notre ame. J’en ai fait une cruelle

expérience; ’ ’ v IEn fartant de la longue de ac-

: v cablante

Page 337: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

’[327]

-œblante léthargie ou me plbngoa

le départ d’Aza , le premier delir

que m’infpira la nature baderne

(retirer dans la folitude que je doisà votre-prévoyante bonté: ce ne

fut pas fans peine que j’obtins deCéline la permiflîon de m’y faire

conduire; j’y: trouve des fêtons’ contre le délefpoir que le monde

8: l’amitié. même ne m’aident

I fournis. Dans la maifon devotre fœur les difcours comblaitne pouvoient prévaloir fur les ob-jets qui me retraçoient fins celle

la perfidie d’Aza. -:La porte par laquelle Céline

l’amena dans ma chambre le jour

de votre départ a: de fou arrivée;

le liége fur lequelil s’afiit,la plat;-

ce

Page 338: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[328]mon ilm’annonça mon malheur;

«ou il me rendit mes Lettres; juf-«qu’à (on ombre efiacée d’un lame

rbris ou je sl’avois vu le former;

10m: làifoit chaque jour de mon:welles plaiesà mon Eœur.

Ici je me wois rien qui ne me«rappelle les idées agréables que

j’yareçus à la premiere vue ;je n’y

netrouve que l’image. de votreamitié 84 de celle de votre aima-

»ble fœur.- vv Si le fouvenir d’Azaiè préfente

à mon efprit , c’efi fous le même

afpeéi où je le voyois alors. Jeserois y attendre flan arrivée. Je me

prête à cette .illufion autant qu’elle

m’efi agréable ; fi elle me quitte,

je prends des Livres , je lis d’ -

- bord

Page 339: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[329 T. Bord avec effort , inlènfiblement

de nouvelles idées enveloppentl’ailieulè’ vérité qui m’environne b-

a: donnent àla- fin quelque relacheà ma trili’efler- -v

L’avouerai-jè 5 les douceurs de

la liberté le préfentent quelquefois

âïmonîimaginationa je les écOute ç

environnée d’objets agréables,-

leur” propriété as desz charmes que

je m’eEorce’dè goûter:.de bonne

foi r avec’moi-même’je comptepeu-

fur ma raifon: me ’pl’ête’À. mes’

foiblëfl’es ,-je neœmba’tsicelles de

monzeœur ,» quiet); cedant a. cellest

de-mon-elprir. Les maladiesZ de’

Rame nerfouffient pas les remedesrYiOIÊDS’o-

Bout-être la. fallueulë décence

V Ee: de

Page 340: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[3303de votre nation ne permet elle pasà mon âge , l’indépendance de lafo-

litude ou je vis 5 du moins touteslesfois que Céline me vient voir ,veut-elle me le perfuader ; mais ellene m’a pas encore donné d’affez for-I

tes raifons pour me convaincre demon torr ; la véritable décence cil;

dans mon cœur. Ce n’ell’ point au

fimulacre de la vertu que je rendshommage , c’efi àla vertu même.

Je la prendrai toujours pour juge de

pour guide de meslaflionsJe luiconficre ma vie r8: mon cœur-al’amitié. Hélas l quand y raguera-

t:ellel°ans partage &fans retour f

Page 341: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[3311"

M .- A . àLETTRE TREN TE-H U1 T? ." 8’ demiere.

AU Caravanes DÉTERVILLE ,

à Paris.

E reçois prefque en même-’ tems , Monlieur, la nouvelle de-

votre départ de Malthe 8c celle des

votre arrivées à Paris. Quelque-flàfir que je me fade de vous re-:voir 9 il ne peut firmamer le cha-grin que me caufe le billet que vousdécrivez’enarrivant. ’ ’

- Quoi.Déterville l après avoirpris fur vous de diffimnler vos fen-

dus. toutes vos Lettres,r Ee 2 après

Page 342: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

L332]après m’avoir donné lieu d’efpereî:

que je n’aurois plus à combattre

une paillon qui m’afilige, vous.vous livrez plus que. jamais à fa.violence.

ï A quoi bonaEeâer une dél’éll’ena *

ce pour moi que vous démentez au;

même infiant.?. Vous me. demandez

larpermiflion de me voir , vous.m’allurez d’une foumillion aveugle-

armes volontés,. 8c. vous vous ef-n

forcez de me convaincre des l’entim

mens qui (ont les plus oppofés a,qui. m’ofi’enlentrenfin que je n’apæ

prouverai jamais..Mais puifqu’un fauxrefpoir vous:

féduit, puifque vous abriiez de ma:

confiance 8: de l’état de 5 mon

me, il faut doncvvous direquelèles,

Page 343: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

r33; Iles font mes réfolutions plus inés’r

branlables-que lesvôtresz. ’C’el’t en vain que vous vous;

flatteriez de faire prendre a mon:cœur de nouvelles chaînes. Ma:bonne foi trahie ne dégage pasvmesrfermens y plaçai-1’ cielqu’elle me:

fil: oublier l’ingrat l: mais. quand j:

l’oublierois’, fidelle à moi-même,.

je hélerai point parjure. Le cruel”.

Aza. abandonnera: bien qui luis vfut cher ; les droits fur moi-n’en:

font pas moins filetés: je puis»guérir de ma. paillon , mais je n’en:

aurai jamais, que pour lui :toutrce que l’amitié infpir-e de fend-r

mens-font aï vous, vous ne lapar-è

ragerez avec performe ,. je vouskacha-levons les promets 5-j’7f

Î ferai-ê

Page 344: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[334 1*ferai fidelle 5 vous jouirez au même Î

degré de ma confiances: de maifincérité ;l’une a; l’autre feront fans

’ bornes. Tout ce que l’amour a dé-

veloppé dans mon cœur de lenti-

mens vifs 8c délicats tournera auprofit de l’amitié. Je vous bifferai-

voir avec une égale franchife le re-’

gret de n’être point née en France ,

8c mon penchant invincible pouf"Angie defir que j’anrois de vousdevoir l’avantage de penfer ; 8: mon

éternelle reconnoilïance pour celui

qui me l’a procuré. Nous lirons

dans nos ames: la confiance (gaie.midi-bien que l’amour donner de

la rapidité au teins. Il cil millemoyens de rendre l’amitié intéref-

l faute 8c d’en-.chali’er l’ennui.

t Vous l

Page 345: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

E3353v, Vous me donnerez quelquenoidance de vos fciences de de vosarts; vous goûterez le plailir de la

firpériorité; je le reprendrai endéveloppant dans votre cœur des

vertus que vous n’y connoili’ez

pas. Vous ornerez mon efprit dece qui peut le,rendre amurant,vous jouirez de votre ouvrage;jetâcherai de vous rendre agréable

les .charmes naïfs dela fimpletié , de je me trouverai heureulè d’y

réufiir. l .j Céline en nous partageanttendrelïe répandra dans nos entre-

tiens lagaieté qui pourroity man-quer: que nouscrefieroit-il à deli-

rer? -I vous craignez en vain que la

k A I l folitude Î

Page 346: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

- E336 TElltuden’altere ma fauté; Croyezâ-

moi, Déterville’, elle ne’devient ja’é

mais dangereufe que-"par l’dlfivetéi-

T oujours occupée , je fçaurai’me-

faire des plaifirs nouveaux de tout:coque l’habitude rend infipidè.

Sans approfondir les ferrets de’

la’narure, le limule examen’dè les:

merveilles n’efi- il pas fuflilanef

pour varier & renouvelleri’fans:

celie- des occupations toujours:agréables Un vie liiliirëelle’pour’

acquérir une conciliante légere 5smais intérelfanre de l’univers”, de ’

ce qui m’environne,.dema propre:

alliance Ï* lie’plaifir d’être’;ce plaidions.

lilié’ fignolé même; de. tant d”;

jungles: Humains-3; cette me Hi

a. L. al,’4

Page 347: Notes du mont Royal ←  · exposé gratuit sur la littérature. ... vroit faire. couler- rues Jaunes. ; mais ma douleur; ... fante a Les Barbares !.Maîtresl

[337]douce, ce bonheur fi pur , je fait;

je vis .j’erzjle . pourroit [cul rendre

heureux , li l’on s’en fouvenoit,fi

l’on en jouili’oit , fi l’on en con-z

noiEoit le prix.Venez, Déterville. venez api

prendre de moià économifer les

redonnes. de notre ame , de lesbienfaits de la nature. Renoncezaux lèntimens tumultueux dellru-

êleurs imperceptibles de notreêtre ; venez apprendre à con-naître les plailirs innocens a: du-

rables, venez en jouir avec moi;vous trouverez dans mon cœur,dans momamitié , dans mes fend-g

mens tout ce qui peut vous déset de l’amour.