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Notes du mont Royal
Cette œuvre est hébergée sur « Notes du mont Royal » dans le cadre d’un
exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES
Bibliothèque nationale de France
www.notesdumontroyal.com 쐰
1&7? i .w .... .TÏTT’RES’
R’ÈRUVIENNE;
. 2r- PEINE;
. - AvAWÀwAmÀ . ,TA VERTISSEMENT. e
, .I la îérité , guihs’écarte,
du vraiferriblablc ,’ perd
ordinairement; fou créditaux. yeux de la ’raifon , cen’efl: pasIaps retour; maispour peu qu”elle contrariele; 1ptéjugé ", rarement: elle
trouve grac’e devant fou Tri-
bu-nal.- N ’ e . ’Que ne doit: douci page
’ craindre lîEditeur de- ce]:
Ouvrage ,î en préfentanti-au ’
Public les -. Lettres , dîme
7 4 jeune
’ ij AVERTISSEMENT.
jeune Parurzienne ,5 dont le8:,lçskperxfées on: fi peude rapporta à l’idée médio-
cremèht avantageufe qu’un
injuûe- préjugé nous au fait
prendre de fa nàrion. 4’’ hEnrichis par eles -précieu-’
fes dépouilles e du. îPcrou ’,
nous idevrions au moins re-garder les habitans de cettePartie durmonde , commeun peuple magnifique ;& lefentiment de refpeünc s’é-èlojgàe guères" de (l’idée a:
- dola magnificence. ’-
.- Mais toujqurs. prévenusen riotte faveur , ’ nous n’ac-
cordons
AVER’HSSEAŒNT... iij:
cerclons du mérite aux-au-tres nations , non feulementqu’auranr que leurs mœurs
imitent les nôtres ,’ maisI qu’auœm: [que leur’lar’rgue f6
ïapproche de notre idiomelCommeùtpett-oæ être. Parfait.
«Nous méprifons les In-diens s à peine accordeus-nous une ame penfante àces. peuples malheureux ,îcependant leur bifioiœ’ efi
entre. Elesmainszde tout: lemonde; nouS’y-tro’uv’ons
partout des monumens E dela figncite’ de leur efprit,
u . . e Ï a 2., 8:.
îv” ÎAVERTISSEMENT.
&edelaèfolidité de leurphi’.
lofophîe. l Iv L’apologifie de l’huma-r
ulcérât. de la belle Ënature’aË
tracé-1er èrayon" des mœurs;
Indienner dans un Poëm’?
dramatique , dontjle [niera vpartàgéala Î gloire de l’exe-
cutidn-.- ’ n ’ i’ " "à
f Avec tant: de alumiteresrépandues fur lelcaraâerede ces peuples, ’, il ’femble’
que l’on. ne devroit ’pas’
. craindre’de voir pager pour
une finition des Lettres ori-ginales ,’ quine font que
déveloper
flVERTÏISSEZIŒN’IÏ Âv.
déveloper ce que nOus con-noiiÎons déja de I’efprit vif
8c naturel des Indiens ;rn3isle préjugé a-t-il des .yeux P.
Rien ne raflute contre [onjugement , &îl’on fe. feroit:
bien gardé- d’y» [oumettre
cet Ouvrage , fi (on Empireétoit fans borne.7 "Il femble inutile d’av’er-A
tir que les premieres Lettresde Zilfia ont été traduites
par elle-même: on devineraaifément , qu’étant compo.
fées dans une Langue, 8:.tracées d’une manière qui
nous font également lien-
t - connues ,
. vjconnues , le recueil n’enferoit pas. parvenu jufqu’à,
nous , fi la même main ne.les eût récrites dans .A notre
Langue. . . Va Nous devons cette tra-s(hélion au loifir de Ziliadans fa retraite. La com:plaîfa-nce qu’elle a eu de les l
communiquer au ChevalierDécerville’, 8c la permifli’on
qu’il obtint: enfin de a lesgarder , leur, fait paire; fui:qu’à. nous. k
On connoîtra facilement
aux fautesde Grammaire 8;aux négligences; du fille ,
- V combien
AVERTISSEMENT. vîi.
combien on a été -fcmpu-
hui: de ne rien dérober à.reçu-i: i d’ingénu’iré qui re-
gne «dans cet Ouvrage.on s’efl contenté de firppri-
mer .( fur. tout dans les pre- Iinieres Lettres) un grandnombre de termes ô; decomparaifons Orientales ,qui étoient échappées à Zi-
lia, quoi qu’elle fçût par-
faitement la Langue Fran-çoife lorfqu’elle les-tradui-foit; on n’en a laiflflépque ce
qu’il en falloit pour fairefentir combien il étoit né-ceŒaire d’en retrancher.
On
-vîij .AVEKHSSEMENT.
On a cru auflî pouvoirdonner. une tournure plusinteioible à de certainstraits métaphifiques, quiauroient pû paraître ob-Ifcurs [mais fans rien chan-ger au fond de la peule-e.la feule part quel’onait. ace fingulier Ouvrage.
5," a. ,. ï,Ëlï l
LETTRE mangerez-7.i ÎZA I» men cher Azahl’les
A au; tendregZilia;mitards qu’une Îvapenrï dumatin ’ïs’exhalent 8c font (11151763
avant’d’arriver jufqu’à rois-en
je t’appelle à Mouffeêoürs ;en
j’atteins ’quekonîamour vienne bri-"
fer les chaînesrdel mon :
Ï l I e ,A hélas!
7 ’ as !’ peut-erre les malheurs que
maman-in plus fifi-eus!peurêtre tes maux furpafiènt-ils les
[fleurit a Ï il” . Îïa’vîue’cru SôIeil ç’nvîëe au;
fureur [d’uneïNation iïbarbare , de-
vroit faire. couler- rues Jaunes. ;mais ma douleur; niés jetâmes ,
gramen: 3;!!9’1f99111ficm
t0]. "l Qu’as-m-fait dans ce tumulte i
adieux reluire, aine de ma ’v-ieIan courage; tïa-;r:üzéréifiçneflël
En; inutile,? Quelle alterna-rive"mortelle inquiétude l ’ô ,imonl cher
Aza l que tesjours fuient famés ,a; que fucçuinbe, s’il’le faire!
il fous les (3111(qu daccablent l a" ’F
; Depuis-le moment;terrible(qni
7 -. r 4 auroit
[ 3 1auroit dû être arraché de la chaîné;
du tems , 8c replongé dans les:idées éternelles ) le nio-ment d’horreur où ces Sauvages.
impies m’ont enlevée au Culte du
. Soleil,à moi même,àtonamour;rretenue dans une étroite captivité; a
privée de ïtoute communication ,
ignorant la. Langue de ’ces- hem...
mes féroces ,- je n’éprouve que
les effets du malheur , fans pou-ïVoir en découvrir la taule; Pion;ge’e dans un abîme d’dbfcnrité,
niesjours fout feniblables aux nuits
les plus efiiayantes. -Loin d’être touchés? de mes
plaints, mes «meilleurs ne le, [crispas même de mesïllarmes 3’
lourds à mon langage ’, ils n’enten-
" ’ A2 dent
le]dent pas mieux les cris de mon
Œefpoir. .- Quel cil le peuple afi’ezféroce
pour même point émû aux figues
de la douleur? Quel defert aridea .yû naître des humains infenfi-
hies à la voixde la nature gémit?-
fante a Les Barbares !.MaîtreslDyalpor * fiers de la puilï’ance,
d’extermiua, la cruauté cil le feul
guide de leurs aâions. Aza ! com-ment échapperas-tu à. leur fureur?où es-tu ? que .faisttu 5’. lima ’vie
t’efi chere,»infi:ruis-.moi deta del-
tinée. r I ra Hélas ! que la mienne dirham.géei comment le peut-il 3 que des
jours fi femblables entr’eux , avent.
. par5 N on: du Tonnerre.
[ î Ï
par rapport à nous de fi flanellesdifférences ?Le tems s’écoule ;l63
ténèbres fuccédent.à la lumiere;
aucun dérangement nes’apperçoit
dans la nature 5 8c moisadu fu-prême bonheur, je fixisatombéedans l’horreur du :défefpoir , fans
qu’aucun intervalle m’ait préparée
à cet affreux paillage. i iTu le fçais , ô délicesïdemou
- cœur l ce jour horrible ,ïce jourà jamais épouvantable , devoit
éclairer le triomphe de notre- union, A peine commençoit ail à. Famine , qu’impatiente d’exécuter
l un projet que ma tendrelïe m’a-
voir infpiré pendant la nuit, Ïecourus à mais Quipos * 8c profi--
I * GantE Un grand nombre de petits cor-A 3 dans
. T 5’]tant du v filence. qui régnoit encore
dans le Temple, je me hâtai de lesnouer , dans l’efpérancel qu’avec
.leur fecours je tendrois immor-telle l’hifloire de notre amour 8:
de non-e bonheur.
A mefure que je travaillois;l’entreprii’e me paroiiïoit moins
difficile ;- de moment en momentçcet amas. innombrable de cordons
devenoit fous mes doigts une pelu.
une
dons de diflërenres couleurs dont lesIndiens (a fervoient au défaut de 1’ ’-
criture- pour Faire le payement - des-Troupes 8: le dénombrement du Peu-. pie. Quelques Auteurs prétendent qu’ils
I s’en tenoient auifi pour tranfmetrrç à..h pofiérité les A&ions inertiel-ables de
Jeux Incas. I r
Tl 7].turewfidellede nos fiions. & denos fentimens , commeil étoit au-trefois l’interprète de nos penfées ,
pendant les-longslintervallesnous pallions fans nous voir.
Toute entiereïà mon ’occupaâ
.tion , j’oubliois le tems , lorfqn’un
bruit; confus IéVCillËJDCS efprits
.8: fit trell’aillir mon tout. ’
Jejcrus- que le moment heureuxétoit arrivé , 8c que les cent. porctes * s’ouvtoient pour lanier un
libre gaufrage au foleil de mes jours;
je cachai précipitamment Qui,posions un pan de ma r’obbe;
r ne I Î j. . -.;1 * Dans le Temple du Soleil ily’avoit
59’,” P9996: ligafeyl aveigne-29M-
YOÏ! de lesfiire ouvrir. .Lî.-.2 Q: 2: tA4’
. t8] .a: je courus" au-devant de tes pas;Mais quel horrible fpeétacle
s’oErit à mes yeux l Jamais funJouvenir afieux ne s’effàcera rie-ma
mémoire; .r . I ’ -- Les pavés du Temple enfinglantés 5 l’image du Soleil foulée
aux pieds; nos Vierges éperdues;fuyant devant une troupe de foldats
furieux qui unifieroient tout cequi s’oppofoit à leur païage;nos
Marnes * expirantes fous leurscoups , dont les habits. brûloientencore du feu de leur tonnerre;lesgémiEemens de l’épouvante , les
:çris de la fureur répandant- de
. v . toute« .*, Efivéee de Gouvernante: des Vierf
"ges du sure-il. r - ’ ”
[9] I . .toute part l’horreur a; l’efiioi’ ;
m’ôterent jufqu’au fentiment de
linon malheur.Revenue à moi-même , je me
trouvai , (par un mouvement na-,rurel 8c prefque involontaire )rangée derriere l’autel que je tenois-
embralïé. La , je voyois palier ces
barbares ; je n’ofois donner un lî-,
bre cours à ma refpiration , je craiegnois qu’elle ne me coutât la vie;
Je remarquai cependant qu’ils me
lentilfoient les effets de leur cruaugté à la vue des ornemens précieux
répandus dans.le.Temple 5 qu’ils
le fumoient de ceux dont l’éclat
les frappoit davantage 5 8: qu’ilsarrachoient jufqu’aux lames d’Or
dont les murs étoient revêtus. Je
in]P que le larcin étoit le motif1 de leur barbarie , 8c que pour évi-
ter la mort , je n’avois qu’à me
,dérober a leurs. regards. Jewfor-
nuai le dellein de fortir du. em-j pie , de me faire conduire à ton Pa-
. lais , demander au Capa Inca *du fccours 8c un azile poutines.Compagnesvôc pour moi :maisaux premiers mouvemens que je.fis pour m’éloigner . je me fends
arrêter: ô, mon cher Aza de):frémis encore l ceslimpies oferent
. porter leurs mains lacriléges fur la
iman?" Soleil, - , , tx Attachée dela demeure filetée,
matinée ignominieufement hors du
impunie .Vû Pour la premiers
H il a faita, on: générique des Incas regnans.
’[ I Y]
ibis le feüil devla porte ’Célelle
.-que je ne devois palier qu’avecles omemens de la Royauté; *au lieu de fleurs qui auroient étélèmées fous mes pas , j’ai vû les
chemins couverts’de fang 8c de
carnage; au lieu des honneurs duTrône queie devois partager avec
toi , efclave fous les loir: de latyrannie, enfermée dans une ob-fcure prifon ;la place que j’occu-
pe dans l’univers cil bornée àl’é-
rendue de mon être. Une nattebaignée de mes pleurs reçoit mon
corps
’ Les Vierges contactées au Soleil ,
entroient dans le Temple prclîjue enmaillant , 8: n’en flattoient que le jour
"de leur mariage. "’IrxI
En] .t’orps fatigué pair les tourmens Je
mon me; mais, cher fonder: dema vie , tine tant de maux me fe-ront legers î fijÏapprends que tu
refpires! fiAu; milieu de cet hÇrrible bou-leverfement *, je ne fçais par que!
heureux hanta fai confervé mesQuipos’. Je les pbfféde , mon cher
-Aza, c’efi le tréfor de mon cœur,
pnifqu’il fervira d’interprête à ton
-amour comme au mien ; Tes mê--ines nœuds qui t’apprendront.mon exifience , en changeant de’forme entre tes mains , m’infirui-
tout de mon fort. Hélas un: quelleeoie pourrai-je les faireepafi’cr juil, ,
.qu’à- toi-?Pàr quelle adrefl’e gong-j
sont-ils mÎêtre renflas Ne Pignon:
Encore; -
I 13 Elencore. ; mais le même fenrimen;quî nous fit inventer leurluîàge,
nous ’fuggerera moyens de.trompernos tyrans. Quel que foiele Chaqzti* fidéle qui-te portera ce
précienxdépôt , jene ceflèrai d’en-
vier [on bonheur. Il te verra,mon cher Axa; je donnerois tousles jours que le Soleil me defiine.pour jouirunfeul moment de Lapréfence.
1* Meifiger.
a.4 A.-ξ
I143
LETTRE DEUXIÈME. .
U JE l’arbre de la vertu , mon.
.v cher Aza,répande à jamais;fonv’ombre fur la famille du pieux
Citoyen qui a reçu fous ma fenê-.
ne le myfiérieux rififi de mes.penfées-, .8: qui l’a remis dans res;
mains ! Que *- prolan-v;ge les amenées , en récompenfe de
fou adreiÏe à faire pàiïer julfllu’â
moi les plaifirs divins avec ta ré-
ponfe. ,Les tréfors de l’Arnour me font
I ouverts;” Le Dieu créateur , plus panant «fie
le Soleil.
. . T153 . . à(savarts; j’y puife une joîe- délié
écule dont mon arne s’enywe.î
En: dénouant les liners de ton-com-,1 le mien khâgne dans une.
, Mérïparfumée. , 8: les.chaînes qui devoient nous unir-ne. A.
font-pan rumpues ! Tant de bon;hurleroit l’objet, de mes. defirs ,
&ènonieelui de mes elbérances. p
Il Dans l’abandon de moi-même;
je craignoîà pour t6 jours A; le plai-
fir étoit oublié, tu me rends toutce «queï-î’avoîs. ïpetdu. Je goûté a
Ia’douce fatisïaâîon det’e plaire , d’être louée de toi ,
d’être approuvée par çe que fai-
me.’ Maigreher Aza, en! me vli-.mm instaurée ËéEee’sïyje n’en;
que j’entends ce quai:, . r. . . "fuis.
’ .[16]iris; Aînfi gueula rote tire (enbrillantes couleurs des rayons duSoleil ,de même les, charmesplaifent dans mon efprit se dansmes ,fentimensân ne; font que. les.
bienfaits deuton. génie lumineux;n’en n’efiâ moi que ma :tendrelïe.
,Situ étois unhomrne ordinaire;fie ferois raflée Idansole néant , ou
mon fixe tell condamnée. Tienelèlave de lacoutume, tu m’en as:
fait franchir les barrieres pourm’élever me toi. En n’aspû [ouillât qu’un être femblàble.
au tien ., neume à l’humiliant.
avantage de donner la vie àfltapofiérité, ZIl: as voulusoue’ nos.
divins ZÇAImM-i Ï PIBÆent mon -
ï La -; ï entent’ Philofophes Indiens. Z l ’
r 17] , ."entendement de 4eurs .fuhlimestonnoiliances.’ Mais -,. ô lumiere.
de nia vie ,’ fans le defir de te
plaire, auroisvje pû me refondred’abandonner m’a tranquille igno-
rance 3, pour la pénible occupa-tion de l’étude ? Sans le defir de
mériter tonrejiime, ta confiance,’ton. refpeâ ., par des vertus ’qui
fortifient l’amour de que l’amour
rend ivolnptneufès; je ne fêtoisquel’objet de tes yeux; l’abfence
im’auroit- dé’p efacée de ton fou-
venir. v vMais, hélas fliïru m’aimes encas
re , pourquoi fuis-je dans l’efelavah
ge ?En jettant mes regards frit les
murs de ma prifon , ma joie dif-*paroît ï l’horreur me faifit , 8e me:
’ . B craintes
-craintes ferenonvellent. On nevte’a’
point ravi la liberté , tu ne viens
pas à mon [cœur-situes influaitde mon fort, il n’efi pas changé. *
Non . mon cher Aza . au milieude ces Peuples féroces , que tunommes Elpagnols , tu n’es pasaufli "libre que tu crois l’être. Je
vois autant de lignes d’efclavage
dans les. honneurs qu’ils te ren-dent, que dans la captivité où ils
me retiennent. v n.p Ta bonté te féduit ,j’tu crois
fincéres ,- les promefi’es que ces
barbares te font faire par leur inter-
prète , parce que tes paroles fontinviolables gmais moi qui n’en-tends pasnleur langage 5 moi qu’ils
ne trouvent pas digne d’êtretrorp-
i - k. Fée,
v - [F9 TL,péev,.je vois leurs mitions; nV Tes SujetsJ prennent pour"
IdesPieux-I. le rangent de leur, parti :ô mon .clier Aza ,. au peuple que la crainte détermi-.. ne l Sauve-toi de cette erreur, dé-fifimîadëglàfmëlïs santé-de ces
- Étrangers. Abandonneton Empi-4.3’wa vl’hcarVirmM * en,aprédit la .defiruçîiiôn. l
p Achette ravie 8c .ta libertéauPrix «le? pnifiÏêrœ:..de.ta.gm-
Zdent, de jtesu tréfots; il ne te tef-
’ , ” Wracocha regardé comme un"Dieu : il pall’oit pour confiant pannil’lès
gadins ,que avoit spr’ëditïîe’n
mourant que les Efpagnols détrôna
Pierra ËFÎÊS drenne. "ne"
[2o] . .tera que les donsde la nature. Nos
’ jours feront en sûreté. j I
Riches de la pofielfion de nosï cœurs , grands pars’nos; vertus”
.puiflaus par notre. modération;nous irons dans une cabane jouirdu ciel , de la terre Godet notre’tendrefl’e; l ’ i II - Tu feras plus. Roi en régnantfur moname,qu’en doutant de l’af-
rfeéiiou d’un peuple innombrable t
1mn fourmilion à tes volontés te fera
jouir fansrj’rannie du beau droitde commander. En t’obéïlTant je
vferai retentir .ton,Emp,ire de meschants d’allégrefi’e g tonrDiadêè
.-me Ï fera toujours l’ouvrage
:;.Ç ÏL. i. V mes* Le Diadème- des (en:
h «Fête
r2: 1’
mes mains, tu ne perdras der:Royauté que’les foins 8: les En:
figues. .7 . r .Combien de fois , cher ame de
ma vie, tu t’e’siplaint des devoirs
"de ton rang ï Combien les cérétmonies , dont tes ’vifi’tes étoierit
accompagnées -, t’ont Fait envier
le forte de tes Sujets? Tu n’autois
voulu vivre que pour moi; crainqrirois-tu à préfets: de perdre tan:de contraintes ?.’Ne’ ferois- je plus
cette Zilia ,5 que-tu aurois ïpréfé-Î
rée à! ton Empire? Non , je nepuis» le croire , mon cœur n’efi
point changé, perruque? le tien le
feroit-il? r ’ , J’aimeoseraie-sauge commue;Magasin Soleil. ’
il: 223r. J’aime, je vois toujours le mêa
Je: A23q8inrégna dans inermeau premier moment de la vire; jeme rappelle fans’cell’e. ,ce’jourv for-
tuné, ou ton Pere ,. mon l’ouve-
rain..Seigneur, te fit partager , pourlamiçæ.;fois,le rompit réfèr-avé-à imam , d’entrer dans l’in-
séricurÂiLTsmple s *.iè merepréi-
fente le fpeâacle agréable de nos.Vierges, ,.qui , rafl’emb’lées dans
gin mêmeljeu , reçoivent un nou-
veaufin-fin:l de l’ordre admirable
qui régie est? e118 z tel, outrois
dans un l’arrangement desplus belles ajourer encorede lîéçlatà leur beauté. ï Tu.1"...
taf Wawt [enlie droitd’entre: dans le du j
"[23]Tu parus au milieu de nous.commeun Soleil Levant , dont latendre lumiere prépare la férénité
d’un beau jour: le feu de tes yeux
.répandoit fur nospjoues le coloris
de la modefiie , un embarras in-..génu tenoit nos regards cap-tifs 5 une joie. brillante éclatoitdans les tiens ; tu n’avais jamais
.rencontré tant de beautés enfem-
,ble. Nous n’avions jamais vû que
le Capa-Inca: l’étonnement Gale
-filence régnoient de toutes parts.Je ne [gais quelles étoient hespéri-
.fées de mes Compagnes; mais de-V quels fentimens mon cœur ne fur-
.il point: alfailli l Pour la premierefois j’éprouvai du trouble , del’inquiétude. a- de cependant du
plaifir.s
. [24]plailir. Confirfe des agitations demon ame,j’allois me dérober à’ta
a vûe g mais tu tournas tes pas vers
moi, le relpeéi me retint. "O,mon cher Aza , le fouveë
air de’ce premier moment de mon
--bonheur me fera toujours cher l Le
(on de ta voix , ainfi quele chant- mélodieux de nos Hymnes ,pom
dans mes veines le doux frémill; fement 8c lefaint refpeéi: que nousiufpire la préfence dela’Divinité.
Tremblante , interdite , Intimi-dité m’avoir ravi julqu’à l’ufage de
"la voix; enhardie enfin par la dou--ceur»de te: paroles; j’ofai élever
Vmes regards jufqu’à roi , je’ren-
contrai les tiens. Non , la mon:même n’effacera pas de ma mé-e.
tzrïmémoire les tendres mouvemèni
de nos ames qui fe rencontrereut ,j&feconfondirent dans un infiaut.
Si nous pouvions douter denotre origine , mon cher A23, cetrait de lumiere confondroit notre
incertitude. Quel autre , que léprincipe du» feu ,’ auroit pu nous
malheure cette vive intelligen-Çce des cœurs, communiquée,«ré-j
pandue 8c fende , avec unedité inexplicable Ï . ’ :frétois trop ignorante fur les
elfets de l’amour pour ne pas m’y;
tromper. L’imagination f remplie
de la fublime vThéologie de ne:Cucipatas ,,* je pris . le feun’qui
i - vm’animoit
tv fPrêtresduSoleil. " ’
m . .nimboit pourvue agitatioudiiavine,jecrus que leSole’il momie
nifefl’oit à volonté par ton orga-
ne, qu’il me ébouilloie- pour ïfon
époufe d’élite :j’en loupirai , mais
après ton’départï ,j’examinai mon
cœur , ce je n’y trouvai que son
image. ’ t- Quel changement ,’ mon cher
mm: , ta préfenee avoir fait fia-moil tous ies objets me parurentnouveaux; je crus volumespagnes pour a première foisQu’elles me belles 1. jene pus fourmi: leur préfixe; re-tirée a l’état, je me livrois au
inoublié de une , loriqu’nned’aitr’élléswint me tirer de ma
rêverie , en me donnant vd’e mu-
- 1 veaux
I 27] A .Yeanx filins de m’y livrer. Ellem’appxit qu’étant’ta plus proche
parente , j’étçis defiinée à être ton
épinaie, des que mon âge peinez:
trait cette union. J’igndroîs les loi: deton Em-î
pire , * mais depuis que je t’avais"vû , mon cœur étoit trop éclairé
pour ne. pas fiifir l’idée du boni
beur d’être à toi. Cependant loind’en Eôdnoître toute l’étendue;
àCcoutumée au nom facré d’épou-
Ïèdq Soleil , je bornois mon et;
’ *I.es’-1àî;-des1ndîensoblîgeoîenflèà
Incas d’époufer leurs (beurs , 8:» gym?!
ils n’en auroientpoin: 5 de prendrepour
femme .1e,jprexniege Princefle du Sang,dçîs Incas, qui émût Viéfgè du’SoleïL
. ’ C 2
[23 3i pétance à te mir tous les jours;
à t’adore: ,. à.t’ofiir des vomi
comme à lui. .- C’efi toi, mon aimable A23 5c’efi toi qui combla; mon aine de
délices en m’apprenant que 1’; 4.
galle rang de ton éponte .nfaïœ
cieroîtà ton cœur , à ton vous;
à ta gloire, à tes vertus 3 que jejouirois fans ceife de ces entre-tiens fi rares 8c fi. courts au. gréde nos defirs , de ceè entrevjtiens qui ornoient» mon efprit desperfeéüons de ton âme . ’85 qui
ajoutoient à mon bonheur la dé-licieuiè efpémnce de faîteau jour
le tien." i O , mon cher An; combienton impatience contre monume-
" me
[29 Jglepjeuncficm. qui retardoit nôtre
union ,« étoit flatteufe pour moncœquCombîen Ies fieux enliée":
qui le font écoulées t’ont paru
longues , 8c cependant que leurdurée a-été courte ! Hélas, le mo- ’
ment fortuné étoit arrivé ! quelle
fatalité l’a rendu fi*fuuefie .7 Quel
Dieu punit ainfi-I’innocence 8: h
vertu? ou quelle Puifl’ance inferà;
nale nous ta féparés de nous-béé;
m’es ? L’horremj me faifit , mon
cœur fa déchire, meslarmes inong
dent mon ouvrage. Aza [moncher Aza! . . .
ces
LETTRE
tao]
’LETTRE TROISIÈME;
i ’EST toi, cherelumiere de, H mes jours 3 c’efi toi quinegamelles à la vie 5 voudrois-idemènera fi je n’étais. affurée que
la mon auroitmoiflbnné d’un feuf
coup tes jours 8c les miens v! J e tou-
chois au moment où lÎétincelle du
fendîïmdont le animenotrç
être: fâchâtes); naturegabarieufe fç préparoit déja à don-’-
ne: une autre forme à la;portion de
matiere qui ,Iui appartient en moi ,,
je mourois 5 tu, perdois pour jaomais la moitié de toi-même , lorfq
que mon amour m’a rendu la vie ;
’ 8c
En:&rîeïen un factifiçej.comment t’infiruiredeschoies furprenantes qui me font 3:?rivées Ê Comment me rappeliet des
d’éja cannaies au momentjais aireçnes, 6c que le tems qui.s’efi écoulé depuis , pendiencote:
moins intelligibles Ï . ’
v A peine, moucher An,avoisëin confié à notre fidèle Cinquile
dernier and: mes’penIËCS. qui:
fememiîs un gland mouvements
dans notre habitation mers lemi-v.hectisie nuit «and; me: ne
videurs (lem:l’ombre accentuant dei violence qu’ils en avoient em-
ployée am’amcher du Temple du;
Solen - v ..64 Quoique?
. , :221 v . .t Quoique la nuit fût fort 0bean
on me fit faire un fi longtrajet g quefuccombant à la fatigue , on’fut-
obligé de mepotter dans unemaî-
fou dont les approches ; malgrél’obfcurité , me parurent même...
ment diflîciles. ’ i ’Je fus placée dans un lieu plus
cri-oit 8c plus incommode que n’é-
tait ma prifon. Ah , mon cher:lAza ! pourrois-je te perfuader ce.que je ne comprends. pas moi-mê-Ime , fi tu n’étais alluré que le men-
fonge n’a jamais fouillé les-Iéna
d’unenfant du Soleil! .
Cette umaifon , que j’ai jugéêtre
* Il pallbit pour confiant qu’un Pe-;
cuviez: n’a jamais menti.
’[33]
Être fort grande par la anntité de”
monde qu’elle contenoit ; cettemaifoncomme fufpendue, 8c ne te-;nant point âla terre , étoit dans un
balancement continuel.Ilfaudroit , ô lumîere de mon
elprit , que ficaiviracachæ eûtcomblé mon aine. comme la tient;
ne de fa divine fcience , pourpouvoir comprendre ce prodiqge. Toute la connoilfance quej’enai,Çefl que, cette demeure n’a.
pas été confiruite par un être ami
des hommes .- cage. quelques mûrmens après que j’y fus entrée , fou
mouvement continuel, joint à une
odeur malfailànte ,. me caufetencun mal fi triplent, que je fuis étau-I
née de n’y avoir pas fuccombé
’ÊG
l 34: Ïce n’étoit que le commencement.
de mes peines. v .Un teins airez long s’était éconn.
lé , je ne fondrois prefque plus ,1lorfqu’un matin. je fus arrachée au
femmeil par un bruit plus adieuxque celui d’Yulpa : notre habita-
tion en recevoit des éblanlemeus-tels que la terre en éprouvera, lori;
que la Lune en tombant, réduira-
lÏuniversen poulliere.* Des cris ,des voix humainesiqui le joignivrenta ce &acas , le rendirent en.core [des épouvantaBle; mes leurâifisd’une horreur furette , ne
i portoientf Les Indiens croyoient que la fin du
monde arriveroit par la.Lune qui ferMaokitomber fit: lat-terre.
4
l: 35’ J
portaient à mon ame ,quë l’idée
de la defiruétion. , ( non-feulement
de imuimême) mais de la natureentierè. Je croyais le péril unitverfel ;’ je tremblois pour tes jours à
ma frayeur s’accrut enfin jufqu’au
dernier excès , à la vûe d’une troué
pe d’hommes en fureur , le vifagc
8c les habits enfanglantés , qui le
jetterent en tumulte dans ma chamr.. bre. Je ne foutins pas cet horrifié
file lpeêlacle, la force se la coudemiEanœ m’abandonnerent : j’ignoc;
te encore la faire de ce terribleévénement. Mais revenue à moi-
même; je me trouvai dans un lieaile: propre, entouréede plufieursSauvages , qui n’étaient plus les
cruels Elpagnols. l - » - I;Peux-tuf
E36]Peux- tu te repréfenter ma fur:
prife , en me trouvant dans unedemeure nouvelle , parmi des hom-f
mes nouveaux dans pouvoir camé
prendre comment ce changementavoit pû le faire .7 Je refermaipromptement les yeux,afin que plus
recueillie en moi-même ,je puHem’afiiirer fije vivois ,I ou fi monaine n’avait point abandonné mon
corps pour palier dans les régions
inconnues. *,Te l’avoueraiëje , encre-Idole de
’ man.*Iles Indiens croyoient qu’après la
mon, l’ame alloit dans des lieux in-
connus pour y récompenfie oupunie [clou fou mérite.
â(37]mon cœur ,; fatiguée d’une vie
odieufe a rebutée de fondât destourmens toute efpéce ; acca-Î
blée fous le poids de mon barri-Î
ble deliinée , je regardai avec in-
différence la fin de ma vie quefautois approcher :je refufai cant?.tamment tous les fecours que l’on
mofloit ;en peu de jeton;chai au terme fatal , &j’y touchai
fans regret. v aL’épuifementdesforces anéantit
le liniment ; déja mon imagina-tian affaiblie ne recevoit plus d’i-
mages que comme un léger dei?fein tracé par une main tremblante;
déja les objets qui m’avaient le
plus affilée n’exeitoient en moi
que cette fegfatian vague , que
- nous
[393 .nous éprouvons en nousaller à une rêverie mdétermin z;je n’étais prel’que plus. Cet état,
mon cher Aza ’, n’eflj pas fi fâ-
cheux que l’on croit! De loin il
nous effraye , parce que nous ypenfons de toutes nos forces ;quand ail arrivé , affaibli parles gra us de douleurs . quinous-y" cô’nduifeuti, le moment
décifif ne paroit que celui teepas. Un penchant naturel qui nousporte dans l’avenir ,même dans
celui qui ne plus pour nous;ranima mon eiprit’;& le tranfpor-
jta iniques: dans. l’intérieur de ton
’Palais. Je Crus y arriver au mo-
ment [ou tu venois d’apprendre la
Inauvelleede ma mort 5 je me re-
V préfemai
, V , I 39 J vpréfentai ton image pâle , défiglF
rée , privée ’ de lentimens , telle
qu’un lys deiféehe’ par la brûlante
ardeur du Midi. Le plus tendre’ amour cil-il donc quelquefois bar-.-
îbare ? Je ’jouifïais de ta douleur;
je l’excitâis par de trilles adieux;
je trouvoisïtle la douceur ,peut-être du plaifir à répandre litt tes
jours le poifou des regrets; 8c cemême amant qui me tendoit fé-
roce , déchiroit mon cœur parl’horreur de’tes peines. Enfin,reveilléè commed’un profond fom-
meil , pénétrée de tapropre dou-
leur, tremblante pour ta vie , je de-
. mandai des feedurs, je revis lalumîete.
Te reverrai-je , toi , cher Ar-
t bitte
- [40]bine de mon 2 Hélas!quipourra m’en affurer? Je ne [gais
plus ou je fuis , peutvêtre cil-ce loin
de toi. Mais dallions-nous êtrclë-
parés par les efpaces- immeulèsqu’habitent la enfans du Soleil , le
’ nuagelegerlde mes penfées volera
. être celle autour de toi. Â
k le]TTR E TRIÉÂÆÉ:
i Un L que fait l’amour deï Jamie, moucher Aza..:.-lespeina-le:uliminue , le-;défelpoirl’étain: Le,mépris que la nature
femble faire de" notre être; enl’a-
bandonnant à la douleur , nousErévolted’abord ; enfaîte l’impof-
fibilitéxtle nous en délivrer , nous
prouve; une.er fi humi-In-liantc.qu’elle nous conduit jufqu’au
dégoût douons-même. .
.- Jerne’visplus en moi ni’pour
:moiçchaque’ influx ou je refpire;refllunxlàcrificeque je fais à. tout
:amou’rrëc de jour en jour il de-
* D vient
[42 Imerlus pénibles à. la remariapaieè’qu’elque’iôulfagemërïtâïmst .
quine confume, loiuçd’éclairciri
mon fort , il femble le rendre. en;cure plus oblcur. Tout ee’qui.im’environne m’efi inconnu au:
m’eft nouveau . tout intérefl’e.
curiofité, 8c rieur ne peut hélais.-faire. En vain ’,. j’emplo’ye’ mon
attention 8: mes efforts pour euetendre , oupour être entendue 1;d’un 8c l’autiéme [ont également
Mpolliblede .1 tantde peines inutiles , je crus entarir la fource’, en dérobant à mes.
yeux l’impreflion qu’ils recevoient
des objets: je m’obliinaiqudque-teins à les fermer; mais Ies:téné-
bres volontairesauxqu elle iflnl’é-f
- tors
[sa I. , ,taris andîmnée ., ne foulageoient’.
que ma modefiie. BlelIée fans celle.
à une de ces hommes , dont les;ferrites: a: les fusants (ont autantde fupplioes,moname n’en étoit pas:
I mains agitées’renfermée en mai-
même, mes inquiétudesn’en’ é-
toient . que plus. vitres, a: le delîcdes les: exprimer plus viqlènt. D’un!
autre eôté Âl’impoilibilité’ de me
mire entendre ,: répand. iniques il]!
mes organes. un tourment nonmains infupportable don;leurs quizauroieut une réalité plus
apparente. Que cette filiation e13
truelle lÎ . . ’Hélas Ejezcroioi’s’ déjà» entendre
quelques mots des sauvages Ef-Eaguol’sx trouvois des-apports
l i ’ D32 avec
[sa] .4avec notreaugufte langage;jemeflattois qu’en. peu de tenus je pour:
rois m’expliquer avec eux : loin
de trouver le même avantage avecmes nouveaux tyrans, ils s’c’xprio,
ment avec tant de rapidité, que je:
ne diflingue pas même les in-;flexions dolent voix, Tout me.fait juger qu’ils neIont pas de la
même ,Nationvgôt à ladilférence
de leur maniere , 8c de leur cara-élere apparent , on devine finspeine que Pachacamacllcur a difitie,
hué; dans une grande difpropor-;tian ’ les élemens. dont il a formé les
buna us. L’air grave à farouchedes . entiers fait’voir’qu’ils font
compafés de.la matiere des plusdurs. métaux iceux : ci [ensablent-
i i s’être
. un «ïêtre échappés des mains tin-Créa
teur au momentoù il n’avait et;cote afl’emblé pour leur formation
que l’air 8c lefen des yeux fiers ,13.
mine. [ombre 8c tranquille de ceux.là; montraient allez qu’ils étoient
cruels deïlàng froid; l’inhumanité de.
leurs alitions-ne l’a que, trop prouvé;
Le vifage riant de ceux-ci , la doué
cent de leurs regards ,I un certianemprefl’emeut répandu lut leursaélious de qui paraît être de la bien»,w
vaillance , prévient. en leur faveur à
mais je remarque des contrariieztians dans leur conduite, qui Mg
pendent mon jugement- ÀA Deux de Ces Sauvages ne quit-î
tent prefque pas le chevet de monIl; g l - que j’ai jugé être file
attique
w E46 T* à [on air de a:me rend ,-. je croissafa façonbeau-coup ide refpeél’ :’l’autre me donne:
une parricides lecours qu’exige ma:
maladie; mais fa bonté cil dure ,.l’as fecours font cruels,.& la fanait
Karité impérieufea
. Dès le premier’momenr, ou re-’-
venue de mafoiblellleyje me tronrval? en-leur puill’ance , celui-ci(car:
j’e l’ai bien: remarqué.) plus hardi:
que les autres ,-voulut prendremaè
main ,. que je retirai avec une coudmon inexprimable 5-. il parut futé
pris de ma réfillance, 8c fans aur
cun égard.- paur la modefiie,. il la:
e a v . reprit:r t” Cadavre ell’une-efëece de .Gèuïer?
gent» de Province.- k
E47 Imâte titillant : faibles; mourante.ne; prononçant que. des paroles:qui m’étaient point entendues .ï
pouvois-je l’en empêcher Ï Il
garda ,r mon cher Aza, tout autantqu’ilvoulut ,. de depuis ce tems ,fl.
faire que je la lui donne; moi-rÊêmèÏPlufifiufi Il? l°ul ’ aje veut éviter des" débats qui.tour7
nant. toujours. a mondéfavantage;16eme.- efpéce de. cérémonie
barattâtes (aramon. des ces;peuples g; t j’ai. crû remarquer, que"
l’on:,y--trouvoit" des rapports. avec
mon. malemais il: Faut apparemv,
être de leur Nation pour cm
’ l ’11es Indiens n’avaient aucune-cons
noiflâncedelaMédecine.
,4 .[48] ..[catir les effets ; car je n’en éprou?
ve aucuns s je fifi: toujours égaré
lement dînât: intérieurzqui
confume ; à peine me relie-t- ilallez de force pour ’Inouer’ mes
Quipas. l’employé. a. terre accu:
parian autant: (feignis que ma foiéancienne-t cesnœuds qui niés leur: ;*Ïema.bleutld’onner plus de réalité aimes
penfées 5 la forte deirefi’emblance
que’jem’imagîne calfeutré
les paroles ,- me une indienqui trompe ma douleur? :* je; crois
te parler , te dîre que je t’aime;
t’afiiirer de mes vœux , de ma rené
ardre. 5 cette douce erreur cil manbien Sema vie. Si. l’excès .d’acca-v
bleutent mîohüge d’interrompre
t mon
l: 49]mon Ouvrage, je gémis de tonablènce ; ainli toute entiereà matendrai-e , il n’y a pas un de mes, I
momens qui ne t’appartienne.
t Hélas! Quel autre triage pour;rois-je en faire ? O , mon cher Ana!
quand tu ne ferois pas le maîtrede mon me: quand les chaînes del’amour ne m’attacheroient pas iu-î
féparablement à toi ; plongée dans
un abîme d’abfcurité, pourrois-je
détourner mes penfées de la lui
miere de ma vie Ï Tu es le Soleilï
de mes jours ,tu les éclaires , tales
prolonges , ils font à toi. Tu mechéris, je me laifl’e vivre. Que fe-
ras-tu» pour moi ? Tu m’aimeras , je
fuis récompeufée. ï i
[S0]
LETTRE CINQUIÉ Me
Un j’ai faufièrt s mon cher
Aza , depuis les. derniersnœuds que, je t’ai confinés l La
privation de mes Qiâpas manquoit
au comble de mes peines ; des.que mes aficieugt Perfécuteurs fe’:
font apperçus que’ce travailau-
gmeutoir mon accablement s ilsm’en ont ôté l’ufage. ’ ’
A i Ou m’alenfin rendu le tréfor de
mag’tendrelfe . mais je l’ai-acheté
par bien des larmes. Ilne me relieque cette exprefiion de mes Rami--mens; il ne me refis que 13’ trille;
confolation dete peindre mes dou-
i leurs,
[5’ I ]
leurs , pouvois -je la perdre fans’défefpoir Ê
Mon étrange defiinée f m’a ravi
jufqu’à la douceur due trouvent les
malheureux à parler de leurs pei-nes : on croît être plaint quand. ou:efi étouté , on croit être foulage
en voyantpartn’ger fatrifielfe, je
ne puis me faire entendre, 8c la?gaieté m’environne.
a Je ne puis même jouir paifible-ment’de la. nouvelle efpéce de dé-
fert- où me réduit - l’impuifiâhce. de
communiquer mes nafés. En-;«me: d’objets importuns , leurs
regards attentifs troublent la foli-tnde. deuton une : j’oublie le plu
pigent-que nous aîtfaît la m4me; en duos idées. impétré
-- E 2 nables
[52 Jtrables fans le feeours de notrepropre volonté. Je crains quel-quefois que ces Sauvages curieuxne decauvrent les réflexions défa-’
vantageufes que m’infpire la bit.
zarrerie de leur conduite.Un moment détruit l’opinion,
qu’un autre. moment m’avoir don-r
ne de leur mâtera [Car fi jem’arrête aux fréquentes oppofi-
rions de leur volonté à la mienne ,-
je ne puis douter qu’ils ne me.croyent leur elÎclaye , étique leur
ranimant: fait. tyrannique.Sans compter un nombre
d’autres contradiétionéflls me re-
fufent , mon cher An, j’ai-qu’aux,-
nécefiaires au, foutiendela:vicb-jufqu’à humecte cigare
i 53 J ila place ou je veux être , ils meretiennent par une efpéce de vio-lence, dans ce lit qui m’efi devenu
» infupportable. ’ aD’un autre côté, fi je réfléchis
fur l’envie extrême qu’ils ont té-
moignée deconferver mes jours,’fur le refpeét dont ils accompa-i
gnent les fervices’ qu”ils mercu-
-dent , je fuis tentée de croire qu’ils
"me. prennent pour un être d’u-ne efpéce fupérieure à l’huma-,
nité. s. Aucun d’eux ne paroit devant.moi , fans courber [on corps plus rou moms , comme nous avonscoutume de faire en adorant le. So-
.leil, Le Cacique Terrible vouloirimiter leucérémonialldes Incas. au
E 3 ion:
I H]joufflu-Rural : * Il (came: furles genoux fort près de mon lit,il relie un teins confidérablecette pollure gênante : tantôt vil
garde le filence,,& les yeux baifés 5
-il lemble rêver profondemenr :îje
vois fur fou vilàgetcet embarrasrefpeaueux que nous inliiire legrand Nom ** pronOncél allante;VOix..S’il trouve l’occafion de fai-
.fir ma main ,’ il y porte fa bouche
avec la même vénération que
.130"
7" * Le W’prinçipale fête du. So-
l îkil, l’Incas kilts mais raderoient?
:genoux. l a i *’ ’WLe grand Nom étoit paumé,
En ne le prononçoit que rarerneiitg’çr
avec beaucoup de figues-d’adorafioiïë
, . [if 3 ,nous avons pour le une Diadè-me. * Quelquefois il prononce ungrand nombre de mots qui ne rai;femblent point au langage ordi-naire de fa Nation. Le fou en cilplus doux , plus diflinët , plusmellite 5 il y joint cet air touchéqui précéde les larmes; ces fou-
pirs qui expriment les befoins del’arme aces accens qui (ont pref-
que des plaintes 5 enfin tout cequi accompagne le defir d’obte-
nir des graces. Hélas ! mon cherAxa , s’il me concilioit bien , s’il
n’était pas dans quelque erreur
t on mon le de Maro-éapeoornme nous baii’ons Reliqw
de nos Saints. ’ ’ ’ "E4
unfur mon être; quelle priere miroiteil à me faire? ’
Cette Nation ne feroit»elle pointidolâtre ? Je n’ai encore vû faire
aucune adoration au Soleil; peut-gêtre prennent-ils les femmes pour
l’objet de leur culte, Avant quele Grand Matteo-Capa * eût apoporté fur la terre les volontés du
Soleil ; nos Ancêtres divinifoienttout ce qui les frappoit decrainteou de plaifir: peut-être ces Sau-vages n’éprouvent- ils ces deux
fentimens que pour les femmes., ’Mais, s’ils m’adoroient, ajou-I
’ tuoient-ils à mes malheurs l’ailier;-
’ le* Premier Légiflateur des Indiens. V.
l’Hiligire des Incas. ’
E I7 Jle contrainte où ils me retiennent Ï,
Non , ils chercheroientà me plaid
re , ils obéiroient aux lignes demes volontés ;je ferois libre, jefouirois de cette odieulè demeu-;te gj’irois chercher le maître de
mon aine 3 un (cul de fes regardseffaceroit lofouvenir de tant d’un,
fortunes.
f»???ses.æ
I591 t
LETTRE SIXIÈME’ U 1-: r. r. E horrible furpriiè;
v mon cher Aza l Que nosmalheurs font augmentés ! Que
nous fommes à plaindre ! Nosmaux [ont fans reméde g il ne merelie qu’à te l’apprendre 8c à mou-
IF.On m’a enfin de me le-
ver , j’ai profitai avec emprefi’e-
ment de cette liberté; je me fuistraînée à une petite fenêtre , jel’ai ouverte avec la précipitation
que m’infpiroit. ma vive, curiofité.
Qu’ai-je vû? Cher Amour de ma
vie, je ne trouverai point d’ex-
il ’ preflîons
’ [ 59’]
prenions pour te peindre l’excès
de mon étonnement , a: le morteldéfefpoir quim’a faifie en ne dé-
couvrant autour de moi que teeterrible élément dont lalvûe feule
fait frémir. -Mon premier coup «d’œil ne m’a
que trép’ éclairée fur le mouve-
ment incomrnode de notre demeu-
re. Je fuis dans une de ces mai-fons flottantes , dont les Efpagnolsle font fervis pour" atteindre juilqu’à ’ nosrmalheureufes Contrées,
.8: dont. on ne...rn’avoit fait qu’une
defcriptîon très-imparfaite. ’ l
A Conçois-tu. cher Aza; quellesidées funefies font entrées dans
mon ante avec cette filleule con-noifi’ance f Jefiiis certaine que l’on
à»; . ; l m’éloigne
[ 60.]m’éloigne de toi , je ne refpire
plus le même air , je n’habite plus
le même élément g tu ignoreras
tqujours où je fuis , li je t’aime, fi.j’eitifie. ;- la ’dellruétion de mon
être ne paroîtra pas - même un, évènement allez confidérable pour
être porté jufqu’à toi.vCher Ar-
bitre de mes jours , de quel prixte peut être déformais ma vie in-fortunée ? Souflie que je rendeà
la Divinité un bienfait infupporta-
.ble dont je ne veux plus jouir;je ne te verrai plus, je ne veuxplus vivre. ’ . 4 v A l
Je perds ce que j’aime ; l’uni-
vers efi anéanti pour mois; n’efi
plus qu’un vafle defert que je rem-
plis des cris de mon amour ;en-l tends
[6: Jtends-les , cher objet de ma teni rdrel’fe , fois Peu touché , permets.
que jemeureL...’. ’ .-: ,.Quclleferreur me féduit! Non ,’-
monücher Aza , non ,ce .n’eli pas
toi qui m’ordonnes de vivre , c’eli
la timide nature , qui, en frémilLfaut d’horreur, emprunte. ta voir-
plus puidmte que la fienne pourretarder une fin-toujours redan.table pour elle; mais c’en cil fait ,
le moyen le plus rompt me dés.livrera de (es regrÀ. . . .
Que la Mer abîme à jamais dans
l’es flots ma tendreiïe malheureu-
fe , ma vie 6c mon défefpoir.
Reçois , trop malheureux Aza ,-
regois les derniers fentimens demon
. E62]mon cœur, il n’a reçu que ton
image , il ne vouloit vivre que pour,
toi, il meurt remplide ton amourgJe t’aime , je le peule, je le feus
encore, je le dis pour-la
foisn .. ’ *
[63-]
LIE TTRE- SEPTIÈME;
AZA’, tun’as pas tout perdu.tu règnes encore fur un cœur;
je refpire. La vigilance de mesSnrveillans; a rompu mon flanelledelfein ,il ne me relie que la bon-vte d’en avoir tenté l’exécution.
J’enaurois trop à t’apprendre les
circonilances d’une entreprilè anili-
tôtdétruite que projettée. ou;rois-je jamais lever les yeux juil:qu’à toi, fi tu avois été témoin
de mon emportement 3 . :» Ma raifon fonmife au défefpoir;
ne m’était plusvd’aucun lècours 5
ma vie neme, pacifioit. d’aucun
prix,
[64] .prix, j’avois oublié ton amour.
’ Que le fang-lioid cil cruel après
la fureur! Que les points de vuefont différensfur les mêmes objets!
Dans l’horreur du défefpoir on
prend la férocité pour du coura-
ge, 8e la crainteides fouŒancescpour de la fermeté. Qu’un mot,
un regard, une furprife mus rap-pelle à nous-même , nous ne trou--
vous que de la foibleiie pour prin-cipe de notre Héroïfme ; pourfruit , que le repentir, 8c que. lemépris pour récompenfe. l ’
; La connoiflance de ma laure encil la plus févéte punition. Aban-
donnée a l’amertume du repentir a
enfevelie fous-le voile de la hon-te,je merlans à l’écart5je trains
* » que
A [5; I-quemon corps n’occupe trop de j
place :je.voudrois le dérober a la..lnmiete g mes pleurs coulent cua-bondanceri;ma.d0uleur eflcalme,-nnlfon ne l’exhale; mais jefuis tous
.teia elle. Puislje trop expier’mon
crime étoitcontre toi. :2 . Î .En vain.,wdepnis. deux jours ces
Sauvages :Ebienfaifans. voudroient;mefairépaitagerlajoiequî lestra’nl;
portage ne fais qu’en foupçonner
.la caufe armais quand elle me feroitghanéenne. férie me atrouve’tois
spas digue deme mêler à leurs fê- A
tes ksis. dans: lem cris dejoie , manquera, rouge (chabla;bletti. Mâle si? dans ils me;
agi .nzri t;- .z x raban-g* Lena: en une MâcfiE-lâïà
’ . S-
”[66]abondamment , leur l empreii’ement
.-à contempler le Soleil par tous lesendroits d’où ils: peuvent l’appei-
1crevoit, ne melaifiëroieut pasdod-
terque cette réjouifi’ance ne fait:
en l’honneur de l’Aflie .Divinî,
fi la conduite-du CŒÏqrÏrzéfioit
conformera celle’desautres. î
t; Mais . loin-de prendre parcellajoie publique, depuis la faute quej’ai commife , il. n’en prend ».:qu’à
ma douleur. Son zèle ’ cil; plus tel-’-
p’eaueux’, fes -Ioius.plus- amans;
Ï: 7* ’I -:’. î: in 7 "7.7. fait
font unelhboiil’on foitlepïiàlutai-te ; ils en prélèntentïau’Soléil’le’s jours
dans fêtes; &ils "en bdivenfjnfijn’â
vifeflè après factifice. Voyez I’Hili.
une» nourrir-«t c s; àu r.Un
l [6 7 1’
l’on attention plus pénétrante:
l Il a deviné que-1a préfence con--
flanelle des Sauvages delà fuiteajoutoitla contraintèà mon aillie-son; une délivrée de lieurs 1e-gards v importuns , je n’ai prefque
plus que les liens à-fupporter.Le croirois-tu , mon cher Ana?
Il y a-des memens, où’je trouve
de la douceur dans ces entretiensmuetsgle feu de les yeux me rapi-pelle l’image de celui que j’ai
vu dans" les tiens 5 j’y trouverapports qui [éclaireur mon cœur.
Hélas que tette illulion cil palla-381’686 que les regrets qui la fui-
vent (ont durables i ils ne finirontqu’avec malvié, puifque je nervis
que P°ll1”toi;vvl L .Î" in F2 LETTRE
[681
LETTRE, HUITIÈME;UAND un, feul objet réunit
1 toutes nos penfées , moncher Aza , les événemens ne nous
*iutérefi’ent que par les rapports que
gnousytrouvousavec lui. Si tu.u’étois le lèul mobile de moname,
aurois-je paillé , comme je viens de
, de l’horreur du défefpoir àîl’el’pérance la . plus - douce ?,Le
,Caa’que avoit déja edayé plulienrs
folâimtîlcment de me faire ap-
procher de cette fenêtre , que jene regarde plus fans frémirrEn-
l du preii’ée par de nouvelles infinis-5
ces»: le m’y fuis Wée-SQndnirG
737.- ,, .. ’
[ 69 1ÏAh! moucher Aza,que j’ai été
. bien récompeufée de ma amphi-L
lance! V * ’ lPar un prodige incompre’ben-Z
fible , en me faifaut regarder àtravers une efpéce de canne per-cée, il m’a fait voir la terre dans
un éloignement- , ou fans le fer-
conrs de cette merveilleufe ma-echine, mes yeux n’auraient pu sur
teindre.En mêmetenrs , il m’a fait me
tendre par des figues ( qui com-4menceut à. me devenir familiers)que nous allons à cette terre, si quefa vûe étoit l’unique objet des r64
jouill’ances que j’ai prifes pour un
ficrifiretau Soleil. - ’ .J’ai [cuti d’abord tout l’avatar?
g:
T75]de cette découverte; l’efpérain-
ce ,Lcomme un trait de lumiere,’a
porté fa clarté jufqu’au fond de mon
c’œur: - v v .: Il eliœrtainque l’on nie-COB-duit àcette terre que l’on m’a-fait
voir ,ileli évident qu’elle ellvune
portionde tOn Empire , puifqueleSoleily, répand les rayons bienfiri-
àns.* Je nefuis plus dans les fe:sdes cruels Efpagnols. Qui pourroitdonc m’empêcher de rentrer fous
ÆeiLQix!’ U rl cherAza,je vais .meréu-
l Ë Les Indiens ne connoiii’oieut pasirone Emliphei’e’, 8: croyoient que le
Soleil n’éclairoit que la terre (lofes
a
i [’71]
î, ni: à ce que. j’aime. Mon amoure.
l ma raifou , mes defirs , tout m’en.
figure;- Jelvole dans. tes’bras , un
torrent de joie fe répand dans monante , le’pafi’é S’évarionit , rues mal-
heurs [ont finis ,- ils font oubliés,«l’avenir feul m’occupe , t’en-mm
’uniqnebienr- ’ ’ I l’ "i z
’ J’A’za", mon cher cipoir", je ne
rupin perdu , je verrai mangue,tes habits , ton ombre ; je t’aime-rai ,’ je regle dirai a. toiemême, cil-"il
tontinais qu’un tel’"boniietu-
u’efl’acelï " ’* ” ’V ” ”
- tillé .
[72]
LETTRE Marina-1142.
Un les jours [ont longs,A quand on les compte ; mon
.chèr.Azal1etemsIainfiquel’efpac.e
n’eli connu que par fes, limites.- Il, me’fembleque nos efpérançesifont
celles du trams 5 fi ellesuomquit-,tent , ou qu’elles ne fuient pas (en.
.iiblerneut marquées , nous n’en ap-
percerons pas plus la quel’air; qui ternplit l’éfpace.3 J; g;- I
Depuis l’iufiant fatal de notreÈpa’ration, mon ame 8c mon coeur
également par l’infbttune ,relioient enfèvelis dans cet aban-
dontotal (horreur dela nature.
a. Il. Î
[73 Jimage du néant) les jours s’écouÎ
laient fans que j’y pâlie garde 3 au-’
en efpoirne fixoit mon attentionfur leur longueur : à préfent quel’efpérance en marque tous les in;
flans , leur durée me parolenie , 8c ce qui me furprend’ dava’riï’
rage ’ 5 c’efi’1qu’eu. reco’uvrantïlâ’
tranquilité de mon efprit , je ne;trouve en mêmeïtems 71a. facilité’
de’penfer.’ f V I ’Depuis que mon imagination’ell:i
ouverte à la joie, , lune’foule,”de
penfées qui’s’y préfenteut, l’on-Î
tapent jufqu’àh la fatiguer; Des"
projets de plailirs.& de bonheurfuccédent’ alternativement ; les
idées nouvelles font reçues avec.faciüié, celles m’êmes’dbiit’ jèxne
ï 3 G m’étois
[74-]m’étais point apperçne s’y terra
cent fans. les chercher. ’
. Depuis deux jours , j’euteusjplu-ï
lieursrmOts de la Langue du Cari-que’ que je ne croyois pas fçavoir.
Çe ne l’ont encore que des termes
s’appliquent aux objets a,niexprimeut point mes peufées a;
sienne font point entendre cella; cependant ils me four-niflent déja quelques éclaircifi’ef
mens qui-m’étaient néceil’aires.
l Jerfçais que le nom du Critiquedl Détervilie , celui. de notre mai-
(on flottante unifiait , 8: celui dela terre ou nous allons , France.
î Ce dernier m’a d’abord effrayé:
je ne meIouviens pas d’avoir en;
tendu nommer aucuneË" Ï - V I h née
i 7; Jtuée de ton Royaume ; mais Pellan:
réflexion nummulite infini de cel-
lesquiie compofent , «dont-lesnoms.iueslbutéehappésl,-ce mon-r
veinent de crainte s’efi bien -tôeévanoui; pouvoitail liiblifiet long:r
tenus avec la folide confiance que.me donne Paris celle laïvûe duSŒ
Î. Non, linon-cher Ana , ce:alite divin n’éclaire’ que fes en-
fans ; le feu! doute me rendroitcriminelle s je vais rentrer ionston Empire , je touche au mo-mentïdete Voir, je cours à mon
Aunimilieu des tranlports de majoie,la recounoiffance me prépa-re un planât-délicieux ., tu com-bileras anoures: une I’richéiïesî
G2 le
[76:]:le attique * bienfaifarit.:qni nousrendra l’un. à l’antre, il portera
dansfa Province;;le fouvenîr de Zi-.
lia s la récpgnpenfede: fasvertn lerendra plusjvertueuxv encore ,18:fonbonheur’ fera ta gloire.) l:i- Rien ne peut fe comparer; moncher-Ana ,. :nr:t.’bontész qu’il-a pour.
moi ,1. loin de marmiter. enî aidas;
vé, femble en; le: mien 5 fié-.-prouve à préleut autant de com»;
plaifances de lapait que j’en: é.-.prouvgis dÊ4,.999ttgfli&lonS; durant..-
ma 1Vlrrtzjladievgoccupé)de ruoit, de:
mes inquiétudes, de mes;arïnùfe-.;î
’ 7 ; imans,v EFC’ÆEè’ÊîQËÇPÎ! ritualisera
met G...Ir-*-4-
l l Nà Z. j
. E5751" A . ..mais ,’ilpàmît n’avoir plus d’au?
très foins..Je les recoisïavecw-unï
peu moins ’d’embarlras ’, depuis;
qu’éclairée par l’habitude I8: pan
la réflexion , je vois que j’étois”.
dans l’erreur fait l’idolâtrie-dont
je le foupçonnois. l ï1 z Cen’efi pas’qu’il nerepétefou-
vent à peu près les mêmes démon-:7»
firations que je prènôis pour un;culte 3. mais le ton ’, l’air ’86 la for-jZ
me qu’il y employer, me perfua-"dent que ce nîefi qu’un jeu à l’ufa-jï
ge de fa Natioua Ï Ï h * -. Ils-Commence par me faire pro-f
noncer diliiuéiement des mots de:fa; Langue. ( Ilîfçait bien que les?Dieux ne parlent point );" dès que.j’gi’ réputé Îap’rès :lui’, . oui , je «vous
n * ’ G 3 aime.
I773? .tirer, bu’bienvj’woror-pzàizettiâ
traditeur. la joie le. répand safou vifage , il me liaife:Ies mainsavec mnfporr ,. Go avec un airdegaieré tout contraire au férialequi. accompagne l’adoration! de la
Divinité. - ;fa Religion, jene. le fuispas entierernent fur lepage d’où il. tiefou origine. Son
langage de la labillsmens- flirtaidifi’érem- des nôtres ,.que buveur
m confiance un efi: ébranlée. mefâcheufes réflexions couvrent quel-F:
quefois de nuages me: plus: cherraelpérauce : je paJIeiàcceflivemeue
de lucrative à laitue, «Sade l’ajoi’e
al’inqniétgde. - ’-» Fatiguéedshsenâücndemct
. idées
o 99-1 I .. V.
qui me déciment, mais kéfirsde ne plus pcnfcr; mais commènè
nllentir îe’mouvement d’une une
privéejdc toute communication ,qui n’âgît que fit: Verre-même, 8::
quo de fi grands intérêts excitâtà réfléchi: (le ne kPa-5,111011 cher
A23 ,- je cherche des lamines avecune agitation" quî meodévore", 8::
je me trouvgfàns cefihdans la plusprofonde obfeuritê. Je’fçavois que
La privation. (En fias peut trom-per à quelques ,. je vois .Lnéanmoins avec furprife que l’u-.
fige des miens. demi-âge d’er-I
murs en erreurs. Lîintelligence-des. Langues feroit-elle celle de
E0 ,cher’Aza ,. que mes
o ” ,55; hala
. [se]mamours meïfoz’it; entrevoit de
gêfieufes vérités 5 mois quo cesÏÊiufiçs, pènfées "S’éloîgnent de moi ;
houëjtoucboos "à la fiel-te.ng la:nfièi’ç de mes jours difiîpera en
ma moment les ténébxes quî’m’enè
vironnent.- I
on .J .ÎÆ
a; à , . ’ Ï Ë..:- LETTRE
jlÏ3I]’
LETTRE, DIXIÉMEQ I.
, VEjfuis enfin arrivées à cette"Terre, l’objet de mes defirs ,’
mon cher Mal" mais je n’y voisencore.rien quÏ m’annonce le bond
heur que je m’en étois promis ,,
tout ce qui; s’offre à mes-yeux me,
frappe a; me furprend ,v m’étonne]
&ne melaifie qu’une imprefiîoif
vague; une perplexité Rapide ,;dont je ne cherche pas même à-mendélisirer ;: mes jeïreurs réprî-ë.
ment mes. jugemens , je demeure.incertaine" . je. doute. prefque de ce.
quelje vois. . ï ’.. e’: r apeine pétions-ubusfortis de,la maifon flotante, que. nous fom-
" e I ’ mes
Ë 32 . -le rivageedela Mer. Le peuplequî:
nous (nivale en foule ,. me paraît
. être de la même que le(beigne. 85. les: militas m’ont: au
aune refemblance avec celles-de:villes du; Soleil :: fi cellesjlà lafixpaflîent en beautépan h-fe de lents. orhenieçsgcellesp ci: lfanfare auzdeflinparv les. grafignât
elles font: remplies. ., EnmùmlæehnmbœEmma m’abgéz, mon; m
1M;men: wigwam halülû:comme une. fiaiboum à. elle les humectaient;Quelle finpriè, mon delta ,
v endure; , de ne;-9033387
, . [S’aff- a,me» qu’une militante împlnÉ-î
arable , où je voyois une figureHumaine le mouvoir dans un cf:pace fort’étcndu Ë ’ .’* L’étonnemenr me tenoit immo-i
bile les yeux attachés fur. cetteombre , quand Démilîè’mÏa
remarquer-fi propre figue à côté
déceliequi. occupoit toute monattention: je le touchois , je lui:parlois, arien: noyois en même-Çrenflât: près 8c En: lbîn de mort’- Cesrprodîges: troublent l’a rai-j
in, ne ofiüfljuent le jugement ;que faufil; penferu dèswhabitans de.bapays*?Fanr-il*’les craindre ,’ l’auto;
îlïles aimer ïfe me garderai Bleu
krien déterminer là-deEus.Le-Cacigu: mîafain .œmprendre
En?
. »[8æ3.qu’e la figure que je voyois ,éroîg’
la mienne mais de quoi cela m’in7
ami-731 ?’Le prodige en cil-ilmoins grand Ë Suis-je moins monriflée de ne trouver dans mon elï
par que des erreurs ou des igue:rances Ne le voisavec douleur ,mon cherAza; les moins’habilesde terre COntrée’ l’ont? plus Ç fayans
quetousnosflnegter.’ l. 5 I...(fatigue m’a donné une (Ski;ne * jeune 8: fort five; c’efi une
grande douceur: pour i mol, quegellederevoir des femmesëç d’en
Îêtretfervie: plufieurs autres s’emo.
paient à me rëndre des-foins ,j’aimerais. autant. qu’elles ne" le
, .K.fiflènj3’-5*-Semnrerou’fe:nm: de Gamme:
[8:3 . .. iElfent pas . leur préfence réveille
mes craintes: A lafaçgn dont elles
me, regardent, je vois bien qu’el:les n’enrîpoint’ écé à Guïcoco f. Ce;
pêhdanè’je’ne puis encore juger de j
rien , mon efprit flotte poujours ldans ’urie mer’d’incertirudes; mon
cc’eurïl’enl inébranlable ne (Mite;
n’éfpére’ , ôç n’attend ’qu’un. bon-"î
heur-fans lequel ton; ne peut êtreque peines.
il Capirale du Perrin.E
pas
[en
LETTRE ONZ IÉ’ME. -’
Ulm-olim j’aiepris roussies.
l ’foins qui en: en mon pou-i Ivoir (pour découvrir quelque 1114
miere fur mon fort , mon cherAna, je n’en fuis pas mieuxinà(imite queje -l’étois il yga trois:
jomsQTou: ce que j’ai pu remar- I.
quer’, c’efl que les Sauvages de
cette Centrée paroifi’ent àum bons,
aufiî humains que le Caciqu s il:chantent 8; danfent, comme s’ils
avoient tous les jours des terres à,cultiver. .* Si je m’en rapportois
" à* Les terres le cultivoient en com-mun au Perou, 8: les jours Jeannenil étoient des de réjouîfiànces.
137]â fl’oppnfirîon fie leur: "nuages i
ceux de notre Nation ,je-n’auraisplus d’efiaoir; mais je me ibuvîens
que ton W823 fournis àEn abéillanœ des Provinces fortéloignées ., 8c dont les Peuples
n’avaient pas plus de rapport avec
les nôtnes -: pourquoi celle-ci n’en
feroit-elle pas une ÏLeSolcilgparmît le plaire à l’éclairer , ilell plus
beau, plus par que je ne l’ai-ja-mais .vû , 8c je me livre à la con-fiance qu’il m’infpiœ.:îl ne me
relie d”uquiémde Que, farda long
gueur du temsiquîil faudraannule pouvoir;m;’éclaircir sque-
à-àitfirr nos intéressas, amances»? demeurais. plus dam
13?:sz;: PaYs
l: 38]pays pourra m’apprendrela vérité
85 finir mes inquiétudes.»
i Je ne biffe échape’r aucune joc-
cafio’n de m’en infiruire ,je pro-
’ ïfire-de tous les momens où’Dé-
iterville me laifi’e en liberté peut
’ prendre des leçons-de Ma-Chinà ,°
’ c’efi uneÏfoible relieurc’e ,Ine pou;
i vant- lui’ faire eniendre mes-peu-
fées , je ne puis former aucun rai-
fonnement avec elle ’; je n’apÂ
prends que le nom des objetquuifiappenrfe’s yeux les miens; lies
fignes ï du Il attique me fouie quel"-
’qvuefoisjplus utiles. L’habitude
nous en a fait-une efpéce delangage, nousferr’ au moins j à
exprimer nos volontés: 1] meme-"na hier dansïune ballon-3 on; fans
* cette
[ 39j Lcette intelligence , je me ferois"fort malpcondiuite. .* i A ” .’
- Nous enflâmes. dans une-cham-
bre plus grande plus ornée queCelle flue. j’habite; beaucoup demonde y étoit 1 afiÎemblé, L’étan-
nemenççgénéral queeilîonzrîémoi-
gna en; .viuegmegdéplucu lesexceflifs que plufieurs jeunes filless’eEorgoient d’étouffer. 8c qui re-;
commençoienç; 1,’ lorfçju’çlles ,le-,î
même les: sur En. mai ; excirit’erent..1çia1115f monficœur, un fend-3
ment fi fâcheux, que je l’aurois
pris pour deïla. honte ,l fi je mefulls fmtîsicçuràbls de quelque
faire; Blaise? Plesïqrvêntnl’we.
grande répugnance à demeurer a1.
ne: elles. g: j’allois, retourner fur
’ H mes
E90 I Iquùandeunfigne deDéterêville me retint. - v i- Je compris que je emmenois:une faute, il je ferrois ,. 8c je megardai bien de rien faire qui mé-rtirât lebiâme quel’on me don-î
noir-fins fujez ;,jerefia’r.4lone; en:
portant: me1m- arrention ïfnrses finages-demis. démêler que:
la finguhriré-de meshabirs canar
fait feule la desunes a:me: aucunes-des aux; sienspitié’deieùr-foiblèfe 3j; népers?"
leur perfnader parma contenanœsqne mon ame ne.différoit pas ranz: de la. laurant
meshabiflemeus de leurs parue
’ Un homme ljîauroîs
" v pour
[9: Ipour un Clauses * s’il n’eût
vénale noir; vint. me prendre pas:la main d’unair aÆablerôc me cor. v
dam: auprès. d’une femme , qu’à
finairfierrie pris pourla P4114395
delaContrée Il haidir leparoles que je fçaàpourles airoitentendues prononcer mille fois à
Déterville’r, (fi une He:www! ,s..;unanarnehemmchi EépOEdiËr j ’ .
. De» gracies; une militereinfilamfioœleszfemmesqni ne
’ Les (braderoient perÏmSoji:renias d’une Cana-ée ;’ils avoient le
privilège Je porterieméme-habïriqnc?
refluas; . ’ v a 1 .- rumen-mage
En i
E 9 2 l .dirent rien ,’ tous répéterenr âpeu
près les mêmes mors; je ne (gais pas
encore ileurzfi’gnificarion, mais ils
expriment finement - des idéesagréables , car en les prononçant;
le :vifage efi toujours riant. ’ 4 ’ e a
:.Le Cacique pàrolllbit extrêmeiment latisfait de ce que l’on difoir ;
il farine rbujoursà côté de moi, ou-
s’il s’en éloignoit pour parler à.
quelqu’un , fes yeux ne me pet-Â-
doienr pas devue , &fes figues m’a-.
vertifl’pient de ce que je devoisfaië.
se: de mon côréj’éroisfort attenti- ’
ve à l’obferver pour ne point blelIer
lesjufages d’une Nation fi peu inlïç h
des nôtres; v ,-Ïe ne. fçais , mon cher Aza , fi.
je primaire-faire comprendre
l - " combien
I931combien les manieres de’ces San-1’
vages m’ont paru extraordinaié
res. " V Z.-« Ilsont une vivacité fi impatiente; .I
que les paroles ne leur .fuflîfant,pas pour s’exprimer, ils parlent au!
tant par le mouvement de leur.corps que par lei-on de leurvoix;ce que j’ai vû de leur agitationcontinuelle , m’a pleinement pet-1
maclée du peu d’importance; des
démonfirations du Cacïque quim’ent - tant. caufé d’embarras 8c
fur lefquelles j”ai fait tant de fauffes
conjeëtures. Ï i g’AIl ’baifa hier les mains (le-la;
Pallier, &vceuescle routes les au-.î
tres femmes, il les baifa même au,viiàge.( ce quel-je n’avais pasen-z
’ I sore
. 594?].63318 vu) : les hommes venoientL’embmlïer 5, les uns le prenoient
par une main:,lesautres le tiroientpar [2:th , &tout celaa’œcnne’
promptitude dont nous favorispoinrd’idéesa
1A jugerdeknr’efpnîe paellavivacité de leurs- gales- : je" fuis
sûre nosejrpreilîms: mimées,-
qne leslisblimeseomparaifonsqu’s
expriment fi: naturellement noustendres fentimens 8e nos persiflées
déchantes... leur paraîtroient in-
fipidæ ; ils: prmdroiEnr’ notre ai: .férieux 86 modeflie pour (le-laitu-
;.& la gravité: dentine-dé-attrapeur un engowdiflenemehtmgwm, mon mafias .1
a
E95? Ï:
étois ici, je me plairois avec cmUn certain air d’aflab’iliré’répandus
fur tout ce qu’ils 5 les reanaimables 5:8: fi mon amerétoir plus.
heureui’e, je trouverois du: plaifir.
basin; dinerfirédes objets-qui fe’
préfemene fumefiîuement a messpentamdslepeurd’erapporrqu’ilsz
ont avec toheüee les»deleur nouveauténoifeulfais mon
Münesplaifirs.
Le .LETTRE
. 1(961 j IlLETTRE DOUZIÈME.
’J’ ’Ar palle bien du tems , mon,
’chèr Azadâns pouvoir dunener un m’omentà ’ma plus ’cbere
occupation; ’; n j’ai cependant 4unj
grand nombre-de choies extraorfidinaires à t’apprendre ;.je profite,
d’un peu de loifir pour edayer de
t’eninllruire.
Le lendemain de ma vilite chezla Pallas ,Déterville me fit appor-ter un fort bel’habillement à l’ufa-
ge du pays. Après que ma petiteChina l’eut arrangé fur moi à fa
fantaifie’, elle me fit approcher de
cette ingénieufe machine qui dou-
. .
r A. 49:1.ble les objets : Quoique je drill-ciAÏÎÜU ’ En: . l!” Ü ’ËI’Û’ÈËÎI’ÏÎl 1erre. accoutumée a fes effets , je ne
Plié même??? garantir. 46h fifi:pure :mfiaëâhyan: tomme fi fée
rois vis-àevis de moi-même: , "’I1737": v! 5.:l 5.1 .:e’ :;*--’; 13’;Mon nouvel ajuliement ne me’Iflî fèSî tu in. .3"-..:.-. .11 ce.» N:déplut pas; peut-Être Je regrette-
:Mrzr: 2 in en gazas-1.:- ;-’"î’°roxs°davânragzeçeful que je quitte?’"mr’ïï’o’ 2.4513 z: ;:’- :3. . Pr «
s’il ne’m”avoitfait ijegardEr partouË2
articule attënâodinebmmode. ’ "
:7" (finis c. .. .- a -;’.IietCaczque entra dans ma ’cham-t
a; I un) jam 21:; ira-www, ,breauwrnoment que. la V jeunet-filleajdutbit’encôre’plufieurs’bagatelïi
les â ma "parure g-lil’s’arrêra’ài’l’e”
trée de la porte 8c nous regarda* üî ï " ’1 nm sur) v A-Ring-.- teins fans parle fa rêverie
la: airait-:5 a tu"étoit fi profonde , qu’il’lè’ détour;
nï4pohr.lâîflèrfo’rt1r";lâ’ a: le: .
.. .. 5 ” si 53’115; . M. î.- v":remit à fa’ placé lins s’en’apper-ë’
l 7 I cevoir 3
4 I983ceroirflesyeux attachés fur moi ,’
il, partousait tous me Çperfomie
est; une amarina engrenantiîétoîê-embartaîiéçofansènfswoîr
lat-pilon," . l, .. même anneau marriequi momifiançç gréât feues:YîaçquÏbleBgaÎfSa le, tfllldlsfla.
negunm’eflëmëmes...fenrtimçnsi,5j’.e«crûvs;nç pëiiVéirÎ.
une de. au quequelque-57m.: mon Îqg’il. f9..-plaîrà initiait: répétetàjçl :5955:
meljzdïy. marné le. ton .493 1
49°93’: , il ïJe «incisât: ils, lires;
enserrées-aile le a.[sa’rsveeëëaiestesraafen-filage
immuns flaintàmoid’ruu air.
l V h - agité
I 99 1agité,il parut vouloir me prendredans l’es bras; puis s’arrêtant tout-
â-conp , il me ferra fortement lamain en prononçant d’une voix-
émuë.Non. . ,.... le r41perfi.,..fiwem. ... &plafienrsautres mots que je n’entends pas
calandrant il couturièjettet ’fur fou fiége alarme côté denim
chambre , ou il demeura la tête apipuyée dans les mains avec tous les
lignes d’une profonde douleur.
’Jefus allarmée de flan état g ne
cloutant: pas que je lui enfle caufé .
quelques peines ; je m’approchai
de lui pour lui entémoigner monrepentir ;.mais ilme repoufi’a.dou.
cement fansme aguichée-je n’o-
fai plusilui fêtois-dans;I a le
a » v [me] .. . . ple plus grand embarras, quand les;
dumefiiques "entrerent pour nousapporter ït’à’manger 5 il fe leva"
nous mangeâmes enfëmble ài’la’
maniere -accomumée fans qu’il;
parût d’arme fuite-Ma la douleurqu’un peu de l’trifiell’e 5 mais il:
n’en’va’voir’ ni moins’jde berné,
moins de douceur gréai cela me:
paroit inconcevable: l ’L«Je n’ofois lever les yeux .ÏQÆ.’
lui ni me Ter-vit des lignes ,p qui.ordinairement nous ’ten*oient I lieu.
d’entretienl; cependant. nous man?gions dans un’rems .fi’diffe’rent de.
l’heure ordinaire des repas , que
je-ne pus mlempêcher de lui en té?môigrier” m’ailhrprifeï Tour ce que”
je la réponfe ".5 fut que”:’ - 1-: Î nous
[ .101] .nçus allions chahgerde demçurç..En’ effet 1’,’ le . Catigue Iapirèsl ê;’re
forci 8c rentré plufieurs fois , vintÏm’e’: prendrepab hkmaîn ; je mg
laîfl’ail’éondpire , .enflrêvàntv toq-
jbnrs à Ce (pif é’étojfpàifë ,Vôç çn
"cherchant àAdémêleè fi le; change-
ment de lieu n’en étoit pas une faire.
’ A peine eus-je paffé’la. ,derujete
iïqrtçîde 11’211 maifonî, qu’il m’aidgà
bénie: un pas. àflëzl haut , a: ,je
âne trouvai danslune petite cham-bre où l’on ne. peut (a. tenir dé:
[acétifias l ihccjmnhodixé .;flous niâmes, çaai’s ronfla Païen:
laK ïnoi 3 kg
f 1’02]
à pas du .d’efpace pour y
cher. ’’Tandis que je le confié-ci;
avec furprîfe, &que je tâchois delactiner pourquoi DétèrvîIIe nous
enfermoit fi étroitement ( ô , mon.
cher Aza!’que les prodiges (ont
familiers dans ce pays ") je fends
cette machine on cabane ( jene fçais comment la nommai )3e la fentis’fe mouvoir 8c chan-
ger de place ; ce moùVementme fit penfer à la maifon fic;tante I: laljfi’ayeur me fifi; 5 leUnique attentif "à mes moindres. inquiétndes me en me fai-iànrregarder par une des fenêtres;je vis. ( non fansiune’furprife e;-
nême Mie; .cçtt?’v t ’ .. 1:” dû:
. [A En; I. .Jùe’afiè’z près de la, férie Je
voit par un feer’et quëit’ne
prenois pas, n: ’ Ditëfiïlfe; à’ïifiï Voirqüç’
pldfidt’fsë d’une ëfpëtètapinais” Ëâînèoîià’lïeï-inâtâibî’eùî’
doum matis-ac nous daïm’îent as
près aux ’5’ il fiat , 6mm 3èmc’s-Jiônf’s , un: gênions tqu’hüê
omàinî’p’our inventçr’deè *di’ofëë B
Intil’ès- à: a :fingnneres’ ;tfiiaïs» a
En: àuîfi’ qu’il y ait flans tâté Na"-
tîo’n qoelqueswgmdsr défiasmodérçnt fa pniifanife ,pnïfquîelïe
n’ai-fifi h titi and:fadet; ’ o I. 1
y a quatre qu’enfii’ê
QNomgeuægdeaës 5&6: ’
* I: 4.
E 1.94.5]
deus liette merveilleuiè ma-chine, nons n’en fortons que la nuit
pour l’entendre dû fèpoà dans la pge-
piereShabitation’gni feÉencontr’e 5,
abîmois J;te l’atouë , mon cher Aza ,vnxa’lîgrié
mes tendresliinquiétùdes j’ài [goûte
pendantjce voyage de; plaifirsquâ’..m’éf9âent .iqc’sannuègssenfer-
pelotée.tTçmpIeïtdèëJmà
9195 SÉPdre .enfânçâ’fië thé .
noiffois pas ’les beautés de l’uni-
yers ;tout.ce que jetois nie tavït
a; ,r- v: w:2;...Lès enææeîüæfiëfi?
changent 8c (e renouvellent fansgire à des tegards attentifs gélifioi-tent l’aine avec Plns 8è rapidité ont:
l’ennelessravcrfçm; .311:
0;"...
E105], ,Les yeux fans le fatiguer par-
. courent , embraiÏent 8e (e repofenttout à la fois fur unenvariété infinie
d’objets admirables à on croit ne
trouver de bornes à fa vue que cel-
les du monde entier; cette erreurnous flatte , elle nous donne uneidée fatisfaifante de notre propte
adent, 8: fembïe [nous rappro-pher du Ï Créateur Ide tant de
gammés. V - .A la fin d’un beau jour, le[Ciel n’offre pas un fpeâacle.nxoins.admjrable. que celui deferre 5des nuées tranfpatentee.lènçlylées entour du Soleil,teintes
[desjpllus vites couleurs ,. nous pré-
;fentent de touteà parts. des mon;-.ragpss:è’9mbren&;;.dè me?»
A; 1): dont
f 1515Tfont le majefiùeu’x dèfordi’e’mire
noue aérnîration jufquïàl’oublific
nous-mêmesr vLe Càdque a cula complaîlènce’
se nie-faire fouir tous les jours de le
cabane roulante pour me biffercontempler à l’oifir les merveillee
qu’il mevoyoit admirer-r
* Que les bois. tout délicieux ,.mon éber’ÂzaË fi lès baumes du
Ciel 8c de la terre nous emportentl’amie nous par un; rameutent
involontaire , celles 6&9nous y ramenant par matu-ait in.«me, incompréhenfifile; (leurfilleule- nature’ a. le flatter. Encan»
cran: dans ces beaux lieux . nmdime unîvcrfel le répand; fur’tozslesfens &confondleur liage;
; .01:
n°73 wOn croît voir la fraîcheur avant
de la fentir ; les difiérentes nuances
de la couleur des feuilles adoucîlïf
fiant la lumiere qui les pénètre,8: femblent frapper le lèntîment
nuai-tôt que les yeux. Une odeur.agréable , mais indéterminée ,
me à peine difcerner fi elleallaite le goût ou l’odorat; l’air
même fans être. ’apperçn , porte
dans tout notre être une volupté
pure qui lèmble nous donner un.feus de plus Jans pouvoir en défiegnerl’brgane.
O , mon cher A221! que ta.préfence embelliroit des plaifirs fi
purs !- Que j’ai defiré de les par.
toge: avec toi l Témoin de mes
v . tendre;
-,[.to.8.]gendres .penfée’s , je fautois
trouver dans les fentimens de monlçœur des charmes entore plus
touchans que tous ceuxdes beau-,tés de l’univers.
a [1091
LETTRE TREI’ZIËÀMEs
E voici , enfin ,hmon .cberî
p Aza , dans uneville nom-5.niée Paris, c’efl le terme dans);
tige voyage, mais’felon. les. appa- .
rentes, ce ne. fera pas celui de,
mescliag-rinsfl V ’ ..I Depuis que je fuis arrivée , plus;
attentive à que jamais- tout: ce: .qui" fêter? e; me: démunies ne;
mezpredüileslt aussi? amarinent 18g ne me. lai-étagent. que 41131:3
lieurs: je, trouve ton idée le;
Winch. de54357,95 ligiePc°FtsesdanèüëGMè
V desobjetshquis’ofl’rent’à ma vue.
I ’l M Autant
F î: I Io]’Autant que j’en puis juger par
Je tems que nous avens employé
à traverfer cerne ville, de par legrand nombre d’habitam dont les
rues font remplies, elle contientplus de monde que n’en pourroient
raflembler deux ou trois de nos
Contrées. .Je me rappelle les merveilles
que l’on m’a racontées de 3
je çberehe à trouver ici quelquestraits de la peinture que l’on m’a
faire de cette grandwville; mais ,hélas! quelle diférence 1’
l(rentrai Contient des ponts ;des évides, des arbres ; des cam-
pagnes; elle-me paroit un universplâtôt qu’une habitation particu-lierea J’Efi’ayerois en Ivaîn’deïte
donner
z. I x x I jtannage une idée jufie de la hauteur
des maifons ;. elles (ont fi prodi-.-g’ieu,fement élevées, qu’il cil plus
facileîdercroire que la nature lesaproduitestelles qu’elles (ont, que,
de comprendre comment des hom-
mes entai; les-ronflait:- -C’efi laïque. lai-famille du Cade
que fait fa réfideuce. La téflon;quîelle habite cil prefque, aufiî mas,
.gnlfique que-celle du Soleil 5h38
meubles de quelquesendtoits du.murs font,d’qr.;4 le,refle cil orné
.4’,un;..;iut varié. des. plus belles.
repréfentent de: bienles beautés. de la nature, . v I, En arrivant , Déterville me lit
entendre qu’il me conduifoit dans
la Miel délai merci. mon ’laï e ’ W
a , . t x u: ..trouvâmes à demi couchée Sir. un”
lit a peu près de la mêmeh’forme’
que celui des ’Incar 8c ’deÏm’êmeïÊ ’
métal. 5* Après avoir préfilté’fa
main au Cadgue’ ,I’ ’qui’la baifa en
lia profiernant 7 prefque jufqu’aterre , elle’ji’er’nîirafia ; maîs’avec:
une ’bônté’fi’frbide’j; inné ’joie’ fi l
contrainte; que ’fi’je’ n’euilîe, été
vertiei, jen’auro-i’s pas reconnulès’
fentimens de la nature danslës’:cmffes’déï’çètte’mere;. 7" ’ N°1:
t Kate; s’être. entretenusînn inbf
leur; 11°""94â4ùe°’ifie”.fiée-W3
cher f enflera-rut; ifi’cli’unïëgsiæ
dédaigneux"; a: léporidés ce"
: q? .v . ,7. e.-:-:l;:.1. "Hum 2712, l5’..;: mis-5.»; 31.:if-Les’lîtsaimhaîferblaààleâadesl
fienteroient d’or manif.
[unque fou fils luidifoityCllè condénua d’entourer gravement fes doigts
d’un cordon qui. pendoit à. un P87
ëiimorceaufi’on : , , . . 4;.ll);éterville nous quitta pour aller
au-devant d’un grand homme debonne mine qui avoit fait quelquespas vers lui. 5. il l’embrafi’aj aufii7
bien, qu’une autre femme qui étoit
occupée deïla; mêmemaniere. que
Mana:- ’ . u r, Dès que le avoitdans cette chambrs.ç::ugeziçunefille. à me??? il? mob-âge étoitaccourue 3 ’elle «le filiVOiR’jYçC *
un emprefl’ement timide qui étoit
remarquable. La joye éclatoit furion-’vifageïfans en ’bannir’u’n’fond
. de: enterre Îintéfe’fi’antt Déterville
K ’ fait:
. . [r 141FembraEa la derniere; mais avecune tends-elfe fi naturelle que moncœur s’en émut; Hélas l mon cher .
Aza, quels feroient nos tranfports ali après tant de malheurs le fortnous réunifioit I
Pendant ce teins , j’étois refiée
auprès de la Pallzuparrefpeét *, je
n’ofois m’en élidigner , ni lever
les Yeux fur-elle. Quelques ré;-gards févéres qu’elle jettoit de teins
enteras fur moi ,. achevoient de.m’intimiderôc me donnoient une
contraintequi jufqu’Ë mes
pariées. l ’Enfin; i
ê Les files, quoique dualàng Royal ,’.
portoientunmariées.
, , tus]. . . .,Enfin,conime fi la jeune filleeût deviné mon embarras , aprèsavoir quitté Détèrvillè , elle vint
me prendre parla- 8: meconduifit site me. fefiêti’e ai;
nous nous alunée; Quoiquen’entendifi’erien. de ce qu’elle me
. diroit ,. i’es’jeuii pleins ne baugé-
ine’ parlotent rengagé unifiait
ses cette hennirais;puoient la confiance 85 l’amitié .”
j’aurais voulu lui t’éin’dîgifief rués
fentimens g serpentant-ara:primer une mettrais ,ï i5 gire:npnçai tout ce. que jef’gaveis défi
Langue. n ’ t’ me enroua: plus d’une (au
en regardant Détetvîllée au?ne et dans; Je tEôiivOÎs" une
V J K1. fit
[ I ré 1
fit-dans, cette efpéce d’entretien;
quand la Pallas prononça quel:ques paroles allez haut en regar-Î
dam jeune fille, qui: baillagagneuse-«1un unetenoit dans les fleuries , 82’ ne me
regardafpluse Ç "Ï’.’A.quelque tems de là , une
vieillel Femme, d’une phifionomie
entrai s’approcha delàvint e’nfuite me prendrëpage bras , me conduifit prefquemalgré moi dans une chambre aupus haut de la malfon 8c m’y1ailia
une... ’l ’ " "f g;I ’Qu’oique: ce moment ne dût
être le plus malheureux’de” ma
vie , mon cher Amar , il n’a pasété un. des. .moinsfâcheux à (mirât-Î
’ V” ’ I Il "J’a’t’tleiiË
E117]J’attendais de la fin’de mon voya-
ge quelques foulagemens à mesinquiétudes ; je comptois dumoins, trouver dans la famille duCritique ’ les mêmes bontés qu’il
m’avoit témoignées. Le froid ac;
cueil de lat-Pallas , le changement
fubit des manieres de lajeune fille,la rudelïe de cette igname qui. m’a-J
voitnarracfiée d’un lieu au j’avois
intérêt dérailler, l’inattention de
Détervillelqui ne s’étoit point op;
poilé à l’efpéce de violence qu’on
m’avoitiaite ; enfin toutes les cireclonfiances’, dont une me. mil;heureuiè’ ftp-ait augmenter les. pilai-Î-
iles, le prétentérent à la fois ions les
lus truies, aiglefin 5 je me croyoisabandonnée de l tout le monde à
jeç v
. . E118 Ifi" déplorois amerement mon 215’freufè defiinée, quand je vis en;
trer ma China.- Bans la fituation’
ou j’étois , fa; v’ûe me parut un
Bien, gflentîel ,- je doums 5 elle , jel’e’mbrafl’ai en verfant des larmes ,
elleien- fut touchée ,-fo:i attendri]:
fanent méfia clin; anfê.i’e’dùît à pitié de fiai-- indure, œils"
des autre: nous yl bien: prétîèlçfêg
Les marques d’afieûionide cette
. jeune fille. adOueirerif ” en peiner:gelai-gemmois mes cHàgriùs com-
ine fr elle eût pi: m’entendre , jeÏui’ ’i’a’ii’ois’ mille quefiions’ ,, ’ com-P
me fi elle eût pu y répondre a l’es)
l’armes parloientà’ mon Cœur, les"
miennes continuoient à couler,mais.
avoient moins d’amertume.
Je
E r I9 IJe crûs qu’au moins; je’verrois
Déterville à l’heure du repas "î ’
mais on me fervit à manger , 8c jene le vis point. Depuis que je t’ai
perdu, chere idole de monucœurce Critique eii le feul humain qui.
ait eu pour moi de la bontéfin: intermprian ,- Ï’habîtudede le
voir r’çfl tournée en. agnat Son ab-
fence redoubla ma trifiélïe :aptès
l’avoir attendu vainement ,je me
couchai; mais le fommeil n’avoir
point encore tari mes larmes; iquand je «le vis entrer dans ma"
chambre , fuivi de, la jeune peutforme dont le brufque dédain m’a;
Voit. étéifi fenfible. -Elle le jetta fur mon lit, 8: parr
mille carrelles elle fembloit vouloir
” I réparer
Ë :20. 1réparer, le mauvais traitement qu’el-
le m’avait fait. v ’. Le .Cacique s’alfità côté diilit;
il paroiffoit avoir autant de plaifirà me revoir que j’en [entois de
n’en Être. point abandonnée g ils
fié parloient crime regardant , 8cm’accabloient des plus. tendres mar-
ques d’afeâion. O ’,nIInfenliblement leur entretiendevint plus férieux: Sans entent-Ïare leurs dil’cours, il. m’étoit ailé
de juger qu’ils étoient lfondésiur
la confiance. de l’amitié .3 je me
gardai bien; de. les interrompre;mais fi-tôt qu’ils revinrent à moi ,
je tâchaiîde’tirer. du Car-igue des
.éclaitcili’emens. fur ce. qui m’avait
paru de plus extraorde depuismon arrivée. il ï ’ i Tout
11.21] er ’ Tout ce que je pas pampreadse:
çà fes réponfes , fut que la jeune
fille» que je» voyois ,, le nommoitî Céline , qu’elle étçitfi fœur, quejle
-gmnd;hqmgqque*jÎQYQis vidasla chambre de la Pallas, émit; [enfrère aîné , 8c l’autre jeune femme
[on époufe.
Céline me devint plus, chere ;en apprenant.quïefie.étoit fœur du
Cadgue g la ççmpggifie de l’un a:
de l’autre m’étoît La agréable que
je ne m’apperçigsgpoiut qu’il étoit
jour. avant qu’ilË me quittaient. I
Après leur départ, j’ai paie le
refie du tems , defiiné au repos,à m’entretenir avec-toi , c’efi tout
mon bien, c’efi toute ma joye,L c’efi
e, ï[32i]aima au; www me. deam à, me 25e ëâëæîbp’e
ægipan ,13: îliensü gambit:aïeuxdégaûtàiæ’üe-ïmzfiêëièéss
adam amwùmèsm
Tri?! , .
J ’I’ie-chuüuuôis 4; Lmônhcfhet
A23 ,â’pien’dte Turf-insu Îdhi-g
fiéîlï’îev’tems que îeliè actine ,
zigue îduîfbîsïflûs zieutesmom’àis
’aëiîéieùx . ’6’ùîe 1mm ’que’fpôûe
ici. Ond’n’fiît’æepreha’rehësühâ-
35’313 à ,& Tôt) à’ôbligeLde": rEfi&.vi’aùç:1efEî6iïr amis
üëàbèe Tempflé ïia’une Toute 3’:
hamac Teêliahge I 35E réutili-Vëfleiàrout hemedtâ’ahlsdiminuer. n A ’ a 1. Çette diflîpgtion îuiÉÔÎôhËâïr’e
Me fan-am 69m«me: Ënfëësl 1’; t ÎnâÎÉ ’fique
V’ La. ’peids
fixe]perds peut nilgaus cagenattentionviv’e’âùi bene
mon une à la tienne, je-.te..re-;ifrouve bientôt. dans” les -c’ôniparii-l
Ions avantageai-es que- je.tqinavïec ion: ce qui m’envîriohnnei.1
’ Dans îles âiféæntes Contrées
j’ai vvplarcourues , e je n’ai Lpoint
"vû des, Sauvages fi or’gueilieufe-
nient familiers que teux-ci.femmes fur-tout une piaffent e-;vpir une bouté, .méprifante» qui
:révlolhte..l-’hutnaniië 8L m’infp’g-
"ternit peut-ère àutant- de mépris
ipour elles qu’efies en témoignent
pour les huttes, fi je les connoif;
fois mieux. . . n A. Unes d’entlî’elles m’occafionna
me: un; mon, m’afliigeen-
A i l " core
. E3221 .octet: auionrd’buièi-Dan’s le teinsa
que l’afi’etnbléelétoit la plus nom-
breufe’, ,elle avoit déja parlé à plu-
fieursv « perforait-«293 l lm’app erce-
voirçfo’it queïlèïliazard ,t on que
quelqu’un i nl’ait- fait; Ire’marquet,"
elle lût , enjettant les. flux furmoi, un éclatdeî rire, ’quitta pré;
eipitarnment- la. plate, vint à moi gme. fit lever. .-, a; après in’avoir
tournée 8c retournée --autaut de fois-
que 5:. vivacité le lui fuggeta , aptes
avoir touché tous" les morceauxde monhabit- aueeï une attentionferqçuleufe , elle fit figue à un jeune
homme (le s’approcher 8c recom-inença ave’cfllui l’examen de nia
figura :2. f a . Ù r’ Quoique Je répugnafl’eïà la. li-Ï
L 3 berné
E3331
g:noient ria. tâchât chié habits de
la, femme,- me’læ faillais: gendre:
œùœœdmjçune- homme: tout
m..dep1aqçeszæor ,.p’onr unAuquiaî je. nîafiaiæmîogpofee à
la: volonsé amine, Sangui-
ætame agame». Enlace dèrpora-
ter. la man. gouge? . jaleregonflairavec une &e uneindignationquigluizfixemconnoîtæ
î*Piïncèau Sang menait une yeti
flordel’lnæpourponerdê tu furleshabits,&ilne lepetmenoi; Qu’au):ennemiesugngw - tv . .
v Îmîl.mugirais quœhë.- Anaqâlgpâiâ-fii 813W
antique» [amoks- amaimSw’mequemhî-çis’appuywænawr
m-fitfwegaulo, flaflas, 15855»;
flouant-fa figue-.62malfaire. ’- 3:.- v. .- j "
.- LaCasigwsîeae 166193353145. 6624
:4!th des, me(L’un: soefilfroidmçtelaà? imme- 59m: fémon’m;&»
Mügappm me;flafla,- MS;guerëcnerevîntplus. . , A :1l 0,monchet A23, que les’mœurs de ce 15.2.73 me rendent(49632ka une des mais du
’ i7. Li Soleil!
. I l f ne]Soleil-l’Que’ lat-témérité du? jeune?
finqui rappelle cherement à mouv-
fdùsenirl ton tendre; tarage retenue 8c - les reliai-mes ide»l’honnêteté gui régnoient dans
entretiens ! Jell’ai-lfenti autpre-amierwjm’ornent [de ta vue , cireras:
délices -de;m;on aime-4 &-je"-le’
. penferai toute ma vie.- Toi feuleréunis tommes perfeëtions quelai-nature a «épandues fépatémentî
filai-îles humains-35 eomme elle- a”
râfiëmliléïdans mon cœur tous les:féntiznenetële tèndrefi’e’ 8c ïd’à’tlt’nî-ï
rationîqnim’attachent àtoi jufqu’àï
la mon, - r -- - i-p.
ù. ’ - -. . ...,- v.VLETTRE
E119 1:
LETTRE QUINZlÉME.»
L U s je vis avec le Calque a:.. fa [cent , mon cherAza ,plnS
j’ai de peine à me perfuader qu’ils:
[oient de cette Nation , euxl’euls-
connement 8c rEfpeftent laverai. ï-. Les manicles fimples , labouré-v
naïve , la modelle. gaietéferoient volontiers penfer qu’elle a
été élevée parmi nos Vierges; La
douteur. honnête , le tendreïfé-ricin: de a fou frère; paraderoientfacilementqu’il cil né du rang des,
, L’un 8c l’autre me traiterie-ayeç ..autanç d’humanité que nous.
en exercerions à leurségards g fi
a des
menaila malheurs laçaient.parmî nousv JE’héÇdôute’ même
plus que le. 04631144. ne foie ben;
tributaire.* Il H l I l lligamejmaisdanmanliamï
,me un- pnéfent de:oboles muraillais: dont. cette:connée. abonde :rtantû: ce lima:
du mon hammamsme le: .m’àmnésa dans,à. paria: enflez âme: marier:
. finflc’aüm &kami? WWÆ 13mfieriez: de l’Inaa 85 dola? Reinea Il?ne reprélëntoient jamais- dèvant l’un;
&Pautre au: leur oflfi’runtriburd’es’
méditée queprodulbzt" i° hlm l rüüncmmüùnnz...l .23"..- A
.41.
E1311 -me, Unetautne himation:dapietreslégçtes. &Às’üü éclat
hmm y dans on; une; icipage toutes magasins du com;onqqmpaëgauxlqmilles ,,on emmu-
fur l’eflomae ,.au col, fur la
noir... I j »l ce queïje’tronve de plussmillant ,5 ce font! (impairs Batikd’un métallos» dm. ,1. a: dîme»
amodiai fmgiliene.;;les:ugs fera,,vennà compotes des. ouvrages queCéline. m’apprmdyà faireadiaum
d’une forme tranchante firmeWomfortes. 435603.35: dan:en W» demarceaunqpel’ola
un faussâtes 5:26?th
::" au ,. iî v * la:
. .LeÉ1311.. ... .ï J’ai une infinité d’autres raretés"
plus extraordinaires encore .À mais
n’étant point à notre triage, jene
trouve dans notre Ïlangue’aucuns
fermes qui priment t’en donner
l’idée. - i ” ï Je te garde [oigneufement tous
ces dons, mon cher An; outrele plaifir quej’aurài- de ta’l’urprif’e ,
lori-quem lcsïverras , c’eût qu’affuï
réaient ils font-à toi: .Sile Calquen’étoit-foumis à ton obéiEance,’
me payeroit -il. un tribut qu’ilh fçaitn’êt’regdû qu’à ton rang ’fu-’
même iLes qu’il m’a ton-ê
ajours rendus. m’ont fait peulefiue
ma nailïance lui étoit connue; Lespréféras dont il m’hqnore me pet;
fuadent fans aucun doute -.ï«qu’il
Ç- I n’ignore
[-133]n’ignore’pas que je dois être’ton
Epoufe., pull-qu’il me traiterd’aê
varice en Mama-Qellaflî. f ç ïCette convictigume rafi’ure-ôç
calme une partie de mes. inquiè-rudes 54 je comprends. qu’il ne me.
manque que la liberté mienprivlire; ppm .fçavoîr du Caglquelç:
sÀfPPSSEïîl’engagentà me. retenir
çhez lui 2 pour-le déterminer à.
me remettre en ton pouvoir 5jul’ques-là j’aurai encore des
peines àfOuffi’ir. . .,; ;’ H mÏ tIl s’en faut beaucoq plique un;
meut de [Maxime (l c’efi le nom
de la mère de Déterville ) ne foie
il * C’efi lenorn que prenoientnes en montant fur lchrône. î ’- - ’
. Ï me] IŒümableque celle adam:
«le me "avecde bonté , celle me amarquefen
nidifions me Jribloient ,8:unï’tléîam’qnirmeniolzi’fi’enr [fine
que îcj WWMFŒÆM’en 51a’uu’iè-gîr
pis: Jmè’dppâfiüonile
qui:quetjer’foèütonünuelleg
ment: avec-elle. L; liHC’éll’ponrnroimnes un.
’portable ; la contrainte femmeme and; il! ’z ace ’n’efi’qu’à la
que Céline ”& fon’fièrene Œligna’âamirîé. nua
niâmes n’aient le parler librement
flegnptlla Auflî œndnnentsils à
:1213 si!
.nnadiambre a delà, Je [en] rem!v sa nous jdiiilïons en paix au plaié
fifiweœwie hamacne participe guères à leurs entre-
loir gréiez-iceèmîefl’æonjoîm
silure miensadam à: deiiîmrtrezjue jeu fait’2 amaremm étrenna 5me, ïgrbæntaqœ’rk surpuisdî’être
Gloindâe Étui , figue je :ne mais
:meuqu’amnr flâne un louvait--&mændreâ’emîamapentsraute
if
I T156]
p - . - . v."LETTRE SEIZIÉMEQ
IL me relie fi peu-ile’Quâaàr.v mon cher A22 , qu’à peine j’ofe
en faire ufage. Quand je veux: lesnouer ,12 crainte de les voir finirm’arrête, :comme lien les épar-
fgnant je pouvois iles, multiplier, Je
’vais perdrele piailir de’mon-arne,
le.foûtien dama vie irien ne fau-lagera le poids de tou- abfencfela’jîcn
ferai accablée.
Je goûtois une volupté délicate
à conferver le, rouvenir des plusfeerets mouvemens de mon cœurpour t’en oili’ir l’hommage. Je
voulois conferver la mémoire des
.. .. .. . Prinde
il: 137 Jprincipaux ,ufages de cette nationfinguliere pour amufer ton- loifirdans des jours plus heureux. Hé?las ! il me telle bienlpeu d’efpé-
rance de pouvoir éxécuter mes
prpietsr. .-. - p.. Si je trouve à, préfent tant dedifficultés à mettre de l’ordre dans
me; idées.comment pourraieje dans
la fait? me les rappeuœfanS-Jm.fecours étranger Î .On m’en cire
un ,il cil vrai -, mais l’éxécution
en cil fi dificile , que je laperois
.impofiîblee- r. .- r- cacique m’aaieenénn sad-
vage de cette - Contrée qui .vient
tous jours me donner des le-,gonsvde-fa langueyât dola mé-mhode. de. donner une forée. dié-
- . t ’ M xiflence
. 51381aux. parlées. Ceia fiât?en. traçant avec une plumée-(le;
figurer site Fen’ 292*36-frayer s fit une mariera blanchea: mgr- Pour nommepdpia’:
ces ont noms" idemmais mélëse’nl’embieæpréfienrent
detparol’es 5’ mais ces;&tieèïiënsmrtmfim’ fi
que il? je réufis un jour à ies eni-
iændire” " aie Herbier: mais": que
peines. pauvfe Sauvage s’en’âonneid’àerotab" W ’ îrifla-i
limite;- sa; d’ai-mtagf e-poerappren’in? üfiïwèmerëiwæje Pl’enrrepiifeà Eje
Î! . n: . .
En!Misefmæmxoye magie:
rem g;flafla-ne; 21menRififi .916 marelle à;
m.f9?l2;-mrse;æveje;voia.m
figeât 613m misas Mia
. hammamdeum.on: ce deEmmemm.
M2 toujours
x . [:40] .toujours les mêmes choies.apparences font lplus 5 variées dans
l’es hommes: Quelques-o uns ontPair de. penfe’rgmais-el’rlgénéral’je
foupçonne: cette nation de nÎêtre’
pointe telle qu’elle paroîtgl’afièc--
rationne paroit-l’onmirant-:1 ,î ’;. ;: . 3. .ÏJI! - Billes démoulirations de zèle se
d’emptèfl’ement ,I dont- on décore
ici les moindres devoir-s’dela-fo-dëté :étoi’ent’naturels à faudroit;
mOnTcher-Àzayquë’âces
le Ndebond’té 5 plus d’humanité’quel ’le’snô-
ces, cela-’fènpentâl penfer-îi 4 e î
v. TIS’ibïavoient autant-de - férénité
daisïl’amèi que litrlenv’iiàgeï, fi le
pendant-à la joyerg-qu-eèjerremarv’l
Ç , L
[ 141 lque dans toutes leurs riflions ;étoit .fincere , choifiroient-ils. pour
leurs v amufemens des lfpeâacles ,que celui que l’on m’a fait vOir?
On m’a conduite dans un en-’
droit v, ou l’on repréfente à peu
près. comme dans ton Palais , lesaéfions des-hommes qui ne fontplus ;p* mais fi nous ne rappelionsque«laï mémoire des plus rages 8:
des: plus vertuenx , je crois qu’ici
anurie célébre queles infeufés de -
les méchanSf-Cçdx- qui les repré-
i’ement »; crientïàc s’agitent comme
a.etiæeces de Comédies , demies liniers"étoient res-naueu’œs anions ce
me: ,des arum 3-. j’en, ai» vil una rage; ra me.» mêmeDz bellissime qfiîaepaæm:ment - ils Marteau a. plenumsfins- celïe ,, 8c. des’gefies de
flânoit qui fait pasdes pantèles des: mon;gués e peut fairean L’excès
Pomoào’en (noire à mon dia
En , qu’un peuple: entiez .5 dans
basketball:
Unavili , on accablé leurs Emblalïles Ê"
.Mais. z peut-être art-on- befoîm
fiducie? même dit-vicie pour 90.3:-
mîàns lama 4v W:
E le; I 4Me , que je plaindrois cette un»fion 1’ La nôtre plus l’avofifé’e de
hmm, chérir. le bien; pares:propres àttraïts y a ne nous être?
venir vertueux r comme il ne fait:glaciainerpwdevenit aimables.
"mimi,
LETTRE DLX-SEPIIÉÆ.
E ne. fçais plus que penièr du
,génieL de cette nation , moncher Ana. Il parcourt les V extrê-mes avec tan: de rapidité , qu’il
faudroit être plus habile que je ne
le fuis pour aileoir un jugementfur fou camétère.
On m’a faï’vîair’Îun fpeéiacle
totalement émacié au premier.
Celui-là cruel, émayant , révolte
la raifon , a; humilie l’humanité.
Celuivci amulant , agréable , imite
la nature,& fait honneur au bonfeus. Il cil compofé d’un bien plus
grand nombre d’hommes 8: de
[les]fanâmes-que le On .y’repréfente auiii quelquesaéiions dela vie humaine 5 mais foi’t que l’on
exprime la peine ou le plaifir. lajoie ou la triiiell’e, c’efi toujours
:par desnchanrs 8: des danfes.
., Il àut ,’mon cher Aza à quel’intelligence des fous fait univer-ièlle , car il ne m’a pas été plus
difiicile de m’afi’eéter des différen-
vtes pallions que.l’on a reprélèn-
orées , que il elles enlient été ex-
primées dans notre langue , 8L cela
me paroit bien naturel.
Le langage humain eli , fans.doute de l’invention des hommes,
Apuif ’il differe fuivant les dine-
rentes nations. La nature plusfumante 8c plus attentive aux be-
A N foins
[:463 ,foins se au: plaifirs derfeswcréatu-res leura donné des moyens géné-
raux de les exprimer , qui font fortbien imités par les chants que’j’ai
entendusul . z v I z - ïS’il-elbvrai que des. fous aigus
expriment mieux le befoin de fe-
couts dans une crainte violenteou dans une douleur vive , quedes paroles entendues. dans nmpartie dumoude; se qui n’out’ati-
eune lignification dans l’autre , il
.n’eli pas moins -certain que detendres gémiflemens frapent nos
mœurs d’une .coinpaliî’on bien plus
veiiicace Ique, des mots? dont’l’a’t-
-rangement bizarre fait [cuvent un
eilèt contraire. V . ’Les fous vifs 8tlégers ne pot-
rem:
, [147] ,. -tant-ils pas inévitablement tians
noue arme. le .plaifir gay ,"que lerécit d’une hifioiœ diVCrtîfl’antë’,
ou une plaifanrerie adroite n’yfai:jamais naître qu’imparfaîtern’ent?
« Efi-il dans aucune Iang’ù’ë des
exprefiîons qui puifiènt commi-quer- le plaîfir ingénu àvec «auge:
de fuccès que font les jeux naïfsdes animaux ? Il flamme (1116716:
demies veulent les imiter.moins infpirent-elles à peu près le
même fiatîment. - ’ lEnfin 5 mon cher Aza, dansa
Ipeélacle tout cil conforme à» laligature 8c à l’humanité.- Eh’! quel
bien peut-on faire aux hommes,qui égale celui de leur infpirer 3e
. . rN 2 J’en
[les]g 4 .î’en relfeutis. moi-même &Vi’eu
remportois prefque malgré moi ,,quand elle fut troublée par « un race
;ci51ent qui arriva à Céline.
’ En foftant, nous nous étions
un peu écartées de la foule, 6cnous nous foutenions l’une &l’a -
et: de crainte de tomber. Déter-.ville étoit quelques pas devantnous avec fa belle-fœur qu’il con-
duifoit , lorfqu’un jeuneSauvage,d’une figure aimable aborda Cé-
line , lui dit quelques mots fortfluas-a lui.lai1Ta un morceau de pa-
pier qui peine elle eut la forcede recevçir, 8c s’éloignaq I. l Céline qui s’étoit eEr’ayée à lbn
abord jufqu’à me faire partager le
tremblement qui la faifit, tourna
” la
. . [1491 . ,la tête languifl’amment versailui:
lorfqu’il- nous quitta. Elle meparut fi foible , que la» croyantattaquée d’un mal fubit , j’alloiè
appellerDérerville pour la fécau-tir 5 mais elle in’arrêta 84 m’im-à
pofa filence en me mettant un deles doigts fur la bouche ; j’aimai
mieux garder mon inquiétude ,que de lui défobéir.
Le v même foir quand le frère
8c la fœur le furent rendus dansma chambre , Céline montra auCritique le papier qu’elle avoitreçu 5 fur-le peu que je devinaide leur entretien , j’aurais penfé
qu’elle aimoit le jeune hommequi le lui avoit donné , s’lltétolt
N 3 pollîble
- [15°]poflîblew que l’on: s’efiiayât de la
France de ce qu’on aime. .
I Je pourrois encore, mon cherun: , te fairepart de beaucoupd’autres remarques que j’ai fai-
tes; mais-Abélasw! je voislla- fin.
de. mes cordons , j’en touche lesderniers fils , j’en noue les der-
niersnœuds; ces nœuds qui meremblaient être une. chaîne decommunication de mon cœur autien , ne (ont déja plus que lestrilies objetsde mes regrets. L’ilg
lufiou me quitte , l’afieulè vé-
rité prendra place , meserrantes a, égaréesukdans le Avnîde
mineure de;.l.’abfi:nce..,; s’anéanti-
ront déformais avec la même ra;pidité
[13’131
me. fçmëlâ. ancien. .réparç
entrure :uuefoiss une. l’on m’ai-raï-
clic de «nouveau aton- amour. Jete perds, je te quitte , je nete veu-raiplus , Au! cher efpoir dejmoncœur-2.7 que nous allouent éloig.
grau l’undel’autreLg. 1.3.
Dm .
LETTRE DDîrHUHIÊIl’Œ- ’
j 015mm: de tems effacé de.7, mavieg’mon cherAzalLel Soleil. a fait la moitié de- .fo’n:
cours depuis la dernière fois quej’ai joui du bonheur artificiel que I
je me faifois en croyant’m’entre-
tenir avec toi. Que cette doubleabfence m’a paru longue ! Quelcourage ne m’aitïillpas fallu pour
la fupporter .? Je ne vivois quedans l’avenir , lepréfent ne me
paroiffoit plus digne d’être comp-
té. Toutes mes penfées n’étoient
que des defirs. toutes mes réfle-
xions que des projers , tous mesfendmens que des efpérances.
. - A
[U3] .s A peine puis-je encore former-
ces figures , que je me bâte d’un
faire les interprètes de ma ten-g
drefi’e. - ’ aJe me feus ranimer par cette
rendre occupation. Rendue à moif;même , je crois recommencer à-vivre. Aza, que tu m’es cher,que j’ai dejoie à te le dire , àle peindre , à donner a ce [entiqment toutes les fortes d’exifienà
ces qu’il peut avoir! Je voudrois
le tracer fur le plus dur métal,"fur les murs de ma clr’ambresfurZmes habits , fur tout ce qui m’enevironne a 8c l’exprimer dans ton-5’
tes les langues. l z a . » Ï1 Hélas! que la comoiEance decelle dont je me fers àpréfenei
. v m’a
Un?m’a; été funefie , que l’efpérance
qui m’a portée à m’en me;
étoit trompeua’e! A,mefure que;
j’en ai acquis lintelligence v, un,nouvel univers s’efi oflërt à’mes
yeux. Les objets ont pris une,autre forme ,, chaque éclaircifi’eo.
meut ,m’a découvert un nouveau
malheur. v. v k A,Mon efprit , mon cœur, mes
yeux, .toutlmîaj’féduir , le Soleil
même. m’a. trempés-v Il. éclaircie.
monde: minaudent son empire:domaine: qu’une momon mitaique bien. d’autres Royaumes quileLÇnmpsfent» ;N.e crois pas, mon
cher Aza, que l’ongm’aitjahufée,
fur? cesjfaits incroyables; :- on ne
tacles-a que normatives; -.ï ..
; , . Loin
[ 155 J.- Loin d’être parmi des peuples
feumisà ton obéifl’ance , je fuis
non, feulement fous une Domi-nation Étrangère , éloignée de
ton Empire par une difiance fiprodigieufe , que notre nation yferoit encore ignorée , fi la cupi-dité des Elpagnols ne leur avoir
fait furmonter des dangers af-freux pour pénétrer jufqu’à nous.
’sL’amour me fera-vil pas ce
que la foif des richelTCS a pûfaire ? Si tu m’aimes , fi tu me de-
fires , fi feulement tu peules en-core à la malheureule Zilia , jedois tout attendre de ta tendreKeou de ta générolité. Que l’on
m’enfeigne les chemins qui peu-
. vent
.[156]vent me conduire jufqu’à’ toi
les périls à furmonter , les fatigues à [apporter feront des p11firs pour mon cœur.
[1î7]
LET TEE ’DDf-NEUVIÉME.
:E- fuis encore fi peu habiledans l’art d’écrire ,Pmon cher
.Aza", qu’il me faut un:tems in-;fini pour former très - peu de li-gnes. Il arrive (cuvent qu’après
avoit beaucoup écrit. je ne puisdeviner moi-même ce que j’aicru
exprimer. Cet embarras brouille .mes idées, me fait oublier ce que
j’airetracé arec-peine à. mon fou-
.veuir; jerecommence , je ne faispas mieux) 8c cependant je con-4
Ltinue. ’ v ’ - ..- J’y: trouverois plus defacîlité,
-fi-jein’avois à te peindre que les
exprefiions
[158.]313150115: de a ma tendrelTe j; lavivacité de mes ièntimens appla-niroit’ toutes-les difficultés. -
Mais je voudrois auffi te ren-dre Compte de tout ce qui s’éfi
paKé pendant l’intervalle de mon
filence. Je voudrois que tu n’igno-
-mfiœ aucune de. mes aéiionsë;
néanmoins elles font depuis longtems- fi. peu ’intéreKantes fifi
peu uniformes , qu’il me fieroit
impofiible de les Muguet les
unes des autres. -- - Le principal "événement de ma
viea été le départdenDérerville.
Depuis. un efpace de .tems quel’on nomme fit mais , il-eft’ allé
la Guerre pour lestintérêtsde fou Souverain. Loriqu’il. par-
Il!
U E r59]tit ,’ j’ignorois sencoreî’l’ulage de
fa langue 3 cependant à la vivedouleur qu’il fit paroître- en fie
féparant de fa fœtu- 8e de moi I,je compris que’nous le perdions
pour long-rem. - » - ’ v 2J’en verfai bien ï des larmes I;
mille craintes . remplirent moncœur , que les bontés de Céline
ne purent efiâCer. Je perdois’enîlui I la plus ufolide erpéraneel de te
revoir. A qui pourrois-je avoir re-cOurs , s’il m’arrivait de nouveaux’
malheurs ? Je n’étois entendue de
performe. Ï * .3 ’3Je ne tardaipas à relientir’les
reflets de cette abfence; [Madamefa mere, dontqje n’avois que trop,deviné le dédain (-8: quine m’a:
n vox:
[ 160k] ,vouantidmfiîsëënbis;
que par je nequ’elle tiroit ’,» fée ma- naïf;-
,fance 8c du, pouvoirëqn’elle a (in
moi ):me lit.en5ermeiiavec3Céline
dansons mailbn.vde;Vierges ,goù
nous famines encore; La viet quenl’onymene efi’fi qu’elle
anelpeut produire que des événe-ment: peu ,confidéra’bles. .
; Cette retraite ne me déplairoitpas, fi-aui’noment où je fuis en
état de tout entendre, elle ne meprivoitqdes infiruüions dont j’ai
befoin fur le delïein quejefOrmed’aller je, rejoindreJ-Les Viergesqui l’habitent font d’une igno-
rance fi profonde , qu’elles ne peu-
.vent àtisEairea mesmoindres cu-
riolités. l . Le
[ 16! ] .’Le culte qu’elles rendent à la
Divinité du pays , éxige qu’elle;
renoncent à tous lès bienfaits , aux’ connoiiïances de l’efprit, aux l’enti-
mens du cœur , a: je crois même à
la raifort , du moins leur difcours le
fait-il penfetf.’ Enfermées comme les nôtres;
elles ont un avantage que l’on n’a
pasdans les Temples du Soleil:ici les murs ouverts en-quelquesendroits , 8c feulement fermés par
des morceaux de fer croifés , allezprès l’un de l’autre, pour empê-
cher de fortin laurent la libertéde voir a; d’entretenir les gens dudehors, c’efi ce qu’on appelle des
Parloirsw; 1’ .AV’ .C’efl au faveur d’un de cette
.0 commo-
[ 162]commodité, que je continue àprendre des leçons d’écriture. Je
ne parle qu’au maître qui me les
donne; [on ignorance a tous au- ’tres égards qu’à celui de l’on art,
ne peut me tirer de la mienne.Céline ne me paroit pas mieuxinfimité 5 je remarque dans les-ré-
p’onfes qu’elle fait à mes queilions,
un certain embarras qui ne peutpartir que d’une diflimulation mal-
adroite. ou d’une ignorance hon-
tenfe. Quoi qu’il en foit . foutretien eli toujours borné aux in»
térêtstde foncœur a: à ceuxdefa
. Le jeune François qui lui parlaun jour en (criant du SpeétacleJin l’on chante,.efi (ont Amant:
comme
[-1 63;]. lcomme 53mn cru. indemne. wÎ:
Déretviilel, quine»; m: unirzg: lui défend.-de le. voir 57.6: pour :l’en empêchai
plus farçipçptg. elle-Unejveut pasJ
mémé.ssîefls:parle que. ça;
fQÎSr rallumes g 4.: a Î si .,mÇS’nPlËfièPêê quçîffin’cholïjfiîç
d’elles s’aligne cette. niereghiliî-Efê fiéëënamréexpwfitg d’un
«le: se paysannatobliger Céline ïàzprendre;-Ëhabityde
Vierge, afin de rendre fou filsPluêIÎÇbÇ-Ïï 1- ;- . a ’ . i
1 Ï filleQbfigéîDétÊïf’illÊ’iàWbOifiîîünfieff
muflier.- dentales poum plusionien 3331.2: aura prononcé
4...; O 2 des
[164]des parolesque l’on appelle Vaut. .
Ï Céline réliile detout [on pou-
voir auficrifice que: l’on. éxigE’
d’elle 5- fou courageefifoutenu par
des Lettres deïfon Amant, que jereçoisgde mon Maître dédire, et
que je lui rends ;rcependant [onchagrin apporteïïtant’ ïd’àltérâti’on
dans (on caraétëre, quelloîrrîd’a-Î
xoir pour moi les mêmeéi’bonfés”;
qu’elle: "avoit avant: que je parlaifeïlit-langue ’, au répand’lârïlnotre’
commerce? uneü’amertun’ie’ quiai-gfi
Confidente perpétuelle? des fieu-fnes.,.je-’1’éeoute4fans-ennui," je. la
plains en; ieiaîèun’roleavec amitié; sur tendreli’eveillée par la peinture de la fleurie;
v a r -’ ’ me
. . [un 1 .me fait chercher à foulager l’op-Î
prefiion de mon vcœur, en procgnonçant feulement ton nom, l’im-
patience 8: le mépris fe peignent
fur fonivifage" , elle me . coutelleton efprit , tes Vertus , 8c jufqn’à-
tou-amdur. . -« I- ÎÎ"MaCJliinarruême (je ne lui fçai
point d’autre nom , celui-là a- paru
; on leluiahiflé )’ma Chirsans fembloit m’aimer ,i qui-m’og
béir’êri toutes autres’occafions’, le
assagissements mainates a,neÎ penfer à’toi, touÏlî je lui
impofe filence ,j elle fort z Céli-ne arrive ,’ il faut renfermer mon
Mir, .7 ’ v. , ..." Cette contrainte tirannique metle comble à mes maux. Il ne me
N . æ s l U
f 1 56 y
mû: que la faire: assimilais fadai
fa.&i°n sic-couvrir se Papiersiemens deum traduise Hélas?!sfi le feu! témoin. dpdk’dss (émit
menSIdeïmonæcruro: --- .;. Hélas !, je PŒÇdS-EÇUFEÊUÇ des
peines inutiles , peut-erreur,que ie:s’.air.vê.suqsepçurses .ceçze-hoaiusaçuéearoabu
son courage! flamme .19- F135:fessésiîai de, sémantismes
lé mêmemais??? sans; le unefig? :431.- VRWQÏP fléchi? 3,13i: 0’496th «samit, isrézimisé
nion- des a" lesl’ans’toi’ lalvie Im’eil un fupplicggî
., 72:13 î ne)Q, .1. t . 1"-.." 1*". y».A .4 "un... .,E ;2Î;.Ï.’(u:: (il
LETTRE
[167]: up p
LETTRE VINGTIÉME.
quu’ici , mon cher Ana ,1 tou-
te occupée des peines,de moncœur , je ne t’ai point parlé de celles
de mon efprit ; cependant elles nefont guéres moins cruelles. J’enéprouve une d’un gente inconnu
parmi nous, 8c que le génie incon-féquent’de cette nation. pouvoit
feu! inventer. .. gouvernement, de cet, Enr-pire, entiérement oppofé à celuidu tien , ne peut manquerd’étre
- défeétueux. Au lieu quelle Capa-
ei’ta obligé de pourvoir à la
tops
[ 168 ] .tope les Souverains ne tirent la leurque des travaux de leurs fujets ; aufii
les crimes 8c les malheurs viennent-
ils prefque tous des befoins maisfitisfaits. ’ " I ’ ’
Les malheurs des Nobles en gé-néral naît des’ diflicultés qu’ils
’trouvent à concilier leur magni-
ficence apparente avec leur misèreréelle.
Le commun des hommes nefondent fou état que parce qu’on
appelle commerce, ou indulirie,la mauvaife foi cil le moindre des
crimes qui en-réfultent.
Une partie du peuple cil nobli-gée pour vivre, de s’en rapporterà l’humanité des autres, elle cil fi
bornée ,- qu’à peine ces’malheureu:
ï e ont:
. [1’69] ,font-ils fufifamment pour s’y’e’nT-f
pêcher de mourir. a l i’ Sans avoir de l’or ,ilel’t impol?
fible d’acquérir une portion decette terre que la nature a donnéeà tous les hommes. Sans poli’écler’
ce qu’on appelle du bien , il et!.impvofiible [d’avoir de l’or, 8c par
une rinc’onféquence qui bleue les
lumières naturelles , St qui impa-
tiente la raifon , cette nationfenfée attache de la honte à re-j
cevoir de tout autre que du Son-,verain . ce qui efi néceflahe aufoutien delà vie a: de [on état:ce Souverain’répand [es -libérali-’
tés fur un fi petit nombre de les fu-,
jets, en comparaifon de la quartatiré des malheureux , qu’il y auroit
’ P autant...
» E moiautant de folie à prétendrey avoir.part ,’ que» d’ignominie, à le déli-Ç
ver, par la mort-de - l’impoffibilité’
de vivre fans honte. .La connoiffance de ces
vérités n’excita d’abord dans mon;
cœur que de’la pitiélpour les mi»J
férables , 8c de l’indignation contre.
les’Loix. Mais hélaslque’la maniereï
méprifante dont j’entendis parler
de ceux qui ne fout pas triches ,:me fit fairede cruelles réflexions.fur moiàmême l je n’ai ni or, nil
terres , ni adreiïe 5 je fais nécel?fairement parrié des citoyens de
cette ville. O ciel! dans quelleclade dois-je mélanger? . l I h
a Quoique tout fentiment dehonte qui ne vient pas d’une faute
commilè
[ 17.1.commife me fait étranger, quoi-eque je (ente combien il efi infenfé-d’en receïoir par des caufes indé-
À pendantes de mon pouvoir ou dema volonté , je .nepuis me dé’-
Rendre de foufrir de l’idée que les-
autres ont. de moi Letarte peinal me feroit infupomble, fi je n’efr
gérois qu’un, jour La. générofité’
me mettra en état deîrécompen-
k: ceux qui m’humîlient malgré
moi par des bienfaits dont je me
croiois hononée. I .1 Ce n’efi pas: que-5 Céline ne
mette tout (en œuvre pour calmermes inquiécudes à ce: égard;mais
ce que je vois , ce.qu j’apprends
des gens de. ce pays me donne engénéral de .la-îdéfiance detçlenrà
s . P 2 paroles;
1 .EI72]paroles ; lents vertus , mon cherAza , n’ont pas plus de réalité
"que leurs nickelles. Les meubles.qneje maniois d’or, n’en ont que
la. fuperficie , . lent véritable filia-
fiance efi.de bois ; de même cequ’ik-àppellent .politelfe a tous les
dehors de la vertu ,3: clach’e- lé:
gèrement leurs défauts; mais: avec
un peu d’gttention , on en:décou-j
vre anfii ailémen’t l’àrtifice "que
celui de. leurs tfaufi’es fiCheKes.
Je’dois une partie dettes collé
millages. à me’forte dîécriture
queijl’çan appelle Livre; quoique .
je ttQtlve encoteJaeauCOùp de dit:
ficghés pâmprendre ce qu’ils
çqntiepqent , ils me font fogt ini-les,’j’çn tire des’motions,.Célinç
I . m’explique
[17-3]m’explique ce qu’elle en fçait , 8:
j’en compofe des idées que je crois
jufies. .v Quelques- uns de ces Livresapprennent ce que les hommesont fait, 8; d’autres ce qu’ils ont
penfé, J e ne puis t’exprimer , mon
cher A23 , l’excellence du A, plaifir
que jetrouverois à’les lire ,. fi je
les entendois mieux , ni le defirextrême que j’ai de connoître
quelques - uns des hommes-divinsqui les compolènt. marquas, l’on:
à l’a;me,ce; que le. Soleil-e11 à la
terre . je trouverois àvec eux tou-tes) les lumières; tous les fecoursdont j’ai befoin , mais je ne voisnul clinoîrd’avoir jamais cette fa-
tîsfaélion. Quoique Céline life
r e w P 3 allez
I [ r74] , .fiez louvent, elle n’efi pas allez
infiruite pour me fatisfaire ;»w à
peine avoit-elle penfé que les Li-
vres fiaient faits par les hommes,elle ignore leurs noms, 85 même
s’ils vivent.
Je reporterai , mon cher En;tout ce que je pourrai amafi’er de
fces merveilleux ouvrages , je teles expliquerai dans notre langue ,lie» goûterai la fnprême félicité de
donner un plaifir nouveau à ce que
ïj’aîme. I k - ’ a lHélas! lepourraî-je jamais? ’ï
.-.75"
’LETTRE
, Ï 175]
LETTRE , VINGT-UNIÉME.
E ne manquerai plus de ma-tière pour t’entretenir’, mon
icher A23 5 on m’a fait parler à un
nglz’pata que l’on nomme ici Re-
ligieux , inllruit de tout , il m’apromis de ne me rien laitier igno-rer-(Poli comme uni Grand Sei-ggneur’, [gavant comme un Ama-
nts, il fçait auflî parfaitement les
vufages du monde que les dogmesde fa Religion; Son entretien plusutile qu’un Livre , m’a donné
une làflsfaûion que n’avais pas
gourée depuis que mes malheursm’ont fépareez’de toniq- r Q-
. A j - P 4. Il
I. 175]Il venoît’pour m’inflruire de la
Religion de France; 8: m’exhor-ter à l’embrall’er g. je. le ferois vo-
lontiers , fi j’étois bien allurée *
qu’il m’en. eût fait une peinture
véritable. - l .De la façon dont il, m’a parlé
des ’vertus qu’elle prefcr-it , elles
font tirées de la Loi naturelle, a;en vérité anal. pures que les nô-.tres ;, maisje n’aipas l’elprit allez
fnbtil pour appercevoir le rapportque devroient avoir avec elle lesmœurs 8e les ufages de la nation,j’y trouve au contraire une incong
féquence fi remarquable ,«que ma
raifon refufe abfolument de s’y,
prêter. A , ,A l’égard de l’origine 8: des
’ . principes
. 4 [ 177 Iprincipes de cette Religion , ilsne m’ont paru ni plus incroyables ,’
ni plus incompatibles avec le bonfeus , que l’hifloire de Mantocapa
8: du marais Tficaca ,- *’ ainfi je
les adopterois de même , fileszfipnm n’eût indignement mé-
prifé le culte que nous rendonsau Soleil 5 toute partialité détruit
la confiance., J’aurais pû appliquer à lès rai-l
fonnemens ce qu’il. oppofoit auxmiens: mais files loix de l’huma’i
nité , défendent de frapper fou l’eut-2
blable , parce que c’eil lui faire
un mal , à plus forte raifongnedoit-on pas, kaŒ fou ame par
I t .13W023 L’Hifioixe. des-Incas.
J
.4 . [178]le mépris de Tes opinions. Je me
contentai de lui expliquer mesfentimens fans contrarier les liens.
D’ailleurs un intérêt plus cher
me prefi’oit de changer le fujet de
notre entretien : je l’interrompisdès qu’il me fut pofiible , pourfaire des queflions fur l’éloigne-
ment de la ville de Paris à celle deCoïca, 8c fur la pollibilité d’en faire
le trajet. Le ngfipara y iatisfitavec bonté , de quoiqu’il me dei
lignâtla difiancede ces deux Villes
d’unelfaçon délèfpérante , quoi:
qu’il me fît regarder comme in-
finmontable la difficulté d’en faire
le voyage , il me fufit de fçavoir
que la choie étoit pofiible pouraffermir-mon courage ,v et. me
donner
l [r79]donner la confiance de. communi-quer mon defi’ein au bon Reli-
gieux. ’’ Il en parut étonné , il s’efforça
de me détourner d’une telle en-
treprife avecdes mots fi doux ,qu’il m’attendrit moî- même fur
les périls auxquels je m’expoferois ,-
cependant ma réfolution n’en fut
’poinr ébranlée . je priai le ngfipata
avec les plus ’vives infiances de5 m’enfeigner les moyens de retour-t
’ner dans ma patrie. Il ne voulutentrer dans aucun détail, il me ditfeulement que Déterville par l’a
haute naifl’ance 8c par [on mérite
perfonnel , étant dans une grandesconfidération , palmoit tout ce
- l ’7 qu’ilL .
[.189]qu’il voudroit , 8c qu’ayant un
-Oncle tout puiffant jà la Courd’Efpagne , il pouvoit plus ailé-
»ment - que performe me procurerdes. nouvelles de nos malheureuà
fes contrées. .Pour achever de me détermi-
.ner à attendre fou retour ( qu’il
m’adara être prochain.) il ajoutaqu’après les obligations que j’a-
vais àÏ ce généreux ami , je ne
, pouvois avec honneur difpofer - dequoi fans fion confentement; J’entombai d’accord i8: j’écoutaiavec
lkplaifir l’éloge qu’il me fit des ra-
ses qualités qui diflinguent Dé-
.terville des perfonnes de l’on-rang;
Le poids de’la reconnoillance efibien légersmon’ cher Quand
99
v [131] ,on ne le regoitqriedes mainsde
la vertu. lLe rivant hommem’appritaufii
comment de huard avoit conduitlangages jufqu’à ton malheu-l
réux Empire", 8c que la foif del’or étoit la feule aure de leurcruauté. Il m’expliqua .enluite de ’
quelle façon ledroit de la guerrem’avoir fait tomber-entre les mains ’
de Déterville parut: combat dontil étoit forti :viéiorieux , après
avoir pris plufieurs Vaill’eaux aux
Efpagnols , entre lefquels étoit
celui qui me portoit;Enfin , mon cher Aza ., s’il a
confirmé mes malheurs , il m’a
du moins tirée de la cruelle obfcugrite-où je vivois fur tant d’événe-I
V I " v mens
. .[ 1 8 a ] . Vmens flanelles, 8c ce n’eft pas unpeut foulagement à mes peines, .j’attens le relie du retour de Dé- ’
terville 5 il efi humain , noble ,vertueux , je dois compter (in n vgénéralité. S’il me rend à toi,
Quel bienfait! Quellejoie l Quelbonheur!
I "LETTRE
[-1331
LETTRE MST-DEUX!.h ’Avo 1s compté , mon cher
Aza, me faire un ami du Sa?gant , mais une lècondevifite qu’ilnm’a faite a détruit la
bonne opinion que j’avois prilë
de lui , dans la premiere ; nousfamines déja breuillés. I ’
Si d’abord il m’avoir paru doux
8c fincère , cette fois je. n’ai troué
vé que de la rudefl’e a: de lafaufi’eté dans tout ce qu’il m’a
dit. ’L’Elprit tranquilefnr les inté-g
têt de ma rendrefl’e, jevoulus l’ai
tisâire ma curiofité’ fur les boni-ç
ï mes
[ I841tues merveilleux qui font des Li;m’es ; je commençai par m’infor-
mer du rang qu’ils tiennent dans
le monde , de la vénération quel’on a peureux; enfin des ’hon-
rieurs ou des triomphes qu’en leurdécerne pour tant de bienfaits qu’ils
répandent dans la fociété. ’
A Je ne fgais ce que le ngfipatatrouva de plaifant dans mes que.liions , mais il fonritlà chacune;de n’y répondit que par des dif-
r:ours fi peu menues. qu’il vne’me
fut pas diflicile de voir qu’il me
pompon. ’ eEn effet, dois-je croire que des
gens qui connoiïl’ent’ 8c qui pei-
gnent fi A bien les fubtiles délica-àeî-Tes de la vertu, n’en’ayent pas
plus
[185]plus’dans le cœur que le commun
des hommes; &quelquefois moins Ê
Croirai-je que l’intérêt Initie guide
d’un iravail plus qu’humain s A8: que
tant de peines ne lbnt récompenfées
que par des railleries ou par de
l’argent? . ,Pouvoiseje me perfnader l quechez , une nation. fi fafiueufe a de:hommes, fans contredit ara-demisdes autres, par les lumières delenr
efprit y;fulïent,réduits a laceŒtéÎ de aveindre. penfées j,
comme le. peuple; vend ’pdurgvia
vre les plus viles produéiions. de la
terre? ,Î s .: Î [I ’ Ç Ï,- fanfi’etïëa’moncherAzag ne
. me déplaitcgUÈræ: LfQuS:ls:lgaïgœ25ranfparent de ’hiplêifalï?
. : Q tarie 5
[ 186 ]terîe, que fous le voile dela fédnâion ,’ celle du Religieux
m’indigna , 8c je nedaignai pas y
répondre. .Ne pouvant me fatisfaire à ces
égard], je remis la converfationfur le projet de mon voyage , maisau lieu de m’en «détourner- avec la
même douceur que la ’premiere
fois ,’ il m’oppofa des raifonne-
rnens fi forts 8c li convainquans,queje ne trouvai que ma tendirefl’e
pour toi pût les combattre Q
jerne lui enfaîtel’aveu. V V
D’abordilprit une mine gave,de paroifi’antndonter dei-4a Ï vérité
de vines paroles; il . ne? me répon-
dit” que par” "des railleriéslgïqui
toutesw
[1-87 ltontes infipides qu’elles étoient,ne hitlérien: pas de. m’ofi’enlèr; je
m’eEorçai de le Convaincre de la
vérité,mais à mefnre que les ex-
prefiions de mon cœur, en prou,-vïoient les fentimens’, fon’ viiàge
de les paroles devinrent révères ;
il ofa rue-dire que mon amour pour
30-1 étOlt flac la fla.tu , qu’il falloit renonceràl’ime ou
à’rmÇ’ enfin que je ne pouvois
t’aimer fans crime. LA ces paroles inlènfées , laiplus
avive colere s’empmde mon armé ,
-j’ouhliai la modération que m’é-
-ÎOiS perdit: , ’ l’accablài de
reproches , je lui appris ce quejede la" facilité de. les pa-roles-Tic lui veinerais1;, ’ Q 2 de
. 188]de t’aimer toujours, 8c fans 3118115,
site fes excufes ,-je le quittai. 6: jecourus m’enfermer dans ma chambre, où i’étOÎS’mfe qu’ilne pourroit
me fuivre. a q0 mon cher Aza; que la raisfou de ce pays cil bizarre ! ton-ïjours en contradiétion avec elle-j
.même, je ne [en comment on
.pourroit obéir? quelques-uns de.iès..préceptes fins en choquer uneinfinité d’autres.
Elle convient en général que
(la prenfieie des vertuseii de fairedu bien; elle. approuve-.lavrecon-z
.noiiiance,& elle prefcrit ringard-I
rude. .Je ferois Ionahleiitje te tétas,Misa: le 711631.: de Les pet-es;
[-189 ]’
je ibis criminelle en te confinant?
un bien plus précieux que lespires du monda.
On m’appronveroit li je récent?r
penfois tes bienfaits parles tréforsdu Perou. Dépourvuede tout , dé’e
pendante de tout , je nepofl’ede que
ma tendreli’e , on veut que je te la
ravifl’e , il faut être ingrate pour
avoir de la vertu; Ah mon cherAzal’je les trahirois toutes, fi je(reliois un moment de t’aimer. Fils
delle à leurs Loix , je le ferai amen.
amour, je ne vivrai que pour. mie
fi
LETTRE
I 19°]a
LETTRE VINGT-Ho 15:
E crois , mon cher Aza, qu’il
n’y a qu: la joie de te voirqui pourroit l’emporter litt celale que m’a caul’é le retour .Détetville; mais comme. s’il ne
m’étoit plus permis d’en-goûter
fans mélange , elle a été bientôt
fuivie d’une trilleil’e qui dure en-
gore. - 1 je v aleur: émie, bien marin, dans
ma chambre quand on vint millé-rieul’erirent l’appçller , il n’y avoit
pas longtems qu’elle m’avoir quit-
tée , loriqu’elle me fit dire de me
rendre au Parloir 5 j’y courus :Quelle
[19: J ,«Quelle fut ma furprife d’y neuve:
[on fret-e avec elle l IJe ne diâimul-ai point le plaifir
que j’eus de le voir, je lui dois del’eflime 8C de l’amitié; ces l’enti-
mens [ont prefque des vertus , je lesexprimai avec autant de vérité que
je les fentois. ’ ïï Je’voyois mon libérateur, l
»feul appui de mes efpérancesz;Aj’allois parler fan? contrainte detoi, de ma rendre’fi’e , de mes de?
feins , ma joie alloit jnfqnaau treui-
pas. ’ l lJe ne parlois pas encore en--çois .lorfque Déterville partie;
combien de choies n’avois-je pas’â’lui apprendre? combien d’éclair-
1’ciii’emens: à luidemanders coni-
-- bien
I [:923bien de reconnoiiïances à lui té-
moigner? Je voulois tout dire à la
.Afois , je alliois sans: cependantje parloisbeaucoup.’ .
. Je m’apperçus que pendant ce
teins-là Déterville changeoit deantiâge; une trilleffe que ’j’y’avois
remarquée en entrant t, le difii-
poit; la. joie prenoit fa place , je.m’en applaudifi’ois selle m’animoit
à l’exciter encore. Hélas ! devois-
. je craindre d’en donner trop à, un
à qui je dois tout, &pdequij’attens tout l cependant ma .fince-
.rité le jetta dans une erreur quime coûte à mêlent-bien des las:
mesa . 1 I I dh Céline étoit fouie en même-îj gents que j’étois.,eggée 3, peut-être
in
.. [133.12(à préfixe auroit-’elleépargné une
aspiratiénnJciuënez-Ç’f i J’siibétëé’lîlleit’t’éntif’a’mes’pârël
fœï’iàrôfiifiït«,fë”phâëïà’lèê’ëàê
pre s: je;Z ner ’Îcjuel ’iironbpl’e”
Mrs ilor’fqiiè. je" une in il;W "4 reléguassent; rentras
avec 1ènantîmes; ,îïje’les fehéitliôis sa
pas i-d’ün ’morire’riqde même?
devant la» matraquage-muaiumsgataisharatacs’éèèèâaâu dit
s’use-nautisme ,ï qu’rïel réifii-
maisiïïldivine"Ziliaîjïdôislje’afiï
tuèaleplmfir” à pansements.
maremme mafias-élimâtZLi..Î.’î.rÏ. i Ri
[des]:rem-sue a in: sises ësuis-le [le Plnê’hçvfxçlix
ritualisme-faits truands: ses..v
feuillai-sérqndïeisw-ssçl du:
sont il: me dopantifisfiliâàîeBÆsrësns-îmsç .
usasssnsznnmls de
clissais9*! (ne: le. ne dotois Pêcêl’néfer
distraies lËse’é:flétîfisrîulêissnsslpsssunpîziç
:i’ÊsËËËi’ËiWEilëzg il rasez?)
ÉP’PÉËSlelslæsææyram
Râle-elle. mugirait-fisse!
5 gai?:559l8is39ur9k;cslïndsaessaà-
il??? , n Pendant iI .
l I195]. Pendant que i6 prononçoientpendermotssil N’âviti’njtél defis’regarlis Qu’il vouloirJiæ’
dansmonameg’; 43 .;. H Li; .571
a Vous daines, Zilia flué disaityous n’aimez , 8&1va mekïdiê
tesljeclpnrieroisruaviepounenëtendre éclamtaveuçhélasfjh
nepuisle croire z; les; métheqiæzie
l’entendsziliæ ,cil-il biemvraîqaevonszniaimbine:vms,,3trntnpezsvous.pasdm5-’-
margeâmes, mimant:«au mon: mezâéduit. Beur-être
n’el’t-ce que pour me replongeî
phrsmellemaitî fins le déflpoir
dontjefiarse; ..". ,.a Vous: détonnez à" l’riséjv;
dieu 3.’ v ï R2 que
I 196]galerie-ports: connais 5. li je n’ai pli
laïuâîre zentendre. parfiles spam?
joutes mesaŒonsn’ontêellespas du vous prouverquezjeîvotisaime. on ,’ répliqua-tél ,35 ne
pliieèncore,me,flatter,’vnu’s neparf
les; bien le; fiançois; pourdétruitelmes juliestrainres ; vous
nesthhez: point gà me tromper;le; ’fçais. JMÊÎS; cXpliquez namo’i
guellëns..vous attachâmes mors
adorablsnknwursairrmiQueQnrondécidé a ’qne-njermeurerâ
vos. , .: dednnleu: oude’plaiz
fit.” a -: a v sa: bi" Î? Jes v- Ces mots, ,* lui. dis-je » (Lunpen
intimidéepar la vivacité ÂYÇCvla-r
quelle’dl apionongz. :ces- dernières
paroles. ) ces: nous :dgivent .sz
1- r. crors ,
I197],crois; vous faire entendre-quemm’êtèsrher’, que venefort m’inté’ë
relie alque l’amitié 8c la reconnoif-r
lance-m’attac’hent, à Ïvous ; des fera
plaifent: mon: cœu’riô’cïdoivent là’tisf’aire le vôtre. n É n i :’ 3T J?
, Zilia-l mesrépondit-ilsqnevos termes s’afoiblifi’eut’ , que :vbÂf
tre ton le refroidit l Célinem’aue
lichade; dit la venté : Ê: N’en-ce
point; poan Aza;- que vous (entez
tourte que vous - dites ? Non ,1 luidis-je" , le fer-triment: que j’ai, pourAza efi toutçdiféreng-ÀÆ ceuxrque’
j’ai, pour vousa e’eli;ce.quevo’ns4
appeliez,- l’amour: g - . j .. A ixias. ’
Quelle peine cela: peut -il vousfaire ,1 ajoutai - je (r en le voyant l
pâlir , abandonnerzlai grille, -,8e jets
R 3 ter(2;.
. :198] .matriciel des regards remplis’dedouleur )j’aide l’amonrponr Aza; 4
parcequ’il en a pour moi a 8cnous devions étrennis. Il n’y alit-dedans nul rapport aveC’vous.’
Les mêmes, s’écria-nil, que «sur;
entre vous 8c lui , pailàuej’airmille fois plus d’amour-qu’il’
n’eurelienritjamais. ”r iconimerit’cela fe peluroit-il ;’
reprisïje 3 vous n’êtes point de ma
nation ; loin que vous m’ayez’
l chaille pour votre épaule .le ha-zard lénitions a joints, ’85 ce n’efi
11131118)qu "d’aujourd’hui-ù que nous
pouvonslihremeritîïnous murmu-bigues nos idées. Pari-quelle iraii’on
auriez-vous poilr’riroiles’fentiniens
doutions-parlez”! ’ï 5 " ’ ’
En
. r tu??? . .7 En, faut-il d’autres gangscharmes ;&1monïcznaéièœ p, "merépliqua-tél”, maternisera-a
tous parrainassiez Tristesse;pnêsaar,çnnéaruèlarssçeueg
peines qu’il’auroit sans muon.
ber pour-pénétrer le cœurfemmes ,"8: la. crainrejde n’y pas
son la, sans in: i’r de.rbis gaine" m’ontdaijd’éffpdnr elles
qu’un goût rague du viagers J’ai
vécu finisZ pallion- jnl’qu’an mo-
ment’ïoü je”vo’usai vue; votre
’be’aùtéîrne napper M’iofi’iæe -
présentant. pureté. été: sur
légère que celle de. beaucoupd’autres, li la douceur 8: la haïrme de (votre madère ne » m’asgOîent’prélènté’ l’objet que mon
i M mais
t
I: 299 1Âæagînatîons-mëèoîtî à. A ronflent
95991qu6» Yoësïsêveëw
i? :ËÇfBÇQé’FÇt:aimée?! Que? :pîçëaililèas .gué; 1399?; IÉÜËÊEÊPÂ
fédnifqnçes que m’offioit la Emilia:
gîté d’unglonguç navigation. Cam;
béa-ds: .v91ràri99rzçencç. ypnâWQît-ellçzlèvèéeà. me? tànfpmsy-
m9 1Èê-eufïeîMêiâlQi?fic Vous oflènfer ,. j’aiipqgfi’é lia-dif-
cïérîôn ilëfqrëau . même; j’ai. a???
sëîgfi de? i939; ,quîfiellëæèvs’ëâ
m1659? 49.99,9 Emma-i9923.1; riel! YQËI-ngdëVQÊFnFE’ÈÆPPFf
æêœc: Alu l. fi ..V.9.us..9’êteè
p.919: soeclïéë dîna réf??? fi fiels-
àœ». i9 Y°95;.f’.*i.Fa.Ï-5 mais ie le,
Æmfesalçarîëëafæçflfiss:
. a; A Voué-70.- æ" :.acMLl tA-’
[avisa-j .l ;votre’:m.ort ! décriai-i: (netr’éê deÏla- douleur finCère donç
je le voyoiè va’ècàblé )v-’ hélas !’ qu’el-
fàciifi’eert. Je ïtiejfçais- a v celui! de
mauviè ne fie? feroîë p3” moins a5,
freux. 1’: n t . v 1;. o’ » Eh bien , Zilîa , me dît-il , fi
mél fie vous? efil’cb’eresï oiâoh’nez
donc: qùeïjè- vive il Que fait - il-Ëëif’e ï f5 hi: disëîe. îM’àimér ,l ’fépoîg-
’ditèil ..-eolmh1éo vous aimiez Aza,
Je’lïairnc toujours de même , lui
Tépliqliàiëje ,8: je rainerai-fü-’quïà’ la fieri ’: je ne vfça’i’s’,’ *ajoù’-
135536, fi «voglLoiXI voii’s’"permet’-I
- zen: d’aimer deux objets. de l’a I
même manière , mais nos ufagesB: mon tain» nains Île? défendent.
Cpn’zepçezï:’*vdusizdes fanâmes;
4; . que
E20? Ïque îe mus i’ÎQmÊts-Îa ie. RÉF-ais au
avoir d’autres,la vérité m’çfi çhère,
je vousladis fanssdétlour, . ,1 ,5A De que! fang froid vous-m’afi’aft
lamât S’éÇYÂÂ-t-ilïïxAh Ziüa Souci:
vous aime , pnifque j’adorejufqu’à
votre malle franchife. Eh bien acontinua-œil après avoir, gardé
quelques momens le filenÇe [monamour furpafièlîa, 1055 dualité.
Votre bonheur rififi plus cher quele gnian. Parlez-moi avec ’Cette
finMani ne né:Bargmann-Quelle éboue? efpépv
maint: l’gamoursqnç-wous confer.-
.vez pour Aza? .Hélas! lui dis-je, je n’en ai19139 :VthzfeuLHJezrluîzexplîqnai
.CgWiàYOÏszappris que
s w - ’ . la
[n°3] .h’comùunîcation’ aux Indes de;
toit pas impoflîble 5 je lui dis queje m’étais flattée ’qu’il meprocure-t
toit les moyens d’3? retourner , ou
tout au moins, qu’il auroit aïeule
bonté pour faire pafierjufqu’à toi
des nœuds qui At’infimitoîent de
monfort , a: pour m’en faire avoirles réponfes , afin qu’inftruîte de ta
deflinée’, efle ferve de’régle à le
mienne. n" Je’ vais prendre , me dît-il ,
(aveç in fsng (raid afié’cé ) les
mefnres nécefl’aite’S poùtdécouvrir
le fort de voue Amant, vous ferezIatisfaite’ à Cet égard ; cependant
vous vous flatteriez en vain de te-voîr l’heureux Aza , desobfiatle:
invincible; vonsïëpàrent,
E 204]- Ces mets, moucher Aza,fufrem un coup mortel pour gitancœur , pas larmes: coulèrent..enabondances, elles m’empêcherént
long-rem v- de tépondxe ,- à Déter-
ville, qui de fou .côté gardoit unmorne menée. Eh biens lui dis-je
enfin r je ne le verrai plus, mairien’en vivrai pas moins pour lui :Ifivotre, amitié aflÎezA "généréufe
pour nous procurer quelque-corsrefiaondance , cette fatisfaéüon fnfr
fin pour me rendre la vie ’moinsinfupportablegëcx je: mourrai acon?
tente s,:pourvû. que vous tmevpro-Ï
mettiez de lui faire favoir que je
fais morte en l’aimant; t- 33A!) Ëc’en; efi trop, s’écria-:41;
en [a levant-V brufquement’ 3.0111;
s’ilc.-.-
[bos JS’il fil pombleçïe ferai’leï feu!
tiraillement. I Voœconnoîtrez e:
gangas. dédaignez Ë; - vousvenez de quelssefi’ôrtsîefiï capable
tinamou: tél que leËtnien ,«8: je
vous forcerai au moins à me alain-1
ôte. En .difaneces. mots ,i il territscare laifl’adàns un état rque je ne
cbmprends pas encore 5. ’étoi’s des
arrentée? deBbut des attachaifût la porte par oùDéterville’veï
noitrâefortir , abîmée dans uneconfufiontzdeyenfées que’jeënë
eire’rchOis Îpa’s même Î’à ;démêle’rî:l
j’y ferois refiéedong-tems; fi (36-:
Iine ne En entrée dans le Parloir; ’
Elle me"demanda "vivementpourquoi Déterville; étoit me
fivtôta’Ie ne lui pas ce quir ’- " - s’était
I 205 Js’éteinpall’é entretiens. D’abdr’â
ellesîaflfigea dece,qu’elle appellnit
le malheun’dejbn: frère: Enfiâre
(ME . a Calme;elleian’aeeablnï des. plus dura-1&2
proches, humidifie y» oppoifer un Ed mon Qu’an’roiseje pû
lui montueubüe’ine lamois
à: de Mrs-jefortins; elles’ne’rnefiuixim’point;
me dansant cinglait, j’ylfuîs
fais -:t’veit;emdermunélles1h’pery
Masks’dmàm défondzdadhfefinirai nemçntmet’triaïpas’lmêë
medeîürize. Ï V ’ î n
: La. daleau: Céline, ieï’âéfef-
muqueuse: voudrcüzæ1C
l: 207]je. n’oiè donner miens favorable ;f
muait-.5335; and tout aux
J’ai cru’enfiu que le feul moyen
deçlesàdeucùïétoit de tales
rire, daim-faire par: , de cherscberdaris 3:2, renardât les. .confeils ,
dont j’aiilzefoins entremettrai:-fouteur: -pmdæ1t.Cgie.j’éèrivflis ;
muguetiez-par. duré: !2 MaWiefi.écrite.,.&les-cata&eres nemais, que. pont-mou »a T32; igunnes beaqtæ âeï’foufiiei
art-Énergie panama faire;emohehæfiza’z’hélefçumætuljamaiséf
-îv’..-:1l 3:51" SI 1- . u La
LETTRE
1403] i
pourrois encore appel-lerù’neaimance-le teins qui-s’efl: écou-
lé , mon cher. Aza; depuis la der-niere fois-que je t’aiécrieÏ ’7 »- .-
»; » Quelques joursaprès l’entretien
que j’eus avec Déterville’, je tom-
bai dans une maladie... que l’on.nomme la fie’vre. .Si(-comrneïje-le
crois;.)îelle a rété caméei lespaifions doulourewfes qùiîm’a’gireë
rentzalors, jernen’ait été prolongée par rrifie’s
réflexions dont je fuis occupée , 8:
par le regret d’avoir perdu l’. ’-.
lié de Céline. E
n . . Quoi,
Ë 209. J
; Quoiqu’elle ait paru s’intétefièr.
à .ma maladie , qu’elle m’ait teuf
du tous les foins ’qui dépendoient5
d’elle ,, c’était d’un air fi froid,
ellea eu fi peu de. ménagement -
pour mon. arne , que je ne puis.douter de l’altération de les l’an-g
timens., L’extrême amitiés qu’elle
av-pour- fou frère l’indifpolè cetteI
tre mois-elleme reproche lapscelle de le rendre malheureuglahonte de paraître ingrate m’indf
aride , 1g»bontéslime me «gêneurs mon’çmbarras, laÎ
a: laidement. &l’aggfiment font guaranis de notreficoms’;
merce. f l , i, . lmangeant-de. contrariétésdevine. de :13er du. & «de
- , S ’ t la
, me 3allient ’, je ne fuis pas .hfenfifilé
ami événemens qui changent leurs
’ ’Madam’e Déterville e11 morte;
liette lucre dénaturée n’a. point
démenti fan camétère , elle a don-é
né. tout (on bien à (on fils aîné.
même [que les gens deengrèneront refiler-ide cettefiiflitcéËDë’te’rville- dflintérêffé par
materne -, le donne des peinespour tirer Céliâe’de l’ope-
Il ’lbnïmal-petn’Îredbfrble mon pourï; Ouüehu’ll’vïetir’la tous
le: jours, il lui écrit’fuirôt matin;
i les Lettres font remplies déliten-
Lfiu- famésque
. . [2111’ .ilne’quoîqne Céline affadie , en
me les une: , de ne vouloir quem’inflrnire duiptegtèsde leurs al:
.rje-jd’émêlè letif du penche; i ’ i I’ v ylr’ je nedoute’p-as Détcrville
miles écrive; afin qu’elles meluisit, i iiréêr’nnàuins je ’ïliris
patinage ramènerais,s’ils étui: infiruît desïïreproches
l’anglanrs dont ectre’leélure a cf:
Elvire; Ilsfont la?mon cœur. La videlle nivelai-
firme. [Fi-HJufqu’ici ,àai’rnilieu des ora:-
ges, je jouiddie del’la (cible fatis-
faâion de vivre en paix avec moi-
même: aucune tache ne fouilloitla pureté de mon aine , aucun
il il «A. l S:- remords
[ 2 x 2 ]remords ne la troubloit -; à. pré-3
fin: ie ne puis enfer afinà; Un?forte de mépris Poumtëitmênfi? à
que 3s s..rfnêê:.!ealï?eïlaeuêsdçdet!ë
perfonnes auxquelles je dois lavie; que je trouble le repos dontellesjouiroient» fans; moi, queïjç
leur faiseur. leea1.suisfieam99pauvoir: a cependant fie, Panels-ni. ne veux celle: d’être criminelle.
Ma .tendrefi’e pour toi triomphe
m’es remords. :Aza ,5 que je
.r’l
[2:31 ,
LETTREpVING’IÏC’INQ.
v ;UÉ’ la prudence cil quel- II.quefois nuifible , mon cher
Aza !’- j’ai’refillé longueurs aux
paillâmes Linfiances. que jDétere
«ville m’a fait faire delui accorder
immanent d’entretien; Hélas! je
fuyois mon bonheurs Enfin , moinspar complailànce que par lafiîtude ’
(dei: difpnterfavec. Céline ,» je me -
biffée? conduire awParloir...Âla vue du, changementaii’re’uiaîqni
rend Déterville prefque méconi-nôili’able,’ je fuis reliée interdite;
je ruezrepentois’. déjaî demandés,
marche , j’attendrais,
r. .v
[me]marinier» reproches (juil! me pasroilïoit en droit de me faire. Pou-vois. je deviner qu’il alloit combler
mon ame de plaifir? l .« Pardonnez -’rnoi ,îZilia , mia-
t-il dit, la violence que jevousfais ; je ne vous aurois pas? oblirgée interroi: . me, ne vous aprportois fautant de ’joierque vous
me caniez- de. douleurs.- Elbe:trop exiger , qu’un finement de
votre vue , pour récompenfe- ducruel facilite, que «je-vous fais?Et [une ŒÔŒDCIJC teins de né-
penthès Voici- , mandéismeLettre de ce parentrdont on vous
Macarons apprenantalelbntd’Aza-zmilervtonslprnminieui:
filma aJ - a î l’excès
î 21:] . .l’excès de mon amour, 8: tout de
luire il m’en fit la hélium Ahî ’
mon cher Aza r ai-je pû l’enten-
dre fans mourir de joie L? Ellem’apprend’que tes jours font con-
fetvés, que tues lib:e,qne tuvisfins péril à la Cour d’ElpagnqQuel bonheur inelpéré! . 4
a . Cette admirableLettre mêmete. par un hommelqui reconnaît 5
galure voit , glaire: parle ;.penç,être. tes regards ont-ils étéattap;
thés; un’moment fur ce
papia? Jane pavoiser:houdans; je n’ai retenu- qu’à p6»,
nedes cris de jpieptêtsà’m’éri
chaperdeslarmes defi’iüvëifiiîi imamats
. , à
[2:61de mon cœur , cent fois j’aurais
interrompu Déterville pour luidire tout ceque la reçoifirqillàncç
,m’infpiroit s .mais;je- n’oubliois
point que mon bonheur doit aug-.ameuter les peines g je lui cachaimes tranfports, il ne vit que mes
larmes. . .- Â.,’ bien ,.Ziliaf, me dit-il «, après
avoir» celle de lire, j’ai tenu j ma
parole , vous êtes. infiruite -ï duforezd’Aza ; il ce n’efivpoint alliez;
que ,àut-ilgfaire de plus! Ordon-ïnez finsrcantrainte , il-n’ell- rien
grevons-ne fuyez; en droit d’exi’
gendeimon amour, pourvu qu’il
contribueîà-votre-bonheur.’ . .
Quoique je dulie m’attendreà
set-suces, de bQDIéîxeuG mefnrprit
ô: me toucha. r J e
[au] . rJe fus quelques mamans cm:
bandée de ma réponlè , craieguais d’irriter la douleur d’un barn;
me fi généreux. Je Cherchois des
termes qui exprimafl’ent la vérité
de mon cœurfans alleutier la fen-fibilité du lien a je ne les zarrouv’ois
pas; il falloit parler. . i vMon bonheur , lui dis-je, ne
fera. jamais fans mélange , pirif-que je ne puis concilier lesrdep’vous de d’amour avec: ceux..de
l’amitié; je voudrois regagner-Mia
vôtre 8c celle de Céline, je voua
drais ne vous point quitter, ad-mirer fans celle, vos vertus , payermais les jours de ma vie: vlèztributde. reconnoifïance. que: je dois àmais! bontés. Je feus qu’en m’éloi-
I I I gnant
I 2183gnan: de deux parfumes fi cireras;femporterai des 1mm éternels;Mais...’ . ’ v I A j; Quoi! Zilia, s’écria-ibvenrvoulez nous quitter! Ali! je «ne;ruois point pre-paré à cette flanelle
aéfoluriom je manque de aconage
pour la foutenir. J’en avois: de;pour vous voir ici dans. les brasde mon L’effort de maniafaunin délicatelïe de mon amour
m’avaient M coma ne coupmortel; je l’aurais moi-v.même. maisje ne puis mefépaé
sur de vous, je’ne puis renoncer
à vous voir; non, vous ne partitnez.poinr.,’continna4r»il.auec
portement a n’y comptezlpas;-veus;abufèztlema renâclât ; vous
. i déchirez
[2193fléchirez fans pitié,un cœur perdu
d’amour. Zilia , cruelle Zilia 3Voyez mon défelpoir, c’ell votre
ouvrage. Hélas l de quel prixpayez-vous l’amour le plus pur!
C’efi vous, lui dis-je (am-avé:
ile fa réfolution ) c’efl vous que
je devrois acculer. Vous flétridezmon ame en la forçant d’être in-Z
"grate ; vous défol:z mon coeur;par une lèhfibiliré infruélueui’e.
Au nom de l’amitié , ne tenaillez
pas une généralité fans exemple
par un déûel’poir qui feroit l’amer-
tume de ma vie fans vous rendreheureux. Ne condamnez pointeramoi le même fentirnent que vousne pouvez furmonter,ne me for--Gaz pas à me plaindre de vous .’
- 2. WC21
Æ 220]biffez-moi chérir votre nom , leporter aubout du monde , 8: lefaire révérerà des peuples adora:
murs de là vertu. v . ." Je ne .fçais comment je îpro-î.
nonçai ces paroles , mais Déter-Î
yille fixant les yeux fur moi, fem-bloiz ne me point regarder 5m-fenmé en lui-même ,.4i1 demeura
long-teins dans une ptofonde mé-ditation; de mon côLé. je nïofois
Pipterromptc : nous obfervîons zen égal 51eme, quand il repritle parole. 8c me dipaveevunc et:àëce de tranquillité; Oui , Zilia ,
e jë lCÔDÛOng je feus mute monin-
igfiice, mais renonce-t-on de fimgfrôid à la vue de tant-decharmes!179:5 le vgùlez . vous ferez obËie.
Quel
Ë22r j.Quel fâcrifice , ôciel ! Mes triflesfours s’écouleront , finiront fans»
vous voir.- A11 moins fr la mort....;N’en parlons plus , afouta-t-il’ en
s’interrompant g me foibiefl’eime
trahiroit , donnez-moi deux jours”pour miafi’urer de moi-même, je
reviendrai vous voir , il efi nécefïi
fiire que nous prenions eniëmbie”
des inclines pour votre voyage;Adieu , Zilia. Puifïe l’heureuxAza , fleurir tout toubonheur 1’ En:
même-tenu il. fortit.Je te l’avoue , mon cirer Aza ;i
quoique Détervilie me foit cher gquoique je faire pénétrée de à
douleur. j’avais trop d’impatienev
ce dejouiren paix demfélicité ,.pour n’être pas bien’aife qu’il fer
(gâtât, I 3 Qu’il
E 222 j ,Qu’il cil déni: , après tant Je
peines , de s’abandonner à la joie Ë
Je palliai le refile de la journéele dans les plus tendres raviliemens.
Je ne t’écrivis point , une Lente
étoit trop peu pour mon cœur ,-elle m’auroit rappellée ton abfen-
ce. le te voyois . je te parlois,cher Aza) Que manqueroit-il à.mon bonheur, fi tu avois joint à:cette prêtieufe Lettre. quelquesgages de ta tendrelïe ! Pourquoi.ne l’as-tu pas fait Î On t’à parlé:
de moi. tuesinfiruit de mon fort ,.a; rien ne me parle de ton amour.Mais puis-je douter de tonnent?Le mien m’en répond. Tu m’ai-
mes, tajoieefi égaleàlamienne,tubrûles des 93mm! la mâ-
ne
555.43 tmiinpatièneer te derme ; que la;crainte s’éloigne de mon" ame ,1
que la.joiey. domine fans mélange.
Cependant tu as embraEé la Re-ligion de ce peuple féroce; Quelle
efi-elle f Exige-t-elle les même
que celle de France îNour, tu n’y aurois pas qonfènti.
Quoi qu’il en foit, mon cœurrtif fous ces loir: ;. foumiië’ à tes
huitres ,j’adopterai: aveuglement
tout ce qui pourra nous tendrem-féparabies. Quepuisi-jfe craindre !-’
Bien-tôt réunie àmon-bierhàmon
être ,. à. mon tout ,: je ne paierai:
plus empatter, je nepour t’aimes:
fra; LETTRE.r
[.324 l
LETTRE mm; TÂSIX.’
C’E s T ici , mon cher Aza;que je te reverrai; mon bon-
heur s’accroît chaque jour par lès
propres circonfiances. Je fors del’entrevue. que Déterville ’m’avoit
aiiignée ; quelque plaifir que jeme fois faitdefurmonter les’dif-Î
fictiltés du voyage, de te prévee ltrifide courir wait-(levant de tes pas",
je le façrifie fans regret au bonheur
dete voir- plutôt. , . z -, ;Déteryille m?a prouvénavec me
d’évidence que tu peux être ici
en moins de tems qu’il ne m’en
fgudroit pour aller en Efpagne a
v . A i .-
E22; Iquoiqu’il m’ait générait;
ment laifié le choix, je n’ai pasbalancé à t’attendre r le tems cil:
trop cher pour le prodiguer (ansnécefiité.
z .Peut- être. avant de me déter-
miner , aurois-je examiné cet avan- V
rage avec plus de foin , fi jen’eufi’evtiré des échirciEemens fur
mon voyage qui m’ont décidée en
fècrct,.fur le parti que je prends g
8c ce fecret jene puis le confier;
qu’à roi. . A - jJe mefuis fouvenuerque; pané
dantlalongue route qui m’a con-î
duite à Paris, Déterville donnoit.des pièces d’argent 8: quelquaîvis
d’or dans tous les endroits ounous nous arrêtions. J’ai voulu
(niais
512261
l’émoi: il? c’ëtoit parou par fimplei libéralité. J’ai’appriss
qu’en France ,.non- feulement cm
Exit payer la nourriture auxlvoya-ygents,;maïs même le repos:*... Hélas !Î je n’ai pas la moindre
partie. de ce qui feroit nécefiaüepour contenter l’intérêt de ce peu-r
ple’avide ; il faudroit le5recevoir
des mains de: Déterville. Quelleliante En» (gais tout ce que-je-lnèdois. Je .l’acceptois avec une ré--
pugnancet qui ne peut être vain-v8°: que pas la- néceflité 5: mais;
" pour-toisât. ”’ lies me" avoient. établi’frir les:
de grandes mirons ou Pourrecevoit les, Voxageurs un: arienne:
[mlpourrois-je me refondre à cou?mêler volontairement un genre.d’obligation ’,. dont la. honte var
prefque jufquïà l’ignominie L Je
n’ai pu- m’y refondre ,1 mon cher
Aza , cette raifon feule m’aurait;-déterminée à demeurer ici ;.le plai-
fir de te voir pluspromptementn’a fait que confirmer ma réfolun,
tian.Déterville a écrit devant moii.
au Minifire d’Efpagne. Il le praire:
de te faire partir, illuî-les moyens de te faire conduire--ici avec une générofité qui me:pénétre de reconnoifiance &d’ad-r
nutation. ’Î Quels doux momensj’ai gradé;
pendant que Déterville écrivoit 3,2
Quel
[228 ] 4Quel plaifir d’être occupée des.
arrangemens de ton voyage, de-voir’les aprêts de mon bonheur.
de n’en plus douter I iI Si d’abord il" m’en a coûté
pour renoncer au deffein que j’a-
vois de te prévenir , je l’avoue;
mon cher Aza , trouve à pré.tient mille’fources de plailirs, que
je n’y avois pas appergues.
5 Plulieurs circonllances, quine me
pacifioient d’aucune valeur pouravancerai: retarder mon départ,me. deviennent intéreflântes 8: an,
gréables. Je fuivois aveuglément
le penchant de mon: cŒur,.j’ouv
bliois que j’allais te chercher au
milieu de ces barbares Efpagnolsdont la feule idée me faifit d’horf
E4113
I 229 Illeur ; je trouve une latisfaéiion’
infinie dans la certitude de ne lesrevoir jamais : la voix de l’amouréteignoit celle de l’amitié; Je
goûte fans remords la douceur,de les réunir. D’un autre côté ,1
Déterville m’a affuré qu’il nous
étoit à jamais impoflîble de revoit
laville du Soleil.- Après le féjour
de notre patrie, en cil-il nnplusagréable que celui. de la France Ï.-
Il te plaira, mon cher Aza , quoi-I].que la finceritéven (oit bannie; on;3j trouve tant d’agrémenslgjqu’ils.
font oublier les dangers de la
fadété. 1 - j l AAprès ce que je raidit de l’or ,3
il n’ell pas nécefiÎaire de t’avertirÂ
i " v N d’en
I 23°]
d’en apporter , tu .n’as que faire
«d’autre mérite; la moindre partie
de ses tréfors fnfit pour te faireadmirer 8: confondre l’orgueil
ides magnifiques de ceRoyaume; tes vertus 8: tes lien-jtimens ne lieront chéris que de
moi. Ii Déterville m’a promis de te
Sûre rendre mes nœuds 8c mesLettres .; il m’a allurée que tutrouverois des, Interprètes pourt’expliquer «lesidemières. On vient
me demander le paquet , il fautqnejete quitte: adieu, cher efpoîr
de ma vie ;je continuerai à t’ -
fi je ne puis te faire palier.Lettres , je te les garderai.
Comment
î 231 ’l
.Gommenr (apporterois - je lalongueur de ton voyage. , fi je medu «ferai moyen quej’ai de».m’entretenir de ma joie ,:de me:
de mon bonheur!
LETTRE
I232Îl
ZETTRE ÎÎVINGTQSEPT.
EPUIS que je Içais mes. Lettres en chemin , mon
cher Aza, ,jejouis d’une tranquil-lité que je ne connoifl’ois plus. Je
peule fans cefle au plailir que tuauras à les recevoir, je vois testranlports a Files partage , moname ne reçoit .de’toute part quedes idées agréables , 8; pour com-
’blc de joie , la paix cil rétablie
dans notre petite fociété.
Les Juges ont rendu à Céline
les biens dont fa mere l’avoirprivée. Elle voit fou amant tousles jours fou mariage n’efi ret -
i dé
E 233 1*
déque par les aprêts qui y font.nécefimres. An comble de l’es.
vœux elle ne penfe plus à me;quereller t 8c je lui en ai. autantd’obligation que f1 je devois à four
amitié les bontés qu’elle recomo
mence à me témoigner. Quel;qu’en fait le motif, nous femmes.
toujours redevables à ceux quinous font éprouver un fentimenr:
doux. ICe matin elle-m’en a’fait feu-5.
tir tout le prix par une complai-fance qui m’a fait-palier d’un tram
ble fâcheux. à. une. tranquillité.-
agréable. ’ -IOn lui a apporté une quantité
prodigieufe, d’étoiles p d’habits: ,.
de bijoux (lemmes efpéces; elle
l’ l A Ï cit
. E2341en” accourue dans ma chambre ,1m’a emmenée dans la fienne, 8c-
après m’avoir confultée’ fur les.
difl’érentcs beautés devint d’ajufë
terriens , elle a fait elle-même un;ms de ce qui avoit le plus attiré?mon attention, 8c d’un air em-prelfé elle commandoit déjavà nos-
de le. porter chez moi ,..qmdïjemïy fuis oppofée de tou-
tes mesforces. Mes inflances n’ontd”ahordafervi qu’à ladivertir ; mais: ’
voyant que fou obfiination aug-mentoit avec mes refus ,je n’aipu diiïrmul’er davantage mon ref-g
intiment; W* Pourquoi (lui air-je dit les yeux;baignés de larmes )’ pourquoivou-
lez-vous m’humilier- plus que je.
ne-
. E255 T j j .m’E’fms Ne vous dois la vie, sa:
tout coque j’ai, c’efi plus qu”
n’en fautpour ne point oubliermes malheurs. Je [gais quefelonvosiLoixi , quand’les bienfaits nefinit d’aucune utilité iceux qui les
reçoivent , la honte en ’efi effacée;
Âtteudez donc que je n’en ayeplus aucun befoiuï pour exercer’votre généralité. .Ge n’efi’pas fans»
répugnance ,rajoutai-je’ d’un tou-
pine modelés, que je me copïQrme’
5’ fèntimens: fi: peu- match.-
Nos images font plus humains ,celui; qui reçoit s’âonores autant
que "celui’qui donne i vous-m’avez
maris-â peuferautremeut’, n’était-
œdonc queapjour me Fairedesou-
i Carte;
I E 236 î.Cettè aimable amie plus toui-
chée de mes larmes qu’irritée de
mes reproches, m’a répondu d’un
ton d’amitié , nous femmes bien
éloignés mon frere 8: moi , ma.
chere leia ,. denvouloir bleKenvotre délicatefl’e , ilvnous fieroit,
mal de faire les magnifiques avecvous ,,vo,us le, connaîtrez danspeu ,- je VVOlllOÎS (eulement que.
vous partageafiîez avec. moi les.prékns d’un fière, généreux;c’é-
toit le plus sûr moyen. de lui en,marquer ma reconnoifiânce : l’u-
fàgeldans le cas où je fuis , m’ane
torifoît à vous les offrir 5 maispuifque vous en êtes ofiënfée, je
ne vous en parlerai plus. Vous me
I le promettez donc Hui age dit,ou
, [237], m’a-t-elle répondu en fous;riant , mais permettez-moi d’écrire
un mot à Détervillea , .Je l’ai laifi’é faire , &la’gaïetê
s’eft rétablie entre nous , nous
avons recommencé. à examiner
les parures plus en détail , juilqu’au tems ou on l’au demandée au
Parloir: elle vouloir m’y. mener;
mais , mon. cher Aza ,’ efi-il pou;
moi quelques amufemera campa-ètables’à celui. de t’écrire l Loin.
d’en chercher d’autre , j’appréhene;
de d’avance ceux que l’on me gré-j
Pale. . V ’. Céline va le marier , elle gréé
tend m’emmener avec, elle , elle
veut que je quitte la maifon. Reg;ligieufe pour demeurer dans la;
lienne à
. - merfennegmais fi j’en ibis crue; 2. î.
g .... . Aza mon Azaœarv’quelle agréable fixprife un Ber-vfretin-elle hier interrompue ? lié-V
Iâs Fi: oroiois avoirs perdu pourîàmais ce précieux. monument de
mitre ancienne fpl’endeuri , je n’y
comptois. plusï , n’y parfoismêmepas,-aj’eulfuis environnée ,5
îe lavois-w,» je-lèsroncbe, 8c. j’en:
crois àépcine. me! yeux: a: mesmains».
Hamme agi: décuvois 31Îe vis entrer: Célinepfuîvie- de qua-
tre Sommes accablés En": le poids
. de gros coffres-qu’ils portoient siiî’slespoferent alterna 8s fendre-
i rem: ,wje’ peuëxque’ ce pouvoit.
[ 239T.être de nouveaux dons de Béret;-ville. J e murmurois déja en feue: ,.».
lori-que Céline me dit, en» me pré-A»
faraudes clefs: ouvrez , Zilia ,fouvrezfans vous eàmucherfi’efiidela part d’Aza.-
La vérité quej’attadieSiememà’uon idée , nelme me.
point le moindre dôme 5 j’ouvriss
avec précipitation, 8c mafiirprife-
confirma monenrenr,enreconnoifi-faire tout «qui s’ofiiit à mame"
pour des ornemens du Temple dmSoleil;
.Un fendaient confiis, mêlé dé
trillellle 8c de joie ,de &de;regret ,remplit tout mon cœurè pJemeproliernai: devant ces reliesâcres de: notre culte 8c de nos-
A a Autels in
E2401Ratel; je les couvris de relirez-"vmena: baifers..je les ancrai-de mes:larmes , je ne pouvois m?en ana--cher , j’avais oublié jufquïà la pré-w
fiance de Céline 5 elle me tira demon yvrefïe ren me donnant uneLettre qu’elle me pria de lire.
Toujoursï remplie de. mon er--rem- , jela’ crus de toi, mes tranf-e
ports redoublèrent; mais quoique.Àjela déchifraflè avec peine , je cane
nus bientôtqpïelle étoit: de Béret-r
ville. K . lIl me fera plùs ailé, mon clicsÂzà; de te là copier, que de t’en:
expliquer lefees,
u . O . I J ."(Bain m: Dnrenmim"
æ’Ces vélars En: "à vous;
"flanelle Zilia ., pnifque je les aiuxrouvésï fin le «Vailïeap qui vous
fporroiu:h7Quelqdes. "difcuflîons-
à arrivées entre les gens dei’Ed
vaquîpage Qm’o’nt. empêché jaf-
uqu’iCÎ d’en .difpoferv librement;
.aJel voulois" vous les préfenrer-ou’rnoi-mêmes," maîs,,’les inquiétu-
.» des que irons ne: témoignées ce
wmatin à ma fœur ., ne me lait;glène plus le d’ici]; du moment;ne ne fçauroîs trop tôt..difiîper
en vos craintes v, je préférerai mute
une wvie votre .làtisfaüionl à la.
«mienne; .Il 2k l’avoue en rougifiânt, mon
l e X cher:
ïmî.cherAza: je. fends moins alcaligérlérofité de Déterville .h,’ que le
lplaiâcde lui damnées prames
«de kantienne. . . . î. Je mis promptement à pare-am
nulle 55113 lainanîplusïqueda.
lapidifia :551: tomber lesnains W13; Oeil lunéeme q momi’æremflnu ) queses: 16m mutinent le. joncé: tu.rùnluH-;h’æn:.gafur.dnâu* ’pné-.
paré de. mania. Phlsriche de sec.uéforgueade mon: ceux qu’on me.
rendoit ,, .i’appelhî les gens qui.
les avoiennappomés .; je vouloisles leurfin’re reprendre pour les
renvoyer. à Deauville; Cé-line-s’oppofa à mon dellèin.
on3* seillon des Indices.
12243!7(zonons êtes injnfie,Z i113 ,mé
ait-elle ! Quoi "l vous voulez En:accepter desrichelïes immenfes àmon fière, vous que l’oflîe’dînna
bagatelle cliente; rappellez- votreéquité fi vous voulez en infini!!!
aux antres. n 1 - -Ces paroles me kappeænnJe
reconnus dans mon affina plusd’orgueil 8: de vengeance que de
généralité. Que les: vices fontprès des vertus îrîavonai ma fau-
te . j’en demandait pardon à Cé-b
En: ; mais je foufioisvttopï-decontrainte qu’elle vouloit m’iâ14
palet pour n’y. pas chercher del’adouciffement. Ne me v pnuifiëz’
pas autant que je le méritc,;lui
.- X2 dis-je
I254]dis-je .d’ün timide, ..ne.déda’î-
Pas quelques modèles dutravail de nos malheureufee-con-vécés-vous n’en avez aucun ber
filin, maprierene doit Point vous
efenfer. - lTandis que je, parlois , jemarquaizqne Céline regardoit at-rentivement deux AÉbufies :d’.or
chargés d’oifeaux .18: d’infeétes
d’un travail excellent .5 je me hâ-
tai’de les lui préfenter avec une
jpetite corbeille d’argent ., que ie
remplis de Coquillages .de Poif-12:35.8: de fleurs les mieux timi-rées .: elle des accepta avec une
bonté qui me ravit. . ,leshoifis enfiüte Pluficurs Eldo-
’ , 4 .V n les
A , 524;?!les des nations vaincues * partes:
ancêtres , 8c une petite Statuequi repréfentoie une? Vierge dusSoleil ,2 j’y.’ joignis un tigre,
lion- 8c. d’autres; animaux- coure-r
geux-,- 8: jerlaîpriai deles envoyerà Déterville. Ecrivez- lui. donc;me dit-elle ,eenvlburiant, fans une ’
. 4 41mm- ’VIÂes Incas miroient dépofer dans; Je
Temple du Soleil les Idoles des peu-Vglcs’ qu’ils fouettoient , aptes leur.
ruoit fait accepter. le alter du Soleil:Ils en avoient emranêmesyuifque l’In-v
sa Hum confiriez BIdole de Rimacea-H572. de: Inca Tom» r. 1345.. 35m.- L
”’ Les Incas omoièntillleur’s. rugirons:
de Statues d’or de toute grandeur ,4 8c-xnéme’ de gigantefques.
i
[ 245 TLettre de votre par: des [il-élans":
fioient mal reçus,J’étais trop fatisfiite pour rien-
.refufer, j’écrivis tout ce que me-
aire ma- reconnoifiànœ,& Lorlï»
.qne-,Céline.fut liarde 5 je difiri-bnai des petits préfens aï: China,
.&à lamienne .. j’en. mis à parepour mon Maître à écrireJe goû-
tai enfin le délicieux plaflir de. donner.
ce n’apas été fans choix , mon:
Ichet Aza gîtout ce qui vient de:toi ,ftoutce qui-ades rapports in-avec ton formait 1 n’eli.point fartidemes mains". » ’
Il La chaille d’or î que ton con;
5’ V l’ ’ l w fervoît
* ne slalÎ’oyent que fur deslièges «formait;
, , ï [ami ,infirmerie Temple pour le. vilitesdù’ Carpe-hmm",pere;,.lplacée. d’un côté41eme diambreenformedeuôœs.que repréhte’ sa: grandeur ne lat
majeflé de ton rugie glande:figùie; du- Soleils, moic’mêmeiarmcherdnzïemple. perfides mols-î,» Idpendne- an-
.âeflitsexm’nem ., je me?profierne devant elle ,.:non reliaitradote, 8e. mon cœur cil tout
Étui..th i . ifÙPL Les deuxilpalmî’ersvtjuetu dons
-nas au! Soleil pour nofi’aadeædc. 45°81’ gagei’deh foirquelmrnïag
wok ânPËÜà-çlàcéevtés du. Trône, me rappellent fins-î
r gale: tes-tendres fermens.
’ L Xi» Des
a E .243 T
Des fleurs ,. * des oilëauxpandas avec fiinétrie dans tous:les-tcoinsde ma chambre ,fôrment:en racourci l’image de ces magniofigues ’ jardins , où je me fuis fi fou-è
sent entretennede ronflée.Mayen: fatisfaits’ ne s’arrête
nulle par: lins me rappelle: romamour a ma; joie , mon bonheur,enfin tout ce «pi ferajamais la vie:
de marrie. v ’. tonna; dît que aigrissaisTemple a: ceux des Maliens Royalesétoient de toutes fortes d’imi-tation: en or 8c en argent: Les Perd»-v.ienszirnhoien: infrjuià’l’herbe appel-e
hallier; 4°an faifoientdes-
’l"" "Ï: .nyï4..’
LETTRE
I 132491
EETI’KÏE”. VINGT-m.
l ’Esm. vainement,- mon cherAza a que j’ai employé les-
prieres ,. les plaintes, les ’ infiancœ
pour ne point gainer retraite;Il a-ifallu- cédereaux: importunités;
de Céline. Nous femmes depuis:’troisajours; à" la’campagne , où (on
mariage frit céléliré en: y’arrivant;
7 s Avec quelles peiœ ,aquelrenaudent». rai-je pas;abandonné. les; chers? 8e précieux .
ornemens-Ëma- folitude flaflas!a peine aiëjeeu le teins-d’en jouir ,2.
ielvne’vois-fienici-qni punie
’ - Boîti-
. Ë 13’ 0 Ï
un que la joie 8: lesdont tout le truande paroit enyvre’ 5.,
me .dillipent &- m’amnferst.,.me’rappellent avec plus deles ions Familles que ie àt’écrire roue tout au. moins à 11W
feràtoi.. . il ,1t .Leêdîierfiiïemens dé cipaye":
neparoîiïw- wifi, Peu-panteler Ipaillage-tâtés que les mais. Ils:manne, gaieté? Fic?"lente réanimée?! dë-fiefich-
sans, auxquels:- Paris; parafe- neenfin-same 1134443934335jeun-immides. dont l’or fait tout?
piaille, .ouzbiendansïunecon-a: avec. sa. a «se9148; irrue-marcel: nagean-"figeanïgamuîllemçëàdss M- . . I
du:L- w
[941Tm1? l’entretien dïunet flemme:d’Etres: penfans.
Les ieuneshommes ,. qui. fonteici en grand nombre, fe-font d’a-bordl emprefi’ésà mefuivre julqu’à:
ne paroitre- occupés que de moi;
mais foit que la froideur de me.converfation: les’ait canulés: , ou
que mon-peude-goût pour leurs-agrémens les ait dégoûtés: de la.
peine qu’ils- prenoiem à les faire
valoir, il n’afallu que jours.pour les. dénerminer’à m’oublier,
bientôt Im’ontdélivrée. de. leur:
importune préférence. .. . Le penchant des François les:’porte’fivnaturellement aux. entée
rauque Déterville 5, quoique:-àempt d’une glande. partie des
î h. 4 défauts-
. 62:2? adéfauts de la nation ,néanmoins à celui-là;
Non content devrais htpro-j’nielle qu’il» m’a &ite- de ne me
plus parler de les fendmens , ilévite avec une attention marquée-
de le rencontrer auprès de moi:obligés de nous voir faisselle , je.n’ai pas encore trouvé rl’oocafion:
ïde’luieparlerzï I v i’A- la. trifiede’ qui le domine au.
milieuvdè la joielpubliqjie , ’ilm’efi:
ailé: de. deviner: grill: fejfiitv via--
lente’ri permette-je devrois lui en:
tenir compte. ;..»maisi j’âi- tant de
quefiionsiàolui fur tors départ:d’Elpagne y fut tou’àrrivée ici;
enfin fil!” desI-fujets- li intérefl’ans ï,
531e" je ne. puis lui pardonner
12:33une fuir. lei-eus un delir violent».ëe:l’obliger à me parler ., .8: la
crainte de réveiller les plaintesôc
les regrets , me retient. ’, Céline toute occupée de fan
nouvel Epoux , ne m’efl d’aucun
Écoute, le relie dela compagniene m’ell point agréable 1;feule au milieu d’une I allemblée
.tumultueule , je n’ai d’amulèment
une mes parafées, .elles font tou-ites à toi , mon cher Azaj tu ferasizjamais le feul confident de monsœur , de mes plailirs, 8c de monbonheur.
Q
LETTRË
12:43 .
ïETTRE’Avorsgrand tort, mondiez-
Aza., de defirer livivementunentretien avec Déterville.-Hélasî
il ne m’a que trop parlé ; quoiqueje délavoueïle trouble qu’il a excité
dans mon aine, il n’efi point coco-
reeflàcé. lJe ne ligais quelle forte d’impa-
tience le joignit hier à ma trif-tell’e accoutumée. Le monde 8c le
bruit me devinrent plus importunsqu’à l’ordinaire : jufqn’à la tendre
fatisl’aéiîou de Céline 8c de fou
Epoux , tout ce que je voyois,m’infpiroit une indignation appro-
. chante
352;; il(Média Bouteille ne waubiner» des fentimens li injufiee
luron cœur ., ”allai cacher:rembarras .quïils me cannaient
une: le plus reculé du
i i ’.. upas: m’abuse afil’eairpieâ
:d’nn’arbre- , que des larmes iuvœ
horaires coulerait: dermesLekiil’age acadiennes mes;ï&dslenfeveEe-dans.merêveue li
profonde , que ïDétesvilleéwit à
genoux une de norme: que je:l’euflëiapperçn.» V. l ’’* ’Ne’vousafiniënpasaïzitliayme
dit-flirzc’eflle-hazarrl mâcon-j
.duitiavos pieds ,je ne vous-cher;»chOis pas. Imponnné du comme;
je venois jouirenzpak de 1m cloua
. E .leun
I861 lleur. I e vous ai appetgue ,Iî’aî’conF,
battu avec moiamêmezpour .mïég’
A "loigœr de vousymais je fuis tropmalheureux pour l’être fans lrelâ-g
die; par pitié pour .moi’ jeune au:
approché, j’ai fi couler vos dar-lzïnes,’je n’ai plus Zété’le maître de
:mouïcœur a" cependant. fi vous:m’orclonnez a de vous. fuir , je
aobéïrai. Le poumzwous ,Ziliau?
vous fuis- je odieux Ê Non 3 luidis-je; .auæontraire , affeyez-vous,je fuis bien faîte de trouveruunelçccafiou de m’expliquerçl, depuis
vau. .bienfaitsl..j.,.,.,N’enparlons point ,linœrro’mpit ail .v’îo
«renient. Attendez ,repris-je lapantêtre tout-àÆait généreux, il faut
le prêter à la geconuoilîânce 51 je
ne
l ("2:7 Ilavons ai. point parlé depuis quevous m’a vez- rendu. lese précieux-
ornemens du Temple où. j’ai été.
, enlevée. -j Peut-être" en n vous: écri-
lvlant’,aî4je mal expriméleshfemi-
mens-qu’un tel exeès- de bouté
mïinfpiroîes je veux . 4.3 . .-Hélase!.
’iéztetrompît-iLencoreë ,.que la re-l
*œnno’rlfeuee efiï peu? flâtenfe pour
tu cœurîmallïeureux la Compagnede l’indîEërence u, elle ne sïallie que,
trop fouvémîavecda haine: xf ’Qu’bféz-v vous; penfer ! m’ê-
veriai-je fait), Déterville L combien’j’auèois de reprochesaà vous faire,
fi-vous n’étiez pas tant àlplàindlfe !
loiu’de must haïr , dès leÏpremier-mcmeut’ a; je vous ai-vû.
WÊasid’ïmokis de répugneriez: à
17: - ï X dépendre
1’258 I
dépendre de vous que des-Elbe;-gnols. Vorre douceur-8: voue bondté me firent defirer dès-lors-de gag
gner votre amitié ,. àvmefure que.j’ai démêlé votre caraëtére. Je me
fuis confirmée dans l’idée que vous
méritiez toute la mienne... 8: fans"
parler des exrrêmes obligations-.que je .vous ai«( puifque ma recon-znoifi’ance, ’vous bletïe ).comment
.àurois-je.pu.me défendre des l’entier
mens qui vous font dus ? " 4
. Je n’ai. trouvé que vos vertus:
dignes de la fimplicité des nôtres.
Un fils du Soleil. s’honoreroit: de
Ivos’fentimensg; votre raifon» cf!
prefque celle de la nature; com-bien de morifi pour-vous-eherir-ljufqu’à la nobleIIe de vougfigure â
l r . tout
122:9]: ,gourme s plaît, en ç vous ;déjaugeasse mon.Aunekbisnprës un moment d’ab-jëfne’eyîe n’e’vouslvojrois pas re:
yenîr fans quïune forte de férénité
le; répandît mon. cœur.- 5
green-rous- : dingué -
contraintes f5 ’ , lVotre. raifouî ne; paroir
w’èvçssfeevüfiaîuënscçffe*
le. feintâmes: 39m:"vous, m’entrererrezgsgênenr. lierre
haubanés sans ,-ils-rnerprivent’duplaifir de vous peindre fans d’é-
sèsàks sur noueroisdans v0tre;amirié au vous; n’enüOuBlîez là dorloteur; vous m’ê-
tezjufq, ’àI-la . volupté- délicàte de
d- V l Ï- 2- regarder
. . [25° Ï . ,mon bienfaiteur ;yeux embarralïenr’ les miens, je n’y:
remarque plus cette agréable Ëranæ -
quilliré qui-:pafiîoir quelquefois. julë
qu’a-monnaie : je’n’yrrouve qu’ar-
ne mornedouleur qui; me" reproè»de ras-ïçéuéæémêtie lalËaulëÎ...
Ah; Beaune ! que vous êtes in;
juile ,.fi-.. vous croyezféal l" .a Ma’cnèr’eçzrfià ,;s’ëcrîâ-tëîlèn:
rue la îiriaiiiïave’é:Jardeur;.
que vos votre’ffan-clûlï-r:redoublentmeshreg’retsv Ë quel dé;-
for que la; pofi’efiion. d’un-coeur tel3
due le vôtrevlfrnais’. avee’q’uel idéer
fefpoir Ivous’rnîeu faites.
une? " " ÂBrillante Zîlïa , confinés-fi:
. - quels
par . .quellpouvoir efin le vôtre Ë ’n’êioifê-
le: poinraflëzrde’ me faire palier dela profonde lindifi’érence’à l’amour
hexcheifif; de l’indolenee." à" la fa;-
-renr,Î fine-îliencoree me vaincre 3’
*Eçpoinnioje? Oui i. lui dis-je , cet’efi’ortefi digne de: voœ:,..de.votre:
çmateur? cette.- paâion: jaffe. vous:
élève-andains des monelæ Mais-ïpourra’r-je’y funivre Î. remix-Hi
I douloureufement ;n’efpérez pas au;
"mine quêje ferve deviéii’meair
triomphe de Ivette amant ;:j’îrai:
loin de vous ° adorervotre idée a.
elle fera" las nourriture mâtemomcœur, je ’vous- aimerai", 8c-
ne vous verraiplus Yak Humour;n’oubliez pas. .;.’ Les fanglôzs étçnférent fa voir;-
4 in
5.2554?.îlfiëliâia dè- cacher res... me: ne
recevroient [ou mirage , ljien ;iépan’-
.doièanloi-æême-ténïfi tbncfiës "si?
genérofite. que-de. (a douleur; je:
"953 une Aide? - seins me 1dans les miennes 5L nous,.YQùË êta-Pr???) POÏÊF’::1??? u 9°? mi I 3’: 55ÊÎ99ÊÊÎ 71’913 ”-
rëeïendmèns se: iÏâFFaï mon:
gris sans un? .5232. :vwsaaim’preF
mini??? que . a mais 1è:Ææêflamîswâ’ 9091.3155
1-ëÇ°°Pi??gPFTËZ’V°W
Montagne bontéswsdesîecoupsles:flegfèafiëlts-îîwniërrsl. tarifons
détruira-vil. faut-965°": lehm-’1’
même. :éW’fm-Wss Faro;
. les
12 263-JT
les ?ÎQhe je fuis infenfé de mesatana leur douceur E» dans quelï.
Honteux- abaifïement je me plongge !,’C’en. el’r. fait, jesme rends à;
moi-même ,- ajoura-tél d’un ton:
Semis ; adieu, vous verrez bien-tôt.
Aza,-Piiifle.-t7il ne pas. vouséprouver les-.tourmens qui merle--
voren: ,Wpuiffe-t-il. être tel que:Vousîlezdefirez , - 8;. digne de votre:
cœur.. I I A. Quelles allâmes-r monAn ,:1’air dont il prononça nous
dernieres paroles me jura-ta pas:dans mon-amel’Je. ne pus me déë;
fendre des foupçonss qui le pré-4,-
fenterent en. foule à mon efpritqhJe ne doutai- pas que Déterville-
nefiît mieux gril neveu:
v ’ loir:
. . 5264 Tliait le paraître , qu’il ne menue
chéquelques Lettres-qu’il pouvoir:
avoir’reçues d’Eipagne. Enfin (de:
roissje le:prononcer’);que urne fus?
infidèle; pJe lui demandai-s la vérité avec
les dernieres: infiances , rom ce que:j’epus tirer- dolai ’, ne*fur que des
confiâtes-vagues- , me propres A
àvconfirmerqu’àrdérruire
tes» I* Cependântlês réflexions fur Fine?
Conllanee des hommes ; fur les dam-rgeœdé.l’abfenœ 3 a; fur lælégereté?
avecslaquellé- tusavois- mangé de
Religion", relierez: a profondément:
gravéesrfins mou’efprirz- i
fi Pour la première fois" 5 nenniM4 meadevinr’ un- fendaient?
ï Ï pénible?
[265]pénible, pour la premiere fois je
craignis de perdre ton cœur g’ Aza , s’il étoit vrai, fitu ne m’ai-
mois plus , ah l que ma mortnous fépare plutôt que ton incong
fiance. . , l lNon , c’efi le défefpoir qui a
fuggeré à Déterville ces affreu-
fes idées. Son trouble 8: [on éga-
rement ne devoient -ils pas merallurer ’? L’intérêt qui le faifoit
parler , ne devoit -il pas m’êtrefufpeé’t ? Il me «le,fut , mon cher
’ Aza , mon chagrin le tourna tout
entier contre lui , je le traitai du-rement, il me quitta déIèIpéré.
Hélas ! l’étois-je moins que
lui Ï Quels tourmens n’ai-je,point
Z fouiïerts
f 256 3fondera avant deretrouver le re-posde mon cœur? Efi-il encorebien afermi Ï Aza v! je t’aime fitendrement l pourrois -.ru -m’.ou-,
Hier! s . a
l LETTRE
I 2573
LETTRE" TRENTIÉME.
Un ton voyage efi’longï
Qmoncher Aza! Quejêdêfilire ardemment ton arrivée! Le
teins a mes inquiétudes:ici ne les vois plus que commeun fouge dont. la lainier: du fait:office l’impreflion, Je me fais [un
crime de t’avoir faupçonné, , 8c
mon repentît redouble ma tenddreflè 3 il a. prefqueentierement’
détruit la pitié que. me caufoient
les peines de Déterville g je-ne
puis lui pardonner la .mauvaifeOpinion quiil’ièmble avoir demi ;
j’en aï bien moins de regret d’être
Zz en
Î2683’ ."en quelque façon féparée de lui. ,A
v Nous fommes à Paris depuisquinze jours g je demeure avec l
, Célinedans la maifon de [on ma- *ri, airez éloignée de celle. de fou
frère; pour n’être point obligée
à le voir à toute heure. Il. vienè
louvent y manger; mais nous me-nons une vie fi agitée, Célineêe
moi, qu’il n’a pas le 15m: de me
parler en particulier. A. . .1 ADepuis norre retour , nous cm;
ployons une partie de la journéeau travail péniblede notre ajufie-ment , 8c a le refie a ce que l’on
appelle rendre des devoirs.Ces deux occupations, me par;
, roitroient auffiinfruétueufes qu’el-
les font fatiguantes ’, fi la derniere
ne
, E 269e]ne me procuroit les moyens dem’infiruire plus particulierernent
des ulages de ce pays.. A mon arrivée en France in’enrendant pas la langue , je ne
pouvois juger que fur les dehors;peu infiruite dans la maifon reli-gieufe , «je nel’ai guère été davan-
tage à la campagne ,* ou je n’aivû’ qu’une fociété particuliere ,
dont j’étois trop ennuiée pourl’éxaminer. Ce n’efi qu’ici , ou -
i répandue dans ce que l’on appelle
le grand monde, je voislanation
enflere. ’ .vI Les devoirs que nous rendons ,confiiientv à entrer en un jour dans
e plus grand nombre de mai-. Ions qu’il cil ipoflible pour ’y ren-
K ’ Z 3 dre
(2762iire de y recevoir un tribut delouanges réciproques fur la beau-s
té duvifage &de la taille , furl’audience goût 8c du choixdés’parmes. j
’ Je n’ai pas été longtems faire
m’appercevoir de la raiïon’qni fait
prendre anode-peines, pour ac.quérir Cet hommage; c’efi qu’il
faut néceli’airemenr le recevoir en.
mon: , entore n’eflnil que bienmomentané. Dès ’qUe’l’On difpaa
fait il prend une autre forme.Les agrément que l’on trouvoit
à celle qui fort , ne ferveur plusque de comparaîtra méprilânte
pour établir les perfeéiions de
îceile qui arrive. l’ I ’efi le goût demi-î
’ - ’ nant
.fi271 1.
nant des , commel’ini-fsonlëquaice efi le enfler-e la.
nation. livressfont criti:que générale des mœurs , 8c leur
converfation: celle de chaque pariticuliei’ypou’rvû qu’ils
I l’aient abfensçï . v. .3, ,. Ce. qu’ils appellent g l’au, mode
En encore alteréjïzfançîan
nfige de. dire librement toutmal que l’on peut des autres; 8c
..quelquefois celui que l’on ale pas. ’ Les plus gens :413:er fait;
smala: coutume azor: les diffinguefeulement à une certaine formule
.d’apologle- de leur Erançhile 8: de
:-leur mon: Pougqlav ’. au,moyen- de laquelle ils aévélent fans
les défauts; les tridifililfis
4 Z4 a:
. E 272]8c jufqu’aux vices de leurs amis.
.Si la fincérité dont les. Fran-çois font ulàge’ les uns contre les
autres , n’a point d’exception ,
de même leur confiance récipro-
queefi fans borne. Il ne faut niéloquence pour le faire écouter,nî’probité ï pour fe faire croire.
Touttlëir’dit ,’tout ell reçû avec la
même légereté. "- :4 "Ne croisxpas pour cela ,mon
’v’éii’ér Aza; qu’en généraliïles Fran-
’éois foient nés méchans , je ferois
ïplus-injuiie qu’eux fi je te laifl’ois
dans l’erreur; l ’ ’-!. ’
Naturellement ïfenfibles ; tond5cbés de la vertu, je n’aurai point
vu "qui écoutât fins " aitendrill’e-ment-l ’l’hillôireï - que l’on m’oblige
l’auvent
[273]louvent à faire de la droiture derios cœurs, de la candeur des nosièntimens 8c de la firnplicité denos mœurs; s’ils vivoient parmi
nous , ils deviendroient vertueux:l’exemple 8L la coutume font les
titans de leurs ufages. .l Tel qui penfe bien ,- médit d’un
valaient pour n’être pas méprifé de
ceux qui. l’écoutent.. Tel autre fe-
roit bon , humain, fans orgueil ,s’il ne craignoit d’être ridicule ,ôc
.tel’eli ridicule par état qui feroit
;un modèle aï: perfeé’tions s’il ofoit
bautement’avoir du mérite.
Enfin , mon cher Aza, leurslvices font artificiels comme leurs-vertus , 8c la frivolité de leur ca-raé’rère ne leur permet d’être
qu’impar:
V [mi . ,qu’imparfaitement ce qu’ilAinfi (1116181118 jouets del’eniaar
ce , ridicules infiitutionstdes, êtres
parians ,s ils n’ont ,. comme eux;qu’une refiemblanœ ébauchée-
avec leurs modèles 7;; du. poidsaux yeux , de la .légéretéautaGL,»
la futface coloriée. , un. intérieur
informe, un prix apparent , au-cune valeur réelle. Azufli ne font-v
iis eliimés par les antres nations.
que conime les joliessbagateliesrle font, dans la fortifié. lebon:feus .fourit alentis gemilleiïes.r≤ remet froidementà leur place;-
Heureufe la. nation qui n’a: que:
la nature pour guide , la: vérité
pour mobile &la mapour pria?
. ’. 1......
[275T .
LETTRE TRENTE-UM’Â
- IL n’eli pas furprenant , moncher Aza ,. que l’inconféquence
fait une faire du caraâère légerdes François. sursis je ne puis allezm’étonner de ce qu’avec autan:
8: plus de lumières qu’aucune au-"î-
r ne nation, ils lèrnblent ne pasappeteexroir les contradié’tions circé
quantes que les Étrangers remat’è
quem: en eux des la premiere vue;Parmi le grand nombre de celé
les qui me frappent tous les jours à
ien’en vois point de plus desbo-
norante pour leur efprit ,. queleur fagota de peule: fur les famé
mess
.[ 276 J.mes. Ils les refpeâent, mon cher
Aza , 8e en même-temps ils lesméprifent avec un égal excès.
” Lapremiere loi de leur poli-teIIe ,lou fi tu veux de leur vertu(car je ne leur en counois pointd’autre ) regarde les femmes.L’homme duplus haut rang doitdes égards à celle de la plus: vile
condition , il le couvriroit de hon-te 8c de ce qu’on appelle ridicule ,
s’il lui faifoit quelque illimite per-
lonnelle. Et cependant l’homme le
moins confidérable , le moins bili-
.mé , peut tromper , trahir unefemme de mérite.noircir la répu-
tation par des calomnies , fanscraindre ni blâme ni punition.
Si je n’étois allurée que bientôt
tu
[ 277Jtu pourras en juger parmi-même ; ”olèrois-je te peindre des contrafies.
que la fimplicité de nos elpritspeut-à peine concevoir Ë Docile
aux norions de la nature , notregenie ne va pas au-delà ; nousavons trouvé que la force 8c lecourage dans un fexe , indiquoitqu’il devoit être le foutien .8: le
défenfeur de l’autre , nos Loix .(ont conformes. * lciloih de ’com- I
patir à la foiblefi’e des femmes 3’
celles du peuple accablées de m"-
vail n’en font foulagées ni parles
loix ni par leurs maris 3’ Celles Id’un rang plus élevé , joue-racla
l fédué’tion
* Les Loixidifpenfoient Ies’fernmesde tout travail pénible.
w I278]Téduêiion ou de la méchanceté des
hommes, n’ont pour le dédom-
mager de leurs perfidies, que lesdehors d’un refpeél: purement
ginaire , toujours fuivi de, la plusmordante fatyre.
Je m’étais bien apperçue en en;
tram dans le monde que la 6611-:fare habituelle de la nation tomé
j boit principalement fur les fem-mes . 8: que les honnies , entreeux , ne le méprifoient qu’avec
ménagement : j’en cherchois la
calife dans leurs bonnes qualités,loriqu’uuaccidœt me l’a fait:dé.
couvrir-parmi leursdéfauts. -
t Dmtoutes les maifons ou nousfamines entrées depuis deux jours,on a’raconré la mort d’un jeune
’ v homme
I279] .110mm: tué par un de les amis, æ
l’on approuvoit cette aétion bar-j
bare, parlaienle mifon ., que lemort avoit parlé au défavantage
du vivant g cettenouvelle extra-vagance me parut d’un .caraâère
.aâ’ez férieux pour être approfon-
die. Je m’informai , 8c j’appris ,
moucher Aza, qu’un homme cilobligé d’estpolèt la vie pour la
ravir à un autre, s’il apprend que
cet autre a tenu’quelques dikour-s
contre lui 5 on à le bannir de lafociété s’il refufe de prendre unevengeance. fi crueHegz Il n’en’fallut’
pas pour m’ouvrir lesyeux fur ce queje cherchois. Ilcil [clair que les hommes naturel-lementllâclaes. fans boute 8: fans
r v a remords
. [.280]remords ne craignent que les pu-’
airions corporelles , 5c que filesfemmes étoient autorifées à punir
les outrages qu’on leur fait! de la
. même maniere dont ils font obligés
delà venger ’de la pluslégere in-
fulte , tel que l’on voit reçu de ac-
cueilli dans la fociété ,.ne feroit
plus; ou retiré dansun defert , ily cacheroit fa honte 8c fa .mauvaifefoi: triais les lâches’n’ont rien à
craindre, ils ont trop bien fondécet abus pour le voir jamais abo-
lir; ,L’impudence .8: l’efli’onterie
font les premiers. ièntimens quel’on infpire aux hommes , la timi-
dité , la douceur a; la patience ,font les feules vertus .que , l’on
’ cultive
( 281Cultive dans les femmes : commentnoieroient-elles pasles vidâmes del’impunité Î ’
’ .0 mon cher Aza l’que les vices
brillans d’une nation d’ailleurs char-
mante , ne nous dégoûtent pointdelanaive fimplicité de nos mœurs!
N’oublions jamais, toi, l’obligation
ou tu es d’être mon exemple , mon
guide de mon ’ . dans le che-min de la vertu fait: moi celle ou je
fuis de confèrverton ellime 8c tonamour, en imitant mon modéle, enle furpali’ant même s’il cil pollible .
en méritant un refpeâ fondé fur le
.mérite a: non pas fur un frivoleçufage. .
A. LETTRE
LETTRE TRENTE-DEUX;
Os vifites de nos fatigues ;mon cher-Aza , nepOuvo’ient
le terminer plus agréablement.Quelle journée délicieufe j’ailpfali’é’
thier !.combien los nouvelles obliagarions que muDéterville à: à;(à fleur. me lout’ïagréables huais-
combien chasme feront encres;quand je parut-ailes partageravec
toi! -Après deux jours de repos anous partîmes bien matin- de Pa-ris, Céline, fou frere ,fon mari 8c
moi, pour aller, difoit-elle , ren-r- du: une vifite à la meilleure de
13283 ]:’
Y°yëge,ne; 599W:long nous-arrivâmes :519 ,très-Bonnehem ànëIe-maifonéïe carn-
Lpagnghcîon: 11- fituation 8: flaup-
;prqches meparurentadmimbies;«qui détonnera y entrant...fin v diem noyer-mutes le; page;&uæwçslæëc dafiœmcæwctpctv
Mafia? :: * .’ :, LÇetçe’maîfomstop Belleyonr’
Maqnîauwîs dûl’hær25men flammé-591; 1.19*,2nchancer
ment. Cettepehiëè me dégazât-fig
dèmandaigà-z-Gélliqe tiquons irienCECZanÇÎÔègcçîzEÉBS d’un enfin?
fioit)fünfirerîë&hîïïoîrsîs a QMàanÎà’
fléKEÀUîlOÉS’ïéÎQÏt
gneiœdamsüiquesè. »
a . 1 A33
E 234 J V,’ Vous la. verrez 3 me répondît-
’elle , maïs comme des l iaÆsires: imb-
pbrtazït’es l’àppellehtl’aîlleulà pour
toute 1la-fournée , elleÏ m’a chargée
devons engager à fairevleslhonneurs .
de chez elle pendant fou abfence.’Aloré 3 ajoùraëçëelle l enï riant r,
voyons comment v5Vous Vous entillerez ? rentrai volonfiers dans lafilaîfamerie ; je reprisle ton férieux
pour capicr les cqmpümens quej’avais entendufaire enï’pàreil cas ,
’& l’on trouva que 3e m’en’acquittâi
filiez bien. ï"»’- VÏ .vÀprès ls’êtreïîamul’ée Quelque
teins de Cc badinage, Céline mefifi 75 faut déî :pblitelïè l TuffiË-oit à
punir?! hammam ïrééevbir g
, Madameï aj-ill faut:rquelque
f»?- v- H r l chofè
” [ 23! l. choie de plus à la campagne , n’anë
«rez-vous pas la bonté de nous don-
nerà dîner?
. r -Ah ! fur cet article, lui dis-ie,je4 n’en fçais pas allez pour vous finis-
faire , &je commence à crainglre
pourmoi-même que votre amie nes’en fait trop rapportée à mes
foins. Je fais un remede à cela ,:répondit Céline , fi vous voulez-feulement prendre la peine d’écrire
avoue nom , vous verrez qu’il n’efi
spas fi difficile que vous le penfez ,
de bien régaler les amies 5 vous me
:ralïurez , lui dis-je., allons,écri-
:vOns promptement.:2: Je n’eus pas plutôt prononcé
:cest paroles ,v que je vis entrer unhomme vêtu de ’noir , qui tenoit
une
VE’285 T
une écritoire" 8c du papier ,. fêlaiécrit; ilume le .préfenta ,8: j’y pli-g
gai monnom où l’on voulue. a ’
Dans l’infiant même ,. parut un:
autre homme d’ufl’ez bonne mine ,.
qui nonsinvita (clou la coutumerdepalferavec lui-danSJL’eadmit ou;
L’on mange, . . . zn Nous y trouvâmes une table:avec autant depropreté quede magnificence; à’pehaenétionsr
;nbusÎ-aŒs quine malique anhar-
mame fa fit entendre dans le:chambre voifine ,vn’en- ne au»
quoit de tourte guipent tendre
un. repas agréable.mie îfèmlàloit’ avoir nibliéfon.’
pour :1msexéiter ala-ide. ,4 il meWh en Mienne;
mares.
’ E2871nieras de l’es fentimens pour moi;r
mais toujours d’un ton flatteur;fans plaintes ni reproches,
jour étoit ferein 5 d’un com-5
mun accord nous-réfolumes denous promener en ferrant de ta-ble. Nous trônvâmes les jardins»
beaucoup plus étendus que "lamaifon ne fembloit: le promettre;dÜartôcla fimétrie ne s’y faifoient
admirer que pour rendre plustouchau; les charmes de la (impie.
nature. A ."Nous Bornâmes notre courfedans un boishqui termimece beau;jardin; afiistous quatre furun ga-zon délicieux , nous commev dans déja à nous livrer à la rêvai
à: affinent minent-lesbeautés
[288]’
beautés naturelles , quand à tu;vers les arbres, nous vîmes venirà nous d’un côté une troupe de
"paylàns vêtus proprement à leur
maniera , précédés de quelques
i infirumens de mufique , 8c de l’autre
lune troupe de jeunes filles vêtueside blanc , la tête-oméga de fleurs
champêtres , qui chantoient d’une
ïfaçon rufiiqne, mais mélodieuïe,
des chanfons , ou j’entendis avecifurprife, que mon nom étoit fou-
rvent répété. s iMon-étonnement fut bien plus
lfort , lorfque’ les deux troupes’ nous ayant jointes , je vis l’homme
’-le plus apparent», quitter la fien-
”-ne, mettre un genouil en terre a-v 6c me préfenter dans un 3 grand
bafiîn
r
, I289]bamn plufieurs; clefs avec tintons-
;que mon trouble ’m’em-,pêcha-ide’bien entendre. 5 je corné
.prisïfeulemeut :Erïqu’étant le (chef
des villageoisde la Centrée, il vïei
rioit me faire hommage en qualitéI de leur Souveraine,” . .8: :me. pré-J
Tenter: lesï clefs ide lai maifon dontî’étoisraufli la maîtrefl’e; , : a:
Dès qu’il eut fini fa harangue ;
il (enlevapour’ faire place à laspins jolie d’entre les jeunes filles.
Elle vintïme préfentet une-gerbade fleurs ornée de rubana-«qu’elle
factornpagna auflî’d’un petit
1 cours à ma louange 5 dont elle s’âc-g
--quîta.ldeéfbolm;e .Ç..- . . ..;
U ’ ferois empattera, mon cher’ Aza-g pour:l répondre à. des r éloges
i - » t Bb que
12 299:]
querjeméritois ligue-d’ailleurs
meccqui fend-oit ,vavoit’nni-Ouvfi’approchanttde-celui niella-véti-
Été, que dansera des-moinerie;
«fie "ne Ppouvdis une fidéferidre «de
îçoire ( se que’diéafimoins r):
-trouvoîs -incroiablet :- cette men-em’produifitïnne infinitésd’au-
ces 4: mon: efprit étoit tellement. aquiil «ricin: impofülile de
parole :-fi ma" confu-un: étoit divertiflânte ïpour Fiarecompgnie a elle ne l’étoit;guè’rès
spots: moi. j . 3. Dérervillefiirlepremierrqui eneût: touché sailnâeun Ïfigneràwfa
(un. elle [clava après’avbîrdon-7’116 quelquesgpîéœs’d’orïaux? paï-
’ 5 ciblentL c .. v airant
l: 291 Il-dilànt (que c’était les prémics
de mes bontés peureux)elleme.propol’a de «faire un merde pro-
menade dansvle bois, je la fuivisÏ avec plaifir, comptantbien lui
,faireldes. reprochesde l’embarras.dçù .elle’ m’avoir mife ; mais je
.n’en eus pas le tems : à peine
.avions Â- nous fait quelques pas ,,qu’elle s’arrêta de me regardant
(avec une mine riante : avouez ,-Zilia, merlu-elle, que vous êtesbien fâchée contre nous ,13: que«vous le ferez. bien davantage , fi
je vous dis. qu’il entrés vrai
que cetteterre ,8: cette maifon-vous appartiennent. ’
A moi, m’écriaî-jelah C66
En: l vous ponfi’ez trop loin l’ou-
Bb 2 page,
’ E2923 a V ,.trage, , ou la :plaifanterie.x Amen:riez, me dit-elIE-Ëplus férieulë-.ment ., ..fi mon frère avoit difpofé
de quelques parties de vos tré-Iors pouren faire l’vauilirioii’ig a:
.qrfaulieu des ennuienfesv’èf’ormalie
tés l, dont il s’efl "chargés il ne vous
eût refervé que la furprîiei, nous
haïriez-vous bien ’fortËne pourrîte-
wous nous pardonner ide. v0usavoir, procuréTÇà tout événementâ I
une: demeure telle-queâêôusàvee
paruïvll’ai’mer ,’ de éeïvoùsï avoir
affurée une vie A indépendante”?.VOusÂavez figné ce matin l’aélËe
authentique qfi-vomïm&?œ ’po’f-
.feflîorî de l’une’& l’autre; Gonflé-
rious a méfient tant qu’il vous plai-
ra, ajouta-belle en fiant a lirien
la..... Lb». a de
(293)" .de tout cela ne vous efl agréable;
iAh, mon aimable amie ! m’é-
criai-je , en me jettant dans lesbras. Je feus trop vivement desfoins fi généreux pour. vous ex-t
primer-ma reconnoili’ance ; il ne
fut pofiible de prononcer quece peu-de mots ; j’avois fèl’ltî.
d’abord l’importance d’un tel fer-
vice. Touchée , attendrie , train:p’ortéede joie en peufant au plai-
fir que j’aurois’ de te confacrer
cette charmante demeure ; la mul- Ltirade de mespfentimens en étouf-foit l’expreilion. Je fail’ois à Cé-I
liiae des? carrelles qu’elle me ren-
doit avec Ia-Imëme tendrefl’e 3 85
après m’avoir donné le tems de
35e remettre . nous allâmes re-
’- Bb 3 trouver
:2294]!
trouver fou frère de fou mari»Un nouveau trouble me l’aifit
jeu abordant Déterville , 8; jette»
un nouvel embarras dans mes ex-prefiions g je lui tendis la main ail, larbail’a- fans. proférer une pa- .
role, &«fe détournapour cacherdes larmes qu’il ne put retenir , .
8: que je pris pour des figues dela’fatisfaâiou qu’il avoit de me
Voir fi contente 5.jen fus attendriesjufqu’à en ver-fer aufii quelques-
unes. Lemari- de Céline , moins. iintéreflé que nous , à ce qui le,palioit , remit bientôtla conver-fition fur le ton de plaifantefie ;il me fit des complimensfur ma:nouvelle dignité , Sortons enga-
gea à retourner à.la mail’ou pour.
en
E2953?
lesfleurs.» 5c èbe vumèDs’servîlle.
que’ÎOD’gS’ûtËéPOiP pas! site .
sifilzs’enrfiàitoîtg . , , A.
ç BaYQWÊr l9 r; 1.1.1911bien: se asi- s’ofiit. à: mon;
a nafiagemepamtnreadrecnpçnqn:telle forme glandeurs racleuse:Quantum les armoriales;mas s la jardins;mandatasse... a . . ...-.J.e suifer! alun un:
tellesmeubles. plasticités.» les:
1905951333: BagatellsS;--r9?ét9ieut; fifi: *
sans internâmes- . , 4-. Je: parcourus. les appartement
me amenantpasdeçrienzexamie.net; lefeul endroit oàjg pfut-étain
- B b4. fut
. [59.5.]? .ne dans une fadiezïï’gnude brans?
bre entourée. d’un grillage d’or;-
légérernent" travaillé , qui renier:
moit une infinité "de Livres-Ide”routés couleurs; de touraniennes,æ’Œ’nneï propreté admii-ablei 5’-
j’étois dans un tel enchantement;
que je croiois nepouvoirles quiné:ter" (Eus ’ les avoir” tous: lus; Céline:
m’en mais fénllîié; failâut (:3an
venir d’une clef d’ori’que ’ËDét’er-ê’î
ville m’avoir remue; Nous cher-châmes à l’employefl’m’aî’sv nos
recherches auroient-étéî mutilés;
s’il ne nous eût montré la porte
qu’elle devoit ouvrir, confondueavec art dans les lambris 51j! étoitimpofiîble de la découvrir fans en
avoir léièqèfërzf, L Î:;Îv-- ; f
Je
[297T A, .fl ,Je’l’ouvris avec précipitation;
&je reliai immobile à la vue desmagnificences qu’elle renfermoit;
t, C’étoit un cabinetïtout’bril-ê,
lant de glaces 8c de’peintures’rles lambrÎÊà rond verd*,j’ornés de
figures, Vexrrêmenrent "bien défi?
nuées ï, 5 imitoient une partie des
jeux 8; des cérémonies de la ville
sa? Soleil, telles irien; près [que jeles me: ménures à Détervillei I
Ou y vojoit nos Vierges repréJEntées’en mille endroits avec le
même babillement que je portoiseu arrivant "en: France3 ou difoitmême qu’elles . me ireli’embloieutà,
’ Les ornemeus du Temple quejavOis ’ dans la’imaifouïReè;
ligieufe g fouettas par des Pire-Î;
M inities
E298]:inities. dorées , ornoient, roussies
coins de ce magnifique cabinett.La. figure du Soleil filipendue au.milieu d’un plafond peint des plus-
Belles couleurs du ciel 3. achevoit:par fou éclat d’embellir cette cigare
tuante folitude : 8: des meubles-eommodes afi’ortis aux, peintures.
la-rendoientdélicieufe, lEn éxaminant de plus près ce
que, j’étois ravie de, retrouver, je:
m’apperçus que la. chaife d’or. y
manquoit : quoique je me garer. dalle bien; d’en parler ,- Déterville:
me devinas; il faifit. ce. momeriepour s’expliquer; :;. vous. cherchez;
inutilement, belle Zilia. ,’ me dit--
il a par- uu pouvoir magiqpe la:de l’Irm,s’.e-iiïtrausformée3
[29.9 T
en maîfon- , erijardin , en terres.Si je n’ai pasemployé ma propre
fiente à cette métamorphofe , cen’a pas été fans regret , mais il a
fallu refpeéïer ’vorre- délicateiïe 5.
voiciame dit-il , en ouvraut’une,
petite armoire ( pratiquée admistement dans le mur , ) voici les.débris de l’opération magique.
En même-rem il me fit voir unecadette: remplie de. piéces. d’or à;
l’ufige de France; Ceci, vous le:fçavez , cantinua-t-il, n’ell: pas ce.
qui off le moins nécefiane parmi-nous, j’ai:cru devoir vous encans.
’ièrver une petiteprovifiom
» Je commençbisà lui-témoigner
ma. vive-reconnaifi’ance de liadmi-r
anoxique me cautoieutdes.» foins).
7 fi
.E 30° Ifiprévenaus; quand Céline ’m’insr
terrompit a: m’entraîna dans une
chambre à côté du merveilleux ca-
binet. Je-veux aulii, me dit-elle,vous faire voirla puilïance de mon
art. On ouvrit de grandes armoi-rres remplies d’étoflès admirables ,’
de linge , d’ajullemens , enfin detout. ce qui elià l’ufage des femmes,
avec une telle abondance ,que jel ne pûsm’erupécberd’enrire 8c de.
demandera Céline , combien d’an-i
nées elle vouloit que je vécufl’e
pour employer tant de belles cho-hfes. Autant que nous en vivronsmon frère a: moi, me répondit-elle : 8c mon neprisàje ,. je defireque vOus viviez l’un 8: l’autre au-
çant que je vous aimerai, I8: vous
s- h DE
,, (3011., .v nme mourrezafi’urémentpas-les preà
»- En achevant ces mots yuansretournâmes dans le Temple duSoleil (c’eii aiufi qu’ils nomme-
’rent le merveilleux Cabinet. ) J’eus
la libertéde parletr, j’en-’primaî 34 commesje le fientois ; les
fentimeus’rlont ’j’étois pénétrée:
’Quelle’bonté i Queide vertus dans
les procédés ïdùifière" 86 de. la
(campa. 445.35: :2 à a:4 ’- 4Nous’ pafi’ârhe’sï’l’e relie: du élit
dans les délices de la confiance’de
de l’amitié. g" jede’uiïfi’s dessinon-
ïl-du’ loupé i’ënêbréïplri’s’èai’e-
ment-que punaisasse me uune; ’sJ’ordoun’oiE Hilrêiiiefit’â’dés
-domefiiqu’es "que je lavois étrenna
moi 5
t 302].moi ;vjebadinois [armon autorité8c mon opulence3je lis tout cequi dépendoit de moi , pourron-dre agréables à mes bienfaiteurs
leurs. propres bienfaits.
. Je crus cependant. m’apperce--voir Qu’à meliue que le tems s’é-
,’C0l110it . Déterville retomboit dans
la mélancolie , de même qu’il
échappoit de teins en tems des.hrmes.à 05h65:!naî51’unôcl’au-
Ù fi promptement un, que jeteurs m’êtretrompée. g.Je fis,meseiiiuts,pour les eu-.gaser à. ion? nasiques imam..fiôidâl?°nbem,vqn’îls Inc-Prom-
soient. Je ne pûs l’obtenir 3 nous
fourmes revenus cette nuit , en
’ * nous
213°er
«nous, promettant de retourner ixia
môu’Pàla’îs en-
félicité ,. Plusniaiser-avec toi! . .a si! ï ;
- [ses]. il...i"1 inuil hiilt:5I.Ε.i:53
LET-Cl? HUIRENÉÏEJKÔ’ 4
Il Atriflefl’eàle. némales: de
la futur, mon, cher-vAza4,Îu’a
fait qu’augmenter depuis notreretour de moanalais enchanté:ils me [ont trop, chers l’un 8: l’au-Z
tre pour neÎiii’étreîpas empreil’ée
à leur en demander’le motif; mais’
* voyant qu’ils.s’obllinoient à me
le taire . je n’ai plus douté que
quelque nouveau malheur n’ait
traverfé ton voyage , 8c. bien-tôt mon inquiétude a furpallé leur
chagrin. Je n’en ai pas diliîmulé
la carafe, a: mes aimables amisne l’ont pas laill’é durer longtems.
E gire? "a t. Détel’VlllC
Miser] ,. .-.V ’ Détervillé les: avoué qu’il avoit .
télolu de me cacher le de un ïarrivée ’, afin de mezfurprend’re ,’
marisque mon inquiétude lui fai- .fiiëiabandonnerp’lën idellîeiu. En i.
mais du .guidé Squ’il ’t’afa’it’ doîner’,’8c ’ par *
le calcul du-tems’ôz du lieu. oùeîle l
attë’éciîregrmfa si: temples.
dëè’ sertiroient. trairont:miïü’ehâîâîkëâis: Mariée?
ÆÉ’Æë’âi’siîFri,sù’îfh’râand?
teins à» ’mefurer jul’qu’à i celui qui".
°°mblénÏF695.IhèëlvoeÏpx-. , Â l
ne.te, Déterville’ n’a”pliis,:héliîté,;dé l
guignon sa l’ait-vdirl’apparte’.’
nient’qu’il-l te définie ’, tu logeras ’
w” Cc ici ,
E 306 Iici, jufqu’â ce qu’unis enfemble.
ladécence nous permette d’habiter
mon délicieux Château. Je ne te
perdraiplus de vue .rieuue nousiëparera 5 Déterville a pourvu à
tout , 86 m’a convaincue plus quejamais de l’excèsde a générolir
té. IAprès cet éclaircifl’euieut ,jene
cherche plus d’autre taule diatelle qui le dévore que ta pracbainearrivée. Je le plains ç compatisà.
à douleur , je lui fouhaite un bon-V
heur qui ne dépende point demes
W; &- quî fait unedignerécompenfe de la vertu.
Je mulemême me partiedes naufportslde m’ajoiepourue I
pas une: fa peine. C’eû tout ceque
-[3Q7J queje puis faire; mais je fuis trop;Occupé: de mon bonheur pour le
renfermez entierement env moi-1inême quoique je te croie,En grée . gémie, «faillein moindre bruit , que j’inter-
tompe ma Lettre prefque à chasque mot pour courir à-lafenêu’e,je ùe’hifiè’pas-dee continuer à
kir: a ce. rompent audéfioit tout. Tu es plusprèsdemoi:,.il eû vraies. mistonabiënoe. en efiælle moins: réelle
que ’fi les mers nous [égaroient
ème: une teiois point au nefieux m’entenâre , pourquoi:rois-je de m’entreœnir avait toi de ’
la feule façon dont jepnis le faire l
encoreunmomentgcjeœvemi;C62 mais
. -[3°8]..V .*,Hmais ce moment zg’exifiè point; Ë
finie-je iniieùx emèïbîefcîe’qçi nie
fefie’ de ion,a’ëfei2’c:e;..qvîèà èè’èeie
gazât là HVaèîËë "de Ëàïtengïèfle!
Hélaè zjèd-’1’âs-’îèdeftéùjëafsgénazp
Iâùte.’ Que ée teàuséfiloïhfiéïàoî!
àveè’. quèf trànÎporçl’iÏ «de.
mËùo foùveùir’ tfÂzàféhér
ciné ’ce’iiôni efi ËBiehgêÊ je
me ïëaprpënè’r’ai- filùs’ïaîi.
e m’entendrag;-ta èôfè’âââ â’âëaiîç;
les; fiplus feindras; eïtêrëifioïézdemon
ému. rêva???Ëéëèiâpëâfè’dè r99
. empreïéiàent .5 . . ’ .I 0-11:mgr, ëë snïeflî’aaïsioig’êçlêèheæ
.âant’:î.1’fiùiàeéie”tc initié? ’
arma
»" . , fi:...s’.
LWTRFÜÎŒQUÆ
gjl
MDîfiJËLE’Z La; 32-12310
:î,’ .7 95: .:"îVàz-èbifs’bû ÏMàifi’egxfi
. a; cr? 1:33:31: F J. m1!prévu: fans re ’entxr’fe «2111-,
ÎË77L’Î’Î7’YÎ 5T3 Z 9 l ’ 5’351: in?)gnn morte flue vous damez J031:
un et) HüJbflfii en: se ,;:-’uéc.î(Ire au, ofiheur, que vous, me pt. 1
vil-J AÏ": . .- 1’ i111" ÈÏ.’,ÎS z 25.21)?panez Ï Comrnent’îwez-vousï en:meme- dèïfiîkéfirëcédei-iâttfë’ v
e p X :5.
.1
’y
WALŒDMWÆŒï
M75»; as ’éîiiëôïaïiaîèëeè
a’zËëÈËËËÂÏËarîHÊË-ïiîëtiÈ-ï’dë ,sÊëÎ
êoîifiÉîÏÎa’zîëê pËèiÏahS Ï-
que ce ne fûç pontifie geindre ÎEnfibl’e’ à. votre deieffioîlrfôcà vo-
gç’abïëzicê”? gammée ny à deux.
’ ” joursÇ
me?jours des douceurs Hel’amitîé’, j’en
éprouve les peines les»
Plusameresrlw et:Céline touteafiigéeqn’èlle efi ,
l n’a que;troplv Bien!" examinas.ordres. En: m’a préfenxé Aza
d’une main ,1: de l’autre votre
cruelIeLetu’e. Aueomble de mes
(in: là douleur Ëefiïagame» retrouvantune , de ne je: sa:[idiotifié un? ie pe’rdêîs’,’cè-Î
nous me; autres, Déterville E pèm..cenefiaîsiotreï bonté efi Iln’efperez pàà exécuter inféra?
E En voà réfolutions 5mon; la me: ne nous figuerapas.àjamîà’de tout «qui; vous cf!
o o . I ’ cher:
[au]?cher; vous tentendrez. puondneer-mon nom ,. vomirecevrez mes:Lettres nous écouterez- maorie-îres ;Iefang 8: Panifiéurepreudroni’
hmrdl’oits tu: votievoeoem’tïwons:
vousrrendtez: à une: àmâlleîàrgla-i
quelîejéfuisuefiaonàble devon!
perte. . . .;’’ Quoiz’! pour técompenî’e He
un: de, , :fempoifonueëîrois-votionsâc ceux. de. vousbutiez-amurois une fr tendre!mien E je. paumois le. défefpoir:dans-voyants, même enjouüîî
daims boutai non-ne ;le. étayez pas, jevnemefvois»
qu’avec horreur dans une mon?quexieremplis dedeuil-;je recon-uoisîvos foins au hon uairemenei
que
E3 me]i;ne:jerreçoisdé:Géline 3m! moi;
ment même æùzje ahi [rationnarois 41eme haïr; mais quels qu’ils-Ïrosent;,jâxnmm, 8e jezl’n’éloir
wtm-jmmüetmq’natjdneipùistnŒ-ir ç :fi irons Hymne-’2’
nez. Que vouâête’s" àveugle Amie)
rerville! . e .lcatin: vous IlentraîneMunddïeh :fiîéontràire’à vas;
vues? vous .vmdid mercurielle?renfle, vous ne’megmudeàîcompèblé ;’ vous: vouliez [échet
ms lamai, vouslesfaites con.ICI": &aàronçî perde?) parâme-
ébiguement Io fruit de’fv0treïhfâëx
Cfificea: 1"»: 55cl) 251.7 2:2. (il?
yen-être damiezwousgouvé.que trop de doueeni’dans’
cette
l: 3-13 Ï
(Être entrevue , que vous avezcru "fi redoutable pour vous! CetAza , l’objet de tant d’amours g A
n’ell plus le même Aza ; que je
vous ai peint avec des couleursfi tendres. Le froidde fou abord.’
l’éloge des Efpagnols, dont cent
fois il a intetrompu le plus douxépanchement de mon une, la ou;’riofité offenfante , l’arrache à ’
mes tranlports , pour vilîter lesraretés de Paris : tout me liaitcraindre des maux dont mon cœur"frémit. Ah , Détervillel! peut-être
ne ferezwous pas longtems le plusmalheureux.
Si la pitié de vous - même ne
peut rien fut vous , que les de«vous de l’amitié vous ramenant ;
H Dd elle
» r” [-344]elle ell le feul azile de l’amour in-
fortuné. Si les maux que je re-doute alloient m’accabler , quelsreproches n’auriez-vous pas à vous
faire ? Si-vous m’abandonnez, ou
.trouverai- je des courts hâblesà mes peines ? La généralité ,
jufqu’ici la plus forte de vos paf-.fions , céderoit-elle enfin à 1’ -
pmour mécontent f Non , je nepuis le croire 5 cette foibleife fe-roit. indigne de vous 5 vous êtesincapable de vous y livrer; maisvenez m’en convaincre , fi vousaimez votre gloire a; manœpos.
LETTRE
[3153.
www;àAÙ CHEVALIER DârnnanEà
z», ’, àquzhe..,l
r4 ÎI vousîn’étiez la plus noble
’ des créatures , Monfieur’, je
ferois la plus humiliée ; fi vousn’aviez l’ame la plus humaine , le
cœur le plus" .compatifiant ; fe-l’ÔÎthÇ à musque je ferois l’aveu
de ma honte 8c de mon défefpoir
hélas! que me refie-t-lil à.craindre Ë, qu’ai-je à ménager? tout
èfifpèrdg pour niai. : ’ ’
l Ï lpCéln’eliplusilapei-te de majbèrt’éj’de anion rang, de nia pa-
l " p D d 2 trie
.f3i63trie que je regrette ; ce ne font pluslès inquiétudes d’une tmdrede
innocente qui .m’arrachent despleurs 566i la bonne foi violée,c’ell l’amour .méprifé quidéchire
mon ame. Aza ell infidèle.Aza infidéle?! Que ces fimelles
mots ont" de pouvoir. fur monâme... . . mon fang fèlglaceÏ.;:.”..
un torrent de larmes" . . .. -rappris des Efpagnols à connut
tre les malheurs 5p mais le dernierde leurs coups efi le plus [enfile-5,ce font .eux qui m’enlevent iCœur d’Aza ;,c’.ell leur cruelle Re-
ligion qui me rend odieufe à lesyeux. Elle approuve,elle ordonnel’infidélité , la ’ perfidie Ï, l’ingrati-
inde; mais elle défend l’amour de
- , .. 4 4 a fis
(-5317)?fis proches. Si j’étaisétrangere;
inconnue , Aza-pourroit m’aimer r
unis par les liens du làng’, il doit:mabandonner ,- m’ôter’ la vie fans!
honte ,- fins regret ,-lânsremord’s;.
Hélas lémure bizarre qu’efi cette
Religion, s’il n’avoit fallu que
Èembmfler pour retrouver le bien
qu’elle mantrache ( laps corrom-
pre mon cœur par l’es principes)
fautois fournis mon efprit à lesillufions. Dans l’amertume de moname ,.j’ai demandé d’être inl’truia,
te 3. rues pleurs- n’bnt point été
écoutés. Je ne puisé-tre admil’r.’r
danswune’ fociétê fi- pure ,1 fans
abandonner le motiE’qui me diéser-J
mine , fans renoncer arma mutuelle;’e’el’tg-à-direfans-changer monex’ri-
flenceg- À Dd 3. » Je:
E3 18 3, .Jç-l’avoues. cetteæXtrêmelëvéi
site me frappe autant qu’elle me ré-.
volte ,, je ne puis refufer unefortede vénération à desLoixtuent; mais eli-ilen monpouvoirde les adopter ?- Et quand je lesadopterois ,4 quel. avantage’m’en
reviendroit-i1 ? Aza ne m’aimeplus; ah! malheureufe. , ’. . . .. , ».
. Lecruel Aza n’a confinéla candenrfde nos mœurs. gracierefpeft pour la vérité". doutilfait
unfi funefle ulàge. Séduit parlescharmes d’une jeuneEfpagriole;prêt às’unir une , il n’a confenti
avenirs]: France .queîpour le dé-
gager de la foi qu’il. m’avoir ju:
rée, que pour ne ure-lamer aucun
fivèsfentimçnsssne Pont
et - I g; ".1119:s
. 4 [in]rue-rendre une liberté que je dén-
tefie ; que pour m’ôterla vie. iÏ Oui, c’en en vain qu’il. merend
àmoi-rnême, mon cœur efià lui;il y-lëra-jufqu’à la mort.
’ Ma vie lui appartient , qu’il me.
la ravilir: a: qu’il miaime . . . . . .
vVeus ligniez mon malheur,pour-squoi ne me l’aviez- vous éclairci.
qu’à demi ?Pourquoi ne me lama-
tes-vous entrevoir que des [cup-çons qui me rendirent injulle àvotre égard ? Eh pourquoi vousen fais-je un Crime?» Je ne vousaurois pas cru : aveugle , préve-nue , j’aurois été moi- même au-de-
vaut de ma funelie deflinée,j’au;
rois conduit fa viâime à ma Ri-vale, je ferois à préfent. . . . .
t, a I A: D d a 0
[320TO Dieux, fanVeZomoi cette Boni-3
bleimage!....,* Déterville4,trop généreux ami!
fuis- je digne d’être écoutée 3’
A fuis-je digne de votre pitié. 3 Gus
bliez mon injullice ;plaignez unemalheureufe dont l’eflime pour
vous cil encore ausdefiiis de àfoiblefi’e pour un ingrats,”
narine
[in I
m- LETTRE TRENTE-SIX;
Au CHEVALIER DÉTERMLEè
àMlthe»
U r s QUI-z vous vous plaignezde moi , Monfieur, vous ignoo
rezl’état dont les cruels foins de:
Céline viennent de me tirer. Com-;
ment vous aurois-je écrit .7 Je nepenfois plus, S’il. m’était relié.
quelque fentiment a fans doute la!confiance-en vous en. eût été un ;
mais environnée des. Ombres de lat
mort, le làng glacé dans les veî-L’
nes, j’ai longtems ignoré ma pro-è
pre exilience 5, j’avoisoublié juf-ï
qui;
[322Iqu’à mon malheur. Ah , Dieuxl.
pourquoi en me rappellantv à la .viem’a-t-on rappellée à ce flanelle
[cuvenirlcIl cil parti ! je ne le verrai plus li.
il me fuit , il ne m’aime plus , ilme l’a dit :tout eli fini pour moi.
Il prend une autre Epoufe , il"m’abandonne, l’honneur l’y con- l
damneseh bien, cruel Aza. poil- ,que le. fantafiique honneur del’Europe a des charmes pour toi,
que n’imites- tu aufli l’art qui l’ac- .
compagne! , - IÎ-Heureul’e Françoife , on vous.
trahit; mais vous jouïfiez long-teins d’une erreur qui feroit à pré:
(en: tout mon bien. On vous préf .
pare au coup mortel me tue. .
. . Pan -
Ë 323 Îl
Euuefiellincérité de ma nation,-
vous- pouvez donc celier d’être
une vertu ? Courage , fermeté ,-vous êtes donc des crimes quandl’occalion le. veut?
j Tu m’as vû à tes pieds , bar-.
bare Aza, tu les as vûs baignés de
mes larmes, 8c ta firite.. un .Moment horrible l pourquoi ton
,fouvenir ne m’arrache-vil pas la
vis? ’ -î Si mon corps n’eût fuccombé
fous l’effort de la douleur , Aza:
ne triompheroit pas de ma foinbielle . . t (.11 noieroit pasparti au. Je te fuivrois , ingrat,je te verrois , je mourrois dumoins à tes yeux.) . .- h . r
Déterville , quelle foiblelie fa-
--. .. ...-n
[324 T ,tale vous a-éloîgné de moi .37Vouâî
m’eulliez lècourue ; ce que n’apûr’.
fiire le déforme de mon défelpoir ’5’».
votregraifon capable-de perfuader’;
l’auroit obtenu; peut- être Aza;feroit encore ici. Mais , ô’Dienx
déja arrivé en Efpagne au comble:
de les vœux...s. Regrets inuti-les, défefpoir infructueux» , doug-
leur, accablèmoi: ’
Ne cherchez point , Monfienr ,.5 furmonter les obl’t’acles qui vous-
ætiennent à Malthe, pour reve-nir ici». Qu’y feriez- vous Î’fnyez
une malheureufe qui ne fent plusles bontés. que l’on a-- pour elle-r
qui s’en fait-un fupplice 3., qui ne
88m que mourir; *y».
,qL.
t MIRE
I355]
v unitarienne-SEN:RÀHbrezâous, trop généreux
l ami , je n’ai pas voulu vousécrire que mes jours ne fadent enfuretégj orque, moins agitée , je ne
polie calmer vos-inquiétudes. Je
vis; le defiin le veut, je me fou-
mets à Iesloix. . A ILes foins de votre ’ aimable
fœur m’ont rendu la-lànté , quel-
ques retoursgzde raifon l’ont-fou-
tenue. La certitude’.,que.mon mal-
heur eflfans remégieja fait le relie.
Je qn’Aza efi’arrivé en El;
pagne , que fou crime .eli coulom-’ nié -; ma. douleur n’el’t- pas éteinre ,
a u mais
r [326]mais la calife n’efi: plus digneidemes regrets ; s’il en relie dans mon
cœur, ils ne fontdns qu’aux pei-
nes que je vous ai caufées, qu’àânes erreurs , qu’à l’égarementÎdè
ma raifon. r. n A- «dHélas ! à mellite qu’elle m’é-
ïclaire . je découvre fonïimpuiiï
(lance; que peutéelle forlane ame’
défilée l? L’excès de la douleur
nous rend la foiblefl’e de notrepremier âge. .-Ainfi que dans l’en-
fance ,- les objets feuls ont du pou-voir tinr- nous ; il femble que lavue foit le feul’vde nos feus qui ait
une communication intime avec"notre ame. J’en ai fait une cruelle
expérience; ’ ’ v IEn fartant de la longue de ac-
: v cablante
’[327]
-œblante léthargie ou me plbngoa
le départ d’Aza , le premier delir
que m’infpira la nature baderne
(retirer dans la folitude que je doisà votre-prévoyante bonté: ce ne
fut pas fans peine que j’obtins deCéline la permiflîon de m’y faire
conduire; j’y: trouve des fêtons’ contre le délefpoir que le monde
8: l’amitié. même ne m’aident
I fournis. Dans la maifon devotre fœur les difcours comblaitne pouvoient prévaloir fur les ob-jets qui me retraçoient fins celle
la perfidie d’Aza. -:La porte par laquelle Céline
l’amena dans ma chambre le jour
de votre départ a: de fou arrivée;
le liége fur lequelil s’afiit,la plat;-
ce
[328]mon ilm’annonça mon malheur;
«ou il me rendit mes Lettres; juf-«qu’à (on ombre efiacée d’un lame
rbris ou je sl’avois vu le former;
10m: làifoit chaque jour de mon:welles plaiesà mon Eœur.
Ici je me wois rien qui ne me«rappelle les idées agréables que
j’yareçus à la premiere vue ;je n’y
netrouve que l’image. de votreamitié 84 de celle de votre aima-
»ble fœur.- vv Si le fouvenir d’Azaiè préfente
à mon efprit , c’efi fous le même
afpeéi où je le voyois alors. Jeserois y attendre flan arrivée. Je me
prête à cette .illufion autant qu’elle
m’efi agréable ; fi elle me quitte,
je prends des Livres , je lis d’ -
- bord
[329 T. Bord avec effort , inlènfiblement
de nouvelles idées enveloppentl’ailieulè’ vérité qui m’environne b-
a: donnent àla- fin quelque relacheà ma trili’efler- -v
L’avouerai-jè 5 les douceurs de
la liberté le préfentent quelquefois
âïmonîimaginationa je les écOute ç
environnée d’objets agréables,-
leur” propriété as desz charmes que
je m’eEorce’dè goûter:.de bonne
foi r avec’moi-même’je comptepeu-
fur ma raifon: me ’pl’ête’À. mes’
foiblëfl’es ,-je neœmba’tsicelles de
monzeœur ,» quiet); cedant a. cellest
de-mon-elprir. Les maladiesZ de’
Rame nerfouffient pas les remedesrYiOIÊDS’o-
Bout-être la. fallueulë décence
V Ee: de
[3303de votre nation ne permet elle pasà mon âge , l’indépendance de lafo-
litude ou je vis 5 du moins touteslesfois que Céline me vient voir ,veut-elle me le perfuader ; mais ellene m’a pas encore donné d’affez for-I
tes raifons pour me convaincre demon torr ; la véritable décence cil;
dans mon cœur. Ce n’ell’ point au
fimulacre de la vertu que je rendshommage , c’efi àla vertu même.
Je la prendrai toujours pour juge de
pour guide de meslaflionsJe luiconficre ma vie r8: mon cœur-al’amitié. Hélas l quand y raguera-
t:ellel°ans partage &fans retour f
[3311"
M .- A . àLETTRE TREN TE-H U1 T? ." 8’ demiere.
AU Caravanes DÉTERVILLE ,
à Paris.
E reçois prefque en même-’ tems , Monlieur, la nouvelle de-
votre départ de Malthe 8c celle des
votre arrivées à Paris. Quelque-flàfir que je me fade de vous re-:voir 9 il ne peut firmamer le cha-grin que me caufe le billet que vousdécrivez’enarrivant. ’ ’
- Quoi.Déterville l après avoirpris fur vous de diffimnler vos fen-
dus. toutes vos Lettres,r Ee 2 après
L332]après m’avoir donné lieu d’efpereî:
que je n’aurois plus à combattre
une paillon qui m’afilige, vous.vous livrez plus que. jamais à fa.violence.
ï A quoi bonaEeâer une dél’éll’ena *
ce pour moi que vous démentez au;
même infiant.?. Vous me. demandez
larpermiflion de me voir , vous.m’allurez d’une foumillion aveugle-
armes volontés,. 8c. vous vous ef-n
forcez de me convaincre des l’entim
mens qui (ont les plus oppofés a,qui. m’ofi’enlentrenfin que je n’apæ
prouverai jamais..Mais puifqu’un fauxrefpoir vous:
féduit, puifque vous abriiez de ma:
confiance 8: de l’état de 5 mon
me, il faut doncvvous direquelèles,
r33; Iles font mes réfolutions plus inés’r
branlables-que lesvôtresz. ’C’el’t en vain que vous vous;
flatteriez de faire prendre a mon:cœur de nouvelles chaînes. Ma:bonne foi trahie ne dégage pasvmesrfermens y plaçai-1’ cielqu’elle me:
fil: oublier l’ingrat l: mais. quand j:
l’oublierois’, fidelle à moi-même,.
je hélerai point parjure. Le cruel”.
Aza. abandonnera: bien qui luis vfut cher ; les droits fur moi-n’en:
font pas moins filetés: je puis»guérir de ma. paillon , mais je n’en:
aurai jamais, que pour lui :toutrce que l’amitié infpir-e de fend-r
mens-font aï vous, vous ne lapar-è
ragerez avec performe ,. je vouskacha-levons les promets 5-j’7f
Î ferai-ê
[334 1*ferai fidelle 5 vous jouirez au même Î
degré de ma confiances: de maifincérité ;l’une a; l’autre feront fans
’ bornes. Tout ce que l’amour a dé-
veloppé dans mon cœur de lenti-
mens vifs 8c délicats tournera auprofit de l’amitié. Je vous bifferai-
voir avec une égale franchife le re-’
gret de n’être point née en France ,
8c mon penchant invincible pouf"Angie defir que j’anrois de vousdevoir l’avantage de penfer ; 8: mon
éternelle reconnoilïance pour celui
qui me l’a procuré. Nous lirons
dans nos ames: la confiance (gaie.midi-bien que l’amour donner de
la rapidité au teins. Il cil millemoyens de rendre l’amitié intéref-
l faute 8c d’en-.chali’er l’ennui.
t Vous l
E3353v, Vous me donnerez quelquenoidance de vos fciences de de vosarts; vous goûterez le plailir de la
firpériorité; je le reprendrai endéveloppant dans votre cœur des
vertus que vous n’y connoili’ez
pas. Vous ornerez mon efprit dece qui peut le,rendre amurant,vous jouirez de votre ouvrage;jetâcherai de vous rendre agréable
les .charmes naïfs dela fimpletié , de je me trouverai heureulè d’y
réufiir. l .j Céline en nous partageanttendrelïe répandra dans nos entre-
tiens lagaieté qui pourroity man-quer: que nouscrefieroit-il à deli-
rer? -I vous craignez en vain que la
k A I l folitude Î
- E336 TElltuden’altere ma fauté; Croyezâ-
moi, Déterville’, elle ne’devient ja’é
mais dangereufe que-"par l’dlfivetéi-
T oujours occupée , je fçaurai’me-
faire des plaifirs nouveaux de tout:coque l’habitude rend infipidè.
Sans approfondir les ferrets de’
la’narure, le limule examen’dè les:
merveilles n’efi- il pas fuflilanef
pour varier & renouvelleri’fans:
celie- des occupations toujours:agréables Un vie liiliirëelle’pour’
acquérir une conciliante légere 5smais intérelfanre de l’univers”, de ’
ce qui m’environne,.dema propre:
alliance Ï* lie’plaifir d’être’;ce plaidions.
lilié’ fignolé même; de. tant d”;
jungles: Humains-3; cette me Hi
a. L. al,’4
[337]douce, ce bonheur fi pur , je fait;
je vis .j’erzjle . pourroit [cul rendre
heureux , li l’on s’en fouvenoit,fi
l’on en jouili’oit , fi l’on en con-z
noiEoit le prix.Venez, Déterville. venez api
prendre de moià économifer les
redonnes. de notre ame , de lesbienfaits de la nature. Renoncezaux lèntimens tumultueux dellru-
êleurs imperceptibles de notreêtre ; venez apprendre à con-naître les plailirs innocens a: du-
rables, venez en jouir avec moi;vous trouverez dans mon cœur,dans momamitié , dans mes fend-g
mens tout ce qui peut vous déset de l’amour.