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    Horizons et dbatsISSN 1662 4599

    Horizons et dbatsCase postale 729, CH-8044 ZurichTl.: +41 44 350 65 50Fax: +41 44 350 65 [email protected] 87-748485-6 AZA

    8044 Zrich

    21 mars 201111e anne

    No 11

    Hebdomadaire favorisant la pense indpendante, lthique et la responsabilit

    Pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains

    Edition franaise du journal Zeit-Fragen

    Il ne sagit pas dun mouvement de protesta-tion non violent comme ceux de lEgypte etde la Tunisie. Les conditions en Libye sontfondamentalement diffrentes. Linsurrectionarme dans lest de la Libye est directementsoutenue par des puissances trangres. Lesinsurgs Benghazi ont immdiatement hissla bannire rouge, noire et verte avec le crois-sant et ltoile: le drapeau de la monarchie du

    roiIdris, symbolisant le rgne des anciennespuissances coloniales.1

    Les conseillers militaires et les Forces sp-ciales des Etats-Unis et de lOTAN sont djsur le terrain. Lopration a t planifie pourconcider avec les manifestations dans lespays arabes voisins. On a fait croire lopi-nion publique que le mouvement de protesta-tion sest tendu spontanment de la Tunisie lEgypte et ensuite la Libye.

    Ladministration Obama en consultationavec ses allis assiste une rbellion arme, savoir, une tentative de coup dEtat:

    Ladministration Obama reste prte offrir tout type dassistance au Libyenscherchant dlogerMouammar Kadhafi, aaffirm la secrtaire dEtatHillary Clinton[le 27 fvrier]. Nous avons contact de

    nombreux Libyens de diffrents horizonsqui tentent de sorganiser lest et louest, mesure que la rvolution avance gale-ment dans cette direction. Je crois quil est

    trop tt pour dire comment cela va se drou-ler, mais les Etats-Unis seront prts et prpa-

    Depuis quand la Charte de lONU permet-elle aux USA de rsoudreleur problme de faillite dEtat en menant une nouvelle guerre?

    par Michel Chossudovsky, Canada

    Le dbat sur linstauration dune zone dex-clusion arienne sur la Libye est men enpartie avec une lgret tonnante, ga-

    lement en Allemagne. Si lon en croit lesdclarations de certains politiques, notam-ment du ministre des Affaires trangres,on a limpression quil sagit dune interven-tion limite destine protger la populationpour laquelle on na besoin que de laccorddes Nations Unies et des pays arabes voisins.Cest une attitude fort nergique de la partdune classe politique qui, dans dautres cir-constances, nose pas appeler une guerre parson nom.

    La vrit est quune telle zone dexclusionau-dessus de la Libye serait une interventionqui entranerait invitablement lOccident(personne dautre ne pourrait la mener) dansle conflit. Indpendamment du fait quil nestpas sr que Kadhafi fasse vraiment bombar-der systmatiquement la population, on peutdj prvoir que linstauration dune zone

    dexclusion ne saurait elle seule mettre fin la guerre civile. Dans ce pays aussi, ce sontles combats au sol qui dcideront de la vic-toire ou de la dfaite, si bien que lOTAN vabientt tre confronte la demande den-voyer des troupes terrestres si les combats sepoursuivent. Ce qui en rsultera devrait, aprslexprience afghane, tre clair pour tout lemonde: une occupation de plusieurs annes,un nation building cher et dangereux etpeut-tre des rbellions contre les troupesoccidentales.

    Ce nest quaprs une valuation froidde ses propres intrts que lon peut sen-gager dans une entreprise qui peut entranerde telles consquences. Il est vrai que lEu-rope doit tre trs attentive lvolution dela situation en Libye car ce pays est nosportes. Mais ce nest pas une raison suffi-

    sante pour faire la guerre au rgime chan-celant de Kadhafi. Ce qui est dterminant,et on en dbat beaucoup trop peu, cest desavoir si le dsastre politique et surtouthumain en Libye aura des consquencesdirectes pour notre scurit et notre pros-prit.

    Tout dabord, force est de constater quac-tuellement les combats ne reprsentent aucundanger pour un pays occidental. On ne recon-nat ni chez Kadhafi ni chez les rebelles lin-tention dattaquer des cibles occidentales enLibye ou dans les pays voisins. La plupartdes citoyens de lUE ont maintenant quitt laLibye et il nest pas vident que le pays soitdevenu une base oprationnelle ou un terri-toire de repli pour des terroristes islamistes,ce qui avait justifi lintervention occidentaleen Afghanistan.

    La situation conomique ne parle pasnon plus en faveur dune intervention. LaLibye est un dbouch peu important pourlconomie mondiale et les exportationseuropennes. Son importance rside exclu-sivement dans ses gisements de ptrole et degaz. Cependant elle ne compte pas parmi lestout grands pays exportateurs mais parmi lesexportateurs moyens. LArabie saoudite sestdj dclare prte compenser les dfaillan-ces libyennes si bien que pour le moment, ilny a pas craindre de pnurie. Ici, la dpen-

    Les victoires

    se dcident au solpar Nikolas Busse

    La dette publique des Etats-Unis: L e 14 fvrier 2011, lhorloge de la dette nationale des Etats-Unisprs du Times Square au centre de New York indiquait la somme ast ronomique de quatorze billionssoixante-neuf milliards quatre cent quatre-vingt-onze millions six cent trente-sept mille cent soixante-quatre dollars. Cela reprsente une dette de cent dix-neuf mille et vingt-sept dollars par famille.Quels taient donc les termes utiliss par Parag Khanna, conseiller en politique trangre dObama?Ces dettes ne peuvent tre allges que par une guerre commerciale ou par une vraie guerre

    Le monde va sen souvenir! (photo reuters)

    Suite page 2

    Suite page 2

    hd. En prlude son projet dUnion pourla Mditerrane, Sarkozy voulait pronon-cer un discours grandiose en Afrique. Il

    se rendit donc le 26 juillet 2007 Dakar(Sngal) et sadressa la jeunesse detoute lAfrique lUniversit Cheick AntaDiop. Ses propos taient empreints de

    strotypes datant de lpoque colonialeet darguments rhtoriques en faveur dunolibralisme dont on sait maintenantquil a dtruit lconomie de beaucoupde pays. 23 intellectuels africains appar-tenant diverses disciplines ont analys

    son discours et ont adopt une positiondimportance historique. Cette Afriqueest encore inconnue de nous autres Euro-

    pens.Sarkozy pensait dvelopper son Unionpour la Mditerrane sur la base de cediscours, mais ses propos nayant pas

    port, il a renonc son projet. Tente-t-il aujourdhui dobtenir par sa force defrappe ce quil a rat avec son discoursenflamm et ses interventions de diplo-mate? Et il va jusqu sassurer le soutiendes Etats-Unis et dune partie de lOTANtoute dispose dtourner lattention dudsastre afghan.

    Nous reproduisons ici un extrait dunedes 23 prises de position africaines.

    Les pions semblent bien en place: unelite politique accroche la coquille dela dmocratie formelle, loin des probl-mes essentiels; des paysans aux mtho-

    des peu novatrices, ainsi que le veutle systme des cultures de rente; desouvriers peine syndiqus, habitusaux salaires de misre; des fonctionnai-res dEtat surexcits par les illusions dela mondialisation; des jeunes, innombra-bles, figs dans le dsespoir et le non-emploi

    Alors, tout est en ordre pour continuerle pompage de lAfrique dans le cadre fic-tif du codveloppement, du dialogueNord-Sud, du nouveau partenariat,de la Franafrique, de la remise de la

    dette africaine, etc. Mme les singes denos forts ny croient plus.

    Peut-tre, dans ce scnario densemble,manque une donne: la jeunesse estu-diantine africaine, cest--dire la relve,dans si peu de temps.

    Les africanistes de lElyse ont doncsu convaincre le prsident de la Rpu-blique: les prs carrs traditionnelssavrent tre dj des cercles dinca-pacit, sinon de corruption. En cons-quence, la France-de-la-rupture doitsaffirmer auprs de la jeunesse africainepour consolider lchiquier europen enAfrique. Stratge politique, heureux deses succs, le Prsident a suivi ses con-

    seillers. Il sest donc rendu Dakar, sansavoir rompu au pralable avec les vieillesmythologies de lafricanisme eurocen-triste.

    Et le prvisible se produisit. Larro-gance intellectuelle, il sen faut, de nos

    jours, nest pas une vertu.

    Source: Thophile Obenga,Africanismes eurocentristes:

    Source majeure des maux en Afrique.In: LAfrique rpond Sarkozy. Contre lediscours de Dakar. Editions Philippe Rey,

    Paris, 2008, p. 384386.

    Thophile Obenga, professeur de lan-gue gyptienne, de linguistique compareet dhistoire culturelle ancienne, a ensei-gn dans plusieurs universits en Afri-que (Congo, Rpublique dmocratique du

    Congo, Cte-dIvoire, RCA, Gabon) et auxUSA (Philadelphie, San Francisco). Auteurde nombreux ouvrages et articles, il est ga-lement directeur dANKH, Revue dEgypto-logie et des Civilisations africaines.

    Voici une slection de ses principauxouvrages: Les Bantu. Langues-Peuples-Civilisations,

    Prsence africaine, Paris, 1985. La Philosophie africaine de la priode

    pharaonique 2780330 avant notre re,LHarmattan, Paris, 1990. [Traduit enanglais:African Philosophy. The Pharao-

    nic Period: 2780330 BC, Popenguine(Sngal), Per Ankh, 2004.]

    Origine commune de lgyptien ancien,du copte et des langues ngro-africainesmodernes. Introduction la linguistiquehistorique africaine, LHarmattan, Paris,1993.

    La Gomtrie gyptienne. Contributionde lAfrique antique la mathmatiquemondiale, LHarmattan/Khepera, Paris,1995.

    Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx.Contribution de Cheikh Anta Diop lhistoriographie mondiale, Prsenceafricaine/Khepera, Paris, 1996.

    LEgypte, la Gce et lEcole dAlexandrie.Histoire interculturelle dans lAntiquit.

    Aux sources gyptiennes de la philoso-phie grecque, LHarmattan/Khepera,Paris, 2005.

    Source: LAfrique rpond Sarkozy.Contre le discours de Dakar, p. 384

    Nicolas Sarkozy, homme dEtat pris de gloire et de grandeur ou hro de lUE en Afrique du Nord?

    ISBN 978-2-84876-136-7

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    page 2 No 11, 21 mars 2011Horizons et dbats

    rs offrir tout type dassistance souhaite.Dans la partie Est du pays, l o la rbel-lion a dbut au milieu du mois, les effortsvisant former un gouvernement provisoiresont en branle.

    Clinton a affirm que les Etats-Unis mena-cent de prendre dautres mesures contre legouvernement de Kadhafi, mais na pas men-

    tionn leur nature ou quand elles seraientannonces.Les Etats-Unis devraient reconnatre le

    gouvernement provisoire que lon est en trainde mettre sur pied [...] [John McCain]

    Le snateur Josep h Lieberman sestexprim en des termes similaires, prconisantun appui tangible, [une] zone dexclusionarienne, la reconnaissance dun gouverne-ment rvolutionnaire, le gouvernement descitoyens, ainsi quun appui sous forme daidehumanitaire et darmes.2

    Linvasion planifie

    Une intervention militaire est maintenantenvisage par les forces des Etats-Unis etde lOTAN en vertu dun mandat humani-taire.

    Les Etats-Unis sont en train de reposi-

    tionner leurs forces navales et ariennes dansla rgion pour prparer leur gamme com-

    plte doptions lgard de la Libye: cestce quannonce hier (mardi 1er mars) le porte-parole du Pentagone, colonel de marines

    Dave Lapan. Il a ainsi dit que cest le pr-sident Obama qui a demand aux militairesde prparer ces options, car la situation enLibye empire.3

    Le vritable objectif de lOprationLibye nest pas dinstaurer la dmocratiemais de prendre possession des rserves deptrole du pays, de dstabiliser la Compagnie

    ptrolire nationale de Libye (CPN ou NOCen anglais) et de privatiser tt ou tard lindus-trie ptrolire du pays, cest--dire transfrerle contrle et la proprit de la richesse ptro-lire libyenne dans des mains trangres. LaCPN est au 25e rang des 100 compagnies

    ptrolires les plus importantes.4La Libye est lune des plus importantes

    conomies ptrolires au monde, avecapproximativement 3,5% des rserves mon-diales de ptrole, plus du double de celles desEtats-Unis.

    Linvasion planifie de la Libye, laquelleest dj en cours, fait partie de la plus vastebataille du ptrole. Prs de 80% desrserves ptrolires de la Libye se situentdans le bassin du golfe de Syrte dans lestdu pays.

    Les hypothses stratgiques derrirelOpration Libye voquent les engage-ments militaires des Etats-Unis et de lOTANen Yougoslavie et en Irak.

    En Yougoslavie, les forces des Etats-Uniset de lOTAN ont dclench une guerre civile.Le but tait de crer des divisions ethniques

    et politiques, lesquelles ont finalement men lclatement dun pays entier. Cet objectif at atteint par la formation et le financementclandestin dorganisations paramilitairesarmes, dabord en Bosnie (Arme bosnia-que, 199195) puis au Kosovo (Arme deLibration du Kosovo (ALK), 19981999).La dsinformation mdiatique (incluant desmensonges purs et simples et des fabrica-tions) a t utilise la fois au Kosovo eten Bosnie pour appuyer les affirmations desEtats-Unis et de lUnion europenne voulantque le gouvernement de Belgrade ait commisdes atrocits, justifiant ainsi une interventionmilitaire pour des raisons humanitaires.

    Ironiquement, lOpration Yougosla-vie est maintenant sur les lvres des res-ponsables de la politique trangre desEtats-Unis: le snateur Lieberman a com-par la situation en Libye aux vnementsdans les Balkans dans les annes 1990lorsquil a dit: les Etats-Unis sont inter-venus pour arrter un gnocide lendroitdes bosniaques. Et ce que nous avons faiten premier lieu a t de leur fournir desarmes pour quils se dfendent. Je crois

    que cest ce que nous devrions faire enLibye.5Le scnario stratgique consisterait faire

    des pressions en faveur de la formation et dela reconnaissance dun gouvernement intri-maire dans la province scessionniste dans lebut de faire clater le pays tt ou tard.

    Cette option est dj en cours. Linvasionde la Libye a dj dbut.

    Des centaines de conseillers militairestasuniens, britanniques et franais sont arri-vs en Cyrnaque, la province sparatiste delest de la Libye [...] Les conseillers , incluantdes agents du renseignement, sont dbarqusdes navires de guerre et des bateaux lance-missiles dans les villes ctires de Benghaziet Tobrouk.6

    Les Etats-Unis et les Forces spcialesallies sont sur le terrain dans lest de la

    Libye et fournissent un appui clandes-tin aux rebelles. Cela a t admis lorsquedes commandos des Forces spciales SASbritanniques ont t arrts dans la rgionde Benghazi. Ils agissaient titre de con-seillers militaires pour les forces de lop-position:

    Le Sunday Times rvle aujourdhuiqualors quils taient en mission secrtepour mettre des diplomates britanniquesen contact avec des opposants majeurs ducolonel Mouammar Kadhafi en Libye, huitcommandos des Forces spciales britanni-ques ont t humilis aprs avoir t dte-nus par des forces rebelles dans lest de laLibye.

    Les hommes, arms, mais en tenue civile,ont affirm quils taient l pour vrifier lesbesoins de lopposition et offrir de la ide.7

    Les forces SAS ont t arrtes alorsquelles escortaient une mission diploma-tique britannique entre au pays illgale-ment (sans aucun doute bord dun navirede guerre britannique) pour discuter avecles chefs de la rbellion. Le Foreign Officebritannique a admis quune petite quipediplomatique britannique [avait t] envoyedans lest de la Libye pour prendre contactavec lopposition soutenue par des rebel-les.8

    Ironiquement, les reportages confirmentnon seulement une intervention militaireoccidentale (comprenant des centaines deforces spciales), ils reconnaissent galementque la rbellion tait fermement oppose la prsence illgale de troupes trangres ensol libyen:

    Lintervention des SAS a irrit les oppo-

    sants libyens qui ont ordonn que les soldatssoient enferms sur une base militaire. Lesopposants de Kadhafi craignent quil utilisetoute preuve dinterfrence militaire occi-dentale pour former un appui patriotique enfaveur de son rgime.9

    Le diplomate britannique captur avecsept soldats des Forces spciales tait unmembre du service de renseignement bri-tannique, un agent du MI6, en missionsecrte.10

    Des armes sont fournies aux forces delopposition et cela est confirm par desdclarations des Etats-Unis et de lOTAN.Malgr labsence de preuves tablies ce

    jour, des signes indiquent que des armes ontt livres aux insurgs avant lattaque con-tre la rbellion. Selon toute probabilit, desconseillers militaires et du renseignementdes Etats-Unis et de lOTAN taient gale-ment sur le terrain avant linsurrection. Cestle modle appliqu autrefois au Kosovo: desforces spciales ont entran et soutenu lAr-me de libration du Kosovo (ALK) dansles mois prcdant la campagne de bombar-dement et linvasion de la Yougoslavie en

    1999.Toutefois, alors que les vnements sedroulent, les forces du gouvernement libyenont repris le contrle des lieux dtenus parles rebelles:

    Limportante offensive lance par lesforces pro-Kadhafi [le 4 mars] pour arracherdes mains des rebelles le contrle des vil-les et des centres ptroliers les plus impor-tants de la Libye leur a permis de reprendrela ville cl de Zawiya [le 5 mars] et la plu-part des villes ptrolires autour du golfe deSyrte. A Londres et Washington, des pour-parlers dintervention militaire aux cts delopposition libyenne ont t mis en sour-dine lorsque lon a ralis que le renseigne-ment sur le terrain, des deux cts du conflit,tait trop sommaire pour servir de base laprise de dcision.11

    Le mouvement dopposition est forte-ment divis sur la question dune interven-tion trangre.

    Il y a division entre le mouvement popu-laire et les chefs de linsurrection armeappuye par les Etats-Unis et favorisant uneintervention militaire trangre pour des rai-sons humanitaires.

    La majorit des Libyens, la fois les oppo-sants et les partisans du rgime, sont ferme-ment opposs toute forme dinterventionextrieure.

    Dsinformation mdiatique

    Les objectifs stratgiques plus vastes sous-jacents linvasion propose de la Lybie nesont pas mentionns par les mdias. A la suitedune campagne mdiatique trompeuse, oles nouvelles ont littralement t fabriques

    sans que lon rapporte ce qui se passait sur leterrain, un large secteur de lopinion publiqueinternationale a accord son appui inflexible une intervention pour des raisons humani-taires.

    Linvasion est sur la planche des-sin du Pentagone. On prvoit la mettreen uvre sans tenir compte des deman-des de la population libyenne, y comprisles opposants du rgime qui ont exprimleur aversion pour une intervention mili-taire trangre drogeant la souverainetde la nation.

    Dploiementde forces navales et ariennes

    Si lintervention militaire tait mise excu-tion, elle entranerait une guerre totale, uneblitzkrieg, impliquant le bombardement de

    cibles militaires et civiles.A cet gard, le commandant du Com-

    mandement central tasunien (USCENT-COM), le gnral James Matt is, a suggrque limplantation dune zone dexclusionarienne impliquerait de facto une campa-gne de bombardement extrme ciblant entreautres le systme de dfense antiariennelibyen:

    Il sagirait dune opration militaire. Il nesuffirait pas de dire aux gens de ne pas pilo-ter davion.Il faudrait liminer la capacit dedfense antiarienne afin dtablir une zonedexclusion arienne, donc il ne faut se fairedillusions.12

    Une puissance navale massive des Etats-Unis et des allis a t dploye le long de laligne de cte libyenne.

    Le Pentagone envoie ses navires de guerrevers la Mditerrane. Le porte-avions USSEnterprise avait pour sa part transit par lecanal de Suez dans les jours qui ont suivilinsurrection. (www.enterprise.navy.mil)

    Les navires dassaut amphibies desEtats-Unis, lUSS Ponce et lUSS Kear-sarge, ont galement t dploys en Mdi-

    terrane.Quatre cents Marines tasuniens ont tenvoys sur lle de Crte en Grce avantdtre dploys sur des navires de guerre par-tant pour la Libye.13

    Pendant ce temps, lAllemagne, la France,la Grande-Bretagne, le Canada et lItalie sonten train de dployer des navires de guerre lelong de la cte libyenne.

    LAllemagne a dploy trois navires decombat en prtextant aider lvacuationde rfugis la frontire entre la Libye et laTunisie. La France a dcid denvoyer leMistral, son porte-hlicoptres, lequel, selonle ministre de la Dfense, contribuera va-cuer des milliers dEgyptiens.14 Le Canadaa envoy la frgate de la MarineNCSM Char-lottetown.

    Entre-temps, la 17e Force arienne ta-

    sunienne dnomme US Air Force Africa,situe sur la base arienne de Ramstein enAllemagne, aide lvacuation de rfu-gis. Les forces ariennes des Etats-Uniset de lOTAN en Grande-Bretagne, en Ita-lie, en France et au Moyen-Orient sont enattente.

    Article original en anglais:Insurrection and MilitaryIntervention: The US-NATO Attempted Coup dEtatin Libya?, publi le 7 mars 2011. http://globalre-search.ca/PrintArticle.php?articleId=23548

    (Traduit par Julie Lvesque pourMondialisation.ca)

    1 Voir Manlio Dinucci, La Libye dans le grand jeu

    du nouveau partage de lAfrique, 25/2/112 Clinton: US ready to a id to Libyan opposition -

    Associated, Press, 27/2/11

    3 Manlio Dinucci, Opration Libye en prparation,

    Le Pentagone repositionne les forces navales et

    terrestres, Mondialisation.ca, 2/3/114 The Energy Intelligence ranks NOC 25 among the

    worlds Top 100 companies. -Libyaonline.com5 Clinton: US ready to a id to Libyan opposition -

    Associated, Press, 27/2/116 DEBKAfile, US military advisers in Cyrenaica,

    25/2/117 Top UK commandos captured by rebel forces in

    Libya: Report, Indian Express, 6 /3/118 U.K. diplomatic team leaves Libya - World - CBC

    News, 6/3/11.9 Reuters, 6/3/1110 The Sun, 7/3/11

    11 Debkafile, Qaddafi pushes rebels back. Obama

    names Libya intel panel, 5/3/1112 U.S. general warns no-fly zone could lead to all-out

    war in Libya, Mail Online, 5/3/11

    13 Operation Libya: US Marines on Crete for

    Libyan deployment, Times of Malta, 3/3/1114 Towards the Coasts of Libya: US, French and Bri-

    tish Warships Enter the Mediterranean, Agenzia

    Giornalistica Italia, 3/3/11

    dance est inverse: Sans les clients occiden-taux, Kadhafi perd une grande partie de sesressources budgtaires.

    Un autre risque consiste dans les fluxmassifs de rfugis vers lEurope, lins-tar de ce qui sest pass lors de la guerredes Balkans. On les redoute en Italie sur-tout, bien que tous les Europens devraientsavoir quun exode de masse en provenancede Libye ne sarrterait pas aux Alpes. Celadit, rien nindique actuellement que les cho-

    ses vont se passer ainsi. Aucun bateau trans-portant des migrants libyens na abordsur les ctes europennes. Les travailleursimmigrs fuient pour la plupart vers leurspays dorigine.

    Reste la question de savoir si ce seraitdans lintrt de la politique de lUnioneuropenne en Afrique du Nord de soutenirmilitairement le renversement de Kadhafi.Maintenant, de nombreuses chancelleriessemblent avoir compris quune nouvelleintervention occidentale dans un pays isla-mique serait trs probablement mal vue desmasses arabes. Elle serait au moins tout

    aussi conteste que lalliance militaire quelon conclurait cette occasion. Personnene sait exactement qui se cache derrire lesinsurgs. La seule chose certaine est queles chefs visibles de la rbellion sont pourune grande part des girouettes qui taientil y a quelques semaines encore des hautsfonctionnaires du rgime. Esprer de cesgens une profonde dmocratisation de cettesocit tribale traditionnaliste relve pour lemoment du vu pieux.

    Tout cela ne signifie pourtant pas quelOccident doive assister passivement auxvnements. De nouvelles sanctions con-

    tre Kadhafi sont en prparation et elles neseront pas entirement sans effet. En outre,il faut faire comprendre aux insurgs quunesolution pacifique est prfrable. Cela peutparatre peu satisfaisant au vu du sang vers,mais les nombreux checs des interventionsoccidentales de ces dernires annes nousont appris quune intervention ne diminuaitpas toujours les souffrances de la popu-lation.

    Source: Frankfurter Allgemeine Zeitung du 10/3/11

    (TraductionHorizons et dbats)

    Les victoires ce dcident suite de la page 1

    Dans sa prochaine dition, Horizons etdbats abordera en dtail la teneur etla signification de la Rsolution 1973 duConseil de scurit de lONU du 18 mars2011 qui rend possible la cration dunezone dexclusion arienne au-dessus dela Libye.

    Depuis quand la Charte suite de la page 1

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    No 11, 21 mars 2011 page 3Horizons et dbats

    Frmissant fin 2010 et dsormais bouillon-nant depuis 2011, le monde musulman con-nat des bouleversements qui ont pris de courtles diplomaties de tous les continents. Des

    manifestations de masse secouent les struc-tures politiques hrites de la Seconde Guerremondiale ou de la dcolonisation. Sur fondde pauvret et de corruption gnralises, lesfoules sunnites et chiites exigent un change-ment radical. La dmocratie, des lectionslibres, une plus grande libert des mdiaset autres lments propres lpanouisse-ment de lhomme doivent dsormais rgir lesstructures politiques musulmanes. Ces reven-dications ne peuvent que satisfaire les diri-geants et les opinions publiques des nationseuropennes et amricaines. Cependant, cetteprsentation idyllique se doit dtre vue souslangle de la ralit politique. En effet, lacomdie humaine, chre aux romans dHo-nor de Balzac, nous a appris que les grandsvnements sont toujours le f ruit des actionsdune lite. Les masses ont toujours t util i-

    ses comme instrument en faveur dune poli-tique bien dfinie. Agitez le peuple avant desen servir comme se plaisait le rappelerle diplomate Charles-Maurice de Talleyrandqui, en ce domaine, sy entendait.

    Larchitecture gnraledu nouvel ordre mondial en prparation

    Pour mieux comprendre les bouleverse-ments en cours dans les pays musulmans,nous devons aller du gnral au particulier.En effet, la trame de fond lorigine de tousces vnements rside dans le dveloppe-ment du Nouvel ordre mondial qui est plusquune idologie; cest une mystique. Il sagitde favoriser partout lmergence de blocs con-tinentaux europen, africain, nord-amricainou sud-amricain politiquement unifis etrgis par des lois communes. Lensemble de

    ces blocs doit constituer larchitecture gn-rale dune gouvernance mondiale runissantune humanit indiffrencie et nomade. Cettepolitique prend dj forme avec la crationdune assemble parlementaire mondiale ausein des Nations Unies (Assemble Parle-mentaire des Nations Unies APNU) sous ladirection de lAllemand Andreas Bummel.Une monnaie mondiale doit structurer len-semble. Le FMI a dj annonc la couleur enavril 2010 en plaidant en faveur dune mon-naie plantaire (le Bancor) rgie par unebanque centrale mondiale (Reserve Accu-mulation and International Monetary Sta-bility). Ceci implique labandon du dollar etune rforme complte du systme financiermondial. Cependant, cette construction bab-lienne ne peut slever qu la condition dim-poser une uniformisation des esprits. Une

    unit de pense, des rflexes psychologiquescommuns, un esprit consumriste et un hdo-nisme effrn doivent codifier les ressortsprofonds de lme humaine. Or, dans cetteaffaire, lIslam ne rentre pas dans cette con-

    figuration. Cette opposition est renforce parune caractristique fondamentale de lIslampar rapport au monde occidental. En effet, lespays issus du rsidu de civilisation chrtiennereposent sur la distinction entre le temporel etle spirituel. En revanche, la religion musul-mane nobit pas cette caractristique enfusionnant le temporel et le spirituel. LIslamest en mme temps une foi et une loi. Cestpour cette raison que la socit civile, parexemple, na jamais pu natre en terre dIs-lam. Cette prsentation factuelle est indispen-sable retenir car elle permet de comprendreque ces deux mondes sont sur des paralllescivilisationnelles.

    Au lendemain de la chute du mur de Ber-lin, les lites anglo-saxonnes ont acclrle rythme en permettant ldification duneUnion europenne, en coopration avec lAl-

    lemagne, assujettie leurs intrts. CetteUnion europenne doit, thoriquement pour2015, constituer un partenariat transatlan-tique complet avec le Nouveau monde quilui-mme est appel sunifier dans le cadredune Union nord-amricaine selon les vuxdu Council on Foreign Relations (CFR).Cependant, face la monte en puissance dumonde asiatique, en priorit chinois, Londreset Washington veulent sassurer le contrlecomplet des hydrocarbures en provenance despays sud-mditerranens et du Proche-Orient.Lindpendance acquise du Sud-Soudan avecle soutien intress des Anglo-Saxons sex-

    plique en raison de riches rserves ptroli-res qui, dsormais, chappent Pkin. Cettepolitique en direction de lAfrique du Nordet du Proche-Orient fut appuye ds 1995 parlUnion europenne qui lana le Processus

    de Barcelone. Lobjectif officiel tait:1. la dfinition dun espace commun de paix

    et de stabilit;2. la construction dune zone de prosprit

    partage avec linstauration progressivedune zone de libre-change; enfin

    3. le rapprochement entre les peuples.En raison de rsultats peu probants, la Com-mission europenne passa la vitesse sup-rieure en 2003 en lanant la Politiqueeuropenne de voisinage (PEV). Cette der-nire consiste imposer aux pays du pourtoursud-mditerranens le modle euro-atlantisteen leur prsentant toute une srie de normes intgrer: lconomie de march, le respectdes droits de lhomme ou encore lEtat dedroit. Dans lesprit des concepteurs europis-tes, des normes communes doivent grer tousles pays de part et dautre de la Mditerra-

    ne. Une intgration complte doit conduire lunion dun Occident civilis celui dunOrient compliqu.

    En fait, en filigrane, ce qui nous est pro-pos, cest la tentative de restauration delEmpire romain soude une excroissancegographique nord-amricaine. En matiredintgration, les textes de la PEV sont trsclairs. Ils stipulent: Le concept qui se trouveancr dans la politique europenne de voisi-nage est celui dun cercle de pays partageantles valeurs et objectifs fondamentaux de lUEet sengageant dans une relation de plus en

    plus troite allant au-del de la coopration,

    cest--dire impliquant un niveau dintgra-tion conomique et politique important.

    En raison de cette dynamique, il fut dciden 2007 la cration dune Union pour la

    Mditerrane sous limpulsion du prsidentSarkozy. Lobjectif officiel tait de renforceret dacclrer le processus dintgration desdeux rives de la Mditerrane. Cependant, leprojet fut fondamentalement remani sous lapression de la chancelireMerkel appuye parla Fondation Bertelsmann. En effet, en raisondu poids croissant de lAllemagne en Europecentrale et orientale, les autorits franaisesont cherch contrebalancer cette tendanceen crant une forme de Mitteleuropa sud-mditerranenne sous la seule influence de laFrance. Dans la premire mouture dUnionpour la Mditerrane, seuls les pays riverainstaient intgrs au club. Flairant une politi-que de cration de zone dinfluence contraire ses intrts, Berlin exigea et obtint que tousles pays de lUE participent cette Unionpour la Mditerrane. Comme le prcisa clai-

    rement la chancelire:

    Si par exemple, nous construisons une

    Union pour la Mditerrane qui verrait

    uniquement la participation des Etats rive-

    rains de la Mditerrane disposant des ins-

    truments financiers de lUnion europenne,

    je le dis tout net; dautres diron t: nous

    devons mettre sur pied une Union de lEu-

    rope de lEst avec par exemple, lUkraine

    []. Alors il se passera quelque chose que

    je tiens pour trs dangereux. Il se pour-

    rait que lAllemagne se sente plus con-

    cerne de son ct par les pays dEurope

    centrale et orientale tandis que la France,

    elle, se tourne du ct de la Mditerrane.

    Cela rveillerait des tensions lintrieur

    que je ne veux pas. Cest pourquoi, il faut

    tre clair: la responsabilit lgard de la

    Mditerrane est aussi laffaire dun Euro-pen du Nord au mme titre que lavenir

    des frontires de la Russie et de lUkraine

    est laffaire de ceux originaires de la Mdi-

    terrane. Si nous narrivons pas arrter

    ce mouvement, alors lUnion europenne

    mon sens retournerait son stade primi-

    tif.

    Le prsident Sarkozy sinclina, permettant lAllemagne, principal contributeur financiereuropen, de faire dune pierre deux coups:maintien de son influence en lEurope de lEsttout en tendant et renforant ses liens versle Sud de la Mditerrane. Dsormais bap-tis Processus de Barcelone: Union pour laMditerrane, cette victoire allemande fut le1870 de la diplomatie franaise.

    La destruction programmeEn fait, le lancement officiel de la politiquede dstructuration tatique et civilisationnelledes pays musulmans du Maroc lAfghanis-tan peut tre dat au 7 fvrier 2004. En effet,lors de la 40e Confrence de Munich sur la

    politique de scuritsous lgide de lOTAN,Joschka Fischer, ministre des Affaires tran-gres du chancelier Schrder, prsenta unvritable programme politique appliquer auxpays musulmans de concert avec les Etats-Unis. Porte-parole des travaux de diffrentsthink tanks amricains (notamment Rand,Canergie Endowment,National Endowment

    for Democracy) ou allemands (notammentla Fondation Bertelsmann), Joschka Fischerrappela la ncessit dune stratgie com-muneeuro-amricaine en deux points:1. le lancement dun processus mditerranen

    commun de lOTAN et de lUnion euro-penne;

    2. une Dclaration pour un avenir com-mun pour tous les pays du Proche- etMoyen-Orient. Outre limposition de rfor-mes touchant les domaines politiques, co-nomiques et militaires limage des paysdu bloc euro-atlantique, le ministre alle-mand proposa une refonte complte dusystme juridique, ducatif et social, lacration dONG, le dveloppement de lasocit civile ainsi que la promotion des

    Lancienne secrtaire dEtat amricaine Condoleezza Rice dclara lors dune confrence de presse du21 juillet 2006 Ce que nous voyons ici, concernant la destruction du Liban par des attaques isra-lienne contre lui, est dans un sens la croissance les douleurs de lenfantement dun NouveauMoyen-Orient, et tout ce que nous faisons cest de nous assurer de pousser en avant pour ne pas reve-nir lancien. - A quoi peuvent bien ressembler les cartes dAfrique du Nord de larme amricaine?Les pays sont-ils aussi morcels, selon des frontires de sang? Les cartes sont tires de louvrage

    de Pierre Hillard. La marche irrsistible du nouvel ordre mondial.

    * Pierre Hillarda publi auxEditions Franois-Xavier de GuibertLa marche irrsistible du nou-vel ordre mondial en 2007 et La FondationBertelsmann et la gouvernance mondiale en2009.

    Le Nouvel ordre mondial lassaut de lIslamUne construction de blocs bablienne: cest plus quune idologie, cest une mystique totalitaire

    par Pierre Hillard, historien et docteur en sciences politiques, Paris

    Suite page 4

    Horizons et dbatsHebdomadaire favorisant la pense indpendante,

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    du droit humanitaire et des droits humains

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    Rdacteur en chefJean-Paul Vuilleumier

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    page 4 No 11, 21 mars 2011Horizons et dbats

    droits de lhomme en gnral et de lgalithomme/femme en particulier pour len-semble du monde musulman. Toutes cesmesures doivent, selon lexpression mmedu ministre, favoriser lintgration deleurs conomies, le tout reposant sur laconviction que la modernisation du Pro-che-Orient largi sera dcisive pour notre

    scurit commune au XXIe

    sicle. Faireparticiper les populations du Proche- etMoyen-Orient aux conqutes de la mon-dialisation est donc dans notre plus grandintrt.

    Ces mesures rvolutionnaires destines fon-dre le monde musulman dans les principeseuro-atlantistes et mondialistes furent confir-mes, le 27 fvrier 2004, lors de la signaturede lAlliance germano-amricaine pour le

    XXIe sicle Washington entre le chancelierSchrderet le prsidentBush. Outre le rappeldes mesures proclames Munich, il est clai-rement affich que: Nous devons construireun vritable partenariat qui relie lEurope etlAmrique aux pays du Proche- et Moyen-Orient afin de travailler ensemble avec les

    pays et les peuples de cette rgion dans uncadre permettant datteindre des buts cibls

    et de vivre paisiblement les uns ct des

    autres[]. En fait, ces affirmations pou-sent parfaitement les objectifs de la politiquedu Grand Moyen-Orient lance par lad-ministration Bush, dsormais baptise Nou-veau Moyen-Orient (New Middle East) sousle plume deRichard Haass prsident du CFRdans la revue Foreign Affairs en 2006. Cettecoopration euro-amricaine est dautantplus significative quelle se retrouve dans lestravaux de la Fondation Bertelsmann qui advelopp une double politique lgard dIs-

    ral et du monde musulman.Dans un premier temps, il sagit dans lecadre du Dialogue germano-juif dint-grer Isral larchitecture politique, co-nomique et militaire euro-atlantique. LEtathbreu doit constituer un pilier du judasmeen liaison avec deux autres piliers: les judas-mes europen et amricain.

    Dans un deuxime temps, cette politiquene peut se concrtiser qu la condition derussir arrimer le monde musulman cetteconstruction gopolitique.

    Cest tout lenjeu des Discussions deKronberg qui, depuis 1995, permettent desdiscussions entre euro-amricains et litesmusulmanes afin dinciter ces dernires adopter les principes politico-philosophiquesdes euro-atlantistes dans les structuresinternes des pays dAfrique du Nord et du

    Proche-Orient. Or, ces discussions achoppenten raison de la fusion du spirituel et du tem-porel propre lIslam. Et cest l o les auto-rits amricaines ont dune certaine manirelch le morceau.

    Le Vatican II de lIslam

    En juin 2006, un article intitul Frontiresde sang sous la signature de Ralph Peterset paru dans la revue militaire amricaine

    Armed Forces Journal (AFJ), a prsent unecarte recomposant le Proche-Orient en fonc-tion des critres ethniques et religieux. Tousces pays voient leurs frontires bouleverses.En fait, son auteur sinspire largement destravaux de lislamologue britannique prochede Zbigniew Brzezinski (conseiller du pr-sident Obama),Bernard Lewis . Ce dernierest lauteur de lexpression Choc des civi-

    lisations reprise avec succs par SamuelHuntington. Pour Bernard Lewis, i l sagit debalkaniser le monde musulman afin de crerde mini-Etats ptroliers plus faciles contr-ler. Un modle de restructuration appel arcde crise fut prsent dans la revue Timeen janvier 1979. Cette recomposition complterepose sur le principe du divisez pour mieuxrgner. Cependant, derrire laspect politico-conomique, la mystique mondialiste satta-que au cur du monde musulman concernantun point mconnu de nos socits matria-listes. En effet, la nouvelle carte prsente unremaniement rvolutionnaire: un Etat sacrislamique regroupant Mdine et la Mecqueau sein dune Arabie Saoudite compltementdsarticule et dont lclatement aurait defatales rpercussions sur lconomie mondiale(grandes difficults dapprovisionnement en

    ptrole) et sur la stabilit du dollar. Commele prcise son auteur Ralph Peters:

    La cause principale de la large stagna-

    tion du monde musulman rside dans le

    traitement rserv la Mecque et Mdine

    considrs comme leur fief par la famille

    saoudienne. Les lieux saints de lIslam

    soumis au contrle de la police dEtat de

    la part dun des plus bigots et oppressifs

    rgimes au monde ont permis au Saoud

    [la famille rgnante dArabie Saoudite,

    ndlr.] de projeter leur croyance wahhabite

    la fois intolrante et discipline au-del

    de leurs frontires. [] Imaginez comme

    le monde musulman se sentirait mieux si

    la Mecque et Mdine taient dirigs par

    un Conseil reprsentatif tournant issu des

    principales coles et mouvements de lIslam

    dans le monde au sein dun Etat sacr isla-mique une sorte de super Vatican musul-

    man o lavenir de la foi serait dbattu au

    lieu dtre arbitrairement fix.

    En effet, parler de lintgration du mondemusulman laxe euro-atlantique et aux prin-cipes du nouvel ordre mondial signifie que celane peut se faire qu la condition de modifierradicalement leurs rfrents religieux et, parricochet, politiques, conomiques, sociaux etpsychologiques. La mystique mondial iste veutimposer son baptme permettant la mise enforme dun panthisme. La cration dun Etat

    sacr de lIslam et dun Conseil reprsenta-tif tournant en mesure de modifier la religionde lintrieur correspond linstauration dunVatican IIde lIslam. Pour rappel, les prcep-tes de lEglise catholique tant incompatiblesavec la doxa mondialiste, il fut ncessaire defavoriser un aggiornamento complet grce Vatican II (19621965) afin de permettre auxsuccesseurs de saint Pierre de soumettre ladoctrine catholique lidologie mondialistedans le cadre dune Agap inverse et cl-

    bre dans le Temple des Nations Unies. Ce futaffirm sans ambiguts par Jean XXIIIqui,dans son encyclique Pacem in terris de 1963,rappelait la ncessit dun pouvoir suprana-tional ou mondial qui ne soit pas institu deforce permettant ltablissement dune orga-nisation juridico-politique de la communautmondiale.

    Cette affirmation fut reprise par BenotXVIqui nhsita pas encourager lhumanit sengager dans ldification dun nouvelordre mondial dans son message de Nol en

    2005. Ce pape ritra son engagement, dansson encyclique Veritas in caritate de 2009, enappelant crer une autorit politique mon-diale en liaison avec lONU. Cest la mmedmarche qui attend les pays musulmans si leprojet consistant entirement dstructurercette zone gographique du Maroc lAfgha-nistan arrive son terme. Cette politique dusolve et coagula doit favoriser les luttes entresunnites et chiites, entre musulmans et chr-tiens et conduire une confrontation brutale

    avec le sionisme. De ce magma en fusion,un Islam des Lumires doit thoriquementmerger du chaos engendr par la mystiquemondialiste afin de lintgrer aux dogmes dela gouvernance mondiale. Lheure de vrit asonn. Finalement, les auteurs de ce drame auxconsquences incalculables (politiques, cono-miques, nergtiques et en vies humaines) sui-vent la lettre les fameux vers du pome deGoethe, Lapprenti sorcier, qui rappelaient:Les esprits que jai rveills ne veulent plusmcouter.

    Le Nouvel ordre mondial suite de la page 3

    Ben Bernanke, le patron de la FED, aparl pour la premire fois, bien quede manire peu comprhensible duneventuelle faillite de lEtat. Cet appel dupied a une signification profonde: Versle mois de mai, les Etats-Unis ne serontplus solvables car ils auront atteint ladate limite du plafond lgal dendette-ment. Il est vrai quil sagit l dun ph-nomne qui se rpte chaque anne. Ilexiste une limite dendettement du bud-get public. Mais comme elle est rguli-rement ignore, on assiste au dbut delanne une lutte entre le Congrs etle Prsident. Les dputs menacent defaire obstruction. Cette anne, la situa-tion est dans limpasse car les rpubli-cains on fait de la gestion des financesde lEtat un thme cl de campagne lec-torale. Les Etats-Unis peuvent sendetter

    jusqu un montant de 14 300 milliards de

    dollars. Au dbut janvier dj, le ministredes Finances Timothy Geithnera avertique la situation pourrait tre critique auplus tard en mai. Il a lanc le mme aver-tissement lors du Forum conomique deDavos.

    Les rpublicains pourraient avoir de lapeine faire passer leur ligne politiquedure, car cest leur prsident George W.Bush qui avait pris bord Ben Bernankecomme chef de la Banque centrale am-ricaine. Et Obama a t assez malin pourle garder. Mais cette fois le patron de laFED a parl sans quivoque: un jourou lautre, les investisseurs ne prterontplus dargent aux Etats-Unis. Le fait est

    que la FED est depuis quelque temps leplus grand crancier du pays. Cela va for-cer les agences de notation ne plus secontenter de rflchir. Peut-tre que lesrpublicains laisseront un peu frtiller leprsident Obama malgr les avertisse-ments de Bernanke. Mais ils ne vont pasaller trop loin. Ils ont fait dans une situa-tion semblable de trs mauvaises exp-riences. En 1995, ils voulaient mettre leprsident Clinton genoux en menaantde supprimer des programmes publics.Mais ils ne pouvaient pas marquer ainsides points chez les lecteurs. Ceux-ci r-lurent Clinton lanne suivante. Et quel-ques annes plus tard il prsenta, grce la croissance conomique, un budgetquilibr.

    Mais les budgets des Etats fdrauxmontrent que la situation actuelle estnettement plus grave. En Californie, poli-

    ciers et fonctionnaires de lEtat doiventrester chez eux certains jours parce quonne peut pas les payer. Dans lEtat du NewJersey, prs du riche Etat de New York, lesfonctionnaires de lEtat ne travaillent quequatre jours par semaine parce que l Etatne peut plus leur payer une semaine decinq jours. Les enfants doivent apporterleur papier de toilette lcole (!), parceque lEtat na plus largent pour en ache-ter. 50 millions dAmricains vivent tou-

    jours sans caisse maladie et 43 millionsdpendent des bons de repas.

    Vertraulicher Schweizer Briefno 1278 du 22/2/11

    Un jour ou lautre, les investisseursne prteront plus dargent aux Etats-Unis

    ISBN 978-2-7554-0405-0

    ISBN 978-2-7554-0335-0

    ISBN 978-2-7554-0199-8

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    No 11, 21 mars 2011 page 5Horizons et dbats

    thk. La cration de la Croix-Rouge internatio-nale par le SuisseHenry Dunantil y a 150 ansmarquait le dbut de lengagement huma-nitaire envers les hommes dans les rgionsfrappes par la crise et la guerre, en faveurautant des soldats que des civils. Le Conseilfdral donna une nouvelle dimension cemouvement en crant, il y a 50 ans, le poste

    de dlgu la coopration technique. LaDDC (Direction du dveloppement et de lacoopration) telle est lappellation actuellede cette division du Dpartement fdraldes Affaires trangres (DFAE) constituele bras national de laide officielle suisse audveloppement et a apport de laide descentaines de milliers dhommes dans le cadrede projets innombrables.

    La fin de la Seconde Guerre mondiale etlmancipation croissante des pays coloni-ss dAfrique et dAsie inaugura une nou-velle phase du destin de ces Etats exploitsdepuis des sicles. Guid par les rflexes dela guerre froide qui dominait alors la situa-tion politique mondiale, on accorda dans biendes cas leur souverainet formelle ces Etats,mais on continuait les maintenir dans ladpendance, pour des raisons stratgiques et

    par cupidit conomique. Souvent, lexploi-tation des ressources du sous-sol occupait lepremier plan. Par consquent, les richessesde ces Etats ne profitaient que dans les casles plus rares la population indigne et finis-saient dans la poche de potentats corrompusdvous lOuest, et dans la caisse des indus-tries occidentales. Cette situation accrut deplus en plus la misre des Africains et Asia-tiques opprims et exploits depuis des si-cles.

    Durant la Seconde Guerre mondiale dj etdans les annes suivantes, la petite Suisse sefit remarquer par son engagement en faveurde la population souffrante de ces Etats.Interpell par la misre des hommes, le gou-vernement suisse dcida en 1961 dinstituerune aide au dveloppement par la dsignationpar le Conseil fdral dun dlgu laide

    technique. Depuis ce moment la Suisse asans cesse amlior son aide au dveloppe-ment, selon la terminologie de lpoque. Cefaisant, une rflexion importante consistaitdans lide quon devait destiner laide despays ayant une certaine ressemblance avec la

    Suisse. On soutenait donc de prfrence despays plutt petits et des pays la topographiesemblable la ntre.

    Des dcennies durant et a en fait tout demme cinq depuis 1961 pas mal de chosesont chang. La forme originelle de laidetatique est devenue une coopration. Celasignifie que les pays concerns jouent unrle dterminant dans leur dveloppement. Ilsagit dune collaboration partenariale, dundveloppement commun. En mars 2011,

    Martin Dahinden, le directeur de la DDC,crit dans son ditorial dUn seul monde: Ily a aussi le vritable partenariat. Celui quiconsiste collaborer avec les gens et les paysdu Sud et de lEst afin de trouver des solutionscommunes des problmes qui nous con-cernent tous: changement climatique, pnu-rie de ressources, crise alimentaire, conflits,risques cologiques, pidmies, crises du sys-tme financier. Larticle publi ci-dessous aparu dans Un seul monde et dcrit comment

    grce au savoir-faire suisse la collabora-tion a dj commenc dans les annes 50 auNpal, et quel point celle-ci a t efficace.Notamment dans le domaine de lagricul-ture et de lapprovisionnement en eau, ainsique dans celui de la technique la Suisse peut

    tabler sur ses grands trsors dexprience.Dans lorganisation agricole aussi la Suisseest exemplaire: Prcisment lagriculture

    familiale de petite dimension, comme elleexiste encore en grande partie en Suisse,sera lavenir de lagriculture. Les expertsinternationaux, dont les recherches ont tpublies dans le Rapport sur l agriculturemondiale disent aussi cela. La tendance estdonc tout fait claire: il faut quitter lagri-culture industrielle pour une agriculturebase sur lexprience et les exigences despaysans indignes.

    Olivier de Schutter, le rapporteurspcialdes Nations Unies pour le droit lalimen-tation confirma dans son rapport annuel auConseil des droits de lhomme Genvelimportance de ce dveloppement en disantque les ressources agricoles seront durableset auront un bon rendement si le travail de lacoopration au dveloppement sappuie surles expriences faites par les paysans enra-

    cins dans leurs rgions et si lon dveloppeensemble une agriculture agro-cologique.Cela ne signifie rien dautre que de recou-rir aux ressources naturelles et de sorienterdaprs les donnes biologiques et colo-giques du pays concern.

    Par ses principes et son orientation qui sebase sur cette connaissance, la DDCsuissefournit une contribution bnfique aux peu-ples reints de la terre. Nous saisissons cetteoccasion pour la fliciter trs chaleureuse-ment pour ses 50 ans dexistence.

    Les 50 ans de la DDC 50 ans dengagement humanitaire

    Tout a commenc par une demande du gou-vernement npalais adresse la Suisse en1948. Ce fut le point de dpart dune lon-gue collaboration, marque aussi bien par lacontinuit que par le changement. Cet enga-gement montre que la coopration au dve-loppement sest elle-mme dveloppe au fildu temps.

    gn. Jusquau milieu du XXe sicle, le Npaltait un royaume indpendant et pratique-ment inaccessible. Ses lites entretenaient desliens troits avec lInde. Ce sont elles qui ontpouss le gouvernement solliciter en 1948les conseils de la Suisse dans le but de sti-muler le dveloppement conomique du pays.Ces milieux espraient surtout dcouvrir devastes gisements de ressources minires,comme de lor ou du ptrole, dont lexploita-tion gnrerait rapidement des profits. Maisil nen fut rien.

    En octobre 1950, quatre scientifiques delEPFZ se sont rendus au Npal pour entre-prendre les premires investigations. Alpoque, aucune route praticable en per-manence ne desservait le pays, mme pas lacapitale Katmandou. Et le Npal ne possdait

    pas encore daroport international. Aprsune expdition de trois mois, les Suisses sontarrivs dans un pays isol, arrir du pointde vue de lOccident et extrmement pauvre.Alarms, ils ont inclus dans leur rapport finaldes propositions concrtes: la construction deponts et des amliorations dans lagriculturetaient ncessaires pour aider les populationsde montagne.

    A ce stade, la Suisse officielle navaitaucun intrt sengager davantage au Npal.Elle ne disposait dailleurs ni des instrumentsni des crdits ncessaires pour mener des acti-vits de coopration.

    Malgr tout, cette premire expdition ajet les bases dune collaboration fructueusequi na cess dvoluer jusqu aujourdhui.

    De la fabrication de fromage la construction de ponts

    En 1952, lagronome suisse Werner Schulthessest arriv au Npal, mandat par lOrganisa-

    tion des Nations Unies pour lalimentation etlagriculture (FAO). Il a lanc la transforma-tion des excdents de lait en fromage ptedure, crant ainsi une source de revenus pourles paysans npalais. Des fromagers suissesont t envoys sur place.

    Ce premier projet fut rapidement suivi debeaucoup dautres. Pour fabriquer du fro-

    mage, il fallait amliorer la production lai-tire des vaches et des yaks. La constructionet lentretien des fromageries ncessitaient unsavoir-faire technique. Un atelier dapprentis-sage a donc t ouvert en 1957. Ces activitstaient menes par lAide suisse aux rgions

    Du fromage au dialogue politique en passant par les ponts

    Suite page 6

    thk. La publication bimensuelle de laDDC ayant pour titre Un seul mondeconstitue un moyen denseignementexcellent pour linstruction civique etlhistoire. Les jeunes gens sont particu-lirement rceptifs la pense socialeet au soutien solidaire de peuples tran-gers. Les diffrents articles de la bro-chure sont bien comprhensibles etoffrent un aperu de la situation poli-tique et sociale des pays mentionns.

    Pour un enseignant qui veut pr-senter ses lves les problmes de cemonde et en mme temps leur commu-niquer une perspective positive, Un seulmonde reprsente un excellent moyendenseignement. On peut le comman-der auprs de la DDC dans toutes leslangues nationales.

    www.ddc.admin.ch

    Cest parce que la DDC a soutenu demble la formation et le perfectionnement douvriers, dingnieurs et dadministrateurs que leNpal possde aujourdhui les professionnels et le savoir-faire ncessa ires pour construire lu i-mme 20 0 ponts suspendus par an .

    (photo rg)

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    page 6 No 11, 21 mars 2011Horizons et dbats

    extra-europennes (aujourdhuiHelvetas), laquelle la Confdration a vers en 1956 unepremire subvention de 50 000 francs.

    Au cours des annes 60, la Suisse a largises activits dans la formation profession-nelle, la gestion des forts et des pturages,ainsi que la construction de routes et de ponts.Elle a fourni une aide durgence aux Tib-

    tains qui staient rfugis au Npal aprs lesoulvement de 1959. Cette intervention adbouch sur un projet dintgration des plusefficaces: les tapis tisss par les rfugis ontcompt pendant un certain temps parmi lesprincipaux produits dexportation du Npal.

    Promotion de lautonomie

    Durant la phase initiale de la coopration, laSuisse sest engage dans des domaines quilui taient familiers. La premire expditionau Npal, en 1950, reposait dj sur largu-ment suivant: pays enclav, montagneux etagricole, la Suisse prsentait des similitudesavec le royaume himalayen et tait donc pr-destine lui venir en aide. Pour recher-cher des solutions, elle a logiquement puisdans ce quelle connaissait le mieux. Le casdu fromage, un produit qui navait au dpart

    aucun dbouch au Npal, illustre bien cettedmarche. Avec laide de professionnels parpriodes, plus de 100 experts suisses taient luvre sur place , on sest efforc de met-tre au point des solutions modles dans desrgions et des domaines prcis.

    La mise en pratique ne sest pas toujoursdroule comme prvu. Cependant, mme lespionniers de la coopration ont mis sur lapromotion de lautonomie long terme, uneapproche applique avec le concours de lapopulation locale. Ils se concentraient alors surlassistance technique, prenant soin de ne passe mler des problmes politiques et sociaux.

    Pas de retrait malgr les tensions

    Compose dune multitude de g roupes ethni-ques, la socit npalaise reste, aujourdhuiencore, domine par un systme de castes trs

    rigide. Longtemps, la coopration suisse nagure pris en considration ce contexte socio-culturel. A lpoque, on pensait que les struc-tures sociales allaient sadapter delles-mmesaux nouvelles conditions cres par le pro-grs technique. Rsultat: dans bien des cas,les minorits ethniques et les membres descastes infrieures ne profitaient gure desprojets de dveloppement ou en taient carr-ment exclus. En matire de formation profes-sionnelle, la Suisse a par exemple soutenu un

    cursus de qual it, auquel navaient accs queles tudiants possdant certaines qualifica-tions pralables. Cette filire est donc demeu-re rserve aux jeunes des castes citadines

    aises. Or, ceux-ci considraient la formationprofessionnelle technique uniquement commeun passage oblig dans leur carrire. Ds lors,le programme na jamais produit leffet deruissellement vers le bas (trickle down) quelon en avait escompt. On a ral is plus tard quel point il tait important dinclure le con-texte social dans la coopration. Cette prisede conscience a eu lieu lorsque les tensionssociales se sont peu peu exacerbes pourdboucher, la fin des annes 90, sur de vio-lents combats entre les rebelles maostes etles troupes gouvernementales.

    Contrairement de nombreux autres dona-teurs, la DDC na pas suspendu son aide mal-gr les dangers inhrents cette situation,mais a rorient ses programmes. Elle a la-bor une approche sensible aux conflits:depuis lors, chaque projet fait lobjet dun

    examen destin dterminer son impact surle contexte politique actuel; on veille en par-ticulier ce quil ne jette pas de lhuile sur lefeu, selon le principe ne pas nuire. De plus,les interventions suisses visent promouvoiren particulier les membres des castes infrieu-res, les minorits ethniques et les femmes.

    Lefficacit dun petit donateur

    Aprs la chute de la monarchie, la Suisse estgalement intervenue au niveau diplomatique,

    afin de contribuer la rsolution du conflitet la promotion de la paix. Aujourdhui,notre engagement se fonde sur le constat sui-vant: le dveloppement nest possible que si

    la paix rgne et, linverse, le dveloppementest indispensable pour quune paix durablepuisse sinstaller, explique Thomas Gass,ambassadeur de Suisse et directeur rsidentde la DDC Katmandou.

    Cest grce au travail de terrain dploydans les annes 50 que la coopration, ini-tialement base sur des ides importes deSuisse, a pu voluer et sadapter aux rali-ts npalaises. Aujourdhui encore, les exp-riences et les rsultats de projets servent alimenter le dialogue politique et les pro-grammes nationaux.

    Bien quelle soit un petit donateur, laSuisse obtient ainsi des rsultats notables,comme lillustre son programme de pontssuspendus: cest parce que la DDC a soutenudemble la formation et le perfectionnementdouvriers, dingnieurs et dadministrateurs

    que le Npal possde aujourdhui les profes-sionnels et le savoir-faire ncessaires pourconstruire lui-mme 200 ponts suspendus paran. Actuellement, la Suisse participe au dve-loppement de ce programme en cofinanantun fonds avec dautres donateurs et en four-nissant des conseils techniques au gouverne-ment.

    Source: Le magazine de la DDC. Un seul mondeno 1/mars 2011

    Au-del de laide:la Suisse est engage depuis 50 ans

    dans la lutte contre la pauvret

    Le monde est en rupture. Par son combat con-tre la pauvret, son engagement en matire desant, de formation et pour une utilisation plusadquate des ressources naturelles, la coop-ration suisse au dveloppement promeut unchangement positif et ceci depuis cinquanteans. Dans le cadre de son jubil, la Direction dudveloppement et de la coopration DDC pr-sentera ses dfis actuels et les rsultats de son

    travail par lintermdiaire dactions menesdans toute la Suisse. Mercredi, le directeur dela DDC Martin Dahinden a prsent aux repr-sentants des mdias un bilan ainsi que le pro-gramme du jubil.

    Laugmentation de laide publique au dve-loppement (pour atteindre 0,5% du revenunational brut dici 2011) par le Parlement estune expression de la confiance place dans lacoopration suisse au dveloppement. Enayant des moyens supplmentaires, la DDCpourra participer de manire encore plus effi-cace la rsolution de problmes locaux et mon-diaux, a soulign le directeur de la DDC MartinDahinden lors de la confrence de presse. Outredes contributions bilatrales, lengagement serarenforc en matire de protection du climat etdapprovisionnement en eau potable. Comptetenu de la diminution des ressources utilisables,les projets dans ces domaines revtent en effetune importance particulire pour amliorer lesperspectives de vie dans les pays pauvres.

    La Suisse soutient depuis un demi-sicle les

    efforts individuels des pays pauvres pour ma-triser les problmes de pauvret et de dve-loppement. Sous le slogan: 50 ans de la DDC au-del de laide se drouleront jusqu fin2011 dans toute la Suisse des discussions, desconfrences, des cycles de films et des anima-tions de rue en lien avec la coopration suisseau dveloppement.

    Ce slogan fait rfrence au fait que la coo-pration au dveloppement reprsente biendavantage quune assistance des treshumains et des pays en dtresse: il sagit en faitdune contribution la rsolution de problmeslocaux et mondiaux, dont les retombes nousconcernent tous.

    Lengagement de la DDC se fonde sur la tra-dition humanitaire de la Suisse. LexpositionLautre ct du monde histoires de la Suissehumanitaire, qui sera inaugure le 10 mars auForum politique de la Confdration (Kfig-turm, Berne) et qui sera ensuite prsente dansdautres villes de Suisse, permet de plonger plus

    profondment au cur de cette tradition. Lex-position audiovisuelle itinrante de lAssociationhumem raconte, sous forme de films documen-taires interactifs, lhistoire humanitaire de laSuisse. Grce cette exposition, la Suisse vapouvoir dcouvrir tout un pan de ce quelle aralis depuis un demi-sicle dans le monde endehors du domaine conomique. Elle va pou-voir dcouvrir un pan de son identit, a souli-gn le ralisateur Frdric Gonseth, prsident dehumem, lors de la confrence de presse.

    Communiqu de presse du DDC du 9/3/11

    Du fromage au dialogue suite de la page 5

    Les rsultats des votations fdrales des deuxdernires annes montrent un changement

    trs net de la perception de nos valeurs dansla population suisse. Ce qui fut tax de dra-page du droit international par les politicienset les institutions tant dans notre pays qultranger, en ce qui concernait les votationssur linterdiction des minarets et lexpulsiondes grands criminels trangers, ne fut riendautre quun retour nos valeurs tradition-nelles.

    Un sondage non publi deDemoscope, uninstitut de sondages et dtudes de marchs,a donn des rsultats tonnants propos de lafaon des Suisses et Suissesses de percevoirleurs valeurs et leur faon de vivre. Depuisle dbut des sondages en 1974, les rsultatsallaient toujours dans la mme direction, savoir vers une socit marchant dans le sensdun progrs accru. Cette attitude atteignit sonapoge en 2001. A partir de l, la mentalit se

    redressa dans un sens conservateur. Les deuxvotations fdrales sur linterdiction de laconstruction de minarets et sur lexpulsiondes criminels trangers ont reprsent unengagement dfinitif. Les succs constants delUnion dmocratique du centre (UDC) et lesrcentes prvisions du baromtre lectoral dela SRG ide suisse, qui accorde lUDC unenouvelle avance, sont l pour le prouver.

    La scurit est un besoin prioritaire

    Le besoin de scurit prend une place centraleet saffirme comme jamais au cours desdernires dcennies. Le peuple suisse tolre

    de moins en moins la menace qui rgne dufait de la violence et de la criminalit. Cela

    apparut aussi lors de lacceptation par lepeuple des votations sur lInternement viepour les dlinquants sexuels ou violents jugstrs dangereux et non amendables et surlImprescriptibilit des actes de pornographie

    enfantine. Il est intressant de constater queles jeunes gnrations attribuent plus dimpor-

    tance la scurit que les anciennes. Aprsdeux dcennies de course au succs et laprosprit, on retrouve une certaine modes-tie. Le peuple suisse se distancie de la poli-tique de gaspillage des annes 90, sans pour

    autant perdre sa volont de performance. Lapopulation a gagn en ralisme en ce qui

    concerne la politique et lidologie, ce qui serpercute tant au niveau individuel que dansle dveloppement de lconomie tout entire.On remarque une forte recherche de racinessres. Les origines et la tradition prennentune place importante.

    Alors quen lan 2000 il y avait 47% deslecteurs et lectrices qui se prononaient pourune adhsion lUE, il nen reste aujourdhuique 28%. Ce changement dopinion nest pasque le rsultat des difficults rencontres avecles accords bilatraux et les crises de lUnioneuropenne qui se multiplient.

    Un corps lectoral conservateur

    Ltude deDemoscope a mis au jour dautresrsultats tonnants. Ainsi les lecteurs et lec-trices de lUDC sont devenus plus conserva-teurs au cours des quatre dernires annes

    malgr ce fait, les rsultats lectoraux all-rent en c roissance. Les Libraux-Radicaux(PLR) par contre, se dir igrent dans ce mmelaps de temps en sens contraire et perdirentla confiance de leur lectorat. Lorsquon tu-die ces rsultats de plus prs, on constate quelUDC a rapproch son profil politique delUDF (Union dmocratique fdrale).

    Thomas Kser

    Source: StandpunktEDU. Mensuel chrtien politique.Organe officiel de lUnion dmocratique fdrale(UDF), n 3, ma rs 2011

    (TraductionHorizons et dbats)

    Notre peuple a retrouv son identit

    La premire expdition au Npal, en 1950, reposait dj sur largument suivant: pays enclav, mon-tagneux et agricole, la Suisse prsentait des similitudes avec le royaume himalayen et tait donc pr-

    destine lui venir en aide. (photo rg)

    Vue du Grtli sur le Lac des Quatre-Cantons (photo mt)

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    No 11, 21 mars 2011 page 7Horizons et dbats

    Le Varroa destructor, qui est apparu enSuisse en 1984, est ds lors un parasitedabeille bien tudi (cf. notre srie 25 ansdu Varroa en Suisse paru en 2008 dans laSchweizerische Bienen-Zeitung SBZ). Cetacarien est parfaitement connu aussi biendes apicultrices et apiculteurs que des cher-cheurs. La recherche sur le varroa a pu prou-ver que le varroa peut transmettre des virusdangereux aux abeilles. Pourtant, le varroanest pas le seul genre dacarien qui puisse

    parasiter les abeilles.

    Le Varroa destructorest originaire dAsie. Il

    y a accompli un changement dhte en pas-sant des abeilles orientalesApis cerana nosabeilles occidentalesApis melifera et a ainsipu se rpandre au niveau mondial. Dans sargion de propagation dorigine, il possdede nombreux parents: Varroa underwoodi,Varroa rindereri ou Varroa jacobsoni. Laca-rien Varroa jacobsoni est rest fidle sonlieu dorigine et cest tort et la place duVarroa destructor quon la dcrit comme leparasite qui sest rpandu dans tous les paysdu monde. Outre le genre Varroa, il existedautres parasites spcialiss sur les abeillesdont la rgion de propagation est lAsie duSud-Est, qui viennent de la famille desLae-lapidae avec le genre Tropilaelaps. Plusieurssortes du genre Tropilaelaps sont connues dela science.

    Description et biologieLes acariens Tropilaelaps ont environ 0,9 mmde longueur et 0,5 mm de largeur et sont unpeu plus petits et plus minces que le Varroadestructor. Ils possdent donc contrairementau Varroa une forme plutt allonge.

    En ce qui concerne son comportement et sargion de propagation dorigine, il ressemblebeaucoup au Varroa. Alors que lhte origi-naire du Tropilaelaps est labeille ganteApisdorsata, il peut attaquer en mme temps quele Varroa les peuples des abeilles orientales

    Apis cerana . Tropilaelaps prsente un plusgrand spectre dhtes possibles. Il se retrouvesur toutes les espces dabeilles miel ori-ginaires dAsie: Apis cerana,Apis dorsata,

    Apis florea etApis laboriosa.Comme le Varroa, le Tropilaelaps a accom-

    pli un changement dhte. Il a t trouv aussi

    bien seul quavec le Varroa dans des coloniesdApis mellifera. Son cycle de vie ressemble celui du Varroa: Il se multiplie galementdans le couvain et se nourrit dhmolym-phes. Les deux acariens sont des ecto-para-sites de labeille. On a pu compter jusququatre Tropilaelaps par cellule de couvain.En Asie, on a parl de pertes de colonies quiont t provoques par le Tropilaelaps. Deplus, la recherche a montr que le Tropilae-laps, lors dune infestation simultane avecle Varroa, prend le dessus. Cest pourquoi,on peut considrer le Tropilaelaps commeplus dangereux et plus virulent que le Varroa.

    Avec toutes ces proprits, ce parasite seraitpar consquent capable de se rpandre dansle territoire desApis mellifera, donc dans leszones climatiques modres, notamment enEurope. Suite la mondialisation, il nestpas exclu, que le Tropilaelaps apparaisse lavenir en Europe. Cest pourquoi, le Tro-pilaelaps se trouve sur la liste des pidmiessous surveillance en Suisse et en Europe. Lesimportations dabeilles venant des rgionsoriginaires du Tropilaelaps sont svrementrglementes. On a observ quau sein descolonies, qui ont t parasites par le Tropi-laelaps, des ouvrires sont nes avec des ailesdformes.1 Cela rappelle les symptmes cli-niques du virus des ailes dformes (DWV).Partant de cette constatation et sachant que leVarroa est capable de transmettre des virus23, nous avons fait des recherches au Centre de

    recherches apicoles pour savoir si le Tropi-laelaps pourrait galement tre le vecteur devirus dabeilles.4

    Le Tropilaelaps et les virus

    Comme le Tropilaelaps se nourrit aussi dh-molymphe, il est en principe possible que desvirus soient transmis directement. Mais ilnest pas cla ir, que le Tropilaelaps soit relle-ment porteur de virus et que les virus puissentse multiplier dans cet hte. Pour rpondre cette question, nous avons fait, dans la rgionchinoise de Kunming, des recherches sur desabeilles et les Tropilaelaps et sur les six virusdabeilles les plus importants. Seul, le virusdes ailes dformes a t retrouv. A laidede la mthode quantitative de lACP (ampli-fication en chane par Polymrase), on a puconstater la quantit de virus contenu dans le

    Tropilaelaps. La charge des virus tait iden-tique celle trouve chez le Varroa en Europe.En considrant ce contenu viral, nous noussommes demand, si le virus tait capable dese multiplier dans les acariens Tropilaelaps.Nous avons pu montrer que les virus peuventeffectivement se multiplier activement dans leTropilaelaps. Donc, ce dernier joue comme leVarroa en tant que porteur de maladies aussibien le rle dun vecteur mcanique (seu-lement porteur du vi rus) que celui dun vec-teur biologique (le virus peut se multiplierdans lhte intermdiaire, lacarien). Un autregroupe de chercheurs a pu prouver une fortecorrlation entre le nombre de chrysalidesparasites par le Tropilaelaps et la charge devirus quon a pu y constater.5 De plus, on amesur dans des acariens Tropilaelaps unecharge de virus beaucoup plus leve que

    dans les chrysalides.

    Contrle et apparitionen Suisse et en Europe

    Le Tropilaelaps na jusqu prsent t enre-gistr ni en Suisse ni en Europe. Mais pro-bablement on ne pourra pas viter uneimportation. Son cycle de vie se diffren-cie du Varroa sur un point crucial. Il nestpas capable de se nourrir sur des abeillesadultes. Il est compltement dpendant ducouvain. Cest pourquoi, le Tropilaelaps nesurvivrait pas lhiver dans un pays commela Suisse, o les abeilles arrtent de cou-ver pendant la priode hivernale. En outre,ce parasite ragit de manire sensible laplupart des Varroidae. Au sud des Alpes,il est pourtant possible que les abeilles sur-vivent lhiver sans interruption de la cou-

    ve des ufs et quainsi le Tropilaelaps aitune chance de survie.

    Conclusion

    Bien que le Tropilaelaps ne soit pas encoreprsent en Europe, il prsente nanmoins undanger rel sous laspect de la propagationde maladies, puisquil permet la multiplica-tion et la transmission de virus et met ainsien danger les peuples parasits par lui. Touten gardant son calme, i l appartient au devoirde chacun de rester vigilant et dentrer imm-diatement en contact avec les autorits com-ptentes lors de lapparition de cet acarien.En outre, il faut renoncer toute importationdabeilles non-europennes. Source: Schweizerische Bienen-Zeitung 11/2010

    (TraductionHorizons et dbats)

    1 Burgett, M.; s, P.; Morse, R. A. (1983) Tropi-laelaps clareae: A parasite of honeybees inSouth-East Asia. Bee World 64: 2528.

    2 Dainat, B; Imdorf, A.; Charr ire, J.-D.; Neu-mann, P. (2008)Bienenviren, Teil 1. Schwei-zerische Bienen-Zeitung 131(3): 610.

    3 Dainat, B; Imdorf, A.; Charr ire, J.-D.; Neu-mann, P. (2008)Bienenviren, Teil 2. Schwei-zerische Bienen-Zeitung 131(5): 69.

    4 Dainat, B; Ken, T; Berthoud, H., Neumann,P. (2009) The ectoparasitic mite Tropilaelapsmercedesae (Acari, Laelapidae) as a vector ofhoneybee viruses. Insectes sociaux 56: 4043.

    5 Forsgren, E.; de Miranda, J. R.; Isaksson, M.;Wei, S.; Fries, I. (2009)Deformed wing virusassociated with Tropilaelaps mercedesaeinfesting European honey bees (Apis melli-fera). Experimental and Applied Acarology47(2): 8797.

    Non aux importations intercontinentales dabeilles!Dans la rgion dorigine du Varroa tristement clbre, il y a encore dautres sortes dacariens, qui parasitent

    les abeilles: Les reprsentants du genre Tropilaelaps. Eux aussi ont dj russi changer dhte en passant

    des abeilles miel asiatiques nos Apis mellifera et eux aussi peuvent transmettre des virus dangereux.

    par Benjamin Dainat (Centre de recherches apicoles, Agroscope Liebefeld-Posieux Alp, 3003 Berne), Tan Ken (Xishuangbanna Tropical Botanical Garden, Chinese Academy ofScience, Kunming, Yunnan Province, Peoples Republic of China), Hlne Berthoud, Peter Neumann (Centre de recherches apicoles, Agroscope Liebefeld-Posieux Alp, 3003 Berne)

    Lettre ouverte

    Madame la Conseillre fdraleDoris Leuthard, Dpartement fdral delEnvironnement, des Transports,de lEnergie et de la Communication

    Berne et Fribourg, le 17 mars 2011

    Aide indirecte la presse

    Madame la Conseillre fdrale,

    Laide indirecte la presse ancre dans laLoi sur la poste actuellement en vigueurrevt une importance capitale pour le main-tien dune presse diversifie. Par cette aide,la Confdration contribue de manireessentielle la formation dopinions plura-listes au sein de la population et donc aubon fonctionnement de notre dmocratiedirecte.

    syndicom syndicat des mdias et de lacommunication, impressum et les autressignataires de la prsente lettre se rjouis-sent que le Parlement ait dcid de main-tenir cette aide dans la nouvelle Loi sur laposte quil a adopte en dcembre dernier.Ils saluent en particulier le fait que, durant

    les dbats successifs que les Chambres fd-rales ont consacrs larticle en question,le principe du maintien d une presse diver-sifie a t constamment et unanimementvoqu comme objectif fondamental dela mesure. Le relvement de 20 millionsde francs des montants lgalement prvuspour cette aide indirecte la presse prouvedailleurs que le maintien de la diversitactuelle de la presse est dune importancetoute particulire, mme sil est regrettablequelle ne soit plus explicitement mention-ne comme justification loctroi de tarifsrduits.

    Il revient dsormais au Conseil fd-ral de prciser, dans la future Ordonnancesur la poste, les critres prcis doctroi decette aide. Nous vous prions, dans ce cadre,de prendre en considration le fait que lerecul constant des recettes publicitairesces dernires annes fragilise par ailleurslexistence des journaux locaux et rgio-

    naux, et donc la diversit de la presse. Afinde prendre au mieux en compte cette ra-lit, il conviendrait dattendre les rsultatsdu Rapport sur lavenir des mdias confi lOffice fdral de la Communication avantde dfinir les contours prcis de lOrdon-nance sur la poste au sujet de laide indi-recte la presse.

    Nous soulignons ce sujet que dansltude Lvaluation de laide la presseet modles alternatifs ralise lin-tention du Conseil fdral, des expertsrecommandent dtendre laide indi-recte la presse aux petits quotidiens oupriodiques diffusion suprargionaleou nationale. Car ceux-ci contribuent aumoins autant que les journaux rgionaux la diversit des opinions et sont sujetsaux mmes difficults conomiques.

    Les diverses dcisions dexclusion delaide la presse prises par La Poste Suisseen 2010 nous font craindre que la nouvelleloi, qui maintient le critre rgional, soitinterprte de manire trop restrictive etmette en pril la survie de titres qui, commeles cosignataires, contribuent lvidence lobjectif fondamental dune presse diver-sifie.

    Cest pourquoi nous vous demandons,Madame la Conseillre fdrale, de veiller ce que la future Ordonnance sur la postene retienne pas, pour loctroi de laide lapresse, des critres par trop triqus qui

    trahiraient lesprit de la loi. Larticle 16 al.5 de la nouvelle Loi sur la poste donne auConseil fdral la possibilit de fixer descritres supplmentaires pour accorder desrabais pour la distribution des publications,tels la zone de diffusion, la frquence deparution et autres. En particulier, lheureo la population suisse est de plus en plus

    mobile, le critre de concentration/disper-sion gographique du lectorat ne sauraitvalablement tre retenu pour dfinir lecaractre rgional dun journal.

    Persuads que vous partagez notrevolont de prserver la remarquable diver-sit de la presse suisse, et dans lattentedune rponse que nous esprons rassu-rante, nous vous prions de bien vouloiragrer, Madame la Conseillre fdrale,lexpression de notre haute considration.

    Pour syndicomAlain Carrupt, coprsident

    Pour impressumDr Dominique Diserens, secrtaire centrale

    Pour les mdias concernsJulien Sansonnens, administrateur deGauchebdo

    Cosignataires: Le Confdr, PierrotMtrailler Vigousse, Thierry Barrigue Horizons et dbats/Zeit-Fragen, Jean-PaulVuilleumier La Nation, Denis Ramelet LeCourrier, Frdrique Bouchet La Distinction,Cdric Suillot Lvnement s yndical, Syl-viane Herranz LEcho magazine, Grard Pla-der Le Courrier de lAVIVO, Mica Arsenijevic LObjectif, Jean-Marc Angloz La Revuedurable, Susana Jourdan Pages de gauche,Antoine Chollet Sonntag, Fabian Egger Leben & Glauben, Fabian Egger WOZ DieWochenzeitung,Roman Schrmann LAgfi,Franois Schaller.

    hd. En appliquant des prix prfrentiels auxjournaux, et en particulier la presse rgio-nale et locale, la Poste Suisse sillustre depuisde nombreuses annes par un engagmentconcret en faveur de la diversit de la presse,et donc de la diversit des opinions publique-ment exprimes (aide indirecte la presse).

    Lannonce de la Poste dexclure cer tainsjournaux de cette aide la presse a amen

    une quinzaine de journaux indpendants dese runir dbut fvrier Lausanne.

    Lors de cette sance, i l a t dcid d'en-voyer und lettre ouverte la direction de laPoste Suisse et de demander un moratoire

    jusqu' ce que le Conseil fdral redfinisseles critres d'octroi de l'aide la presse dansl'ordonnance d'application de la nouvelle

    Loi sur la poste. Puis, une lettre ouverte

    Doris Leuthard, la conseillre fdrale com-ptente, a t prpare.Le 28 fvrier, Horizons et dbats publila lettre ouverte la Poste Suisse dans sescolonnes. Ci-dessous nous publions la Lettreouverte adresse la conseillre fdrale

    Doris Leuthard.

    * * *

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    page 8 No 11, 21 mars 2011Horizons et dbats

    Lors de la Journe mondiale de prire, desfemmes chiliennes nous ont pos la questionsuivante avec les mots de la Bible: Combienavez-vous de pain? Elles ont ainsi entamle problme de la distribution de denres ali-mentaires et de la souverainet alimentaire.

    Animes par larticle Notre pain quotidien

    (cf. Horizons et dbats no

    7 du 21/2/11) nousavons rflchi la question de savoir com-ment raliser et nous approcher de ce thme lcole.

    Le problme du pain, de la scurit alimen-taire est quelque chose qui proccupe lestres humains. Si elle nest pas assure, lesgens se rvoltent et cest ce qui fait descendreles peuples dans la rue, comme lont mon-tr rcemment les protestations dans les paysarabes. La colre des peuples est lexpres-sion dune dpendance dsastreuse. Dans cespays, lagriculture est incapable de couvrir lademande intrieure. Des pertes de rcoltes etdes importations augmentes pour remplirles entrepts font grimper les prix des cra-les. Le prix du bl au march mondial a aug-ment de plus de 70% par rapport lanne

    prcdente. Pour lalimentation de la popula-tion mondiale, il est de premire importance.Le bl est nourrissant et sous des conditionsfavorables, il peut tre stock pendant desannes.

    Nous ne pouvons fermer les yeux devantles vnements rcents dans le monde arabe.Est-ce que cela pourrait aussi arriver cheznous? Est-ce que chez nous aussi, un jour,le pain ne sera plus abordable pour tout lemonde? Nous ne pouvons pas nous exclurede ces vnements.

    Nous savons aujourdhui quil y auraitassez de nourriture pour toute la popula-tion mondiale. Cest une question de rpar-tition. Sur la raret des matires premiresnous sommes suffisamment informs. Nousne pouvons pas exclure des millions dtrehumains du bien-tre et les laisser mourir de

    faim ct des gens bien nourris. Des solu-tions doivent tre trouves. Le Rapport surlagriculture mondiale donne des rponses eten finit clairement avec le mythe de la sup-riorit de lagriculture industrielle du pointde vue social, cologique et de lconomienationale.Il exige un changement de para-digme dans lagriculture: il faut crer desstructures avec de petites exploitations agri-

    coles comme garanties les plus importantes etle plus grand espoir dun approvisionnementen denres alimentaires durable, socio-co-nomique et cologique.

    Comment lcole peut-elle y contribuer?

    Le pain est notre nourriture quotidienne etles tartines pour les rcrations en font par-tie. Mais, les enfants savent-ils que sur la sur-face dun pupitre pourraient pousser environ400 plants de seigle qui livrent 16 000 grainesde bl? Et cela suffit pour un petit pain deseigle. A lpoque de lordinateur, les enfantsont accs beaucoup dinformations. Ce quimanque, ce sont des rflexions sur notre viecommune. Linformation au sujet de la souve-rainet alimentaire est urgente. Nous, pda-gogues, nous avons un rle important jouer.

    Dans le programme scolaire, on demandequun rapport conomique entre la production,la distribution et la consommation dun biensoit enseign. Cest ce qui peut tre trs bienralis avec la brochure Du bl au pain.

    Depuis belle lurette, le pain a une grandeimportance et une grande valeur pour lestres humains. Rares sont les notions de lavie quotidienne autour desquelles existent

    autant de proverbes et dexpressions que pourle pain. Un enseignement comprenant plu-sieurs matires scolaires permet la compr-hension des rapports dhistoire culturelle ettechnique, mais aussi lencouragement dunemultitude de comptences intellectuelles etsociales.

    A lavenir, le paysan suisse et lagricultureprendront encore plus dimportance pour noustous. A lcole, nous avons beaucoup de pos-sibilits de familiariser les enfants avec leurimportance. Le thme du pain peut tretrait partir de diffrentes matires: langues,gographie, histoire, lhomme et lenviron-nement, la religion et la culture. Il existe djbeaucoup de matriel de documentation et debrochures pour tous les nivaux, des films etdes documents pour aider les enseignants.

    Le thme de la ferme est trs appropriaux enfants des premires annes de lcoleprimaire. Avec les animaux, les travaux mul-tiples la ferme et dans les champs, on peuttransmettre aux enfants les bases de vie lesplus importantes. Pour les enfants plus gs,la matire sur lhomme et lenvironnementdonne la possibilit de faire un voyage dupain travers la Suisse. Presque chaque can-ton a ses propres spcialits de pain.

    Ecole secondaire vivre une fois autrement un camp scolaire

    Une semaine thmatique, la classe transf-re dans une ferme, fait partie des semainesles plus importantes et pleines de succs pourbeaucoup de classes dcole. Beaucoup defamilles paysannes offrent dans leur ferme le

    gte, des possibilits de se restaurer ou bien defaire la cuisine soi-mme et un choix intres-sant de thmes pour laborer un programmepour la semaine. Les enfants ont loccasionde travailler dans lexploitation agricole et cequi a t trait de faon thorique lcole,peut tre complt pratiquement. Le thme

    de la ferme et de lagriculture nest cepen-dant quune partie de la semaine projete. Ily aura des offres dexcursions, des randon-nes et des possibilits sportives proximitde la ferme pour complter la semaine. Lesfermes offrent souvent une alternat ive moinscoteuse que les hbergements habituels pourles camps scolaires.

    Ces dernires annes, plusieurs vieux mou-lins ont t reconstruits au cours dun travailbnvole et sont disposition des fins du-catives. Un exemple en est la Haumhle Embrach. Pendant des centaines dheures,plusieurs artisans ont reconstruit ce moulinbnvolement. Aujourdhui, la roue du mou-lin, et la production de la farine peuvent tremontrs aux lves. Il y a mme une salle sp-ciale pour lenseignement. Swissmill montrela culture, la moisson et la production du bl

    de faon virtuelle sur Internet. Des afficheset des brochures sont mises disposition parlInformation suisse sur le pain (ISP). Lar-ticle Notre pain quotidien (Horizons etdbats no 7 du 21/2/11) mentionne plusieursmuses par rapport ce thme. (TraductionHorizons et dbats)

    Le pain, cest la viepar Rita Brgger et Ursula Felber

    Le prix du bl au march mondial a augment de plus de 70% par rapport lanne prcdente.Pour lalimentation de la population mondiale, il est de premire importance. Le bl est nourrissant

    et sous des conditions favorables, il peut tre stock pendant des annes. (photo reuters)

    Aujourdhui, beaucoup denfants grandissentsans rapport direct leur nourriture. Dans lemeilleur des cas, ils peuvent assister leur mrequand elle fait les courses ou bien laider

    prparer manger pour la famille. Peu dentreeux savent quels sont les fruits et les lgumesindignes, quand ils sont mrs et comment onles rcolte. Lhistoire du pain est aussi incon-nue pour la plupart. Ils ne connaissent pas lelong chemin de la graine au pain.

    Cest pourquoi le livre Danke, gutes Brot(Merci, mon bon pain) est prcieux, parcequil introduit les enfants avec soin et amour la production dun de nos aliments les plusimportants. Le livre a de belles images etun texte facile comprendre pour enfants:Ce matin, je fais du pain avec ma maman.Comme tu sens bon, mon pain frais! Tu estellement bon et sain. Le visage dun gar-on montre sa satisfaction quand il hume satranche de pain.

    Lune aprs lautre, les histoires donnenttoutes les informations concrtes, ellesracontent comment le pain est fait et com-bien de travail et de temps il faut jusqu ce

    que le pain se trouve bien cuit sur notre table.On ne peut pas voir du tout combien degrains de crales se trouvent dans un pain,est par exemple crit dans cet ouvrage. Et surlimage on voit la main qui sme les graines.Les graines dans la terre, le premier germe,les racines, les premires feuilles, la tige, lacroissance du plant de bl jusqu lpi mr etlourd, tout cela est montr lenfant par desimages colores.

    Lhistoire continue: Chaque pi est pleinde grains. Dun seul grain, tant de graines ontpouss! La destination des grains apportsau moulin par le paysan est dcrite, et aussiquon peut moudre