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N° 282 Octobre-Novembre-Décembre 2009

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Chères Amies et Amis membres de notre association,Etre dans le vent, c’est quoi au juste ? Est-ce connaître et manœuvrer habilement toutes les fonctions d’un ordinateur domestique, du tableau de bord d’une voiture dotée de tous les gadgets utiles ou inutiles vendus avec ou sans option, des boutons minuscules d’un GSM pour envoyer des SMS en se servant seulement de son pouce ?

S’il en était ainsi, qui d’entre nous pourrait prétendre « être dans le vent » ? Alors, si vous êtes rétif à l’évolution galopante des « progrès » technologiques, rassurez-vous, vous n’êtes pas les seuls… Mais vous n’êtes pas largués pour autant ! Les machines, électroniques ou pas, sont des adjuvants à l’intelligence et à l’habileté humaines. Mais elles sont conçues et exploitées (à bon escient si possible) par un cerveau humain, irremplaçable à ce jour. Aussi, mieux vaut faire appel à notre cerveau aussi longtemps qu’il est en état de marche (même lente) et n’utiliser des machines qu’en fonction de leur adaptation à nos besoins réels.

Et puis, les machines n’ont pas de sentiments, alors que nous en avons et que nous voulons les partager avec vous. C’est pourquoi, en cette fin d’année toute proche, nous vous adressons les vœux les plus cordiaux du comité de votre amicale, et vous souhaitons, à vous et à vos proches, une fête de Noël et un An nouveau aussi agréables que possible.

Nos pensées vont en particulier à celles et ceux qui sont confrontés au poids d’un deuil récent, aux effets de l’âge, à la solitude, à un état de santé précaire ou douloureux et ne peuvent de ce fait jouir d’une fin d’année aussi gratifiante qu’ils l’auraient souhaité. Qu’ils nous sachent proches d’eux et trouvent en nos lignes encouragement et réconfort !

Et, Amies et Amis lointains, où que vous résidiez en cette fin d’année, vous êtes de la famille et les vœux de l’ensemble de nos membres vous sont chaleureusement adressés.

Nous espérons qu’en cette année difficile, votre comité s’est montré à la hauteur de ce que vous en attendiez et contribuera à votre attachement et à votre volonté de poursuivre l’action commune. Fort de votre soutien, il tentera en 2010 de rester digne de la confiance dont vous l’honorez.

A bientôt l’an neuf !

Une femme dans le vent…

La chanteuse espagnole

Olivia Ruiz aux Francofolies

de Spa

Le Soir-Culture22 juillet 2009

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Un Roi est mort il y a cent ans. Qui s’en souvient ?Nos autorités politiques donneront le moins d’éclat possible (ou pas d’éclat du tout) au centenaire de la mort du Roi Léopold II, en raison des polémiques que la personnalité controversée du souverain continue de susciter. Nous estimons n’avoir jamais eu à notre niveau compétence pour honnir ou encenser Léopold II, et c’est avec curiosité et intérêt que nous lirons « Entre génie et gène » qui vient de sortir à l’occasion de ce centenaire et dont parle Colette Braeckman, journaliste d’autre part très controversée, en raison de ses positions réputées comme notoirement « anticolonialistes ».

Une mise au point s’impose : lorsque nous publions un de ses articles, ce n’est pas en raison de ses opinions sur le Congo de Papa, de Grand-papa ou d’Arrière grand-papa, qui n’engagent qu’elle, que le journal qui la paie et que ceux qui adhèrent sans restriction ou nuances à ses propos, mais de sa connaissance éprouvée du Congo d’aujourd’hui, dont le sort nous intéresse. Après quatre autres livres édités chez Fayard entre 1992 et1999, l’ouvrage « Les nouveaux prédateurs » préfigurait en 2003 tout ce qui fait aujourd’hui le malheur de la population de notre ancienne colonie et la place dans un type de dépendance pire que ce qu’elle avait connu jusqu’alors. Et nous en sommes peinés.

Cent ans après sa mort, Léopold II revient en force. Un groupe interuniversitaire d’his-toriens cerne le personnage controversé dans un ouvrage qui sort aux éditions Racine. ( Léopold II. Entre génie et gène. Vincent. Dujardin, Valérie Rosoux, Tanguy de Wilde d’Estmael)

Archétype du despote sanguinaire pour les uns, visionnaire et incompris pour les autres, Léopold II fascine et tranche sur la grisaille consensuelle tant prisée en Belgique. A mesure que montèrent en puissance les thèmes de la mémoire coloniale, de la repentance, des réparations, le deuxième roi des Belges devint un sujet de controverses, singulièrement lorsque l'Américain Adam Hochkild ou le documentariste britannique Peter Bate entreprirent de relayer, à un siècle de distance, les accusations d'Edmund Morel, du consul Roger Casernent, de l'écrivain Mark Twain ... Eclipsant d'autres figures de l'époque, au moins aussi avides, Léopold II effectua une surprenante remontée dans la mémoire. Au Congo par contre, où sa statue gît toujours nez au sol dans les jardins de la Nsele, il est, avant tout, considéré comme le fondateur, celui qui traça ces frontières si disputées que la RDC d'aujourd'hui s'épuise encore à défendre ...

A la veille du centième anniversaire de sa mort, plusieurs historiens belges ont réuni leurs contributions pour tenter de compléter le puzzle de la personnalité et de l'action du roi: monarque constitutionnel en Belgique, ligoté par les hommes politiques, et par ailleurs bâtisseur d'empire, visionnaire ou incarnation de l'impérialisme pour d'autres. Le titre de l'ouvrage reflète cette ambivalence: Léopold II, Entre génie et gêne et les diverses contributions (Vincent Dujardin, Valérie Rosoux, Tanguy de Wilde d'Estmale, Stephanie Planche et Pierre-Luc Plasman) ont deux objectifs: rappeler le rôle historique de Léopold II et analyser les représentations fluctuantes qui, à son époque, furent données de son action.

Non contents de rappeler que le «projet colonial» s'exerça d'abord dans d'autres régions du monde (les Philippines, Formose...), car le roi était convaincu que la possession d'une colonie était indispensable à l'essor économique de la jeune Belgique, les historiens reviennent sur un thème moins connu, la politique étrangère du souverain : ses relations avec le Vatican, les rapports entretenus avec ses puissants voisins, la France, l'Allemagne, l'Angleterre. Ces études permettent de mieux comprendre combien l'entreprise africaine devait obligatoirement tenir compte de l'agenda des puissances d'alors.

Les auteurs le reconnaissent : tenant compte des travaux de l'historien Jean Stengers, du diplomate Jules Marchal, de l'anthropologue Daniel Van Groenweghe, ils ne sont guère revenus sur le caractère financier de l'entreprise coloniale, sur ses risques et sur les bénéfices qu'engendra le boom du caoutchouc, et ils n'ont fait qu'effleurer l'œuvre urbanistique et architecturale du roi. On peut le regretter, car ce sont ces points-là qui, aujourd’hui encore, suscitent curiosité et polémiques. En fait, les chapitres les plus originaux de cet ouvrage collectif traitent de l'image du souverain, telle qu'elle se dégage des caricatures incroyablement féroces de l'époque, des pamphlets suscités par sa personnalité, ses mœurs, son caractère bien trempé. C'est là qu'apparaît le portrait réellement inédit et contradictoire d'un homme qui n'a cessé d'intriguer et de passionner ses compatriotes ... Colette Braeckman

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NDLR. Dans le bulletin 4/2009 de l’AFAC que nous venons de lire, Mr Lenain, spécialiste en la matière, répond en 4 pages et 34 points aux propos diffamatoires contre Léopold II et son œuvre en Afrique centrale et aux autres contrevérités flagrantes relevées dans le film récemment réalisé par Peter Blake sur base du livre de Hochkild. Il fallait que quelqu’un réagisse. Mr Lenain l’a fait, et très bien.

Nous avons relevé dans l’article de Colette Braeckman : « Eclipsant d’autres figures de l’époque, au moins aussi avides ». Voilà qui, au moins, fait de Léopold II l’arbre qui, depuis un siècle, dissimule la forêt des excès, prédations, abus de pouvoir et exactions commis impunément par tous les pouvoirs impérialistes de l’époque, et d’aujourd’hui encore. ¨

Par contre, Léopold II il est considéré au Congo comme le fondateur de l’Etat. Tuma mashua a relaté en son temps la manière diabolique dont le souverain belge avait subtilisé cet énorme territoire aux grandes puissances réunies à la Conférence de Berlin pour se partager l’Afrique. L’Angleterre en a ressenti une frustration qui a engendré et nourri une campagne haineuse de dénigrement.

Quant à la Belgique, peut-être correspondait-elle à l’image qu’en donnait Léopold II avec amertume : « Un petit pays de petites gens ». Ce roi n’était-il pas, avec ses qualités et malgré ses défauts, un trop grand homme pour les petites gens que nous étions? Avons-nous changé ?

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Le 30 juin 1960, le 30 juin 2010 : Un cinquantenaire.ui, il y a un demi siècle que le Congo de Papa s’est effacé pour donner naissance à la République démocratique du Congo. Probablement on en parlera un peu de manière officielle en analysant le paysage de haute altitude. Les cheminots y vivaient avec leur famille au ras du

rail et des pâquerettes…OTuma mashua participera à cette célébration en publiant une série d’articles rédigés par notre Ami Michel Rotsaert, et qui sont en fait une relation au jour le jour de procès verbaux et de lettres qu’il destinait à sa femme dont comme bien d’autres il était provisoirement séparé en raison des évènements. C’est donc du « live », du spontané, du simple, du vrai.

Tout est prêt pour publication dans nos quatre éditions de 2010 de la manière dont un cheminot faisait son travail au milieu de la tourmente parce qu’il « était payé pour ».. D’autres témoignages et documents viendront étayer et compléter le propos.

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ans cette édition, notre Ami Joseph Jacques vous offre pour votre Noël, le récit d’une nuit de Noël à Kamina en 1958, typique de l’esprit qui existait alors entre expatriés dans le Congo de Papa, et excellente entrée en matière pour les récits qui vont suivre. D

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Information importante pour nos membres résidant en Europe hors de Belgique.

ette édition comportant le répertoire était trop lourde pour permettre sa mise sous enveloppe ce qui la faisait dépasser le maximum de 100 grammes avec affranchissement à 5 euros 40 au lieu des 2 euros 70 habituels. C

Bonne nouvelle, les services postaux nous ont fait savoir que nous pouvons maintenant bénéficier d’un tarif à 1 euro 15 dans la tranche de poids maximum de 100 grammes pour autant que la présentation des journaux et leur remise à la poste soient identiques et simultanées à celle des journaux destinés à la Belgique sans mise sous enveloppe, les deux bordereaux d’envoi Belgique et Europe étant joints pour faire partie de la même expédition avec remise au destinataire dans les mêmes délais ( 4 jours ouvrables maximum).

Pour l’Afrique du Sud, l’expédition se fera sous enveloppe affranchie de la manière habituelle.

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IL ETAIT UNE FOIS au BCK… il y a 50 ans.L’ Histoire commence à la fin de l’année 1958.

ous sommes à Kamina le jour de la St Sylvestre. La plupart des agents sont déjà rentrés à la maison et se préparent pour le réveillon. Mais à Kamina existe une règle non écrite qui stipule qu’aucun train ne peut encore partir après 18 heures et que le dernier train partant à cette

heure doit être inspecté à tous les niveaux par le personnel européen responsable, y compris le personnel roulant. Ce 31 décembre 1958, tous ces contrôles ont été effectués sous l’œil vigilant du CHD (Chef de District) et, après signature des documents, le Chef de Station (CHST) qui est aussi chef du Bureau de Contrôle (CHBC) donne le feu vert pour le départ : «Tuma mashua ! ». Puis tout le monde rentre chez soi, content du devoir bien accompli, et se prépare au réveillon. Cependant……

NVers 19 heures, le machiniste avertit le BC (Bureau de Contrôle) que ce train a déraillé au Km 131, courbe n° 32, et qu’une citerne de carburant est couchée sur le flanc contre le talus. L’opérateur BC avertit le CHBC, qui jure, le CHBC avertit le CTRMT (Contrôleur Mouvement), qui n’en croit pas ses oreilles et qui avertit le CHD. Toute la hiérarchie finit par se convaincre qu’il ne s’agit pas d’un poisson d’avril et tout le personnel de relevage est réquisitionné pour réparer les dégâts et rétablir les conditions normales de trafic. Le réveillon sera pour eux une nuit de dur labeur.

L’Histoire continue à la fin de l’année 1959, et plus précisément le 31 décembre.xactement comme relaté ci-dessus, toutes les précautions sont prises pour expédier le dernier train en toute sécurité. Il est 18 heures : « Tuma mashua ! » et chacun rentre chez soi pour enfiler son meilleur costume… quand, vers 19 heures, le machiniste branche son téléphone

portable sur la ligne BC pour annoncer une détresse totale : son train a déraillé au Km 131, courbe 32, et une citerne de carburant est couchée sur le flanc contre le talus. Donc exactement le même scénario que l’an passé à la même heure ! Incroyable, bien sûr, mais vrai, hélas !

EL’opérateur avertit son chef. Le CHBC ne sait pas dans quelle langue il doit jurer. Averti, le CTRMT se rend au BC pour s’assurer de la véracité des faits avant d’avertir le CHD avec la délicatesse de rigueur. Ce dernier croit qu’il s’agit d’une blague et il faut lui donner force détails pour le convaincre. Il n’ose cependant pas encore avertir le DSX (Directeur régional). C’est lui qui se montrera le plus réticent à admettre qu’en l’occurrence il ne s’agit pas d’un canular de mauvais goût. Finalement la mobilisation générale du personnel de relevage a lieu et les appelés doivent enfiler leur bleu de travail après avoir remis leur beau costume dans la garde-robe. Pour l’équipe, une longue nuit s’annonçait…

Et pourtant ils vécurent une heure de grâce. Quelques « non appelés » se groupèrent et partirent avant minuit vers le lieu du déraillement, équipés de tout ce qu’il fallait pour porter le toast à la nouvelle année. Table de salon, nappe, chandelier, chandelles, bouteilles de champagne et coupes, biscuits, etc. Le tout fut transporté en voiture jusqu’au passage à niveau le plus proche du chantier puis porté à bout de bras le long de la voie (qu’il était long le chemin….) jusqu’au Km 131. Et en un clin d’œil, le disgracieux wagon de secours fut transformé en salon. Oh, pas Versailles, n’exagérons rien… Mais le « A nos santés, les copains ! » verre en main fut un de ces instants dont on se souvient sa vie durant…

La fête fut de très courte durée et la boisson rationnée (on le comprend !) mais ce court intermède a pourtant donné un solide coup de pouce à la bonne humeur et au courage de ceux qui devaient rester sur place toute la nuit pour continuer le travail et rétablir la circulation des trains dès le lendemain, premier jour de 1960, année qui allait avoir ses pages d’Histoire congolaise.

Le CHMT de l’époque, Joseph Jacques

PS : Le DSX avait déjà préparé son rapport pour la Direction Générale signalant que la Région de Kamina n’avait pas connu un

seul déraillement en voie générale durant l’année écoulée, ce qui devait être acté dans le Rapport Annuel 1959 du BCK . De mauvaises langues ont prétendu que le DSX aurait de rage dévoré tout cru son beau rapport.

Le Km 131 du PFB (Port-Francqui-Bukama) se compte à partir de Bukama (Km 455 de Lubumbashi) et se trouve donc à 14 kilomètres de Kamina (km 145) et 8 kilomètres du poste-block de Kiavie (km 1

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Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour éclaircir les conditions de la mort de l’animateur français Philippe de Dieuleveult, disparu lors d’une expédition sur le fleuve Zaïre en 1985.

Non seulement les Mami Wata, ces divinités de l'eau qui veillent sur le fleuve Congo, n'ont pas englouti les corps de Philippe de Dieuleveult et de ses compagnons, mais aujourd'hui, près d'un quart de siècle après les faits, c'est la vérité elle-même qui va peut-être refaire surface. Non pas au Congo, où personne n'a jamais cru que l'animateur de « La chasse au Trésor» était mort accidentellement, mais à Paris, où la famille a long-temps soupçonné que cette affaire avait été étouffée au nom du secret d'Etat.

Le parquet de Paris a effectivement décidé de rouvrir le dossier: Maître Trémolet de Villers, l'avocat de la famille, a annoncé l'intention du parquet d'authentifier les documents établissant que de Dieu1eveult, après interrogatoire, aurait été exécuté par les services spéciaux zaïrois (lire ci-contre). L'avocat nous a expliqué que « cette relance de l'enquête devrait s'accompagner d'un déplacement en République démocratique du Congo, de la vérification de documents récemment découverts et surtout, à Paris, de la déclassification de certains documents classés « secret défense » Répercutée à l'époque dans la rubrique faits divers, la fin tragique de Philippe de Dieuleveult est en réalité due à des causes éminemment politiques, qui tiennent autant aux activités réelles et aux ambitions de l'animateur de télévision qu'au contexte de l'époque, celui de la guerre froide. Dans les années 80, un corps expéditionnaire cubain assistait en effet le régime marxiste en place à Luanda tandis que le maréchal Mobutu se présentait comme le défenseur des intérêts occidentaux.

En 1985, Philippe de Dieuleveu1t était au faîte de sa popularité. Sa « Chasse au trésor », qui l'avait mené aux quatre coins du monde, était devenue une émission culte. Le grand public ignorait ce-pendant l'envers du décor: l'animateur, ancien officier de réserve, travaillait à l'occasion pour les services de renseignement de son pays et, en contrepartie, il pouvait compter sur la logistique de l'ar-mée française. La coopération militaire n'hésitait pas à mettre à sa disposition hélicoptères de soutien et matériel de communication. Au Zaïre, le défi que Philippe de Dieuleveult voulait relever était le plus ambitieux de tous: traverser l'Afrique d'est en ouest par voie fluviale. Descendre le fleuve Congo depuis le lac Tanganyika jusqu'à l'Atlantique, en dépassant les « portes de l'enfer» au Maniéma et, dans le bas Congo, les rapides d'Inga que nul, de mémoire d'homme, n'avait jamais franchi vivant.

L'expédition, « Africa Raft », était soutenue par Paris-Match, et la dizaine d'hommes qui prirent place à bord des deux catarafts étaient tout sauf des novices. Parmi eux, André Herault avait été commandant de bord d'Air Zaïre, Richard Jeannelle, photographe de Paris Match, connaissait très bien le président Mobutu, le Belge Guy Collette, recruté à Bujumbura, était un vétéran de l'Afrique (soupçonné un temps d'être un agent libyen ... ), le Portugais Nelson Bastos était familier de la région du Bas Fleuve, voisine de l'enclave angolaise de Cabinda ... Quant à Philippe de Dieuleveult lui-même, il avait déclaré à ses proches qu'outre l'exploit sportif, il voulait ramener un scoop journalistique, mais on s'interrogera toujours sur la nature exacte de ce deuxième projet.

Partie des rives du lac Tanganyika, l'expédition atteignit Kinshasa sans encombres. Là, Philippe de Dieuleveult s'accorda un bref répit pour faire un aller-retour en France où, disait-il, son épouse allait accoucher. Il repartit sans attendre la naissance, mais en ayant pris contact avec la cellule africaine de l'Elysée et en ramenant des équipements de survie permettant une longue marche en brousse. À Kinshasa, il fut reçu par le président Mobutu, auquel il communiqua vraisemblablement ses intentions réelles. Le président, en termes évasifs, lui aurait déclaré « qu'il ne pouvait pas garantir sa sécurité ». Lorsque, le 5 août 1985, les deux Zodiac, le « Godelieve » et le « Françoise », arrivèrent en vue d'Inga, les équipages croyaient qu'ils allaient affronter seuls des rapides qui, à raison de 40.000 m3 par seconde, déversent dans l'Atlantique les eaux brunes du fleuve après avoir franchi une dénivellation de 100 mètres de haut.

Dieuleveult, enfin la vérité ?

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Les huit hommes croyaient qu'ils n'allaient affronter que le bruit des eaux furieuses, les brouillards, les rochers, les îlots de sable. Ils ignoraient q':le leur épopée était suivie, depuis Kinshasa et même avant, par les services de sécurité congolais, placés en état d'alerte maximum. À l'époque, le bas Congo était un site hautement stratégique: c'est depuis le Zaïre que des combattants anticommunistes avaient attaqué des installations pétrolières en Angola et qu'était organisé le soutien à l'Unita de Jonas Savimbi. Le régime Mobutu s'attendait, à tout moment, à des représailles angolaises et en particulier à une attaque sur les installations hydroélectriques d'Inga menée par des commandos cubains, soutenant leurs alliés angolais.

En outre, dans l'enclave angolaise de Cabinda, voisine du bas Congo, la situation était pour le moins complexe: la société américaine Gulf exploitait le pétrole sous la protection de soldats cubains tandis qu'un mouvement pour l'indépendance du Cabina, le Front pour la libération du Çabinda était soutenu en sous-main par les sociétés françaises Total et Elf ... Philippe de Dieuleveult avait-il l'intention de se rendre au Cabinda pour s'y inforner des activités du FLEC, des Cubains ou des pétroliers américains? On ne le saura jamais mais à l'époque, Okito Bene Bene, chef de poste de la sécurité zaïroise à Borna, était certain d'une chose: des ordres étaient venus de Kinshasa, ordonnant à ses hommes d'intercepter un «commando cubain » qui descendait le fleuve en direction d'Inga et se préparait à attaquer le ba-rage ! L'homme, qui plus tard sera réfugié politique en Belgique, nous expliquera que les informations ayant suscité l'état d'alerte avaient été transmises aux Zaïrois par un service secret ami, les Français en l'occurrence. Le 6 août 1985, Dieuleveult et ses compagnons n'iront jamais plus loin que l'île des Hippopotames où ils avaient bivouaqué: interceptés par les services de sécurité zaïrois, ils furent interrogés, malmenés, deux des membres de l'expédition furent tués sur le coup, un autre blessé.

Vingt-cinq ans plus tard, Anna Miquel, la journaliste travaillant pour XXI, obsédée par cette histoire, est retournée au Congo, à Borna, à Matadi, elle a parcouru les rives du fleuve. Mais c'est à Kinshasa qu'elle a découvert le pot aux roses: un bulletin d'audition des services de sécurité de l'époque assu-rant qu'un groupe d' « explorateurs» français était venu explorer le barrage d'Inga pour un sabotage éventuel, et un PV d'audition datant du 8 août 1985, portant la signature de Philippe de Dieuleveult, où ce dernier affirme qu’il était venu au Zaïre avec son équipe pour y faire la« Chasse au trésor ». Alors qu'on le croyait englouti dans les rapides, Philippe de Dieuleveult et quelques-uns de ses compagnons avaient en réalité été transférés à Kinshasa, interrogés au camp Tshashi sur leurs prétendues activités de « mercenaires » puis transférés au lieudit «Joli Site» par des hommes de la Force d'intervention rapide, une unité de la Division spéciale présidentielle chargée des exécutions ...

Pendant que Dieuleveult et ses compagnons étaient interrogés puis mis à mort dans la capitale, la mise en scène s'organisait sur les rives du fleuve. Okito Bene Bene raconte que les corps de Richard Jeannelle et d'André Hérault furent ensevelis sur les berges dès le 6 août, que le « Godelieve » fut détruit, le « Françoise» vidé, et que dès le 10 août, des éléments de la 31ème brigade parachutiste accompagnés par des paras français du 2ème REP se joignirent à eux pour participer aux recherches. En réalité, tout fut mis en œuvre pour accréditer l'hypothèse de la noyade : jeté à l'eau, le « Françoise» se disloqua, en même temps que des tonneaux en métal, les effets de l'équipe (paquets de cigarettes, carnets de notes) furent dispersés dans le sable, des témoins furent priés de se taire.

Bien plus tard, un corps, tête et membres coupés, fut repêché et le consul de France à Borna le présenta à la famille comme celui de Philippe de Dieuleveult. Il fut ramené à Paris où les frères du disparu, sceptiques, firent réaliser une autopsie qui révéla qu'il s'agissait en réalité du corps d'un Africain anonyme… Il n'empêche que Roland Dumas, chargé de suivre l'affaire pour le Quai d'Orsay, conseilla fortement à la veuve de l'animateur d'accepter les explications officielles afin que la succes-sion puisse être déclarée close tandis que le président Mobutu invita personnellement Mmes de Dieuleveult et Jeannelle à Kinshasa. Il leur permit de survoler Inga à bord de son hélicoptère person-nel, afin qu'elles se rendent compte par elles-mêmes de la force des rapides ...

L'enquête étant désormais rouverte, les magistrats vont tenter d'authentifier les PV d'interrogatoire à Kinshasa et de retrouver d'éventuels témoins. Deux d'entre eux au moins se trouvent à Paris: le commandant Christian Prouteau, le dernier à avoir vu Philippe de Dieuleveult lors de son bref séjour en France le 28 juillet 1985, et Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba. À l'époque, celui que l'on appelait « Terminator » était le tout-puissant conseiller de Mobutu en matière de sécurité, le patron des services secrets. C'est lui qui fut informé par les Français de la «menace cubaine», qui fit suivre et arrêter les membres de l'expédition et fit accréditer par la suite la thèse de l'accident. Il vit aujourd'hui en France où il mène une existence d'opposant au régime de Kinshasa.

COLETTE BRAECKMAN pour Le Soir du 1er juin 2009

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GOUY,le 8

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L’Elisabethville est un steamer de la Compagnie Belge Maritime du Congo. Il a quitté Matadi le 18 août 1917 en direction de Faimouth, en Grande Bretagne. Construit en 1910, à Glasgow, par les chantiers Stephens & Son Ltd, il jauge 7017 tonneaux pour 127 mètres de long, 16.9 de large et 7.8 de tirant d'eau. Il était propulsé par un moteur à quadruple expansion qui développait 568 nhp.

Le majestueux liner a embarqué 41 passagers, 13 officiers et 160 membres d'équipage, (dont 52 Français), en majorité des Africains. Au départ de Matadi, le paquebot est placé sous l'autorité du commandant Lemans. Le canon de trois pouces, servi par deux artilleurs de la Royal Navy, dont la Compagnie a doté son paquebot, n'est là que pour rassurer les passagers. La meilleure défense du navire reste sa vitesse, 15 noeuds, bien supérieure à celle des U-boote allemands. A la veille du premier conflit mondial, la Compagnie Belge Maritime du Congo, sou-haitant abaisser le temps de voyage à 18 jours seulement, fait construire deux autres paquebots; le Albertville 4 de 7745 tonnes, lancé en juin 1912 par les chantiers Cockerill à Hoboken, et le Anversville 2 de 7694 tonnes, livré en août 1912 par les chantiers de MM. Alex. Stephen & Sons Ltd à Glasgow.

Curieusement, le 6 septembre 1917 vers midi, une message radio, demande au paquebot de ne pas suivre la route H 172 initialement prévue le faisant naviguer par les coureaux de Belle-île et à l'intérieur de la baie de Quiberon, mais d'emprunter la route A100 , route côtière française, sans descendre sous le parallèle 46°45'. A 13 heures 30, la silhouette du sous-marin allemand est identifiée par le capitaine en second Hiernaut. Malgré une manoeuvre désespérée du commandant qui essaya d'éperonner l'attaquant, une torpille lancée par le tube arrière suffira pour immobiliser le liner qui sera touché par le tribord arrière. Le U-boot qui vient de porter un coup fatal à l'Elisabethville n'est autre que le UC71 commandé par l'OberLt. Reinhold Saltzwedel.

Quatorze hommes d'équipage périront dans le torpillage, le reste des passagers et du personnel sera secouru par le patrouilleur V30 qui se trouvait au moment de l'attaque près d'Hoedic, au Grand Cardinaux. A 15 heures environ, le paquebot sombre à jamais au large de Belle-île par 80 mètres de fond à la position 47°07'831 - 003°11'446. L'épave est répertoriée par le Shom sous le n° 14573-294. Après la perte de ce navire, la Compagnie Belge Maritime du Congo fera construire en 1922 un second paquebot qui portera le nom de Elisabethville 2 qui jauge 8178 tonnes. Il sera construit également au chantier naval John Cockerill à Hoboken. Il naviguera jusqu'en 1949 sous les couleurs de la compagnie avant d'être vendu. Il y aura un troisième Elisabethville jaugeant 10350 tonnes, qui sera mis en service en 1949 et effectuera le même trajet que ses prédécesseurs, mais en seulement deux semaines. L'Elisabethville 3 fera partie d'une série de trois paquebots, l'Albertville 6 et le Léopoldville 6 qui assureront le trafic maritime entre la Belgique et le Congo jusqu'à son indépendance en 1960.(1)

Document d’époque relatant le torpillage de l’Elisabethville. « Archives départementales du Morbihan »(1) NDLR : J’ai fait en famille le voyage Anvers-Lobito en décembre 1964 à bord de l’Albertville (commandant Lemaire). La CMB a donc continué à assurer la liaison régulière Belgique-Congo au-delà de 1960.

Une Histoire belge…

LE TORPILLAGE

DU PAQUEBOT

ELISABETHVILLE

par unsous-marin allemand

le 6 septembre 1917

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Les événements de notre famille associative

LES DEUILS

LES MOUVEMENTS

Nous ont communiqué leur nouvelle adresse :

Mme Lucienne VAN DER NOOT-PELEGRIN, Avenue Mutsaard, 76 /21 à 1020 BRUXELLES tél 02 / 267 87 09

Mme Maria DOMS, Kapelstraat, 64 Flat 9 à2520 BROECHEM tél 015 / 20 10 99

BIENVENUE AU CLUB !

Notre amicale déplore la perte des Amies dont les noms suivent et présente ses sincères condoléances aux familles éprouvées.

Madame Gabrielle BURY- LENGLETnée le 8 avril 1922 et décédée le 3 juillet 2009

Madame Monique PARQUET, fille de nos Amis Richard et Hilda Parquetnée le 26 mars 1958 et décédée le 6 septembre 2009

Madame Jeanine DUBOIS - TOUSSAINT née le 23 novembre 1922 et décédée le 4 octobre 2009

Madame Eléonore RIGUEL - DUMONTnée le 11 décembre 1919 et décédée le 24 mai 2009

Notre famille associative a accueilli en qualité de membres sympathisants :

Monsieur Théo DEPOTTER, rue de France 114 à 5540 HERMETON SUR MEUSE

Madame Georgette PAPAYANNIS-HUYSMANS, rue d’Orval 14 à 6769 GEROUVILLE

CONGO RIVER…In illo tempore (les années 30), des unités comme ce navire dont le système de propulsion à aubes était situé à la poupe assuraient le service officiel régulier sur la partie navigable du fleuve Congo et de ses grands affluents.

Le KIGOMA appartient à la légende des transports fluviaux assurés par l’OTRACO. D’un poids total de 100 tonnes, le KIGOMA pouvait loger 112 passagers en cabine.

C’était hier !

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Les événements de notre famille associativeLES BONHEURS

Nos Amis Jean et Jeannette BISOUX-DISNEUR ont la grande joie de nous annoncer que ce 29 décembre 2009,

ils auront atteint le cap de leurs

60 ansde vie conjugale

Notre amicale sera ravie de s’associer à leur bon-heur et de leur adresser ses plus cordiales félici-tations.

Proficiat !

POUR RESTER DANS LE VENT…

Nos contacts traditionnels avec nos membres s’effectuent par voie écrite via ce bulletin trimestriel et nous n’avons aucune intention d’y renoncer pour y substituer la voie internet. Ceci dit, notre amicale veut autant que faire se peut « rester dans le vent ». Demeurer modernes, pluralistes et progressistes implique une recherche constante d’améliorations.

L’adaptation de nos méthodes de travail à la gestion électronique nous permet de rester suffisamment performants pour être capables de gérer sans contrainte majeure nos activités actuelles. La plupart de nos affaires sont traitées entre membres du « bureau » par courrier électronique ainsi que nos relations avec les tiers, fournisseurs et administrations.

A titre expérimental, et en complément de la diffusion de Tuma mashua par voie postale, nous avons envoyé les deux dernières éditions de Tuma mashua à un petit nombre de correspondants disposant d’une adresse électronique et pris pour cible au hasard ou en raison de l’éloignement de leur résidence. Après les quelques tâtonnements inévitables, les résultats obtenus se sont avérés très encourageants sur le plan technique. Mais l’envoi s’est fait au départ d’une connexion personnelle à l’internet : [email protected]

Forts des premiers résultats de réception, il fallait donc passer à l’étape suivante : ouvrir un site.

Notre Ami Luc Dens s’est d’emblée porté volontaire pour exercer en tant que webmaster du site qu’il a créé pour nos amis internautes qui peuvent déjà le consulter en ouvrant : http://www.tuma-mashua.net

Les dernières éditions de Tuma mashua y sont déjà consultables et nous demandons aux amis internautes de communiquer à notre webmaster [email protected] le résultat de leur consultation et les difficultés d’accès au site qu’ils pourraient rencontrer. Nous sommes en période expérimentale et avons besoin d’être informés des résultats de réception pour adapter nos moyens de diffusion. Merci.

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OSSOM 30 juin 2009

A l’attention de : MM. DEMETS, NICAISE, Mme LALLEMAND, MM. BARTIAUX, MARTIAL et DENS, M. HUBERLAND, M. TRUSSART, MM. GROSJEAN et GEENS, MM. VAN DEN ENDE, QUENON et FLAMANT.Copie à: M. DE HONDT, Mme COLLE, MM. ADAM, RUCQUOY, VERLINDEN, Mme CALLEBAUT, Mme DECLERCQ et Mme WALRAVENS.Contact : Mathias SMEYERS

Objet: Procès verbal de la réunion avec les groupements de pensionnés OSSOM du 23 juin 2009

Sont présents :

Représentants des groupements de pensionnés OSSOM: M. DEMETS et NICAISE, président et vice-président du groupement de défense sociale d’outre-mer, M. BARTIAUX et MARTIAL, président et vice-président de l’amicale des pensionnés du KDL, M. TRUSSART, président de l’association des bénéficiaires et ayants droit aux pensions OTRACO-Afrique, M. GEENS, secrétaire général de l’association des anciens fonctionnaires et agents du Congo et Messieurs QUENON, VAN DEN ENDE et FAMANT respectivement président, secrétaire-trésorier et vice président de l’association des Vîs paletots (UMHK)

Représentants de l'administration : Son administrateur général f.f. M. DE HONDT, accompagné pour le service Pensions de Mme CALLEBAUT et M. SMEYERS, pour le service Soins de Santé de Mme DECLERCQ, pour le service Assurés Actifs de M. RUCQUOY, pour le service Prestations périodiques de M. VERLINDEN et pour le service Paiements de M. ADAM.

Sont excusésMme COLLE et Mme WALRAVENS de l’OSSOM ainsi que Mme LALLEMAND du GDSOM, M. DENS de l’amicale des pensionnés du KDL, M. HUBERLAND et M. MATHY pour le mouvement en dissolution BAMBOU et M. GROSJEAN de l’AFAC.

La réunion débute à 10 h 30.

Monsieur DE HONDT souhaite la bienvenue et effectue la présentation des participants à la réunion. Un exposé présentant les grandes modifications de loi au 1er janvier 2007 affectant profondément le système de pension OSSOM est présenté par Monsieur SMEYERS afin d’en rappeler quelques points importants.

Modification de l’âge normal et du calcul des pensions OSSOM.

En ce qui concerne les affiliés n’ayant pas encore pris leur pension, deux modifications sont entrées en vigueur : modification de l’âge normal et du mode de calcul de la pension. Avant la modification de loi, l’âge normal dépendait du sexe de l’affilié et de sa carrière. Désormais il est le même pour tous et est fixé à 65 ans. Une anticipation à l’âge de 60 ans est possible avec réduction de pension. Une mesure inscrite dans une modification de loi du 22 décembre 2008 permet aux affiliés qui ont une carrière suffisante au 31 décembre 2006 (plus de 12 ans) d’anticiper leur prise de pension avant l’âge de 60 ans.

La modification du mode de calcul est liée d’une part à la réduction du taux d’intérêt qui passe à 3,75 % et la suppression de l’adaptation au coût de la vie de la rente avant prise de cours. Il est à noter qu’à partir du moment où la pension prend cours, son montant est lié à l’index et est donc majoré à chaque saut d’index. Pour les cotisations anciennes, les tables de mortalité utilisées pour calculer la rente ont été actualisées. L’espérance de vie ayant augmenté, la rente annuelle diminue en proportion. Il est à noter que tous les droits acquis au 31 décembre 2006 restent acquis. En aucun cas les affiliés n’ont perdu quoi que ce soit. Par contre les projections de montants de rentes futures doivent être revues à la baisse.

Monsieur BARTIAUX regrette que le calcul mathématique présenté ne soit plus lié à un véritable capital mais Madame CALLEBAUT explique que même si le calcul se base sur un capital virtuel, les rentes obtenues sont exactement les mêmes que si elles étaient encore garanties par les avoirs de la caisse coloniale. La fixation de l’âge des pensions à 65 ans implique également qu’un affilié ne cotisant plus au-delà de 65 ans ne bénéficie plus de l’augmentation de sa rente. Différer la prise de pension pour obtenir une rente plus avantageuse au-delà de 65 ans n’est plus possible. Il est donc recommandé aux non-cotisants de plus de 65 ans de prendre leur pension au plus tôt. Par contre la rente continuera à capitaliser pour un affilié continuant à cotiser de manière ininterrompue au-delà de 65 ans. A noter cependant que dès l’arrêt du versement de cotisations, la rente est figée et qu’en cas de « recotisation » ultérieure seule la partie « recotisée » capitalisera. Les modifications concernant les pensionnés OSSOM tiennent tout d’abord au fait que la différence d’âge entre époux n’intervient plus dans le calcul de la pension de survie quand les deux époux ont plus de 65 ans. Ensuite, afin de respecter le principe d’égalité homme-femme, les pensions de veuf et de conjoint divorcé ont été instituées.

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- 13 - Valorisation du Service Militaire.

Un troisième volet de la modification de loi est abordé, à savoir la valorisation des périodes de service militaire. Cette valorisation n’est accordée que pour les affiliés ayant participé à la sécurité sociale coloniale et octroie aux pensionnés OSSOM (en vertu de la loi du 16 juin 1960) un avantage semblable à celui dont bénéficiaient déjà les pensionnés métropolitains des secteurs employés (ONP), indépendants (INASTI) et du secteur public (SdPSP). Le principe est de valoriser les périodes de service militaire obligatoire pour les affiliés ayant quitté leur emploi colonial ou n’ayant pu le rejoindre pour effectuer leurs obligations de milice. Cela a pour corollaire que les prestations volontaires dans l’armée ne sont pas valorisables. De la même manière les personnes ayant rejoint la colonie plus de 3 ans après leur service ne peuvent prétendre à l’allocation. Contrairement au cas des bénéfices octroyés par l’ONP, le lieu du service, Kamina ou Métropole n’entre pas en ligne de compte. Un autre point essentiel est qu’en aucun cas, les avantages octroyés dans différents régimes de pensions ne peuvent se cumuler. Autrement dit on ne peut pas bénéficier de deux pensions pour les mêmes périodes. Si le service militaire est valorisé en régime de pensions belge il ne pourra l’être en régime OSSOM. L’application de cette nouvelle disposition légale a nécessité de nombreuses opérations. Celles-ci se sont échelonnées sur une période de plus ou moins une année, selon le timing suivant :

Publication de l’A.R. Envoi de la circulaireRéponse des affiliésDemande au Notariat Réponses du NotariatPremiers envoisPremière interrogation ONP*Retour 1er envoi ONP

02 février 2007mars 2007mars-mai 2007août-septembre 2007octobre-décembre 2007février 20083 avril 200824 avril 2008

*vérification si cumul de pensions

Sur 8200 lettres envoyées aux pensionnés, 1900 demandes ont été réceptionnées en ce qui concerne les dossiers de retraite francophones. Du côté néerlandophone, un peu plus de 600 demandes ont été réceptionnées sur 2450 lettres envoyées. Le traitement de l’ensemble des demandes des retraités s’est terminé au mois de septembre 2008. Depuis l’Office traite les demandes de valorisation des périodes de milice introduites par les veuves et le travail est proche de son terme. Environ 60% des demandes ont donné lieu à une attribution de l’allocation et les 40% de refus restant étaient surtout dus au fait que le service militaire a été presté longtemps avant le départ pour la colonie ou à un engagement volontaire de l’affilié. Dans d’autres cas, les refus étaient dus au fait que la valorisation avait eu lieu auprès d’un autre organisme de pensions. Il faut noter que l’inscription dans la réserve de la force publique n’impliquant pas de perte de cotisations à la sécurité coloniale, n’est pas valorisée et les périodes prestées au service actif dans la force publique donnent droit à une pension et ne peuvent être valorisées deux fois. Il est à noter que malgré la moyenne d’âge assez élevée des demandeurs qui peuvent bénéficier de l’allocation, l’Office n’a pu traiter les dossiers que dans des délais relativement longs a cause de la succession des différentes opérations. L’Administrateur général f.f. de l’OSSOM à toutefois décidé d’octroyer des intérêts de retard sur les allocations attribuées.

Suite à cet exposé les représentants des différents services de l’OSSOM ont apporté quelques informations.

Informations sur les activités des services de l’OSSOM.

Monsieur SMEYERS a indiqué que pour les prises de pension de retraite, quand les cotisations sont en ordre et la fin d’activité déclarée, les dossiers sont traités dans un temps raisonnable et que les délais en pension de survie sont aussi en général relativement courts. Dans le cas de dossiers qui nécessitent des échanges d’information avec les autres organismes de pension, ces derniers peuvent parfois bloquer le dossier ouvert chez eux tant qu’ils n’ont pas réceptionné les informations de l’OSSOM concernant le demandeur. L’OSSOM veille à garder des délais très courts mais il arrive que des problèmes de communication avec les autres caisses soient à l’origine de délais dans l’attribution des pensions par les autres caisses.

Une remarque est faite par Monsieur DEMETS concernant la récupération de la mensualité du mois du décès d’une veuve quand des frais ont parfois été engagés ce mois pour la personne décédée. Madame CALLEBAUT explique que le calcul de la rente tient compte du fait que le mois du décès ne sera pas payé et que la situation bien que douloureuse pour la succession est définie par l’ A.R. des tarifs et barèmes et liée aux primes payées par l’assuré durant toute la période d’affiliation.

Madame DECLERCQ présente une modification prenant effet au 1er janvier 2010 qui donne droit à tout pensionné de l’ONP d’avoir un droit gratuit à une mutuelle belge. Cela signifie concrètement que les pensionnés OSSOM domiciliés en Belgique ou dans un des états membres de l’union européenne pourront suspendre le bénéfice de l’assurance des soins de santé OSSOM. En cas de départ en dehors des frontières de l’UE, une réinscription à la mutuelle OSSOM serait bien évidemment possible. Les personnes concernées seront informées par un courrier recommandé dans les mois qui viennent. Une attestation pour les organismes mutualistes sera annexée.

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Monsieur RUCQUOY informe les participants de la modification de loi au 1er janvier 2009 qui ne permet plus aux étrangers non-européens de s’affilier à l’OSSOM s’ils n’ont pas de lien avec la Belgique, en étant employés par l’Etat fédéral, par les entités fédérées ou par une société disposant d’un siège social sur le territoire belge.

Monsieur VERLINDEN indique que le traitement des dossiers de pécules de vacances sur base d’une liste informatisée permettant un paiement automatique vient de s’achever et que celui nécessitant une notification manuelle suit son cours normal.

Monsieur ADAM présente les données statistiques qui montrent un pic de prise de pensions en 2007 et 2008 suite aux modifications de loi au 1er janvier 2007 qui fixent la rente à 65 ans pour les affiliés ne cotisant plus.

Evolution du nombre de pensions

année pensions de retraite pensions de survie total2004 29.382 13.561 42.9432005 29.175 13.627 42.8022006 29.177 13.659 42.8362007 29.580 13.947 43.5272008 29.698 13.998 43.696

Evolution des montants payés en pension

année pensions de retraite pensions de survie total2004 223.256.784 63.360.332 286.617.1162005 228.140.016 65.422.541 293.562.5572006 231.538.560 67.614.261 299.152.8212007 239.183.420 68.448.686 307.632.1062008 250.473.159 72.089.954 322.563.113

Plusieurs intervenants regrettent vivement que les pensionnés de l’OSSOM ne bénéficient pas de représentant dans différentes instances. Monsieur DEMETS s’interroge encore quant à la possibilité pour les groupements des pensionnés OSSOM d’obtenir un représentant. Monsieur ADAM suggère à Monsieur DEMETS de demander au Ministre un statut d’observateur au Comité Consultatif des Pensions. Dans l’état actuel des choses, le statut d’observateur n’existe pas.

Monsieur DE HONDT remercie les représentants des associations de leur présence et de leur participation active à cette rencontre annuelle. Les différents groupements félicitent les services de l’OSSOM pour leur disponibilité et remercient l’administrateur général f.f. de cette initiative.Suite aux différentes interventions une collation est servie aux participants.

La réunion prend fin à 13h 30.

NDLR TUMA MASHUA : Pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avions pu insérer dans notre édition de septembre dernier ce procès-verbal établi dans toutes les règles de l’art par Mr Mathias Smeyers (contact OSSOM et secrétaire de séance).

Comme indiqué ci-dessus, nous n’avons pas manqué de remercier chaleureusement Monsieur De Hondt de l’accueil qui nous est réservé et considérons comme particulièrement précieux ce contact annuel informel avec les fonctionnaires compétents de l’ Office.

Si elles sont réactives, nos interventions en séance ne peuvent avoir un caractère « revendicatif », l’OSSOM ne possédant d’autre mandat que d’exécuter scrupuleusement les injonctions de son Conseil de Tutelle, au sein duquel les attributaires ne sont pas représentés, pas plus qu’au Comité consultatif des Pensions qui, comme son nom l’indique, n’a pas de pouvoir décisionnel… On peut s’en convaincre et lisant « Comment ça marche ? » en page 15.

Nous espérons que nos membres sont conscients du fait que leur amicale ne se contente pas d’organiser de joyeuses retrouvailles et de leur envoyer un petit journal gentil, mais que par le canal de ceux qui s’en occupent avec un minimum de compétence et de conviction et ne pratiquent pas la langue de bois, aucune opportunité n’est négligée de veiller à nos intérêts communs. Chers Amies et Amis, là où nous sommes, vous existez ! Vous n’êtes pas tout seuls !

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Comment ça marche ?ous avons découvert dans le bulletin n° 39 de septembre 2009 de la Ligue libérale des Pensionnés un article consacré aux dispositions intervenues dans le fonctionnement du « Conseil consultatif fédéral des Aînés ». Si ce Conseil a mal –ou pas du tout- fonctionné, faut-il rappeler que, du temps où elle était ministre

des Pensions et des Affaires sociales, Mme Mairie Arena avait déclaré ne pas avoir besoin des avis des pensionnés pour savoir comment elle devait traiter ses affaires ?

NLA CHAMBRE DES REPRESENTANTS VIENT DE VOTER UNE PROPOSITION DE LOIMODIFIANT LA LOI DU 8 MARS 2007 CREANT UN CONSEIL CONSULTATIF FEDERAL DES AINES

Cette nouvelle proposition de loi apporte des améliorations d'ordre technique à la loi qui avait été votée et qui portait la date du 8 mars 2007 en vue d'améliorer le fonctionnement de ce Conseil consultatif. Il est vrai que le Conseil créé par la loi du 8 mars 2007 n'a jamais été installé. Le nouveau texte qui entrera en vigueur pour la fin de l'année est nettement meilleur que le précédent. Il indique que ce Conseil consultatif fédéral des Aînés remplit les missions suivantes: 1. donner de sa propre initiative ou à la demande du gouvernement fédéral ou d'une Chambre législative, des avis relevant de la compétence de l'autorité fédérale et, à cet effet, le Conseil consultatif suit les développements dans le domaine de la politique des aînés et veille aux besoins de ceux-ci. Ses avis ne sont pas contraignants; 2. délibérer chaque année sur la déclaration de politique générale du gouvernement pour les matières relatives au secteur des aînés; 3. déléguer, à la demande d'un membre du gouvernement, des observateurs auprès des comités d'avis créés dans le cadre de l'Union européenne; 4. évaluer la qualité des services rendus par les services publics fédéraux aux aînés.

Au sein de ce Conseil sont créées des commissions permanentes en rapport avec les compétences en matière de pension, égalité des chances, intégration sociale et lutte contre la précarité, accessibilité aux soins de santé, mobilité. La présidence de chaque commission permanente est exercée à tour de rôle par un membre appartenant au groupe linguistique francophone ou néerlandophone, élu par les membres de la commission, en son sein, pour une période de deux ans. Chaque commission permanente dispose d'un vice-président, appartenant à l'autre groupe linguistique que celui du président, élu par les membres de la commission, en son sein, pour une période de deux ans.

Le Conseil consultatif peut créer, en son sein, d'autres commissions ou d'autres groupes de travail permanents ou temporaires. Le gouvernement reçoit les avis émis sur base de ces matières. Les membres du gouvernement aux-quels un avis est adressé font part, dans les trois mois de la réception de celui-ci, des suites qu'ils comptent y donner. S'ils ne souhaitent donner aucune suite à l'avis, ils doivent motiver leur décision de manière circonstanciée. Le Conseil consultatif fera rapport de ses travaux chaque année au gouvernement fédéral et aux Chambres législatives.

Le nouveau Conseil consultatif qui sera installé pour la fin de l'année sera composé de 50 membres, répartis en 25 membres effectifs et 25 membres suppléants. La composition du Conseil consultatif sera déterminée par un arrêté royal. Les membres seront nommés par le Roi, par arrêté délibéré en Conseil des ministres, sur proposition des ministres qui ont les Pensions et les Affaires sociales dans leurs attributions. Lors des nominations, le Roi devra veiller à la composition pluraliste et représentative du Conseil consultatif. Chaque membre effectif aura un suppléant qui le remplace en cas d'empêchement. Le mandat des membres effectifs et des suppléants a une durée, renouvelable, de quatre ans. Lorsqu'un membre démissionne avant la fin de son mandat de quatre ans, le mandat du membre effectif sera achevé par son suppléant.

La présidence est exercée à tour de rôle par un membre appartenant au groupe linguistique francophone ou néerlandophone, élu par les membres du Conseil consultatif en leur sein pour une période de deux ans. Le vice-président, qui appartient à l'autre groupe linguistique que celui du président, est élu par les membres du Conseil en leur sein pour une période de deux ans. Le Conseil consultatif se réunit au minimum trois fois par an.

Il est créé un bureau chargé de la coordination technique et administrative des travaux du Conseil consultatif et des divers groupes de travail ou commissions. Le bureau assurera le secrétariat du Conseil et des divers groupes de travail ou commissions et c'est le Roi qui déterminera la composition du bureau. Ce Conseil consultatif fédéral des Aînés prendra donc le relais et remplacera le Conseil consultatif des Pensions actuellement en activité.

NDLR. On ne peut pas rêver mieux comme noyage de poisson dans la gadoue des commissionnements !

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Le saviez-vous ? Extrait des sites Wikipédia et Mamet (Célébrités du Nord).

Pierre Degeyter, (De Geyter en néerlandais) né le 8 octobre 1848 à Gand et mort le 26 septembre 1932 à Saint-Denis (France), est un ouvrier et musicien belge célèbre pour avoir composé la musique de L'Internationale. Ses parents avaient immigré à Lille pour y trouver du travail dans l'industrie textile. Câbleur dans l'industrie ferroviaire, Pierre Degeyter s'intéresse plus à la musique. À 16 ans, il commence les cours du soir à l'Académie de musique, dont il obtient le premier prix à 38 ans.

En juillet 1888, alors qu'il est le premier directeur de la société musicale lilloise « La Lyre des Travailleurs », le maire de Lille, Gustave Delory, du Parti ouvrier français (*) lui demande de mettre en musique un poème écrit par Eugène Pottier en 1871 pour en faire le chant de lutte du parti. Il compose cette musique en trois jours au siège de La Lyre, le café lillois La Liberté, rue de la Vignette. La musique est signée du seul nom de famille de Degeyter, ce qui n'empêchera pas le compositeur de devoir quitter Lille, dont les patrons l'ont classé comme « dangereux révolutionnaire ». Sa famille déménage alors vers Saint-Denis.

Le chant obtint un succès immédiat, d'abord en France, puis dans le monde entier. Il est adopté en 1889 comme hymne de la Deuxième Internationale puis deviendra l'hymne national de l'URSS. Degeyter fut l'invité d'honneur de Staline à Moscou en 1927, lors des célébrations du dixième anniversaire de la Révolution d'octobre.

Staline lui accordera une pension d'État, en guise de droits d'auteur. Il mourra cependant en 1932 dans une certaine indigence. Ses funérailles furent suivies par 50.000 personnes, avant que son nom ne tombe dans un relatif oubli, contrairement à sa musique. Un collège de Saint-Denis porte son nom. Celui-ci fut renommé «Collège Serge Gainsbourg» dans le film Le Plus Beau Métier du monde. Sa ville natale de Gand lui consacra une statue en 1998, tandis que celle de Lille a, en 2007, baptisé une place à son nom de De Geyter (orthographe néerlandaise), dans le faubourg industriel de Fives où il était ouvrier. Un géant folklorique du même nom reproduit sa silhouette.

(*) Gustave Delory, homme politique français né le 10 septembre 1857 à Lille dans une famille d'ouvriers du textile. En 1869, il quitte l'école à 11 ans pour travailler comme apprenti régleur, peigneron, pelotonneur, retordeur. En 1873, à 15 ans, il adhère à la Fraternelle lilloise. Licencié, il se retrouve au chômage. En 1879, il fréquente le Cercle Républicain dirigé par Gustave Jonquet, vend le journal de Jules Guesde « L'Égalité » et crée en octobre avec Jonquet le Syndicat des Filtiers dont il devient secrétaire. Il est cantonnier à la Ville de Lille puis manœuvre aux ateliers d'Hellemmes. En 1880 il est trésorier du Cercle républicain puis consacre sa vie au développement du Parti Ouvrier dans le Nord qui sera créé en 1882. En 1884, il en devient le premier animateur, l’organise et le développe dans tout le département. Licencié de l'usine de Fives, il devient cordonnier, colporteur de journaux puis gérant de l'estaminet, rue de Béthune.

En 1889, il est: nommé gérant de l'Imprimerie Ouvrière, rue de Fives. En 1890, il est arrêté après le 1er mai, puis élu conseiller d'arrondissement. En 1896, il est élu premier maire socialiste de Lille après une coalition avec les radicaux. En 1898, il représente le Nord au Conseil national du POF et participe aux congrès nationaux et internationaux. En 1900, il est réélu maire de Lille. En 1902, il est élu député de la 3ème circonscription de Lille et réélu en 1906, 1910 et 1914. En 1904, il a perdu le beffroi de Lille, les radicaux refusant toute coalition mais est resté secrétaire général de la Fédération du Nord. En 1913, réélu conseiller général du canton de Lille NE, il devient vice-président du Conseil Général, poste qu'il utilise pendant la guerre pour venir en aide à la population du Nord. En 1916, il est déporté à Holzminden, d’où il revient très affaibli après l’armistice du 11 novembre 1918. Premier élu de la liste législative de novembre 1919, il est élu maire de Lille et regagne le canton de Lille NE.

En 1920, il dénonce le bolchevisme et refuse nettement l’adhésion à la 3ème Internationale. En 1924, tête de liste aux législatives, il obtient le plus mauvais score. En 1925, alors qu’il est tête de liste aux municipales, malade, il laisse la place à une autre figure emblématique du socialisme, Roger Salengro, puis s’éteint le 17 août de la même année. Il aura droit à des funérailles grandioses. Une importante artère du centre de Lille porte son nom.

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Chères Amies et Amis membres fidèles de notre amicale,

Pour l’an 2009, vous avez été 362, soit 14 de moins qu’en 2008, à avoir alimenté le trésor sur lequel je veille jalou-sement, ce qui correspond à l’érosion normale de nos rangs, les quelques adhésions nouvelles ne pouvant que com-penser partiellement, mais heureusement, les décès et retraits volontaires d’adhésion. Aussi devons-nous résister aux effets de cet effritement par une recherche constante de qualité et d’efficacité.

« Qui n’avance pas recule » , c’est bien connu. La vitalité et la pérennité de notre association ne peuvent s’appuyer mollement sur les acquis du passé en ne cultivant que la nostalgie, mais, bien au contraire, s’adapter jour après jour à l’évolution du monde qui nous entoure et aux problèmes de société qui bien souvent nous déconcertent et nous préoccupent.

Nous sommes convaincus que seule l’ouverture d’esprit permet la poursuite d’un avenir encore prometteur pour notre famille associative. Mais il va de soi que les nombreuses activités exercées par l’amicale contre vents et marées doivent être financées. Grâce au recours prudent à notre « trésor de guerre », le montant des cotisations n’a pas varié depuis de nombreuses années et il demeure inchangé malgré la hausse des prix des matières et des services. Comme toujours, nous ressentirons votre diligence de paiement comme une marque d’estime pour la tâche accomplie par votre comité.

Bernard Dutrieux

Faut-il rappeler que les 6% de retards de paiement 2009 ont causé au comité plus d’embarras que les 94% réglés spontanément et en temps utile !

M ontant minimum des cotisations pour 2010

En euros, toutes résidencesMembres effectifs 15 Veuves de membres effectifs 10Membres sympathisants 20

Au départ d’un compte bancaire domicilié en Belgique :

par virement au compte Fortis 001- 4119798-90 équivalent IBAN BE34 0014 1197 9890 mention du code BIC non obligatoire

Au départ d’un compte bancaire domicilié dans la zone SEPA : par virement au compte Fortis IBAN BE34 0014 1197 9890avec mention obligatoire du code BIC GEBABEBB (ces informations sont déjà imprimées sur le formulaire de virement)

Remettez votre ordre de virement à votre banque pour exécution de l’ordre, et abstenez-vous de l’envoyer au trésorier qui ne saurait qu’en faire sinon vous le renvoyer. Merci !

N’oubliez pas mon

pote Bernard,

parce qu’il le vaut

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Dans la série LA RENAISSANCE DES GARES D’EUROPE (2/5)

Lorsqu’il a fallu agrandir la principale gare de Madrid, l’architecte Rafael Moneo n’a pas démoli l’ancien bâtiment du XIXe siècle :

il l’a transformé en serre

Dans le jardin tropical de Madrid-Atocha

egarde, regarde, l’énorme là-bas ! », crie un bambin, les yeux écarquillés. « T’as vu, la tête qui dépasse des nénuphars?», enchaîne son grand frère, agrippé à la barre du bassin. « Et la minuscule ici, qui grimpe au rocher ? », renchérit la jeune maman madrilène, tout aussi

amusée. Le spectacle des bras tendus autour du bassin à tortues fait désormais partie du folklore de la gare ferroviaire d’Atocha, construite à l’époque de la révolution industrielle dans le sud de Madrid, à proximité du Musée du Prado, du jardin botanique et de la basilique d’Atocha.

«RIrrésistiblement attiré par l’étang, un couple de touristes américains s’arrête pour contempler la scène : une pyramide de tortues se forme sous leurs regards de grands enfants. Trois Japonais proposent de les photographier devant le bassin, à la condition tacite de rendre la pareille. À côté d’eux, une fillette à bouclettes, semblant sortie d’une comédie musicale américaine des années 1950, pose en robe blanche pour son papa. Derrière, un adolescent mitraille tout excité, avec son téléphone portable, une tortue de Floride de la taille d’une main, bien décidée à s’offrir un petit poisson orange pour son déjeuner.

Inauguré en 1992, ce jardin tropical de 1 273 m² abrite plus de 7 000 plantes de 300 espèces différentesL’attraction de ces carnivores à carapace en ferait presque oublier le joyau de la gare d’Atocha : le luxuriant jardin tropical, qui jaillit de la nef centrale de cette cathédrale de verre et de fer de 7 464 m², portée par des murs en brique et en pierre striés de baies hautes. De l’extérieur, la façade vitrée en demi-lune, surplombée d’un globe flanqué de deux griffons ailés en fonte, s’inscrit dans la grande tradition de l’architecture ferro-viaire du XIX siècle. Le bâtiment actuel fut inauguré en 1892 (et construit sur les cendres de l’ancienne gare de 1851, incendiée en 1864) sous la direction de l’architecte espagnol Alberto de Palacio, un collaborateur de Gustave Eiffel.

En transformant un siècle plus tard cette gare édifiée pour les trains à vapeur en une serre monumentale, l’architecte Rafael Moneo, lauréat du prestigieux prix Pritzker, ne pouvait rendre un plus bel hommage à son ancêtre. Inauguré en 1992, ce jardin tropical de 1 273 m² abrite plus de 7 000 plantes de 300 espèces différentes et des cinq continents. Palmiers et ficus d’Afrique, d’Asie et d’Australie y côtoient caféiers et orchidées d’Amérique du sud, bananiers des Canaries ou plantes carnivores chinoises et indiennes. Le long des allées du jardin, des touristes font une pause casse-croûte, des Madrilènes viennent y lire le journal, se détendre et visiter l’exposition temporaire, consacrée à l’ours brun cantabrique, menacé de disparition.

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- 19 -vant, je courais toujours quand j’allais voir ma famille à Séville. Maintenant, je pars plus tôt pour passer quelques minutes dans le jardin, déstresser, prendre un café. Que c’est beau ! », s’extasie Carmen, avant de remettre les écouteurs de son iPod sur ses oreilles. Javier, étudiant

à Madrid, est venu chercher un peu de fraîcheur en cette journée caniculaire. Il n’a pas oublié sa première fois à Atocha. « J’étais avec mes parents. Je ne me souviens plus où nous allions mais j’avais ressenti une forte émotion en voyant cet immense jardin. Je n’avais jamais vu de palmiers en vrai ! », se remémore-t-il, avant de remarquer : «Le seul problème est qu’au bout d’une demi-heure, on transpire…

«ABotanistes et ingénieurs se sont appliqués à recréer artificiellement les conditions climatiques des régions tropicales et subtropicales. Pour atteindre un taux d’humidité de 60 à 80 %, 76 atomiseurs à ultrasons projettent un brouillard de gouttelettes d’eau adapté aux besoins des différentes espèces. Huit climatiseurs sont disséminés dans le jardin pour maintenir la température entre 24 et 30°. Et 246 projecteurs diffusent la lumière nécessaire. AURORA, blonde sportive en salopette de travail maculée de terre, sort de la « salle des machines » en sous-sol, qui centralise toutes ces fonctions. AUDE CARASCO, spécialiste de la botanique des plantes d’intérieur, s’occupe, elle, avec son collègue qui la relaye l’après-midi, des plantes, mais aussi du « bassin à tortues ».

À l’origine, l’étang était dédié à la seule flore aquatique. « Un jour, explique Aurora, une personne y a déposé une tortue, qui était devenue trop grosse ou gênante à la veille des vacances. Ça a donné des idées à beaucoup d’autres personnes. C’est très difficile pour nous de contrôler. Et, comme les tortues se repro-duisent vite, il y en a aujourd’hui plus de 300 dans un bassin de 160 m². Certaines sont arrivées en mauvais état et il a fallu appeler le vétérinaire.» D’autres reptiles, ainsi que des poissons, ont aussi été apportés. Les espèces locales ou protégées ont été réintroduites dans leur milieu naturel. Quant aux autres, elles se sont acclimatées à la gare d’Atocha et son brouhaha, ses chants d’oiseaux, le ronron de ses brumisateurs.

Cette partie la plus ancienne de la gare ne sera pas affectée par les travaux de modernisation et d’agrandissement à venir. En 1992, l’architecte espagnol Rafael Moneo l’a sanctuarisée en aire de loisirs et de restauration, pendant qu’à l’arrière il faisait construire un terminal pour les trains de banlieue, une station de métro, une d’autobus et un parking. Le nouveau projet, lancé cette année et évalué à 520 millions d’euros, vise à doubler la capacité de la gare pour pouvoir accueillir plus de 36 millions de passagers par an à l’horizon 2020. En avril dernier, le conseil d’administration d’Adif, le gestionnaire public de la gare, a adjugé la première phase de travaux d’agrandissement d’Atocha pour 171 millions d’euros avec l’objectif d’adapter les installations aux futures nouvelles lignes de trains à grande vitesse, notamment celles qui relieront Madrid à Valence, Alicante et Almeria. Quatre voies dont l’écartement des rails sera par ailleurs adapté pour accueillir des liaisons internationales d’ici au premier trimestre 2010.

Un nouveau terminal pour les arrivées sera construit pour les lignes à grande vitesse, s’appuyant sur un système d’exploitation innovant de voies croisées assurant la séparation entre les aires de sortie et d’entrée des trains. La gare d’Atocha et celle, plus au nord, de Chamartín seront par ailleurs reliées par une navette souterraine, qui mettra les deux stations à cinq minutes l’une de l’autre, contre une vingtaine de minutes actuellement. De ces deux gares, partiront l’ensemble des lignes à grande vitesse. « L’objectif est de faire de l’Espagne le premier pays de la grande vitesse. Le gouvernement s’est fixé l’objectif de doubler le nombre de voies et de faire en sorte que chaque Espagnol soit à moins de cinquante kilomètres d’une gare reliée au réseau à grande vitesse », détaille Pablo Martinez Mendizabal,coordinateur du projet chez Adif.

Ce choix, affiché comme écologique, de privilégier le train se double de l’objectif de faire venir à la gare 90 % des voyageurs par un mode de transport collectif, à pied ou à vélo. Atocha, jadis entourée d’industries et longtemps resté isolée du reste de la ville, malgré les travaux de 1992 et la proximité des lieux touristiques, va devenir une nouvelle aire urbanistique. Une grande place sera construite d’ici à 2020, ainsi que des appartements design en sous-sol. De plus, une nouvelle route mènera directement du centre historique de Madrid jusqu’à la gare d’Atocha.

( Série publiée dans le quotidien français LA CROIX du 27 juillet 2009)

Le 11 mars 2007, les Souverains d’Espagne Juan Carlos et Sophie, ont inauguré solennellement un monument cylindrique de onze mètres de haut en hommage aux 190 morts et 1800 blessés des attentats du 11 mars 2004 en gare d’Atocha.

Après les pages consacrées à la gare d’Anvers (voulue par Léopold II comme vitrine de la Belgique pour les arrivants de l’étranger -merci, Sire-, au futurisme de Liège-Guillemins, au charme de Madrid Atocha,) l’article suivant sera consacré à la réhabilitation hardie et réussie de la gare londonienne de Saint-Pancras.

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-29-Je m' souviens maman …qui nous a élevés toute seule,

nous réveillait pour l'école…quand on était gamins, elle écoutait la radio … en beurrant notre pain, et puis après elle allait au travail… dans le froid, la nuit, ça c'est du lourd. Ou le père de Majid qui a travaillé toutes ces années de ses mains, dehors, qu'il neige, qu'il vente, qu'il fasse soleil, sans jamais se plaindre, ça c'est du lourd.

Et puis t'as tous ces gens qui sont venus en France parce qu'ils avaient un rêve, et même si leur quotidien après il a plus ressemblé à un cauchemar, ils ont toujours su rester dignes. Ils n'ont jamais basculé dans le ressentiment, ça c'est du lourd, c'est violent.

Et puis t'as tous les autres qui se lèvent comme ça, tard dans la journée, qui se grattent les bourses, je parle des deux, celles qui font référence aux thunes, du genre "la fin justifie les moyens" et celles qui font référence aux filles, celles avec lesquelles ils essaient de voir si y'a moyen, ça c'est pas du lourd.

Les mecs qui jouent les choses zerma devant les blocs deal, un peu de coke, de temps en temps un peu de ke-cra (crack) et disent «je connais la vie moi monsieur! », alors qu'ils connaissent rien, ça c'est pas du lourd.

Moi je pense à celui qui se bat pour faire le bien, qu'a mis sa meuf enceinte, qui lui dit j' t'aime, je vais assumer, c'est rien, c'est bien, qui va taffer des fois même pour un salaire de misère. mais le loyer qu'il va payer, la bouffe qu'il va ramener à la baraque, frère, ça sera avec de l'argent honnête, avec de l'argent propre, ça c'est du lourd.

Je pense aussi à ces filles qu'on a regardées de travers parce qu'elles venaient de cités,qu'ont montré à coup de ténacité, de force, d'intelligence, d'indépendance, qu'elles pouvaient faire quelque chose de leur vie, qu'elles pouvaient faire ce qu'elles voulaient de leur vie, ça c'est du lourd.

Mais t'as le bourgeois aussi, genre emprunté, mais attention je n'généralise pas,je dis pas que tous les bourgeois sont condescendants, paternalistes ou totalement imbus de leur personne. Je veux juste dire qu'il y a des gens qui comprennent pas,qui croient qu'être français c'est une religion. une couleur de peau ou l'épaisseur d'un portefeuille en croco, ça c'est bête, c'est pas du lourd, c'est c..

La France elle est belle, tu le sais en vrai, la France on l'aime, y'a qu'à voir quand on retourne au bled. la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s'entremêlent. Et quand t'insultes ce pays, quand t'insultes ton pays, en fait tu t'insultes toi-même, il faut qu'on se lève. faut qu'on se batte dans l'ensemble.

Rien à faire de ces mecs qui disent «Vous jouez un rôle ou vous rêvez », ces haineux qui disent "Vous allez vous réveiller". parce que si on est arrivé, si on est arrivé à faire front avec nos différences, sous une seule bannière, comme un seul peuple, comme un seul homme, ils diront quoi tous?

C'est du lourd, du lourd, un truc de malade...

Rap écrit et chanté par Abd Al Malik

Citation : «Abd Al Malik donne à beaucoup de gamins l’envie d’être moins mauvais». Juliette Gréco

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En raison du caractère confidentiel du répertoire des membres publié en pages 20 à 28 de l’édition « papier » de ce bulletin, et pour éviter une utilisation abusive à des fins de publipostage commercial, il n’est pas visible sur le site web.

De notre Ami Georges Ravet, une image amusante du passé pour vous faire sourire…