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7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement
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Octobre 2015
PME :
NOUVEAUX MODESDE FINANCEMENT
Mohamed ABDESSLAMBenjamin LE PENDEVEN
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PME :NOUVEAUX MODESDE FINANCEMENT
Mohamed ABDESSLAM
Benjamin LE PENDEVEN
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La Fondation pour linnovation politique
est un think tank libral, progressiste et europen.
Prsident : Nicolas Bazire
Vice Prsident : Grgoire Chertok
Directeur gnral : Dominique ReyniPrsidente du Conseil scientifique et dvaluation : Laurence Parisot
La Fondation pour linnovation politique publie la prsente note dans le cadre de
ses travaux sur la croissance conomique.
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FONDATION POUR LINNOVATION POLITIQUE
Un think tank libral, progressiste et europen
La Fondation pour linnovation politique offre un espace indpendant
dexpertise, de rflexion et dchange tourn vers la production et la diffusion
dides et de propositions. Elle contribue au pluralisme de la pense et au
renouvellement du dbat public dans une perspective librale, progressiste
et europenne. Dans ses travaux, la Fondation privilgie quatre enjeux : la
croissance conomique, lcologie, les valeurs et le numrique.
Le site www.fondapol.org met disposition du public la totalit de sestravaux. Sa nouvelle plateforme Data.fondapol rend accessibles et
utilisables par tous les donnes collectes lors de ses diffrentes enqutes et
en plusieurs langues, lorsquil sagit denqutes internationales.
Par ailleurs, notre mdia Trop Libre offre un regard quotidien critique
sur lactualit et la vie des ides. Trop Libre propose galement une
importante veille ddie aux effets de la rvolution numrique sur les
pratiques politiques, conomiques et sociales dans sa rubrique Renaissance
numrique (anciennement Politique 2.0 ).
La Fondation pour linnovation politique est reconnue dutilit publique.
Elle est indpendante et nest subventionne par aucun parti politique.
Ses ressources sont publiques et prives. Le soutien des entreprises et des
particuliers est essentiel au dveloppement de ses activits.
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RSUM
Le dficit de financement des PME, dj reconnu comme important lors
des annes 2000, sest aggrav avec la crise de 2008 : rduction importante
des crdits bancaires pour certaines entreprises et surconcentration des
encours sur les meilleurs dossiers, baisse sensible des investissements en
capital-risque, baisse des marges et donc des capacits dautofinancement,etc. Aussi, des modes de financement publics et privs dj existants se sont
vu moderniss et adapts au march, et ont connu une forte croissance :
capital-investissement vocation sociale, corporate venture, coopratives
de financement, modes daffacturage innovants, etc. Dautres ont pu
apparatre, facilits par le dveloppement exponentiel des technologies de
linformation et de la communication (TIC) et du dsir de dsintermdiation,
le crowdfunding, notamment.
Dans cette note, nous prsentons certains dispositifs privs issus de cette
vague de modernisation, nous montrons en quoi ils rpondent efficacement
certains besoins des petites et moyennes entreprises (PME) et nous
mettons en perspective les tendances structurantes de leur financement.
Nous concluons par quelques propositions de mesures visant faciliter le
dveloppement de ces outils, utiles la croissance des PME franaises.
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1. INTRODUCTION : COMPRENDRE LE FINANCEMENT DES PMEPOUR MIEUX SOUTENIR LA CROISSANCE
1.1. Dmarche et actualit de ltude
La crise financire a fragilis le financement des PME franaises. Alors
que celles-ci faisaient reposer principalement leur financement sur le crdit
bancaire (reprsentant 57 % des dettes1, qui elles-mmes constituaient
presque 60 % des financements des PME2), celui-ci a t particulirementmis mal. Coupl des obligations prudentielles particulirement
restrictives (accords de Ble III), des politiques de gestion du risque
revisites, une dcrue des leves de fonds en capital-investissement, une
rduction des marges des PME (et donc de leur autofinancement) et une
forte tension sur les dlais de paiement le besoin en fonds de roulement
(BFR) a encore augment en 2012 de 0,7 jour de chiffres daffaires, portant
ainsi la moyenne 31,5 jours3
, ce phnomne est venu mettre un coupdarrt au dveloppement de centaines dentreprises de taille moyenne, et
donc une partie de la croissance franaise. Sans financement, il ny a pas
dinvestissements, et sans investissements, il ny a pas de croissance.
1. BPI France-Observatoire des PME, Rapport sur lvolution des PME 2013, La Documentation franaise, 2014.
2. Paris Europlace, Financement en dette des PME/ETI. Nouvelles recommandations, rapport, 10 mars 2014.
3. BPI France-Observatoire des PME,op. cit.
PME :NOUVEAUX MODESDE FINANCEMENT
Mohamed ABDESSLAMDirecteur dinvestissements pour le fonds de capital-dveloppement Citizen Capital.
Benjamin LE PENDEVENChercheur en finance et innovation au Conservatoire national des arts et mtiers (Cnam) et entrepreneur.
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Le second pan financier des PME est le bas de bilan : il sagit des diffrents
types de dettes auxquelles peuvent faire appel les dirigeants. Celles-ci peuvent
tre de nature financire (dettes bancaires, missions dobligations) ou
oprationnelle (modalits de paiement ngocies auprs des fournisseurs,
affacturage).Avant la crise de 2008, les PME franaises taient et demeurent encore
finances principalement par le bas de bilan, notamment par le crdit
bancaire. Ce dernier reprsente ce titre le premier moyen de financement
externe.
De plus, linvestissement des PME reste lui aussi assez fortement financ
par la dette : 38 % de celle-ci se finance par de lintervention bancaire, de
court, moyen ou long terme (ce mode de financement se place juste derrirelautofinancement, 44 %)4.
Le capital-investissement, qui fournit des capitaux propres aux start-up et
aux PME en forte croissance, ne vient quen faible proportion rquilibrer le
financement : celui-ci na apport que 6,1 milliards deuros en 2012, contre
214 milliards pour le crdit bancaire
Dautres pays occidentaux connaissent ces problmes, quoique souvent
dans des proportions moindres. Parmi les solutions labores, hors soutien
public linvestissement (viacrdits dimpts, interventionnisme avec unebanque dtat ou autre), figure la facilitation au dveloppement des FinTech,
ces technologies et start-up financires qui viennent moderniser le secteur
financier, notamment en facilitant le financement des PME. Au Royaume-Uni,
par exemple, le gouvernement, en la personne du chancelier de lchiquier
George Osborne, a annonc le 6 aot 20145 des mesures fortes pour
librer la croissance de ces solutions alternatives et complmentaires aux
financements traditionnels. Londres est dailleurs reconnue comme tant lacapitale europenne des FinTech.Bien que la France soit encore trs loin
de cet tat dexpansion, une vritable communaut saffaire et se structure
autour de ces solutions innovantes pour le financement des PME6.
4. CGPME-KPMG,Panorama de lvolution des PME depuis 10 ans, 2012.
5. Discours propos des FinTech londoniennes, disponible sur www.gov.uk/government/speeches/chancel-lor-on-developing-fintech (en anglais).
6. Entretien avec Jean-Michel Pailhon, expert du secteur FinTech europen ; voir aussi Banque digitale, LesFinTech cannibalisent la banque !, Octo Technology, 2014.
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2. LES PME, PARENTS PAUVRESDU FINANCEMENT DE L CONOMIE RELLE
2.1. Une structure de financement peu propice aux PME
Le financement bancaire constitue une part prpondrante des ressources
des PME en France, rendant ces socits trs vulnrables au resserrement des
conditions de crdit. Dans le cadre de son tude annuelle sur le financement
des PME et des entrepreneurs7, lOCDE montre que 90 % des financements
des PME en France proviennent des banques (74 % dans lensemble de la
zone euro), contre 24 % aux tats-Unis.
Cette forte dpendance au financement bancaire pose des problmatiques
importantes dans un contexte de rduction significative de laccs des PMEau crdit. En effet, les rcentes volutions rglementaires, encadres par les
accords Ble III, obligent les banques renforcer leurs fonds propres et
dlaisser pour partie le financement de PME. Mobilisant davantage de
capitaux propres dans les bilans des banques, lactivit de crdit devient
plus coteuse et, par consquent, moins rentable pour elles. Cette volution
structurelle est jusqu prsent attnue par des politiques conomiques
accommodantes : programmes de rachats de titres et quantitative easing,
qui ont notamment permis de revenir des montants de crdits allous aux
PME comparables au niveau davant la crise, soit environ 360 milliards
deuros dencours en France (contre 300 milliards au pire de la crise, en
2009 8). Dans ce contexte, le cot du financement des entreprises par la dette
bancaire apparat certes faible, mais masque de grandes disparits entre
PME et grands groupes bnficiant de notation risque plus favorable.
Ce phnomne de fligth to quality (mouvement massif de capitaux vers
les valeurs mobilires et les dossiers considrs comme les plus srs), djobservable en priode de croissance, sest accentu avec la crise. Au-del
du phnomne de resserrement des conditions de crdit aux PME, le
financement bancaire, de par son analyse du risque de crdit privilgiant les
emprunteurs les moins risqus, prsente galement le risque de concentrer les
financements sur les secteurs les plus prvisibles, sur les PME relativement
bien lances et prsentant une bonne visibilit sur leur sant conomique.
Or les gisements dinnovation et de croissance ne se trouvent bien souvent
pas dans ces secteurs. Le financement bancaire napparat donc pas toujours
adapt aux besoins des PME et ne permet pas de financer le risque. Ainsi le
7. OECD, Financing SMEs and Entrepreneurs 2014. An OECD Scoreboard, OECD, 2014.
8. Banque de France, Les crdits aux entreprises , Stat Info, 2014 (webstat.banque-france.fr / sries dedonnes crdits mobiliss PME, encours ).
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financement de linnovation au sein des PME passe encore majoritairement
par lautofinancement et par le renforcement des fonds propres viale capital-
risque. En effet, les spcificits des jeunes entreprises innovantes (absence de
garanties tangibles, risque de dfaut lev) conduisent souvent un type
de financement qui leur est plus adapt : lapport en fonds propres par lesinvestisseurs en capital.
Autre volet important du financement des PME en France, le capital-
investissement malgr les bonnes performances affiches peine encore
couvrir les besoins. Selon ltude annuelle de lAssociation franaise des
investisseurs pour la croissance (Afic) et du cabinet EY, la performance
du capital-investissement sur dix ans slve 10,7 % par an fin 20139.
Avec ces taux de rendement, les fonds franais surperforment par rapport lensemble des principaux pays europens et les tats-Unis (Royaume-Uni
10,4 %, tats-Unis 9,5 %). En affichant une performance suprieure 10 %
sur les dix dernires annes, le capital-investissement fait bien mieux que les
autres classes dactifs. En effet, sur la mme priode, le CAC 40 affiche un
rendement de 5,5 % ; le march obligataire et celui de limmobilier affichent
quant eux respectivement des progressions de 5,4 et 7,2 %. Toutefois, la
performance globale du capital-investissement demeure contraste selon
le profil dinvestissement. Sur une priode de dix ans, elle reste porte parle capital-transmission avec effet levier oprations LBO (Leveraged Buy
Out), qui ne concernent que marginalement les PME car prs de 70 % des
montants investis sous cette forme en 2012 concernaient des investissements
de plus de 50 millions deuros10 et, dans une moindre mesure, par le
capital-dveloppement, dont les rendements respectifs sont de 16,1 % et
de 5 %. Le capital-risque, quant lui, enregistre des rendements quasiment
nuls en moyenne (voire ngatifs). Malgr ses performances faibles, le capital-risque prsente un intrt conomique fort en contribuant long terme
offrir des financements sur des secteurs au potentiel de dveloppement
important, en cela quil axe son financement sur des start-up et PME en
croissance.
Les fonds levs par les acteurs franais du capital-investissement demeurent
aujourdhui insuffisants. Bien que les investissements du private equity
franais ont progress de 7 % en 2013 aprs une priode 2009-2012 difficile,
ils nont pas excd 6,5 milliards deuros. Or lAfic value 11 milliardsdeuros par an, en moyenne, les besoins en fonds propres des PME et des ETI
9. Afic-EY, Performance nette des acteurs franais du capital-investissement fin 2013, Afic tudes, 20 juin 2014.
10. Afic, Capital-transmission : activit 2012, performance nette 2012, impact conomique et social 2011, Afictudes, 2 septembre 2013.
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franaises finanables par le capital-investissement11. Des besoins auxquels
ce mode de financement franais tait en mesure de pourvoir avant la crise
financire, avec plus de 10 milliards deuros investis chaque anne, de 2006
2008.
Alors que les effets de Ble III tendent faire diminuer loffre de crdit
aux PME, ce qui a pour consquence dencourager le recours au capital-
investissement pour financer leur dveloppement, les investisseurs
institutionnels duprivate equity(banques et assurances) se voient dans le
mme temps fortement dissuads dy contribuer en raison des nouvelles
contraintes prudentielles de Solvency II (pour les assurances) et Ble III
(pour les banques) qui imposent ces tablissements des ratios de fonds
propres suprieurs pour certaines oprations, notamment celles destines
aux PME. En effet, pour ces investisseurs institutionnels, le private equity,
class dans les actifs risqus, ncessite des contreparties en fonds propres
plus importantes que dans le pass.
Autre pilier du financement des entreprises en France et malgr le
dveloppement de plateformes alternatives et ddies, la Bourse na toujours
pas connu dessor significatif auprs des PME. Le march public est pour
elles encore relativement peu adapt, pour diffrentes raisons : les PMEen phase de croissance ont besoin dune stabilit actionnariale dans ces
phases dinvestissements importants, le march boursier ncessite le respect
dobligations rglementaires et de rgularit dinformations trs exigeantes
pour des organisations peu structures et, enfin, la liquidit insuffisante
offerte sur les titres des PME limite le dveloppement du march boursier
sur ce segment.
la fin 2014, seules 530 PME-ETI franaises taient cotes (pour la plupartdes ETI), pour une capitalisation totale denviron 80 milliards deuros12. Le
nombre dintroductions en Bourse de PME-ETI plafonne une vingtaine
chaque anne.
Comme nous lexpliciterons plus loin, de nouvelles plateformes tentent de
contourner ces obstacles afin de permettre le financement des PME par les
marchs.
11. Afic-Grant Thornton, Activit des acteurs franais du capital-investissement en 2013, Afic tudes, 3 avril2014, p. 4.
12. Observatoire du financement des entreprises par le march, Rapport annuel 2014, mai 2015, (http://www.pme-bourse.fr/fileadmin/medias/Rapport_annuel/Rapport_Observatoire__bdef.pdf)
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2.2. Crise financire : une forte aggravation depuis 2008
La crise a constitu une double peine pour les PME : dune part, elles ont
connu une chute importante de leur activit ; dautre part, les conditions
de financement (bancaire, mais pas seulement) se sont fortement resserres.
Ds le quatrime trimestre 2008, la situation sest aggrave malgr les
mesures prises par les gouvernements pour relancer le crdit bancaire en
accordant une aide financire aux banques. Une aggravation des ingalits
daccs au crdit a rapidement t constate par la Banque de France13: les
conditions de crdit sont devenues rapidement de plus en plus restrictives
pour les PME par rapport aux grandes entreprises. Les PME ont alors t
confrontes une rduction de la dure des prts, des exigences croissantes
de garanties, quand elles ne se voient pas refuser un crdit.En 2012-2013, la crise des dettes souveraines des pays de lUnion europenne
a augment la dgradation des activits des banques, accentuant ainsi les
contraintes subies par les petites entreprises.
Plus spcifiquement, le contexte de crise a exacerb la centralisation des
processus de dcision au sein des banques et a rduit leur relation directe avec
les PME. Outre les contraintes rglementaires et la croissance des dfaillances
des PME ces dernires annes, lvolution des processus de dcision au sein
des banques a galement contribu au resserrement des conditions daccsau crdit en instaurant une analyse de plus en plus norme du risque.
Pour tenter dattnuer cette dgradation, le gouvernement franais a lanc
ds novembre 2008 la mdiation du crdit, ouverte toute entreprise
confronte un problme de financement qui na pu trouver de solution
avec ses partenaires bancaires ou avec la Banque publique dinvestissement
(BPI). Le bilan aprs cinq ans est le suivant : 41 831 dossiers ont t dposs
en mdiation, 33 658 dossiers ont t accepts. Le taux de russite de lamdiation stablit 65 % : 18 151 entreprises ont t confortes dans leur
activit, reprsentant quelque 5,6 milliards deuros dencours, et concernant
plus de 341 169 emplois14.
Cette situation de structure de financement peu adapte aux PME, et de
dgradation conjoncturelle, vient entamer en premier lieu la croissance et la
prennit des PME franaises, mais aussi, par ricochet, lensemble de la sant
conomique du pays. Cest ce constat que prsente cette troisime partie.
13. Observatoire du financement des entreprises, Rapport annuel 2010, 2011.
14. Mdiation du crdit aux entreprises, Rapport dactivit 2013, 2014, p. 5-6.
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3. DES PME SANS FINANCEMENT,
CEST UN PAYS SANS CROISSANCE
3.1. Plus de financement pour plus dinvestissementLes PME constituent le socle de la croissance et du dveloppement
conomique en France ; elles sont en effet presque les seules organisations
crer de lemploi sur le territoire national depuis dix ans. Elles ont permis
600 000 crations demplois de 2002 201215, alors que les ETI et grandes
entreprises ont vu leurs effectifs stagner. Plus largement, en Europe, les PME
restent de loin le principal vecteur de croissance et de cration demplois :
elles sont lorigine de 85 % de la cration demplois entre 2002 et 201016.
Cette capacit stimuler la croissance conomique et le dynamisme
dun pays est due au savoir-faire des entrepreneurs pour rpondre aux
besoins de consommateurs. Mais cela ne peut pas globalement tre
possible sans des sources de financement externes visant alimenter les
projets dinvestissements. Or les PME franaises connaissent une activit
dinvestissement trop peu vigoureuse : seuls 55 % de leurs dirigeants
dclaraient avoir ralis un investissement en 2011, et nous constatons une
baisse du taux dinvestissement des PME (investissement/valeur ajoute)
13 % en 2010, contre 18,7 % pour lensemble des entreprises17. En
2012, plus particulirement, le niveau dinvestissement des PME a t
particulirement faible, avec un taux dinvestissement de 8 %18.
Trois phnomnes principaux viennent alimenter cette baisse :
la frilosit des dirigeants de PME pour linvestissement.Avec la baisse
de commandes lie la crise conomique, les anticipations des directions
nincitent pas lacquisition de nouvelles capacits de production19. Commelexplicitait une prcdente note de la Fondation pour linnovation politique20,
le tissu productif franais a tendance moins investir que ses concurrents
de lOCDE. Par ailleurs, de nombreux professionnels du financement se
plaignent du manque d apptit des PME pour les financements quils
mettent disposition. Ce constat semble galement partag par le BPI21qui,
15. CGPME-KPMG, op. cit.
16. Commission europenne, Do SMEs create more and better jobs?, Memo/12/11, 16 janvier 2012.17. CGPME-KPMG, op. cit.
18. BPI France-Observatoire des PME, op. cit.
19. Franois Guinouard, lisabeth Kremp et Marina Randriamisaina, Accs au crdit des PME et ETI : flchis-sement de loffre ou moindre demande ? Les enseignements dune nouvelle enqute trimestrielle auprs desentreprises , Bulletin de la Banque de France, no192, 2etrimestre 2013.
20. Robin Rivaton, Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeux, Fondation pour linnovation politique,dcembre 2012.
21. BPI France-Observatoire des PME, op. cit.
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travers sa direction des tudes22, observe et analyse les comportements de
financement et dinvestissement des PME en France ;
la baisse des marges des entreprises franaises.Alors que la comptitivit
se dgrade et que la balance commerciale ne cesse de se dtriorer pour
les entreprises franaises, la capacit dautofinancement de celles-ci serduit. Particulirement dommageable, ce phnomne vient donc affaiblir la
premire source de financement de linvestissement dans les PME
la slectivit croissante des financeurs (notamment pour les crdits de
trsorerie)23. Cette ralit peut se rvler particulirement impactante car,
dans de nombreux cas, sans argent, de nombreux projets pourtant rentables
avec un taux dactualisation raisonnable et raliste ne voient jamais le
jour. Et ce malgr une monnaie peu chre , pour partie due des tauxdirecteurs de la Banque centrale europenne (BCE) particulirement faibles.
En priode de crise, les financiers se concentrent sur les meilleurs dossiers :
winners take all .
La baisse de financements des entreprises franaises, et plus spcifiquement
des PME, vient donc rduire trs sensiblement la capacit dinvestissement
de celles-ci.
3.2. Plus dinvestissement pour plus de croissance
Si linvestissement nest pas une condition suffisante la croissance
conomique, il nen demeure pas moins quil sagit dune condition
ncessaire. En effet, une corrlation positive se dgage entre le niveau
dinvestissement et la croissance conomique. Les principales doctrines
conomiques thorisent cette corrlation, en mettant certes en avant des
explications diffrentes. Pour les keynsiens, linvestissement est lorigine
de la croissance conomique, car en tant une des composantes de lademande intrieure (avec la consommation), il favorise la croissance. Pour
les noclassiques, linvestissement est lorigine de la croissance, car il
amliore les conditions de loffre.
Les investissements contribuent crer un terreau favorable la croissance :
dans le domaine des investissements matriels, les investissements de
remplacement permettent de maintenir en ltat le stock de capital fixe, et
donc la production. Les investissements de capacit augmentent le stock
de capital fixe, et avec lui le volume de production ; les investissements
de productivit amliorent lappareil de production et ainsi renouvellent
et dveloppent les productions. Dans le domaine des investissements
22. Entretien avec Philippe Mutricy, directeur des tudes et de la Prospective de BPI France.
23. F. Guinouard, . Kremp et M. Randriamisaina, art. cit.
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immatriels, les investissements en R&D contribuent par linnovation
accrotre la valeur ajoute ; les investissements en marketing et publicit
contribuent au dveloppement des ventes, et donc la production
Ainsi, faute dinvestissements, la production ne peut crotre ni en volume,
ni en qualit. Les investissements actuels conditionnent la production et la
croissance ultrieures.
4. FINANCEMENTS INNOVANTS POUR LES PME
POUR LE HAUT DE BILAN
Devant ce constat dune situation tendue pour les financements des PMEfranaises, de nouveaux modes de financement sont venus rpondre en
partie aux besoins de celles-ci. Nous prsentons ci-aprs ceux qui viennent
apporter en fonds propres des capitaux aux entrepreneurs.
4.1. Le capital-investissement nouvelle gnration
En 2014, le capital-investissement franais a investi 8,7 milliards deuros
(37 milliards en Europe) dans 1 648 entreprises, dont environ 74 % sontdes PME franaises24. Ces chiffres sont en hausse sensible par rapport
2012 et 2013, mais sont plutt en recul par rapport la priode prcrise
(12,5 milliards deuros en 2007), particulirement plus faibles que ceux
de la Grande-Bretagne, par exemple. Seuls les industriels (dont les fonds
dinvestissement dentreprises, que nous tudions dans le chapitre suivant,
mais pas seulement) et les entits publiques ont augment leurs encours
auprs des fonds.Autre segment de march en fort dveloppement, linvestissement impact
social (impact investing) introduit une innovation sociale importante viale
financement de PME. En effet, le traitement des besoins sociaux non ou
mal satisfaits en France implique de promouvoir dimportantes innovations
sociales et financires, dont fait partie linvestissement impact social, qui
allie explicitement retour social et retour financier sur investissement.
Linvestissement impact social est aujourdhui dfini par la Taskforce
internationale sur linvestissement impact social comme un investissement
qui cible de manire intentionnelle des organisations qui dgagent un rsultat
social en mme temps que financier, qui tablissent des objectifs sociaux
24. Afic-Grant Thornton, Activit des acteurs franais du capital-investissement en 2014, Afic tudes, 24 mars 2015.
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mesurables et qui en mesurent rgulirement leur accomplissement25. Il
se distingue de linvestissement socialement responsable (ISR) dvelopp
depuis une vingtaine dannes, dont la finalit sociale est marginale ou non
intentionnelle et nest pas mesurable.
Les cibles de linvestissement impact social sont le plus souvent desentreprises commerciales dont la mission sociale guide dans tous les cas les
dcisions stratgiques et lallocation des ressources. Pionnier dans limpact
investing en France, Citizen Capital fonds dinvestissement cr en 2008
sest fix lobjectif de participer, par le financement en fonds propres, au
dveloppement de PME ayant intgr une mission sociale forte au cur de
la stratgie, tout en visant une rentabilit financire semblable aux fonds de
capital-dveloppement classiques. Depuis son lancement, Citizen Capital ainvesti une vingtaine de millions deuros dans des PME en forte croissance
qui intgrent un objectif socital et un quilibre global avec les parties
prenantes (clients, fournisseurs, salaris, actionnaires, environnement).
En intgrant dans leur analyse et leur accompagnement des objectifs
sociaux, les fonds dimpact investing rpondent un besoin croissant de
financement de PME forte utilit sociale. Linvestissement impact social
souffre aujourdhui encore dune notorit limite et se heurte encore une
confusion avec les dmarches philanthropiques et lconomie sociale etsolidaire (ESS), obstacles qui devraient tre levs par la professionnalisation
du secteur et les premiers retours satisfaisants tant sur le plan financier que
social.
ce phnomne sajoute celui des fonds dentrepreneurs. Alors que depuis
2009 les particuliers et family officessont devenus les premiers financeurs
du capital-investissement franais (27 % des capitaux levs entre 2008 et
2012, contre 18 % entre 2004 et 2007), les annes 2010 ont vu apparatreplusieurs fonds dentrepreneurs, qui jusqualors taient peu prsents en
France.
Trois principaux fonds ont ainsi merg, avec des organisations et des modes
opratoires sensiblement diffrents :
Isai, fonds des entrepreneurs du Web franais, qui mobilise plusieurs
dizaines de millions deuros. Initialement imagin par Pierre Kosciusko-
Morizet (fondateur de PriceMinister) et dirig par Jean-David Chamboredon,
il regroupe une centaine de crateurs dentreprises ayant russi (Sarenza,Webhelp, Betclic, Alloresto.fr, Criteo, PhotoBox, Vente-Prive, etc.) et
dsireux dinvestir dans des start-up numriques. Au-del de largent investi
25. Comit franais sur l investissement impact social, Comment et pourquoi favoriser des investissements impact social ? Innover financirement pour innover socialement, rapport, septembre 2014, p. 17.
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dans les douze entreprises finances (surtout des marketplacesWeb), loffre
dIsai est de permettre aux start-up de bnficier de ce rseau exceptionnel de
comptences et dexpriences que sont ces mentors-entrepreneurs ;
Jana Capital, fonds mont par Marc Simoncini (fondateur de Meetic).
Vritable vhicule dinvestissement personnel dot de 100 millions deuros,
il a dj investi dans plus de trente entreprises et sintresse tous types de
secteurs, mme si les plus innovants et en forte croissance sont largement
prsents ;
Kima Ventures, fonds cr par Xavier Niel (fondateur de Free), dispose
galement dune capacit dinvestissement significative qui lui permet
de raliser un deux petits investissements par semaine (100 000
200 000 euros par transaction, sans follow on), partout dans le monde.Les start-up finances sont trs largement issues du Web, du mobile, et des
technologies TIC.
Fortement positionns sur les entreprises Internet et mobile, sur des montants
allant de 50 000 euros 3-4 millions deuros, les fonds dentrepreneurs
franais viennent bousculer en partie les fonds de capital-risque plus
traditionnels qui avaient jusqualors une forte prsence auprs de ces
start-up.
Avec leur capacit dinvestissement trs rapide, leurs apports en smart money
(conseil, mise en rseau, etc.) particulirement impactants et leur vision plus
entrepreneuriale et innovante que financire, ces nouveaux fonds viennent
apporter de nouvelles solutions et logiques au capital-investissement franais.
4.2. Le corporate venture capital lheure du multipartenariat
Le corporate venture capital(CVC) est la cration par de grandes entreprises
de fonds dinvestissement, auxquels elles donnent la mission dinvestir
au capital de start-up de leur secteur dactivit. Ce phnomne est plutt
ancien : les grandes entreprises amricaines commencrent ainsi pratiquer
ce genre doprations en 1919, avec lacquisition par Dupont de 34 % de
General Motors26. Il peut avoir plusieurs objectifs : recherche dinnovations,
animation via le soutien des start-up dun cosystme priphrique
lentreprise, recherche de rentabilit financire, veille stratgique, etc.
Traditionnellement, le corporate venture est trs dvelopp aux tats-Unis.La plupart des grandes entreprises, aussi bien de lindustrie traditionnelle
que des nouvelles technologies ou des services, ont des fonds de CVC.
26. Gilles Garel et Sbastien Jumel, Les grands groupes et linnovation : dfinitions et enjeux du CorporateVenture, Finance Contrle Stratgie, vol. 8, no4, dcembre 2005, p. 42.
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relativement spcialise dans les domaines de lnergie et de lenvironnement,
en rapport avec les thmatiques dintrt de ses investisseurs industriels, et
ce partout dans le monde. Pour cela, il gre environ 150 millions deuros, au
travers de deux vhicules dinvestissement, avec des tickets dinvestissement
allant de 0,5 8 millions deuros ; corporate venturehybride. la fois fonds corporateet fonds de capital-
risque en tant que tels, certaines initiatives aplanissent les frontires entre
venture capital et corporate venture capital. Ainsi Edenred a initi la
structuration dune dmarche de corporateventure, tout en vitant la cration
dune structure en tant que telle ( la diffrence des CVC classiques ).
Ainsi lentreprise a investi dans un des vhicules dinvestissements de
lquipe europenne de Partech Ventures, afin de pouvoir faire grer cetargent par des professionnels, tout en ayant accs aux deal flowdu fonds.
cela sest rajoute rcemment la cration dun vhicule dinvestissement
100 % Edenred (toujours gr par Partech), permettant ainsi de raliser des
investissements plus orients stratgie ou innovation quaxs sur la
rentabilit financire. Transactions que Partech naurait pas ralises avec un
fonds classique. Un pied dedans, un pied dehors ;
corporate venturecomme fonds de fonds. Conscientes, linstar des fonds
de corporate venturehybrides, que disposer dune structure, quinvestir endirect dans des start-up et, en plus, crer des liens entre celles-ci et les business
unitsdu groupe peut se rvler trs compliqu, voire impossible, certaines
grandes entreprises franaises ont fait le choix duniquement investir de
manire indirecte. Au lieu de slectionner eux-mmes les socits et de rentrer
au capital de celles-ci, les corporate venturecomme fonds de fonds placent
leur argent dans des fonds de capital-risque. Ainsi Nova30, qui fait partie
de la structure dopen innovation du groupe Saint-Gobain, a investi depuis2006 une vingtaine de millions deuros dans six fonds, en Europe et aux
tats-Unis, orients sur les cleantechet lhabitat. Nova a accs au deal flow
des fonds et peut ainsi effectuer une veille stratgique sur les innovations
de son secteur, tout en permettant la construction de partenariats entre les
diffrentes entits du groupe et des start-up partout dans le monde. Et cela,
mme si aucun investissement financier nest ralis par Nova.
30. Entretien avec Arnaud Verger, manager de la structure Nova de Saint-Gobain.
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4.3. Bourse(s) des PME
La Bourse na pas toujours t un mode de financement inconnu des PME
franaises. Et aucune explication thorique ne peut venir affirmer que
celle-ci ne deviendra pas nouveau un vecteur qui compte dans lapport
de capitaux aux entreprises franaises. Se financer en Bourse permet aux
entreprises cotes daugmenter leurs fonds propres : les titres changs sur
les marchs permettent, lors de lmission (mais pas seulement), de donner
de nouveaux moyens financiers lentreprise.
Les arguments poussant la cotation les PME sont multiples : financement en
fonds propres (donc pas de remboursement des capitaux levs proprement
parler), notorit internationale accrue auprs de clients, partenaires et
investisseurs, indpendance (relative) vis--vis des actionnaires si ceux-cisont nombreux, obligation de rigueur et transparence financire, etc.
Toutefois, les importantes limites au financement boursier pour les PME
sont connues :
des complexits et frais de cotation et gestion : se faire coter requiert des
mois de prparation, afin de mettre lentreprise aux standards de la Bourse,
prparer la documentation juridique, former les quipes, etc. ;
une obligation constante de discipline : une PME cote se doit de
constamment tre conforme aux critres de cotation et dappel lpargnesur les marchs. Cela impose une rigueur et une discipline constantes, qui
pnalise les plus petites entreprises (le cot relatif des quipes ddies la
gestion sur le march est bien suprieur celui dune multinationale) ;
une illiquidit des titres pouvant avoir une incidence sur le financement de
lentreprise : les petites valeurs sont par dfinition moins connues et moins
liquides que les plus grandes. voluant parfois sur des marchs boursiers eux-
mmes peu importants, ces valeurs peuvent dans certaines configurations nepas arriver financer leur dveloppement et sen retrouver pnalises ;
une dpendance plus forte de la stratgie envers les analystes financiers :
disposer de titres en forte baisse est un signal trs ngatif pour tout
lcosystme daffaires de lentreprise, PME ou non. Aussi la direction
de celle-ci se voit parfois imposer des choix de la part des analystes
financiers, afin de retrouver des perspectives dvolution du titre positives.
Parmi les initiatives franaises visant remettre les PME en Bourse figure
Alternativa31. Vritable start-up financire inspire du modle sudois(en Sude, il existe plus 600 PME en Bourse), celle-ci cote 36 PME de
tous secteurs, qui ont chacune lev en moyenne 500 000 600 000 euros
31. Entretien avec Philippe Dardier, prsident dAlternativa.
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Graphique 1 : Fonds collects sur lanne 2014 par les plateformes de crowdfundingen
France
25 %17 %
58 %
38,2 M 25,4 M
Capital
Prt
Don (altruiste et contre rcompense)
88,4 M
Source :Baromtre annuel de lassociation Financement participatif France.
Le financement des PME est videmment plus particulirement centr sur
le crowdfunding par le prt, lapport en fonds propres et le don contre
rcompense. Les logiques, profondment diffrentes, orientent les start-up
et PME vers leurs besoins les plus cruciaux. Certaines utilisent en effet le
crowdfundingpour vritablement raliser une campagne de marketing et
de prvente, au travers du modle don contre rcompense , tandis que
dautres, ne disposant pas de services/produits pertinents pour les investisseurs
individuels sur le Web, sorientent davantage vers le financement en dette,
voire en capital. chaque PME son mode de financement en crowdfunding
adquat.
Les montants levs sont aujourdhui, en France plutt modestes, et presque
toujours infrieurs 1 million deuros par entreprise finance. Toutefois,
ceux-ci augmentent et les perspectives dj atteintes aux tats-Unis et en
Grande-Bretagne laissent entrevoir un potentiel du march considrable.Les montants levs en France slevaient 152 millions deuros en 2014
(le double de 2013) et le premier semestre 2015 annonce quant lui une
excellente anne.
Profondment nouveau par rapport aux traditionnels modes de financement,
notamment parce quil permet aux particuliers de flcher lusage de leur
argent, le crowdfundingsubit forcment le contrecoup de lois et de rglements
inadapts. cet effet, le gouvernement franais sest voulu particulirement
proactif et a mis en place, entre autres, un dispositif lgal destin favoriserla croissance des plateformes32, mme si par sa dimension uniquement
franaise et certains de ses aspects il risque de ne pas suffire pour favoriser
vraiment le dveloppement du financement participatif.
32. Dcret no 2014-1053 du 16 septembre 2014 relatif au financement participatif (consultable sur www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000029463569&dateTexte=&oldAction=dernierJO&categorieLien=id).
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Vritablement spcialises sur le financement de projets entrepreneuriaux
ou PME en fonds propres, les plateformes SmartAngels et Anaxago sont en
forte croissance. SmartAngels, cre en 2012, ralise des transactions entre
400 000 et 500 000 euros, en France, avec trente quarante actionnaires
par investissement. La plateforme prend, assez classiquement, 7 8 % desmontants levs et simplique fortement dans la ralisation des financements :
ngociation des pactes dactionnaires, slection des projets drastique, suivi
dans la dure, etc. Le site a dj financ pour 6 millions deuros sur quinze
projets, exclusivement des start-up et des PME de croissance. Le ticket
unitaire moyen par investisseur sur chaque projet se situe aux alentours de
10 000 euros. Anaxago, quant elle, a dj rendu possible linvestissement
de 20 millions deuros dans plus de 50 projets, auprs de sa base de28 000 investisseurs, dont 20 % sont actifs. La plateforme se rmunre par
une commission de 3 5 % des montants levs par les entreprises. Aprs
un solide processus de slection, trois types de projets peuvent esprer se
voir accompagns (due diligence, valorisation et pacte dactionnaires
compris) : start-up, PME en croissance et projets immobiliers. Le rythme
dinvestissement devrait sacclrer, pour financer prs de 35 entreprises
dans lanne 2015.
5. FINANCEMENTS INNOVANTS POUR LES PMEPOUR LE BAS DE BILAN
Aprs avoir expos les modes de financement en haut de bilan, nous
prsentons ci-aprs ceux qui permettent le financement en bas de bilan des
PME franaises.
5.1. Laffacturage revisit ?
Laffacturage est une technique qui consiste cder un factor(gnralement
une filiale dun tablissement financier de type bancaire) ses crances clients,
permettant ainsi des entreprises de recouvrir de la trsorerie trs rapidement
et de rduire ainsi leur besoin en fonds de roulement (BFR).
Bien quayant connu une rcente baisse de sa croissance, laffacturage sestextrmement dvelopp ces dernires annes (20 % de croissance en 2011
et 201233), passant de 30 milliards deuros en 1996 plus de 170 milliards
33. BPI France-Observatoire des PME, op. cit.
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en 201134et 200 milliards en 2013. Laffacturage est aussi pass de 12
32 % des financements de court terme (dettes court terme exclues) entre
1997 et 201035.
Toutefois, le march de laffacturage tel quil existe en France est
actuellement peu accessible aux PME. Les cinq acteurs principaux (dontquatre bancaires), qui dtiennent plus de 80 % de parts de march et
qui se concurrencent fortement sur les clients grands comptes, dlaissent
relativement les entreprises de taille modeste. Alors que ce sont prcisment
pour elles que les besoins en trsorerie sont les plus pressants. Le rsultat
est particulirement svre : seules 3 % des PME franaises ont recours
laffacturage, contre 10 % en Grande-Bretagne
Pour rpondre cette incohrence, plusieurs initiatives se sont constitues,dont la start-up franaise Finexkap, qui souhaite rnover laffacturage
destination des PME. Profondment Web, leur modle vise donner accs,
partir de 2,49 % du montant nominal de la facture, laffacturage pour
les entreprises de taille rduite. Grce un modle de scoring algorithmique
de 70 critres permettant dtablir instantanment lligibilit dune PME
un financement, aid danalystes expriments, lentreprise est en mesure
de rpondre sous 48 heures aux demandes adresses. Et cela de manire
compltement dmatrialise. De fait, Finexkap largit donc sensiblement lemarch de laffacturage en le rendant plus accessible aux petites entreprises,
partout en France. Avec un produit bien moins cher que les grands rseaux de
factoring, elle rend ce mode de financement du poste client particulirement
attractif. Grce plus de 7 millions deuros de leve de fonds, lentreprise
ambitionne de progresser trs rapidement sur le march franais, puis
europen.
5.2. De la garantie entre PME
Le financement bancaire reste, et de loin, le principal mode de financement
externe des PME franaises. Ayant disposition des conseillers rpartis
sur tout le territoire et relativement habitus faire appel la dette pour
financer leurs investissements, les entrepreneurs franais font massivement
appel aux banques.
Toutefois, dans de nombreux cas, et mme si les dossiers se rvlent plutt
solides, certains prts ne sont pas accords. La raison en est simple : de plus
en plus souvent, les tablissements refusent de sengager sans garantie. Or,
34. Inspection gnrale des finances, Le Crdit inter-entreprises et la couverture du poste clients, rapportno2012-M-070-04, Paris, ministre de lconomie et des Finances, janvier 2013.
35.Ibid.
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dans certaines situations, le dirigeant de PME ne peut pas se porter garant
(ou que partiellement) ou lentreprise peut oprer dans un secteur dactivit
black listed. Il se voit alors refuser un prt indispensable la cration ou
au dveloppement de son entreprise. Les systmes automatiss danalyse de
risque rendant certaines situations particulirement ubuesques.Existaient initialement les fonds mutuels de garantie, des regroupements
visant soutenir en garantie une entreprise (ou une association, dans le
cadre de lconomie sociale et solidaire). Puis se dvelopprent les socits de
caution mutuelle, dans la mme logique, qui sont des entreprises rglementes
comme les banques. Mais ces outils, partiellement utiliss, ne comblent pas
pleinement le manque de garanties rencontr par les patrons de PME.
Cest en rponse ce constat que sest organis Solida. Lide fondatrice dece groupement de PME des Pays de la Loire tait de complter lanalyse de
risque de type bancaire par une analyse de risque de type entrepreneurial,
dans la mme logique que ce que ferait un investisseur en capital : aller
au-del du bilan et du compte de rsultat pour comprendre lentreprise,
son activit, ses besoins, la pertinence de ses prvisions et de son modle
daffaires. Ceci est particulirement utile dans des cas, par exemple, de
plan de continuation : dans de nombreuses situations, des entreprises qui
vont bien, car leur dpt de bilan a t caus par la crise systmique de2008 et non par une faiblesse intrinsque de lentreprise, sont fichesbanque de France , empchant ainsi loctroi de nouveaux prts, pourtantindispensables au dveloppement des activits. Cest un exemple typique
illustrant la limite des outils de scoringbass sur le pass. Les entrepreneurs
du groupement analysent ensemble les dossiers de demandes de garanties,
et sentraident en se mettant en commun pour garantir. Solida nest pas, en
soi, un nouveau mode de financement, cest un outil qui permet aux modesde financement classiques (bancaire, en loccurrence), de fonctionner et de
remplir leur rle.
5.3. La dmocratisation des prts participatifs
Outils financiers destination des PME apparus dans la loi du 13 juillet
1978, les prts participatifs sont des dettes de moyen ou long terme qui
ont la particularit dtre considrs comme du quasi-fonds propres :
dans les ratios financiers de lentreprise, ceux-ci ne sont pas comptabiliss
dans lendettement, mais dans le haut de bilan. Cela renforce donc les
fonds propres de lentreprise, lui permet demprunter (au niveau bancaire)
davantage, le tout sans se diluer.
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Ayant connu un net recul dans leur octroi dans les annes 1990, les prts
participatifs redeviennent un mode de financement attractif et adapt aux
PME franaises, notamment depuis la crise financire de 2008 et la dcision
du gouvernement de lpoque doctroyer Oso plus de 1 milliard deuros
pour des prts participatifs. Plusieurs autres organismes ont aussi cr de telsproduits, adapts des besoins spcifiques.
Lentreprise Isodev fait partie des acteurs qui sont venus dmocratiser les
prts participatifs. Spcialise dans le financement des investissements,
la reprise dactivit ou de fonds de commerce, ou encore les besoins de
trsorerie des TPE-PME, la socit octroie des montants allant de 15 000
150 000 euros sans caution, sans garantie, ni dilution du capital.
Depuis sa cration en 2010, Isodev a financ pour plus de 62 millions deurosquelque 1 300 TPE et PME franaises. Les montants financs proviennent
pour la plupart dinvestisseurs institutionnels, notamment assureurs (Natixis
Assurances, AG2R La Mondiale, Axa, CNP Assurances).
CONCLUSION
Les PME sont essentielles au dveloppement conomique de la France :
depuis une quinzaine dannes, celles-ci sont et de loin les principales
contributrices la cration demplois salaris, la croissance et
linvestissement productif. Aussi leur volont et leur capacit dinvestir
sont-elles cruciales pour le dveloppement de notre conomie. Or ces
entrepreneurs sont traditionnellement trs dpendants du crdit bancaire,
qui sest vu particulirement mis sous tension la suite de la crise financire
puis conomique de 2008. Cela est en partie d des politiques prudentiellesrestrictives, ainsi qu des pratiques de gestion des risques renforces. Par
consquent, la diversification des modes de financement se rvle cruciale
pour la survie de ces entreprises.
Les nombreux modes de financement non bancaires se voient ainsi donner
un nouveau souffle. Cest pourquoi nous voyons apparatre depuis quelques
annes des initiatives, pour certaines encore compltement anecdotiques
mais encourageantes, visant rpondre aux besoins des PME. Ces outils
de financement sont le fait de la rnovation de techniques dj connues(corporate venture, affacturage), tandis que dautres se caractrisent par
la cration de nouvelles logiques (crowdfunding). Aucun de ces modes de
financement nest parfait. Pourtant, tous viennent rpondre des besoins
spcifiques, diffrents stades de dveloppement des PME. Malgr cela, ils
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Nouvelle entreprise et valeur humaineFrancis Mer, avril 2015, 32 pages
NOUVELLE
ENTREPRISE
ETVALEUR
HUMAINE
Avril 2015
Francis MER
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Vive Lautomobilisme ! (2) Pourquoi il faut dfendre la routeMathieu Flonneau et Jean-Pierre Orfeuil, octobre 2015, 40 pages
Vive lautomobilisme ! (1) Les conditions dune mobilit convivialeMathieu Flonneau et Jean-Pierre Orfeuil, octobre 2015, 44 pages
Crise de la conscience arabo-musulmaneMalik Bezouh, septembre 2015, 40 pages
Dpartementales de mars 2015 (3) : le second tourJrme Fourquet et Sylvain Manternach, aot 2015, 56 pages
Dpartementales de mars 2015 (2) : le premier tourJrme Fourquet et Sylvain Manternach, aot 2015, 56 pages
Dpartementales de mars 2015 (1) : le contexteJrme Fourquet et Sylvain Manternach, aot 2015, 44 pages
Enseignement suprieur : les limites de la mastrisation Julien Gonzalez, juillet 2015, 44 pages
Politique conomique : lenjeu franco-allemand
Wolfgang Glomb et Henry dArcole, juin 2015, 36 pagesLes lois de la primaire. Celles dhier, celles de demain.Franois Bazin, juin 2015, 48 pages
conomie de la connaissanceIdriss J. Aberkane, mai 2015, 48 pages
Lutter contre les vols et cambriolages : une approche conomiqueEmmanuel Combe et Sbastien Daziano, mai 2015, 56 pages
Unir pour agir : un programme pour la croissanceAlain Madelin, mai 2015, 52 pages
Nouvelle entreprise et valeur humaineFrancis Mer, avril 2015, 32 pages
Les transports et le financement de la mobilitYves Crozet, avril 2015, 32 pages
Numrique et mobilit : impacts et synergiesJean Coldefy, avril 2015, 36 pages
Islam et dmocratie : face la modernitMohamed Beddy Ebnou, mars 2015, 40 pages
Islam et dmocratie : les fondementsAhmad Al-Raysuni, mars 2015, 40 pages
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Trop dmigrs ? Regards sur ceux qui partent de FranceJulien Gonzalez, mai 2014, 48 pages
LOpinion europenne en 2014Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, avril 2014, 284 pages
Taxer mieux, gagner plusRobin Rivaton, avril 2014, 38 pages
Ltat innovant (2) : Diversifier la haute administrationKevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages
Ltat innovant (1) : Renforcer les think tanksKevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages
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Faire cesser la mendicit avec enfantsJulien Damon, mars 2014, 48 pages
Le low cost, une rvolution conomique et dmocratiqueEmmanuel Combe, fvrier 2014, 48 pages
Un accs quitable aux thrapies contre le cancerNicolas Bouzou, fvrier 2014, 48 pages
Rformer le statut des enseignantsLuc Chatel, janvier 2014, 8 pages
Un outil de finance sociale : les social impact bondsYan de Kerorguen, dcembre 2013, 36 pages
Pour la croissance, la dbureaucratisation par la confiancePierre Pezziardi, Serge Soudoplatoff et Xavier Qurat-Hment, novembre 2013,48 pages
Les valeurs des FranciliensGunalle Gault, octobre 2013, 36 pages
Sortir dune grve tudiante : le cas du QubecJean-Patrick Brady et Stphane Paquin, octobre 2013, 40 pages
Un contrat de travail unique avec indemnits de dpart intgresCharles Beigbeder, juillet 2013, 8 pages
LOpinion europenne en 2013Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, juillet 2013, 268 pages
La nouvelle vague des mergents : Bangladesh, thiopie, Nigeria, Indonsie,Vietnam, MexiqueLaurence Daziano, juillet 2013, 40 pages
Transition nergtique europenne : bonnes intentions et mauvais calculsAlbert Bressand, juillet 2013, 44 pages
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La dmobilit : travailler, vivre autrementJulien Damon, juin 2013, 44 pages
LE KAPITAL. Pour rebtir lindustrieChristian Saint-tienne et Robin Rivaton, avril 2013, 42 pages
Code thique de la vie politique et des responsables publics en FranceLes Arvernes, Fondation pour linnovation politique, avril 2013, 12 pages
Les classes moyennes dans les pays mergentsJulien Damon, avril 2013, 38 pages
Innovation politique 2013Fondation pour linnovation politique, PUF, janvier 2013, 652 pages
Relancer notre industrie par les robots (2) : les stratgiesRobin Rivaton, dcembre 2012, 32 pages
Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeuxRobin Rivaton, dcembre 2012, 40 pages
La comptitivit passe aussi par la fiscalitAldo Cardoso, Michel Didier, Bertrand Jacquillat, Dominique Reyni etGrgoire Sentilhes, dcembre 2012, 20 pages
Une autre politique montaire pour rsoudre la criseNicolas Goetzmann, dcembre 2012, 40 pages
La nouvelle politique fiscale rend-elle lISF inconstitutionnel ?Aldo Cardoso, novembre 2012, 12 pages
Fiscalit : pourquoi et comment un pays sans riches est un pays pauvreBertrand Jacquillat, octobre 2012, 32 pages
Youth and Sustainable DevelopmentFondapol/Nomadis/United Nations, juin 2012, 80 pages
La philanthropie. Des entrepreneurs de solidaritFrancis Charhon, mai / juin 2012, 44 pages
Les chiffres de la pauvret : le sens de la mesureJulien Damon, mai 2012, 40 pages
Librer le financement de lconomieRobin Rivaton, avril 2012, 40 pages
Lpargne au service du logement socialJulie Merle, avril 2012, 40 pages
LOpinion europenne en 2012Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mars 2012, 210 pages
Valeurs partagesDominique Reyni (dir.), PUF, mars 2012, 362 pages
Les droites en EuropeDominique Reyni (dir.), PUF, fvrier 2012, 552 pages
Innovation politique 2012Fondation pour linnovation politique, PUF, janvier 2012, 648 pages
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La libert religieuseHenri Madelin, septembre 2011, 36 pages
Rduire notre dette publiqueJean-Marc Daniel, septembre 2011, 40 pages
cologie et libralismeCorine Pelluchon, aot 2011, 40 pages
Valoriser les monuments historiques : de nouvelles stratgiesWladimir Mitrofanoff et Christiane Schmuckle-Mollard, juillet 2011, 28 pages
Contester les technosciences : leurs raisonsEddy Fougier, juillet 2011, 40 pages
Contester les technosciences : leurs rseauxSylvain Boulouque, juillet 2011, 36 pages
La fraternitPaul Thibaud, juin 2011, 36 pages
La transformation numrique au service de la croissanceJean-Pierre Corniou, juin 2011, 52 pages
LengagementDominique Schnapper, juin 2011, 32 pages
Libert, galit, FraternitAndr Glucksmann, mai 2011, 36 pages
Quelle industrie pour la dfense franaise ?Guillaume Lagane, mai 2011, 26 pages
La religion dans les affaires : la responsabilit sociale de lentrepriseAurlien Acquier, Jean-Pascal Gond et Jacques Igalens, mai 2011, 44 pages
La religion dans les affaires : la finance islamiqueLila Guermas-Sayegh, mai 2011, 36 pages
O en est la droite ? LAllemagne
Patrick Moreau, avril 2011, 56 pagesO en est la droite ? La Slovaquietienne Boisserie, avril 2011, 40 pages
Qui dtient la dette publique ?Guillaume Leroy, avril 2011, 36 pages
Le principe de prcaution dans le mondeNicolas de Sadeleer, mars 2011, 36 pages
Comprendre le Tea Party
Henri Hude, mars 2011, 40 pages
O en est la droite ? Les Pays-BasNiek Pas, mars 2011, 36 pages
Productivit agricole et qualit des eauxGrard Morice, mars 2011, 44 pages
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LEau : du volume la valeurJean-Louis Chaussade, mars 2011, 32 pages
Eau : comment traiter les micropolluants ?Philippe Hartemann, mars 2011, 38 pages
Eau : dfis mondiaux, perspectives franaisesGrard Payen, mars 2011, 62 pages
Lirrigation pour une agriculture durableJean-Paul Renoux, mars 2011, 42 pages
Gestion de leau : vers de nouveaux modlesAntoine Frrot, mars 2011, 32 pages
O en est la droite ? LAutrichePatrick Moreau, fvrier 2011, 42 pages
La participation au service de lemploi et du pouvoir dachatJacques Perche et Antoine Pertinax, fvrier 2011, 32 pages
Le tandem franco-allemand face la crise de leuroWolfgang Glomb, fvrier 2011, 38 pages
2011, la jeunesse du mondeDominique Reyni (dir.), janvier 2011, 88 pages
LOpinion europenne en 2011Dominique Reyni (dir.), dition Lignes de Repres, janvier 2011, 254 pages
Administration 2.0Thierry Weibel, janvier 2011, 48 pages
O en est la droite ? La BulgarieAntony Todorov, dcembre 2010, 32 pages
Le retour du tirage au sort en politiqueGil Delannoi, dcembre 2010, 38 pages
La comptence morale du peuple
Raymond Boudon, novembre 2010, 30 pagesLAcadmie au pays du capitalBernard Belloc et Pierre-Franois Mourier, PUF, novembre 2010, 222 pages
Pour une nouvelle politique agricole communeBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Scurit alimentaire : un enjeu globalBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages
Les vertus caches du low cost arien
Emmanuel Combe, novembre 2010, 40 pages
Innovation politique 2011Fondation pour linnovation politique, PUF, novembre 2010, 676 pages
Dfense : surmonter limpasse budgtaireGuillaume Lagane, octobre 2010, 34 pages
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O en est la droite ? LEspagneJoan Marcet, octobre 2010, 34 pages
Les vertus de la concurrenceDavid Sraer, septembre 2010, 44 pages
Internet, politique et coproduction citoyenneRobin Berjon, septembre 2010, 32 pages
O en est la droite ? La PologneDominika Tomaszewska-Mortimer, aot 2010, 42 pages
O en est la droite ? La Sude et le DanemarkJacob Christensen, juillet 2010, 44 pages
Quel policier dans notre socit ?Mathieu Zagrodzki, juillet 2010, 28 pages
O en est la droite ? LItalieSofia Ventura, juillet 2010, 36 pages
Crise bancaire, dette publique : une vue allemandeWolfgang Glomb, juillet 2010, 28 pages
Dette publique, inquitude publiqueJrme Fourquet, juin 2010, 32 pages
Une rgulation bancaire pour une croissance durableNathalie Janson, juin 2010, 36 pages
Quatre propositions pour rnover notre modle agricolePascal Perri, mai 2010, 32 pages
Rgionales 2010 : que sont les lecteurs devenus ?Pascal Perrineau, mai 2010, 56 pages
LOpinion europenne en 2010Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mai 2010, 245 pages
Pays-Bas : la tentation populiste
Christophe de Voogd, mai 2010, 43 pagesQuatre ides pour renforcer le pouvoir dachatPascal Perri, avril 2010, 30 pages
O en est la droite ? La Grande-BretagneDavid Hanley, avril 2010, 34 pages
Renforcer le rle conomique des rgionsNicolas Bouzou, mars 2010, 30 pages
Rduire la dette grce la Constitution
Jacques Delpla, fvrier 2010, 54 pages
Stratgie pour une rduction de la dette publique franaiseNicolas Bouzou, fvrier 2010, 30 pages
Iran : une rvolution civile ?Nader Vahabi, novembre 2009, 19 pages
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O va lglise catholique ? Dune querelle du libralisme lautremile Perreau-Saussine, octobre 2009, 26 pages
Agir pour la croissance verteValry Morron et Dborah Sanchez, octobre 2009, 11 pages
Lconomie allemande la veille des lgislatives de 2009Nicolas Bouzou et Jrme Duval-Hamel, septembre 2009, 10 pages
lections europennes 2009 : analyse des rsultats en Europe et en FranceCorinne Deloy, Dominique Reyni et Pascal Perrineau, septembre 2009, 32 pages
Retour sur lalliance sovito-nazie, 70 ans aprsStphane Courtois, juillet 2009, 16 pages
Ltat administratif et le libralisme. Une histoire franaiseLucien Jaume, juin 2009, 12 pages
La politique europenne de dveloppement : Une rponse la crise de lamondialisation ?
Jean-Michel Debrat, juin 2009, 12 pages
La protestation contre la rforme du statut des enseignants-chercheurs :dfense du statut, illustration du statu quo.Suivi dune discussion entre lauteur et Bruno BensassonDavid Bonneau, mai 2009, 20 pages
La lutte contre les discriminations lies lge en matire demploi
lise Muir (dir.), mai 2009, 64 pagesQuatre propositions pour que lEurope ne tombe pas dans le protectionnismeNicolas Bouzou, mars 2009, 12 pages
Aprs le 29 janvier : la fonction publique contre la socit civile ?Une question de justice sociale et un problme dmocratiqueDominique Reyni, mars 2009, 22 pages
La rforme de lenseignement suprieur en AustralieZoe McKenzie, mars 2009, 74 pages
Les rformes face au conflit socialDominique Reyni, janvier 2009, 14 pages
LOpinion europenne en 2009Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mars 2009, 237 pages
Travailler le dimanche: quen pensent ceux qui travaillent le dimanche ?Sondage, analyse, lments pour le dbatDominique Reyni, janvier 2009, 18 pages
Stratgie europenne pour la croissance verte
Elvire Fabry et Damien Tresallet (dir.), novembre 2008, 124 pagesDfense, immigration, nergie : regards croiss franco-allemands sur trois
priorits de la prsidence franaise de lUEElvire Fabry, octobre 2008, 35 pages
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PME :
NOUVEAUX MODES DE FINANCEMENT
Par Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven
Les donnes en open data
Le dficit de financement des PME, dj reconnu comme important lors des annes 2000,sest aggrav avec la crise de 2008 : rduction importante des crdits bancaires pourcertaines entreprises et surconcentration des encours sur les meilleurs dossiers, baissesensible des investissements en capital-risque, baisse des marges et donc des capacitsdautofinancement, etc. Aussi, des modes de financement publics et privs dj existantsse sont vu moderniss et adapts au march, et ont connu une forte croissance : capital-investissement vocation sociale,corporate venture, coopratives de financement, modesdaffacturage innovants, etc. Dautres ont pu apparatre, facilits par le dveloppementexponentiel des technologies de linformation et de la communication (TIC) et du dsir dedsintermdiation, le crowdfunding, notamment.
Dans cette note, nous prsentons certains dispositifs privs issus de cette vague demodernisation, nous montrons en quoi ils rpondent efficacement certains besoins des
petites et moyennes entreprises (PME) et nous mettons en perspective les tendancesstructurantes de leur financement. Nous concluons par quelques propositions de mesuresvisant faciliter le dveloppement de ces outils, utiles la croissance des PME franaises.