Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    1/46

    Octobre 2015

    PME :

    NOUVEAUX MODESDE FINANCEMENT

    Mohamed ABDESSLAMBenjamin LE PENDEVEN

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    2/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    3/46

    www.fondapol.org

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    4/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    5/46

    PME :NOUVEAUX MODESDE FINANCEMENT

    Mohamed ABDESSLAM

    Benjamin LE PENDEVEN

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    6/46

    4

    La Fondation pour linnovation politique

    est un think tank libral, progressiste et europen.

    Prsident : Nicolas Bazire

    Vice Prsident : Grgoire Chertok

    Directeur gnral : Dominique ReyniPrsidente du Conseil scientifique et dvaluation : Laurence Parisot

    La Fondation pour linnovation politique publie la prsente note dans le cadre de

    ses travaux sur la croissance conomique.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    7/46

    5

    FONDATION POUR LINNOVATION POLITIQUE

    Un think tank libral, progressiste et europen

    La Fondation pour linnovation politique offre un espace indpendant

    dexpertise, de rflexion et dchange tourn vers la production et la diffusion

    dides et de propositions. Elle contribue au pluralisme de la pense et au

    renouvellement du dbat public dans une perspective librale, progressiste

    et europenne. Dans ses travaux, la Fondation privilgie quatre enjeux : la

    croissance conomique, lcologie, les valeurs et le numrique.

    Le site www.fondapol.org met disposition du public la totalit de sestravaux. Sa nouvelle plateforme Data.fondapol rend accessibles et

    utilisables par tous les donnes collectes lors de ses diffrentes enqutes et

    en plusieurs langues, lorsquil sagit denqutes internationales.

    Par ailleurs, notre mdia Trop Libre offre un regard quotidien critique

    sur lactualit et la vie des ides. Trop Libre propose galement une

    importante veille ddie aux effets de la rvolution numrique sur les

    pratiques politiques, conomiques et sociales dans sa rubrique Renaissance

    numrique (anciennement Politique 2.0 ).

    La Fondation pour linnovation politique est reconnue dutilit publique.

    Elle est indpendante et nest subventionne par aucun parti politique.

    Ses ressources sont publiques et prives. Le soutien des entreprises et des

    particuliers est essentiel au dveloppement de ses activits.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    8/46

    6

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    9/46

    7

    RSUM

    Le dficit de financement des PME, dj reconnu comme important lors

    des annes 2000, sest aggrav avec la crise de 2008 : rduction importante

    des crdits bancaires pour certaines entreprises et surconcentration des

    encours sur les meilleurs dossiers, baisse sensible des investissements en

    capital-risque, baisse des marges et donc des capacits dautofinancement,etc. Aussi, des modes de financement publics et privs dj existants se sont

    vu moderniss et adapts au march, et ont connu une forte croissance :

    capital-investissement vocation sociale, corporate venture, coopratives

    de financement, modes daffacturage innovants, etc. Dautres ont pu

    apparatre, facilits par le dveloppement exponentiel des technologies de

    linformation et de la communication (TIC) et du dsir de dsintermdiation,

    le crowdfunding, notamment.

    Dans cette note, nous prsentons certains dispositifs privs issus de cette

    vague de modernisation, nous montrons en quoi ils rpondent efficacement

    certains besoins des petites et moyennes entreprises (PME) et nous

    mettons en perspective les tendances structurantes de leur financement.

    Nous concluons par quelques propositions de mesures visant faciliter le

    dveloppement de ces outils, utiles la croissance des PME franaises.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    10/46

    8

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    11/46

    9

    1. INTRODUCTION : COMPRENDRE LE FINANCEMENT DES PMEPOUR MIEUX SOUTENIR LA CROISSANCE

    1.1. Dmarche et actualit de ltude

    La crise financire a fragilis le financement des PME franaises. Alors

    que celles-ci faisaient reposer principalement leur financement sur le crdit

    bancaire (reprsentant 57 % des dettes1, qui elles-mmes constituaient

    presque 60 % des financements des PME2), celui-ci a t particulirementmis mal. Coupl des obligations prudentielles particulirement

    restrictives (accords de Ble III), des politiques de gestion du risque

    revisites, une dcrue des leves de fonds en capital-investissement, une

    rduction des marges des PME (et donc de leur autofinancement) et une

    forte tension sur les dlais de paiement le besoin en fonds de roulement

    (BFR) a encore augment en 2012 de 0,7 jour de chiffres daffaires, portant

    ainsi la moyenne 31,5 jours3

    , ce phnomne est venu mettre un coupdarrt au dveloppement de centaines dentreprises de taille moyenne, et

    donc une partie de la croissance franaise. Sans financement, il ny a pas

    dinvestissements, et sans investissements, il ny a pas de croissance.

    1. BPI France-Observatoire des PME, Rapport sur lvolution des PME 2013, La Documentation franaise, 2014.

    2. Paris Europlace, Financement en dette des PME/ETI. Nouvelles recommandations, rapport, 10 mars 2014.

    3. BPI France-Observatoire des PME,op. cit.

    PME :NOUVEAUX MODESDE FINANCEMENT

    Mohamed ABDESSLAMDirecteur dinvestissements pour le fonds de capital-dveloppement Citizen Capital.

    Benjamin LE PENDEVENChercheur en finance et innovation au Conservatoire national des arts et mtiers (Cnam) et entrepreneur.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    12/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    13/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    11

    Le second pan financier des PME est le bas de bilan : il sagit des diffrents

    types de dettes auxquelles peuvent faire appel les dirigeants. Celles-ci peuvent

    tre de nature financire (dettes bancaires, missions dobligations) ou

    oprationnelle (modalits de paiement ngocies auprs des fournisseurs,

    affacturage).Avant la crise de 2008, les PME franaises taient et demeurent encore

    finances principalement par le bas de bilan, notamment par le crdit

    bancaire. Ce dernier reprsente ce titre le premier moyen de financement

    externe.

    De plus, linvestissement des PME reste lui aussi assez fortement financ

    par la dette : 38 % de celle-ci se finance par de lintervention bancaire, de

    court, moyen ou long terme (ce mode de financement se place juste derrirelautofinancement, 44 %)4.

    Le capital-investissement, qui fournit des capitaux propres aux start-up et

    aux PME en forte croissance, ne vient quen faible proportion rquilibrer le

    financement : celui-ci na apport que 6,1 milliards deuros en 2012, contre

    214 milliards pour le crdit bancaire

    Dautres pays occidentaux connaissent ces problmes, quoique souvent

    dans des proportions moindres. Parmi les solutions labores, hors soutien

    public linvestissement (viacrdits dimpts, interventionnisme avec unebanque dtat ou autre), figure la facilitation au dveloppement des FinTech,

    ces technologies et start-up financires qui viennent moderniser le secteur

    financier, notamment en facilitant le financement des PME. Au Royaume-Uni,

    par exemple, le gouvernement, en la personne du chancelier de lchiquier

    George Osborne, a annonc le 6 aot 20145 des mesures fortes pour

    librer la croissance de ces solutions alternatives et complmentaires aux

    financements traditionnels. Londres est dailleurs reconnue comme tant lacapitale europenne des FinTech.Bien que la France soit encore trs loin

    de cet tat dexpansion, une vritable communaut saffaire et se structure

    autour de ces solutions innovantes pour le financement des PME6.

    4. CGPME-KPMG,Panorama de lvolution des PME depuis 10 ans, 2012.

    5. Discours propos des FinTech londoniennes, disponible sur www.gov.uk/government/speeches/chancel-lor-on-developing-fintech (en anglais).

    6. Entretien avec Jean-Michel Pailhon, expert du secteur FinTech europen ; voir aussi Banque digitale, LesFinTech cannibalisent la banque !, Octo Technology, 2014.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    14/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    12

    2. LES PME, PARENTS PAUVRESDU FINANCEMENT DE L CONOMIE RELLE

    2.1. Une structure de financement peu propice aux PME

    Le financement bancaire constitue une part prpondrante des ressources

    des PME en France, rendant ces socits trs vulnrables au resserrement des

    conditions de crdit. Dans le cadre de son tude annuelle sur le financement

    des PME et des entrepreneurs7, lOCDE montre que 90 % des financements

    des PME en France proviennent des banques (74 % dans lensemble de la

    zone euro), contre 24 % aux tats-Unis.

    Cette forte dpendance au financement bancaire pose des problmatiques

    importantes dans un contexte de rduction significative de laccs des PMEau crdit. En effet, les rcentes volutions rglementaires, encadres par les

    accords Ble III, obligent les banques renforcer leurs fonds propres et

    dlaisser pour partie le financement de PME. Mobilisant davantage de

    capitaux propres dans les bilans des banques, lactivit de crdit devient

    plus coteuse et, par consquent, moins rentable pour elles. Cette volution

    structurelle est jusqu prsent attnue par des politiques conomiques

    accommodantes : programmes de rachats de titres et quantitative easing,

    qui ont notamment permis de revenir des montants de crdits allous aux

    PME comparables au niveau davant la crise, soit environ 360 milliards

    deuros dencours en France (contre 300 milliards au pire de la crise, en

    2009 8). Dans ce contexte, le cot du financement des entreprises par la dette

    bancaire apparat certes faible, mais masque de grandes disparits entre

    PME et grands groupes bnficiant de notation risque plus favorable.

    Ce phnomne de fligth to quality (mouvement massif de capitaux vers

    les valeurs mobilires et les dossiers considrs comme les plus srs), djobservable en priode de croissance, sest accentu avec la crise. Au-del

    du phnomne de resserrement des conditions de crdit aux PME, le

    financement bancaire, de par son analyse du risque de crdit privilgiant les

    emprunteurs les moins risqus, prsente galement le risque de concentrer les

    financements sur les secteurs les plus prvisibles, sur les PME relativement

    bien lances et prsentant une bonne visibilit sur leur sant conomique.

    Or les gisements dinnovation et de croissance ne se trouvent bien souvent

    pas dans ces secteurs. Le financement bancaire napparat donc pas toujours

    adapt aux besoins des PME et ne permet pas de financer le risque. Ainsi le

    7. OECD, Financing SMEs and Entrepreneurs 2014. An OECD Scoreboard, OECD, 2014.

    8. Banque de France, Les crdits aux entreprises , Stat Info, 2014 (webstat.banque-france.fr / sries dedonnes crdits mobiliss PME, encours ).

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    15/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    13

    financement de linnovation au sein des PME passe encore majoritairement

    par lautofinancement et par le renforcement des fonds propres viale capital-

    risque. En effet, les spcificits des jeunes entreprises innovantes (absence de

    garanties tangibles, risque de dfaut lev) conduisent souvent un type

    de financement qui leur est plus adapt : lapport en fonds propres par lesinvestisseurs en capital.

    Autre volet important du financement des PME en France, le capital-

    investissement malgr les bonnes performances affiches peine encore

    couvrir les besoins. Selon ltude annuelle de lAssociation franaise des

    investisseurs pour la croissance (Afic) et du cabinet EY, la performance

    du capital-investissement sur dix ans slve 10,7 % par an fin 20139.

    Avec ces taux de rendement, les fonds franais surperforment par rapport lensemble des principaux pays europens et les tats-Unis (Royaume-Uni

    10,4 %, tats-Unis 9,5 %). En affichant une performance suprieure 10 %

    sur les dix dernires annes, le capital-investissement fait bien mieux que les

    autres classes dactifs. En effet, sur la mme priode, le CAC 40 affiche un

    rendement de 5,5 % ; le march obligataire et celui de limmobilier affichent

    quant eux respectivement des progressions de 5,4 et 7,2 %. Toutefois, la

    performance globale du capital-investissement demeure contraste selon

    le profil dinvestissement. Sur une priode de dix ans, elle reste porte parle capital-transmission avec effet levier oprations LBO (Leveraged Buy

    Out), qui ne concernent que marginalement les PME car prs de 70 % des

    montants investis sous cette forme en 2012 concernaient des investissements

    de plus de 50 millions deuros10 et, dans une moindre mesure, par le

    capital-dveloppement, dont les rendements respectifs sont de 16,1 % et

    de 5 %. Le capital-risque, quant lui, enregistre des rendements quasiment

    nuls en moyenne (voire ngatifs). Malgr ses performances faibles, le capital-risque prsente un intrt conomique fort en contribuant long terme

    offrir des financements sur des secteurs au potentiel de dveloppement

    important, en cela quil axe son financement sur des start-up et PME en

    croissance.

    Les fonds levs par les acteurs franais du capital-investissement demeurent

    aujourdhui insuffisants. Bien que les investissements du private equity

    franais ont progress de 7 % en 2013 aprs une priode 2009-2012 difficile,

    ils nont pas excd 6,5 milliards deuros. Or lAfic value 11 milliardsdeuros par an, en moyenne, les besoins en fonds propres des PME et des ETI

    9. Afic-EY, Performance nette des acteurs franais du capital-investissement fin 2013, Afic tudes, 20 juin 2014.

    10. Afic, Capital-transmission : activit 2012, performance nette 2012, impact conomique et social 2011, Afictudes, 2 septembre 2013.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    16/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    14

    franaises finanables par le capital-investissement11. Des besoins auxquels

    ce mode de financement franais tait en mesure de pourvoir avant la crise

    financire, avec plus de 10 milliards deuros investis chaque anne, de 2006

    2008.

    Alors que les effets de Ble III tendent faire diminuer loffre de crdit

    aux PME, ce qui a pour consquence dencourager le recours au capital-

    investissement pour financer leur dveloppement, les investisseurs

    institutionnels duprivate equity(banques et assurances) se voient dans le

    mme temps fortement dissuads dy contribuer en raison des nouvelles

    contraintes prudentielles de Solvency II (pour les assurances) et Ble III

    (pour les banques) qui imposent ces tablissements des ratios de fonds

    propres suprieurs pour certaines oprations, notamment celles destines

    aux PME. En effet, pour ces investisseurs institutionnels, le private equity,

    class dans les actifs risqus, ncessite des contreparties en fonds propres

    plus importantes que dans le pass.

    Autre pilier du financement des entreprises en France et malgr le

    dveloppement de plateformes alternatives et ddies, la Bourse na toujours

    pas connu dessor significatif auprs des PME. Le march public est pour

    elles encore relativement peu adapt, pour diffrentes raisons : les PMEen phase de croissance ont besoin dune stabilit actionnariale dans ces

    phases dinvestissements importants, le march boursier ncessite le respect

    dobligations rglementaires et de rgularit dinformations trs exigeantes

    pour des organisations peu structures et, enfin, la liquidit insuffisante

    offerte sur les titres des PME limite le dveloppement du march boursier

    sur ce segment.

    la fin 2014, seules 530 PME-ETI franaises taient cotes (pour la plupartdes ETI), pour une capitalisation totale denviron 80 milliards deuros12. Le

    nombre dintroductions en Bourse de PME-ETI plafonne une vingtaine

    chaque anne.

    Comme nous lexpliciterons plus loin, de nouvelles plateformes tentent de

    contourner ces obstacles afin de permettre le financement des PME par les

    marchs.

    11. Afic-Grant Thornton, Activit des acteurs franais du capital-investissement en 2013, Afic tudes, 3 avril2014, p. 4.

    12. Observatoire du financement des entreprises par le march, Rapport annuel 2014, mai 2015, (http://www.pme-bourse.fr/fileadmin/medias/Rapport_annuel/Rapport_Observatoire__bdef.pdf)

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    17/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    15

    2.2. Crise financire : une forte aggravation depuis 2008

    La crise a constitu une double peine pour les PME : dune part, elles ont

    connu une chute importante de leur activit ; dautre part, les conditions

    de financement (bancaire, mais pas seulement) se sont fortement resserres.

    Ds le quatrime trimestre 2008, la situation sest aggrave malgr les

    mesures prises par les gouvernements pour relancer le crdit bancaire en

    accordant une aide financire aux banques. Une aggravation des ingalits

    daccs au crdit a rapidement t constate par la Banque de France13: les

    conditions de crdit sont devenues rapidement de plus en plus restrictives

    pour les PME par rapport aux grandes entreprises. Les PME ont alors t

    confrontes une rduction de la dure des prts, des exigences croissantes

    de garanties, quand elles ne se voient pas refuser un crdit.En 2012-2013, la crise des dettes souveraines des pays de lUnion europenne

    a augment la dgradation des activits des banques, accentuant ainsi les

    contraintes subies par les petites entreprises.

    Plus spcifiquement, le contexte de crise a exacerb la centralisation des

    processus de dcision au sein des banques et a rduit leur relation directe avec

    les PME. Outre les contraintes rglementaires et la croissance des dfaillances

    des PME ces dernires annes, lvolution des processus de dcision au sein

    des banques a galement contribu au resserrement des conditions daccsau crdit en instaurant une analyse de plus en plus norme du risque.

    Pour tenter dattnuer cette dgradation, le gouvernement franais a lanc

    ds novembre 2008 la mdiation du crdit, ouverte toute entreprise

    confronte un problme de financement qui na pu trouver de solution

    avec ses partenaires bancaires ou avec la Banque publique dinvestissement

    (BPI). Le bilan aprs cinq ans est le suivant : 41 831 dossiers ont t dposs

    en mdiation, 33 658 dossiers ont t accepts. Le taux de russite de lamdiation stablit 65 % : 18 151 entreprises ont t confortes dans leur

    activit, reprsentant quelque 5,6 milliards deuros dencours, et concernant

    plus de 341 169 emplois14.

    Cette situation de structure de financement peu adapte aux PME, et de

    dgradation conjoncturelle, vient entamer en premier lieu la croissance et la

    prennit des PME franaises, mais aussi, par ricochet, lensemble de la sant

    conomique du pays. Cest ce constat que prsente cette troisime partie.

    13. Observatoire du financement des entreprises, Rapport annuel 2010, 2011.

    14. Mdiation du crdit aux entreprises, Rapport dactivit 2013, 2014, p. 5-6.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    18/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    16

    3. DES PME SANS FINANCEMENT,

    CEST UN PAYS SANS CROISSANCE

    3.1. Plus de financement pour plus dinvestissementLes PME constituent le socle de la croissance et du dveloppement

    conomique en France ; elles sont en effet presque les seules organisations

    crer de lemploi sur le territoire national depuis dix ans. Elles ont permis

    600 000 crations demplois de 2002 201215, alors que les ETI et grandes

    entreprises ont vu leurs effectifs stagner. Plus largement, en Europe, les PME

    restent de loin le principal vecteur de croissance et de cration demplois :

    elles sont lorigine de 85 % de la cration demplois entre 2002 et 201016.

    Cette capacit stimuler la croissance conomique et le dynamisme

    dun pays est due au savoir-faire des entrepreneurs pour rpondre aux

    besoins de consommateurs. Mais cela ne peut pas globalement tre

    possible sans des sources de financement externes visant alimenter les

    projets dinvestissements. Or les PME franaises connaissent une activit

    dinvestissement trop peu vigoureuse : seuls 55 % de leurs dirigeants

    dclaraient avoir ralis un investissement en 2011, et nous constatons une

    baisse du taux dinvestissement des PME (investissement/valeur ajoute)

    13 % en 2010, contre 18,7 % pour lensemble des entreprises17. En

    2012, plus particulirement, le niveau dinvestissement des PME a t

    particulirement faible, avec un taux dinvestissement de 8 %18.

    Trois phnomnes principaux viennent alimenter cette baisse :

    la frilosit des dirigeants de PME pour linvestissement.Avec la baisse

    de commandes lie la crise conomique, les anticipations des directions

    nincitent pas lacquisition de nouvelles capacits de production19. Commelexplicitait une prcdente note de la Fondation pour linnovation politique20,

    le tissu productif franais a tendance moins investir que ses concurrents

    de lOCDE. Par ailleurs, de nombreux professionnels du financement se

    plaignent du manque d apptit des PME pour les financements quils

    mettent disposition. Ce constat semble galement partag par le BPI21qui,

    15. CGPME-KPMG, op. cit.

    16. Commission europenne, Do SMEs create more and better jobs?, Memo/12/11, 16 janvier 2012.17. CGPME-KPMG, op. cit.

    18. BPI France-Observatoire des PME, op. cit.

    19. Franois Guinouard, lisabeth Kremp et Marina Randriamisaina, Accs au crdit des PME et ETI : flchis-sement de loffre ou moindre demande ? Les enseignements dune nouvelle enqute trimestrielle auprs desentreprises , Bulletin de la Banque de France, no192, 2etrimestre 2013.

    20. Robin Rivaton, Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeux, Fondation pour linnovation politique,dcembre 2012.

    21. BPI France-Observatoire des PME, op. cit.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    19/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    17

    travers sa direction des tudes22, observe et analyse les comportements de

    financement et dinvestissement des PME en France ;

    la baisse des marges des entreprises franaises.Alors que la comptitivit

    se dgrade et que la balance commerciale ne cesse de se dtriorer pour

    les entreprises franaises, la capacit dautofinancement de celles-ci serduit. Particulirement dommageable, ce phnomne vient donc affaiblir la

    premire source de financement de linvestissement dans les PME

    la slectivit croissante des financeurs (notamment pour les crdits de

    trsorerie)23. Cette ralit peut se rvler particulirement impactante car,

    dans de nombreux cas, sans argent, de nombreux projets pourtant rentables

    avec un taux dactualisation raisonnable et raliste ne voient jamais le

    jour. Et ce malgr une monnaie peu chre , pour partie due des tauxdirecteurs de la Banque centrale europenne (BCE) particulirement faibles.

    En priode de crise, les financiers se concentrent sur les meilleurs dossiers :

    winners take all .

    La baisse de financements des entreprises franaises, et plus spcifiquement

    des PME, vient donc rduire trs sensiblement la capacit dinvestissement

    de celles-ci.

    3.2. Plus dinvestissement pour plus de croissance

    Si linvestissement nest pas une condition suffisante la croissance

    conomique, il nen demeure pas moins quil sagit dune condition

    ncessaire. En effet, une corrlation positive se dgage entre le niveau

    dinvestissement et la croissance conomique. Les principales doctrines

    conomiques thorisent cette corrlation, en mettant certes en avant des

    explications diffrentes. Pour les keynsiens, linvestissement est lorigine

    de la croissance conomique, car en tant une des composantes de lademande intrieure (avec la consommation), il favorise la croissance. Pour

    les noclassiques, linvestissement est lorigine de la croissance, car il

    amliore les conditions de loffre.

    Les investissements contribuent crer un terreau favorable la croissance :

    dans le domaine des investissements matriels, les investissements de

    remplacement permettent de maintenir en ltat le stock de capital fixe, et

    donc la production. Les investissements de capacit augmentent le stock

    de capital fixe, et avec lui le volume de production ; les investissements

    de productivit amliorent lappareil de production et ainsi renouvellent

    et dveloppent les productions. Dans le domaine des investissements

    22. Entretien avec Philippe Mutricy, directeur des tudes et de la Prospective de BPI France.

    23. F. Guinouard, . Kremp et M. Randriamisaina, art. cit.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    20/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    18

    immatriels, les investissements en R&D contribuent par linnovation

    accrotre la valeur ajoute ; les investissements en marketing et publicit

    contribuent au dveloppement des ventes, et donc la production

    Ainsi, faute dinvestissements, la production ne peut crotre ni en volume,

    ni en qualit. Les investissements actuels conditionnent la production et la

    croissance ultrieures.

    4. FINANCEMENTS INNOVANTS POUR LES PME

    POUR LE HAUT DE BILAN

    Devant ce constat dune situation tendue pour les financements des PMEfranaises, de nouveaux modes de financement sont venus rpondre en

    partie aux besoins de celles-ci. Nous prsentons ci-aprs ceux qui viennent

    apporter en fonds propres des capitaux aux entrepreneurs.

    4.1. Le capital-investissement nouvelle gnration

    En 2014, le capital-investissement franais a investi 8,7 milliards deuros

    (37 milliards en Europe) dans 1 648 entreprises, dont environ 74 % sontdes PME franaises24. Ces chiffres sont en hausse sensible par rapport

    2012 et 2013, mais sont plutt en recul par rapport la priode prcrise

    (12,5 milliards deuros en 2007), particulirement plus faibles que ceux

    de la Grande-Bretagne, par exemple. Seuls les industriels (dont les fonds

    dinvestissement dentreprises, que nous tudions dans le chapitre suivant,

    mais pas seulement) et les entits publiques ont augment leurs encours

    auprs des fonds.Autre segment de march en fort dveloppement, linvestissement impact

    social (impact investing) introduit une innovation sociale importante viale

    financement de PME. En effet, le traitement des besoins sociaux non ou

    mal satisfaits en France implique de promouvoir dimportantes innovations

    sociales et financires, dont fait partie linvestissement impact social, qui

    allie explicitement retour social et retour financier sur investissement.

    Linvestissement impact social est aujourdhui dfini par la Taskforce

    internationale sur linvestissement impact social comme un investissement

    qui cible de manire intentionnelle des organisations qui dgagent un rsultat

    social en mme temps que financier, qui tablissent des objectifs sociaux

    24. Afic-Grant Thornton, Activit des acteurs franais du capital-investissement en 2014, Afic tudes, 24 mars 2015.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    21/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    19

    mesurables et qui en mesurent rgulirement leur accomplissement25. Il

    se distingue de linvestissement socialement responsable (ISR) dvelopp

    depuis une vingtaine dannes, dont la finalit sociale est marginale ou non

    intentionnelle et nest pas mesurable.

    Les cibles de linvestissement impact social sont le plus souvent desentreprises commerciales dont la mission sociale guide dans tous les cas les

    dcisions stratgiques et lallocation des ressources. Pionnier dans limpact

    investing en France, Citizen Capital fonds dinvestissement cr en 2008

    sest fix lobjectif de participer, par le financement en fonds propres, au

    dveloppement de PME ayant intgr une mission sociale forte au cur de

    la stratgie, tout en visant une rentabilit financire semblable aux fonds de

    capital-dveloppement classiques. Depuis son lancement, Citizen Capital ainvesti une vingtaine de millions deuros dans des PME en forte croissance

    qui intgrent un objectif socital et un quilibre global avec les parties

    prenantes (clients, fournisseurs, salaris, actionnaires, environnement).

    En intgrant dans leur analyse et leur accompagnement des objectifs

    sociaux, les fonds dimpact investing rpondent un besoin croissant de

    financement de PME forte utilit sociale. Linvestissement impact social

    souffre aujourdhui encore dune notorit limite et se heurte encore une

    confusion avec les dmarches philanthropiques et lconomie sociale etsolidaire (ESS), obstacles qui devraient tre levs par la professionnalisation

    du secteur et les premiers retours satisfaisants tant sur le plan financier que

    social.

    ce phnomne sajoute celui des fonds dentrepreneurs. Alors que depuis

    2009 les particuliers et family officessont devenus les premiers financeurs

    du capital-investissement franais (27 % des capitaux levs entre 2008 et

    2012, contre 18 % entre 2004 et 2007), les annes 2010 ont vu apparatreplusieurs fonds dentrepreneurs, qui jusqualors taient peu prsents en

    France.

    Trois principaux fonds ont ainsi merg, avec des organisations et des modes

    opratoires sensiblement diffrents :

    Isai, fonds des entrepreneurs du Web franais, qui mobilise plusieurs

    dizaines de millions deuros. Initialement imagin par Pierre Kosciusko-

    Morizet (fondateur de PriceMinister) et dirig par Jean-David Chamboredon,

    il regroupe une centaine de crateurs dentreprises ayant russi (Sarenza,Webhelp, Betclic, Alloresto.fr, Criteo, PhotoBox, Vente-Prive, etc.) et

    dsireux dinvestir dans des start-up numriques. Au-del de largent investi

    25. Comit franais sur l investissement impact social, Comment et pourquoi favoriser des investissements impact social ? Innover financirement pour innover socialement, rapport, septembre 2014, p. 17.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    22/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    20

    dans les douze entreprises finances (surtout des marketplacesWeb), loffre

    dIsai est de permettre aux start-up de bnficier de ce rseau exceptionnel de

    comptences et dexpriences que sont ces mentors-entrepreneurs ;

    Jana Capital, fonds mont par Marc Simoncini (fondateur de Meetic).

    Vritable vhicule dinvestissement personnel dot de 100 millions deuros,

    il a dj investi dans plus de trente entreprises et sintresse tous types de

    secteurs, mme si les plus innovants et en forte croissance sont largement

    prsents ;

    Kima Ventures, fonds cr par Xavier Niel (fondateur de Free), dispose

    galement dune capacit dinvestissement significative qui lui permet

    de raliser un deux petits investissements par semaine (100 000

    200 000 euros par transaction, sans follow on), partout dans le monde.Les start-up finances sont trs largement issues du Web, du mobile, et des

    technologies TIC.

    Fortement positionns sur les entreprises Internet et mobile, sur des montants

    allant de 50 000 euros 3-4 millions deuros, les fonds dentrepreneurs

    franais viennent bousculer en partie les fonds de capital-risque plus

    traditionnels qui avaient jusqualors une forte prsence auprs de ces

    start-up.

    Avec leur capacit dinvestissement trs rapide, leurs apports en smart money

    (conseil, mise en rseau, etc.) particulirement impactants et leur vision plus

    entrepreneuriale et innovante que financire, ces nouveaux fonds viennent

    apporter de nouvelles solutions et logiques au capital-investissement franais.

    4.2. Le corporate venture capital lheure du multipartenariat

    Le corporate venture capital(CVC) est la cration par de grandes entreprises

    de fonds dinvestissement, auxquels elles donnent la mission dinvestir

    au capital de start-up de leur secteur dactivit. Ce phnomne est plutt

    ancien : les grandes entreprises amricaines commencrent ainsi pratiquer

    ce genre doprations en 1919, avec lacquisition par Dupont de 34 % de

    General Motors26. Il peut avoir plusieurs objectifs : recherche dinnovations,

    animation via le soutien des start-up dun cosystme priphrique

    lentreprise, recherche de rentabilit financire, veille stratgique, etc.

    Traditionnellement, le corporate venture est trs dvelopp aux tats-Unis.La plupart des grandes entreprises, aussi bien de lindustrie traditionnelle

    que des nouvelles technologies ou des services, ont des fonds de CVC.

    26. Gilles Garel et Sbastien Jumel, Les grands groupes et linnovation : dfinitions et enjeux du CorporateVenture, Finance Contrle Stratgie, vol. 8, no4, dcembre 2005, p. 42.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    23/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    24/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    22

    relativement spcialise dans les domaines de lnergie et de lenvironnement,

    en rapport avec les thmatiques dintrt de ses investisseurs industriels, et

    ce partout dans le monde. Pour cela, il gre environ 150 millions deuros, au

    travers de deux vhicules dinvestissement, avec des tickets dinvestissement

    allant de 0,5 8 millions deuros ; corporate venturehybride. la fois fonds corporateet fonds de capital-

    risque en tant que tels, certaines initiatives aplanissent les frontires entre

    venture capital et corporate venture capital. Ainsi Edenred a initi la

    structuration dune dmarche de corporateventure, tout en vitant la cration

    dune structure en tant que telle ( la diffrence des CVC classiques ).

    Ainsi lentreprise a investi dans un des vhicules dinvestissements de

    lquipe europenne de Partech Ventures, afin de pouvoir faire grer cetargent par des professionnels, tout en ayant accs aux deal flowdu fonds.

    cela sest rajoute rcemment la cration dun vhicule dinvestissement

    100 % Edenred (toujours gr par Partech), permettant ainsi de raliser des

    investissements plus orients stratgie ou innovation quaxs sur la

    rentabilit financire. Transactions que Partech naurait pas ralises avec un

    fonds classique. Un pied dedans, un pied dehors ;

    corporate venturecomme fonds de fonds. Conscientes, linstar des fonds

    de corporate venturehybrides, que disposer dune structure, quinvestir endirect dans des start-up et, en plus, crer des liens entre celles-ci et les business

    unitsdu groupe peut se rvler trs compliqu, voire impossible, certaines

    grandes entreprises franaises ont fait le choix duniquement investir de

    manire indirecte. Au lieu de slectionner eux-mmes les socits et de rentrer

    au capital de celles-ci, les corporate venturecomme fonds de fonds placent

    leur argent dans des fonds de capital-risque. Ainsi Nova30, qui fait partie

    de la structure dopen innovation du groupe Saint-Gobain, a investi depuis2006 une vingtaine de millions deuros dans six fonds, en Europe et aux

    tats-Unis, orients sur les cleantechet lhabitat. Nova a accs au deal flow

    des fonds et peut ainsi effectuer une veille stratgique sur les innovations

    de son secteur, tout en permettant la construction de partenariats entre les

    diffrentes entits du groupe et des start-up partout dans le monde. Et cela,

    mme si aucun investissement financier nest ralis par Nova.

    30. Entretien avec Arnaud Verger, manager de la structure Nova de Saint-Gobain.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    25/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    23

    4.3. Bourse(s) des PME

    La Bourse na pas toujours t un mode de financement inconnu des PME

    franaises. Et aucune explication thorique ne peut venir affirmer que

    celle-ci ne deviendra pas nouveau un vecteur qui compte dans lapport

    de capitaux aux entreprises franaises. Se financer en Bourse permet aux

    entreprises cotes daugmenter leurs fonds propres : les titres changs sur

    les marchs permettent, lors de lmission (mais pas seulement), de donner

    de nouveaux moyens financiers lentreprise.

    Les arguments poussant la cotation les PME sont multiples : financement en

    fonds propres (donc pas de remboursement des capitaux levs proprement

    parler), notorit internationale accrue auprs de clients, partenaires et

    investisseurs, indpendance (relative) vis--vis des actionnaires si ceux-cisont nombreux, obligation de rigueur et transparence financire, etc.

    Toutefois, les importantes limites au financement boursier pour les PME

    sont connues :

    des complexits et frais de cotation et gestion : se faire coter requiert des

    mois de prparation, afin de mettre lentreprise aux standards de la Bourse,

    prparer la documentation juridique, former les quipes, etc. ;

    une obligation constante de discipline : une PME cote se doit de

    constamment tre conforme aux critres de cotation et dappel lpargnesur les marchs. Cela impose une rigueur et une discipline constantes, qui

    pnalise les plus petites entreprises (le cot relatif des quipes ddies la

    gestion sur le march est bien suprieur celui dune multinationale) ;

    une illiquidit des titres pouvant avoir une incidence sur le financement de

    lentreprise : les petites valeurs sont par dfinition moins connues et moins

    liquides que les plus grandes. voluant parfois sur des marchs boursiers eux-

    mmes peu importants, ces valeurs peuvent dans certaines configurations nepas arriver financer leur dveloppement et sen retrouver pnalises ;

    une dpendance plus forte de la stratgie envers les analystes financiers :

    disposer de titres en forte baisse est un signal trs ngatif pour tout

    lcosystme daffaires de lentreprise, PME ou non. Aussi la direction

    de celle-ci se voit parfois imposer des choix de la part des analystes

    financiers, afin de retrouver des perspectives dvolution du titre positives.

    Parmi les initiatives franaises visant remettre les PME en Bourse figure

    Alternativa31. Vritable start-up financire inspire du modle sudois(en Sude, il existe plus 600 PME en Bourse), celle-ci cote 36 PME de

    tous secteurs, qui ont chacune lev en moyenne 500 000 600 000 euros

    31. Entretien avec Philippe Dardier, prsident dAlternativa.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    26/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    27/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    25

    Graphique 1 : Fonds collects sur lanne 2014 par les plateformes de crowdfundingen

    France

    25 %17 %

    58 %

    38,2 M 25,4 M

    Capital

    Prt

    Don (altruiste et contre rcompense)

    88,4 M

    Source :Baromtre annuel de lassociation Financement participatif France.

    Le financement des PME est videmment plus particulirement centr sur

    le crowdfunding par le prt, lapport en fonds propres et le don contre

    rcompense. Les logiques, profondment diffrentes, orientent les start-up

    et PME vers leurs besoins les plus cruciaux. Certaines utilisent en effet le

    crowdfundingpour vritablement raliser une campagne de marketing et

    de prvente, au travers du modle don contre rcompense , tandis que

    dautres, ne disposant pas de services/produits pertinents pour les investisseurs

    individuels sur le Web, sorientent davantage vers le financement en dette,

    voire en capital. chaque PME son mode de financement en crowdfunding

    adquat.

    Les montants levs sont aujourdhui, en France plutt modestes, et presque

    toujours infrieurs 1 million deuros par entreprise finance. Toutefois,

    ceux-ci augmentent et les perspectives dj atteintes aux tats-Unis et en

    Grande-Bretagne laissent entrevoir un potentiel du march considrable.Les montants levs en France slevaient 152 millions deuros en 2014

    (le double de 2013) et le premier semestre 2015 annonce quant lui une

    excellente anne.

    Profondment nouveau par rapport aux traditionnels modes de financement,

    notamment parce quil permet aux particuliers de flcher lusage de leur

    argent, le crowdfundingsubit forcment le contrecoup de lois et de rglements

    inadapts. cet effet, le gouvernement franais sest voulu particulirement

    proactif et a mis en place, entre autres, un dispositif lgal destin favoriserla croissance des plateformes32, mme si par sa dimension uniquement

    franaise et certains de ses aspects il risque de ne pas suffire pour favoriser

    vraiment le dveloppement du financement participatif.

    32. Dcret no 2014-1053 du 16 septembre 2014 relatif au financement participatif (consultable sur www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=?cidTexte=JORFTEXT000029463569&dateTexte=&oldAction=dernierJO&categorieLien=id).

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    28/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    26

    Vritablement spcialises sur le financement de projets entrepreneuriaux

    ou PME en fonds propres, les plateformes SmartAngels et Anaxago sont en

    forte croissance. SmartAngels, cre en 2012, ralise des transactions entre

    400 000 et 500 000 euros, en France, avec trente quarante actionnaires

    par investissement. La plateforme prend, assez classiquement, 7 8 % desmontants levs et simplique fortement dans la ralisation des financements :

    ngociation des pactes dactionnaires, slection des projets drastique, suivi

    dans la dure, etc. Le site a dj financ pour 6 millions deuros sur quinze

    projets, exclusivement des start-up et des PME de croissance. Le ticket

    unitaire moyen par investisseur sur chaque projet se situe aux alentours de

    10 000 euros. Anaxago, quant elle, a dj rendu possible linvestissement

    de 20 millions deuros dans plus de 50 projets, auprs de sa base de28 000 investisseurs, dont 20 % sont actifs. La plateforme se rmunre par

    une commission de 3 5 % des montants levs par les entreprises. Aprs

    un solide processus de slection, trois types de projets peuvent esprer se

    voir accompagns (due diligence, valorisation et pacte dactionnaires

    compris) : start-up, PME en croissance et projets immobiliers. Le rythme

    dinvestissement devrait sacclrer, pour financer prs de 35 entreprises

    dans lanne 2015.

    5. FINANCEMENTS INNOVANTS POUR LES PMEPOUR LE BAS DE BILAN

    Aprs avoir expos les modes de financement en haut de bilan, nous

    prsentons ci-aprs ceux qui permettent le financement en bas de bilan des

    PME franaises.

    5.1. Laffacturage revisit ?

    Laffacturage est une technique qui consiste cder un factor(gnralement

    une filiale dun tablissement financier de type bancaire) ses crances clients,

    permettant ainsi des entreprises de recouvrir de la trsorerie trs rapidement

    et de rduire ainsi leur besoin en fonds de roulement (BFR).

    Bien quayant connu une rcente baisse de sa croissance, laffacturage sestextrmement dvelopp ces dernires annes (20 % de croissance en 2011

    et 201233), passant de 30 milliards deuros en 1996 plus de 170 milliards

    33. BPI France-Observatoire des PME, op. cit.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    29/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    27

    en 201134et 200 milliards en 2013. Laffacturage est aussi pass de 12

    32 % des financements de court terme (dettes court terme exclues) entre

    1997 et 201035.

    Toutefois, le march de laffacturage tel quil existe en France est

    actuellement peu accessible aux PME. Les cinq acteurs principaux (dontquatre bancaires), qui dtiennent plus de 80 % de parts de march et

    qui se concurrencent fortement sur les clients grands comptes, dlaissent

    relativement les entreprises de taille modeste. Alors que ce sont prcisment

    pour elles que les besoins en trsorerie sont les plus pressants. Le rsultat

    est particulirement svre : seules 3 % des PME franaises ont recours

    laffacturage, contre 10 % en Grande-Bretagne

    Pour rpondre cette incohrence, plusieurs initiatives se sont constitues,dont la start-up franaise Finexkap, qui souhaite rnover laffacturage

    destination des PME. Profondment Web, leur modle vise donner accs,

    partir de 2,49 % du montant nominal de la facture, laffacturage pour

    les entreprises de taille rduite. Grce un modle de scoring algorithmique

    de 70 critres permettant dtablir instantanment lligibilit dune PME

    un financement, aid danalystes expriments, lentreprise est en mesure

    de rpondre sous 48 heures aux demandes adresses. Et cela de manire

    compltement dmatrialise. De fait, Finexkap largit donc sensiblement lemarch de laffacturage en le rendant plus accessible aux petites entreprises,

    partout en France. Avec un produit bien moins cher que les grands rseaux de

    factoring, elle rend ce mode de financement du poste client particulirement

    attractif. Grce plus de 7 millions deuros de leve de fonds, lentreprise

    ambitionne de progresser trs rapidement sur le march franais, puis

    europen.

    5.2. De la garantie entre PME

    Le financement bancaire reste, et de loin, le principal mode de financement

    externe des PME franaises. Ayant disposition des conseillers rpartis

    sur tout le territoire et relativement habitus faire appel la dette pour

    financer leurs investissements, les entrepreneurs franais font massivement

    appel aux banques.

    Toutefois, dans de nombreux cas, et mme si les dossiers se rvlent plutt

    solides, certains prts ne sont pas accords. La raison en est simple : de plus

    en plus souvent, les tablissements refusent de sengager sans garantie. Or,

    34. Inspection gnrale des finances, Le Crdit inter-entreprises et la couverture du poste clients, rapportno2012-M-070-04, Paris, ministre de lconomie et des Finances, janvier 2013.

    35.Ibid.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    30/46

    fondapol

    |

    linnovationp

    olitique

    28

    dans certaines situations, le dirigeant de PME ne peut pas se porter garant

    (ou que partiellement) ou lentreprise peut oprer dans un secteur dactivit

    black listed. Il se voit alors refuser un prt indispensable la cration ou

    au dveloppement de son entreprise. Les systmes automatiss danalyse de

    risque rendant certaines situations particulirement ubuesques.Existaient initialement les fonds mutuels de garantie, des regroupements

    visant soutenir en garantie une entreprise (ou une association, dans le

    cadre de lconomie sociale et solidaire). Puis se dvelopprent les socits de

    caution mutuelle, dans la mme logique, qui sont des entreprises rglementes

    comme les banques. Mais ces outils, partiellement utiliss, ne comblent pas

    pleinement le manque de garanties rencontr par les patrons de PME.

    Cest en rponse ce constat que sest organis Solida. Lide fondatrice dece groupement de PME des Pays de la Loire tait de complter lanalyse de

    risque de type bancaire par une analyse de risque de type entrepreneurial,

    dans la mme logique que ce que ferait un investisseur en capital : aller

    au-del du bilan et du compte de rsultat pour comprendre lentreprise,

    son activit, ses besoins, la pertinence de ses prvisions et de son modle

    daffaires. Ceci est particulirement utile dans des cas, par exemple, de

    plan de continuation : dans de nombreuses situations, des entreprises qui

    vont bien, car leur dpt de bilan a t caus par la crise systmique de2008 et non par une faiblesse intrinsque de lentreprise, sont fichesbanque de France , empchant ainsi loctroi de nouveaux prts, pourtantindispensables au dveloppement des activits. Cest un exemple typique

    illustrant la limite des outils de scoringbass sur le pass. Les entrepreneurs

    du groupement analysent ensemble les dossiers de demandes de garanties,

    et sentraident en se mettant en commun pour garantir. Solida nest pas, en

    soi, un nouveau mode de financement, cest un outil qui permet aux modesde financement classiques (bancaire, en loccurrence), de fonctionner et de

    remplir leur rle.

    5.3. La dmocratisation des prts participatifs

    Outils financiers destination des PME apparus dans la loi du 13 juillet

    1978, les prts participatifs sont des dettes de moyen ou long terme qui

    ont la particularit dtre considrs comme du quasi-fonds propres :

    dans les ratios financiers de lentreprise, ceux-ci ne sont pas comptabiliss

    dans lendettement, mais dans le haut de bilan. Cela renforce donc les

    fonds propres de lentreprise, lui permet demprunter (au niveau bancaire)

    davantage, le tout sans se diluer.

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    31/46

    PME:nouveauxmodesdefinancement

    29

    Ayant connu un net recul dans leur octroi dans les annes 1990, les prts

    participatifs redeviennent un mode de financement attractif et adapt aux

    PME franaises, notamment depuis la crise financire de 2008 et la dcision

    du gouvernement de lpoque doctroyer Oso plus de 1 milliard deuros

    pour des prts participatifs. Plusieurs autres organismes ont aussi cr de telsproduits, adapts des besoins spcifiques.

    Lentreprise Isodev fait partie des acteurs qui sont venus dmocratiser les

    prts participatifs. Spcialise dans le financement des investissements,

    la reprise dactivit ou de fonds de commerce, ou encore les besoins de

    trsorerie des TPE-PME, la socit octroie des montants allant de 15 000

    150 000 euros sans caution, sans garantie, ni dilution du capital.

    Depuis sa cration en 2010, Isodev a financ pour plus de 62 millions deurosquelque 1 300 TPE et PME franaises. Les montants financs proviennent

    pour la plupart dinvestisseurs institutionnels, notamment assureurs (Natixis

    Assurances, AG2R La Mondiale, Axa, CNP Assurances).

    CONCLUSION

    Les PME sont essentielles au dveloppement conomique de la France :

    depuis une quinzaine dannes, celles-ci sont et de loin les principales

    contributrices la cration demplois salaris, la croissance et

    linvestissement productif. Aussi leur volont et leur capacit dinvestir

    sont-elles cruciales pour le dveloppement de notre conomie. Or ces

    entrepreneurs sont traditionnellement trs dpendants du crdit bancaire,

    qui sest vu particulirement mis sous tension la suite de la crise financire

    puis conomique de 2008. Cela est en partie d des politiques prudentiellesrestrictives, ainsi qu des pratiques de gestion des risques renforces. Par

    consquent, la diversification des modes de financement se rvle cruciale

    pour la survie de ces entreprises.

    Les nombreux modes de financement non bancaires se voient ainsi donner

    un nouveau souffle. Cest pourquoi nous voyons apparatre depuis quelques

    annes des initiatives, pour certaines encore compltement anecdotiques

    mais encourageantes, visant rpondre aux besoins des PME. Ces outils

    de financement sont le fait de la rnovation de techniques dj connues(corporate venture, affacturage), tandis que dautres se caractrisent par

    la cration de nouvelles logiques (crowdfunding). Aucun de ces modes de

    financement nest parfait. Pourtant, tous viennent rpondre des besoins

    spcifiques, diffrents stades de dveloppement des PME. Malgr cela, ils

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    32/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    33/46

    31

    Nouvelle entreprise et valeur humaineFrancis Mer, avril 2015, 32 pages

    NOUVELLE

    ENTREPRISE

    ETVALEUR

    HUMAINE

    Avril 2015

    Francis MER

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    34/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    35/46

    33

    Vive Lautomobilisme ! (2) Pourquoi il faut dfendre la routeMathieu Flonneau et Jean-Pierre Orfeuil, octobre 2015, 40 pages

    Vive lautomobilisme ! (1) Les conditions dune mobilit convivialeMathieu Flonneau et Jean-Pierre Orfeuil, octobre 2015, 44 pages

    Crise de la conscience arabo-musulmaneMalik Bezouh, septembre 2015, 40 pages

    Dpartementales de mars 2015 (3) : le second tourJrme Fourquet et Sylvain Manternach, aot 2015, 56 pages

    Dpartementales de mars 2015 (2) : le premier tourJrme Fourquet et Sylvain Manternach, aot 2015, 56 pages

    Dpartementales de mars 2015 (1) : le contexteJrme Fourquet et Sylvain Manternach, aot 2015, 44 pages

    Enseignement suprieur : les limites de la mastrisation Julien Gonzalez, juillet 2015, 44 pages

    Politique conomique : lenjeu franco-allemand

    Wolfgang Glomb et Henry dArcole, juin 2015, 36 pagesLes lois de la primaire. Celles dhier, celles de demain.Franois Bazin, juin 2015, 48 pages

    conomie de la connaissanceIdriss J. Aberkane, mai 2015, 48 pages

    Lutter contre les vols et cambriolages : une approche conomiqueEmmanuel Combe et Sbastien Daziano, mai 2015, 56 pages

    Unir pour agir : un programme pour la croissanceAlain Madelin, mai 2015, 52 pages

    Nouvelle entreprise et valeur humaineFrancis Mer, avril 2015, 32 pages

    Les transports et le financement de la mobilitYves Crozet, avril 2015, 32 pages

    Numrique et mobilit : impacts et synergiesJean Coldefy, avril 2015, 36 pages

    Islam et dmocratie : face la modernitMohamed Beddy Ebnou, mars 2015, 40 pages

    Islam et dmocratie : les fondementsAhmad Al-Raysuni, mars 2015, 40 pages

    Les femmes et lislam : une vision rformisteAsma Lamrabet, mars 2015, 48 pages

    NOS DERNIRES PUBLICATIONS

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    36/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    37/46

    35

    Le changement, cest tout le temps ! 1514 - 2014Suzanne Baverez et Jean Sni, mai 2014, 34 pages

    Trop dmigrs ? Regards sur ceux qui partent de FranceJulien Gonzalez, mai 2014, 48 pages

    LOpinion europenne en 2014Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, avril 2014, 284 pages

    Taxer mieux, gagner plusRobin Rivaton, avril 2014, 38 pages

    Ltat innovant (2) : Diversifier la haute administrationKevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages

    Ltat innovant (1) : Renforcer les think tanksKevin Brookes et Benjamin Le Pendeven, mars 2014, 52 pages

    Pour un new deal fiscalGianmarco Monsellato, mars 2014, 8 pages

    Faire cesser la mendicit avec enfantsJulien Damon, mars 2014, 48 pages

    Le low cost, une rvolution conomique et dmocratiqueEmmanuel Combe, fvrier 2014, 48 pages

    Un accs quitable aux thrapies contre le cancerNicolas Bouzou, fvrier 2014, 48 pages

    Rformer le statut des enseignantsLuc Chatel, janvier 2014, 8 pages

    Un outil de finance sociale : les social impact bondsYan de Kerorguen, dcembre 2013, 36 pages

    Pour la croissance, la dbureaucratisation par la confiancePierre Pezziardi, Serge Soudoplatoff et Xavier Qurat-Hment, novembre 2013,48 pages

    Les valeurs des FranciliensGunalle Gault, octobre 2013, 36 pages

    Sortir dune grve tudiante : le cas du QubecJean-Patrick Brady et Stphane Paquin, octobre 2013, 40 pages

    Un contrat de travail unique avec indemnits de dpart intgresCharles Beigbeder, juillet 2013, 8 pages

    LOpinion europenne en 2013Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, juillet 2013, 268 pages

    La nouvelle vague des mergents : Bangladesh, thiopie, Nigeria, Indonsie,Vietnam, MexiqueLaurence Daziano, juillet 2013, 40 pages

    Transition nergtique europenne : bonnes intentions et mauvais calculsAlbert Bressand, juillet 2013, 44 pages

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    38/46

    36

    La dmobilit : travailler, vivre autrementJulien Damon, juin 2013, 44 pages

    LE KAPITAL. Pour rebtir lindustrieChristian Saint-tienne et Robin Rivaton, avril 2013, 42 pages

    Code thique de la vie politique et des responsables publics en FranceLes Arvernes, Fondation pour linnovation politique, avril 2013, 12 pages

    Les classes moyennes dans les pays mergentsJulien Damon, avril 2013, 38 pages

    Innovation politique 2013Fondation pour linnovation politique, PUF, janvier 2013, 652 pages

    Relancer notre industrie par les robots (2) : les stratgiesRobin Rivaton, dcembre 2012, 32 pages

    Relancer notre industrie par les robots (1) : les enjeuxRobin Rivaton, dcembre 2012, 40 pages

    La comptitivit passe aussi par la fiscalitAldo Cardoso, Michel Didier, Bertrand Jacquillat, Dominique Reyni etGrgoire Sentilhes, dcembre 2012, 20 pages

    Une autre politique montaire pour rsoudre la criseNicolas Goetzmann, dcembre 2012, 40 pages

    La nouvelle politique fiscale rend-elle lISF inconstitutionnel ?Aldo Cardoso, novembre 2012, 12 pages

    Fiscalit : pourquoi et comment un pays sans riches est un pays pauvreBertrand Jacquillat, octobre 2012, 32 pages

    Youth and Sustainable DevelopmentFondapol/Nomadis/United Nations, juin 2012, 80 pages

    La philanthropie. Des entrepreneurs de solidaritFrancis Charhon, mai / juin 2012, 44 pages

    Les chiffres de la pauvret : le sens de la mesureJulien Damon, mai 2012, 40 pages

    Librer le financement de lconomieRobin Rivaton, avril 2012, 40 pages

    Lpargne au service du logement socialJulie Merle, avril 2012, 40 pages

    LOpinion europenne en 2012Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mars 2012, 210 pages

    Valeurs partagesDominique Reyni (dir.), PUF, mars 2012, 362 pages

    Les droites en EuropeDominique Reyni (dir.), PUF, fvrier 2012, 552 pages

    Innovation politique 2012Fondation pour linnovation politique, PUF, janvier 2012, 648 pages

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    39/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    40/46

    38

    La libert religieuseHenri Madelin, septembre 2011, 36 pages

    Rduire notre dette publiqueJean-Marc Daniel, septembre 2011, 40 pages

    cologie et libralismeCorine Pelluchon, aot 2011, 40 pages

    Valoriser les monuments historiques : de nouvelles stratgiesWladimir Mitrofanoff et Christiane Schmuckle-Mollard, juillet 2011, 28 pages

    Contester les technosciences : leurs raisonsEddy Fougier, juillet 2011, 40 pages

    Contester les technosciences : leurs rseauxSylvain Boulouque, juillet 2011, 36 pages

    La fraternitPaul Thibaud, juin 2011, 36 pages

    La transformation numrique au service de la croissanceJean-Pierre Corniou, juin 2011, 52 pages

    LengagementDominique Schnapper, juin 2011, 32 pages

    Libert, galit, FraternitAndr Glucksmann, mai 2011, 36 pages

    Quelle industrie pour la dfense franaise ?Guillaume Lagane, mai 2011, 26 pages

    La religion dans les affaires : la responsabilit sociale de lentrepriseAurlien Acquier, Jean-Pascal Gond et Jacques Igalens, mai 2011, 44 pages

    La religion dans les affaires : la finance islamiqueLila Guermas-Sayegh, mai 2011, 36 pages

    O en est la droite ? LAllemagne

    Patrick Moreau, avril 2011, 56 pagesO en est la droite ? La Slovaquietienne Boisserie, avril 2011, 40 pages

    Qui dtient la dette publique ?Guillaume Leroy, avril 2011, 36 pages

    Le principe de prcaution dans le mondeNicolas de Sadeleer, mars 2011, 36 pages

    Comprendre le Tea Party

    Henri Hude, mars 2011, 40 pages

    O en est la droite ? Les Pays-BasNiek Pas, mars 2011, 36 pages

    Productivit agricole et qualit des eauxGrard Morice, mars 2011, 44 pages

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    41/46

    39

    LEau : du volume la valeurJean-Louis Chaussade, mars 2011, 32 pages

    Eau : comment traiter les micropolluants ?Philippe Hartemann, mars 2011, 38 pages

    Eau : dfis mondiaux, perspectives franaisesGrard Payen, mars 2011, 62 pages

    Lirrigation pour une agriculture durableJean-Paul Renoux, mars 2011, 42 pages

    Gestion de leau : vers de nouveaux modlesAntoine Frrot, mars 2011, 32 pages

    O en est la droite ? LAutrichePatrick Moreau, fvrier 2011, 42 pages

    La participation au service de lemploi et du pouvoir dachatJacques Perche et Antoine Pertinax, fvrier 2011, 32 pages

    Le tandem franco-allemand face la crise de leuroWolfgang Glomb, fvrier 2011, 38 pages

    2011, la jeunesse du mondeDominique Reyni (dir.), janvier 2011, 88 pages

    LOpinion europenne en 2011Dominique Reyni (dir.), dition Lignes de Repres, janvier 2011, 254 pages

    Administration 2.0Thierry Weibel, janvier 2011, 48 pages

    O en est la droite ? La BulgarieAntony Todorov, dcembre 2010, 32 pages

    Le retour du tirage au sort en politiqueGil Delannoi, dcembre 2010, 38 pages

    La comptence morale du peuple

    Raymond Boudon, novembre 2010, 30 pagesLAcadmie au pays du capitalBernard Belloc et Pierre-Franois Mourier, PUF, novembre 2010, 222 pages

    Pour une nouvelle politique agricole communeBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages

    Scurit alimentaire : un enjeu globalBernard Bachelier, novembre 2010, 30 pages

    Les vertus caches du low cost arien

    Emmanuel Combe, novembre 2010, 40 pages

    Innovation politique 2011Fondation pour linnovation politique, PUF, novembre 2010, 676 pages

    Dfense : surmonter limpasse budgtaireGuillaume Lagane, octobre 2010, 34 pages

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    42/46

    40

    O en est la droite ? LEspagneJoan Marcet, octobre 2010, 34 pages

    Les vertus de la concurrenceDavid Sraer, septembre 2010, 44 pages

    Internet, politique et coproduction citoyenneRobin Berjon, septembre 2010, 32 pages

    O en est la droite ? La PologneDominika Tomaszewska-Mortimer, aot 2010, 42 pages

    O en est la droite ? La Sude et le DanemarkJacob Christensen, juillet 2010, 44 pages

    Quel policier dans notre socit ?Mathieu Zagrodzki, juillet 2010, 28 pages

    O en est la droite ? LItalieSofia Ventura, juillet 2010, 36 pages

    Crise bancaire, dette publique : une vue allemandeWolfgang Glomb, juillet 2010, 28 pages

    Dette publique, inquitude publiqueJrme Fourquet, juin 2010, 32 pages

    Une rgulation bancaire pour une croissance durableNathalie Janson, juin 2010, 36 pages

    Quatre propositions pour rnover notre modle agricolePascal Perri, mai 2010, 32 pages

    Rgionales 2010 : que sont les lecteurs devenus ?Pascal Perrineau, mai 2010, 56 pages

    LOpinion europenne en 2010Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mai 2010, 245 pages

    Pays-Bas : la tentation populiste

    Christophe de Voogd, mai 2010, 43 pagesQuatre ides pour renforcer le pouvoir dachatPascal Perri, avril 2010, 30 pages

    O en est la droite ? La Grande-BretagneDavid Hanley, avril 2010, 34 pages

    Renforcer le rle conomique des rgionsNicolas Bouzou, mars 2010, 30 pages

    Rduire la dette grce la Constitution

    Jacques Delpla, fvrier 2010, 54 pages

    Stratgie pour une rduction de la dette publique franaiseNicolas Bouzou, fvrier 2010, 30 pages

    Iran : une rvolution civile ?Nader Vahabi, novembre 2009, 19 pages

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    43/46

    41

    O va lglise catholique ? Dune querelle du libralisme lautremile Perreau-Saussine, octobre 2009, 26 pages

    Agir pour la croissance verteValry Morron et Dborah Sanchez, octobre 2009, 11 pages

    Lconomie allemande la veille des lgislatives de 2009Nicolas Bouzou et Jrme Duval-Hamel, septembre 2009, 10 pages

    lections europennes 2009 : analyse des rsultats en Europe et en FranceCorinne Deloy, Dominique Reyni et Pascal Perrineau, septembre 2009, 32 pages

    Retour sur lalliance sovito-nazie, 70 ans aprsStphane Courtois, juillet 2009, 16 pages

    Ltat administratif et le libralisme. Une histoire franaiseLucien Jaume, juin 2009, 12 pages

    La politique europenne de dveloppement : Une rponse la crise de lamondialisation ?

    Jean-Michel Debrat, juin 2009, 12 pages

    La protestation contre la rforme du statut des enseignants-chercheurs :dfense du statut, illustration du statu quo.Suivi dune discussion entre lauteur et Bruno BensassonDavid Bonneau, mai 2009, 20 pages

    La lutte contre les discriminations lies lge en matire demploi

    lise Muir (dir.), mai 2009, 64 pagesQuatre propositions pour que lEurope ne tombe pas dans le protectionnismeNicolas Bouzou, mars 2009, 12 pages

    Aprs le 29 janvier : la fonction publique contre la socit civile ?Une question de justice sociale et un problme dmocratiqueDominique Reyni, mars 2009, 22 pages

    La rforme de lenseignement suprieur en AustralieZoe McKenzie, mars 2009, 74 pages

    Les rformes face au conflit socialDominique Reyni, janvier 2009, 14 pages

    LOpinion europenne en 2009Dominique Reyni (dir.), ditions Lignes de Repres, mars 2009, 237 pages

    Travailler le dimanche: quen pensent ceux qui travaillent le dimanche ?Sondage, analyse, lments pour le dbatDominique Reyni, janvier 2009, 18 pages

    Stratgie europenne pour la croissance verte

    Elvire Fabry et Damien Tresallet (dir.), novembre 2008, 124 pagesDfense, immigration, nergie : regards croiss franco-allemands sur trois

    priorits de la prsidence franaise de lUEElvire Fabry, octobre 2008, 35 pages

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    44/46

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    45/46

    43

    Retrouvez notre actualit et nos publications sur www.fondapol.org

    SOUTENEZ L A FONDAPOL

    Pour renforcer son indpendance et conduire sa mission dutilitpublique, la Fondation pour linnovation politique, institution de lasocit civile, a besoin du soutien des entreprises et des particuliers. Ilssont invits participer chaque anne la convention gnrale qui dfinitses orientations. La Fondapol les convie rgulirement rencontrer ses

    quipes et ses conseillers, discuter en avant-premire de ses travaux, participer ses manifestations.

    Reconnue dutilit publique par dcret en date du 14 avril 2004, la

    Fondapol peut recevoir des dons et des legs des particuliers et des

    entreprises.

    Vous tes une entreprise, un organisme, une association

    Avantage fiscal : votre entreprise bnficie dune rduction dimpt de60 % imputer directement sur lIS (ou le cas chant sur lIR), dansla limite de 5 du chiffre daffaires HT (report possible durant 5 ans).

    Dans le cas dun don de 20 000 , vous pourrez dduire 12 000 dimpt, votre contribution aura rellement cot 8 000 votreentreprise.

    Vous tes un particulierAvantages fiscaux : au titre de lIR, vous bnficiez dune rductiondimpt de 66 % de vos versements, dans la limite de 20 % du revenuimposable (report possible durant 5 ans) ; au titre de lISF, vousbnficiez dune rduction dimpt, dans la limite de 50 000 , de 75 %de vos dons verss.

    Dans le cas dun don de 1 000 , vous pourrez dduire 660 de votre

    IR ou 750 de votre ISF. Pour un don de 5 000 , vous pourrez dduire3 300 de votre IR ou 3 750 de votre ISF.

    Contact : Anne Flambert +33 (0)1 47 53 67 09 [email protected]

  • 7/26/2019 Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven : PME: nouveaux modes de financement

    46/46

    La Fondation pour linnovation politique

    www.fondapol.org

    Le site internet

    Les mdias

    PME :

    NOUVEAUX MODES DE FINANCEMENT

    Par Mohamed Abdesslam et Benjamin Le Pendeven

    Les donnes en open data

    Le dficit de financement des PME, dj reconnu comme important lors des annes 2000,sest aggrav avec la crise de 2008 : rduction importante des crdits bancaires pourcertaines entreprises et surconcentration des encours sur les meilleurs dossiers, baissesensible des investissements en capital-risque, baisse des marges et donc des capacitsdautofinancement, etc. Aussi, des modes de financement publics et privs dj existantsse sont vu moderniss et adapts au march, et ont connu une forte croissance : capital-investissement vocation sociale,corporate venture, coopratives de financement, modesdaffacturage innovants, etc. Dautres ont pu apparatre, facilits par le dveloppementexponentiel des technologies de linformation et de la communication (TIC) et du dsir dedsintermdiation, le crowdfunding, notamment.

    Dans cette note, nous prsentons certains dispositifs privs issus de cette vague demodernisation, nous montrons en quoi ils rpondent efficacement certains besoins des

    petites et moyennes entreprises (PME) et nous mettons en perspective les tendancesstructurantes de leur financement. Nous concluons par quelques propositions de mesuresvisant faciliter le dveloppement de ces outils, utiles la croissance des PME franaises.