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UNIVERSITE PARIS-EST MARNE-LA-VALLEE MASTER 1 GENIE URBAIN Année 2007-2008 Malo GOHIER M M E E M M O O I I R R E E D D E E F F I I N N D D E E T T U U D D E E Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles? Figure 1: zone commerciale de Cormontreuil (source: site Internet de la commune de Cormontreuil)

mémoire sur les centralités urbaines

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Mémoire de dernière année de Master Génie Urbain à l'Université Paris Est Marne-la-Vallée

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UNIVERSITE PARIS-EST MARNE-LA-VALLEE MASTER 1 GENIE URBAIN

Année 2007-2008

Malo GOHIER

MMEEMMOOIIRREE DDEE FFIINN DD’’EETTUUDDEE

Comment identifier les centralités

urbaines et quelles relations

entretiennent-elles entre elles?

Figure 1: zone commerciale de Cormontreuil (source: site Internet de la commune deCormontreuil)

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

Malo Gohier, 2009

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Malo GOHIER

MMEEMMOOIIRREE DDEE FFIINN DD’’EETTUUDDEE

Comment identifier les centralités

urbaines et quelles relations

entretiennent-elles entre elles?

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Malo Gohier, 2009

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RESUME FRANÇAIS

Une centralité, contrairement au centre n’est pas définie directement par un lieu. Ce dernier

est défini par un lieu alors que la centralité est plutôt synonyme de contenu. « La centralité

est la qualité attribuée à un espace » [MONNET Jérôme, 2000].

Lorsqu’il existe plusieurs centralités urbaines au sein d’une même ville, il est possible de les

différencier entre elles. Celles-ci peuvent avoir des natures différentes de par leur contenu.

Ainsi on peut en mettre en évidence un certain nombre. « Culturelle, économique et

financière, commerciale, politique, technologique, de loisir » [DAWANCE Thomas, 2004],

chacune de ces fonctions peuvent permettre à une centralité d’exister. C’est par leur niveau

de spécialisation fonctionnelle qu’elles peuvent se démarquer les unes des autres. « Le

contenu ne prenant de la valeur qu’à l’examen du vide relatif avoisinant, […] un centre

fonctionnel va se détacher [des autres lieux] par la quantité et/ou la qualité de son contenu »

[LEBRUN Nicolas, 2002]. Ainsi, le niveau de performance fonctionnelle d’un lieu va décider

de la centralité ou non de celui-ci.

Des relations de complémentarité se mettent se mettent parfois en place entre toutes ces

centralités au sein d’une ville ou d’une agglomération. Des flux importants peuvent exister

entre elles, indiquant ainsi qu’elles peuvent tisser de fortes relations. Par leur

complémentarité des centralités différentes peuvent se renforcer mutuellement. Autre

caractéristique : elles sont capables de changer dans le temps et dans l’espace. Elles ne

sont en effet pas toujours figées, ce sont des entités mouvantes.

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RÉSUMÉ ANGLAIS

Centrality is, in contrast to the centre, not directly defined by a place. The latter is referring to

a location, whereas centrality is rather synonymous to its content. In his article, “Centrality is

a feature attributed to space” [MONNET Jérôme, 2000].

If there are more urban centralities included in the same city, it is possible to distinguish them

from each other. They can in fact have different characters based on their content. “Cultural,

economic, financial, commercial, political, amusement, technological” [DAWANCE Thomas,

2004], each of those functions can bring a centrality into existence. It is by their level of

spezialisation that they can set themselves off from different places, having the same

function in a less accentuated manner. “It is only by comparison with the neighbouring

relative emptiness, that the content is bestowed with value, […] a functional centre will

distinguish itself [from different places] by the quantity and/or quality of its content” [LEBRUN

Nicolas, 2002]. Thus the level of a place’s functional performance will decide about its (non-)

centrality.

All these centralities with diverse contents can act complementary within a city or

agglomeration. Important synergies can exist between them, which are evidence of strong

linkages. Through their complementarity the different centralities can mutually reinforce each

other. Another characteristic of urban centralities is their capability to change within time and

space. In fact, they can never become steady - they are developing entities.

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SOMMAIRE

 Introduction ............................................................................................................................... 6 

I-  Définitions ......................................................................................................................... 8 

1-  Centre ............................................................................................................................ 8 

2-  Centralité ..................................................................................................................... 11 

II-  Les facteurs expliquant la production de centralités ....................................................... 14 

1-  L’accessibilité, critère de localisation ........................................................................... 14 

2-  L’étalement urbain révèle des centralités oubliées ...................................................... 17 

3-  L’intégration urbaine, élément indispensable aux centralités contemporaines ........... 18 

4-  Les choix politiques ..................................................................................................... 19 

5-  Quelques contenus de centralités ............................................................................... 21 

a)  Commerciales .......................................................................................................... 21 

b)  Technologiques et scientifiques ............................................................................... 22 

c)  Touristiques et historiques ....................................................................................... 23 

III-  L’importance de l’usager ............................................................................................. 25 

1-  Une perception différente ............................................................................................ 25 

2-  La concertation, solution de points de vus divergents ................................................. 28 

IV-  Le polycentrisme ......................................................................................................... 30 

1-  Définition ...................................................................................................................... 30 

2-  Relations ...................................................................................................................... 31 

d)  Dépendance et complémentarité ............................................................................. 31 

e)  Domination et hiérarchisation .................................................................................. 32 

Conclusion .............................................................................................................................. 34 

Bibliographie ........................................................................................................................... 35 

Webographie .......................................................................................................................... 37

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INTRODUCTION

Rappelons-nous : avec la construction des grands ensembles dans les années 60, l’état

français a voulu répondre rapidement à la forte demande en logements. L’idée était de

placer une grande quantité de ménages dans des bâtiments importants, peu chers à

construire. La compacité de ceux-ci devait permettre la réalisation de vastes espaces publics

sur leur pourtour. Le but était donc de créer de véritables centralités en mélangeant

socialement les individus mais aussi en leur apportant des commerces et des équipements à

proximité. Si à l’origine l’idée était bonne on se rend compte aujourd’hui que l’objectif

recherché n’a pas été atteint et que ce fut plutôt une erreur urbanistique et sociale. La mixité

sociale à peu à peu disparue, laissant place à des guettos. Les commerces ont eux aussi

déserté les lieux. Enfin, les espaces publics sont devenus d’immenses stationnements.

Aujourd’hui, les urbanistes essaient d’apprendre de ces erreurs passées et tentent de créer

dans chacun de leurs projets des lieux facilement accessibles, plus proches des grands

espaces de vie traditionnels qui fonctionnent (place du marché, de l’église, de la mairie).

Cette façon de procéder, projet par projet, parfois sur des territoires relativement proches

peut créer une certaines compétition entre ces espaces. Lorsque l’objectif d’un projet est de

concevoir une véritable centralité, une hiérarchie et/ou une complémentarité de fonctions,

d’usages, ou au contraire une incompatibilité entre elles, peuvent apparaître.

Récemment, notamment avec les différentes réflexions entreprises sur le projet du Grand

Paris, on se rend compte que les villes, agglomération ou autres aires urbaines deviennent

de plus en plus polycentriques. Quels phénomènes peuvent alors en résulter ?

Cela nous amène à nous demander ce qu’est une centralité. Quels sont les critères d’une

centralité ? Toutes ces interrogations et bien d’autres encore devront nous aider à répondre

à la problématique suivante : « comment identifier les centralités urbaines et quelles

relations entretiennent-elles entre elles? ».

Pour répondre à l’ensemble de ces questions et plus clairement à la problématique nous

nous efforcerons de suivre une démarche précise.

Le travail sera essentiellement limité à une étude théorique. Des cas pratiques ou exemples

concrets illustreront dans l’ensemble du dossier les données théoriques.

Tout d’abord nous tenterons de définir les termes « centres » et « centralités ». Ceux-ci

seront fréquemment utilisés dans le reste du mémoire, une précision s’impose donc pour

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éviter toute confusion dans l’esprit du lecteur. D’autres termes, moins importants et moins

fréquemment utilisés, seront définis au fur et à mesure du contenu. Il s’agira ensuite de

poser les bases, dans un cadre théorique, permettant d’identifier une centralité urbaine. Ces

bases serviront à construire une démarche simple pouvant être utilisées en urbanisme. Cette

démarche s’appuiera sur la structure urbaine et des centralités, la nature des activités qui s’y

déroulent et enfin nous verrons que le polycentrisme est de plus en plus fréquent dans les

milieux urbains et ce phénomène sera expliqué.

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I- DEFINITIONS

1- Centre

En aménagement, lorsque l’on parle de centre il est généralement fait référence au centre-

ville. C’est l’échelle la plus utilisée en urbanisme local. Il existe en revanche d’autres centres

à d’autres échelles : la ville centre d’une intercommunalité, la région centre d’un territoire

national ou même international. Il existe donc une multitude d’interprétations de ce mot,

selon qu’on se place, travaille à l’échelle communale, intercommunale ou à de plus larges

périmètres d’étude.

Dans notre étude, qui se restreint à l’échelle d’une agglomération, nous allons discutés de la

définition du centre-ville.

Fréquemment, le centre ville ou « le centre de la ville » est clairement représenté sur les

plans municipaux, sur les guides touristiques. Ses limites sont bien définies et il entre le plus

souvent dans un cadre, sorte d’agrandissement qui ignore le restant de la ville (figure

suivante)

Figure 2: plan de centre-ville courant

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Afin de bien discerner ses caractéristiques pour ensuite identifier les possibles similitudes

qu’il peut entretenir avec les centralités, nous devons nous interroger sur la pertinence de

cette représentation tronquée. Nous nous interrogerons ici sur ce que peut évoquer le

centre-ville, comment peut-on le figurer et l’identifier ?

D’après les écrits étudiés pour la rédaction de ce mémoire et qui ont pu être réalisés sur les

centres-villes, celui-ci est définit en un seul lieu. Il n’existe pas une multitude de centre-ville.

Comme nous allons le voir par la suite avec la définition d’une centralité, c’est bien ce qui

différencie principalement les deux termes. En revanche, deux types de centres peuvent être

identifiés comme nous l’explique très clairement Nicolas Lebrun [2004] dans sa thèse.

Tout d’abord, ce qu’il appelle le centre extraverti. Il est défini géographiquement et possède

un référentiel. Sa deuxième appellation physique pourrait être « centre de gravité d’une

ville ». Situé le plus souvent au cœur du tissu urbain le plus dense, il n’a pas réellement de

caractéristiques propres. Sa localisation est définie de façon assez arbitraire par les

instances de décisions (mairie, office de tourisme, CCI). Cette absence de rigueur dans la

définition n’est pas sans conséquence. Sans caractéristiques préalablement déterminées,

sans réelle définition urbanistique, morphologique, la localisation du centre-ville [ou en tout

cas l’image que l’on s’en fait] est assez vague. Difficile à imaginer sans l’avoir vu, il n’est

souvent pas transposable d’un contexte urbain à un autre. Définir un centre sans trop de

précision équivaut à le démarquer de ce qui n’est pas le centre, c'est-à-dire le « hors

centre ». Comme l’écrit Roger Caenen [1992], cela revient à faire de la ségrégation intra-

urbaine. Ainsi, la ville est définie par son centre et tout ce qui est autour est caché. Cette

visions orientée peut devenir dangereuse [au sens urbanistique] dans le fait que ce lieu soit

grandement privilégié par rapport aux autres [les hors centres] pour tout ce qui est

aménagement, transport, activités, etc. Cela donne au centre-ville une situation

géographique enviable. Cette dernière est souvent historique du fait de l’histoire de la

création et de l’évolution de la ville à travers le temps. Ainsi on le localise plutôt au bord de la

mer ou le long d’un fleuve ou d’une rivière, vers les bâtiments les plus anciens.

Ensuite Nicolas Lebrun présente ce qu’il nomme « le centre introverti ». Contrairement à

l’extraverti, celui-ci est défini clairement, et ce, par son contenu. Ainsi il existe dans

beaucoup de villes européennes un centre-ville historique. Ce dernier rassemble tous les

monuments d’importance, tous les bâtiments administratifs, religieux et politiques si ces

derniers n’ont pas été déplacés dans de nouveaux locaux « hors centre ». Ces

déplacements de lieux emblématiques et les conséquences qui s’en suivent feront l’objet

d’une précision par la suite.

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Généralement, cette deuxième classe de centres peut aussi être définie par son

accessibilité. Celle-ci est en effet plus importante car c’est ici qu’est dirigé le visiteur à son

arrivée en ville. Cela pose toujours le problème de la réduction de la ville à un seul contenu

et par là même, à une assimilation et à une confusion entre la ville et son contenu. Si son

centre-ville est classé comme historique on aura tendance à dire que la ville est historique,

s’il est administratif qu’elle est administrative.

Le centre introverti est considéré comme certaines sociologues (Manuel Castells [1977,

page 200], André Laurentin [1974, pages 131 à 144] comme lieu faisant place à la

symbolique. Ainsi, selon eux, chaque personne peut avoir sa propre notion du centre-ville

selon ses propres valeurs. Par exemple, une société basée sur la religion, comme ce fut le

cas au moyen âge en Europe, place le centre vers la cathédrale ou à défaut, à proximité de

tout monument ayant un rapprochement religieux fort. Aujourd’hui, dans notre société, c’est

le centre d’affaire qui est souvent considéré comme le centre-ville, notamment en Amérique

du Nord, car la finance est devenue une valeur importante.

Figure 3: le centre-ville selon la théorie des lieux centraux de W. Christaller

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2- Centralité

Une centralité, contrairement à un centre n’est pas définie directement par un seul lieu. Cela

peut d’abord s’expliquer par l’étymologie du mot lui-même. En effet, le suffixe nominal –ité,

rattaché à une racine nominale est assimilé à une notion de propriété, de fonction. Ceci

implique que nous pouvons définir la centralité comme le fait d’être [un] centre. Ce dernier

est exprimé en un seul lieu alors que la centralité l’est plutôt par son contenu. Or comme

nous allons le voir par la suite, il existe une grande diversité de ce que peut être ce contenu

et ainsi autant de centralités associées, et ce, au sein d’un même territoire. Comme l’exprime

Jérôme Monnet dans son article : « la centralité est la qualité attribuée à un espace »

[décembre 2000, pages 399 à 418].

Il est toutefois vrai qu’un contenu possède toujours un contenant et, par voie de

conséquence, une centralité peut être géographiquement localisée dans le centre

[particulièrement d’un centre introverti], si ce dernier est le reflet d’un contenu bien spécifique

et déterminé. Nous devons donc, à partir d’ici, bien faire la différence entre « le centre-ville »

localisé en un endroit et « une centralité », localisable en plusieurs lieux.

En effet, comme nous avons pu le voir, le centre-ville est toujours établi à un endroit

particulier décidé arbitrairement. Une centralité urbaine possède aussi cette caractéristique,

la différence vient du fait du caractère unique du centre alors qu’une centralité urbaine peut

se répéter un certain nombre de fois au sein d’une même ville. Selon les spécificités de ces

dernières, plusieurs centralités peuvent cohabiter sur un même territoire urbain.

Figure 4: les centralités selon la théorie des lieux centraux de W. Christaller

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La multiplicité de centralités urbaines implique la possibilité qu’elles interfèrent entre elles

selon différentes manières exprimées par la suite.

La première chose qui peut les différencier est leur contenu qui peut être de diverses

natures. Il est en effet possible d’en mettre en évidence un certain nombre. Ainsi, Thomas

Dawance [2004] nous en cite plusieurs : culturelle, économique et financière, commerciale,

politique, technologique, de loisir, de détente, etc. Chacune de ces fonctions peut permettre

l’existence d’une centralité. Cette dernière peut en posséder une seule ou plusieurs à la fois.

C’est alors par leur niveau de spécialisation fonctionnelle qu’elles se démarquent d’autres

lieux ayant la même fonction mais de manière moins visible. Nicolas Lebrun explique : « le

contenu ne prenant de la valeur qu’à l’examen du vide relatif avoisinant […], un centre

fonctionnel va se détacher [des autres lieux] par la quantité et/ou la qualité de son contenu ».

Ainsi, le niveau de performance fonctionnelle d’un lieu va décider de la centralité ou non de

celui-ci.

Toutes ces centralités aux contenus différents peuvent traduire entre elles une certaine

complémentarité au sein d’une ville ou d’une agglomération. Des flux importants peuvent

exister entre elles. Par leur complémentarité, des centralités différentes peuvent aussi se

renforcer mutuellement. Ainsi, par exemple, une ville possédant une centralité technologique

pourra utiliser cette compétence afin de conforter son niveau de recherche en vue de créer

ou développer une centralité économique et/ou industrielle. Même situées dans des lieux

différents, leur relative proximité spatiale permet de créer des liens plus ou moins forts.

Malgré tout, peut-on dire qu’il existe une possible domination d’une centralité sur une autre ?

Plusieurs critères pourraient permettre de les hiérarchiser entre elles comme l’indique

Denise Pumain [2004]. Leur taille peut par exemple varier assez fortement. Il est alors

possible de dire que celle occupant le plus de surface serait une centralité prédominante par

rapport aux autres. Le même constat peut être déduit avec l’aire d’influence. Dans cette

hiérarchisation, il faut une fois de plus essayer de ne pas retomber dans la volonté

d’exprimer une centralité unique. On retomberait alors dans la définition du centre qui

exclurait toutes les autres centralités.

Une autre caractéristique des centralités urbaines est leur capacité de changement dans le

temps et l’espace. Elles peuvent en effet ne pas être figées, ce sont des entités mouvantes.

Certaines fonctions on en effet la possibilité d’avoir des rythmes périodiques dans leur

intensité, plus ou moins forts dans le temps. Ceux-ci sont définis à la fois par la politique

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urbaine de la ville (qui décide par exemple de créer un nouveau bâtiment afin d’augmenter la

force de la centralité et sa surface) et à la fois par les usagers eux-mêmes. Par exemple, une

zone commerciale sera considérée comme une centralité pendant la durée d’ouverture de

ses magasins, donc probablement et dans la majorité des cas le jour. Le reste du temps [la

nuit], sa fonction est inexistante ou presque et son rôle de centralité en est d’autant réduit. A

contrario, un complexe de loisir regroupant des équipements tels que des cinémas, des

pistes de bowling ou encore des restaurants, verra sa nature de centralité mise en avant

plutôt en soirée. Spatialement, ce rôle de loisir peut le jour se déplacer vers un parc

d’attractions ou un complexe sportif. On voit donc bien dans ces deux derniers cas que des

centralités aux mêmes fonctions [ici le loisir] peuvent être complémentaires sans toutefois

laisser apparaître une dominance de l’une sur l’autre.

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II- LES FACTEURS EXPLIQUANT LA PRODUCTION DE CENTRALITES

Nous avons défini brièvement dans la partie précédente ce qu’est une centralité et déjà

identifié quelques unes de ses caractéristiques. La principale est qu’une centralité n’est pas

forcément unique et c’est ce qui la démarque du centre. Elle n’est pas non plus figée : elle

peut être changeante dans le temps et dans l’espace. Enfin, lorsque plusieurs centralités se

localisent sur un même territoire elles peuvent entretenir des relations de domination, de

complémentarité permettant quelque fois de les hiérarchiser.

Dans cette deuxième partie nous développerons leurs différentes caractéristiques. Notre

objectif final sera de trouver des outils permettant d’identifier une ou des centralités. Pour

cela nous allons présenterons d’abord les facteurs permettant aux centralités d’émerger ou

de conforter leur rôle. Nous verrons que malgré des contenus différents elles possèdent à la

fois des caractéristiques communes [les invariants] et des caractéristiques spécifiques. Dans

un second temps nous constaterons qu’une centralité est généralement dépendante de ses

usagers et des instances décisionnaires de la ville. Enfin nous expliquerons ce qu’est le

polycentrisme et sa généralisation de plus en plus frappante dans les agglomérations

contemporaines.

Les centralités sont issues de différents processus (urbanistique, géographique, politique)

qui peuvent expliquer leur localisation, leur intensité ou encore leur contenu. Toutefois,

malgré qu’elles soient parfois différentes, on note l’existence de caractéristiques invariantes.

Nous allons le voir, celles-ci ne sont pas toujours les mêmes au cours du temps ou ne

possèdent pas toujours les mêmes attributs. Ces facteurs expliquent aussi pourquoi les

centralités ne sont pas omniprésentes sur l’ensemble d’un territoire donné alors que

théoriquement l’ensemble d’une ville, d’une agglomération a un potentiel de centralité.

Comme nous l’expliquerons, ce potentiel n’a pas toujours l’occasion de s’exprimer.

1- L’accessibilité, critère de localisation

C’est un des premiers facteurs. Une centralité est un lieu de rassemblement, un endroit où

les gens viennent travailler, s’amuser, se cultiver, dépenser leur argent. Ce sont des

carrefours d’informations, d’idées, de marchandises. L’objectif d’une centralité est

généralement de capter les flux lui permettant de conforter sa place ou de l’améliorer. Ainsi,

Alain Bourdin [septembre 2003, page 76] affirme que « la centralité est par définition un lieu

accessible ou attractif où s’opèrent des échanges ».

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Ainsi elles se situent, à quelques exceptions près, à proximité ou sur de grands axes de

circulations. Ces derniers sont différents selon l’agglomération où l’on se situe et n’ont pas

non plus toujours été les mêmes au cours du temps.

Ainsi, dans les années 60 et les trente glorieuses, lorsque « le tout automobile » est devenu

dominant par rapport aux transports collectifs, l’accessibilité était réduite aux infrastructures

routières et autoroutières. Peu importait la proximité ou non de la présence d’un métro ou

d’un tramway. De plus, l’étalement urbain et les distances de parcours de plus en plus

longues ont favorisé l’utilisation de la voiture. Le manque de place dans la zone dense de la

ville a obligé le déplacement des centres commerciaux plutôt en périphérie, même raison

pour les bases de loisirs et autres parcs d’attraction. Les zones d’activités et industrielles

quand à elles, de part leurs activités, souvent bruyantes, parfois polluantes sont aussi

reléguées loin des zones denses notamment celles constituées d’habitat. Les périphériques,

les autoroutes ne sont jamais loin et des échangeurs sont créés. La volonté, rien de plus

normal, est de vouloir attirer le plus de monde possible. Dans le cas d’une centralité

commerciale, pour s’affirmer, celle-ci doit faire venir le plus d’acheteurs potentiels. Un moyen

d’y parvenir est d’augmenter la zone de chalandise qui dépend directement des accès pas la

route et créer d’importantes zones de stationnement. Dans le cas d’zone d’activité, il faut

pouvoir acheminer et expédier le plus rapidement les marchandises car le transport du fret

par camion étant majoritaire, la proximité d’axes routiers est primordiale.

On peut aujourd’hui affirmer que cette utilisation importante [et excessive] de la voiture a

favorisé l’émergence de centralités de périphérie au détriment de celles situées plus

profondément dans le tissu urbain. Il est sûr qu’avant la seconde guerre mondiale, lorsque

l’automobile n’était pas encore appropriée par un large public, les distances de parcours

étaient nécessairement plus courtes. Les centres commerciaux de périphéries n’existaient

pas. A cette époque, les grands magasins intra-muros ou les commerces de proximité

étaient largement majoritaires. Les rues que l’on pouvait considérer comme des centralités

avec leurs boucheries, leurs boulangeries ou leurs magasins de vêtement ont commencé à

disparaître avec l’apparition des nouveaux centres commerciaux. Voilà donc une preuve que

les centralités ne sont pas figées éternellement.

De nos jours de nouvelles préoccupations apparaissent comme l’écologie ou la rentabilité

des déplacements en temps et en argent. Hier l’accessibilité se faisait par la voiture,

aujourd’hui c’est par les transports en communs. Les temps changent, les mentalités aussi,

la volonté de sauvegarder l’environnement et d’avoir un mode de vie durable se sont

généralisés depuis le citoyen lambda jusqu’au politique. De nouvelles lignes de transport en

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commun sont mises en service fréquemment en France et en Europe pour répondre à cette

demande de plus en plus forte. Ces ouvertures se localisent généralement dans le tissu

urbain le plus dense et exclue dans ces cas les centralités de périphérie. L’homme

contemporain veut pourvoir se déplacer rapidement et de façon aisée d’un endroit à un

autre. Les nouveaux transports en commun doivent donc être performants et fiables. Or pour

que les projets soient viables financièrement il faut qu’ils transportent le plus de monde

possible, c’est donc dans les zones les plus denses qu’ils se réalisent et relient en général

les centralités existantes et identifiées. Toutefois entre celles-ci sont tout de même créés

d’autres arrêts qui sont en général porteurs de nouvelles centralités grâce à l’apport d’un

nouveau flux important de personnes.

On peut illustrer cette remarque avec l’axe du RER A en Ile-de-France. Ainsi, sur son

parcours de très nombreuses centralités sont identifiées d’Ouest en Est : l’Université de

Cergy [culture], La Défense [économie], Noisy-le-Grand [économie, commerciale], Noisy-

Champs [culture], Val d’Europe [commercial, économie, loisir], Disneyland [loisir, transport].

Dans le cas de cette ligne, des centralités ont émergé grâce au RER [Cergy, Noisy-le-Grand,

Noisy-Champ, Val d’Europe] et d’autres se sont renforcées [La Défense, Disneyland].

Ces dernières années, en plus de l’engouement pour une accessibilité propre, l’accessibilité

universelle est aussi mise en avant. Les critères sont de plus en plus draconiens pour que

les transports soient accessibles aux personnes à mobilité réduite. Pour cela les réseaux

doivent mettre en place des aménagements spécifiques. Aujourd’hui toutes ces contraintes

techniques sont prises en compte par les constructeurs ce qui permet aux plus grands

nombres de personnes de se rendre dans les centralités.

Ainsi, la localisation des centralités est fortement influencée par leur accessibilité. Dans la

seconde moitié du 20ème siècle la voiture à permis l’émergence de centralités de périphérie

accessibles par les autoroutes alors que ces dernières années [sans toutefois compromettre

de manière visible les centralités de périphérie] la tendance revient à l’émergence de

centralités moins périphériques, plus urbaines, intégrées au tissu de la ville et accessibles

par les transports en commun.

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2- L’étalement urbain révèle des centralités oubliées

L’étalement urbain est la production sans limite de la ville. Il n’y a pas de frontière rien, pour

arrêter sa croissance. En dehors des effets négatifs comme la diminution des espaces

agricoles ou encore l’augmentation des distances de transport, accompagnées de

conséquences telles qu’une hausse de la pollution atmosphérique, nous pouvons tout-de-

même identifier un effet morphologique majeur : l’absorption par l’agglomération principale

des communes périphériques.

Sans l’étalement urbain, tout village ou ville serait amené à rester isoler. Pour les grosses

agglomérations, cela ne pose pas de problème. Elles regroupent toutes les activités

permettant de vivre en quasi-autarcie : des entreprises, des loisirs, de la main d’œuvre et un

territoire rural plus ou moins conséquents. Leur continuité dans le temps n’est pas remise en

question, à moins d’un changement radical du mode de vie ou des activités qu’elles

possèdent. Ce fut ainsi par exemple le cas dans les années 80-90, avec la fermeture les

unes après les autres des mines de charbon du nord de la France. Des villes qui étaient

autrefois prospèrent ont décliné. Heureusement, elles ont souvent eu le temps de pratiquer

une reconversion de leurs activités et ainsi remonter la pente dangereuse sur laquelle elles

étaient lancées. Aujourd’hui, on ne voit pas, à moyen ou long terme (malgré la crise), de tels

changements bouleversants. Par contre, dans les villages situés près de grande

agglomération une tendance est nettement vécue (même si il ne faut pas généraliser) :

l’exode des commerces de proximité. Après l’exode rural où ces villages ont vu disparaître

une partie de leur population, c’est aujourd’hui les petits commerces qui disparaissent, au

profit des grandes surfaces des villes plus importante. Leur « mini-centralité » s’efface au

profit d’autres plus lointaines. Ces villes et villages deviennent des cités dortoirs pour les

gens qui travaillent à la ville, mais qui y font aussi leurs courses avant de rentrer chez eux le

soir.

L’étalement urbain remédie un peu à ce portrait négatif de la petite ville de campagne. Les

centralités oubliées sont en effet peu à peu rattrapées par la forte urbanisation de

l’agglomération voisine. Elles sont totalement absorbées par le tissu urbain et au bout de

quelques années en font partie intégrante. Des centralités « ont émergé dans des contextes

[…] de rattrapage et d’inclusion dans l’aire urbaine de villes anciennes » [SAINT JULIEN

Thérèse & LE GOIX Renaux, 2007, page 12]. C’est avec cette assimilation que les

tendances peuvent s’inverser, même s’il est vrai ce n’est pas toujours le cas. Comme nous le

verrons ultérieurement, ce sont les usagers qui font les centralités. Comme au théâtre un

acteur n’existe pas sans publics, en urbanisme une centralité n’existe pas si personne n’y va,

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soit pour se divertir soit pour travailler. La densité de population est donc très importante.

Pour Catherine Baumont [1993, page 26] « il existe un seuil de concentration spatiale [de la

population] en-deçà duquel les économies d’agglomération jouent favorablement sur la

rentabilité d’une centralité ». Il est en effet rare qu’en rase campagne le potentiel de

centralité se révèle important, à quelques exceptions près. Ainsi certaine gares tgv (Macon,

Bezanne) sont situées à plusieurs kilomètres de la ville qu’elles desservent mais leur rôle de

pôle d’échange est tout de même important et incontestable.

Enfin, si l’étalement urbain devient très important, deux agglomérations relativement

éloignées au départ peuvent se rencontrer par la suite. C’est le cas avec Paris dont l’aire

urbaine tend à en rejoindre d’autres. « L’étalement urbain parisien se heurte désormais aux

limites d’autres aires urbaines et des territoires de franges deviennent centralisés et

multipolarisés » [LARCENEUX André & BOITEUX-ORAIN Céline, 2006, page 20].

3- L’intégration urbaine, élément indispensable aux centralités contemporaines

Comme nous l’avons vu précédemment, un éloignement des centralités s’est produit dans

les années 70 avec l’utilisation en masse de la voiture. Les périphéries des zones urbaines

ont été largement plébiscitées par l’offre d’espace, au détriment de la relation de proximité

avec la ville. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Comme nous le dit François Ascher [septembre

2003, page 22], professeur à l’IFU, les centralités deviennent maintenant les « critères d’une

qualité urbaine ». Sans centralité, une ville est considérée sans intérêt ou dynamisme ;

comme morte. C’est pour çà que les urbanistes essaient au maximum de les concrétiser

dans leurs projets urbains. Selon Jean-Jacques Fournier [septembre 2003, page 47],

président de l’Association Française des Villes Nouvelles, en milieu urbain il est facile

d’intégrer « des équipements qui concours à la création de centralité ».

Les centralités périphériques étaient comme isolées du reste de la ville par de grandes

étendues agricoles. Depuis, l’étalement urbain, principalement résidentiel, les a rattrapés. Ce

rattrapage n’a toutefois pas effacé la rupture urbaine qui existe entre ces différents usages

[le résidentiel versus les activités, les industries, l’économie]. Cette rupture s’exprime surtout

par une différence des formes urbaines. Un centre commercial, une usine, n’auront pas la

même apparence qu’un lotissement pavillonnaire. Si autrefois ces préoccupations

esthétiques et paysagères n’existaient pas, elles entrent aujourd’hui en jeu dans les cahiers

des charges des projets, qu’ils soient urbains ou pas et en conséquence dans la réalisation

d’éléments de centralités (équipements, bâtiments publics ou privés, infrastructures). Les

études d’impacts sont de plus en plus demandées, notamment dans les dossiers de création

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de ZAC. Celles-ci doivent analyser les impacts que peut avoir un projet d’aménagement sur

le milieu dans lequel il s’insère, si l’état initial du site est fortement modifié, négativement ou

positivement et dans ce cas, les mesures qui sont prises pour y remédier. Les centralités

brassent généralement une population nombreuse et peuvent être localisées sur un vaste

territoire, ce qui n’est pas sans conséquence sur le quartier où elles sont implantées et sur

leur voisinage. Par conséquent, une intégration urbaine sans nuisance est importante afin

que le projet voie le jour ou qu’il soit bien accepté par la population. Pour cela, des

recommandations architecturales et paysagères prenant en compte le bâti existant doivent

être intégrées dans les documents d’urbanisme. Un traitement des espaces publics est aussi

préférable afin qu’une harmonie du design urbain soit visible.

Dans la continuité de cette réflexion, l’urbaniste essai parfois de mettre en scène l’espace

urbain dans le but de créer une centralité nouvelle. Il joue alors sur les éléments visuels et

sur la pratique de l’espace par l’usager. L’intégration de mobiliers urbains spécifiques, de

jeux sur les couleurs, sur les formes, peut créer une originalité dans le quartier. C’est cette

liberté de style qui peut mettre en avant un espace qui sera par la suite assimilé à une

centralité. On a dit que l’homogénéité urbaine favorisait l’intégration des centralités, mais

l’inverse peut aussi se faire. Dans ce cas, il faut que l’hétérogénéité soit appréciée par les

usagers. Nous le verrons dans la partie suivante, mais le ressenti des usagers d’un espace

peut conduire ou non à l’émergence d’une centralité. C’est ainsi que la qualité des matériaux

des espaces publics et des bâtiments, est souvent de meilleure qualité que ce que l’on peut

trouver autre part. Une centralité doit attirer le regard, être esthétiquement attractive. C’est

une façon de se différencier de ce qui n’est pas un lieu central.

4- Les choix politiques

Les décisions prises par les instances responsables de la ville ou des différents acteurs

urbains (équipement, éducation, santé, urbanisme, industrie, commerce, etc.) peuvent être

lourds de conséquences et peser fortement dans le choix de localisation, de contenu, ou

encore d’intensité d’une centralité nouvelle ou existante.

Ainsi, lors de l’élaboration des documents d’urbanisme, les élus envisagent l’aménagement à

long terme du territoire local (PLU, PLH, PDU, etc.) et intercommunal (SCOT, Plan paysage,

etc.). Cela implique la conception de règlements contraignants pour tous les projets situés

sur les territoires concernés et par conséquent sur tous les lieux de centralités. Ils encadrent

des règles, parfois strictes, que les aménageurs doivent suivre afin que leur travail soit

compatible avec ces documents et qu’une validation soit possible. Les influences concernent

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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la hauteur du bâti, l’aspect en façade, l’écoulement des eaux. Autant d’éléments techniques

ou administratifs (règlement de ZAC, financement) qui donneront raison ou pas au projet.

Même si ces contraintes existent, la ville ne doit pas rester figée ou être inactive. Elle doit

être en développement continu. C’est en tout cas ce que peut souhaiter tout maire. Ce

développement doit permettre l’épanouissement des habitants actuels, en attirer de

nouveaux, répondre à la demande en locaux commerciaux. La recherche d’un équilibre entre

logements et emplois contribue aussi à ce dynamisme urbanistique. Avant la réalisation

concrète de ces nouveaux bâtiments, immeubles, équipement ou espaces publics des

études sont menées. Elles concernent des études de marché, des études de paysage,

d’insertion urbaine, des études d’impact. Autant d’éléments qui doivent être pris en compte

et contribuent à la naissance d’un bon projet et répondent aux attentes des élus.

Pour fonctionner, la ville a besoin d’infrastructures performantes. Des équipements publics

tels que mairie, préfecture, centres sociaux, hôpitaux, équipements sportifs, lycées, sont

autant de centralités potentielles car leur attrait peut être important. Ce sont des lieux où la

vie communautaire peut se faire, des lieux de rencontre, de flux. Tous ces critères sont pris

en compte. De même, le choix du type de transport en commun à mettre en place pour

améliorer un réseau peut jouer sur l’environnement urbain proche. Par exemple, si le

parcours se fait en souterrain, dans le cas de la mise en place d’une ligne de métro, les

aménagements urbains ne se feront qu’au niveau des stations de surface. Une ligne de bus

à haut niveau de service ou un tramway, demandent quand à eux des aménagements

conséquents, qui se feront sur l’ensemble du parcours et augmenteront la possibilité

d’émergence d’une centralité. Ainsi, aucun choix politique concernant le fonctionnement et

l’aménagement urbain n’est sans conséquence et l’ensemble peut se révéler important.

De même, les mandats politiques ont une durée déterminée à l’avance et généralement

courte ou à la fin incertaine. Nous remarquons généralement que les hommes politiques

ayant des responsabilités nationales ou locales, désirent laisser une trace de leur passage

par un programme ambitieux. Il peut être totalement administratif, par exemple une réforme

(santé, administration). Mais en général c’est plutôt quelque chose qui se voit, qui attire, qui

a un impact fort sur la ville et au-delà. C’est donc souvent un bâtiment (musée) qui marque

une centralité à lui tout seul.

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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5- Quelques contenus de centralités

Comme nous avons pu le voir plusieurs fois dans notre démarche, plusieurs centralités

différentes existent. Nous allons ici en citer quelques-unes et en donner les caractéristiques

les plus importantes.

a) Commerciales

Commençons par les centralités commerciales. Ce sont les plus étonnantes car elles ont

subit le plus de changement ces dernières années. Nous en avons déjà discuté dans la

partie concernant la localisation des centralités. A partir du dernier quart du 20ème siècle elles

ont migré dans les grandes périphéries des agglomérations. La clientèle a fait part d’une plus

grande demande en diversité de produits. Pour y répondre, la réponse a été la création

d’immenses complexes dans lesquels toutes sortes de magasins pouvaient s’installer. Ce

changement à permis de concentrer en un même lieu des activités, parfois différentes

(nourriture, jardinage, bricolage, jeux) qui autrefois était divisées ou regroupées uniquement

par type d’activité (tous les magasins de bricolage dans un quartier, la nourriture dans un

autre). De plus, l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages les amené à dépenser plus.

Les stocks et les surfaces de ventes ont dû suivre l’augmentation. Or la place suffisante pour

l’installation de tels complexes ne pouvait se trouver dans le tissu urbain existant. C’est donc

en périphérie, principalement sur les terres agricoles, que les grands bâtiments

commerciaux, accompagnés de leurs immenses parkings, se sont localisés. Cette démarche

de délocalisation des activités commerciales n’a pas été sans conséquence sur les

commerces de la zone dense. Nombre d’entre eux ont fini par fermer leurs portes.

Aujourd’hui la tendance s’inverse par la remise en question de ces grands centres

commerciaux et par une volonté de redonner vie aux commerces de proximité.

Pour faire face à cette nouvelle concurrence, les grosses centralités commerciales de

périphérie accroissent d’autant plus leurs offres qu’elles se diversifient. Aujourd’hui ce ne

sont plus seulement des commerces alimentaires ou d’habillement qui s’installent. On voit de

plus en plus de complexes de loisirs s’y greffer, comprenant cinémas multiplexes, chaines de

restaurants et hôtels. Des centres de loisirs tels des casinos ou encore des aquariums s’y

installent. Pour rivaliser avec l’urbanité de la ville dense, la centralité commerciale essaie

aujourd’hui de recréer une véritable ambiance urbaine. Elle souhaite que le client reste la

journée entière sur son territoire, qu’il puisse trouver tout ce qu’il cherche, se détendre, seul

ou en famille.

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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Les centralités commerciales se sont donc tellement diversifiées qu’on peut se demander si

elles méritent toujours ce nom qui rappelle leur première nature, aujourd’hui disparue. Ce

sont des centralités générales aux contenus divers et mélangés. De plus, selon David

Mangin [juin 2004, page 118], dans certains pays, comme en Amérique du Nord « on tente

de fonder des urbanisations à partir de nouvelles centralités commerciales » car dit-il [page

13 du même livre], « il est communément admis que les lieux de grand commerce forment

aujourd’hui les rares lieux de brassage social à grande échelle ».

Cette urbanisation crée de nouvelles villes que l’on nomme Edges Cities traduit en français

par « villes lisière ». Selon Joel Garreau [1992] plusieurs critères permettent de les identifier :

- Elles doivent avoir une superficie de plus de 500 000 m² de bureaux dans lesquels

travaillent de 20 000 à 50 000 personnes ;

- Elles doivent compter plus de 60 000 m² de commerces de détail, c'est-à-dire la taille

d'un centre commercial moyen. Les "edges cities" sont des quartiers administratifs et

de services aussi bien que des lieux de loisirs et de magasinage ;

- Le nombre de chambres doit être inférieur à celui des emplois ;

- Elles doivent être perçues et vécues comme des lieux bien identifiés par la

population ;

- Leur développement urbain doit être récent (moins de 30 ans).

On voit bien ici la volonté toujours présente de développer les centralités commerciales de

périphérie existantes. Toujours selon David Mangin [juin 2004, page 109, chiffres de 2004],

« aujourd’hui en France 70% des centres d’activité commerciale sont réalisés en préiphérie,

10% dans les quartiers et 20% dans les centres-villes. En revanche en Allemagne ces

chiffres sont respectivement 30%, 40% et 30% ». Cela montre aussi que selon les pays les

méthodes d’urbanisations et d’implantations des centres commerciaux peuvent être

différentes.

b) Technologiques et scientifiques

Ce deuxième type de centralité est rattaché à l’emploi de pointe et la recherche. Par

conséquent ses employés possèdent une formation parfois très diplômée. Or pour attirer

cette main d’œuvre qualifiée et spécialisée, la centralité doit se faire remarquer des jeunes

diplômés. Cette visibilité se fait par sa localisation qui se rapproche de celle des universités

spécialisées dans le secteur professionnel recherché.

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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Ce sont des lieux de création, qui, comme les centralités commerciales, ont besoin de

bâtiments de plus en plus grands pour mener leurs expériences et concevoir leurs

prototypes. Ainsi, elles sont aussi souvent positionnées en périphérie. Cela est d’autant plus

vrai qu’elles se rattachent généralement aux centralités industrielles qui ont pour objectifs de

produire en grandes quantités les produits inventés. Ces deux centralités travaillent de

concert et entretiennent entre elles des relations de proximité et de complémentarité comme

nous le verrons dans la partie sur le polycentrisme.

De même, lorsque la recherche est importante, toute une ville peut se créer autour de ces

centralités. Ainsi, dans le cas du programme internationale de recherche sur la fission

nucléaire ITER, situé près du parc du Lubéron en région PACA, aucune ville importante ne

se situe à proximité immédiate. C’est pourquoi les chercheurs sont parfois logés sur place

avec leur famille. Des bâtiments d’habitation sont ainsi construits ainsi que des équipements

publics. Ce programme est aussi coordonné au niveau départemental et régional par un

développement territorial prenant en compte les villes touchées directement par les

retombées économiques. D’après la CCI PACA, « un pôle de compétitivité "cap énergie"

favorise le rapprochement des laboratoires de recherche, des institutions de formation de

tous niveaux et des industriels » [avril 2006].

D’autres projets, comme l’opération d’intérêt national du plateau de Saclay, ont les mêmes

prétentions de centralité. Dans cette dernière, l’idée est de valoriser les compétences

françaises en matière scientifique. Ainsi une université doit voir le jour pour former les futurs

chercheurs, ingénieurs et techniciens qui travailleront dans les entreprises et organisations

déjà présentes (industrie pharmaceutique, CEA). Cette centralité technologique et

scientifique à l’ambition d’être l’une des plus importantes au monde. « Le site doit s’inscrire

dans un projet territorial d’ensemble, se développer […] comme un cluster-cité, mixant les

populations de chercheurs et d’étudiants avec d’autres populations, organisé autour de lieux

animés où les gens aient envie non seulement de travailler, mais de vivre, de se divertir,

d’élever leurs enfants » [VELTZ Pierre, 2 avril 2009].

c) Touristiques et historiques

Ce sont parfois les plus anciennes centralités. Totalement urbaines, encrées dans le tissu

dense, elles portent parfois le nom de centre, centre-ville [de façon arbitraire]. Ce sont les

plus vieux quartiers et comprennent des bâtiments anciens. Ces derniers, selon leur

attractivité plus ou moins forte peuvent ensemble créer une centralité historique. En général

ils s’accompagnent de musées, boutiques de souvenirs, restaurants et cafés, qui en font,

une fois de plus, des centralités plus générales. Y sont aussi regroupés les bâtiments

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administratifs tels qu’hôtel de ville, palais de justice. Ces centralités se localisent aussi près

des églises qui sont les bâtiments les plus anciens et généralement les mieux conservés.

C’est pourquoi toute ville ou tout village [en France et en Europe] possède potentiellement

une centralité historique. Même les villes nouvelles reposent sur un ensemble de villes et

villages plus anciens et comprennent par conséquent plusieurs centralités historiques sur

leur territoire.

Pour Alain Bourdin [CERTU, décembre 1998, page 85] « la centralité traditionnelle est une

mise en scène de l’espace urbain ». Le patrimoine qui la compose est en effet mis en valeur

afin d’atteindre l’attractivité voulu, et ce, par des évènements, des spectacles, des

ambiances particulières. Nombre de villes et villages ne sont connus que pour leur festival

au niveau régional ou national, sans pour autant avoir un patrimoine remarquable. Ces

centralités sont généralement de taille réduite. La densité y ait souvent plus forte que dans le

reste de la ville, le bâti serré et on y retrouve une multifonctionnalité [commerces, bâtiments

administratifs et culturels, musées].

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III- L’IMPORTANCE DE L’USAGER

Dans la partie précédente nous avons identifié les différents facteurs pouvant expliquer

l’émergence du potentiel de centralité d’un lieu. Nous avons vu que ce potentiel s’exprime

différemment selon les époques. Il est parfois localisé dans le tissu urbain, parfois en

périphérie. Les centralités, en devenant de plus en plus fortes, plus attractives, ont

tendances à se diversifier afin d’accroitre d’autant leur potentiel.

Dans cette troisième partie nous révèlerons l’importance de l’usager dans la révélation des

centralités. Nous indiquerons d’abord brièvement les différences de points de vue en

urbanisme entre le professionnel et les non spécialistes. Nous verrons ensuite que la

perception de ces derniers est importante et à prendre en compte dans un projet

d’aménagement. En effet, cette perception peut aller à l’encontre de la volonté de

l’aménageur, d’où l’importance de la concertation. Dans un dernier temps nous étudierons et

chercherons des propositions permettant aux différents acteurs de créer ensemble de

véritables centralités.

1- Une perception différente

Une centralité ne fonctionne par définition que si des personnes y vont et la considèrent

comme telle. L’avis personnel de chacun est donc important pour lui donner cette

dénomination. Les acteurs de l’aménagement doivent donc prendre fortement en compte

ceux-ci afin de réussir leur projet.

Le non initié est ignorant des pratiques de l’urbanisme. Il ne tient pas compte de toutes les

données qui gravitent autour d’un projet. Il ne voit que ce qui est évident : ce qui peut

apporter un bien être pour lui-même et ce qui est visible directement. Il ne prend pas en

considération la multitude de paramètres sociologiques, environnementaux, techniques,

juridiques, qui concernent non seulement le projet lui-même, mais aussi une un grand

nombre d’usagers aux gouts, aux comportements très différents. L’objectif d’une centralité et

d’un projet urbain en général est de contenter le maximum de personnes à défaut de ne

pouvoir satisfaire tout le monde.

Cette différence de jugement peut être dangereuse pour la pérennité d’un projet,

l’émergence d’une centralité ou sa durabilité. Les attentes concernant le contenu ou la forme

d’une centralité peuvent être différentes selon les personnes. Les attentions portées sur tels

ou tels critères seront plus ou moins fortes selon l’individu interrogé. Ainsi, pour une

personne handicapée, un accès pratiques et aisé à tous les lieux sera privilégié. Pour un

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homme d’affaire pressé ce sera plutôt la proximité d’un lieu de restauration rapide. Nous

pouvons tout de même citer quelques critères: l’accessibilité, la compétitivité, l’attractivité, le

coût, l’architecture.

De même, il est très difficile pour un non initié en urbanisme de comprendre qu’un projet doit

répondre à un cahier des charges précis répondant aux critères posés par le maitre

d’ouvrage mais aussi à des critères spécifiques, indépendants de sa volonté, afin de

répondre aux dispositions des documents règlementaires (PLU, code de l’urbanisme). Or le

non respect de ces dernières règles peut entrainer un refus du permis de construire. Ces

conditions sont souvent invisibles pour un œil étranger au domaine (recul par rapport à la

voie, hauteur de faitage maximale) mais peuvent être décisives. Ainsi, si le non initié pense

au côté esthétique d’un bâtiment et tente de voir ce qui correspond à ses gouts le

professionnel essai d’atteindre une esthétiques optimale pour lui, mais qui rentre avant tout

dans les recommandations d’urbanisme. Ce dernier est prêt à faire des concessions afin que

son projet soit accepté alors que le premier ne pense qu’à une chose : que le projet plaise à

lui-même.

Il est alors difficile pour le professionnel de concilier les attentes exigeantes des usagers ou

riverains de la centralité avec les attentes parfois strictes des documents d’urbanismes et

autres (incendie par exemple). Ainsi, selon Emmanuelle Gallot-Delanézide [septembre 2003,

page 62], « il existe un décalage entre les centralités prévues à l’origine par les aménageurs

et l’usage qu’on fait une majorité d’habitants ».

On a vu ici que des centralités voulues par l’urbaniste ne pouvaient pas nécessairement

correspondre aux attentes des usagers et ainsi échouer. Il arrive aussi parfois le contraire :

un projet qui n’était à l’origine pas censé devenir une centralité peut voir son potentiel révélé

par ces mêmes usagers. Ces centralités involontaires peuvent se faire sur un lieu qui

pendant longtemps n’avait pas cette destinée. Par exemple, durant des années, une rue

peut ne pas être attractive car trop circulée, avec une ambiance urbaine repoussante, peut,

du jour au lendemain, être perçue comme attractive. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer,

par exemple un changement du plan des circulations du quartier. Si la volonté de la

commune peut simplement être de faciliter les déplacements, éviter les embouteillages, mais

dans une perspective d’ensemble, sans nécessairement vouloir favoriser une rue par rapport

aux autres, dans la pratique, ce changement peut avoir des conséquences inattendues.

Ainsi, la rue qui était autrefois à double sens peut passer à simple sens avec moins de

circulations et plus de stationnements. Cette voie autrefois passante peut devenir un axe où

les gens s’arrêtent et s’y déplacent à pied. La conséquence de ce passage d’un flux de

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voiture à un flux de piéton peut développer un commerce de proximité et d’une certaine

manière une centralité.

Ainsi, tout vient des différences de perceptions entre les individus. « La perception, c’est

d’abord l’objet d’une expérience vécue : par définition, l’espace vécu est l’espace perçu ; on

ne peut séparer le fait que l’individu vit, ou utilise l’environnement et la manière dont il le

perçoit. L’individu, dans son expérience, se construit en permanence des images de l’espace

dans lequel il vit. On vit toujours dans un environnement, dans un espace donné, et c’est à

partir de l’expérience dans l’espace qu’il faut aborder la question de la perception. »

[CERTU, décembre 1998, page 10].

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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Figure 5 : la perception de l'espace: mieux comprendre l'espace vécu (source CERTU)

2- La concertation, solution de points de vus divergents

Pour résoudre les problèmes d’incompréhension entre les différents acteurs participant à

l’élaboration d’une centralité, de façon directe (aménageurs, politiques) ou indirectes

(usagers, voisinage), la concertation est le moyen le plus efficace pour contenter le plus de

monde possible.

L’objectif est d’utiliser une méthode participative. Nous allons ici présenter une démarche à

suivre pour définir le territoire, son contenu et l’intensité de celui-ci avec l’ensemble des

participants. Il faut faire attention de ne pas confondre réunions de concertation et réunions

d’informations. Ces dernières sont les plus souvent utilisées lors de la phase d’avant projet.

Elles ne donnent aucun pouvoir aux personnes extérieures à la conception et les met

simplement au courant de l’avancée du projet. C’est un débat à un sens unique où l’avis des

non initiés n’est pris en compte.

Les consultations publiques sont importantes. Elles permettent de connaître les avis et les

demandes de chacun et d’en tenir compte dans la suite du projet. A ces réunions doivent

évidemment être présent l’ensemble des personnes concernées. Elles permettent de mettre

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à plat les perceptions de chacun et de créer un socle commun de connaissances et de

travail. Pour cela, une base de données, comprenant les différents documents

réglementaires, doit être fournie et simplifiée pour être comprise de tous, également des non

initiés. Ensuite, tout au long du processus, des réunions fréquentes doivent permettre de

mettre à niveau chacun des membres.

Ainsi, de cette manière, les quelques points réglementaires seulement connus des

professionnels sont révélés au grand public. Ce dernier a alors les moyens d’en tenir compte

dans sa réflexion et d’élargir son champ de vision. Il peut alors comprendre que l’aménageur

a, par certains documents d’urbanisme, en quelques sortes les poings liés et devient alors

plus indulgents vis-à-vis de ses idées.

Ces différentes réunions de consultation doivent être placées le plus en amont possible du

processus d’élaboration du projet ou de l’avant-projet. En effet, moins celui-ci est avancé,

moins les coûts de modification seront importants et plus l’influence du non initié sera

importante.

Figure 6: influence des parties prenantes en fonction du temps (source: PMBOK)

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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IV- LE POLYCENTRISME

Dans la partie précédente nous avons fait le point sur les différentes raisons qui poussaient

un lieu à devenir une centralité et pas un autre. Le potentiel d’une centralité est fortement

influencé par son environnement extérieur. Certains facteurs peuvent être contrôlés

(contenu, accessibilité) et d’autres sont aléatoires et difficilement maîtrisables (usagers,

attractivité). Nous savons maintenant comment peuvent naitre des centralités même si

toutes les raisons n’ont certainement pas été expliquées.

Dans cette nouvelle partie nous verrons comment s’organisent les centralités entre elles. Les

relations qu’elles peuvent s’échanger. Nous expliquerons aussi la théorie de la centralité de

Walter Christaller, les différents indicateurs relationnels.

1- Définition

Le polycentrisme est le contraire du monocentrisme. Cette deuxième notion signifie qu’un

territoire donné est composé d’une centralité principale qui domine largement tous les autres

lieux. On dit souvent que c’est le centre ville. Tous les réseaux (communications, routiers)

sont organisés en radioconcentrisme, c’est-à-dire tracés de telle sorte à aller directement

vers cette centralité. Généralement elle possède plusieurs fonctions (économique,

commerciale, politique, culturelle). De nombreux pays, notamment la France, voient leur

structure basée sur ce principe. Jusque dans les années 1990, en France, le

radioconcentrisme se concentre sur la capitale Paris et efface toutes les autres villes qui ne

sont alors pas considérées comme importantes. Ainsi toutes les autoroutes convergent vers

Paris, de même que les lignes ferroviaires à grandes vitesses. Les diagonales sont exclues

du raisonnement. Si vous voulez aller de Marseille à Nantes en train, il faut obligatoirement

passer par Paris. Il n’est pas possible (à moins d’utiliser des lignes classiques à vitesse

réduite et de ne pas craindre les nombreux changements), de prendre un chemin direct qui

ferait passer par Clermont Ferrand par exemple. Le monocentrisme est en quelque sorte un

égoïsme urbain car une ville, un quartier, ou un ensemble de bâtiments, gardent pour eux-

mêmes l’ensemble des fonctions pouvant potentiellement révéler une centralité.

Dans le polycentrisme il y a généralement un partage des fonctions. Plusieurs centralités se

localisent sur un même territoire. Comme on l’a vu précédemment, elles peuvent être nées

d’une volonté politique, urbanistique, ou encore s’être révélées toutes seules, par le seul fait

du temps. Au niveau national, le polycentrisme s’est révélé par la volonté du gouvernement

de décentralisés ses moyens administratifs et par conséquent humains. Cette politique

bénéficie aux villes de provinces qui voient leur attractivité augmenter. Au niveau urbain,

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selon Catherine Baumont [1993, page 63], le polycentrisme est « la phase d’évolution

actuelle des villes ». La spécialisation des fonctions, devenue de plus en plus importante

contribue à leur séparation. Les technicités et les connaissances requises pour chaque

fonction a obligé ces dernières à se regrouper par secteur d’activité et à se décentraliser.

Ainsi, les villes nouvelles avaient pour but de compléter l’offre de la grande centralité de

Paris et de rétablir un équilibre dans l’aire urbaine parisienne.

Cette multiplication des lieux d’importance n’a toutefois pas empêché les différents métiers

d’échanger des informations et d’entretenir des relations entre elles comme nous allons le

voir dans la partie suivante. Selon David Mangin [2004, page 26] « différentes centralités

peuvent être plus ou moins complémentaires ». Ainsi la théorie des lieux centraux de Walter

Christaller [1933] veut que la répartition des centralités se fasse en réseau et que celui-ci

favorise les flux d’informations. Mais nous verrons aussi que certaines centralités peuvent

avoir une intensité telle qu’elles peuvent dominer leurs congénères. Nous verrons alors que

certains critères permettant de les hiérarchiser existent, ainsi que des indicateurs

mathématiques permettant de calculer l’intensité d’une centralité.

2- Relations

d) Dépendance et complémentarité

Nous l’avons vu, certaines centralités se complètent par leurs usages. Il existe des

interdépendances qui font que certains lieux ont révélé leur potentialité uniquement grâce à

la présence proche d’une autre centralité. Ainsi « une métropole polycentrique fonctionnant

en réseau peut être constituée d’un équilibre de centralités aux tailles et aux intensités

similaires » [SAINT JULIEN Thérèse & LE GOIX Renaux, 2007, page 13]. Ces deux critères

(intensité, taille) peuvent être déterminants dans les relations de dépendance et de

domination. D’autres critères peuvent compléter la liste : le degré d’autonomie, les niveaux

de spécialisation par exemple.

L’intensité d’une centralité est la force que celle-ci a de montrer sa présence sur un territoire

donné, elle peut aussi s’appeler intensité urbaine. « L’intensité est une grandeur mesurant

l’ampleur d’un flux par unité de temps » [DA CUNHA Antonio & KAISER Christian, juin 2009].

Elle peut rendre compte de l’usage que l’on fait du sol, c'est-à-dire la densité des

constructions. Or, des densités identiques (coefficient d’occupation des sols similaires),

peuvent varier selon les contextes (site, place du végétal) et peuvent prendre différentes

morphologies ou emprises au sol. Enfin, il y a une différence entre la densité pratiquée et la

densité perçue. Cela montre que la densité, et par assimilation l’intensité urbaine, ne sont

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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pas des critères pertinents car trop sujets à controverse. La densité humaine nette est peut-

être plus parlante car elle prend en compte des variables connues et parfaitement définies :

le nombre d’emplois, le nombre d’habitants sur une surface donnée. En conséquence, nous

pouvons admettre dans ce cas, que plus la densité sera importante, plus les flux de

personnes seront importants et seront susceptibles de révéler une intensité urbaine et donc

probablement une centralité.

L’intensité peut aussi refléter la nature et l’importance de sa fonction. Ainsi une centralité

commerciale verra normalement son intensité croitre avec le nombre de ses magasins.

Encore une fois ce n’est pas une vérité absolue. Il faut en effet dans ce cas, non seulement

prendre en compte la quantité des surfaces marchandes, mais aussi leur qualité. A quoi sert-

il d’avoir un grand nombre de magasins si ceux-ci n’attirent personne ? Une centralité est

donc un espace de qualité. C’est celui-ci qui lui permet de se différencier d’autres lieux.

Le niveau de spécialisation est aussi important. Si une centralité diversifie sa fonction trop

fortement, elle deviendra trop générale, au risque de perdre son originalité et ce qui lui a valu

d’être révélée comme telle : sa spécificité de fonction. Nous pouvons faire une comparaison

avec la restauration : on dit généralement qu’un restaurant qui propose dans sa carte à la

fois des pizzas, des crêpes, des fruits de mer ne sera pas bon, au contraire d’une pizzéria ou

d’une crêperie qui se seront spécialisées dans un met particulier.

Tous ces critères permettent de définir un niveau de centralité. Si deux ou plusieurs

centralités ont le même niveau elles entretiennent alors une relation neutre. Il n’y a pas

d’agression quelle qu’elle soit, juste des relations pacifiques de types dépendance ou

complémentarité. Dans ces deux cas, les centralités ne peuvent subsister ou leur potentiel

est engagé s’il manque un ou plusieurs membre(s). Leurs flux sont interconnectés. Si un de

ces flux venait à disparaître, la symbiose d’ensemble, l’équilibre seraient rompus. La

conséquence serait la disparition de certaines centralités ou la mise en place de nouvelles

relations comme la domination.

e) Domination et hiérarchisation

La relation de domination est plus complexe. D’autres facteurs rendent compte d’une

certaine compétition entre les centralités. Tout d’abord ces relations n’interviennent souvent

qu’entre centralités de même fonction, par exemple entre deux zones commerciales d’une

ville, mais rarement entre deux contenus différents comme une zone commerciale et un

centre d’affaire composé de bureaux.

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D’abord elles possèdent une certaine autonomie ce qui les rend plus ou moins

indépendantes des autres lieux centraux. La disparition d’un de ceux-ci n’affectera pas les

autres, qui, au contraire, s’en retrouveront renforcés.

« Une zone est considérée comme étant plus centrale qu’une autre si elle concentre un

volume plus grand d’activités et si elle a une position privilégiée par rapport aux autres

zones » [BAUMONT Catherine, 1993, page 22]. Ainsi selon l’auteur c’est la concentration

(quantité de produits que l’on peut trouver sur la zone) et l’accessibilité (référence à la

distance) qui déterminent le niveau de centralité d’une zone et sa domination sur les autres.

Pour de bonnes performances il faut que ces deux facteurs soient les plus élevés possibles

mais à niveau égal. En effet, si par exemple, dans le cas d’une zone commerciale,

l’accessibilité est plus importante que la concentration, les flux de clients seront trop

nombreux et importants par rapport à la marchandise proposée. La demande sera plus forte

que l’offre, ce qui peut être favorable à court terme (stocks réduits), peut s’inverser à long

terme (diminution du nombre de clients contents, mauvaise réputation pour la gestion de la

clientèle). Un mauvais équilibre de ce rapport concentration/accessibilité peut devenir une

limite à la croissance d’une centralité et favorisera d’autres centralités, qui auront, elles, un

meilleur équilibre.

Deux centralités relativement proches peuvent aussi, à un moment, fusionner. « La

croissance et l’extension d’un ensemble de centres indépendants de taille similaire peuvent

former une seule aire fonctionnelle intégrées » [SAINT JULIEN Thérèse & LE GOIX Renaux,

2007, page16]. De ce processus résultera une centralité plus forte capable de rivaliser avec

ces congénères. Il existe plusieurs mesures du niveau de centralité permettant de

déterminer des indicateurs afin de les comparer :

- FUSTIER – ROUGET. C’est l’indicateur de centralité urbaine qui calcule l’indice

d’attraction. Celui-ci est déterminé par le rapport d’une masse (concentration) sur une

distance (accessibilité).

- GARLANDIER – ROUGET 1. C’est aussi un indicateur de centralité urbaine. Cette

fois l’indice d’attraction prend l’influence de la zone sur l’agglomération. C’est donc

soit un rapport entre masses ou entre accessibilités de la zone sur l’agglomération.

- GARLANDIER – ROUGET 2. Cette fois c’est un indicateur d’influence qui mesure la

concurrence interzone à l’aide des stocks et flux de chacune.

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CONCLUSION

Ce dossier a d’abord permis de faire le point sur l’ambiguïté et la confusion entre les notions

de centre et centralité. Le centre est un lieu unique d’une ville et est généralement désigné

arbitrairement par les instances décisionnaires. La centralité est un lieu parmi d’autres, qui

possède les caractéristiques d’être attractif, d’avoir une forte accessibilité ou encore une

forte intensité urbaine.

Les centralités peuvent se révéler de différentes manières. D’abord par le politique lui-même,

qui par ses choix, peut influencer fortement la manière dont évolue un lieu. Ensuite, la

localisation et l’intégration urbaine sont deux caractéristiques importantes. La localisation est

directement liée à l’accessibilité. Une centralité doit attirer les plus grands flux de personnes

mais aussi de marchandises selon ses fonctions. Ses fonctions sont diverses : culturelle,

économique, commerciale, politique. L’intégration urbaine doit prendre en compte la

morphologie du quartier ou elle s’implante, respecter une certaine harmonie d’ensemble. Elle

doit aussi savoir se démarquer des autres lieux afin de ne pas rentrer dans la banalité. Les

centralités sont fortement sujettes aux critiques et aux perceptions de leurs usagers. Un lieu

peut être central du point de vue d’un urbaniste et sans intérêt de la part de l’usager, client,

non-initié à la pratique de l’aménagement. Cette tendance peut aussi s’inverser, un lieu dont

la fonction d’origine est sans importance peut se révéler central.

Les centralités, lorsqu’elles sont multiples sur un même territoire défini, peuvent interagir

ensemble. D’abord, des relations d’égale à égale, comme la dépendance ou la

complémentarité, amènent les centralités à échanger des informations, des flux. Ensuite, des

relations de domination sont aussi fréquentes. Une centralité plus forte peut supplanter

toutes ses congénères, les faire disparaître ou les absorber (si elles sont relativement

proches spatialement).

Pour continuer plus loin notre réflexion, il faudrait se demander quelles sont les tendances

actuelles des centralités ? Tendent-elles à disparaître au profit de micro-centralités plus

encrées dans le tissu urbain tels les commerces de proximité ? Notre recherche n’a été que

théorique, il faudrait tenter, à travers différentes exemple de villes d’illustrer nos propos plus

concrètement.

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Comment identifier les centralités urbaines et quelles relations entretiennent-elles entre elles?

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http://www.hypergeo.eu/article.php3?id_article=46 : définition du terme centralité.

http://www.hypergeo.eu/article.php3?id_article=13 : définition des lieux centraux fondés sur

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http://www2.urbanisme.equipement.gouv.fr/cdu/DATAS/docs/ouvr19/chap4.htm : courrier

du CNRS, Interview de Jean-Samuel Bordreuil à propos de « centralité urbaine, ville,

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