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Mémoire effusions

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Diplôme 2011 - EFFUSIONS Mémoire

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« La foule », Peinture de Olivier Suire Verley

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Sommaire

INTRODUCTION LE THEATRE 9-13 □ Le théâtre grec 11

□ Le théâtre romain 11-13

□ Le théâtre classique 13

LE THEATRE ET L’ESPACE URBAIN 15-23

□ Les arts de la rue 17

□ Le théâtre de rue, un théâtre de l’échange 17-19

□ Les arts du cirque 19

□ Les arts forains 19

□ Le street art 19

□ Le concept du « Coucher du soleil » 19

□ Kiosque à musique 21

□ Compagnies, organisations et troupes 23

□ La situation en Europe 23

□ Les intermittents du spectacle 23

LA MOBILITE DANS L’ARCHITECTURE 25-29

□ La ville comme architecture 27

□ L’architecture évolutive et mobile 27

□ Les lieux de culture nomades 29

« LA FOULE SOLITAIRE », David Riesman 31

□ Introduction sur la société moderne 31

□ La musique et la vision de la société 31

L’ACIER 33

□ Introduction 33

□ Le choix de l’acier pour une architecture mobile 33

IMPLANTATION 35-39

□ La Défense 35

→ L’histoire de la Défense 35

→ La Défense aujourd’hui 35

→ L’axe historique 37

→ L’axe majeur 37

→ La Grande Arche, dans l’axe 37

□ Le parvis de la Défense 39

□ Enquêtes et étude des flux 41-49

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Introduction

« Ce n’est pas dans je ne sais quelle re-traite que nous nous découvrirons : c’est sur la route, dans la ville, au milieu de la foule, chose parmi les choses, homme parmi les hommes ». Jean-Paul Sartre, Situations I.

« La foule solitaire ». Ces mots de David Riesman illustrent une réalité des grandes villes françaises aujourd’hui, où règne un climat oppressant et empressé, où la po-pulation se croise dans ces lieux de pas-sage saturés, sans le moindre échange. Une société où la solitude est envahis-sante, la lassitude du quotidien se faisant indéniablement ressentir et dans laquelle les contacts humains deviennent virtuels. C’est pourtant lors de ces allées et venus récurrents que les individus se mélangent et qu’ils sont susceptible de vivre, décou-vrir et partager des instants uniques. Il semble nécessaire de pallier à cette rengaine « métro, boulot, dodo », d’en-courager les échanges spontanés entre les passants et d’offrir des expériences inédites. Alors qu’il emprunte la rue, pour aller d’un point A à un point B, le passant va soudain être surpris, attiré, ébloui...par une image, un son, un mot, une lumière... Il va être captivé, fasciné, ému...par une pas-sion, un talent, un artiste... Le virtuel s’ef-face devant la spontanéité humaine et l’individualisme fait place à l’échange. Un instant d’émotion et de partage où tous les sens sont mis en éveil. Des arts vivants, un accès à une forme de culture. Une initiative qui permet de sortir l’art des murs fermés des musées. Grâce à une structure

légère, démontable et transportable, la culture voyage de ville en ville et de pas-sants en passants.

Comment intervenir sur le trajet quotidien de l’individu afin de capter son attention et de le surprendre?

« ... Peindre un tableau qui semble igno-rer, ou nier, ou ne pas voir le spectateur constitue, pour le peintre, le seul moyen de parvenir à son but ultime : attirer de-vant la toile des spectateurs bien réels et, là, les retenir en les transportant en imagination dans un monde où ils ont leur place». Mickael Fried, Contre la théâtralité.

« It’s not in some kind of retreat that we shall find ourselves : it’s on the road, in the city, in the crowd, thing amony things, man amony men ».Jean-Paul Sartre, Situations I.

« Lonely crowd ». These David Ries-man’s words illustrates the reality of many cities in France, were pedestrians cross came another on walkways without exchange or communication, always on the run.These comings and goings be a wonderful opportunity for unexpected encounters, sharing moments of pure emotion and sensation.

On this way from point A to point B, the passer by will be dazzled, puzzled, by a sound, an image, a word. The talent or the passion of an artist live and not on screen.With itinerant mobile stage module, culture travel from place to place, from city to city and from passers to passers.

« ... Paint a picture that seems to ignore or deny, or not see the viewer is, for the pain-ter, the only way to achieve its ultimate goal : to attract spectator in front of the painting, and, then, retain them by trans-porting them to imagination in a world where they have their place. »Mickael Fried, Contre la théâtralité.

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Le théâtreTheater

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Les origines du théâtre et son rôle social. Le théâtre grec an-tique et son culte de Dionysos, la gloire des héros, les prémices d’un accès à tous à une forme de culture. Le théâtre romain avec l’importance donnée à la mise en scène, l’apparition des théâtres construits en ville et non plus systématiquement sur les collines naturelles et l’arrivée de constructions permanentes. La musique tient un rôle essentiel. Viennent ensuite le théâtre clas-sique de la seconde moitié du XVIIe siècle et la règle des trois unités.

«Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompliTienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.» Boileau, L’Art Poétique (chant 3, vers 45-46)

The origins of theater and its social role. The ancient Greek theater and its cult of Dionysus, the glory of heroes, the beginning of an access to a sort of culture. The Roman Theatre with the im-portance given to the staging, the appearance of theaters built in the city and not systematically on natural hills and the arrival of permanent buildings. Music plays a vital role. Then come the classical theater of the second half of the seventeenth century and the rule of the three units.

«That is one place, in one day, one accomplished fact Hold until the end the theater filled.»Boileau, L’Art Poétique (chant 3, vers 45-46)

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Le théâtre

Parmi les édifices d’architecture des spectacles, il faut considérer essentielle-ment le théâtre, à cause de son rôle ma-jeur dans le monde grec et romain. Bien que la première représentation théâtrale connue, une représentation égyptienne (ou bien grecque selon les versions) du Mythe osirien, date de 2500 ans avant Jésus-Christ, c’est d’abord à l’époque grecque antique qu’apparaît le Theatron. Étymologiquement, le mot théâtre vient du grec Theatron qui dési-gnait les gradins, l’endroit où l’on voit.

Le théâtre grec

Le théâtre grec antique est à l’origine du théâtre occidental. Il prend naissance dans les spectacles de la civilisation minoenne pour atteindre son apogée à Athènes au Ve siècle av. J.-C. Le théâtre grec a pour origine le culte de Dionysos, dieu du vin, de la nature et des arts. Non seulement le théâtre contait toujours des mythes et des fables et se déroulait toujours pendant les Dionysies et les Lé-néennes, mais en plus, le théâtre était or-ganisé de manière à instaurer un support pour la communication avec les dieux... Des dithyrambes, des processions, des danses, des chants et des paroles chan-tées à la gloire des héros grecs, avaient lieu autour de son temple ou sur l’agora dans la région de Corinthe. Lentement, un lieu spécifique s’intègre au temple pour les représentations théâtrales. A l’origine, le théâtre qui était construit en bois, et dont les gradins étaient démon-tables, comportait jusqu’à 15000 places.

Ses caractéristiques étaient tout d’abord d’être gratuit et offert par les autorités, de réunir toutes les catégories sociales, mais également de permettre un accès à un petit peu de culture alors que la majorité de la population était illettrée. Le terrain avant la construction de l’édi-fice était choisit en fonction de la qualité acoustique que prodiguait le lieu. Le koi-lon désigne les gradins, adossés au relief naturel. Le premier rang est réservé aux spectateurs de marque ; les places sont en effet attribuées en fonction des caté-gories sociales. L’orchestra est un cercle de terre battue où se placent le chœur, les danseurs, chanteurs et musiciens. Le proskenion est le lieu où jouent les acteurs, c’est une estrade étroite et longue en bois. La skéné est une bâtisse qui sert de coulisses aux acteurs.

Le théâtre romain

Héritier du théâtre grec antique, où il était lié au culte de Dionysos, le théâtre latin s’en démarque sur de nombreux points. S’il est associé à l’origine à des cé-rémonies religieuses, il évolue vite vers des formes de représentation profanes, dans lesquelles l’écriture, le jeu des acteurs et la mise en scène sont nettement codifiés. Le public voulait avant tout du sensationnel : la mise en scène devint donc somptueuse, extravagante et fantastique. Le texte est secondaire. Les comédiens étaient tous des hommes, soit des esclaves, soit des hommes libres mais n’étaient pas des ci-toyens. Comme en Grèce, les rôles fémi-nins sont interprétés par des adolescents

travestis. À Rome, la scène est interdite aux femmes. Les théâtres sont construits en ville au lieu d’utiliser des collines naturelles pour former les gradins du public. Les Romains élevaient voûtes et colonnades en terrain plat. L’orchestre devient demi-circulaire, et accueille quelques spectateurs privilé-giés ; les acteurs jouent alors davantage sur le proscenium qui est élargi pour leur laisser plus de place. À l’origine, les théâtres romains étaient construits en bois et seuls les spectateurs des premiers rangs pouvaient s’asseoir. L’utilisation du bois se justifiait par le ca-ractère provisoire du bâtiment : le Sénat romain, estimant que les spectacles dé-tournaient la population de son devoir re-ligieux, s’opposait en effet à des construc-tions en pierre. Après 55 av. J.-C., date à laquelle le théâtre en pierre de Pompée fut édifié, les constructions provisoires laissèrent place aux théâtres permanents. Tout le monde pouvait aller au théâtre : hommes, femmes, enfants, esclaves. Les citoyens avaient pour obligation de porter la toge. À Rome et dans les villes romaines, le théâtre occupe un rôle social : on s’y rend pour discuter, se réunir, se faire voir ou chercher des aventures amoureuses, comme le raconte Ovide dans l’Art d’ai-mer. Le théâtre sert également d’espace de dialogue entre le prince et le peuple, et les personnes importantes tenaient à être présentes aux spectacles pour se montrer plus proches du peuple. Mais la distribution du public dans la cavea repro-duisait la hiérarchie sociale.

Le théâtre 11

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Les théâtres gréco-romains aujourd’hui

Théâtre d’ÉpidaureLe théâtre d’Épidaure est le mieux conservé et passe pour le plus accompli de tous les théâtres grecs antiques. Probablement construit au début du IIIe siècle av. J.-C., il est parvenu jusqu’à nous dans un état exceptionnel. Les gradins de calcaire gris, presque tous d’origine, n’ont été restaurés que sur les deux ailes.

Théâtre de TaormineLe Théâtre de Taormine (voir Théâtre gréco-romain de Taormina), commencé au IIIe siècle av. J.-C., est situé dans l’ancienne cité grecque, puis romaine, de Tauromenion, en Sicile (aujourd’hui Taormine en Sicile). Il est l’une des ruines les plus prisées de Sicile en raison de sa remarquable préservation et par la beauté de son emplacement.

Théâtre d’AspendosLe théâtre, construit par l’architecte local Zénon sous le règne de Marc-Aurèle, [1], est l’un des mieux conservés du monde romain : son mur de scène, sa cavea sont en excellent état : même la galerie supérieure sous arcades est parvenue jusqu’à nous pratiquement intacte.

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Les théâtres gréco-romains aujourd’hui

Le rôle de la musique est essentiel dans le théâtre latin. Comme un opéra aujourd’hui, une représentation scénique est inimaginable sans accompagnement musical : un musicien professionnel com-pose ouverture, intermèdes et accompa-gnement sur les vers du poète. La musique est jouée par les tibicines (joueurs de flûte) sur deux flûtes (tibiae), l’une de ton grave (dextera), l’autre de son aigu (sinistra) ou sur des flûtes doubles, graves et aiguës. Le ton est choisi en fonction du rôle, le grave et l’aigu soulignent les dialogues entre pères et fils dans les comédies.

Il ne nous reste que quelques fragments de cette vie théâtrale : quelques monu-ments plus ou moins bien conservés, des pièces (en nombre infime au regard de l’extraordinaire activité dramatique des auteurs latins), quelques écrits théoriques (comme Vitruve, qui, dans le livre V du De Architectura traite des endroits propices à la construction des théâtres, de leur archi-tecture et de leur acoustique).Comme le prouve la programmation ac-tuelle des saisons théâtrales, le répertoire antique et surtout grec n’a jamais cessé d’être joué, parfois dans un cadre an-tique. Et de la Renaissance au XXe siècle, les auteurs n’ont jamais cessé d’adapter, de copier, de transformer le théâtre grec.

Le théâtre classique

Le théâtre de la seconde moitié du XVIIe siècle est souvent appelé théâtre classique parce qu’il répond à un en-semble de règles inspirées du théâtre

antique. Ces règles, connues sous le nom de règles des trois unités, furent formulées explicitement pour la première fois par l’abbé d’Aubignac.Boileau, dans L’Art Poétique (chant 3, vers 45-46), (1674), résume en vers ces contraintes :«Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompliTienne jusqu’à la fin le théâtre rempli.»La règle des trois unités:- En un jour, l’unité de temps- En un lieu, l’unité de lieu- En une intrigue, l’unité d’actionCette règle a pour but de ne pas épar-piller l’attention du spectateur avec des détails comme le lieu ou la date, l’auto-risant à se concentrer sur l’intrigue pour mieux le toucher et l’édifier. Elle permet à la fois de respecter la bienséance et de donner un caractère vraisemblable aux faits représentés et ainsi, satisfaire le spectateur du XVIIème siècle. Car en effet, une autre règle du théâtre classique est celle de la bienséance. Conformé-ment au respect de la vraisemblance, de la morale, l’acteur ne doit pas choquer le spectateur. De ce fait violence et intimité physique sont exclues de la scène. Les ba-tailles et les morts doivent se dérouler hors scène et être rapportées aux spectateurs sous forme de récits. Boileau la résume ainsi :«Ce qu’on ne doit point voir, qu’un récit nous l’expose :Les yeux en le voyant saisiront mieux la chose ;Mais il est des objets que l’art judicieuxDoit offrir à l’oreille et reculer des yeux». Le théâtre classique d’Aristote ou de

Platon voit le concept de la catharsis se développer. La catharsis qui signifie purifi-cation. C’est l’épuration des passions par le moyen de la représentation dramatique : en assistant à un spectacle théâtral, l’être humain se libère de ses pulsions, angoisses ou fantasmes en les vivant à tra-vers le héros ou les situations représentées sous ses yeux. La catharsis désigne donc, d’abord, la transformation de l’émotion en pensée. Pour Aristote, le terme est surtout médical mais il sera interprété ensuite comme une purification morale.

Cependant, Mareschal et Scudéry ne veulent pas de ces «étroites bornes» du lieu, ni de celles du temps, ni de celles de l’action. Des auteurs comme Pierre Cor-neille ont pris des libertés dans le respect de ces règles. L’illusion comique, où l’ac-tion semble se dérouler en plusieurs lieux et en plus de vingt-quatre heures, en est un bon exemple. Également dans la célèbre préface de Cromwell, Victor Hugo critique les unités de lieu et de temps ainsi que la vraisemblance de la tragédie classique.

Le théâtre 13

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Le théâtre et l’espace urbainTheater and urban space

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Le théâtre traverse les époques et prend de siècle en siècle de nouvelles formes. Il entretient depuis toujours des rapports très étroits avec l’espace urbain. Déjà dans la République romaine, la rue était considérée comme un outil de communication et la notion de spectacle y était liée. On peut aujourd’hui parler d’Art de rue au sens large, pour désigner un secteur multidisciplinaire : le théâtre de rue, les arts du cirque, les arts forains, le street art. Le théâtre de rue sera la plus grande source d’inspiration de ces recherches et constats, le théâtre de rue : un théâtre de l’échange.

« Un spectacle qui peut être vu par une foule de personnes offre une occasion unique d’éprouver des émotions ensemble. Dans une société individualiste, où chacun se refroidit derrière son écran, cela reste un moment exceptionnel. », Pedro Garcia, directeur du festival Chalon dans la rue.

Theater gows through the ages and takes new forms century by century. He has always maintained a very close relationship with urban space. Already in the Roman Republic, the street was seen as a tool of communication and the notion of spectacle was bound to it. Today we can speak of Street Art in the broad sense to denote a multi-disciplinary sector: street theater, circus arts, the arts carnival, street art. Street theater will be the widest source of inspiration for these research and findings, street thea-ter: a theater of the exchange.

« A show which can be seen by a crowd of people is a unique opportunity to have emotions together. In an individualistic so-ciety, where everyone gets cools behind his screen, this represent an extraordinary moment. », Pedro Garcia, director of Chalon’s festival in the street.

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Le théâtre et l’espace urbain 17

Le théâtre et l’espace urbain

Déjà dans la République romaine, la rue était considérée comme un outils de communication et de reconnaissance primordial au sein de la société. Les chefs d’armée s’imposaient sur l’espace pu-blic en édifiant des monuments en leur honneur, symbole de leur grandeur et de leur pouvoir. La notion de spectacle était présente, la rue représentait la scène sur laquelle les généraux victorieux pouvaient se montrer au public. La notion d’art pu-blic est une appellation récente, la pra-tique et/ou politique est ancienne. La sta-tuaire monumentale en est un prémices.

Les arts de la rue

Du spontanéisme, de la réactivité, de la circulation et de la participation: ils sont les mots d’ordre des arts de la rue. Aujourd’hui, ils constituent un mouvement artistique composite, caractéristique de l’Europe et de son identité culturelle. Un secteur multidisciplinaire: le théâtre de rue, les arts du cirque, les arts forains, le street art. La France est aujourd’hui le pays des festivals, dans lesquels les arts de la rue occupent une place de plus en plus importante. Fini le temps où les artistes de rue faisaient peur aux bourgeois, aux élus locaux ou aux simples badauds. Art popu-laire par excellence, le plus souvent gratuit et à la portée du plus grand nombre, ses moyens n’ont cessé d’augmenter. Les spectacles proposés atteignent des dimensions impressionnantes et repous-sent les limites de l’imagination. Mais ces déambulations pharaonique, de plus en

plus présentes au détriment de formes plus fragiles, n’entraînent-elles pas les arts de la rue sur le terrain de l’événementiel ?Comment sortir de l’exclusif carcan festi-valier et de mettre le théâtre en partage, dans la rue, à tout instant.« Un spectacle qui peut être vu par une foule de personnes offre une occasion unique d’éprouver des émotions en-semble. Dans une société individualiste, où chacun se refroidit derrière son écran, cela reste un moment exceptionnel. », Pedro Garcia, directeur du festival Chalon dans la rue.

Le théâtre de rue, un théâtre de l’échange

Le théâtre de rue c’est avant tout l’échange entre tous les arts de la scène, entre les composantes de toutes représen-tation théâtrale, échange avec le public et la société civile, échange avec le réel, avec le monde urbain. La rue oblige à la rencontre, à la relation, à l’échange. C’est se plonger dans le bain social.« La puissance des images, le jeu des ac-teurs, les émotions dégagées bénéficient d’un formidable amplificateur lorsqu’ils sont produits au grand air ». Maud Le Floc’h. Il s’agit de faire un spectacle pour un public large et diversifié. Comme le dis Sylvie Clidière , écrivain, je cite: « Socia-lement, le spectacle s’adresse ensemble aux spectateurs prévenus et aux passants de hasard, au public averti et au public «vierge» ».

Le spectacle sollicite son spectateur qu’il s’agisse de la capture des regards ou d’une projection imaginaire. Le public du théâtre de rue est instable: il s’attroupe puis se disperse au gré des occasions. Sa mobilité permet une appréciation diffé-rente de l’art présenté.De la même manière, le théâtre de rue prend une forme itinérante et part à le rencontre des passants. « L’itinérance comme une réponse qu’il nous fallait trouver quant au rapport entre le théâtre artistique et les publics » Compa-gnie Arsenic, Belgique.Le théâtre de rue comporte deux caracté-ristiques majeures: son imprévisibilité et son désintéressement (sa gratuité, sa généro-sité disponible, son ouverture).Le principe est de ne pas être élitaire et de tendre vers une démocratisation de la culture savante.

Il existe différentes formes théâtrales: - exhibitions: spectacles fixes, en plein air ou dans une aire. - déambulation: spectacles itinérants, avec ou sans chars et machines. - interventions: intrusions discrètes ou in-discrètes d’acteurs dans l’espace public. - installations: inclusions dans l’environne-ment d’objets ou de dispositifs, animés ou non.

« Les gens nous rencontrent souvent par hasard, parfois sans le savoir, nous sommes pour tous les yeux et toutes les oreilles », Fédération des arts de la rue, « Rue libre », 2007.

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Le street art

Deux précurseurs de la grande illusion 3D, utilisant l’espace urbain comme support. Ils s’inspirent de la technique de l’anamorphe pour réaliser des trompes-l’oeil en pastel. Il peignent des oeuvres en pleine rue, à même le pavé des compositions 3D impressio-nantes. Les artistes invitent les passants à participer à leur oeuvre: un vrai art de l’échange.

Julian Beever : Artiste britannique. Oeuvre de droite.Edgar Mueller : Artiste peintre allemand. Oeuvre de gauche.

Mark JenkinsStreet installations. Un street-artist américain, principalement connu pour ses installations de rue, commencées en 2003. Il a en parti-culier développé une technique qui consiste à mouler des formes avec du ruban adhésif transparent.

Cedric Bernadotte Un artiste contemporain françaisIl intervient depuis plus de 10 ans dans l’espace public pour ques-tionner les limites entre l’espace public et le privé, le mobilier urbain et notre présence à la ville. Il propose un mobilier multifonc-tionnel dans des espaces résiduels de la ville avec des matériaux économiques. Il travail sur l’évolution des espaces publics standar-disés tels que les parcs et squares.

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Le théâtre de rue doit rester en per-pétuel mouvement. Il se tisse et se trame autour de valeurs sans cesse recompo-sées; il doit savoir changer de forme et de lieu et inventer de nouveaux protocoles de rencontre avec le public pour que la provocation reste vivace, pour empêcher l’endormissement. Plus que jamais, un tra-vail d’innovation dans le monde d’entrée en contact avec les publics exclus de la culture s’avère nécessaire. Des quartiers aux villages, les artistes de rue manifestent un profond désir d’altérité. C’est bien de désir qu’il est question, celui qui anime les artistes comme les spectateurs des arts de la rue en Europe : « Le désir de mettre du théâtre en partage, dans la rue, l’Europe - le monde », Anne Gonon.

Problème de reconnaissance du théâtre de rue

Il existe une tension entre les arts et les genres d’où découle un manque de légitimité et de reconnaissance du théâtre de rue.Les précurseurs du théâtre dit classique oppose un fort impact visuel face à un faible contenu narratif; un fort impact social à une faible valeur artistique. Enfin il est qualifié de forme populaire face à une forme savante.La politique de subventionnement des arts de la rue est récente en France, crée en 1982.

Les arts du cirque

Au XXIe siècle, le cirque est un spec-tacle vivant populaire organisé autour d’une scène circulaire qui lui doit son nom. Le cirque s’est métissé, se mélangeant à la danse, se frottant aux arts plastiques. On y retrouve le principe du chapiteau itinérant: une forme mobile qui part à la rencontre des spectateurs. Il se dépose au coeur de la ville, dans un espace de circulation et devient un espace de com-munication. Aujourd’hui, le cirque existe sans sa scène circulaire, en salle ou dans des lieux particuliers, aux côtés de pièces de théâtre, de danse, etc.

Les arts forains

Des espaces de jeu nomades et fer-mées, dans lequel le public est invité à entrer. Entresorts, caravanes, chapiteaux, baraques, roulottes: tous isolent en partie le spectateur de l’espace public. Le texte peut tenir un rôle plus important qu’en rue. Leur accès est généralement accompa-gné d’une billetterie, contrairement au théâtre de rue.

Le street art

Il regroupe toutes les formes d’art réali-sé dans la rue ou dans des endroits publics et englobe diverses méthodes telles que le graffiti, le pochoir, la mosaïque, les stickers ou les installations. Pour l’art urbain, la rue est le support, les objets urbains sont la matière première. La rue est le terrain de

la sociabilité, le lieu où vient s’inscrire une volonté de civilité, d’urbanité. L’art public et l’art urbain se distinguent du théâtre de rue du point de vue de la temporalité. Une relation pérenne avec la forme urbaine s’opposant au temps éphémère et fugace de l’évènement et du spectaculaire.

Le concept du « Coucher du soleil »

Vous installer des gradins et il y a quelque chose à voir. C’est la manière d’attirer le public et de faire d’un fait qui semble banal un spectacle. « Le soleil est à tout le monde au Zomer van Antwerpen », Wouter Hillaert.Seul l’espace réservé au public est installé, alors que la scène n’est que l’existant, comme il se faisait déjà dans la république romaine.

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Vannes Oran - Algérie

NancyParis

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Les kiosques à musique

Les kiosques à musique sont originaires de Chine. On y construisait des pavillons de jardin souvent quadrangulaires, à proximité des étangs. Lieu de délasse-ment, voire de méditation, ils ont été repris par les turcs, au palais de Topkapi entre autres.Au XVIII ème siècle, c’est un des sujets des fabriques qui ornent les parcs à la fran-çaise ou a l’anglaise. A cette époque, les chinoiseries sont fort à la mode et ces pavillons de jardin y participent. Les kiosques à musique c’est l’appa-rition du fer et de la fonte qui offrent des possibilités nouvelles à la construction. La montée de la bourgeoisie, du sentiment national et des nouvelles formes de dif-fusion de la musique d’ensemble engen-drent le développement de ces construc-tions publiques. La révolution bourgeoise de 1830 à touché toute l’Europe. Les mentalités ont changé et un nouveau principe s’installe, celui de la glorification de l’armée. On retrouve alors l’usage des premiers monu-ments ou installations publics de l’époque de la république romaine. Les kiosques à musiques étaient pré-sents partout dans le monde, ils ne sont aujourd’hui plus que de simples installa-tions passives, délaissés, ne servant que pour de très rares occasions (comme la fête de la musique), sur lesquelles les pas-sants se détendent de temps en temps. Un exemple frappant est celui de l’installation d’un podium à trente mètres d’un kiosque à musique. Pour certains, le rôle des

conservatoires et académies de musique est sans doute de plus déprécier, voire de favoriser, la musique de fanfare et d’har-monie; et celui des compositeurs contem-porains de ne pas négliger les musiques pour les concerts en plein air.

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Compagnies, organisations, troupes :

- La compagnie Royal de Luxe - La compagnie Ilotopie - La compagnie Off - La compagnie Générik Vapeur - La compagnie Arsenic - Tender - Delices Dada - Les souffleurs - Deuxième groupe d’intervention - In situ - Hors les Murs - Festival « Parcours croisés », initié par Bernard Faivre d’Arcier, en 1980, à Avignon. - Carnaval des ténèbres : Théâtre de l’unité, Scènes de rue à Toulouse, Le Mer-veilleux urbain à Nancy, Lieux publics. - L’été d’Anvers

Vers une Europe du spectateur de rue

Le public européen représente cinq cent millions de spectateurs potentiels. Les motivations du spectateur de rue sont multiples: l’envie de découvrir des spec-tacles originaux et novateurs, la dimension festive.A travers toute l’Europe, ils sont prétextes à la rencontre, à la sortie, à l’usage de l’espace public comme lieu d’échanges et de discussions. Le public des pays de l’Est est un public plutôt féminin et est sy-nonyme de sortie entre amies; alors qu’en Occident, on trouve un public familial où les enfants sont très présents. En Europe, ce sont sauf de rares exceptions, partout les mêmes facteurs qui influencent ou

détermine l’accès au spectacle: niveau d’instruction, l’âge, le sexe, les revenus, le lieu de résidence. Le public des arts de la rue se caractérise par leur profils hété-rogènes. Il n’échappe pas à la règle: les classes sociales dites favorisées y sont sur-représentées et forment un public appar-tenant à des catégories socioprofession-nelles aux pratiques culturelles variées.Un public assidus et fidèle, qui tend à être populaire. Un public composite.

Les intermittents du spectacle

En France, un intermittent du spectacle est un artiste, un ouvrier ou un technicien qui travaille par intermittence pour des entreprises du spectacle (cinéma, télévi-sion, théâtre ou autre spectacle vivant). Le statut d’intermittent, contrat de travail irréguliers, entrecoupés de périodes de chômage, a été appliqué au spectacle vivant à partir de 1969. Depuis lors, les intermittents du spectacle n’ont cessé de mener un combat en faveur de l’amé-lioration de ce statut. En juillet 2003, le mouvement a entraîné l’annulation des grands festivals d’été (Montpellier Danse, Aix-en-Provence, Avignon, etc.)

La politique culturelle

Les arts de la rue se frottent à un pro-blème majeur concernant la politique culturelle. Comment financer ces interven-tions? Les ressources publiques peuvent-elles être au service de la culture?

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La mobilité dans l’architectureMovability in architecture

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Parmi les diverses façons d’appréhender l’architecture, il y en a une qui semble être en adéquation avec la ville mouvante en constante évolution : l’architecture mobile, voire temporaire. La remise en cause des fondamentaux d’une architecture dite figée pour une architecture qui s’adapte à la ville et aux individus. Yona Friedman en est un des précurseurs.

« Le bâtiment est mobile au sens où n’importe quel mode d’usage par l’usager ou un groupe doit pouvoir être possible et réalisable. », Yona Friedman, «L’Architecte mobile», 1958.

Among the various ways of imagining architecture, one of them seems to be consistent with the idea of a city in constant evolution: the moving architecture, see temporary. The questio-ning of the fundamental architecture called «fixed» for an archi-tecture that fits the city and individuals. Yona Friedman is one of the precursors.

« The building is removable in the sense that any method used by the user or group must be possible and feasible. », Yona Friedman, «L’Architecte mobile», 1958.

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La mobilité dans l’architecture

La ville comme architecture

Nous associons à la plupart des bâti-ments qui nous environnent des caractéris-tiques de stabilité et de pérennité. Pour-tant, les architectes ont pensé et construit de nombreux projets d’architectures mobiles, temporaires, évolutives. A travers ces projets, c’est la vie des bâtiments mais aussi la manière dont ses usagers les ha-bitent qui importent. Et au delà des bâti-ments, on peut aussi penser la ville comme une immense architecture en constantemobilité, par la transformation de son urbanisme, les déambulations de ses habitants, etc. La dimension du temps devient primordiale dans cette gestion de l’espace à vivre. Dans le dictionnaire le Robert, les définitions sont successives de ces deux mots clés :Mobilité :- « Caractère de ce qui peut se mouvoir ou être mû, changer de place, de posi-tion. »- « Caractère de ce qui change rapide-ment d’aspect ou d’expression. »Architecture :- « L’art de construire un édifice. »- « Disposition d’un édifice. »

L’architecture évolutive et mobile – les années 50 et 60

Pour faire face à la forte poussée démographique d’après-guerre et à la reconstruction, de nombreux immeubles sont construits dans les années 50, rapide-ment. Répondant de manière uniforme aux besoins urgent de loger la population,

ils suscitent bientôt des critiques.En juin 1954, les architectes Claude Parent et Ionel Schein publient un article contre le fonctionnalisme et pour la mobilité. Deux ans plus tard, lors du Xe Congrès du CIAM (Congrès International d’Architecture Moderne), Yona Friedman expose pour la première fois les principes d’une archi-tecture mobile et définie par ses usagers. Dans son manifeste «L’Architecte mobile», de 1958, Friedman peut ainsi écrire : « Le bâtiment est mobile au sens où n’im-porte quel mode d’usage par l’usager ou un groupe doit pouvoir être possible et réalisable ». Il fonde cette même année le GEAM (Groupe d’Etudes d’Architecture Mobile) qui, jusqu’en 1962, réfléchira à l’adapta-tion de l’architecture aux transformations de la vie moderne. Il est rejoint dans cette recherche par de nombreux architectes. En prônant la mobilité, les architectes remettent en cause la vision de l’architec-ture comme élément figé et l’investissent d’une vie propre, qui lui permet de croître, de se transformer et de se mouvoir. C’est le fondement même de l’architecture en occident qui est remis en cause, celui d’une architecture implantée dans un sol, dont elle ne bougerait plus. Par ailleurs, ils défendent une architec-ture qui s’adapte aux besoins des indivi-dus, et qui est donc fondamentalement évolutive. Mobilité interne à l’habitat (transformer l’habitat existant), mobilité de l’habitat (habitat qui bouge), de la ville et de ses équipements ; autant de pistes ex-ploitées par les architectes pour repenser nos manières de vivre l’architecture.Enfin, ils redonnent aux individus un rôle

actif par rapport à l’architecture, autant dans le choix des éléments de leur habitat que dans leur emplacement et leur trans-formation.

Une série de mots clés pouvant qualifier ou être associé à l’architecture mobile :

Evolutif, Démontable, Transportable, Etirable, Déformable, Adaptable, Ex-tensible, Télescopique, Pliable, Elastique, Gonflable, Nomade, Tournant, Flottant, Volant, Provisoire, Ephémère, Léger, Minimum, Papier, Carton, Textile, Plastique, Préfabriqué, Container, Algeco, Tente, Yourte, Bidonville, Mobil home, Camping-car, Caravane, Roulotte, Chapiteau, Péniche, Sous-marin, Navette spatiale, Territoire, Carte, Déambuler, Se promener, Errer, Dériver, Voyager, Itinérant, Migrer, Nouvelles technologies, Cinéma, Rêve, Illusion, Evasion, Liberté.

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- en haut à gauche, les camions art contemporains

- en haut à droite, la capsule chanel à l’IMA

- en bas à gauche, le centre pompidou mobile

- en bas à droite, la boîte à images.

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Les lieux de culture nomades

- Le pavillon d’exposition temporaire Mobile Art conçu par Zaha Hadid pour la maison Chanel. Après avoir voyagé à Hong-gkong, Tokyo et New York, une capsule futuriste qui se pose sur le parvis de l’Institut du monde arabe, destinée à accueillir des expositions d’art contempo-rain arabe. - Le projet du Centre Pompidou Mobile dessiné par l’architecte Patrick Bouchain. Un chapiteau éphémère de 600 m2 d’ex-position. Comme un cirque traditionnel, le « CP Mobile » partira sur les routes des villes et des campagnes, exposant une quin-zaine d’oeuvres majeures (peintures et sculptures) de grands noms et de jeunes talents. - Les camions art contemporain. L’édition de la foire ArtParis a crée l’évènement en invitant l’association Move for Art. Des oeuvres arrivée de plusieurs villes d’Europe, accrochées sur les parois de huit camions qui ont convergé vers le Grand Palais. - La boîte à images. Un juke-box diffusant des films, créations visuelles et sonores, en le posant de différents lieux. Par le réalisa-teur Jean Rabaté, « Rêve en ville, ville de rêve ».Des lieux de culture nomade qui partent à la rencontre du public pour des expé-riences urbaines originales.

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« La foule solitaire », David Riesman

« The lonely crowd », David Riesman

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« La foule solitaire », David Riesman.

Ces mots de David Riesman illustrent une réalité des grandes villes françaises aujourd’hui, où règne un climat oppres-sant et empressé, où la population se croise dans ces lieux de passage saturés, sans le moindre échange. Une société où la solitude est envahissante, la lassitude du quotidien se faisant indéniablement ressentir. C’est pourtant lors de ces allées et venus récurrents que les individus se mé-langent et qu’ils sont susceptible de vivre et de partager des instants uniques. Le choix des arts vivants se justifie dans le fait qu’il est question d’émotions, d’échange et de culture. Il y a un besoin de généraliser un accès à une forme de culture et de la démocra-tiser. Des projets d’infrastructures mobiles culturelles se multiplient. Des initiatives originales qui permettent de sortir l’art des murs fermés des musées et autres insti-tutions. Grâce à des structures légères, démontables et transportables, la culture voyage de ville en ville.

La musique et la vision de la société La musique traverse les époques et est le reflet de la société dans laquelle elle évolue. Les artistes transmettent les émotions des ères vécues et expriment le ressenti d’une population entière. Ils sont l’expression d’une génération, la mé-moire d’une époque et sont souvent très révélateurs de sentiments et de situations propres.La ville de Paris est évidemment source de grandes inspirations, de nombreux artistes se sont exprimés à son sujet et le résultat est très évocateur. En effet, Edith Piaf,

icône de la chanson française de music hall et de variété des années 50, chante « Paris » de manière élogieuse : « Paris, c’était la gaieté, Paris,C’était la douceur aussi,C’était notre tendresse... »A l’inverse, Thomas Dutronc, guitariste et chanteur actuel, chante la ville de ma-nière plus péjorative et pessimiste avec « J’aime plus Paris » : « Le ciel est gris,Les gens aigris,Je suis préssé,Je suis stressé... »

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L’acierSteel

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L’acier

Construire avec de l’acier relève de la filière composite. C’est un matériau dont la préparation et la mise en forme se fait en grande partie en atelier et dont les élé-ments arrivent sur le chantier prêts à être montés et associés à d’autres matériaux. La logique de la construction avec l’acier est une logique d’assemblage, où l’ossa-ture se fait par points porteurs de types poteaux-poutres, sur lesquels viennent se greffer les éléments de planchers, d’enve-loppe et de partitions. L’acier permet une grande liberté dans la forme pour la conception d’une ar-chitecture, pouvant être formé d’arcs, de poutres cintrées, de poutres en treillis, de poutres alvéolaires, de tubes, etc. L’acier se prête à toutes sortes de mises en oeuvre et offre une gamme importante d’aspects.

Le métal acier comme matériau de construction est la solution la plus adaptée aux infrastructures mobiles ou éphémères.Il est tout d’abord une solution de légèreté et d’élégance. Si l’insertion d’un bâtiment dans le paysage est avant tout affaire d’architecture, opter pour un bâiment à ossature métallique offre au concepteur une liberté de forme et une souplesse d’intervention. L’acier est également une logique d’éco-nomie des ressources. Une contribution tangible au domaine de la HQE (Haute Qualité Environnementale). Un matériau recyclable et recyclé, écologique et sain. Un matériau pérenne.Il permet un confort acoustique. Associé à d’autres matériaux, il dispose d’une

excellente isolation phonique. La mise en oeuvre d’un système masse-ressort-masse, né de l’association de deux parements séparés par une ossature métallique et d’un isolant acoustique comme la laine minérale, peut conduire à des niveaux d’isolation acoustique très performants. Un principe largement mis à profit pour la construction de complexes de salles de cinéma, exigeant une « séparation » totale , compte tenu des niveaux de pression acoustique générés par les équipements de sonorisation. Les parements peuvent être en plaques de plâtre.Les profils modulaires et les éléments de structure préfabriqués sont tout à fait adaptés aux constructions mobiles.

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Implantation

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La Défense

Dans le prolongement de l’axe his-torique parisien et de l’axe majeur, la Défense est un quartier en perpétuel évolution où les projets d’aménagement se multiplient. Un flux impressionnants de passants, travailleurs, voyageurs y est constant.Au centre de trois villes, Puteaux, Nanterre et Courbevoie, un quartier mixte: 600 000 m 2 de logements avec 20 000 habitants, un pôle commercial majeur, environ 3 millions de bureaux avec 180 000 salariés et une gare importante. Une vaste dalle piétonne de 31 hectares, surélevée par rapport au sol naturel. Une soixantaine d’oeuvres d’art font de la Défense un mu-sée en plein air.«Une mixité qui est un élément de vie, et l’ambition est de faire de ce quartier de La Défense, situé à 6 km du centre de Paris un quartier de vie intégré à la capitale. La mixité permet d’avoir des bâtiments qui fonctionnent 24 heures sur 24, 365 jours par an, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », Bernard Bled.

L’historique de la Défense

La Défense, ce nom vient de la sculp-ture érigée en 1883 par Louis-Ernest Barrias qui symbolise la défense de Paris contre les Prussiens pendant le siège de 1870. Dans les années 50, l’État décide d’amé-nager un quartier d’affaires au nord-ouest de Paris, sur les communes de Courbe-voie, Puteaux, et Nanterre. Il crée l’Éta-blissement Public d’Aménagement de La

Défense le 9 septembre 1958, l’EPAD, et lui donne trente ans pour aménager le quar-tier, occupé par des habitations vétustes, bidonvilles, petits commerces... Le CNIT est construit pour accueillir l’exposition univer-selle, qui se tiendra finalement à Bruxelles. Un plan-masse est adopté en 1964, limi-tant à 100 metres au dessus de la dalle les hauteurs des futures tours, ayant une base de 24 x 42 mètres et une surface égale à 27 000 m² environ. Le programme prévi-sionnel est porté à 850 000 m² de bureaux. En 1989, la Grande Arche est construite dans le prolongement de l’Axe Historique.L’année 2006 est une nouvelle ère pour La Défense. Nicolas Sarkosy alors président du conseil d’admistration de l’EPAD, lance en compagnie de Bernard Bled (directeur de l’EPAD) le projet de renouveau du quar-tier.Ce projet très ambitieux prévoit la destruc-tion, la rénovation et la construction de nouvelles tours. Le mot d’ordre est donné : toutes les nouvelles tours seront aux maxi-mum écologiques adoptant la norme HQE (Haute Qualité Environnementale).Début juillet 2010, l’EPAD et l’EPASA fusion-nent pour formé l’EPADESA. Le nouvel Éta-blissement public d’aménagement de La Défense Seine Arche a pour mission de fa-voriser l’aménagement, le renouvellement urbain, le développement économique et social et le développement durable de l’espace qui lui est confié. Quelques dates clés: 1958 : construction du Cnit et création de l’EPAD, 1968 : ou-verture de la gare SNCF, 1969 : ouverture du boulevard circulaire, 1970 : construc-tion de la tour Aurore et ouverture du RER ligne A, 1981 : création du centre com-

mercial Les Quatre Temps, 1989 : construc-tion de la Grande arche.

La Défense aujourd’hui

La Défense c’est le premier quartier d’affaires européen, par sa densité : 3 600 entreprises, 1 500 sièges sociaux, 15 des 50 premières entreprises mondiales, le pre-mier complexe d’échange de transports en commun d’Europe et 230 000 m² de commerces de proximité. Il présente une attractivité mondiale. Sculptures, statues, peintures, fresques, vitraux,… ce sont plus de 70 oeuvres d’art de tout genres, d’artistes comme Calder, César, Mitoraj, Moretti, Deverne… Depuis 1972, l’EPAD a eu une politique d’intégra-tion d’œuvres en tout genre. Les œuvres les plus remarquables sont le Calder de La Défense, Personnages de Miro, Le Pouce de César, La Cheminée Moretti, La Fon-taine de Agam... La Défense est un véri-table musée d’art contemporain gratuit et en plein air. Toutes ces œuvres en font un musée unique au monde, qui ne cesse d’évoluer au fil du temps.

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L’axe historique

L’axe historique, ou voie royale, désigne l’axe structurant l’ouest parisien, ouvrant une voie majeure rectiligne prolongée par une perspective dont l’origine à la fois géographique et historique était le pa-villon central du palais des Tuileries, incen-dié lors de la Commune. Aujourd’hui, l’ori-gine de cet axe est considérée comme étant la statue équestre de Louis XIV située dans la cour Napoléon. Un projet d’aménagement conduit par l’Etablissement Public d’Aménagement (EPA) Seine-Arche, à Nanterre, prolonge l’axe historique jusqu’à la Seine. Cette opération d’intérêt national articule un ensemble de liaisons et de constructions autour de la création de vingt terrasses épousant la morphologie du terrain. Depuis l’arc du Carrousel, cet axe em-prunte de manière rectiligne l’avenue des Champs-Élysées, la place Charles-de-Gaulle, l’avenue de la Grande-Armée, la Porte Maillot. À Neuilly-sur-Seine, il se prolonge par l’avenue Charles-de-Gaulle, le pont de Neuilly, et traverse le quartier de la Défense.

Il est ponctué par de nombreux monu-ments, la statue équestre de Louis XIV située dans la cour Napoléon, l’arc de triomphe du Carrousel, le jardin des Tuileries, l’Obélisque de la place de la Concorde, l’Arc de triomphe de l’Étoile ou l’arche de la Défense. Par contre, la py-ramide du Louvre n’est pas située sur cet axe, la cour Napoléon n’étant pas alignée sur l’axe historique.

L’axe majeur

Dans la continuité de l’axe historique, directement dans le prolongement de l’arche de la Défense, une longue ligne droite se profile, l’axe majeur. Conçu par l’établissement Public d’Amé-nagement de Cergy-Pontoise, pour incarcer l’identité de la ville nouvelle. Un parcours urbain de 3,2 km au départ de la place des colonnes Hubert Renaud. Conçu par l’architecte espagnol Ricardo Bofill et l’artiste Dani Karavan, en 1980.L’axe est composé de douze étapes, soit douze stations: la tour belvédère, la place des colonnes, le parc des impressionnistes, l’esplanade de Paris, la terrasse, le jardin des droits de l’homme Pierre Mendès-France, l’amphithéâtre, le bassin et la scène, la passerelle, l’île astronomique, la pyramide, le carrefour de Ham.Douze, un chiffre clé: douze colonnes, douze stations pour douze heures de la jour et de la nuit, douze mois de l’année et douze signes astrologiques.

La Grande Arche, dans l’axe

La Grande Arche de la Fraternité où Arche de la Défense. Inaugurée le 14 juillet 1989, à l’occasion des festivités du bi-centenaire de la Révolution Française, lors du sommet des chefs d’Etat, la Grande Arche fait partie de la politique des Grands Travaux du Président François Mit-terrand. En 1981, François Mitterrand lance le concours Tête Défense, pour implanter un monument servant à abriter le Carre-four de la Communication en plein cœur du quartier d’affaires de La Défense.« Idée, un cube ouvert, une fenêtre sur le monde, un symbole de l’espoir que dans le futur, les hommes pourront se rencontrer librement », Johan Otto von Spreckelsen.A l’extrémité de l’axe historique et de l’axe majeur, un monument de 110 mètres de haut, un cube évidé, consacré à l’hu-manité et aux idéaux humanitaires plutôt qu’aux victoires militaires.

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La parvis de la Défense, un espace en plein air, saturé de passage.Photo prise le mardi 19/04 à 12 H 30.

Les marches bondées de la Grande Arche de la Défense.Photo prise le mardi 19/04 à 12 H 30.

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Le parvis de la Défense

Le parvis, un espace en plein-air sans arbre, constitue un espace majeur du grand axe de la Défense. Construit en 1970 le parvis de La Défense est un qua-drilatère de 300 mètres de long sur 120 mètres de large qui va de la Grande Arche à la gare routière et du CNIT au Centre Commercial « les Quatre temps », couvrant 3,6 hectares. Le Parvis est pavé de 5 000 dalles de béton, chacune posée sur quatre plots en béton de 30 à 50 cm eux-mêmes fixés dans la dalle en béton. Ce sont 20 000 dalles qui revêtent l’Espla-nade de la Défense. Site exclusivement piéton, il est le point de rencontre des bureaux, de la zone commerciale, des res-taurants et des habitations, des accès aux transports en communs et aux parkings. L’espace où se concentrent tous les flux de passants. Le parvis accueil de nom-breuses installations éphémères tout au long de l’année pour toutes sortes d’évé-nements : expositions, concerts, spec-tacles, sports, marchés, salons, etc. Il y a tout de même une charge limite de 500 kg par m² ce qui interdit des installations de masses importantes.La Défense accueille aussi des expositions temporaires de sculptures, de photogra-phies, de statues,... Ces expositions ont généralement lieu sur le Parvis de La Dé-fense, sur la Place de La Défense ou bien sur L’esplanade de La Défense. On y trouve cinq accès direct aux transports en commun ( métro, RER, train, tramway, bus ). Des accès piétons relient le parvis aux bureaux, habitations, centre commercial et restaurants. Une grande

dalle piétonne sur laquelle les flux se font denses et quotidien. On peut assister, en effet, à un va-et-vient de passants très dense, tous les jours et ceux à des heures clés: 8h/9h, 12h30/13h30, 17h30/18h30.

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Enquêtes sur les flux piétonsPedestrian flow surveys

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Enquêtes d’observation réalisées sur le parvis de la Défense, entre la Grande Arche, le CNIT et les Quatres Temps. L’objectif étant de déterminer la direction des flux de piétons et sa densité en des endroits et à des heures précises. Quatre tranches horaires ont été observées : 8h/10h, 11h/13h, 13h/14h, 17h/19h.Des cartes ont été déterminées et les zones où se concentrent les flux sont ciblées afin de déterminer l’emplacement optimal de l’infrastructure. Les points de vue et le respect du trajet des flux sont déterminants.

Observational surveys conducted on the forecourt of Defense, between the Grande Arche, the CNIT and the four tempera-ments. The objective is to determine the direction of pedestrian flow and its level in specific locations and at specific times. Four time period were observed: 8h/10h, 11h/13h, 13h/14h, 17h/19h.Maps were identified and the areas of concentrated flows were targeted to find the optimal placement for the infrastructure. Views and respect of the flows’ pathare critical.

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Enquêtes

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LA DEFENSE - 11H30 -

LA DEFENSE - 12H30 -

ENQUÊTE - LA DEFENSE - MARDI 19 AVRIL - ENTRE 11 H 30 ET 14 H.Les flux de passants s’intensifient à partir de 12 H, jusqu’à 14 H. Le pic est atteint de 12 H 30 à 13 H 30.

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ENQUÊTE - LA DEFENSE - JEUDI 21 AVRIL - ENTRE 16H ET 20H.Les flux de passants s’intensifient à partir de 16 H 30, jusqu’à 19 H 30. Le pic est atteint de 17 H 30 à 18 H 30.

LA DEFENSE - 18H -

LA DEFENSE - 17H -

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Panorama complet - Le parvis de la défense