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EISENLOHR Matthias ENSA Marseille, Juin 2008 Pôle: «Architecture et ville» Directeur d’études: Rémy MARCIANO Projet de Fin d’Etudes «Déconnexion dans la ville»

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EISENLOHR Matthias ENSA Marseille, Juin 2008

Pôle: «Architecture et ville»

Directeur d’études: Rémy MARCIANO

Projet de Fin d’Etudes

«Déconnexion dans la ville»

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Sommaire :

Partie 1: Grenoble : une ville audacieuse

• Le canal, un enjeu urbain• Le canal à l’échelle de la ville

Partie 2 : Le canal à l’échelle du quartier

• Séquences Est/Ouest• Extrémité Est• Relation avec l’Arlequin et Alpexpo• Relation avec le Village Olympique• Rapport entre les grands ensembles et l’échelle individuelle• Extrémité Ouest

Partie 3 : « Déconnexion dans la ville »

• Situation dans le master plan• Critique et problématique• L’émergence d’un nouveau quartier• Fonctionnement et pratique• Mixité sociale• Habitat collectif• Habitat individuel en bande• Conclusion

• Annexes

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11Partie 1 : Grenoble : une ville audacieuse

Grenoble est un territoire urbain au cœur d’un massif montagneux, enrichie de plusieurs communes limitrophes. Cette ville est bordée par deux fleuves (le Drac et l’Isère) lui offrant un caractère particulier et dessinant les limites naturelles de la ville. Trois vallées forment naturellement les accès de la ville. Grenoble est donc une ville encaissée et plane, prisonnière de son contexte naturel, qui engendre une forte amplitude thermique (environ 50°). Afin d’introduire notre propos, il serait intéressant d’observer un bref rappel historique du développement urbain de la ville de Grenoble.

Jusqu’au début du XXe siècle, Grenoble a été longtemps une ville de garnison militaire. Aujourd’hui, celle-ci est avant tout une ville universitaire, culturelle et sportive. Grenoble est sélectionnée en 1964 pour organiser les Jeux olympiques d’hivert de 1968. Cet évènement majeur modifiera considérablement l’aspect de la ville. La ville se développe énormément vers le sud à partir de cette date : l’urbanisation est continue entre toutes les communes de l’agglomération, la Villeneuve et le centre commercial Grand’Place sont construits dans les années 1970, le parc des expositions Alpexpo est installé à la limite avec Eybens, les autoroutes arrivent à Grenoble et laRocade sud est construite. Le développement urbain de la ville s’est déroulé selon deux modes de croissance. Le premier, radio concentrique s’est développé autour du noyau gothique lové en bordure de l’Isère. Le second s’est fait le long de l’axe nord/sud qui part de l’Isère en direction de Echirolles.

La ville s’est également agrandie par la démolition de ses enceintes, c’est le cas notamment des Grands boulevards, axe est/ouest qui s’est urbanisé dans la décennie 50/60. Redoublant cet axe plus au sud, l’avenue de l’Europe, constitue la limite sud de la ville et mérite d’être repensée dans une nouvelle relation entre bâti/espaces publics et voirie. De plus la problématique de requalification de l’avenue de l’Europe devrait également permettre de retravailler cet axe, dans ses accroches avec les tissus urbains périphériques.

L’avenue de l’Europe est une grande voie tracée pour servir de réserve foncière. L’urbanisation qu’elle a entraînée, n’est pas à la hauteur du rôle que cette voie peut remplir dans l’armature urbaine de la ville de Grenoble. D’autant plus, cette ville manque cruellement de foncier pour continuer à se développer. L’avenue de l’Europe manque d’image globale urbanistique et se présente comme le trait unificateur de diverses expériences architecturales possédant leurs propres écritures (quartier de l’Arlequin, Village Olympique…). Plusieurs pôles industriels et tertiaires (comme Alstom et le centre commercial Grand’Place) viennent s’y greffer. Cela renvoie une impression d’hétérogénéité au fil de la séquence urbaine du boulevard sans cohérence.

Après avoir observé et fait un état des lieux de notre objet d’étude, il serait intéressant de nous interroger comment requalifier l’avenue de l’Europe tout en lui apportant une nouvelle qualité de vie et une attractivité.

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Liaison entre Le Drac et l’Isère

Périmètre d’étude

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11• Le canal, un enjeu urbain

La ville de Grenoble adopte depuis quelques années une nouvelle politique architecturale axée sur la réorganisation harmonieuse des tissus, sur une cohérence dans l’urbanisme de la ville et sur une approche expérimentale de l’association de l’habitat et des espaces verts. En considérant ces volontés et lorsqu’on se penche sur l’avenue de l’Europe, notre première intention est de recoudre les tissus existants distendus afin de retrouver un axe linéaire et homogène. La requalification donnera un nouvel élan aux quartiers sud de Grenoble et leur apportera une nouvelle identité. Enfin, par cette approche nous tenterons de minimiser l’utilisation de la voiture, de développer les transports en commun et d’obtenir une nouvelle qualité de vie pour les habitants.

Notre proposition est axée sur l’apport d’un canal en lieu et place de l’avenue de l’Europe. Ce dernier relie les deux fleuves qui traversent l’agglomération grenobloise, le Drac et l’Isère, afin d’apporter un caractère particulier à une avenue devenue maintenant totalement transformée. Les quartiers traversés par ce cours d’eau retirent un usage singulier dans le rapport qui s’instaure avec le canal. Il devient l’élément fédérateur des zones urbaines présentes sur les deux rives et nous amène de ce fait à nous demander : en quoi le canal peut-il être un élément structurant et dynamique à l’échelle d’une ville et d’un quartier ?

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Croquis d’ambiance

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11• Le canal à l’échelle de la ville

Le choix d’un nouveau canal pour une ville permet de structurer le territoire et de lui offrir une nouvelle image. Ce dernier irrigue les quartiers enclavés et apporte une architecture novatrice ainsi que des infrastructures en relation avec l’eau. Cela sous entend le développement de zones actives afin d’introduire une certaine attraction aux quartiers ainsi créés : promenades, berges actives, parcs…

Actuellement, les deux rivières ne sont pas praticables pour des usages de loisir, et leur utilité se restreint à l’activité des centrales hydro-électriques. Nous proposons donc aux grenoblois un canal accessible dont ils peuvent s’approprier l’usage. Dans la continuité de notre intension de diminuer l’utilisation de la voiture, nous transformons les deux fois deux voies en deux fois une voie, nous conservons et connectons les lignes de tramway au reste de la ville, et nous proposons la création d’une ligne de bateaux bus. Cette dernière a aussi pour but de mettre en corrélation nos nouveaux quartiers avec les différents pôles d’activité situés aux exterminés de l’agglomération. Enfin sur un aspect climatique et écologique, le canal résout en partie des problèmes d’amplitude thermique, dans le sens où il amène une certaine fraîcheur pendant les saisons chaudes. De plus, comme Grenoble est une ville dont la nappe phréatique se situe à environ 2 mètres de profondeur, le canal peut être à l’origine de l’assainissement des sols en canalisant l’eau.

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Axes Nord/Sud

Découpage des îlots

Emprise du canal

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2Partie 2 : Le canal à l’échelle du quartier

A l’échelle du quartier de l’avenue de l’Europe, notre proposition de master plan a tout d’abord été raisonnée en fonction d’un découpage crée par les axes routiers Nord / Sud existants. Ces grands axes, qui constituent les boulevards principaux de la ville de Grenoble, jouent donc un rôle de connexion entre les quartiers Nord et Sud de la ville. De plus, ils viennent créer une succession de séquences transversales mettant ainsi en évidence les grandes lignes de notre proposition du découpage urbain. Ce premier tracé a ensuite donner naissance à un redécoupage interne de chacune de ces séquences en respectant l’existant conservé et en créant par ailleurs de nouveaux îlots dans les zones qui nous semblaient judicieuses.

Ainsi, il nous paraissait important afin d’avoir une cohérence et une relation avec le contexte urbain dans notre tracé de proposer dans un premier temps un découpage plus ou moins régulier dont certaines voies seraient en concordance avec celles présentes au préalables mais aussi de préserver le bâti qui selon nous joue un rôle important dans l’identité du quartier (comme par exemple le village Olympique, les entrepôts Alstom, la patinoire, Alpexpo….). En contre partie, il nous a semblé nécessaire, dans la mesure où Grenoble observe une pénurie de foncier, de supprimer quelques grands ensembles comme des centres commerciaux (Grand Place), des hangars / entrepôts et des bâtiments tertiaires pour retrouver de nouvelles opportunités de zones constructives. Ceci privilégiera la construction de logements, d’édifices publics, de commerces de proximité, d’activités, de services et d’espaces publics.

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Batiments existants préservés

Batiment nouveaux

Espaces verts

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2• Séquences Est/Ouest :

Le découpage viaire donne naissance à des séquences variées sur l’avenue de l’Europe que nous pouvons distinguer suivant la nature du tissu urbain préexistant. Il apparaît une diversité dans la linéarité de l’avenue qu’il nous semble important de mettre en valeur. L’unité dans la diversité est une notion que le canal incarne, il est l’élément unificateur. Afin de rompre avec une régularité des façades donnant directement sur le cours d’eau, il nous parait pertinent de ponctuer par des respirations dans un nouveau tissu réorganisé et tramé. L’idée est d’apporter de grandes places publiques pouvant accueillir des activités diverses associées à des usages de proximité. La présence de vide urbain génère des centralités et attire des équipements culturels, scolaires, sportifs et tertiaires. Disperser ponctuellement ces espaces générateurs de vie le long du canal nous permet d’obtenir une homogénéité dans l’organisation urbaine des activités. Cette intention aboutie à une mixité sociale et spatiale. Associés à chaque place publique, nous proposons un équipement culturel emblématique afin d’apporter des repères aux vides urbains et au canal. Egalement, notre volonté est de redonner un commerce de proximité aux logements existants et créés. Le centre commercial Grand Place absorbe actuellement la totalité des activités commerciales de la partie Sud de Grenoble et il nous semble donc nécessaire de le supprimer afin de le diffuser tout au long de l’avenue. Le végétal prend une place majeure dans notre démarche de restructuration des quartiers en venant renforcer les espaces verts déjà existants et en insérant de nouveaux pour structurer l’espace urbain. Le vide végétal apparaît comme une dilatation dans la densité du tissu urbain. L’élément végétal nous permet également de résoudre certains rapports d’échelle entre les bâtis existant et les bâtiments du projet. Une promenade longe le canal depuis le quartier de l’Arlequin jusqu’au parc des Champs Elysées passant successivement d’une rive à l’autre. Ce cheminement est pensé comme un élément protégé, calme et serein à l’abri des arbres se nourrissant de la générosité de l’eau.

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Master plan

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2• Extrémité Est

La première séquence marque l’entrée Est de la zone d’étude. Elle propose un bâti traité en rapport avec du végétal et des canaux secondaires qui s’inscrit dans la continuité du tissu existant. Cette partie est également traitée tout d’abord comme une transition entre l’habitat individuel et collectif puis comme un élan vers le développement des activités plus à l’ouest. C’est une séquence dont l’utilisation de la voiture est réduite et qui marque les premières intentions de l’image et de la pratique que l’on veut donner au Boulevard de l’Europe.

• Relation avec l’Arlequin et Alpexpo

Le principe de cette séquence repose sur la manière dont le canal est traité. En effet, celui-ci s’élargit vers le quartier existant de l’Arlequin afin de l’ouvrir sur un élément novateur et de lui apporter de nouvelles activités.Ainsi, une promenade végétale, composée d’édifices de grandes hauteurs aux activités diverses (logements, espaces de loisirs, services…), entretient un rapport direct avec l’eau et permet de créer le lien de connexion entre le canal et l’existant. De l’autre coté, cette promenade profite à l’espace public et aux bâtis traités de façon linéaire en rapport avec le canal.Cette séquence met en place une organisation tramée des îlots proposant en majeure partie du logement. Cependant, afin d’y amener de la diversité et de la mixité, bureaux, commerces de proximité, activités et services viennent enrichir ce quartier. Ainsi, le quartier existant d’Alpexpo s’inscrit dans la dynamique des activités apportées.Il est également important de soulever l’absence de la voiture de part et d’autre du canal. Il s’agit ici de laisser le canal aux piétons, au végétal et aux activités.

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2• Relation avec le Village Olympique

Cette période est marquée par un élargissement de la promenade qui se déroule le long du canal au pied du Village Olympique. Ce dernier possède sa propre architecture et intervient comme un moment important et particulier sur l’avenue de l’Europe. Il est composé de plusieurs entités, où sur le canal, le front bâti est relâché car un système de parc habité tel des plots disposés irrégulièrement dans le végétal. Son rapport est à prendre en compte et donc nous réalisons un travail de réorganisation urbaine basé sur la création d’îlot d’échelle humaine. Le quartier revêt un usage essentiellement piéton où les voitures sont stationnées dans des silos de parking en périphérie proche du quartier. Le commerce en rez-de-chaussée prend ici tout son sens et donne à l’endroit un caractère attractif. Une grande place articule les différents types d’espace urbain et aboutie sur un équipement culturel majeur de la ville de Grenoble.

• Rapport entre les grands ensembles et l’échelle individuelle

Dans ce moment de l’avenue de l’Europe, à l’état initial, les deux rives s’opposent et relèvent d’une grande hétérogénéité. D’un coté des logements individuels ayant leur propre orthogonalité aboutissent sur l’avenue de manière conflictuelle et donnant naissance à des espaces résiduels. De l’autre côté, un vaste étendue d’entrepôts vétustes créant une rupture d’échelle avec son environnement. L’enjeu est de réorganiser le tissu par des dimensions d’îlot maîtrisable et d’échelle correcte en conciliant les zones de couture avec les différents bâtis. Pour traiter la relation du tissu individuel avec le canal, les limites sont pensées avec un alignement bâti en continuité de l’orthogonalité redonnant une véritable façade sur l’avenue. Une place minérale incarne le nœud entre deux séquences pour marquer un instant dans la linéarité du canal. Plusieurs pôles et centralités sont présents dans cette séquence.

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Vue 3D

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2• Extrémité Ouest

Cette zone marque l’entrée Ouest de notre master plan. C’est un espace très vaste, très végétal, occupé en grande partie par un parc qui traverse le canal. On y retrouve un complexe sportif composé d’un nouveau stade et de clubs de sport (tennis, basket-ball…) et ponctué de pavillons consacrés aux loisirs sportifs. De ce fait, ce parc réintègre l’idée d’une certaine activité et gagne en attractivité. Plus à l’Est, on peut noter la présence d’une zone de logements individuels ou intermédiaires qui créée une transition entre le végétal et la densité des nouveaux quartiers d’habitats collectifs et de bureaux. Cette séquence est marquée par une absence quasiment totale des transports motorisés. En effet, hormis les deux voies qui longent le canal par la berge nord, les voiries restent piétonnes et pour les transports dits « doux » (cycles, tramway). Il est prévu, pour que les résidents garent leurs voitures, des tours silos disposées aux extrémités de la zone. L’enjeu de cette séquence est donc de travailler sur un projet qui marquera l’entrée Ouest de la nouvelle avenue de l’Europe, faisant aussi une transition entre parc et quartier de bureaux grâce à la mise en place de logements intermédiaires et/ou collectifs et de leurs besoins.

Le choix de la création d’un canal comme outil de requalification de l’avenue de l’Europe nous permet de donner une identité commune sur son ensemble. Le canal devient au fil des séquences un élément catalyseur de projet. Il joue avec l’architecture nouvellement apportée où les séquences brisent une linéarité souvent associée à la présence d’un cours d’eau dans la ville.

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Densité des activités

Mixité du bâti

Zone d’étude

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3Partie 3 : «Déconnexion dans la ville»

• Situation dans le master plan:

La zone d’implantation choisie est située à l’extrémité Ouest de l’avenue de l’Europe. Elle est composée du grand parc ‘des champs Elysées’, d’habitats individuels et collectifs, d’immeubles de bureaux, de commerces et d’activités, le tout traversé par le canal. De plus, ce secteur marque à la fois l’entrée Ouest de notre master plan, avec le parc, et l’entrée dans le périmètre urbain de notre travail. C’est donc une séquence très diverse autant dans sa mixité sociale que dans ses fonctions urbaines. Situés à l’Est des grands espaces verts, les logements individuels représentent une importante emprise au sol pour une très faible densité. Puis si l’on avance toujours vers l’Est, on retrouve des logements collectifs plus traditionnels formés par des édifices longitudinaux suivants l’axe nord / sud. Enfin on peut noter la présence d’une autres bande, toujours axée nord / sud, coincée entre une avenue et la voie ferrée, qui est plus attractive, avec plus de commerces, d’activités et de bureaux. Le canal étant l’élément qui coupe en deux ce tissu urbanisme.

• Critique et problématique:

Sur cette zone, un travail s’impose sur la densification des habitats individuels et sur de meilleurs accès aux activités, commerces et activités de proximité. Ceci allant dans le sens des idées de densification de la ville de Grenoble qui est en manque d’espaces fonciers et qui préconise donc une forte densité dans ses nouvelles opérations de logements. Un autre questionnement se pose, notamment sur le plan de gabarits et de la succession de tissus urbains, quant à la transition ‘parc, habitats individuels, habitats collectifs et zone active’.

La problématique essentielle qui résulte de l’analyse de la zone Ouest du master plan, est de savoir comment apporter une nouvelle qualité de vie aux abords du canal, tout en densifiant l’habitat individuel, en offrant de meilleurs accès aux commerces et aux activités de proximité dans une zone stratégique marquant la transition entre espaces verts et espaces urbains ?

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Evolution du projet...

... apport de l’eau par le canal...

... et densification et connexions.

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3• L’émergence d’un nouveau quartier :

Ma visite Grenobloise m’a permis d’apprécier les principaux manques des ensembles de logements de la ville comme ‘la cité Mistral’, ‘l’Arlequin’ ou ‘le village olympique’. Grands ensembles qui à mon sens ne proposent pas une grande mixité sociale, ont très peu accès aux activités et au commerces de proximité et ne sont pas assez bien desservis par les transports en commun ce qui oblige une forte utilisation de la voiture. J’ai donc centré ma réflexion sur la zone d’habitats individuels en y intègrant les notions de densité, d’espace vert, de relation avec le canal et de transports doux pour créer un nouveau quartier impliquant une autre pratique et une autre façon de vivre dans un lieu à l’écart mais à la fois connecté au reste de la ville.

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Plan de masse

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Importance des zones actives dans le projet

Accès et voiries à travers le projet

Espace public sous le pont actif

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3• Fonctionnement et pratique :

Après avoir étudié sa situation et son contexte, après avoir soulevé les points les plus importants à traiter, analysons maintenant le fonctionnement et la pratique de ce projet. C’est une zone scindée en deux par le canal. Celui-ci est utilisé pour irriguer le projet en délimitant deux îlots. Cette disposition me permet de faire profiter le plus grand nombre d’habitants de ce nouveau cours d’eau. Chacun de ces deux îlots comportent deux sortes d’habitats (individuels en bande et collectifs) sur lesquels nous reviendrons plus en détails par la suite. Mon travail est marqué par la volonté d’exclure la voiture des deux parties. En effet les habitants garent leurs véhicules dans des parkings silos à proximité du quartier. Cela permet de n’avoir que des pistes cyclables à l’intérieur des deux îlots mais aussi d’y apprécier la présence d’un parc d’un bout à l’autre de la parcelle. Cet espace vert apporte une tranquillité autour des logements, une isolation par rapport au bruit de la ville et permet la création de jeux et de terrains de sport pour les enfants. L’absence de la voiture n’est possible que par une très bonne desserte des transports en commun. Ainsi, au centre du projet on retrouve un pôle actif qui marque les entrées principales du grand ensemble. C’est donc une zone qui accueille des arrêts de tramway, de bateau-bus et de bus (par la seule route située le long de la berge nord du canal). Des accès secondaires, par le biais de passerelles, permettent aux piétons et aux cyclistes d’entrer ou de traverser le projet par divers endroits au nord comme au sud. Cela permet aussi de réduire les distances à parcourir et d’éviter les culs-de-sac lorsque l’on sait que le projet s’inscrit dans un rectangle de 600x200 mètres. Le bâtiment pont est un centre d’activités accessible à tous. C’est un pont actif qui liaisone les deux îlots. On y trouve à l’intérieur des salles de sport, de danse, de musculation, des salle de relaxation, hammam et sauna… et des cafés et restaurants au dernier niveau pour s’attabler profiter de la vue sur la ville et le canal. Les différentes salles sont visibles depuis l’extérieure grâce à leur porte-à-faux et leur pourtour vitré qui donnent la sensation, lorsque l’on est dedans, de flotter au-dessus du canal. Situé entre le Parc des Champs Elysées et la zone urbaine dense, le bâtiment pont est perçu comme une porte d’entrée vers la ville. C’est au rez-de-chaussée de ce bâtiment que l’on trouve les arrêts des diverses transports en commun sur des espaces publics situés de chaque côté du canal.

Puis au fur et à mesure que l’on s’écarte de ce pôle actif, vers le nord comme vers le sud, l’activité s’estompe petit à petit pour être remplacé par des logements, leurs commerces de proximité (boulangerie, presse, superette…) et leurs usages ou besoins quotidiens (pharmacie, garderie, laverie, poste, ateliers…). Nous entrons donc dans la partie résidentielle qui occupe les trois quarts du projet.

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Coupe transversale sur les deux types de logements

Coupe transversale sur le pôle actif

Façade habitats individuels

Façade habitats collectifs

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Logements collectifs

Logements individeuls en bande

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3• Mixité sociale :

Le logement occupe une grande place dans mon projet. J’ai voulu travailler sur une déclinaison de l’habitat afin d’apporter à mon projet plusieurs typologies de logements (individuels ou collectifs) qui seraient soit locatifs soit en accession, pour créer une mixité sociale, et dont les cellules seraient très diversifiées pouvant ainsi constituer une mixité générationnelle et accueillir différents types de personnes et de familles (familles nombreuses, couples, étudiants...). Mon projet comptabilise environ 800 habitants. Ma volonté a été de mettre en place un mode de vie qui correspond aux attentes que peuvent avoir les citadins aujourd’hui. Ces habitations jouiront d’une nouvelle qualité de vie inconnue des grenoblois la pratique d’un canal. En effet les occupants auront accès à leurs logements non seulement par le canal mais pourront y avoir accès une fois chez eux soit par leur terrasse (typologie d’habitat individuel), soit par le parc en bas de chez eux. Parc dont ils disposeront pour se ressourcer, jouer ou faire du sport. Ces personnes auront aussi accès au pont actif et aux commerces et autres usages de proximité. Tout cela sans avoir à entendre ou à prendre la voiture et en étant très bien desservit par les lignes de transports en commun. On distingue donc dans le projet deux types d’habitats : l‘habitat collectif et l’habitat individuel en bande.

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Shéma explicatif éclaté

Façade

Zones humides pour les niveaux de logements

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3• Habitat collectif :

Ce type d’habitat est composé de cinq bâtiments en R+3. Ces derniers laissent pénétrer le parc en rez-de-chaussée grâce à l’utilisation des pilotis, cette transparence permet d’une part d’aérer visuellement et architecturalement le niveau du sol et d’autre part de minimiser le vis-à-vis avec l’habitat individuel en bande. Le niveau -1, enterré d’un côté et ouvert sur le parc de l’autre, est composé des commerces de proximité et autres usages et d’une rue à l’air libre pour circuler d’un bâtiment aux autres. Les trois niveaux de logements sont desservis par des coursives extérieures reliant les édifices entre eux mais aussi le bâtiment pont au centre du projet permettant aux habitants d’accéder facilement à plus de loisirs et d’activités. Chaque bâtiment est composé d’une quinzaine de logements traversants, orientés Est/Ouest, possédant pour la plupart balcons ou terrasses our les appartements situés en R+3. On y trouve une grande diversité d’appartements, en simplexe ou en duplexe, allant du T2 au T5. Ainsi, 5 T2, 8 T3, 1 T4 et 1 T5 forment l’ensemble des cellules de chacune des barres d’habitats collectif soit une petite cinquantaine de personnes allant de l’étudiant à la famille nombreuse en passant par les couples et les petites familles. Pour finir ces appartements sont composés d’une partie jour et d’une partie nuit avec un soucis de superposition des blocs sanitaires / cuisine. La façade est composée d’un système de brises soleil verticaux en bois, protégeant du soleil côté Ouest et des regards et intrusions exterieures côté circulation. Pour le reste j’ai choisit d’utiliser des matériaux dans leur état brut afin de créer une symbiose avec les espaces naturels (eau et végétaux) qui composent mon projet. C’est pourquoi j’ai utilisé du bois et que les murs sont en béton brut de décoffrage. Ce choix de béton brut à aussi été amplifié par le fait que beaucoup de bâtiments grenoblois en sont revêtus.

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Façade

Densification de l’habitat individuel

Habitat 67, Moshe Safdie, Montréal, CANADA

Plan RDC Plan R+1

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3• Habitat individuel en bande :

Tout en conservant la trame des parcelles précédentes, je suis passé d’un logement à cinq en les empilant, en créant des percements et des porte-à-faux, ce qui donne cet effet de décalage, de désorganisation avec la volonté de faire pénétrer l’eau et la végétation, et de fragmentation qui est une façon de rendre la densité moins importante. Chaque parcelle de 24x30 mètres est donc composée de cinq habitats allant du T2 au T4 et n’atteignant jamais plus que R+2 en hauteur. Chacune d’entre elles possède une entrée commune pour les cinq logements qui amène sur une cours intérieure et c’est cette dernière qui distribue les appartements. Ceci crée une sorte de lien intime de voisinage entre les personnes et les rend moins individuelles, moins isolées. Chaque maison dispose d’une terrasse donnant directement sur l’eau ce qui permet un rafraîchissement des logement en été et rend possible la mise à quai d’un petit bateau pour arriver jusque chez soi par le canal. Pour les mêmes raison que celles des habitats collectifs, les façades varient aléatoirement de matériaux bruts, entre bois et béton et différentes tonalités de béton : claire ou foncée.

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3• Conclusion :

Mon projet est donc un quartier basé sur des notions de densité, de déplacement, d’activités, de qualité de vie. Mais plus globalement fondé sur une volonté de mettre en place un mode de vie qui correspond aux attentes des citadins d’aujourd’hui. Le fait de pouvoir vivre dans un espace déconnecté de toute vie urbaine, coincé entre nature, calme et tranquilité, mais qui offre la possibilité d’être à quelques mètres de commerces, d’activités et d’arrêts de transports en com²mun.D’être à deux minutes des commerces, à un quart d’heure du centre ville. D’être connecté à la ville tout en pouvant s’y déconnecter.

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ENSA Marseille : Année Universitaire 2007/2008Pole N°5 / Semestre 10 : Architecture, ville, projets, histoire

GRENOBLE : une ville en projets

Après la ville d’Arles, le pôle N°5 continue son approche de l’histoire d’une ville et de ses problématiques de projet. Cette année, le sujet choisi est la ville de Grenoble, chef lieu du département de l’Isère.

Pourquoi Grenoble ? Pour différentes raisons.

La première tient au fait qu’en France, les villes moyennes comme Rennes, Nantes, Montpellier ou Grenoble, ont eu les politiques urbaines les plus audacieuses au cours de ces dernières années.

Ensuite, Grenoble fête cette année le quarantième anniversaire des Jeux Olympiques de 1968 et l’on sait combien les villes qui ont obtenu l’organisation de ce type de manifestation, en ont profité pour développer leur urbanisme et renouveler leur architecture.

Enfin cela fait de nombreuses années que les différentes municipalités qui se sont succédées dans cette ville, ont eu à cœur de miser sur le développement urbain et la qualité de l’habitat. Le maire le plus célèbre dans ce domaine et dans cette ville ayant été Hubert Dubedout, maire de 1968 à 1982.

Grenoble, dans la mesure où une activité d’architecte conseil depuis 2002, dans cette ville, m’a permis d’occuper un poste d’observation privilégié pour voir et analyser les politiques urbaines à l’œuvre que ce soit dans la mise en place du PLU comme dans celle des différentes ZAC et autres projets d’architecture.

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Quelques bribes d’histoire urbaine

Grenoble, ville de 170.000 habitants est la préfecture de l’Isère. Après avoir été longtemps une ville de garnison militaire jusqu’au début du XXe siècle, aujourd’hui, c’est avant tout, une ville universitaire dotée également de nombreux centres de recherche. La modernité à Grenoble arrive au début du XXe avec le développement de l’industrie hydroélectrique. La tour Perret, construite en 1925 dans le parc Paul Mistral, à l’occasion de l’exposition de la Houille Blanche, témoigne de cette période.Deuxième grand moment, 1968 avec la désignation de cette ville pour recevoir les Jeux Olympiques d’hiver. Aujourd’hui, Grenoble se pense dans une politique d’intercommunalité avec les communes voisines et dans une relation « Rhône/Alpes avec notamment Lyon et sa région.

Le développement urbain de la ville s’est déroulé selon deux modes de croissance.Le premier, radio concentrique s’est développé autour du noyau gothique lové en bordure de l’Isère. Le second s’est fait le long de l’axe nord/sud qui part de l’Isère en direction de Pont de Claix.

La ville s’est également agrandie par la démolition de ses enceintes, c’est le cas notamment des Grands boulevards, axe est/ouest qui s’est urbanisé dans la décennie 50/60. Redoublant cet axe, plus au sud, l’avenue de l’Europe, choisie comme problématique de travail cette année pour le S.10, constitue la limite sud de la ville et mérite d’être repensée dans une nouvelle relation entre bâti/espaces/publics et voierie. De plus cette problématique devrait également permettre de retravailler cet axe, dans ses accroches avec les tissus urbains périphériques.

Pour être tout à fait clair, une grande voie a été tracée, pour servir de réserve foncière et l’urbanisation qu’elle a entraînée, n’est pas à la hauteur du rôle que cette voie peut remplir dans l’armature urbaine de la ville de Grenoble. Et ce d’autant plus que cette ville, aujourd’hui manque cruellement de foncier, pour continuer à se développer.

Cette problématique a été très bien saisie par l’urbaniste et architecte Yves Lion. Celui-ci a proposé à la ville de Grenoble dès 2004, de repenser cette avenue de l’Europe, sur le modèle de la Diagonal à Barcelone ou de la Meridiana à Madrid. Cette étude vous sera d’ailleurs présentée au cours du voyage que nous effectuerons à Grenoble.

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Problématique du S10

Il est donc proposé aux étudiants, de s’emparer de ce morceau de ville, de faire des propositions d’aménagement global de cet espace, au regard de l’armature urbaine en général, comme de celui de ses secteurs proches. Il est également proposé de faire des propositions de programmes, logements ou équipements et de développer par le projet un de ces éléments de programme à une échelle comprise entre le 1/200e et le 1/100e.

Voyage à Grenoble

Un voyage à Grenoble est organisé les 28 et 29 février prochain. Le programme de ce voyage est le suivant :

Jeudi 28 Février :

- 14 heures : départ en car de l’Ecole d’Architecture- 18 heures : arrivée à Grenoble

- 18-20 heures : La Plateforme, place de Verdun

Intervention de Laurent Gaillard, architecte, Directeur de l’Urbanisme de la Ville de Grenoble. Intervention ciblée sur la politique urbaine de la ville et la philosophie du PLU.

Intervention de Benoît Adeline, architecte, enseignant à l’Ecole d’Architecture de Grenoble et chargé d’études au Service de Prospective Urbaine de la Ville de Grenoble. Cette intervention portera sur l’architecture à Grenoble de 1968 à aujourd’hui, ses figures, ses enjeux …

- Visite de l’exposition sur l’œuvre de Maurice Novarina, grande figure de l’architecture moderne à Grenoble.

Débat et dîner en ville

Vendredi 29 Février :

- 9h30 rendez-vous au stand d’accueil de la caserne de Bonne. Présentation de l’opération par Valérie Dioré et Loîzos Savvas architecte de la ZAC.

- Tout au long de la journée, visite de différentes opérations : ZAC Vigny Musset, Mistral, Villeneuve et l’avenue de l’Europe.

Enseignants : J. Sbriglio, R. Marciano, C. Migozzi, J. Apack.

J. Sbriglio.