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Médicaments responsables des toxidermies à Cotonou de 2009–2013

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Page 1: Médicaments responsables des toxidermies à Cotonou de 2009–2013

JDP 2014 S501

G. Obeid 1,∗, G. Do-Pham 1, B. Lebrun-Vignes 2, A. Colin 1,P. Wolkenstein 1, O. Chosidow 1, L. Valeyrie Allanore 1 Centre deréférence des dermatoses bulleuses immunologiques et toxiques1 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil2 Pharmacovigilance, hôpital la Pitié-Salpêtrière, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’Érythème Pigmenté Fixe Bulleux (EPFBG) est laforme la plus sévère d’Érythème Pigmenté Fixe (EPF) et estsouvent confondu cliniquement avec le syndrome de Stevens-Johnson/Nécrolyse Épidermique Toxique (SJS/NET). Afin de mieuxpréciser la nosologie de l’EPFBG, une comparaison épidémiologiqueet clinique de ces deux types de toxidermies sévères était réalisée.Matériel et méthodes Une étude rétrospective monocentriqueétait conduite comparant l’ensemble des patients hospitali-sés avec un codage final d’EPFBG à un échantillon aléatoirede patients codés SJS/NET de janvier 2006 à octobre 2013.Les photos cliniques étaient validées par 2 investigateursen insu et les caractéristiques épidémiologiques et cliniquescolligées.Les analyses statistiques étaient réalisées à l’aide d’un test de Khi2.Résultats Quatre-vingt-seize patients (EPFBG = 40 ; SJS/NET = 56)étaient inclus dans l’étude. Les patients du groupe EPFBG étaientplus âgés que les patients SJS/NET (67,7 ans versus 44,1, p < 0,001)avec une prédominance féminine (55 % versus 59 % NS). Le délaimoyen entre l’initiation du médicament et l’apparition des lésionscutanées était plus court pour l’EPFBG (7,6 jours versus 16,4 ;p = 0,005). L’altération de l’état général (AEG) était moins fré-quente (28,1 % versus 83,3 % ; p < 0,001) et la surface cutanéemoyenne décollée-décollable maximale était plus faible (18,1 % ver-sus 39 % ; p = 0,002). Étaient plus fréquemment observées dans legroupe SJS/NET : cocardes typiques (p = 0,0285), cocardes bulleuses(p < 0,001), pseudo-cocardes (p < 0,001) et distribution symétriquedes lésions (p = 0,002). La présence de grands intervalles de peausaine entre les zones décollées (p < 0,001), de lésions bien limitées(p < 0,001) et la moindre atteinte d’au moins deux sites muqueux(p = 0,002) caractérisaient l’EPFBG. La molécule responsable étaitplus souvent réintroduite dans le cas d’un EPFBG (60 % versus 16,7 % ;p = 0,008).Discussion L’EPFBG est souvent sous-diagnostiquée et la confu-sion nosologique peut avoir des conséquences importantes entermes d’imputabilité médicamenteuse avec des risques dange-reux de réintroduction du médicament responsable. Cette premièreétude comparative EPFBG-SJS/NET montre des différences cli-niques discriminantes : l’EPFBG survient chez des patients plus âgéssans AEG, les placards bulleux sont de topographie asymétrique,bien limités et séparés par de grands intervalles de peau saine. Laréintroduction du médicament responsable pourrait expliquer dansl’EPFBG le délai plus court ainsi que l’étendue des décollementschez ces patients âgés.Conclusion Une meilleure connaissance des caractéristiques cli-niques de l’EPFBG devrait participer à l’amélioration de la prise encharge du patient et de la démarche d’imputabilité afin de limiterla réintroduction de molécule responsable.Mots clés Érythème pigmenté fixe bulleux généralisé ;Nécrolyse épidermique toxique ; Syndrome de Stevens-JohnsonDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.605

P406Médicaments responsables destoxidermies à Cotonou de2009—2013�

F. Atadokpede 1,∗, C. Koudoukpo 2, H. Adégbidi 1, P. Ndah 1,H. Yedomon 1, F. do Ango-Padonou 1

1 Dermatologie vénéréologie, faculté des sciences de la santé deCotonou, Cotonou2 Dermatologie vénéréologie, faculté de médecine de Parakou,Parakou, Bénin∗ Auteur correspondant.

Introduction Les médicaments responsables des toxidermiespeuvent varier d’un pays à l’autre en fonction des habitudes deprescription et des politiques sanitaires. Dans les pays du nord, leprofil épidémiologique des médicaments impliqués dans les toxi-dermies est bien connu. Dans les pays du sud, les données sur cesmédicaments sont encore insuffisantes.L’objectif de l’enquête était d’étudier le profil épidémiologique desmédicaments responsables des toxidermies à Cotonou.Matériel et méthodes Une étude transversale rétrospective a étémenée de 2009 à 2013 à Cotonou pour étudier les médicaments res-ponsables des toxidermies. Tous les dossiers médicaux comportantun diagnostic de toxidermie ont été inclus. Les médicaments res-ponsables ont été identifiés en utilisant les critères d’imputabilitéde Begaud et al.Résultats Cent trente-six cas de toxidermie ont été recensés surla période représentant 2 % des dermatoses diagnostiquées. L’âgemoyen des patients était de 32 ans et le sex-ratio H/F était 0,86.Les principaux médicaments en cause étaient : sulfamides anti-infectieux (36,03 %), bêta-lactamines (13,24 %), antalgiques-AINS(9,56 %), antipaludiques (8,09 %), diurétiques thiazidiques (2,21 %),antiépileptiques (2,21 %), autres anti-infectieux dont doxycycline,métronidazole, gentamicine, acide fusidique (3,68 %), médicamentsantirétroviraux (1,47 %), metformine (1,47 %), autres (6,6 %). Dans15,44 % des cas, le médicament en cause n’a pu être identifié.L’automédication a été notée chez 49,2 % des patients, une prescrip-tion médicale dans 31,6 % et chez 19,2 % des patients la circonstancede la prise médicamenteuse n’était pas mentionnée. Dans 66,2 % descas, l’indication de la prise médicamenteuse n’était pas spécifiée.L’indication thérapeutique était mentionnée dans 33,8 % des cas. Ils’agissait de : fièvre (10,29 % des cas), paludisme (5,15 % des cas),autres infections (4,41 %), HTA (2,94 %), douleurs (2,21 %), céphalées(1,47 %), infection à VIH (1,47), autres (6,9 %).Les sources d’approvisionnement en médicaments étaient connueschez 78 patients. Il s’agissait de : pharmacie d’officine (36,76 %),centres de santé (13,97 %), marchés (6,62 %).Discussion Le profil des médicaments responsables de toxidermieest en adéquation avec les pathologies rencontrées en milieu tropi-cal. Cependant, l’importance de l’automédication et l’existence decircuit informel d’approvisionnement en médicaments représententune particularité de cette étude.Conclusion Les médicaments anti-infectieux sont au premier rangdes médicaments responsables des toxidermies à Cotonou.Mots clés Automédication ; Bénin ; Médicaments ; ToxidermiesDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.607