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Marie-Jospeh Lagrange-Evangile Selon Saint Luc

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W/Mmmsmii'msmmmmmMmmrM

TUDES BIBLIQUES

VANGILESELON

SAINT LUGPAR

LE

P.

M.-J.

LAGRANGE

DES FRERES PRECHEURS

PARISLIBRAIRIE VICTOR LECOFFREJ.

GABALDA, diteurRUE BONAPARTE, 901921

EVANGILESELON

SAINT LUC

CUM PERMISSU SUPERIORUM

IMPRIMATURParisiis, die 29 junii 1921

E.

Adam

V. g.

TUDES

BIb'lIQUSS: .

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VANGILESELON

SAINT LUCPAR

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P. M.-J.

LAGRANGE

DES FRERES PRECHEURS

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PARISLIBRAIEIB VICTOR LECOFFREJ.

GABALDA, diteurRUE BONAPARTE, 901921

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AVANT-PROPOS

Ce commentaire du troisime vangile se lie troitement au Commentaire de saint Marc dj publi dans cette collection d'tudesbibliques (1).

Je

me

suis cru autoris

renvoyer une

fois

pour toutes cet

ouvrage pour l'explication des passages qui sont parallles. Mais ce renvoi n'a trait qu'au fond des choses et ne pouvait me dispenser d'tudier de prs la pense propre et les expressions de Luc.L'conomie de papier n'ena calcul que les trois dans Luc.

pas moins considrable, puisqu'on quarts de l'vangile de Marc sont reprsentsest

Quelle est la base de cette troite ressemblance? C'est une questionagite encore, surtout parmi nous catholiques, et trs librement, comme l'a affirm la Commission biblique (2). J'ai cru devoir la trancher dans le sens de la dpendance de Luc, dpendance qui ne

gnait nullement sa libert. Peut-tre l'intrt principal de ce commentaire sera-t-il de mettre en lumire l'accord de ces deuxpoints. Cependant,

mme

si

l'on refusait d'expliquer la

ressemblance

autrement que par l'ascendant de la catchse orale, la comparaison garde tout son intrt, car on ne peut mieux apprcier lesnuances du style de Luc qu'enle

comparant avec celui de Marc.

vangile a aussi un contact trs troit avec certains endroits du premier, dont il diffre tellement sous d'autres

Or

le

troisime

rapports. Aussi le problme est-il beaucoup plus ardu, des causes

de cette ressemblance.

La critique moderne, constatant

qu'elle se trouve surtout

dans

les

discours de Jsus, et c'est un fait indniable, a essay de l'expliquer par l'hypothse dite des deux sources. Luc et Matthieu

auraient t composs d'aprs Marc et d'aprs un recueil de discours.(1)(2)

Paris, Gabalda, 1911 2 dition, 1920. Dcision du 26 juin 1912. L'expos de ces points appartient l'Introduction. VANGILE SELON SAIST LUC. O;

J'.

-"-?

;

'

Il

AVANT-PROPOS.

La Commission biblique dont nous respectons

les dcrets

comme

supremam studiorum normam;

et

rgulant

(1)

a rejet cette hypo|

thse en tant qu'elle porte atteinte l'authenticit du premier vangile cet vangile est l'uvre de saint Matthieu qui l'a crit en

grecque qui est notre premier vangile nous a conserv en substance l'uvre de l'aptre. canonique Mais elle n'empche nullement d'admettre, ou que Luc se soit

aramen,

et la traduction

inspir de saint Matthieu,extraits

ou

qu'il

en

ait

connu seulement des

dans un recueil compos surtout de discours. Ce sont ces deux hypothses seulement que nous avons envisages, et c'esttout cetaire

que permettait l'tude de Luc.

Il est

rserv

un commen-

problmes de tous ceux que soulvent les synoptiques, ceux des rapports entre Marc et Matthieu, entre le Matthieu aramen et le Matthieu grec.Sous cette rserve expresse, nous avons reconnu la dpendance

du premier vangile d'aborder

les

les plus dlicats

de Luc par rapport aux discours du premier vangile, soit qu'il les ait lus dans l'vangile grec complet, soit qu'il n'ait connu qu'unextrait

grec comprenant les discours. Nous avons, hlas conscience d'offrir au lecteur un commentaire!

que thologique. Sans oublier jamais le caractre sacr d'un livre dont Dieu est l'auteur, nous avons beaucoup pluslittraire

poursuivi, aussi avant que nous avons pu, l'tude du style, et l'humble sens grammatical des phrases et mme des mots, essayant de comprendre tout le travail humain auquel saint Luc s'est livr.

Rien ne nous serait plus flatteur et plus agrable que de voir un thologien accorder quelque crdit cette tude, et s'en servir pour pntrer plus avant dans l'intelligence de la Parole de Dieu. Non

omnia possumus omnes. En attendant je prie trs humblement, mais avec confiance NotreSeigneur Jsus-Christ de suppler toutestoutes les lacunes, et de se faireles insuffisances et

lui-mme notre Matre

es critures

en touchant notre cur

:

Nonne

cor nostrum ardens erat in nobis

dum

loqueretur in via, et aperiret nobis Scripturas (xxiv, 32).Jrusalem,7

dcembre

1919,

en la Vigile de l'Immacule-Gonception.1909.

(1)

Constitution Vineae eleciae,

7

mai

BIBLIOGRAPHIE

Commentaire de saint Marc, p. vi ss. Ajouter Die Schriften des Neuen Testaments in ilirer ltesfen erreichbaren Textgestalt hergestellt auf Grund ihrer Textgeschichte, von Hertextes, voir:

Pour les

Text mit Apparat, nebst Ergnzunzu Teil I, Gttingen, 1913. gen Griechische Synopse der vier neutestamentlichen Evangelipn:

mann Freiherr von Soden, Il Teil

nach literarhistorischen Gesichtspunkten i^nd mit textkritischem Apparat, von Prof. Dr. Wiihelm Larfeld, Ttibingen, 1911.

The Coptic version

of the

New

Testament in the northern dialect

otherwise called Memphitic and Bohairic, \vith introduction, crjticalII, The gospels of Luke and S. John, Oxford, 1898 {Borner). The coptic version of the New Testament in the southern dialect otherwise called Sahidic and Thebaic, with critical apparatus, literal

apparatus, and literal English translation, vol.S.

english translation, register of fragments and estimate of the version, Vol. II, The Gospel of S. Luke, Oxford, 1911 (Horner).

Commentaires sur saint Luc.Origne, Homiliaein

Catholiques Anciens.XIII,

Lucam, Migne, P. G.

ment dans

la traduction latine

de

saint

1801-1902, seuleJrme. De ces

trente-neuf homlies, trs courtes, trente-deux ne dpassent pas le ch. IV. Quelques fragments en grec dansla/*zVoca/2e.

tires

Migne a plac la suite (1903-1910) des allusions Origne de Macarios Chrysocephalos, Des scholies conserves

en grec se trouvent dans Migne, XVII, 312-369. EusBE de Csare, El to xax AouxSv eYYXiov, Fragments dans Migne, P. G. XXIV, 529-605.S.

Cyrille d'Alexandrie, 'E^-fi-^rici eiq to nai Aouxav eayYXiov, Le texte presque entier d'aprs Migne, P. G. LXXII, 475.

IV

BIBLIOGRAPHIE.

une version syriaque, publi par Payne Smith S. Cyrilli Alexandriae Archiepiscopi Commentarii in Lucae evangelium quae supersunt syriace Oxonii MDGCCLVIII. Tra:

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J.

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S.

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II,

ScHANZ,

Gommentar ber das Evangelium desbingen, 1883.s.I.

heiligen Lucas, T-

Knabenbauer,FiLLioN,

Evangelium secundum Lucam,jB26/e,

Paris, 1896.

X5am;e

Tome VII,

Paris, 1901.

NonGodet

catholiques(F.),

:

Commentaire sur l'vangile de saint Luc,

I

et

II,

3" d.,

Paris, 1888.

Hahn

(G. L.),

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I

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II,

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Plummer

(Alfred),

A

critical

and

exegetical

Commentary on

the

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io S.

Luke, 4* d. 1901, tirage de 1910.

Weiss [Johannes), la 8*^ dition du mme commentaire, rvision de Bernard Weiss par son fils, Gttingen, 1892.

BIBLI06RAPHIB.

V

Weiss [Johannes), Das Lukas-Evangelium, dans Die Schriften des

Neuen Testaments, Gttingen, 1907.Wellhausen, Das Evangelium Lucae, tibersetzt imd erklrt, Berlin,1904.

Zahn, Lukas, V^ et 2' d., Leipzig, 1913. Les circonstances ne m'ont pas permis de m'en servir avant la correction des preuves.

Klostermann [Erich)j Lukas, Tbingen, 1919, n'a pu

tre utilis

que pour

la rvision.

Je suis surtout redevable

Plummer, Schanzles

et

Holtzmann.

En dehors des commentaires, parmiFiELD, Notes

ouvrages qui m'ont:

t le plus utiles, je tiens surtout citer

on

the translation of the

New

Testament, rimprim

Cambridge en 1899. JuncHER, Die Gleichnisreden Jesu,Spcialement pour l'Introduction

2* d.,

Tbingen, 1910.

:

Hawkins, Horae synopticae, 2^ d., Oxford, 1909. IIarnack, Lukas der Arzt, 1906; Sprche und Reden Jesu, 1907; Neue Untersuchungen zur Apostelgeschichle, 1911.Spcialement pour la langueBlass' (Friedrich),vierte,:

Grammatik des neutestmentlichen

Griechisch,

vUig neugearbeitete Auflage, besorgt von Albert Debrunner, Gttingen, 1913. Cit Blass-Deb., ou Deb.L'ancienne dition est aussi cite:

Blass.I

Gadbury, The Style and literary Method of Luke,

The

diction of

Luke and

Acts,

Cambridge, 1919.I,

Dalman, Die Worte Jesu,

Leipzig, 1898.2" d.,

Grammatik des Jdisch-Palstinischen Aramisch,Leipzig, 1905.

Deissmann, Bibelstudien, Marburg, 1895. Neue, Bibelstudien, Marburg, 1897.

"

Hellenistisches

Griechisch,

dans la Realencyklopftdie de

Hauck, Leipzig, 1899.Licht

vom

Osten, Tbingen, 1908.

VI

giBLIOGRAPHiB.

EBELtNG, Griechisch'Deutsches Wrterbuch

zum Neuen

Testamente,

Hannover

et Leipzig, 1913.

Hatch, Essays in Biblical Greek, Oxford, 1889. HoBART, The mdical language of St. Luke, Dublin, 1882.KHNER-GEftTH (K.-G,), Ausfkrliche Grammatik der griechischen Sprache, von Raphal Kuhner. Zweiter Teil Satzlehre.

W

:

Dritte Auflage in

zwei Bnden, in iieuer Bearheitung besorgtI

von

D""

Bernhard Gerth,

et II, Leipzig, 1904.

Mayser, Grammatik der griechischen Papyri us der Ptolemerzeit... Laut- und Wortlehre, Leipzig, 1906. MouLTON et Geden, a concordance to the greek Testament, 2* d.,

Edinburgh, 1899. MouLTON (James Hope), A grammar of new Testament Greek,

I,

Prolegomena, Edinburgh, 1906.

MouLTON

et MiLLiGAJV (cit MM.)

The vocabulary of the greek Tes-

tament, illustrated

from the Papyri and other non-Literary

Sources, I et II, Londres, 1914 et 1915. Les mmes : Notes sur le lexiqiie des papyrus, dans V'Expositor, depuis fvrier 1908.

NoRDEN, Die Antike Kunstprosa, I et II, Leipzig et Berlin, 1909. Preuschen, Vollstndiges Griechisch-Deutsches Handwrterbuch zu den Schriften des Neuen Testaments und der brigenaltchristlichen Literatur, Giessen, 1910.

Phrynichusof

:

the

The new Phrynichus being a revised text of the ecloga grammarian Phrynichus, with Introductions and

Commentary by W. Gunioa Rutherford, Londres, 1881.Radermacher, Neutestamentliche Grammatik, das Griechisch des neuen Testaments im Zusammenhang mit der Volkssprache,Ttibingen, 1911.

ScHJUD, Der Atticismusm seinen Hauptvertretern von Dionysius von Halikarnass bis auf den zweiten Philostratus, IV vol. etI

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tude sur1897.

le

grec du Nouveau Testament,

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et II, Paris,

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VII

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Sprachidioms, 8 Aufgabe, neu bearbeitt von D. P. Schmiedel. Inachev, Gttingen, 1897.

W.

On voudra bientaire

voir les sigles et abrviations dans le

Commen-

de saint Marc,et

MM. Moulton

Milligan;

RB.

=

Revue biblique;

ZnTWou

Zeitschrift fur die neutestamentliche Wissenschaft; (H)

= = (W H)=

WW.

The new Testament in the original Greek, de Westcott et Hort; la Vulgate de Wordsworth-White la Sylloge ou Syll.;

de Sylloge inscriptionum graecarum de Dittenberger, etc. Je dis le plus souvent Le. pour dsigner l'vangile, et Luc pour dsigner l'auteur de l'vangile et des Actes. Cependant Luc signifie2^ d.

quelquefois l'vangile, surtout au dbut des phrases pour vitertoute quivoque sur le rlepoint. L'abrviation Regn. s'emploie exclusivement pour le texte des Septante. L'hbreu des Rois est cit I et II Sam I et II Reg.;

du

INTRODUCTION

CHAPITRE PREMIERl'auteur du troisime vangile, date de la composition.

xatot

Des quatre vangiles canoniques, Aouxav. Et SOUS le nom de Luc

le

cet vangile

troisime est attribu Luc, occupe le troisime

rang, mme lorsque celui de Jean passe au second, comme dans les nuscrits Bezae et Freer, car alors Marc passe au quatrime.Il

ma-

identit ; il appartient minemment au l'une des quatre formes de l'vangile, il est donc inspir. canon, Saint Jrme, dans son commentaire de saint Matthieu, a trac brive-

n'y a

aucun doute sur son

comme

ment

l'opinion ecclsiastique de son temps sur l'auteur Tertius Lucas medicus, natione Syrus Antiochensis, cuius laus in evangelio, qui et ipse discipulus apostoli Pauli, in Achaiae Boeotiaeque partions volumen:

condidit,

quaedam

aliius repetens et, ut ipse in

prohemio confitetur, au-

dita magis

quam

visa describens (1).

pourrait tout d'abord rechercher dans la tradition ancienne les lments de cette opinion mais les doutes soulevs par quelques cri;

On

tiques modernes, qu'il y a quelquefois avantage suivre sur leur terrain, nous obligent reprendre la question de l'auteur, comme si ellen'tait pas rsolue par la tradition.

l'^^.

L'auteur de l'vangile

et des

Actes est un compagnon de saint Paul.

Les vangiles selon Matthieu et selon Marc ne contiennent rien qui se rapporte directement leurs auteurs. Le troisime, selon Luc, dbute par un prologue ddi Thophile qui ne porte pas de nom d'auteur,

mais qui ne laisse pas de renseigner quelque peu le lecteur sur sa personne il ne parle pas en tmoin oculaire, mais aprs s'tre inform avec soin. De plus, un second prologue, plac en tte du livre des Actes pour le ddier la mme personne, nous donne entendre clairement:

(1)

Texte d'aprs

WW,

I,

i,

p. 12.

l'auteur du troisime vangile: date de la composition,

IX

que

les

deux ouvrages sont dula

mme

commeouvrage.

suite

du premier, sinon

la

auteur, le second tant seconde partie d'un

mme mme

Nous avons donc sur l'auteur deux sources d'information, tires de son uvre. Quoique les Actes ne le nomment pas non plus, ils sont plus clairs en ceci que l'auteur y prend la parole en disant nous , partir du moment o l'histoire nous montre Paul en Troade (xvi, 10) (1). On a prtendu il est vrai que la relation de voyage o l'auteur ditnous {Wirstcke des Allemands)tait

une source

distincte, insre par

l'auteur des Actes, qui lui, aurait crit longtemps aprs. Cette position a t parfaitement rfute par M. Harnack, dans ses tudes dcisives, Lukas der Arzt, der Verfasser des dritten Evangeliums und der Apos-

en 1906; Die Apostelgeschichte, en 1908; Neue Untersuzur Apostelgeschichte und zur Abfassungszeit der synoptischen chungen Evangelien en 1911. Les conclusions, de mieux en mieux motives et de plus en plus fermes, sont que l'crivain tmoin oculaire des derniers faitstelgeschichte,

des Actes est aussi l'auteur de tout l'ouvrage. Si l'auteur d'un ouvragerelativement rcent avait utilis une ancienne source, on devrait constater quelque diffrence de style. Sans doute cet auteur aurait pu retou-

cher

le

tmoin

oculaire,

mais alors

c'est

dans

les autres parties

que sa

personnalit apparatrait le plus. Or c'est prcisment le contraire que Harnack a bien montr. Les passages les plus caractristiques, ceux qui

permettent le mieux de constater un style, sont les morceaux Nous . L'auteur y tait l'aise, rien ne l'empchait de suivre son gnie. Ailleurs on retrouve les mmes tournures, mais moins nettement grecques parce dans l'vanque l'auteur tait influenc par des sources ou adoptaitles Nous on reconnat sa nature propre, et si elle se retrouve ailleurs, ce n'est pas sans une certaine attnuation. Si donc un compagnon de Paul a crit les morceaux Nous , comme on le reconnat volontiers, il a crit tout l'ouvrage. A cette dmonstration, on n'a rien oppos de direct, mais uniquement des difficults sur la croyance de l'auteur aux miracles etgile surtoutl'histoire.

une manire smitique d'crire

Dans

sur les divergences de sa doctrine avec celle de saint Paul. C'tait ne rien dire, et Harnack avait beau jeu pour rpondre qu'on peut tre crdule et voir des miracles dans des vnements trs rcents, qu'on

peut s'associer l'uvre d'un grand homme sans partager toutes ses ides. Naturellement nous ne donnons ces rponses que comme. des ripostes, et premptoires, aux arguties de la critique. Il rsulte bien de

D'aprs le ms. D et deux mss. de l'ancienne latine [p m), on trouve un coi {Lietzmann), ou plutt 5t' Kor^q sens d'opinion publique, Mt. iv, 24; xxiv, dit Jrme dans sa notice, audita magis quam

le

que pas d se repter en

mais

c'est ce

Canon dira plus loin, avec un tamen, et il n'a peu de lignes. Ex opinione est donc plutt une

(1) Ces formules xata MaDatov, xara Aouxav qui se trouvent dans i!:ovo|ji.tav, c'est donc directement du grec qu'est venu le rcit t?,; otxovojjn'a de notre prologue, dont omnem dispositionem narratione sua exponere. le latin a t embarrass Notez aussi que TrapeiXvtpafjisv qui met subitement en scne les lecteurs s'explique comme un emprunt Irne plurima enim et magis necessaria evangelii per hune cognovimus, sicut loannis generationem... (III, xiv,::

Zahn). Le latin a arrang les choses sumpsil exordium. Zahn a corrig necessariam... nativitatem. Mais les latin pour lui donner un sens trois tmoins latins ont conserv le fminin necessariam sans savoir qu'en faire, puisque ensuite ils ont a nativitate. Un seul mot fj^vj dans3;:

le

;

:

le latin a rendue par principiwm et initdum. Enfin ne iudaicis fabulis desiderio tenerentur est peu exact pour des convertis de la gentilit. Les mythologies juives

deux sens un peu

diffrents est

une lgance que

quel que soit le sens de cediversion, TrsptaTtaffat plutt des personnes (Eph.dire

auraient t plutt une fcheuse (Le. x, 40). Mais au 4 xaTapTicrfA doit s'entendreiv, 12)

mot

-.

que d'une choseesprit

;

c'esti,

donc

le latin

qui a conserv la bonne leon, l'ide tant tire de Le.

17.

On

et pula fin

que Jean communiquait auphraseTrou; est

mme

que

le Christ,

mais

plus vraisemblable que TCVEU[Aaxo [Zahn). Plutt que de traduire le prologue en franais, on donne ici un texte clectique d'aprs les trois mss., sans s'astreindre leur orthographe, en

de

la

prenant pour base le Corbeiensis, comme Zahn 1. Est quidem Lucas Antiochensis Syrus, arte medicus, discipulus apostolorum. Postea vero Paulum seeutus est usque ad confessionem eius.;

2.

Serviens

Domino

sine crimine,

uxorem nunquam habuit,

filios

nunquam

procreavit. Octoginta quattuor annorum obiit in Boeotia (1) plenus sancto Spiritu. 3. Igitur cumiam descripta essent evangelia per Mattheum quidem in ludea per Marcum in Italia, sancto instigatus Spiritu in

Achaiae partibus [hoc descripsit evangelium] (2), significans per principium, ante suum (3) alia esse descripta, sed et sibi maximam necessitatem incumbere Graecis fidelibus cum summa diligentia omnem dispositio-

(1)(2)

C et T Bithynia. D'aprs G et T Corb. hoc est descripsit

eum evangelium,alia...

peut-tre

:

hoc ipsum

descripsit.

(3)

Ou

(ou totum) ev. plutt avec C per principium

eum

suum antea

XVI

INTRODUCTION.

nem

sua exponere, propierea ne iudaicis fabulis desiderio (1) narratione tenerentur, neve haereticis fabulis et stullis solliciiaiionibus seducti exciderent a veritate. 4. Itaque perquam necessariam staiim in principio est initium evangelii, prae[ab) lohannis nativitate[m], qui (2)

sumpsit missus Domini nostri Jesu Christi

et fuit socius ad perfectionem populi, item inductionis baptismi aique passionis socius. Cuius (3) profeclo dismeminit Malachiel propheta, unus de duodecim. posiiionis exemplum 5. Deinde ipse (4) Lucas scripsit Actus apostolorum. 6. Postmodum (5)

lohannes aposiolus scripsit Apocalypsim in insula Patmo deinde evangeLium in Asia (6). Si l'on admet que ce morceau a t crit en grec, quoique le textelatin ait

chance de rendre mieux le texte primitif que le texte grec nouvellement dcouvert, on ne peut mme pas se poser la question de savoir si ce prologue n'aurait pas t expurg d'aprs celui dont nous allonsle

parler. C'est plutt rcent.

prologue

le

plus dvelopp qui sera le plus

C'est ce dernier prologue latin,

queM. Corssen(7) a dclar monarchien,

c'est--dire insistant sur l'unit divine jusqu' compromettre la distinction du Fils (8). Voici le dbut de ce prologue d'aprs Wordsworth et

(1)

Ce mot a gn:

les

latins, tandis

que

olxovoinfa tait familier

aux Grecs dans

le

sens du plan divin de l'Incarnation. Aussi C a complt Christi in carne venturi, et T a interprt dispositionemqu suae narrationis.(2) (3)

Les

trois

ont quae.

Corb. om.

(4)

Corb. item,

(5) C.

1. deinde ipse. post hune, qui parat bien meilleur, vitant que

(intepov

soit suivi de itet

Jn sia, omis par le grec est tout fait dans l'esprit du morceau. Monarchianische Prologe... (Texte u. Unters. xv, 1]. (8) Corssen a fortement exagr le caractre monarchien de ce prologue, d'aprs le Cui ideo, post passage suivant immdiatement celui que nous citons dans le texte buptismum fiUi Dei, a perfectione generationis in Christo impletae, et repetendae a principio nativiiatis humanae potestas permissa est, ut requirentibus demonstra(6)

(7)

:

ret in quo adprehenderat (Cors. adprehendens erat), per Nathan filium introitu recurrentis in deum generationis admisso, indispartibilis Dei [deus ut) praedicans in hominibus Christum suum perfecti opus hominis, redire in se per filium faceret:

[Cors, conjecture f'acere) qui per David palrem venientibus iter praebebat in Christo. Ce texte est fort obscur. Trois mss. lisent Deus au lieu de Dei; deux y ajou-

tent ut, ce que nous lisons, car indispartibilis Dei ne peut tre le gnitif de generationis, dj dtermin par recurrentis in Deum (contre Corssen) et ne peut s'entendre

de ce qui suit. Dans ces conditions et en mettant la virgule aprs suum et non aprs hominis, nous essayons de traduire Et c'est pourquoi, aprs le baptme du fils de Dieu (en partant) de la perfection de la gnration ralise enfin dans le Cbrist, il lui fut donn aussi de la ramener au dbut des origines humaines, afin de montrer ceux:

s'en enqurir, ce qu'il savait si bien, en se servant de Nathan fils (de qui voudraient faire remonter Dieu la gnration, que le Dieu indiDavid) comme d'une porte pour

l'auteur du troisime vangile, date de la composition.

XVII

White

:

Lucas Syrus natione Antiochensissine crimine.

tolorum postea Paulum secufus usque ad

arte medicus discipulus apos~ confessionem eius serviens

domino

Nam

neqtce

uxorem unquam

liabens neque filios sep-

annorum'obiit in Bithynia plenus spiritu sancto. Qui iuaginta et quatiuor cum iam descripta essent evangelia per Mattheum quidem in ludaea per Marcum autem in Italia sancto instigante spiritu in Achaiae pariibus hocscripsit:

cripta

evangelium significans etiam ipse in principio ante alia esse desCui extra ea quae ordo evangelicae dispositionis exposcit eancessitas fuit laboris ut primum graecis fidelibus, omni perfeccarnem dei manifestaia, ne iudaicis fabulis intenti in solo

maxime

tione venturi in

tenerentur neve hereiicis fabulis et stultis sollicitationibus legis desiderio seducti excdrent a veritate elaboraret, dehinc ut in principio evangelii, lohannis nalivitate praesumta, cui evangelium scriberet et in quo electusscriberet

indicaret contestans in se

complta esse quae essent abaffinit

aliis

inchoata.

Don Chapman a eu le mrite de dmontrer l'troite

de ces textes

avec les crits attribus par Schepps Priscillien (1), argumentation qui a reu le suffrage de tous les spcialistes. Seulement dom Morin semble

bien avoir prouv que les crits attribus Priscillien par Schepps et aprs lui par tout le monde savant, taient plutt l'uvre d'un priscillianite,l'vque Instantius, qui prsenta la dfense du parti au concile de Bor-

deaux en l'an 384/385 (2). Il en rsulte que le prologue grec, traduit en latin, enrichi d'additions par Instance, doit tre fort ancien. Zahn suppose la dpendance de l'histoire ecclsiastique d'Eusbe, mais lui-mme a relev l'indpendance du prologue. Eusbe s'est fait l'cho de l'interprtation d'Origne, dfavorable ceux qui ont crit avant Luc. Au contraire le prologue prend les Tzokloi de Le. (i, 1) pour Marc et Matthieu. Si l'on date le canon de

Muratori de la fin du ii* sicle, pourquoi notre prologue ne serait-il pas au moins aussi ancien? Le texte latin ne renferme pas la mention de Thbes (en Botie) qui a pu tre ajoute dans le grec lorsque Constance II fit transporter les ossements de Luc de Thbes Gonstantinople.prchant parmi les hommes son Christ, ferait revenir lui par (son) fils l'ouvrage de l'homme parfait, (lui) qui fournissait un chemin par David (son) pre ceux qui venaient vers le Christ . Corssen comprend que Nathan a permis au Christ de la gnration du Dieu invisible qui a paru en paratre, que tout cela se rapporteTisible,

Dj Irne (III, xxii, 4) se demande pourquoi Propter hoc et Lucas initium generationis a significans, quoniam non illi hune, sed hic illos in evangelium vitae regeneravit. C'est peu prs la mme pense, et le Deus indispartihilis est peut-tre dirig contre Marcion qui distinguait le Christ du Crateurle Christ. L'auteur

ne voyait pas

si loin.:

Luc remonte au lieu de descendre Domino inchoans, in Adam retulit

(cf. Exjs.

(1)(2)

P. G. XXII, 960). Notes on the early histonj of the Vulgate Gospels (Oxford, 1908), Revue bndictine, xxx anne, 1913 p. 153-173.VANGILE SELON SAINT LUC.

p. 217-288.

XVJIIIl

INTRODUCTION.

dante de

duet

faut noter que l'indication sur le lieu o reposa Luc est indpenla notice sur le lieu o il a compos son vangile. L'intention prolog-ue n'est pas de dire que Luc a crit au lieu o il s'tait retirest mort.

o il

Quoique

la Botie ait fait partie

de la province romaine

d'Achae, puisque l'auteur nommait les. deux pays, il entendait les distinguer. Au sens propre l'Achae est la partie septentrionale du Plopon-

nse, et comprend Corinthe. Le texte copte, on l'a vu, ne parlait que de l'Achae. C'est seulement dans saint Jrme que la confusion se fait et que l'uvre littraire de

LucIl

est place

en Botie

(1).

tradition relativement ancienne, et rpandue, que Luc a crit son vangile en Grce (2). C'est l surtout qu'il a prch, dit

y a donc une

encore saint Grgoire de NazianzeIl

(3).

n'y rien objecter cette tradition. Nous verrons que le troisime vangile a t pens et crit pour des Grecs. Pourquoi n'aurait-il pas t

d'abord racont Corinthe? Mais nous ne saurions admettre qu'il a t publi avant que Luc ait eu connaissance de celui de Marc.Saint Luc est le patron de la peinture chrtienne. Et certes elle lui doit

plus qu' personne. C'est dans son vangile que les peintres du moyen ge et de la renaissance ont pris leurs thmes favoris, l'Annonciation, laVisitation, l'adoration des bergers, la prsentation au Temple, l'enfant Jsus parmi les docteurs, la pcheresse, les disciples d'Emmas, et tant d'autres. Lui-mme aurait t peintre, en mme temps que mdecin.

Cette tradition vient de l'glise de Jrusalem. Nicphore Calliste,xiv^ sicle, la

du

L'impratrice Eudocie, fondatrice de l'glise de la lapidation de saint Etienne, aurait envoy Pulchrie une icne de la mre de Bien peinte par saint Luc. Si ce Thodore anagnosts est de S30 environ, comme le dit Krumba(4).

rcite d'aprs

Thodore

le

Lecteur

cher (5), il aurait t postrieur de moins d'un sicle Eudocie. Et si l'on possdait alors Jrusalem une trs antique image de la Vierge, pourquoi l'attribuer un mdecin si la tradition n'en faisait pas un peintre? Ce

peut tre toutefois l'expression d'une autre tradition que suggre le texte lui-mme, sur le soin que prit l'vangliste de s'informer auprs

Texte cit plus haut, p. \ih [P. L. XXVI, 18). Les mss. de la Peschitta ont souvent la souscription Perfectum est evangelium Alexandria magna; on sanctum, Praedicatio Lucae quod locuius est graece disait la Palestine pour Matthieu, Rome pour Marc, phse pour Jean Alexandrie la(1)(2):

m

;

grande rclamait Luc. 11 P. G. XXXVI, 228. (3) Or. XXXIII, dans son livre zai Sri ii EySoxt'a t^ Uo^lytc^ fJiv exva t^ 6eotiiTopo; (4) II disait ? 'Ispoffo^iJitov 7cffTEt),ev [P. G. LXXXYI, 165). vjv 5 itoToXo; Aoux xa9t!jT(pri(iv,; :

(5)

Byzant. Litteraturgesch,

p. 291.

1

AUTEUR DU TROISIME VANGILE. DATE DE LA COMPOSITION.

XIX

de la mre de Jsus. D'ailleurs saint Ang^ustin ne savait rien de semblable lorsqu'il crivait : neque novimus faciem virginis Mariae [de Trin. VIII, 5, 7), et l'on sait ses relations avec la Palestine.

de Luc un des soixante-douze disciples, termes de son Prologue, encore moins avec sa qualit de gentil. piphane ne semble pas y attacher beaucoup de prix, puisque Luc, dispers avec les autres disciples, aurait t en quelque sorte ramen par saint Paul (1). C'est probablement une association d'ides dans l'esprit d'piphane, parce que Luc a seul mentionn les soixante- douze disciples (2). Pour les mmes raisons, Luc

Quant n'est

la tradition

qui

fait

elle

gure conciliable avec les

n'tait

pas

le

compagnon de Clophas

Emmas, comme on(3),

l'avaitle rcit

conjectur ds le temps de saint Grgoire le Grand a tout l'air d'maner d'un tmoin oculaire.

parce que

illustres.

Saint Grgoire de Nazanze a rang Luc parmi les confesseurs les plus Peut-tre cependant n'entendait-il pas qu'il ait scell son

tmoignage par la mort du martyre, puisque saint Jean figure en tte de sa liste, etThcle la fin, qui avait survcu son martyre (4). Gaudentius (5), vers 420, le dit positivement Andras et Lucas apud Palras Achaiae civilaiem consummali referuntur, mais seulement d'aprs:

bruit. L'Achae a d rapprocher Luc d'Andr. Le corps de Luc, mis au tombeau Thbes en Botie, fut transport par les ordres de Constance II dans l'glise des saints Aptres Constantinople. C'est du moins ce que nous apprend la Passion de saint rtmius, par un certain Jean de Rhodes, M, Bidez a montr que cet auteur

un

employait l'histoire de Philostorgius, vers 425. Le passage en question lui a paru tre dans ce cas. On y voit que Constance rencontra Patras Fvque d'Achae (?) qui lui apprit que le corps de saint Andr se trouvait Patras et celui de Luc Thbes. L'empereur chargea Artcitait et

mius deTivo

les faire transporter Constantinople.iTCiaxoTTCV oj

Constance

:

ItcuOeto

Tupo?

Twv

ik

ffW[jiaTa

t5v

to

y^piuTo aTrotTTo'Xwv 'AvSpsou /.al Aoujc Iv

(1)

Saer.

ii,

51, 11

;

P. G. XLI, 908.

Au cinquime

sicle

on se proccupa de dresser

des listes des aptres et des disciples. La liste attribue Dorothe de Tyr (mort au dbut du IV* s.) met Luc parmi les soixante-dix disciples, mais ce sont des disciples envoys pour prcher aprs la mort du Sauveur [P. G. XCII, 1060 ss.). On ne croyait donc pas alors que Luc ait t l'un des 72 (ou 70) choisis par Jsus et envoys par lui;

Die apocryphen Apostolgeschicfifen... 1, p. 195 ss. On regrette de ne pouvoir attacher plus de poids ce que dit piphane au mme endroit que Luc a prch surtout en Gaule. (3) In Job, P. L. LXXV, 517 quem profecto alum, dum tain studiose tacuit, utcf.

Lipsius,

(2)

:

qitidam dicunt, seipsum fuisse monstravit. (4) Or. contra Jul. I, 69, P. G. XXXV, 589; ce sont Jean, Pierre, Paul, Jacques Etienne, Luc, Andr, Thcle. (5) P. L. XX, 963.

XX'A}(^ai T6c([A{ji.va Tuyj^ayouiTiv,

INTRODUCTION.'AvSpou[av

Iv

IlaTpan;,

Aouxa

Se Iv

0^6ai

t9

BoiWTia;

(1).-

Dans

le

symbolisme des quatre vangiles, Luc(2)

veau. Irne

sans omettre le

est reprsent par le en voyait la raison dans le caractre sacerdotal du dbut, veau de l'enfant prodigue. 3.

La

date de la composition.

composition du troisime vangile est toujours trs condu temps o ont t composs les Actes. Personne, semble-l-il, ne nie srieusement que les deux ouvrages n'aient le mme auteur et que l'vangile ne soit le premier. Et mme c'est surtout sur les Actes qu'on s'appuie pour fournir une date. Nous sommes donc contraints d'empiter un peu sur un autre domaine, et nous voudrions le faire le moins possible, ce qui nous servira d'excuse si nous ne traitons pas la question dans toute son ampleur. Le nom de l'auteur qui nous est connu, et sa qualit de compagnon de

La date de

la

troverse. Elle est connexe celle

saint Paul, tout le moins la dclaration du prologue de l'vangile nous imposent des bornes. II faut insister tout d'abord sur ce point quiest essentiel.

Dans le camp dit critique on a plus d'une fois rajeuni les crits du N. T. pour mettre en doute leur autorit. Dans certaines proportions l'effet se produirait assurment. Mais nous tenons dire que nous neregardons pas un certain recul comme inconciliable avec la plus exacte reproduction des faits. Combien de fois pendant la guerre n'avons-nous pas entendu dire On saura ce qu'il en est dans vingt ou trente ans. Le:

temps permet d'liminer les nouvelles fausses qui svissent surtout parmi les contemporains, de contrler les tmoignages, d'obtenir des rvlations qui paraissaient d'abord inopportunes. Il nous serait donc indiffrent, par rapport la crdibilit, que Luc ait crit vers l'an 80,pourvu cependant qu'il ait fait son enqute auparavant, car c'est cette enqute qui importe le plus. Or il semble que quarante ans aprs l'vnement on ne puisse plus gure s'informer auprs de tmoins qui auraient t en mme temps des acteurs. Sans doute on trouverait quelques vieillards dont la mmoire serait fidle. Mais combien seraient-ils? Les Aptres paraissent avoir t des hommes jeunes, mais non des adolescents. C'est eux ou d'autres disciples que l'auteur du prologue dit avoir consults. N'omettons pas de constater ce point, quelle que soit la date de la publication. L'cole d Baur, imaginant que le troisime vangile et les Actes(1)

Die griechishen christUchen Schriftsteller

:

PMlosiorgius KirchengeschicMe,

p. 156. Leipzig, 1913.(2)

m,

11, 8.

l'acteur du troisime vangile, date de la composition.

XXI

taient des ouvrages de conciliation entre les tendances de Pierre et celles de Paul, leur assignait une date' quelconque aprs l'an JOO. Cette opinion parait tre compltement abandonne. Une opinion trs rpandue aujourd'hui parmi les critiques indpendants, c'est que Luc a crit vers l'an 80. Chose trange, et qui n'est pas l'honneur de la critique, cette date est une simple moyenne, une opinion de critiques qui ne veulent tre ni trop radicaux, ni trop conservateurs elle ne peut s'appuyer sur aucun argument c'est dans toute la force du terme, une cote mal taille. Les critiques, trs nombreux, qui placent la composition de Luc de 95 100 allguent une raison, c'est que l'auteur des Actes a connu les Antiquits juives de Josphe, composes vers l'an 94 Nous verrons que;;

cetil

argument

est parfaitement caduc.

Pour rencontrer une autre raison,

faut descendre jusqu'au sige de Jrusalem. D'aprs les termes qu'il emploie, Luc aurait crit peu avant ou peu aprs. C'est l'opinion de Schanz, et c'est celle qui longtemps m'a paru la plus probable. Nous ysi l'on admet que l'auteur est du prologue ne nous a pas tromps, il n'y a aucune raison pour descendre plus bas que les environs de l'an 70. On nous demande le temps ncessaire pour qu'on ait crit beaucoup sur le Christ. Pour cela une trentaine d'annes suffisent. Luc a fait son enqute vers ce temps au plus tard, comme nous venons de le dire. On ne voit pas pourquoi il aurait tenu son ouvrage en portefeuille. D'ailleurs il y a des raisons positives en faveur d'une date plus haute. Les catholiques admettent gnralement que l'vangile et les Actes

reviendrons aussi. Donc tout

le

moins,

Luc,

le

compagnon de

Paul,

si

l'auteur

taient termins vers l'an 64, et c'est l'opinion qui nous parait aujourd'hui la plus probable, d'une trs solide probabilit. Il faut encore reconnatre M. Harnack le mrite d'avoir ragi, d'abord

avec hsitation, puis trs nettement, contre les opinions, rgnantes dans il en fallait son milieu ; si bien qu'en 1911 il avait le courage de

placer les

deux ouvrages de Luc avant

l'issue

du premier procs de Paul

Rome.qu'il donne, c'est que l'auteur, bon crivain et n'aurait pas termin son livre en laissant le lecteur qui composer, en suspens sur la destine de Paul, aprs l'avoir si vivement intress sait

La principale raison

des pripties beaucoup moins graves. Tout paraissait converger vers celignes,

point. Si l'auteur n'a pas donn satisfaction, ne ft-ce que par quelques une curiosit bien lgitime, c'est qu'il ne savait pas encore ce

qui allait advenir. Il a crit un moment o l'aptre avait quitt son domicile surveill en attendant le jugement; peut-tre tait-il dj dansle prtoire (1).(1)

Neue Untersuchungen...:

M. H. Koch

p. 66. C'est prcisment ce que proposait au mme temps Die Abfassungszeit des lukanischen Geschichtswerkes, Leipzig, 1911, p. 28.

XXn

INTRODUCTION..

Entendu de celte manire, l'argument pourrait facilement tre retourn que Luc, si vraiment il avait conscience, d'avoir provoqu l'intrt de ses lecteurs la cause de Paul, et livr son livre au public prcisment avant de pouvoir le satisfaire ? Il serait moins trangeConoitr-on

rien dit de l'issue d'un procs qu'crivant quelques dix ans aprs il n'ait tout le monde connaissait. que Il nous semble que Luc a dit le ncessaire en employant l'aariste

Harnack y voit avec raison un changement de situation., Mais de prison n'tait point un moment qui termint une priode, changer surtout la veille d'un vnement dcisif comme l'acquittement ou lavsVetvev.

condamnation. Luc a discrtement indiqu l'acquittement ou plutt unesorte de non-lieu sans les formalits d'une comparution devant un tribunal. En ralit nous n'avons jamais t bien inquiets sur l'issue du

procs. Les

Romains qui

l'ont

examin en premire instance, Flix

Featus (xxvi, 30) non plus qu'Agrippa n'ont pas jug le (xxiii, cas bien grave. Paul arrive Rome, on le consigne chez lui, o on le laisse libre de recevoir qui il veut. Quand Lue nous dit que cela dura

'M

ss.) et

deuxxiv,

an^,

il

quoi ne

l'a-t-il

27)

insinue qu'aprs, cela l'Aptre reprit sa pleine libert. Pourpas dit? Parce que d'ordinaire (xi, 26 xvm, 1.1 xix, 8. 10; ces indications du temps de sjour prcdaient d'autres; ;

histoires, et

que Luc a rsolu de s'en tenir

l.

Peut-tre ne voulait-il pas attirer l'attention sur les nouvelles manifestations de l'ardente activit de Paul. On ne l'avait sans doute largi qu'enlui enjoignant

de se tenir tranquille dsormais. Si nous ne nous trompons, .cette manire de comprendre la fin des Actes donne toute sa valeur l'argument qu'on en tire pour leur date.

On ne comprendrait vraiment pas, si Luc avait crit aprs le martyre de Paul, qu'il et termin son livre de cette faon. L'autorit romaine y parat vraiment bnigne ; elle ne fait obstacle qu'indirectement laprdication du rgne de Dieu. Le dernier mot de Luc est mme xoXuTo?, sans empchement. Aprs la perscution de Nron, pouvait-on s'exprimer de la sorte?

que Luc prparait un second livre pour dcrire ce de quoi et t fait ce livre? Les Actes avaient pour objet de porter l'vangile jusque dans la capitale des gentils; cet objet tait atteint. Ni la destine de Pierre, ni celle de Paul n'taient le thme central. La suite de l'apostolat de Paul fut sans doute d'un intrt passionnant. Mais les pisodes n'taient-ils pas dans le mme cadre? L'essentiel et t de parler du martyre des deux aptres. On ne saurait prtendre que cette mort tait un chec pour le christianisme dans la pense de Luc, qui a crit avec tant d'enthousiasme le martyre de saint Etienne, dont il a fait le point de dpart de la prdication (Act. viii, 4). crivant aprs le martyre de Pierre et de Paul, Luc n'etIl

faudrait supposer

contraste. Mais

l'auteur du troisime vangile, date de la composition.pu, rptons-le, se ispenser de mettre ce sceau son le sujet d'un livre entier.livre.

XXIII

Mais cela

ne pouvait tre

Au surplus si Luc avait crit ce livre, il nous aurait t conserv. Et qu'il ait eu l'intention de l'crire, sans pouvoir la raliser, c'est une pure hypothse qui ne dtruit nullement la solide probabilit que nous tirons d'un fait, la manire dont se termine le livre que nous possdons.Nous n'avons pas marquant une modalit primitive de la foi chrtienne et des expressions qui la rendaient. Mais une simple lecture des Actes nous transporte dans une atmosphre sympaCette probabilit est conflpme par d'autres indices.ici

discuter

ceux dont

Hamack

fait tat,

thique l'autorit romaine. Elle n'a pas rompu avec les chrtiens, qu'elle ignore, les confondant avec les Juifs ; elle n'a pas rompu non plus avec les Juifs qu'elle mnage, et de leur ct les Juifs s'appuient sur elle poursatisfaire leur animosit contre la doctrine

dont eux ne mconnaissent

pas le dveloppement. Tout le monde constate ces faits. Quelques-uns prtendent que Luc a gard cette attitude des premiers jours par politique. tait-ce propos,semble-t-il,

une

loi

formelle de Nron

tait-ce possible, lorsque la perscution et, (1), avait mis hors la loi le chris-

tianisme? Et-il pu,

mme

dans

le rcit et les

discours l'horizon

avec un parti pris arrt de ne pas dpasser du temps o il plaait son histoire,

rsister au dsir bien lgitime de souligner par quelque rflexion l'aveuglement des Juifs, dont la perte et t consomme? Tout se passe dans les Actes, et ils sont termins, comme si Luc avait crit la fin de la captivit de Paul, vers l'an 63 ou 64. Il faut reconnatre nanmoins que ces arguments appartiennent la

critique interne ; ils n'ont point une valeur dmonstrative ; les commentateurs catholiques se contentent de parler de vraisemblance, plus ou moins dcisive, et c'est bien semble-t-il la pense de la Commission

biblique, d'autant qu'elle a indiqu elle-mme la raison de critique interne sur laquelle elle s'appuya (2) Utrum, ex eo quod liber ipse, vix:

mentione fada biennii primae romanae Pauli captimtalis, abrupte claudituT, inferri liceat auctorem volumen alterum deperdiium conscripsisse, autpossit post

conscribere intendisse, acproinde tempus compositionis libri Actuum longe eamdem captivitaiem differri; vel potius iure et merito refinensit

dum

Lucam sub finem primaeabsolvisse?

librum

Ngative

captivitaiis romanae apostoli Pauli' ad primam partem, affirmative ad

secundam.

Deux

par l'vangile lui-mme,

objections ont t prsentes. La premire prtend que l'on voit, qu'il a t crit aprs la prise de Jrusalem.l'auteur a crit en clair ce

En

effet, dit-on,

que Marc

et

Matthieu disaient

(1)

(2)

Batifpol, L'glise naissante, p. 31 Dcision du 12 juin 1913.

ss.

X IV

INTRODUCTION.

^es

de la prise de Jrusalem sous des images nigmatiques ; ce sont donc vnements qui l'ont clair. On voudra bien se reporter l'exgse de Le, XXI, 20-24. On ne trouvera rien dans le texte qu'un esprit rflchi, se fondant sur la prophtie de Jsus sur la ruine du Temple et dela ville, n'ait

l'histoire du pass et des conjonctures du avant la ruine. II faut dire bien plutt prsent, qu'crivant aprs la ruine de Jrusalem, l'auteur des Actes se serait difficilement abstenu de faire parler ce grand fait, qui rpandait un

pu dduire de

plusieurs annes

clat si dcisif sur la controverse

de saint Paul avec

les Juifs.

Pourquoi

n'aurait-il pas not la ralisation de la prophtie de Jsus, comme il a fait pour celle d'Agabus (Act. xi, 28)? Loin que les deux ouvrages

trahissent

une date plus rcente, ils ne s'expliquent bien, au contraire, que comme antrieurs au grand vnement. La critique objecte en second lieu que l'auteur a connu et utilis

la

l'vangile selon saint Marc, qui, d'aprs saint Irne, a t crit aprs mort des saints Pierre et Paul.

Nous devons d'autant plus tenir compte de cet argument que nous avons admis dans le Commentaire de Marc ces deux prmisses, Tune de"que l'auteur du troisime vangile suit Marc, l'autre d'Irne, t publi aprs la mort des Aptres. Et nous ne pouvons toujours pas, comme l'a fait M. Harnack (1), admettre l'exgse d'Irne propose par dom Ghapman (2). Irne (III, i, 1 en grec dans Eusbela critique,

que Marc a

;

H. E. V,

VIII, 2)

a crit

:

'0

{xv Sr,

Maioco'^"

Iv toT

'Epat'oi xr^

ISfo:

axwv'Pw[jii

SiaXxTO) xai ypa^pV st^veyxeveaYYsX'-Cof^vwv xat5 [iaOriT^

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Xlxpou xai tou IlauXou Iv\j.z-zk

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5 ^(x.^Y{zrfi to piXtrt xa-reeTO" eTirstTa 'Ioiavvi, Kupfoo, 5 xat

Im

to

aTo (vairffwv, xai auTo l^iZoiWi

to saYYXtov, Iv

'Eipffw t^

'Aa^a

les gloses de dom Ghapman, le lecteur SiaTpi'wv. Nous traduisons, avec n'aura qu' en faire abstraction pour avoir une traduction excellente : Matthieu, parmi les Hbreux, a publi aussi une criture de l'vangile

dans leur propre langue (en outre de sa prdication), Pierre et Paul prchant l'vangile (non pas aux Juifs, mais) Rome (sans le mettre par crit) et fondant l'glise (dont je donnerai bientt le tmoignage, se. III, 3). Mais (quoiqu'ils soient morts sans avoir crit un vangile), aprsleur mort (leur prdication n'a pas t perdue pour nous, car) Marc, le disciple et l'interprte de Pierre, nous a transmis lui aussi par crit

(commele

Matthieu) ce qui avait t prch par Pierre, et Luc en outre, compagnon de (l'autre) Paul a dpos dans un livre l'vangile prch

(1)(2)

Neue Vnters.Journ.

p. 90 ss.

of. theol.

Stud. 1905, p. 563

ss.

l'auteur

d,u

Troisime vangile, date de la composition.le disciple

xxv

par cet Aptre. Enfin Jean,sur sa poitrine]d'Asie. (1),

du Seigneur,

a publi lui aussi

un

[qui mme reposa vangile, se trouvant en phse

veut qu'Irne n'en sache pas plus que Papias. donc si exactement ce que savait Papias? Il a certes parfaitement raison de dire que le but d'Irne est de montrer que les vangiles, mme ceux qui ont t crits par les disciples, ont en quelque manire l'autorit des aptres. Mais ce n'est point l une dcouverte. Et il est toujours permis, comme on dit vulgairement, de faire d'une pierre deux coups. A son intention principale, Irne a joint celle de

Dom Chapman

Mais

sait-il

l'ordre chronologique des vangiles. Gela rsulte videmment dont Chapman avoue le sens chronologique, mais non moins clairement de la place de Se aprs [xsTa. Si l'opposition tait seulement au dbut entre l'vangile crit de Matthieu et l'vangile oral de Pierre

marquerde7tena

de Paul, il tait inutile de nous dire que Pierre et Paul fondaient Le gnitif absolu ne doit donc pas se traduire Matthieu a crit, tandis que (pour : au lieu que) Pierre et Paul ont prch, mais il indique bien une simultanit. Qu'il ait t inform seulement par Papias ou autrement, Irne a profit de l'occasion d'un argument dialectique pour dire ce qu'il savait de l'ordre des vangiles et des circonstances de leuretl'glise.:

composition, et c'est pour cela aussi qu'il parle d'phse, point gographique parfaitement tranger l'argument. Et quand il aurait donn ces renseignements sans le vouloir, ils dcoulent de son texte. S'il n'a rien dit du temps o Luc a crit, c'est sans doute qu'il savait seulement, ne ft-ce que par l'ordre du troisime vangile, qu'il avait t crit aprs celui de Marc. Je ne puis donc regarder la tentative de dom Chapman que comme une nouvelle tentative de se dbarrasser du texte d'Irne. De ces nombreuses tentatives (2) on trouvera l'expos dans Schanz (Comm. de Le. et de Mt.). Celle de dom Chapman est d'ailleurs moins violente que celle du P. Cornely (3), qui accusait deux fois le traducteur latin d'Irne de n'avoir pas compris, qui traduisait t^v toutwv ?oSov par le dpart de tous les Aptres de Palestine , et l^i^ysyxev par emporter Matthieu, qui avait dj compos son vangile, l'apporte avec lui! Le P. Knabenbauer avait approuv cette exgse (4), ajoutant seulement que le respect d'Irne pour le martyre ne lui et pas permis de qualifier celui des Aptres de e^oSo, alors que Pierre a donn ce nom sa mort (II Pet. I, 13) et que Luc lui-mme s'est servi de ce terme propos de;

Jsus (Le.(1) (2)

IX;.

31)!

Omis par dom Chapman.:

Elles dbutent par l'audacieuse correction de Christophorson MaTatov t^x-^yelloM |y.3o(Ttv Mcpxo; xtX.(3)(4)

(j-et tfjv

toO xar

Introd. spee. Luc, p. 9, n.

Ilf, p. 1.

76

ss.

XXVI

INTRODUCTION.

Nous avons le droit du moins respecte le

d'esprer que la tentative de dom Ghapman qui contexte et le sens des mots, sera la dernire et qu'on cessera de solliciter une autorit qu'il faut prendre outexte, le

rejeter telle qu'elle est. MM. Belser et Fillion

n'ont pas hsit sacrifier Irne,

c'est

une

solution franche.la critique internefait, comme on pourrait le croire, le triomphe de sur la tradition, car la tradition n'tait pas unanime. Nous avons rappel dans le Commentaire de Marc la tradition des

Ce

n'est pas tout

anciens rapporte par Clment d'Alexandrie fl). Marc aurait crit son vangile du vivant de Pierre. Il est vrai que cette mme traditionmettait avant les autres les deux vangiles qui avaient des gnalogies,

en quoi

il

est difficile

de la suivre. Mais les deux points pourraient

que les Actes avaient t termins vers de la captivit de Paul Cuius kisioria usque ad biennium Romae commorantis Pauli pervertit, id est, usque ad quartum Neronis annum. Ex quo intelligimus, in eadem urbe librum esse compositum. Schanzla fin:

tre distingus. Saint Jrme admettait aussi

objecte queest

Jrme ne parle que du

lieu,

non de

la

date

(2).

Jrme

seulement, trop concis; de la date il conclut au lieu. Gomment pouvait-il le faire s'il et pu supposer que le livre avait t crit longtempsaprs?

ment

Je suis donc dispos aujourd'hui, traitant la question non plus seuled'aprs ce qu'exige l'vangile de Marc, mais encore d'aprs ce que

suggre le double ouvrage de Luc, de ne pas attacher une importance dcisive l'autorit d'Irne. Prcisment cause de sa thorie sur lelien troit qui unit les deux vanglistes disciples aux deux aptres, il a peut-tre jug que les disciples n'avaient pas crire l'vangile pen-

dant que les Aptres le prchaient. Il ne serait donc pas ici l'cho d'une tradition authentique, mais l'auteur d'une conjecture. On pourrait concevoir ainsi l'ordre des faits, en s'loignant le moinspossible de ce grave auteur. Incontestablement Irne parle de la mort des deux Aptres Pierre et Paul. Mais ce qui importait le plus pour Marc, c'tait la mort de Pierre.sait que d'aprs plusieurs savants {Zahn, Harnack, Duehesne), saint Pierre subit le martyre en l'an 64, lors de la perscution de Nron, tandis que saint Paul ne fut martyr qu'en 67 ou en 68. A supposer que Marc ait

Or on

attendu la mort de Pierre pour donner son vangile au public, il avait srement pris des notes au cours de ses catchses, il l'avait crite d'aprs les anciens de Clment d'Alexandrie. Luc qui a srementEus. H. E. VI, XIV, 5-7. Pirot, Les Actes des Aptres et la Commission biblique,

(1) (2)

De mme

p. 103.

l'auteur du troisime vangile, date de la composition.

XXVII

Rome a pu avoir connaissance de son vangile, s'en crire le sien; et le terminer, ainsi que les Actes, avant la pour perscution de Nron qui suivit l'incendie de Rome (19-28 juillet 64). Nous avons aujourd'hui le droit de dater du printemps de l'an 63 la finretrouv Marc servir

de la captivit de Paul (1) nous avons donc la marge ncessaire pour cette combinaison. On voudra bien corriger dans ce sens l'adhsion trop ferme que nous avions donne dans le Commentaire de Marc l'autorit de saint Irne.;

(1)

Bhassac,

Une inscnption de Delphes

et

la chronologie de saint

Paul (RB,

1913. 36-53; 207-217).

CHAPITRE HLE PLAN ET L ESPRIT DU TROISIEME EVANGILE.

Nous mettons en

tte la liste des petites sectionssoit

ou pricopes que nousdans

avons spares. Elle pourra tre utile la question des sources.

pour

tablir le plan, soit

1^''.

Les 'pricopes.

prologue. 6-2S Annonce de naissance du prcurseur. Sa conception. 3 26-38 L'Annonciation. 4 39-56 La Visitation. 5 57-80 Naissance de Jean-Baptiste. Sa circoncision. Le cantiqueI,

1

1-4 Le

2

la

de Zacharie.67

21 La Circoncision et le nom de Jsus. 8 22-39 Jsus est prsent au Temple reconnu comme 9 40-S2 Le recouvrement au Temple.etIII,

II,

1-20

La

Nativit de Jsus.

le Messie.

10

1-20 Prdication de Jean-Baptiste (Mt. m, 1-12; Me. i, 2-8). (1-6 Entre en scne de Jean. 7-9 Prdication du Baptiste; 10-

14 Avis particuliers; lS-18 Annonce du Messie; 19-20 Jean en 11prison]. 21-22 Jsus proclam de Dieu lors 9-11; Mt. m, 13-17). 23-38 La gnalogie humaine de JsusFils

de son baptme (Me.(cf.

i,

1213

Mt.

i,

1-27).

1415 16

IV,

1-13 La tentation (Mt. iv, 1-11; Me. i, 12-13). 14-15 Jsus revient en Galile (cf. Me. i, 14=; Mt.1-3).

iv,

12; Jo. iv,

IV,

16-30 Jsus prche Nazareth; 12-16 ;xiii, 3-58).

il

est rejet (cf. Me. vi, 1-6; Mt.

31-32 Prdication dans la synagogue de Capharnaum (Me.21-22; cf. Mt. vu, 28-29). 33-37 Expulsion d'un dmon (Me. i, 23-28). 38-39 Gurison de la belle-mre de Simon (Me.viii, 14-15).

i,

17 18 19 20

i,

29-31; Mt.

40-41 Gurisons

et

exorcismes (Me.i,

i,

32-34; Mt.

viii,

16-17).

42-43 Attachement des foules (Me.

35-38).

LE PLAN ET L ESPRIT DU TROISIEME EVANGILE.

XXIX(cf.

2122

IV, 4:4

Prdication dans les synagogues de GalileIV, 23).

Me.

i,

39;

Mt.

V, 1-11 Prdication,

23 24

25 27-32 Vocation de Lvi. Appel des pcheurs (Me. 13-17; Mt. 9-13). 26 33-39 Question sur jene. Esprit ancien et esprit nouveau1-8).ii,

pche miraculeuse, vocation de Simon, et avec de Jacques et de Jean (cf. Me. i, 16-20; Mt. iv, 18-22). 12-16 Gurison d'un lpreux (Me, i, 40-45; Mt. vin, 1-4). 17-26 Pardon et gurison d'un paralytique (Me. ii, 1-12; Mt. ix,lui

IX,

le

^Me.

Il,

18-22; Mt.

ix,

14-17).les pis (Me.ii,

27 28

VI, 1-S

Premire question relative au sabbat,xii, 1-8).

23-28

;

6-11 Deuxime question sur sabbat, main dessche Mt. 9-14). (Me. m, Mt. 29 12-16 La vocation des douze Aptres (Me. m, 13-19; 30 17-19 Grand concours de peuple (Me. m, 7-12; Mt. 15; 24 Mt. Mt. 31 20-26 Les batitudes imprcations ennemis 32 27-38 La charit de misricorde mme envers 46. 47. 45. 48; vu, 44. 36. 40. 42; vu, 12; vu, 12; charit de zle 33 39-46 Dispositions ncessaires l'exercice de 24. 25; 32-35; vu, 16-18; vu, 3-5; (Mt. XV, 14; 34 47-49 Conclusion pratique (Mt. vu, 24-27). 1-10 Le centurion de Capharnaiim (Mt. 35 de la veuve de Nan on acclame rsurrection du 36 11-1 Aprs Jsus comme un grand prophte. 37 _ 18-23 Le message du Baptiste (Mt. 38 24-28 Tmoignage rendu par Jsus au Baptiste (Mt. Pharisiens 39 29-35 Le message de Dieu comment reu par 16-19). par les pcheurs (Mt. Pharisien. 40 36-50 La pcheresse repentantele la

Mt.

1-6;

xii,

cf.

x,

1-4).

xii,

cf.

IV,

s.).

et les

(cf.

v, 3. 4. 6. 11. 12).

les

(Mt. v,

v,

1. 2).

la

X,

vii,

xii,

21).

VII,

viii, 5-13).

7

la

fils

xi, 2-6).

xi, 7-15).

les

et

xi,

et le

4142

VIII,

1-3 Les saintes

4-8 La parabole du semeur (Me. 1-9; Mt. 43 9-10 Le but des paraboles (Me. 10-12; Mt. 10-15). 44 11-15 Explication de 13-20; Mt. xni, 18-23). parabole (Me.iv,xiii,

dant

attentives la parole de Dieu et seconle ministre de Jsus.1-9).

femmes

iv,

xiii,

la

iv,

45 ^- 16-18 Le mystre doit tre connu; se montrer digne de entendre (Me. iv, 21-25). 4647

le

bien

19-21 Les vrais parents de Jsus attentifs la parole de Dieu (Me. m, 31-35; Mt. xii, 46-50).

22-25 La tempte apaise (Me. iv, 35-41; Mt.

viii, 23-27).

XXX 48VIII,

INTRODUCTION,

26-39

Le dmoniaque du pays des Grasniens (Me.28-34).fille

v,

1-20;

49

40-S6 La18-26).IX,

Mt.

Yiii,

de Jare et l'hmorrosse (Me.

v,

21-43; Mt.

ix,

-

50 51

52 53.

1-6 Mission des Aptres (Me. vi, 7-13; Mt. ix, 33; x, 5-14). 7-9 Opinion d'Hrode sur Jsus (Me. vi, 14-16; Mtxiv, 1-2). 10-17 Retour des Aptres et multiplication des pains (Mo.

vi,

54

55

5657

Passion (Me. 27-33; Mt. 13-23), 23-27 Pour sauv faut suivre Jsus (Me 34-38; Mt. XVI, 24-28; Mt. 33; Jo. 38.39; Le. 27; 28-36 La Transfiguration (Me. 2-8; Mt. 37-43^ Le dmoniaque pileptique (Mo. 14-29; Mt.laYiii,

30-44; Mt. xiv, 13-21; Jo. vi, 1-13). 18-22 Confession de Pierre, Premire annonce deXVI,

tre

il

viii,

ix, 1

;

cf.

x,

xiv,

xvii,

xii,2S).

ix,

xvii, 1-8).ix,

xvii,

23-24 La rvlation attendue Mt. Me. 65 23-29 Question d'un docteur de la Loi 28-34; Mt. 34-40). 66 30-37 La parabole du bon Samaritain. Marie. 67 38-42 Marthe 1-4 L'oraison dominicale Mt. 68 9-15). 69 5-8 L'ami importun ou prire exauce. 70 9-13 Ncessit de prire (Mt. vu, Mt. 71 14-16 Expulsion d'un dmon; impressions diverses 32-34; 22-24; Me. 11; Mt. Mt. 72 17-26 Belzboul vaincu 25-30; Me. m, 24-27). mre de Jsus! 73 27-28 Heureuse M 74 29-32 Pas d'autre signe que Jsus (Mi. xn, 39-42; 4; Me. la lumire de l'me Mt. 75 33-36 La lumire du Christ 23; Le. 16; Me. 15, Pharisiens docteurs de Loi 76 37-54 Jsus dnonce64XIII, 16-17|,(cf.

Deuxime prophtie Passion (Me. Mt. 58 46-48 La prsance (Me. 33-37; Mt. xvm, 59 49-50 L'usage du nom de Jsus (Me. 60 51-56 Mauvais accueil des Samaritains. Jsus rprouve de Jean. trop ardent de Jacques 61 57-62 Vocations diverses 1-20 Mission des soixante-douze 62 63 21-22 La rvlation du Pre du43''-4S

14-20).

relative

la

ix,

30-32;

xvii, 22. 23).

ix,

i-3).

ix,

38-41).

le zle

et

(Mt. vni, 19-12).et

X,

disciples. Fils '(Mt. xr, 25-27). est accorde aux disciples (cf.

xii,

XXII,

et

XI,

(cf.

vi,

la

et efficacit

la

7-17).

(cf.

ix,

XII,

viii,

xvi, 1).

(cf.

xii,

la.

(cf.

t.

xvi,

viii, 12).

et

(cf.

v,

VI, 22.

viii,

iv, 21).

les

et les

la

(cf.

Mt. xxiii, 1-36).

LE PLAN ET l'ESPRIT DU TROISIME VANGILE. 77XII, 1

XXXI

2-12 Instruction aux disciples en vue d'un avenir menaant 26-33; 19. 20; 32; Me. terre et vie de l'me. 79 13-21 A tous Les biens de L'abandon au Pre pour les ncessits 80 22-31 Aux disciples de la vie 25-33). dans Mt. 81 32-34 La vraie richesse 19-21). Mt. xxv, 1-13; 82 33-40 Veillez car l'heure est incertaine 33. 43-44; Me. confiance du matre doivent 83 41-48 Surtout ceux qui ont Me. 33-37; Mt. xxiv, 43-51). Mt. 84 49-53 Pour ou contre Jsus 34-36). rconciliation. 85 54-59 Le temps invite des malheurs publics. 1-5 Leon 86 87 6-9 Le figuier 88 10-17 Gurison, un jour de sabbat, d'une femme vote. 89 18-19 Le grain de snev (Mt. 31-32; Me. 30-32). 90 20-21 Le levain (Mt. 91 22-30 Juifs rprouvs, gentils sauvs. dessein de Dieu. 92 31-33 Les ruses du renard Hrode 93 34-35 Apostrophe Jrusalem 37-39). 1-6 Gurison d'un hydropique un jour de sabbat. 94 95 7-11 Le choix des places pour un 96 12-14 Le choix des 97 15-24 Parabole des invits discourtois. croix 98 25-27 Se dtacher de tout Mt. 37. prendre Paraboles de 99 28-33 Bien peser construction ^ de guerre. Me. 100 34-33 Le (Mt. v, 13-16; 1-2 Introduction au thme du pardon 101 Mt. 102 3-7 La brebis retrouve 12-14). 103 8-10 La drachme retrouve. 104 11-32 La parabole de l'enfant prodigue.78(Mt. X,xii,xiii, il).:

Le levain des Pharisiens

(Mt. xvi, li;

Me.

viii, 15).

la

la

:

(Mt. vi,

est

le ciel (cf.

vi,

(cf.

xxiv,

xiir,

35).

la

veiller

(cf.

xiii,

(cf.

x,

la

xiii,

tirer

strile.

xiii,

iv,

xiii, 33).

et le

(Mt. xxiii,

XIV,

festin.

invits.

et

la

(cf.

x,

38).

l'effort

faire.

la

et

la

sel

cf.

ix, 50).

XV,

divin.

(cf.

xviii,

10-13 Instruction sur richesses. vrai sens de 107 14-18 Les Pharisiens 32; 108 19-31 Le riche pauvre Lazare. 109 1-2 Le scandale Mt. Me. 110 3-4 Le pardon des offenses Mt. 111 5-6 La Mt. 20; 21; Me. 112 7-10 Les serviteursleset le

105 106

XVI, 1-9

L'conome

infidle.

la

Loi

(cf.

Mt.

xi,

12; v,

18.

XIX, 9).

et le

XVII,

(cf.

xviii, 6. 7;(cf.

foi (cf.

xvii,

xxi,

ix, 42). xviii, 15. 21. 22). xi, 22. 23).

113

inutiles.

11-19 Les dix lpreux ou le Samaritain reconnaissant.

XXXII

INTRODUCTION.XVII,

115

22-37 La rvlation du de rhomme jugement. veuve. 1-8 Le juge 116 117 9-14 Le Pharisien publicain. Mt. xix 118 lS-17 Jsus accueille des enfants (Me. 13-16; 13-15). 119 18-27 Danger des richesses (Me. 17-27; Mt. xix, 16-26). 120 28-31 La rcompense accorde ceux qui quittent tout pour Christ (Me. 28-39; Mt. 27-29). mener Jrusalem o Jsus prend les douze pour 121 ressusciter (Me. doit mourir 32-34; Mt. xx, 17-19). Mt. 122 3S-43 Gurison d'un aveugle Jricho (Me. 46-52;Fils et leXVIII,

114

20-21 La venue du rgne de Dieu.et la

et le

x,

cf.

x,

^

le

x,

xix,

31''-34

les

il

et

x,

x,

cf.

XX, 29-34).

11-27 La parabole des mines Mt. xxv, 14-30). 28-40 Cortge triomphal au mont des Oliviers (Me. Mt. 126 41-44 Lamentation sur Jrusalem. vendeurs du Temple (Me. 127 45-46 Jsus chasse Jo. Mt. XXI, 12-13 chefs 128 47-48 Enseignement dans Temple;(cf.

123 124 125

XIX,

1-10 Zache.

xi,

1-10;

XXI, 1-9).

lesii,

xi,

13-17;

;

cf.

14-16).le

les

et le

peuplexi,-

(cf.

Me.

XI, 18).

129

XX,.

1-8

La question des sanhdrites sur

la

mission de Jsus (Me.

Dieu (Me. d Csar 131 20-26 Ce qui 13-17; Mt. lS-22). rsurrection (Me 132 27-40 Question des Sadducens sur 18-27; Mt. 23-33). Me. 35-37" Mt. 133 41-44 L'origine du Messie 41-46). 37 MO; Mt. 134 43-47 Agissements des scribes (Me.130est etxii,

27-33; Mt. xxi, 23-27). 9-19 Parabole allgorique des mauvais vignerons (Me. xii, 1-12; Mt. XXI, 33-46).xxii,

la

xii,

xxii,

(cf.

xii,

;

xxii,

xii,

cf.

xxiii,

1-36).

135 XXI, 1-4 L'obole de la veuve (Me.

136137

xii, 41-44).

138

du Temple (Me. xm, 1-4; Mt. XXIV, 1-2). 8-11 Temps de dtresse (Me. xiii, 5-8; Mt. xxiv, 4-8). 12-19 Perscutions contre les disciples (Me. xiii, 9-13; cf. Mt. XXIV, 9-14; x, 17-22. 30; Le. xii, 11-12).3-7 Prophtie

sur la destruction

139

20-24 La ruine de Jrusalem (Me.25).

xiii,

14-23;

M

t.

xxiv,

13-

140

25-27

L'avnement du

Fils

de l'homme

(Me.

xiii,

24-27;

Mt. xxiv, 29-30).

LE PIAN ET l'esprit DU TROISIME VANGILE.

XXXIII

141 XXI, 28-33 Signes de31;

la

proximit du rgne de Dieu (Me.(cf.

xiii,

28-

34-36 Avis en vue du dernier jour Me. 33-37; Mt. xxiv, 42;Lc. M-48). 143 37-38 Les derniers jours de Jsus Jo. 1-2 Le complot (Me, 144 1,2; Mt. xxvi, 145 3-6 La trahison de Judas (Me. 10. 11; Mt. xxvi, 14-16). 146 7-14 Prparatifs pour dernire Gne (Me. xiv, 12-17"; Mt. XXVI, 17. 20). 25 Mt. xxvi, 147 15-18 Dernire Pque juive M. 148 19-20 Institution de l'Eucharistie (Me. xiv, .22-24; Mt. xxvi, 23-28; Cor. 23-25). 149 21-23 Annonce de la trahison (Me. 18-21; Mt. xxvi, 21-25; Jo. 21-30). Me. un service 150 24-27 L'autorit chrtienne 41-45; Mt. XX, 24-28). Mt. 151 28-30 Rcompense promise aux Aptres 152 31-32 Promesse Simon Pierre. 153 33-34 Annonce du reniement de Pierre (Me. xiv, 29-30; Mt. 33-34; 37-38). 154 35-38 Les temps heureux grande preuve. 26. 155 39-46 L'agonie et prire au mont des Oliviers (Me. 30. 36-46). 32-42; Mt. 156 47-33 Arrestation de Jsus (Me. xiv, 43-52; Mt. xxvi, 47-56; Jo. 2-11). reniement de Pierre (Me. 157 54-62 Le 66-72; Mt. xxvi, 17. 25-27). 69-73; 158 63-65 Scne d'outrages (Me. 63; Mt. xxvi, 67. 159 66-71 Jsus devant Me. xiv, 33-64; xv, 1; Sanhdrin142xiii,XII,,

Mt. XXIV, 32-35).

(et.

viii, 1-2).

XXII,

xiv,

1-5).

xiv,

la

(cf

xiv,

;

19).

I

xi,

xiv,

XIII,

est

(cf.

x,

(cf.

xix, 28).

faite

XXVI,

Jo. xiii,

et la

la

xiv,

XXVI,

XVIII,

triple

xiv,

Jo. xviii, 16.

xiv,

68).

le

(cf.

160

xxiii,

Mt. xxvi, 59-66; xxvii, 1). l-o Premire comparution

devant Pilate (Me.

xv,

1-5;

17-25 Barabbas plutt que Jsus (Me. xv, 13-23. 163 26 Simon Mt. Cyrnen (Me. xv, 164 27-31 Les de Jrusalem. 165 32 Les deux malfaiteurs ou larrons. 166 33-38 Le crucifiement (Me. xv, 22-27; Mt.16116226).

Mt. xxvii, 2. 11-14; Jo. xvm, 28-38). 6-16 De Pilate Hrode; d'Hrode Pilate.

6-15; Mt. xxvii,

le

20''-21;

xxvii, 31". 32).

filles

xxvii, 33-38; Jo. xix,

167 168

17 "-27).

39-43 Le mauvais et le bon larron

(cf.

Me. xv, 32"; Mt. xxvn.

44-46 La mort de Jsus (Me. xv, 33-38; Mt. xxvii, 45-51).G

VANGILE SELON SAINT LUC.

XXXIV

INTRODUCTION.XXIII,

169 170

_

47-49 Le centurion et les saintes femmes (Me. xv, 39-41; Mt. xxvii, 54-56). 50-54 La spulture (Me. xv, 42-46; Mt. xxvii, 57-60; Je. xix,

38-42).

55-56 Attitude des saintes femmes (Me. xv, 47; Mt. xxvii, 61). 171 172 XXIV, 1-11 Le tombeau vide. Les deux anges (cf. Me. xvi, 1-8;

12 Pierre au tombeau Jo. xx, 3-10). 13-32 Jsus et disciples d'Emmaus. 33-35 Le retour d'Emmaus. L'apparition Simon. aux disciples 176 36-43 Apparition de Jsus aux Aptres Jo. XX, 19-23). 177 44-49 Jsus leur rvle plan divin. 178 50-53 Ascension. Attitude expectante des Aptres.173 174 175(cf.

Mt. xviii, 1-10; Je. XX, 1-18).les

et

(et.

le

2,

Le plan.

Le troisime vangileest celle

c'est--dire l'annonce d'une

de

la

dans toute la force du terme, un vangile, bonne nouvelle (1). Cette bonne nouvelle venue du Messie dont l'uvre est le salut offert auxest,

hommes. Dans

pripties jusqu'

de Jrusalem, elle arrive aprs diverses descend du ciel Jrusalem, Nazareth, puis Bethlem. La parole se rpand ensuite dans tout le pays d'Isral, et parvient Jrusalem, o l'uvre du salut estles Actes, partie

Rome; dans

l'vangile, elle

la parole dans les Actes a quelque chose d'irrsistiCependant Luc n'omet pas de mentionner les rsistances qu'elle (2). rencontre, en mme temps que l'accueil favorable qu'on lui fait; c'est assurment un de ses traits caractristiques, et ce qui donne son

consomme. Cette marche deble

ouvrage un intrt psychologique si profond et si vari. Le mme souci de la parole l'a amen dans l'vangile multiplier les discours, allocutions et paraboles, en groupant les laits et les avis dans des ensemblesdisposs avec art.L'vangile peut se diviser en plusieurs parties suffisamment distinctes. Les rcits de l'enfance, ou l'aurore du salut (1,5- ii). Premire partie:

Deuxime partieTroisime partieIX, 50).

:

:

La manifestation du Sauveur en:

L'investiture de Jsus (m, 1-iv, 13). Galile

(iv,

14-

Quatrime partie(1) (2)

La prdication

instante

du

salut

(ix,

51-xviii, 30).

Le mot d'eaYYXtov ne1).

se trouve pas dans Le, mais bien eaYYsXt'ofjiat. Mais non pas de triomphal Harnack exagre en citant Vexilla rgis prodeunt; :

{Lukas... p. 116, note

LE PLAN ET L ESPRIT DU TROISIEME EVANGILE.:

XXXV

Cinquime partie Jsus arrive Jrusalem et y meurt (xviii, 31-xxiii). Sixime partie Rsurrection et Ascension (xxiv). Nous revenons sur chacune de ces parties. I. L'aurore du salut, i-ii. Le plan suit simplement le cours des faits et ls lieux principaux sont le site de la Visitation est du indiqus Jrusalem, Nazareth, Bethlem;: :

moins indiqu en Jude. La chronologie

est fixe par les jours d'Hrode

et le recensement sous Auguste. Les impressions des acteurs commenle doute de Zacharie, qui n'aboutit qu' mieux manifester le cent

par dessein de Dieu, et auquel s'opposent la sympathie charitable d'Elisabeth, le tressaillement de Jean, l'empressement des bergers, la docilit l'Esprit-Saint de

Simon et d'Anne, mais surtout et toujours la foi de Marie qui conserve tous ces souvenirs dans son cur comme une parole laquelle elle tait attentive. Les docteurs du Temple sont dans un tonnement qui touche l'admiration. IL L'investiture de Jsus par Jean-Baptiste et par son Pre, m, 1IV, 13.

Au moment o va commencer le grand drame, le point de dpart ainsi que le lieu de la premire scne. historique est fix solennellement, Mais elle comporte des agents d'ordinaire invisibles, le Pre, avec qui du ciel reconnat Jsus pour son Fils, le dmon qui lel'Esprit-Saint,

tente.

Le baptme

et la tentation taient le

dbut traditionnel de l'van-

de gnie de Luc fut de regarder la tentation comme une gile ; et surtout d'avoir plac la gnalogie de premire passe d'armes (iv, 13), Fils de Dieu, au baptme, en la faisant remonter Adam et par Jsus, Adam Dieu. C'tait montrer en Jsus le reprsentant de l'humanit, dont les destines allaient entrer dans une phase nouvelle. Luc est aussile trait

le seul

pour

laisser toute la place l'action

III.

mentionner ds ce moment (m, 19) la captivit de Jean, de Jsus. La manifestation du Sauveur en Gaule, iv, 14-ix, SO.

comme

Les lieux taient indiqus par la tradition. Luc a plutt estomp le comme nous le verrons en les comparant croquis du paysage de Marc, sur ce point. Mais il semble avoir eu une intention chronologique trs marque, non point par des indications prcises de temps, mais ensignalant

un dveloppement qui

lui a

blable. C'est ainsi qu'il distingue plusieurs priodes

sans doute paru plus vraisemJsus seul; Jsus:

.

Mission des aptres. appelle des disciples; Choix des aptres; On conviendra que c'est l une histoire parfaitement ordonne. Maisla ralit

ne suit pas toujours l'ordre logique. Qu'en est-il? Il ne peut y avoir de doute que sur le moment de la vocation des premiers disciples, que Marc et Matthieu placent tout au dbut.

Luc a pouril

lui la

faut qu'il ait

commenc

vraisemblance; avant qu'un docteur ait des disciples, faire connatre sa doctrine. Mais Jsus tait

XXXVI

INTRODUCTION,

au-dessus de cette loi. Et le tmoignage de Jean confirme en quelque manire celui de Marc et de Matthieu. Voyons cependant ces momentsl'un aprs l'autre. 1) Jsus prche seul ^iv,

14-44.

Luc se proccupe encore du dveloppement, de Zacharie, la parole de Jsus est d'abord mal reue. Il tait d'ailleurs assez indiqu que Jsus prcht d'abord dans sa patrie. Mais que l'ordre de Luc soit plutt un ordre rationnel qu'un ordreDans cepetit ensemble,le caset,

comme pour

rel, c'est ce

que son

texte

lui-mme suggre

(iv,

23),

avait dj attir l'attention Gapharnaiim. L'ordre de thieu est trs probablement l'ordre rel.

Marc

puisque Jsus et de Mat-

Ce qui suit ce dbut est dans l'ordre de Me. La doctrine de Jsus, l'expulsion d'un^dmon, la gurison de la belle-mre de Simon, plusieurs gurisons et exorcismes provoquent l'attachement des foules ses pas.2)

Disciples et adversaires, v, 1-vi,et

H.

de Jacques et Jean, puis celle de Lvi donnent Jsus des adhrents fidles, mais en mme temps elle attire l'attention des Scribes et des Pharisiens. Cette belle opposition littrairersulte

La vocation de Simon-Pierre

du renvoi ce moment des premires vocations.

C'est l'occa-

sion des disciples que naissent les controverses sur l'accueil fait aux pcheurs, le jene et le sabbat. Aprs quoi les adversaires se demandent ce qu'ils feront du matre. Fidle son

thme de dveloppement psycho-

logique, Luc ne les montre pas comme Me. dj dcids s'en dfaire. La gurison d'un lpreux et celle d'un paralytique ont t places dansl'ordre3)

de Me. avant la vocation de Lvi.

Constitution de la hirarchie et Loi nouvelle, vi, 12-49. Le choix des douze aptres et le discours qui suit forment une:

mer-

veilleuse opposition Jsus prie et choisit ses aptres sur la montagne; il vient instruire la foule dans la plaine. Le concours de peuple devait tre indiqu dans l'intervalle. Le choix des aptres est plac au mme

Me, qui n'a pas le discours. Il prcde logiquement promulgation d'un principe, qui sera celui d'une nouvelle socit. Le discours lui-mme est rduit une introduction qui marque en traits accentus le renversement des valeurs selon les ides vulgaires et selon le nouvel idal, puis recommande la charit de misricorde et de zle. C'est moins la promulgation d'une loi qui doit remplacer la loi de Mose, que l'esquisse de la perfection nouvelle vers laquelle les hommes doivent s'lever, au-dessus de leurs prjugs gostes.la4)

endroit que dans

Comment

est

reue la parole de Dieu, vu, 1-yiii, 21.crit:

Grav question qui devait proccuper celui qui a ceux qui taient ordonns vers la vie ternelle

Crurent tous

(Act. xiii, 48). Cettes'y

pense domine toute cette section, avec des pisodes qui

ramnent

LE PLAN ET L ESPRIT DU TROISIEME VANGILE.

XXXVIl

aisment. Le centurion est plus prompt la foi qu'Isral, le Baptiste envoie demander ce qu'il faut penser, et Jsus dit assez clairement qu'ondoit le reconnatre pour celui qu'on attendait. Sur quoi iJ expose les mauvaises dispositions de cette gnration envers le double message, celui de Jean et le sien. La pcheresse repentante chez le Pharisien Simon justifie la sagesse de Dieu (vu, 35) et aussi les saintes femmes, auxilia-

de la parole. Enfin la parabole du Semeur, classant les auditeurs par rapporta la parole, est l'occasion d'une vue sur les desseins de Dieu, d'une indication sur l'conomie historique du mystre, et tout se termine par cette dclaration de Jsus que ses vrais parents sont ceux quitrices

coutent

la parole et la

mettent en pratique. L'pisode de la pcheresse

est si fortement rattach par les ides ce qui prcde qu'on peut douter qu'il soit sa place chronologique. Le message du Baptiste en prison ne

pouvait tre renvoy trop loin. La rsurrection du fils de la veuve de Nam ne se rattache au thme gnral que par l'acclamation du peuple qui salue Jsus comme un grand prophte. Il est supposer que la

Luc mettait cet pisode au mme temps que celui du centurion ou du message du Baptiste. Il est trs remarquable qu'avec son souci du dveloppement psychologique historique, Luc n'a pas fait la moindre allusion deux poques distinctes d'enseignement l'enseignement en paraboles succdant untradition recueillie par:

enseignement populaire en clair. C'est ds le dbut que les auditeurs se divisent en dociles et en indociles, et les indociles sont ds le dbut les chefs du peuple, tandis que le peuple se pressera toujours pour entendre celui qui lui adresse ses appels la perfection la plus haute. Il nous avait paru, mme propos de Me, que la priode d'enthousiasme populaire,suivie d'une priode de dsaffection tait moins forteinent marque dans les vangiles que dans les commentaires (1) Marc indique seulement qu' partir d'un certain moment (Me. vi, 7), Jsus s'est consacr plus spcialement la formation de ses disciples, et nous retrouverons:

cette priode dans Le.la tempte apaise, le dmo5) pisodes, vni, 22-56. Trois pisodes niaque du pays des Grasniens, la rsurrection de la fille de Jare avec la gurison de l'hmorrosse en chemin ( la place et dans l'ordre de Me), forment un groupe qui met dans un haut relief la puissance de:

Jsus, et montrent la parole pntrant l'est 6) Formation des Aptres, ix, 1-50.C'est

du

lac.

manifestement

la

note dominante de cette section, probablement

parce qu'elle est dans l'ordre et dans la manire de Me. Elle dbute par la mission des Aptres, et l'opinion d'Hrode sur Jsus figure ensuite

pour prparer par contraste(1)

la confession

de Pierre. Dans l'pisode de

la

Comm. de Me.

p. 103.

XXXVIIl

INTRODUCTION.

multiplication des pains, les disciples lui servent de ministres; c'est eux que s'adressent les deux prophties relatives la Passion, aprs la Confession de Pierre. La Transfiguration est rserve trois d'entre eux;la

gurison du possd pileptique fait constater leur chec. La dispute sur la prsance, la question sur l'emploi du nom de Jsus, sont relatives l'action de la nouvelle hirarchie. Il est vrai que l'allocution (ix, 23-27) sur le salut est destine tous, mais les aptres devaient treles

premiers intitule

la

mettre en pratique.:

ix, Sl-xvm, 20. souvent cette section voyage en Pre, ou voyage Jrusalem. Et en effet il a plu Luc de montrer l'horizon Jrusalem et la Passion (ix, SI); mais deux fois encore il indique la direction de Jrusalem (xiii, 22; XVII, 11), en attendant une quatrime fois (xvin, 31), qui

IV.

La Prdication instante du saiut,

On

sera la bonne, puisqu'on y arrivait. Avait-il donc en vue deux ou trois voyages? Et en effet, un certain moment nous sommes en Samarie,

par

puis dans les terres d'Hrode (xiii, 31), puis nous allons Jrusalem la Samarie, comme au dbut, et mme le long de la Galile (xvii, 11)! D'autre part on peut objecter au multiple voyage une raison trs

grave, c'est tant Luc at

que l'itinraire ds le dbut est en vue de la Passion. Pourd se rendre compte de ce qu'il faisait. Il faut donc qu'il ait

amen par les circonstances traditionnelles distinguer des voyages, sans vouloir les prciser, soit dfaut de renseignements exacts, soitparce que, comme historien, il entendait mettre toute cette section sous le signe de Jrusalem et de la Passion. Aprs avoir confi aux Aptres la vraie notion du devoir qu'il avait remplir, Jsus marchait vers softbut.

du ministre de Jsus n'est pas sans moudonne tout l'enseignement quelque chose de plus pathtique et de plus pressant, il faut avouer qu'elle offre un mdiocre appui pour fixer l'enchanement des faits ou leurs modalits historiques. En vain cherche-t-on, dans ces pages, savoir oti on est; on sait seulement qu'on est toujours dans le pays d'Isral, puisque rien n'indique qu'on en soit sorti. Aucune indication de lieu, hors celles que nous avons dites. La scne est toujours simplement quelque part. La physionomie des acteurs n'est pas moins diffrente dans cette section. C'est au dbut, comme pour la gographie, que nous trouvons unMaissi

cette orientation

voir, si elle

Jacques et Jean sont nomms et parlent (ix, 31-56). Pierre qu'une fois pour une question (xii, 41), sauf revenir sur la fin dans le contexte de Me. (Le. xviii, 28). Les aptres sont nomms une fois (xvit, 5), mais le pire, c'est qu'ils ne font plus rien. En Galile on tait en plaine ou en montagne, sur la terre ou sur l'eau, et les distrait prcis.le sera

ne

ciples familiers

allaient la

comprenaient pas, questionnaient,

pche, se disputaient, mangeaient, ne mme dans Luc, quoique moins que

LE PLAN ET L ESPRIT DU TROISIME EVANGILE.

XXXIX

(v,

dans Marc. Simon, surtout, intervenait volontiers, sous le nom de Pierre 6; VI, 14; vm, 45.51; ix, 20.28.32), ou sous celui de Simon (v, 3.4.

ne seront pas moins vivants dans la partie qui suivra ne sont gure que des figurants muets (notez cependant XI, 1 ; xvm, 5). La foule elle-mme est inerte, sauf la brave femme qui glorifie la Mre de Jsus (xi, 28 s.). Ce n'est pas que cette section ne contienne des beauts splendides, les chefs-d'uvre de- Luc, presque toutes ses paraboles et les plus belles de toutes. C'est donc que l'enseignement a pris la meilleure part. Jsus est suffisamment manifest au monde par ses miracles (1), il reste entendre ses paroles les plus utiles au salut. Il est vraisemblable que Luc a eu cette pense. Mais s'tant montr aussi indiffrent ce qui est caractristique de l'action et de la vie, nous a-t-il disposs croire qu'il a5.8.10; VI, 14). Ilscelle-ci. Ici, ils

rang ces prcieuses paroles dans l'ordre chronologique? Peut-tre a-t-il pens que toutes se rapportaient une seconde phase du ministre, mais sont-elles entre elles dans un ordre chronologique rigoureux? Il semble bien que non. Il est facile, en effet, de constater que plusieurs paroles et mme plusieurs faits sont rangs par groupes. Or s'il est assez vraisemblable

que Jsus ait donn plusieurs enseignements sur le mme sujet par exemple sur la prire, et au moyen de paraboles allant deux par deux, il est peu vraisemblable que les trois seules vocations se soient prsentes la suite (ix, 57-62). Il est possible cependant que des sujets un peud'un banquetrcit.

diffrents aient t rellement rapprochs par la circonstance fortuite (xiv, 1-24), et que certains pisodes, sans lien logique avec

le contexte, aient

apparu dans

la ralit

au

mme moment

que dans

le

C'est avec ces rserves qu'on

peut distinguer les groupes de cette

partie, sans essayer de les ranger sous des rubriques plus gnrales, et sans affirmer que ces groupes reprsentent un ordre chronologique.1) Le rgne de Dieu promulgu, ix, 51-x, 24. Luc dbute cette fois encore par l'opposition que

font les

hommes.

Ici

ne veut pas punir ce refus par un prodige. Il n'en organisera pas moins la promulgation dcisive du rgne. Les vocations sont assez logiquement places dans ce contexte, mais la situation les requrait aussi. La mission des soixantedouze est suivie, comme celle des Aptres, d'une rvlation importantec'est le

mauvais accueil d'un

village samaritain. Jsus

sur la dfaite de Satan et sur2)

le Fils.

Episodes : x, 25-42. Question d'un scribe et rponse sur la loi de charit, parabole du bon Samaritain, Marthe et Marie. Deux scnes pro(1) Cette section en contient encore quatre xiv, 4; xvin, 11 xi, 14; xiii, 10 ss. mais Le. ne mentionne plus ces nombreux miracles qui attiraient les foules.: ;

ss.,

XL

INTRODUCTION.la proximit des lieux et la suite chronologique. de la nouvelle communaut et Vefflcacit de la prire, xi, prire

Bablement groupes par3)

La

1-13.

L'unit de thme est visible. En plaant une date relativement tardive l'oraison dominicale, qui tait la prire liturgique de la communaut, Luc a srement pour lui la vraisemblance.les mes droites, xi, 14-36, quoiqu'ils 4) Il y a des signes sufflsants 'pour soient rejets par les autres, xi, 37-S4. Tout se rfre ici l'acceptation ou plutt au refus de l'appel de Dieu. Au dbut, quelques-uns soupon-

nent l'action de Belzboul; la fin, c'est la menace aux descendants de ceux qui ont tu les prophtes qui donne sa porte la dnonciation des Pharisiens et des Scribes. C'est donc un rapprochement d'ides qui a mis en contact deux pisodes si loigns l'un de l'autre dans Mt. (xii,22-37, xxiii, 1-36). Trs logiquement, Luc, n'ayant pas fix la scne Jrusalem, s'abstient cette fois de faire interpeller la ville par Jsus. Mais tout s'explique mieux en prsence de la ville, et peut-tre en taiton tout prs. C'est ce que suggrent les pisodes prcdents La parabole du bon Samaritain, l'pisode de Marthe et Marie, mme le Pater qu'une tradition fort ancienne place au mont des Oliviers.:

La louange de la mre de Jsus (xi, 27 s.) pourrait tre un pisode appel par le lieu et le temps;' mais il marque bien aussi le plus haut point de fidlit recevoir la parole. A la fin (xi, 33 s.) Luc note unprogrs dans la haine des Scribes et des Pharisiens. 5) Sermon sur le salut, xii, 1-S9.n'est pas moins important que le premier. Tout roule sur auquel il faut tout sacrifier, sur le dtachement des biens de la terre, le prix unique de l'me, la ncessit de veiller, avec une conclusion vhmente sur l'option qui va tre impose tous. Cependant Luc a presque altern entre les disciples et la foule comme auditoire, et not un pisode (32-34) qui forme une transition.le salut,6)

Ce sermon

Destines historiques

du rgne de Dieu, rprobation

d'Isral, xiii,

1-35.

L sermon sur le salut s'adressait chaque me. Vers la fin cependant, une place aux circonstances pour inviter plus instamment la pnitence. C'est le sujet de tout ce gro