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ne pas jeter sur la voie publique - save the world for children 27 Magazine gratuit # Février _ Mars 2009

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J'ai réalisé la maquette et la charte graphique de ce magazine.

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Magazine gratuit # Février _ Mars 2009

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Magazine gratuit # Février _ Mars 2009

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Radio Pulsar15, rue des Feuillants86035 Poitiers CedexTél. : 05 49 88 33 04fax : 05 49 88 07 99 [email protected] de la publication et rédacteur en chef : Olivier BarbinCoordinatrice de rédaction : Danièle TisserandChargé de développement :Fabien Castel Graphisme _mise en page: www.fredcalmets.comMerci à tous et passez régulièrement sur mon site.Couverture:Nicolas MahuRédacteurs : Marie-Charlotte Dutheil, Alice Lussier, Claire Deschamps, Olivier Laffargue, Sylvère Doucet, Julie André, Aurélien Laurentin, Célia Prot, Maud Anguelkov, Jenny Delrieux, Benjamin Naintré, Pierre Simonnet, Yohan Delhomme, Maxime Motard, Claire Sassi, Batiste Riffault, Vincent Boutin, Danièle Tisserand.Crédits Photos : Olivier Laffargue, Fred Calmets, Fabien Castel, Benjamin Naintré, Marie-Charlotte Dutheil, Danièle Tisserand, Au-rélien Laurentin, Yohan Delhomme, Peggy Canon, Claire Deschamps.Publicité : Tél. : 05 49 88 33 04 [email protected] : 1777-2753 Dépôt légal : à parutionImprimé par : Imprimerie Mégatop rue du Cerisier Noir 86530 NaintréTél : 06 09 59 54 90

Imprimé en FranceLes manuscrits et documents non insérés ne sont pas rendusRadio Pulsar est une association loi 1901

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Mais que se passe-t-il dans la tête de notre Président ? Candidat du dialogue et de la transparence pendant la présidentielle, le nouveau locataire de l’Elysée se serait-il depuis égaré ? Toujours est-il que plus le temps passe et plus les signes symptomatiques de certains abus de pouvoir se multiplient. Les récents rebondisse-ments autour de la réforme de l’audiovisuel public en sont un bon exemple. En janvier dernier la publicité est ainsi supprimée des chaînes publiques de télévision après 20h, alors même que le Parlement ne s’est pas encore prononcé sur le sujet. Députés et Sénateurs se trouvent alors acculés à légiférer sur une mesure déjà entrée en vigueur ; comme pour faire bonne figure. Même démarche pour la désignation-révocation du président de France Télévision. Pas franchement em-ballé par l’idée de laisser cette prérogative entre les mains du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, Nicolas Sarkozy l’a simplement transféré… au chef de l’Etat. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple, me direz-vous !

A vouloir faire avancer ses réformes à la vitesse grand V, le Président de la République finit par piétiner l’ordre institutionnel. Et Si les contestations s’accumulent dans l’opposition -le 20 janvier dernier, Jean-Marc Ayrault, le président du groupe socialiste à l’Assemblée natio-nale, dénonçait la « tentation autoritaire » de Nicolas Sarkozy-, le propre camp du Président n’est pas dupe. Non sans une certaine langue de bois, Jean-Pierre Raffarin s’est ainsi alerté de voir le travail des parle-mentaires quelque peu bradé et aspire désormais à retrouver une certaine harmonie dans le travail mené avec l’exécutif.

Radio Pulsar15, rue des Feuillants86035 Poitiers CedexTél. : 05 49 88 33 04fax : 05 49 88 07 99 [email protected] de la publication et rédacteur en chef : Olivier BarbinCoordinatrice de rédaction : Danièle TisserandChargé de développement :Fabien Castel Graphisme _mise en page: www.fredcalmets.comMerci à tous et passez régulièrement sur mon site.Couverture:Nicolas MahuRédacteurs : Marie-Charlotte Dutheil, Alice Lussier, Claire Deschamps, Olivier Laffargue, Sylvère Doucet, Julie André, Aurélien Laurentin, Célia Prot, Maud Anguelkov, Jenny Delrieux, Benjamin Naintré, Pierre Simonnet, Yohan Delhomme, Maxime Motard, Claire Sassi, Batiste Riffault, Vincent Boutin, Danièle Tisserand.Crédits Photos : Olivier Laffargue, Fred Calmets, Fabien Castel, Benjamin Naintré, Marie-Charlotte Dutheil, Danièle Tisserand, Au-rélien Laurentin, Yohan Delhomme, Peggy Canon, Claire Deschamps.Publicité : Tél. : 05 49 88 33 04 [email protected] : 1777-2753 Dépôt légal : à parutionImprimé par : Imprimerie Mégatop rue du Cerisier Noir 86530 NaintréTél : 06 09 59 54 90

Imprimé en FranceLes manuscrits et documents non insérés ne sont pas rendusRadio Pulsar est une association loi 1901

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3 Le dessin d’actu

6 Mais encore...8 Le Mot : Zellidja10 Europeana vs. Google Book Search + de web

12 Hypersexualisation, Confusion des genres : Les femmes sont-elles les hommes de demain ?14 Gens du voyage : Ces étrangers de l’intérieur

16 Restauration collective Du bio dans mon assiette18 Lutte contre l’homophobie à l’école : Une priorité nationale

20 Donner son sang : Pourquoi pas vous ?

22 Exploration urbaine : L’envers du décor26 King Kong Ping Pong

28 Terrasses chauffées : Le débat qui fait grimper la température

30 Un nouveau venu dans la grand rue Top 3 Lifestyle

Radio Pulsar remercie la Mairie de Poitiers, Poitiers Jeunes, la Région Poitou-Charentes, la Direction régionale et départementale de la jeunesse et des sports et l’Université de Poitiers pour leur soutien actif dans la réalisation de ce magazine.

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Slam, la semaine !Le Théâtre & Auditorium de Poitiers ne passe pas à côté du phénomène et consacre une semaine entière au slam ! En prélude au double concert d’Akuanosti et de Nevchehirlian le 13 février, plusieurs rendez-vous gratuits sont organisés : Constellations le lundi 9, Slam Session le mercredi 11 et concert Live dans le bar le 12. Si certains artistes viennent de loin pour

l’occasion, on espère que les talentueux slameurs poitevins ne bouderont pas l’événement ! www.tap-poitiers.com

NEWZMais encore...

L’Europe et moiPartagez votre vision de l’avenir de l’Union européenne ! Vous avez jusqu’au 20 mars pour apporter vos réflexions à cette question : Que peut faire l’Union européenne pour améliorer notre ave-nir économique et social à l’heure de la mondialisation ? Ce débat en ligne dé-bouchera sur 10 propositions qui contri-bueront aux discussions menées par 100 Français choisis au hasard pour partici-per à la Consultation européenne des ci-toyens, les 21 et 22 mars 2009. www.consultations-europeennes-des-citoyens.eu/fr

Concert de solidaritéDepuis 2007, l’association Horizon Médical Afrique vient en aide à la po-pulation d’un village du Cameroun. Les missions organisées permettent notam-ment d’effectuer des dépistages et de distribuer des médicaments. Pour se fai-re connaître et collecter des fonds, l’asso organise une soirée de bienfaisance avec expo photos et concert pop folk à la Hune à St Benoît le 4 février à partir de 20h30. Entrée : 5 euros pour les étudiants, les chômeurs et les moins de 26 ans. 10 euros pour les autres !

Halte aux discriminationsLe CRIJ Poitou-Charentes et différents acteurs de l’agglomération de Poitiers organisent une série d’actions dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre les discriminations raciales, le 21 mars. Au programme de la semaine : débats et rencontres avec des anima-teurs, des conseillers, des juristes et des représentants de l’Etat.http://discriminationsparlonsen.ij-poitou-charentes.org

Utile aux autresVous avez entre 18 et 25 ans et pas les deux pieds dans le même sabot… Investir votre énergie dans des causes citoyennes et mettre en place des pro-jets collectifs vous motivent ? Alors, vous avez le profil pour effectuer un ser-vice civil volontaire avec Unis-Cité ! Au cours des 6 ou 9 mois à temps plein que dure votre engagement, vous bénéficie-rez d’une formation et oeuvrerez au sein d’une collectivité.www.uniscite.fr

MAD HATTER - Tome 2Le deuxième recueil collectif des auteurs de Babylon Studio vient de sortir. 130 pages de bandes dessi-nées, illustrations et poèmes, au format A5. Vendu au prix de 5 euros, Mad Hatter est notamment distribué au Feu Rouge, à Bulles d’Encre, chez Gibert et au Comic book Café. Vous pouvez aussi vous le procu-rer par correspondance.

www.babylon-studio.com

Trouve ton job !Des dizaines d’offres d’emploi et les informations pra-tiques indispensables pour vous dégoter un taf. Du 24 au 28 mars, tout le personnel du CRIJ de Poitiers et ses différents partenaires se plient en quatre pour les incontournables Journées Job. Parmi les ateliers collectifs proposés : la rédaction du CV ou la présen-tation lors d’un entretien d’embauche.

CRIJ Poitou-Charentes : 64 rue Gambetta. 05 49 60 68 68 www.ij-poitou-charentes.org

Stop pubAux sceptiques de nature, qui se demanderaient s’il est vraiment utile d’orner sa boîte aux lettres d’un autocollant Stop Pub, Nathalie Villermet, chargée de mission de France Nature Environnement, répond que « 100 boîtes aux lettres équipées, c’est quatre tonnes de déchets en moins par an ». Tenez-vous le pour dit, et précipitez-vous à l’accueil de l’Hôtel de Ville de

Poitiers. Le précieux autocollant y est disponible sur simple demande.

M.-C. Dutheil; C. Sassi; D. Tisserand

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Panique sur la ChapelleL’association Poitiers Jeunes va devoir trouver de nouveaux locaux pour prépa-rer le Carnaval, organiser des concerts et accueillir des résidences. Les locatai-res qui ont investi cet automne les ap-partements de standing situés juste au dessus de la Chapelle des Gaillards se sentent floués : on ne les avait pas infor-més sur la réelle utilisation du bâtiment. Trop de bruit, trop de passage, trop de vibrations. L’affaire est remontée aux oreilles de la justice… qui suit son cours. En attendant, tous les événements ini-tialement prévus sont reportés, dépla-cés… ou tout simplement annulés. Une médiation est en cours avec la munici-palité pour trouver des solutions.

Col blanc et cul TerreuxAprès « Mangeuses d’Hommes et Saintes Nitouches », le duo Julot torride présente en avant-première sa dernière création, samedi 21 février à 21h à la Grange aux loups à Chauvigny. Au pro-gramme, une voix, un alto, un mélange de musique traditionnelle et de cabaret autour du thème des rapports entre la ville et la campagne. www.leloupquizozote.org

A table, c’est Carnaval ! Pour tous les amoureux des bons pe-tits plats et les fans de déguisements, Poitiers jeunes organise, le 24 février, le traditionnel Carnaval sur le thème de la Gourmandise ! Laissez parler vos pa-pilles pour la confection de votre costu-me… poire belle-hélène, fraise tagada, hot dog géant… à vous de choisir ! En fin d’après-midi, la fête s’achèvera par la crémation du bonhomme carnaval.

Se poser les bonnes questionsDu 9 au 14 mars, l’Icomtec organise une semaine de débats et de réflexions autour de la bioéthique et du projet de loi qui sera examiné en juin. La semaine prendra la forme de café philo, de confé-rences, de projections de films, etc. Les animations se dérouleront dans diffé-rents lieux de la ville : l’Espace Mendès France, le Dietrich, le Café bleu et bien d’autres [email protected]

Vous avez entre 16 et 21 ans ? Vous voulez partir à la découverte du monde qui vous entoure ? Alors Zellidja peut vous aider à réaliser vos pro-jets. Créée en 1939 par l’architecte Jean Walter, la Fondation attribue des bourses aux jeunes ayant un projet d’étude et de voyage en solo d’un mois minimum dans des conditions modes-tes. La bourse peut atteindre 900€ pour un pre-mier séjour et 1100€ pour le second. Clémence, 21 ans, étudiante à l’université de Rennes, a été sélectionnée pour vivre cette grande aventure humaine. Elle a entrepris un voyage au Pérou en 2007 afin d’étudier les conditions de vie des en-fants péruviens, en travaillant aux côtés d’édu-cateurs au sein de différentes associations, et elle en est revenue avec de nouvelles certitudes. « Ce voyage a été une révélation pour mon futur projet professionnel, j’ai pris conscience que je voulais travailler au contact des enfants. » Clémence a eu l’occasion d’exposer quelques photos de son séjour au CRIJ de Poitiers lors de la semaine de la solidarité, du 15 au 24 no-vembre dernier.

www.zellidja.com

NEWZ

Campagne de sensibilisationRéSo, l’Unef et la Médecine préventive notamment, ont décidé de monter une campagne de prévention contre la prostitution étudiante, en relation avec les services de la Mairie de Poitiers. Parmi les actions prévues dès le mois de février : la diffusion de tracts et de questionnaires, l’organisation d’un forum qui réunirait des juristes, médecins, psychologues et

spécialistes de la prostitution étudiante, et la mise en place d’une plate-forme de dialogue numérique.

J. Delrieux

Soirée DJ au Grand KféVous êtes des inconditionnels des matchs d’impro théâtrale de la Ludi, mais quand les joueurs sortent de la patinoire, vous vous sentez frustrés : Excités comme vous êtes, vous aimeriez pousser la fête un peu plus loin. Qu’à cela ne tienne, le18 février, la soirée se poursuivra au Grand Kfé. Dès la fin du match, des DJ de Pulsar s’activeront aux platines et

mettront le feu au dancefloor !

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T pas net Après un lancement raté en novembre dernier, le portail de la bibliothèque numérique Europeana est enfin accessible. Pour l’Europe, il s’agit avant tout de contrer Google Book Search, en proposant une alternative aux utilisateurs mais aussi aux ayant-droits.

www.europeana.euwww.books.google.fr

Europeana vs. Google Book Search

Marre du CV traditionnel ? Le site Doyoubuzz.com vous propose de le transformer en véri-table petit site perso. Plus vivant, plus inte-ractif et surtout plus visible sur le web, votre CV devient modulable à volonté. Design, catégories, onglets... c’est à vous de choisir, le tout en 10 minutes chrono, dans la plus grande simplicité.

Lesjeudis.com est le premier site d’emploi spécialisé dans les métiers de l’informati-que. En plus des fonctions traditionnelles telles que le dépôt de CV, la recherche d’of-fres d’emploi simple et rapide et les alertes via e-mail, son réseau offre la possibilité de s’informer sur son futur employeur.

Dans la famille des réseaux sociaux, je demande le professionnel : Viadéo. Leader incontesté, il offre le plus gros potentiel en terme de contacts. Ayant fait le pari de la mixité partie gratuite / partie payante, Viadéo resemble en quelque sorte à une CVthèque géante.

3 sites pour mettre son CV en ligne

www.doyoubuzz.com www.lesjeudis.com www.viadeo.com

Le buzz du moment Le spécialisé Le pro 2.0

C. Sassi

A. Laurentint

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20 novembre 2008 : A peine ouvert, le site www.europeana.eu ferme ses portes, victime de son succès. Les six serveurs prévus n’ont pas tenu le choc, 20 millions de clics par heure ! Un mois après ce faux départ, le site, censé contrer Google Book Search et ses quelques 500 000 serveurs répartis dans le monde, est à nouveau en ligne. Sur la page d’accueil, un message la-conique prévient les internautes : « Le nouveau système informatique d’Europeana est actuelle-ment en phase de test. L’utilisation peut ne pas être optimale durant cette période. »

Europeana ambitionne d’offrir aux internau-tes plus de 2 millions de livres, films, photo-graphies ou peintures, issus des bibliothèques nationales des 27 pays membres. Sur ce point, la riposte européenne à l’hégémonique Google Book Search peut prêter à sourire. Avec 7 mil-lions de livres numérisés et un objectif de 15 millions d’ici 2010, l’empereur américain n’est pas prêt de perdre sa couronne. Non, Google et Europeana ne jouent décidément pas dans la même cour, comme en témoigne également le refus de la Commission européenne de financer la numérisation des documents par les Etats membres… qui devront se débrouiller seuls pour nouer des partenariats avec des entrepri-ses privées ou publiques susceptibles de faire le boulot.

Reste la question épidermique des droits d’auteurs. Si Google vient de sortir gagnant d’une longue procédure judiciaire l’opposant aux éditeurs et auteurs américains, au terme de laquelle un accord a été signé, le géant amé-ricain aura du mal à convaincre les Européens. Sur ce point, Europeana n’a rien à craindre. La plupart des œuvres récentes sous droit n’est présentée que sous la forme d’extraits accom-pagnés de liens vers les éditeurs, des librairies ou des bibliothèques.

Au final, si Google bénéficie d’une belle avance et de moyens financiers colossaux, c’est proba-blement sur le terrain des partenariats avec les principaux ayant-droits que la victoire devrait se jouer. De plus en plus hostile à l’impérialisme de Google, les auteurs et les éditeurs pourraient en effet à terme préférer son rival européen.

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3 sites pour mettre son CV en ligne

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Hypersexualisation, Confusion des genres Les femmes sont-elles les hommes de demain ?

Radiographie Hypersexualisation des comportements, confusion des genres, quelques 60 ans après la parution du ‘‘Deuxième Sexe’’ de Simone de Beauvoir, qui sont vraiment les femmes d’aujourd’hui ? Entre identification au sexe dit fort et recherche d’une identité pro-pre, les combats menés par les femmes poursuivent toujours le même objectif : affirmer leur place dans la société quitte à bousculer les convenances sociales.

lement échapper au mouvement de masculinisa-tion notamment parce que celles « qui souhaitent réussir dans leur vie professionnelle, doivent neu-traliser leurs caractéristiques les plus féminines pour y parvenir ».

Selon Anne Morel, la femme moderne va être ame-née à adopter des comportements à la fois mascu-lins et féminins : « Chacun essaie de déjouer son image et de ne pas s’enfermer dans un seul rôle ». Mais que pensent les hommes de cette confusion des genres ? Pour Anthony, 31 ans, l’adoption par les femmes de certains comportements attribués à la gent masculine dépendrait de la personnalité de chacune. Pas de généralité donc, et finalement, si les femmes se comportent comme des mecs c’est souvent pour revendiquer une amélioration de leur position sociale.

Sex shop in the cityA l’instar des aventures des hé-

roïnes new-yorkaises de ‘‘Sex and the city’’, les femmes, désormais sans complexe, assumeraient leur(s) vie(s) sexuelle(s) avec une telle simplicité, qu’elles pourraient faire passer certains spécimens de la gent masculine pour des gre-nouilles de bénitiers. Allons voir ça de plus près. Rendez-vous était donné devant l’en-trée du sex shop. Marie et Amélie, deux jeunes femmes sans tabous, m’attendent déjà pour une virée

coquine. Sitôt le seuil franchi, les regards de mes camarades se tour-nent aussitôt vers les présentoirs couverts de Dvds, culottes fantai-sies et autres canards en plastique. Pas de quoi fouetter un chat, elles en ont vu d’autres. « Nous n’avons aucun a priori. Comme la plupart des femmes, il nous importe juste de pouvoir exprimer notre sexualité sans tabou », affirment de concert Amélie et Marie. Quelques tours de boutique plus tard, l’attention des deux jeunes filles se tourne vers les vibromasseurs rangés en face de l’entrée. « Est-ce qu’on pourrait voir les modèles ? », lance Marie au propriétaire. Le patron ouvre la

vitrine et entame d’expliquer aux filles les diverses fonctions présen-tes sur l’article en question. « C’est une variante du Magic Rabbit qu’on a pu voir dans ‘‘Sex and the city’’ », précise-t-il. Une référence à laquel-le les filles acquiescent. Mais pas question pour l’instant de casser la tirelire. « Les sex shops sont plutôt perçus comme étant fréquentés par des hommes. Il ne s’agis-sait pas tant d’un défi que d’une envie, un caprice. Mais ce genre de bou-tique a encore des ef-forts à faire pour se féminiser. »

Avant la première guerre mondiale, les rares fumeuses de cigarettes transgressent un tabou social, le tabac étant l’apanage de la gent mas-culine. 60 ans plus tard, les femmes troquent la clope pour la barbe1 et s’invitent dans les lieux de pouvoirs pour y dénoncer la surreprésentation masculine.

A chaque époque ses motivations… mais aujourd’hui, si les femmes adoptent de nouveaux comportements et s’entichent des derniers acces-soires à la mode, canards vibrants en plastique et godes en tous genres, l’influence des médias n’y est pas pour rien. Anne Morel, comédienne et metteur en scène de la Gender Conférence2 en est

convaincue. « C’est notre culture contemporaine qui entraîne

les filles dans les sex shop. Cette démarche n’est pas

naturelle. Les magazines féminins, les publicitai-res et le peopling font

l’ordre moral. La femme est deve-

nue une mer-veilleuse cible

de marketing. Notre société n’est pas hypersexuali-sée mais hypermarketisée. »

L’adoption par les femmes de comportements jusque là réservés aux hommes ne serait donc pas un mouvement naturel mais bien un dictat imposé par la société et les médias. Les femmes seraient alors instrumentalisées. Comme l’ob-serve Anne Morel, la femme moderne doit être « à la fois la maman, l’amante, la maîtresse de mai-son, celle qui aime les sex toys et qui va chercher ses enfants à l’école ». Son spectacle autour de la question de genre mêlant chant, vidéos, théâtre et danse, met d’ailleurs en avant la fragilité de la no-tion d’identité et des frontières féminin/masculin. Finalement, comme le souligne Christine Mauget pour le Planning familial3 , « les identités sexuelles sont parfois fluctuantes au cours d’une vie ».

Les femmes sont-elles condamnées à se confor-mer aux normes masculines ? Pour les militantes du Planning familial, poser cette question revient à penser que seul le modèle masculin serait à sui-vre. Et surtout à tirer un trait sur la révolution féministe. Oups… Ludovic Gaussot, sociologue, affirme pourtant que les femmes peuvent diffici-

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Hypersexualisation, Confusion des genres Les femmes sont-elles les hommes de demain ?

Radiographie Hypersexualisation des comportements, confusion des genres, quelques 60 ans après la parution du ‘‘Deuxième Sexe’’ de Simone de Beauvoir, qui sont vraiment les femmes d’aujourd’hui ? Entre identification au sexe dit fort et recherche d’une identité pro-pre, les combats menés par les femmes poursuivent toujours le même objectif : affirmer leur place dans la société quitte à bousculer les convenances sociales.

lement échapper au mouvement de masculinisa-tion notamment parce que celles « qui souhaitent réussir dans leur vie professionnelle, doivent neu-traliser leurs caractéristiques les plus féminines pour y parvenir ».

Selon Anne Morel, la femme moderne va être ame-née à adopter des comportements à la fois mascu-lins et féminins : « Chacun essaie de déjouer son image et de ne pas s’enfermer dans un seul rôle ». Mais que pensent les hommes de cette confusion des genres ? Pour Anthony, 31 ans, l’adoption par les femmes de certains comportements attribués à la gent masculine dépendrait de la personnalité de chacune. Pas de généralité donc, et finalement, si les femmes se comportent comme des mecs c’est souvent pour revendiquer une amélioration de leur position sociale.

Lucile22 ans, étudiante en Sciences du langage

Je suis plutôt réser-vée pour ce qui est d’évoquer ma sexua-lité. Je peux parler de sexe pour faire de l’humour, mais, pour moi, c’est quelque

chose qui appartient à l’intimité du couple. Pour autant, je ne juge pas les autres, chacun est libre de faire comme il l’entend.

Tarik19 ans, étudiant en Sciences

C’est plutôt une bonne chose que les femmes évoquent la question sexuelle, notamment avec les hommes, ça permet de briser les tabous.

Les femmes ne sont sans doute pas plus préoccupées par le sexe que ne l’étaient leurs aînées. Mais aujourd’hui, elles sont plus li-bres, et ça fait du bien.

Ce qu’ils en pensent

Ophélie18 ans, étudiante en Arts du spectacle

Je n’hésite jamais à parler de sexe avec mes amis, qu’ils soient filles ou garçons. Cela dit, si j’apprécie des séries telles que ‘‘Desperate Housewives’’, je trouve

qu’elles restent soumises à une approche très masculine. Elles reflètent probablement une évolution de la société, mais ne représentent certainement pas un tournant pour celle-ci.

Sans cesse, les médias nous renvoient l’image de femmes indépendantes et libé-rées, n’hésitant plus à évoquer leur sexua-lité de façon ouverte. Mais qu’en pensent celles et ceux que nous avons rencontrés ?

1 Référence au collectif La Barbe : femmes qui portent des fausses barbes et interviennent notamment au Sénat pour dénoncer le manque de parité.

2Cie Sans titre - http://sanstitre.prod.free.fr/spectacle_gen-der_conference.html

3 Mouvement français pour le planning familial : lieu de parole concernant la sexualité et les relations amoureuses. www.planning-familial.org

Avant la première guerre mondiale, les rares fumeuses de cigarettes transgressent un tabou social, le tabac étant l’apanage de la gent mas-culine. 60 ans plus tard, les femmes troquent la clope pour la barbe1 et s’invitent dans les lieux de pouvoirs pour y dénoncer la surreprésentation masculine.

A chaque époque ses motivations… mais aujourd’hui, si les femmes adoptent de nouveaux comportements et s’entichent des derniers acces-soires à la mode, canards vibrants en plastique et godes en tous genres, l’influence des médias n’y est pas pour rien. Anne Morel, comédienne et metteur en scène de la Gender Conférence2 en est

convaincue. « C’est notre culture contemporaine qui entraîne

les filles dans les sex shop. Cette démarche n’est pas

naturelle. Les magazines féminins, les publicitai-res et le peopling font

l’ordre moral. La femme est deve-

nue une mer-veilleuse cible

de marketing. Notre société n’est pas hypersexuali-sée mais hypermarketisée. »

L’adoption par les femmes de comportements jusque là réservés aux hommes ne serait donc pas un mouvement naturel mais bien un dictat imposé par la société et les médias. Les femmes seraient alors instrumentalisées. Comme l’ob-serve Anne Morel, la femme moderne doit être « à la fois la maman, l’amante, la maîtresse de mai-son, celle qui aime les sex toys et qui va chercher ses enfants à l’école ». Son spectacle autour de la question de genre mêlant chant, vidéos, théâtre et danse, met d’ailleurs en avant la fragilité de la no-tion d’identité et des frontières féminin/masculin. Finalement, comme le souligne Christine Mauget pour le Planning familial3 , « les identités sexuelles sont parfois fluctuantes au cours d’une vie ».

Les femmes sont-elles condamnées à se confor-mer aux normes masculines ? Pour les militantes du Planning familial, poser cette question revient à penser que seul le modèle masculin serait à sui-vre. Et surtout à tirer un trait sur la révolution féministe. Oups… Ludovic Gaussot, sociologue, affirme pourtant que les femmes peuvent diffici-

C. Sassi; J. André; S. Doucet

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Anne Morel

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Gens du voyage :Ces étrangers de l’intérieur

Radiographie Voleurs de poules, virtuoses de la guitare, des liasses de billets plein les po-ches... la communauté des gens du voyage a toujours fait l’objet d’une certaine curiosité, d’une grande méfiance et de nombreuses idées reçues. Les Tsiganes vivent pourtant en France depuis plusieurs siècles et sont des citoyens à part entière. Mais dans les faits, sont-ils traités comme tels ? Bouge a enquêté.

Manouches, Gitans, Roms…Qui est qui ?Les populations tsiganes seraient toutes parties du Rajasthan dans le Nord-ouest de l’Inde, au IIIe siècle, pour une raison inconnue. C’est en tout cas ce que tendraient à prouver les travaux des linguistes, qui ont re-trouvé des traces de Sanskrit dans les mots utilisés par les gens du voyage. En France, on retrouve trois grands groupes principaux.

Les ManouchesLeur nom vient de ‘‘man ush’’, littéra-lement ‘‘homme libre’’, en Sanskrit. Ce sont les seuls qui soient itinérants.

Les GitansIls auraient été aperçus pour la pre-mière fois dans une région de Grèce appelée la ‘‘Petite Egypte’’. Ils sont sédentaires.

Les RomsOriginaires d’Europe centrale et de l’Est, eux non plus ne sont pas itiné-rants. Les persécutions subies dans leur pays les ont obligés à prendre la route et à fuir. Leur folklore est beau-coup plus marqué, notamment au travers de leur fanfare et de leur tenue vestimentaire.

au commissariat ou à la gendarmerie tous les 3 mois, pour y faire signer son carnet de circulation. « C’est une façon de contrôler une communauté itinérante, dénonce Ingrid Marsollier, mais ce do-cument ne justifie pas de l’identité de la personne ». Pourtant la plupart des mairies refuseraient de délivrer une carte d’identité en plus du carnet de circulation. « Les administrations leur expliquent que ces deux documents ne sont pas cumulables, ce qui est totalement faux », affirme Claire. « Les gens du voyage sont les seuls citoyens français à avoir besoin d’un ‘‘passeport’’ pour circuler à l’intérieur de leur pays, renchérit Ingrid Marsollier, il s’agit ni plus ni moins d’une forme légale de discrimination exercée par l’État. »

« Lorsque des gens du voyage stationnent dans un village, c’est le meilleur moment pour faire un mauvais coup : ils seront toujours les premiers soupçonnés », soutient Claire Huez, en formation d’assistante de service social à Angers. Les clichés ont la peau dure et l’administration française, par ses différences de traitement, n’aiderait pas à les démentir. Car dans les faits, les Tsiganes ne bénéfi-

cient pas des mêmes droits que les autres citoyens français. « La question de l’habitat est un exemple éloquent, explique Ingrid Marsollier, coordinatrice de l’ADAPGV*. La caravane n’est pas reconnue comme un logement, elle ne donne donc pas accès aux allo-cations. » Pourtant les gens du voyage l’achètent et payent les droits de place et les charges nécessaires à son installation sur les aires d’accueil. Selon la loi Besson de 1990, chaque commune de plus de 5000 habitants se doit d’en aménager une. Or, ce n’est pas le cas. « Seules 20% des communes appliquent ce texte, déplore Milo Delage, Manouche et président de l’association France Liberté Voyage. Les maires sont hors la loi, pas nous. C’est difficile pour nous de savoir où stationner. »

Autre différence de traitement : les Tsiganes doi-vent justifier de trois ans de rattachement à une commune avant de pouvoir y exercer leur droit de vote. Pour le citoyen français lambda, ce délai n’excède pas six mois. Chaque membre de la com-munauté des gens du voyage doit en outre pointer

M.-C. Dutheil; B. Naintré

14Claire Huez

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Radiographie Voleurs de poules, virtuoses de la guitare, des liasses de billets plein les po-ches... la communauté des gens du voyage a toujours fait l’objet d’une certaine curiosité, d’une grande méfiance et de nombreuses idées reçues. Les Tsiganes vivent pourtant en France depuis plusieurs siècles et sont des citoyens à part entière. Mais dans les faits, sont-ils traités comme tels ? Bouge a enquêté.

Les populations tsiganes seraient toutes parties du Rajasthan dans le Nord-ouest de l’Inde, au IIIe siècle, pour une raison inconnue. C’est en tout cas ce que tendraient à prouver les travaux des linguistes, qui ont re-trouvé des traces de Sanskrit dans les mots utilisés par les gens du voyage. En France, on retrouve trois grands groupes principaux.

Les ManouchesLeur nom vient de ‘‘man ush’’, littéra-lement ‘‘homme libre’’, en Sanskrit. Ce sont les seuls qui soient itinérants.

Les GitansIls auraient été aperçus pour la pre-mière fois dans une région de Grèce appelée la ‘‘Petite Egypte’’. Ils sont sédentaires.

Les RomsOriginaires d’Europe centrale et de l’Est, eux non plus ne sont pas itiné-rants. Les persécutions subies dans leur pays les ont obligés à prendre la route et à fuir. Leur folklore est beau-coup plus marqué, notamment au travers de leur fanfare et de leur tenue vestimentaire.

au commissariat ou à la gendarmerie tous les 3 mois, pour y faire signer son carnet de circulation. « C’est une façon de contrôler une communauté itinérante, dénonce Ingrid Marsollier, mais ce do-cument ne justifie pas de l’identité de la personne ». Pourtant la plupart des mairies refuseraient de délivrer une carte d’identité en plus du carnet de circulation. « Les administrations leur expliquent que ces deux documents ne sont pas cumulables, ce qui est totalement faux », affirme Claire. « Les gens du voyage sont les seuls citoyens français à avoir besoin d’un ‘‘passeport’’ pour circuler à l’intérieur de leur pays, renchérit Ingrid Marsollier, il s’agit ni plus ni moins d’une forme légale de discrimination exercée par l’État. »

« Lorsque des gens du voyage stationnent dans un village, c’est le meilleur moment pour faire un mauvais coup : ils seront toujours les premiers soupçonnés », soutient Claire Huez, en formation d’assistante de service social à Angers. Les clichés ont la peau dure et l’administration française, par ses différences de traitement, n’aiderait pas à les démentir. Car dans les faits, les Tsiganes ne bénéfi-

cient pas des mêmes droits que les autres citoyens français. « La question de l’habitat est un exemple éloquent, explique Ingrid Marsollier, coordinatrice de l’ADAPGV*. La caravane n’est pas reconnue comme un logement, elle ne donne donc pas accès aux allo-cations. » Pourtant les gens du voyage l’achètent et payent les droits de place et les charges nécessaires à son installation sur les aires d’accueil. Selon la loi Besson de 1990, chaque commune de plus de 5000 habitants se doit d’en aménager une. Or, ce n’est pas le cas. « Seules 20% des communes appliquent ce texte, déplore Milo Delage, Manouche et président de l’association France Liberté Voyage. Les maires sont hors la loi, pas nous. C’est difficile pour nous de savoir où stationner. »

Autre différence de traitement : les Tsiganes doi-vent justifier de trois ans de rattachement à une commune avant de pouvoir y exercer leur droit de vote. Pour le citoyen français lambda, ce délai n’excède pas six mois. Chaque membre de la com-munauté des gens du voyage doit en outre pointer

« Les gens du voyage sont les seuls citoyens français à avoir besoin d’un ‘‘passeport’’ pour circuler à l’intérieur de leur pays. Il s’agit ni plus ni moins d’une forme légale de discrimination

exercée par l’État »

*Association Départementale d’Accueil et de Promotion des Gens du Voyage

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Milo Delage est manouche, et président de l’association France Liberté Voyage. Il nous parle de son quotidien, fait de débrouille et d’itinérance.Vous avez choisi un mode de vie inhabituel…Milo Delage : Ah je vous arrête tout de suite, je ne l’ai pas choisi ! C’est un mode de vie qui se transmet de père en fils, on ne le choisit pas.Mais vous avez choisi de continuer à vivre comme ça. Pourquoi ?Etre Tsigane, c’est être toujours en mou-vement, ne jamais rester plus d’un mois au même endroit. Pas de biens, pas de terrain… C’est la liberté ! J’aurais pu faire le choix de la sédentarisation, mais c’est ma vie et je l’aime.Les gens du voyage continuent à être perçus avec méfiance, comme des voleurs de poules, par beau-coup. Qu’est-ce qui explique cela ?Beaucoup d’entre nous vivent dans une gran-de pauvreté. Contrairement aux populations sédentarisées, nous n’avons pas de capital im-mobilier à faire fructifier. Juste une caravane, qui s’abîme très vite, et qu’il faut changer tous les sept ans, en moyenne. Lorsque nous mour-rons, nous ne laissons rien à nos enfants. Certains Tsiganes ont sûrement été amenés à voler pour manger, mais personnellement, je suis comme vous : j’achète mon poulet au supermarché !D’une manière générale, comment se passent vos relations avec les habitants des villes où vous séjour-nez ?Souvent, les gens ont peur de nous, ils n’osent pas venir nous voir, nous parler. Quand le dialogue est engagé, tout change, les choses se passent bien. Mais ça prend du temps ! Il ne faut pas hésiter à nous rendre une petite visite, les Tsiganes sont des gens accueillants.

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10 ans après son introduction dans la restau-ration collective, le bio divise toujours autant. Auteur de ‘‘Manger bio, c’est pas du luxe’’, le Docteur Le Goff, est ravi de l’initiative de la ville : « Il y a 25% de nutriments en plus dans les produits bio, ils sont donc meilleurs », clame ainsi le spé-cialiste. Pourtant, « le goût, la quantité d’oligo-élé-ments et de vitamines ne sont pas liés au mode de culture, mais au moment où l’on cueille », conteste le Docteur Breux, nutritionniste.

Meilleur pour la santé ?Alors, le bio est-il vraiment meilleur pour la santé ? « Allergies, problèmes cardiovasculaires, baisse de la fertilité… 80% des maladies sont liées à no-tre alimentation traditionnelle, constate le Dr Le Goff. Ces pathologies sont dues en grande partie au type de production et à la pollution provoquée par les pesticides. » Inquiétant. Surtout quand on sait qu’en France, seuls 2% de la surface agricole produisent des aliments biologiques. Le Dr Breux, elle, ne partage pas cet avis. « Selon moi, la pré-sence de métaux lourds représente un risque bien plus important. Or, on en trouve aussi bien dans le bio que dans le reste, puisqu’ils sont présents dans l’atmosphère ». Opposés sur les bienfaits du bio, tous deux s’accordent cependant sur la né-cessité de repenser notre système d’approvision-nement, en privilégiant les circuits courts et les aliments saisonniers. C’est dans ce cadre que la question du bio prend toute sa dimension selon eux. Si le débat sur le bio n’est sans doute pas clos, le Grenelle de l’environnement a au moins eu le mérite de convaincre les derniers indécis de la nécessité de se mettre autour d’une table pour réfléchir à la question de notre alimentation. A Poitiers, toutes les écoles primaires et élémentai-

res cuisinent déjà 20% d’aliments bio. Il n’en est pas de même concernant les collèges et les lycées, « qui n’ont pas de projets concrets pour l’instant », indique Martine Daban, conseillère régionale. De premières actions devraient en revanche voir le jour dans les restaurants universitaires dès le 2e trimestre de l’année.

Radiographie En 2012, les cantines scolaires devront cuisiner au minimum 20% d’aliments issus de l’agriculture biologique. C’est en tout cas ce que préconise l’article 26 du Grenelle de l’Environnement. A Poitiers, les écoles maternelles et primaires ont déjà atteint cet objectif.

la chronique radio du lundi au vendredi

à 7h40, 10h30, 13h40

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10 ans après son introduction dans la restau-ration collective, le bio divise toujours autant. Auteur de ‘‘Manger bio, c’est pas du luxe’’, le Docteur Le Goff, est ravi de l’initiative de la ville : « Il y a 25% de nutriments en plus dans les produits bio, ils sont donc meilleurs », clame ainsi le spé-cialiste. Pourtant, « le goût, la quantité d’oligo-élé-ments et de vitamines ne sont pas liés au mode de culture, mais au moment où l’on cueille », conteste le Docteur Breux, nutritionniste.

Meilleur pour la santé ?Alors, le bio est-il vraiment meilleur pour la santé ? « Allergies, problèmes cardiovasculaires, baisse de la fertilité… 80% des maladies sont liées à no-tre alimentation traditionnelle, constate le Dr Le Goff. Ces pathologies sont dues en grande partie au type de production et à la pollution provoquée par les pesticides. » Inquiétant. Surtout quand on sait qu’en France, seuls 2% de la surface agricole produisent des aliments biologiques. Le Dr Breux, elle, ne partage pas cet avis. « Selon moi, la pré-sence de métaux lourds représente un risque bien plus important. Or, on en trouve aussi bien dans le bio que dans le reste, puisqu’ils sont présents dans l’atmosphère ». Opposés sur les bienfaits du bio, tous deux s’accordent cependant sur la né-cessité de repenser notre système d’approvision-nement, en privilégiant les circuits courts et les aliments saisonniers. C’est dans ce cadre que la question du bio prend toute sa dimension selon eux. Si le débat sur le bio n’est sans doute pas clos, le Grenelle de l’environnement a au moins eu le mérite de convaincre les derniers indécis de la nécessité de se mettre autour d’une table pour réfléchir à la question de notre alimentation. A Poitiers, toutes les écoles primaires et élémentai-

res cuisinent déjà 20% d’aliments bio. Il n’en est pas de même concernant les collèges et les lycées, « qui n’ont pas de projets concrets pour l’instant », indique Martine Daban, conseillère régionale. De premières actions devraient en revanche voir le jour dans les restaurants universitaires dès le 2e trimestre de l’année.

Radiographie En 2012, les cantines scolaires devront cuisiner au minimum 20% d’aliments issus de l’agriculture biologique. C’est en tout cas ce que préconise l’article 26 du Grenelle de l’Environnement. A Poitiers, les écoles maternelles et primaires ont déjà atteint cet objectif.

Frédéric BoucharebConseiller municipal délégué à la restauration scolaire

Le bio, c’est cher !

Mais cuisiner bio n’est pas toujours évi-dent, surtout pour des raisons financières. Facturé 2,85 €, le coût de revient d’un repas au R.U. ne devrait pas dépasser 1,40 €. La différence permet en effet de financer les charges diverses. Et si les cuisiniers sont invités à ne pas dépasser cette somme, les repas concoctés à partir d’ingrédients traditionnels dépassent régulièrement 1,70 €. « Pour généraliser la cuisine bio, il faudrait aug-menter le prix du ticket. Cette mesure serait diffi-cilement acceptée par les étudiants, explique un cuisinier du Crous. Par ailleurs, passer au bio im-pliquerait de respecter la saisonnalité des aliments pour favoriser les circuits courts. L’aliment de l’hi-ver, c’est la lentille. Actuellement, on n’en propose qu’une fois par mois, et personne n’en mange… »

Quels sont les projets de la ville concernant la problématique du

bio en restauration collective ?

Poitiers a déjà atteint l’objectif du Grenelle de l’environnement en proposant des me-nus composés de 20% de produits bio en restauration scolaire. Grâce à cette dé-marche et à d’autres actions, Poitiers est aujourd’hui l’une des 12 capitales de région à recevoir la labellisation du Programme National Nutrition Santé. Des projets sont également à l’étude dans les maisons de retraite.

La question du bio implique souvent celles des circuits courts et des produits saison-niers, qu’est-il fait dans ces domaines ?

La Ville s’engage à respecter au mieux la saisonnalité des produits intégrés dans la composition des repas. Nous recherchons également à remettre au goût du jour les aliments anciens. Un partenariat avec les élèves du lycée hôtelier et du futur lycée Kyoto est en cours de préparation. Il s’agira de créer des repas adaptés aux nouvelles générations.

La nouvelle génération doit prendre conscience des enjeux liés à notre alimen-tation. Qu’est-il fait en terme de sensibilisa-tion ?

C’est un point très important sur lequel nous travaillons. La formation de nos per-sonnels est d’ores et déjà envisagée. Des sportifs de haut niveau comme Mahyar Monshipour et Brian Joubert interviendront également auprès des élèves lors d’actions de sensibilisation dans le cadre du PNNS.

Y. Delhomme; A. Lussier; M.-C. Dutheil

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Si Philippe, 16 ans, élève de terminale dans un établissement privé de Poitiers, affirme n’avoir jamais souffert de remarques homophobes profé-rées à son encontre dans l’enceinte de son lycée, il reconnaît qu’il n’a jamais souhaité afficher os-tensiblement ses préférences sexuelles : « Pour moi c’est quelque chose qui est complètement normal. Il n’y a pas à attirer l’attention dessus, et il n’y a pas de raison non plus de le cacher. Quand en classe de 1ère on m’a appris qu’il y avait des Terminales profondément homophobes, je me suis un peu mé-fié et je ne les ai pas approchés. » Une tranquillité visiblement acquise au prix d’une certaine dose de discrétion et de vigilance ! Christophe Malvault- Clénet, membre de l’association En Tous Genres l’affirme : les remarques et comportements homo-phobes sont, encore en 2009, toujours une réalité dans les établissements scolaires. « Nous sommes régulièrement sollicités par des enseignants, infir-mières ou documentalistes qui sont en but à des difficultés liées à l’homosexualité supposée d’un élève. Ils nous demandent des conseils car ce n’est pas toujours facile d’intervenir : certains parents craignent que l’on fasse du prosélytisme auprès de leurs enfants ! »

Quelques établissements ont fait le choix de miser sur la prévention. Depuis

2 ans, En Tous Genres a été invitée à intervenir à 5 reprises dans les lycées Victor Hugo et Camille Guérin à Poitiers. Avec l’aval de leur chef d’établis-sement, l’infirmière ou un professeur ont organisé des temps d’échanges et de discussion en classe. « Pour lancer la réflexion nous utilisons souvent des outils tels que des vidéos ou des cartes du monde sur les droits des homosexuels, détaille Christophe Malvault-Clénet, et nous abordons la question sous le meilleur angle en fonction de ce qui a été vu en cours (aspect juridique, moral, philosophique historique…). Parmi les questions que nous posent les élèves, il y a celles liées à la légalité : est-ce qu’on a le droit d’être homosexuel ? Est-ce que c’est pénalisé ou pas ? »

Si chaque établissement développe sa propre stra-tégie de lutte contre les discriminations, le Rectorat de Poitiers impulse, depuis 4 ans, une certaine harmonisation dans la façon d’aborder l’éducation à la sexualité. Au sein de l’académie, 600 membres de la communauté éducative (conseillers d’éduca-tion, assistantes sociales et personnels de santé) ont suivi une formation, dans le but de délivrer des messages clairs auprès des élèves. Parmi les thé-matiques abordées : les angoisses face à l’identité sexuelle, ou encore l’affirmation que l’homosexua-lité n’est pas une déviance sexuelle.

Radiographie Dans sa circulaire de rentrée 2008/2009, Xavier Darcos, le ministre de l’Edu-cation nationale, inscrit la lutte contre l’homophobie comme une priorité. Comment cet ap-pel à combattre les comportements violents et discriminatoires liés à l’orientation sexuelle est-il appliqué concrètement dans les collèges et lycées, et en particulier dans le départe-ment de la Vienne ? Rencontres avec des élèves, enseignants et membres d’associations de visibilité homosexuelle.

Aux yeux de Nathalie Challot, infirmière au lycée Victor Hugo, la sensibilisation des élèves à tou-tes ces questions apparaît comme une évidence : « Le programme de chaque cycle compte de toutes façons deux heures obligatoires d’éducation à la sexualité. La lutte contre l’homophobie fait partie de cet apprentissage ! »

Dans le même établissement, Mickaël Maurat professeur d’histoire, a intégré le sujet dans le ca-dre de son cours d’Education Civique Juridique et Sociale (ECJS). Invités à débattre sur les grands thèmes de société, ses élèves ont choisi en majorité le sujet suivant : « Doit-on permettre aux couples d’homosexuels de se marier et d’adopter des enfants ? »

Toutes ces initiatives menées en cours ou à l’occasion de journées thématiques ont le mérite de ne pas stigmatiser un élève en particulier en tant que victime. Comme le souligne Christophe Malvault-Clénet, « Ce n’est pas le ou la jeune ho-mosexuel (le) qui est le problème. S’ils n’e sont pas acceptés dans leur environnement, c’est à l’envi-ronnement de prendre ça en compte ! »

En tant que jeune homosexuel, as-tu déjà été victime d’actes ho-

mophobes au cours de ta scolarité ? Quelles en ont été les conséquences sur

toi et ta scolarité ? Oui, il y a eu beaucoup d’insultes. Sale pédé,

Va te faire enc…r, au collège, je l’ai assez mal pris. J’étais choqué par ça. A partir de la troi-sième, j’ai avoué honnêtement ce que j’étais

pour me protéger moi même. Aujourd’hui dans mon lycée, j’affiche clairement mon homosexualité.

Est ce que ton lycée a mené des initiatives pour lutter contre ces discriminations ? Rien du tout… même si j’ai fait des proposi-tions. Dans le magazine Têtu, il y avait une page qui expliquait l’homophobie. Je voulais l’afficher dans l’établissement mais ça n’a pas abouti.

D’après toi, que faudrait-il faire pour lutter contre l’homophobie à l’école ?Je pense qu’en cours de français, d’histoire, ou en éducation civique on pourrait évoquer cette question. Les infirmières pourraient aus-si en parler plus. L’homosexualité pourrait être mieux vécue si les gens étaient plus ouverts. Certaines personnes voient ça comme une maladie. C’est une question d’éducation dès le plus jeune âge.

3 questions à Alexandre Tardieu lycéen à Châtellerault, 18 ans.

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Si Philippe, 16 ans, élève de terminale dans un établissement privé de Poitiers, affirme n’avoir jamais souffert de remarques homophobes profé-rées à son encontre dans l’enceinte de son lycée, il reconnaît qu’il n’a jamais souhaité afficher os-tensiblement ses préférences sexuelles : « Pour moi c’est quelque chose qui est complètement normal. Il n’y a pas à attirer l’attention dessus, et il n’y a pas de raison non plus de le cacher. Quand en classe de 1ère on m’a appris qu’il y avait des Terminales profondément homophobes, je me suis un peu mé-fié et je ne les ai pas approchés. » Une tranquillité visiblement acquise au prix d’une certaine dose de discrétion et de vigilance ! Christophe Malvault- Clénet, membre de l’association En Tous Genres l’affirme : les remarques et comportements homo-phobes sont, encore en 2009, toujours une réalité dans les établissements scolaires. « Nous sommes régulièrement sollicités par des enseignants, infir-mières ou documentalistes qui sont en but à des difficultés liées à l’homosexualité supposée d’un élève. Ils nous demandent des conseils car ce n’est pas toujours facile d’intervenir : certains parents craignent que l’on fasse du prosélytisme auprès de leurs enfants ! »

Quelques établissements ont fait le choix de miser sur la prévention. Depuis

2 ans, En Tous Genres a été invitée à intervenir à 5 reprises dans les lycées Victor Hugo et Camille Guérin à Poitiers. Avec l’aval de leur chef d’établis-sement, l’infirmière ou un professeur ont organisé des temps d’échanges et de discussion en classe. « Pour lancer la réflexion nous utilisons souvent des outils tels que des vidéos ou des cartes du monde sur les droits des homosexuels, détaille Christophe Malvault-Clénet, et nous abordons la question sous le meilleur angle en fonction de ce qui a été vu en cours (aspect juridique, moral, philosophique historique…). Parmi les questions que nous posent les élèves, il y a celles liées à la légalité : est-ce qu’on a le droit d’être homosexuel ? Est-ce que c’est pénalisé ou pas ? »

Si chaque établissement développe sa propre stra-tégie de lutte contre les discriminations, le Rectorat de Poitiers impulse, depuis 4 ans, une certaine harmonisation dans la façon d’aborder l’éducation à la sexualité. Au sein de l’académie, 600 membres de la communauté éducative (conseillers d’éduca-tion, assistantes sociales et personnels de santé) ont suivi une formation, dans le but de délivrer des messages clairs auprès des élèves. Parmi les thé-matiques abordées : les angoisses face à l’identité sexuelle, ou encore l’affirmation que l’homosexua-lité n’est pas une déviance sexuelle.

Radiographie Dans sa circulaire de rentrée 2008/2009, Xavier Darcos, le ministre de l’Edu-cation nationale, inscrit la lutte contre l’homophobie comme une priorité. Comment cet ap-pel à combattre les comportements violents et discriminatoires liés à l’orientation sexuelle est-il appliqué concrètement dans les collèges et lycées, et en particulier dans le départe-ment de la Vienne ? Rencontres avec des élèves, enseignants et membres d’associations de visibilité homosexuelle.

Aux yeux de Nathalie Challot, infirmière au lycée Victor Hugo, la sensibilisation des élèves à tou-tes ces questions apparaît comme une évidence : « Le programme de chaque cycle compte de toutes façons deux heures obligatoires d’éducation à la sexualité. La lutte contre l’homophobie fait partie de cet apprentissage ! »

Dans le même établissement, Mickaël Maurat professeur d’histoire, a intégré le sujet dans le ca-dre de son cours d’Education Civique Juridique et Sociale (ECJS). Invités à débattre sur les grands thèmes de société, ses élèves ont choisi en majorité le sujet suivant : « Doit-on permettre aux couples d’homosexuels de se marier et d’adopter des enfants ? »

Toutes ces initiatives menées en cours ou à l’occasion de journées thématiques ont le mérite de ne pas stigmatiser un élève en particulier en tant que victime. Comme le souligne Christophe Malvault-Clénet, « Ce n’est pas le ou la jeune ho-mosexuel (le) qui est le problème. S’ils n’e sont pas acceptés dans leur environnement, c’est à l’envi-ronnement de prendre ça en compte ! »

En tant que jeune homosexuel, as-tu déjà été victime d’actes ho-

mophobes au cours de ta scolarité ? Quelles en ont été les conséquences sur

toi et ta scolarité ? Oui, il y a eu beaucoup d’insultes. Sale pédé,

Va te faire enc…r, au collège, je l’ai assez mal pris. J’étais choqué par ça. A partir de la troi-sième, j’ai avoué honnêtement ce que j’étais

pour me protéger moi même. Aujourd’hui dans mon lycée, j’affiche clairement mon homosexualité.

Est ce que ton lycée a mené des initiatives pour lutter contre ces discriminations ? Rien du tout… même si j’ai fait des proposi-tions. Dans le magazine Têtu, il y avait une page qui expliquait l’homophobie. Je voulais l’afficher dans l’établissement mais ça n’a pas abouti.

D’après toi, que faudrait-il faire pour lutter contre l’homophobie à l’école ?Je pense qu’en cours de français, d’histoire, ou en éducation civique on pourrait évoquer cette question. Les infirmières pourraient aus-si en parler plus. L’homosexualité pourrait être mieux vécue si les gens étaient plus ouverts. Certaines personnes voient ça comme une maladie. C’est une question d’éducation dès le plus jeune âge.

Maxime17 ans

Personnellement, je n’ai jamais été témoin d’actes homophobes et je ne vois pas pourquoi on devrait discriminer des personnes au mo-tif qu’elles n’auraient

pas les mêmes goûts que nous. Les mentalités doivent changer.

Sarah18 ans

Les actes homopho-bes sont dégradants pour les homosexuels qui se remettent alors en question en temps que personne. Cela dit, les élèves de notre

génération porte un regard plus positif sur l’homosexualité. Pour moi, le point de départ c’est l’éducation... c’est comme ça qu’on réus-sira à changer les choses.

Ce qu’ils en pensent

Candice16 ans

Pour certaines per-sonnes, les homos ne devraient pas s’afficher en public comme si l’homosexualité n’était pas dans le courant naturel des choses.

C’est n’importe quoi. Ce qui est bien au lycée, c’est que le sujet n’est pas totalement tabou. Par exemple, en éducation civique, on a choisi des sujets sur l’orientation sexuelle, l’homo-parentalité et le mariage gay. Il y a même eu un débat là-dessus au lycée.

www.entousgenres.orgwww.sos-homophobie.orgwww.leregarddesautres.fr

A. Laurentin; M. Motard

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Ca tombe bien, Une collecte de sang est

organisée aujourd’hui au cœur du campus, à la

Maison des étudiants. Pas question d’invoquer mon emploi du temps blindé. Si je m’y arrête en sortant du restau U, à 14h je serai en cours. Premier (bon) point, l’accueil est chaleureux. Rien de tel que les sourires bienveillants du personnel médical pour me mettre en confiance. Bien calée dans ma chaise et stylo en main, je réponds au questionnaire qui permet au médecin de vérifier que je peux effectivement donner mon sang. Est-ce que je prends des médicaments ? Ai-je subi une ou plusieurs opérations ? Est-ce que je

porte un piercing ? Ai-je déjà voyagé à l’étranger ? Je coche les cases les unes après les autres avant de rendre ma copie. Arrive l’entrevue avec le médecin. 5 minutes pendant lesquelles elle prend ma tension et me pose les dernières questions de rigueur avant le grand saut. Forte de son aval et armée de la fiche remise par la secrétaire, je me dirige alors… vers les gâteaux et les boissons ! Hors de question de donner son sang l’estomac vide, évidemment. L’objectif étant d’éviter l’évanouissement autant que possible. Je m’installe sur le lit, tendue. La simple vue de la seringue m’inquiète toujours autant mais l’infir-mière trouve les mots pour me rassurer. En une fraction de seconde, l’aiguille pénètre dans mon

On y a bougé pour vous Vous en parlez, vous y pensez et finalement vous oubliez. Manque d’informations, peur réelle ou simple négligence ? Une chose est certaine, en 10 ans, les dons de sang ont chuté de 31% en France. Cette fois c’est décidé, on se lance !

En pratique9000 dons sont nécessaires chaque jour en France pour répondre aux besoins des malades. A titre d’exemple,

stopper une hémorragie peut nécessiter jusqu’à 120 poches de sang. Pour donner son sang, il faut respec-ter quelques règles. Premier impératif : être majeur et vacciné ! Les personnes de moins de 50 kilos ne peuvent pas donner leur sang, pas plus que celles ayant eu des rapports sexuels avec des personnes différentes durant les 4 derniers mois. Les semaines précédant le don sont décisives : tatouages, piercings et opérations peuvent être sources d’infections. Dans pareil cas, il est donc préférable de reporter sa B.A. Motivé(e) ? Merveilleux ! Rendez-vous sur www.dondusang.net pour connaître les lieux de collecte proches de chez vous. A Poitiers, l’établissement français du sang du CHU de Poitiers est ouvert du lundi au vendredi de 8h à 12h30 et l’après-midi sur rendez-vous.

Donner son sang : Pourquoi pas vous ?

bras. Le don a commencé. En France 3 millions de dons sont réalisés chaque année. Des résultats en baisse constante. Heureusement, si la plupart des volontaires a plus de 30 ans, les nouveaux donneurs se recrutent majoritairement chez les jeunes. 8 minutes plus tard, le prélèvement est terminé. Je retrouve mes compagnons de dons autour d’une nouvelle collation. Remerciements et attention constante du personnel… tout est mis en oeuvre pour susciter l’envie de revenir. La prochaine fois, j’irai directement au site de prélèvement de l’EFS, au CHU de Poitiers. Il pa-rait que certains jours, le don se conclut par une collation à base de croque-monsieur fondants ou de gaufres au chocolat. Chacun ses arguments !

C. Prot; M. Anguelkov

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Ca tombe bien, Une collecte de sang est

organisée aujourd’hui au cœur du campus, à la

Maison des étudiants. Pas question d’invoquer mon emploi du temps blindé. Si je m’y arrête en sortant du restau U, à 14h je serai en cours. Premier (bon) point, l’accueil est chaleureux. Rien de tel que les sourires bienveillants du personnel médical pour me mettre en confiance. Bien calée dans ma chaise et stylo en main, je réponds au questionnaire qui permet au médecin de vérifier que je peux effectivement donner mon sang. Est-ce que je prends des médicaments ? Ai-je subi une ou plusieurs opérations ? Est-ce que je

porte un piercing ? Ai-je déjà voyagé à l’étranger ? Je coche les cases les unes après les autres avant de rendre ma copie. Arrive l’entrevue avec le médecin. 5 minutes pendant lesquelles elle prend ma tension et me pose les dernières questions de rigueur avant le grand saut. Forte de son aval et armée de la fiche remise par la secrétaire, je me dirige alors… vers les gâteaux et les boissons ! Hors de question de donner son sang l’estomac vide, évidemment. L’objectif étant d’éviter l’évanouissement autant que possible. Je m’installe sur le lit, tendue. La simple vue de la seringue m’inquiète toujours autant mais l’infir-mière trouve les mots pour me rassurer. En une fraction de seconde, l’aiguille pénètre dans mon

On y a bougé pour vous Vous en parlez, vous y pensez et finalement vous oubliez. Manque d’informations, peur réelle ou simple négligence ? Une chose est certaine, en 10 ans, les dons de sang ont chuté de 31% en France. Cette fois c’est décidé, on se lance !

En pratique9000 dons sont nécessaires chaque jour en France pour répondre aux besoins des malades. A titre d’exemple,

stopper une hémorragie peut nécessiter jusqu’à 120 poches de sang. Pour donner son sang, il faut respec-ter quelques règles. Premier impératif : être majeur et vacciné ! Les personnes de moins de 50 kilos ne peuvent pas donner leur sang, pas plus que celles ayant eu des rapports sexuels avec des personnes différentes durant les 4 derniers mois. Les semaines précédant le don sont décisives : tatouages, piercings et opérations peuvent être sources d’infections. Dans pareil cas, il est donc préférable de reporter sa B.A. Motivé(e) ? Merveilleux ! Rendez-vous sur www.dondusang.net pour connaître les lieux de collecte proches de chez vous. A Poitiers, l’établissement français du sang du CHU de Poitiers est ouvert du lundi au vendredi de 8h à 12h30 et l’après-midi sur rendez-vous.

Donner son sang : Pourquoi pas vous ?

bras. Le don a commencé. En France 3 millions de dons sont réalisés chaque année. Des résultats en baisse constante. Heureusement, si la plupart des volontaires a plus de 30 ans, les nouveaux donneurs se recrutent majoritairement chez les jeunes. 8 minutes plus tard, le prélèvement est terminé. Je retrouve mes compagnons de dons autour d’une nouvelle collation. Remerciements et attention constante du personnel… tout est mis en oeuvre pour susciter l’envie de revenir. La prochaine fois, j’irai directement au site de prélèvement de l’EFS, au CHU de Poitiers. Il pa-rait que certains jours, le don se conclut par une collation à base de croque-monsieur fondants ou de gaufres au chocolat. Chacun ses arguments !

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la chronique radio du mardi au samedi à 6h40, 8h40, 12h15

Zoom Toits, usines, friches in-dustrielles, entrepôts abandon-nés, catacombes, voire même centrales nucléaires… autant de terrains de jeux pour les ex-plorateurs urbains. Parfois ar-més de leur appareil photo, ces aventuriers modernes aiment se perdre dans les lieux les plus improbables. Pour l’adréna-line certainement, mais surtout pour la beauté de ces endroits à l’abri des regards. A Paris, un groupe baptisé Untergunther a ainsi fait parler de lui en restau-rant clandestinement durant un an l’horloge du Panthéon. Et à Poitiers ? Un photographe a décidé de jouer le jeu. Trois lieux pour trois aspects de l’ex-ploration urbaine.

Notre-Dame des Dunes« Solitude et contemplation : l’aspect aérien de l’exploration. C’est un endroit d’où on regarde la ville avec distance, en specta-teur. »

Exploration urbaine L’envers du décor

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Page 27: Magazine bouge

Pour en voir plus : www.sh00.fr/urbex/

www.forbidden-places.net/www.ugwk.eu/

L’ancien hypermarché Auchan de Fontaine-le-Comte« Les bâtiments à l’abandon té-moignent du passé. Ici, on est frappé par la vitesse de dégrada-tion du site, comme s’il montrait son véritable visage. »

Exploration urbaine L’envers du décorO. Laffargue

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L’étage inoccupé du Lycée des Feuillants« Les endroits inoccupés ont sou-vent pour vocation d’accueillir le rebut, tout ce dont on ne sait quoi faire. A visiter comme un grenier. »

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Zoom Dj, animateur radio sur Pulsar, grand gourou des dance-floors les plus improbables et amateur de cigares, King Kong Ping Pong est devenu en quelques mois un personnage incontournable de la nuit poitevine. On ne saurait contredire l’homme à qui la musique s’est ré-vélée par une chaude soirée de 1979… dans les images noir et blanc d’un Guy Lux survolté ! Toujours hanté par ‘‘Les dents de la mer’’, l’animateur mutant de l’émission ‘‘Scrogneugneu’’ a néanmoins ac-cepté de se risquer sous les nôtres.

King Kong Ping Pong

Où croiser King Kong Ping Pong ?

Dans le studio des étoiles tous les lundis de 21h à 23h.Scrogneugneu, l’émission de Pulsar dans laquelle il investit son éner-gie créatrice et son imagination débordante depuis des années, a pour vocation –ça ne s’invente pas- de diffuser « des rythmes mé-chants pour les kidz et les croûlants ». Le 2 mars il reçoit Cellule X en direct.

Le concert qu’il ne ratera pas : Cellule X (encore eux) et Punish Yourself, le 6 mars.Soutenu par le 95.9 depuis des an-nées, Cellule X débarque au Confort moderne pour un concert attendu ! Entre rock et rap, le groupe poite-vin partagera la scène avec Punish Yourself, la formation cyber-punk la plus inclassable de l’hexagone.

Le concert pour lequel il passera du son : Earth, le dimanche 29 mars, au Confort Moderne.King Kong a ses lieux de prédilec-tion à Poitiers, et quand il aime, il ne compte pas ! A partir de 18h, soit 2h avant l’entrée en scène du quatuor américain, il s’activera derrière les platines du bar. Les habitués raffolent de ses mixes hauts en couleurs et pro-pices à faire grimper la température ambiante.

Du haut de ses 35 ans, le bonhomme regarde dans le

rétroviseur sans regret : sorti de la fac de philo, Philippe a été maçon, ouvrier sur une chaîne, déménageur, chroniqueur pour des fanzines, « une trajectoire en zig-zag », comme il le concède lui-même. La musique, en revanche, ne l’a jamais quitté : « J’ai commencé par la guitare, mais on avait une relation conflictuelle. Elle hurlait chaque fois que je la touchais alors un jour, je lui ai dit que tout était fini.» Un premier amour malheu-reux vite consolé dès qu’il découvre les platines. Collégien, ce fan absolu de Metallica passe ses heures perdues à mixer les pépites hard rock qu’il collectionne patiemment, avant de décou-vrir la musique industrielle. ‘‘Expérimentation’’, ‘‘dadaïsme’’ ou ‘‘collision de sons’’ deviennent alors ses maîtres-mots. Quand Pulsar lui ouvre son antenne, l’homme en profite pour se lancer dans des expériences improbables : son premier mix sur Pulsar est ainsi préparé avec un flexi-disc de méthode d’espagnol coupé en deux, dont il a inversé l’une des moitiés. « Une technique à

la mord moi l’noeud et au résultat très mitigé », de son propre aveu. Il essaie par la suite, pour un résultat comparable, de gratter des CD.

C’est au Mexique, en 2001, que Philippe se prend une nouvelle claque. Il en revient avec un masque de catcheur et un personnage. Devenu El Kongo, il mixe du punk rock en gesticulant et détruisant sur scène du vieux matériel audio récupéré pour l’occasion. « C’était pour le spectacle », avoue-t-il sept ans plus tard. La révolution numérique fait ensuite son oeuvre : il s’achète un ordinateur, découvre le MP3, remise son masque de catcheur au vestiaire et peaufine son personnage pour devenir King Kong Ping Pong en 2004. Le grand écart musical devient sa marque de fabrique, « je mixe aussi bien de l’électro que du rock, du dub, de l’indus », et le passage de flambeau sa nouvelle préoccupation. « Je suis devenu défricheur de ta-lents. J’aide les jeunes tels que Martine Voisine ou Miko. Je joue un peu les parrains, je les prépare puis je les laisse envoyer le bois », confie-t-il, non sans une pointe de fierté.

‘‘Scrogneugneu’’, le titre de son émission, est ins-piré de Gaston Lagaffe, parce que les animateurs n’arrivaient jamais à s’entendre entre métal, électro et musique acousmatique. « Ça a toujours été un peu l’auberge espagnole ». Aujourd’hui, il pilote seul le navire mais invite régulièrement ses amis à le rejoindre. Avec un maître-mot : éclectisme. « Qu’il s’agisse de pop éditée en 67 ou d’électro qui sort dans 3 mois, je mets tout sur le même plan, tant que la ligne médiane reste la qualité ». Tendez l’oreille sur le 95.9.

O. Laffargue; P. Simonnet.

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Zoom Dj, animateur radio sur Pulsar, grand gourou des dance-floors les plus improbables et amateur de cigares, King Kong Ping Pong est devenu en quelques mois un personnage incontournable de la nuit poitevine. On ne saurait contredire l’homme à qui la musique s’est ré-vélée par une chaude soirée de 1979… dans les images noir et blanc d’un Guy Lux survolté ! Toujours hanté par ‘‘Les dents de la mer’’, l’animateur mutant de l’émission ‘‘Scrogneugneu’’ a néanmoins ac-cepté de se risquer sous les nôtres.

King Kong Ping Pong

Du haut de ses 35 ans, le bonhomme regarde dans le

rétroviseur sans regret : sorti de la fac de philo, Philippe a été maçon, ouvrier sur une chaîne, déménageur, chroniqueur pour des fanzines, « une trajectoire en zig-zag », comme il le concède lui-même. La musique, en revanche, ne l’a jamais quitté : « J’ai commencé par la guitare, mais on avait une relation conflictuelle. Elle hurlait chaque fois que je la touchais alors un jour, je lui ai dit que tout était fini.» Un premier amour malheu-reux vite consolé dès qu’il découvre les platines. Collégien, ce fan absolu de Metallica passe ses heures perdues à mixer les pépites hard rock qu’il collectionne patiemment, avant de décou-vrir la musique industrielle. ‘‘Expérimentation’’, ‘‘dadaïsme’’ ou ‘‘collision de sons’’ deviennent alors ses maîtres-mots. Quand Pulsar lui ouvre son antenne, l’homme en profite pour se lancer dans des expériences improbables : son premier mix sur Pulsar est ainsi préparé avec un flexi-disc de méthode d’espagnol coupé en deux, dont il a inversé l’une des moitiés. « Une technique à

la mord moi l’noeud et au résultat très mitigé », de son propre aveu. Il essaie par la suite, pour un résultat comparable, de gratter des CD.

C’est au Mexique, en 2001, que Philippe se prend une nouvelle claque. Il en revient avec un masque de catcheur et un personnage. Devenu El Kongo, il mixe du punk rock en gesticulant et détruisant sur scène du vieux matériel audio récupéré pour l’occasion. « C’était pour le spectacle », avoue-t-il sept ans plus tard. La révolution numérique fait ensuite son oeuvre : il s’achète un ordinateur, découvre le MP3, remise son masque de catcheur au vestiaire et peaufine son personnage pour devenir King Kong Ping Pong en 2004. Le grand écart musical devient sa marque de fabrique, « je mixe aussi bien de l’électro que du rock, du dub, de l’indus », et le passage de flambeau sa nouvelle préoccupation. « Je suis devenu défricheur de ta-lents. J’aide les jeunes tels que Martine Voisine ou Miko. Je joue un peu les parrains, je les prépare puis je les laisse envoyer le bois », confie-t-il, non sans une pointe de fierté.

‘‘Scrogneugneu’’, le titre de son émission, est ins-piré de Gaston Lagaffe, parce que les animateurs n’arrivaient jamais à s’entendre entre métal, électro et musique acousmatique. « Ça a toujours été un peu l’auberge espagnole ». Aujourd’hui, il pilote seul le navire mais invite régulièrement ses amis à le rejoindre. Avec un maître-mot : éclectisme. « Qu’il s’agisse de pop éditée en 67 ou d’électro qui sort dans 3 mois, je mets tout sur le même plan, tant que la ligne médiane reste la qualité ». Tendez l’oreille sur le 95.9.

5 références incontournables pour mieux comprendre King-Kong Ping-Pong.

Silver ApplesC’est à pleines dents que King Kong Ping Pong croque dans ce duo new-yorkais de la fin des années soixante. Précurseurs

de la musique électro psychédélique, le groupe mélange les rythmiques rock au synthé. Au cœur de la génération hippie, leur oeuvre reste encore une référence pour des formations comme Zombie-Zombie et Zzz. Amateurs de voyage intérieur, à vos oreilles !

Gene Simmons, bassiste de Kiss« Ce fut ma première rencontre avec le

rock ! J’avais six ans, une télé noir et blanc et j’ai été fasciné par Gene Simmons qui

passait dans une émission ! » Les plus jeunes l’ont sans doute oublié, mais Kiss est un groupe mythi-que. Créée dans les années 70, la formation new-yorkaise s’est fait connaître grâce à des costumes de scènes déjantés.

aNorman SpinradEn mélomane invétéré, King Kong Ping Pong est un fan absolu de l’oeuvre de l’auteur de ‘‘Rock Machine’’. L’histoire en

quelques mots, Mr. Kong ? « Une maison de produc-tion fabrique une idole de la pop qui va se retrouver à la tête d’une révolution. Norman Spinrad dresse un parallèle entre les débuts de MTV et la musique conditionnée. »

Les dents de la merLe film de Spielberg a traumatisé une gé-nération entière et King Kong Ping Pong n’y a pas échappé. Incontournable.

Wonderwoman et autres héros sauce USQuand on est King Kong, il faut des po-tes indestructibles !

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TERRASSES CHAUFFÉES :LE DÉBAT QUI FAIT GRIMPER LA TEMPÉRATURE

ZOOM L’affaire a provoqué la colère des cafetiers : fin novembre, trois députés verts ont déposé une proposition de loi pour interdire les installations de chauffage sur les terrasses des cafés. A Poitiers aussi, ces équipements se généralisent. Entre préoccupations éco-logiques et confort des clients, le débat reste chaud et les avis inconciliables.

Les plaids sont apportés avec les consommations, sans que les clients n’aient besoin de les deman-der, mais le résultat n’est pas si probant. Léo et Léna, deux clients, ont testé : « C’est sympa, mais ce n’est pas aussi confortables qu’un chauffage. »

« Tant qu’on aura le droit de chauffer, on chauffera »,

revendique Dominique Bodin, qui dirige les établissements La

Serrurerie et La Gazette, tous deux équipés de radiants. Nombreux sont les bistrots à avoir installé un chauffage permettant à leurs clients de profiter de l’air frais hivernal, éven-tuellement pour en griller une, tout en évitant la pneumonie. Pour eux, l’équation est simple : « Beaucoup de gens aiment rester dehors, on leur offre le confort », ajoute Mme Bodin. Les consom-mateurs apprécient, et cette alternative permet de contrebalancer l’effet négatif de l’interdiction de fumer. « J’ai perdu 30% de mon chiffre d’af-faires depuis la loi sur le tabac. La terrasse me fait gagner 12 places et elle est occupée dès 8h30 le matin, explique François Kampmann, patron du Café des arts. Sans cela, les fumeurs n’iraient plus du tout au bistrot. Interdire les chauffages à l’extérieur serait vécu comme une agression pour les cafetiers ! » Tous deux se rejoignent d’ailleurs sur un autre point : « C’est vraiment un détail, il y a tellement d’enjeux écologiques beaucoup plus prégnants, je ne comprends pas les raisons de ces attaques », déplore le patron.

Mais tous les cafetiers ne s’accordent pas sur la rentabilité de l’installation. Ainsi, Sylvie Renault, du Saint-Claude, estime qu’une telle installation n’augmenterait pas la fréquentation de son bar. « Mes clients viennent en terrasse même quand il fait froid, cela ne changerait rien. Le chauffage intérieur me coûte déjà assez cher, je ne vais pas chauffer dehors en plus ! » Philippe Papail, gérant du Cluricaume, partage cet avis : « Ca ne change rien, les fumeurs sortent le temps de la clope et reviennent. » Mais la raison princi-pale de son refus est d’ordre éthique : « Jamais je n’en installerai, c’est limite indécent, alors que des gens meurent de froid. Si je devais chauffer ma terrasse, ce serait avec un mec qui vend des marrons grillés. »

Porte-parole des Verts de la Vienne, Georges Stupar est, quant à lui, très favorable à cette proposition de loi : « C’est une question de cohérence, ce texte cadre tout à fait avec les objectifs européens de 20 % d’économie (ndlr : paquet climat/énergie). On ne peut pas encou-rager le Grenelle de l’environnement et défendre les dispositifs de chauffage des terrasses. La population, à qui on va demander de nombreux efforts, vivrait cela comme une provocation. » Pour lui, c’est une question de cohérence. « Il faut en revenir au bon sens populaire, celui qui nous faisait dire ‘‘Ferme la porte, on chauffe pas les oiseaux”. On en est là parce qu’on veut toujours aller à l’encontre des saisons. » Ok, mais quelles solutions proposées alors ? Il cite les pays nor-diques où les cafetiers prêtent des plaids à leurs clients installés en terrasse. Un système déjà éprouvé par Olivier Philiponneau, du Relax Bar, qui ne chauffe pas pour des raisons pratiques.

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TERRASSES CHAUFFÉES :LE DÉBAT QUI FAIT GRIMPER LA TEMPÉRATURE

Les plaids sont apportés avec les consommations, sans que les clients n’aient besoin de les deman-der, mais le résultat n’est pas si probant. Léo et Léna, deux clients, ont testé : « C’est sympa, mais ce n’est pas aussi confortables qu’un chauffage. »

Ce qu’ils en pensent

Christelle Chapelle37 ans, secrétaireEn tant que non fumeur, je m’en fiche. Mais j’apprécierais beaucoup si je fumais encore. Le soir, quand on sort du bureau, on n’a pas forcément envie de s’enfermer, cela permet de s’oxygéner sans être frigorifié.

Francis Commune 63 ans, retraitéJe suis pour. C’est très confortable, et d’ailleurs, je m’en sers. Qu’on soit fumeur ou non, là n’est pas la question. C’est convivial, Il n’y a pas que les fumeurs qui en profitent.

Pierre Beau62 ans, cadre retraitéJ’ai une opinion balancée. Ca me gêne d’exi-ler les fumeurs dans des lieux toujours plus innommables, mais il faudrait vraiment trouver un moyen plus écolo.

Mélanie Nunes19 ans, étudianteJe trouve ça dommage. Si on est dehors, ce n’est pas pour bénéficier d’un chauffage. Et puis c’est un gâchis idiot d’énergie. On peut sûrement trouver un autre moyen.

Vincent Poupinot 27 ans, animateur de venteJe suis clairement contre. Pour l’hiver, il y a les manteaux. La situation écologique ac-tuelle est déjà assez alarmante, ça ne sert à rien d’en rajouter.

« Tant qu’on aura le droit de chauffer, on chauffera »,

revendique Dominique Bodin, qui dirige les établissements La

Serrurerie et La Gazette, tous deux équipés de radiants. Nombreux sont les bistrots à avoir installé un chauffage permettant à leurs clients de profiter de l’air frais hivernal, éven-tuellement pour en griller une, tout en évitant la pneumonie. Pour eux, l’équation est simple : « Beaucoup de gens aiment rester dehors, on leur offre le confort », ajoute Mme Bodin. Les consom-mateurs apprécient, et cette alternative permet de contrebalancer l’effet négatif de l’interdiction de fumer. « J’ai perdu 30% de mon chiffre d’af-faires depuis la loi sur le tabac. La terrasse me fait gagner 12 places et elle est occupée dès 8h30 le matin, explique François Kampmann, patron du Café des arts. Sans cela, les fumeurs n’iraient plus du tout au bistrot. Interdire les chauffages à l’extérieur serait vécu comme une agression pour les cafetiers ! » Tous deux se rejoignent d’ailleurs sur un autre point : « C’est vraiment un détail, il y a tellement d’enjeux écologiques beaucoup plus prégnants, je ne comprends pas les raisons de ces attaques », déplore le patron.

Mais tous les cafetiers ne s’accordent pas sur la rentabilité de l’installation. Ainsi, Sylvie Renault, du Saint-Claude, estime qu’une telle installation n’augmenterait pas la fréquentation de son bar. « Mes clients viennent en terrasse même quand il fait froid, cela ne changerait rien. Le chauffage intérieur me coûte déjà assez cher, je ne vais pas chauffer dehors en plus ! » Philippe Papail, gérant du Cluricaume, partage cet avis : « Ca ne change rien, les fumeurs sortent le temps de la clope et reviennent. » Mais la raison princi-pale de son refus est d’ordre éthique : « Jamais je n’en installerai, c’est limite indécent, alors que des gens meurent de froid. Si je devais chauffer ma terrasse, ce serait avec un mec qui vend des marrons grillés. »

Porte-parole des Verts de la Vienne, Georges Stupar est, quant à lui, très favorable à cette proposition de loi : « C’est une question de cohérence, ce texte cadre tout à fait avec les objectifs européens de 20 % d’économie (ndlr : paquet climat/énergie). On ne peut pas encou-rager le Grenelle de l’environnement et défendre les dispositifs de chauffage des terrasses. La population, à qui on va demander de nombreux efforts, vivrait cela comme une provocation. » Pour lui, c’est une question de cohérence. « Il faut en revenir au bon sens populaire, celui qui nous faisait dire ‘‘Ferme la porte, on chauffe pas les oiseaux”. On en est là parce qu’on veut toujours aller à l’encontre des saisons. » Ok, mais quelles solutions proposées alors ? Il cite les pays nor-diques où les cafetiers prêtent des plaids à leurs clients installés en terrasse. Un système déjà éprouvé par Olivier Philiponneau, du Relax Bar, qui ne chauffe pas pour des raisons pratiques.

O. Laffargue

29Georges Stupar

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Les pieds vagabondsÀ 32 ans, Guillaume Lagandré a vu du pays ! Parisien puis

Strasbourgeois, ce jeune barman a d’abord cherché à ouvrir un bar en Inde. Mais c’est finalement à Poitiers qu’il pose son sac et son shaker à cocktails : « J’ai découvert Poitiers l’été dernier. C’est une ville avec du potentiel ! »

Les mains jongleusesAncien barman à Paris, Guillaume maîtrise visiblement l’art du cocktail et nous promet « pas moins de 6 cl de rhum dans le mojito » ! Bières, softs ou champagne, le patron entend avant tout proposer un service de qualité. Des amuse-bouche ? « Juste du saucisson et des assiettes 3

fromages ». Il faut dire que le seul homme aux commandes derrière le comptoir, c’est lui !

L’oreille musicaleCôté ambiance, le patron est clair : « passionné de musique, mais

allergique au rock et au reggae ». La play-list maison alternera électro, dub, hip hop américain, et classique. « Une chose est sûre, Il s’agira de musique que vous n’entendrez nulle part ailleurs à Poitiers ! »

La tête sur les épaulesFinalement, qui est vraiment le Patron de l’A minima Café ? Ancien ra-

veur, diplômé de 3e cycle en anthropologie, globe-trotter et aujourd’hui patron de bar, Guillaume Lagandré affiche une ambition mesurée. « Je voudrais que mon bar ressemble à un rade de quartier avec ses habitués ». On est déjà fan…

Nos bons plans chocolat chaud à Poitiers !

Notre préféré Le Moulin à café, 191 Grand rue 05 49 41 23 94

Amer sans l’être trop… c’est le pari réussi du chocolat chaud à l’ancienne du Moulin à café ! Le chocolat est sélectionné avec soin et cuit toute la journée, ce qui lui donne cette texture onctueuse. Spécialité maison à goûter absolument, le ‘‘Black & White’’ est un chaud-froid de chocolat noir et blanc.

Pour les plus pressés Centre commercial Les Cordeliers 05 49 50 84 22

L’Atelier du chocolat propose des chocolats chauds à em-porter avec un choix énorme de parfums. Très pratique pour ceux qui n’ont pas le temps de faire une pause assise. Patientez un peu avant de déguster votre breuvage et remuez bien …le goût n’en sera que meilleur !

Accueil chaleureux Salon de thé Jasmin et Citronnelle, 32 rue Gambetta – 05 49 41 37 26

C’est l’endroit idéal pour faire une pause apaisante et boire un chocolat à l’ancienne, servi dans un service en porcelaine. Le chocolat chaud est léger en goût et donc adapté à tous les palais. Les plus gourmands pourront l’accompagner d’un crumble ou autres petites pauses sucrées.

UN NOUVEAU VENU DANS LA GRAND RUE

Des pieds à la tête Impossible de ne pas l’avoir remarqué ! Dans la Grand Rue, l’A minima Café remplace désormais le Barrio

Loco. C’est Guillaume Lagandré qui a repris l’affaire. À nouveau propriétaire, nouvelle ambiance. Déco minimaliste et atmosphère tamisée. Rencontre.

C. Deschamps

C. Sassi.

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