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L'homéopathie : alliance de la connaissance, de l'expérience et du bon sens Pascal Neveu Médecin généraliste homéopathe, Vice-président du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), 54, rue de Pont-à-Mousson, 57950 Montigny-lès-Metz, France Disponible en ligne sur SciVerse ScienceDirect le 30 avril 2013 Médecin spécialiste en médecine géné- rale, bientôt au terme de mon exercice libéral, homéopathe convaincu autant que médecin homéopathe par vocation, je ne peux résister à la tentation de me retourner sur ces 45 années qui me sépa- rent de mon entrée en faculté de méde- cine pour en tirer quelques exions. Homéopathe convaincu, oui, cent fois oui ! De ma naissance à ce jour, les granules ont accompagné ma santé, sans que jamais le doute ne s'installe sur leur capacité à puiser dans l'innité- simal le pouvoir de me la conserver. COMPRENDRE LA MALADIE, ENTENDRE LE MALADE Homéopathe par vocation, oui, cent fois oui ! Ma rencontre en 1974 avec le Dr Jean-Louis Hammen, homéopathe de renom à Metz, fut déterminante, car je lui dois de m'avoir fait connaître le Centre d'études et de documentation homéopa- thiques (CEDH) et, avec lui, les docteurs Denis Demarque, Pierre Joly, Michel Aubin et Jacques Jouanny, auxquels je rends hommage ici pour la qualité de leur enseignement et leur accompagnement sans faille à assurer mes premiers pas de médecin homéopathe. Fort de cet enseignement initial, je n'ai eu de cesse que de comprendre la maladie et d'entendre le malade en m'appuyant sur l'héritage laissé par Samuel Hahne- mann au travers de la « loi de simili- tude », de l'Organon de l'art de guérir et de la Matière médicale, des travaux de ses élèves. « Homéopathie, méde- cine de l'expérience », a écrit Denis Demarque ! Mais quelle expérience sans la connaissance ? Hahnemann, chercheur en quête de vérité, aurait-il approché la « loi de similitude » et transmis son expérience, s'il n'avait d'abord été formé sur les bancs de la faculté de médecine pour acquérir les fondements de la connais- sance dans ce domaine ? Qui seraient les homéopathes exerçant aujourd'hui sans cette indispensable connaissance de la médecine validée par un doctorat ? Pourraient-ils ignorer le cadre nosologique d'une affection, quelle qu'elle soit ? L'homéopathie repose bien sur ce socle inamovible de formation initiale acquise en faculté de médecine. Elle nous per- met d'optimiser la prise en charge de nos patients en nous appuyant sur « l'excellence séméiologique » propre à chaque médicament gurant dans les matières médicales. Et c'est bien la connaissance de cette « excellence séméiologique », acquise au sceau de l'expérience de terrain, qui donne ses lettres de noblesse à cette « expertise » dont relève l'homéopathie ! UNE EXPERTISE PARTICULIÈRE Enfermés jusqu'ici dans un statut de médecins à exercice particulier, les médecins homéopathes sont aujourd'hui reconnus comme étant des « médecins à expertise particulière » grâce au Syndi- cat national des médecins homéopathes français (SNMHF) et à sa présidente, le docteur Dominique Jeulin, qui a imposé cette qualication, replaçant ainsi sans ambiguïté les homéopathes dans le corps des médecins « à part entière » et non plus quelque part ailleurs... Derrière cette reconnaissance se prole toute la politique du SNMHF dont l'action reste guidée par une volonté sans faille de défendre une homéopathie médicale exercée par des médecins qualiés, au sein d'un système de santé qui leur donne toute leur vraie place. C'est l'occasion de souligner ici combien ma décision d'adhérer très tôt au SNMHF a compté dans ma vie profes- sionnelle pour contribuer à faire sortir l'homéopathie du cadre nébuleux regroupant des médecines dites « alter- natives », « parallèles » ou « non conventionnelles » ! À l'heure d'autres ont délibérément fait le choix inverse, le SNMHF a continué à mettre toute son énergie à obtenir que l'homéo- pathie prenne la place qui lui revient dans « l'offre de soins » faite aux patients, celle d'une thérapeutique à part entière disposant de médicaments dignes de gurer dans la cour des grands ! Qu'on le veuille ou non, le SNMHF, et les médecins homéopathes avec lui, n'aurait pas la place qu'il occupe aujourd'hui à l'échelon national s'il n'avait eu l'intelli- gence de composer avec les grandes centrales syndicales. Cette politique lui a permis de participer, comme en 2005, aux dernières négociations convention- nelles et de peser ainsi lourdement sur les acquis du passé : maintien du sec- teur 2 (pour les actuels bénéciaires ou ceux qui peuvent y prétendre), maintien du NR (actes non remboursables), main- tien du DE (dépassement pour exigence particulière du patient), consultation reva- lorisée pour les personnes âgées qui pré- gure, nous l'espérons, la consultation à haute valeur ajoutée pour laquelle le SNMHF milite depuis longtemps, et autres revalorisations tarifaires diverses. UNE REPRÉSENTATION SYNDICALE FORTE Entre la politique du « verbe » et de l' « y a qu'a... » et celle de l'action permanente, La Revue d'Homéopathie 2013;4:7273 Profession 72 http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2013.03.002

L’homéopathie : alliance de la connaissance, de l’expérience et du bon sens

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La Revue d'Homéopathie 2013;4:72–73Profession

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L'homéopathie : alliance de laconnaissance, de l'expérienceet du bon sens

Pascal Neveu

Médecin généraliste homéopathe, Vice-président du Syndicat national desmédecins homéopathes français (SNMHF), 54, rue de Pont-à-Mousson,57950 Montigny-lès-Metz, France

Disponible en ligne sur SciVerse ScienceDirect le 30 avril 2013

Médecin spécialiste en médecine géné-rale, bientôt au terme de mon exercicelibéral, homéopathe convaincu autantque médecin homéopathe par vocation,je ne peux résister à la tentation de meretournersur ces 45 années qui mesépa-rent de mon entrée en faculté de méde-cine pour en tirer quelques réflexions.Homéopathe convaincu, oui, cent foisoui ! De ma naissance à ce jour, lesgranules ont accompagné ma santé,sans que jamais le doute ne s'installesur leur capacité à puiser dans l'infinité-simal le pouvoir de me la conserver.

COMPRENDRE LA MALADIE,ENTENDRE LE MALADE

Homéopathe par vocation, oui, cent foisoui ! Ma rencontre en 1974 avec le DrJean-Louis Hammen, homéopathe derenom à Metz, fut déterminante, car jelui dois de m'avoir fait connaître le Centred'études et de documentation homéopa-thiques (CEDH) et, avec lui, les docteursDenis Demarque, Pierre Joly, MichelAubin et Jacques Jouanny, auxquels jerends hommage ici pour la qualité de leurenseignement et leur accompagnementsans faille à assurer mes premiers pas demédecin homéopathe.Fort de cet enseignement initial, je n'ai eude cesse que de comprendre la maladieet d'entendre le malade en m'appuyantsur l'héritage laissé par Samuel Hahne-mann au travers de la « loi de simili-tude », de l'Organon de l'art de guériret de la Matière médicale, des travauxde ses élèves. « Homéopathie, méde-cine de l'expérience », a écrit DenisDemarque ! Mais quelle expérience sansla connaissance ?Hahnemann, chercheur en quête devérité, aurait-il approché la « loi de

similitude » et transmis son expérience,s'il n'avait d'abord été formé sur lesbancs de la faculté de médecine pouracquérir les fondements de la connais-sance dans ce domaine ?Qui seraient les homéopathes exerçantaujourd'hui sans cette indispensableconnaissance de la médecine validéepar un doctorat ? Pourraient-ils ignorerle cadre nosologique d'une affection,quelle qu'elle soit ?L'homéopathie repose bien sur ce socleinamovible de formation initiale acquiseen faculté de médecine. Elle nous per-met d'optimiser la prise en charge denos patients en nous appuyant sur« l'excellence séméiologique » propreà chaque médicament figurant dansles matières médicales. Et c'est bienla connaissance de cette « excellenceséméiologique », acquise au sceau del'expérience de terrain, qui donne seslettres de noblesse à cette « expertise »dont relève l'homéopathie !

UNE EXPERTISEPARTICULIÈRE

Enfermés jusqu'ici dans un statut demédecins à exercice particulier, lesmédecins homéopathes sont aujourd'huireconnus comme étant des « médecinsà expertise particulière » grâce au Syndi-cat national des médecins homéopathesfrançais (SNMHF) et à sa présidente, ledocteur Dominique Jeulin, qui a imposécette qualification, replaçant ainsi sansambiguïté les homéopathes dans lecorps des médecins « à part entière »et non plus quelque part ailleurs...Derrière cette reconnaissance se profiletoute la politique du SNMHF dont l'actionreste guidée par une volonté sans faillede défendre une homéopathie médicale

exercée par des médecins qualifiés, ausein d'un système de santé qui leurdonne toute leur vraie place.C'est l'occasion de souligner ici combienma décision d'adhérer très tôt auSNMHF a compté dans ma vie profes-sionnelle pour contribuer à fairesortir l'homéopathie du cadre nébuleuxregroupant des médecines dites « alter-natives », « parallèles » ou « nonconventionnelles » ! À l'heure oùd'autres ont délibérément fait le choixinverse, le SNMHF a continué à mettretoute son énergie à obtenir que l'homéo-pathie prenne la place qui lui revient dans« l'offre de soins » faite aux patients,celle d'une thérapeutique à part entièredisposant de médicaments dignes defigurer dans la cour des grands !Qu'on le veuille ou non, le SNMHF, et lesmédecins homéopathes avec lui, n'auraitpas la place qu'il occupe aujourd'huià l'échelon national s'il n'avait eu l'intelli-gence de composer avec les grandescentrales syndicales. Cette politique luia permis de participer, comme en 2005,aux dernières négociations convention-nelles et de peser ainsi lourdement surles acquis du passé : maintien du sec-teur 2 (pour les actuels bénéficiaires ouceux qui peuvent y prétendre), maintiendu NR (actes non remboursables), main-tien du DE (dépassement pour exigenceparticulière du patient), consultation reva-lorisée pour les personnes âgées qui pré-figure, nous l'espérons, la consultationà haute valeur ajoutée pour laquelle leSNMHF milite depuis longtemps, etautres revalorisations tarifaires diverses.

UNE REPRÉSENTATIONSYNDICALE FORTE

Entre la politique du « verbe » et de l' « ya qu'a... » et celle de l'action permanente,

http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2013.03.002

La Revue d'Homéopathie 2013;4:72–73 Profession

raisonnée et concertée, suivie par leSNMHF, le bon choix pour l'homéopa-thie n'était pas bien difficile. Nous necomptons plus les rendez-vous obtenusau ministère de la Santé, à la Hauteautorité de santé (HAS), à l'Agencefrançaise de sécurité sanitaire des pro-duits de santé (Afssaps) à laquelle asuccédé l'Agence nationale de sécuritédu médicament (ANSM), à la Caissenationale de l'assurance maladie(Cnam), au Conseil national de l'ordredes médecins (Cnom), sans parler desautres ! J'ai le souci, aujourd'hui, demettre en lumière ce travail de l'ombrepour que les médecins homéopathesprennent bien conscience que leur ave-nir passe aussi par une représentationsyndicale forte autrement plus efficacesur le terrain que des « effets de man-che » sans lendemain.L'incontestable succès rencontré par les2es Assises du médecin homéopathe,organisées par le SNMHF, qui se sonttenues le 26 janvier 2013 à l'hôpital

Saint-Jacques, témoigne de l'importanceà être présents sur tous les fronts, au plusprès de l'actualité qui fait le quotidien dechaque médecin homéopathe en exer-cice et de l'homéopathie en général.Sans revenir sur les sujets traités, tousd'intérêt majeur, celui de la pharmacopéeest, de longue date et plus que les autresactuellement, au cœur des préoccupa-tions du SNMHF sous la pression desdirectives européennes qui s'imposentà la France et qui pèsent sur toute lapharmacopée française, laissant unepart d'ombre à l'échelon des laboratoires,homéopathiques en particulier... Sansignorer les réactions à caractère émotion-nel, qui s'expriment ici ou là, le SNMHFfait le choix d'être au plus près des réa-lités de terrain, qui échappent à d'autres,en prenant la bonne information là oùelle se trouve. La tâche reste complexe !Le chemin est rude ! Le SNMHF estdéterminé !Les archives du SNMHF, les comptesrendus de ses réunions de bureau et

du conseil d'administration élargi, sespublications régulières (communiquésde presse, newsletters, etc.) sont autantde documents à retrouver sur son siteinternet et qui rendent compte de sonintense activité.Au terme de mes réflexions, je veuxconclure en souhaitant à chacun demes confrères d'être en mesured'exprimer en fin de parcours profes-sionnel la même satisfaction que celleque j'ai tirée d'une pratique médicalebien remplie et d'un engagement syn-dical qui valorise toute la notion desolidarité entre médecins homéopa-thes sur laquelle repose en perma-nence la réussite de notre « expertiseparticulière ».

Déclaration d'intérêtsL'auteur déclare ne pas avoir de conflitsd'intérêts en relation avec cet article.

Adresse e-mail : [email protected]

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