14
Photo 1. La forêt classée de Koua, projet du 7 e Fed. Photo J. César. Jean César 1, 2 Jérémy Bouyer 1, 3 Laurent Granjon 4 Massouroudini Akoudjin 1, 5 Dominique Louppe 6 1 Centre international de recherche-développement sur l’élevage en zone subhumide BP 454, Bobo-Dioulasso Burkina Faso 2 Cirad Isra-Lnerv Urp Pôle pastoral zones sèches BP 2057, Dakar Hann Sénégal 3 Cirad Umr Contrôle des maladies animales exotiques et émergentes Campus international de Baillarguet 34398 Montpellier Cedex 5 France 4 Ird Umr 022 Cbgp Campus de Bel-Air BP 1386, Dakar, CP 18524 Sénégal 5 Institut de développement rural Université polytechnique de Bobo-Dioulasso BP 1091, Bobo-Dioulasso Burkina Faso 6 Cirad Ur B&sef Campus international de Baillarguet 34398 Montpellier Cedex 5 France Les relictes forestières de la falaise de Banfora : les dégradations au voisinage de Bobo-Dioulasso, Burkina Faso BOIS ET FORÊTS DES TROPIQUES, 2011, N° 308 (2) 5 STRUCTURES ET INDICATEURS ÉCOLOGIQUES

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Photo 1.La forêt classée de Koua, projet du 7e Fed.Photo J. César.

Jean César1, 2

Jérémy Bouyer1, 3

Laurent Granjon4

Massouroudini Akoudjin1, 5

Dominique Louppe6

1 Centre international de recherche-développement sur l’élevageen zone subhumideBP 454, Bobo-DioulassoBurkina Faso

2 CiradIsra-LnervUrp Pôle pastoral zones sèchesBP 2057, Dakar HannSénégal

3 CiradUmr Contrôle des maladiesanimales exotiques et émergentesCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 5France

4 IrdUmr 022 CbgpCampus de Bel-AirBP 1386, Dakar, CP 18524Sénégal

5 Institut de développement ruralUniversité polytechnique de Bobo-DioulassoBP 1091, Bobo-DioulassoBurkina Faso

6 CiradUr B&sefCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 5France

Les relictes forestières de la falaisede Banfora : les dégradations

au voisinage de Bobo-Dioulasso,Burkina Faso

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 5STRUCTURES ET INDICATEURS ÉCOLOGIQUES

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RÉSUMÉ

LES RELICTES FORESTIÈRES DE LA FALAISE DE BANFORA : LES DÉGRADATIONS AU VOISINAGE DE BOBO-DIOULASSO, BURKINA FASO

Le suivi de la végétation et l’inventaire debioindicateurs animaux, micromammi-fères et insectes, a permis de dresser unbilan des dégradations environnemen-tales dans trois villages situés à proxi-mité de Bobo-Dioulasso. Les dégâtsapparemment les plus graves résultentde la coupe des arbres pour le bois defeu et de l’extraction minière du sable etdu gravier pour les constructions. Cesactivités sont la conséquence du déve-loppement urbain. Les dégradationsenvironnementales dues à l’agricultureet à l’élevage paraissent moins impor-tantes. L’ensemble de ces activitéshumaines fait que les terres maraîchèresde Koro sont en train de disparaître, toutcomme la forêt classée de Koua. Les sui-vis et inventaires, réalisés pour mieuxcerner cette évolution anthropique del’environnement, montrent que lesespèces animales réagissent à cette forteperturbation du milieu amplifiée par lesphénomènes fréquents d’érosion. Enconclusion de cette étude, des mesuresde protection et de reboisement sontproposées pour limiter l’érosion dans leschamps et sur les berges de la rivière.L’extraction minière des matériaux deconstruction pourrait aussi être organi-sée pour moins impacter l’environne-ment ; mais cela risque d’être difficile àmettre en œuvre car les intérêts indivi-duels priment face aux besoins collectifs.

Mots-clés : falaise gréseuse, bioindica-teur, micromammifères, insecte, dégra-dation environnementale, extractionminière.

ABSTRACT

RELICT FORESTS ON THEBANFORA CLIFFS: ENVIRONMENTALDEGRADATION AROUND BOBO-DIOULASSO IN BURKINA FASO

Vegetation monitoring and inventories ofanimal, micro-mammal and insectbioindicators were used to assess envi-ronmental degradation in three villagesclose to the town of Bobo-Dioulasso. Thedamage that appeared most severeresulted from tree felling for fuelwoodand from sand and gravel extraction forbuilding. Both activities are a conse-quence of urban development. Environ -mental degradation due to crop and live-stock farming seems less severe.However, all of these human pressuresare damaging Koro’s market gardens aswell as the Koua protected forest. Themonitoring and inventory work nowunder way to deepen understanding ofhuman-induced environmental changesshows that animal species are reacting tothe disruption of their habitats, which isworsened by frequent erosion. The studyconcludes with proposals for protectivemeasures and reforestation to curb ero-sion in crop fields and along river banks.The extraction of building materials alsoneeds to be organised to reduce itsimpact on the environment, but this islikely to be problematical as long as indi-vidual interests take priority over collec-tive needs.

Keywords: sandstone cliffs, bioindicator,smallmammals, insect, environmentaldegradation, mineral extraction.

RESUMEN

LOS BOSQUES RELICTOS DELACANTILADO DE BANFORA: LASDEGRADACIONES EN LAS CERCANÍAS DEBOBO-DIOULASSO, BURKINA FASO

El seguimiento de la vegetación y elinventario de bioindicadores animales,micromamíferos e insectos, permitióestablecer un balance de las degradacio-nes ambientales en tres pueblos ubica-dos en las proximidades de Bobo-Dioulasso. Aparentemente, los dañosmás graves provienen de la corta deárboles para leña y de la extracciónminera de arena y grava para las cons-trucciones. Estas actividades son conse-cuencia del desarrollo urbano. Las degra-daciones ambientales causadas por laagricultura y ganadería parecen menosimportantes. El conjunto de estas activi-dades humanas hacen que estén des-apareciendo las tierras de huertas deKoro, al igual que el bosque protegido deKoua. Los seguimientos e inventarios,realizados para identificar mejor estaevolución antrópica del medio ambiente,muestran que las especies animalesreaccionan a esta fuerte perturbación delmedio amplificada por los frecuentesfenómenos de erosión. A modo de con-clusión, en este estudio se proponenmedidas de protección y reforestaciónpara limitar la erosión en los campos ylas riberas del río. La extracción minerade los materiales de construcción tam-bién podría organizarse para reducir suimpacto ambiental; pero esto puede quesea difícilmente aplicable ya que losintereses individuales prevalecen sobrelas necesidades colectivas.

Palabras clave: acantilado de arenisca,bioindicador, micromamíferos, insecto,degradación ambiental, extracciónminera.

J. César, J. Bouyer, L. Granjon, M. Akoudjin, D. Louppe

6 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

STRUCTURES & ECOLOGIC INDICATORS

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Photograph 1.Cattle crossing a maize field typical of the study area.Photograph J. Bouyer.

Massouroudin Akoudjin1

Jean César1, 2, 3

Appolinaire Kombassere1

Jérémy Bouyer4, 5

1 Centre international de recherche-développement sur l’élevageen zone subhumideBP 454, Bobo-DioulassoBurkina Faso

2 CiradUrp Pôle pastoral en zone sècheCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 5France

3 CiradIsra-LnervUrp Pôle pastoral en zone sècheBP 2057, Dakar HannSénégal

4 CiradUmr Contrôle des maladiesanimales exotiques et émergentesCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 5France

5 Isra-LnervService de parasitologieBP 2057, Dakar HannSénégal

Spatio-temporal variability of fruitfeeding insects used as ecological

indicators in West Africa

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 21STRUCTURES ET INDICATEURS ÉCOLOGIQUES

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RÉSUMÉ

VARIABILITÉ SPATIO-TEMPORELLE DES INSECTES MANGEURS DE FRUITSUTILISÉS COMME BIOINDICATEURS EN AFRIQUE DE L’OUEST

Les insectes mangeurs de fruits se sontrécemment avérés de très bons bioindi-cateurs de santé des écosystèmes sava-nicoles d’Afrique de l’Ouest. Au BurkinaFaso, la fragmentation grandissante despaysages dans diverses régions rend ledéveloppement de ce genre d’outils desuivi particulièrement utile. Cette étude aété réalisée pour mesurer la variabilitéspatio-temporelle des densités appa-rentes d’insectes, de la famille desNymphalidae et des Cetoniinae, attiréspar des pièges appâtés de bananes fer-mentées, afin de fournir aux gestion-naires des zones protégées des recom-mandations quant à leur utilisationcomme bioindicateurs. Deux paysages(une zone de pâture et une zone de cul-ture) ont ainsi été échantillonnés plu-sieurs fois pendant différentes périodesde la saison des pluies et pendant deuxannées, et ce sur une durée variable (5 à10 jours). L’étude s’est déroulée à Koro,au Sud-Ouest du Burkina Faso. L’impactde ces facteurs de variation sur la compa-raison des deux types de pressionanthropique a ainsi été analysé. L’étudea confirmé l’utilité de ces bioindicateurset un impact plus important des culturessur l’écosystème. Les résultats sont dis-cutés et des recommandations présen-tées pour l’utilisation de ces insectescomme bioindicateurs, dans le cadre dela gestion des terroirs.

Mots-clés : Nymphalidae, Cetoniinae,anthropisation, fragmentation des pay-sages, indicateur écologique, suivi envi-ronnemental.

ABSTRACT 

SPATIO-TEMPORAL VARIABILITY OF FRUIT FEEDING INSECTS USED AS ECOLOGICAL INDICATORS IN WEST AFRICA

Fruit-feeding insects have recently beendemonstrated to be very useful as ecolog-ical indicators of ecosystem health in theWest-African region. In Burkina Faso,located in the West-African savannaharea, an increasing fragmentation of theland in several regions urges the need ofan evaluation and monitoring tool forsavannah ecosystem health. The presentstudy was designed to assess the spatio-temporal variability of the apparent den-sities of Nymphalidae and Cetoniinaespecies attracted to banana traps, inorder to provide recommendations formanagers as to how to use them as eco-logical indicators. Two landscape typesonly (a grazing and a cropping area) werethus sampled repeatedly during twoyears, at two periods of the rainy seasonand for a variable duration (from 5 to10 days) in Koro, a village located insouth-western Burkina Faso. The impactof these factors of variability on the dis-crimination of these two types of anthro-pogenic pressures was then assessed.The study confirmed the usefulness ofthese groups as ecological indicators anda higher impact of cropping than grazingon ecosystem health. The results are dis-cussed and guidelines are provided forthe use of fruit-feeding insects in theframework of landscape management.

Keywords: Nymphalidae, Cetoniinae,anthropization, ecological indicators,landscape fragmentation, environmentalmonitoring.

RESUMEN

VARIABILIDAD ESPACIO-TEMPORAL DE LOS INSECTOS FRUGÍVOROSUTILIZADOS COMO BIOINDICADORES EN ÁFRICA OCCIDENTAL

Los insectos frugívoros han demostradorecientemente que son excelentes bioin-dicadores de la salud de los ecosistemasde sabanas de África Occidental. En Bur-kina Faso, la creciente fragmentación delos paisajes en diversas regiones haceque el desarrollo de este tipo de herra-mientas de seguimiento sea especial-mente útil. Este estudio se realizó paramedir la variabilidad espacio-temporal delas densidades aparentes de insectos delas familias de Nymphalidae y Cetoniinae,atraídos por trampas cebadas con bana-nos fermentados, para proporcionar reco-mendaciones a los gestores de áreas pro-tegidas respecto a su utilización comobioindicadores. Así pues, durante dosaños se muestrearon dos paisajes (unárea de pastos y una de cultivo) en variasocasiones y en distintos períodos de latemporada de lluvias, y con una duraciónvariable (5 a 10 días). El estudio se llevó acabo en Koro, en el suroeste de BurkinaFaso. Seguidamente, se evaluó el impactode estos factores de variación en la com-paración de los dos tipos de presiónantrópica. El estudio confirma la utilidadde estos bioindicadores y el mayorimpacto de los cultivos sobre el ecosis-tema. Se discuten los resultados y se pro-porcionan recomendaciones para el usode estos insectos como bioindicadores enel marco de la ordenación del territorio.

Palabras clave: Nymphalidae, Cetoniinae,antropización, fragmentación de paisa-jes, indicador ecológico, seguimientoambiental.

M. Akoudjin, J. César, A. Kombassere, J. Bouyer

22 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

STRUCTURES & ECOLOGIC INDICATORS

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Achille Hounkpèvi1

Armand Sèdami Igor Yévidé1

Jean Cossi Ganglo1

Jean-Louis Devineau2

Anasthase Hessou Azontonde3

Victor Adjakidje4

Euloge Kossi Agbossou1

Bruno De Foucault5

1 Université d’Abomey-CalaviFaculté des sciencesagronomiques01 BP 526, CotonouRépublique du Bénin

2 Cnrs-MnhnUmr 7206, CP 13557, rue Cuvier75231 Paris Cedex 05France

3 Institut national des recherchesagricoles du BéninRecette principale01 BP 884, CotonouRépublique du Bénin

4 Université d’Abomey-CalaviFaculté des sciences et techniques01 BP 526, CotonouRépublique du Bénin

5 Faculté de pharmacieDépartement de botaniqueBP 8359006 Lille CedexFrance

Structure et écologie de la forêt à Diospyros mespiliformis Hochst.

ex A.DC. et à Dialium guineense Willd.de la réserve de Massi (La Lama),

Bénin

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 33STRUCTURES ET INDICATEURS ÉCOLOGIQUES

Vue panoramique de la forêt classée de la Lama, Sud du Bénin. À gauche, noyau central (forêt naturelle), séparé de la plantation de teck (Tectona grandis L. f.), à droite, par une piste latérisée.Photo A. Hounkpèvi.

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RÉSUMÉ

STRUCTURE ET ÉCOLOGIE DE LA FORÊT À DIOSPYROS MESPILIFORMIS HOCHST.EX A.DC. ET À DIALIUM GUINEENSEWILLD. DE LA RÉSERVE DE MASSI (LA LAMA), BÉNIN

La forêt naturelle de Massi au sein dumassif de la Lama constitue un écosys-tème particulier unique au Bénin, survertisols argileux périodiquement inon-dés par les eaux de pluie. Par souci decontribution à sa protection, un inven-taire phytosociologique a été réalisé sui-vant l’approche synusiale intégrée afinde mieux étudier la végétation spontanéede cette forêt. Il a permis d’identifier plu-sieurs phytocénoses dont la plus éten-due s’avère être le peuplement forestierà Diospyros mespiliformis et Dialium gui-neense. Une étude dendrométrique etécologique de ce peuplement a été réali-sée, dont les principaux résultats ontmontré des densités d’arbres convena-bles de 230 tiges à l’hectare et une sur-face terrière de 14 m2/ha. En outre, laforte densité de régénération de jeunesplantes issues de semis confère à cetteforêt un potentiel de résilience indiscu -table. En ce qui concerne les hauteurs,Afzelia africana et Mimusops andongen-sis présentent les valeurs les plus éle-vées. La distribution en classe de diamè-tres des arbres s’ajuste à la distributionthéorique de Weibull qui présente uneallure typique en « J renversé » avec unebonne représentation de tiges de petitetaille. Ce travail est le point de départd’un programme devant aboutir à unegestion éclairée de l’ensemble du massifde 1 500 hectares de la Lama, dont lesprincipes d’action sont présentés enguise de conclusion.

Mots-clés : phytosociologie, inventaireforestier, forêt, Massi, Lama, Bénin.

ABSTRACT

STRUCTURE AND ECOLOGY OF THEDIOSPYROS MESPILIFORMIS HOCHST.EX A.DC. AND DIALIUM GUINEENSEWILLD. FOREST IN THE MASSI RESERVE(LA LAMA), BENIN

The Massi natural forest within the Lamaforest reserve makes up a particularecosystem which is unique in Benin,lying on clay vertisols that are periodi-cally inundated with rainwater. As a con-tribution to its protection, a phytosocio-logical inventory was made using an inte-grated synusial method for an in-depthstudy of the forest’s spontaneous vegeta-tion. We identified several phytocenoses,the most extensive being a populationdominated by Diospyros mespiliformisand Dialium guineense. A dendrometricand ecological study of this populationwas then conducted, with the mainresults showing satisfactory tree densityof 230 stems per hectare and a basalarea of 14 m2/ha. Thanks to a high den-sity of seedling regeneration, the forestclearly has significant potential forresilience. Concerning tree height, thehighest values recorded were for Afzeliaafricana and Mimusops andongensis.The diameter class distribution fitsWeibull’s theoretical “reverse J” distri-bution, with small-sized stems well rep-resented. This study is the starting pointfor a programme designed to establish awell-informed management system forthe entire 1500-hectare Lama forest,whose guiding principles are describedin the conclusion.

Keywords: phytosociology, forest inven-tory, forest, Massi, Lama, Benin.

RESUMEN

ESTRUCTURA Y ECOLOGÍA DEL BOSQUEDE DIOSPYROS MESPILIFORMISHOCHST. EX A.DC. Y DE DIALIUMGUINEENSE WILLD. DE LA RESERVA DE MASSI (LA LAMA), BENÍN

El bosque natural de Massi, en la forma-ción forestal de La Lama, constituye unecosistema particular único en Benín yse asienta en vertisoles arcillosos perió-dicamente inundados por aguas pluvia-les. Con el fin de contribuir a su protec-ción, se realizó un inventario fitosocioló-gico según el enfoque sinusial integradopara estudiar mejor la vegetación espon-tánea de este bosque. Se identificaronasí varias fitocenosis, la más amplia delas cuales era la masa forestal de Dios-pyros mespiliformis y Dialium guineense.Se realizó un estudio dendrométrico yecológico de esta masa y los principalesresultados mostraron unas adecuadasdensidades de árboles de 230 tallos porhectárea y un área basal de 14 m2/ha.Por otro lado, la alta densidad de regene-ración de plantas jóvenes procedentesde semillas otorga a este bosque unindiscutible potencial de resiliencia. Enlo que respecta a la altura, Afzelia afri-cana y Mimusops andongensis muestranlos valores más elevados. La distribuciónde clases de diámetros de los árboles seajusta a la distribución teórica de Wei-bull, que presenta un aspecto típico de“jota invertida” con una buena represen-tación de tallos de pequeño tamaño.Este trabajo es el punto de partida de unprograma que debe desembocar en unaordenación racional del conjunto de laformación forestal de 1 500 hectáreas deLa Lama, cuyos principios de acción sepresentan a modo de conclusión.

Palabras clave: fitosociología, inventarioforestal, bosque, Massi, Lama, Benín.

A. Hounkpèvi , A. S. I. Yêvidé , J. C. Ganglo, J.-L. Devineau,A. H. Azontonde, V. Adjakidje, E. K. Agbossou, B. De Foucault

34 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

STRUCTURES & ECOLOGIC INDICATORS

Page 7: Les relictes forestières de la falaise de Banfora : les ...bft.cirad.fr/pdf/res308.pdf · nicoles d’Afrique de l’Ouest. Au Burkina Faso, la fragmentation grandissante des paysages

Augustin Kossi N. Aoudji1

Armand Sèdami Igor Yêvidé1

Jean Cossi Ganglo1

Gilbert Atindogbé1

Mireille S. Toyi1

Charles de Cannière2

Anathase Hessou Azontondé3

Victor Adjakidjè4

Bruno de Foucault5

Brice A. Sinsin1

1 Faculté des sciencesagronomiquesUniversité d’Abomey-CalaviDépartement d’aménagement et gestion de l’environnement01 BP 526, CotonouRépublique du Bénin

2 Université libre de Bruxelles50 avenue Franklin Roosevelt 1000 BruxellesBelgique

3 Institut national des recherchesagricoles du Bénin01 BP 884, recette principaleCotonouRépublique du Bénin

4 Faculté des sciences et techniquesUniversité d’Abomey-Calavi01 BP 526, CotonouRépublique du Bénin

5 Faculty of Pharmaceutic and Biological SciencesDépartment of BotanyBP 8359006 Lille CedexFrance

Structural characteristics and forest sites indentification

in Pahou forest reserve, South-Benin

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 47STRUCTURES ET INDICATEURS ÉCOLOGIQUES

Photograph 1.Chromolaena odorata and Triumfetta pentandra plant community.Photograph J. C. Ganglo.

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RÉSUMÉ

CARACTÉRISTIQUES STRUCTURELLES ET IDENTIFICATION DES STATIONSFORESTIÈRES DANS LA RÉSERVEFORESTIÈRE DE PAHOU, AU SUD DU BÉNIN

L’étude phytosociologique de la forêtclassée de Pahou au Sud du Bénin a étéréalisée dans une perspective de gestiondurable. L’évaluation des communautésvégétales a été menée suivant uneapproche de phytosociologie synusialeintégrée. Les sols ont été caractérisésd’après leurs profils pédologiques etleurs propriétés physico-chimiques. Lesparamètres sylvicoles ont été collectésau sein de placettes temporaires, cha-cune de 300 m² de surface, installées ausein de sites représentatifs de la forêt.Cette étude a permis d’identifier et dedécrire cinq phytocénoses (communau-tés végétales). Deux cent quarante-sept(247) espèces de plantes ont été inven-toriées dans le sous-bois des plantationsd’Acacia auriculiformis de la forêt dePahou ; elles appartiennent à deux centneuf (209) genres et soixante et onze(71) familles. Les accroissementsmoyens annuels en diamètre et en hau-teur variaient respectivement de 1,2 à3,1 cm/an et 1,4 à 4,2 m/an. Ces résul-tats ont montré que les plantationsd’acacias de Pahou sont parmi les plusproductives d’Afrique de l’Ouest. Lesrelations entre les facteurs écologiqueset la productivité des différentes commu-nautés végétales, ont permis d’identifieret de cartographier quatre types de forêtsdont la plus productive est représentéepar la communauté végétale Barterianigritana et Rauvolfia vomitoria et lamoins productive par la communauté àAxonopus compressus et Scleriadepressa. Des recommandations ont étéfaites pour utiliser ces indicateurs phyto-sociologiques en tant qu’outils de ges-tion durable de la forêt.

Mots clés: phytosociologie, biodiversité,dendrométrie, synusie, Bénin.

ABSTRACT

STRUCTURAL CHARACTERISTICS ANDFOREST SITES INDENTIFICATION INPAHOU FOREST RESERVE, SOUTH-BENIN

The study was carried out in the Pahouforest reserve in southern Benin as a con-tribution to sustainable management ofthis forest. Plant communities’ assess-ment was made using the synusialapproach to phytosociology. Soils werecharacterized according to their pedolog-ical profiles and physico-chemical prop-erties. Silvicultural plantations parame-ters were studied using temporary sam-ple plots of 300 m² each in representa-tive sites of the forest. This study allowedto identify and to describe five phyto-coenoses (plant communities). Two hun-dred and forty-seven (247) species werefound in the undergrowth of Acacia auri-culiformis plantations in Pahou forestbelonging to two hundred and nine (209)genera and seventy-one (71) families.The mean annual increment in diameterand height of the plantations rangedfrom 1.2 to 3.1 cm/year and 1.4 to4.2 m/year, respectively, indicating thatacacias plantings of Pahou forest areamong the most productive in WestAfrica. The relationships between ecolog-ical factors and productivity of the differ-ent plant communities enabled to iden-tify and map four forest types amongwhich the most productive was repre-sented by the Barteria nigritana – Rau-volfia vomitoria plant community, whilethe least productive is the biotope sup-porting Axonopus compressus – Scleriadepressa plant community. Recommen-dations are given on the use of thesephytosociological indicators as tools forsustainable forestry management.

Keywords: phytosociology, biodiversity,dendrometry, synusia, Benin.

RESUMEN

CARARACTERÍSTICAS ESTRUCTURALES E IDENTIFICACIÓN DE ESTACIONESFORESTALES EN LA RESERVA FORESTALDE PAHOU EN EL SUR DE BENÍN

El estudio fitosociológico del bosqueprotegido de Pahou en el sur de Benín,se llevó a cabo enfocándolo al manejosostenible. La evaluación de las comuni-dades vegetales se realizó mediante unanálisis de la fitosociología sinusial inte-grada. Se caraterizó los suelos en base alperfíl edafológico y su naturaleza fisico-química. Los parámetros selvícolas secosecharon en parcelas de muestreotemporales, de 300 m² cada una, esta-blecidas en sitios representativos delbosque. Este estudio ha permitido iden-tificar y describir cinco fitocenosis (comu-nidades vegetales). Se inventariarondoscientas cuarenta y siete (247) espe-cies de plantas en el sotobosque deplantaciones de Acacia auriculiformis delbosque de Pahou, perteneciendo a dos-cientos nueve (209) géneros y setenta yuna (71) familias. Los incrementosmedios anuales en diámetro y alturavariaron respectivamente entre 1.2 a3.1 cm/año y 1.4 a 4.2 m/año. Estosresultados muestran que las plantacio-nes de acacias de Pahou están entre lasmás productivas del Africa occidental.Las relaciones entre los factores ecológi-cos y la productividad de las diversascomunidades vegetales permitieronidentificar y cartografiar cuatro estacio-nes forestales, la más productivaestando representada por la comunidadvegetal de Barteria nigritana y Rauvolfiavomitoria, y la menos productiva siendola comunidad de Axonopus compressus yScleria depressa. Se recomienda el usode estos indicadores fitosociológicoscomo instrumentos adecuados para elmanejo sostenible del bosque.

Palabras clave: fitosociología, biodiversi-dad, dasonomía, sinusia, Benín.

A. K. N. Aoudji, A. S. I. Yevide, J. C. Ganglo, G. Atindogbé, M. S. Toyi, C. De Cannière, A. H. Azontondé, V. Adjakidjè, B. de Foucault, B. A. Sinsin

48 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

STRUCTURES & ECOLOGIC INDICATORS

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Photograph 1.A young yerba mate plant (Ilex paraguariensis Saint Hilaire, Aquifoliaceae) in Oberá, Misiones. Photograph F. Montagnini.

Florencia Montagnini1

Beatriz I. Eibl2

Sara R. Barth2, 3

1 Yale UniversitySchool of Forestry and Environmental Studies370 Prospect StreetNew Haven, CT 06511USA

2 Facultad de Ciencias ForestalesUniversidad Nacional de MisionesSchool of Forest Science(3380) EldoradoMisionesArgentina

3 Instituto Nacional de TecnologíaAgropecuaria, INTAEEA MontecarloMisionesArgentina

Organic yerba mate: an environmentally, socially and financially suitable agroforestry system

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 59YERBA MATÉ EN SYSTÈME AGROFORESTIER / LE POINT SUR…

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RÉSUMÉ

YERBA MATÉ BIOLOGIQUE : UN SYSTÈME AGROFORESTIER EN PHASEAVEC L’ENVIRONNEMENT ET L’ÉCONOMIESOCIALE ET FINANCIÈRE

Le commerce de la yerba maté, Ilex paragua-riensis Saint-Hilaire, est un négoce lucratif enArgentine, au Paraguay et au Brésil. Sesfeuilles sont consommées comme du théavec un marché en croissance aux États-Unis,en Europe et en Asie, car elles contiennentdes antioxydants, sont énergisantes et consti-tuent ainsi une alternative au café. Environ5% de la superficie de la province deMisiones en Argentine sont consacrés à laproduction de la yerba maté. Beaucoup depaysans n’atteignent pas les rendementsescomptés faute de techniques appropriées.La yerba maté en culture organique (sansintrants agrochimiques) peut atteindre unprix plus élevé pour les coopératives qui enfont un de leurs produits. Tradition nel lementgérée en monoculture, son exploitation peutentraîner l’érosion et l’épuisement des sols.Toutefois, la yerba maté pousse en forêt sub-tropicale et tolère l’ombrage ce qui permet dela cultiver dans des systèmes agroforestiers(SAF). Cette étude examine les SAF avec layerba maté en culture organique à l’aide d’in-terviews semi-structurées auprès des pay-sans de la province de Misiones, y comprisles fermes familiales, les grandes fermes, lescompagnies privées et les réserves. Un grandnombre d’espèces naturelles poussant enassociation avec la yerba maté ont été identi-fiées. Le travail supplémentaire requis par lespratiques de la culture organique est com-pensé par un meilleur prix de vente. Les SAF,associant yerba mate et arbres, améliorent lafertilité des sols sans recourir aux fertilisantstout en procurant des revenus supplémen-taires. Pour cette association l’étude recom-mande les espèces locales suivantes: Balfou-rodendron riedelianum, Cordia trichotoma,Nectandra lanceolata, Bastardiopsis densi-flora, Cedrela fissillis, Jacaranda micrantha,Araucaria angustifolia, et Ocotea puberula,du fait de leur développement monopodial etde leur capacité d’auto-élagage; ainsi queTabebuia heptaphylla, Enterolobium contorti-siliquum, Peltophorum dubium, Parapiptade-nia rigida et Anadenanthera macrocarpa avecune couronne plus large; toutes ont unebonne croissance et un bois de qualité. Il estaussi suggéré d’introduire d’autres espècesarborées, herbacées et arbustives de valeurfruitière, médicinale ou ornementale, diversi-fiant les produits fermiers. Finalement, cetteagroforesterie associant yerba maté etespèces locales va promouvoir la diffusion decette plante en culture organique et diversifierles revenus en Argentine et ailleurs.

Mots-clés : forêt atlantique, certification,espèces locales, aménagement des sols,ombrage, durabilité.

ABSTRACT

ORGANIC YERBA MATE: AN ENVIRONMENTALLY, SOCIALLY AND FINANCIALLY SUITABLEAGROFORESTRY SYSTEM

Trade in yerba mate, Ilex paraguariensisSaint Hilaire, is a lucrative business inArgentina, Paraguay, and Brazil. The leavesof yerba mate are consumed as a tea, with amarket expanding to the USA, Europe andAsia, as it contains antioxidants and isenergizing, making it an alternative to cof-fee. Approximately 5 percent of the area ofMisiones province, Argentina, is in yerbamate production. Many farmers do notreach expected yields due to lack of ade-quate technology. Organic yerba mate(grown without the use of agrochemicals)can get higher price with most cooperativeshaving it as one of their products. Typicallygrown in monocultures, its managementcan cause erosion and soil exhaustion;however, yerba mate grows in subtropicalforest and is shade tolerant so it can begrown in agroforestry systems (AFS). Thestudy examined organic AFS of yerba mateby conducting semi-structured interviewswith farmers in Misiones, including familyfarms as well as larger farms, private com-panies, and reserves. This review recordeda large number of native species growing incombination with yerba mate. The extrawork involved in organic practices is com-pensated by higher prices. Yerba mate AFSwith native trees improve soil fertility with-out relying on fertilizers, while providingadditional income. The following native treespecies are recommended for growing incombination with yerba mate: Balfouroden-dron riedelianum, Cordia trichotoma,Nectandra lanceolata, Bastardiopsis densi-flora, Cedrela fissillis, Jacaranda micrantha,Araucaria angustifolia, Ocotea puberula,due to their monopodial development andself pruning ability; as well as Tabebuiaheptaphylla, Enterolobium contor-tisiliquum, Peltophorum dubium, Parapip-tadenia rigida and Anadenanthera macro-carpa of broader crown, all with goodgrowth and high quality timber. Other tree,herb or shrub species of fruit, medicinal orornamental value can be also added toincrease farm diversification. Finally thestudy concludes that agroforestry systemscombining yerba mate with indigenoustrees can promote the spread of organicyerba mate production and diversifyincome in Argentina and elsewhere.

Keywords: atlantic forest, certification,native species, shade, soil management,sustainability.

RESUMEN

YERBA MATE ORGÁNICA: UN SISTEMAAGROFORESTAL AMBIENTAL, SOCIAL Y FINANCIERAMENTE ADECUADO

El comercio de la yerba mate, Ilex paragua-riensis Saint Hilaire, resulta ser un negociolucrativo en Argentina, Paraguay y Brasil.Las hojas de yerba mate se consumen comoté, con mercado expandiéndose a USA,Europa y Asia, ya que contiene antioxidan-tes y es energizante, siendo una alternativaal café. Aproximadamente 5 por ciento de lasuperficie de la provincia de Misiones enArgentina está dedicada a la producción deyerba mate. Muchos agricultores no obtie-nen los rendimientos esperados debido a lafalta de tecnología adecuada. La yerba mateorgánica (producida sin el uso de agroquí-micos) puede obtener precios más altossiendo uno de los productos de la mayoríade las cooperativas. Típicamente plantadaen monocultivo, su manejo puede causarerosión y agotamiento del suelo, sinembargo la yerba mate crece en bosquesubtropical y es tolerante a sombra es decirque puede cultivarse en sistemas agrofores-tales (SAF). Se estudió los SAF de yerbamate orgánica conduciendo entrevistassemi-estructuradas con agricultores enMisiones, incluyendo chacras familiares asícomo establecimientos más grandes, com-pañías privadas y reservas. Se identificógran cantidad de especies nativas creciendoen asociación con yerba mate. El trabajoextra requerido por las prácticas orgánicasse compensa con los mayores precios. LosSAF de yerba mate con árboles nativosmejoran la fertilidad del suelo sin necesidadde fertilizantes y proveen ingresos adiciona-les. Se recomienda las siguientes especiesarbóreas nativas para asociación con yerbamate en SAF: Balfourodendron riedelianum,Cordia trichotoma, Nectandra lanceolata,Bastardiopsis densiflora, Cedrela fissillis,Jacaranda micrantha, Araucaria angustifo-lia, Ocotea puberula, de desarrollo monopó-dico y poda natural, así como Tabebuia hep-taphylla, Enterolobium contortisiliquum,Peltophorum dubium, Parapiptadeniarigida y Anadenanthera macrocarpa decopa amplia, todas de buen crecimiento ymadera de alta calidad. Asimismo se reco-mienda incluir otras especies arbóreas, her-báceas o arbustivas frutíferas o con valormedicinal u ornamental para aumentar ladiversificación. Finalmente este estudioconcluye que los sistemas agroforestalesque combinan yerba mate con árboles nati-vos pueden promover la difusión de yerbamate orgánica y diversificar los ingresos enArgentina y otras regiones.

Palabras clave: bosque atlántico, certifica-ción, especies nativas, manejo del suelo,sombra, sostenibilidad.

F. Montagnini, B. I. Eibl, S. R. Barth 60 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

FOCUS / YERBA MATE IN AGROFORESTRY SYSTEM

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Luc Durrieu de Madron1

Sébastien Bauwens1

Adeline Giraud1

Didier Hubert3

Alain Billand2

1 Onfi2, avenue de Saint-Mandé75012 ParisFrance

2 CiradUr B&sefCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 5France

3 CiradProjet ParpafBanguiRépublique centrafricaine

Estimation de l’impact de différentsmodes d’exploitation forestière

sur les stocks de carbone en Afrique centrale

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 75CALCUL DU STOCK DE CARBONE / LE POINT SUR…

Abattage d’ayous, Triplochiton scleroxylon, en République centrafricaine.Photo L. Durrieu de Madron.

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RÉSUMÉ 

ESTIMATION DE L’IMPACT DE DIFFÉRENTS MODES D’EXPLOITATIONFORESTIÈRE SUR LES STOCKS DE CARBONE EN AFRIQUE CENTRALE

L’impact, en termes d’émission de carbone,d’une exploitation forestière n’a fait l’objetque de rares et réels travaux de rechercheen Afrique centrale. Pourtant, dans le cadredes mécanismes Redd (Réduction desémissions dues à la déforestation et à ladégradation des forêts), cette probléma-tique comporte des enjeux importants avecl’augmentation du nombre de concessionsaménagées et l’importance grandissantedes techniques d’exploitation à faibleimpact. Cette étude constitue un essai deméta-analyse incluant les diverses expé-riences issues de la littérature. Les donnéesainsi récoltées ont été appliquées à uneexploitation hypothétique, afin de dresserun bilan théorique de l’impact sur le stockde carbone. Les résultats montrent qu’avecles hypothèses retenues l’aménagementd’une forêt permettrait une réduction dudixième des pertes en carbone, pour unprélèvement à l’hectare de 10 à 20 m3 debois d’œuvre ; et cela par rapport à uneconcession forestière conventionnelle sansgestion prévisionnelle. L’essentiel de l’éco-nomie en carbone proviendrait de l’aug-mentation des diamètres minimums d’ex-ploitation. Par ailleurs, les gains que pour-rait induire la pratique d’une exploitation àfaible impact seraient ceux découlant del’amélioration du tracé des pistes et desroutes, à savoir 5 à 8 % des pertes en car-bone dues à l’exploitation conventionnelle.Ces gains sont supérieurs à l’erreur consta-tée sur la mesure de biomasse par couperase, la plus proche de la réalité, faite enGuyane. Néanmoins, ces gains sont large-ment inférieurs aux erreurs calculées surl’estimation de la biomasse pour plusieursétudes disponibles dans la littérature. Quoiqu’il en soit, la mise sous aménagementd’une concession forestière et l’utilisationde techniques d’exploitation à faible impactsont à même d’entraîner une différencefavorable du stock de carbone en forêtdense africaine.

Mots-clés : exploitation à faible impact,aménagement, biomasse, Afrique.

ABSTRACT

ASSESSING THE IMPACT OF DIFFERENTLOGGING METHODS ON CARBONSTOCKS IN CENTRAL AFRICA

There has been little in-depth research todate on logging impacts in Central Africain terms of carbon emissions. The REDDmechanism (Reducing Emissions fromDeforestation and forest Degradation),has brought this topic to the forefront,with the increase in managed logging con-cessions and the spread of low-impactlogging methods. The aim of this studywas to make a meta-analysis covering dif-ferent experiences reported in the litera-ture. The data collected were applied to ahypothetical logging operation in order toproduce a theoretical assessment of itsimpact on carbon stocks. Our resultsshow that, based on the assumptionsused, managed forestry in a conventionallogging concession with no forward plan-ning would reduce carbon losses by onetenth, with 10 to 20 m3 of timber extractedper hectare. Most of the carbon savingswould result from an increase in the mini-mum logging diameter. The other gainsfrom low-impact logging would result fromimproving the design of logging roads,i.e., 5 to 8% of carbon losses due to con-ventional logging practice. These gainsare higher than the error found for thenearest reality measurements made forclear-felled biomass in French Guiana.However, they are much lower than theerrors calculated for biomass estimationsin several studies available in the litera-ture. In any case, introducing develop-ment planning and low-impact loggingtechniques in timber concessions are ableto induce a favourable difference to car-bon stocks in Africa’s dense forests.

Keywords: low-impact logging, managedforestry, biomass, Africa.

RESUMEN

ESTIMACIÓN DEL IMPACTO DE DISTINTOSMODOS DE APROVECHAMIENTOFORESTAL EN LAS RESERVAS DE CARBONO DE ÁFRICA CENTRAL

El impacto de una explotación forestal entérminos de emisión de carbono ha sidoraramente contemplado en trabajos deinvestigación reales en África Central. Sinembargo, en el marco de los mecanismosREDD (Reducción de Emisiones por la Defo-restación y la Degradación), este problemaplantea importantes desafíos con el incre-mento del número de concesiones sujetasa ordenación y la creciente importancia delas técnicas de aprovechamiento de bajoimpacto. Este estudio constituye un ensayode metanálisis que incluye las distintasexperiencias procedentes de la literaturaexistente. Los datos así obtenidos se apli-caron a una hipotética explotación paraelaborar un balance teórico del impacto enlas reservas de carbono. Los resultadosponen de manifiesto que, con las hipótesisadoptadas, la ordenación de un bosquepermitiría una reducción de la décimaparte de las pérdidas de carbono, para unaextracción por hectárea de 10 a 20 m3 demadera de construcción; todo ello compa-rado con una concesión forestal convencio-nal sin manejo planificado. La parte funda-mental en el ahorro del carbono procederíasobre todo del aumento de los diámetrosmínimos de aprovechamiento. Por otraparte, los beneficios que podrían impulsarla práctica de un aprovechamiento de bajoimpacto serían los derivados de la mejoradel trazado de pistas y carreteras, esto es:del 5 al 8% de las pérdidas de carbonodebidas al aprovechamiento convencional.Estos beneficios son superiores al errorconstatado en la medición de biomasa portala total, la más cerca de la realidad,hecho en Guayana francesa. Sin embargo,dichos beneficios son muy inferiores a loserrores calculados en la estimación de labiomasa en varios estudios disponibles enla literatura científica. En cualquier caso, laimplementación de la ordenación en unaconcesión forestal y el uso de técnicas deaprovechamiento de bajo impacto soncapaces de generar una diferencia favora-ble de las reservas de carbono en el bos-que denso.

Palabras clave: aprovechamiento de bajoimpacto, ordenación, biomasa, África.

L. Durrieu de Madron, S. Bauwens,A. Giraud, D. Hubert, A. Billand

76 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

FOCUS / CARBON STOCK CALCULATION

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B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 ) 87MODÉLISATION DE LA BIOMASSE / NOTE DE RECHERCHE

Établissement d’équationsentre le diamètreet le volume total

de bois des arbres,

adaptées au Cameroun

Pericopsis elata, nom commercial assamela, nom vernaculaire krokodua.Photo H. F. Maître.

Samba Dorisca1

Luc Durrieu de madron1

Bénédicte Fontez2

Adeline Giraud1

Bernard Riera3

1 Onfi2, avenue de Saint-Mandé

75570 Paris Cedex 12France

2 Montpellier SupAgro – InraUmr Mistea

2, place Pierre Viala 34060 Montpellier Cedex 2

France

3 Muséum national d’histoire naturelle – CnrsUmr Mnhn 7179

4, avenue du Petit Château91800 Brunoy

France

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88 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 1 , N ° 3 0 8 ( 2 )

SCIENTIFIC NOTE / BIOMASS MODELLING

RÉSUMÉ

ÉTABLISSEMENT D’ÉQUATIONSENTRE LE DIAMÈTRE ET LE VOLUMETOTAL DE BOIS DES ARBRES,ADAPTÉES AU CAMEROUN

Le mécanisme financier de laRéduction des émissions dues à ladéforestation et à la dégradation desforêts (Redd) intéresse les pays dubassin du Congo, qui disposent depeu de données précises sur lesstocks de carbone en forêt. Les prin-cipales équations allométriques pan-tropicales disponibles ont pour para-mètres : le diamètre, la hauteur et ladensité spécifique du bois ; maisaucun des arbres mesurés ne pro-vient de forêts africaines. Les rareséquations établies en Afrique s’avè-rent insuffisantes, notamment pardéficit d’échantillon en arbres degrande taille. Ainsi, pour pallier cettecarence, 55 arbres de 10 à 120 cm dediamètre, appartenant à 23 espèces,ont été mesurés en forêt dense semi-décidue du Sud-Est du Cameroun.Après abattage, les arbres tronçon-nés ont été mesurés jusqu’à ladécoupe d’un centimètre de dia-mètre. Cet échantillon a permis derelier le diamètre et le volume totalde bois des arbres via des modèlespolynomiaux et non linéaires (additifet multiplicatif). La biomasse desarbres pourra être alors déduite parl’utilisation de la densité spécifiqueet un facteur correctif pour lefeuillage. Dans la perspective decette étude, afin d’affiner lesmesures, l’échantillon sera aug-menté lors d’une prochaine cam-pagne de mesures, pour mieux esti-mer le volume total des gros arbres.

Mots-clés : biomasse, équation allo-métrique, stock de carbone, Redd,Cameroun.

ABSTRACT

FORMULATING AN EQUATION FOR CAMEROON TIMBER BETWEENTREE DIAMETER AND THE TOTALTIMBER VOLUME OF TREES

The REDD mechanism (ReducingEmissions from Deforestation andforest Degradation) is of interest tothe Congo Basin countries, but theyhave few precise data on their forestcarbon stocks. The parameters forthe main pan-tropical allometricequations are tree height and diame-ter and specific timber density, butnone of the trees measured are fromAfrican forests. The few equationsestablished for Africa turn out to beinsufficient, in particular becauselarge trees are not sufficiently repre-sented in the samples measured. Toaddress this data deficit, we meas-ured 55 trees with a diameter of 10 to120 cm, from 23 different species ina dense semi-deciduous forest insouth-eastern Cameroon. Afterfelling, the logs were cross-cut andmeasured until the one centimetre indiameter cutting. The sample wasused to link the diameter and totaltimber volume of the trees via poly-nomial non-linear models (additionand multiplication). Then tree bio-mass should be deduced by applyingthe specific density and a correctionfactor for foliage. In order to refinethese measurements, the sample willbe enlarged during a further meas-urement campaign to produce acloser estimation of the total volumeof huge trees.

Keywords: biomass, allometric equa-tions, carbon stocks, REDD, Cameroon.

RESUMEN

ESTABLECIMIENTO DE ECUACIONESENTRE EL DIÁMETRO Y EL VOLUMENTOTAL DE MADERA, ADAPTADAS A CAMERÚN

El mecanismo financiero de la Reduc-ción de Emisiones por la Deforesta-ción y la Degradación (REDD) interesaa los países de la cuenca del Congo,que disponen de pocos datos preci-sos sobre las reservas de carbono enel bosque. Los parámetros de las prin-cipales ecuaciones pantropicales dis-ponibles son: diámetro, altura y den-sidad específica de la madera; peroninguno de los árboles medidos pro-cedía de bosques africanos. Las pocasecuaciones establecidas en Áfricaresultan insuficientes, principalmentepor falta de muestra en árboles degran tamaño. Así pues, para paliaresta carencia, se midieron 55 árbolesde 10 a 120 cm de diámetro, pertene-cientes a 23 especies, en el bosquetropical semicaducifoliado delsudeste de Camerún. Una vez derriba-dos, se midieron los árboles trocea-dos hasta llegar al corte final de uncentímetro de diámetro. Este mues-treo permitió relacionar diámetro yvolumen total de madera de los árbo-les a través de modelos polinomialesy no lineales (aditivos y multiplicati-vos). Esto permitirá deducir la bio-masa de los árboles mediante la utili-zación de la densidad específica y deun factor correctivo de las hojarascas.Como resultado de este estudio, ypara precisar las medidas, se aumen-tará la muestra en una próxima cam-paña de mediciones con el fin de cal-cular mejor el volumen total de árbo-les de talla importante.

Palabras clave: biomasa, ecuacionesalométricas, reservas de carbono,REDD, Camerún.

S. Dorisca, L. Durrieu de madron,B. Fontez, A. Giraud, B. Riera