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1 LES METIERS DE NOS ANCETRES Cette exposition a été réalisée à partir du dépouillement des registres paroissiaux, puis d'état civil, de la commune de Hières sur Amby. Les premiers actes conservés à Hières remontent à 1609. Dès 1611, les premières mentions de professions apparaissent. Assez fragmentaires au début du 17 ème siècle, elles deviennent beaucoup plus régulières, puis systématiques au cours des siècles suivants. Si, parmi les métiers recensés, près de la moitié existent encore de nos jours, d'autres ont disparu plus ou moins rapidement, au fil de l'évolution politique et économique de la commune. Ainsi ce lieutenant des employés dans les fermes du Roy ou ce greffier royal recensés en 1771 verront leur profession emportées par la Révolution. De même, ces sergetiers, peigneurs de chanvre et autres canebassiers que la révolution industrielle transformera en ouvriers d'usine.

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LES METIERS DE NOS ANCETRES

Cette exposition a été réalisée à partir du dépouillement des registres

paroissiaux, puis d'état civil, de la commune de Hières sur Amby.

Les premiers actes conservés à Hières remontent à 1609. Dès 1611, les

premières mentions de professions apparaissent. Assez fragmentaires au début

du 17ème

siècle, elles deviennent beaucoup plus régulières, puis systématiques au

cours des siècles suivants.

Si, parmi les métiers recensés, près de la moitié existent encore de nos

jours, d'autres ont disparu plus ou moins rapidement, au fil de l'évolution

politique et économique de la commune. Ainsi ce lieutenant des employés

dans les fermes du Roy ou ce greffier royal recensés en 1771 verront leur

profession emportées par la Révolution. De même, ces sergetiers, peigneurs de

chanvre et autres canebassiers que la révolution industrielle transformera en

ouvriers d'usine.

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A l'opposé, des professions toujours existantes comme celle de

boulanger, de boucher, de maçon et de charpentier, entre autres, ont perduré à

travers les siècles en s'adaptant à l'évolution économique.

En Isle Crémieu, depuis le 17ème

siècle, les paysans complètent les

faibles revenus de leurs terres grâce à deux grands secteurs d'activité : les

carrières de pierre (exploitées depuis l'Antiquité) et l'industrie textile

(proximité de Lyon et de ses soieries).

A côté de ces double actifs saisonniers (on devient tisserand en hiver

quand les travaux des champs sont terminés), nous trouvons les artisans qui

vivent presque uniquement de leur profession, même si tous possèdent ou

louent des parcelles de terre.

Ces artisans sont dans l'ensemble plus aisés que les paysans. Ainsi, un

maître maçon touche un salaire 10 fois supérieur à celui d'un journalier.

Cependant, le maçon appartient à la catégorie des artisans les plus

pauvres, de même que le tisserand et le meunier. Les artisans les plus aisés

sont les boulangers, les bouchers et les maréchaux-ferrants Entre ces deux

extrêmes, gravitent tous les autres métiers : menuisiers, tailleurs d'habits,

cordonniers, etc. qui vivent correctement de leur travail.

En 1790, à Hières, nous trouvons 2 charrons, 4 maçons, 2 tailleurs de

pierre, 1 tisserand, 2 cordonniers, 1 menuisier et 1 boulanger pour répondre

aux besoins de 110 familles. Cette répartition des métiers montre la pauvreté de

la population qui ne peut faire "vivre" qu'un artisan "riche" : un boulanger.

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LES METIERS LIES A LA VIE QUOTIDIENNE

Se loger

Un charpentier est cité en 1613. En 1627, un "masson" est noté à

Bourcieu. Le premier menuisier apparaît en 1698.

Ces métiers recouvraient un éventail d'activités un peu différentes que

celles actuellement connues. Ainsi le maçon était constructeur de maisons et

de bâtiments en pierre, le menuisier était un artisan qui travaillait le bois pour

en faire des portes, des fenêtres et des meubles.

Outils de maçon Marteau de maçon

Le terme de charpentier regroupait plusieurs métiers : huchiers

(fabricants de huches, menuisier ou ébéniste), huissiers (fabricants d'huis, ie. de

portes) et cochetiers (charpentiers de navires).

Le serrurier fabriquait et posait des serrures en fer forgé, pièces en

général uniques car adaptées à la maison.

Le tailleur de pierres complétait l'ensemble. Il s'agit d'un artisan qui

taille la pierre et la met en état d'être employée en construction ou en

sculpture.

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Tous ces métiers étaient exercés par plusieurs artisans répartis entre le

village et les hameaux. Le plus ancien maçon recensé habitait Bourcieu en

1613. Un charpentier, noté en 1706, vivait à Marignieu. En 1736, un autre

maçon exerce à Saint-Etienne, en plus de celui de Bourcieu.

Outils à bois Outils de menuisier

Se nourrir

Boucher et boulanger

Ces deux métiers sont notés dès 1695. Ces métiers "riches" ne sont pas

toujours présents, ils suivent l'évolution du niveau de vie des habitants.

L'appauvrissement du village (mauvaises récoltes, baisse d'activité du tissage

et de la construction) entraîne la diminution du nombre d'artisans, voire leur

disparition. Ils ré apparaissent lorsque les conditions économiques s'améliorent.

La présence ou l'absence de ces métiers est un excellent révélateur du niveau de

richesse d'une commune.

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Boucher

Le boucher de village est très éloigné du tout-puissant boucher de la

ville qui appartient à une corporation très influente. Le boucher de campagne

choisit lui-même sa viande sur pied, abat, découpe et vend dans sa boutique ou

en tournée. La consommation de viande est très modeste dans les campagnes.

A titre de comparaison, en 1882, la consommation annuelle de viande à la

campagne est de 21 kg/personne contre 79 kg/personne à Paris. Les achats

en boucherie sont réservés aux fêtes. Le restant de l'année, quand la viande est

au menu -et ce n'est pas très fréquent-, c'est du porc ou de la volaille.

Boulanger

A la campagne, la fabrication du pain restera majoritairement

domestique jusqu'au début du 20ème

siècle. On pétrit et on cuit à la maison,

dans le four banal ou chez le boulanger.

L'industrialisation obligera les paysans, devenus ouvriers, à acheter de

plus en plus leur pain chez le boulanger, faute de temps pour le fabriquer.

Il faut également ajouter les exploitants des moulins existant sur la

commune. Dès 1612, le meunier (ou fourneron) d'Avoz (Moulin d'Avaux)

apparaît régulièrement dans les actes paroissiaux.

La première mention de ce moulin banal se rapporte à l'année 1314 : "le 27 avril 1314, le dauphin donne à Pierre d'Optevoz, le pré et le moulin del vast sur la paroisse d'hières".

Puis vinrent les moulins de la Bruine et du Violet, et celui de Fontenan.

Le moulin de Verbois se situant en limite de commune avec Saint Baudille, son

rattachement à Hières a été un peu fluctuant.

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Les professions de la boisson

Le cabaretier désigne soit le tenancier d'un "cabaret à pot et à pinte"

(où l'on sert uniquement à boire), ou bien d'un "cabaret à pot et à assiette" (où

l'on trouve nourriture et boisson) ou bien encore d'un cabaret tout court (où

l'on peut également loger).

L'hôtelier loge et nourrit ses clients.

La première mention d'un hôtelier à Saint-Etienne date de 1765; celle

d'un cabaretier dans le même hameau en 1766. Un relais de diligences, situé

dans l'actuelle ferme DELYON, explique l'existence de cette hôtellerie qui

perdurera jusqu'au début du 20ème

siècle. Entre temps le chemin de fer aura

remplacé les chevaux.

En 1775, un cabaretier est noté à Hières.

L'épicerie

Les épiciers n'apparaissent qu'à la fin du 19ème

siècle. Ils seront les

vecteurs de diffusion dans les campagnes des nouveaux produits

alimentaires apparus en ville. Les pâtes, le chocolat, le café, les conserves

entrent dans les cuisines des fermes. Les épiciers servent soit en boutique, soit

en tournée. Les épiciers ambulant, tel "le Caïffa" amènent tous ces nouveaux

produits dans la campagne profonde.

Se vêtir

Tailleur d'habits : la première mention remonte à 1701 et se rapporte à

un artisan de Bourcieu. C'est un tailleur qui fabrique des vêtements à partir de

toile de chanvre ou de laine. Cette profession perdurera jusqu'à nos jours.

Savetier : c'est, à la base, un cordonnier qui répare les chaussures. Par

évolution, le métier de cordonnier regroupera petit à petit les deux fonctions :

fabrication et réparation. Le premier savetier recensé l'est en 1699. Ensuite,

seul le terme de cordonnier sera noté.

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Galocher : cité en 1807, fabricant de galoches, chaussure avec une

empeigne en cuir et une semelle de bois. L'usage des galoches était très rare à

cette époque. Les sabots chaussaient les pieds des ruraux. Cette tendance

s'inversera au début du 20ème

siècle où les galoches évinceront les sabots, avant

de disparaître à leur tour, remplacées par les chaussures fabriquées

industriellement.

Sabotiers Outils de sabotiers

LES METIERS

DE LA PIERRE

La pierre est exploitée depuis l'Antiquité. De nombreuses carrières

existaient sur le plateau, à Verbois, à Marignieu, à Bourcieu. La pierre

extraite était utilisée soit localement, soit exportée par le Rhône, pour la

construction de ponts et de bâtiments lyonnais. Toutes les exportations par le

fleuve s'effectuaient à partir du port de la Bruine (Moulin d'Avaux). La pierre

était chargée sur des rigues (barques à fond plat) qui descendaient jusqu'à

Lyon. La remonte de ces convois de barques se faisait par des chevaux qui

tiraient les bateaux en circulant sur le chemin de halage situé dans l'Ain, sur la

rive droite du fleuve.

Rigue Rigue naviguant

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La première mention d'un maître tailleur de pierres apparaît en 1707. Ce

métier est ensuite noté régulièrement jusqu'au 20ème

siècle

Autre production destinée à un usage local jusqu'au 19ème

siècle : la

chaux. Avant l'industrialisation de sa fabrication (mi 19ème

), la chaux était

fabriquée sur place dans des fours sommairement aménagés dans un talus ou

une bordure. Les pierres calcaires étaient chauffées aux environs de 850° ce

qui permettait de récupérer de la chaux vive. Une fois éteinte avec de l'eau,

la chaux était ensuite mélangée à du sable pour obtenir du mortier utilisé dans

la construction.

Ces petites unités de production, les "rafours", très souvent

temporaires, étaient situées à côté des carrières d'où était extrait le calcaire

servant à la fabrication de la chaux.

Les métiers liés à cette activité sont le rafournier, terme spécifique au

Dauphiné, qui équivaut au chaufournier.

La seule mention de ces fours à chaux artisanaux date de 1743 :

"Le 26 mai 1743 à Hyères dans la maison où habite antoinette Deforez, honnête jean janain de la paroisse de ramasse en Bresse âgé d'environ soixante et douze ans après avoir reçu tous les sacrements vivant laboureur de la ditte paroisse et s'occupant à construire des rafours à chaux et en cette qualité était venu dans cette ditte paroisse d'hyères pour y construire un rafour et pendant la construction est tombé malade et sa maladie qui a été d'environ trois semaines a donné des marques du très bon chrétien et y a reçu tous les sacrements. Son corps a été inhumé dans le cimetière de la ditte paroisse le vingt sept du dit mois assisté de claude janin son fils […]"

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LES METIERS

DU TEXTILE

A côté des métiers traditionnels chargés de répondre aux besoins des

habitants dans les domaines cités ci-dessus, cohabite un vaste système de

production et de commercialisation de type proto industriel.

Fin 18ème

, le regroupement d'ouvriers au sein d'une usine est très rare.

La production textile et métallurgique, qui représentent les deux piliers de

l'industrie dauphinoise, est assurée par des milliers de familles travaillant à

domicile ou parfois dans de petits ateliers.

Dans l'industrie textile, la plupart des ouvriers sont en fait des

journaliers pauvres en terre qui travaillent sur les métiers à tisser durant

l'hiver afin de compléter des revenus agricoles au plus bas.

Ces compléments de revenus sont beaucoup plus répandus dans les

régions aux terres peu fertiles et celles où les bonnes terres sont prises par les

gros propriétaires. Ainsi, en Isle-Crémieu au 18ème

siècle, près de 15% des

chefs de famille rentrent dans cette catégorie de double actif.

Les métiers à tisser manuels (à bras), apparus au 17ème

siècle, ont

contribué au développement du tissage dans les campagnes. Toute la famille

participe à cette activité.

Les paysans tisserands dépendent de marchands qui leur fournissent la

matière première (laine, chanvre), ainsi que le métier à tisser, et récupèrent le

produit fini pour le vendre le plus souvent à Lyon.

La mention de marchand revient très régulièrement dans les actes à

partir de 1699. Ils sont notés pour le village et les hameaux. La spécialisation

de ces marchands est, en revanche, rarement notée. De loin en loin apparaît un

marchand sergetier (toile de serge) en 1704, voire marchand sargittier en

1755 ou encore un marchand canebassier en drap (toile de chanvre) installé à

Saint-Etienne d'Hières en 1722.

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Tisserands au travail

Différents types de toiles sont fabriquées à partir de matériaux d'origine

animale ou végétale.

La toile de serge est un lainage dont le tissage présente un effet de

diagonale. A l'origine, c'était un tissu de soie, qui fut peu à peu remplacée par

la laine, puis, beaucoup plus tard, par le coton. L'origine du mot serge vient du

latin "serica", étoffe de soie. Le drap de laine, le droguet sont également des

pièces de lainage. Les tisserands étaient dénommés : tisserands, drapier et

travailleur en drap, tissier, tisseur de toile, tisseur, sergetier et, plus tard,

veloutier et gantier.

En 1614, première mention d'un "tisserand d'hyères"

Le chanvre était également tissé et servait à la confection de chemises

bon marché surtout utilisées à la campagne.

Les ouvriers qui le travaillaient se nommaient : canebassier ou

canebacier, chanevacier.

Avant tissage, le chanvre était cardé puis peigné par des cardeurs et

cardeuses et des peigneurs (notés en 1760 et 1806).

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Le tulle et les vers à soie.

Le tulle

Jusque dans les années 1960, de nombreuses Hiéroises fabriquaient des

voilettes de chapeaux, des voiles de mariées.

Le tulle qui servait à leur confection était livré sous forme de grands

rouleaux à des femmes qui le répartissaient ensuite dans les différents foyers.

A l'aide de petits ciseaux à bouts très pointus, les femmes nouaient des

"chenilles" (fin fil de fer recouvert de velours) de différentes couleurs sur le

tulle.

Les articles finis étaient ensuite expédiés sur Lyon, dans les maisons de

couture. Cette activité apportait un petit revenu supplémentaire aux familles.

L'élevage des vers à soie

La proximité des soieries lyonnaises avait fait du nord-Isère une

région très active dans l'élevage des précieuses chenilles. Quelques mûriers

témoignent encore de cette activité.

Jusqu'à la fin des années 1950, de nombreuses familles élevaient

des vers à soie, suivant un protocole strict. Cette activité représentait une

rentrée d'argent supplémentaire. Elle donnait aussi droit à des bons pour du

textile.

Les œufs de Bombyx, appelés "graines", étaient distribués par des

intermédiaires des soieries. Chaque famille intéressée en récupérait une

certaine quantité. L'incubation se déroulait dans un endroit chaud (près de la

cuisinière à bois ou parfois même dans le giron des femmes).

Une fois écloses, les minuscules larves se nourrissaient de feuilles de

mûriers.

Puis, au bout de quatre semaines environ, la chenille tissait son cocon.

Des branches de bruyère étaient installées à cet effet et la larve y grimpait

pour fixer son cocon.

Au bout d'un laps de temps précis, tous les cocons étaient ramassés,

amenés chez l'intermédiaire, où ils étaient vérifiés et pesés, et ensuite

expédiés dans les filatures lyonnaises pour y être déroulés et donner ainsi le fil

de soie.

Le développement des feuilles de mûriers (courant avril) donnait le

coup d'envoi des incubations.

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LES METIERS LIES

A L'AGRICULTURE

Charron

Ce métier est mentionné dès 1709. Le charron fabrique des chars, des

charrettes, des tombereaux, des brouettes et tout autre moyen de transport

muni de roues.

Il y avait encore un charron en activité dans les années 1950 à Hières.

Maréchal-ferrant

Cité dès 1709, le maréchal-ferrant est l'artisan incontournable des

villages jusqu'au 20ème

siècle.

C'est lui qui ferre les chevaux, les mules et les bœufs. Il fabrique et

répare les charrues ainsi que tout l'outillage à main nécessaire aux travaux

des champs. C'est lui, encore, qui fabrique et répare les outils des artisans.

Il forge également les objets de la vie domestique, plus précisément

ceux qui servent à la cuisine dans l'âtre : crémaillères, landiers, trépieds et

grils.

Lorsque la mécanisation fait son entrée dans les villages, il répare les

premiers tracteurs tout en continuant à ferrer les chevaux.

Mais le développement et la sophistication du machinisme agricole

entraîneront la disparition du métier de maréchal-ferrant rural.

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Maréchal-ferrant

Dans les registres hiérois, nous le retrouvons le plus souvent sous le terme

de maréchal tout court.

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Cordier

Le cordier est un artisan qui fabrique et vend des cordes et cordages de

chanvre, mais aussi de tilleul, de lin et de crin.

La première mention date de 1757.

Cordiers

Dans les campagnes, l'agriculture est grosse consommatrice de cordes.

Longes, licols, cordes à foin, sangles pour les bâts, les cordes font partie de

toutes les activités agricoles.

De nombreux autres métiers se servent de cordes et ficelles multiples.

Maçons et charpentiers, mais aussi bouchers, tisserands et, bien sûr, toutes

les ménagères dans la vie quotidienne.

Bourrelier

Il répare et fabrique les bâts et les harnais des bêtes de somme, les

colliers et les guides des chevaux attelés aux charrettes, tombereaux et autre

charrue.

Il utilise différents matériaux : cuirs, bois, fer, tissus, matériaux de

rembourrage.

Victime de la mécanisation, ce métier disparaîtra au 20ème

siècle, comme

celui de maréchal-ferrant.

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Bourrelier

La mousse

Elle était cueillie dans les bois par des Hiéroises et, sous forme de gros

ballots, était expédiée chez les fleuristes lyonnais.

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