14
Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes 20 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition Chapitre 2 OBJECTIFS PÉDAGOGIQUES Au lieu de présenter l’ensemble des questions que les économistes se posent en un seul chapitre, comme le suggère le programme, nous avons préféré regrouper les questions en deux séries consti- tuant les deux premiers chapitres de ce manuel. Plusieurs raisons nous ont poussés à faire ce choix. D’une part, l’ensemble des questions relatives à notre premier chapitre ont plutôt trait à l’analyse des choix individuels, tels qu’ils sont décrits traditionnellement par les économistes, tandis que le deuxième chapitre est consacré aux questions plus macroéconomiques. D’autre part, l’ensemble des points abordés ne sont pas nécessairement familiers aux élèves et certains aspects recèlent même une complexité certaine – en particulier la question des déséquilibres, pour ne prendre qu’un exemple. Aussi avons-nous souhaité offrir un ensemble de documents détaillant suffisamment les problèmes abordés : chacun aura d’autant plus de choix qu’il pourra aisément les adapter à sa classe. Sur le fond, notre présentation est assez traditionnelle puisqu’elle s’articule, de fait, autour de la définition classique de l’économie comme discipline cherchant à analyser la production (première question), la répartition (2 e question) et l’utilisation des richesses (3 e question). Ainsi, nous abor- dons dans un premier temps la notion de production. Dans cette étape, nous proposons de faire réfléchir les élèves à la notion. Ce faisant, on peut montrer le sens particulier que revêt le terme pour l’économiste. Partant de là, il est ensuite possible de s’attacher à l’évaluation de cette production, à la mesure de la valeur ajoutée – tant marchande que non marchande. Bien que le programme ne mentionne pas explicitement la notion de PIB, il nous apparaissait essentiel de le présenter dans la perspective des autres points de ce chapitre. En outre, ce choix est apparu judicieux dans la mesure où le programme de terminale considère cette notion comme un prérequis. Toutefois le passage de la notion de production à sa mesure n’est pas sans poser de problème et nous avons choisi de l’évoquer à la fin de cette première question : comment faire autrement, alors que le rapport Stiglitz sur les indicateurs de richesse a popularisé ce débat déjà ancien ? Ayant mieux cerné le contenu de la richesse, il est possible d’analyser sa répartition. Classique- ment, nous abordons la répartition primaire des revenus, liée à la participation à l’activité produc- tive. Ensuite, nous amenons les élèves à une réflexion sur la redistribution des richesses tant dans ses motivations que dans ses moyens et par conséquent ses résultats. Les richesses étant créées, les revenus étant distribués, nous pouvons enfin analyser comment ces derniers sont dépensés pour utiliser les premières. Comme l’indique le programme, il est donc temps de s’attacher à l’équilibre emplois-ressources. Comme, dans l’ensemble des dossiers, le premier do- cument cherche à sensibiliser les élèves en partant d’exemples simples, voire concrets. Il permet d’amener l’intuition de l’équilibre comptable, présenté plus formellement dans le document 3. La présentation du circuit comme étape intermédiaire – document 2 – permet de mieux visualiser les échanges, autrement dit d’avoir une synthèse de l’équilibre, avant de s’attacher à son analyse. Le do- cument 4 peut permettre de faire un premier lien entre équilibre comptable et équilibre économique, en suggérant que les différents emplois agissent comme un moteur de la production de ressources. Nous mettons plus intensément l’accent sur ce lien dans le dernier point traitant la question des dé- séquilibres. Cette question est sans nul doute la plus complexe de ce chapitre. Néanmoins, nous nous devions de l’aborder car elle figure explicitement dans le programme. À cette fin, il apparaît utile de réfléchir à la distinction équilibre comptable-équilibre économique. On voit dès lors qu’un équilibre

Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

  • Upload
    others

  • View
    5

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes20

Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

Chapitre2

oBjeCtiFs pÉdaGoGiQues

Au lieu de présenter l’ensemble des questions que les économistes se posent en un seul chapitre, comme le suggère le programme, nous avons préféré regrouper les questions en deux séries consti-tuant les deux premiers chapitres de ce manuel. Plusieurs raisons nous ont poussés à faire ce choix. D’une part, l’ensemble des questions relatives à notre premier chapitre ont plutôt trait à l’analyse des choix individuels, tels qu’ils sont décrits traditionnellement par les économistes, tandis que le deuxième chapitre est consacré aux questions plus macroéconomiques. D’autre part, l’ensemble des points abordés ne sont pas nécessairement familiers aux élèves et certains aspects recèlent même une complexité certaine – en particulier la question des déséquilibres, pour ne prendre qu’un exemple. Aussi avons-nous souhaité offrir un ensemble de documents détaillant suffisamment les problèmes abordés : chacun aura d’autant plus de choix qu’il pourra aisément les adapter à sa classe.

Sur le fond, notre présentation est assez traditionnelle puisqu’elle s’articule, de fait, autour de la définition classique de l’économie comme discipline cherchant à analyser la production (première question), la répartition (2e question) et l’utilisation des richesses (3e question). Ainsi, nous abor-dons dans un premier temps la notion de production. Dans cette étape, nous proposons de faire réfléchir les élèves à la notion. ce faisant, on peut montrer le sens particulier que revêt le terme pour l’économiste. Partant de là, il est ensuite possible de s’attacher à l’évaluation de cette production, à la mesure de la valeur ajoutée – tant marchande que non marchande. Bien que le programme ne mentionne pas explicitement la notion de PIB, il nous apparaissait essentiel de le présenter dans la perspective des autres points de ce chapitre. En outre, ce choix est apparu judicieux dans la mesure où le programme de terminale considère cette notion comme un prérequis. Toutefois le passage de la notion de production à sa mesure n’est pas sans poser de problème et nous avons choisi de l’évoquer à la fin de cette première question : comment faire autrement, alors que le rapport Stiglitz sur les indicateurs de richesse a popularisé ce débat déjà ancien ?

Ayant mieux cerné le contenu de la richesse, il est possible d’analyser sa répartition. classique-ment, nous abordons la répartition primaire des revenus, liée à la participation à l’activité produc-tive. Ensuite, nous amenons les élèves à une réflexion sur la redistribution des richesses tant dans ses motivations que dans ses moyens et par conséquent ses résultats.

Les richesses étant créées, les revenus étant distribués, nous pouvons enfin analyser comment ces derniers sont dépensés pour utiliser les premières. comme l’indique le programme, il est donc temps de s’attacher à l’équilibre emplois-ressources. comme, dans l’ensemble des dossiers, le premier do-cument cherche à sensibiliser les élèves en partant d’exemples simples, voire concrets. Il permet d’amener l’intuition de l’équilibre comptable, présenté plus formellement dans le document 3. La présentation du circuit comme étape intermédiaire – document 2 – permet de mieux visualiser les échanges, autrement dit d’avoir une synthèse de l’équilibre, avant de s’attacher à son analyse. Le do-cument 4 peut permettre de faire un premier lien entre équilibre comptable et équilibre économique, en suggérant que les différents emplois agissent comme un moteur de la production de ressources. Nous mettons plus intensément l’accent sur ce lien dans le dernier point traitant la question des dé-séquilibres. cette question est sans nul doute la plus complexe de ce chapitre. Néanmoins, nous nous devions de l’aborder car elle figure explicitement dans le programme. À cette fin, il apparaît utile de réfléchir à la distinction équilibre comptable-équilibre économique. on voit dès lors qu’un équilibre

04732861_livre.indb 20 30/06/11 14:30

Page 2: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

21Chapitre 2 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

comptable observé une année, pour un niveau de richesses donné, peut présenter des emplois bien différents. ces derniers vont toucher la production de richesse l’année suivante et par conséquent le niveau de l’équilibre comptable de cette nouvelle année.

BiBLioGraphie

ouVraGescompte tenu de la présentation du programme, il semble que l’approche des problèmes économiques

présente en creux une référence aux ouvrages universitaires, publiés aux états-unis, s’adressant aux jeunes étudiants en économie. ces ouvrages commencent généralement par une évocation des principes fondamentaux auxquels se réfèrent les économistes. En outre, ils contiennent générale-ment des exemples fictifs ou réels plutôt pédagogiques.

– frank Robert H., Bernanke Ben S., Principes d’économie, 2009.– MankiW gregory N., taylor mark P., Principes de l’économie, De Boeck, 1re adaptation européenne,

2010. Sans doute l’ouvrage le plus didactique.– Stiglitz Joseph E., WalSh carl E., lafay Jean-Dominique, Principes d’économie moderne, De Boeck,

4e édition, 2009.

ouVraGes puBLiÉs initiaLement en Français– ClerC Denis, Déchiffrer l’économie, La Découverte, coll. grands Repères, 2011.– généreux Jacques, Économie politique. Concepts de base et comptabilité nationale, Hachette éduca-

tion, tome 1, 2008.– généreux Jacques, Économie politique, macroéconomie, Hachette éducation, tome 3, 2008.– généreux Jacques, Introduction à l’économie, Seuil, coll. Points, 2001 (publication récente de la

quatrième édition mise à jour).

essais– Cohen Daniel, La prospérité du vice. Une introduction inquiète à l’économie, Albin michel, 2009.– gadrey Jean, Adieu à la croissance. Bien vivre dans un monde solidaire, Alternatives économiques,

coll. Les Petits matins, 2010. écrit par l’un des participants à la commission Stiglitz.

sitoGraphie – www.insee.fr.– www.ocde.org.– http://www.cndp.fr/stat-apprendre/insee/.

que produit-on et comment le mesure-t-on ?QueStion 1

1 la diversité des productions ➜

DOC 1 On ne produit pas que des biens ➜ Manuel p. 30

1. Dans chaque cas, un travail est fait en vue de réaliser un objet concret, de rendre service. Le résul-tat de ce travail sera utile : il procurera une satisfaction à celui qui en consommera le fruit.2. on pourrait donc définir la production comme la fabrication de biens ou le fait de réaliser un ser-vice qui satisfasse des besoins.3. on remarque que certaines productions sont matérielles (dans l’atelier de confection, dans la cuisine) et d’autres immatérielles (soins apportés à l’hôpital, contrôle antipollution). De plus, les utilisateurs de ces biens sont différents : les biens produits ou les soins sont destinés à une personne, tandis que le contrôle de police est fait au nom de l’état et donc sert l’ensemble de la collectivité.

04732861_livre.indb 21 30/06/11 14:30

Page 3: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

22 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

NB : on pourra noter que des productions domestiques permettent également de réaliser des biens et services visant une satisfaction.

DOC 2 La production au sens de l’économiste ➜ Manuel p. 30

1. Exemples de productions prises en compte par l’économiste : la production dans une usine automo-bile, le blé produit et vendu par l’agriculteur, le service rendu par une entreprise de lavage de fenêtres, le service rendu par l’agent de l’état qui délivre une carte d’identité.

Exemples de productions non prises en compte par l’économiste : le gâteau que je fabrique à la maison et qui peut me procurer la même satisfaction que celui que j’achète chez le pâtissier, la vente de drogue, l’entretien du potager pour une voisine âgée qui donne éventuellement un pourboire...2. une production est une création de richesse au sens économique si (en plus des éléments avancés à la question 2 du document 1) :– elle est légale (certaines productions sont interdites, comme la production de drogues, ou encadrées comme le tabac) ;– elle est déclarée (le travail au noir n’est pas considéré) ;– elle est destinée à être vendue et/ou produite avec des facteurs de production rémunérés : elle vise donc la satisfaction des besoins d’un ou plusieurs autre individus.3. certaines activités sont exclues de la production en raison des difficultés à les connaître (activités illégales) et/ou à les mesurer (la production domestique peut difficilement être évaluée car elle n’est pas rémunérée, on ne lui donne pas de prix). cela peut bien évidemment poser un problème qui sera évoqué dans le troisième dossier.

DOC 3 Toutes les productions ne sont pas marchandes ➜ Manuel p. 31

1. Il s’agit d’une production marchande parce qu’elle n’est pas vendue sur un marché. Plus précisément, elle est fournie gratuitement aux usagers ou quasi gratuitement, c’est-à-dire à un prix inférieur à son coût de production – statistiquement, inférieur à 50 % du coût de production.2. ces productions sont financées par des impôts et des cotisations sociales, calculés sur la base des revenus du travail. ces deux sources forment les prélèvements obligatoires.3. Il s’agit notamment des services rendus par des associations (administrations privées), par les actions bénévoles : nettoyage de plages après une marée noire, cours reçus dans le cadre d’une association spor-tive (la cotisation ne correspond pas nécessairement au coût de cours achetés à un professeur).4. certaines productions sont non marchandes parce que aucun acteur privé ne les a produites : soit par méconnaissance, soit parce qu’il est difficile de faire payer l’activité – notion d’externalité négative. Dans ce cas, l’état peut être poussé à intervenir. Si son action est impossible ou si elle ne suffit pas, des associations peuvent se former pour répondre aux besoins.

DOC 4 La diversité des organisations productives ➜ Manuel p. 31

1. globalement, les entreprises publiques produisent des services tout comme les associations et les administrations publiques. Parmi les entreprises privées, les coopératives et les mutuelles, on trouve des producteurs de biens et des producteurs de services.

2. Entreprise publique : EDF ; entreprise privée : Peugeot ; association : ATD quart monde, AFm... ; admi-nistration publique : éducation nationale.

3. Les productions marchandes sont financées par la vente des produits, c’est-à-dire grâce au chiffre d’affaires. Les productions non marchandes sont financées par les prélèvements obligatoires (adminis-trations publiques) et les dons et subventions (associations).

DOC 5 L’évolution des productions marchande et non marchande ➜ Manuel p. 31

1. En 2009, selon l’INSEE, la production non marchande représentait 522,5 milliards d’euros.

04732861_livre.indb 22 30/06/11 14:30

Page 4: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

23Chapitre 2 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

2.

Année 1960 1980 2000 2009

Part de la production non marchande dans l’ensemble de la production

8,95 % 12,28 % 14,04 % 15,30 %

En 2009, sur 100 euros de production, 15,30 étaient non marchands.

3. on constate que la part de la production non marchande dans l’ensemble de la production est de plus en plus importante. En effet, celle-ci a augmenté de 71 % entre 1960 et 2009.

2 l’évaluation de la production : de la valeur ajoutée au PIb ➜

DOC 1 La production d’un stylo ➜ Manuel p. 32

1. on peut estimer que la richesse contenue dans le stylo correspond à son prix, 1,99 €. éventuellement, on peut estimer que la TVA doit être retranchée (16 % du prix, soit 0,31 €).

2. La valeur des matériaux contenus dans un stylo s’élève à 0,52 € (26 % du prix).

3. La richesse créée par l’entreprise dans la production de ce stylo correspond donc à la différence entre le prix de vente et la valeur des marchandises contenues dans l’objet, soit 1,47 € (1,99 € – 0,52 €).

DOC 2 La notion de valeur ajoutée ➜ Manuel p. 32

1. une partie des richesses contenues dans le journal correspondent au papier, à l’encre... or ces biens sont produits par d’autres entreprises.

2. Après transformation, ces biens répondent à un besoin différent, il ne s’agit plus simplement d’encre et de papier. L’imprimerie peut vendre les journaux plus chers que le coût de l’encre, du papier... car elle transforme ces produits pour leur donner une utilité différente et supérieure. Dans cet exemple, la valeur supplémentaire est bien de 10 000 €.

3. La différence entre le prix de vente et ces biens – appelés consommations intermédiaires – correspond donc à une mesure de la richesse créée par l’entreprise, la valeur ajoutée.

DOC 3 Le calcul de la valeur ajoutée ➜ Manuel p. 32

1. La grande surface ajoute de la valeur au produit car elle rend un service : elle rend accessible ce pro-duit au consommateur. Sans elle, nombre de consommateurs n’auraient sans doute pas pu se procurer le produit.

2. L’exploitation forestière crée pour 50 € de valeur (consommations intermédiaires négligeables), la scierie crée 30 € de valeur (80 € – 50 €), la valeur ajoutée par l’entreprise garnier s’élève à 160 € (240 € – 80 €) tandis que la valeur ajoutée par la grande surface est de 60 € (300 € – 240 €).

3. En faisant ce calcul, on compte plusieurs fois les mêmes richesses. Par exemple, si je considère que la richesse créée au niveau de la scierie est de 130 € (50 € + 80 €), je fais comme si la scierie avait également créé la richesse contenue dans le bois brut. or, celle-ci n’est bien créée que par l’exploitation forestière. En outre, le total de 670 € excède la valeur du produit final (300 €), ce qui est absurde : le bien serait vendu à un prix moindre que sa valeur réelle. Au passage, on peut voir que la valeur ajoutée à toutes les étapes de la production correspond au prix de vente – hors taxes – du bien final.

1. Faux, cette production n’est pas déclarée.2. Vrai, il s’agit d’un service marchand.3. Vrai, il s’agit d’un service non marchand financé par l’impôt.4. Vrai, il s’agit d’une production non marchande car les aides fournies par l’association, donc Amina, ne sont pas réalisées avec une contrepartie monétaire.5. Vrai, il s’agit d’une production marchande.6. Faux, cette activité domestique n’est pas déclarée.

Faire le bilan

04732861_livre.indb 23 30/06/11 14:30

Page 5: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

24 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 4 Comment mesurer la valeur des productions non marchandes ? ➜ Manuel p. 33

1. Non, cela est impossible pour deux raisons. D’une part, l’absence de prix de vente empêche une es-timation de la valeur ajoutée par différence avec les consommations intermédiaires. D’autre part, ces productions n’ont généralement « pas d’équivalent dans le secteur marchand ». En conséquence, on n’a pas de repère, d’étalon pour mesurer cette richesse créée.

2. La méthode d’évaluation envisagée reste approximative puisque, plus les coûts des facteurs de produc-tion s’élèvent, plus la valeur ajoutée augmente. or, les salaires peuvent par exemple s’élever sans pour autant correspondre à une production plus élevée. En même temps, des salaires peuvent rester stables alors que les services rendus sont plus nombreux (ex. : nombre d’élèves qui augmente dans une classe).

3. L’indicateur n’est certes pas parfait mais il permet d’avoir une idée de richesse créée par le secteur non marchand. Il permet de la prendre en compte. on manie d’autant mieux cet indicateur qu’on en connaît les limites. En outre, l’un des intérêts de ce type d’indicateur réside dans les comparaisons temporelles : les limites étant globalement stables, on a donc une idée des évolutions de cette création de richesse. En outre, la mesure de la valeur ajoutée marchande présente aussi des limites : estimer la valeur ajoutée à 10 000 € ne revient pas à donner une valeur absolue à cette richesse, mais à se donner un étalon pour voir les évolutions de cette création de richesse.

DOC 5 De la valeur ajoutée au PIB ➜ Manuel p. 33

1. La richesse créée dans un pays correspond à la richesse créée par l’ensemble des organisations produc-tives de ce pays : soit la somme des valeurs ajoutées, ce qu’on appelle le produit intérieur brut.

2.

Année 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2009

PIB 205,4 306,7 550,8 804,5 1026,9 1254,2,9 1390,2

3. Progressivement, les services marchands prennent une place de plus en plus importante dans la pro-duction nationale de richesse. En effet, ils représentaient 39,9 % du PIB en 1950 contre 57,4 % en 2009.

La richesse créée par une organisation productive est appelée valeur ajoutée. Lorsqu’il s’agit d’une pro-duction marchande, l’évaluation de la valeur ajoutée s’obtient en faisant la différence entre chiffre d’af-faires et consommations intermédiaires. Lorsqu’il s’agit d’une production non marchande, on estime que la valeur ajoutée est égale au coût de production. La somme des valeurs ajoutées correspond approxi-mativement au piB. ce dernier est donc la richesse créée par les organisations productives sur un terri-toire, par exemple, celui d’une nation.

Faire le bilan

3 les problèmes posés par la mesure de la production ➜

DOC 1 Les catastrophes, une aubaine pour le PIB ? ➜ Manuel p. 34

1. Toutes sortes de richesses sont détruites par la montée des eaux : des maisons, on peut voir une cara-vanes, des terrains devenus incultes, sans doute des animaux. Il s’agit en fait de patrimoine.

2. cette destruction n’est pas prise en compte dans la mesure où cette richesse a été créée dans le passé. or, le PIB ne prend en compte que la richesse créée une année donnée.

3. Paradoxalement, les travaux de reconstruction, de réhabilitation des terrains, de reconstitution des cheptels... seront source d’activité pour nombre d’entreprises – comme le miracle économique d’une période de reconstruction –, de sorte que le PIB peut augmenter, de manière conséquente, l’année même de la catastrophe et les années suivantes.

DOC 2 PIB et activité illégale ➜ Manuel p. 34

1. D’après ce texte, pour avoir une idée plus juste du niveau de l’activité économique, il conviendrait de prendre en compte les activités illégales. ceci est d’autant plus important lorsque ces activités représen-

04732861_livre.indb 24 30/06/11 14:30

Page 6: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

25Chapitre 2 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

tent des montants importants. L’enjeu est d’autant plus palpable lorsqu’il s’agit de faire des comparai-sons internationales.2. En 2009, la production de drogue en colombie représentait environ 1 % de son PIB environ. Son mon-tant approximatif est donc de 2,309 milliards d’euros courants.3. La phrase soulignée signifie qu’il faudrait également prendre en compte les activités de transformation et de transport de la drogue pour avoir une mesure plus précise de la richesse créée dans ce secteur.

DOC 3 PIB et bien-être ➜ Manuel p. 35

1. La pollution peut causer des problèmes de santé. Elle peut également dégrader le paysage qui s’offre à nos yeux, favoriser l’extinction de certaines espèces qui n’ont parfois, pour le moment, que l’« utilité » de leur beauté ou le droit inaliénable, que l’on peut leur reconnaître, d’exister... ces destructions sont source d’insatisfaction physique et morale, donc de perte de bien-être. De même, une nation riche dans laquelle la répartition des richesses est très inégale peut empêcher les plus pauvres d’accéder à un en-semble de biens fondamentaux (nourriture, logement, éducation, soin...), source de bien-être.2. Le PIB n’est pas en lui-même une mesure de bien-être. Son augmentation nous dit simplement que globalement une population s’enrichit. mais ce chiffre ne nous dit rien sur l’usage de ces richesses et les dégâts engendrés par leur production. Pour considérer son impact sur le bien-être, il ne faut donc pas perdre de vue ses limites.

DOC 4 L’IDH, une mesure alternative ➜ Manuel p. 35

1. En 2007, en France, selon le Programme des Nations unies pour le développement, si le PIB avait été réparti de façon égalitaire, chaque habitant aurait accédé à 33 674 € de richesses créées cette année-là. À la même date, l’IDH était élevé puisqu’il atteignait 0,961.2. Les pays les plus avancés, pays développés à économie de marché, ont l’IDH le plus élevé. ce qui peut suggérer un lien entre PIB et niveau de développement et, donc, peut-être de bien-être.3. cependant, on note que les pays dont l’IDH est le plus élevé ne sont pas nécessairement ceux dont le PIB par tête est le plus important. Ainsi, l’IDH de la France, ou du Japon, est légèrement plus élevé que celui de l’Allemagne et des états-unis. De manière plus nette, avec un PIB par tête équivalent à celui de l’Afrique du Sud, le Brésil a un IDH élevé. Le retard de développement de l’Afrique du Sud s’explique sans doute par la répartition inégalitaire des richesses qui subsiste malgré la fin de l’apartheid.

1. globalement faux, même si certains pays (colombie) et instituts statistiques essaient d’évaluer les activités souterraines.2. Faux, le PIB est un flux, un revenu, alors que l’environnement est un stock, un patrimoine.3. Vrai, en raison de l’activité générée pour l’entreprise de construction.4. Faux, il s’agit d’un indicateur de la richesse créée en un temps donné, sur un territoire, par les organisations productives : c’est la richesse agrégée et l’on ne sait rien de sa répartition.5. Faux, à niveau de PIB par habitant similaire, des pays atteignent des niveaux de développement variables.

Faire le bilan

comment répartir les revenus et les richesses ?QueStion 2

1 la répartition primaire des revenus : salaires et profits ➜

DOC 1 D’où Tiger Woods tire-t-il ses revenus ? ➜ Manuel p. 36

1. Tiger Woods tire des gains de ses tournois. certaines ressources viennent des sponsors. Enfin, il tire des revenus de la vente de son image pour la publicité.2. Pour Tiger Woods, il ne s’agit pas de salaires, car le joueur de golf ne semble pas avoir de contrat de travail. L’essentiel de ses revenus vient de la vente de son image (publicité, sponsors...).

04732861_livre.indb 25 30/06/11 14:30

Page 7: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

26 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

DOC 2 Les principaux revenus primaires ? ➜ Manuel p. 36

1. Parmi les revenus primaires, on distingue notamment les revenus du travail, qui rémunèrent l’apport de la force de travail à une activité productive, des revenus du capital, qui rémunèrent l’apport de ca-pitaux, c’est-à-dire de biens durables nécessaires à une activité productive (machines, immeubles...).2. Les loyers rémunèrent l’apport d’un capital immobilier. Les intérêts rémunèrent un prêt octroyé, par exemple par une banque, à une entreprise qui a besoin d’un financement pour construire une nouvelle ligne de production par exemple. Enfin, un individu peut apporter son capital à une activité productive en en devenant propriétaire (achat d’actions, par exemple) : il peut donc, si cela est possible, en capter une part des bénéfices.3. Les revenus du capital ne rémunèrent pas que les propriétaires de l’entreprise, dans la mesure où les ca-pitaux apportés peuvent aussi être loués par un bailleur dans le cas de biens immobiliers, ou encore prêtés.

DOC 3 Les revenus du travail indépendant ➜ Manuel p. 37

1. Le capital correspond à toutes les machines, tous les outils, les tables, les biens durables – d’une durée de vie supérieure à un an – utilisés pour produire.2. cet artisan peut donc toucher des revenus du capital mais aussi des revenus du travail puisqu’il ap-porte sa force de travail à la production. on peut donc parler de revenus mixtes, et ce d’autant plus que ce travailleur indépendant ne fait sans doute pas la différence entre les revenus qu’il perçoit grâce à son travail et ceux reçus grâce à ses investissements.3. Tous les chefs d’entreprise ne perçoivent pas des revenus mixtes. En effet, certains sont des salariés qui peuvent éventuellement détenir une partie du capital de l’entreprise sous forme d’actions : dans ce cas, les revenus du travail et du capital sont bien distincts.

DOC 4 Le partage des richesses créées par l’entreprise ➜ Manuel p. 37

1. Selon l’INSEE, en 2009, les revenus mixtes représentaient 6,9 % de la valeur ajoutée, la rémunération des salariés 58,4 % de la valeur ajoutée, et l’EBE 31,1 % de la valeur ajoutée.2. Entre 1960 et 2009, les revenus mixtes ont été divisés par quatre environ – ils représentaient 24,2 % du PIB en 1960. cela peut s’expliquer par la diminution du nombre de travailleurs indépendants, reliée à la progression du salariat.3. Des années 1960 aux années 1980, l’évolution du partage de la valeur ajoutée est favorable aux sala-riés dans la mesure où la part des salaires dans la valeur ajoutée progresse : elle représentait 51,4 % de la valeur ajoutée en 1960 contre 63,3 % en 1982. Depuis, la tendance s’est légèrement inversée. Au début des années 1990, cette proportion est passée de manière stable sous le seuil de 60 %.4. L’EBE sert notamment à rémunérer les capitaux apportés à l’entreprise. D’abord ceux qui ont été prêtés (versements d’intérêts) puis ceux qui ont été apportés en échange d’un titre de propriété (dividendes des actionnaires). une partie de cet EBE est captée par les administrations publiques sous forme d’impôts sur les sociétés. une partie peut également être épargnée par l’entreprise : cela lui permettra d’autofinancer au moins une part de ses investissement ou encore de faire des placements.

Revenus du travail Revenus du capital Revenus mixte

Amélie, maxime Nicolas, Stephane, Fatima Pierre, Karim

Faire le bilan

2 la répartition secondaire des revenus : les effets de la redistribution ➜

DOC 1 La fiche de paye d’un salarié dans une grande surface ➜ Manuel p. 38

1. Le montant du salaire brut n’est pas le montant que le travailleur reçoit sur son compte. on a enlevé à ce salaire brut un ensemble de cotisations. Par différence, on obtient le salaire net versé sur le compte bancaire du salarié.

04732861_livre.indb 26 30/06/11 14:30

Page 8: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

27Chapitre 2 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

2. Les cotisations sociales permettent de financer les différentes dépenses de Sécurité sociale qui concer-nent la maladie, la retraite, la famille, le chômage.

3. Pour obtenir le revenu dont dispose un ménage, il faut non seulement retrancher les impôts qui, à ce stade n’ont pas encore été prélevés (impôts sur le revenu, fonciers...), mais aussi tenir compte des diffé-rentes prestations perçues (allocations familiales par exemple). En effet, on a bien là ce que le ménage peut utiliser pour consommer et épargner.

DOC 2 Pourquoi redistribuer les revenus ? ➜ Manuel p. 38

1. Il s’agit des administrations publiques, notamment l’état, dont l’action est financée par les impôts et les taxes, et de la Sécurité sociale, financée essentiellement par des cotisations sociales.

2. La redistribution verticale permet notamment de corriger des inégalités dans la répartition primaire des revenus : en prélevant plus les revenus les plus élevés, l’impôt progressif sur le revenu (impôt sur le revenu des personnes physiques) permet de verser des prestations à ceux disposant des revenus les moins élevés. La redistribution horizontale réalisée par la Sécurité sociale vise la couverture de risques sociaux : le montant des prestations perçues est dépendant des droits acquis découlant des cotisations versées.

3. Exemples de redistribution verticale : RmI puis RSA, minimum vieillesse... Exemples de redistribution horizontale : retraites (versées par la Sécurité sociale), allocations familiales...

4. Plusieurs raisons peuvent être avancées ici : le fait qu’une faible part de l’impôt soit progressive rend la correction des inégalités moins efficace ; une partie de la redistribution horizontale (1/3) est financée par l’impôt.

DOC 3 Comment s’effectue la redistribution ? ➜ Manuel p. 39

1. Selon la cNAF, 6 706 000 familles percevaient des prestations familiales en 2008. 1 142 000 personnes percevaient le revenu minimum d’insertion cette même année.

2. Les prestations les plus courantes sont les retraites de droit direct : elles représentent plus de la moitié des prestations présentées dans ce document.

3. certains de ces revenus sont versés par la Sécurité sociale, comme les retraites de droit direct finan-cées par les cotisations sociales dédiées à la retraite par les actifs. D’autres sont versés par les autres administrations publiques (état, collectivités territoriales), comme le RmI, devenu RSA, ou encore l’API. Ils sont financés par l’impôt.

4. Le nombre d’allocataires du RmI a été multiplié par plus de deux (2,3) sur la période présentée. cela s’explique par la progression du chômage de longue durée, donc du nombre de chômeurs en fin de droits, mais également par la difficulté à s’ouvrir des droits au chômage. Le nombre de bénéficiaires du minimum vieillesse a été divisé par plus de deux (2,1) : de plus en plus de personnes ont accès à une retraite de droit direct grâce aux cotisations prélevées sur leurs salaires durant leur vie active. cela se traduit par l’aug-mentation du nombre de retraités de droit direct (+ 4 millions de personnes environ entre 1990 et 2005).

DOC 4 Du revenu primaire au revenu disponible brut des ménages ➜ Manuel p. 39

1. En 2009, selon l’INSEE, le revenu disponible brut de l’ensemble des ménages français s’élevait à 1 283,2 milliards d’euros.

2. Les prélèvements obligatoires représentaient, cette même année, environ 42,97 % – (452,5 + 167,1) / 1 442 des revenus primaires.

3. Il suffit de retrancher aux revenus primaires les prélèvements obligatoires (cotisations sociales ver-sées et impôts) et de leur ajouter les revenus de transfert (prestations reçues).

Le revenu disponible des ménages correspond au revenu dont les ménages disposent pour consommer et épargner. Il ne correspond pas aux revenus primaires. En effet, il faut retirer à ces derniers les prélève-ments obligatoires qui rassemblent les impôts et les cotisations sociales.Par ailleurs, les ménages peuvent percevoir des revenus de transfert.

Faire le bilan

04732861_livre.indb 27 30/06/11 14:30

Page 9: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

28 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

quels sont les grands équilibres macroéconomiques ?QueStion 3

1 l’équilibre emplois-ressources ➜

DOC 1 À quoi le PIB est-il employé ? ➜ Manuel p. 40

1. certaines dépenses permettent de satisfaire les besoins, les envies d’un ménage (restaurant), d’autres sont réalisées par des entreprises (implantation d’une usine à l’étranger) ou l’état (dépenses militaires), et nécessitent l’achat de biens durables. certaines dépenses correspondent donc à des consommations, d’autres à des investissements.

2. Le PIB peut être utilisé de différentes manières : une partie correspond à la production de biens de consommation, une autre à la production de biens d’investissement.

3. Tout ce qui est utilisé au sein d’une économie n’a pas nécessairement été produit en son sein : nous pouvons consommer des biens importés. De même, une part de la production d’une nation peut être exportée.

DOC 2 L’économie comme un circuit ➜ Manuel p. 40

1. comme nous l’avons vu dans le premier dossier traitant la deuxième question, l’usage de travail et de capital pour produire se fait en échange d’une rémunération. Nous avons également vu que cette répartition primaire des revenus est corrigée – deuxième dossier – par les prélèvements obligatoires et le versement de revenus de transfert.

2. – Flèche 2 : ces revenus peuvent être consommés ou investis en biens de production, ils permettent de réaliser une demande.

– Flèche 3 : cette demande de biens de consommation et de production fait face à une offre de biens de consommation et de production.

– Flèche 4 : une partie de la demande nationale se tourne vers des biens étrangers qui sont importés.

– Flèche 5 : une partie de notre production nationale est exportée, demandée par des agents écono-miques non résidents.

– Flèche 6 : une partie des facteurs de production viennent d’agents économiques non résidents. Leur rémunération entraîne une sortie de revenus.

– Flèche 7 : de même, une partie de nos facteurs de production sont situés à l’étranger. cela peut entraî-ner un flux de revenus vers le territoire national.

3. La production donne lieu à une distribution de revenus qui permettent d’acheter la production réa-lisée. Il y a donc un lien, en forme de circuit, entre production, revenus et utilisation de ces derniers.

DOC 3 Une représentation comptable du circuit ➜ Manuel p. 41

1. Les ressources d’une économie proviennent de sa propre production – son PIB – et des importations.

2. Les biens peuvent être consommés (biens de consommation), investis (biens d’équipement, autre-ment dit investissements matériels mesurés par la FBcF) ou exportés. Si toutes les ressources ne sont pas employées, une partie est donc stockée ; cette partie est parfois incorporée aux investissements.

3. on peut donc formuler l’équilibre emplois-ressources de la manière suivante :

PIB + Importations = consommation finale + FBcF + Exportations + Variations de stocks

on peut donc aussi écrire :

PIB = consommation finale + FBcF + (Exportations – Importations) + Variations de stocks

ou PIB = consommation finale + FBcF + Solde extérieur + Variations de stocks

04732861_livre.indb 28 30/06/11 14:30

Page 10: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

29Chapitre 2 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

4.

Ressources Emplois

PIB : 1907,1 consommation finale : 1582,6

Importations : 476,6 FBcF : 392,1

Variations de stocks : – 30,5

Exportations : 439,5

Total : 2 383,7 Total : 2 383,7

DOC 4 Les contributions des différents emplois à la croissance ➜ Manuel p. 41

1. En 2009, selon l’INSEE, le PIB a diminué de 2,6 %. La consommation des ménages et des administra-tions publiques contribue positivement à cette croissance à hauteur de 1 point, tandis que les variations de stock, la FBcF et le solde extérieur y contribuent négativement à hauteur de – 3,6 points. 2. Sur l’ensemble de la période observée, l’élément le plus important de la demande est la consommation : la moitié de la croissance économique y semble consacrée.3. L’investissement apparaît comme la composante la plus volatile. La croissance est d’autant plus forte qu’il est élevé. Inversement, quand il diminue, la croissance recule également, voire est négative (1993, 2009).

1. Faux, il faut y ajouter les importations.2. Faux, il peut être exporté donc utilisé comme consommation ou investissement par des agents écono-miques étrangers.3. Vrai, d’un côté on a la production et de l’autre les utilisations de cette production, c’est-à-dire ce pour-quoi elle est demandée.4. Vrai.5. Vrai, dans le sens où il s’agit de l’élément le plus stable qui explique souvent la moitié de la croissance.

Faire le bilan

2 les sources de possibles déséquilibres ➜

DOC 1 L’équilibre comptable d’une économie imaginaire ➜ Manuel p. 42

Dans la perspective du document suivant, il s’agit de faire sentir aux élèves la différence entre équilibre comptable et équilibre économique. c’est dans cette distinction que naît la possibilité de comprendre les déséquilibres.1. L’année n, l’équilibre s’établit ainsi : 10 000 + 2 500 = 5 000 + 3 000 + 2 000 + 2 500 (variations de stocks)L’année n + 1, l’équilibre est : 10 000 + 2 500 = 4 500 + 2 000 + 1 500 + 4 5002. Pour que l’équilibre soit respecté, on voit dans cet exemple que les stocks des entreprises augmentent.3. Par conséquent, les entreprises peuvent décider de moins produire l’année suivante : elles ont déjà des invendus, et stocker des biens occasionne des coûts (capacité de stockage, entretien et surveillance des locaux...). La réduction de l’activité peut avoir un impact sur la croissance future du PIB : ralentir cette croissance, voire réduire le PIB, soit une croissance négative.

DOC 2 Équilibre comptable et équilibre économique ➜ Manuel p. 42

1. L’équilibre emplois-ressources désigne une relation comptable qui met en évidence les richesses à disposition d’une nation et les différentes façons dont cette richesse a été utilisée, à quoi elle a été affectée.2. mais il n’est pas évident que ce qui a été produit réponde exactement aux attentes des agents éco-nomiques. Par exemple, on n’a peut-être trop produit de biens de consommation et pas assez de biens d’investissement ; ou le contraire. Les plans des producteurs, autrement dit leurs choix de production, et ceux des consommateurs, soit ce qu’ils souhaitent consommer, ne sont pas nécessairement exactement

04732861_livre.indb 29 30/06/11 14:30

Page 11: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

30 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

compatibles. Producteurs et consommateurs ne se mettent pas d’accord, avant la production, c’est-à-dire ex ante, sur ce qui doit être produit.

3. L’équilibre emplois-ressources met donc en évidence ce qui a été produit et ce que cette richesse est devenue, où elle est allée, ce à quoi elle a servi. c’est un équilibre comptable. mais il n’est pas écono-mique car l’offre de biens ne correspond sans doute pas exactement aux souhaits des demandeurs.

4. Dans l’exemple précédent, on voit nettement que les stocks progressent en raison d’une diminution de la demande de consommation – elle-même résultant d’une volonté d’épargner – et de biens d’investis-sement mais également en raison d’une réduction des exportations, donc de la demande d’autres pays.

DOC 3 Le problème de l’épargne ➜ Manuel p. 42

1. L’épargne est la partie du revenu qui n’est pas destinée à la consommation.

2. Ralentissement de l’activité économique =› baisse de l’investissement =› diminution de l’emprunt =› augmentation de l’épargne inutilisée =› demande insuffisante =› accumulation de stock (production in-vendue) =› licenciements, baisse des salaires =› baisse de la demande (processus récessif auto-entre-tenu) =› baisse de la rémunération de l’épargne =› réduction de l’épargne =› hausse de la consommation =› nouvel équilibre mais pour un niveau de production plus faible.

3. D’après ce texte, l’excès d’épargne engendre des invendus qui modifient les plans de production à la baisse et enclenchent une spirale de récession.

4. L’équilibre comptable est toujours vérifié. mais le déséquilibre économique conduit cet équilibre comptable à se réaliser pour des niveaux de moins en moins élevés de richesse. La réduction de l’épargne et l’augmentation de la consommation assurent le retour à l’équilibre économique mais pour un niveau de production inférieur au niveau initial

DOC 4 Le déficit commercial : un déséquilibre inquiétant ? ➜ Manuel p. 43

1. En 2009, selon l’INSEE, le déficit commercial de la France s’élève à environ 40 milliards d’euros. Autre-ment dit, les exportations françaises excèdent les importations pour un montant de 40 milliards d’euros.

2. De 1979 à 1993, le solde commercial français est globalement déficitaire même si ce déficit s’atténue parfois (1987). Ensuite, jusqu’en 2004, la France dégage un excédent commercial qui croît jusqu’en 1997 avant de se réduire. Depuis cette année, la France voit son déficit commercial se creuser.

3. un déficit commercial peut signifier une insuffisance d’exportations. La demande internationale n’est donc pas favorable à la croissance du PIB national. Inversement, un excédent commercial peut traduire une demande internationale dynamique favorable à la croissance du PIB.

4. En même temps, il faut être prudent car un déficit commercial peut faire suite à une progression de l’activité économique incitant à importer plus alors que les exportations restent stables.

5. Le déficit commercial résulte ici de la croissance et n’est donc pas mauvais en soi.

EXERcIcE 1 1. Faux, il existe une diversité d’organisations productives.

2. Vrai, mais ce n’est pas la seule. Il faut y ajouter les importations.

3. Faux, il s’agit de la production réalisée par les administrations publiques et les associations.

➜ Manuel p. 46eXerCiCes

Si l’équilibre comptable est toujours réalisé, cela ne signifie pas qu’il y ait constamment équilibre écono-mique. En effet, il se peut que l’offre de biens de consommation soit supérieure à la demande : dans ce cas on a une surproduction de ce type de biens. Aussi, les producteurs de ces biens risquent de réduire leur pro-duction. cela aura tendance à réduire le piB. De même, l’équilibre emplois-ressources ne signifie pas qu’il y ait équilibre des échanges extérieurs. Par exemple, la France connaît ainsi depuis une dizaine d’années un déficit commercial, ce qui signifie que l’on importe plus que l’on exporte. un déficit commercial n’est cependant pas toujours une mauvaise chose : tout dépend s’il traduit véritablement un recul des exporta-tions lié à un manque d’attractivité des produits nationaux ou de compétitivité des entreprises nationales.

Faire le bilan

04732861_livre.indb 30 30/06/11 14:30

Page 12: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

31Chapitre 2 Les grandes questions économiques : la richesse et sa répartition

Comment tenir compte de l’inflation pour évaluer le piB ?

Le problème

1. La richesse stagne entre l’année 1 et l’année 2. Elle diminue l’année 3. Puis elle augmente l’année 4.

2.

Année Année 1 Année 2 Année 3 Année 4

Production en volume (nombre de gâteaux)

20 000 20 000 15 000 21 000

Prix unitaire 2 3 5 3

Production en valeur 40 000 60 000 75 000 63 000

3. Non : on a l’impression d’une augmentation en 1 et 3 alors que les quantités produites stagnent puis

diminuent. Enfin, lorsque la production augmente, la production évaluée en valeur diminue.

traVauX diriGÉs ➜ Manuel p. 47

4. Faux, au contraire elle est comptée, même si le calcul de la valeur ajoutée peut poser problème.

5. Vrai, il s’agit de la valeur ajoutée. Il faut donc retrancher la valeur des consommations intermédiaires au chiffre d’affaires.

6. Vrai, parce que rien n’est vendu, il n’y a donc pas de chiffre d’affaires.

7. Vrai.

8. Faux, il décrit un équilibre comptable.

9. Faux, depuis 2004.

10. Vrai, une augmentation des stocks l’année n peut inciter à produire moins l’année n + 1 en vue de déstocker.

EXERcIcE 2

Agent économique Fonction(s) principale(s) Ressource(s) principale(s)

EntreprisesProduction de biens et services marchands

Vente de biens et services

ménagesConsommerproduction de biens et services marchands (entreprise individuelle)

rémunération du travail, revenus de transfertproduit de la vente

Administrations publiques

produire des services non mar-chands prélèvements obligatoires

Associationsproduire des services non mar-chands réservés à certains ménages

Contributions volontaires de cer-tains ménagessubventions

EXERcIcE 3 Entreprises vers ménages : ventes de biens et services, salaires versés/ménages vers entreprises : mon-naie pour acheter biens et services ; vente de travail.

Entreprises vers administrations publiques : versement d’impôts et cotisations sociales patronales/Ad-ministrations publiques vers entreprises : subventions, services non marchands.

Administrations publiques vers ménages : services non marchands, prestations sociales/ménages vers administrations publiques : impôts et cotisations sociales salariales.

04732861_livre.indb 31 30/06/11 14:30

Page 13: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

32 Partie 1 • Thème 1 Les grandes questions que se posent les économistes

Une solution1.

Année Année 1 Année 2 Année 3 Année 4

Production en volume (nombre de gâteaux)

20 000 20 000 15 000 21 000

Prix unitaire 2 3 5 3

Production en valeur 40 000 60 000 75 000 63 000

Indice des prix 100 150 250 150

Production en volume (évaluée en monnaie)

40 000 40 000 30 000 42 000

2. L’année 1, les productions en valeur et en volume (évaluées en monnaie) sont évaluées au même montant. En fait, cette année 1 sert de base à partir de laquelle nous allons estimer les évolutions de la production en volume.

3. oui, on retrouve les mêmes évolutions que celles de la production en volume exprimée en nombre de produits. on a une stagnation de la production les deux premières années, une diminution la troisième année et une augmentation la quatrième année.

Application1.

Année 2006 2007 2008 2009

PIB nominal 1806 1894 1950 1907,1

Prix unitaire 100 101,5 104,3 104,5

Production en valeur 1 806 1 866 1 869,61 1 824,98

2. Entre 2006 et 2009, le PIB nominal a augmenté de 5,6 % environ. Entre 2006 et 2007, le PIB nominal a augmenté de 4,9 %.

3. Entre 2006 et 2009, le PIB réel a augmenté de 1,05 %. Entre 2006 et 2007, le PIB réel a augmenté de 3,32 %.

4. Les écarts sont parfois importants : 1 point entre 2006 et 2007, 4,55 points pour l’évolution entre 2006 et 2009. cela s’explique par l’effet prix.

TRouVER ET clAssER dEs ARgumEnTsÉtape 1

1. a ➜ argument b ➜ exemple c ➜ exemple d ➜ argument

2. argument a ➜ exemple c argument d ➜ exemple b

Étape 21. 1re partie : comment sont produites les richesses d’une nation ?2e partie : comment se répartissent les revenus créés ?

2. Argument a : document 1.Argument d : document 4.

3. Les associations créent aussi des richesses dans la mesure où elles rendent des services. mais ces ser-vices sont non marchands, ils ne sont pas vendus et ceux qui les rendent ne sont pas rémunérés.

4. une fois les richesses créées, celles-ci servent à « récompenser » ceux qui ont participé à leur création, et en premier lieu les travailleurs, qui perçoivent un salaire.

5. Illustration de l’argument de la question 3 : les Restos du cœur distribuent bénévolement de nos jours

Vers Le BaC ➜ Manuel pp. 48-49

04732861_livre.indb 32 30/06/11 14:30

Page 14: Les grandes questions économiques : la richesse et sa ...sesalaprovidence.free.fr/1ere/Chapitre 1 Entreprises et organisations/livres du prof...la richesse et sa répartition Chapitre

33Vers Le BaC • Chapitres 1 et 2

100 millions de repas gratuits (document 2).Illustration de l’argument de la question 4 : dans le document 3, nous pouvons voir que, sur 100 € de valeur ajoutée, 58,4 sont distribués sous forme de salaire, sans oublier que les revenus mixtes récompen-sent aussi en partie le travail (des indépendants).6. Argument supplémentaire pour la 1re partie : des richesses sont aussi produites par les administra-tions. Elles ont la particularité de proposer des biens et surtout des services gratuitement ou quasi gra-tuitement, mais ceux qui rendent ces services sont rémunérés. cette production de richesses est compta-bilisée dans la valeur ajoutée (illustration avec le document 1).Argument supplémentaire pour la 2e partie : les propriétaires du capital sont également récompensés par les richesses qui ont été créées, pour avoir investi. ce sont les profits destinés aux entreprises et qui peu-vent par exemple servir à payer des dividendes pour les actionnaires (illustration avec le document 3).

Étape 31. Argument a de la 1re étape ➜ 1re partieArgument d de la 1re étape ➜ 2e partieArgument de la question 3 de l’étape 2 ➜ 1re partieArgument de la question 4 de l’étape 2 ➜ 2e partie1er argument de la question 6 de la 2e étape ➜ 1re partie2e argument de la question 6 de la 2e étape ➜ 2e partie

2. 1re partie : la création de richesses dans une nationArgument 1 : les entreprises créent des richesses (exemple : les entreprises du secteur industriel, docu-ment 1).Argument 2 : les administrations créent aussi des richesses (exemple : lecture statistique du document 1).Argument 3 : les associations créent des richesses, mais non marchandes et non comptabilisées (exemple : les Restos du cœur, document 2).2e partie : les richesses créées sont réparties entre différents acteursArgument 1 : les travailleurs perçoivent des salaires ou des revenus mixtes (exemple : document 3).Argument 2 : les entreprises perçoivent des profits qui récompensent les investissements réalisés (exemple : document 3).Argument 3 : les revenus de transfert issus de le redistribution par l’état (exemple : document 4).

04732861_livre.indb 33 30/06/11 14:30