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Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par Daniel Boy Contrat n°14 10 C 0050 Coordination technique : Solange Martin Service Economie et prospective Direction Recherche et Prospective ADEME (Paris) RAPPORT FINAL LES FRANÇAIS ET L'ENVIRONNEMENT Décembre 2014

LES FRANÇAIS ET L'ENVIRONNEMENT - ademe.fr · progression des installations de champ d'éoliennes terrestres ou offshore, très fréquemment médiatisées, a pu contribuer à faire

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Étude réalisée pour le compte de l’ADEME par Daniel Boy Contrat n°14 10 C 0050 Coordination technique : Solange Martin – Service Economie et prospective – Direction Recherche et Prospective – ADEME (Paris)

RAPPORT FINAL

LES FRANÇAIS ET L'ENVIRONNEMENT

Décembre 2014

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 2

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Les Français et l'environnement 3

SOMMAIRE

1 Les attitudes des français à l'égard des énergies renouvelables (ENR) .......................................... 7

1.1 Notoriété des ENR .................................................................................................................... 7

1.2 Qualités comparées des énergies ............................................................................................. 9

1.3 Préférences pour les ENR ....................................................................................................... 12

1.4 L'usage domestique des ENR .................................................................................................. 17

2 Les attitudes des français à l'égard de la qualité de l'air .............................................................. 33

2.1 Pollution de l'air au niveau national, local ............................................................................. 33

2.2 Gêne causée par la pollution de l'air ...................................................................................... 39

2.3 Qualité de l'air intérieur ......................................................................................................... 41

Conclusion .................................................................................................................................... 46

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Les Français et l'environnement 4

RESUMÉ L'enquête "Les Français et l'environnement" a été administrée en septembre et octobre 2014 par l'institut "Opinion Way" auprès d'un panel d'internautes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus. Elle comprend deux volets, le premier centré sur les attitudes à l'égard des énergies renouvelables, le second sur les perceptions de la qualité de l'air. Cette recherche prend la suite de plusieurs enquêtes qui ont été réalisées pour le compte de l'ADEME dans les années antérieures. Cette antériorité a, dans une certaine mesure, permis des comparaisons dans le temps sur les attitudes des Français dans ces deux domaines. La comparaison systématique des qualités et défauts des principales énergies à 3 ans de distance (BVA 2011 / Opinion Way 2014) montre une très grande stabilité de l'image générale des énergies : les ENR sont parées de toutes les qualités, ou presque, les seules réserves concernant "leurs performances". A l'inverse le nucléaire est jugé risqué mais on lui attribue souvent de bonnes performances. La valorisation positive des ENR s'est cependant modulée dans le temps : certains indicateurs semblent indiquer que l'aggravation de la crise économique a quelque peu entamé cette disposition de principe. Il apparait d'autre part que, l'attractivité des ENR les unes par rapport aux autres a pu varier dans le temps: le solaire, souvent considéré comme l'énergie la plus désirable, semble subir une certaine défaveur, comparé notamment aux promesses des énergies marines (éoliennes off-shore hydroliennes). Globalement la perception de la qualité de l'air extérieur a assez peu varié dans le temps ; elle reste toujours plus optimiste quand on juge sa propre situation (là où vous habitez) que lorsque l'on apprécie la situation de la France en général. Quant aux mesures destinées à améliorer cette qualité en restreignant les sources de pollution elles suscitent des jugements variés, selon le degré de contrainte qu'elles impliquent. La qualité de l'air intérieur, en revanche, fait l'objet de jugements plus pessimistes que dans les enquêtes précédentes. Sur ce point Il est possible que la médiatisation des mesures effectuées dans ce domaine aient accru les inquiétudes du public.

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Les Français et l'environnement 5

Méthodologie

L'enquête dont les résultats sont analysés ici a été réalisée par l'institut de sondage "Opinion Way" auprès

d'un échantillon de 1067 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus,

constitué selon la méthode des quotas au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie

socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L'échantillon a été interrogé

en ligne sur système CAWI (Computer Assistance for Web Interview). Le terrain a été réalisé du 25

septembre au 2 octobre 2014.

L'enquête a porté sur deux sujets, traités ici dans deux parties successives :

1. Les attitudes des Français à l'égard des énergies renouvelables

2. Les attitudes des français à l'égard de la qualité de l'air

Dans ce rapport, deux perspectives d'analyse ont été privilégiées :

Des comparaisons dans le temps, c'est à dire des évaluations des résultats obtenus dans cette

enquête avec les conclusions d'enquêtes antérieures.

Des comparaisons dans l'espace social ou idéologique c'est à dire des mises en valeur des écarts

observés au sein des différents sous-groupes constituant l'échantillon.

Sur le premier point, il est possible de tirer des enseignements de rapprochements avec deux types

d'enquêtes réalisées dans une période récente pour le compte de l'ADEME. Il s'agit d'abord de sondages

effectués par l'institut BVA notamment en 2010 et 2011 et qui comportent un certain nombre de questions

identiques ou proches de celles qui ont été utilisées dans la présente enquête. Des comparaisons sont

aussi possibles avec des enquêtes réalisées par le CREDOC et en particulier avec la plus récente d'entre

elles intitulée "Enquête sur les attitudes et comportements des français en matière d’environnement" (juin

2011). Pour apprécier ces comparaisons à leur juste valeur, il faut garder à l'esprit le fait que leurs modes

d'administration ne sont pas identiques : les enquêtes "Energies renouvelables" de BVA ont été réalisées

par téléphone et celles du CREDOC l'ont été en "face à face". Or, l'ADEME a fait le choix cette année de

commander une enquête "en ligne" c'est à dire selon un protocole d'auto-administration auprès d'un

échantillon d'internautes. Sans revenir ici sur les inconvénients et avantages de chacune de ces méthodes 1,

il faut cependant rappeler que les enquêtes en ligne, outre leur coût d'administration nettement moins élevé,

présentent l'avantage de laisser les répondants plus libres de leurs réponses dans la mesure où ils ne se

trouvent pas en interaction directe avec un enquêteur. Cette différence induit le fait que les personnes

enquêtées "en ligne" tendent, moins qu'au téléphone ou en "face à face", à donner des réponses

supposées "socialement désirables". Dans un domaine tel que l'environnement, où les valeurs sont

souvent très consensuelles, cette différence peut être très avantageuse. Mais cette divergence de méthode

complique évidemment les comparaisons puisque les écarts observés peuvent être mis au compte, soit

d'évolutions de l'opinion publique, soit d'un effet du mode d'administration.

Pour ce qui est de la seconde perspective, la prise en compte de l'espace social et idéologique, on a

systématiquement observé les variations des réponses selon huit critères :

1 Dans notre rapport effectué pour l'ADEME en 2013 "Les représentations sociales de l'effet de serre

2013 : comparaisons des terrains d'enquête "téléphone" et online" nous avons explicité les conséquences induites par le choix de ces différents modes d'administration. Pour une perspective plus complète, voir : "Enquêtes en ligne : peut-on extrapoler les comportements et les opinions des internautes à la population générale ?" Régis Bigot, Patricia Croutte, Fanette Recours. Cahier de recherche n° 273, décembre 2010, Département « Conditions de vie et Aspirations des Français » Dirigé par Régis Bigot.

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Les Français et l'environnement 6

La taille de la commune de résidence

Le genre

L'âge

La profession de la personne de référence

Le niveau et le type d'études

Le revenu du foyer par unité de consommation

La proximité politique

L'intérêt 2 déclaré pour l'environnement

Le questionnaire, d'une durée d'environ trente minutes, est centré sur deux dimensions : d'une part les

attitudes à l'égard des énergies renouvelables, d'autre part les attitudes à l'égard de la qualité de l'air.

2 Les personnes interrogées sont invitées à déclarer l'importance qu'elles accordent à l'environnement sur une échelle de 1 à 10. Ces notes ont été

regroupées en fonction de la distribution observée en 4 catégories (moins de 8 , note 8, note 9, et note 10)

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 7

1 Les attitudes des français à l'égard des énergies

renouvelables (ENR)

1.1 Notoriété des ENR

La première question concernant les attitudes à l'égard des ENR consiste en une mesure de notoriété

spontanée formulée ainsi : Quelles sont les énergies renouvelables que vous connaissez, ne serait-ce que

de nom ? (question "ouverte", dont les catégories de réponses sont rassemblées a posteriori) .

Graphique 1 : Notoriété spontanée des ENR (Enquête BVA 2011)

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 8

Graphique 2 : Notoriété spontanée des ENR (Enquête Opinion Way

2014)

La comparaison des graphiques 1 et 2 correspondant respectivement aux enquêtes de 2011 et 2014 fait

apparaitre en premier lieu une diminution du nombre total de citations . Cette diminution doit être comprise

en rapport avec la méthode de recueil des données : au téléphone les citations sont un peu plus

abondantes parce qu'elles sont fournies oralement et avec des relances multiples proposées par

l'enquêteur. Dans les enquêtes en ligne à l'inverse, la réponse est plus "coûteuse" puisque l'internaute doit

inscrire en toutes lettres ses choix, une seule relance étant proposée à l'écran 3 .

Une fois admis cet écart du au mode d'administration, la différence la plus marquée entre les réponses

obtenues dans les deux enquêtes concerne le recul du "solaire". Plus précisément, c'est la mention des

panneaux solaires qui décroit passant de 46 % en 2011 à 23% en 2014. Vraisemblablement, cette

différence tient à la baisse d'attractivité de ce mode de production d'énergie renouvelable. Dans les

enquêtes précédentes et dans une recherche effectuée pour le compte de l'ADEME en 20114 on avait noté

les hésitations du public quant aux difficultés techniques de ces installations et ses inquiétudes quant à la

stabilité des contrats prévoyant l'éventuel rachat de l'électricité produite. Dans la même période, la

progression des installations de champ d'éoliennes terrestres ou offshore, très fréquemment médiatisées, a

pu contribuer à faire passer ces installations au premier rang de la notoriété des ENR.

Une seconde différence notable concerne le score de notoriété de l'énergie géothermique qui passe de

29 % en 2011 à 18 % en 2014. Mais il se peut que cette baisse apparente soit due à une différence des

protocoles d'administration. En effet dans l'enquête "téléphone" de 2011 l'enquêteur dispose de la liste des

ENR accompagnée d'une brève définition à l'aide de laquelle il code les réponses de l'enquêté (sans lui

3 Vous m’avez dit connaître [énergie citée en premier]. Y a-t-il encore d’autres énergies renouvelables que vous pouvez me citer ?

4 Les usages de l'énergie dans le foyer : attitudes et pratiques sociales". Daniel Boy Sciences Po / Cevipof / octobre 2011

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 9

suggérer les réponses possibles). Dans le cas de l'énergie géothermique la définition suivante est fournie à

l'enquêteur : L’énergie géothermique (chaleur de la terre). Dans l'enquête en ligne de 2014 en revanche,

l'enquêteur ne dispose pas de cette assistance au codage. Il se peut que l'indication fournie à l'enquêteur

dans les enquêtes précédentes ait contribué à classer des réponses relativement imprécises dans la

catégorie Géothermie, et accru par là même son niveau apparent de notoriété.

Graphique 3 : Parmi les énergies renouvelables suivantes, pourriez-vous indiquer si vous la

connaissez ne serait-ce que de nom ou si vous n'en avez jamais entendu parler ? (Enquête 2014)

La question suivante (graphique 3) duplique l'interrogation de notoriété mais en assistant les enquêtés par

une mention explicite des énergies en question. Les résultats confirment qu'en mode "assisté" les ENR

disposent d'une notoriété considérable y compris, l'énergie géothermique (83 %). Seule l'énergie biomasse

suscite plus d'interrogations puisque 44 % des répondants déclarent la connaître (au moins de nom)5. Les

variations de ces réponses en fonction du niveau d'études indiquent clairement l'existence d'un gap

culturel : le taux de notoriété de cette énergie passe de 28 % pour les niveaux d'études les plus

faibles (CEP BEPC) à 60 % pour le niveau "universitaire scientifique".

1.2 Qualités comparées des énergies

Pour comparer les qualités des différentes énergies "terme à terme" on a demandé aux enquêtés de choisir

parmi une liste d'énergies variée celle qui, de leur point de vue, était dotée de telle ou telle qualité. Toutefois

la liste présentée aux enquêtés a pris deux formes distinctes soumises à deux moitiés (sélectionnées au

hasard) de l'échantillon : l'une avec les mentions "énergie géothermique" et "hydrogène", l'autre sans ces

mentions. Cette technique de partage d'échantillon permet de tester la notoriété de nouvelles énergies,

avec une première moitié de l'échantillon, tout en gardant une liste de choix strictement identique à

l'enquête précédente avec la seconde moitié de l'échantillon de façon à permettre une comparaison

rigoureuse des évolutions. Dans le tableau 1 nous présentons la liste des choix incluant l'hydrogène et la

géothermie :

5 Ici les réponses ne sont pas comparables avec les données de l'enquête BVA de 2011 car le questionnaire fournissait aux enquêtés une définition très complète de l'énergie citée, par exemple, pour l'énergie biomasse : "L’énergie biomasse qui exploite les ressources végétales comme le bois, les biocarburants ou les biogaz". Cette aide contribue évidemment à augmenter les taux de notoriété qui, de

ce fait ne peuvent être utilement comparés d'une enquête à l'autre.

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Les Français et l'environnement 10

Tableau 1 : Parmi les énergies que je vais vous citer, quelle est celle qui correspond le mieux à

chacune des qualités suivantes ? Avec Géothermique et hydrogène

Energie

solaire

Energie

des

mers

Energie

éolienne

Energie

géothermique

Energie

nucléaire

Energie

hydraulique

Energie

Biomasse Gaz Pétrole Hydrogène

…la moins

dangereuse 36% 14% 24% 13% 2% 6% 2% 0% 0% 2%

…d'avenir 31% 16% 16% 13% 6% 4% 3% 1% 0% 8%

…la moins polluante 33% 15% 20% 12% 3% 10% 1% 2% 1% 2%

…permettant de

lutter le mieux contre

l'effet de serre

30% 12% 23% 11% 6% 8% 3% 1% 1% 3%

…la plus

respectueuse de la

biodiversité et des

paysages

28% 15% 8% 23% 2% 8% 8% 2% 1% 4%

… qui assure le plus

d'indépendance

énergétique

30% 8% 13% 10% 19% 6% 2% 3% 5% 2%

…la moins chère à

produire 32% 9% 12% 10% 11% 8% 8% 3% 3% 3%

…la plus

performante 19% 4% 7% 7% 38% 6% 2% 6% 6% 4%

Au total "la géothermie" se situe à un rang inférieur à celui du solaire ou de l'éolien mais obtient cependant

des scores appréciables, du niveau à peu près de "l'énergie des mers". "L'hydrogène" en revanche est très

peu choisi, en raison, certainement, de son manque de notoriété.

Une fois analysé l'effet de ce partage d'échantillon, on a comparé les résultats obtenus en 2014 avec ceux

de l'enquête BVA de 2011. Pour ce faire, les deux tableaux de résultats ont été reproduits ici (tableau 2) et

un troisième tableau a été construit à partir des écarts calculés entre chacune des cases de ces deux

tableaux (écarts % 2014 - % 2011). Cette troisième partie du tableau 2 permet donc de visualiser les

différences de perceptions des qualités des énergies à quatre ans de distance :

Tableau 2 : Parmi les énergies que je vais vous citer, quelle est celle qui correspond le mieux à

chacune des qualités suivantes ?

Enquête 2011 Energie

biomasse

Energie

solaire

Energie

éolienne Gaz Pétrole

Energie

nucléaire

Energie

hydraulique

L’énergie la moins chère à produire 10% 31% 16% 2% 2% 10% 8%

L’énergie la plus respectueuse de

l’environnement 9% 48% 21% 1% 0% 1% 12%

L’énergie la moins polluante 8% 42% 29% 1% 1% 1% 13%

L’énergie la moins dangereuse 8% 46% 26% 1% 0% 1% 11%

L’énergie d’avenir 8% 49% 16% 1% 1% 6% 8%

L’énergie qui expose le moins aux tensions

internationales 7% 43% 18% 1% 2% 4% 7%

L’énergie la plus performante 4% 22% 7% 4% 4% 27% 11%

L’énergie permettant de lutter le mieux contre

l’effet de serre 6% 33% 26% 1% 1% 4% 12%

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Les Français et l'environnement 11

Enquête 2014 Energie

Biomasse

Energie

solaire

Energie

éolienne Gaz Pétrole

Energie

nucléaire

Energie

hydraulique

…la moins chère à produire 11% 30% 17% 3% 2% 16% 8%

…la plus respectueuse de la biodiversité et des

paysages 12% 36% 7% 1% 1% 4% 9%

…la moins polluante 3% 38% 24% 1% 1% 5% 9%

…la moins dangereuse 3% 46% 25% 0% 0% 2% 7%

…d'avenir 4% 41% 16% 1% 1% 10% 4%

… qui assure le plus d'indépendance

énergétique 3% 33% 12% 3% 3% 28% 6%

…la plus performante 3% 19% 7% 5% 6% 46% 7%

…permettant de lutter le mieux contre l'effet de

serre 4% 36% 22% 1% 1% 7% 9%

Ecarts : (% 2014 - % 2011)

Energie

Biomasse

Energie

solaire

Energie

éolienne Gaz Pétrole

Energie

nucléaire

Energie

hydraulique

L’énergie la moins chère à produire 1% -1% 1% 1% 0% 7% 0%

L’énergie la plus respectueuse de

l’environnement /biodiversité 3% -12% -14% 0% 1% 3% -3%

L’énergie la moins polluante -5% -4% -5% 0% 0% 4% -4%

L’énergie la moins dangereuse -5% 0% -1% -1% 0% 1% -4%

L’énergie d’avenir -4% -8% 0% 0% 1% 4% -4%

L’énergie qui expose le moins aux tensions

internationales/indépendance -4% -10% -6% 2% 1% 24% -1%

L’énergie la plus performante -1% -3% 0% 1% 2% 19% -5%

L’énergie permettant de lutter le mieux contre

l’effet de serre -2% 3% -4% 0% 0% 3% -3%

Au total les écarts observés sont minimes, le plus souvent inférieurs à 5 % signe que, globalement, les

qualités reconnues aux énergies citées ont des structures de base assez stables. A cette règle

quelques exceptions (notées en grisé dans le tableau). C'est d'abord le cas du solaire dont la mention en

tant "qu'énergie d'avenir" diminue de 10 points de pourcentage. Cette évolution semble cohérente avec la

baisse d'attractivité du solaire notée plus haut. C'est, en second lieu, l'exemple du nucléaire dont la qualité

d'énergie "la plus performante" progresse de 19 points de pourcentage. Il faut ici se souvenir que l'enquête

de BVA en 2011 se situe quelques mois après la catastrophe de Fukushima. Restent enfin trois autres cas

qui concernent des évolutions relatives de la qualité intitulée "L’énergie qui expose le moins aux tensions

internationales" en 2011 et dont la formulation a été modifiée en 2014 dans les termes suivants "l'énergie

qui assure le plus d'indépendance énergétique". Cette fois c'est vraisemblablement ce changement de

formulation qui peut être la cause des évolutions constatées : 4 % de l'échantillon estimaient que le

nucléaire avait pour vertu "d'exposer le moins aux tensions internationales" en 2011, alors que 28 % lui

attribuent en 2014 la qualité "d'assurer le plus d'indépendance énergétique" (soit un écart de + 24 points de

pourcentages).

Globalement les qualités reconnues aux différentes énergies ne varient pas sensiblement au sein des

différentes catégories de l'échantillon, à une exception près, celle de l'énergie nucléaire. Dans ce seul cas,

apparaissent des clivages qui répondent tous à la même logique sociodémographique : les hommes, les

générations les plus anciennes, les personnes ayant le niveau d'études le plus élevé (notamment

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 12

quand il s'agit d'études scientifiques) attribuent plus fréquemment des qualités à l'énergie nucléaire.

Ces différences s'observent en particulier pour ce qui est de la "performance" de "l'indépendance" ou

encore de la "lutte contre l'effet de serre".

1.3 Préférences pour les ENR

Graphique 4 : Et vous personnellement, êtes-vous tout à fait, plutôt, plutôt pas ou pas du tout

favorable au développement des énergies renouvelables en France ? Rappel enquêtes BVA de 2004

à 2011.

Les ENR bénéficient depuis longtemps d'une image extrêmement positive. L'examen des enquêtes

antérieures administrées par BVA permet des comparaisons avec la situation actuelle (graphique 4) :

depuis 2004 l'approbation dépasse 95 % quand on considère le total des personnes " tout à fait" ou "plutôt

favorables". Les seules variations que l'on observe dans les réponses à cette question se situent sur la

réponse extrême : "tout à fait favorable" dont les pourcentages ont culminé à plus de deux tiers dans les

années 2005 à 2009 pour redescendre à un peu plus de 50 % à partir de 2010. Bien que modeste, cette

évolution est en cohérence avec d'autres indicateurs d'opinion (en particulier les enquêtes sur la

perception du réchauffement climatique) qui font apparaître un pic d'attitudes positives dans les années

2007 à 2009 (années de la mobilisation marquées en particulier par le Grenelle de l'Environnement) et un

déclin après l'échec ressenti de la conférence de Copenhague (décembre 2009) et l'entrée dans les années

d'aggravation de la crise économique.

Dans la dernière enquête il apparait que les personnes ayant acquis un niveau d'études universitaire sont

les plus favorables au développement des énergies renouvelables : 64 % d'entre elles se déclarent "très

favorables" contre 53 % en moyenne.

Il est intéressant de constater que le fait de pouvoir citer spontanément des énergies renouvelables,

indice fiable d'une connaissance de ces énergies, entraine une attitude plus favorable à l'égard de

ces dispositifs. En effet, parmi ceux qui ne sont pas en capacité de citer au moins une énergie

renouvelable 6 41 % se déclarent "très favorable à ces énergies" contre 67 % pour les répondants

qui citent au moins trois énergies renouvelables.

6 Il s'agit des réponses à la question Quelles sont les énergies renouvelables que vous connaissez, ne serait-ce que de nom ? cf

Graphique 2.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 13

Graphique 5 Quel pourcentage de votre budget énergie seriez-vous prêt à mettre en plus pour

passer d'une énergie classique à une énergie renouvelable ?

Un autre moyen d'apprécier la valorisation des ENR dans le public consiste à demander quel serait le prix

acceptable pour s'assurer de l'emploi d'une ENR : un tiers de l'échantillon n'accepterait aucun surcoût et un

quart une majoration de 1 à 5 %. Le refus de contribuer au développement des ENR par un surcoût

dépend pour l'essentiel du niveau d'études : 48 % pour le niveau CEP BEPC contre 26 % pour le

niveau universitaire. En revanche le revenu du foyer (par unité de consommation) n'influe pas sur

cette réponse.

Initialement, la question de la potentialité des ENR à remplacer les énergies traditionnelles à échéance de

20 ans était posée de façon générale. Dans l'enquête de 2014 au contraire, trois domaines ont été

spécifiés : l'industrie, les transports et l'habitat :

Graphique 6 : Pour les domaines suivants, pensez-vous qu’il serait possible d’ici une vingtaine

d’années de produire quasiment toute l’énergie nécessaire au pays à partir d’énergies

renouvelables ? (Enquête 2014)

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 14

Graphique 7 Pensez-vous qu’il serait possible d’ici une vingtaine d’années de produits quasiment toute l’énergie nécessaire au pays à partir d’énergies renouvelables ? (Enquête 2011)

Compte tenu des différences de formulation, il est difficile de se prononcer sur une évolution des

perceptions du public : en 2011 les réponses positives s'élevaient à 45 %, en 2014, elles se situent pour les

trois domaines à 44 % (industrie), 65 % (transports) et 70 % (habitat). Elles dépassent donc les attentes

du public en 2011 en ce qui concerne l'habitat et les transports mais demeurent à peu près

identiques pour ce qui est de l'industrie.

L'analyse des variations par sous-groupe montre que les jeunes générations sont, en règle générale,

un peu plus optimistes sur les potentialités des ENR alors qu'à l'inverse les plus âgés, et les

personnes dotés d'un niveau d'études ou d'un revenu plus élevés se montrent plus pessimistes.

Graphique 8 : Et selon vous, quelle énergie renouvelable, la France devrait-elle développer en

priorité ?

2014 2011

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 15

Le graphique 8 fournit une vue synthétique des attitudes à l'égard des différentes ENR en 2011 et en 2014

(deux choix étaient proposés). Ces données font apparaître une légère diminution pour le solaire (59 % à

54%) et un déclin très sensible de l'énergie éolienne (de 50 % à 35%). L'énergie des mers en

revanche est bien davantage choisie en 2014 (de 21 % à 45 %) de même que l'énergie géothermique

(de 21 % à 28 %).

La perception par le public des avantages et inconvénients des ENR a fait l'objet de mesures dans

l'enquête la plus récente et dans des enquêtes antérieures toutefois la formulation de la question posée au

téléphone en 2011 (et auparavant) et en ligne dans la présente enquête diffèrent trop pour qu'une

comparaison soit possible 7 .

Graphique 9 : Selon vous, quels sont les avantages que procurent les énergies renouvelables

?

Dans l'enquête de 2014, trois qualités se détachent de la liste proposée : l'absence de pollution, le

caractère renouvelable et l'économie d'émission de CO². Les avantages sanitaires, et économiques

(emplois, économie d'importations, valorisation de déchets) et de sécurité (sécurité de l'approvisionnement)

viennent en second lieu. L'analyse des variations montre que les arguments économiques et

scientifiques (emplois, réchauffement climatique) touchent davantage les personnes dotées de

niveau d'étude universitaire.

7 Dans l'enquête par téléphone de BVA en 2011, les personnes sont invitées à citer spontanément des avantages qui sont notés par

l'enquêteur à partir d'une liste pré-établie. Dans l'enquête en ligne de 2014 l'internaute dispose sur son écran d'une liste d'avantages qu'il peut cocher à son gré.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 16

Graphique 10 : Selon vous, quels sont les inconvénients que présentent les énergies renouvelables

?

Pour ce qui est des inconvénients reconnus à l'usage des ENR, ceux du coût jugé excessif et du

rendement estimé faible viennent en premier. Les problèmes de l'intermittence et de l'impact sur la

biodiversité viennent en second lieu. La plupart des arguments négatifs et, en particulier, celui du

faible rendement et de l'intermittence sont plus fréquents parmi les catégories culturellement

privilégiées.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 17

1.4 L'usage domestique des ENR

Graphique 11 : A l'avenir, pensez-vous que la production locale d'énergie renouvelable, même si

elle coûte un peu plus cher, soit :

Le souhait d'une production locale d'énergie renouvelable même à un coût un peu plus élevé

semble bénéficier d'un soutien dans la population. L'approbation la plus marquée (très souhaitable)

est plus fréquente en milieu universitaire (47 % contre 28 % en moyenne).

Une autre question indique que seuls 9 % des personnes interrogées savent si, dans leur région, il existe

une possibilité pour les habitants de participer financièrement à des projets de développement des énergies

renouvelables.

Quant à l'organisme qui propose ce type d'offre, il est ignoré par 43 % des répondants, 14 % d'entre

eux citant l'ADEME, 8 % le Conseil Général et 7 % EDF.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 18

Graphique 12 : Pouvez-vous préciser l'organisme qui propose ce type d'offre ?

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 19

Graphique 13 : Seriez-vous prêt à soutenir le développement des énergies renouvelables dans votre

région en plaçant une partie de votre argent dans des projets avec une rentabilité correcte

?

Quant au soutien effectif à ces initiatives par un investissement il est accepté "certainement" par 9 % des

répondants et probablement par 42 %. Ici on n'observe pratiquement aucune variation de ces réponses en

fonction des différentes variables sinon un pourcentage légèrement supérieur dans les foyers les plus

aisés : 62 % (contre 51 % en moyenne) dans le quartile le plus élevé de revenu du foyer par unité de

consommation.

Les raisons de refuser ce type d'investissement sont avant tout le manque de moyens (48 % dans

l'ensemble, 58 % dans le dernier quartile de revenu du foyer). Quant aux raisons d'en accepter le principe

elles sont d'abord d'ordre éthique (22 % : générations futures, 14 % : préservation de la planète) avant

d'être pragmatique (11 % : faire un bon placement).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 20

Graphique 14 : Accepteriez-vous qu'un parc de 5 à 10 éoliennes soit installé à moins d'un kilomètre

de chez vous ?

Le niveau d'acceptation d'une installation d'un parc d'éoliennes à moins d'un kilomètre de l'habitation

s'élève au total à 47 % . Pour comparer ce chiffre avec celui obtenu dans l'enquête de 2011 il faut recalculer

cette proportion en excluant la catégorie des personnes non "concernées (donc sur un total de 79%) car

dans l'enquête antérieure cette distinction n'était pas faite. En effectuant ce calcul on obtient 18 % de

réponses "certainement" et 42 % "probablement". En 2011 une question identique donnait pour résultat

31 % de réponses "très favorable" et 30 % "assez favorable". L'ordre de grandeur est donc à peu près le

même mais avec une diminution sensible de la réponse la plus positive.

Interrogés sur leurs raisons de refuser un projet de parc d'éolienne, les répondants avancent en premier

lieu la question du bruit (77 %) puis des nuisances pour le paysage (68 %) et enfin du danger pour les

oiseaux (27 %).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 21

Graphique 15 : Accepteriez-vous qu'une ou plusieurs installation(s) solaire(s) soit installée(s) à

proximité de chez vous ?

L'installation à proximité du domicile d'installation solaires, assortie de certaines conditions

recueille au total 93 % d'approbation, la solution la plus souvent acceptée consistant en installation

peu visibles (toits ou façades de grands bâtiments).

Les refus sont motivés avant tout par le souci de préserver ces surfaces pour d'autres usages (58 %) ou en

raison des atteintes au paysage.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 22

Graphique 16 Accepteriez-vous qu'une installation de méthanisation soit installée à moins d'un

kilomètre de chez vous ?

Graphique 17 Pourquoi n'accepteriez-vous pas une installation de méthanisation près de chez vous

?

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 23

La perspective du voisinage avec une usine de méthanisation fait la quasi-unanimité contre elle

puisque 10 % seulement des personnes interrogées en accepte le principe. Les raisons de ce refus

indiquent clairement la mauvaise réputation faite à ce type d'équipement : odeurs, risque d'explosion,

risques biologiques etc.

Graphique 18 : Accepteriez-vous qu'une installation de production d'hydrogène soit installée à

moins d'un kilomètre de chez vous ?

La perspective d'une usine de production d'hydrogène partage l'échantillon en deux moitiés

pratiquement égales : 49 % d'acceptation contre 50 % de refus. Le fait que la grande majorité des

réponses (78 %) se situe sur les valeurs centrales (oui, probablement, non probablement pas) indique

vraisemblablement que les technologies liées à l'hydrogène demeurent relativement inconnues du public.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 24

Graphique 19 : Vous nous avez dit que vous étiez contre au moins une des trois installations dont

nous venons de parler (l'éolien, le solaire de toute taille, la méthanisation). Pour chacun de ces

types d'installation, est-ce que vous modifieriez votre position avec une contrepartie financière

individuelle ou collective (indemnité, tarif préférentiel ou avantage à la commune) ?

La question d'une compensation financière, équilibrant les risques ou les désavantages induits par la

présence d'une installation a été posée : les réponses divergent sensiblement selon la nature de

l'installation : ni le parc d'éoliennes, ni, surtout, l'installation de méthanisation ne deviennent

admissibles, pour la plus grande partie des répondants, au prix d'une contrepartie financière. Les

attitudes sont plus partagées quand il s'agit d'une installation solaire (50 % oui, 50 % non). L'analyse de ces

réponses en fonction du revenu du foyer montre une seule différence : l'acceptation d'un parc d'éoliennes,

moyennant contrepartie financière, atteint 24 % (pour une moyenne de 18 %) parmi les répondants

appartenant aux foyers les moins fortunés.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 25

Graphique 20 Selon vous, quels sont les avantages des énergies renouvelables installées à domicile

?

Parmi les avantages perçus de l'utilisation domestique d'énergies renouvelables, l'argument

économique vient en premier (66 %). Dans le même registre on peut y ajouter l'accroissement de la

valeur du bien (22%) et l'intérêt de l'investissement (19 %). Le seul argument altruiste proposé dans la liste

(sentiment de faire quelque chose pour la planète) recueille 58 % de choix.

Les réponses prévues dans l'enquête de 2011 n'étant pas exactement les mêmes, seules certaines

comparaisons sont possibles : l'argument économique a progressé de 60 % à 66 %, tandis que la raison

altruiste a régressé de 68 % à 58 %.

Dans l'enquête de 2014, ces réponses ne varient guère selon les caractéristiques sociodémographiques

des individus. La seule différence est induite par "l'intérêt déclaré pour l'environnement" : ainsi, ceux

qui, sur cette mesure, ont une note inférieure à 8 ne privilégient le "sentiment de faire quelque

chose pour la planète" qu'à 44 % contre 73 % pour ceux qui ont la note 10.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 26

Graphique 21 : Avez-vous le projet, dans les 12 prochains mois, d'investir dans une ou plusieurs

énergies renouvelables (énergie solaire, bois, géothermie,...) ?

Les intentions d'investir dans les 12 prochains mois dans les énergies renouvelables peuvent être

comparées dans les enquêtes de 2011 et 2014 8 : la répartition des réponses positives ne varie guère

si l'on totalise les modalités "certainement" et "probablement" soit : 13 % en 2011 et 14 % en 2014.

La seule différence notable se situe dans la modulation de la réponse "non" : en 2014, la réponse négative

la plus déterminée s'élève à 41 % contre 57 % en 2011.

Au total, ces intentions déclarées ne varient pas significativement dans les différentes catégories de

l'échantillon : elles ne sont, en particulier, pas plus élevées dans les foyers les plus aisés.

8 La comparaison avec l'enquête postale réalisée par la SOFRES fin 2012 sur un panel de 10 000 ménages donne cependant des

chiffres sensiblement différents : à la question Avez-vous le projet, dans les 2 ans à venir, d’investir dans une ou plusieurs énergies renouvelables (énergie solaire, bois, géothermie,…) ? 2 % de l'échantillon répondent "Certainement" et 4 % "probablement".

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 27

Graphique 22 : si oui, lesquelles ?

La comparaison de 2011 à 2014 des énergies renouvelables que l'on a le projet d'installer à son domicile

doit être considérée avec prudence car les modes d'interrogations n'ont pas été exactement les mêmes

dans les deux cas : en effet, dans l'enquête de 2011 la réponse est spontanée et l'enquêteur note l'énergie

choisie en fonction d'une liste préétablie alors que dans celle de 2014 les différentes énergies sont

explicitement citées une à une par l'enquêteur. Ces différences de protocole expliquent sans doute le fait

que, dans l'enquête de 2014, chaque énergie (à l'exception de la plus connue, le solaire photovoltaïque)

sont davantage citées et que, le taux de "Ne Sait Pas" soit très supérieur dans l'enquête de 2011 (16%

contre 1%).

La hiérarchie observée en 2014 place en tête le solaire photovoltaïque (35%) devant le solaire

thermique (23 %), puis le bois (22 %).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 28

Graphique 23 Pourquoi n'envisagez-vous pas ce type d'achat ?

Les raisons pour lesquelles on n'envisage pas un tel achat dans l'enquête de 2014 9 sont en tout

premier lieu le coût de l'investissement (44%) ou la situation de locataire (28 %). La première de ces

raisons - le coût – est invoquée, au même degré, dans toutes les catégories de l'échantillon. En revanche

l'argument du "faible rendement" est plus fréquent pour des niveaux d'études élevés (18 % supérieur

scientifique). Quant à la réponse "trop âgé" elle ne devient dominante qu'au-delà de 65 ans (40 % pour les

personnes âgées de 66 à 69 ans, 55 % au-delà de 69 ans) .

9 Ici les comparaisons avec l'enquête de 2011 ne sont pas possibles compte tenu des différences du mode d'administration.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 29

Graphique 24 Considérez-vous qu'un ou plusieurs des travaux suivants sont nécessaires dans le

logement que vous occupez actuellement ?

L'isolation (35 %) , l'amélioration du chauffage (25 %), le changement de fenêtres (21 %) sont les

trois types de travaux considérés comme le plus nécessaire dans le logement occupé. Pour ces trois

catégories, les citations sont d'autant plus fréquentes que le revenu du foyer est faible. Ainsi le choix de

"l'isolation" varie de 29 % pour la classe de revenu supérieure à 43 % pour les revenus les plus

faibles.

Parmi les 62 % de personnes qui ont cité l'un au moins de ces travaux nécessaires, 38 % déclarent avoir

l'intention de réaliser ces travaux dont la moitié (53 %) dans les douze prochains mois. Cette proportion

monte à 48 % dans les foyers les plus aisés.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 30

Graphique 25 Quelles sont les raisons pour lesquelles vous n'avez pas fait ce type de travaux ou

n'envisagez pas de faire ?

Pour ceux, en revanche, qui n'ont pas l'intention de faire ces travaux, la première raison tient au

statut de locataire (34 %) et la seconde au manque d'argent disponible (25 %).

On a demandé à ceux qui ne disposaient pas de la somme suffisante et qui n'avaient pas eu recours au

crédit, la raison de leur abstention. Pour près de la moitié d'entre eux (46 %) ce sont les conditions du crédit,

et en particulier (pour 84 %) le coût du crédit qui a paru excessif.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 31

Graphique 26 : Que faites-vous pour réduire votre consommation d'énergie ?

Les économies de lumière (ampoules basse consommation, extinction plus fréquente) et la modulation du

chauffage (extinction en cas d'absence, la nuit, dans les pièces inoccupées, en cas d'ouverture de fenêtres,

sont les six comportements d'économie d'énergie domestiques les plus souvent cités.

Les mentions de comportements économes sont toujours plus fréquentes parmi les personnes

ayant un niveau d'études universitaire, ainsi que par celles qui déclarent un fort intérêt pour

l'environnement.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 32

Graphique 27 : Qu'est-ce qui vous incite principalement à réduire votre consommation d'énergie ?

Trois types d'incitations à réduire sa consommation d'énergie dominent les réponses : éviter le

gaspillage (32 %), l'augmentation de la facture énergétique (29 %) et la nécessité d'économiser

(25 %). La volonté de participer à la diminution des émissions de gaz à effet de serre est une raison très

minoritaire.

Les personnes ayant un niveau d'études universitaire sont plus enclines à "éviter le gaspillage" (41 %

contre 32 % en moyenne). En revanche, la motivation à économiser par nécessité est naturellement plus

forte parmi les foyers les moins aisés (37 % contre 25 % en moyenne).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 33

2 Les attitudes des français à l'égard de la qualité de l'air

2.1 Pollution de l'air au niveau national, local

Graphique 28 Selon vous, la qualité de l'air en France est-elle... ?

Les jugements sur la qualité de l'air "En France" sont très optimistes puisqu'en cumulant des

réponses "Très bonne" et "Assez bonne" on obtient 69 % de réponses positives. Cet optimisme est

plus élevé encore parmi les personnes âgées : 82 % au-delà de 65 ans (59 % à l'inverse parmi les 18-24

ans) et pour ceux qui ont poursuivi des études scientifiques (76 %).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 34

Graphique 29 Selon vous, la qualité de l'air là où vous habitez est-elle ?

Lorsque la même question est posée, non plus à propos de la France en général, mais du lieu d'habitation,

les réponses positives, et notamment la plus extrême "Très bonne" sont plus élevées : soit 20 % (Très) et

54 % (Assez). Cet écart entre jugement global (en France) et jugement local (là où vous habitez) s'observe

très régulièrement dans les mesures de perception du risque. On l'interprète généralement comme un "biais

d'optimisme" ou encore comme le résultat d'un processus de rationalisation qui pousse les individus à

choisir une réponse rassurante à la fois pour lui-même et pour l'enquêteur. L'enquête CREDOC de 201110

avait aussi fait le constat d'une relative quiétude des Français quant à la qualité de l'air puisque 37 % des

personnes interrogées seulement se déclaraient "Beaucoup ou assez inquiets" sur ce point.

Mais ici, le degré variable d'exposition au risque de pollution influence les réponses puisque, dans

l'agglomération Parisienne , les perceptions négatives l'emportent nettement, 57 % des répondants jugeant

la qualité de l'air "Très" ou "Assez mauvaise" contre 25 % en moyenne, et à l'autre extrême, 8 % dans les

communes rurales.

10

CREDOC Enquête sur les attitudes et comportements des français en matière d’environnement" (juin 2011).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 35

Graphique 30 Selon vous, quelles sont les sources de pollution de l'air les plus préoccupantes près

de chez vous ? (source citée en premier)

Quant aux sources de cette pollution locale11

, les personnes interrogées l'attribuent pour l'essentiel

à "la circulation automobile" (48 %) puis aux "activités industrielles" (27 %). L'identification des

facteurs locaux de pollution varie aussi selon la localisation : dans l'agglomération Parisienne 69 % des

répondants incriminent la circulation automobile, dans les villes de 100 000 à 199 999 habitants, 40 % des

répondants tiennent pour responsables "les activités industrielles" (contre 27 % en moyenne), dans les

communes rurales, ce sont les activités agricoles qui sont identifiées comme source majeure de pollution

(30 % contre 13 % en moyenne).

11

On considère ici la réponse "en premier".

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 36

Graphique 31 Pour chacune des propositions suivantes, y êtes-vous personnellement ... ?

Graphique 32 Et pour chacune des propositions suivantes, pensez-vous qu'elle est très efficace,

assez efficace, peu efficace, pas efficace du tout pour limiter la pollution de l'air ?

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 37

La question des différentes mesures destinées à améliorer la circulation a été posée successivement avec

deux modalités de réponse : est-on favorable à la mesure en question ? (graphique 31) Estime-t-on que la

mesure serait efficace ? (Graphique 32). Les deux séries de réponses sont fortement liées entre elles . La

hiérarchie est la même dans les deux cas (du plus favorable au moins favorable et du plus efficace au

moins efficace) avec cependant une nuance : les pourcentages de réponses "Efficace" sont toujours

légèrement inférieures au pourcentages de réponses "Favorables", signe que, malgré les fortes corrélations

entre les deux séries de questions, 12

des mesures auxquelles on est "favorable" peuvent être jugées "non

efficaces".

Parmi les huit mesures proposées cinq suscitent une large majorité d'approbations : la gratuité des

transports en commun (92 %) , les pistes cyclables (86 %) , le covoiturage (87 %), la limitation de vitesse

dans les centre villes 64 %) , et les autos en libre-service 78 %) . Les trois autres, qui supposent des

mesures nettement plus coercitives, ne recueillent pas la majorité des choix : l'interdiction des

véhicules anciens (40 %), la circulation alternée (33 %) et, en tout dernier, les péages dans les centres-

villes (23 %). En termes d'efficacité, le compte est à peu près le même, à un niveau un peu inférieur.

L'analyse des variations au sein des différentes catégories de l'échantillon montre que les mesures

proposées sont plus souvent acceptées et jugées efficaces par les personnes ayant atteint un

niveau universitaire (non-scientifique) et, dans une moindre mesure, par celles qui vivent dans des

foyers dont les revenus sont élevés. La propension à éprouver un "intérêt pour l'environnement" détermine

aussi des attitudes plus positives à l'égard de ces mesures, sans toutefois bouleverser la structure des

choix : quand il s'agit, par exemple, du péage urbain, 32 % des personnes les plus intéressées par

l'environnement sont favorables à cette mesure pour une moyenne de 23 %.

Les usages de la voiture déterminent aussi logiquement des attitudes différentes à l'égard des mesures

proposées. Ainsi, 54 % de ceux qui utilisent une voiture "plusieurs fois par jour" ne sont "pas favorables du

tout" au péage urbain contre 35 % parmi ceux qui n'utilisent "jamais" de voiture.

En revanche on ne note pas de différences sensibles dans ces résultats selon la taille de la commune.

12

Les coefficients de corrélations (V de Cramer) entre chacune des modalités de réponses prises deux à deux sont toujours très

significatifs et s'étagent de .38 à .44

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 38

Graphique 33 Pour éliminer les déchets verts provenant de l'entretien de votre jardin, quelle(s)

méthodes utilisez-vous ?

L'apport en déchèterie, et le compostage sont les deux modes les plus fréquents de traitement des

déchets verts. L'usage du compostage ou paillage et beaucoup plus répandu en milieu rural (64 %) et

parmi les agriculteurs (65 %) alors que l'apport en déchèterie est plus souvent cité par les foyers aisés.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 39

Au total, 35 % des personnes interrogées utilisent un chauffage au bois dont 13 % comme chauffage

principal et 22 % en chauffage d'appoint. A ces personnes il a été demandé quelles précautions elles

prenaient pour éviter la pollution de l'air ?

Graphique 34 : Quelles précautions prenez-vous pour éviter la pollution de l'air ?

La qualité d'entretien de l'appareil (60 %) et la durée de séchage du bois (57 %) sont les deux

principales précautions qui sont citées en tant que mesure d'évitement de la pollution dans le chauffage au

bois.

2.2 Gêne causée par la pollution de l'air

La question de la gêne occasionnée par la pollution de l'air a été posée dans les enquêtes du CREDOC

depuis 1997. La courbe suivante (Graphique 35) montre les évolutions depuis cette date jusqu'à l'enquête

la plus récente (2011).

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 40

Graphique 35 : Avez-vous déjà vous-même, personnellement, subi ou ressenti des gênes ou des

troubles liés à la pollution atmosphérique ? (% de réponses positives) CREDOC 2011.

2928

33 33

29

33 32

28 27

3033

36 37

2830

0

5

10

15

20

25

30

35

40

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Graphique 36 : Avez-vous déjà, vous ou un de vos proches, subi ou ressenti des gênes ou des

troubles liés à la pollution de l'air ?

Les résultats obtenus dans l'enquête actuelle ne différent pas sensiblement de ceux qui étaient

obtenus dans les années précédentes : 39 % des personnes interrogées disent avoir subi des gênes ou

des troubles liées à la pollution de l'air. Ce pourcentage correspond au pic de la courbe du CREDOC mais,

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 41

compte tenu des différences de formulation 13

il n'est pas possible d'affirmer que la mesure actuelle signifie

une évolution vers une plus grande sensibilité du public aux gênes occasionnées par la pollution.

Comme on l'avait noté dans le passé, le sentiment de gêne est beaucoup plus affirmé dans

l'agglomération Parisienne (60 % pour une moyenne de 39 %) et parmi les personnes ayant un

niveau d'études universitaire (56 %).

Graphique 37 Et pour vous-même ou l'un de vos proches, avez-vous déjà consulté un médecin à

propos de gênes dues à la pollution de l'air ?

Au total, 16 % des personnes interrogées déclarent avoir consulté un médecin en raison de gênes dues à la

pollution de l'air. Cette question est évidemment liée à la précédente de sorte que parmi les personnes

qui déclarent avoir ressenti une gêne en raison d'une pollution de l'air, 38 % ont consulté un

médecin à ce propos.

2.3 Qualité de l'air intérieur

La question de la qualité de l'air intérieur avait été posée dans les enquêtes du CREDOC, et l'inquiétude à

l'égard de ce risque avait été comparée à d'autres (Graphique 11) :

13

La mesure utilisée aujourd'hui diffère dans sa formulation de l'historique CREDOC : on précise ici "vous ou un de

vos proches" alors que les enquêtes précédentes utilisaient le terme "personnellement". D'autre part les enquêtes du

Credoc ne permettaient qu'un choix Oui / Non alors que l'enquête ADEME différencie : oui souvent, oui parfois, non

rarement, non jamais.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 42

Graphique 38 : Inquiétudes par rapport à différents risques (en %) (CREDOC 2011)

2433

2432 27

59 39

38 20

10

1121 24

32 375

714

17

26

70

50

30

10

10

30

50

70

90

Inquiétude parrapport au

risque de

maladie grave

Accident de laroute

Agression dansla rue

Consommationde produits

alimentaires

Qualité de l’air

intérieur, dans

les maisons, appartements,

bureaux, écoles,

83

Beaucoup

Assez

Un peu

Pas du tout

72

62

52

37

Source : CRÉDOC, Enquête « Conditions de vie et Aspirations», juin 2011, à l’exception des risques liés

à la consommation de produits alimentaires provenant de l’enquête de début 2011, avant l’épisode de

crise liée aux graines germées

Dans son rapport, le CREDOC concluait que le risque "qualité de l'air" venait au dernier rang dans les

comparaisons avec un total de 37 % de personnes inquiètes (Beaucoup ou Assez) . L'enquête de l'ADEME

a repris cette problématique mais en différentiant le risque perçu selon les différents lieux de vie de travail :

Graphique 39 : Les risques liés à la qualité de l'air intérieur vous inquiètent-ils... ?

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 43

Les résultats obtenus en 2014 diffèrent assez nettement de la période antérieure. Même en admettant

que la différentiation par lieu puisse affecter les résultats, l'augmentation de la perception du risque est

notable : même dans le lieu le moins exposé, du point de vue des répondants, c'est à dire le lieu de travail,

le total s'élève à 45 %, proche de celui qui concerne le logement (47 %) . Dans les crèches et les écoles, le

total (beaucoup ou assez) atteint 58 % et culmine à 67 % dans les transports.

Comparé au chiffre global de 37 % relevé dans l'enquête de 2011, ces résultats marquent

vraisemblablement une progression sensible de la sensibilité à la qualité de l'air intérieur.

Ces perceptions ne varient pas sensiblement dans les différentes catégories de l'échantillon. On

note cependant une sensibilité plus marquée des plus jeunes (18-24 ans) en ce qui concerne la qualité de

l'air dans le logement (59 % de réponses "beaucoup ou assez" contre 46 % en moyenne) et dans le lieu de

travail (56 % contre 45 % en moyenne). Les risques liés à la qualité de l'air sur le lieu de travail sont aussi

plus fréquemment perçus par les ouvriers (59 % contre 45 % en moyenne).

Graphique 40 : Selon vous, quelles sont les principales sources de pollution à l'intérieur des

habitations ? (En premier, en second, en troisième)

Trois possibilités de choix étaient offertes à la question des sources de pollution intérieure. La hiérarchie

obtenue sur le premier choix place en tête le tabac (31%) suivi des matériaux de construction ou de

décoration (20 %), puis des produits d'entretien (13%) et des diffuseurs de parfum (13 %). Le cumul

des trois choix montre une saturation sur les produits d'entretien qui viennent au premier rang

(61%). Cette hiérarchie ne diffère pas notablement selon les différentes catégories de l'échantillon.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 44

Graphique 41 : Combien de temps aérez-vous votre logement par jour ?

Les durées d'aération du domicile varient considérablement de moins de 30 minutes (29 %) à plus

de 4 heures (15 %). Ces durées ne varient pas de façon très sensible selon les caractéristiques

sociodémographiques ou les lieux d'habitation spécifiques (tels qu'ils peuvent être décrits avec les variables

disponibles dans l'enquête). Les seules différences concernent les femmes, les personnes âgées, les

niveaux d'études les plus faibles, un peu plus enclins à aérer pendant des durées longues.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 45

Graphique 42 : Parmi les actions suivantes quelles sont celles que vous pratiquez pour améliorer la

qualité de l'air dans votre logement ?

Parmi les moyens destinés à améliorer la qualité de l'air du logement, les gestes traditionnels, à la

portée de tous, demeurent dominants : aérer (89%), évacuer l'humidité (67 %), éviter de fumer

(54 %). Les comportements fondés sur une appréhension du caractère potentiellement polluant de

certaines substances, ou du mauvais réglage d'appareils de chauffage sont relativement moins souvent

déclarés mais ils sont loin d'être inconnus puisque les pourcentages de choix s'étagent de 17 % (matériaux

de décoration) à 47 % (diffuseurs de parfums).

L'analyse montre que les modes de protection classiques (tels que l'aération) sont d'autant plus cités que la

personne appartient à des classes d'âge élevées. D'autre part, les citations qui supposent une information

sur des phénomènes de pollution plus récemment identifiées (désodorisants, produits d'entretien ...) sont

plus fréquemment mentionnées par les personnes de niveau d'études universitaire et/ou appartenant à des

foyers dont le revenu est élevé.

Décembre 2014

Les Français et l'environnement 46

Conclusion

Les attitudes des Français à l'égard des énergies renouvelables L'enquête sur les attitudes des Français et les énergies renouvelables, reprend avec un nouveau dispositif -

une administration en ligne - une série de questions qui explorent des thèmes largement balisés par des

enquêtes effectuées dans les années antérieures pour le compte de l'ADEME. On sait en effet que les ENR

jouissent d'une excellente image auprès du public, parce qu'elles paraissent plus respectueuses de

l'environnement, moins risquées, et moins coûteuses que les énergies fossiles. Il reste cependant des

doutes quant à leur capacité à réaliser de bonnes performances et à assurer notre indépendance

énergétique. Sur ces deux points, dans l'enquête de 2014, comme dans les enquêtes antérieures, l'énergie

nucléaire constitue toujours un premier choix. Cette stabilité des qualités accordées aux différentes

énergies mérite d'être soulignée compte tenu des nouvelles orientations des politiques énergétiques. La

question qui porte sur les capacités des ENR à assurer notre avenir énergétique a été quelque peu

modifiée par rapport à sa formulation initiale puisque désormais on la détaille par domaines (industrie,

transports, habitats) quant auparavant on la posait globalement. En tenant compte de cette différence, on

peut cependant conclure à une progression des attentes du public, en tous cas quand il s'agit de l'habitat et

des transports.

Le souhait d'une production localisée d'ENR et le désir affirmé d'y contribuer par un investissement

personnel (51 % des réponses positives) constitue une nouveauté par rapport aux enquêtes antérieures et

devra sans doute être exploré de façon plus complète dans les enquêtes à venir.

Il reste que l'acceptabilité des ouvrages producteurs d'énergie à proximité du domicile demeure un objet de

controverses en particulier quand on soupçonne l'ouvrage d'être potentiellement source de nuisances

olfactives ou de risque d'explosion (méthanisation).

Enfin, la décision d'investir dans les ENR pour son propre compte stagne au même niveau que dans

l'enquête précédente : 13 % en 2011 14 % en 2014, et concerne en priorité le même type d'équipement

(photovoltaïque).

Au total cette nouvelle édition de l'enquête sur les attitudes à l'égard des ENR donne donc une impression

de grande stabilité. Pourtant compte tenu du changement de mode d'administration on pouvait s'attendre à

des écarts à la baisse : on sait en effet que le fait de répondre à une enquête sans être soumis à la

présence d'une enquêteur tend à diminuer le poids de la désirabilité sociale c'est à dire à permettre une

expression plus sincère des opinions. Or le caractère très consensuel du thème des ENR pousse à des

réponses de complaisance. Il n'est donc pas exclu que l'apparente stabilité de cette mesure dissimule un

mouvement relativement positif à l'égard des ENR.

Les attitudes des Français à l'égard de la qualité de l'air

Globalement, dans la dernière enquête comme dans les références antérieures, la qualité de l'air est jugée

bonne à la fois au niveau national (69 %) et, plus encore sur le lieu d'habitation (74 %). Ici pas de grands

changements par rapport aux enquêtes antérieures. De même les troubles ressentis en raison de la

pollution de l'air concernent à peu près la même proportion de répondants que dans les enquêtes

antérieures. Il reste que, notamment dans les grandes villes, la pollution de l'air due à la circulation

automobile est un objet de préoccupations.

Mais cette préoccupation ne conduit pas le public à souhaiter ni à juger efficaces les mesures de restriction

de la circulation les plus contraignantes (circulation alternée, interdiction des véhicules anciens). A ces

mesures drastiques le public préfère des politiques plus incitatives (gratuité des transports en commun les

jours de pollution, covoiturage).

On note en revanche une évolution assez sensible dans la perception de la mauvaise qualité de l'air

intérieur (maison, travail). Il assez probable que les nombreuses enquête effectuées et rendues publiques

ces dernières années à propos de la qualité de l'air intérieur ont alerté le public sur ce qui ne paraissait pas

être un enjeu crucial il y quelques années.

L’ADEME EN BREF

L'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de

l'Energie (ADEME) participe à la mise en œuvre des

politiques publiques dans les domaines de

l'environnement, de l'énergie et du développement

durable. Afin de leur permettre de progresser dans

leur démarche environnementale, l'agence met à

disposition des entreprises, des collectivités locales,

des pouvoirs publics et du grand public, ses

capacités d'expertise et de conseil. Elle aide en outre

au financement de projets, de la recherche à la mise

en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la

gestion des déchets, la préservation des sols,

l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables,

la qualité de l'air et la lutte contre le bruit.

L’ADEME est un établissement public sous la tutelle

conjointe du ministère de l'Ecologie, du

Développement durable et de l'Energie et du

ministère de l’Éducation nationale, de l'Enseignement

supérieur et de la Recherche.