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> LES RéSUMéS LES ARCHITECTES ET LA FONCTION PUBLIQUE XIX e -XXI e SIÈCLES Séminaire de recherche 2 Session > LES MISSIONS DES ARCHITECTES DANS LE CADRE PUBLIC 28 > 29 mars 2013 école nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville 60 boulevard de la Villette - 75019 Paris 2012-13 avec le soutien de la Direction générale des patrimoines - Ministère de la Culture et de la Communication

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> LES réSuméS

LES architEctES Et La fonction PubLiquEXIXe-XXIe SIÈCLES

Séminaire de recherche

2Session> LES miSSionS DES architEctES DanS LE caDrE PubLic

28 > 29 mars 2013école nationale supérieure d’architecture de Paris-belleville

60 boulevard de la Villette - 75019 Paris

2012-13

avec le soutien de la Direction générale des patrimoines - Ministère de la Culture et de la Communication

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LES architEctES Et La fonction PubLiquE - XIXe-XXIe SIÈCLES

Session 2 / LES miSSionS DES architEctES DanS LE caDrE PubLicAu sein des structures publiques ou parapubliques, on repère, confiées à des architectes, des missions d’assistance à la maîtrise d’ouvrage, de contrôle et de conseil, enfin de maîtrise d’œuvre. Les premières, dans des contextes très variés, peuvent revêtir un caractère pré-opérationnel comme les études de faisabilité, le montage d’opération, le pilotage et le suivi de projets, parfois très proche de la maîtrise d’œuvre. Depuis la mise en place du Conseil national des bâtiments civils, des conseils départementaux et de la Commission des monuments historiques, les missions de conseil et de contrôle se sont considérablement développées au cours du XXe siècle, à tous les échelons et bien au-delà des CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement) créés en 1977. Ces charges de service public sont pratiquées à travers différents statuts, souvent dans le cadre libéral, sauf pour les ABF. Les missions de maîtrise d’œuvre couvrent un champ très large : travaux de restauration des monuments historiques , d’entretien d’un patrimoine immobilier et parfois constructions neuves. Au XIXe et jusqu’au milieu du XXe siècle, s’il était habituel que les communes ou les départements confient la construction de leurs bâtiments à un architecte attitré, les tentatives de certains départements pendant le XIXe siècle de « fonctionnariser » leur architecte n’auront pas de suite. La valeur d’intérêt général accordée au patrimoine, la spécialisation nécessaire des compétences, mais aussi la volonté de maîtrise à l’échelle de l’État, sont sans doute les critères qui ont mené à la mise en place de corps d’architectes dans ce domaine, permettant toujours l’exercice libéral parallèle. Ces corps d’architectes sont aujourd’hui assez bien connus pour le XIXe siècle. Leurs évolutions récentes, qui ont trait aux interactions public/privé (ABF) et à la mise en concurrence (ACMH), seront étudiées lors de la troisième session de ce séminaire. Cette session ne prétend pas balayer le champ des missions confiées aux architectes dans des cadres publics, mais témoigner de l’évolution des pratiques depuis le XIXe siècle.

> rESPonSabLES Du SéminairE

· Catherine BruantÉcole nationale supérieure d’architecture de Versailles, Léav· Chantal CallaisÉcole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, GEVR (ADES-UMR CNRS 5185 - Bordeaux 3) · Guy LambertÉcole nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, IPRAUS (UMR CNRS AUSser 3329)

· Jean-Yves Andrieux, historien de l’architecture et de la ville, professeur à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris IV), Centre André Chastel (UMR CNRS 8150) · Florence Bourillon, historienne, professeur d’histoire contemporaine, Université Paris Est Créteil Val-de-Marne, Centre de recherche d’histoire européenne comparée · Robert Carvais, historien du droit, directeur de recherche au CNRS, Institut d’histoire du droit (IHD), Centre d’étude d’histoire juridique, Université de Panthéon-Assas, chargé de cours à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles · Olivier Chadoin, sociologue, maître-assistant, École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, chercheur, LET (Lavue, UMR CNRS 7218), réseau Ramau · Viviane Claude, architecte, historienne de l’urbanisme, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris Est Créteil Val-de-Marne, Lab’URBA · Thérèse Évette, docteur en sociologie et licenciée en sciences économiques, fondatrice du LET, chercheuse associée (Lavue, UMR CNRS 7218) · André Guillerme, historien, HTTP (EA 3716), professeur en histoire des techniques, Conservatoire national des arts et métiers · Éric Lengereau, architecte-urbaniste, chargé de mission pour l'élaboration du « Vocabulaire de l'architecture contemporaine », Délégation générale à la Langue française et aux Langues de France, Ministère de la Culture et de la Communication · François Loyer, historien de l’art et de l’architecture, directeur de recherche CNRS honoraire · Dave Lüthi, historien de l'architecture, professeur assistant, Université de Lausanne · Philippe Panerai, architecte et urbaniste, directeur de la selarl Panerai & associés, architecture, urbanisme et ville durable · Élisabeth Rojat-Lefebvre, architecte et urbaniste, directrice du CAUE 78.

> comité SciEntifiquE

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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1re journée / jeudi 28 mars 2013

> miSSionS DE conSEiL Et D’aSSiStancE À La maÎtriSE D’ouVraGE

· étienne Vacquet,conservateur délégué des antiquités et objets d’art de Maine-et-Loire

Le conseil des bâtiments civils de maine-et-Loire, depuis sa création en 1852 jusqu’à la fin du XiXe siècle : fonctionnement, analyse des avis, efficacitéLa création d’un Conseil des bâtiments civils dans le Maine-et-Loire en 1852 apporte une certaine autonomie à la création architecturale. En effet, les derniers avis du Conseil parisien sous la Monarchie de Juillet avaient laissé dubitatif le monde des architectes : faute de connaître le terrain, des catastrophes retentissantes apparurent, touchant parmi les plus importants constructeurs du département.La communication a pour but d’étudier le fonctionnement de ce Conseil, en regardant la nature de sa composition, mais aussi le travail effectué par chacun, pour apporter un éclaircissement sur l’esprit qui l’anime. En effet, les architectes et les ingénieurs qui en sont membres n’ont pas forcément la même approche, sans oublier l’importance d’un érudit local. Au-delà des problèmes purement techniques, la commission donne une orientation artistique et patrimoniale à la création locale, non sans difficultés. Cependant, cette action évolue dans le temps et prend en compte le développement des chantiers. Il convient alors de voir l’efficacité des avis formulés et des contrôles exercés.La place de cette commission est aussi à envisager en fonction des missions de certains architectes nommés par l’administration : leur rôle entre-t-il en conflit ou en résonance ? De plus, en dehors du contrôle administratif, d’autres commissions plus ou moins structurées se mettent en place en Anjou : Commission diocésaine d’art sacré, Commission archéologique de Maine-et-Loire, et publications d’érudits locaux dont l’influence n’est pas à sous-estimer. Là encore, y a-t-il une opposition à une architecture officielle ou la critique est-elle complémentaire ? En d’autres termes, l’architecture contemporaine est-elle décriée ou louée en Anjou ; doit-elle être cadrée ou laissée dérégulée ? Le regard des contemporains sur la création contemporaine prend alors toute son importance.

Étienne Vacquet est conservateur délégué des antiquités et objets d’art de Maine-et-Loire. Ses études à l’école du Louvre, puis à Paris IV Sorbonne, se sont achevées par un diplôme de 3e cycle sanctionnant un mémoire de recherche sur Charles Joly-Leterme, premier architecte des Monuments historiques de Maine-et-Loire. Parallèlement, il a pu participer à la constitution de la base ConBaVil, à partir des procès-verbaux du Conseil des bâtiments civils. Depuis lors, divers articles sur l’art en Anjou, notamment l’architecture au XIXe siècle, ont été publiés.

· éléonore marantz, historienne de l’architecture contemporaine, maître de conférence, Paris 1, chercheur HiCSA

La commission départementale des bâtiments civils des bouches-du-rhône : histoire, missions et mode de fonctionnement (1838-1905)En choisissant d’évoquer la Commission départementale des bâtiments civils des Bouches-du-Rhône entre 1838 et 1905, cette communication s’attache à retracer l’histoire d’un conseil consultatif placé sous responsabilité préfectorale et qui participe à la régulation de l’art architectural au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Instituée pour examiner les projets et devis relatifs aux bâtiments publics à construire dans le département préalablement à leur examen par le Conseil général des bâtiments civils, mais aussi et surtout pour examiner ceux dont le coût est inférieur au seuil nécessitant une autorisation ministérielle, la Commission départementale des Bouches-du-Rhône joue en effet un rôle essentiel dans les processus de sélection, de modélisation et de codification de l’architecture publique. La création, la composition et les modalités de fonctionnement de la Commission seront explicitées, grâce notamment à une analyse méthodique des procès-verbaux rendant compte de ses travaux. Au prisme de ces derniers, la question des rapports entre Paris et la province, entre les services départementaux et communaux, pourront bénéficier d’un nouvel éclairage. Enfin, en filigrane de l’histoire de la Commission départementale se dessinera bien sûr celle du service d’architecture des Bouches-du-Rhône, et plus largement celle de l’histoire de l’architecture publique sur ce territoire.

Éléonore Marantz est maître de conférences en histoire de l’architecture contemporaine à l’Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), et chercheur à l’HiCSA (équipe d’accueil 4100, Histoire culturelle et sociale de l’art). Si certains de ses travaux portent sur les architectures du loisir de l’entre-deux-guerres, ou encore sur l’architecture postale ou carcérale aux XIXe et XXe siècles, elle consacre une partie de ses recherches aux cadres et aux formes de la production architecturale dans le département des Bouches-du-Rhône depuis 1850.

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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· Jean-christophe tougeron, architecte et urbaniste, architecte conseil de l’État auprès de la Direction départementale du territoire et de la mer du Pas-de-Calais

Les architectes-conseils de l’étatAu lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le cinquième du patrimoine immobilier de la France, soit environ 2 560 000 immeubles, est détruit ou en ruine. La Reconstruction passe au premier rang des priorités des pouvoirs publics en même temps qu’elle devient un enjeu social, politique, technique et économique. L’État joue alors un rôle prépondérant dans le domaine de l’urbanisme et de la construction à l’échelle nationale. Le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme est créé fin 1944, dirigé par Raoul Dautry qui publie la Charte de l’architecte reconstructeur qui fixe les missions et l’organisation des architectes qui travaillent pour la Reconstruction. En 1948, Eugène Claudius-Petit lui succède et restera à ce poste jusqu’en 1953. Ce dernier plaide pour que soit envisagé à l’échelle du territoire un programme national d’aménagement qui engage la France à long terme. C’est dans ce contexte qu’il nomme, en 1950, les architectes-conseils de la construction recrutés parmi les éminents architectes de l’époque. Il entend se doter ainsi d’un outil d’évaluation et de contrôle des projets d’architecture.Depuis cette date, l’État au gré du changement d’intitulé du ministère en charge de la construction et de l’urbanisme, aujourd’hui ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a toujours réaffirmé la nécessité pour lui de se doter d’experts particulièrement compétents en matière d’architecture et d’urbanisme. Ces compétences reconnues ont incité d’autres services de l’État à faire appel à des architectes-conseils. C’est le cas du ministère de la Culture et de la Communication qui depuis plusieurs années fait appel à eux. Depuis 1950, il y a eu la Loi sur l’architecture de 1977, la sortie des Trente Glorieuses, et enfin l’explosion urbaine combinée avec la crise du logement. Le cadre des missions des architectes-conseils a évolué dans un aller-retour déséquilibré entre un État central qui voit son rôle se diluer dans le cadre de la décentralisation et une diminution permanente des financements publics dans les collectivités territoriales devant faire face à des reports de charges exponentiels. Cette mission de service public que des architectes en exercice sont amenés à remplir dans chaque département à raison de 2 ou 3 jours par mois reste étonnamment une manière de porter une parole et un regard unique sur l’ensemble du territoire national, libres et étrangers aux intérêts économiques du lieu du conseil.

Jean-Christophe Tougeron est architecte-urbaniste et sociologue urbain. Son agence est créée en 1984. Il exerce principalement en banlieue parisienne sur des programmes d’équipements publics et de logements collectifs, sociaux ou en accession. En 1996, Il participe à la fondation de l’association « Mouvement des architectes » qui, élue à la direction de l’Ordre des architectes d’Île-de-France, fonde la Maison de l’architecture en Île-de-France au Récollets, dont il est aujourd’hui vice-président. Il est devenu architecte-conseil de l’État en 1999 et, après une mission dans le département de l’Aube, puis à la DRAC des Pays de la Loire, est architecte-conseil de la DDTM du Pas-de-Calais depuis 2008.

· élisabeth rojat-Lefebvre, architecte et urbaniste, directrice du CAUE des Yvelines

évolution des missions des cauELes Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement sont des organismes départementaux issus de la Loi sur l’architecture de 1977 pour exercer des missions de service public : conseil, sensibilisation et formation à la qualité architecturale et au cadre de vie. Créés dans chaque département à l’initiative du Préfet et du Conseil général, ils sont essentiellement financés par une taxe départementale et des subventions.Constitués sous forme associative, leur conseil d’administration, défini par la loi à la veille de la décentralisation, est composé des représentants de l’État dans le département, d’élus représentant les collectivités locales, de professionnels et de personnes qualifiées désignées par le Préfet. En 2013, quatre-vingt-douze CAUE regroupent 1 300 professionnels pour plus de la moitié architectes, les autres métiers étant très divers : paysagistes, urbanistes, écologues, sociologues, documentalistes, infographistes…Après plus de trente ans d’existence, les CAUE sont reconnus comme des lieux originaux particulièrement précieux dans les contextes d’aujourd’hui : lieux ressource sur leur territoire, de rassemblement et d’échange pour promouvoir les démarches innovantes et faire réfléchir les citoyens, les collectivités territoriales, les acteurs associatifs et les jeunes aux problématiques contemporaines (l’étalement urbain et la densité, l’architecture environnementale, le patrimoine et la culture leviers de développement…).

Élisabeth Rojat-Lefebvre est architecte DPLG. Après un CEAA « Architecture, territoires et paysages » et un DESS d’urbanisme (IFU, Paris VIII), de 1982 à 1985 elle collabore à plusieurs agences d’architecture. De 1986 à 1988, elle est chargée de recherche au sein du Ladrhaus (EnSAV). En 1987, elle entre au CAUE 78 en tant qu’architecte conseil, et assure également des missions de conseil auprès de plusieurs maîtres d’ouvrage. Directrice adjointe (1993-2003), depuis 2003 elle dirige le CAUE 78, et, à ce titre, siège au sein de différentes commissions officielles : commissions départementales des Yvelines des sites et des paysages, d’aménagement commercial ; conseil des Villes d’art et d’histoire du ministère de la Culture et de la Communication. Elle représente la FnCAUE à la concertation sur l’enseignement et la recherche en architecture.

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· marie-Pierre huguenard,architecte, urbaniste, chef de département opérationnel à l’OPPIC

Les architectes au sein d’un opérateur de l’état en charge de la maîtrise d’ouvrage : l’opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (oPPic)L’Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la Culture (OPPIC) est un établissement public à caractère administratif sous tutelle du ministère de la Culture et de la Communication, né de la fusion du service national des Travaux et de l’Établissement de maîtrise d’ouvrage des travaux culturels (EMOC, réunion en 98 de l’Établissement public du Grand Louvre et de la mission interministérielle des Grands Travaux). L’OPPIC exerce des missions de maîtrise d’ouvrage pour le ministère de la Culture et accessoirement pour d’autres ministères et collectivités locales, réalise et fait réaliser des études préalables relatives aux investissements, à la programmation et à la mise en valeur du patrimoine immobilier de l’État, conduit en tant que mandataire des opérations de construction, restauration, réhabilitation, aménagement ou maintenance des immeubles de l’État. L’OPPIC intervient sur environ 80 immeubles : Archives nationales, Versailles, Fontainebleau, Compiègne, écoles d’architecture, Palais de Tokyo, MUCEM, quadrilatère Richelieu de la BNF, Institut de France, Musée de l’homme, INSEP, etc. Il comprend 113 agents répartis en cinq départements opérationnels, un département d’études préalables et des fonctions supports. Parmi eux il y a 19 architectes : cinq chefs de département opérationnel, trois chargés d’études préalables, neuf chefs de projet et deux assistants.

Marie-Pierre Huguenard est architecte urbaniste. Après quelques années d’exercice salarié, elle a intégré la fonction publique territoriale à la Direction des bâtiments de la ville de Colombes (92), où elle a été chef de service pendant six ans. Elle a ensuite été chef de projet au sein de la Direction des bâtiments départementaux du Val-de-Marne, puis chef de l’un des deux services opérationnels, en charge d’un patrimoine de 300 bâtiments administratifs, sociaux et culturels : gestion, maintenance, MOE et conduite d’opérations. Depuis 2006, elle est chef de département opérationnel à l’EMOC (aujourd’hui l’OPPIC) en charge notamment de la MOA de la nouvelle école d’architecture de Paris-Belleville, du Palais de Tokyo, de la rénovation du quadrilatère Richelieu de la BnF, du schéma directeur du domaine de Versailles, du schéma directeur du domaine de Fontainebleau et de la restauration du Théâtre impérial, et du nouveau pôle sportif de l’InSEP.

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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> DE La maÎtriSE D’ouVraGE À La maÎtriSE D’oEuVrE

· Julien bastoen, historien, maître assistant associé à l’ENSA de Paris La Villette

Les architectes du Palais du Luxembourg : des médiateurs entre Sénat et musée (1848-1937)Au sein du corps des architectes des Palais nationaux, ceux du Palais du Luxembourg occupent une position singulière : placés sous une tutelle à géométrie variable, ils sont de fait les architectes attitrés des institutions publiques qui se partagent le palais : le Sénat et le Musée du Luxembourg.La relation symbiotique qui unit dès 1818 ces deux institutions « spatiovores », l’une tirant son prestige de l’autre et vice versa, évolue dans la seconde moitié du XIXe siècle vers une relation de concurrence qui débouche sur l’expulsion du Musée par le Sénat.Cette ambiguïté perdure au-delà de l’établissement du code des marchés publics en 1895, puisque les architectes du Palais du Luxembourg sont encore sollicités pour élaborer plusieurs projets d’agrandissement, de reconstruction ou de transfert du Musée du Luxembourg. On peut dès lors s’interroger sur la capacité des architectes à satisfaire à la fois les exigences des conservateurs, qui ont tendance à empiéter sur leur champ de compétences, et celles des questeurs et du président du Sénat, toujours prompts à faire respecter leurs intérêts et leur autorité sur le domaine du Luxembourg.L’exploitation de plusieurs fonds d’archives permet de mettre en évidence les atouts, mais également les limites du rôle de médiateur joué successivement par Alphonse-Guy de Gisors, Charles-Jacques Gondoin, Georges Scellier de Gisors et Hippolyte Deruaz.

Julien Bastoen est historien (Paris IV-Sorbonne) et titulaire du DEA « Le Projet architectural et urbain ». Engagé dans le courant de la muséologie critique, il termine actuellement une thèse (universités de Paris VIII et de Saragosse) dans laquelle il reconstitue la généalogie de la controverse architecturale générée par les projets d’extension/reconstruction du Musée du Luxembourg entre 1848 et 1937. Contributeur occasionnel de plusieurs revues de critique d’art et d’architecture, il a également signé la traduction française de la première synthèse sur l’histoire des musées d’art contemporain (J.-P. Lorente, Les Musées d’art moderne et contemporain : une exploration conceptuelle et historique, Paris, L’Harmattan, 2010). Il enseigne par ailleurs dans les écoles d’architecture de Paris-Belleville, Paris La Villette et Marne-la-Vallée.

· maxime Decommer, architecte, doctorant ACS (UMR AUSser 3329)

Les agences de travaux des bâtiments civils Créées par l’État à la fin du XVIIIe siècle, conjointement au Conseil des bâtiments civils, les agences de travaux des Bâtiments civils ont pour principales missions d’assister l’architecte maître d’œuvre responsable d’une commande publique parisienne durant la phase d’exécution du projet. Ces structures administratives associent plusieurs acteurs, définissant leurs méthodes de travail et leurs modes de relation. Elles prennent également forme et vie dans des locaux géographiquement connus, dans des bureaux situés aux côtés des ateliers sur les chantiers des édifices en construction. Dans cette communication, nous proposons de présenter ces organisations qui, selon nous, sont les précurseurs des entreprises d’architecture des maîtres d’œuvre actuels – avec lesquelles elles partagent d’ailleurs leur dénomination –, en étant particulièrement attentifs à leur hiérarchie interne et à la répartition des missions qu’elles définissent, tout en analysant les différentes postures qu’elles déterminent, tant pour l’architecte principal que pour les agents salariés de l’État

Maxime Decommer est architecte diplômé d’État, enseignant vacataire à l’EnSA Paris-Malaquais et doctorant en architecture au laboratoire ACS (UMR AUSser 3329). Il mène une thèse sous la direction de Monique Éleb, intitulée L’apparition de l’agence d’architecture en France. Ses recherches le conduisent à s’intéresser à l’histoire de la profession des architectes de la Révolution à nos jours, à la sociologie des métiers de l’architecture, ainsi qu’à l’histoire des productions architecturales, notamment au XIXe et XXe siècles.

· Jean harari, architecte, membre fondateur du Collectif des ateliers publics, enseignant à l’ENSA de Paris La Villette

L’atelier public de blois, 1989-1996Trois ans après la disparition virtuelle du Collectif des ateliers publics et à la faveur de l’élection de Jack Lang, ministre de la Culture à l’époque, à la mairie de Blois, une expérience, unique à bien des égards, s’est mise en place dans cette ville moyenne qui n’avait pas vocation à lui servir de banc d’essai. Cette occasion a néanmoins été saisie par certains des animateurs du Collectif pour faire la démonstration concrète de la pertinence des démarches préconisées au cours des années précédentes. L’équipe mise en place, chargée des projets d’aménagement urbain de la commune, des principaux équipements publics, de la politique du logement, de la procédure DSQ dans les quartiers d’habitat social du nord de la ville, etc., a dû alors s’attacher à convaincre les responsables politiques de la crédibilité de ses propositions et de leur efficience. Elle s’est également attachée à

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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convaincre les responsables techniques et administratifs de la ville de suivre ses propositions et de les mettre en œuvre. Au cours de ses sept années de travail, l’Atelier public a néanmoins dû affronter des difficultés croissantes face aux objectifs financiers et économiques de la SEM d’aménagement, chargée de la maîtrise d’ouvrage, du montage et de la conduite des opérations d’aménagement, celle en particulier de la mutation des établissements Poulain, situés en centre-ville.Les rapports de force au sein de l’équipe municipale, le soutien du maire, l’efficacité professionnelle de l’équipe de l’Atelier public lui ont été dans un premier temps favorables ; la situation politique s’est progressivement tendue, les échéances électorales de 1996 s’approchant, son crédit s’est alors détérioré jusqu’à le contraindre à l’isolement. Une brutale reprise en main a eu lieu en 1995 conduisant inexorablement à sa disparition et au départ de ses principaux animateurs.Le bilan est cependant instructif. Plusieurs édifices majeurs de la ville ont été conçus et réalisés sous sa conduite directe, de nombreuses études urbaines importantes ont été menées et une orientation stratégique de développement urbain a été élaborée. Les principales problématiques que soulève l’activité d’un tel outil municipal – son degré d’indépendance et sa posture critique, son mode de fonctionnement inhabituellement démocratique, sa relation conflictuelle aux autres instances locales – méritent d’être présentées et analysées, car elles illustrent avec force l’innovation institutionnelle qu’incarnait le projet d’Atelier public d’architecture et d’urbanisme dans le champ des structures techniques traditionnelles de l’aménagement.

Jean Harari est architecte DPLG (UP6, 1979). De 1981 à 1989, il exerce une activité indépendante, associé à Patrick Bouchain. Il est membre fondateur et animateur du Collectif des ateliers publics de 1981 à 1986. Après avoir été architecte municipal et directeur des études de l’Atelier public de Blois de 1989 à 1997, il reprend une activité indépendante, en même temps qu’une activité d’enseignant en projet et en séminaire (« Ville, Architecture, Habitat », dirigé par Christian Moley) à l’EnSA de Paris La Villette.

· corinne Sadokh, architecte, DEA en ethnologie, maître-assistante associée, ENSA de Toulouse, chercheur LRA

L’atelier public de Saint-Jean-de-braye, une pratique professionnelle entre institutions et usagersNous proposons de témoigner d’une pratique professionnelle à la direction de l’Atelier public d’urbanisme et d’architecture (APA) de Saint-Jean-de-Braye, dans l’agglomération d’Orléans, de 1994 à 2000. L’Atelier public a été créé en 1984 dans la dyna-mique des années 80 (Collectif des ateliers publics, GAM, …). L’APA a d’abord été l’outil de coordination de la ZAC destinée à créer un centre-ville, en régie directe. L’Atelier a construit une « mémoire » de la ville, accumulation d’expériences et d’études dont la synthèse, toujours provisoire, permettait une maîtrise du moyen terme. Ses missions étaient multiples : animation de la concertation, conception d’équipements et d’espaces publics, assistance à la maîtrise d’ouvrage. La conception des espaces publics était le domaine d’intervention privilégié de l’atelier qui en assurait la conception en cotraitance avec des professionnel libéraux. Cette cotraitance permettait l’organisation du débat entre professionnels « sous le regard » et avec le concours des habitants, lors de groupes de travail réguliers organisés par l’atelier.Nous considérons l’Atelier public comme un outil de médiation, un lien entre institutions et usagers. En effet ses modes de travail s’appuyaient sur un partenariat interne (collectivités : ville, agglomération, intercommunalité, etc.) et externe (professionnels, réseaux) selon des processus itératifs associant concertation avec les usagers, négociation et gestion des opportunités avec les institutions. C’est l’ambition des projets et l’enthousiasme qui les portait qui en faisaient le moteur. Les thématiques portées par l’atelier ont émergé ensuite plus largement : développement durable, participation des usagers dans les projets, ainsi que les modes de collaboration entre professionnels.Revenir sur l’expérience de l’APA de Saint-Jean-de-Braye, concomitante avec d’autres (Chambéry Meylan, Créteil, Juvisy, etc.), permet aussi de s’inscrire dans l’actualité des débats sur la concertation, la participation des usagers aux projets architecturaux et urbains. Peut-on espérer faire ressurgir des alternatives portées aussi par les institutions (collectivités territoriales, écoles d’architecture, etc.) pour développer la diversité des modes d’exercice des architectes et faire évoluer les modes de production de l’architecture ?

Corinne Sadokh est architecte DPLG, titulaire d’un DEA en ethnologie. Elle est maître-assistante associée à l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, chercheur au Laboratoire de recherche en architecture (LRA), Toulouse. Elle collabore avec l’Association « Solidarité Villes » (ingénierie de la concertation) en Midi-Pyrénées. Elle est membre de l’Association des professionnels de l’urbanisme de Midi-Pyrénées (APUMP). Elle a dirigé de 1994 à 2000 l’Atelier public d’urbanisme et d’architecture de Saint-Jean-de-Braye (45-Orléans).

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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· christian Sallenave, docteur en sociologie, enseignant à l’ENSAP de Bordeaux, chercheur GRECAU

Statuts, légitimités et pratiques cumulés, privés et publics, des architectes en france de 1960 à 2012 Les pratiques des architectes dans la fonction publique seront étudiées sous les points de vue de cumuls et combinaisons de pratiques professionnelles et des nouveaux réseaux de consécration et d’accès à la commande. - Fin des années 60, années 70 : Villes nouvelles dans la banlieue parisienne. Nouvelles UPA et nouveaux EPA, nouveaux débou-chés et nouvelles pratiques des architectes aux côtés de géographes, de sociologues, urbanistes, au moment de la création des villes nouvelles (Saint-Quentin-en-Yvelines). - Fin des années 70, années 80 : Marché de la réhabilitation et pratiques de conseil des architectes. À partir de la Loi sur l’archi-tecture de 1977 et de la création du premier CAUE (64), pour des missions, de conseil et de pédagogie auprès des collectivi-tés locales et des particuliers, et en même temps émergence des Travaux des collectivités territoriales (Sallenave, 2008) : je questionnerai les nouvelles pratiques professionnelles privées et publiques des architectes salariés ou missionnés du CAUE 64 (années 80). - De la fin des années 80 aux 2000 : Politiques de protection et de reconversion contemporaines du patrimoine historique, et, d’autre part, nouvelles politiques publiques d’aménagement et de scénographie urbaine, face aux défis métropolitains et environnemen-taux, agenda événementiel et agendas 21 et architectures urbaines, disputés et partagés avec les habitants et usagers des villes.

Je questionnerai les pratiques de protection et de renouvellement des patrimoines urbains à Bordeaux (2000-2012).

Christian Sallenave est docteur en sociologie (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), HDR en cours (« Le Pluriel au singulier des arts urbains »), enseignant et chercheur à l’EnSAP de Bordeaux, auteur et éditeur. Recherches en cours, avec le laboratoire GRECAU de l’EnSAP de Bordeaux : Usages, représentations et mémoires vives des espaces conçus, programmés et vécus au-dessus et en-dessous, à Paris La Défense. Il vient de publier : Arts et culture dans la mondialisation, Bordeaux, Bastingage, 2012.

· élise macaire, architecte, chargée de recherche au LET (Lavue, UMR CNRS 7218), responsable du réseau Ramau

activités, compétences et identités d’architectes d’organismes publics et parapublics : redéfinition de l’utilité publique de la mission architecturaleDepuis 2009, le LET réalise une recherche sur les architectes travaillant dans des organismes publics et parapublics : collectivités territoriales, établissements et entreprises publics, associations parapubliques. Dans cette recherche, les activités des archi-tectes ont été envisagées selon plusieurs approches : celle des missions, celle de l’environnement de travail et des relations professionnelles, et celle des compétences. Trois catégories de « métiers » semblent se distinguer tels que les métiers du conseil et de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, les métiers de la maîtrise d’ouvrage, et les métiers de la maîtrise d’œuvre. Les postes d’architectes en collectivités territoriales se situent dans les services « bâtiment et urbanisme » et ouvrent à certains la voie vers des fonctions de direction au niveau municipal, départemental ou régional. Les missions et responsabilités des architectes des métiers du conseil et de l’assistance à maîtrise d’ouvrage (Amo) couvrent différents types d’expertise ayant pour finalité l’aide à la décision, l’accompagnement de projets, ainsi que d’autres activités telles la sensibilisation ou la communication en direction des publics. Ces architectes assurent souvent une fonction de médiation ou d’interface. Les compétences relationnelles occupent ainsi une bonne place au côté des savoir-faire techniques et organisationnels.

Élise Macaire est architecte et chargée de recherche au Laboratoire Espaces Travail (EnSA de Paris-La Villette). Elle travaille sur le renouvellement des pratiques dans le domaine de l’architecture et en particulier sur les modes d’inscription de l’activité architecturale dans le champ culturel. Elle est responsable du Réseau activités et métiers de l’architecture et de l’urbanisme (BRAUP, ministère de la Culture et de la Communication). Elle a récemment publié « Outils de la participation des habitants et de la coproduction des projets. Pratiques pédagogiques et participatives », dans M.-C. Derouet-Besson (dir.), Pédagogie et conseil : quels outils, quelles pratiques ?, FNCAUE, Paris, 2012, et « L’architecture à l’épreuve de nouvelles pratiques socioculturelles. Un imaginaire créateur renouvelé ? », dans Y. Pesqueux, et G. Bertin, Imaginaires, savoirs, connaissance, éd. du Cnam Pays de la Loire, Angers, 2012.

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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2e journée / vendredi 29 mars 2013

> LES architEctES au SEin DES communES

· Julien mathieu et Viviane rageau, attachés de conservation du patrimoine, Valence

La construction d’un service municipal d’architecture à Valence (Drôme, 1884-1914)Valence connaît de profonds bouleversements urbains dès 1850, portés par des municipalités recourant à des architectes et entrepreneurs privés ou au service de la voirie départementale. La politique d’aménagement qui se structure à partir de 1884 constitue un tournant urbanistique et administratif majeur. Un programme d’alignement est décidé par une commission municipale spécialisée qui recrute pour la première fois un architecte-voyer, Marius Villard, à qui elle confie le soin de conduire cette politique ambitieuse.Dans les années 1890, Villard conçoit et met en œuvre l’alignement du centre ancien. Il devient le « chef d’orchestre » de « l’haussmannisation » de Valence, en créant la Direction de l’architecture, voirie et eaux. Les missions, organisation et modalités de recrutement et d’avancement proposées conditionneront durablement le service municipal d’architecture valentinois.Monographie centrée sur la construction d’un service municipal d’architecture, la communication abordera les relations entre architectes publics et privés dans la construction et l’aménagement d’une ville de province à la charnière du XIXe et du XXe siècle. Des pistes seront avancées concernant les services d’architecture dans les villes moyennes et leur influence sur la structuration de services similaires au sein d’autres collectivités.

Viviane Rageau attachée de conservation du patrimoine, est responsable du service « Ville d’art et d’histoire » de la communauté d’agglo-mération de Valence. Julien Mathieu attaché de conservation du patrimoine, est responsable des Archives municipales de Valence. Ils préparent ensemble un Guide des sources et un Guide de recherche consacrés à l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme à Valence à l’époque contemporaine (XIXe-XXIe siècles).

· benjamin Sabatier , historien de l’art, chercheur associé à l’équipe EA-1279 « Histoire et critique des arts » (Rennes 2)

architecte municipal et service d’architecture à rennes (1858-1958)À Rennes, le poste d’architecte de la ville connaît une grande stabilité à partir du milieu du XIXe siècle, puisque seulement trois hommes s’y succèdent entre 1858 et 1958 (Jean-Baptiste Martenot, Emmanuel Le Ray, puis Yves Lemoine). Cette fonction fait l’objet d’une contractualisation âprement discutée avec la municipalité. L’architecte communal a plusieurs charges : les travaux d’entretien, les travaux neufs et une mission de conseil. Il possède le monopole sur les édifices de la ville. Nommés sur concours ou cooptés, ces hommes de l’art ont un statut ambigu. Ils travaillent aussi pour des particuliers, un point qui fait débat chez les édiles et qui ne semble pas être la norme dans les autres villes. Leur formation diffère peu, entre l’École des beaux-arts pour les deux premiers ou, pour Lemoine, l’École régionale d’architecture de Rennes, créée en 1905. Ces derniers ont une fonction d’enseignement en parallèle de leur activité et forment localement des aspirants. L’architecte municipal dirige un service d’architecture où se trouvent également son cabinet libéral et des employés privés. Au décès du dernier d’entre eux en 1958, la municipalité décide de s’attacher les services d’un architecte avec une mission de conseil, ce qu’elle a déjà fait en matière d’urbanisme avec Louis Arretche en 1954. Les grands chantiers sont alors soumis au concours ou confiés de gré à gré.

Benjamin Sabatier est docteur en histoire de l’art et membre associé de l’équipe EA-1279 « Histoire et critique des arts » de l’Université Rennes 2. Son travail de thèse porte sur « l’urbanisme et l’architecture à Rennes dans la première moitié du XXe siècle, de Jean Janvier à François Chateau, maires (1908-1944) », sous la direction de Jean-Yves Andrieux. Ses recherches portent notamment sur l’architecture du logement, l’architecture scolaire et le patrimoine bâti, et la profession d’architecte.

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Séminaire de recherche / Les architectes et la fonction publique > XIXe-XXIe siècle

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· Sylvain Schoonbaert, architecte, historien de l’urbanisme, chargé de mission à la Direction de l’aménagement (Ville de Bordeaux, enseignant à l’ENSAP de Bordeaux, chercheur GEVR

architectes et ingénieurs municipaux à bordeaux (1805-1945) : querelles de corps et complémentarités d’exerciceCette communication illustrera, dans le cas de la ville de Bordeaux, comment les missions confiées à des architectes ou des ingénieurs dits « municipaux », peuvent entrer en conflit, mais apparaissent également en complémentarité de compétences.Partant des corps – confus voire non constitués – des professionnels de l’aménagement urbain, de l’ingénierie et de l’architecture à la fin de l’Ancien Régime, nous observerons comment s’opère la spécialisation de leurs tâches et leur répartition de l’Empire jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La Restauration et la Monarchie de Juillet semblent bien marquer, à Bordeaux, une période de simplification des missions et des rôles de ces professionnels, en accord avec leurs formations et compétences respectives. Les conflits (d’orgueil, de salaire, de compétences) qui jaillissent alors de cette structuration professionnelle, en montrent aussi les territorialités, la domanialité.On devra remonter au milieu du XVIIIe siècle pour mieux comprendre les formes de prolongement ou de rupture des exercices parfois contradictoires de ces professionnels de la maîtrise d’œuvre publique et ses incidences sur l’exercice privé, jusque peu après 1945

Sylvain Schoonbaert est architecte, docteur de l’Institut d’urbanisme de Paris, chargé de mission à la Direction de l’aménagement (Ville de Bordeaux), et enseignant chercheur à l’EnSAP de Bordeaux, Groupe d’étude de la ville régulière, associé à ADES-UMR CnRS 5185-Université de Bordeaux 3. Il a publié sa thèse, La voirie bordelaise au XIXe siècle, aux Presses de la Sorbonne, ainsi que de multiples contributions sur l’histoire de l’urbanisme moderne et contemporain à Bordeaux et ailleurs, dans des revues et des ouvrages locaux et nationaux.

· Vincent bradel, architecte, enseignant à l’ENSA de Nancy, chercheur au LHAC

La place des architectes dans les politiques municipales nancéiennes 1850-1920 : entre services publics et dynamiques privéesLa présence d’un architecte municipal à Nancy est une tradition liée à son statut de capitale ducale. Hormis un court intermède sous la Révolution, ce poste va perdurer jusqu’à la Première Guerre mondiale, où la fin d’un monde et des difficultés financières vont conduire à son abandon. L’arrivée des grandes infrastructures en 1850 est à l’origine d’un âge d’or qui fait de Nancy la capitale financière et culturelle d’une des plus grandes régions industrielles du monde. Au service d’architecture s’ajoute bientôt un service de la voirie, dirigé par un ingénieur qui va peu à peu prendre en main toutes les questions d’urbanisme. À l’heure de l’École de Nancy, l’opposition architecte / ingénieur est ici clairement en place. Par ailleurs, le développement d’un milieu architectural parmi les plus dynamiques de province va également contribuer à restreindre les prérogatives du service au profit d’une politique de concours.À partir de travaux de recherche menés dans le cadre d’une thèse, et des Archives modernes de l’architecture lorraine, nous proposons d’éclairer les rapports entre service d’architecture et service de la voirie, en termes de prérogatives et de collaboration au sein de l’administration municipale, ainsi que les rapports de ces services avec les milieux professionnels locaux, pour conclure sur l’évolution du rôle joué durant la période par les trois titulaires successifs du poste.

Vincent Bradel est architecte de formation, et maître-assistant à l’École nationale supérieure d’architecture de nancy dans le champ « Histoire et cultures architecturales et urbaines ». Après avoir débuté à l’Institut français d’architecture, il est devenu membre du Laboratoire d’histoire de l’architecture contemporaine (LHAC). Si ses travaux de recherche actuels portent davantage sur l’histoire et les enjeux contemporains de l’urbanisme et des formes urbaines, il a été co-fondateur des Archives modernes de l’architecture lorraine, et il a travaillé à la sauvegarde et à la valorisation de nombreux fonds d’architectes ayant œuvré en Lorraine, au travers d’expositions et de publications.

· Viviane claude, architecte, historienne de l’urbanisme, professeur à l’Institut d’urbanisme de Paris Est Créteil Val-de-Marne, chercheur au Lab’URBA

Les architectes voyers parisiens. Des métiers « pris » dans la fonction publique (1871-1914) ?Sur le travail concret, la recherche reste souvent muette. C’est notamment vrai pour ce que font jour après jour ces fonctionnaires particuliers de la Ville de Paris. L’enquête est partie du parcours d’un personnage, Louis Bonnier (1856-1946), sur lequel les investigations ne manquent pas ; sauf que sur son activité de « voyer » (il a passé le concours en 1883), on ne sait pratiquement rien ! Partant de cette énigme, l’exploration a porté sur le groupe des dits « Commissaires voyers », rebaptisés en 1895 « Architectes voyers ». Ils ne sont pas tous « architectes », comme en fait foi le fichier constitué pour les cinq décennies concernées (115 personnes). Ils ont notamment en charge le traitement des demandes d’autorisations de bâtir et les estimations avant

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expropriation pour ouvertures de voies nouvelles ; ils opèrent là au « plus près du sol ». C’est sur ces activités, délicates et discutées, que le propos sera centré (traitement des procès-verbaux de réunions de service, un bilan des visites pour évaluer les indemnités d’expropriations). Façon d’illustrer l’injonction paradoxale dans laquelle se trouvent des hommes qui ont l’expérience de la construction (passés ou non par l’École des beaux-arts), lorsqu’ils sont dans la situation de devoir, en fonctionnaires zélés, appliquer les règlements, ici les règlements de voirie parisiens, ou d’estimer les coûts pour les opérations de voies nouvelles. Ceci dans une organisation singulière, celle des services de la Ville de Paris entre 1871 et les années 1920. (NB : après 1945, tout change : le territoire de ces fonctionnaires s’élargit au département de la Seine et, par suite, les effets d’organisation s’imposent et avec eux la division du travail).

Viviane Claude est architecte EnSAIS, urbaniste IUP, professeure à l’Institut d’urbanisme de Paris. Depuis plusieurs années, elle travaille sur l’histoire des métiers de l’aménagement de l’espace. Outre son ouvrage très général (Faire la ville. Les métiers de l’urbanisme au XXe siècle, Marseille, Parenthèses, 2006) et ses contributions dans des ouvrages collectifs, elle a fait paraître des articles dans les Annales de la recherche urbaine, Histoire urbaine, Genèses, Sciences sociales et histoire, Espaces et Sociétés, Géocarrefour, etc. Cette contribution entre dans un projet d’ouvrage sur les métiers de l’aménagement de l’espace au plus près du sol.

· frank Delorme, historien de l’architecture, attaché de conservation à la Cité de l’architecture et du patrimoine, enseignant à l’ENSA de Bordeaux, doctorant en histoire de l’architecture

Jacques d’Welles et le comité des architectes conseils de la ville de bordeaux. un triumvirat à la tête de la politique architecturale dans les années 1930Jacques Boistel d’Welles (1883-1970) est nommé ingénieur-architecte de la ville de Bordeaux en 1921. En 1925, le nouveau maire, Adrien Marquet, le nomme architecte en chef de la ville. Les deux hommes menèrent ensemble une œuvre architecturale et urbaine importante dont beaucoup de réalisations témoignent encore aujourd’hui. Ingénieur centralien et également élève de l’École des beaux-arts de Paris, d’Welles réorganisa le service technique d’architecture de la ville de Bordeaux, non seulement pour en faire un service constructeur, mais également un outil de contrôle de la « qualité architecturale » des bâtiments municipaux et ce bien avant la lettre. Pour cela, il proposa en 1931 au maire, la mise en place d’un comité d’architectes conseils, composé de Jacques Debat-Ponsan, Roger-Henri Expert et d’Welles lui-même.Le comité examine les projets municipaux, auditionne les architectes, émet des avis, fait des observations, donne des recommandations, le cas échéant apporte des modifications. Ses avis, consignés dans des rapports et des procès-verbaux, sont soigneusement motivés. Ainsi, les trois architectes conseils impriment, au nom de la municipalité, une véritable politique architecturale, n’hésitant pas pour cela à s’opposer à des projets non-municipaux dont l’ampleur et l’aspect ne seraient pas en adéquation avec la volonté municipale.Si les trois architectes conseils conçurent et réalisèrent eux-mêmes des équipements municipaux, dans leur souci de faire œuvre commune, les membres du comité représentaient pourtant trois sensibilités différentes, ce qui a contribué à imprimer à chaque programme municipal (social, utilitaire, artistique, etc.) un caractère bien particulier et une esthétique appropriée. D’Welles se félicitait en 1939 que les grands travaux aient été confiés « par l’Administration municipale à un très grand nombre d’architectes locaux ». Dans les faits, une certaine mainmise du comité s’est exercée au-moins sur les réalisations majeures, échappant ainsi aux architectes issus de l’école régionale des Beaux-Arts.

Franck Delorme est historien de l’architecture, attaché de conservation à la Cité de l’architecture et du patrimoine, enseignant vacataire à l’École d’architecture de Bordeaux, doctorant en histoire de l’architecture à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Spécialiste de l’architecture du XXe siècle, il a notamment consacré de nombreux articles, conférences et livres à l’architecte Guillaume Gillet et à son œuvre. Il est également l’auteur d’articles dans plusieurs revues et en particulier dans Le Festin, où il tient une chronique sur l’architecture du XXe siècle en Aquitaine, abordée par les archives d’architectes.

· Gilles bienvenu, architecte, historien, enseignant à l’ENSA de Nantes, chercheur au LAUA

Le domaine d’intervention de l’architecte communal à nantes du XiXe au début du XXe siècleConception, exécution ou contrôle, la division et la répartition des tâches entre architectes, ingénieurs, géomètres et autres, est en constante évolution.Désigné « architecte voyer », l’architecte communal reste à Nantes au début du XIXe siècle comme au précédent un homme de voirie ou d’espace public, intervenant accessoirement sur les bâtiments publics. Architecte voyer en chef au milieu du siècle, impliqué dans les questions de salubrité et d’hygiène urbaine, les questions réglementaires et le renforcement du contrôle

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des constructions privées, il couvre voirie et bâtiments municipaux, personnellement responsable des projets d’ensemble (la gestion de la voirie étant laissée à des employés subalternes). Il est désigné tantôt comme « architecte voyer », tantôt comme « commissaire voyer ».Après une éclipse au profit des ingénieurs lors des grandes percées, l’architecte en chef du dernier tiers du siècle est fortement impliqué dans les questions d’assainissement, quand se développe un débat municipal sur l’autonomie des services d’architecture et de voirie. Au début du XXe siècle, l’architecte est renvoyé aux seuls bâtiments communaux quand ils ne sont pas mis au concours. L’adjonction des plantations urbaines aux attributions du directeur des Bâtiments communaux le replace dans l’espace public, les promenades, les jardins et le mobilier urbain pensés comme la partie esthétique de la voirie. Simultanément, un service du plan d’extension est confié à un architecte urbaniste.

Gilles Bienvenu est architecte et historien, maître-assistant dans le champ « Histoire et cultures architecturales » à l’École nationale supé-rieure d’architecture de nantes. Il est chercheur au laboratoire LAUA. Ses travaux portent sur l’histoire des transformations urbaines, sur l’étude des situations qui environnent, suscitent ou conditionnent la production de la ville et de l’architecture, et plus particulièrement sur les architectes et ingénieurs municipaux à nantes du XVIIIe au XXe siècle.

· Laurence Daude, urbaniste en chef de l’État, chef de l’agence des études architecturales et techniques de la Direction de la voirie

· bernard Landau, architecte voyer, adjoint à la Directrice de l’urbanisme, mairie de Paris

architectes et architectes voyers au service de l’espace public parisien, 1970-2000La communication porte sur la prise en compte de l’espace public dans l’administration parisienne dans le dernier quart du XXe siècle et le rôle et la place que les architectes voyers ont pu jouer dans ce mouvement. Celle-ci concerne plusieurs aspects : l’évolution des structures et des attributions des services, la place des architectes dans les différents services et la façon dont ils ont pu enrichir et renouveler le sujet de la conception des espaces publics, les études qu’ils ont pu mener et les réalisations qui leur ont été confiées dans ce champ qui est resté de fait l’un des rares possibles pour l’exercice de la maîtrise d’œuvre par des architectes (et aujourd’hui des paysagistes) dans l’administration parisienne. Celles-ci ont porté sur les espaces publics urbains : places, placettes, qualité du quotidien, boîte à outils d’un vocabulaire unifié et essai de systématisation transversale de la doctrine et des savoir-faire avec un « guide de l’espace public », le mobilier urbain et certaines créations – kiosques à journaux, kiosques de jardins, édicules et rampes d’accès aux parkings souterrains, bornes d’appel taxis, bancs, accroches vélos, certains mobiliers d’éclairage –, espaces verts gérés par les parcs et jardins ou des éléments d’architecture mineure dans l’espace public, en intégrant au sein d’équipes composées d’architectes et d’ingénieurs toutes les étapes de réalisation d’un projet.On examinera également la contribution portée par ces expériences à la redécouverte et à l’énoncé d’un champ jusqu’alors oublié, celui de l’art de l’espace public et du génie urbain qui s’est très largement développé dès la fin des années 80 comme composante à part entière des missions pouvant être confiées à des équipes de concepteurs libéraux, type de commande qui restait encore très marginale et minoritaire dans les années 70.Enfin grâce au recul de près de trente ans d’expérience dans ce domaine et fort du constat des évolutions de ces dix dernières années à Paris, la question de la place et du rôle des architectes au sein de la maîtrise d’ouvrage publique dans le champ « espace public », par définition au cœur de la pratique publique de l’aménagement urbain, sera posée de façon prospective. On soulignera notamment l’importance de préserver pour les collectivités une part de maîtrise d’œuvre en régie.

Laurence Daude, urbaniste en chef de l’État, est actuellement chef de l’agence des études architecturales et techniques de la Direction de la voirie, Ville de Paris.Bernard Landau, architecte voyer, a travaillé à la Direction de la voirie de 1987 à 2001, puis sept ans comme chef du service de l’espace public et du mobilier urbain à la Direction de l’aménagement urbain à Paris ; il est aujourd’hui adjoint à la Directrice de l’urbanisme, à la mairie de Paris.

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· cédissa about de chastenet, architecte, urbaniste, architecte voyer de la Ville de Paris, enseignante-chercheur à l’École des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP) et à l’Université de Marne-la-Vallée

Les nouveaux métiers (XXie siècle) : architecte voyer de la ville de Paris, référent développement durableSuite aux évolutions politiques et règlementaires relatives à l’application des engagements face au changement climatique, de nouveaux types de services (agence de l’écologie urbaine, observatoire de la biodiversité, bureau de la stratégie urbaine, etc.) et de postes (référent agenda 21, responsable développement durable, chargé de mission plan climat, etc.) se sont développés dans les administrations. Suivant leur formation, leur parcours professionnel ou leur sensibilité personnelle, certains agents, architectes voyers ou ingénieurs pour la plupart, de la ville de Paris se sont orientés dans cette voie du développement durable et contribuent ainsi à la transition écologique des pratiques urbaines et architecturales.Chaque Direction de la ville de Paris est à ce jour dotée d’un(e) référent(e) « développement durable », dont le rôle consiste notamment à assurer une meilleure transversalité entre les services sur un certain nombre de thématiques environnementales. Il s’agit notamment de collaborer collectivement à l’élaboration, au suivi et à la mise en œuvre des différents plans d’actions de la ville portant sur le climat, la biodiversité, le bruit ou encore les transports. Il s’agit également de partager les connaissances acquises dans le cadre de programmes de recherches (ANR, FUI, Paris 2030, etc.) et d’élaborer des outils de suivi et d’évaluation des actions engagées. Enfin, le volet sensibilisation et communication de ces différentes démarches s’appuie sur la réalisation de multiples documents, formations, colloques, à destination des agents de la ville de Paris ou du grand public.

Cedissia About de Chastenet est architecte voyer de la Ville de Paris, diplômée de l’École d’architecture de Paris La Villette (architecte DPLG), titulaire d’un DEA « Jardins, paysages, territoires », et d’une thèse de doctorat sur « la qualité paysagère dans les projets urbains durables ». Après une expérience de maîtrise d’œuvre auprès de différents cabinets d’architecture et de paysage et pour son propre compte, elle intègre la Direction de l’urbanisme, sous-direction de l’aménagement, de la Ville de Paris, où elle a été chef de projets urbains. Elle est aujourd’hui chargée de la fonction de « référente développement durable » pour la Direction de l’urbanisme, où elle assure le suivi et l’évaluation développement durable des projets urbains, anime le groupe de travail « Aménager et construire durable » qui produit notamment les cahiers thématiques de la collection « Habiter durable », accompagne plusieurs études et programmes de recherche et contribue à la mise en œuvre des plans climat, biodiversité, bruit,… de la ville de Paris. Elle est par ailleurs enseignante-chercheur à l’École des ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP), à l’Université de Marne-la-Vallée et dans le cadre du master URBAnTIC (EIVP), où elle est chargée de cours sur l’urbanisme durable, l’histoire des jardins et le paysage.

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· Catherine Bruant est architecte DPLG et licenciée en sociologie (1978), diplômée d’études approfondies en sociologie urbaine (1980), diplômée de la Fondation nationale des sciences politiques de Paris (1985). Elle est chercheur titulaire et directrice du Léav, EnSAV, responsable pédagogique du master recherche « Histoire culturelle et sociale de l’architecture et de ses territoires » porté conjointement par l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (Institut d’études culturelles) et l’EnSAV. Ses travaux qui intéressent la thématique du séminaire portent notamment sur l’histoire des formations et des positionnements professionnels des urbanistes en France, dans la première moitié du XXe siècle ; le parcours et l’œuvre d’Armand Guérard (1881-1950), architecte communal de Malakoff (Bâtir la banlieue, construire Malakoff, 1918-1939. Apprentissages et maîtrise, Catalogue d’exposition, Malakoff, 2005, avec E. Bellanger et A. Markovics) ; Les Hénard, architectes de la Ville de Paris (« Eugène Hénard, l’invention de l’avenir. L’infortuné destin d’une famille d’architectes de la Ville de Paris », fabricA, 2, 2008) ; la production des architectes du cadre des PTT en Ile-de-France (Hôtels des postes patrimoniaux de la métropole parisienne, Poste-Immo, 2012, avec A. Markovics et n. Simonnot).

· Chantal Callais est architecte DPLG (1979) et docteur en histoire de l’architecture (2009). Elle est enseignante et chercheur à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux, responsable de l’équipe de recherche GEVR (ADES-UMR CnRS 5185 – Bordeaux 3). Ses travaux relatifs à la problématique du séminaire portent sur les architectes départementaux au XIXe siècle, diffusés à travers les publications suivantes : « Pierre-Théophile Segretain (1798-1864), architecte du département des Deux-Sèvres », Bulletin de la société Historique et Scientifique des Deux-Sèvres, 3e série, t. IV, 1996, p. 129-152 ; « La mise en place des services départementaux de l’architecture au XIXe siècle », Les cahiers de l’IPRAUS, actes du colloque « Villes françaises dans la première moitié du XIXe siècle », Paris, 2006, p. 73-84 ; « Heurs et malheurs des stratégies monumentales d’un architecte départemental dans la première moitié du XIXe siècle : Pierre-Théophile Segretain dans les Deux-Sèvres », dans Ph. Chassaigne, S. Schoonbaert (dir.), L’urbanisme des idées aux pratiques, XIXe-XXIe siècles, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 29-45 ; À corps perdu, Pierre-Theophile Segretain architecte (1798-1864). Les architectes et la fonction publique d’État au XIXe siècle, niort, Geste éditions, 2010 (ouvrage issu de sa thèse de doctorat) ; « La première prison panoptique demi-circulaire en France : une aventure humaine et technique. Pierre-Théophile Segretain (1798-1864) et la prison de niort (1828-1853) », dans F. Dieu, P. Mbanzoulou (dir.), L’architecture carcérale, des mots et des murs, Toulouse, Privat, 2012 (actes du colloque éponyme, EnAP, Agen, déc. 2010).

· Guy Lambert est docteur en histoire de l’architecture (2007). Il est maître-assistant à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville et chercheur à l’IPRAUS (UMR CnRS AUSser 3329). Après avoir consacré sa thèse de doctorat aux réalités de la pratique publique de l’architecture dans les corps de l’État dans la première moitié du XXe siècle (L’architecte et la figure de l’expert, au service de l’État sous la IIIe République. Cultures et stratégies professionnelles. Autour de Paul Guadet - 1873/1931), Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, sous la direction de F. Loyer, 2007 (à paraître), ses travaux relatifs à la problématique du séminaire portent notamment sur la culture des architectes du cadre des PTT et la production d’une architecture postale : L’hôtel des postes de la rue du Louvre : de la genèse aux mutations d’un « édifice transformable », rapport d’étude, Poste-Immo, avril 2008 ; « Les PTT dans leurs murs : les ressorts privés d’une architecture publique », dans Postes et télécommunications entre public et privé, jusqu’en 1990, actes du 18e Colloque historique de la FnARH, tenu à Paris 12-13 mai 2011, Les Cahiers de la FNARH, n° 120, 2011, p. 31-34 ; « Les bâtiments des PTT sous la IIIe République, une expression de l’architecture publique : avec ou sans signes républicains ? », dans G. Monnier, E. Cohen (dir.), La symbolique républicaine, Actes du colloque InHA, septembre 2008, Paris, Presses de la Sorbonne (à paraître). Il s’intéresse également à la formation des architectes (L’atelier et l’amphithéâtre. Les écoles de l’architecture, entre théorie et pratique, Wavre, Mardaga, 2011, avec E. Thibault, dir.).

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