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Le XVIIIe siècle Jean-Jacques Rousseau: le « Copernic de la pédagogie »: placer l’enfant au centre de la pédagogie ©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Le XVIIIe siècle - CRIFPE

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Page 1: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Le XVIIIe siècle

Jean-Jacques

Rousseau:

le « Copernic de la

pédagogie »:

placer l’enfant au

centre de la

pédagogie

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Page 2: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Plan du cours

1. Mise en contexte : histoire, culture etsociété au XVIIIe siècle.

2. Rousseau.

3. Retour sur l'examen et les questions.

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

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Partie 1 - Mise en contexte : histoire, culture et société au

XVIIIe siècle.

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Page 4: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Phénomènes majeurs du 18e siècle qui posent définitivement les bases de notre modernité

1. Le Siècle des Lumières : le rationalisme moderne.

2. Le siècle du Progrès.

3. Le siècle des philosophes et de la culture française.

4. Le siècle du capitalisme et de la révolution industrielle.

5. Le siècle des révolutions française (1789) et américaine (1776) : l’émergence des démocraties modernes.

6. Le siècle de l’État et de l’administration de la société.©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Page 5: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Le XVIIIe siècle

Le XVIIIe siècle, le siècle de Rousseau, est le

prolongement, mais aussi la radicalisation de tout

le mouvement de modernisation amorcé à la

Renaissance.

Avec la Renaissance, ce qui naît, c'est la culture

moderne; mais avec le XVIIIe, ce qui naît, c'est la

société moderne, qui va permettre de donner une

base matérielle, politique et sociale à la culture

moderne.

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Page 6: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Le XVIIIe siècle est le Siècle des Lumières, c’est-à-dire de la RaisonLa raison est conçue comme unefaculté subjective : à la fois penséecalculatrice et capacité à poser desfins.

Elle est conçue comme une instancecritique face aux préjugés, àl’ignorance et l’autorité.

La raison est aussi une valeur.

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La Raison est aussi une valeur

En tant que valeur, elle se définit par ses oppositions à d'autres valeurs ou réalités : la raison/la foi, la raison/l'autorité, la raison/l'ignorance.

Elle est donc capacité critique : la raison humaine affirme son droit à raisonner contre les vérités religieuses et surtout contre l'Église.

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La Raison est aussi une valeur

Elle s'oppose également au pouvoir politique etmonarchique. Kant : « Ose penser par toi-même » :le droit de la liberté de penser… de dire, d’écrire,etc.

À l'ignorance, elle oppose les Lumières de laconnaissance humaine, de la science. Elle valorisepar conséquent non seulement l'éducation, maisl'instruction : tout homme devrait être informéd'un certain nombre de vérités, afin qu'il puisse sefaire une idée par lui-même.

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Page 9: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

La Raison est aussi une réalité positive

Elle affirme d'abord les droits de l'individu. C'est auXVIIIe que se répand l'individualisme moderne. Cedroit se fonde sur l'idée suivante : tous les êtreshumains possèdent la faculté de raisonner. Leshommes sont donc égaux en raison.

Elle affirme ensuite le droit collectif et l'universalitédu genre humain. Si l'individu est égal à tout autre,alors la volonté générale de tous les individus devientle critère sociopolitique de base. Ce n'est pas auxRois, aux nobles, aux princes, aux curés à décider,mais à tous, puisque chacun est rationnel.

Émergence de la vision contractualiste de la société:Le contrat social de Rousseau.

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Page 10: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

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Le XVIIIe siècle est le siècle du Progrès et de la science positive

La physique classique connaît son apothéose avec Isaac Newton qui fournit le modèle idéal de la science moderne, intégration de la mathématique et de l’expérience.

C'est au XVIIIe siècle que se répand l'idéologie du Progrès. Le progrès des sciences et des arts devient le modèle général à suivre pour être appliqué aux autres sphères de la culture humaine : technique, industrie, politique, éducation, etc.

La société humaine peut ainsi vouloir et préparer son progrès partout…

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

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Le XVIIIe siècle est le siècle des Philosophes

Le XVIIIe est le siècle des philosophes français (la culture française est alors la culture dominante, la culture-modèle), qui ont repris aux anglais (Locke, Hume, I. Newton), leurs idéaux rationalistes, sensualistes et empiristes : Voltaire, Diderot, Rousseau, Condorcet, Montesquieu, d’Alembert.

Les philosophes sont des Européens voyageurs qui fréquentent les nobles « éclairés », les riches et les puissants. Ils répandent les idéaux des Lumières. Ils créent le « premier espace public ».

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Le XVIIIe siècle est le siècle des Philosophes

E. Kant (1724-1804)©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

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La raison :

- La raison est départie comme puissance pratique, …, qui a de l’influence sur la volonté

- La destination de la raison est de produire une volonté bonne, non pas comme moyen /d’une fin/ mais comme bonne en soi même ; par là une raison est nécessaire

- Cette volonté; il se peut qu’elle ne soit pas « l’unique bien, le bien tout entier ; mais elle est nécessairement le bien suprême, condition dont dépend tout autre bien, même toutes aspirations au bonheur

- La raison, pour qui la plus haute destination est de fonder une bonne volonté…, trouve une satisfaction, une réalisation d’une fin, que seule encore une fois elle (la raison) détermine; cela porte préjudice aux fins de l’inclinaison.

Le XVIIIe siècle est le siècle des Philosophes : Kant 1

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Le concept d’une volonté souveraine estimable en elle-même soit d’une volonté bonneindépendamment de toute intention ultérieure

Le devoir

-Une volonté pensée indépendamment de

toute intention ultérieure (cf. inclinaison)

Le XVIIIe siècle est le siècle des Philosophes : Kant 2

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Trois propositions du devoirI. « Le devoir contient la plus haute place dans l’appréciation de la valeur complète de nos actions et qui constitue la condition de tout le reste; …/

ici…/ le concept du devoir contient celui d’une bonne volonté, avec certaines restrictions. »

II. « Une action accomplie par devoir tire sa valeur morale non pas du but qui doit être atteint par elle, mais de la maxime d’après laquelle elle est

décidée; elle ne dépend donc pas de la réalité de l’objet de l’action, mais uniquement du vouloir d’après lequel l’action est produite sans égard à

aucun objet de la faculté de désirer”

III. « Le devoir est la nécessité d’accomplir une action par respect de la loi »

Le XVIIIe siècle est le siècle des Philosophes : Kant 3

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Page 17: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Le XVIIIe siècle est le siècle des Philosophes : Kant 4

Impératif catégorique : le devoir = impératif

1. Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peuxvouloir en même temps qu’elle devienne une loiuniverselle…

2. Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dansta personne que dans la personne de tout autre toujoursen même temps comme une fin, et jamais comme unmoyen.

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Page 18: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Voltaire (1694-1778)

Son combat contre

« l’infâme ».

« L'univers m'embarrasse, et

je ne puis songer,

Que cette horloge existe et

n'ait point d'horloger. »

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Page 19: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Diderot(1713-1784)

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D’Alembert1717-1783

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Condorcet(1743-1794)

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Montesquieu(1689-1755)

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Article - L’art

d’écrire dans

L’Encyclopédie

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L’Encyclopédie des Philosophes

L’Encyclopédie, ou Dictionnaire raisonné dessciences, des arts et des métiers, mise en ordre etpubliée par Diderot et, quant à la partiemathématique, par d’Alembert; elle est la somme deconnaissances qui devraient instruire l’« honnêtehomme » et tout professionnel au XVIIIe siècle; end’autres termes, un recueil de savoirs et de méthodesconcernant les sciences, la poésie, les beaux-arts, lesarts libéraux et les arts mécaniques avec leurexercice, les métiers.

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L’Encyclopédie des Philosophes

L’Encyclopédie met en œuvre un nouveaumodèle du savoir humain : le savoir n’est plusvu comme circulaire et fini (comme dans laSomme théologique d’Aquin), mais commelinéaire et en progrès cumulatif;

on peut toujours ajouter quelque chose denouveau dans les éditions de L’Encyclopédie,

en même temps que l’ordre, est arbitraire touten étant logique grâce à un système de renvois.

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Le XVIIIe siècle est le siècle du capitalisme et de l’industrialisation

Le XVIIIe siècle voit se répandre et triompher le mode de production économique capitaliste, dont les conséquences sont fondamentales : liberté de l'individu, concurrence, société mobile, recherche des valeurs matérielles, production de masse, efficacité, productivité, etc.

La révolution industrielle, au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle en Angleterre : l’ère des machines au charbon, à la vapeur, la concentration des capitaux et des travailleurs, etc.

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Mines de charbon

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Machineà tisser

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Le XVIIIe siècle est le siècle des révolutions française et américaine

La nation comme unité politique.

Sur le caractère laïc des institutions publiques.

Les droits : liberté, égalité, etc.

Sur l’indépendance des colonies.

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Robespierre(1758-1794)

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Marat

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Danton (1759-1794)

Après le pain, le premier besoin du

peuple, c’est l’éducation

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Lafayette (1757-1834)

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Guillotine

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Napoléon(1768-1821)

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Le siècle de l’État et de l’administration de la société.

Essor important du pouvoir étatique et de l’administration civile qui gère la société selon des principes rationnels.

Unification des anciennes institutions (écoles, prisons, hôpitaux, etc.) dans une logique de système.

Affirmation du rôle de l’état comme acteur central de la vie social : l’état gère la société, il la quadrille de ses décisions et planifications.

Pénétration de l’état dans la sphère privée à travers le régime des droits civils et personnels.

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Partie 2 - La « pensée » de Rousseau

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Qui est Rousseau ?

Philosophe français du XVIIIe siècle.

L'un des fondateurs de la pensée politiquemoderne : Le contrat social.

Un innovateur en littérature, car il crée unnouveau genre, l'autobiographie, récit où unhomme parle de lui-même à cœur ouvert, sans riencacher, ni enjoliver.

©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

Page 42: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Qui est Rousseau ?Un musicien important en France.

Un individualiste : l'individu est le fondement del'ordre social.

Un théoricien de la liberté : ce qui caractérisel'individu, c'est la liberté; l'homme est liberténaturelle originelle. Nous naissons libres et doncégaux.

Le fondateur de la pédagogie moderne.©Maurice TARDIF en collaboration avec Alain BIHAN

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Qui est Rousseau ?Rousseau est à la fois le représentant de son siècleet l'un de ses plus ardents critique.

Ce que Rousseau dénonce, ce sont les tares dumoderniste, la face sombre du Progrès. Pour lui, leProgrès, la Raison et la Science sont un bien, maisnon en soi : la seule chose bonne, c'est la pureté ducœur, l'intention, la droite conscience.

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Qui est Rousseau ?Rousseau ne croit pas que la connaissance procurela sagesse : il fait plutôt appel à la rectitude morale,à la pureté des intentions. Il s'oppose ainsi à toutela tradition philosophique dominante en Occidentdepuis les Grecs anciens.

Au fond, ce qu'affirme Rousseau, c'est qu'il n'y apas de lien direct entre la science et l'éthique.

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L'éducation selon Rousseau

Ce sont tous ces principes que l'on trouve à la basede son éducation : individualisme, liberté, bontédu coeur.L'éducation représente pour Rousseau un moyende sortir de l'histoire et de reprendre l'homme àson état naturel.L'éducation est un moyen politique : à l'aide del'éducation, Rousseau veut reformer l'homme, en leprenant tel qu'il est à son état de nature originel;or, cet homme naturel, non corrompu, pur, bon etinnocent, c'est l'enfant.

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L'éducation selon Rousseau

L’éducation est basée sur une opposition centrale :celle de la nature et de la culture (ou société).L’homme naturel est parfait, tandis que la société lecorrompt.La société, parce qu’elle est artificielle, fait naîtredes désirs inappropriés à la nature des êtreshumains : de faux désirs qui engendrent lasouffrance, le mal, la corruption.

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L'éducation selon Rousseau

L'enfant est un être humain à l'état de nature,non dénaturé par la société.

L’enfant est donc plus parfait et naturel quel’adulte : il doit être le modèle à connaître età respecter.

Mais parce qu’il vivra en société, il fautl’éduquer, mais en suivant sa nature et lanature.

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Page 48: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Les deux principes fondamentaux de l'éducation rousseauiste

1) L'homme comme moyen, l'homme comme fin.

Toutes les éducations antérieures avaient vouluformer l'homme pour un but : le savant, le croyant,le citoyen, l'érudit, le lettré, etc. L'éducation seservait de l'homme-enfant comme d'un moyen pouratteindre un but, un modèle.

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Page 49: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Les deux principes fondamentaux de l'éducation rousseauiste

1) L'homme comme moyen, l'homme comme fin.

Rousseau ne traite pas l'homme et l'enfant comme desmoyens, mais comme des fins absolues : ce qu'il veutformer, ce n'est pas tel type d'homme, mais l'homme lui-même, l'homme tel qu'il est naturellement en sa libertéoriginelle et en son individualité, « l'homme entier »(Émile) qui est à la fois désir et besoin, passion et raison,sens et intellect.

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Page 50: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Les deux principes fondamentaux de l'éducation rousseauiste

2) L'homme naturel.À la société et à la culture, Rousseau oppose l'état denature. Ce qu'il faut faire, dit Rousseau, c'est laisser-faire etlaisser-être la nature.

L'éducation ne doit pas superposer à l'enfant une culturecomme seconde nature artificielle, mais laisser l'enfant sedévelopper librement, sans entraver son développement.

L'éducation doit imiter la nature et suivre le développementnaturel de l'enfant à tous les points de vue : affectifs,sensitifs, moraux, intellectuelles.

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Page 51: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Conséquences éducatives de ces deux principes : l'enfant-modèle; sa connaissance, ses stades.

Rousseau est le découvreur de l'enfance comme d'un état fondamental de la vie distinct de l'existence adulte.

Ce que dit Rousseau aux maîtres : « avant de l'éduquer, tâchez de connaître votre élève ».

Cette idée implique une étude de l'enfant tel qu'il est : Rousseau insiste sur l'importance de l'observation, de la pédagogie expérimentale.

Fondateur de la psychologie des stades et du développement, et qu'il faut respecter ces stades.

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Page 52: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Les stades selon RousseauL’âge des besoins (ou infantile);L'âge du développement des désirs et des sens (âge

de la puérilité allant jusqu'à 12 ans);L'âge du sens commun ou âge de raison

(intermédiaire i.e. de 12 à 15 ans);L'âge des sentiments (qui englobe essentiellement

la période de l'adolescence : 15 à 20 ans);La maturité après 20 ans (l'âge du mariage, de la

vie de travail, de la parentalité et de l'exercicedes droits de citoyen).

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Page 53: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Conséquences éducatives de ces deux principes : l'enfant actif et responsable de son éducation

L'enfant, comme l'homme, est libre; cela signifie,pour Rousseau, qu'il n'est pas un être passif quireçoit tout de l'extérieur, mais un être actif dontl'action contribue fondamentalement à sa propreformation.

Le rôle de l'éducation n'est donc pas de traiterpassivement l'enfant, mais de partir de son activiténaturelle, de ses jeux, de ses explorationssensorielles, de ses intérêts, de ses besoins, commebases mêmes de son processus éducatif.

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Page 54: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Conséquences éducatives de ces deux principes : l'enfant actif et responsable de son éducation

Pour Rousseau, la liberté ne s’apprend pas ; elle sedéploie, il faut simplement la laisser-être. On nepeut pas apprendre à être libre, car nous sommeslibres par nature.

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Page 55: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Conséquences éducatives de ces deux principes : l’éducation négative

Pour Rousseau, le rôle du maître consiste au fond àprotéger le jeune enfant contre la société, contre laculture, la corruption, les préjugés.

L'enfance doit avoir un temps et un espace à elle où ellepourra s'exprimer librement et naturellement.

Rousseau propose donc d'isoler l'enfant de la société desadultes : son éducation idéale se déroule entre unenfant et un précepteur, qui ressemble le plus possible àl'enfant, qui impose le moins possible ses conceptionsd'adulte.

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Page 56: Le XVIIIe siècle - CRIFPE

Le rôle de l’éducateur selon RousseauPremière loi psychologique : La nature a fixé les lois nécessaires audéveloppement de l’enfant.

Corollaire pédagogique : L’enseignant doit respecter la marche del’évolution mentale de l’enfant.

Deuxième loi psychologique : L’exercice de la fonction la développeet prépare l’éclosion de fonctions ultérieures.

Corollaire pédagogique de cette loi : L’enseignant doit laisser lafonction agir selon son mode : qu’il la contrôle, qu’il la guide,mais qu’il ne l’écrase pas par des raisonnements autant livresqueset théoriques que prématurés.

Troisième loi psychologique : L’action naturelle est celle qui tend àsatisfaire l’intérêt ou le besoin du moment.

Corollaire pédagogique : L’enseignant doit motiver l’élève àapprendre.

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