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Le Théâtre Des Paroles

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Valère Novarina

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  • Le Thtre des paroles

  • DU MME AUTEUR

    Chez le mme diteur

    LE DRAME DE LA VIE. LE DISCOURS AUX ANIMAUX. VOUS QUI HABITEZ LE TEMPS. THTRE - L'Atelier volant - Le Babil des classes dangereuses

    - Le Monologue d'Adramlech - La Lutte des morts - Falstafe. PENDANT LA MATIRE. JE SUIS. L'ANIMAL DU TEMPS, version pour la scne du Discours aux

    animaux. L'INQUITUDE, version pour la scne du Discours aux

    animaux. LA CHAIR DE L'HOMME. LE REPAS, version pour la scne des premires pages de La

    Chair de l'homme. L'AVANT-DERNIER DES HOMMES, version pour la scne du cha-

    pitre XVII de La Chair de l'homme. L'ESPACE FURIEUX, version pour la scne de Je suis. LE JARDIN DE RECONNAISSANCE. L'OPRETTE IMAGINAIRE. DEVANT LA PAROLE. L'ORIGINE ROUGE. L'QUILIBRE DE LA CROIX, version pour la scne de La Chair

    de l'homme. LA SCNE. LUMIRE DU CORPS. L'ACTE INCONNU.

    Aux ditions Gallimard LE DRAME DE LA VIE.

  • Valre Novarina

    Le Thtre des paroles

    Lettre aux acteurs Le drame dans la langue franaise

    Entre dans le thtre des oreilles - Carnets Impratifs - Pour Louis de Funs - Chaos Notre parole - Ce dont on ne peut parler,

    c'est cela qu'il faut dire

    RO.L 33, rue Saint-Andr-des-Arts, Paris 6e

  • Hauteur et l'diteur tiennent remercier Hubert Nyssen pour l'amicale autorisation qu'il leur a donne

    de reproduire dans la prsente dition Lettre aux acteurs et Pour Louis de Funes

    RO.L diteur, 2007 Actes Sud, 1986, pour Lettre aux acteurs

    et Pour Louis de Funes ISBN : 978-2-84682-186-5

    www.pol-editeur.fr

  • LETTRE AUX ACTEURS

  • J'cris par les oreilles. Pour les acteurs pneuma-tiques.

    Les points, dans les vieux manuscrits arabes, sont marqus par des soleils respiratoires... Respirez, poumonez ! Poumoner, a veut pas dire dplacer de l'air, gueuler, se gonfler, mais au contraire avoir une vritable conomie respiratoire, user tout l'air qu'on prend, tout l'dpenser avant d'en reprendre, aller au bout du souffle, jusqu' la constriction de l'asphyxie finale du point, du point de la phrase, du poing qu'on a au ct aprs la course.

    Bouche, anus. Sphincters. Muscles ronds fer-mant not'tube. L'ouverture et la fermeture de la

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    parole. Attaquer net (des dents, des lvres, de la bouche muscle) et finir net (air coup). Arrter net. Mcher et manger le texte. Le spectateur aveugle doit entendre croquer et dglutir, se demander ce que a mange, l-bas, sur ce plateau. Qu'est-ce qu'ils mangent ? Ils se mangent ? Mcher ou avaler. Mastication, succion, dglutition. Des bouts de texte doivent tre mordus, attaqus mchamment par les mangeuses (lvres, dents); d'autres morceaux doivent tre vite gobs, dglu-tis, engloutis, aspirs, avals. Mange, gobe, mange, mche, poumone sec, mche, mastique, cannibale ! Ae, ae !... Beaucoup du texte doit tre lanc d'un souffle, sans reprendre son souffle, en l'usant tout. Tout dpenser. Pas garder ses petites rserves, pas avoir peur de s'essouffler. Semble que c'est comme a qu'on trouve le rythme, les diffrentes respira-tions, en se lanant, en chute libre. Pas tout couper, tout dcouper en tranches intelligentes, en tranches intelligibles - comme le veut la diction habituelle franaise d'aujourd'hui o le travail de l'acteur consiste dcouper son texte en salami, souligner certains mots, les charger d'intentions, refaire en somme l'exercice de segmentation de la parole qu'on apprend l'cole : phrase dcoupe

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    en sujet-verbe-complment d'objet, le jeu consis-tant chercher le mot important, souligner un membre de phrase, pour bien montrer qu'on est un bon lve intelligent - alors que, alors que, alors que, la parole forme plutt quelque chose comme un tube d'air, un tuyau sphincters, une colonne chappe irrgulire, spasmes, vanne, flots coups, fuite, pression.

    O c'est qu'il est l'cur de tout a ? Est-ce que c'est l'cur qui pompe, fait circuler tout a ?... Le cur de tout a, il est dans le fond du ventre, dans les muscles du ventre. Ce sont les mmes muscles du ventre qui, pressant boyaux ou poumons, nous servent dfquer ou accentuer la parole. Faut pas faire les intelligents, mais mettre les ventres, les dents, les mchoires au travail.

    Dans LAtelier volant, Boucot = Bercot = Beau-coup = Bouche. Tout a t contamin par Bouche ds ce moment et c'est devenu une maladie : Bouche, Bec, Bouc, Bucco (trou italien). Boucot-buccal, les lvres, les dents. Paroles mchamment consonnes, dgluties. Boucot, grand avaleur de texte, grand mangeur de mots, grand ogre.

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    Mcher, mordre, les consonnes mchantes. Virtuo-sit de la bouche, virtuosit de ces deux bouches : Boucot et Madame. Cruaut articulatoire, carnage langagier. Leur art oratoire (harangues, oraisons, chansons, comptines, sermons, proverbes). Bou-cot manipulateur : rapidit des pieds, des jambes, exactitude, tour de passe-passe, prestidigitation vocale. Boucot dur-dgonfl, dure baudruche, molle matraque, bande-dbande, s'essouffle et durcit l'articulation la fois, bande dbande la fois, Boucot jamais au repos, Boucot aux enfers, Boucot-bouc-Satan, pris toujours par l'angoisse du temps, des capitaux, du grain qui fuit, du sablier. Toujours aller plus vite, improviser, enchaner plus vite, lutter de vitesse contre son sac perc. Boucot orateur, rhteur essouffl rhtoriquant toujours plus vite, cherchant son troisime, cinquime, neu-vime souffle. Boucot orateur bout, radote, parle tout seul : changements de rythme, sursauts d'arguments, arguments sauts, effondrements, sursauts, tout ceci avec, sans cesse s'amplifiant, une peur de perdre, de maigrir, d'avoir des fuites (Boucot perc bouche ses fuites, Boucot fuit de partout, veut tout boucher de sa bouche). Sa grande peur de l'anus ( Qu'est-ce que c'est? ),

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    parce que c'est par l que a s'en va. Boucot sans anus, Boucot trou sans fond, serrant sans cesse son sphincter buccal, consonnant dur, articulant, atta-quant de sa bouche muscle; Boucot sans cesse perc, trou partout, voulant tout retenir de sa seule bouche durcie attaquant mchamment la parole. Folle peur de la mort chez Boucot, pour a qu'il jouit pas. Sauf de la parole mchante vide qu'il dverse, dans les quelques moments de tran-quillit qu'il a, c'est--dire quand tout le monde dort (scne du somnambule, finale de la scne de la langue, chansons). Boucot dort jamais, Boucot meurt jamais. Cruaut de ses mouvements de langue, de lvres, de dents, dur travail des muscles de la bouche-boucot, mouvements des lvres sur les dents, sans que a bouge la mchoire, sans que a agite le corps. Il y a des moments o tout Bou-cot n'est que dans la bouche, l'articulation mchante, la morsure, dglutition. Boucot souffre beaucoup. Dentition labiale. Boucot n'a jamais pens la mort, il n'a jamais pens son anus. C'est deux choses dont il a trs peur. C'est p't'tre bien l qu'est l'fond d'I'affaire...

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    En face, les Employs, suicidaires, jouissent. Ils n'ont pas peur de mourir du tout, ils ne souhaitent que a. L'anus, ils savent ce que c'est, ils ne connaissent que a. Et ils apprennent parler avec, ils commencent parler avec... Sous l'lec-trochoc ils sont, reoivent les dcharges. C'est quelque chose qui vient de l'extrieur, qui les fait changer de rythme, de pense. Pulsif. a les pousse. Il y a quelque chose qui vient d'ailleurs qui les pousse. Dcharges, paroles zbres, fulgures du dehors, c'est l'lectricit qu'ils reoivent qui les pousse. Ils ne dveloppent rien, n'ont ni rcit, ni discours, rien dire ; racontent rien, mais sont tou-jours pousss par la langue. Le changement de rythme, de dbit, prcde chez eux ce que a va dire (au lieu que chez Boucot le changement, la rupture, vient de l'usure rhtorique, de la fin pres-sentie proche). Ils sont toujours en avant. Leurs paroles sont en avant de leurs corps ou leurs corps en avant de leurs paroles, comme on veut. Les employs n'ont pas de propre corps, de propre souffle, de propre parole (alors que Boucot c'est un corps qui s'use, qui va disparatre en parlant). Chez les employs a parle d'ailleurs, a vient d'ailleurs, du dehors. Boucot, rien ne lui vient

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    jamais que de son dedans. Boucot parle. a parle dans les employs. a leur sort par la bouche, mais c'est pas leur bouche qui parle. Parce qu'ils n'ont pas la bouche. Que Boucot toujours prend. Ils ont leur bouche quelque part, alors que Boucot n'a, comme quelque part, que sa bouche. Les employs n'ont pas de bouche. Trous sans fond eux aussi, mais dans l'autre sens. Renverss. Anus sans bouche, bouche sans anus. Aucun des person-nages de 11 Atelier volant ne jouit de ces deux organes essentiels la fois. Ae, ae! Employs ventres, clous dresss, ils parlent du ventre, des muscles d'en dessous. Muscles buccaux de Bou-cot, muscles du dessous des employs. Les employs ventriloques, face Boucot articuleur. Leurs paroles montent du bas, pousses par les muscles du bas. Qu'est-ce qui parle chez eux? Rminiscences, bouts d'enfance faux, accs, rvolte, micmac, zigzag des curs, pousses de faux souvenirs (mille vies), bouffes de faux rai-sonnements, et surtout, surtout, surtout, vanouis-sements, syncopes, chutes libres, blancs dans tout a, blancs dans la parole. Cyclothymie, suicide, lectrochoc. Tout le temps ils s'vanouissent, tout le temps ils meurent. Boucot toujours veille, jamais

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    meurt. Les employs suicidaires. Bonheur intense, tomber dans le vide. Jouissance (chute libre) des employs face l'agit Boucot pris par le pouvoir toujours conserver (dpense inutile pour com-bler les trous).

    Madame Boucot. Un lapsus du patron. Fuite de Boucot, Boucot en fuite, Boucot fou. Jet de vapeur, sirne. Ses vapeurs, son chant de sirne. Arophagie, musique. Anarchiste, prvoyante, somnambule, voyante, revenante, passagre, dor-meuse, extralucide, ivre, en promenade. Les larmes sincres qu'elle verse tout en poussant au crime. Madame Boucot siffleuse, berceuse, chuin-teuse, mre infanticide, sous hypnose, hypnotise et hypnotisant, possde, penche, en larmes sai-gnant l'enfant. Elle tient les comptes, chante les comptines, raconte des histoires en langue tran-gre. Madame Bouche. Grande voix qui vient et va, avec des grandes oscillations du proche au lointain, dans un mouvement hypnotique; voix qu'on a du mal situer dans l'espace, on ne sait jamais o elle se trouve, on ne sait jamais o se trouve son corps. Boucot manipule, Madame Bou-

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    cot passe. Sans ge. Sorcire. Partout. Invisible. Vocale, buccale, arme. Le froid de ses dents, son dentier, sa douceur. Buccale, comme Boucot, mais avec beaucoup plus de folie articulatoire encore. Et une manire singulire de finir ses phrases durement, sur des voyelles coupes. Elle vocalise les consonnes, elle articule les voyelles. Bien voir que dans l'criture de la pice, un moment o a parlait trs peu chez les employs, les passages attribus Madame Boucot permettaient d'va-cuer un trop-plein de langue, permettaient de res-pirer, d'entendre autre chose qui voulait parler. Partition de Madame Bouche. Elle n'a jamais t pense en tant que personnage , mais comme quelque chose venant masquer, briser, trouer, comme un blanc, une syncope, une expiration, un trop-plein. Vacillante, sous hypnose, complice, elle passe distraitement les accessoires au manipula-teur Boucot. Fuite. Lapsus. Madame Bouche. On ne sait pas ce que c'est. Le seul corps presque complet l-bas dedans? Non? Un morceau du corps de Boucot? Ou quoi? C'est l'vagin, hein? a serait fait, on aurait nos trois trous, on aurait fait l'tour ! J'peux pas dire, madame, c'est un trou que j'ai pas. Quoi?

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    Voil qu'on a numr (bouche, anus, vagin) les trois embouchures avec quoi on a fait a, hein? Parce que la distribution des voix, le choix des personnages dans cYcriture dramatique, a se prsentait aussi (surtout) comme un choix d'embouchures mettre un canal d'air souffl qui sort sans arrt.

    Cet Atelier volant vole bas, faut l'dire... Parce que ce n'tait pas seulement un raccourci perspi-cace sur l'usine du monde, mais une descente aussi et en mme temps dans l'usine dedans... a n'est pas vraiment vu de l'extrieur tout a, pour la bonne raison que celui qui tenait l'crayon n'avait jamais mis les pieds dans aucune fabrique, et qu'il n'y a pas de visite faire pour trouver d'Foppres-sion, mais simplement vouloir bien descendre un peu dans son corps. Courage ! Bon. Et puis, L'Ate-lier volant il dmonte un peu la mcanique sociale, mais il montre surtout ses maladies. Maladies de l'acteur. Dfilons, dfilons, montrons nos culs la bte troupe des bien-portants ! J'ieur montre comme je meurs. a fait peur, c'est du suicide de jouer comme a, j'meurs de rire ! Mon plaisir (faut

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    toujours essayer de dire un peu o on le prend, h les artistes !), c'est pas du tout que l'acteur me res-titue les anciennes rpliques imposes, mais c'est de voir souvent, de plus en plus, le vieil alcool longtemps bouch avoir sur lui des effets specta-culaires; de voir le vieux texte tout brl, tout dtruit par la danse de l'acteur portant tout son corps devant lui.

    Le thtre est un riche fumier. Tous ces met-teurs qui montent, ces satans fourcheurs qui nous remettent des couches de dessus par-dessus les couches du fond, de c'bricabron d'thtruscule d'accumulation d'dpts des restes des anciennes reprsentations des postures des anciens hommes, assez, glose de glose, vite, vive la fin de c'thtre qui ne cesse pas de s'recommenter l'bouchon et d'nous rabattre les oues, oreilles et oreillons d'gloses de gloses, au lieu de tendre grand ses pavillons la masse immense de tout ce qui se dit, qui s'accentue aujourd'hui, qui tire dans tous les sens la vieille langue impose, dans Pboucan pa-tant des langues nouvelles qui poussent la vieille qui flanche qui en peut plus !

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  • LE THTRE DES PAROLES

    C'est l'acteur qui va tout revolver. Parce que c'est toujours dans le plus empch que a pousse. Et ce qu'il pousse, qui va le pousser, c'est d'ia langue qu'on va revoir enfin sortir par l'orifice. L'acteur, il a son orifice pour centre, il le sait. H peut pas encore le dire, parce que la parole aujourd'hui, dans le thtre, n'est donne qu'aux metteurs en scne et aux journalistes et que le public est poliment pri d'iaisser son corps accroch dans l'vestiaire, et l'acteur, bien dress, pri gentiment de pas tout foutre la mise en scne en bas, de pas troubler le chic droulement du repas, l'change joli des signes de connivence entre le metteur et les journaux (on s'envoie des signaux de culture rciproque).

    Le metteur en chef, il veut que l'acteur se gratte comme lui, imite son corps. a donne le jeu d'ensemble , le style de la compagnie ; c'est--dire que tout le monde cherche imiter le seul corps qui se montre pas. Les journalistes raffolent de a : voir partout le portrait-robot du metteur en scne qui ose pas sortir. Alors que je veux voir chaque corps me montrer la maladie singulire qui va l'emporter.

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    Tout thtre, n'importe quel thtre, agit tou-jours et trs fort sur les cerveaux, branle ou perp-tue le systme domineur. Je veux qu'on m'y change mes perceptions. Faut qu'urge la fin du syste. Faut urger! Il urge qu'on mette la fin, commence la chute du systme de reproduction en cours.

    Qu'est-ce que a veut dire ? a veut dire que ceux qui dominent, Madame, ont toujours intrt faire disparatre la matire, supprimer toujours le corps, le support, l'endroit d'o a parle, faire croire que les mots tombent droit du ciel dans le cerveau, que ce sont des penses qui s'expriment, pas des corps. C'est pour qu'on absorbe tout par le dedans, sans rien dire, sans la langue, sans les dents. Nuit et jour ils travaillent a, avec d'im-menses quipes et d'normes moyens financiers : nettoyage du corps dans la prise de son la radio, toilette des voix, passage au filtre, bandes coupes et soigneusement pures des rires, pets, hoquets, salivations, respirations, toutes les scories qui marquent la nature animale, matrielle de c'te parole qui sort du corps l'homme ; ellipse quasi gnrale des pieds la tl, maquillage des peaux des chefs et des sous-chefs des Etats, traduction (c'est--dire passage tabac) du parl en crit,

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  • LE THTRE DES PAROLES

    ordre donn l'acteur de perdre sa langue d'ori-gine et d'acqurir la nationale. Les dominants passent une bonne partie de leur temps veiller ce que l'homme soit reproduit proprement. C'est pour touffer l'boucan des corps, par o a monte, qui va les renverser.

    Le public, c'est l'conomie qui le passionne. C'est--dire la manire dont l'acteur se dpense pendant la dure du spectacle. L'acteur, il double, il triple, quadruple le rgulier battement sanguin, le circuit des liquides. H meurt jeune. Musique ! Musique !...

    Le spectateur vient voir l'acteur s'excuter. Cette dpense inutile le fait jouir, lui active la cir-culation des sangs, pntre neuf ses vieux cir-cuits. Un spectacle n'est pas un bouquin, un tableau, un discours, mais une dure, une dure preuve des sens : a veut dire que a dure, que a fatigue, que c'est dur pour nos corps, tout ce bou-can. Faut qu'ils en sortent, extnus, pris du fou rire inextinguible et patant.

    L'acteur n'est pas au centre, il est le seul endroit o a se passe et c'est tout. Chez lui que a se passe

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    et c'est tout. Pourvu qu'on cesse de lui faire prendre son corps pour un tlgraphe intelligent transmettre, de cervelle cultive cervelle police, les signaux chics d'ia mise en ron des gloses du jour. Pourvu qu'il travaille son corps dans l'centre. Qui se trouve quelque part. Dans l'comique. Dans les muscles du ventre. Dans les accentueurs-rythmiciens. L d'o s'expulse la langue qui sort, dans l'endroit d'jection, dans l'endroit d'I'expul-sion d'ia parole, l d'o elle secoue le corps entier.

    Le thtre n'est pas une antenne culturelle pour la diffusion orale des littratures mais l'endroit o refaire matriellement la parole mourir des corps. L'acteur, c'est l'mort qui parle, c'est son dfunt qui m'apparat! Ae mes yeux, mal mes! Il me donne la maladie de ma perception. Au secours Docteur, y a toutes les langues qui meurent ! Ae l'crrorps, Doctor, y a d'ia langue qui r'sort !

    9 dcembre. Suite des rptitions. Suite et faim. Parce que je uis bien avide qu'il me dise, l'acteur, comment c'est l-bas dedans. Je le dvore des yeux, je ne me rassasie pas de ses paroles. Est-ce parce qu'il me mange sur ce plateau ? Qu'il dvore

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    mes paroles ? a m'ractive mes mmoires de voir le corps se batailler avec le vieux livret, l'irriguer l'vieux textus, l'inonder l'cadavre, de leurs spermes masculines et fminines, l'incarner comme on dit...

    J'ai pas crit a avec la main ou avec la tte ou avec la queue, mais avec tous les trous du corps. Pas d'I'criture plume, mais d'I'criture trou. Rien qui s'brandit et tout qui s'ouvre. Avec les trois sphincters nomms plus haut. C'est du texte trou d'air, appel d'air, fminin, vide, oral, ouvert, creux, a appelle l'acteur au secours. Jet aspir, trou d'air premier.

    Faire des paroles de thtre c'est prparer la piste o a va danser, mettre les obstacles, les haies sur la cendre, en sachant bien qu'il n'y a que les danseurs, les sauteurs, les acteurs qui sont beaux... H les acteurs, les actoresses, a brame, a appelle, a dsire vos corps ! C'est rien d'autre que le dsir du corps de l'acteur qui pousse crire pour le thtre. Est-ce qu'on l'entend ? Ce que j'attendais, ce qui me poussait? Que l'acteur vienne remplir mon texte trou, danser dedans.

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    Un qui a crit parle un qui joue. Mais c'est pas tellement la diffrence des verbes (crire, jouer) qui fait notre diffrence, c'est la diffrence des temps. Ces corps sont au travail o le mien ne l'est plus. C'est un paralys qui parle ceux qui dansent, c'est un dgosill qui parle aux bons chanteurs. C'est un ex-danseur qui n'aurait jamais dans qui parle, pas le signataire du truc, l'auteur du machin. Parce que, qui dit auteur dit auteur du machin, hritier d'cadavre, gestionnaire d'excr-ment, et que ce spectacle qui s'monte, c't'aventure, ne m'apporte pas la p'tite satisfaction de voir ma monnaie circuler, avoir enfin cours, mais la dou-leur d'avoir plus des pattes de vingt ans pour dan-ser c'te danse-l et la jouissance de voir les acteurs haut valser.

    Qu'est-ce que je, dans ma chaise de spectateur de rptition d'impotent roulettes, peux bien dire ceux qui dansent, qui sautent ?... Peux juste leur dire de. Veux juste leur dire que. L'acteur (n'importe quel) a au moins dix ans d'avance aujourd'hui sur tout. Sur tout ce qui s'crit. Par le savoir qu'il tient de son corps. Mais c'est un savoir dont il ne peut pas encore bien parler. Parce qu'on l'empche. Et aussi qu'un immobilis peut dire

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  • LE THTRE DES PAROLES

    quand mme quelque chose du corps ceux qui jouissent de tous leurs membres, parce qu'on en sait quelque chose, dans son corps entrav, force de danser sans bouger et de chanter d'ia bouche close.

    LAtelier volant, s'agit pas de le reprsenter mais de s'y dpenser. Faut des acteurs d'intensit, pas des acteurs d'intention. Mettre son corps au tra-vail. Et d'abord, matrialistement, renifler, mcher, respirer le texte. C'est en partant des lettres, en butant sur les consonnes, en soufflant les voyelles, en mchant, en marchant a trs fort, qu'on trouve comment a se respire et comment c'est rythm. Semble mme que c'est en se dpen-sant violemment dans le texte, en y perdant souffle, qu'on trouve son rythme et sa respiration. Lecture profonde, toujours plus basse, plus proche du fond. Tuer, extnuer son corps premier pour trouver l'autre - autre corps, autre respira-tion, autre conomie - qui doit jouer.

    Le texte devient pour l'acteur une nourriture, un corps. Chercher la musculature de c'vieux cadavre imprim, ses mouvements possibles, par o il veut

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    bouger; le voir p'tit p'tit s'ranimer quand on lui souffle dedans, refaire l'acte de faire le texte, le r-crire avec son corps, voir avec quoi c tait crit, avec des muscles, des respirations diffrentes, des changements de dbit ; voir que c'est pas un texte mais un corps qui bouge, respire, bande, suinte, sort, s'use. Encore ! C'est a la vraie lecture, celle du corps, de l'acteur. Personne n'en sait plus que lui sur le texte et il n'a d'ordre recevoir de personne, parce qu'on ne donne pas d'ordre un corps. Il est le seul savoir vraiment que a c'est pour les dents, a pour les pieds et a avec le ventre; que c'est diffrentes contractions du corps de dedans, diff-rentes postures internes, dans lesquelles on souffle diffremment, qui ont fait a qu'on voit encore sur le papier. Plus que les pas qui restent, les marques au sol, plat. Faut retrouver ce qui a fait a, ce texte mort, par quoi c'tait pouss. Par quelle partie du corps poussante c'tait crit. Gare la lettre morte du texte sur Ppapelard : pas subir ! Pas prendre tout a pour de la bonne monnaie et du sens trans-mettre ! Mais voir comment c'est n, d'o a sortait, comme a mourait, comment c'tait pouss.

    Refaire la parole mourir du corps. Descendre aux postures. Trouver les postures musculaires et

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  • LE THTRE DES PAROLES

    respiratoires dans lesquelles a s'crivait. Parce que les personnages c'est des postures d'organes et les scnes des sances de rythme. Boucan. Et que le texte n'est rien que les marques des pieds par terre d'un danseur disparu. Mais que, mais que... mais que ce n'tait pas la danse d'un corps particulier; que ce n'est pas l'auteur, le corps de l'auteur qu'il faut retrouver (parce qu'en fin de compte a n'tait pas lui qui faisait a, de mme que ce n'est pas vrai-ment l'acteur qui joue), mais qu'il s'agit plutt, de tous cts, de manifester, de rclamer l'existence de quelque chose qui veut danser et qui n'est pas le corps humain qu'on nous fait croire qu'on a.

    Faudra un jour qu'un acteur livre son corps vivant la mdecine, qu'on ouvre, qu'on sache enfin ce qui se passe dedans, quand a joue. Qu'on sache comment c'est fait, l'autre corps. Parce que l'auteur joue avec un autre corps que le sien. Avec un corps qui fonctionne dans l'autre sens. Du corps nouveau entre en jeu, dans la dpense du jeu. Un corps nouveau? Ou une autre conomie du mme ? On ne sait pas encore. Faudrait ouvrir. Quand a joue.

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    Le corps en jeu n'est pas un corps qui exagre (ses gestes, ses mimiques), Pacteur n'est pas un comdien , pas un agit. Le jeu, c'est pas une agitation en plus des muscles sous la peau, une gesticulation de surface, une triple activit des parties visibles et expressives du corps (amplifier les grimaces, rouler des yeux, parler plus haut et plus rythm), jouer c'est pas mettre plus de signaux; jouer c'est avoir sous l'enveloppe de peau, Ppancras, la rate, le vagin, le foie, le rein et les boyaux, tous les circuits, tous les tuyaux, les chairs battantes sous la peau, tout le corps anato-mique, tout le corps sans nom, tout le corps cach, tout le corps sanglant, invisible, irrigu, rclamant, qui bouge dessous, qui s'ranime, qui parle.

    Mais on veut lui faire croire, l'acteur, que son corps c'est quinze mille centimtres carrs de peau s'offrant gentiment comme support aux signaux du spectacle, six cent quatre positions expressives possibles dans l'art de la mise en scne, un tl-graphe grener dans l'ordre gestes et intonations ncessaires l'intelligence du discours, un l-ment, un bout du tout, un morceau de l'ensemble, un instrument de l'orchestre concertant. Alors que

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    l'acteur n'est ni un instrument ni un interprte, mais le seul endroit o a se passe et c'est tout.

    L'acteur n'est pas un interprte parce que le corps n'est pas un instrument. Parce que ce n'est pas l'instrument de la tte. Parce que ce n'est pas son support. Ceux qui disent l'acteur d'interpr-ter avec l'instrument de son corps, ceux qui le trai-tent comme un cerveau obissant habile traduire les penses des autres en signaux corporels, ceux qui pensent qu'on peut traduire quelque chose d'un corps l'autre et qu'une tte peut comman-der quelque chose un corps, sont du ct de la mconnaissance du corps, du ct de la rpression du corps, c'est--dire de la rpression tout court.

    Si l'acteur ne se maquillait pas on verrait sur son corps des marqres, des zbrages, des tachements parcourant l'pidon. Tout le monde le voit mais personne n'ose le dire, que quand il joue l'acteur a la peau absolument transparente et qu'on voit tout ce qu'il y a dedans. Le corps de l'acteur c'est son corps-dedans (pas sa silhouette chic de marion-nette style, pantin excuteur), son corps profond, du dessous sans nom, sa machine rythme, l o

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    a circule en torrent, les liquides (chyme, lymphe, urine, larmes, air, sang), tout a qui, par les canaux, les tuyaux, les passages sphincters, dvale les pentes, remonte press, dborde, force les bouches, tout ce qui circule dans le corps ferm, tout a qui s'affole, qui veut sortir, pouss et reflu, qui, force de se prcipiter dans des cir-cuits contraires, force de courants, force d'tre renvoy et expuls, force de parcourir le corps entier, d'une porte bouche l'autre bouche, force, finit par se rythmer, se rythme force, dcuple sa force en se rythmant - le rythme a vient de la pression, de la rpression - et sort, finit par sortir, ex-cr, ject, jacul, matriel.

    C'est a la parole, la parle, que l'acteur lance ou retient, et qui vient, fouettant le visage public, atteindre et transformer rellement les corps. C'est l'principal liquide exclu du corps, et c'est la bouche qui est l'endroit de son omission. C'est ce qu'il y a de plus physique au thtre, c'est ce qu'il y a de plus matriel dans le corps. C'te parle, c'est la matire de la matire, et on ne peut rien appr-hender de plus matriel que ce liquide invisible et instockable. C'est l'acteur qui la fabrique, dans le rythme respir, quand elle lui passe par tout le

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  • LE THTRE DES PAROLES

    corps, qu'elle emprunte tous les circuits l'envers, pour sortir, au bout, par l'trou d'ia tte.

    Mais il est clair pour tout acteur que ce n'est pas de l qu'elle vient et que si elle sort par la bouche, c'est pas facilement, pas naturellement, mais force d'avoir parcouru tout le labyrinthe et aprs avoir essay en vain tous les trous possibles.

    L'acteur n'excute pas mais s'excute, inter-prte pas mais se pntre, raisonne pas mais fait tout son corps rsonner. Construit pas son person-nage mais s'dcompose le corps civil maintenu en ordre, se suicide. C'est pas d'ia composition d'per-sonnage, c'est de la dcomposition de la personne, d'ia dcomposition d'I'homme qui se fait sur la planche. C'est intressant le thtre que quand on voit le corps normal de qui (en tension, en station, sur ses gardes) se dfaire et l'autre corps sortir joueur mchant voulant jouer quoi. C'est la chair vritable de l'acteur qui doit paratre. Les acteurs, les actoresses, on leur voit l'corps, c'est a qu'est beau; quand a montre d'ia vraie chair mortelle sexue et langue au public des chtis qui pen-sent en langue franaise ternelle et chtre.

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    L'acteur qui joue vraiment, qui joue fond, qui se joue du fond - et il n'y a que a qui vaut la peine au thtre - , porte sur son visage son visage dfait (comme dans les trois moments : jouir, dfquer, mourir), son masque mortuaire, blanc, dfait, vide - vide partie du corps et non plus recto expressif d'ia tte pose suTcorps potiche - il montre, blanc, son visage, portant son mort, dfigur. L'acteur qui joue sait bien que a lui modifie rel-lement son corps, que a le tue chaque fois. Et l'histoire du thtre, si on voulait bien l'crire enfin du point de vue de l'acteur, a ne serait pas l'histoire d'un art, d'un spectacle, mais l'histoire d'une longue, sourde, entte, recommenante, pas aboutie, protestation contre le corps humain.

    C'est le corps pas visible, c'est le corps pas nomm qui joue, c'est le corps d'I'intrieur, c'est le corps organes. C'est le corps fminin. Tous les grands acteurs sont des femmes. Par la conscience aigu qu'ils ont de leur corps de dedans. Parce qu'ils savent que leur sexe est dedans. Les acteurs sont des corps fortement vagins, vaginent fort, jouent d'I'utrus; avec leur vagin, pas avec leur

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    machin, Ils jouent avec tous leurs trous, avec tout l'intrieur de leur corps trou, pas avec leur bout tendu. Us ne parlent pas du bout des lvres, toute la parle leur sort du trou du corps. Tous les acteurs savent a. Et qu'on veut les en empcher. D'tre des femmes et d'vaginer. On veut qu'ils indiquent, montrent une chose aprs l'autre et dans l'ordre, pas qu'ils se montrent. On veut les rduire n'tre que des tlgraphes mettre et excuter, trans-mettre des signaux avec leur corps d'une tte l'autre, des phallus sens, des membres mles ten-dus pour dsigner, des flches bien dresses pointer l'sens, des indicateurs et des excutants. Dans le sens, dans le bon sens, pour que tout reste dans l'ordre normal. C'est l, on y revient, ce qui se passe dans la dernire scne de LAtelier volant (un perch au mt et les Boucot en bas le dsi-gnant). l'acteur au sommet du mt, tous trous ouverts et qui vagine, les Boucot demandent des comptes sur le sens et qu'il indique ce qu'il dsigne, le sens de ses gestes et o va son phallus. Alors que celui qui est l-haut justement n'en a plus, l'a perdu, parle trou. Les Boucot lui deman-dent tout le temps des contes, le sens et les raisons de tous les sons qu'il pousse, et en lui demandant

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  • LETTRE AUX ACTEURS

    du sens, ils lui en donnent, et c'est le sens de la descente qu'ils lui indiquent. a le fait redes-cendre qu'on lui demande de tendre sa flche et de dsigner quelque chose.

    Quoi, quoi, quoi? Pourquoi on est acteur, hein ? On est acteur parce qu'on ne s'habitue pas vivre dans le corps impos, dans le sexe impos. Chaque corps d'acteur c'est une menace, prendre au srieux, pour l'ordre dict au corps, pour l'tat sexu ; et si on se retrouve un jour dans le thtre c'est parce qu'il y a quelque chose qu'on n'a pas support. Dans chaque acteur il y a, qui veut parler, quelque chose comme du corps nou-veau. Une autre conomie du corps qui s'avance, qui pousse l'ancienne impose.

  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

  • Juillet 1973. Voici les titres de la langue des morts : 1. - La fe lectricit. 2.-Le drame dans la langue. 3. - Lappel au crime. Gare comme on place son premier pied, c'est la nature qui fait tout le reste ! Suivre la suite et faire sa scne et s'arrter quand a suffit. Machine rciter. Suite des nombres. Machine rciter la fuite des nombres. Se faire un arsenal d'outils. Produire. Produire et non reprsenter. Produire du travail chez l'acteur. La scne n'est pas reprsente. Produire les mala-dies de l'acteur, produire la dformation de son corps. Parce qu'il ne se produit dans l'acteur au travail rien que de la Dformation. Entre son Mtronomique : forte Poupiasse et toile de fond pour les lieux. L'acateur est debout et ne tient, il

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  • LE THTRE DES PAROLES

    n'arrive plus sur son scne faire apparatre aucun rien. Chantre son trou mtronomique, chantre son trou mcanicien : la mort de l'apptissant Comien.

    Le spectacle de la mort. Onze tableaux biolo-giques, huit mditations sur la matire, seize leons de reproduction. Planches, vitrines, cer-cueils. Monologue, dialogue, quadrilogue, mdi-cal. Traite des chapitres, rcit des symptmes, action des charades. Rbus, avec des choses de rebut. C'est contre les langues maternelles. Qu'il croit toujours qu'il change les langues dans sa pen-se. Autolyse. Montre de la matire du drame dans la langue, appel au crime. Mche rciter le suintond. C'est la monte de la matire du drame, la montre de la matire au crime, l'appel au langue, la marche rciter le suintond, la marche riter la fuite. On entre dans la machine rciter la suite des nombres. Monte de la matire du drame. Au crime !

    12 juillet. Effort pour se rcrer le canal. Masse du trou : le fou alimentaire de police. Alimentaire de police : le fou assis dans le valisium. Re-cration du canal ou canal rcrateur. Est-ce qu'on saisit ?

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    L'effort pour se rcrer le canal. Le quinze du juille, j'ai crit ceci... et ceci... parce que je voulais devenir homme-canon, tendre la mditation phi-lologique, trouer l'ahurissant homien. Comien. la manusse, orificiel et comicien. On tait charg de produire du langue, sortir du mort. On en sor-tira (si on en sort) rchapp d'un Cataclysme Scientifique. Il entre dans la pice du docteur Action et il entre dans la pice du canal rcitateur. C'est les sactions du docteur chapp. Je vais faire un dessin du cataclysme.

    Trilogie patelire : il se confie Mercure sa vanit. Uaffabuleuse conaille du drame. C'est la sonnaille des dres. Il se confie au Mercure et le Docteur Autrou. Quand il touche plus la langue deux-trois semaines, il touche plus rien. C'est autroui, dans son conomie, ses lieux mcaniciens. Il va finir sa trilogie. Orificiel et comicien : auto-lys. Je autilyse l'art officiel. On dit que c'est Mercure. Ttanique et sabordier : s'y livrer au travail d'criture tabolique. Ttoniaque-satanier : rpondre la posture et pondre la pousse. Sabordement. Jet. Trou nombreux. Dsagisse-ments dans la pense. Parce que, tout n'est jamais

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    question que de se mettre en posture l'heure, d'aller chaque jour l'horaire. Faire des scnes sur des fonds. Vision des chaos de la langue, vision des lieux des fonds. Orificiels et comiciens. On va encore en prendre pour dix ans. Autolys. Organi-sons les horaires.

    Que tout le problme est de la Evacuation des crits, du circuit papelardier, l'apprentissure du beau parole en correction, de la lymination et corrigement du texte du propre vers le brouillon, de l'habitude de l'criture l'cole, de la mise au propre, de la rature et de la reprise du brouillon, du tissage et de l'apprentissage des-les critures dans les coles. Il tient son cahier comme un sali-got. U carte, il retisse les tissus du langue. Dtruire l'apprentissage. vacuer, vider la langue. Verber, ouvrir, roprer le jour o j'ai appris la parole.

    Vieux et fini : l'ge de la mysancne et du mt-heuranscne. Le texte de thtre, investir. Pile dans la tuyauterie du carrefour franais ! C'est pas crit pour, mais vers le thtre, avec l'acteur comme objet de dsir. Thtre des oprations. Il

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    thtre le mort conomique et entre dans la pice du docteur action. C'est les circuits alimentaires et fesseurs, la monte de la matire au drame, la mort de l'apptissant comien. Tronches verbiques du comien. Circuits fessiers l'aliment. Plissage et remplissage. Il dramme la matire langue, Doc sac ton ! Une arrive dans la phrase vide. Plus aucun terme crire au propre. Appel au crime de la langue : du substantif vient d'tre utilis comme verbe. La perdition du langue. La perdition de la langue matronyme. On est charg de produire du langue. Le fondement du marteau, le juranon mangeur. Sensation qu'il y a quelque chose dans la langue : j'ai vu ton endroit.

    Dix-huit de juille. On noircit son papier heure fixe. Noircissement continu. Slogans actuels : Encore pire ! Pas encore assez ! Elle a le labor lin-guastique plutt pre. Duret des formes, rgles, lois. Examiner froid certaines parties du langue, comme un corps. Le docteur examine sa langue froid. La fe Fagotte Lectriciton s'amne gros grands coups d'poumaques. On voit l'abondante pantalation du rel, le phnomne du. Le cercle, le cerceau, les accessoires. Technique des pisodes

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    de possession et des pidmies languires. Devenir la machine rciter la suite. Dformation de l'ide de corps. Le thtre des lieux des accidents per-sonne. Montrer la matire des animaux parlants. Toute pantomime sera d'accouplement criminel. Toucher. Phatisme. Son hros est le Son. Son hros est Longis. Trente rapports des corps entre eux. Connus et inconnus, touchables et intouchables. Suivre la suite, tous les rapports possibles des paroles des corps. Quelle chance d'avoir devant, rien.

    Suite des nombres : dialogue, trilogue, quadri-logue, postures, processions. Mesurer les feuillets, mensurer les figures. Masculin, foeminin. Corrup-tion, putrfaction. Sans effort, en suivant le souffle, laisser raconter ce qui se raconte, la main. Verser. Laisser plus tard (septembre) tout le travail de chirurgie. On dcimera. Laisser s crire pour l'instant. Attention aux habitudes rythmiques, dramatiques. Poursuivre, sans rem-plissage, ce qui s'crit, dessous. Et on se terminera par du mouvement perptuel. Darme, Sandre, Mlech, Mel, Cladet Buron, Moron Jambique, Orogi, Lobot, Ada Djucke.

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    Dialogue des matires. Suivre la pente la plus pentue, aller partout o a descend. Rapidement suivre tout ce qu'il se dicte. Les trous du texte font appel d'air. Le sens, c'est le mouvement des appels d'air dans le texte. Sa respiration. Pulsif. S'agit plus d'un sens ( aller vers ), mais d'un va et vient. Sur le plateau des danseurs. Pulsion, pulsa-tion. Sens d'un va et vient dans la langue. Corps entre deux. Ecriture thtrale trous, qui manque toujours le lieu, le lien d'un terme l'autre. C'est dans l'endroit du va et vient du corps la parole.

    Toute pantomime sera d'accouplement crimi-nel. Naissance et mort du corps humain. Sac sur le visage. Excution. Mettre le pantalon suicide. Les zones thtrognes du texte. Ils s'attachent les bois, dans le mouvement du langue, dans le mou-vement perptuel. Numus, Ethelia, Arena, Bocitis, Corsuste, Cambar, Abbar Aeris, Abbar Malech, Duenech, Salbalamiel, bisemeth, Thabitris, Hixir, Hali, Abenragel. Albification, blanchie-ment. Trajet d'acteur attach. L'conomie de la parole, les onomies de la parole. Faire une fissure

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    dans la langue franaise. Ce qu'on ne supporte plus dans le franais. Se pas priver du fait de sur-schrifter les indillusions fessires, germinations scopiques, indicaisons canires. Refrappe-moi tout a ! C'est dur, c'est dur !

    Vingt-cinq de juille. La rinvention des langues. Il n'y aurait, de la langue franaise, plus que du bribe, du refrain. Changer tous les terminements des radicelles : l'vacuaison, le tombement, le par-lement, le chutt, le macabiat, le saccabiam. Tout ce qui touche une action est dform dans du vrai langue. Rinvention des langues. Refaire tout le chemin de l'apprentissage de la langue matire-nelle, rapprentir son languisme. Lapsus, lch, barbarism. Mettre le langue en souffrance, au tra-vail. Ephise Tagan, Gus Griard, Langin Robert, Denis Couleuvre, Panton Plum, Albi Recton, Bartaglagine, Laban, Dorante, Valre, le Vieil Andret du Spermateur.

    Tout l'appareil thtral est en panne. La vieille conomie du thtre : Tout ce qui entre doit sor-tir. Tenir le compte exact de tout ce qui rentre et sort, alors que a devrait dfiler perptuellement

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    dans la scne noire de monde. Indications chien-niques! Barbarisme absolu, mouvement perp-tuel, allegro. On ne pense pas un seul instant l'effet gnral. On ne pense faire, rien. On pousse toutes les critures, loin. Production des corps neufs, jouvence des corps, tous tremps. Reprsenter ceux qui travaillent, jouissant; les montrer jouir ceux qui creusaient, dans du Babil, manipulaient dans le Volant. Continuer comme a, comme a continue, d'un seul jet, chauff blanc, noircir les pages, blanchir la langue. C'est le 30 juillet 1973.

    Faire a comme un set, un round, une lance, un coup, une passe. Suivre l'unit de corps. Tout du corpus sans rien pensant. Comme a, d'un bon jet, comme a tangue, tout qui danse, jusqu' la marre, la souffaison, la souffocasse. Aujourd'hui au bout de trois heures et quelques. Y compris les derniers soubresauts. Aller jusqu'aux derniers sou-bresauts. Toujours tirer son deuxime coup. Utili-ser la fatigue, le dernier sursaut, usque la tte tombe sur le feuillet, comme ch't'a vient de che produir, ichi, dans la cabane chez Zollir. Ch'est phusique, c'travail, pas Madame ?

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    vacuer le sens pour que ce soit du plus dessous qui parle. vacuer son p'tit contrle, que ce soit autre chose que l'agent contrleur des termes-et-tournures qui fasse. Pour faire parler le mort, le hm souterr dans le homme. Essayer ce que a donne de jamais relire, ou trs tard, en septembre. crire tout le aot comme a crit, comme on a fit dans le juillet. Puis septembrer tout a du tron-chon. l'automne, pas reprendre, pas polir, pas relire, mais rouvrir, rlabourer, faire tout un tas d'brchibrcho et d'exercices sadicaux dedans. Radicalement la chirurchier c'te saloperie d'tron-chon dict. C'est pour septembre. a veut tre assez sanglant.

    Respecter l'unit matrielle de la page. Choix du format. Aller toujours au bout de sa page et s'arrter au bout. L'autre unit est celle du coup, de la sance. Dure de l'acte. L'acte dur. Pas de personnages mais des vtements habits. Faire toujours tout entrer dedans. De moins en moins doit s'crire dans ce cahier-ci. Tout entre dedans. Gigolation, Fonction Franaise.

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    Aot 1973. Utape prsente, imbcile, consiste faire urgir un mur, un tas, une matire abon-dante-et-opaque, inintelligente. Continuer. Suivre sa passion nologique jusqu'au bout. C'est chier une langue nouvelle pour ensuite la couteler. Alors que d'habitude c'est la langue maternelle qu'on plume, qu'on nous a donne, qu'on a pas chie soi-mme. Par chie je veux dire que c'est quelque chose qui tombe du corps, que c'est tout le rejet, l'inutilis, la matire brute inanime qui chute, le mateau brut inanaim qui chut. Sans agenceries scopiques. Du langue sans le spectaculaire. a natre vraiment de la langue, c'est explosif et ato-mique et dflagrant. Abond, fourneau, c'est l que tout se forme, dans la langue. L'occasion fit la larre, fit l'iarcin, fit l'iarron. On voit porter la langue un tat d'effervescence, d'effervessence, d'reversement et d'effrayance, et de comique jamais atteint. Via qu'elle explose! Vesserie. a puise les crnes Jayet. L'quivoque absolue, l'apsus mil sens. La langue franaise qui vient du latinais, elle a explos, la pvre! C'est parce qu'on nat du seul pays dont le nom est un verbe. U france le comique actatien. C'est l'acteur por-charin.

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    Deux d'aot : page 84. Composition en zigzag partir de noyaux. Faire travailler tout-le-temps son languon hors des lieux. Trois qui supportent les inscriptions : le carnier (c'est le carnet), le mutus (c'est Philibert), et son journal (qu'est hic). Urgine-Kulhmann, Urgne-Culmique, Usline-Culement.

    Cinq d'aot. Arriver (au secours, a vient!) plus jamais pouvoir s'arrter de faire laps' sur laps', foutant l'feu, pour toutes, une bonne fois, ses langues. C'est l'hm qui sort de ses langues, tout suant et tout froid. On en est la page 106. On a fini et tout vacu des premiers graffiti. Plus rien. Jet confettal et dre des pluches ! Nous jouis-sons simplement du beau blanc qui se trouve devant. Trou visiteur. Six aot : toujours devant le beau blanc. Il gardera devant soi ce blanc le plus longtemps qu'il peut. Attaquer, attaquer sans dlanguer ! a va tre dur, a va tre dur ! Qu'est-ce que a donnerait, comme a, comme a va se faire maintenant, de faire son suite sans reprise ni rectif, sans souvenances ni projes ? On a depuis longtemps plus rien perdre. Aujourd'hui c'est dj le sept aot !

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    Dj la page 11 de la nouvelle pente. C'est effrayant mais a vaut la peine de continuer. No return. Faire comme a jusqu'au douze aot, des-cendre la descente. Courage ! Courge, courge ! La prochaine tape de la maladie sera d'avoir toujours sur soi le carnet, d'inscrire tout le temps, tout en piochant, tout en marchant, tout en mangeant. a finira bien pas saouler, ragir sur l'syston ! Police mondaine. La langue mondaine des polices.

    Continuer le mouvement pulsif. De la langue au languon. Laisser se faire. On est : incurable et insoucieux. Refuser les soins. Huit-neuf aot : essais au magntophone directement. Mise au tra-vail des effets d'chos, d'quivoques, de ricochets de la langue. Mise en mouvement toile. Le tout, parsem d'refrains cons. C'est la gravitation, la res-piration du francon au straglon, la bandation, langue dure, langue molle, le tout dont on com-mence avoir assez et assez et assez et assez.

    quelle maladie a va donner son nom ? Dites quelle maladie a va donner son nom. On n'est pas loin du moment qu'il faudra faire subir au

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    texte les Traitements, coudre tout a d'un rythme idiot. Aeffer-vessence perptuelle du langue, hlio-logisme, mtorisme, poliphormie. Le Nologue. Son patient se livre la ncromation du langue. Qu'est-ce que a donne un texte o on ne retrouve jamais le mme mot, que des termes seuls, que des happax-appax-hapax-apax, et qu'est-ce qu'on entend dans une langue perptuit ? La foutrai-son du feu comique mise dans la belle jambe franche, la langue franaise troue du con, a ferait une drle de foutrement mis la queue du belle langue-franche-rpublicain, si a repassait jamais deux smes par le mme trou, jamais deux fois dans un seul ton ! Fin des politesses, des rparties et d'ia gaiet. Il donne tous le vertigon. Qui touche la langue touche le fond. L'homme animau tient sur son langue dans sur son fond. Il danse dans l'ensemble comique. Il supporte de moins en moins tout ce qui le supporte. C'est a qui va don-ner son nom une maladie.

    Onze aot! Les Traitements font faire dedans des interstices, des cicatrices, des parenthses et des cruels slogans. Sape, sapage, saccage de la syn-taxe : le vieil syntherie-phanouaise, lui singer l'cul,

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    tordrer son col! Contnuer le fluxxe encore des coups, puis, fin finale des termins, abondancerie et chute du froc, dancerie. Toujours l'invention-chic on ne Ta permise qu'aux quadrilles des aventures--trois des personnages des fables variation autori-se, pas dans les viandes, pas dans les viandes ! La belle languerie des francs doit tre intacte, pas qu'on la touche, lui houppe le fond ! J'ai coup a dans ma langue imbcile. Il va y avoir du drame dans la langue franaise. On voit dans la langue des couches comme dans les terrains : les plus dures rsistent l'rosion (squelette franquon), les autres sont enleves par l'son courant. Elle est cou-pe et occupe dans son langage.

    Depuis aujourd'hui, 18 aot 1973, la Fe lectri-cit s'appelle le Drame de la langue. C'est du titre qui pte si haut qu'il va nous forcer travailler fort ! Ah flau ! On vient de s'arrter la page 96 pour ce matin. Il y a en ce moment une bonne lon-gueur d'avance dans la main, une grrrande pau-vret dans l'idation et toute l'invention du ct des ranges d'horreur des cancres, canacres, canonnes et des fantaisistes, Chandul, Riqu, Fendu, Ramoniqu, Clapus, Vojet.

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    a mne : 1 - Plus du tout crire le franquon, 2 - Plus le comprendre qu'un peu. 3 - Plus le par-ler comme l'on. C'est le vrai drame qui se joue ici qu'il faut mettre : le drame de la lng. Dix-neuf d'aot : la dicte vient de plus en plus rapide, pres-sante. On voit, devant, le moment o on ne contrle mme plus la formation des lettres, o a ne dicte plus des phrases de mots, mais plus que le mouvement des lectrocardiaux des plumes qui graffent. Nolographe. Llectrocution. Range des concrets. Ce dix-neuf d'aot, on j'arrive presque crire qu' la main, par agitation de la main, sans entendre du tout avec le cerveau et avec le cerveau tout fait pas l. On j'arrive presque crire sourd.

    Lundi 20 aot : page 200. Suivre les rythmes biologeons, faire des sances d'unit. Biolographe. L'important est d'avoir introduit le temps dans le travail : longueur des sances, continuit des jours. Allegro perptuel. Traiter la langue. Trs effray par une premire lecture suivie (1-86) ! Jamais se trouver au centre. Contre les lois de la perspective, on lutte contre les lois de la perspective en langue.

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    Continuer occuper jamais cette place du centre, de rhHMmmme. C'est dur, c'est dur! a est dans la matire, vraiment trs suicidaire. Sans commencement ni fin et vritablement risqu. Change vision et audition. La perdition sans pers-pective. Dans la perception, personne n'a jamais vraiment os faire a. Plaisir sans fin. Or du Bouche, Trou Vocager, Chant Cadavre, Portion du Chef, Sorson Vecture, Trou la Vocalle, Formant du Viande, Cor Eglicide, Chant Cadavre, Chantre, Sermon Femnique sort, Sermon Femnique sort. On a achev 205 pages la main ; on va mainte-nant lui faire subir son traitement.

    22 aot. Premier recopiage et retravaillage du texte des 205. Attention aux vieilles habitudes! S'interdire toute solution. Continuer descendre. Lutter toujours contre la tendance fabriquer une perspective. Descente en langue, descente aux langues. Le 27 aot, la tendance est recopier. Faire subir au texsct' ses quat' traitements : pour demain, marquer dj les lieux des parenthaux, des thses faire et des scalps. Planter des croix o ouvrir. Vingt-huit aot : le premier texte se durcit mais se perce pas assez. a doit tre comme un cri-

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    minel, devant, faire souffrir. Recopier en dtrui-sant. Casser. Cinq septembre : relu les cinquante nouvelles premires pages. On y entend quelque chose comme le son fondamental. Fondement. Foutre dedans des entres de cirque. Voix de fond. Hic Tz chutus. Mort de Edmond Taupenaz. Interruption. On quitte l'endroit.

    Reprise de la seconde version interrompue. Allegro circulaire. Douze heures d'ininterrompu comique. Crimes, suicides, mouvements ryth-miques, chute d'action. L'omission de la parole. Sans retour. Pas un mot de rappel. Il omet de la parole, il ouvre le monde des langues. En ngatif, c'est l'allgro circulaire : douze heures d'ininter-rompu comique. Tronchon polichier : le tour de France des endroits des langues verbires sur la frontire. Trou Verbier, Suint Capital. Au mont Chutien du Trou. Elle est toujours occupe dans sa langue. Marquer les dates d'occupation. On termi-nera la tronche lmentaire de police dans le dur parc des princes. C'est dans son mont Chutien du Trou que son visage est occup. Il gagne aperce-voir la fin. C'est le 2 novembre 1973.

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    Neuf novembre 1973. Carabonis. Perdu dans son dtail. Labour des pieds. Languisme. Aucune perspective. Tout est mis en uvre, tout travaille faire, un instant, disparatre quelque chose. Faire un instant le vide dans la langue. Thtre o dtruire la figure et sa langue. On traite. Lutte contre la reconstitution de la figure humaine. Application de la mdecine des morts. Circulaire. C'est la gurison des morts et l'ouverture de la mdecine des langues.

    Rouvrir, roprer constamment rcrit, le lanci-ner de rengaines stupides sept temps. Se tra-vailler des maladies des langues. Ordre des sances. Multiplicit des traitements. Pousse organique en postures varies. Lacteur en scne, dans sa sance. Traces visibles dans le texte de Theure et de la position. Travailler dans l'horrraire. Sans retour. User les sigles de traitements, compter les poses effectues. Mettre tout le texte en bande et isoler les morceaux. Dcoupement du texte en bouts, en corps destins tre traits en sance. On dtermine la longueur du corps du jour, on dsigne sa victime pour demain. Bien choisir les victimes et se fixer des jouissances courtes. Homo

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    Automaticus. Onomaticus. Uhomme automatique entre. Un homme entre, portant un thtre. Gigo-lation.

    Tranches. Vue des tranches. Qui montre la scne qui me fasse. Descendre en langue, branler quelque chose dans l'anguon. Travailler faire apparatre rien. C'est le roman d'anticipation de la langue franaise. Faire son suicide. Faire avaler les dernires paroles cet idiome. Ouvrir au sabre. Et l'oprer. Valre poursuit tout ce traitement dses-pr avec la certitude de s'exposer des toxiques, sr que ce travail fait la langue altre le cerveau.

    5 avril 1974 : la page cent de la deuxime ver-sion. Indications glaciales : entre, sortie, cot, entre, sortie. Irculation du sponxe. Il faut s'assor-tir d'un matriel pour la liaison des lobes. Traiter les morts par asphyxie, respiration, monte du sponxe la tte, prise d'lectricit dans les lobes. Il dit que a dicte. Planche la personne d'en face, opacit du fort jet. Mon air m'est compt. On fait cette langue o l'air est mesur, puisant. Epuise ton air, sac cornet ! Victime de bouffes, d'accs. Il avait ce qu'il crivait en hor-

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    reur. Gare la manire dont il se relit, avec le ton, tambourinage et trop d'battements ! Vue du milieu de la nue de la langue, autour du noyau comique. On dcharge pendant des langues noyaux, c'est dans douze heures interrompu. L'homme d'Or, Golfe, Fant Ulfant, Fant Lucieb, Cancratrice, Homme Comestible.

    Toutes ces notes pour aboutir une page affi-chable, chaque jour rsume en plus court, tandis que du texte personne ne pourra garder jamais aucune mmoire et qu'il est impossible d'y tra-vailler mentalement, d'y repenser, hors de l'instant o on a les quatre mains dedans, sous la pousse du jet fort. Pas d'agencement, aucune solution possible, jamais aucun choix. Rideau, trappe, por-teuse, cintres, dessous. La machine automatique distribue les entres et les sorties. Entre, jouit, meurt. Contient du thtre par accs. Plus jamais un acteur les pieds debout sur les planches, plus jamais a ! Jouer sur quatre tables la fois, quatre machines.

    Mettre la langue dans un tat de tremblement. Polluer la langue dans un tat de tremblement.

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    Polluer la langue, lui donner son traitement. Per-sonne ne Ta jamais encore assez touche. Pas divi-ser en scnes, mais en sances de traitement. Sor-tir la scne qu'il y a derrire la langue. Montrer la scne qu'il y a dedans. Dcide de l'attaquer main-tenant de front, de plus subir tout ce qu'elle fait dire, de la manier et saborder, l'abattre comme un sourd. C'est le corps tranger qui le travaille qu'il sort qu'il abat. La machine raconter la suite fait le rcit palpitant, obscne, court et franais. Langue souille, oreille sourde : la scne est chez les animaux. Aux planches ! La Langotte Gar-on, Sac Tronchon Verbique, le Batracien Com-muniel, Tronc du Verbien. Il entre dans le piston-nier communien. Eloignaison des trous du ft des Viveurs. Les morts s'appliquent sa mdecine.

    23 avril. Faire tout pour en finir cette fois. Plus la coule mais l'claboussure. Giratoire. Inonder le thtre d'aventures. Canes venatici. Ils pn-trent dans une caverne de langue. Organisons nos spultures ! Tout le rcit sexuel pousse. Tombe ter-rass, se fait hopper la bouche, flanquer la cerv'l, sauter l'bouchon. Quel ascne, quelle vie d'as-cthe il met ! Porarina. Pratique du jet. Thtre

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    l'intrieur du texte. Dchet verbal des choses. Allegro perpette !

    Chacun dans son technique : se fabriquer son appareil circulatoire. Le premier plaisir a t de couler, souillir sa page, le second est de l'inter-rompre et la sphincter fermement. C'est plus la machine raconter la suite, c'est la machine interrompre la fuite, c'est elle qui sphincte, qui sert espacer les voix et faire l'interruption du langue. Traitements de choc! Barbare, pousse, carbisme. Y aller. Pousser loin! Faire dans la langue pas une griserie, mais la dcharge. Ce texte secoue, pousse l'allgro. Toutes les personnes son tout du long. Electrifi. La scne o foutre. Foutre, o est la scne ? Il y a eu quelque chose de jamais vraiment touch dans la langue et dans la reproduction.

    5 mai. Plus il le dit, plus il y pense et plus c'est la mme chose, plus le problme, le sale problme est de s'organiser les temps des sances et les pos-tures des productions, plus c'est l'organisation matrielle du temps qui compte, les heures aux-quelles on va occuper le terrain, les horaires et les

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  • LE THTRE DES PAROLES

    distributions d'outils. Rien faire, sauf faire trs-trs attention quelles plumes, quels papiers, quelles heures, quand, comment et o. On ne fait rien d'autre que mettre la langue en position, la mettre au lieu et en posture. C'est la langue qui se produit elle-mme, qui se reproduit. On n'crit pas, on donne le lieu et l'heure o la langue se reproduit. C'est le languisme. La langue qui se produit elle-mme, qui se reproduit. Entre un homme atteint de languisme.

    Matriellement l'outillage excite. On ne sera plus sa table, mais son atelier, au milieu d'ou-tils. Amnagement d'un ring. Armes. Athltique. Musculaire. Offensif. Les pisodes languiers, les maintenir courts, force concentre. Il tablit dans la langue son camp, son thtre. J'tablis mon thtre dans la langue. Quatre encres, quatre machines, quatre tables. gauche, droite, devant, derrire. Quadrilogue, cartement, quart. Il se dplace d'une table l'autre, stations debout et assises, actions debout et assises. Orga-niser les lieux. Passer tout son temps la scnogra-phie du bureaux travaux. Amnager l'endroit o vivre un an dans le texte, l'espace furieux.

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    Travailler dans un tat de dispersion, de distrac-tion, parce que la vue (comme l'oculaire astrono-mique) est meilleure dans les coins. Horreur de la ligne droite, de la perception de face. Sur le texte ancien, ouvert sur le lutrin, il faut juste aller rebon-dir. Pas recopier, amliorer, mais juste courir rebandir dessus. Pour bien travailler, il faut avoir l'esprit bien vide et les articulations bien dlies, tout le corps souple et invectif. Le reste se rcite par la langue que je fais se reproduire ici. Que j'ai l'espace de faire se reproduire ici.

    Au contraire de la premire version (pousse continue de juillet et d'aot 73), cette seconde est crite par accs, court allegro, tohu-bohu. Une machine reproduire le rel entre en branle. Entre au cirque clinique du phasa Frgolin. Les onomaticus son. Son du version dfinitif qu'on fait. Je dcris le cirque clinique du fasa Frgolin. la bleue ! Par traite et par accs, les actions sont reprises par les sujets des actions. Un juille et s'tranche le court. Aller l'essentiel. Ce texte en contient un autre. Le thtre des oprations est occup. Se dire, se rpter tous les jours, que la

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    seule question est de librer de la langue par sa mise en postures productives, heure fixe. Et qu'il s'agit simplement de la toucher au bon endroit de la baguette.

    8 juillet 1974. Vision smlique. Cette femme contient : le museau de tanche. Moteur d'engen-dration prissable. Thtr et ouirg. Croisement de sexe. Rejet. Chandul. Confision totus. Virga, police, novarina. Porteurs de visagres. Pour la voix. Abouti ce quinze juille ici, o a s'appelle Trcout, parce que c'est les trois coups qui son-nent. Semen est. C'est la machine qui va mcher, plus la main folle qu'a trop tch : a sera tant par jour et par sance, tout prvu exactement pour qu'on se termine la date. Tout la mche, rien la main. a change tout, a change surtout la posi-tion du dos, de la cage thoracique et tout le fonc-tionnement respiratoire. Cirque et clinique. Un accs du langue coup, le drame, un court tohu-bohu prcis port son langue qu'on va mcher.

    J'amnage les lieux, son gros scquanographe. C'est la langue qui dit la suite. Postures simplis-simes, stupidissimes. S'y mettre. Prvoir des

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    nappes pour mettre le soir sur les tables : les machines seront recouvertes la nuit, housses. Tra-vailler en dispersion, distraction, par les bandes, sans perspectives, aux trois tables, aux trois machines la fois. Perfectionner Pamnagement du ring et les horaires de la scne. Les pisodes languiers, les maintenir courts, force concentre. Et il est bon d'avoir aux pieds des sabots pour rythmer, bon d'avoir des sabots pour marquer le rythme des pieds. Ceci, fait chez la Tite, le matin du 23 juillet et par un feu d'enfer.

    Toutes les premires versions sont d'entrane-ment : les tapes d'une longue prparation au jour de la vraie course. On ne reprend jamais la version d'avant, on n'amliore jamais (pas de policement fignol, jamais), on s'entrane deux ans crire cinq heures tous les jours, pour frapper un jour, sans retouche, la dernire, sous la pression. Tech-nique du corps. On y va tous les jours.

    24 juillet. Travailler le terrain, prparer les outils, l'horaire, l'habitat. Organisation spatiale : le ring, les tables de dplacements. Organisation temporelle : l'heure des scnes et les sances de

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    traitements. En dehors des heures de travail, on ne pense jamais au texte faire, mais constamment l'espace qu'il faudra modifier, aux outils. chaque nouvelle version il faudra passer une autre table, dans une autre pice. On a command, ce 24 juillet, une grande table Jean La Grle, pour faire la version de septembre. Tout est branch. Le ring est mis en place. On va pouvoir entendre du mouvement perptuel.

    Il tablit dans la langue son camp, son thtre. La mettre dans la position avant de l'attaquer. Faire une liste de toutes les tortures possibles lui infliger. Foutre tout pour m'en finir cette fois. Girer, la travailler comme un corps, clabousser. Court. Offensif. Dcharge, dans la langue, gla-et-comique. L'interrompre, martyriser, sphinctant, faire cancrement aussi-mme-et-surtout tomber Porthogon, jouir de la langue terre, souille, strie des couacs, et au bout de cinq heures du perptuel comique, lui frapper son anguon, tam-bourin, drespirant, montrer partout dans la langue son comique noyau. Toujours lui faire subier son traitement, lui donner de l'insert, lui mettre le forceps, lui faire subir et seriner le cata-

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    glogue des mille-traitements, des cent touche-ments en sance, la valse des massacreurs termi-naux. Toujours ce corps le rouvrir, roprer et le frapper dans les machines, le cul froid, sans cesse toujours lui faire subir le pire, car elle n'a jamais t assez touche. On surprend quelque chose aux tables. On est dans les gouffres o sont les langues en formation. C'est pour a qu'il y a de grands pas-sages en langue morte. Si on nous demande, on dira qu'il fallait que quelqu'un se dvoue.

    26 de juille. Foutre la langue, tre prcipit. Faire un feu d'enfer. Trouver le rapport entre a d'conomie et a de langue. On trouve le rapport qui fait d'un trou la langue franaise. Mcher en bouche. Corriger les dactyles, comme on corrige des fesses. Au bout du langue franaise qui appa-rat. Elle va la sortir par le trou corrig. Allgorie de la langue franaise troue.

    Pas rcrire ce qu'on ne supporte plus, chercher la bagarre, attaquer l'ancien texte. a se produit par accrocs. a fout la peur. Ceci rend fou. H touche quelque chose qui rend fou. Le langue rend fou. Prendre par morceau, cerner un mor-

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    ceau. Laisser les blancs, chasser les blancs. Chute de la reprsentation, effondrement thtral. Fatigue de plus en plus reprsenter, dire quoi que ce soit par du langue. Fatigue de la prsenta-tion, fatigue reprsenter de plus en plus grande et qui met dans un tat de givrage complet, des-truction des lieux, outrage public la langue fran-aise, effondre et dessous. C'est dessous la langue qu'on est maintenant, effondr. Le vingt-sept.

    Ncessit d'arer par des numros, de chiffres, d'artistes, d'articles, des mesures, des dates, de music-hall, de fantaisistes, des mesures des chiffres de kilomtres effectus. Asphyxi. Pages treize-quinze crites presqu'en dormant. Fabrication d'tats crpusculaires par la pratique du martyrise-ment de son langue du bonne franaise cadmium. Tout est atteint par les maladies, tout est appliqu aussitt. Presque plus rien qu'on ne pratique aus-sitt. De moins en moins de notes dans ce cahier-ci, de moins en moins de maximes, de traitements remis plus tard. Tout est tout de suite appliqu. Gendre du perptuel des morts. Hors du langue, panse, j'applique la langue le pensement. Tou-jours un carr. Quatre heures semble tre une

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    bonne mesure pour les sances. Faire toujours des sances de quatre heures. Se dater la rmine et s'poncer l'calibri. Prendre la trotteuse. Pulsif le carr noir alimentier. Il change les tuyaux contre la mdecine gouvernementale. Fin vingtime.

    Vingt-neuf du juille. Arrts entre les affronte-ments, attaques, accs, reprises. C'est quelque chose d'interrompu. Personne n'a jamais os le faire : traiter la langue comme une chose. Et la tra-vailler de dehors, d'un endroit de dehors. La langue a toujours t respecte par l'homme, c'est l'hue-nanisme, le hunanisme, l'unanisme des una-nistes. Le Gendre du Perptuel des Morts, c'est contre l'unanisme. Le Gendre du Perptuel des Morts appartient non au genre thtre, romany mais au seul genre intressant, qui est le genre sacrifice scientifique. On fait un sacrifice scienti-fique, l'oeuvre la pire de la langue franaise va son-ner, c'est la langue perptuelle, l'heure la pire de la langue franaise qui sonne. Il montre le lieu der-rire la langue.

    Deux d'out 1974. Continuer avec une pholie maxe, foutant au maxe les prcdentes en bas, le

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  • LE THTRE DES PAROLES

    plus graffit possible et aucunement docile rien, attaquer vide, attaquer le vide, donner aux heures des p'tites sances leurs numros et dresser le catalogue forme fixe des terminaux. Folie logique : c'est le roman philologique, il raconte Thistoire d'une langue, les origines, les successions et les combats des langues nordiques, franaises, java-pontiennes, les latrinais, les latrinaises, tous les rameaux de l'ancien palabrais, languies en do, en ut, en do, en ut, en do, toute la monte dans la franaise du morte, depuis l'ancien latin jusqu' la foucarde des franons actuels. Histoire drama-tique de la langue franaise.

    Aller au bout de cette version frappe. Il n'y a depuis longtemps plus rien perdre. La dernire phase, c'est pour la sept', torturera chaque jour un bout. On dveloppe les lettres muettes, les salope-ries dans l'orthographe. Travail par calque, tor-sion, coups de plus en plus prcis : c'est l'ugine-culeman, Puseline-culema, Pugine-culmique, le tour de France des morts dos de cochon, val-rino, dorsarina and so louf, il ne faut plus crire la langue mais la Ing.

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    Notation, marquage et traite du tap. Tap, ce texte vraiment Test, ah il est vraiment laid, il est tap. Poursuite d'indications fessires, remise en dent, buque : tour de France cochon, dans l'ugine-culment, le tour des langues et les chan-sons stupons du rlevage du porc en France. Vu que c'est le seul pays dont le nom est un verbe et qu'on va conjuguer francer tous les temps qu'on peut. Il, le porc, qui le capitale lui sonna les Fran-ais. Mire son suzien. Le dput Suzier de Rigot.

    Szamme, Chtillon, Rince, Verdammes, Varne. Vingt-quatre trois mille six cent dix fois la mme chose. Le Phrance est prsente par les noms propres et occupe dans sa langue.

    La dernire phase, le dernier accs sera de machination et de torture, c'est--dire que toutes les heures du traitement seront minutes, et il y aura de moins en moins d'inscrit dans ce cahier-ci, car tout sera de plus en plus vite et immdiatement inflig au texte, et il y aura tout un travail machi-ner de recopiage trs-trs propre, des tortures mthodiques appliquer et restant appliquer, toute une frappe, puisqu'on frappe la langue au

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    clavier et que c'est donc en quelque sorte du piano.

    Aot 22. On tourne le dos au largon franais dans les saines, on occupe la phrance par un grand concours de chiffres, on rtablit chaque mot dans son orthographe exacte, a appartient au tour de phrase, au genre tapes, au genre des trous piques. Ici on travaille dans la langue fran-quon, travaill par la langue du fond, ravaill la angue du on, c'est l'pope, mche et mesure, de la langue franaise mensure, l'abme des langues sond, et le tuyau de la france dcouvert, la langue abme et le tuyau du tour de phrase pouss dcouvert.

    25 d'oute. L'orchestre du Gendre du Perptuel des Morts : de cadre trou et d'hom son.

    D'aot 26. Les langues des Franais et les tours de langue des Franais. Quelque chose est mainte-nant entam dans la langue, d'irrversible. La faille de la langue franaise dans ses retours de langue est montre, c'est elle, dans son retour qui me fait. Je montre, de la langue, le refrain et la tresse, son

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    vieux systme stupide d'cho, j'examine au plus prs les retours de c'te langue. Eu c'matin une grande vision catastrophique du tour de la taille de France. Faire le trouduque qui correspond. Vu : la France catastrophire gaz. Luinon Scopique est enferme. Maintenant il faut tout dcider l'co-nomie et couper, quoi qu'il arrive, au bas de la page. On ira jusqu' 142 parce que c'est l'anne qui nous a fait natre, mille neuf cent quarante-deux. Orchestre du gendre des morts, de cadre trou.

    Ce mercredi 28 aot 1974, les deux morceaux de la troisime version ont t joints. On va s'atta-quer maintenant la quatrime, sur la nouvelle table. Ae ! Langue est le sujet du traitement. C'est la seule chose qui excite. Dire qu' part a on n'est plus attach rien. Exit. Sacrifice scientifique. Elle est occupe dans sa langue. Elle organise ses plai-sirs. Maintenant on entre en phase non d'criture mais de correction, manituelle, manipulaire, comme on corrige des fesses. On donne deux pi-sodes par jour qu'il traite dans l'ordre chronogon : le un et le deux.

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    Horreur des corrections ! Est-ce qu'on vitera de reprendre a, tout entier, par le corps, par le dedans ? On aime de moins en moins combiner en esprit, on veut toujours tout reprendre, tout entier, la main, par dedans, c'est musculaire, ttanar-dique : le mort, le prtre Ardin. Rythmer, danser, intervenir dedans juste quand a chante. Pas figu-rer. Pas de figure corriger. Parce qu'on a pris sa langue par-dedans.

    30 aot. Changer chaque phase, crise, accs. Changer pour chaque accs la donne matrielle : soit qu'on frappe maintenant au carbon, soit qu'on agisse par notations couteles au crayon. Changer pour chaque accs, de table, de chambre, de plumeau. Changer l'mission d'embouchure. Choix d'orifice. La langue courante qu'on choisit juste par o elle sort. On dit sortir de la langue juste qu'au trou. On choisit le trou juste. Paginer non, 1,2,3,4, mais 1 kilomtre, 2 km, 3 km... a excite ! Le primtre de la phase franaise est de 798 millions 957 quatre-cent-mille kilomes. Les villes similitrophes de la france ctire ; il gagne et on a la sale impression que tout est jou dj, qu'on ne pourra jamais plus rien faire sinon tou-

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    jours encore pire et qu'on n'entend plus les langues comme les Gens mais comme entendent les langues certains des animaux.

    Septembre 1974. Observations philologiques. Planches, kilomtres. Traite l'pisode et son renvoi. Rcurer, cruciverber. Tout ce que les mots tissent et qu'il appelle leur retour. Texte d'o beaucoup de mots ne reviennent pas. Faire le vide dans ma langue. Une livre de langue franaise. Faire les pan-cartes des villes. Imbrication, tissage des noms. Tra-vaill perte de vue. Tissage, tressage, parodie de sens. Ouraganesque et drivant : subdivis. Quelque chose a eu lieu, comme la chute de la tonalit.

    Divisions, planches. Des ensembles dans des ensembles. Premire division, planche huit : tro-phe pultien. Les membres, les morts, les membres, les morts de la phrance de frase devien-nent des francs, des kilomtres, des phrases. Oura-ganesque et drivant : subdivis. Du primtre cir-confessier, les morts des frances catastrophires gaz, deviennent des francs, des kilomtres, des morts. Les phases ouraganesques dans les cata-logues ctiers, c'est la France dont on a retir la

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    cte, c'est elle qui donne son mort son gendre et fait qu'au bout du tour le Genre tombe et les morts reviennent phraser le drame, les tours des animaux gazs : on dresse l'index avant d'entrer dans ceci qui sera rattach un pisode futur. Du mort, fonction vergique du langue, qu'il lui te dans sa ct, c'est la franaise, la chute alimentire, la langue catastrophire gaz, un catalogue d'ali-ment, le repas des membres, le tour du france des mnbres, le tour qui te la cte au seul pays dont le nom est un verbe parce que c'est le seul pays dont le nom est une monnaie.

    Le genre tombe, dans l'pisode o sa sance est raconte. On ne veut plus crire langue, mais Ing. Infliger des diffrences d'orthographe suivant qu'un nom se trouve dans le corps du texte ou dans ses indications fessires. Refus toujours de quoi n'est pas manipulaire, mani. Passer plus fort, au crible, plus dur ! La lande du sommaire-six perptue son gendre. Donne un norme tour d'crou au texte. Tressage serr encore plus ! Rien d'invent : c'est l'inversion de la langue franaise chtie, les masses des langues franaises qu'on inverse, les masses des Noms Propres tourns

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    contre les sons des langues communes, les noms des Gens dans ceux des choses, changs. Ni ton il, ni il con. J'ai pris le corps de ma langue maternelle comme sujet, j'ai pris le corps de ma langue mater-nelle comme objet de traitement.

    On voit se dfaire le systme languier, s'intro-duire dans la langue comme du mouvement du Cube ou de l'Aton, s'ouvrir la chute d'un son per-ptuel. Romanci, sans les dces. C'est force d'agir sur la tte d'autruie, par le sciement, l'all-gro refrain, la rpte chute des dces. Ce que sont les dces dans la langue, c'est ce qu'il falloir dire. Langue fonctionne ici autrement. Autre liai-son des lobes aux choses. Oui, c'est bien la langue franaise ! La reconnatre au oui. La langue d'oui. C'est la langue qu'on a appris par autruie, on la fait tourner l'envers et on numrote ses trousses : on a soin de dire chacun juste le mot qu'il faut pas. C'est la manire qu'a la langue d'oue de donner des oreilles l'apptit cochon, la manire que on nous a forc de fossoyer une langue dans une autre. Cette langue contient des dces. On s'expli-quera dessus par la suite. Chantre son comien le mtronomique usage, la langue patronyme.

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    Les trousses sont numrotes aisment et tout se lit comme du latin. Comme du latin, c'est--dire que toute nomination d'une chose est exclue. Lui le porc que le capital sonna, sonne maintenant la langue de ses dces. Il entend sa langue comme un vieux latin sapager. Faire le catalogue et l'index de tout. Argouins, vus par Col et Loubon, page tant. Il y a eu extase relire 60-65, extase devant le trou de la France atteint, le tour du coq achev et la langue ridicule. On a suivi tout du long le vieux prcepte qui est d'empcher toujours de mettre du monde en scne. a n'est pas gai. Du 10 sep-tembre au 7 octobre, on a fait un travail efficace de criblage. On quitte l'endroit, La Trque.

    J'ai crit par les oreilles, entour de slogans, du tant au tant. Voici les slogans : -Rcite l'exp-rience ! - Rcite un monde vloce ! - Mchure-toi d'encre ! - Entre au trou d'boxe ! - Encore pire ! - Continue figurer ! - Une fois main, une fois machine, secoue ton vieux pornolum et continue figurer ! - Cours au trou de Science chaque fois mort, une fois main une fois bras ! - Halte l'action, vivez la chose! - A u Nord! Dresse les

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    oreilles ! - Pends-toi ! - Mchure-toi d'encre, entre au trou d'boxe ! -J'vite toute pense, je suis jeune et j'cris avec mon balai ! - Entrez, Homme Automatique! -Tout ce qui compte, c'est la vitesse : ut ut ut ut ut ut ut ut ut ut ut ut ut ut ! - Attention autrui ! - Danse d'un pied, chante en ton trou sans que a respire, chute en musique ! - Par sances et par foudres, frappons ; frappons, jaculation! - Pousse chaque foudre jusqu' la Vue ! - Gare la sotte chanson du complment qui verbe ! - Entre l'homme qui pousse qui trouve tout ce qu'il voit par le trou querre ! - Mort aux choses ! - Son autonome ! - C'est toujours l'homme, pas l'animal, qui figure le sens comique, mais c'est toujours l'animal qui parle, et quand il parle, il voit l'animation comique de l'homme! - cris par les oreilles ! - Figure ton comique ! - Finis avant le temps ! - Strophique, manipulaire, divis en rapports et en rapts! - Tombe par foudre ! - Augmente toutes les doses ! - Au trou d'bombe! - Record d'action! Cent mille par seconde ! - Lance tout autour les pieds qui jam-bent, la tte qui tombe, les ttes qui jambent, les pieds qui dans ! - Dcroche l'ancienne vision du stade d'Action ! - Saisis les rythmiques ! - C'est le

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    Gendre du perptuel des morts, la longue catas-trophe rythmique ! - Passion des ondes courtes ! - J'entends tout le monde jouer du son perant ! - Entre l'homme qui dit tre le lieu de visions et sensations jamais prouves par Panimal ! - Voici que l'oue prend fin, j'entends tout le monde tout le temps ! -J'cris pour ceux qui ne pourront plus lire, pour enchaner leur tube dans un esprit, rendre un tube par l'esprit dans un esprit ! - Auto-nomie ! Anatomie ! Autonomie ! Anatomie ! - Plus court ! - cris par dose ! - Dbute l'explosion ! - Par o tout le monde rentre tout le monde sort, entre et sort ! - Rpe, fourche, plomb ! - Soulve la grande criture pneumatique, son vieux son ut qui dure ! Jette la tte ! Laisse-la vide ! - Jetons la tte ! - Leons de vide ! - Embouch de paroles, encombr d'ides, l'hm respire mal, avec sa queue comme tuyau qui dit peu de mots. Il doit maintenant respirer par la peau tout entier, sortir des tats de damnation, traverser des lumires et aimer des assassins ! - Langue sans fil ! - Pratique muscl ! - Tombe sans filet ! - Pense cul nu ! - Pra-tique en musique ! - Arrive la sensation de deux ttes ! - Vive la cure d'idiotie ! - cris au pendule, parle la baguette! - Tout d'un seul pied!

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    - Risque ta vie psychique ! - Voici l'homme par-venu au troublaire, l'homme de poche ! - Prends la notion ! - Dmence Royale ! - Voici Porigine des nuds, voici Porigine des sons ! - Du son ! - Fins des littratures d'opinion, pose des bombes d'action ! - Entends les simplicits ! - Dmence rapide ! - Plonge, crois vivre un nom ! - Vis dans un son ! - Entre au trou de force ! - Vis dans un son! Vis dans un son! - Finis la pense mlo-dique ! - Donne toute ta vie la mdecine ! - Fin de la reproduction de l'homme par l'homme! - Fin de la reprsentation de l'homme par l'homme! - Ferme la matire! - cris par les oreilles ! - Vl notre esprit qui s'en va par tuyaux ! - Manipulaire! - Manipulement ! - La page d'impression est un piston ! - Attention les avia-teurs, vous venez de dcouvrir quelque chose sur la vitesse et la lenteur ! - Toute pense est fausse ! Thtre le spectacle du langage! - L'ordre est partout renversant : saute l'obstacle et tombe dedans ! - Comme un vieux biolologue, toujours manipulaire et qui crit par compression ! - Main-tenant, essayons tout a dans la pense ! - Thtre chimique, tombez sur ma tte ! - L'action urge ! - Zoothte ! - Logosphre ! - Ontogne ! - Oestro-

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  • LE THTRE DES PAROLES

    podes ! - Homme de Valre, lve-toi et marche ! - Parviens montrer ton comique invisible! - Figure toute blinde ! - Symphoniaque ! - Sor-tir du monde son gros tronon symphonal ! - Ceci n'est pas une chose mais un trou dans le monde, trouve son nom ! - Spare l'action du son d'ac-tion ! Spare le son d'action ! Spare le son du son d'action ! - Obtiens diffrents degrs d'trangle-ment ! - Trouve un nom ! Use de la vieille figure qui rit! - Attention les oreilles! - Toutes les chances sont dans le cerveau ! - Toutes les chances sont dans la cerve ! - Permets plus aux person-nages qu'ils pensent tuyaux ! - L'action urge ! - Travaille le chimique ! - Thtre sur les parties ! - Dlivre l'nergie ! - Fais tout devenir ! - Arrive voir ! - Arrive voir la Vision ! - Permets plus qu'aux personnages tuyaux d'entrer ! - Mort la masculaine maldiction ! - Modifie les sons, modi-fie la pense ! - Machine au souffle court, les pieds dans la montagne rythmique ! - Prends la posture en position ! - Va au trou de Science ! - Ut ut ut ut ut ut ut ! - Vois par les angles des coins des diago-nales des quoi ! - Hop, va au trou d'vide ! - Ana-venture d'esprit, d'oreilles et saut ! - Fin des appa-ritions de l'homme par l'homme ! - J'cris sans

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  • LE DRAME DANS LA LANGUE FRANAISE

    moi, comme une danse sans danse. - Autonomie, anatomie! - Toujours une majuscule Viande! - Examine la manire de la matire! - Dis-moi que c'est jamais moi qui parle! - Sonde olym-pique, pousse \tut\- Pousse le ut, son bayadet ! - Parle la parole perptuellement aux oreilles! - Vite faire ! - Trousse son action ! - Tais-toi et parle ! - Entrez-sortez ! - Jette ! - Premier jet ! - Urge de muter! - Tue toujours ton cerveau! - Arrte la chute des nombres ! - Autocrpuscula-tion ! - Autocrpuscul ! - Respire ! - Cherche la machine faire l'envers ! - Parle les langues ! - Au stade d'action! - Voici les langues circu-laires! - Tout ce qui compte c'est la vitesse! - Rcite l'exprience ! - Divise en foudre ! - Dtache la parole et fais-la vivre toute seule! - Divise en mtres ! - coute l'origine des sons ! - Pousse jusqu' voir ! - Un crime derrire chaque mot ! - Dambule dans les troubles ! - Trs loin tout d'un coup ! - Entre par la sortie ! - Oralise ! - Autolyse ! - Reproduis les tats de langue sans parole! - Reprsente la vie comme un trou autrui ! - Reprsente la vie comme un trou ide ! - Force la reproduction ! - Examine la matire ! - Pousse l'obsession ! - Valre Novarina, livre-toi

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  • LE THEATRE DES PAROLES

    l'excessive rptition de ton nom on on on on on on on on on on on on on on on on on on on on on on!

    16 octobre 1974. On a pass au crible jusqu' 99, reste une dizaine de pages. Passer au tamis la vocabulation. Section. Huit mille huit cent vingt et un. Huit mille cent trente-quatre cent quatre-vingt-dix-huit mille trois cent quatre. On travaille la reproduction de la parole. Homo automaticus. Pour la premire fois du monde, on voit quelque chose dans la langue. Glaant morceau. Serbon Futrique. Obscne, court et franais. Fifrer la valse des mtiers : conjonctionneurs, participeux, fou-tistes, dsignateurs, dterminants, ponceurs du trou verbier, ponceurs du trou loquace. Les langues franaises s lancent du fond. Les trous dans la langue du fond. Trou Vocager capitale verbe, Fonction Vergique mire sa finance, il fiance valre la virgule. pitaphe : Phomme, de tout temps, a essay de se reproduire, voici comment : Et par un doux hymen couronner en Valre/La flamme d'un amant gnreux et sincre. La reproduction est la seule consolation de l'homme. Gendre du perptuel des morts. Avant de faire la

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    cinquime version : utiliser un cache pour la relec-ture. a doit bouger jusqu'au bout.

    25 octobre 1974 : achev la quatrime version. aucun moment, depuis un an, jamais, le pro-blme de Tordre de succession ne s'est pos. Rien n'a jamais t chang d'endroit. On a suivi tou-jours Tordre crit, sans manipulation, sans trafic, avec la main, manipulaire, bien enfonce dedans. Fait bras, avec un poing sans doigt, enfonc dans la bouche, fait bras, bout de bras, enfonc dans la. Les yeux tourns ailleurs que sur Tendroit. Les yeux tourns dans le derrire de la langue. 26 octobre : achat de cette nouvelle machine.

    Ce deux novembre, on est deux doigts de frapper pour de bon la cinquime. Inversion. Cou-pure d'cho. Coda, queue. Vivre dans les lieux de la langue, rbus, avec des choses de rebut. Le lan-gage matirenelle, patronomique, mtronomique, quadrangulaire et cocardier. Elle danse la diapa-sonne au son des catadrons. Elle danse au son des morts. Patronomic, mtronomic, la langue patire-nelle rend Tson. C'est la ranon du son langue, du jour de son battant baphtis. Il ranonne sa langue

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    maternelle du jour qu'on lui baptisa son langue du con. C'est parce qu'on lui a assen un nom et un prnom sur la tte. La phrase franaise est inver-se, tronomique, patronomier. C'est la langue du gendre du perptuel des morts. Il offre son langue aux choses.

    3 novembre 1974. 5 septembre 1974. 6 sep-tembre 1974.26 octobre 1974.34 septembre 1974. 77 septembre 1974. 66 novembre 1954. 67 octobre 1989.34 novembre 1974.33 mai 1980. 87 juin 1956. 98 juin 1979. 45 janvier 1961. 87 avril 1988. 58 septembre 1999. 4 mai 1942. 88 aot 1987. 57 mai 1975. 84 novembre 1987. 39 avril 1964. 98 aot 1988. 80 mars 1942. 51 avril 1984. 81 mai 1994. 17 fvrier 1980. 45 juillet 1962. 93 janvier 1983. 43 juin 1978. 76 avril 1985. 21 septembre 1999. 56 mars 1979. 83 novembre 1974.

    Ce trois novembre va falloir maintenant que a frappe ! Aux planches ! Les tats de la langue en novembre 1974. Vue en coupe de l'tat actuel du. Ltat de langue, vu du dehors. Se souvenir que la premire version tait foutrique, et excite par la

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    marcheuse--virevoltons-du-chardonnire--lie-en son (elle qu'ahabite rue des arbres), et que la ques-tion a toujours t d'aviter tout travail quoi que ce soit et de dresser pour une bonne fois le grand catalogue stupide du panorame des alles-et-venues des termes du franais d'Etat en 1974. Oui, c'est la langue courante d'tat qu'on s'en prend. C'est le parleur, pas l'entendant, qui prend sa langue pour cible. Autruie l'entend dans son lan-gage. Dans son charmant langage .

    Thtre est un problme conomique : question d'investissement, spermier et monnatier. De francs et de spermes. On investit le franais. Investir le franais, investir le camp de la langue d'change courant. Dcharger dedans, investir le camp occup par la langue qui domine. Les thtres, c'est les lieux permiques et monatiers, o s'inves-tissent les soutres, da