Le Marche Pour Les Pauvres

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  • 8/6/2019 Le Marche Pour Les Pauvres

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    UNE NOUVELLE MTHODOLOGIE POUR LINTGRATION DES PAUVRESAUX SYSTMES DE MARCH

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    UNE NOUVELLE MTHODOLOGIE POUR

    LINTGRATION DES PAUVRES AUX SYSTMESDE MARCH

    Dpartement Technique Securit AlimentaireRseau International Action contre la Faim

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    REMERCIEMENTS

    Des remerciements particuliers sont adresss aux quipes et par-tenaires du Caucase du Sud dACF-E, leur solide engagement, leur forte volont dapprendre et leur souhait permanent dap-porter de meilleures rponses aux besoins de la population malgr denombreuses questions et de nombreux doutes.

    Ce travail naurait pas t possible sans lengagement du dpar-tement technique de Madrid dont le soutien est sincrement appr-ci.

    En plus de son soutien financier, une gratitude particulire doittre exprime envers lAgence Suisse pour le Dveloppement et laCoopration pour sa coopration trs constructive et collaborative.

    Lappui du Centre de Springfield et, en particulier, des troisconsultants qui ont aid et soutenu ACF-E en Armnie et en Azer-badjan, est particulirement reconnu. Beaucoup de choses ont tapprises et cela va certainement continuer.

    Ce document sappuie notamment sur les ressources et les do-cuments de Springfield qui sont disponibles sur internet ou sur lesrsultats de la formation annuelle effectue chaque anne auRoyaume-Uni et laquelle deux membres de lquipe dACF ont eulopportunit dassister en 2006.

    Merci galement aux personnes qui ont examin et comment cedocument au cours de son laboration.

    AU LECTEUR

    Merci de vos ventuels commentaires et propositions damlio-ration pour ce document / cette approche. Ils seront dautant plusapprcis sils sont bass sur des expriences concrtes.

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    TABLE DES MATIRES

    Page

    1. INTRODUCTION .................................................................................... 7

    1.1. OBJECTIFS, ENVERGURE ET PUBLIC DU RAPPORT ...................................... 7

    1.2. STRUCTURE DU RAPPORT ET RSULTATS DISPONIBLES ................................. 8

    2. CONTEXTE RAISONNEMENTS CIRCONSTANCES ........................................... 11

    2.1. POURQUOI LES MARCHS DEVRAIENT-ILS AVOIR ENCORE PLUS DIMPORTANCE

    POUR ACF ? ................................................................................... 11

    2.2. POURQUOI LE CAUCASE DU SUD ? ......................................................... 16

    3. LE MARCH POUR LES PAUVRES ................................................................ 17

    3.1. CROISSANCE, PAUVRET ET MARCHS .................................................... 17a. QUELS SONT LES LIENS AVEC LE(S) MARCH(S) ? ................................... 18

    b. QUEST-CE QUE LE MARCH ? LE SYSTME DU MARCH ? ......................... 20

    c. QUELLES SONT LES CRAINTES ACTUELLES CONCERNANT LES MARCHS

    ET LE SECTEUR PRIV, LES INTRTS INDIVIDUELS ? .............................. 22

    d. QUEST-CE QUE LAPPROCHE DU MARCH DES PAUVRES ? ........................ 23

    3.2. ANALYSE DU MARCH ....................................................................... 24

    a. COMPRENDRE LA PAUVRET ET LA VULNRABILIT ................................ 25

    b. DTERMINER LE(S) MARCH(S) DANS LE(S)QUEL(S) LES PAUVRES SONT /

    PEUVENT TRE PLUS IMPLIQUS ET QUI SONT PROMETTEURS .................. 25c. COMPRENDRE LES MARCHS ACTUELS ............................................... 26

    i. Quelles sont les grandes influences sur le march et les perspectives

    pour le march ?................................................................... 26

    ii. O sont les pauvres dans les marchs ? Quel est leur niveau actuel de

    participation ? ..................................................................... 26

    iii. Quelle est la structure existante en termes de fonctions et dacteurs

    cls ?................................................................................. 26

    iv. Quels sont les facteurs actuels (systmiques) qui affectent le march ? 27

    d. COMMENT ENVISAGE-T-ON QUE LES MARCHS FONCTIONNEMENT PLUS

    EFFICACEMENT DANS LE FUTUR ? .................................................... 28

    e. PARTICIPATION DANS LANALYSE DU MARCH ET DANS LA PRISE DE DCISION . 29

    3.3. INTERVENTIONS DU MARCH ............................................................... 29

    a. O INTERVENIR ET COMMENT ? ....................................................... 29

    b. LE RLE DES GOUVERNEMENTS ET DES INSTITUTIONS DANS LE MARCH ...... 32

    c. CONTRLE ET VALUATION ........................................................... 32

    i. Evaluer les changements de systme du march ............................. 34

    ii. Evaluer les changements de la pauvret (scurit conomique), lasurveillance et lensemble du changement social et conomique ........ 35

    d. LE RLE DE FACILITATION ............................................................. 36

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    3.4. CONCLUSION ................................................................................. 38

    4. LEXPRIENCE DACF AU CAUCASE DU SUD .................................................. 39

    4.1. CONTEXTE DE LA MISSION AU CAUCASE DU SUD ........................................ 39

    4.2. ARMNIE ...................................................................................... 40a. CONTEXTE ............................................................................... 40b. PROJET SISIAN (RGION DE SUYNIK).................................................. 40c. PERSPECTIVES EN ARMNIE ........................................................... 47

    4.3. AZERBADJAN ................................................................................ 50a. CONTEXTE ............................................................................... 50b. PROJETS DAGJABEDI ET DE BEYLAGAN ............................................. 50c. PERSPECTIVES EN AZERBADJAN ...................................................... 51

    4.4. QUESTIONS COMMUNES PRENDRE EN COMPTE ........................................ 54

    5. RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES ....................................................... 56

    5.1. PERSPECTIVES TECHNIQUES DES INTERVENTIONS DE MARCH ....................... 56a. OBJECTIFS TYPIQUES DUN MARCH DINTERVENTION

    POUR LES PAUVRES ................................................................. 56b. COMPOSANTS PRINCIPAUX DUNE INTERVENTION DE MARCH ................... 56c. RESSOURCES NCESSAIRES (FORMATION, PROFILS RH, QUIPES, TEMPS,

    SOUTIEN) ............................................................................... 59d. OUTILS DISPONIBLES (OU DVELOPPER) .......................................... 60e. COLLABORATION ET IMPLICATION DANS DE NOUVEAUX FORUMS ................ 60f. QUESTIONS SUIVRE / QUESTIONS CLS ............................................ 61

    5.2. PERSPECTIVES OPRATIONNELLES DES INTERVENTIONS DE MARCH ................ 64a. O ET QUAND SONT-ELLES PERTINENTES ? ......................................... 64b. SE RETOURNER VERS LES DONATEURS ............................................... 64c. STRATGIE DES MISSIONS .............................................................. 65d. TENDANCE CHEZ LES DONATEURS .................................................... 65

    5.3. POSITIONNEMENT INSTITUTIONNEL (PERSPECTIVES) DES INTERVENTIONSDE MARCH ................................................................................... 65a. IMPLICATION DES SECTEURS PRIVS ET PUBLICS ................................... 65b. IMPLICATIONS POLITIQUES ............................................................ 66c. SOUTIEN SUR DES SUJETS SPCIFIQUES LIS LACCS AUX MARCHS POUR

    LES PAUVRES, CONTRAINTES LIES LINTERNATIONAL .......................... 66

    6. LISTE DES ANNEXES ............................................................................... 67

    6 LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    1. INTRODUCTION

    1.1. OBJECTIFS, ENVERGURE ET PUBLIC DU RAPPORT

    Lobjectif densemble dfini pour le prsent document est de contribuer au d-veloppement technique dACF.

    Lobjectif spcifique est de partager les avantages, les limites et les axes futurspour le dveloppement d Approches du March au sein des interventions de laScurit Alimentaire dACF bases sur lexprience dACF au Caucase du Sud.

    ACF intervient dans de nombreux contextes diffrents o la faim, linscurit ali-mentaire et linscurit conomique prsentent diffrents visages et sont causes par

    diffrents facteurs.Limportance daccder aux revenus, lemploi et plus largement aux marchs,

    ainsi que lamlioration et la consolidation des relations entre les acteurs du march,soit dans les zones rurales ou urbaines, est un aspect primordial pour obtenir une s-curit alimentaire durable.

    Lapproche technique dACF pour aborder linscurit alimentaire a volu au furet mesure du dveloppement de lorganisation, en sattaquant dabord aux causesdirectes de la malnutrition et de linscurit alimentaire pour se tourner, de nos jours,

    vers une approche plus tendue.Cet largissement du choix dintervention signifie galement le besoin dune ana-

    lyse plus large en termes de problmes humanitaires et de dveloppement : linscu-rit alimentaire et conomique et leur lien avec la pauvret, le dveloppementcommunautaire, les politiques institutionnelles

    Les processus dapprentissage proviennent plus communment du terrain , maisils doivent tre accepts au niveau organisationnel et ensuite diffuss.

    Le rapport suivant applique cette logique et vise :

    Apprendre dune exprience nouvelle base sur une approche spcifique (cellede faire fonctionner le march pour les pauvres - M4P) dveloppe par deuxprojets de la mission Action contre la Faim-Espagne (ACF-E) du Caucase du Sud,en Armnie et en Azerbadjan ;

    Dvelopper les intrts et les questions concernant cette approche pour ACFIN,en considrant comment et jusquo ils peuvent tre mis en uvre et adapts diffrents contextes dans lesquels lorganisation travaille ;

    Partager les rsultats des enseignements tirs ainsi que les questions et les pers-pectives auxquelles mne lapproche. Si elles sont juges pertinentes, dautresprojets dans diffrentes missions pourraient alors tre prsents par la suite.

    Dpartement Technique Securit Alimentaire ACF-IN

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    Plus quune capitalisation de lexprience accomplie , ce document devraittre peru comme tant le point de dpart du processus de capitalisation et vise tre un document informatif. Ce document ne prtend pas tre un manuel tech-nique sur lapproche du march ,1 bien que des outils existent et sont prsentsci-dessous. Il est encore trop tt et lexprience est trop spcifique pour prsenter une

    systmatisation gnrale des actions dACF. Elle devra tre rexamine et approfon-die. En fait, certaines questions souleves restent sans rponse ce stade tant donnque lexprience au sein de lorganisation est assez nouvelle. Ainsi, il reste primordialde surveiller de prs et dapprendre des projets durant les mois et les annes venir.

    Ce rapport sadresse un large public :

    La cible principale reste le personnel technique (y compris la Scurit Alimen-taire, la subsistance et le Dveloppement Rural et Local) du projet, de la mission etdes siges afin de diffuser certains outils pour appliquer lapproche du march dau-

    tres contextes. Le personnel technique devrait avoir une vaste ide de lapproche M4Pet partager les expriences, les questions et les rflexions dACF. Cela peut mener de nouveaux changes dexpriences, internes et externes.

    En ce qui concerne ACF, il est attendu que dautres secteurs techniques (la sant,la nutrition, leau et lassainissement) ainsi que les oprations, les ressources hu-maines et autres dpartements (y compris la logistique et les finances) prennentconscience des possibilits et des orientations stratgiques auxquelles cette pers-pective de march peut mener car elle est lie une stratgie moyen (long) terme.Pour ACF, lApproche du March est une nouvelle manire dintervention ayant des im-plications sur les ressources et les approches ncessaires pour la conception et la miseen uvre.

    Il est galement attendu que la mission dACF au Caucase du Sud sintresseparticulirement au suivi du processus de capitalisation.

    1.2. STRUCTURE DU RAPPORT ET RSULTATS DISPONIBLES

    La deuxime partie du rapport dcrit le raisonnement de lintgration de plus demarchs au sein des interventions dACF et ce qui est nouveau et/ou original dans les problmes du march pour lorganisation. Elle explique aussi brivement pour-quoi lexprience du Caucase du Sud, plus particulirement celle des deux projets enArmnie et en Azerbadjan, forme la base de ce rapport.

    La troisime partie dcrit linfrastructure thorique de lapproche du marchpour les pauvres et prsente les principes diffrents ainsi que certains outils qui doi-

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    1 Les documents cls sont rsums dans ce rapport et leurs versions compltes sont disponibles dans le CD dac-compagnement. ACFIN pourrait lavenir dcider, lorsque plus dexpriences auront t rassembles, de raliser unmodule spcifique.

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    TABLEAU 1 : RSULTATS DE LA CAPITALISATION ET PROCESSUS DE DIFFUSIONPRVUS (ACTUELLEMENT EN TAPE 2)

    Matire Modalit de diffusion

    1 Brve note dinformation / travaileffectu / produits disponibles / oles trouver

    Lettre dinformation ACFIN SA (Scurit Alimentaire)n 11

    Envoyer toutes les missions, tous les coordinateurs SA,

    tous les responsables SA / CdP + lquipe technique dusige + le Bureau et les assistants + les quipes centra-les SA ACFIN + le dpartement de formation dACF-E.

    2 Rapport technique complet, ledocument suivant (avec lesannexes et les rfrences)

    Envoyer toutes les missions, tous les coordinateurs SA,tous les responsables SA / CdP + lquipe technique dusige + le Bureau et les assistants + les quipes centra-les SA ACFIN + le dpartement de formation dACF-E.

    Dpartement de communication dACF-E pour un possi-ble affichage sur Intranet et une publication.

    Y compris dans le CD outils FS *

    3 Articles de positionnement / Articlesur la marche suivre *

    Lettre dinformations ACFIN SA n 12

    Dpartement de formation dACF-E (Kit de formation).

    Publications externes.

    Envoyer toutes les missions, tous les coordinateurs SA,tous les responsables SA / CdP + lquipe technique dusige + le Bureau et les assistants + les quipes centra-les SA ACFIN + le dpartement de formation dACF-E.

    Y compris dans le CD outils SA .

    Dpartement de communication dACF-E pour un possi-ble affichage sur Intranet et dans dautres mdias.

    * pas encore disponible (janvier 2008), suivre. (Contina)

    vent tre pris en compte dans lanalyse du march et les interventions. Elle est axesur la matire des documents techniques dACF qui nest pas encore disponible ou dif-ficile daccs.

    La quatrime partie de lapproche march pour les pauvres illustre lexp-rience de la mission du Caucase du Sud, fournit des exemples et dcrit lapplicationactuelle en Armnie et en Azerbadjan ainsi que les futurs projets mettre en place court / moyen terme.

    La cinquime partie examine les perspectives techniques, oprationnelles et ins-titutionnelles en ce qui concerne lapproche du march pour les pauvres dACF.

    Afin doptimiser la diffusion de ce travail et de partager lexprience du Caucasedu Sud avec le plus grand nombre de personnes possible, dautres documents de sou-tien sont (ou seront) disponibles et prsents dans des formats spcifiques ou lors derunions, comme indiqu dans le tableau ci-dessous :

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    TABLA 1: CAPITALIZACIN DE LA INFORMACIN Y PROCESO DE DIFUSINPREVISTO (ACTUALMENTE EN FASE 2) (Cont.)

    Material Modo de difusin

    4 Prsentation (informative)* Runion dACF-E CdM de juin 2008.

    A inclure dans le SA PAD*.

    5 Prsentation ppt (formative)* A inclure dans le SA PAD**.

    6 Traduction de 1, 2, 3, 4, 5 enfranais et en espagnol *(Nouvelle diffusion)*

    A faire*.

    7 CD complet de lApproche ACF2008 du March , tous lesdocuments appropris

    Dpartement SA.

    Directeur Technique.

    * pas encore disponible (janvier 2008), suivre.

    ** pas encore disponible (janvier 2008), suivre (lorsque les projets du Caucase du Sud et dautres projets ventuelsdans le monde auront acquis plus dexprience)

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    2. CONTEXTE RAISONNEMENTS CIRCONSTANCES

    2.1. POURQUOI LES MARCHS DEVRAIENT-ILS AVOIR ENCORE PLUS DIMPORTANCE POURACF ?

    Le March nest pas un nouveau concept pour les interventions dACF. Dans lesecteur technique de la scurit alimentaire, il est dabord mentionn dans lesbrochures de base et dans les documents de lorganisation :

    Dans la brochure de l Approche Mthodologique pour les Evaluations et laSurveillance de la Scurit Alimentaire , les marchs sont prsents comme un

    lment cl pour les sources alimentaires et les revenus des personnes. Parconsquent, cest un facteur considrer pour valuer la situation de la scu-rit alimentaire.

    Dans les brochures de laide alimentaire et les alternatives laide alimen-taire et les interventions bases sur largent liquide , les marchs sontmentionns comme une source daliments et comme un facteur cl pour pren-dre des dcisions concernant le type de projet mettre en uvre (en naturepar rapport aux interventions bases sur largent liquide). Mais un niveau plus

    macro, les marchs sont aussi reconnus comme tant des lments importants prendre en compte pour la source dapprovisionnement en aliments en menantune intervention de distribution alimentaire.

    Dans le rapport de la politique daide alimentaire , au niveau internationalet dans le but de fournir des appuis, les marchs doivent tre pris en compteen fonction de lorganisation globale daide alimentaire et des implications po-litiques.

    Dans la brochure des activits gnratrices de revenus : un concept cl dans

    la scurit alimentaire durable , les marchs reprsentent videmment unfacteur primordial prendre en compte pour les opportunits dAGR.

    Alors, pourquoi un rapport de plus sur les Marchs ? Quy a-t-il de nouveau ? Pour-quoi ACF doit-elle en savoir plus sur le march ?

    Actuellement, le march est principalement considr comme un lmentcontextuel inclure dans lanalyse et non comme un objectif traiter. Malgrcela, un nombre croissant dinterventions visent utiliser le march (CBI,AGR) pour renforcer lconomie locale, pour viter une distorsion des marchs

    locaux et pour permettre aux personnes cibles le (re)gain dautonomie. Lesbuts de ces interventions ne sont pas explicitement le changement du systmedu march.

    Dpartement Technique Securit Alimentaire ACF-IN

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    Les bnficiaires cibles ont principalement t considrs comme des consom-mateurs potentiels, mais deux autres rles quils peuvent avoir dans le systmedu march nont pas suffisamment t pris en compte. Ces rles sont : leur rlepotentiel comme entrepreneurs (producteurs) sauf dans les AGR - et, sur le mar-ch du travail, comme employs. Dans les zones rurales, les projets agricoles mis

    en uvre considrent rarement la production comme tant une activit gnra-trice de revenus, et sont davantage axs sur la consommation des foyers.

    Cependant, les interventions de lAGR sont limites dans leur porte (peu dactivits la carte ciblant seulement quelques producteurs), une analysecomplte de lenvironnement du march (systme) tant rarement entreprise.Le diagnostic, et particulirement les projets, sont souvent axs sur laproduc-tion (soutenant laccs aux capitaux productifs et la construction de capacittechnique), examinant rarement en dtail lanalyse des contraintes dunefilireparticulire (et ses services et marchs dapprovisionnement associs). La sur-veillance est principalement axe sur le revenu gnr par lactivit, mais ometune analyse plus globale dont limpact serait plus important sur :

    a. La proportion actuelle de ce revenu dans le budget du foyer ;

    b. Limpact indirect potentiel quil pourrait y avoir (par exemple la crationde travail, lmergence des activits associes, les changements danslenvironnement de linvestissement commercial, les changements au seinde la communaut, y compris les changements sociaux).

    Augmenter lassistance et ainsi limpact de nos interventions : lobjectif estdamliorer la scurit conomique dune population cible. Ceci impliquedavoir une vision plus large de la faon dont les personnes peuvent rellemententrerdans le march et y acqurir une position durable, quil sagisse desconsommateurs, des producteurs, des entrepreneurs ou des employs, ainsi quedes facteurs les empchant de simpliquer et de cibler certains sous-secteursspcifiques (ou des filires) qui sont accessibles de nombreuses personnesdans une situation dinscurit conomique (sous-sections en faveur des pau-vres).

    Bien que le schma du systme du march global soit prsent dans les bro-chures cites ci-dessus, lanalyse du march au sein dACF manque encore dunoutil mthodologique conforme ou, au moins, dune approche holistique per-mettant dtudier celui qui pourrait potentiellement agir sur le systme.

    O convient-il de lutiliser dans les interventions dACF ?

    Les marchs ont non seulement de limportance pour des raisons techniques maisaussi un niveau plus stratgique :

    Les objectifs de dveloppement international : le travail dACF contribue aux Objectifs de Dveloppement du Millnaire en ce qui concerne la nutrition etlinscurit alimentaire avec laccent mis sur la nutrition :

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    Objectif 1 :

    Eradiquer la pauvret extrme et la famineIndicateurs

    Cible 1 : entre 1990 et 2015, rduire de moiti laproportion des personnes dont le revenu est infrieur 1$ par jour

    Proportion de la population en dessous de 1$ (PPP)par jour.

    Taux de comptage de la pauvret (pourcentage de la

    population en dessous du seuil national de pau-vret).

    Taux dcart de la pauvret (incidence x degr de pau-vret).

    Part du quintile le plus pauvre dans la consommationnationale.

    Cible 2 : entre 1990 et 2015, rduire de moiti laproportion des personnes qui souffrent de famine

    Prdominance denfants en dessous du poids normal(pour les moins de cinq ans).

    Proportion de la population en dessous du niveau mi-nimal des recommandations dittiques.

    Consommation dnergie.

    2 Bien que la pauvret naffecte pas seulement les facteurs matriels (conomiques) mais touche galement les as-pects sociaux, lattention est ici particulirement porte sur la pauvret des revenus .

    La nutrition, la famine (scurit alimentaire) et lapauvret sont reconnuescomme tant lies, bien que les causes de malnutrition associes la non-ali-mentation ne devraient pas tre oublies (rfrence au cadre des causes demalnutrition). Il est difficile de nos jours dignorer la relation entre la scuritalimentaire et la scurit conomique2 (revenus). De plus, la scurit cono-mique peut galement contribuer amliorer les conditions de vie et accder dautres services de base.

    La scurit alimentaire durable est lie la subsistance durable. De nos jours,une subsistance durable ne peut pas tre diffrencie des sources durables derevenus et/ou des opportunits de revenu. La vulnrabilit est frquemmentlie aux risques qui menacent cette source de revenu, pour des raisons/crisesnaturelles, humaines et conomiques. La scurit du revenu, comme moyen in-novant pour quACF sattaque la famine dune manire durable, est une desconditions (mais pas la seule) pour que de nombreuses personnes avec les-

    quelles nous travaillons assurent leurs besoins fondamentaux de scurit. Ceciest non seulement vrai dans les zones urbaines mais cela sapplique galementdans les zones rurales (voir lencart 1). Les marchs sont ainsi essentiels pourla grande majorit des personnes en ce qui concerne lapprovisionnement denourriture, les ventes de production, lemploi Les socits but non lucratifsont actuellement difficiles trouver mais sont susceptibles de saccrotre dansle futur.

    Dpartement Technique Securit Alimentaire ACF-IN

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    ENCART 1 :ACCS CONOMIQUE AU MARCH DANS LES ZONES RURALES

    Dans de nombreux pays principalement agricoles, la population rurale dpend galement fortementdes marchs. Les cas de paysans vendant leurs produits directement aprs la rcolte, un prix trs bas,

    pour payer leurs dettes, sont frquents. Ensuite, ils doivent bien souvent acheter des aliments de baselorsque les prix ont augment.

    La crise de 2005 au Niger a principalement t une crise daccs. Les gens nayant pas pu se payerdes aliments de base cause des prix qui ont beaucoup augment, ils ont vendu leur btail des prixtrs bas (un des indicateurs cl pour valuer la scurit alimentaire est le terme dchange entre les c-rales de base et le btail) avec un manque de rseaux de scurit efficaces et cela a empir causede nombreux facteurs structurels lis une pauvret plus tendue et des problmes de sant publi-que, dducation, de dmographie

    La diversification des revenus (activits) apparat galement comme une stratgie cl.

    En tant quorganisation luttant contre la famine, ACF a pu voluer technique-ment avec le progrs international, en prenant en considration et en partici-pant aux amliorations de la pertinence et de la qualit des interventionsbases sur une analyse plus profonde des causes de la famine. De nos jours, lut-ter internationalement contre la famine implique galement le soutien, parexemple en abordant certaines des causes fondamentales de la famine.

    Au niveau des pays, les actions sadaptent galement lvolution ducontexte. Une faon dillustrer ce changement logique serait la manire dontACF tablit ses priorits selon le niveau de vulnrabilit et le risque de mor-talit, en abordant dabord les besoins urgents et les vies sauver et en sat-taquant progressivement aux causes sous-jacentes et basiques, visant augmenter la durabilit et prvenir les risques. Ceci nest parfois pas aussiclairement squentiel, les actions peuvent tre envisages diffrents ni-veaux en mme temps mais, avec le temps, le volume des activits devraientde plus en plus avancer vers les niveaux sous-jacents et de base. De plus, les

    conomies locales doivent tre autant que possible soutenues lors de situa-tions de crise. Alors que la situation se stabilise, les changes de transactionset la place du march dans la vie des personnes deviennent de plus en plus im-portants. ACF est souvent en bonne position pour construire un lien solideentre l assistance et l autonomie .

    De plus en plus engage dans des projets de trois ans qui sont parfois en ralitdiffrentes tapes du mme projet instaur sur une priode de temps dans unezone, ACF doit aussi utiliser des outils adapts pour ces projets plus long

    terme : le travail en partenariat, le dveloppement communautaire, la capacitde construction, lappui institutionnel, toutes les sphres dactivits adhrant une approche du march

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    Lencart 2 regroupe certains des thmes qui deviennent plus pertinents.

    Le March pour les Pauvres est actuellement un intrt dclar pour denombreux donateurs institutionnels principaux et pour les services de coopra-tion gouvernementale tels que DFID, SDC, SIDA, USAID et GTZ. Il a galementt pris en considration par la communaut des ONG, par exemple lOxfam et

    lAction Pratique (ex ITDG) (activits de commerce quitable), les agences delONU, en particulier celles qui sont axes sur le dveloppement conomique,les entreprises petite ou moyenne chelle comme lOrganisation Internatio-nal du Travail (OIT) et celles qui sont axes sur la pauvret et les questions dedveloppement comme lUNDP. Ces organisations possdent de nombreuses res-sources disponibles sur le march et sur les questions de pauvret. Finalement,il est clair que la Banque Mondiale devient galement un acteur cl des inves-tigations sur les marchs et fournit des fonds pour les programmes de dvelop-pement conomique.

    Il se pourrait que, dans quelques annes, ACF ne veuille plus sengager dans desprojets long terme possdant une orientation de dveloppement du systmedu march, soit cause des problmes techniques, de ressources, politiques oupour des raisons de mandat. Cependant, il est encore important de pouvoir d-finir sous quelles circonstances lapproche du march peut tre tablie et depouvoir comprendre les principaux problmes de cette approche. Les exp-riences pratiques et concrtes de plus en plus nombreuses et les diffrentscontextes dapplication facilitent cette dmarche.

    Finalement, linnovation technique et la capitalisation visent toujours tenterdamlioreret de mieux rpondre aux besoins des vulnrables (voir encart 3).Cest dans ce sens que nous esprons que ce document soit utile.

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    15LE MARCH POUR LES PAUVRES

    ENCART 2 CERTAINES DIFFRENCES ENTRE LES INTERVENTIONS COURTTERME (SAUVER DES VIES) ET MOYEN-LONG TERME

    (PROTECTION ET AMLIORATION DE LA SUBSISTANCE) SONT :

    La durabilit : les interventions court terme ne devraient habituellement pas tre durables (sinoncela devient une assistance continue avec ses effets pervers);

    lutter contre les causes (LT) par rapport aux symptmes (CT)

    le partenariat, lassistance technique, la capacit de construction

    de cibles claires (individus et/ou foyers avec des critres spcifiques) vers une attention plus ten-due (communauts, rgions, systmes de march)

    causer le moins de distorsions possible lors dune intervention. Lorganisation nest pas un acteurdirect ou important du march et joue surtout le rle de facilitateur.

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    2.2. POURQUOI LE CAUCASE DU SUD ?

    La mission au Caucase du Sud, y compris les projets en Gorgie, en Azerbadjan eten Armnie, est un contexte complexe. Cest un mlange entre des crises aigues(conflits) et un effondrement socio-conomique (ex Union Sovitique), lintroductionrcente du secteur priv, une conomie prcdemment contrle par le gouverne-ment et un systme subventionn ainsi quun taux lev de chmage d leffondre-ment des industries

    ACF-E est intervenue dans la rgion, en Armnie et en Gorgie depuis 1994 et enAzerbadjan depuis 2001. Lapproche technique de la mission a suivi le contexte et avolu de laide pour lapprovisionnement de nourriture pour la population dplace

    au dbut de lintervention vers les projets actuels se concentrant sur le dveloppe-ment des objectifs.

    Une partie de cette volution technique a t note dans les interventions delorientation du march, plus particulirement dans deux projets (Armnie et Azer-badjan) financs par lAgence Suisse pour le Dveloppement et la Coopration (SDC).ACF-E a eu lopportunit de collaborer avec le Centre de Springfield depuis la fin 2005.Cette organisation se consacre au dveloppement du march et faire en sorteque le march fonctionne pour les pauvres .

    Ce partenariat de lapprentissage a t considr comme important pour lor-ganisation et on a pens quil ne fallait pas en rester au niveau de la mission maisaussi partager en interne. Il est clair que le dveloppement du march a quelque chose offrir pour amliorer lanalyse, limpact et la durabilit, mais ACF devrait gale-ment prendre en compte lendroit o cela peut avoir de la valeur ajoute selon sonmandat.

    En 2007, ACF-E doit intrioriser, capitaliser et systmatiser cette exprience pouridentifier la valeur ajoute que lapproche du march peut avoir pour lorganisation

    et dans les prochaines tapes franchir pour apprendre sans cesse de son analyse.Il convient de dire que lapproche du march pour les pauvres nen est quau

    dbut pour ACF. Bien que le soutien de Springfield ait t initi la fin de lanne

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    ENCART 3CAPITALISATION = DE LEXPRIENCE LA CONNAISSANCE PARTAGEABLE

    Organisation dapprentissage = une organisation qui incorpore activement lexprience et la con-naissance de ses membres et de ses partenaires par le dveloppement de pratiques, de politiques,

    de procdures et de systmes de manire amliorer consciemment ses capacits tablir et at-teindre les objectifs fixs, satisfaire les intervenants, dvelopper ses pratiques et ses valeurs, dvelopper son peuple et russir sa mission avec cohrence.

    Dans capitalisation dexpriences Exprience de capitalisation Traverses n15 GRET

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    2005, les premiers projets initis ont t termins mi- 2007. Ces projets avaient pourbut lorientation du march mais ils ntaient pas formuls selon lapproche du M4P.La prochaine tape, pour laquelle la prparation est en cours, sera plus fortement oriente vers le dveloppement du march pour les pauvres dans les sous-secteursspcifiques. Lapprentissage en cours et une exprience plus pratique ainsi quune d-

    monstration plus concrte devront tre tudis et systmatiss.

    3. LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Note introductive : dans la rubrique suivante, les pauvres ont t considrs

    comme les personnes dans linscurit conomique et la pauvret comme la pauvret des revenus qui nest quune dimension de la pauvret3. Les publica-

    tions existantes parlent des pauvres et de la pauvret. Pour faciliter la lecture, cestermes sont maintenus.

    Lannexe 1 fournit plus en dtails une description de la thorie de lapproche.

    Elle a t dlibrment raccourcie dans le rapport de base pour ne pas surcharger le

    document qui est destin donner une vue densemble de la thorie, de la pratique

    et des perspectives. Cependant, pour les personnes engages dans les projets tech-

    niquement orients, il est fortement recommand de lire lannexe 1 et dautres do-

    cuments essentiels du CD daccompagnement.

    Linformation prsente dans la rubrique suivante concerne particulirement lestravaux publis par Springfield ainsi que les documents dACF-E, du DFID et du SDC.Laccent est mis sur linformation considre comme tant dun intrt particulierpour ACF.

    3.1. CROISSANCE, PAUVRET ET MARCHS

    Il est admis que lattnuation de la pauvret dpend tant de la croissance cono-mique que de la croissance de la distribution quitable. La question pose est de sa-

    Dpartement Technique Securit Alimentaire ACF-IN

    17LE MARCH POUR LES PAUVRES

    3 Des stratgies compltes pour rduire la pauvret ncessiteraient de prendre en compte dautres dimensions quele revenu. La pauvret est un processus divers, complexe et dynamique. Elle implique un faible dveloppementhumain, de faibles revenus et une faible consommation et elle se caractrise par un accs inadquat aux capitauxde subsistance et un rendement de ces capitaux : humains, financiers, sociaux, physiques et naturels. Elle est ga-lement lie au revenu gnrant des opportunits, aux tats nutritionnels et de sant, laccs aux services adap-ts, lapprentissage et aux opportunits dducation, une libert et des droits politiques plus importants, lacapacit des personnes grer les chocs, (la vulnrabilit) et linscurit et aux conditions et au sens de la dig-

    nit.En ce qui concerne ACF, il est possible de contribuer la rduction de la pauvret en amliorant linscurit ali-mentaire / conomique, mais surtout en amliorant la disponibilit et laccs aux services de base de lEau et delAssainissement / de la Sant Publique.

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    19LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Graphique 1 : Intgration des pauvres dans les marchs selon les performances et le temps

    Les marchs peuvent jouer divers rles dans la subsistance des pauvres (annexe2 : tableau des rles du march et du non march dans diffrentes stratgies de sub-sistance)4 :

    Au niveau micro, les marchs affectent les subsistances des communauts etdes foyers pauvres par trois mcanismes principaux :

    Faciliter laccs aux actifs humains, financiers, sociaux, physiques et naturels.

    Donner la possibilit aux foyers et aux communauts damliorer leurs subsis-tances en amliorant les rendements sur leurs actifs, et ce en augmentant le ni-veau global et en grant le risque pour rduire la vulnrabilit.

    En regroupant les besoins de consommation et particulirement, mais pas seu-lement, pour les aliments de base. La grande majorit des pauvres dans les zonesrurales et urbaines sont des acheteurs nets de nourriture et requirent ainsi desmarchs alimentaires qui soient efficaces, accessibles et qui fournissent undegr de stabilit des prix et de prvisibilit.

    4 Voir Dorward. A et Poole N, Marchs, Risques, Actifs et Opportunits : les liens entre le fonctionnement des mar-chs et les subsistances des pauvres.

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    b. Quest-ce que le march ? Le systme du march ?

    Les trois dimensions principales du systme du march son t :

    1. Le March de Base : le lot de transactions centrales de loffre et de la demande.La fonction centrale est lapprovisionnement des biens et des services aux

    consommateurs qui paient.Lenvironnement immdiat de cette fonction de base comprend :

    2. Les institutions : le cadre des rgles du jeu (les rgles, les rglements, lesnormes et leurs excutions travers divers mcanismes)

    3. Les services et les infrastructures (les services techniques, le marketing, letransport, la qualit...).

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Illustration 1 : les acteurs cls du march (dlivrer et rapprovisionner diffrentes fonctions), les dimensions etleurs relations

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    Le march de base nest pas quun simple ensemble de producteurs et de consom-mateurs. Il sagit aussi, et particulirement dans les marchs de matires premires,de systmes complets de valeur ajoute o le matriel est achet, trait et vendu (eto, invitablement, le march est plus compliqu).

    Institutions : laccent ici est mis sur lensemble de rgles et sur les mcanismesdexcution, tant formels quinformels, qui empitent sur les marchs. En gnral,les gouvernements sont les principaux acteurs formels dans le cadre institutionnel quitablissent et font excuter les rgles. Cependant, le secteur priv, travers les as-sociations de membres, peut tre plus efficace dans le dveloppement des rglementsspcifiques du secteur dans les cas o la proprit sappuie fermement sur le secteur.

    Fonctions de soutien, services et infrastructure : dans la pratique, les servicespeuvent prendre un certain nombre de formes diffrentes :

    Des services commerciaux payants comme le conseil commercial, la comptabi-lit, la formation, la conception, la publicit, le rseau de courtage, les ser-vices informatiques, la scurit, les problmes lgaux, la recherche de march,linformation technique et lentretien de lquipement.

    Des services commerciaux intgrs dont le paiement est inclus dans la trans-action commerciale, par exemple la conception de march comme partie dunerelation avec un dtaillant ou la relation entre un conseiller en btail et lagri-culteur.

    Linfrastructure : elle comprend llectricit, les tlphones, les routes et leau.

    Les services publics : bien quils ne comportent pas de catgories fixes et quilssoient souvent associs des rles rglementaires, certains services visent clai-rement un public plus large, y compris les statistiques commerciales, la sant pu-blique et linformation sur les rglements.

    Il est galement important de prendre en compte que les marchs sont dyna-miques et quils voluent constamment. Ainsi, la reprsentation (le systme) doit trecontrle rgulirement. Ils sont aussi fortement interconnects et ne peuvent pas

    facilement tre vus de manire isole les uns des autres (exemple : le march desfruits est li aux marchs... de la terre, du travail, financier).

    Les acteurs du march : en gnral, cinq catgories dacteurs sont prsents dansla plupart des marchs (on tient compte ici principalement des fournisseurs et nonpas des consommateurs (demande) qui sont de diffrentes sortes) :

    Secteur priv : les acteurs cls chez les fournisseurs, y compris les commercesde nimporte quelle taille, allant dune grande chelle de micro entreprises.

    Gouvernement et agences gouvernementales : au niveau national, rgional et

    local. Ils peuvent jouer un rle dapprovisionnement direct ainsi que dans la re-cherche et le dveloppement, les rgles et les lois, linformation et les com-posants crant de la capacit.

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    Organisations reprsentatives (commerce, consommateur, ...), organisationsdadhsion commerciale (BMO) : leur rle principal est souvent une des activi-ts de soutien mais elles peuvent aussi tre impliques dans lautorglementa-tion, lapprovisionnement dinformations, la coordination ou le dveloppementdes comptences.

    Organisations but non lucratif : les ONG, les fondations et les institutions p-dagogiques, actuellement impliques en R & D, la capacit de construction etlinformation.

    Commerce et autres rseaux formels et non formels qui peuvent tre unesource puissante de services, dinformations et dinfluences.

    c. Quelles sont les craintes actuelles concernant les marchs et le secteur priv,

    les intrts individuels ?

    Les marchs sont plus souvent perus comme une menace que comme une op-portunit potentiellement positive. Ils peuvent tre considrs comme allant contrelintrt de la communaut entire et ne servant que les intrts de quelques per-sonnes. Pour beaucoup, le secteur priv est un des profits injustes, un monopolepossible et une pression des forts (riches) sur les faibles (pauvres). Il est vrai quele march ne donne pas naturellement lavantage aux pauvres. Il existe de nom-breux exemples de personnes puissantes prenant lavantage sur les personnes moins

    formes qui sont faiblement protges, les dbiteurs long terme, ceux qui luttentpour gagner leur vie... Il y a des circonstances dans lesquelles les marchs peuventexclure les pauvres qui ont peu de choses offrir au march. Les marchs peuventmme nuire aux pauvres en renforant les ingalits dans dautres institutions. Parexemple, les marchs sont fortement lis des contextes sociaux spcifiques etpeuvent renforcer des relations de pouvoir local ingal et miner certaines formesde capital social.

    Le dernier but de lapproche M4P est dquilibrer ces positions de pouvoiret derduire les risques dcrits ci-dessus. Cest une des raisons pour lesquelles lanalyse desmarchs est primordiale, en particulier lanalyse des intervenants.

    Les marchs quitables sont des marchs qui fonctionnent bien, des systmes odiffrents lments et diffrents acteurs qui possdent une voix et y trouvent un in-trt sont reprsents.

    Le rle des institutions publiques est galement souvent mis en cause dans un sys-tme de march. On considre souvent que les accs aux droits et aux besoins de base

    comme la sant, lducation, leau, llectricit... devraient tre fournis par lEtat,ce qui nest pas la ralit dans la plupart des cas. La mthode par laquelle les per-sonnes accdent chacun de ces services reste un choix politique (de plus ou moins

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    de libralisation et dintervention)5. Ce qui est important dans ce contexte est le faitque les personnes pauvres possdent un accs durable ces services6.

    d. Quest-ce que lapproche du march des pauvres ?

    Mme le dveloppement russi des marchs nassure pas un rsultat systmatiqueen faveur des pauvres7.

    Les marchs en faveur des pauvres sont ceux qui contribuent des rsultatssociaux et conomiques dont les pauvres sont largement bnficiaires et grceauxquels ils reoivent plus que leur part proportionnelle.

    Le M4P vise acclrer la croissance en faveur des pauvres en amliorant les r-sultats des marchs importants pour les pauvres en tant quentrepreneurs, employsou consommateurs. Le M4P vise les changements de structure et les caractristiques

    des marchs pour augmenter lintgration des pauvres sur la base de termes qui lesavantagent. Il aborde le comportement du secteur priv et consolide ainsi les pointsforts des systmes du march plutt que de les affaiblir.

    Oprationnellement, cela implique donc que lobjectif spcifique des projets desinterventions du march soient concentrs sur le systme du march, laccent tantmis sur le dveloppement du march (indicateurs de changement systmique) o lim-pact voulu est lamlioration de la scurit conomique des pauvres . Cela le rendplus difficile mesurer que dans un projet classique qui ciblerait directement lesfoyers vulnrables.

    Le changement institutionnel et systmique dans le fonctionnement des mar-chs importants pour les pauvres est le domaine central de la cible pour le M4P.Le dveloppement du march en faveur des pauvres est ainsi un concept plus utile queles marchs en faveur des pauvres .

    Le M4P peut tre appliqu comme

    un outil analytique pour apporter de nouvelles ides au dveloppement de lapolitique et la conception de programmes et comme

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    23LE MARCH POUR LES PAUVRES

    5 Voir, A.Gibson, H. Scott, D. Ferrand faire que les marchs fonctionnent pour les pauvres un objectif et une ap-proche pour les gouvernements et les agences de dveloppement ComMark Trust. Des rformateurs isoles aux intervenants impulsifs (p6/9).6 Voir aussi la Politique de lEau et des Installations Sanitaires Environnementales ACFIN (v4 mai 2006) sur la par-ticipation des secteurs Public/Priv.7 Les marchs sont des moyens pour raliser certaines fins notamment la hausse des niveaux de vie. Ils ne sontpas des fins en soi. A fortiori, les stratgies spcifiques quont prconises les conservateurs dans les dernires d-cennies, comme la privatisation et la libralisation, ne sont pas des fins en soi mais des moyens. Les objectifs des

    marchs sont troits ils ne visent que le bien tre matriel, et non des valeurs plus larges comme la justice sociale- et souvent, lorsquils sont totalement libres, ils ne parviennent mme pas atteindre ces buts limits. Joseph E.Stiglitz Prix Nobel en Economie quand le capitalisme perd la tte les annes quarte vingt dix rugissantes. 2003 ;p 484-485 ; le livre de poche.

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    c. Comprendre les marchs actuels

    Cela suppose la prise en compte de quatre questions cls :

    I. Quelles sont les grandes influences sur le march et lesperspectives pour le march ?

    Il est important de prendre en compte les dimensions nationales et internatio-nales, mme pour les petits (pauvres) producteurs. Les limites limportation et lessubventions de la part des pays industrialiss pouvant affecter les agriculteurslorsquelles sappliquent une culture de rente illustrent cette situation.

    II. O sont les pauvres dans les marchs ? Quel est leur niveau actuelde participation ?

    La participation des pauvres au centre de la fonction du march en tant que

    consommateurs, producteurs ou employs, soit directement ou indirectement.En tant que consommateurs, par exemple dans les zones rurales, leur engage-

    ment dans lutilisation / la consommation dintrants agricoles : consomment-ils desfertilisants, des varits de semences amliores ? Si cest le cas, combien ? Quel enest leur point de vue, en sont-ils satisfaits ? Quel est leur niveau de connaissance desintrants ?

    En tant que producteurs, par exemple en tant quagriculteurs petite chelle,leur participation est montre par leur nombre et par les prix et marges quils attei-

    gnent.En tant quemploys, les indicateurs cls sont leur nombre et leur salaire.

    III. Quelle est la structure existante en termes de fonctions etdacteurs cls ?

    Un march est multifonctionnel, comme indiqu dans lillustration 1. En plus desacteurs centraux (les fournisseurs et les consommateurs), il y a clairement de nom-breux autres acteurs impliqus dans les marchs. Les questions analytiques cls pourcomprendre les diverses fonctions dans la filire et leurs rles ainsi que la faon dont

    ils devraient / pourraient changer dans le futur sont :

    qui fait, qui paie (maintenant) ?

    qui devrait dvelopper cette fonction et qui devrait payer pour cela ?

    La question qui paie ? est primordiale en ce qui concerne la durabilit9 pourlintervention. Le rle dune organisation telle quACF ou du donateur qui se livre

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    9 Durabilit. Dfinition gnrale : la capacit de sassurer que les bnfices continuent au-del de la priode din-tervention initiale . Dfinition applique aux marchs : la capacit du march sassurer que les biens et servi-ces appropris et diffrencis continuent tre offerts et consomms par des Entreprises Petite et Moyennechelle au-del de la priode dintervention (source : documentations de formation de Springfield)

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    des interventions sur le march devrait tre un des facilitateurs. La future durabi-lit des transactions est srieusement remise en question si la question pose est qui fait et encore plus pour : qui paie ? , est-ce ACF ou le donateur ? Cespoints sont dvelopps ci-dessous :

    IV. Quels sont les facteurs actuels (systmiques) qui affectent lemarch ?

    Quels sont les rgles formelles les plus importantes affectant le march etles pauvres ? Comment affectent-elles le march ?

    Quels (et qui) sont les mcanismes formels les plus important pour excu-ter ces rgles ? Comment affectent-ils le march ?

    Quelles sont les institutions informelles les plus importantes qui empitent

    sur le march ? Comment affectent-elles le march ?Les rponses ces quatre questions fournissent une vision approfondie et informe

    de la situation existante sur un march et, de manire primordiale, des contraintescls qui empchent une meilleure participation des pauvres. Par exemple, pourquoile march ne fonctionne-t-il pas pour les pauvres.

    Emergeant de lanalyse de ces trois dimensions (fonction centrale, institutions,services et infrastructures), il devrait y avoir une vision claire de la ralit actuelledes marchs. Cela fournirait notamment une rponse claire trois questions asso-

    cies : Quelles sont les causes sous-jacentes de la performance globale du mar-

    ch ?

    Quelles sont les raisons centrales qui font que la participation des pauvresest actuellement faible ?

    Quels sont les dfis stratgiques importants pour dvelopper davantage leurparticipation ?

    Il est important de distinguer les symptmes et les causes tant donn que ce sontles causes qui devraient tre le centre de laction.

    Les valuations doivent identifier et tablir les relations entre les acteurs dans lafilire, rvlant des rseaux doffre et de distribution alternatives ou des filires desmarchs finaux vers les producteurs ou les fournisseurs originaux ou vice et versa, desfournisseurs vers les marchs finaux. Ayant compris la structure et la relation, il estpossible de voir les biens ou le flux des services, et ensuite de dterminer :

    Si les demandes spcifiques sont prsentes ou absentes dans divers rseaux

    Si ces demandes sont importantes pour lefficacit ou la comptitivit dun r-seau vis--vis dun autre.

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    d. Comment envisage-t-on que les marchs fonctionnement plus efficacementdans le futur ?

    Ceci implique de prendre en compte ce que serait le rle des diffrents acteursen relation aux fonctions du march (qui fait et qui paie ?) et pourquoi ils devraientjouer ces rles. Ceci est la base pour une collaboration et un dveloppement futurs.Cela doit tre transparent et partag, en particulier avec les communauts et lespauvres.

    Une analyse dtaille de la situation actuelle des marchs fournit la base pour d-velopper un tableau de la manire dont un march pourra fonctionner dans le futur.

    Le cadre qui fait ? qui paie ? peut nouveau tre utilis pour illustrer le tableaudu futur :

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Fonctions Acteurs

    Qui fait ? Qui paie ?

    Actuellement Futur Actuellement Futur

    Centre

    Rgles

    Fonctions de soutien

    Il convient de formaliser :

    Ce qui doit tre fait en relation aux fonctions cls du march

    Qui sont les acteurs principaux, les acteurs potentiels, pour les diffrentes fonc-

    tions dans les trois dimensions principales du march Qui fait / fera et paie / payera, en reliant les acteurs et les fonctions.

    Cela fournit une matrice simple pour exposer les fonctions et les rles de maniretransparente. ACF facilitant le processus, deux questions cls doivent tre prises encompte :

    1. La comptence centrale : quel est lavantage caractristique des acteurs par-ticuliers ? Que pouvons-nous faire mieux que les autres ou que sommes-nous

    les seuls pouvoir faire ?2. La capacit : le rle que nous jouons doit tre bas sur une valuation raliste

    de notre capacit.

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    Deux questions importantes devraient aussi toujours tre gardes en tte :

    Les valuations et leurs analyses doivent tre continues,

    Les interventions sont multisectorielles et devraient voluer dans le temps.

    Construire de lanalyse vers laction : le potentiel et le raisonnement pour lin-tervention, ses objectifs et significations devraient ce stade tre plus clairs. Aprsavoir cr un tableau de la situation actuelle, la premire question laquelle il fautrpondre est devrions-nous intervenir ou pas ?. Si cest le cas, sachant o noussommes dans un march et selon la vision future (o nous voulons aller), laccent delaction est immdiatement mise sur comment y parvenir ?

    Lanalyse pourrait identifier le potentiel pour une ou plusieurs interventions dedveloppement du march. Le nombre potentiel de personnes pauvres qui bnficie-ront de lintervention ainsi que de la contribution la croissance en faveur des pau-

    vres en relation la taille des interventions devraient tre values.Les tapes analytiques suivantes devraient fournir la plateforme pour laction :

    Une dlimitation claire du (des) march(s) en question.

    Une comprhension du march en relation :

    Aux tendances du march (le plus grand tableau)

    la participation existante des pauvres

    Aux acteurs et fonctions cls Aux contraintes systmiques sous-jacentes qui empitent sur le dvelop-

    pement du march.

    Une vision de la faon dont le march pourra fonctionner plus efficacement dansle futur en relation :

    Au tableau stratgique des fonctions et des acteurs (qui fait et qui paie)et,

    Au tableau en vigueur de la faon dont les rles sont accomplis.Logiquement, il faut prendre en compte les tapes requises pour passer de o en

    est le march o le march devrait en tre en surmontant les contraintes pri-mordiales.

    Bien entendu, les activits qui seront entreprises varieront selon le march, lor-ganisation et leurs capacits de comptence centrale. Le rle caractristique dACFdevrait tre de dvelopper une vision partage de la faon dont les marchs pour-raient fonctionner plus efficacement lavenir, en accord avec dautres acteurs du

    march. Ceci doit tre pris en compte avant la mise en uvre de toute interventionpour que lengagement faire en sorte que les marchs fonctionnent de faon plus in-tgratrice ait du sens.

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    Annexe 4 : approches communes et approches du march des probl-mes des pauvres

    Comme lanalyse la dmontr, il ny a ni une rponse toute faite ni un pa-tron pour lintervention sur le march. Cependant, un certain nombre de principesprimordiaux sont applicables pour guider les actions.

    Bien que lintervention directe dans le rseau ne soit pas recommande, ellepeut parfois tre envisage, tant donn les conditions suivantes :

    Elle doit tre clairement justifie en relation aux contraintes du march etdautres alternatives

    Elle devrait tre value davance

    Elle doit tre limite dans le temps et en ampleur

    La manire dont elle est effectue doit tre prise en compte, bien commu-nique et elle doit rester consciente des attentes possibles quelle pourraitcrer pour lavenir

    Elle doit tre coordonne avec dautres intervenants qui travaillent dans lemme domaine afin dviter la confusion et les tensions pouvant ventuel-lement surgir des diffrentes approches dintervention.

    Oprationnellement, un certain nombre de facteurs pourraient tre pris encompte pour guider la procdure de mise en uvre :

    Si un facilitateur intervient sur les fonctions dans un systme de march,les activits dintervention deviendront-elles une fonction du march lavenir ?

    Lorganisation partenaire (ou les commerces) avec lesquels le facilitateursengage dans le systme du march : y a-t-il quelquun dappropri avecqui travailler ?

    Etant donn la nature et la complexit des interventions de march, lagamme des partenaires potentiels est large, quils soient publics ou privs,formels ou informels, grands ou petits

    Choisir les bons acteurs avec lesquels travailler proviendra logiquementdanalyses prcdentes mais devraient aussi prendre en compte la capacitdes intervenants, les propres domaines dintrt, la motivation, la viabi-lit

    Leur identification prsente galement une combinaison de possibilits. Ellepourrait tre base sur une relation, sur un appel doffres ou venir directe-ment de la prcdente valuation du march.

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    Comment les facilitateurs mnent leurs relations lorsquils sengagent avecle systme du march : y a-t-il du potentiel pour une relation efficace ? De-vrait-elle se fonder sur une relation commerciale ? A-t-elle le potentiel pourun avantage substantiel ?

    Cependant, lorganisation doit tre transparente avec les partenaires sinon la re-lation et la motivation seront de courte dure. La transparence et la clart sont deuxfacteurs cls garder lesprit : qui est le soutien (offre) vis ? Pourquoi quelquunaurait-il besoin / voudrait-il ce soutien (offre) ? Que pourraient-ils sattendre rece-voir long terme ? Quest-ce que lorganisation pourrait attendre en retour ?

    Combien de soutien les facilitateurs devraient-ils fournir afin de stimuler lechangement du march ?

    Y-a-t-il du potentiel pour en attirer dautres ?

    b. Le rle des gouvernements et des institutions dans le march

    Pour les gouvernements, un certain nombre dimplications sont claires. Il a t vuplus haut que plusieurs options sont possibles, mais le rglement est toujours unepriorit ! Le rle des gouvernements plutt mdiocres (mais valides), dans lenregis-trement territorial, le rglement financier, lapprovisionnement dinformation et dansla dfinition de normes par exemple, montrent o une influence plus forte et plus dy-namique est ncessaire.

    c. Contrle et valuation

    Le dfi en termes de contrle et dvaluation est que les interventions de mar-ch visent travailler sur et changer un systme plutt que les conditions de vie (re-venus, productivit, consommation alimentaire) des bnficiaires spcifiques etidentifis, bien que le but final soit de rduire la pauvret. Ce but est ax sur le longterme et, comme pour dautres projets similaires, limpact est difficilement mesu-rable.

    Ce problme est commun tout programme de dveloppement non orientvers des foyers ou des individus spcifiques, mais qui vise apporter des changementsau niveau de la communaut ou au niveau rgional. Habituellement, il est supposque de travailler sur les causes de bases et sous-jacentes auront un effet (indirect) surle dveloppement de la communaut entire et ainsi sur le plus vulnrable ou le pluspauvre. Cest le dfi particulier dACF dont la mission est de permettre aux plus vul-nrables de faire face aux chocs et aux risques de manire autonome. Dans le cas sp-cifique de lintervention du march, le but dACF-E est de rduire la vulnrabilit /

    linscurit conomique. Les interventions de march sont diriges pour scuriserlconomie des foyers par rapport au revenu peru (en tant que producteurs, les Mi-cros et Petites Entreprises, et/ou les employs travers la cration demploi) et aux

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    dpenses disperses (en tant que consommateurs en assurant des prix abordables pourles articles de base).

    Contrler des changements efficaces (micro) pour les foyers ruraux pauvres lorsdinterventions dans une approche de march implique une combinaison de certaines

    des aspects suivants : Du ct du march, recueillir des informations concernant la fluctuation des

    prix des produits, les transactions et les volumes des acheteurs des produits despetits exploitants.

    Du ct des producteurs pauvres, recueillir des informations sur la fluctuationdes prix, des transactions et des volumes, des changements dans le revenu et desmodles de subsistance et dautres informations sur les changements de subsis-tance (par exemple, en utilisant des calendriers saisonniers).

    Du ct des personnes pauvres qui ne sengagent pas dans le projet, recueillirdes informations sur les effets indirects positifs ou ngatifs ventuels.

    Au niveau du projet et selon le cadre logique, on peut lillustrer comme suit :

    Objectif Global = amlioration de la scurit conomique Evaluation de lImpact

    Objectif Spcifique = systme du march plus inclusif

    pour les pauvres Contrle

    Rsultats = changements spcifiques dans le systme du march Contrle

    Cependant, si lon considre regardant le mandat dACF et la cible type de son b-nficiaire, le risque sengager dans lintervention du march avec ce grand cadre estde cibler compltement les changements de systme du march. Ceci pourrait abou-tir un remplacement des pauvres agriculteurs / producteurs tant donn quils nesont pas les bnficiaires directs de lapplication dune approche de march.

    Il est ainsi important davoir un systme de surveillance continu et qui fonc-tionne, sassurant que lintervention :

    Mesure les conditions au niveau micro / moyen (foyer / communaut)

    Mesure les conditions au niveau macro qui pourraient transformer la micro in-formation en contexte macro.

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    33LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Objectif global = amlioration de la scurit Evaluation

    conomique de limpact Surveillance

    Objectif Spcifique = systme du march plus inclusif Systme

    pour les pauvres Contrle + (Suivi SocioRsultats = changements spcifiques dans le systme Economique)

    du march Contrle }

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    Les indicateurs du dveloppement du march eux seuls ne disent pas si ces ob-jectifs sont atteints.

    Deux niveaux de contrle sont ainsi ncessaires pour mesurer le degr de rus-site :

    Contrler et valuer le dveloppement des marchs et lintgration des pau-vres dans le systme

    Contrler et valuer les changements qui se produisent dans la vie des gens.

    Tous deux sont des dfis. Le premier parce qu court terme il sera sans doute dif-ficile dobserver clairement les changements concrets et le deuxime parce quil y aune cible large sans liste de bnficiaire .

    Tous deux cherchent savoir si le changement observable est directement li

    lintervention ou sil est d dautres influences.i. Evaluer les changements de systme du march

    Le systme du march possde trois caractristiques principales, sur lesquellesle contrle et lvaluation peuvent tre btis :

    Il dpend de la prise de dcision et des comportements des consommateurset des autres acteurs du march

    le contrle continu et les connaissances des consommateurs fournissent

    la pression ncessaire lamlioration Les marchs sont interdpendants

    un march en affecte un autre, ce qui implique que les indicateurs deproximit possdent une rsonnance supplmentaire dans lvaluationde systmes du march

    La performance et la perception sont troitement lies

    par exemple, le niveau de satisfaction des acteurs du march peut ap-

    porter beaucoup dinformations sur la performance des rgles / rgle-ments spcifiques.

    De plus, les trois dimensions principales desfonctions centrales du march, desfonctions de soutien, des rgles et les diffrents acteurs du march dans le mar-ch devraient tre abords. Il est donc utile de baser les indicateurs de chan-gements sur lvaluation de base effectue initialement (situation actuelle dumarch, avant lintervention) et, videmment, sur les contraintes qui identifiespour que les pauvres soient intgrs. Les facteurs prendre en considrationpeuvent comprendre :

    La taille du march, les transactions et le flux des profits : en termes dequantit, de qualit et de pertinence.

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    Lassistance et la participation au systme : en relation aux groupes ciblspour les pauvres, les dfavoriss et les exclus, le profil des participants

    La diversit des produits et des fonctions : en relation aux produits, la fonc-tion de soutien et aux rgles (y compris la concurrence et la convenance).

    Les acteurs, les mcanismes et les relations : lalignement des acteurs cls,la nature et la qualit des relations, horizontales (regroupements) et verti-cales (filire) et les institutions.

    Les motivations : la conscience et la ralisation de motivations pour changerselon les diffrentes fonctions du march.

    La capacit et les pratiques : la possibilit pour les acteurs du march deraliser et de continuer raliser des fonctions de march adaptes.

    Innovation et adaptation : la preuve que les acteurs du march adaptent et

    mettent en uvre de nouvelles activits ou des activits innovantes. La culture, les attitudes et les perceptions : en relation aux nouvelles fonc-

    tions du march et aux alignements. Ceci pourrait comprendre le soutien despolitiques du gouvernement, la couverture mdiatique ou les changementsdans les normes informelles.

    La manire dont les pauvres sont intgrs est primordiale.10

    videmment, les changements ne peuvent pas tre mesurs ou observs sitous ces facteurs ne sont pas identifis au dpart : une situation initiale

    doit tre tablie et bien dcrite.

    ii. Evaluer les changements de la pauvret (scurit conomique), lasurveillance et lensemble du changement social et conomique

    Les indicateurs quantitatifs et qualitatifs devraient tre utiliss, associs des casde comment les pauvres participent aux marchs en tant que consommateurs, pro-ducteurs et employs.

    Il peut tre difficile ici dtablir des changements directs (micro) cause du pro-

    jet, lutilisation dindicateurs proxy pourrait tre ncessaire. Par exemple, lusagecroissant de services financiers par les personnes pauvres.

    Lanalyse socio politique et conomique, y compris lanalyse institutionnelle et desintervenants :

    Il convient de mentionner qu lchelle internationale, il est reconnu que lapreuve de la rduction relle de la pauvret est limite et que les efforts devraient

    Dpartement Technique Securit Alimentaire ACF-IN

    35LE MARCH POUR LES PAUVRES

    10 Par exemple, lemploi ou le travail en tant que tel est un indicateur partiel. Un travail doit tre caract-ris par le revenu (en relation par exemple au salaire minimum officiel ou au panier des besoins de base), la tai-lle (combien dheures pas semaine ?), la dure (contrat court terme : long terme), la qualit (scurit,protection, droits, opportunits de formation)

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    tre renforcs pour une meilleure valuation de limpact des interventions. Pour il-lustrer cela, certaines des conclusions publies dans le rapport dun rcent atelier in-ternational annuel ax sur le dveloppement du commerce (septembre 2006)11.

    Le [rapport] a soulev des lacunes importantes, y compris :

    Le manque dvaluation de limpact et le manque de rsultats documents :la prise de mesure a chou ainsi que la documentation, la diffusion de rsul-tats significatifs dlimination de la pauvret et les grands chiffres sur une basedurable nont pas t atteints, malgr lvidence dun impact important danscertains cas.

    Une prise en considration insuffisante des problmes contextuels primor-diaux qui affectent la croissance en faveur des pauvres : la culture, lenvi-ronnement, la communaut et ltat de sant individuelle, le rle des hommes

    et des femmes, les divisions et le regroupement ethniques, les problmes poli-tiques et ceux lis aux conflits, la corruption ainsi que les salaires et les condi-tions de travail. Il y a principalement un manque de stratgies efficaces pouramliorer les subsistances.

    Cest aussi un sujet de proccupation pour les donateurs qui voudraient avoir plusde preuves provenant des domaines de lexprience.

    Dans les projets long terme, le contexte global et la population sont trop souventoublis au profit dune concentration sur les bnficiaires directs . Par exemple,

    en mesurant le revenu quils peroivent des activits soutenues par lorganisation dedveloppement mais en oubliant de mettre cette donne dans son contexte, quilsagisse du budget total du foyer ou en comparaison avec les conditions environnantes(besoins de base, panier alimentaire, ligne de pauvret locale.).

    Les interventions de march peuvent viter cela en se concentrant seulement sur les changements et le dveloppement de systmes de march. Il est ncessaire decomplter le contrle par un point de vue plus tendu qui pourrait galement servircomme outil de soutien.

    Loutil propos est un systme de surveillance qui prendrait en compte linforma-tion locale, rgionale et nationale. Ce systme peut galement tre utile pour la com-paraison avec les indicateurs reconnus lchelle internationale, par exemple le dfides Objectifs de Dveloppement du Millnaire.

    d. Le rle de facilitation

    Crer la proprit ainsi que donner les moyens et permettre aux personnes dtreautonomes .

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    11 http ://www.bdsknowledge.org/dyn/bds/docs/497/PSDReader2006.pdf (Miehlbradt A. et McVay M (2006); Tan-burn J (2006)).

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    La durabilit est un facteur primordial de lapproche du march. Lobjectif du sys-tme est dtre compltement auto-fonctionnant . Tout apport externe, que cesoit en nature ou en lien immatriel, ne doit plus exister la fin du projet afin dvi-ter la dpendance. Le rle de facilitation est un des aspects les plus importants delapproche lors de la mise en uvre dassistance technique ou dun appui la socit

    institutionnelle et civile.Le qui fait / qui paie appliqu au systme est un outil ncessaire pour conser-

    ver une ide claire de qui est impliqu dans les activits. Ceci sapplique principale-ment lapprovisionnement de soutien financier : qui fait cela en ralit, mais quidevrait le faire ?

    La tche du facilitateur, notamment aprs avoir prcdemment t (et tant perucomme) un fournisseur (prts, apports) et un excutant, nest pas facile. Cela re-quire une bonne comprhension de lapproche et du dfi pour atteindre la vraie du-

    rabilit.Les interventions externes sont par nature artificielles. Dans le systme du mar-

    ch, elles peuvent influencer le systme soit positivement (dvelopper) soit ngati-vement (distorsion).

    Il faut comprendre quun facilitateur est un catalyseur qui stimule le march maisnen fait pas partie.

    Les comptences de communication et de diffusion sont des cls du processus. Parexemple, dmontrer le succs potentiel dune innovation spcifique (une varit de

    semences amliore ou une nouvelle approche technologique) est souvent ralissoit par un centre de recherche soit par des exploitations agricoles pilotes . Crer la demande et introduire la technique dans le rseau normal est fr-quemment laspect sur lequel les agences de dveloppement chouent .

    Il est important davoir, depuis le dbut, une ide claire des diffrentes tapesqui feront que le changement se produira, avec des objectifs clairs et une stratgiepour guider le facilitateur dans ses activits.

    Il ny a pas de recette pour tre un bon facilitateur avec un large ventail dac-

    tivits entreprendre selon les filires du march, les acteurs, lhistoire Le facilitateurdevrait avoir informer, former, analyser, diffuser, ragir, financer, mettre en rseau

    Une formation aux processus, principes et techniques de facilitation pourra aussiinitialement tre ncessaire pour lquipe responsable du projet.

    Lanalyse des intervenants est un autre lment primordial dans le processus etdoit tre faite de manire responsable, pour bien comprendre la capacit, lopportu-nit, les intrts et les contraintes des participants et assurer un systme raliste.Lquipe dexcution peut aussi avoir besoin dune formation dans ce sens et de ren-

    forcer ses capacits.Il est primordial de sassurer que les intervenants sachent ds le dpart quils ne

    devraient pas sattendre beaucoup dapports en nature . Ils doivent aussi rali-

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    37LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    ser que lorganisation va progressivement diminuer son implication, avec un retraitprogressif. Cependant, les activits devraient continuer fonctionner et se dve-lopper. La communication sur le projet ds le dbut est donc trs importante.

    Ce document ne prtend pas tre un indicateur mthodologique des fonctions defacilitations. Des documents et des liens de rfrence sont fournis dans le CD dac-compagnement ce sujet. Les mthodes, le succs et les checs lis la maniredont le rle de facilitation est entrepris doivent aussi tre capitaliss par lorganisa-tion qui en tire les enseignements.

    3.4. CONCLUSION

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Illustration 2 : Le flux de logique de la rduction de la pauvret vers le dveloppement du march(adapt des documentations de formation de Springfield).

    La pauvret est multidimensionnelle mais

    le manque de revenu est au centre de sesproccupations.

    La croissance, ses schmas et sa qualitsont les lments cls de la rduction de lapauvret.

    Le dveloppement du secteur priv est undes moteurs de la croissance.

    Un environnement favorable pour le sec-teur priv est un environnement offrant un

    bon mlange dinformation, dopportuni-ts, de services et de risques / rcom-penses.

    Les systmes de march qui fonctionnentbien, crent les bonnes conditions pour uneconcurrence intgrante et efficace sur desbases durables.

    La reconnaissance des faiblesses des pr-cdentes approches dintervention.

    Les enseignements cls appris : les inter-ventions doivent se fonder sur les ralits dumarch, la manire dont les systmes fonc-tionnent et une vision claire de la faon dontles marchs peuvent mieux fonctionner.

    Amlioration de la s-curit conomique / dela rduction de la

    pauvret

    Interventionde

    dveloppement du march(rle de

    facilitation)

    Systmes de march,opportunits dans le

    rseau pour lespauvres

    Indicateurs duprocessus

    Contrle de lapauvret, niveaux

    micro, mso,macro

    surveillance etindicateurs HH

    Contrle et volution de limpact

    Dveloppement dusecteur priv

    Cadre stratgique

    POURQUOI ?

    POURQUOI ?

    POURQUOI ?Dveloppement dessystmes de march

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    4. LEXPRIENCE DACF AU CAUCASE DU SUD

    Dpartement Technique Securit Alimentaire ACF-IN

    39LE MARCH POUR LES PAUVRES

    Au milieu de lanne 2007, ACF navait pas encore mis en uvre de projet dintervention du march . Comme indiqu prcdemment dans ce rapport,la collaboration avec le centre Springfield a dmarr la fin de lanne 2005lorsque les projets de scurit alimentaire taient dj en cours. Vers septem-bre / octobre 2007, deux projets ont t initis, orients vers le dveloppe-

    ment de sous secteurs identifis dans lapproche du march pour lespauvres . Ceux-ci se trouvaient dans la rgion de Sisian en Armnie et dans lesrgions sud ouest de lAzerbadjan (Agjabedi, Beylagan). Cependant, lintro-duction de lapproche a permis des pratiques concrtes de commencer lesprocessus dapprentissage. Les parties suivantes se concentrent sur ces pre-mires expriences dans les deux pays.

    4.1. CONTEXTE DE LA MISSION AU CAUCASE DU SUD

    La partie 2.b explique le raisonnement de la mise en uvre de la mthodologie auCaucase du Sud et le contexte global de cette rgion.

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    Le rapport final de Springfield (Elliott D. & de Ruyter de Wildt M. (2007)) de lapremire tape du partenariat entre le SDC, ACF-E et Springfield donne galementune ide claire du contexte historique en dcrivant comment les acteurs affrontent ac-tuellement un dfi similaire dans ce contexte de transition vers un soutien au dve-loppement plus durable.

    4.2. ARMNIE

    a. Contexte

    ACF-E est prsente dans la rgion de Syunik (Armnie) depuis 1994.

    Initialement, ACH sengageait dans le soutien alimentaire durgence (impliquantdes cantines et des distributions alimentaires) pour rpondre aux consquences de la

    guerre et de la chute de lUnion Sovitique. partir de 1997-98, laccent a t mis surla mise en uvre dun programme agricole avec une approche de dveloppement dela communaut plus stratgique. En 2000 et 2001, la rgion avait subi la scheressedurant deux annes conscutives lorsquACF-E a repris une intervention plus axe surlurgence.

    Jusquen 2002, lattention sest concentre principalement sur la scurit ali-mentaire, avec des projets commenant inclure les concepts dattnuation de lapauvret et de dveloppement communautaire en mettant laccent sur lindpen-

    dance en matire de production alimentaire, de cration et de renforcement des struc-tures locales (Organisations ou Coopratives Bases sur la Communaut) impliquant lesautorits locales, la capacit de construire travers des formations techniques et degestion ainsi que la participation de bnficiaires tous les stades du cycle du projetpour assurer efficacit et durabilit.

    Lorientation du March a plus clairement t voque dans ce projet particu-lier (2004-2007), bien que la scurit alimentaire ait t lie aux activits gnra-trices de revenus dans le premier projet SDC financ (2002 : Programme deDveloppement dAutonomie de la Communaut Rurale du District de Sisian, rgionde Syunik, Armnie).

    b. Projet Sisian (Rgion de Suynik)

    Bien que le projet actuel se termine, les expriences acquises ont clairement mon-tr le besoin dtablir plus de liens entre les marchs et de rorienter les activits loinde celles considres comme tant trop diriges par ACF-E. Lorganisation ne fonc-tionne pas encore comme un facilitateur mais plutt comme un intermdiaire deplus ce qui peut, bien videmment, mettre en question la durabilit des actions.

    Cependant, la collaboration avec Springfield pourrait mener des expriences et des analyses intressantes sur la faon dont la prochaine tape devrait tre struc-

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    LE MARCH POUR LES PAUVRES

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    ture. Ces expriences sont rsumes dans la partie suivante. Elle peut tre consid-re comme une bonne tude de cas pour que le lecteur comprenne les change-ments attendus dune dmarche d approche de march plus prcise. 12

    Un exemple caractristique de lutilit dune perspective plus large est dcrit ci-

    dessous :Dans le cadre du plan de dveloppement de la communaut conu par le groupe

    actif de la communaut , soutenu par ACF-E et li laspect conomique du projet,la communaut du village a identifi un rservoir de refroidissement lait pour r-colter et conserver en priorit. Lidentification des priorits de la communaut estentreprise de manire totalement participative au niveau de la communaut.

    ACF-E a requis une ONG locale spcialise dans ltablissement des cooprativespour entreprendre une valuation et contre-vrifier les besoins et la faisabilit de cet

    quipement. Leurs conclusions ont indiqu que le rservoir de refroidissement taitncessaire et ont recommand dtablir une cooprative pour son utilisation et sagestion.

    ACF-E a rexamin cette proposition avec une perspective plus systmique et plusen rapport avec le march pour pouvoir dterminer si lorganisation devrait effecti-vement fournir le rservoir de refroidissement ou pour intervenir dans un autre aspectdu marketing du lait. Lanalyse a t conue pour tenter de rpondre aux questionsprincipales suivantes :

    Quelles sont les contraintes qui empchent que les transactions aient lieu ?Pourquoi lenvironnement du march ne fournit-il pas la solution ces

    contraintes ?

    Pourquoi le march ne fonctionne-t-il pas pour les pauvres ? Pourquoi lesconsommateurs et les fournisseurs ne se runissent-ils pas ?

    Est-ce li labsence de rservoir de refroidissement, li lorganisation des per-sonnes dans le village, li au manque de production (insuffisance de lait dans le vil-

    lage) ou li aux services de soutien (pas de moyens de transport cause des dpensesleves ? Ou les transporteurs nont pas le temps de sarrter l) ?

    Cette recherche a conclu que la contrainte principale ntait PAS un rservoir derefroidissement de lait mais laccs au fourrage qui pourrait tre utilis pour fournirun meilleur accs lquipement de fauche et de mise en balles. Lorsquils ont tinterrogs plus tard, les dirigeants du village ont confirm quils avaient vu un qui-pement semblable (un rservoir de refroidissement) achet pour dautres villages etquils voulaient un actif similaire disponible dans leurs propres villages.

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    12 Elliott D. & de Ruyter de Wildt M. (2007); Hayrapetyan A. (2007). Les deux documents fournissent plus de dtailssur ces cas.

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    Une analyse approfondie est passe dune attention superficielle porte aux symptmes de performance la comprhension des causes sous-jacentes de lafaible performance.

    Cette analyse approfondie a soutenu une rflexion plus crative sur de possiblessolutions.

    Reconnatre que si les gens ont besoin daccder aux choses maintenant pouramliorer la performance (par exemple, une installation de refroidissement), peut-tre auront-ils besoin daccder plus de choses dans le futur. Si cest le cas, quifournira alors ces apports et comment seront-ils pays ? Quelles solutions long termepeuvent tre trouves plutt que de financer un achat ponctuel pour un groupespcifique ? Les nouvelles faons de travailler, avec des partenaires et des mca-nismes de financement syndiqus, doivent amliorer les rles des acteurs existants(par exemple, les compagnies dachat qui investissent plus dans leurs filires dap-

    provisionnement) et mme influencer dautres acteurs pour quils entrent dans lesecteur (par exemple, les vtrinaires privs et les fournisseurs de service dInsmi-nation Artificielle). Par consquent, de nombreux dfis des secteurs cls, comme lefinancement dquipement, le fourrage durgence, les services vtrinaires et ceuxlis la sant des animaux, sont de plus en plus satisfaits travers le financementpriv et linitiative.

    Est-ce que le secteur des produits laitiers est un secteur important pour lesproducteurs pauvres dans la rgion de Suynik ?

    Selon les donnes disponibles sur le niveau des foyers (la taille de la famille, lenombre de vaches et autres biens), lquipe de Springfield a conclu que le secteur desproduits laitiers est reprsentatif dun grand nombre de producteurs pauvres. Aucunevaluation socio-conomique spcifique des foyers na t entreprise dans la zone duprojet dintervention comme cela a t le cas en Azerbadjan (voir ci-dessous) parceque les connaissances de la part de lquipe dACF-E et les donnes disponiblestaient considres suffisantes. Ces donnes devraient cependant tre officialisespour une ventuelle nouvelle tape, leur suivi permettant de mesurer limpact de

    lintervention.

    Est-ce que le secteur des produits laitiers possde le potentiel pour unecroissance inclusive des producteurs les plus petits ?

    Les recherches de base divers niveaux montrent tous un tableau raisonnable-ment cohrent : que le secteur des produits laitiers est en croissance, quil est sus-ceptible de continuer voluer et que la rgion de Suynik est bien place pourparticiper la croissance. Cependant, comme il a galement t confirm, lexpan-

    sion du secteur connatra probablement la diffrenciation du march (les produits), cequi est bien pour les plus petits fabricants, et la concentration du march (fabricants),ce qui est moins bien pour les petits fabricants.

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    Potentiel dIntervention du Dveloppement du March

    Aucune analyse exhaustive des contraintes de dveloppement du march na tentreprise ce stade mais une valuation rapide a dmontr que certains des dfis clspourraient probablement tre satisfaits par le projet tant donn lattention quon lui

    porte, ses capacits, ses ressources et ses mthodes de travail. Par exemple, des sub-ventions en espce qui amliorent lorganisation pour les conomies dchelle et r-pondent diverses dimensions de la connaissance technique des pauvres, linformationet les comptences.

    Comprendre les Marchs

    Dans ltape prcdente, le projet se focalisait uniquement sur les groupes de pro-ducteurs. Dans ltape de dveloppement actuelle, le projet prend sans doute en

    compte une vision plus systmique mais clairement plus limite et incomplte.Cette vision limite se fonde uniquement sur le concept de liens du march avec uneattention entirement porte sur linvestissement ncessaire pour faire en sorte quelaccord se fasse . Prcisment, cette approche tait base sur les exercices dva-luation participative des besoins et le projet rpondait directement, en liquide ou ennature, aux besoins exprims.

    Le projet a appris beaucoup de choses sur le secteur des produits laitiers et les ac-teurs du secteur. Par consquent, une approche bien plus systmique est ncessaire

    pour comprendre les marchs : les fonctions, les acteurs, les opportunits et lescontraintes (voir les exemples ci-dessus).

    Les dfis du dveloppement du secteur des produits laitiers sont, entre autres :

    La mobilit des producteurs dans les filires dapprovisionnement, en encoura-geant les nouveaux liens commerciaux et les nouvelles relations de travail.

    Amliorer laccs durable une gamme complte de production au niveau desservices commerciaux (vtrinaire, insmination artificielle, transport, location

    dquipement). Accder la finance dans et travers la filire.

    Lorganisation conomique dans et travers le village.

    Amliorer ladaptation de la productivit en amliorant les technologies (four-rage intensif, abri trois cts).

    Une gestion renforce des biens appartenant la communaut.

    Labsence dune fonction de march de vente en gros spcialise dans les pro-duits laitiers.

    Des normes industrielles pour la qualit, les marques et le marketing.

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