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L’Institut Dauphine d’Ostéopathie en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths Promotion 2013 MEMOIRE n°88 présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par Mlle VILLEMIN Marion, né(e) le 08/07/1989 à GRASSES. Pour l’obtention du DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.) Traitement ostéopathique du foie et troubles fonctionnels intestinaux : étude de cas Membres du jury : Président : Assesseurs : Directeur du mémoire : Jean-François BODINIER

L’Institut Dauphine d’OstéopathieLa motricité digestive est régulée par: - Système nerveux autonome - Système nerveux intrinsèque - Hormones gastro-intestinales II.2.a

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L’Institut Dauphine d’Ostéopathie

en partenariat avec le

Federal European Register of Osteopaths

Promotion 2013

MEMOIRE n°88

présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par

Mlle VILLEMIN Marion, né(e) le 08/07/1989 à GRASSES.

Pour l’obtention du

DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.)

Traitement ostéopathique du foie et troubles

fonctionnels intestinaux : étude de cas

Membres du jury : Président :

Assesseurs :

Directeur du mémoire : Jean-François BODINIER

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REMERCIEMENTS

Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont été présentes tout au

long de ce parcours :

A Jean-François Bodinier, pour sa disponibilité et ses conseils. A Arnaud Lefèvre,

grâce à qui j’ai beaucoup progressé dans ma pratique ostéopathique. A Chi-Hien

Phuong, pour ses conseils si précieux. A tout le corps enseignant, pour avoir été,

tout simplement là, à tout moment.

A Pierre Bonche, pour avoir su transmettre sa passion et me donner l’envie d’aller

plus loin.

A tous les volontaires de cette étude pour leur participation. A Eric Le Bourdiec,

pour sa disponibilité et ses compétences.

A tous les correcteurs, pour m’avoir accordé leur patience et leur temps.

A tous les étudiants, qui ont fait ce chemin avec moi et particulièrement à ma

binôme Julie Glosek.

A mes amis, qui m’ont soutenue et encouragée dans les moments de doute,

spécialement à Astrid et Claire qui m’ont redonnée confiance en moi.

A ma famille qui m’a soutenue tout au long de ces années et qui m’a permis

d’arriver au terme de mon parcours avec ce travail.

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SOMMAIRE

I. Introduction

Epidémiologie des troubles fonctionnels intestinaux……………………………p.4

Retentissement psycho-social ……………………………………………………………..p.4

Problématique et hypothèse clinique……………………………………………………p.5

II. Matériel

II.1. Anatomie du foie ………………………………..………………………………………………p.6

II.2. Physiologie du foie dans la digestion ………………………………….………………p.8

II.3. Description du syndrome des troubles fonctionnels intestinaux……….p.12

III. Méthode

III.1. Critères d’inclusion des patients……………………….……………………………….p16

III.2. Critères d’exclusion des patients………………………….……………………………p17

III.3. Questionnaire d’évaluation du syndrome ……………………….……………….p.19

III.4. Protocole de test et de traitement ……………….………………………………….p.20

IV. Résultats

IV.1.Evaluations du retentissement du traitement pour chaque séance .…p.24

IV.2. Synthèse et interprétation des résultats ………………………………………….p.36

V. Conclusion

Intérêt du traitement du foie dans les TFI ……………………………………….…p.38

Limites du traitement …………………………………….……….………………………...p.38

Discussion ………………………………………………………………………………………….p.38

VI. Lexique et abréviations …………………………………………………………………………..p.39

VII. Bibliographie ………………………………………………………………………………………….p.40

VIII. Annexes …………………………………………………..………………………………………..p.41

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I. introduction

On les appelle troubles fonctionnels intestinaux, syndrome du colon

irritable, colopathie fonctionnelle ; mais en réalité, il s’agit d’un ensemble de

signes digestifs mal définis pour lesquels la médecine traditionnelle ne trouve pas

de cause organique. La médecine a donc regroupé cet ensemble de signes et de

symptômes dans la catégorie des syndromes digestifs fonctionnels, sans en donner

une définition précise, faute d’étiologie médicale reconnue et prouvée. C’est

précisément parce que la médecine traditionnelle n’apporte pas de réponse à ce

syndrome qu’il est intéressant de s’y pencher d’un point de vue ostéopathique.

Actuellement, en France, on estime que 13 à 22% de la population souffre

de troubles fonctionnels intestinaux. On note également qu’une partie de plus en

plus importante de la population est touchée par ce syndrome, avec une

prédominance féminine. Dans ce contexte, où une part relativement non-

négligeable de la population souffre de cette maladie, il me semble important de

mettre en œuvre une stratégie de traitement contre ce syndrome afin de soulager

ce panel de patient, pour qui la médecine traditionnelle n’a pu apporter de solution

efficace au long terme.

En effet, non seulement cette maladie concerne une part significative de la

population, mais elle possède également un fort retentissement psycho-social.

D’abord, on observe une lassitude du patient, liée à l’altération de sa qualité de

vie ; mais il y a également une frustration de la part du patient qui ne peut pas

faire valoir sa maladie dans le cadre social, d’une part à cause de la zone

concernée par le syndrome et d’autre part du fait de la non-reconnaissance

médicale de ce syndrome, et même de l’étiologie psychosomatique qu’on en

donne.

Au final, on se retrouve avec une partie conséquente de la population qui

souffre en silence de sa maladie, qui se sent rejetée par le corps médical dont elle

n’obtient aucune solution suffisamment satisfaisante et qui sombre dans un

véritable syndrome dépressif. Ces patients, qui se sentent abandonnés par le corps

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médical, perdent tout espoir de guérison devant cette maladie qui leurs gâche la

vie. Il est donc de notre devoir, en tant qu’ostéopathe, et médecine douce en règle

générale, de chercher à apporter une alternative à ces patients en souffrance.

C’est donc dans cette optique que je me suis penchée sur le sujet pour

trouver une étiologie possible à ce syndrome, et ainsi un traitement ostéopathique

adapté. J’ai évidemment pensé à une étiologie directe, qui consistait en une

dysfonction de la première structure concernée, à savoir l’intestin. Mais, dans la

plupart des cas, le traitement ne s’est révélé efficace qu’à court terme, ce qui m’a

incité à chercher une cause plus primaire et peut-être moins structurelle.

Dans un deuxième temps, j’ai donc tenté de mettre en évidence les facteurs

déclenchants des crises de ces troubles fonctionnels intestinaux. Je me suis alors

retrouvée face à deux causes principales : les épisodes de stress, dans un contexte

d’angoisse généralisée, et l’alimentation. En effet, les patients souffrant de TFI

ont souvent des réactions digestives à l’ingestion de certaines substances dont les

principales sont les graisses et l’alcool. Or, le foie joue un rôle important dans la

digestion et l’absorption de ces substances. J’ai donc essayé d’apporter une

réponse à l’hypothèse diagnostic suivante : le traitement ostéopathique du foie a-t-

il une influence sur les troubles fonctionnels intestinaux ?

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II.1. Anatomie du foie

II.1.a. Généralités

Le foie est la plus grosse glande digestive endocrine et exocrine de

l’organisme. Ses rôles métaboliques et énergétiques sont primordiaux car il assure

de nombreuses fonctions biologiques et sécrète la bile.

Il est situé sous la coupole diaphragmatique droite et déborde dans

l’épigastre et jusque dans l’hypochondre gauche. Il mesure 28cm de long sur

16cm de haut, avec une épaisseur de 8cm. Il pèse en moyenne 2,4kg dont 800g à

900g de sang. (1)

A la palpation, son bord est régulier et de consistance ferme. Il donne une

matité à la percussion.

II.1.b. Moyens de fixité et rapports

Le foie est fixé à la paroi abdominale postérieure et au diaphragme par une

large surface dépéritonisée, qu’on appelle l’aréa nuda. Cette surface est délimitée

en avant par un épaississement du péritoine, appelé ligament coronaire.

Latéralement, ces 2 lames péritonéales s’adossent et forment les ligaments

triangulaires gauche et droit, qui s’attachent au diaphragme.

Le ligament falciforme forme une cloison verticale qui sépare les lobes

droit et gauche du foie. Il contient le ligament rond, vestige de la veine ombilicale,

et relie le foie au xyphoïde et à l’ombilic. (2)

Le petit omentum est un dédoublement du péritoine qui unit le foie à la

petite courbure de l’estomac et à la première portion du duodénum.

Le foie est également maintenu dans sa position par la veine cave inférieure et son

ligament, et par la veine porte qui fait relais dans le hile du foie. (3)

Le foie est en rapport :

- En avant et en haut, avec le grill costal et le diaphragme.

- En bas et en arrière, avec le rein et la surrénale droite, l’angle colique

droit, le duodénum, la vésicule biliaire, la colonne vertébrale, l’aorte

abdominale et l’estomac.

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II.1.c. Innervation et vascularisation

Le foie est innervé par les nerfs hépatiques qui proviennent du plexus

hépatique, lui-même issu du plexus cœliaque, responsable de l’innervation

sympathique et parasympathique des viscères abdominaux. Il reçoit également

une branche nerveuse en provenance du nerf vague gauche, appelée nerf

hépatique accessoire. (4)

Le foie reçoit son alimentation en sang artériel, principalement par l’artère

hépatique propre, en provenance du tronc cœliaque.

Parallèlement, il reçoit le sang veineux en provenance de la veine porte,

qui draine l’ensemble des organes digestifs abdominaux et la rate. Ce sang

veineux va être redistribué aux différents lobes du foie, puis il sera filtré au niveau

des lobules hépatiques qui exercent un rôle important dans le métabolisme.

Ensuite, ce sang veineux filtré est drainé par les veines hépatiques droite,

moyenne, gauche et accessoire, qui elles-mêmes se jettent dans la veine cave

inférieure.

II.1.d. Les voies hépatobiliaires

Les canaux biliaires, en provenance des lobules hépatiques, se rejoignent

en 2 faisceaux principaux : les conduits hépatiques droit et gauche, issus des lobes

du même nom, qui eux-mêmes se rejoignent en un conduit hépatique commun.

Il existe une dérivation de ce conduit qui permet le stockage de la bile,

appelée vésicule biliaire. C’est un réservoir piriforme d’environ 8cm de long et

d’une capacité d’environ 50mL. La vésicule biliaire est constituée d’un fundus

(siège de calculs biliaires), d’un corps et d’un col. Elle est fixée au foie par des

adhérences conjonctives, qui forment parfois le ligament hépatovésiculaire.

Le col de la vésicule biliaire s’abouche dans le conduit cystique, rejoignant

ainsi le conduit hépatique commun pour former le conduit cholédoque. Ce conduit

cholédoque chemine vers le bas en passant dans le ligament hépato-duodénal

(petit omentum), en arrière de la portion initiale du duodénum puis en arrière de la

tête du pancréas. Sa partie terminale se déverse soit dans l’ampoule de Vater où

elle est rejointe par le conduit pancréatique, soit directement dans la partie

verticale du duodénum par la papille majeure. (5)

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II.2. Physiologie digestive

La sécrétion biliaire et l’activité hépatique sont régulées par des facteurs nerveux

et hormonaux.

La motricité digestive est régulée par:

- Système nerveux autonome

- Système nerveux intrinsèque

- Hormones gastro-intestinales

II.2.a. Système nerveux autonome

Il est constitué des systèmes nerveux orthosympathique et parasympathique.

Ces 2 systèmes fonctionnent de manière antagoniste, afin de réguler l’homéostasie

de l’organisme en fonction de son environnement.

Système nerveux orthosympathique

Les voies efférentes orthosympathiques comportent 2 neurones :

- Un premier neurone pré-ganglionnaire, dont le corps cellulaire se trouve

dans la zone viscéro-motrice de la substance grise de la moelle épinière.

Son axone sort par la racine antérieure puis empreinte le nerf rachidien,

qu’il quitte ensuite pour rejoindre la chaine sympathique para-vertébrale,

formée de nombreux ganglions sympathiques thoraciques.

- Un deuxième neurone post-ganglionnaire, qui nait dans un ganglion en

périphérie de l’organe innervé. (6)

Les nerfs grands splanchniques naissent du 6ème au 9ème ganglion sympathique

thoracique. Ils rejoignent la corne latérale des ganglions semi-lunaires du plexus

cœliaque.

Système nerveux parasympathique

Le système nerveux parasympathique est constitué de neurones dont les corps

cellulaires sont situés soit au niveau du tronc cérébral (c’est le cas du nerf vague),

soit au niveau de la moelle sacrée.

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Le nerf vague (X) droit sort par le foramen déchiré, au niveau de l’OM, puis

chemine derrière l'œsophage abdominal et se divise en 2 branches qui rejoignent

chacune la corne médiale des ganglions semi-lunaires du plexus cœliaque.

La stimulation vagale du foie peut multiplier par deux le taux normal de

production de la bile.

Plexus cœliaque

Le plexus splanchnique cœliaque, abdominal, lombaire ou solaire est le plus

important plexus de l'abdomen, c'est le cerceau végétatif abdominal.

Intérêt :

- Il assure le maintient de la vie (viscères, métabolisme…) et la survie

(reproduction…)

- Il est à l’origine des douleurs de la région abdominale.

- Système d’équilibre qui assure tout ce qui est involontaire, spontané…

Le plexus cœliaque regroupe les afférences nerveuses orthosympathique et

parasympathique responsables de l’innervation du foie. Les branches efférentes

accompagnent toutes les branches collatérales de l'aorte abdominale et apportent

notamment le contingent sympathique et vagal au foie et à la vésicule biliaire, via

le plexus hépatique.

II.2.b. Système nerveux intrinsèque

Il est constitué :

- du plexus myentérique, qui contrôle la motricité

- du plexus sous-muqueux, qui contrôle la sécrétion.

Ce sont des chaînes de neurones interconnectés sur toute la longueur du tube

digestif.

Ce système nerveux contient :

- des neurones effecteurs (moteurs ou glandulaires)

- des neurones sensitifs (stimuli chimiques, mécaniques,…)

Le système nerveux intrinsèque peut fonctionner de manière indépendante. Il

reçoit une innervation du système nerveux extrinsèque (parasympathique et

sympathique).

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II.2.c. Hormones gastro-intestinales

Au moment de l’entrée du chyme dans la première partie du duodénum via le

pylore, une libération de plusieurs hormones gastro-intestinales se produit.

L’acidité du chyme entraine la libération de plusieurs hormones, par les cellules

de la muqueuse du duodénum:

- la sécrétine. C’est une hormone qui stimule la production de suc

pancréatique riche en ions bicarbonate (HCO3-). Elle stimule également la

sécrétion d'une bile riche en HCO3-.

- La motiline, qui provoque les contractions de la vésicule biliaire et le

relâchement du sphincter d’Oddi.

La présence de lipides et de protéines non-digérés dans l’intestin déclenche une

libération de CCK. C’est une hormone qui stimule la production d’un suc

pancréatique riche en enzymes digestives. Elle provoque également une

contraction de la vésicule biliaire, associée au relâchement du sphincter d’Oddi.

Un repas gras avec la présence de lipides dans le duodénum favorise la vidange

biliaire via une sécrétion accrue de CCK. (7)

II.2.d. Régulation réflexe

Réflexes locaux : système nerveux entérique

Réflexes passant par les ganglions

- Réflexe gastro-colique : vidange du côlon

- Réflexe entéro-gastrique : inhibition de la motilité gastrique

- Réflexe colo-iléal : inhibition de la vidange de l’iléon

Le réflexe entéro-gastrique va provoquer l’inhibition des nerfs vagues (dans le

bulbe rachidien) et des réflexes locaux. Il provoque aussi l’activation des

neurofibres sympathiques qui resserre le sphincter pylorique et empêche l’entrée

d’autres aliments dans le duodénum. De plus ces facteurs déclenchent la sécrétion

d’hormones entériques : GIP (gastric inhibitory polypeptide) qui inhibe la

sécrétion gastrique.

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A l’entrée du chyme dans le duodénum, les cellules des parois répondent aux

signaux chimiques et à la distension en déclenchant le réflexe entéro-gastrique et

empêche le duodénum de recevoir à nouveau du chyme en réduisant les

contractions pyloriques.

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II.3. Description du syndrome

La Rome fundation, une fondation à but non lucrative rassemblant des

chercheurs gastro-entérologues du monde entier, a établi une classification des

maladies relevant de la gastro-entérologie. Les critères de Rome III définissent les

paramètres permettant de poser le diagnostic de troubles fonctionnels intestinaux.

La définition donnée par les critères de Rome III est la suivante :

Un syndrome du côlon irritable n'est établi qu'en présence d'une douleur ou d'un

inconfort abdominal perdurant au moins 12 semaines sur les 12 derniers mois

écoulés (les 12 semaines de douleur n'ont pas à être consécutives). Cette douleur

doit correspondre à au moins deux des trois critères suivants:

Être soulagée au moment de la défécation.

Être associée à un changement dans la fréquence de la défécation. (définie

par une fréquence supérieure à 3 fois par jours, ou inférieure à 3 fois par

semaines).

Être associée à un changement anormal de la consistance des selles (trop

solides ou trop molles).

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Cette définition est accompagnée d’une autre notion : la classification de l’aspect

des selles, définie par l’échelle de Bristol. Cette échelle de classification

détermine 7 types différents de consistance des selles, qui permettent, associés

aux critères de Rome III, d’affiner le diagnostic de sous-catégorie de type de

troubles fonctionnels intestinaux.

En pratique, le tableau clinique des TFI est le suivant :

L’état général est conservé

- pas d’anorexie

- pas amaigrissement

- pas d’asthénie

- pas de fièvre.

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les douleurs sont :

- de siège variable

- volontiers diffuse, pouvant être localisée

- peuvent suivre le cadre colique

- d’intensité légère à modérée

- pouvant être associée à des renforcements paroxystiques

- rythmées par les repas.

- soulagées par l’émission de gaz et des selles

- les irradiations peuvent être multiples et diverses

- A type de crampe, de spasme, de torsion

- Aggravées par le stress, la fatigue, l’activité physique.

la constipation :

- Emission de moins de trois selles par semaine

- Ou sensation subjective d’inconfort digestif liée à l’émission

insatisfaisante des selles

- Elimination de syballes

- Selles dures, sensation d’évacuation incomplète.

la diarrhée :

- alternant avec la constipation : évoquer fausse diarrhée de constipation

- diarrhée hydro électrolytique

- pas de glaire pas de sang

- faite d’un à deux selles moles par jours mais parfois plus invalidante

- peut disparaître lors d’une hospitalisation.

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les ballonnements et gaz :

- survient dans la journée

- volontiers dès les premières bouchées d’un repas

- le malade déboutonne sa ceinture

- difficulté à expulser les gaz

- soulagement lors de l’expulsion de ces gaz.

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III.1. Critères d’inclusion

Les sujets retenus pour cette étude doivent satisfaire aux critères de Rome

III, à savoir :

« Le patient souffre d’une douleur abdominale, ou au moins d’un inconfort

digestif (sensation abdominale désagréable mais non douloureuse), au moins 3

jours par mois durant les 3 derniers mois, associée avec au moins 2 des critères

suivants :

- Amélioration par la défécation.

- Survenue associée à une modification de la fréquence des selles.

- Survenue associée à une modification de la consistance des selles. »

En pratique, le patient se présente au cabinet avec une plainte essentiellement axée

sur la douleur abdominale ; mais au cours de l’anamnèse, l’investigation du

praticien permet d’établir un ensemble de symptômes :

- Diarrhée, constipation ou alternance de diarrhée/constipation.

- Ballonnements, distension abdominale, émission de gaz.

- Douleurs associées, type lombalgie chronique.

Il permet également de mettre en évidence certains facteurs aggravants :

- Le stress (situation familiale, travail…)

- L’alimentation, comme le café ou les repas gras…

- La prise de médicaments (paracétamol, antibiotiques…)

- La prise d’alcool, dès le 1er

verre.

Afin que mon étude de cas soit la plus objective possible, j’ai déterminé certains

critères restrictifs :

- L’âge : le patient doit avoir entre 20 et 50 ans.

- Examens complémentaires (fibroscopie, coloscopie, etc…) normaux.

- Facteur alimentaire aggravant (notamment intolérance aux graisses).

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III.2. Critères d’exclusion de patients

En premier lieu, j’exclus, bien évidemment, tous les patients dont le

diagnostic d’une pathologie digestive en cours a été fait, telle que :

- Les cancers du système hépato-gastro-entérologique.

- Les pathologies hépatiques : hépatite, cirrhose, lithiase biliaire…

- Les pathologies pancréatiques : pancréatite aigue ou chronique

- Les pathologies du tube digestif en lui-même : ulcère gastroduodénal,

diverticulose, maladie inflammatoire chronique de l’intestin, occlusion,

appendicite, etc.…

La majorité des nouveaux cas de cancers colorectaux intervenant après 50

ans, j’ai décidé d’exclure les patients de plus de 50 ans. En effet, l’apparition de

signes digestifs après 50ans est en faveur d’un cancer colorectal. Il aurait donc

fallu effectuer des examens complémentaires afin d’éliminer avec certitude ce

diagnostic différentiel, ce qui compliquait cette étude de cas.

J’ai dû éliminer de mon étude les patients qui présentaient des signes de

pathologies digestives, tels que :

- Hémorragies digestives, haute ou basse.

- Diarrhée aigue.

- Fièvre.

- Altération de l’état général.

Dans le but de rester dans le cas le plus neutre possible, j’ai également dû

exclure les patients qui avaient subi des interventions chirurgicales modifiant le

système hépato-gastro-entérologique, telles que l’ablation de la vésicule biliaire

ou l’appendicectomie.

J’ai également choisi d’exclure les patients qui présentaient des

antécédents de pathologies digestives, comme les cancers de l’appareil digestif,

les diverticulites, la pancréatite, la lithiase biliaire, la cirrhose, etc… car il me

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semblait que le risque de récidive était trop important. De plus, un antécédent

d’une de ces pathologies risquait de trop influencer le fonctionnement du système

digestif.

Certaines pathologies cardiaques, comme l’insuffisance cardiaque

ventriculaire ou la péricardite, peuvent avoir des répercussions sur le foie. En

effet, chez une partie des patients atteints de ces pathologies, on observe une

hépatomégalie et l’examen palpatoire du foie est douloureux. Cette conséquence

hépatique est appelée foie cardiaque. Ce phénomène est expliqué par le lien direct

entre le cœur et le foie via la veine cave inférieure. Il me semble donc impératif de

devoir exclure les patients souffrants d’atteinte cardiaque, puisqu’une atteinte

organique du cœur peut entrainer une modification majeure de la vascularisation

du foie.

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III.3. Questionnaire mémoire

Nom :

Prénom :

Date de naissance :

Profession :

Sport :

Situation familiale :

Avant traitement

Symptômes :

□ Diarrhée

□ Constipation

□ Ballonnement

□ Gaz

□ Douleurs abdominales

□ Douleurs associées (dos ou autre)

□ Autre. Lesquels ? ………………………………………………………………………………………………………..

Facteurs déclenchant

□ Stress

□ Alimentation (graisse, épice, café, etc…). Lesquels ? …………………………………………………..

□ Alcool

□ Médicaments. Lesquels ? …………………………………………………………………………………………….

□ Autre. Lesquels ?.............................................................................................................

Intensité du handicap causé par la maladie. Sur une échelle de 1 à 10 (1 étant

une légère gêne et 10 un handicap maximum obligeant à rester chez soi)

1-2-3-4-5-6-7-8-9-10

Date d’apparition du syndrome

…………………………………………………………...

Fréquence d’apparition du syndrome.

…………………………………………………………………………………………………………………………………………

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III.4. Protocole de test et de traitement

Après m’être assurée que le patient répond aux critères de mon étude,

grâce à mon anamnèse et au questionnaire d’évaluation, je détermine un protocole

de test et de traitement, qui sera appliqué de la même manière pour chaque sujet,

dans un souci d’objectivité. Je prévois de voir chaque patient 2 fois, avec un

intervalle de 2 semaines entre chaque consultation.

III.4.a. Protocole de test

Pour commencer ma routine de test, j’effectue quelques tests cliniques afin

de vérifier l’absence de pathologie vasculaire qui pourrait compromettre la

pratique de mon traitement. Mon premier examen clinique vise à exclure une

pathologie vasculaire qui serait une contre-indication absolue à la pratique des

techniques ostéopathiques viscérales. J’effectue donc en première intention les 2

examens suivants :

- Prise de tension : une hypertension ou un pincement de la tension artérielle

(différence entre la systole et la diastole trop faible) sont des signes

d’atteintes cardiaques pouvant atteindre le foie. Notamment, on retrouve

un foie cardiaque dans les pathologies d’insuffisance ventriculaire et de

péricardite. Il est donc plus prudent de vérifier la tension artérielle avant

d’exercer des manipulations puissantes (type pompage) sur le foie.

- Palpation de l’aorte abdominale : afin de vérifier l’absence d’anévrisme de

l’aorte sur sa portion abdominale, qui serait une contre-indication absolue

à la pratique ostéopathique viscérale.

Ensuite, j’effectue l’examen clinique du foie et de la vésicule biliaire, afin

de vérifier l’absence de pathologie organique. Pour ce faire, je réalise les 3 tests

suivants :

- Percussion du foie. Ce test me permet de vérifier les dimensions du foie,

qui doit mesurer environ 10cm de haut sur la ligne médio-claviculaire

droite. Si le foie mesure plus de 12cm sur cette portion, il s’agit d’une

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hépatomégalie qu’on retrouve principalement chez les patients souffrant

d’hépatite ou de cirrhose.

- Palpation du foie par un abord sous-chondral : cet examen physique me

permet d’apprécier la qualité des tissus : perte d’élasticité, congestion par

exemple. Si le rebord antéro-inférieur du foie est de consistance ferme ou

dure avec bord antérieur « tranchant », le diagnostic est en faveur d’une

cirrhose. Si le bord antérieur est crénelé et associé à une AEG, on

suspectera alors une évolution en cancer hépatique.

- Signe de Murphy : si le patient ne peut pas terminer son inspiration

profonde, le signe est positif et signe une cholécystite. Parfois, l’examen

est sensible, voire douloureux, mais le patient peut terminer son inspiration

malgré tout ; ce qui signe une atteinte non-pathologique de la VB, à type

de stase vésiculaire.

Enfin, je termine par mes tests ostéopathiques que j’effectue avant et après

traitement, afin d’évaluer l’efficacité de mes manipulations.

- Ecoute de la motilité du foie : à ce test, je recherche la diminution

d’amplitude d’un paramètre de mouvement de motilité viscéral, en expire

ou en inspire. J’ai choisi ce test car la situation du foie ne permet pas de

tester la mobilité de cet organe. De plus, c’est un test adapté à mon ressenti

de praticien.

- Test ostéo-articulaire de la 8ème

vertèbre thoracique : ce test me permet de

rechercher une dysfonction vertébrale en regard du nerf responsable de

l’innervation sympathique du foie. En effet, une manipulation articulaire

peut avoir un impact au niveau de la chaine ganglionnaire pré-vertébrale,

qui joue un rôle dans l’innervation des viscères abdominaux.

- Test de la base du crâne et des occipito-mastoïdiennes droite et gauche : le

nerf vague, responsable de l’innervation parasympathique du foie et de la

vésicule biliaire, passe dans le foramen jugulaire (ou trou déchiré

postérieur), qui se situe en avant du rocher du temporal et en arrière des

parties latérales de l’occiput. Ainsi une dysfonction biomécanique du

crâne au niveau de l’OM peut entrainer une irritation du nerf.

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III.4.b. Protocole de traitement

J’ai choisi de commencer par les liens neurologiques du foie. En effet, je

pense qu’une irritation du nerf peut envoyer un excès de potentiel d’action

nociceptif, saturant ainsi le foie d’informations nerveuses qui ne correspondent

pas aux besoins réels du foie et du système digestif en général, et créant ainsi une

réaction organique inappropriée. Suite aux résultats de mes tests, je corrige donc :

- Les sutures OM : après avoir vérifié la présence (ou l’absence) de

contrainte mécanique sur chaque structure, je corrige la suture bloquée afin

rétablir la physiologie et le rôle fonctionnel du nerf vague (nerf crânien X),

responsable de l’innervation parasympathique du foie.

- La 8ème

vertèbre thoracique en manipulation ostéo-articulaire dite de

thrust : Le tissu péri-articulaire contient un très grand nombre de

récepteurs neurologiques indispensables à sa régulation. Lors d’une lésion

ostéopathique structurelle, nous avons donc une hypo-sollicitation des

récepteurs in situ, qui conduit à une exclusion fonctionnelle de la structure

lésée. Les circuits neurologiques dépendants de ces récepteurs sont hypo-

sollicités, affectant les échanges synaptiques et l’équilibre synaptique dans

les centres neurologiques. Ceci peut avoir des conséquences à distance sur

des structures dépendantes du même métamère. Ainsi, l’innervation

orthosympathique du foie provenant de la 8ème

racine nerveuse dorsale, je

libère la lésion ostéo-articulaire trouvée au niveau de T8.

Ensuite, il m’a semblé logique de continuer le traitement en libérant les

moyens d’unions du foie, qui sont souvent responsables de sa perte de mobilité.

En effet, au test de mobilité et de motilité, on peut retrouver une perte d’amplitude

dans un paramètre par la simple adhérence d’une surface de glissement ou la

fibrose initiale d’un ligament ou d’un fascia. Ainsi, libérer les structures qui

s’attachent sur l’organe permet de lui redonner une partie de sa mobilité dans les 3

plans de l’espace. J’ai donc décidé de travailler sur les fixations principales du

foie :

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- Le petit omentum, qui relie le foie à l’estomac et au duodénum par une

membrane très résistante ; et qui, de plus, contient le conduit cholédoque.

- L’hémi-coupole diaphragmatique droite, qui est uni au foie via sa surface

de glissement, l’aréa nuda, et le ligament coronaire.

- Les attaches mécaniques de la VB en étirement des voies biliaires extra-

hépatiques par soulèvement du foie. Cette technique permet de travailler

de manière indirecte sur les attaches conjonctives entre le foie et la VB,

via le conduit cholédoque. (8)

Pour finir, on va évidemment traiter l’organe en lui-même. Il s’agit ici de

rétablir l‘activité métabolique et la vitalité générale de l’organe. Pour se faire, j’ai

choisi d’employer les 2 techniques suivantes :

- Décongestion du foie. J’ai choisi d’employer cette technique car elle a

l’avantage d’être directe. En effet, avec cette technique, le foie est

comprimé entre les 2 mains du praticien, puis celui-ci va créer un appel de

sang, comme une éponge qu’on aurait essoré puis replongé dans l’eau.

Ainsi, le foie a subi une sorte de vidange de sang. De plus, ma pratique

m’a montré qu’elle était très efficace.

- Vidange de la vésicule biliaire. Cette technique permet d’évacuer une stase

vésiculaire (qui est un facteur favorisant la lithiase biliaire). Cette

technique consiste en une pression glissée depuis le fundus jusqu’au col de

la VB, sur un temps expiratoire. (9)

- Motilité sur le foie. La motilité d’un viscère se caractérise par un

mouvement pendulaire défini par des directions et des axes de part et

d’autres d’un point neutre. L’altération de la motilité d’un organe se

traduit par une perte de la symétrie de ce mouvement, qui se trouve limité

dans un sens et facilité dans l’autre. Pour traiter les déficits de motilité, en

particulier au niveau viscéral, on utilise des techniques d’induction, en

augmentant le paramètre facilité.

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IV.1. Evaluation du retentissement du traitement

Pour mon étude de cas, j’ai expérimenté mon protocole de traitement sur 4

patients. Il aurait été plus objectif de tester ce traitement sur un panel de patient

plus nombreux, mais mes critères d’exclusion et d’inclusion m’ont imposé

beaucoup de limites m’obligeant à refuser plusieurs patients souffrant de troubles

fonctionnels intestinaux. Cependant, cela me permet de retranscrire en détails

l’application de mon étude sur chaque patient. Afin de conserver leur anonymat,

je les désignerai par leurs initiales.

IV.1.a. Patient M.V.

Présentation

Le sujet est un homme de 50 ans, qui mesure 1,71m et pèse 73kg. Son emploi,

responsable de l’urbanisme, est assez stressant. Il ne pratique pas d’activité

sportive régulière. Sa situation de père de famille recomposée lui occasionne

également un stress supplémentaire.

Description du syndrome

Le patient présente des troubles fonctionnels intestinaux depuis l’âge de 20 ans,

s’aggravant depuis. Ses troubles se manifestent par une importante douleur

abdominale qu’il évalue à 7/10, des ballonnements conséquents associés à des

crampes, et qui sont soulagés par la défécation et l’émission de gaz. Ses selles

sont très molles, voire liquides. Il les compare au type 6 à 7 sur l’échelle de

Bristol (voir annexe).

Au cours des années, il a pu remarquer plusieurs facteurs déclenchants ses

troubles. Notamment, les grosses périodes de stress ont tendance à aggraver ses

symptômes, même si le patient reconnait avoir tendance à s’angoisser pour tout en

règle générale. Il a également observé un impact important au niveau de

l’alimentation : les aliments frits, les plats en sauce, les fruits et l’alcool (même en

petite quantité).

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Au cours de cette dernière année, le patient a présenté des troubles de manière

quasi-continue. En effet, il dit souffrir des ces crises en moyenne 3 à 4 fois par

semaine et n’a eu que 2 interruptions des ces troubles durant une période de 10

jours.

Examens complémentaires

Echographie abdominale (foie, vésicule biliaire, vaisseaux, rate, reins et pancréas)

normale.

En 2012 coloscopie et analyse des selles normales.

Les résultats ne montrent aucune atteinte organique du tube digestif. Les

muqueuses sont d’aspect normal. Il n’y a aucune trace d’inflammation.

Début 2012, Analyses de sang normales :

- ALAT, ASAT, γGT

- Glycémie, LDL et HDL.

- Phosphatase alcaline

- Amylase

- Lipase.

Consultation n°1

Résultats des tests

Le patient présente une tension artérielle à 14/9.

La palpation de l’aorte abdominale ne révèle aucun anévrisme.

A la percussion, je délimite une zone de matité de 10cm sur la ligne médio-

claviculaire droite.

La palpation sous-costale du foie et le signe de Murphy sont sensibles pour le

patient et le foie semble congestionné.

Mon test de motilité me permet de trouver une facilité des mouvements du foie en

phase d’expire, surtout sur les paramètres de side droit et rotation gauche.

La vertèbre T8 est en dysfonction de FRS gauche (flexion, rotation droite et

inclinaison gauche).

Au test crânien, l’occipito-mastoïdienne est bloquée à droite.

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Traitement

Conformément à mon protocole de traitement, j’ai corrigé :

- La suture OM

- La 8ème

vertèbre thoracique.

- Le petit omentum

- L’hémi-coupole droite du diaphragme

- Les attaches mécaniques de la VB

- La congestion du foie et de la VB

- L’hypo-motilité du foie.

Consultation n°2

Tests

Le foie et le point vésiculaire sont moins sensibles à la palpation qu’à la 1ère

consultation. Cependant, il persiste une gêne et le foie semble encore

congestionné.

Au test de motilité, je constate une facilité du foie en expire, surtout majoré en

rotation gauche.

La vertèbre T8 est mobile dans tous les paramètres et non-dysfonctionnelle.

Au test crânien, la suture OM droite est de nouveau bloquée.

Traitement

En fonction des résultats des tests, je corrige de nouveau les structures en

dysfonctions que je retrouve, à savoir :

- La suture OM droite.

- Le petit omentum

- Le foie en technique de pompage

- la VB par la technique de vidange de la vésicule biliaire.

- l’hypo-motilité du foie, par induction de rotation gauche en expire.

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Evolution et retentissement sur le patient

A la consultation n°2

Le facteur alimentaire semble mieux toléré. En effet, le patient n’a pas subi de

troubles intestinaux suite à la consommation de produits frits et de fruits (cerises

et raisins), qui lui occasionnait des troubles (diarrhée et ballonnements)

habituellement.

3 semaines après la consultation n°2

La fréquence des crises semble diminuer : de 3 fois par semaine, elle passe à une

fois par semaine.

Les diarrhées sont moins importantes (plutôt type 5 ou 6 sur l’échelle de Bristol).

La douleur abdominale est moins forte, le patient la place à 4/10.

Toutefois, les ballonnements et l’émission de gaz restent présents et continuent de

créer un inconfort chez le patient.

IV.1.b. Patient S.D.

Présentation

Le sujet est une femme de 35 ans. Elle pèse 63 kg et mesure 1,68m. Elle travaille

comme assistante commerciale dans une grande entreprise. Elle pratique le fitness

à raison de 45 minutes une fois par semaine. Actuellement séparée de son

conjoint, elle est mère d’une fille de 4 ans.

Description du syndrome

Le sujet présente des TFI depuis l’âge de 22ans. Elle a consulté plusieurs gastro-

entérologues qui ont effectué les examens complémentaires nécessaires et sont

arrivés à la conclusion que l’origine de ses troubles était psychosomatique. Entre

22 et 30 ans, les troubles étaient assez discrets. La patiente souffrait

principalement de ballonnements postprandiaux, d’inconfort abdominal et de

constipation chronique. Mais depuis sa grossesse en 2008, les symptômes sont

devenus plus importants. Actuellement, la patiente présente une alternance de

diarrhée et de constipation et la douleur abdominale (qu’elle évaluait à 2/10 avant

sa grossesse) est devenue plus forte (elle la note à 5/10 aujourd’hui).

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Concernant les facteurs aggravants de ses symptômes, le sujet a remarqué une

incidence par rapport à l’alimentation. Ce sont surtout les repas lourds, chargés en

graisse et l’alcool qui reproduisent ses symptômes. Le sujet n’a pas fait de lien

entre le stress et l’apparition de ses troubles digestifs.

Examens complémentaires

Coloscopie en 2010, normale.

Analyses de sang (ALAT, ASAT, γGT, LDL, HDL) normales.

Consultation n°1

Résultats des tests

Le patient présente une tension artérielle à 12/8.

La palpation de l’aorte abdominale ne révèle aucun anévrisme.

A la percussion, je délimite une zone de matité de 9cm sur la ligne médio-

claviculaire droite.

La palpation sous-costale du foie et le signe de Murphy sont indolores et normaux

pour le patient et le foie semble congestionné.

Au test de motilité du foie, je retrouve une facilité dans le mouvement

d’inclinaison gauche et de rotation droite, sur la phase d’inspire.

La vertèbre T8 est en dysfonction d’ERS droite (extension, side droit et rotation

gauche).

Lors de mon test du crâne, les deux sutures occipito-mastoïdiennes sont hypo-

mobiles et l’occiput est en dysfonction de flexion.

Traitement

Conformément à mon protocole de traitement, j’ai corrigé :

- Les sutures OM, via la correction de l’occiput.

- La 8ème

vertèbre thoracique en ERS droite.

- Le petit omentum, l’hémi-coupole droite du diaphragme et les attaches

mécaniques de la VB

- La congestion du foie et de la VB

- L’hypo-motilité du foie.

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Consultation n°2

Tests

A la palpation du foie et du point vésiculaire, je retrouve un foie simple et peu

congestionné et la vésicule biliaire n’est pas sensible à la palpation.

Mon test de motilité du foie me permet d’observer un mouvement facilité dans le

sens de l’inclinaison gauche en inspire.

La vertèbre T8 est mobile et non-dysfonctionnelle.

L’occiput n’est plus en dysfonction d’extension, mais une hypo-mobilité de la

suture OM gauche persiste.

Traitement

En fonction des résultats des tests, je corrige de nouveau les structures en

dysfonctions que je retrouve, à savoir :

- La suture OM gauche.

- L’hémi-coupole droite du diaphragme

- Le foie en technique de pompage

- l’hypo-motilité du foie, par induction d’inclinaison gauche en inspire.

Evolution et retentissement sur le patient

A la consultation n°2

Les ballonnements postprandiaux sont moins importants et le facteur alimentaire

est mieux toléré. La patiente peut de nouveau consommer des aliments frits sans

avoir de douleurs abdominales et des épisodes de diarrhée ou constipation.

3 semaines après la consultation n°2

Depuis les 2 consultations, les symptômes ont diminué. Le facteur alimentaire est

beaucoup mieux toléré et n’a, jusqu’à présent, déclenché aucune diarrhée ou

douleur abdominale. Les ballonnements postprandiaux persistent mais sont moins

importants qu’avant, et ils sont associés à une douleur abdominale légère (évaluée

à 2/10 par la patiente).

La tendance à la constipation semble cependant persistante et s’accompagne de

gaz.

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IV.1.c. Patient C.C.

Présentation

Le sujet est un homme de 24 ans. Il mesure 1,75 m et il pèse 72kg. Son emploi de

journaliste est assez stressant et empiète sur sa vie sociale (semaine de 50h au lieu

de 35h).

Le patient pratique le tennis, à raison de 1h par semaine. Actuellement, le sujet est

dans une situation de célibat à longue durée, qui pèse sur son moral en règle

générale.

Description du syndrome

Le patient présente des signes de colopathie fonctionnelle depuis l’âge de 19 ans.

Le sujet souffre de ballonnements, qu’il met en lien avec la prise de certains

aliments comme : la compote, les boissons gazeuses ou les aliments gras et acides.

Il présente également des reflux gastro-œsophagiens, surtout après le repas du

soir, qui sont parfois associé à une acidité gastrique. Les RGO sont provoqués par

la même alimentation que pour les ballonnements. Ce symptôme de reflux et

d’acidité gastrique est présent depuis 2005, avec une période de calme entre 2006

et 2010.

Le sujet a également une tendance à l’alternance de diarrhée et de constipation.

Ces symptômes sont majorés par le stress et la fatigue nerveuse. Les troubles

viscéraux du patient sont associés à une dorsalgie basse, voire lombalgie haute.

Examens complémentaires

Fibroscopie en 2005 et en 2011. Les examens ont révélé une gastrite en 2005,

soignée depuis.

Echographie du foie et de l’estomac en 2005. L’examen est d’aspect normal.

Consultation n°1

Résultats des tests

Le patient présente une tension artérielle à 11/7.

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La palpation de l’aorte abdominale ne révèle aucun anévrisme.

A la percussion, je délimite une zone de matité de 10cm sur la ligne médio-

claviculaire droite.

La palpation sous-costale du foie et le signe de Murphy sont sensibles pour le

patient et le foie est congestionné.

Au test de motilité du foie, je retrouve une facilité dans le mouvement

d’inclinaison droite et de rotation gauche sur la phase d’expire.

La vertèbre T8 est en dysfonction de FRS droite (flexion, side droit et rotation

gauche).

Lors de mon test du crâne, je retrouve une suture OM bloquée à gauche.

Traitement

Conformément à mon protocole de traitement, j’ai corrigé :

- La suture OM gauche

- La 8ème

vertèbre thoracique en FRS droite.

- Le petit omentum.

- L’hémi-coupole droite du diaphragme.

- Les attaches mécaniques de la VB.

- La congestion du foie, en pompage.

- La vésicule biliaire, par technique de vidange de Barral.

- L’hypo-motilité du foie, par technique d’induction.

Consultation n°2

Tests

Le foie et le point vésiculaire sont moins sensibles à la palpation qu’à la 1ère

consultation. Cependant, il persiste une gêne et le foie semble encore

congestionné.

Au test de motilité, je constate une facilité du foie en expire, surtout majoré en

rotation gauche.

La vertèbre T8 s’est remise en dysfonction de FRS droite. Je teste également les

côtes en ostéo-articulaire, et je retrouve une côte K8 à gauche en dysfonction de

postéro-latéralité.

Au test crânien, la suture OM gauche est de nouveau bloquée.

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Traitement

En fonction des résultats des tests, je corrige de nouveau les structures en

dysfonctions que je retrouve, à savoir :

- La suture OM gauche.

- La vertèbre T8 en dysfonction de FRS droite, associée à la côte K8 à

gauche en PL.

- Le petit omentum

- Le foie en technique de pompage.

- La technique de vidange de la VB.

- l’hypo-motilité du foie, par induction de rotation gauche en expire.

Evolution et retentissement sur le patient

A la consultation n°2

Après la 1ère

consultation, le patient ne remarque que peu d’amélioration. Selon

lui, cela s’explique également par un épisode de stress important au travail.

3 semaines après la consultation n°2

Les ballonnements sont moins importants depuis la seconde séance. La douleur

abdominale (que le patient évaluait à 6/10 avant le traitement) a diminué (le

patient la place maintenant à 4/10). Le facteur alimentaire est toujours aussi

important concernant les aliments acides et les boissons gazeuses ; cependant,

l’intolérance aux graisses est minimisée. Les reflux et l’acidité gastrique sont

néanmoins toujours présents. La dorsalgie basse est toujours présente mais la

douleur est minimisée par rapport à la situation antérieure.

IV.1.d. Patient A.L.

Présentation

Le sujet est une femme de 23ans. Elle pèse 51kg pour 1,69m. Elle ne pratique pas

de sport et est actuellement étudiante en 5ème

année en école d’ostéopathie. Le

sujet ne vit pas dans un environnement de stress, mais elle admet avoir tendance à

s’angoisser assez vite.

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Description du syndrome

La patiente souffre de TFI depuis l’âge de 16 ans. Ses signes de troubles

intestinaux se manifestent par une forte tendance diarrhéique, des ballonnements

postprandiaux et une douleur abdominale associée, qu’elle évalue à 6/10. Lors des

épisodes de diarrhée, le sujet compare l’aspect de ses selles au type 6 de l’échelle

de Bristol. Les 2 principaux facteurs qui déclenchent ses épisodes de crise sont

l’alimentation et le stress. Le sujet présente une forte intolérance aux graisses,

surtout aux aliments frits ; mais elle tolère également très mal l’alcool. Les

épisodes de diarrhée se déclenchent d’ailleurs dès le premier verre. La patiente a

donc réagi en évinçant au maximum de son alimentation les aliments qui

déclenchent ses symptômes. Outre l’alimentation, le sujet a également remarqué

une influence de la prise d’antibiotique et d’ibuprofène sur les troubles de son

transit.

Examens complémentaires

En 2010, coloscopie et fibroscopie normales.

Analyses de sang (ALAT, ASAT et γGT) normales.

Consultation n°1

Résultats des tests

Le patient présente une tension artérielle à 11/7.

La palpation de l’aorte abdominale ne révèle aucun anévrisme.

A la percussion, je délimite une zone de matité de 9cm sur la ligne médio-

claviculaire droite.

La palpation sous-costale du foie et le signe de Murphy sont sensibles pour le

patient et le foie semble congestionné.

Au test de motilité du foie, je retrouve une facilité dans le mouvement

d’inclinaison droite et de rotation gauche, sur la phase d’expire.

La vertèbre T8 est en dysfonction d’FRS gauche (flexion, side gauche et rotation

droite).

Lors de mon test du crâne, la suture occipito-mastoïdienne droite est bloquée.

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Traitement

Conformément à mon protocole de traitement, j’ai corrigé :

- La suture OM droite.

- La 8ème

vertèbre thoracique en FRS gauche.

- Le petit omentum.

- L’hémi-coupole droite du diaphragme.

- Les attaches mécaniques de la VB.

- La congestion du foie, en pompage.

- La vésicule biliaire, par technique de vidange de Barral.

- L’hypo-motilité du foie, par technique d’induction.

Consultation n°2

Tests

Le foie et le point vésiculaire sont moins sensibles à la palpation qu’à la 1ère

consultation. Cependant, il persiste une gêne et le foie semble encore

congestionné.

Au test de motilité, je constate une facilité du foie en expire, surtout majoré en

inclinaison droite.

La vertèbre T8 s’est remise en dysfonction de FRS gauche.

Au test crânien, la suture OM gauche est de nouveau bloquée.

Traitement

En fonction des résultats des tests, je corrige de nouveau les structures en

dysfonctions que je retrouve, à savoir :

- La suture OM droite.

- La vertèbre T8 en dysfonction de FRS gauche.

- Les attaches mécaniques de la vésicule biliaire.

- Le foie en technique de pompage.

- La technique de vidange de la VB.

- l’hypo-motilité du foie, par induction d’inclinaison droite en expire.

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Evolution et retentissement sur le patient

A la consultation n°2

Suite à la première consultation, les symptômes ont diminué. Le facteur

alimentaire était mieux toléré, malgré une persistance de l’intolérance aux graisses

et à l’alcool. Les ballonnements postprandiaux sont devenus moins fréquents.

3 semaines après la consultation n°2

Au fur et à mesure des jours après les deux consultations, les symptômes ont

régressé. La douleur abdominale, en lien avec les ballonnements, a diminué. La

patiente évalue la douleur à 3/10 aujourd’hui. Le facteur alimentaire d’intolérance

aux graisses et à l’alcool est beaucoup moins perturbant par rapport au transit de

la patiente. Cependant, le sujet a eu un épisode de stress qui a provoqué des

troubles intestinaux à type de ballonnements et diarrhée.

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IV.2. Synthèse et interprétation des résultats

Afin de pouvoir comparer l’évolution des symptômes de manière claire,

j’ai récapitulé l’essentiel de chaque cas dans 2 tableaux. Le premier tableau

représente la situation de chaque sujet avant le début de mon étude ; tandis que le

deuxième tableau montre l’état de chaque patient, 5 semaines après le début de

mon étude.

Avant traitement M.V. S.D. C.C. A.L.

Douleur abdominale 7/10 5/10 6/10 6/10

ballonnements importants et

fréquents lors des crises, postprandiaux

en lien avec le facteur alimentaire

postprandiaux

gaz ils soulagent la

douleur parfois parfois fréquents

diarrhée (échelle de

Bristol) type 6-7 type 5 type 5-6 type 6

constipation (échelle de

Bristol) / type 2 type 2-3 /

alternance diarrhée/constipation

/ oui oui /

reflux / / oui /

facteur alimentaire graisses, fruits

et alcool graisses et alcool

graisses, aliments acides, boissons

gazeuses graisses et alcool

fréquence 3 à 4 fois par

semaine 5 à 6 fois par

mois 2 fois par semaine

variable, fonction de l'alimentation

Après traitement M.V. S.D. C.C. A.L.

Douleur abdominale 4/10 2/10 4/10 3/10

ballonnements toujours présents mais moins forts

Persistant mais moins importants

moins importants moins

importants

gaz toujours présents

et fréquents associés à

constipation parfois

associés à diarrhée

diarrhée (échelle de

Bristol) type 5-6 pas de récidive type 5 type 5

constipation (échelle de

Bristol) / type 2-3 type 3 /

alternance diarrhée/constipation

/ à priori non oui /

reflux / / inchangé /

facteur alimentaire mieux toléré influence très

diminuée

aliments acides et boissons gazeuses

mal supportés

beaucoup mieux toléré.

fréquence 1 fois par semaine 2 à 3 fois par mois 3 à 4 fois par mois diminution

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On peut constater une amélioration globale pour chaque patient. Selon le

cas évidemment, le changement n’est pas aussi notable. Cela s’explique en parti

par la diversité de leur syndrome. En effet, la douleur initiale et la fréquence ne

sont pas les mêmes ; certains patients présentent une alternance de

diarrhée/constipation quand d’autre n’ont tendance qu’à la diarrhée.

Cependant, on remarque qu’il y a eu une évolution positive sur chacun des

critères suivant :

- La douleur abdominale, même si toujours présente, est diminuée. Le

soulagement du patient, même partiel, est en soi une amélioration non-

négligeable.

- La fréquence des troubles pour chaque patient, on observe plus de

temps entre chaque crise.

- Le facteur alimentaire, les graisses et l’alcool sont beaucoup mieux

tolérés au niveau du transit. Ils ne déclenchent plus de troubles aussi

forts qu’avant.

- Les ballonnements, les gaz et la diarrhée/constipation la baisse de ces

troubles n’est pas aussi nette, néanmoins ils sont diminués dans chaque

cas. C’est donc une amélioration.

Cependant, les symptômes de RGO et d’acidité gastrique n’ont pas évolué suite

au traitement du foie. Ceci s’explique facilement si on considère que l’estomac et

l’œsophage se trouve en amont du foie et des voies biliaires au niveau du tube

digestif.

Ces résultats me permettent de constater une influence non-négligeable du

fonctionnement du foie sur la bonne physiologie digestive générale. En effet, il

semblerait qu’une fois le chyme correctement digéré par la bile et les sucs

pancréatiques, l’intestin subit moins de contraintes et peut alors remplir son rôle.

Ainsi, la digestion se déroule de manière physiologique.

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V. Conclusion

Grâce à la synthèse des résultats, on peut déduire que le traitement du foie

a eu un effet bénéfique par rapport aux troubles fonctionnels intestinaux des

patients. Les manifestations du syndrome sont moins bruyantes et moins

fréquentes. Le traitement ostéopathique du foie permet principalement d’agir sur

le facteur alimentaire d’intolérance aux graisses et à l’alcool.

Cependant, chez tous les patients, le syndrome persiste à plus ou moins

grande échelle et certains symptômes n’ont pas été influencés par mon traitement,

notamment les reflux et l’acidité gastrique. On peut facilement envisager que les

TFI aient une origine multiple. Il faudrait investiguer l’ensemble du tube digestif

et de ses moyens d’unions au reste du squelette. Une étude comparative avait

d’ailleurs été menée, opposant 3 traitements : un protocole visant le traitement du

foie seul, un autre le traitement du colon seul et un dernier le traitement du

complexe foie-colon. Les résultats de cette étude étaient malgré tout en faveur du

traitement du foie seul.

De plus, il ne faut pas négliger que le facteur stress est présent chez la

majorité des patients atteints de colopathie fonctionnelle. Ainsi, il faudrait penser

à contrôler le bon fonctionnement de la dure-mère, et éventuellement d’autres

structures qui sont la cible de l’expression somatique du stress.

Pour conclure, je dirais que les troubles fonctionnels intestinaux sont un

syndrome complexe, à étiologie multiples. Je pense qu’il est prétentieux de penser

que l’ostéopathie peut définitivement régler cette maladie à elle seule. Il serait

intéressant d’effectuer un travail en phytothérapie et en sophrologie, pour

l’influence du stress par exemple, en parallèle de notre approche ostéopathique. Je

pense qu’il est dans l’intérêt du patient de mettre en place une stratégie curative

pluridisciplinaire.

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VI. Lexique et abréviations

AEG : altération de l’état général. Elle comprend : asthénie, amaigrissement,

anorexie, fièvre.

CCK : cholécystokinine. Hormone digestive secrétée par le duodénum.

ERS : extension, rotation, side (inclinaison). Dysfonction vertébrale en 1ère

loi de

Fryette.

FRS : flexion, rotation, side (inclinaison). Dysfonction vertébrale en 1ère

loi de

Fryette.

K8 : 8ème

côte.

OM : suture crânienne occipito-mastoïdienne.

PL : dysfonction de postéro-latéralité. Dysfonction ostéopathique costo-

vertébrale.

RGO : reflux gastro-œsophagien.

SCI : syndrome du colon irritable.

T8 : 8ème

vertèbre thoracique.

TFI : troubles fonctionnels intestinaux.

VB : vésicule biliaire.

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VII. Bibliographie

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VIII. Annexes

Annexe 1

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RESUME

Les troubles fonctionnels intestinaux (T. F. I.) ou colopathie fonctionnelle

regroupent l'ensemble des troubles chroniques fonctionnels attribués à l'intestin :

troubles primitifs de la motricité et / ou de la sécrétion colique sans lésion

organique. Environ 17% de la population occidentale souffre de troubles

fonctionnels intestinaux, 1/3 seulement d'entre eux consultent, ce qui représente

plus de la moitié des consultations chez le gastro-entérologue. De nombreux

traitements médicaux symptomatiques existent, mais leurs résultats ne sont pas

probants chez tous les patients, ni sur tous les symptômes.

L'ostéopathie, dont les indications de prédilection sont justement les

troubles d’origine fonctionnelle, pourrait être une approche intéressante; or, peu

de patients y ont recours. Pourtant, ces patients auraient besoin d'une approche

globale. D'où l'idée de départ de cette étude qui est partie d'une constatation

clinique simple: parmi les nombreux patients colopathes qui viennent consulter

chez l'ostéopathe, la plupart présente un facteur alimentaire aggravant, notamment

une intolérance aux graisses. Or le foie, via sa fonction excrétrice de bile, est

responsable de la digestion des lipides par émulsion des graisses. Le but de ce

travail est donc de proposer une alternative basée sur les rapports du côlon avec le

complexe foie - vésicule biliaire. Les résultats du traitement ostéopathique du foie

seul (traitement de sa structure mais aussi des éléments anatomiques en lien avec

le foie et ses fonctions physiologiques) prouvent l'amélioration de la plupart des

symptômes des patients colopathes.

L'interprétation et la discussion de ces résultats semblent une ouverture

intéressante dans l’approche globale des patients se plaignant de colopathies.

Cependant, il serait d’autant plus intéressant de réaliser une étude similaire dans le

cadre d’une approche pluridisciplinaire (type sophrologie et phytothérapie), afin

de potentialiser l’efficacité du traitement sur le long terme.

Mots-clés : troubles fonctionnels intestinaux, syndrome du colon irritable, foie,

colopathie fonctionnelle, ostéopathie viscérale.

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Summary

Irritable bowel syndrome (I.B.S.) is a disease that is functional, chronic

and concerns the gastrointestinal tract. These are primitive troubles of the colic

motor activity and/or colic secretion without an organic cause. Approximately

17% of the western population today has irritable bowel syndrome. Only 1/3

consult a doctor and they represent more than half of gastroenterologists’

consultations. There are many pharmacological ways to treat the symptoms, but

the results are not very effective for the patients.

Osteopathy could be used to heal IBS, especially when we consider the

fact that osteopaths are able to treat functional diseases. However, there are a

number of patients who consult osteopaths. The original idea of this study comes

from a simple clinic observation: among all the patients with I.B.S. who consult

an osteopath, most of them have an aggravating factor: their food, especially fatty

foods. Yet, the liver, by producing gall, plays an important role in the digestion of

lipids by emulsifying the fat. The aim of this study is to offer an alternative based

on the link between the colon and the liver-gall-bladder complex. The results

show that the osteopathic treatment of the liver only (treatment of its structure and

the anatomical elements connected to the liver and its physiology) improve most

of the symptoms for the patients with IBS.

The interpretation and discussion of these results seem to be an interesting

holistic approach to patients with IBS. However, it might be more interesting to

realize a similar study within the framework of a multidisciplinary approach (such

as sophrology or phytotherapy), in order to potentiate the treatment efficacy in the

long-term.