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L’âge d’or des cartes marines Quand l’Europe découvrait le monde François-Mitterrand Paris 13 e 23 octobre 2012 | 27 janvier 2013 | bnf.fr Réservations Fnac – 0892 684 694 (0,34 ttc/ mn) – www.fnac.com Atlas Miller, planche du Brésil, 1519, BnF, département des Cartes et plans MeDIan

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L’âge d’or des

cartes marines Quand l’Europe découvrait le monde

François-Mitterrand Paris 13e

23 octobre 2012 | 27 janvier 2013 | bnf.fr

Réservations Fnac – 0892 684 694 (0,34 € ttc / mn) – www.fnac.com

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Sommaire

Communiqué de presse 3

Renseignements pratiques 4

Iconographie 5

Présentation 8

Parcours de l’exposition 9

Qu’est-ce qu’une carte portulan ? Voies océanes et partages du monde L’océan Indien, transfert des savoirs Iconographie des mondes nouveaux

Scénographie 15

Publications 16

Autour de l’exposition 17

L’âge d’or des cartes marines sur Internet 18

Fondation Total, mécène de l’exposition 19

Esri France, mécène de l’exposition 20

Le programme MeDIan 21

DOSSIER DE PRESSE

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L’âge d’or des cartes marinesQuand l’Europe découvrait le monde

Parmi les trésors de la BnF figurent des cartes marines enluminées sur parchemin appelées « portulans ». Produits entre le XIVe et le XVIIIe siècle, ces documents scientifiques sont de véritables œuvres d’art, témoignage de cinq cents ans de représentation européenne du monde. Pièces phares de l’exposition, ces cartes d’exception sont une invitation à redécouvrir la mythologie des Grandes découvertes et des voyages au long cours.

« La Bibliothèque possède la plus grande collection de portulans au monde. Nous nous réjouissons de dévoiler au public une partie de ce fonds précieux, qui compte près de cinq cents de ces chefs-d’œuvre de la science des navigateurs », déclare Bruno Racine, président de la BnF.

De l’italien « portolano », les « cartes portulans » donnent la succession des ports et des havres le long des côtes, tandis que l’espace maritime est sillonné par des lignes géométriques (lignes de rhumbs) qui correspondent aux directions de la boussole. Ce système graphique permettait aux marins de s’orienter en reportant sur la carte la distance qu’ils estimaient avoir parcourue. Le plus ancien portulan occidental connu daterait de la fin du XIIIe siècle : c’est la « carte pisane », conservée au département des Cartes et plans de la Bibliothèque.

Sous un angle inédit, l’exposition interroge la manière dont les Européens ont découvert, conquis, dominé, mais aussi étudié et représenté territoires et peuples entre le XIVe et le XVIIIe siècle. La construction de l’image de notre planète a pris corps au gré des expéditions maritimes et de la rencontre avec d’autres civilisations. Chaque avancée était alors une aventure humaine. Chaque innovation technique permettait d’aller plus loin. Chaque découverte complétait le vide de la carte. Dès le XIVe siècle, les « cartes portulans » ont joué un rôle fondamental pour la maîtrise des espaces marins de la Méditerranée, comme dans la diffusion d’une iconographie des Nouveaux Mondes avec leurs peuples, leur faune, leur flore, leurs mœurs et leurs paysages. Innovation technique, en même temps qu’objet de science et miroir de la quête d’un ailleurs, réel ou fantasmé, les « cartes portulans » s’imposent au regard contemporain comme de véritables œuvres d’art. Leur caractère spectaculaire tient autant à leur taille imposante qu’à leur polychromie – elles sont souvent rehaussées d’or – et à leur univers exotique.

Près de deux cents pièces majeures, dont quatre-vingts cartes portulans, mais aussi des globes, des instruments astronomiques, des objets d’art et d’ethnographie, des animaux naturalisés, des dessins, des estampes et des manuscrits sont présentés dans les quatre parties de l’exposition. Elles sont issues des collections de la BnF ou prêtées exceptionnellement par le musée du Quai Branly, le musée Guimet, le musée du Louvre, les Arts et métiers, le Service historique de la Défense, la British Library, le Mobilier national ou le musée de la Marine.

La première partie s’ouvre sur l’apparition des portulans, leurs techniques de fabrication, leurs usages et leurs utilisateurs. La deuxième analyse le sens politique des cartes, manifestation de la concurrence des grandes puissances européennes. Après une troisième partie consacrée à l’océan Indien et aux transferts de savoirs entre la Méditerranée et l’Asie, la quatrième met en valeur cinq trésors cartographiques rarement présentés au public.

| COMMUNIQUÉ DE PRESSE

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François-Mitterrand23 octobre 2012 I 27 janvier 2013

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Dates 23 octobre 2012 I 27 janvier 2013

Lieu Grande Galerie

BnF I François-MitterrandQuai François-Mauriac - Paris XIIIe

Métro : Bibliothèque François-Mitterrand (14), Quai de la gare (6)Bus : 62, 89, 64, 132 et 325

Horaires Du mardi au samedi 10h -19hDimanche 13h -19hFermé lundi et jours fériés

Entrée : 7 euros, Tarif réduit : 5 eurosGratuit pour les moins de 18 ansRéservations FNAC tél : 0892 684 694 (0.34 euros TTC/mn), www.fnac.com

Commissariat Jean-Yves Sarazin, directeur du département des Cartes et plans, BnFCatherine Hofmann, conservateur en chef, département des Cartes et plans, BnFEmmanuelle Vagnon, chargée de recherches au CNRS et à l’Université Paris 1Hélène Richard, inspecteur général des bibliothèques

Coordination Anne Manouvrier, chargée d’expositions, BnF

Scénographie/Graphisme Véronique Dollfus (scénographe) et Jeanne Bovier-Lapierre (graphiste)

Visites guidées Renseignements et réservations au 01 53 79 49 49

Activités pédagogiques Renseignements au 01 53 79 82 10 – [email protected]

Publication L’âge d’or des cartes marines. Quand l’Europe découvrait le mondeCatalogue de l’exposition sous la direction de Catherine Hofmann, d’Hélène Richard et d’Emmanuelle Vagnon. Coédition BnF / Editions du Seuil. Prix : 39 €Cartes et images des Nouveaux MondesJean-Yves Sarazin. Coédition BnF / Gallimard Découvertes Hors Série. Prix : 8.40 €Nouveaux mondesJean-Yves Sarazin. 290 x 250 mm. Coédition BnF / Bibliothèque de l’image. Prix : 10 €

Contacts presse Claudine Hermabessière, chef du service de presse et des partenariats médias01 53 79 41 18 - [email protected]

Isabelle Coilly, chargée de communication presse01 53 79 40 11 - [email protected]

L’âge d’or des cartes marinesQuand l’Europe découvrait le monde

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IconographieIconographie disponible dans le cadre de la promotion de l’exposition uniquement et pendant la durée de celle-ci. Les images ne peuvent faire l’objet d’aucune retouche ni d’aucun recadrage. La publication de ces visuels est exonérée de redevance d’utilisation à hauteur de 5 images maximum par support.

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Atlas catalan, quatre planches de la partie orientale, 1375, manuscrit enluminéBnF, département des Manuscrits

Atlas Miller, planche du Brésil, 1519, carte manuscrite enluminéeBnF, département des Cartes et plans

Pierre de Vaux, Carte portulan de l’océan Atlantique et de l’Amérique, 1613, carte manuscrite enluminéeBnF, département des Cartes et plans

Angelino Dulcert, Carte portulan de la Baltique à la Mer Rouge, 1339, carte manuscrite enluminéeBnF, département des Cartes et plans

Carte portulan anonyme dite de Christophe Colomb, vers 1492BnF, département des Cartes et plans

Battista Agnese, Mappemonde avec le trajet de la première circum-navigation entreprise sous la conduite de Magellan, 1543BnF, département des Cartes et plans

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Atlas Miller, planche de l’océan Atlantique, 1519, carte manuscrite enluminéeBnF, département des Cartes et Plans

Arrivée de marchands à Ormuz : leur bateau transporte un chameau et un éléphant, extrait du livre des Merveilles, 1412BnF, département des Manuscrits

Martin Behaïm, Globe terrestre, 1492 (fac similé de 1840)BnF, département des Cartes et Plans

Domingos Teixeira, Planisphère nautique, 1573BnF, département des Cartes et plans

Jean Cossin, Planisphère, 1570, carte manuscrite enluminéeBnF, département des Cartes et plans

François Ollive, Carte portulan de la Méditerranée, 1662BnF, département des Cartes et plans

Albrecht Dürer, Rhinocéros, vers 1517, planche gravéeBnF, département des Estampes et de la photographie

Hessel Gerritsz, Carte du Pacifique, 1622BnF, département des Cartes et plans

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Pigafetta, Navigation et descovrement de l’Inde supérieure, détail sur les Moluques, 2e quart du XVIe siècleBnF, département des Manuscrits

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Francisco Alvares, Ho Preste Joam das Indias (extrait à la recherche du prêtre Jean en Ethiopie), 1540BnF, réserve des Livres rares

Planche présentant La muscade, dans Histoire naturelle tirée du recueil du maréchal de Richelieu, gouache et aqua-relle, 1733BnF, département des Estampes et de la photographie

Allégories des continents Afrique et Europe, camée, XVIe siècleBnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Pedro Barreto de Rezende, Recueil des villes de l’empire portugais aux Indes, planche manuscrite sur Goa, après 1635BnF, département des Manuscrits

J. Texeira Albernaz, Plantas das cidades, portos e fortalezas da conquista da India Oriental (extrait sur Mascate), début XVIIe siècleBnF, département des Cartes et plans

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Présentation

Cette exposition met en valeur l’exceptionnelle collection de cartes portulans de la Bibliothèque nationale de France. Son propos et son envergure sont cependant beaucoup plus larges : à partir des cartes marines sur parchemin sont abordés des questionnements de l’histoire générale de l’humanité, des analyses stylistiques et artistiques, des problématiques d’histoire économique et culturelle, tout comme la difficile question des rapports entre l’Occident et les autres mondes : africain, indien, américain, océanien.

Les cartes portulans qui ont accompagné les explorations européennes sont-elles de simples outils techniques ? Ne doit-on pas y voir aussi l’illustration d’un monde en mouvement, d’un monde politisé ?Ces cartes utilisent des conventions cartographiques élaborées dès le XIIIe siècle et développées par des artistes dans un style apprécié quand bien même elles n’ont plus ni dimension technique, ni véritable rigueur scientifique. Une grande partie d’entre elles, considérées comme des œuvres d’art, permettent de contempler et de comprendre le monde. Mais qu’est-ce qu’un portulan ? Comment s’est constitué ce genre cartographique spécifique ? Quel est le rôle des cartes portulans dans l’exploration du monde par les Européens depuis le Moyen Âge ? Comment reflètent-elles les rivalités des puissances européennes pour la conquête du monde ? Quelle image cette production européenne donne-t-elle des autres continents ? Quelles traces portent-elles des transferts de connaissance ?

Deux cents pièces majeures, parmi lesquelles près de quatre-vingts cartes portulans composent le parcours de l’exposition. Une première partie s’attache à expliquer le genre cartographique de la carte portulan, ses usages en mer et sur terre. La dimension politique de la cartographie nautique est explorée dans un second temps et des objets ou des richesses convoitées par les Européens y sont exposés. Tandis que la troisième partie est consacrée à l’océan Indien comme espace de circulation des savoirs, la quatrième s’emploie à présenter et à commenter l’abondante iconographie des Nouveaux Mondes présente sur les cartes marines. La conclusion explique la fin de ce genre cartographique.

Les prêteurs de l’exposition :

France : le musée du Quai Branly, le musée Guimet, le service historique de la Défense, le musée du Louvre, le musée des Arts et métiers, le Mobilier national, le musée de la Marine, le musée du Nouveau Monde de La Rochelle ou encore le château-musée de Dieppe, la bibliothèque de l’Institut, le club des maquettistes du Musée maritime de Rouen, la bibliothèque municipale de Lyon, les Archives départementales des Alpes Maritimes, la bibliothèque municipale de Marseille, la bibliothèque municipale de Dijon, la Fondation Calouste Gulbenkian, la bibliothèque de l’Assemblée nationale, la bibliothèque Sainte-GenevièveGrande-Bretagne : British Library, LondresItalie : Bibliotheca Medicea Laurenziana, Florence ; Bibliotheca Marciana de Venise

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Parcours de l’exposition

QU’EST-CE QU’UNE CARTE PORTULAN ?

De l’italien portolano (livre d’instructions nautiques), ces cartes marines dessinées à la main sur du parchemin apparaissent en Méditerranée à partir du XIIe siècle et furent utilisées jusqu’au XVIIIe siècle.

Une série de neuf cartes marines exceptionnelles, élaborées dans les grands ports de l’Europe, permet de comprendre les caractéristiques propres à ces documents mais aussi la diversité des styles iconographiques dans les principaux centres de production, en Méditerranée ou sur les côtes atlan-tiques.

Une explication technique de la construction des cartes marines est proposée autour d’une des plus anciennes cartes conservées : la carte Pisane, datée généralement de la fin du XIIIe siècle. Les cartes portulans sont élaborées à partir d’un réseau de lignes en étoiles (« lignes de rhumbs ») indiquant les di-rections de la boussole. Les toponymes des rivages sont inscrits perpendiculairement au trait de côtes, tout autour de la carte : les ports les plus importants en rouge, les mouillages secondaires en noir. Des échelles graduées permettent d’évaluer les distances. L’iconographie, plus ou moins abondante, est ajoutée ensuite : symboles des villes, roses des vents, personnages, animaux, etc.

Quels étaient les usages des cartes marines, à l’époque des grandes explorations océaniques ? Elles étaient utilisées aux côtés d’instruments de navigation (boussoles, astrolabe nautique, arbalestrille…) qui permettaient de s’orienter en mer, de mesurer le temps et les distances, de calculer sa latitude... L’usage de ce type de cartes à bord des navires est attesté par de nombreux documents, notamment les routiers et les livres d’instructions nautiques, mais paradoxalement, les cartes conservées, souvent luxueuses, n’ont sans doute jamais navigué. Les cartes marines étaient égale-ment des objets de culture. Observées et commentées dans des livres savants, diffusées sous forme manuscrite ou imprimée dans des récits ou des atlas, elles font partie de la culture géographique euro-péenne dès la fin du Moyen Âge. Les exemplaires de luxe sont des documents réalisés pour de riches commanditaires : couverts de reliures précieuses, ornés de blasons prestigieux, ils prenaient place dans les bibliothèques et les collections d’art.

« Je me sens obligé d’avertir ceux qui se servent de cartes marines, qu’il s’en trouve de manuscrites, si écla-tantes d’or, d’argent, d’azur et d’autres belles couleurs, que souvent elles ont place dans les cabinets des grands et des curieux ; et que néanmoins la plupart de ces cartes sont fausses, estant copiées sur d’autres cartes extraordinairement fautives et faites il y a plus de cent ans », Pierre Duval, préface de l’Atlas de cartographie marine, 1664.

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VOIES OCÉANES ET PARTAGES DU MONDE

Instrument de navigation, objet de culture et de savoir, la carte portulan révèle les richesses réelles ou supposées des terres lointaines, les rapports de force entre puissances rivales, leurs rêves de conquête et la réalité de leur mainmise territoriale. Dès le XIVe siècle, elle ne se contente pas de donner la succession des caps et des ports sur les rivages méditerranéens, elle montre aussi les débouchés du commerce mari-time à l’intérieur des terres et les souverainetés qui s’y exercent. Avec l’ère des grandes découvertes, les concurrences entre puissances occidentales s’exacerbent. C’est la recherche d’une nouvelle route vers les trésors de l’Orient qui pousse les Portugais à naviguer le long des côtes africaines, toujours plus au sud, jusqu’au franchissement du Cap de Bonne Espérance en 1488. C’est encore la recherche d’une nou-velle route vers cet Orient mythique qui incite en 1492 le génois Christophe Colomb à ouvrir une nouvelle voie maritime. C’est aussi l’appétit de richesses qui pousse la France, l’Angleterre et les Pays-Bas à défier le Portugal et l’Espagne dans leurs propres colonies et à explorer de nouvelles terres ou de nouveaux pas-sages vers l’Inde et la Chine. De cette épopée des explorations maritimes occidentales émerge une autre vision du globe et une géopolitique du monde. Les cartes et les planisphères nautiques s’en font l’écho depuis la fin du XVe siècle.

Géopolitique de la mer Méditerranée XIVe-XVIIe siècle

Dès le Moyen Âge, les cartes portulans rendent compte des forces politiques et religieuses présentes dans le bassin méditerranéen, par des pavillons et des blasons héraldiques aux couleurs des villes et des royaumes chrétiens ou musulmans. La croix chrétienne et le croissant islamique se partagent les rivages et s’opposent. En Afrique, on signale le mythique « royaume du Prêtre Jean » : c’est ainsi que l’on appelait le roi de l’Éthiopie chrétienne, avec qui les Européens cherchaient à nouer des contacts pour former une alliance de revers contre le sultan d’Égypte. La Méditerranée est aussi le théâtre des rivalités entre les puissances européennes, telles l’Espagne et le Portugal se disputant le contrôle des côtes et des îles marocaines au tournant des XVe et XVIe siècles ou les rois de France qui nouent, sous François Ier, une alliance avec l’infidèle Soliman le Magnifique pour contrer la suprématie des Habsbourg en Europe. Oppositions et rivalités se devinent dans les choix iconographiques des auteurs des portulans ou dans le détail d’un pavillon planté sur tel ou tel port.

Cartographie et « grandes découvertes »

Le XVe siècle est une période de renouveau des connaissances géographiques. La Géographie de Ptolémée (savant grec d’Alexandrie, IIe siècle de notre ère) imprègne les cercles savants où elle nourrit réflexions et spéculations sur la répartition des terres et des océans et rompt avec la tradition médié-vale. Cette effervescence alimente bientôt la fièvre des explorations, dans lesquelles le Portugal est le premier à s’engager. Bravant les terreurs de la zone torride, les marins lusitaniens passent le cap de Bojador en 1433, puis en 1488, ils réfutent la théorie d’un océan Indien fermé, en doublant le Cap de Bonne-Espérance. Deux hypothèses héritées de l’Antiquité, celle de la rotondité de la terre et celle erronée d’un continent eurasiatique occupant les deux tiers d’une sphère terrestre, sont à l’origine de l’idée de Colomb : rejoindre l’Orient par la voie maritime de l’ouest, idée féconde qui lui fit découvrir, sans le savoir, un nouveau continent... De fait, globes et cartes de mer reflètent tant les découvertes des marins que les conjectures des savants.

Les puissances ibériques et le partage du monde

Lancées dans l’aventure atlantique, Espagne et Portugal se livrent une bataille juridique auprès du pape pour obtenir la reconnaissance de leurs nouvelles possessions et préserver leurs droits sur les terres à découvrir. Signé en 1494, le traité de Tordesillas partage le monde en deux zones d’influences entre ces empires et fixe la ligne de démarcation à 370 lieues à l’ouest des îles du Cap Vert. La découverte des Moluques en 1511, îles aux épices, ravive les tensions. Elle motive l’envoi d’une expédition espagnole dirigée en 1519 par le portugais Magellan, pour rallier l’Orient en passant au sud du nouveau monde, et pour localiser les Moluques. Le retour des survivants, en 1521, frappa les esprits, mais laissa le pro-blème des Moluques en suspens. De nouvelles négociations, appuyées par des planisphères nautiques montrant les résultats du voyage, aboutirent en 1529 au consensus de Saragosse. Dès lors, le Portugal, à qui les Moluques étaient attribuées, développa ses implantations en Asie et au Brésil, l’Espagne en Amérique et aux Philippines.

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Autres puissances, autres convoitises…« Nouvelle France » et « France antarctique »

Marins de France, d’Angleterre et des Pays-Bas partent sans attendre vers les terres nouvellement découvertes, sans souci du monopole ibérique établi par le traité de Tordesillas. En 1532, le pape Clément VII admet l’interprétation restrictive du traité, ne réservant aux Ibériques que les territoires déjà reconnus, à l’exception des terres à découvrir. L’obstacle diplomatique est levé pour les autres puissances occidentales. Mandaté dès 1524 par François Ier pour découvrir une route vers la Chine, le navigateur italien Giovanni da Verrazzano longe les côtes américaines, depuis la Caroline du Nord jusqu’au Canada. Dix ans plus tard, le même roi engage Jacques Cartier qui explore le golfe du Saint-Laurent et remonte le fleuve jusqu’à Hochelaga, futur site de Montréal. C’est au début du XVIIe siècle, sous l’impulsion de Samuel de Champlain, que s’amorce la colonisation française au Canada. Bravant les intérêts espagnols et portugais, la France tente vainement de s’imposer au sud, en créant en 1555 une colonie huguenote au Brésil (France antarctique) ou une autre en Floride en 1562 et 1565.

Anglais et Hollandais

Anglais et Hollandais se lancent dans le jeu des explorations dès le milieu du XVIe siècle, cherchant un passage rapide vers l’Orient, soit par le nord-est en contournant l’Asie par l’océan Arctique, soit par le nord-ouest en longeant les côtes américaines, de la Floride à la baie d’Hudson. Ils avancent aussi leurs pions en défiant les puissances ibériques au Nouveau Monde comme en Orient, pour y implanter des colonies, des comptoirs et se tailler des parts de marché dans les échanges mondiaux. À Amsterdam, les États Généraux des Provinces-Unies créent au début du XVIIe siècle deux compagnies maritimes dotées du monopole du commerce et de l’administration dans les territoires de leur ressort : la Vere-gnide Oostindische Compagnie (V.O.C.) pour les Indes orientales (1602) et la Geoctroyeerde Westin-dische Compagnie (G.W.C.) pour l’Atlantique (1621). Ces sociétés créent des agences cartographiques qui centralisent les informations géographiques et établissent les cartes de navigation nécessaires à la sécurité des convois entre les colonies et la métropole.

« Convoitises des Européens »

À quoi rêvaient les Européens en se lançant sur les océans ? Que recherchaient-ils ? La quête de gloire pour les conquérants, l’intérêt scientifique de l’exploration du monde, la rencontre avec d’autres peuples et la découverte des splendeurs de la Création ont certes motivé les navigateurs. Mais ils furent avant tout attirés par les légendaires richesses de l’Orient, que l’on pensait atteindre en contournant l’Afrique ou en traversant l’Atlantique par la route de l’Ouest. Une sélection d’objets et d’images sont exposés qui évoquent ces richesses tant convoitées : les épices et les plantes exotiques, vendues à prix d’or en Occident pour parfumer les plats ou soigner les maladies, transportées dans des pots et des jarres de céramique ; les ornements et les trésors d’or, d’ivoire et de pierres précieuses. Les esclaves, marchandise humaine transplantée d’un continent à l’autre pour mettre en culture les nouvelles terres d’outremer, sont également évoqués.

« Plus tard, avec les années, des temps viendront où l’Océan ouvrira les barrières de l’univers et la terre s’offrira dans son immensité ; Thétis dévoilera de nouveaux mondes et Thulé cessera d’être la plus éloignée des terres », Sénèque, Médée, vers 374-379 [Tragédies. Tome I / Sénèque ; texte établi et traduit par François-Régis Chaumartin, 2002, p. 171-172].

« Mercredi 28 novembre 1520, nous avons dépassé le détroit et plongé dans l’océan Pacifique. Nous avons passé trois mois et vingt jours sans aucune sorte d’aliment frais ». Antonio Pigafetta

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L’OCEAN INDIEN, TRANSFERT DE SAVOIRS

La troisième partie, consacrée à l’océan Indien, illustre les recherches du programme de recherche de l’ANR MeDIan (les sociétés méditerranéennes et l’océan Indien). Ce secteur de l’exposition, plus que les autres, montre combien la cartographie marine occidentale fut tributaire d’autres types de cartes et d’autres sources d’information géographiques que les « découvertes » portugaises. En effet, ce n’est pas dans un monde nouveau mais dans un espace de très ancienne civilisation que firent irruption les Portugais à partir de 1488 (contournement de l’Afrique par Bartolomeo Diaz) et 1498 (explorations de Vasco de Gama). Il s’agissait alors d’atteindre par de nouvelles routes les îles aux épices de l’Extrême-Orient et d’infiltrer, voire de supplanter, le très riche marché contrôlé par les navigateurs arabes, per-sans, indiens et indonésiens.Les cartes portulans qui représentent l’océan Indien sont tributaires de cartographies plus anciennes de cet espace : la Géographie de Ptolémée, ou encore la cartographie arabe. Les synthèses élaborées au XVe siècle entre savoir antique, cartographie arabe et rapports de voyageurs furent ensuite com-plétées par les relevés des navigateurs au XVIe siècle. C’est cette polysémie des sources des cartes portulans que l’exposition veut mettre en valeur, tout en laissant ouverte la question des cartographies asiatiques (notamment chinoises) de l’océan Indien, dont les rapports avec la cartographie occidentale ne sont pas pleinement élucidés.

Période médiévale : transferts entre savoir grec antique, savoir latin, savoir arabe

Durant le haut Moyen Âge (avant le XIe siècle), les savoirs géographiques antiques sont interprétés de manière différente en Occident et en Orient. Les mappemondes latines (ex : Béatus de Liébana) montrent la répartition de l’Europe, de l’Afrique et de l’Asie autour de la Méditerranée, qui est au centre de la carte. L’océan Indien, presque inconnu et confondu avec la mer Rouge, est rejeté au sud des terres habitées. Les mappemondes islamiques (ex : al Istakhri), également très schématiques, accordent une place plus importante à l’océan Indien ; c’est l’Arabie qui est le plus souvent au centre de la carte.

Du XIe au XIIIe siècle, les échanges et les transferts de savoirs se font plus nombreux entre monde musulman et chrétienté. La mappemonde d’al Idrisi, savant arabe au service du roi chrétien Roger II de Sicile, est issue de la tradition cartographique arabe et de l’étude de la Géographie de Ptolémée (copiée et commentée à Bagdad dès le IXe siècle, mais inconnue en Occident avant le XVe siècle). La mappemonde réalisée par Pietro Vesconte à Venise vers 1329 est très proche du modèle proposé par Idrisi. Sur les deux cartes, la mer Rouge et le golfe Persique sont correctement situés et sont pro-longés par l’océan Indien étendu vers l’est et parsemé d’îles nombreuses.

À l’aube des grandes découvertes : spéculations et premières synthèses

Au XVe siècle, la traduction en latin de la Géographie de Ptolémée et d’autres textes géographiques antiques suscite l’intérêt passionné des humanistes pour la cartographie et motive l’exploration des terres et des océans lointains. De nombreuses cartes sont créées à partir de sources antiques et d’in-formations récentes, par exemple des rapports de voyageurs chrétiens ou arabes en Orient. La grande mappemonde de Fra Mauro, réalisée à Venise vers 1459, utilise ainsi Ptolémée, Marco Polo, Nicolò de’ Conti, des rapports de navigateurs portugais et même les récits d’ambassadeurs éthiopiens à la cour du pape. Des spéculations sur la forme de l’océan Indien sont illustrées dans les cartes : est-il ouvert (comme le pensaient les géographes latins et les géographes arabes) ou fermé (selon Ptolémée) ?Est-ce qu’il s’étend au-delà de l’équateur ? Ses rivages sont-ils partout habitables ?À la même époque, les savants asiatiques s’intéressent également à l’océan Indien. Un clin d’œil aux cartographies asiatiques est introduit dans l’exposition sous la forme de deux documents des fonds orientaux du département des Manuscrits évoquant les navigations de l’amiral Zheng He au XVe siècle jusqu’en Inde et en Arabie.En 1488, le navigateur portugais Bartolomeo Diaz découvre le sud de l’Afrique et franchit pour la pre-mière fois le Cap de Bonne Espérance. Dès 1489, le cartographe Henricus Martellus de Florence est le premier à représenter cette ouverture de l’océan Indien aux navigateurs européens.

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L’océan Indien exploré par les Européens

L’exploit de Bartolomeo Diaz est très vite suivi par d’autres navigateurs portugais, qui établissent des relevés des côtes de l’Afrique et de l’Inde et recueillent les noms des ports et des mouillages existants, inventent des toponymes pour les espaces vierges. Une cartographie plus précise de l’océan Indien est peu à peu établie aux XVIe-XVIIe siècles, mais elle est encore largement tributaire des savoirs anté-rieurs pour les parties non explorées. Par exemple, l’océan Indien oriental, à l’est du golfe du Bengale, est encore représenté d’après Ptolémée au milieu du XVIe siècle. La cartographie à grande échelle des « Indes orientales » s’accompagne des premières vues de villes asiatiques, répandues par des dessins, des aquarelles et des gravures.

XVIIe-XVIIIe siècle : l’océan Indien des compagnies commerciales

À partir du XVIIe siècle, l’exploration devient exploitation commerciale du riche marché asiatique par les compagnies commerciales européennes. Les Hollandais, avec la V.O.C, se taillent la part du lion dans le contrôle des routes maritimes des Indes et de l’Insulinde. Ce sont également les Hollandais qui renouvellent le mieux les cartes de navigation, par des relevés précis et une production cartographique abondante. Les Français s’établissent également en Inde au XVIIIe siècle : l’albumde Lafitte de Brassier est un très bel exemple de cartographie des villes et comptoirs convoités sur lescôtes indiennes. Les Anglais sont également très présents et produisent des cartes détaillées, comme par exemple un croquis de la côte occidentale de l’Inde, détaillant les ports surmontés des pavillons des puissances européennes qui se les disputent : portugais, français, hollandais, anglais.

« Maintenant que vous avez entendu parler de tous ces pays, nous laisserons ce sujet et nous commencerons à entrer en Inde pour vous parler de toutes les merveilles qui s’y trouvent. Nous commencerons avec les bateaux où les marchands vont et viennent par les îles de l’Inde ». Marco Polo éd. et trad. P.-Y. Badel, p. 375.

« Essaie de te représenter comment ils se lançaient dans l’inconnu, ignorants de la route à suivre, perdus dans l’infini »Stefan Zweig, Magellan, 1938.

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ICONOGRAPHIE DES MONDES NOUVEAUX

Au delà de l’outil technique, ces cartes, qui ont accompagné l’exploration européenne des littoraux sur les continents africain, asiatique et américain sont l’illustration d’un monde en mouvement, d’un monde où s’affrontent les appétits concurrents des empires occidentaux. Ce qui est patent, c’est qu’aux conventions cartographiques élaborées dès le XIIIe siècle se sont ajoutées progressivement des évocations pittoresques, dues à des artistes, peintres ou enlumineurs, de la faune, de la flore, des peuples, des modes d’habitation et de navigation des mondes nouveaux. Les cartes portulans permettent de contempler et de comprendre le monde. Si elles expriment une réalité géographique, elles invitent par là même à la découverte d’un ailleurs et d’une altérité.

Dès le début du XIVe siècle, les cartographes agrémentent les traits de côtes de schémas évoquant les formes urbaines ou les éléments remarquables du relief. Sur une même carte, un système cohé-rent, quel que soit le continent concerné, permet à l’enlumineur de dessiner des cités antiques dis-parues, des Cités-États maritimes conquérantes, des villes marchandes. Au XVIIe siècle, il n’est plus tant question de représenter des capitales politiques et religieuses ou des villes antiques que de noter l’emplacement des centres commerciaux vitaux pour l’économie européenne en Afrique, en Amérique et en Asie. Nées de l’expérience en mer, les cartes marines utilisaient pourtant tous les éléments gra-phiques nécessaires à la pratique maritime : roses et lignes de vents colorées, accentuation du tracé des rivages pour les îles et les estuaires (zone de dangers maritimes), nomenclature du littoral disposée perpendiculairement à celui-ci pour en faciliter la lecture. Les nombreux auteurs d’atlas nautiques et de cartes portulans donnèrent, en outre, une dimension encyclopédique à leur œuvre cartographique, afin que les lecteurs – savants, princes, cartographes –, puissent s’imaginer la diversité du monde à l’aune des poncifs européens.

Seules quelques pièces spectaculaires de ce colossal corpus sont parvenues jusqu’à nous, principa-lement celles qui furent confectionnées à grands frais pour des rois ou des princes soucieux de com-prendre l’expansion européenne ou encore pour des mécènes animés par la curiosité scientifique et le plaisir esthétique ; elles ont tôt acquis le statut de « trésors », gage d’une bonne conservation parmi des collections d’œuvres d’art prestigieuses.

La quatrième partie présente ainsi cinq documents phares, uniques en leur genre, couvrant l’ensemble des terres et des mers du monde :

L’Atlas catalan d’Abraham Cresques, réalisé vers 1375Le Planisphère nautique de Nicolo de Caverio, entre 1502 et 1506L’Atlas portugais de Lopo Homen, réalisé vers 1519La Cosmographie universelle de Guillaume Le Testu, achevée en 1556La Carte du Pacifique de Hessel Gerritsz, réalisé en 1622

Ensemble, ils forment une source fondamentale pour connaître les peuples, la faune, la flore et l’habi-tat indigène vus par les yeux des Occidentaux, mais aussi les modes de navigation. Ils ont rarement été présentés sous l’angle de l’histoire des formes et de l’histoire de l’art. Pourtant, à partir des récits des premiers découvreurs, les artistes ont mis au point une iconographie extrêmement codifiée des peuples, des plantes et des animaux. Ils ont créé des modèles récurrents que l’on retrouve dans tous les arts décoratifs de l’Ancien Régime : hommes nus, cannibales ou paisibles, esclaves ou libres ; potentats ou souverains glorieux ; scènes de chasse, bêtes sauvages et chimères, végétation luxu-riante. Les cinq pièces phares sont magnifiées et mises en relation avec d’autres pièces artistiques (enluminures, dessins, gravures, tapisserie) de premier ordre.

« Nous avons découvert plus de mille îles, la plupart habitées, tous les habitants allaient nus, tous étaient craintifs et dépourvus d’agressivité », Americo Vespucci.

« Le monde est petit ; les terres en forment les six septièmes et un septième seulement en est couvert d’eau. La preuve de cela est déjà faite et je l’ai exposé dans d’autres lettres, au moyen de citations de la Sainte Écriture, avec la position du Paradis terrestre », Christophe Colomb, récit en forme de lettre du quatrième voyage, 1503.

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Scénographie

La scénographie réalisée par Véronique Dollfus et Jeanne Bovier-Lapierre est une invitation au voyage. Le visiteur pénètre dans l’exposition par un espace entièrement tapissé d’une image agrandie d’un portu-lan, l’immergeant dans l’univers des cartes. Après avoir franchi cet espace initiatique permettant de quit-ter le monde moderne pour appréhender les mondes anciens, le visiteur parcourt les différents espaces d’exposition. La galerie est divisée en quatre parties, en référence aux quatre éléments, quatre points cardinaux. Les parois aux couleurs de terre et de pierre s’harmonisent avec le sol en bois.Au centre, un espace-pivot, cœur de l’exposition, présente les objets de convoitise des Européens (épices, animaux exotiques, objets précieux). Il est ouvert et sert de passage entre la deuxième et la troisième partie de l’exposition. Des ellipses accrochées au plafond ou posées au sol servent de repères visuels au visiteur et créent des horizons circulaires en référence au globe terrestre. Souples et lumineuses, elles confèrent une identité à chaque partie et en explicitent le propos.

Audiovisuels et bornes multimédias

Dans la première partie, une animation audiovisuelle décrit la méthode de construction d’une carte marine, alors que sur un autre écran le visiteur peut découvrir des démonstrations d’instruments nau-tiques anciens par deux spécialistes. Dans la dernière partie, quatre bornes multimédias permettent au visiteur de feuilleter dans leur intégralité quatre pièces exceptionnelles présentées dans l’exposition.

Parcours enfant

Un parcours spécifique, avec livret d’accompagnement, a été spécialement conçu pour les enfants de 8 à 12 ans.

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Publications

L’âge d’or des cartes marinesQuand l’Europe découvrait le mondeSous la direction de Catherine Hofmann, Hélène Richard, Emmanuelle VagnonRelié avec jaquette, environ 300x267 mm256 pages et environ 150 illustrations.Coédition : Bibliothèque nationale de France / SeuilPrix : 39€

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Nées dans les milieux maritimes méditerranéens au cours du XIIe siècle, les cartes portulans constituent le cœur de l’ouvrage. Dessinées sur parchemin, sillonnées de lignes en étoile évo-quant les directions de la boussole et représentant la succession des ports et des mouillages le long des rivages, ces cartes accompagnèrent les navigations européennes et l’exploration du monde jusqu’au XVIIIe siècle. Instruments de navigation utilisés à bord des bateaux, elles furent aussi produites sous la forme d’images du monde enluminées, destinées à de riches commandi-taires, illustrant les intérêts économiques et politiques des puissances maritimes européennes. Réunissant les contributions d’une quinzaine de spécialistes européens, le livre fait le point des connaissances sur ce type de cartes et reflète le renouveau historiographique des dernières années. Ainsi, sous un angle inédit, l’ouvrage interroge la manière dont les Européens ont décou-vert et conquis mais aussi étudié et représenté territoires et peuples du XIVe au XVIIIe siècle.

Contacts presse : BnFClaudine Hermabessière, 01 53 79 41 18 - 06 82 56 66 17 - [email protected] Coilly, 01 53 79 40 11 - [email protected]ée de presse : Marie-Claire Chalvet - 01 41 48 83 51 – [email protected] : Noémie Sauvage – 01 41 48 83 59 – [email protected]

Autres publications :

Cartes et images des Nouveaux MondesJean-Yves Sarazin170 x 120 cm, Broché, 50 illustrations avec huit modules de cartes à déployer, 48 pagesCoédition BnF / Gallimard Découvertes Hors SériePrix : environ 8.40 eurosContact presse Gallimard : Attaché de presse : David Ducreux - 01 49 54 16 70 - 06 62 20 66 24 - [email protected] : Charlotte Fagart - 01 49 54 42 91 - [email protected]

Nouveaux mondesJean-Yves Sarazin290 x 250 cm, BrochéCoédition BnF / Bibliothèque de l’imagePrix : 10 euros. Existe également en version anglaise

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Autour de l’exposition

Colloque

Lundi 3 et mardi 4 décembre 2012

Première journée : D’une technique à une culture, les cartes marines du XIIIe au XVIIIe siècle En partenariat avec le Comité français de cartographie (CFC) et l’International Society for the history of the map (ISHM)

Deuxième journéeCartographie et navigation dans l’océan IndienEn partenariat avec le programme de recherche ANR MeDIan (Les sociétés méditerranéennes et l’océan Indien) et l’Université Paris I

Auditorium Colbert2, rue Vivienne, Paris IIe

9h30 - 18hEntrée libre

Accompagnements pédagogiques Pour les élèves :- Visite guidée pour les classes de primaire, collège et lycée : mardi, jeudi et vendredi à 10h et 11h30Tarif : 70 euros par classe, 45 euros moins de 20 élèves- Visite libre gratuite- Visite-atelier spécifique autour de l’exposition : « Entre réel et merveilleux : explorer les cartes du monde inspirées par les voyages de Marco Polo » (CE2 à Terminale).Découvrir et intégrer dans une carte des extraits du récit de Marco Polo (cet atelier se poursuivra toute l’ année, après la fin de l’exposition)

D’autres ateliers pourront compléter la découverte des récits de voyages et de la cartographie :- Visite-atelier «Découvrir les Globes de Louis XIV par le texte et l’image » (CE2 à CM2)Observer les représentations portées sur le globe terrestre et imaginer leur signification.- Visite-atelier «Découvrir la cartographie à travers les Globes de Louis XIV» (6e à Terminale)Tracer une nouvelle carte du monde grâce aux dessins et relevés rapportés par les explorateurs.- Visite-atelier «Découvrir les globes de Louis XIV sur les pas de Bougainville » (6e à Terminale)Réaliser un « cabinet de curiosités » autour de la découverte des Globes de Louis XIV et du récit du voyage de Bougainville.

Pour les enseignants :- Visite guidée : le mercredi à14h30 (gratuit)- Formations autour de l’exposition http://classes.bnf.fr- Documents : Dossier pédagogique téléchargeable. http://classes.bnf.fr

Réservation pour toutes activités : 01 53 79 49 49

Animations dans le Labo BnF

Le Labo BnF est un laboratoire des usages des nouvelles technologies de lecture, d’écriture et de diffusion de la connaissance. Espace d’exposition permanent de la BnF I François-Mitterrand, il présente, en libre accès, des animations nées de la rencontre entre nouvelles technologies et collections de la Bibliothèque. Dans le cadre de l’exposition, le Labo BnF, avec le soutien d’Esri France, propose une animation qui fait le lien entre les collections de portulans de la Bibliothèque et les technologies les plus récentes en matière de cartographie, permettant ainsi de replacer la vision historique du territoire dans la réalité d’aujourd’hui.

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L’âge d’or des cartes marines sur Internet

http://expositions.bnf.fr/marine.htm

Visite guidée de l’exposition, le site est aussi une introduction à l’ensemble des cartes marines numé-risées dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF. Il propose par ailleurs une exploration appro-fondie des cartes les plus représentatives de la découverte du monde par les Européens, un important dossier et des pistes pédagogiques.

L’exposition virtuelleElle retrace le parcours de l’exposition réelle et est complétée par une visite guidée proposant un parcours sonore à travers vingt documents phares, téléchargeable sur téléphone ou lecteur mp3.

Le dossierDes premières images de la Méditerranée aux planisphères nautiques, du monde imaginé aux formes géographiques que nous connaissons, le dossier retrace l’histoire des cartes marines et s’attache à montrer comment elles ont accompagné les grandes étapes de la découverte du monde. Véritables illustrations d’un monde en mouvement au fil de l’épopée des explorations maritimes occidentales, ces cartes nées de l’expérience maritime relèvent parfois autant de la réalité géographique que de l’imaginaire.

Des gros plansIls portent sur l’aventure que constitue la conquête des mers, sur des voyages exceptionnels comme celui de Marco Polo ou sur l’exploration de cartes d’une très grande richesse iconographique comme l’Atlas catalan, l’atlas Miller ou la Cosmographie universelle de Guillaume Le Testu.

Des albumsImages de l’autre, animaux et créatures fabuleuses, navires, la fabrique de l’océan Indien, … la somptueuse iconographie qui orne parfois les cartes marines est explorée à la loupe.

Des pistes pédagogiquesAtelier graphique autour de la carte, exploration des récits de voyage, piste en mathématiques pour comprendre comment les navigateurs pouvaient garder un cap grâce à leurs instruments, sont complétés par un atelier de création de cartes imaginaires pour les plus jeunes.

Sur GallicaPour aller plus loin, un accès structuré par aire géographique mène à plus de 350 cartes numérisées dans Gallica. Un zoom permet l’observation très fine des détails.

Application gratuite pour iPhone et iPadTéléchargeable dans l’Apple Store, elle propose un voyage commenté à travers les plus belles cartes exposées, introduit par un audiovisuel. Le déplacement tactile dans les images en haute définition tout en écoutant le commentaire sonore offre une approche incomparable.

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La Fondation Total, partenaire de la BnF

Partenaire de l’exposition L’âge d’or des cartes marines, la Fondation Total poursuit son partenariat avec la BnF à la suite du programme de numérisation intégrale de plus de trois cents manuscrits arabes, persans et turcs dont les plus belles pièces ont donné lieu à l’exposition Enluminures en terre d’Islam, entre abstraction et figuration.L’exposition L’âge d’or des cartes marines est l’occasion de mettre en lumière le génie de documents d’art et de science, ces « portulans » qui ont accompagné plus de cinq siècles de progrès de l’humanité. Base de la rencontre des civilisations et reflet de la passion des hommes pour la mer et sa maitrise, l’audace et l’inventivité de ces découvreurs se retrouvent dans ces nouvelles représentations du monde. Ces pièces maîtresses résonnent ainsi de notre double engagement pour le dialogue des cultures et le monde scientifique marin.Ce soutien exprime notre volonté de contribuer à tisser des liens entre les civilisations et d’offrir à un large public l’accès à des siècles de connaissances.

A propos de la Fondation Total

La Fondation d’entreprise Total, créée en 1992 au lendemain du Sommet de la Terre de Rio, s’est consacrée pendant 16 ans à l’environnement, et plus particulièrement à la biodiversité marine. Depuis 2008, son engagement s’est élargi et la Fondation Total couvre aujourd’hui quatre champs d’activité : la solidarité en France, la santé à l’international, la culture et le patrimoine et l’environnement et la biodiversité.

Solidarité : La Fondation s’attache à identifier et à promouvoir des actions innovantes visant à faciliter l’accès des jeunes à l’emploi en France. Elle s’est notamment engagée pour six ans aux côtés du Ministère de la Jeunesse et des Solidarités actives dans le développement de projets de terrain financés par le Fonds d’expérimentation pour la Jeunesse, et peut ainsi agir durablement sur l’éducation, l’accès à la culture, la mobilité, l’égalité des chances, l’orientation ou encore l’insertion professionnelle.

Santé : En partenariat avec l’Institut Pasteur, la Fondation participe à la prévention et au traitement des pandémies en soutenant certains projets de recherche et des actions de terrain dans les pays en développement dans lesquels le Groupe est présent.

Culture : La Fondation contribue au dialogue des cultures. Elle est partenaire de grandes institutions culturelles (Musée du Louvre, Musée du Quai Branly, IMA) et accompagne régulièrement des expositions. Avec la Fondation du Patrimoine, elle soutient également la restauration du patrimoine industriel et artisanal français et la réhabilitation d’édifices anciens. Ce programme permet par ailleurs de favoriser la formation et l’insertion professionnelle au travers de chantiers de restauration.

Environnement : La Fondation encourage les recherches visant à une meilleure connaissance des espèces et des écosystèmes marins et côtiers, mais aussi des enjeux liés à leur préservation. Elle participe également à la réhabilitation d’écosystèmes fragiles et contribue à la préservation des espèces menacées qui y vivent. Enfin, la Fondation se consacre à la diffusion des connaissances par des opérations de sensibilisation et d’éducation centrées sur une utilisation rationnelle des ressources naturelles.La Fondation Total accompagne également l’engagement solidaire des collaborateurs du Groupe. Depuis 2006, elle a soutenu 334 projets d’intérêt général portés par des associations dans lesquelles les salariés sont impliqués à titre personnel et bénévole.

Dans tous ses champs d’activité, la Fondation Total, qui fête ses 20 ans cette année, privilégie les partenariats de long terme. Il s’agit, au-delà du soutien financier, de croiser les expertises et de les renforcer pour enrichir l’intelligence collective.

Pour plus d’informations : www.fondation.total.com

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Esri France mécène de l’exposition L’âge d’or des cartes marines à la Bibliothèque nationale de France

Esri France, éditeur de logiciel SIG (Systèmes d’Information Géographique), devient mécène de l’exposition L’âge d’or des cartes marines à la Bibliothèque nationale de France, véritable invitation à redécouvrir la mythologie des grandes découvertes et des voyages au long cours. Esri France montre un enthousiasme tout

particulier à soutenir un projet au plus proche de ses valeurs.

La Bibliothèque nationale de France et Esri France : le partage de valeurs

Ce mécénat entre Esri France et la BnF apparaît comme une évidence. Esri a été le premier éditeur de logiciel en 1969 à prendre en compte l’importance de la dimension géographique pour visualiser, analyser, comprendre et décider et ce dans tous les domaines. Chaque jour, les équipes d’Esri s’appliquent à développer les meilleurs outils SIG (Systèmes d’Information Géographique) pour apporter l’avantage géographique aux différents métiers avec un langage universel et intemporel, qu’est la carte. Ainsi, pour Rony Gal, Président-directeur général d’Esri France : " Ce projet est totalement cohérent avec notre philosophie et nos valeurs, notamment l’ouverture sur le monde et la transmission du savoir. Cette exposition réunit à la fois la genèse en matière cartographique et au travers du Labo BnF les technologies les plus récentes permettant

de remettre la vision historique du territoire dans la réalité d’aujourd’hui ".

A propos d’Esri France

Créé en 1988, Esri France est le seul distributeur et représentant officiel d’Esri dans l’Hexagone et dans plusieurs pays francophones. Bénéficiant des solutions les plus avancées, la société accompagne les organismes et les entreprises souhaitant exploiter au mieux la dimension spatiale dans leurs organisations. Composées d’experts reconnus, les équipes d’Esri France placent le client au centre de leurs préoccupations. Ses 6 agences régionales ou encore ses centres de formation destinés aux utilisateurs débutants ou expérimentés en sont la preuve.

Chaque année, l’entreprise organise la Conférence Francophone Esri, réunissant plus de 2 000 professionnels de la géomatique. Cette large communauté a par ailleurs l’occasion de se réunir lors de séminaires régionaux et thématiques, et ce, tout au long de l’année.

Avec plus de 150 salariés, Esri France est, par le nombre de ses clients et son chiffre d’affaires, le premier fournisseur français de SIG. Sa force réside ausi dans son réseau de partenaires spécialisés, proches et compétents sur lequel elle s’appuie. Esri est par ailleurs le précurseur et le leader mondial des SIG.

Contacts

OXYGEN Marie Coulon / Sabrina Gonzalez Tél. : 01 41 11 37 76 mcoulon@oxygen-rp.

Pour plus d’informations : esrifrance.fr/bnf

Esri France Jean-Michel Cabon Tél. : 01 46 23 60 66 [email protected]

Comprendre notre monde

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établies de longue date, dès l’Antiquité et au cours du Moyen Age, entre la Méditerranée et l’océan Indien, et dans une perspective d’histoire des sciences, des savoirs et des techniques d’un mondeméditerranéen pluri-culturel.Le projet est parti du constat que la mer Érythrée, l’océan Indien des Anciens, a été tôt perçue comme présentant une unité climatique (au sens grec du terme) et que, des géographes grecs aux cosmographes arabes et de ceux-ci aux Portugais, on peut reconnaître un continuum dans sa représentation. À partir de ce constat, trois thèmes de recherche ont été définis : la constitu-tion et la tradition d’un patrimoine textuel commun, des premiers témoins grecs aux sources por-tugaises ; le processus de la formation d’un discours sur l’océan et ses confins, ses peuples riverains, les sagesses qui s’y perpétuent; la caractérisation des acteurs et des outils de ce discours et de ce sa-voir sur l’océan. Il s’agit de mettre en lumière les rôles respectifs des géographes, des voyageurs, des marins, des marchands dans la connaissance de l’océan Indien et dans sa représentation, et d’éva-luer quel enjeu le savoir sur l’océan a pu représenter pour les sociétés méditerranéennes. Une impor-tance particulière est donnée au savoir globalisé et à l’instrument de pouvoir qu’est la science des cartes, en isolant les moments de la transformation de l’image ptoléméenne du sud-est de l’œkou-mène par l’expérience de l’océan et de ses golfes dans la science arabe, ottomane et portugaise.

Organisation institutionnelle

Financé depuis décembre 2009 par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), le programme Me-DIan est piloté par l’Université de Reims Champagne Ardenne (coord. D. Marcotte). Il a pour parte-naires la Maison de l’Orient et de la Méditerranée (dir. R. Boucharlat ; resp. scientifique J.-B. Yon), le laboratoire Islam médiéval de l’UMR 8167 Orient & Méditerranée (dir. F. Micheau ; resp. scienti-fique E. Vallet) et la Bibliothèque nationale de France (département de Cartes et Plans, resp. scien-tifiques : C. Hofmann et E. Vagnon). Il se développe en partenariat avec de nombreuses institutions in-ternationales : le Deutsches Archäologisches Intitut de Berlin ; l’Institut d’Histoire de l’Universidade Nova de Lisbonne ; le Centre Français d’archéologie et de sciences sociales de Sanaa ; l’Archaeologi-cal Survey of India ; le Centre for Archaeological Studies and Training, Eastern India de Kolkata, etc.

Pour plus d’informations : http://median.hypotheses.org/

Le programme MeDIan envisage l’océan Indien comme objet d’étude et de connaissance dans les sociétés médi-terranéennes, de ses premières mentions dans les sources grecques sous le nom de mer Érythrée, jusqu’à la fin du XVIe siècle. On entend ici par « méditerranéennes » l’ensemble des cultures qui se sont épanouies autour de la Méditerra-née et qui ont entretenu des rapports souvent étroits, par des processus ininterrompus de transmission, d’échanges, de relectures ou de redécouvertes de leurs modèles communs. Les savoirs sur l’océan Indien ont circulé dans ces socié-tés pré-modernes, qu’elles soient de culture et de langue grecque, latine, syriaque, arabe, persane, italienne, turque ou portugaise, sous des formes tels que descriptions géo-graphiques ou ethno-graphiques, cartes, itinéraires de ma-rins ou guides de la pratique marchande, récits de voyage. Le projet MeDIan étudie la constitution du savoir sur l’océan Indien dans l’ensemble de ces aires linguistiques, sur le temps long, de l’Antiquité aux débuts de la période moderne (1580). Il se propose ainsi d’éclairer les connaissances pro-duites lors de la première mondialisation opérée par lesPortugais, en les replaçant dans le contexte des interactions