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L'ABC DE L'ISLAM

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Les fondements de l’islam; comment témoigner à un musulman. - 158 pages, édition compacte, impression à la demande

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Andreas Maurer

L’abc de l’islam

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Titre original en allemand:© Basiswissen Islam, und wie Christen Muslimen begegnen können, 2002 Hänssler Verlag

Illustrations intérieures:Page 28 photo mosquée Pforzheim © Photo CibedoAutres photos, cartes et graphiques: © Atelier Ettlin

Traduction: Roger Foehrlé

Sauf indication, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond revue, nouvelle Edition de Genève, 1979

© et édition: Ourania, 2002, 2011Case postale 1281032 Romanel-sur-Lausanne, Suisse

Tous droits réservés

E-mail: [email protected]: www.ourania.ch

ISBN édition imprimée 978-2-940335-01-5ISBN format epub 978-2-88913-559-2ISBN format pdf 978-2-88913-948-4

Imprimé en UE sur les presses de Lightning Sourceet sur papier FSC

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Table des matières

Remarques introductives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1. La doctrine de l’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111. Histoire de l’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122. Le Coran . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303. La tradition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 354. La loi islamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385. Doctrine et obligations . . . . . . . . . . . . . . . . . 416. Les différents groupes islamiques . . . . . . . . 527. Culture, mœurs et coutumes . . . . . . . . . . . . 63

2. Objections de l’islam, réponses de la Bible . . . . . 711. Différences théologiques . . . . . . . . . . . . . . . 722. Objections au sujet de la Bible . . . . . . . . . . . 743. Objections au sujet de Jésus-Christ . . . . . . . 804. Objections contre la doctrine chrétienne . . . 895. Autres objections de l’islam . . . . . . . . . . . . . 98

3. Contacts avec les musulmans . . . . . . . . . . . . . 1071. Le défi de la présence de l’islam en Europe . 1072. Réponse chrétienne au défi musulman . . . 1083. Conseils pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1124. Mener l’entretien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1155. Expliquer l’Evangile aux musulmans . . . . . 117

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6. Conseils pour le contact avec les enfants musulmans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

7. Ebauches d’études bibliques ayant faitleur preuve dans le témoignage auprès des musulmans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125

8. Transmettre des vérités bibliques par desimages ou des anecdotes . . . . . . . . . . . . . . 132

9. Se convertir à Christ et devenir son disciple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

10. Conversion de personnes d’originechrétienne à l’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

11. Mariages islamo-chrétiens . . . . . . . . . . . . . .140

Bibliographie et ouvrages recommandés . . . . . . . . .143 Annexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147

Adresses utiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

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1La doctrine de l’islam

Pour un dialogue efficace1, il est important de bien com-prendre la vie et la pensée des musulmans. Pour cetteraison, il est recommandé aux chrétiens engagés decommencer par s’informer sur l’islam. Ils constaterontalors que certaines informations propagées sur cette reli-gion, plutôt que d’être bénéfiques au témoignage, ontprovoqué la peur.

La présentation retenue ici correspond à la vision del’islam des sunnites orthodoxes. La doctrine peut varierselon les différents groupes musulmans. Aussi est-il

1. Pour les conseils pratiques concernant le contact avec les musul-mans, voir le chapitre 3.2. Peut aussi s’écrire Mohammed (arabe Muhammad) selon la graphieque préfèrent les musulmans.

Dans ce chapitre, vous découvrirez:a) un aperçu sur la naissance et l’expansion de l’islam,b) les notions essentielles concernant la vie de Maho-met2,c) la signification du Coran, l’écriture sainte de l’islam,d) des notions de théologie islamique,e) d’autres informations complémentaires comme, parexemple, la place de la femme dans l’islam ou les fêtesmusulmanes.

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conseillé d’interroger directement les musulmans sur laconception de la foi qui leur est propre, conception qui peuts’écarter des affirmations qui vont suivre. Les expressionsislamiques qui jalonnent ce livre sont expliquées soit dansle texte même, soit dans le lexique en annexe.

1. Histoire de l’islam

L’islam est né en Arabie Saoudite. C’est là que vécut leprophète Mahomet. Les villes de La Mecque et deMédine tiennent un rôle important dans l’histoire de l’is-lam.

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(Route des caravanes)

La péninsule arabique au temps de Mahomet

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a) Avant Mahomet

La civilisation tribale des Arabes: L’époque qui pré-cède Mahomet (jusqu’en 570 après J.-C.) est désignéepar les musulmans comme "l’ère de l’ignorance". Ausixième siècle après Jésus-Christ, deux puissancesrégnaient sur l’Orient: l’Empire byzantin et l’Empire sas-sanide3. La péninsule arabique avait des frontières com-munes avec ces deux puissances, aussi subit-elle leurinfluence et fut-elle même partiellement entraînée dansleur lutte réciproque pour le pouvoir.

Le commerce était florissant sur les routes des cara-vanes qui longeaient la mer Rouge. La Mecque étaitdevenue à la fois une importante place commerciale, uncentre religieux et un lieu de pèlerinage. La vented’idoles constituait l’une de ses ressources principales.Mais il y régnait de nombreuses injustices sociales. Pourun homme, avoir de nombreuses filles était une honte.Aussi étaient-elles souvent enterrées vivantes dès leurnaissance, exemple qui montre bien que les femmes nebénéficiaient guère de droits ni de protection.

Au Yémen et sur la côte de la péninsule arabique,des Arabes sédentaires pratiquaient l’agriculture et lapêche. A l’intérieur des terres vivait une majorité denomades et de semi-nomades, à l’exception de ceux quipeuplaient les grandes agglomérations de La Mecque etMédine. Les tribus de Bédouins se faisaient constam-ment la guerre et leurs alliances étaient fragiles et chan-geantes. Il n’y avait ni unité ni paix durables. Ces peu-plades étaient régies par la loi du plus fort et la loi dutalion. Les razzias contre les autres tribus faisaient éga-lement partie de la loi non écrite du désert. Les oasis

3. Les Sassanides: dynastie perse ayant régné de 226 à 640 apr. J.-C.

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étaient les lieux de vie des sédentaires et servaient d’ac-cueil aux nomades. Il s’y tenait des foires commercialeset des fêtes. Or déjà en ces temps reculés, la riche tradi-tion de la poésie arabe s’y était développée.

La religion des Arabes: A cette époque, la plupart desArabes étaient animistes4. Ils possédaient pourtant unevague idée d’un dieu tout-puissant (en arabe: Allah5).Mais avant tout, il leur fallait plaire à une foule de divini-tés censées guider leur destin. A La Mecque et dans lesenvirons, on adorait plus particulièrement trois déesses:Manat, Uzza et Allat6.

Les nomades et les citadins croyaient égalementque les esprits habitaient dans les cavernes, les arbres,les sources et les pierres. La tribu des Quraychites (àlaquelle appartenait Mahomet) avait réussi, dans lesannées 550 à 600, à centraliser les cultes à La Mecque.La Ka’aba de La Mecque, où se trouvaient environ 360idoles, devint le centre de ces cultes païens. La Ka’aba(le cube) était un temple fermé, dans les murs duquelétaient scellées des "pierres sacrées". Une pierre noiredevint même le but d’un pèlerinage annuel au coursduquel les Arabes la vénéraient en l’embrassant7.

Le judaïsme: Depuis la dispersion d’Israël en l’an 70 denotre ère, de nombreux Juifs vivaient dans le Hedjaz, lapartie occidentale de la péninsule arabique. Ils tra-vaillaient avec succès dans le commerce, dans l’agricul-ture et dans la production d’armes, et étaient très esti-

4. Les animistes confèrent à des objets de la nature ou d’usage courantune âme, et vont jusqu’à les diviniser.5. Lorsqu’il est question du dieu de l’islam, nous utilisons ici toujours leterme "Allah".6. "Que vous en semble des divinités, Lat et Uzza, ainsi que Manat,cette troisième autre?" Sourate 53,19-20.7. Voir: Wensinck & Kramers, 1976, p. 243.

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més. A Yathrib (dénomination primitive de Médine), ils avaient leurs quartiers propres. Les Juifs se savaient êtrele peuple élu. Ils croyaient en un Dieu unique et possé-daient leur propre livre sacré, la Torah. C’est en partie delà que vint à Mahomet l’idée que le peuple arabe devraitaussi avoir son livre "venant de Dieu". Il eut de nom-breuses rencontres avec les Juifs, au cours desquelles ildébattait avec eux de thèmes religieux. Il rapporta ainsidans le Coran bon nombre de textes du Talmud.

Le christianisme: Les Arabes considéraient le christia-nisme comme une religion étrangère mais moderne8. Laplupart des chrétiens avec lesquels Mahomet était encontact venaient du nord du Yémen ou des pays limi-trophes: il s’agissait de Juifs chrétiens, chrétiens éthio-piens et syriens. Certains d’entre eux s’étaient établisdans la péninsule, parce qu’ils avaient été chassés deleurs pays, taxés d’hérétiques mais gardant leur foi etleur culture.

Le christianisme que Mahomet rencontra n’était pasconstitué d’une église à la foi bien établie, mais plutôt depetits groupes qui se combattaient mutuellement9. On lesreconnaissait avant tout à leurs rites extérieurs. La véné-ration de Marie, déjà pratiquée à cette époque, n’étaitguère différente de l’idolâtrie pratiquée par les Arabes, etMahomet assimila cette manière de faire à de l’idolâtrie.

Le christianisme ne présentait pas le visage d’uneEglise unie, mais montrait des communautés déchiréespar les disputes des évêques, par des différends théolo-giques et par des affrontements internes.

8. Les chrétiens, comme les juifs, avaient un "livre de Dieu" comme fon-dement de leur religion, ce que les Arabes n’avaient pas encore.9. Ils avaient surtout des conceptions différentes quant à la nature deDieu, la personne de Jésus-Christ et la Trinité.

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Le Coran reflète bien cette division des chrétiens.Mahomet recueillit les histoires bibliques, les traditions etle folklore de la bouche même des juifs et des chrétiens.Et la façon dont sont abordés les thèmes bibliques dansle Coran10 prouve bien qu’il n’a jamais lu la Bible lui-même. A cette époque d’ailleurs, elle n’était pas encoretraduite en arabe.

L’expansion du monachisme d’origine égyptienne aété un autre facteur d’influence sur le monde arabe. Lesmoines vivaient souvent leur spiritualité d’une manièrenon conforme à la Bible. Au point que certains faisaientdes pèlerinages à La Mecque et prenaient à leur comptecertains éléments du paganisme ambiant, alors qued’autres prêchaient dans le temple de la Ka’aba.

b) Mahomet et la naissance de l’islam

Quel est donc cet homme dont le nom est indissociablede celui d’Allah dans la confession de foi musulmane?

10. Dans le Coran, les histoires bibliques sont toujours confuses etdéformées. Mahomet n’a pas su faire la part des choses entre véritésbibliques, traditions et folklore. La chronologie des événements estinexistante. Près de 60% du Coran est composé d’histoires et de loisbibliques déformées.

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Des millions de personnes sur toute la surface de la terrevénèrent Mahomet comme le prophète de l’islam. Il estpour eux le dernier et le plus grand des prophètes. Issud’une famille pauvre, il devint par la suite un puissanthomme d’Etat. Voilà comment le décrit un musulman: "Ilest le plus grand des modèles, en lui sont rassembléestoutes les vertus qu’une personne peut avoir." C’est ledevoir et le but de tout musulman d’imiter le plus parfai-tement possible la vie de son vénéré prophète. Voiciquelques éléments de sa biographie.

Naissance et enfance:570 apr. J.-C.:

Naissance à La Mecque dans la tribu des Quray-chites. Son père, Abdallah ibn Muttalib, mourut avantsa naissance. Puis, à l’âge de six ans, il perdit samère, Amina. Son grand-père ‘Abd-al Muttalib, etensuite son oncle, Abu Talib, se chargèrent de l’éle-ver. Mahomet fut d’abord berger avant de devenircommerçant.

582:A l’âge de douze ans, il accompagnait son oncledans ses voyages d’affaires.

Mariage et visions:595:

A l’âge de vingt-cinq ans, il épousa une riche veuve,Khadidja, de quinze ans son aînée, qui l’employaitdans ses affaires commerciales. Ce mariage duravingt-cinq années, jusqu’à la mort de Khadidja. Ce futune union heureuse de laquelle naquirent plusieursenfants. Un fils mourut en bas âge, ce qui affectabeaucoup Mahomet. Quatre filles survécurent11.

11. Elles s’appelaient Ruqaija, Zainab, Umm Kulthum et Fatima

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610:Vers l’âge de quarante ans, Mahomet prit l’habitudede se retirer fréquemment pour méditer dans unegrotte du mont Hira, situé près de La Mecque. Durantl’une de ces méditations, il aurait eu sa premièrevision et, par elle, sa vocation de prophète12. Lesrévélations étaient "données par l’ange Gabriel"13.Mahomet eut très peur et fut pris de doutes, nesachant pas si cette première vision venait ou nond’Allah. La tradition musulmane rapporte qu’il futconforté et encouragé à croire en sa mission parKhadidja et par son cousin Ali14. Il eut plusieursautres visions en des moments et des lieux diffé-rents. Plus tard, elles furent consignées par écrit.Elles forment aujourd’hui le Coran. A la suite de cesvisions, Mahomet se mit à prêcher.

616:La prédication de Mahomet, qui recueillait peu d’au-dience à ses débuts, insistait sur un point central: il n’ya qu’un seul dieu, Allah, auquel il faut se soumettre.Ainsi apparut pour la première fois le mot "islam", quiveut dire "soumission, obéissance", et qui devait don-ner son nom à l’ensemble du phénomène musulman.Les discours de Mahomet provoquèrent de plus enplus de résistances, car ils s’en prenaient au culte desidoles, menaçant ainsi le commerce florissant y affé-rent. Il s’ensuivit que Mahomet et ses premiers parti-sans furent persécutés à La Mecque. Certains d’entre

12. "Lis au nom de ton Seigneur qui a créé l’homme d’une adhérence. Lis!Ton Seigneur est le Très Noble, qui a enseigné par la plume, a enseignéà l’homme ce qu’il ne savait pas." Sourate 96,1-5.13. Gabriel (Djibril), dans le Coran, est un esprit qui, selon les hadits, pre-nait parfois l’apparence d’un homme. Son message ne concordant pasavec celui de la Bible, il ne peut s’agir du même ange (cf. Luc 1:26-33).14. Voir Mischkat IV, pp. 356-357.

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