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LA LETTRE D’ESPARBEC Amis lecteurs, je vais vous … · Je me réjouis de te retrou-ver. Je risque d ... Mercredi je file la chercher là-bas, et vendredi je file à ... et je vais

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LA LETTRE D’ESPARBEC

Amis lecteurs, je vais vous faire un aveu, comme je suisun flemmard de première, j’écris ces petits billets qui ser-vent d’intro aux bouquins que je vous propose, longtempsà l’avance, de façon à ne pas me retrouver en rade devantune page blanche, au dernier moment, et recevoir des mailsinjurieux de la chère Anne, du genre :

« Et si tout le monde faisait comme toi, hein ? Ce n’estpas parce que tu es un « Esparbec » qu’il faut te croire toutpermis ! On travaille, nous, on ne s’amuse pas ! »

Voilà pourquoi, my friends, il y a souvent comme undécalage temporel, un manque de synchronisme disons,entre, mettons un texte que j’écris aujourd’hui, vendredi 27janvier 2006, et le jour où vous le lirez… vu qu’il se sera pro-bablement écoulé quelques mois avant qu’il soit imprimé !

Faut faire avec, comme dit Anne, vous n’avez pas lechoix ; alors, mes chéris, faites comme elle. Et tenez, pourbien vous montrer à quel point je suis cossard, je vais pio-cher dans ma boîte et vous copier-coller les deux derniersmails que j’y trouve ; ça vous donnera une idée de la façondont je fonctionne. (Vous vous en battez l’œil, je sais, maisce sera toujours autant de fatigue en moins pour votre ser-viteur.) Voici pour commencer le dernier courriel que j’aireçu d’Italo Baccardi.

« Esparbeccio mio,« J’arrive à Paris vendredi vers 16 heures. Si tu veux tou-

jours bien héberger un vieux pote deux ou trois jours, j’iraisquatter rue de la Gaîté. Je ne me souviens plus du code(aucune mémoire des chiffres !). Je me réjouis de te retrou-ver. Je risque d’être seul, la coquine Anne faisant une sai-son à Courchevel, je ne crois pas qu’elle puisse merejoindre. Dommage ! C’est donc en célibataires qu’on irafêter nos retrouvailles au Rosebud. J’ai plein de choses à te

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raconter. En ce moment K. est en clinique, comme cliente.Elle s’est fait refaire le mamelon du sein gauche à Nîmes,vu qu’elle se l’était déchiré avec une boucle trop lourde aucours d’une séance de gym collective (panpan cucul col-lective à l’atelier avec toute la bande des joyeux zigomarsque tu connais). L’opération (mercredi) s’est bien passée,mais elle se fait chier comme un rat mort dans sa clinique(elle en a profité pour se faire faire quelques petitesretouches ça et là) et elle est encore stone. Mercredi je filela chercher là-bas, et vendredi je file à l’anglaise.

« Et toi, Georgio mio ? Des news, please! Maintenantque les « fêtes » de fin d’année sont passées, que les joursrallongent, tu dois avoir envie de sortir de ton terrier, non ?J’ai presque terminé mon Aprodisiaque pour Sabine, et jevais pouvoir me remettre à écrire autre chose que du cul.Un petit polar, tiens, pour changer. Je me sens tellementzarbi avec toutes ces cinglées qui s’accrochent à mes rous-tons depuis que j’ai publié ce bouquin sur la fessée que jene sais plus où donner du gland ! J’ai besoin de me chan-ger les idées ! Bref, on se voit à la fin de la semaine. Tantpis pour l’esclave (qui est cuisinière), on lui aurait faitmitonner de bons petits plats le cul à l’air et un plumeaudans l’anus (elle adore ça, cette sodomite !). On ira au res-tau. A plus, Georgio. N’oublie pas le code, à moins que tupréfères me voir dormir sur ton paillasson. Des nou-velles! des nou-velles ! ! Don Italo Baccardi Della Mierda. »

Et voici la réponse que je lui ai envoyée :« A : Italo Baccardi - Mardi 17.01.06 - 13:36.« Salut Italo, mon code est 69 69 69. Je t’attends donc

pour vendredi. Je ferai en sorte de ne pas être trop morosemais je n’ai pas trop la pêche en ce moment. Question bou-lot, ça boume pourtant plutôt bien, les Esparbec se vendentcomme la grippe aviaire en Chine ; jeudi 26, je passe pen-dant une demi-heure dans une émission à France Culture,les Chemins de la Connaissance, de 11.30 à midi ; un comé-

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dien lira des extraits de « mes œuvres » et Jacques Munierme mettra sur la sellette. J’espère que ça marchera, il a l’airsympa. Je t’envoie ci-joint la couve que j’aime bien d’unfascicule gratuit qui sera distribué pour « faire connaîtreEsparbec » aux clients de la VPC et de la librairie qui ne leconnaissent pas encore. C’est Anne qui a fait la couve, ellecommence à toucher sa bille. Voilà, à part ça je fais mes sixheures par jour, toujours sur mon « porno littéraire » ; vu quej’y fous quasiment tout ce qui m’est arrivé en vingt ans, jen’en vois pas le bout, on verra bien ce que ça donnera.

« Claude voudrait que je ressorte tout mon cycle tunisoissur Magda, inceste mère-fils, mais je ne suis pas très chaud,pas envie de me retrouver avec un procès au cul. Je préfèreattendre encore et en 2007 sortir La Jument que j’avaisprévu pour cette année.

« Tu remarqueras la tronche que m’a fait Wiaz sur lacouve. Il m’a bien soigné, l’assassin ! Anne naturellementveut la foutre sur tous les bouquins pour profiter de la publi-cité, tu la connais, elle ne laisse rien perdre ! A vendredidonc et mes bises à K. (j’espère que son téton sera réussi). »

Voilà qui est fait. Oh, allez, quoi, vous allez pas me faireun fromage. C’est une entrée en matière qui en vaut bienune autre. Cela étant (comme on écrit dans les ateliersd’écriture quand on ne sait pas comment attacher ensembledeux paragraphes hétérogènes), je vous laisse maintenant encompagnie de Frank Lamia et de sa délurée chasseuse demecs. Je gage qu’après avoir lu ce livre, vous regarderezvotre chère et tendre d’un œil perplexe lorsque vous rentre-rez du boulot et qu’elle vous répondra quand vous luidemanderez à quoi elle a passé son temps : « Oh, je me suisun peu promenée dans les rues, histoire de respirer un peu. »

A bientôt, divines lectrices, mes coquines copines, votredévoué :

E.

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