La Guerre du Pacifique. 1879-1884. Etude historique et philatélique. (1922)

8/3/2019 La Guerre du Pacifique. 1879-1884. Etude historique et philatlique. (1922)

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Renaut d Oultre-Seille, Francis Paul (1893-19..). La Guerre du Pacifique, 1879-1884, tude historique et philatlique par F.-P. Renaut,.... (s. d.). In-16, 63 p., pl., ca.

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BIBLIOTHQUE

D CHANGISTE UNI VBRSEL

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LA GUERRE DUPACIFIQUE

1S79-18SU

Etude Historique et Philatlique

PAR

P.-P. RENflOT

LL.D. M. A. M, Pol.Rcr. M.Comm.Se. F. R. Htat.S -Membredela RoyalPhilatlieSocietydetondrai

DITIONS DU GRAOULI

LE PAPIER

16,, Rue d Rocher, Paris


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LrA OUERRB

DU

PACIFIQUE

1879-1884

1922

lous droitsdereproductionetde traductionrservspourtouspay.


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BIBLIOTHQUE

DEL' CHA NGIS TE UNI VERS EL

LA GUERRE DU PACIFIQUE

1X79-188*1

Etude Historique et Philatlique

PAR

P.-P. KEN A UTLL. D. M. A. M. Pol. Rer. M. Comm.Se. F. R. Hist. S.

Membredela RoyalPhilatlieSocietydeLondres

DITIONS DU GRAOULI

LE PAPIER

16, Rue du Rocher, Paris


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IN7FODUCTION

Au moment o sur les rivages pacifiques de l'Amrique du Sudle conflit entre le Prou et le Chili semble vouloir se rveiller plusaigu que jamais, il n'est peut-tre point inutile d'voquer le litigeoriginaire de cette Guerre du Pacifique qui, cinq annes durant, de1879 a 1884, mit aux prises le Chili avec le Prou et la Bolivie.Cette crise importante, quelque peu ddaigne par l'Europe, n'enprsente pas moins un certain intrt au moins

pourles

philat-listes. En effet, elle fut la cause d'une mission de timbres j/rU-,viens surchargs par les Chiliens durant l'occupation du Prou,mais l ne se bornent pas les traces que cette guerre a laiss dansles albums. Cette mission fut phmre, ayant suscit l'appari-tion d'un nombre incalculable de fausses surcharges ; elle fut doncretire et les Chiliens, occupant la majeure partie du Prou et unenotable portion de la Bolivie, revinrent un systme plus simple,l'introduction de leurs timbres dans les provinces occupes.

C'est surtout cette catgorie de timbres dont rien hormis lecachet ne dcle l'origine qu'est consacre la prsente tude. Il ya,quelque romance cache en ces modestes vignettes qui assistrent l'un des plus grands bouleversements de l'Amrique du Sud, unbouleversement dont 35 plus tard l'cho retentit encore, nonseulement dans les confrences diplomatiques, mais encore dans lescampagnes de Tacna, d'Arica ou de Moquegua.

Il y a' donc pour le collectionneur un vritable plaisir recueillir, tudier ces timbres en apparence insignifiants ; il y a aussi lasatisfaction de runir ces exemplaires et de dcouvrir un type, unevarit encore inconnue. C'est l'Angleterre qui est le pays d'Europeo l'on s'est attach cette tude et plusieurs reprises des travauxont paru sur ce sujet dans les revues philatliques britanniques. LeChili et le Prou, ainsi que les autres rpubliques sud-amricaines,ont fait de mme. Mais le terrain n'est pas encore entirementpuis et bien des gites ou filons peuvent tre mis jour.

L'auteur de ces lignes croit faire oeuvre utile en runissant lesoeuvres parses de ses devanciers et en y ajoutant sa modestecontribution.,...et aussi en adressant un cordial encouragement ses confrres chercheurs. Il ne saurait clore ce bref avant-propossans adresser de sincres remerciements tous ceux qui voulurentbien l'aider en sa tche, en particulier aux ngociants de timbrestant de France que d'Angleterre qui voulurent bien l'autoriser fouiller leurs stocks. Enfin il exprime l'espoir que les collection-neurs clairs voudront bien lui permettre de poursuivre ses recher-ches en lui soumettant leurs timbres du Chili : ces collabora-teurs futurs, il adresse aussi de chaleureux remerciements.


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CHAPITRE PREMIER

LA GUERRE'DU PACIFIQUE.

Il n'est pas inutile de retracer brivement les causes de laguerre qui mit aux prises le Chili avec la Bolivie et le Prou, nonplus que de rappeler les diverses phases de ce conflit qui dura

- cinq annes, de 1879 1884.La Rpublique Chilienne tait, dans la seconde moiti duxix" sicle,, la rpublique .sud-amricaine qui avait subi le moinsde dsordres intrieurs et qui jouissait de la prosprit la plusgrande. Depuis 1850, elle avait dvelopp son industrie et samarine marchande : aussi visait-elle agrandir son territoire,ce qu'elle ne- pouvait faire que d'un ct, vers le nord. L, ellerencontrait la Bolivie qui disposait d'une unique province mari-time, troite province occupe en grande partie par le dsertd'Atacama, mais province prcieuse par le fait qu'elle servait mettre en communication avec, l'extrieur le coeur de la Rpu-blique. Le Gouvernement bolivien tenait donc fort ses ports

d'Antofagasta,de

Mejilloneset de

Cobija qui,bien

qu'encastrsentre les provinces maritimes du Prou au nord et du Chili ausud, avaient un trafic relativement important.

Le Chili, ds 1860, avait demand son voisin du nord de luicder une partie de la province d'Atacama; malgr son insistance,il n'avait pu- parvenir raliser ses intentions et, en dfinitive,avait accept, en aot 1866, une nouvelle ligne frontire qui luifaisait gagner une bande de territoire de cent dix kilomtres dlarge. La limite chilo-bolivienne tait reporte du Rio Papoose(250. de latitude sud) au 24 degr, mais, en mme temps, lesChiliens obtenaient l'autorisation d'exploiter les gisements de sal-ptre situs en territoire bolivien . ds conditions trs avanta-geuses. Ils mirent profit cette clause et, en peu d'annes, les

Compagnies chiliennes concessionnaires se dveloppaient dans largion d'Antofagasta, si bien que le Gouvernement boliviens'alarma de l'migration croissante des Chiliens. En 1874, il fallutun nouvel accord pour rgler l'exploitation des gisements. LBolivie s'engageait ne pas lever les droits de, sortie sur le sal-ptre et les sels de potasse; mais elle s'aperut que sa souyerrainet dans la rgion tire passait en fait aux mains du Chili.D'autre part, elle tait encourage s'opposer aux agissementschiliens par le Prou inquiet des ambitions chiliennes, inquietsurtout de la concurrence que faisaient ses propres entreprisesles exploitations de sels conduites par les Chiliens.

Le 11 fvrier 1878, le Parlement bolivien votait Un dcret

approuvant,les

concessionsaccordes aux

Compagnieschiliennes

des salptres et du chemin de fer d'Antofagasta, dcret fixant


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aussi' un impt minimum sur les exploitations de salptre. LeChili protesta, mais la Bolivie, forte d'un trait secret d'allianceavec le Prou, refusa de cder et, le 18 dcembre 1878, le dcrettait mis en vigueur et une somme de 450.000 francs tait rcla-me aux Compagnies titre d'impts arrirs.

Le Prou proposa son arbitrage qui fut repouss par le Chilirclamant toute la province d'Atacama; la Bolivie offrait de reti-rer simultanment "dcret et concessions. Le 12 fvrier 1879, leGouvernement chilien donnait l'ordre de s'opposer la confisca-tion des stocks de salptre par les Boliviens. C'tait la guerre.

Le dbut de la campagne fut naturellement favorable au Chili,mieux prpar et mieux outill. De plus, la province d'Atacamatait dans la zone maritime remplie d'migrs chiliens. Aussi

la principale ville de la province, le port d'Antofagasta, tte deligne du chemin de for qui conduisait dans l'intrieur, fut prisesans combat par le Colonel Sotomayor, le 14 fvrier 1879. Le portvoisin de 'Mejillones fut captur le surlendemain, tandis que lesavant-gardes chiliennes, remontant la voie ferre, saisissaient lapetite locafAt de Caracoles et s'enfonaient vers l'intrieur.

Les autorits boliviennes s'taient rfugies en deux points : Cobija, petit port au nord de Mejillones, o elles taient blo-ques par les Chiliens, et Calama, oasis du dsert. Cobija capi-tula vers la mi-mars, et Calama tait enlev aprs un dur combatle 23 mars. A la fin du mois, toute la province tait occupe, etla Bolivie coupe de la mer.

Laguerre pouvait

finir l, mais le Prou, lipar

son trait d'al-liance avec la Bolivie, sommait le Chili de retirer ses troupes et,devant l'inutilit de cette demande, dclarait la guerre son tourle 2 avril 1879. La premire phase du conflit chilo- pruvien futsurtout maritime ; le Chili prit l'initiative et obtint bientt la- ma-trise des mers, bloquant et bombardant les ports pruviens dusud : Iquique, Mollendo, Pisagua. En octobre, la flotte pru-vienne tait hors de combat et, en consquence, une expditionfut dirige par les Chiliens sur Pisagua, port situ en arrire deslignes d'Iquique o se tenaient les coaliss bolivo-pruviens. Ceraid russit et- Pisagua capitulait Je 2 novembre 1879. Ainsi lesallies taient coups de leurs bases d'opration; de plus, ils taientisols les uns des autres. Les Pruviens furent battus les pre-

miers le. 19 novembre et vacurent Iquique qui fut pris le2:7novembre 1879. Les Boliviens taient vaincus au mme moment Dolors. Enfin, une bataille gnrale se livra Tarapaca, pointde ralliement des vaincus, le 28 novembre. Les coaliss, vain-queurs, ne s'en virent pas moins contraints d'vacuer la ville et dese replier sur Arica. Ainsi la province pruvienne de Tarapaca tait- toute entire aux mains des Chiliens.

Tandis qu'une rvolution clatait Lima et entranait un chan-gement d prsident (dcembre), les Chiliens prparaient unenouvelle manoeuvre dbordante avec l'aide de leur flotte. Au dbutde janvier 1880, ils occupaient le port d'Ylo-Ylo et, en fvrier,descendaient la valle de Moquegua. Cette ville, rpute impre-nable, capitulait te 21 mars.

C'est Tacna et Arica que se trouvaient les armes bolivienneet pruvienne coupes une fois de plus de Lima. Le 10 mai parais-


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sait l'ennemi devant Tacna, et le 26 mai sJengageait la bataill

dcisive.qui anantissait les forces combines. Tacna tait OCCUTp.e le 27 mai 1880 et. Arica le 7 juin. A partir de ce moment, la"Bolivie sort; du conflit sans qu'aucun armistice Sut sign entre les.Gouvernements de La Paz et de Santiago. ,

Les Pruviens ne se considrent pas comme vaincus bien qu'ilsaient perdus trois provinces entires et plusieurs districts ctiers,bien, qu'ils fussent dpossds de toute matrise maritime et quepar suite tous leurs ports fussent livrs sans dfense l'ennemi.Les Chiliens, se rendant compte qu'ils n'avaient plus en fcd'eux qu'un adversaire obstin, songent porter la guerre dansles provinces. uu nord et menacer Lima. Ils multiplient les raidsnavals : Paita, Chimbote sont occups en novembre ; dans le sud,Pisco

capitule son tour en mme

.temps qu'Yca..Le cercle se

resserre autour de la capitale pruvienne.En dcembre 1S80, le gros de l'arme chilienne dbarquait

Chilco, menaant Lima par le sud ; il tait rejoint le 26 dcembrepar l'arme du sud, et le sige de la capitale pruvienne com-mena. Aprs plusieurs attaques violentes, la ville capitula le16 janvier 1881 et fut occupe le lendemain; le port du Cllaosubissait le mme sort le 18 janvier. Peu aprs, c'taitle tour deTrujillo et de Mollendo.

Ds lors, il n'y avait plus ni arme, ni flotte, ni gouvernementdu Prou. Les vainqueurs ne savaient plus avec qui traiter. UnParlement pruvien, runi Chorrillos, se pronona pour la lutte outrance (septembre 1SS1), mais il n'y eut plus de campagne

proprement dite. Des oprations de gurillas se poursuivaientseulement dans l'intrieur. A Arequipa se formait un Gouverne-ment provisoire qui mit un an consolider sa situation et sefaire reconnatre. Au dbut de 1883, il ouvrait des ngociationsqui aboutirent finalement au trait d'Ancon sign le 23 octo-bre 1883.

La Bolivie cdait au Chili son unique province maritime, aban-donnant ses fameux gisements de sels, source du conflit. LeProu se dessaisissait de la.province de Tarapaca. et remettait titre provisoire au Chili les deux provinces de Tacna et d'Arica,dont les habitants devaient, au bout de dix ans, se prononcer parplbiscite pour le Chili ou le Prou. Si cette consultation tait enfaveur du Chili, ce dernier devait payer au Prou dix millions

de dollars. (Ce plbiscite n'eut jamais lieu, et c'est pourquoi leProu menace actuellement de guerre le Chili et rclame cesdeux provinces.)

Ainsi se termina la guerre du Pacifique. Toutefois, cet gard,une remarque s'impose. Dans la plupart des tudes philatliquesconsacrs ce sujet et dans le catalogue de Stanley Gibbons, onfixe au 23 octobre 1883 la date laquelle on ne saurait collection-ner des timbres de guerre. Il y a l une lgre erreur. En effet,juridiquement comme pratiquement, une guerre ne cesse pas parla signature du trait de paix, car l'histoire connat maints trai-ts de paix qui furent mort-ns. La paix n'est lgalement rtabliequ' partir de l'change des ratifications du .trait; c'est la ratifi-

cation qui donne Vie et force un trait, qui sert de point dedpart l'excution des clauses. Par suite, la Guerre du Pacifique


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"me 'trouva son terme que le 31 mai 1884, 'date de l'change des

ratifications du trait d'Ancon, et les oblitrations de la priode"'tendant entre novembre 1883 et mai 1884 sont bien des obli-trations de guerre. Il est vrai qu'elles sont relativement peu nom-

breuses pour les villes restitues au Prou, car l'vacuation dbu-tant pair Lima et Le Callao, commena ds le 20 octobre 1883,mais il fallut quelque temps pour ramener les troupes chiliennes

'dans leurs foyers, sans compter que les provinces pruviennestant en proie l'anarchie, il y eut ncessit de faire maintenirPondre par des forces trangres en certains points.


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CHAPITRE II

LE SYSTMEPOSTALCHILIENDURANTLA GUERRE;

Au moment o clata la guerre, le Chili disposai? d'un systme-postal relativement perfectionn qui donnait toute satisfaction .la population. D'une part, e nombre des bureaux de poste taitconsidrable

pourun

pays

population clairseme,et d'autre

part, le fonctionnement de ce service tait entirement moderne.Des 1848, l'introduction de timbres avait t dcide, et en 1853,

les premires vignettes prpares par la maison Perkins, Bacon etCo, de Londres, entraient en usage. En 1878, on inaugurait lesles premiers timbres fiscaux, et dsormais les .timbres - poste-allaient tre rservs un usage purement postal. Le service des;taxes l'arrive des expditions postales fonctionnait rgu-lirement, tandis qu'un rseau .tlgraphique se dveloppait rapi-dement dans toute la Rpublique.

Le rgime des taxes postales se simplifiait rapidement. La loidu 19 novembre 1874 refondait le systme antrieur et dictait untarif qui devait rester en vigueur de longues annes.

Le port local des lettres (port l'intrieur d'un mme dparte-ment) tait de 2 centavos pour 15 gr., 5 centavos pour 30 gr.,10 centavos pour 50 gr., puis 5 centavos par 50 gr.

Le port national, c'est--dire d'un dpartement l'autre l'in-trieur de la Rpublique, tait de 5 centavos pour 15 gr., 10 cen-tavos pour 30 gr., 15 centavos pour 50 gr., puis 5 centavos par

Le port international tait de 10 centavos par 15.grammes.Les imprims circulaient en franchise jusqu' 50 gr.', et au delu

1 centavo par 50 gr.Un cas spcial subsistait en marge de la loi pour les lettres .

destination de l'Angleterre : la taxe en ce cas tait de 11, 22,.

33 centavos, etc. Ce centavo supplmentaire reprsentait sans,doute une survivance de ce port de mer , si frquent jusqu'a-lors, mais aboli par cette loi chilienne de 1874. Ce droit suppl-mentaire dit port de mer tait la rmunration donne auxcapitaines de navires. Quant au tarif dit de mer , il fut aboli;lors de l'entre du Chili dans l'Union postale universelle (1880-81)..

L'emploi de cartes postales avait t introduit au Chili depuis,quelques annes ; les premiers spcimens avaient t mis en ventele 24 dcembre 1871. Deux valeurs existaient : 2 centavos (pour-l'intrieur) et 5 centavos (pour l'tranger). De mme, il existaitdes enveloppes timbres dans les diverses bureaux de poste, de-valeur et de format diffrents : il y avait en cours au moment de-la

guerreles

enveloppesde

5centavos

(violet),de 10 centavos,

(bleu), de 15 centavos (rose) et de 20 centavos (olive).


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Les bandes, cartes-lettres et enveloppes recommandes taient'encore inconnues au Chili cette poque, de mme que les cartes

postales4e service.

Quant la

perceptiondes taxes

postales

l'arrive, elle se faisait l'aide de cachets spciaux, portant lemot Mullada et le montant de la somme percevoir sans qu'il y>eut des vignettes particulires affectes ' cet usage.

Les timbres-poste en cours au moment o la Guerre du Paci-fique dbuta taient ceux de la premire srie des timbres percsen ligne. L'mission dentele de 1867 venait d'tre mise hors cours;en septembre 1877, et les stocks restant des cinq valeurs (1, 2, 5,'10 et 20 centavos) avaient t incinrs., L'mission de 1877 comprenait, elle aussi, cinq valeurs iden-tiques celles qui existaient auparavant : le 1 centavo gris avaitt tir 2 millions d'exemplaires, le 2 centavos orange un nom-bre gal, le S centavos lie de vin 12 millions, le 10 centavos bleu

2 millions et le 20 centavos vert 1 million d'exemplaires. Lesfeuilles taient do 100 timbres imprims sur papier blanc parle procd de la-gravure sur cuivre. L'American Banknole Companyde New-York s'tait charge de ce travail (comme, du reste, del'mission prcdente de 1867), et sa marque de fabrique apparatsur la bordure de chaque feuille en deux emplacements. Quant la perurc en ligne du type 8 ^, elle tait si bien applique que lestimbres se dtachaient sans peine, et on ne connat pas d'exem-plaires non percs en lignes, sauf pour la tardive valeur du 1 pesoparue en 1892.

Le dessin bien connu reprsente un buste de Colomb dans uncercle surmontant une tablette qui contient le nom de Colon ; au-

dessous le chiffre de la valeur portant dans une bandorol.le lemot centavo (s).Cette banderollc apparut trs rapidement gnante, les postiers

se plaignant de ne pouvoir lire aisment le chiffre de la valeur.De plus, on fit remarquer que certaines couleurs taient malaises. distinguer la lumire (le bleu ciel du 10 centavos du vert appar-tenant au 20 centavos), et que les oblitrations se voyaient...malsur la teinte grise ou gris-noire du 1 centavo. Par suite, la fabri-cation de ces timbres fut limite aux quantits ci-dessus prove-nant de la premire fourniture. Quand on dcida la cration d'unenouvelle valeur pour les gros plis et les expditions postales, onaltra le dessin primitif et on plaa la banderollc avec le mot cen-tavos sous le chiffre : c'est ce

quieut lieu

pourle

50centavos

lilas (mis 300.000 exemplaires en 1879), et pour les valeurs sui-vantes.

Pour ordonner la fabrication de nouvelles planches dessinmodifi et le tirage de nouveaux timbres, on avait attendu l'pui-sement du stock livr en 1877 et on attendait aussi la conclusiondes ngociations engages pour l'entre du Chili dans l'Unionpostale universelle. En janvier 1880, une loi fut vote dans ce sens Santiago, et en avril suivant, le Chili faisait partie de l'Union,

Cependant, sur les entrefaites, la Guerre du Pacifique avaitclat et avait provoqu une norme augmentation du chiffre des-correspondances. Les rserves en vignettes postales de dnomina-tions infrieures

(lesplus employes dans le service intrieur : du

1 au 5 centavos) taient insuffisantes pour les besoins nouveaux,


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d'autant plus que les Chiliens vainqueurs occupaient successive-ment des territoires boliviens et pruviens et,' en consquence,

avaient ravitailler ceux-ci en .timbres.. Ds 1879, il yeut une

vritable famine de timbres qui devint aigu en 1880 ..'Une des premires mesures acomplies par les Chiliens dans les

territoires occups par eux fut la mise de l'Administration pos-tale sous leur.contrle. Naturellement, ils se htrent d'interdirel'usage des timbres boliviens ou pruviens et. mirent en coursleurs propres timbres (Ordonnance du 12 mars 1879). Toutefois,la petite quantit des stocks disponibles limita fortement cette.manifestation de l'occupation, et pour parer la disette en tim-bres on tendit, par une ordonnance du 8 mai 1879, le bnfice dela franchise de port (primitivement accorde par la loi du 19 no-vembre 1874 aux soldats et fonctionnaires chiliens) .toute la

populationdes

rgions occupes.Ce rgime de franchise gnrale ne fut applique que dans laprovince bolivienne d'Atacama et dans la province pruvienne deTarapaca. Une ordonnance du 18 mars 1880 rtablit l'usage destimbres pour les lettres, cartes et expditions, manant de parti-culiers, dater du 10 avril 1880.

Sans doute, cette date, on avait pass New-York les com-mandes de timbres au nouveau dessin : du 1 centavo qui prenaitune couleur verte, du 2 centavos qui devenait rose et du 5 centa-vos qui conservait sa teinte lie de vin avec une nuance plus claire.Mais il fallait atteindre l'arrive de ces chargements : aussi mit-on en service les stocks de l'mission 1867 qui avaient chapp l'incinration de

1877; puisceux des missions antrieures,

enfin, on dcida l'utilisation titre postal des timbres fiscaux,d'abord du 5 centavos dont le besoin tait pressant, et ensuite des1 et 2 centavos.

Ce ne fut que le 16 novembre 1880 qu'on annona l'apparitiondes timbres-poste Je 5 centavos au nouveau type, lesquels furentmis en cours le ior janvier 1881. Le 2 centavos rose fut mis envente le 5 fvrier 1881 et le 1 centavo vert apparut le dernier, enaot 1881. Naturellement, il fallut quelque temps pour permettrel'approvisionnement eh timbres des bureaux de la zone d'occu-pation, et ceux-ci durent, en 1880 et 1881, recourir des moyensde fortune pour satisfaire les besoins postaux des populations boli-viennes et

pruviennes.Le territoire envahi, d'ailleurs, ne cessait

de s'tendre et partout (sauf Lima et au Callao pendant quelquetemps), les administrations postales locales passaient aux mainsdu vainqueur. Aussi vit-on, durant cette priode, le plus extraor-dinaire mlange de vignettes postales chiliennes : les timbres desmissions de 1867 et de 1877 voisinaient avec ceux de l'missionrcente de 1881 et avec les timbres fiscaux autoriss servir pos-tlemcnt, voire mme avec des timbres pruviens ou boliviens.

Avec l'anne 1882, l'ordre se rtablit peu peu, grce aux arri-vages de timbres de New-York : deux millions et demi de timbresde 1 centavo vert furent mis et expdis au Chili, un nombregal de 2 centavos rose et 8 millions de 5 centavos rouge ple (deces derniers il

yeut vraisemblablement

quatre tirageschelon-

ns de 1881 1882 et dus des commandes diffrentes).


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En 1882, on songea adopter pour le 5 centavos la couleur de1'-Union postale universelle" et VAmerican Banknote Companyimprima 3 millions de timbres de 5 centavos bleus. Ceux-ci neparvinrent au Chili que durant la dernire phase de la guerre etfurent mis en circulation Santiago vers le 10 juillet 1883.

L'existence de ce timbre avec des cachets de guerre a tlongtemps conteste; on se basait sur le court dlai entre l'appa-rition de ce timbre au Chili et la cessation des hostilits pourdclarer qu'il n'avait pu tre utilis dans la zone de guerre avantla paix. Plusieurs spcimens indiscutables tmoignent du con-traire : ils seront signals sous la rubrique des diverses villes oils furent oblitrs. Etant donn que la paix ne devint dfinitivequ 'en avril 1884, il est hors de doute que des bureaux de postede la zone des armes durent se rapprovisionner Santiago, entre

juiLlet 1883et avril 1884et, par suite, purent recevoir ls nouveauxS centavos bleus. Il est vrai que le hasard joua un grand rle danscette rpartition et que, trs vraisemblablement, les villes occu-pes du Prou septentrional durent .recevoir trs peu de ces tim-bres, tandis que, par contre, les bureaux des provinces en voied'annexion en durent recevoir un plus grand nombre.

En .revanche, le 10 centavos au nouveau type, command New-York en 1884, fut imprim en teinte jaune (et non orange);il arriva au Chili en 1885 et fut mis en cours le i01'avril 1885, unan aprs la ratification du trait d'Ancon.

Il y a done lieu de collectionner comme timbres de la Guerre duPacifique les timbres rguliers suivants : Emission de 1877, 1 cen-tavo

gris,2 centavos

orange, 5centavos lie de

vin,10 centavos

bleu, 20 centavos vert, Je 50 centavos de 1879. Emission de 1881 :les 1centavo vert, 2 centavos rose et 5 centavos rouge ple. Emis-sion de 1883 : le 5 centavos bleu. Ensuite titre exceptionnel :Emission de 1867, les 1 centavo orange, 2 centavos noir, 5 cen-tavos rouge et 10 centavos bleu. Enfin, les timbres fiscaux del'mission 1878 ; 1 centavo rouge, 2 centavos brun, 5 centavos-bleu.

Tous ces timbres offrent une grande varit de nuances, mmeceux de l'mission 1877 contrairement ce qu'affirment certainsauteurs. De plus, cette mission se prsente sur papier pais etpapier mince. Les 5 et 10 centavos ont toute une gamme deteintes, spcialement le 10 centavos qui va du bleu ciel au vert-

bleu ; le 1 centavo oscille entre le gris-noir et le gris ple. Quant l'mission de 1881, les 1et 2 centavos restent en cours une quin-zaine d'annes, mais Ja couleur des tirages de 1880 est diffrentede celle des tirages de 1886, 1891, etc. De mme, le bleu du 5 cen-tavos mis en 1883 ne se confond pas avec le bleU fonc ou l'outre-mer d'autres tirages ultrieurs.

Avant d'aborder l'tude des cachets de guerre, on nous permet-tra de dire quelques mots des cachets chiliens en usage au momentde la guerre.

Avant l'introduction des timbres-poste, les lettres taient tim-bres du nom de la ville d'expdition. La maison Perkins, Baconet Co. qui fournit les premiers timbres chiliens, livra galement144 cachets muets composs de cercles, de barres ou des mots :Inutil, Cancelled (1853-64). En 1867, des cachets muets, d'origine


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^-15

locale, furent mis en usage; ils reprsentaient des toiles,- desfeuilles, des croix, des quarts de cercle, etc.

L'apparition des premiers cachets avec noms de ville eut lieu

vers 1857, gnralement ces cachets taient ronds, contenant lenom de la localit en haut, en bas une toile ou le mot Chile oumme un simple blanc ; au centre, soit une date, soit une abr-viation ADM.(inistracin) ou EST. (ado). Ce n'est que vers 1875 quela pratique de ces cachets se gnralisa mais, au moment o sur-venait la Guerre du Pacifique, les cachets d'oblitration taientau Chili trs varis et on rencontrait encore tous les types enusage depuis 1850. A ct des deux types de cachets de la firmePerkins, il y avait les cachets muets locaux (ces divers types deve-nant rares), puis les cachets ronds, les uns un seul cercle, lesautres double cercle et caractres elzvirs; les premiers portantdans le bas CHILEou une croix, les seconds toujours CHILE(Jig. 1).

Vers la fin de la guerre, on commena unifier les cachets enadoptant pour type commun : double cercle lettres bton pour lesinscriptions, nom de la ville en haut, CHILEdans le bas, sparsl'un de l'autre par un point. La date au centre, en trois lignes,l'anne indique par les deux derniers chiffres.

Les Chiliens dans les territoires d'occupation, tantt se ser-virent des cachets locaux, tantt en crrent de nouveaux. Danscet ordre d'ides, ils se livrrent toute la fantaisie possible.Ou bien ils reproduisirent des types en usage au Chili et ils .trans-portrent la varit des cachets chiliens dans les villes boliviennesou pruviennes (par exemple les cachets d'Antofagasta ou de Toco-pilla) ; ou bien ils s'inspirrent des habitudes locales et imitrentcertains cachets

pruviens,introduisant seulement

aet l une

caractristique chilienne (ce fut le cas Tacna, Trujillo).Le sort des cachets de guerre fut trs divers. Dans les petiteslocalits, ces cachets ne s'usaient gure et ils restrent en usage

jusqu'en 1890 (Tocopilla, Cobija, Calama, etc.). Dans les portsimportants, les cachets anciens et nouveaux se dtriorrent, et ily en eut plusieurs se succdant pendant la guerre, et aprs l'an-nexion officielle, on introduisit le type uniforme en usage au Chili(Iquique, Antofagasta). Mais il advint aussi que des cachets pru-viens servirent encore aprs l'annexion, comme ce fut le cas Tacna et Arica, consquence sans doute du rgime particulier ces provinces plbiscitaires. Quant aux localits demeurespruviennes, elles conservrent leurs cachets particuliers et, si

elles furent dotes par les troupes d'occupation de cachets mi-chiliens, mi-pruviens, elles les abandonnrent ds la paix.Un mot encore sur les encres d'oblitration. Le Chili n'employa

que rarement des encres de couleur (des encres bleues de 1850 1870) mais, dater de 1865, il ne se servit que d'encres noires,sauf quelques exceptions. Au contraire, le Prou et surtout laBolivie taient grands amateurs de cachets colors (bleus, violets,rouges, verts). Durant l'occupation de la Bolivie et du Prou, lesfonctionnaires chiliens utilisrent parfois les tampons de couleur,mais l encore les cachets noirs constituent la grande majorit.Un cas particulier : les cachots de teinte bleu-verte sont toujoursd'origine bolivienne, et ils ne furent employs qu'au dbut de

l'occupation chilienne


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r6

Une indice permet d distinguer'certains cachets pruviens : lescachets chiliens portent toujours la date en trois lignes, les cachetspruviens le plus souvent en une seule

ligne.Ceux

qui prsententcette dernire particularit sont srement pruviens, d'o la possi-bilit d'identifier un fragment d'oblitration; mais comme il existedes cachets pruviens fort authentiques portant la date en troislignes, la rciproque ai'est point vraie.

Il est un lment qui vient entraver la recherche des cachets-pruviens ou chiliens d'occupation : c'est l'injonction adresse parmaintes circulaires aux agents des postes de ne faire porter l'obli-tration que partiellement sur le timbre afin que sur l'enveloppeil

yeut

possibilit d'identifier et le lieu d'origine et le fait de. l'af-franchissement. Aussi rencontre-t-on, pour cette priode, uneglande quantit de. timbres ne portant qu'une portion du cachet,ce qui ncessite un examen attentif pour l'identification du lieu etce qui, en bien des cas, laisse planer.le doute quant la date- del'oblitration. Il n'est pas inutile de connatre cette date, tantdonn que la plupart des cachets des villes annexes au Chili rest-rent en usage aprs la paix d'Ancon pendant un laps ide temps-variant de quelques mois quelques annes. Cette question ne sepose naturellement pas pour les localits restitues au Prou.

Toutefois, certains timbres en usage au dbut de la guerre setrouvrent puiss vers 18S3 : tel fut le cas du 1 centavo gris, du2 centavos orange, des 5 centavos .rouge (1877) et rouge

ple(1881) qui tous les quatrcs doivent, quand ils portent en partiele cachet d'une des villes d'occupation, tre considrs comme-timbres de guerre.

Quelques chiffres emprunts aux statistiques officielles per-

mettent de juger de l'importance du service postal chilien. Celui-cicomprenait, en 1883, environ 411 bureaux postaux manipulantonze millions et demi de lettres (treize millions et demi en 1884),82.000 lettres recommandes (99.000 en 1884) et douze millions de

journaux,priodiques

et imprims(quinze

millions et demi en1884).


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17

CHAPITRE III

L'OCCUPATIONEN BOLIVIE.

Ds Jespremiers jours

de laguerre,

lesprincipaux ports

et villesde la province maritime bolivienne d'Atacama furent capturs parles Chiliens, et en quelques mois l'occupation de toute la pro-.vince fut complte. Elle dura donc, sans intervalle, de 1874 1884.De plus, une forte proportion de la population tait composed'migrs chiliens attirs par l'exploitation des gisements de sal-ptre; les Compagnies minires et ferrovires taient chilienneset faisaient vivre le pays. Enfin, le Gouvernement de Santiagoavait la ferme intention d'annexer cette province. Toutes ces con-ditions spciales se firent jour dans la manire dont le pays futadministr, notamment dans le fonctionnement du systme postal.Les cachets boliviens furent rapidement remplacs par des cachetschiliens o figurait, en gnral, de faon ostensible le mot Chile,ce qui trahissait fort les vues annexionnistes des occupants.Conformment l'ordonnance du 12 mars 1879, les timbres chi-liens furent introduits immdiatement dans ces territoires, maisl'effet de cette mesure fut neutralis par l'ordonnance du 8 maisuivant qui accordait aux populations la franchise postale. Cergime exceptionnel dura jusqu'au 10 avril 1880.

Il,en rsuie que' les timbres chiliens employs dans cette pro-vince Centre 1879 et 18S0 sont extrmement rares. Comme l'anne1881 vit apparatre les nouveaux timbres de 1 centavo vert, 2 cen-tavos rose et 5 centavos rouge ple, oh peut admettre que lesvaleurs correspondantes de l'mission de 1877 sont peu frquentes.En outre, les localits boliviennes occupes taient, l'exception

du port d'Antofagasta, des villes peu importantes dont l traficpostal tait'modeste ; par suite, si les oblitrations d'Antofagastase rencontrent de temps en temps, en revanche les oblitrations debourgades comme Caracoles eu Calama, de ports comme Cobijaou Mejillones sont peu aises trouver, et leur raret est en rai-son directe de leur loignement de la, cte : les oasis du dsertd'Afacama taient peu frquentes, , surtout pendant la guerre,et bien peu de timbres y furent oblitrs pendant les quatreAnnes d'occupation. Toutefois; les stations du chemin de ferreliant Antofagasta- l'intrieur avaient une certaine activit pos-tale qui, l'gal de celle des ports, justifiait 4'-existence d'un

"bureau de pos'e.

Nous allons examiner en dtail le service ppstal-jde chacune desvilles de la province d'Atacama, donnant/^Kacunte^d'elles uneplace en rapport, avec son importance. /l'y'

'


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i8

Antofagasta. Cette ville tait leprincipal port bolivien, la:tte de ligne d'un chemin de fer de 128 kilomtres de long quireliait l'hinteirland bolivien au monde extrieur. Situe quelqueskilomtres de la frontire chilienne, peuple d'ouvriers et d'ing-nieurs chiliens, elle fut capture deux jours aprs la dclaration

de guerre. Le Gouvernement de Santiago tenait s'assurer lafois les stocks de sels accumuls dans la ville, les bassins du portet la tte de la voie ferre. Le mouvement de ce port tait de beau-coup suprieur celui des porte chiliens septentrionaux, et au len-demain de la guerre, en 1884, il atteignait derechef un chiffreimportant o figuraient 30.000 tonnes de sels de potasse valant1.500.000 dollars.

La population tait, en 1880, d'environ 8.000 mes {soit plus du

tiers de toute la province qui comptait 22.300 habitants); en 1918^elle atteignait 32.496 habitants. C'tait un centre important dontl'activit postale ne pouvait tre ngligeable.

La ville fut prise le 14 fvrier 1879, et T'ordonnance introduisantles timbres chiliens dans les provinces occupes ne date que du10 mars 1879. Dans l'intervalle, les timbres boliviens eurent courset ils continurent servir jusqu'au moment o, de Santiago, onexpdia matriel et personnel postal. Or, le 8 mai 1879 survenaitl'tablissement de la franchise gnrale de port. Par suite, ilapparat probable que bien peu de timbres chiliens purent treoblitrs par le cachet bolivien d'Antofagasta : ce cachet, d'ail-leurs, n'a pu tre identifi, et on prsume avec toute vraisem-blance

qu'iltait

muet,c'est--dire

compos de barres d'un for-mat particulier (VAmericun lianknolc Co. approvisionnait les rpu-bliques sud-amricaines de ces sortes de cachet).

Dans le courant de l'anne 1879, les autorits chiliennes mirenten usage un cachet nouveau, d'origine purement chilienne. Entredeux cercles, dans la partie suprieure, le nom de Ja ville en hautescapitales .serres; le mot Chile en hautes capitales elzvirs ; unpoint sparant de chaque ct Antofagasta de Chile. Au centre, ladate en trois lignes, l'anne indique par deux chiffres seulement.

; Ce cachet" n'eut, jusqu'en avril 1880, gure de timbres oblitrer'puisque le rgime de la franchise tait en vigueur; c'est l" laraison pour laquelle on ne peut dterminer avec exactitude ladate d'apparition de ce cachet. On peut penser cependant que la

franchise n'tait pratique qu' l'intrieur du pays et, par suite,les lettres destination de l'tranger devaient re affranchies.Ainsi peut-on rencontrer des 10 centavos bleu et des 20 centavosvert portant ce cachet avec des dates comprises entre juin 1879-etavril 1880. De tels timbres sont rares, si bien que M. W. Ha-worth, dans son tude parue en 1919-1921, indiquait comme datela plus ancienne le 27 dcembre 1879. Nous pouvons donner ci-

joint l'illustration d'un 10 centavos dont le cachet prsente la datedu 12 septembre 3879 (fig. 2).

On rencontre portant ce cachet les timbres suivants : 1 cen-tavo gris, 2 centavos .orange, 5 centavos lie de vin, 10 centavosbleu, 20 centavos vert et vraisemblablement le 50 centavos -filas.

Comme ce cachet resta en usage jusqu'en dcembre 1881, il peutavoir oblitr le 1 centavo vert paru en aot, le 2 centavos paruen fvrier et le 5 centavos paru en janvier 1881. Nous avouons ne


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ig

les avoir encore trouv, non plus que le 5 centavos bleu de(i88-$.Ce cachet fut remplac le 24 dcembre 1881 par un nouveaucachet d'un.type diffrent : disposition identique, mais le cercleintrieur disparat, les caractres sont de petites capitales btontrapues et l'anne est indique l'aide de quatre chiffrs (fig. 4).Cette oblitration se (trouve sur l 1 centavo vert, le 2 centavosrose, le 5 centavos rouge ple, le 10 centavos bleu, le 20 centavosvert^ le 50 centavos filas. Vraisemblablement, les .trois bassesvaleurs de rmission de 1877, qui taient puises aux, bureauxde poste mais qui avaient cours, peuvent avoir t oblitres avecce cachet type IL ,

Celui-ci resta en usage jusqu'en 1885 et fut, son tour, rem-

plac parle

typeuniforme

qu'onintroduisait au Chili : deux

cercles concentriques, en haut Antofagasta, en bas Chile, absence depoint dans l'intervalle, i date au centre, en trois lignes. Cetype III se rapproche fort du type I ; il en diffre tout d'abord parla date de mise en usage, l'absence de points droite et gaucheet par quelques dtails : les capitales du type I sont elzvir et ser-res, les capitales du type III sont des lettres bton espaces;,les chiffres du type I sont maigres, les chiffres du type III sontlarges. La figure 2 reprsente une oblitration du type I, lafigure 3 celle du type III.

Enfin, titre complmentaire, on peut signaler l'usage Antofa-gasta de timbres fiscaUx-postaux en 1880 (fig. 39), et l'existe'hced'un cachet franco attribu . ce port (le mot Franca en caractres

.gothiques dans un cadre octogone form de rayons).

Mejillones. Ce- petit port de 1.500 habitants environ l'po-que (actuellement 3.600), tomba immdiatement aprs Antofagastaaux mains des Chiliens (16 fv.). Une courte ligne de chemin defer (29 kilomtres) unissait ce port aux mines de Cerro Gordo.

Cette ville possdait deux cachets boliviens : Je premier com-pos de deux cercles concentriques contenant le nom de la villeen haut, Bolivia dans, l bas, et la date en .trois lignes au centre;le second de forme identique mais portant en exergue Administra-cion de Correos ; au centre McjiMones entre deux barres ou fleu-rons. Ces cachets n'existent qu'en bleuet bleu verdtre. La ques-

tion de savoir si ces cachets furent appliqus sur des timbres chi-liens se pose car, la date du 26 juin 1879, un cachet d'origine. chilienne tait introduit et de plus dans l'intervalle, entre mars

et juin 1879, la franchise de port fut en vigueur la plupart dutemps..

Le vritable cachet de guerre de Mejillones fut donc .celui pr-par par les Chiliens (fig. 5). Il se prsente sous une forme iden-tique au premier type d'Antofagasta: double-cercle, grandeslettres, date en trois lignes au centre, et l'indication de l'annerduite deux chiffres.; toutefois, Je type des caractres est diff-rent dans ses deux cachets, celui de Mejillones ayant des lettresbton. L'encre noire fui presque exclusivement employe sous le

rgime chilien. Les timbres employs dans ce port furent ceux desmissions 1877 (du 1 centavo au 50 centavos), et 1881 (1, 2 et.5 centavos), vraisemblablement aussi le 5 centavos bleu de 1883.


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Cobija. Ce fut le troisime port bolivien qui capitula devant..le;s Chiliens. Son importance conomique tait mdiocre, sa, popu-lation ne devait pas tre suprieure un millier d'habitants [eni9!8, 35 habitants). Nanmoins, cette ville, aux mains des Boli-viens, tait dote d'un certain trafic, et son bureau de poste n'taitpas inutile. Il existait alors cinq genres d'oblitration : l'uneconsistait, en un simple cercle portant dans sa partie suprieure lenom Cobija; l'autre tait encore plus sommaire : quatre cercles-concentriques. L'une et l'autre d'un diamtre de 22 m/m taientimprimes gnralement en bleu et bleu-vert, rarement en noir.Le troisime type, pour lequel on se servait d'une encre carmin,tait compos d'un cercle simple, en haut Cobija, en bas Boliviarau centre Franca avec une toile au-dessus et au-dessous; Le qua->trim cachet comprenait dans un ovale de 26x 17 "Vle motCancellado en capitales, encadr en haut et en bas de fleurons rap-pelant par leur forme des rameaux d'olivier (fig. 46). Enfin, on seservait aussi d'un cachet contenant dans un rectangle boutarrondi le mot Franca haut de 5 m/m, long de 26 m/m; chaqueextrmit infrieure du cadre le chiffre 5. Tous ces cachets taientapposs en une encre bleue ou vert-bleue assez peu apparente.

Ils disparurent avec l'occupation', et il est douteux s'ils furentemploys longtemps oblitrer des timbres chiliens, sauf durantla priode transitoire qui prcda l'introduction du cachet chilien.Nous avons rencontr le cachet aux quatre cercles concentriques

surle 1 centavo

gris (fig. 6),le cachet avec le mot

Cancellado surle 5 centavos rose (fig. 46), tous deux en ble-vert.Le cachet chilien tait identique au second type d'Antofagasta,

sauf sur un point : la date tait bien au centre en trois lignes, maisla premire ligne tait rserve au mois et non au quantime qui-venait la seconde ligne (fig. 7). Ce cachet tait appliqu toujoursen noir et il survcut la guerre, tant utilis en 1887 comme leprouve l'illustration ci-jointe, bien qu'en 1885 le type uniformechilien eut t introduit Cobija.

M. W. Haworth pense que le s" type bolivien fut conserv parles Chiliens, aprs ablation des chiffres 5 des deux extrmits.L'identification des marques franca tant extrmement difficile,on peut seulement considrer cette hypothse comme fort vraisem-

blable. Un cachet long de 26 /oe,haut de 5 m/m,appliqu en bleu-vert pourrait tre attribu avec raison au bureau de Cobija (nousconnaissons le 5 centavos rose avec cette oblitration).

Les timbres utiliss par. ce bureau furent assurment ceux desmissions de 1877 et 1881, mme 1883; mais tous sont fort rares.

TOCOpilla. Ce port trs Voisin de la frontire pruvienne futoccup le dernier.

' Comme importance, il vient immdiatementaprs Antofagasta. Sa population tait de 4.000 habitants en 1880,et de 5.400 en 1918. En 1884, il exportait u.oo. tonnes de sels de.potasse reprsentant une valeur de;6oo.obo pesos. Son rle diminuasous la domination chilienne, par suite de la concurrence des ports

voisins.

'

Le service postal y tait relativement actif alors, et l'Adminis-tration bolivienne l'avait pourvu d'au moins deux cachets fortsemblables. L'un tait compos d'un simple cercle avec le mot


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Correo entre deux toiles dans la partie suprieure, les .mots deTcopilla dans le bas et le mot Franco au centre (encre rouge).Le second type prsentait un double-cercle contenant le mot Correoen haut, Tocopilla en bas, et deux toiles encadrant de au centre(encre bleue). Un troisime type est dcrit par M. W. Haworthdans son tude de 1919 et non dans celle de 1920 : double-cercle,Bolivia en bas, Tocopillfi en haut, la date au centre en trois lignes.

Le cachet chilien, introduit vers 1880, est identique au secondtype d'Antofagasta, mais contrairement ce qui se produit pources villes boliviennes occupes, on rencontre ce cachet en bleu ouvert-bleu aussi souvent qu'en noir (fig. 8). Comme pour les autres

villes,le

typechilien

passe-partoutfit son

apparitionvers

1885,mais l'ancien cachet de guerre se trouve encore employ jusqu'en1887.

Les timbres en usage dans ce bureau furent ceux des mis-sions 1877, 1881 et 1883; toutes les valeurs sont rares hormis le5 centavos rouge ple qui est relativement frquent, car ce timbrereprsente le port des lettres l'intrieur.

Caracoles. Si l'on quitte le bord du Pacifique, on ne trouve-gure de localits notables que le long du chemin de fer d'Anto-fagasta. Caracoles tait l'une des stations de cette ligne; elledevait compter l'poque quelques centaines d'mes (en 1918,.seulement 50). Elle fut occupe presqu'au. dbut des hostilits.

Son cachet bolivien, constitu par les mots Franca et Caracoles en-deux lignes dans un cadre rectangulaire, fut bientt remplac parun cachet chilien,analogue celui de Mejillones (fig. 9). Ce cachetresta en usage jusqu'en 1887.et n'est connu qu'en noir. Les divers-timbres employs dans la province peuvent se rencontrer avecl'oblitration de ce bureau, mais ils sont tous trs rares {nousconnaissons le 2 centavos orange, le 5 centavos rouge et rose, le10 centavos bleu).

Calama. Les remarques relatives Caracoles s'appliquent la petite ville de Calama, station du chemin de fer bolivien,ayant quelques centaines d'habitants en 1880 (cette localit estdevenue relativement

prospre puisqu'elle comptaiten

1918prs de

3.000 mes). Deux cachets boliviens trs simples existaient avantla guerre : le premier portait le nom de la* ville en capitales de7 mm. ; Je second portait le mot FRANCA en capitales inclines demme taille. Les Chiliens introduisirent en 1880 un nouveau cachetanalogue au second type d'Antofagasta et mirent en usage l'encrenoire. Les timbres des missions 1877 et 1881 doivent se rencontreravec ce cachet mais comme pour les autres villes de l'intrieur, ilssont peu frquents (fig. 10). Ce cachet chilien fut employ jus-

. qu'en 1888.

L'histoire des autres localits boliviennes durant la Guerre duPacifique est presqu 'entirement inconnue. On est rduit faire

des hypothses leur sujet. On connat leurs cachets chiliens misen usage partir de 1880 mais on rencontre trs rarement cescachets pour la priode de guerre 1880-84 et on est entirementignorant des cachets boliviens antrieurs la guerre. De plus,


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en peut seulement supposer que toutes les valeurs des missionsde 1877 1883 passrent par ces bureaux de poste durant cesannes de guerre. La. plupart de ces petites villes comptant quelques centainesd'habitants, furent dotes d'un mme type de cachet, type lg-rement diffrent de ceux d'Antofagasta. A l'intrieur d'un cercleunique, le nom de la ville dans la partie suprieure, en bas aulieu du nom C/ii(e une simple croix de Saint-Andr (J)et la dateen trois lignes au centre (fig. II). Ce type de cachet'tait enusage pour un certain nombre de villes chiliennes et il ne semblepas qu'on doive tirer la moindre conclusion politique de l'absencedu mot Chile de ce cachet, car le gouvernement de

Santiagone

fit aucune diffrence au point de vue de l'occupation entre la zonectire et la partie intrieure de la province bolivienne d'Atacama.Ce cachet se rencontre avec les noms de: Carmen Alto (1095-

hab. en 1918)et Salinas, deux stations du chemin de fer d'Anto-fagasta ; San Antonio de Atacama (175 hab. en 1918) et Puquois,localits les plus loignes de la mer et situes en plein dsertmontagneux ; Cerillos, petit hameau proche de la voie ferre. Parcontre, la ville de Pampa Alta reut un cachet du type II d'Anto-fagasta, c'est--dire simple cercle avec le nom de la localit etChile. Quant au petit centre de San Pedro de Atacama (1308 hab.en 1918), perdu dans les Andes boliviennes, il me semble pas avoirt pourvu d'un service postal durant l'occupation puisque le

premier cachet portant ce nom appartient au type commun toutle Chili mis en service vers 1885 dans les provinces annexes.Ainsi qu'on en peut juger par ce rapide expos, on ne dispose

que d'un petit nombre de documents relatifs l'occupation duterritoire bolivien par les Chiliens. On ne connat l'histoire durgime postal que pour les ports d'Antofagasta, Tocopilla et Cobijaet mme pour ces villes on est mal renseign en raison du petitnombre de timbres utiliss dans ces bureaux et du plus petit nom-bre de ces timbres qui chapprent la destruction. Toutes cesoblitrations sont peu communes, la plupart sont rares et beaucoupsont mme inconnues pour la priode de guerre. En particulier,on ne connat pas ( sauf les exceptions de Cobija) de timbres chi-

liens oblitrs avec les cachets boliviens. Nanmoins on peut esp-rer que de patientes recherches mettront au jour quelques picesrarissimes qui combleront ces lacunes.


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CHAPITRE IV ,

L'OCCUPATIONDU PROU MRIDIONAL

Nous dsignons sous cette pithte de Prou Mridional lesquatre provinces les plus mridionales du Prou, celles de Tara-paca, de Pisagua, d'Arica et de Tacna qui toutes passrent par le

trait d'Ancon sous la souverainet chilienne titre dfinitif ouprovisoire.L'occupation de ces provinces fut plus mouvemente et plus-

difficile que celle des territoires boliviens ; elle eut lieu en 1880-pour les provinces de Tarapaca et Pisagua tandis qu'Arica etTaona ne tombrent aux mains des Chiliens que l'anne suivante..Chacune des capitales provinciales tait une ville importante;aussi l'histoire du service postal de guerre en ces diffrents centres'est-elle mieux connue que celle des districts boliviens.

Le Prou du Sud fut soumis par l'effet de l'ordonnance de mars1879 l'usage des timbres chiliens et il ne connut point le sys-tme de la franchise gnrale. Seuls les officiers, soldats et fonc-

tionnaires chiliens jouissaient de ce privilge. Dans ces. provinces,,les occupants introduisirent les diverses valeurs de l'mission de1877, ie 5 centavos de 1879, les nouveaux i, 2 et 5 centavos de1881 et fort vraisemblablement le 5 centavos bleu. De plus, durantla priode de famine de timbres, on utilisa les timbres fiscauxautoriss servir postalement, tes 1, 2 et 5 Centavos.

Pisagua. Ce fut la premire ville pruvienne qui passa auxmains des. Chiliens (novembre 1879). C'tait l'poque la capitalede la province du mme nom, province qui comptait 13.500 habi-tants dont 3.500 concentrs Pisagua (4.090 en 1918). Cette villetait donc un port de mdiocre importance bien que le trafic d'ex-

portation des sels atteignit un chiffre considrable {137.500 tonneson 1884, soit plus de 7 millions de dollars en valeur). Elle tait ledbouch sur le Pacifique des rgions minires de l'intrieur et elletait la tte de ligne d'une voie ferre qui, bifurquant, allait d'unct Trs Marias ( 90 km. de la cte), Agua Santa y Puntun-chera de l'autre (cette seconde ligne ayant un dveloppement de106 km.). Nanmoins le mouvement postal de Pisagua devait treassez restreint car les timbres portant l'oblitration de cette loca-lit sont fort peu abondants.

Les Chiliens, au moment o ils occuprent ce port, trouvrentun cachet oblitrant du type commun la plupart des villes pru-viennes, c'est--dire le nom de la ville en grands capitales bton

l'intrieur d'un cadre ovale. Ils durent maintenir quelque tempsen service ce vestige de Ja souverainet pruvienne. M. W.Haworth signale l'existence du 10 centavos bleu de l'mission

dentele de 1867 avec ce cachet. D'autre part, M. Barnett dans


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. 24

son tude publie en 1911 dclare possder un fragment portant la fois ce mme timbre chilien accol un timbre pruvien, le1 dinero.de rmission de 1868, tous deux oblitrs avec ce cachet.

Evidemment, les vainqueurs dsirrent introduire un cachet plusconforme leurs habitudes, un cachet indiquant la date. Ils fabri-qurent un cachet analogue celui employ en certaines villes chi-liennes. A l'intrieur d'un cercle, le nom de la ville-en haut, unecioix de Sainr-Andr dans le bas, la date au centre en trois lignes.Sans doute les ambitions du gouverneineni de Santiago ne se firentpas jour cette occasion en raison de l'mission, peut-tre volon-taire, du mot Chile (fig. 14).

A quelle priode fut mis en usage ce nouveau cachet? On nele sait. M. Haworth avance la date du 19 juillet. 1881, mais il est

possible que ds l'anne 1880 le vieux cachet pruvien eut t mishors de service. En tous cas, ce cachet servit jusqu'en 1884-1885,moment o il fut remplac par le type uniforme chilien, le nom deChile faisant alors son apparition. Avant 1882, on oblitra Pisagua avec une encre bleue mais, aprs cette date les habitudes

-chiliennes prvalant, l'encre noire fut constamment employe.Avant de clore ce chapitre, signalons une anomalie qui dut se

produire dans l'usage de ce cachet. Les exemplaires de notre col-lection portent uniformment l'indication de la date ainsi dispose:premire ligne: quantime; seconde ligne, mois; troisime ligne,anne en quatre chiffres. Or la reproduction d'une enveloppe dontM. Brnett illustre son tude, montre deux cachets portant lequantime la seconde

ligneet le mois la

premire (ladate est

20 juin 1883). On peut ds lors se demander si les employs de cebureau ne faisaient point preuve d'clectisme dans Ja compositiond\i cachet comme dans la nature des affranchissements. Par con-tre, ils suivaient la lettre les prescriptions du rglement postalchilien en n'appliquant sur le timbre que la partie suprieure ducachet, si bien que les exemplaires avec l'indication complte del'anne sont rarissimes.

Les autres localits de la province de Pisagua durent assur-ment employer galement les timbres chiliens durant les trois anset demi qui prcdrent la paix et l'annexion. Mais commeelles avaient une population de quelques centaines d'mes, leurtrafic postal fut plus restreint encore que celui de Pisagua ce qui

rend plus rarissimes encore leurs oblitrations demeures incon-nues jusqu' ce jour. '

Iquique. La province de Tarapaca, quoique situe plus auSud que celle de Pisagua, ne capitula que six ou sept semainesaprs la prcdente, consquence du mouvement enveloppant "desChiliens qui prenaient revers les Pruvo-Boliviens installs surles lignes d'Iquique. Cette ville tait le grand centre politique etconomique de l'extrme-sud pruvien; capitale de la plus richeprovince (34.000 habillants), elle-mme comptait environ 16.500mes dans ses murs et son commerce l'emportait en importancesur celui des ports voisins du Prou, de la Bolivie et "du Chili. En

1884,elle

exportait plusde 208.000 tonnes de sels de

potasse,c'est-

-dire plus que tous les autres points de la cte tant au Sud qu'auNord (exportation reprsentant prs de 11 millions de dollars).


28/79

2S _

DTquique partait une ligne ferre qui, remontant vers le Nord^allait rejoindre dans la rgion des gisements potassiques la lignede Pisagua Trs Marias et cette voie ferre avait une longueurde 109 km. Actuellement Iquique est une ville de plus 'de 40.000.habitants, tte de ligne de plusieurs chemins de fer et un centrecommercial fort actif.

Lors de l'occupation chilienne (fin novembre 1879), elle poss-dait deux cachets date: l'un, le plus ancien, porte l'intrieurd'un cercle unique le mot YQUIQUEen haut, FRUdams fe bas et la.date en trois lignes (ce cachet ne tarda pas disparatre) l'autreest compos de deux cercles concentriques avec IQUIQUE(orthogra-phe moderne) en haut, PRAL (contraction du mot PRINCIPAL)etdans le grand espace sparant ces deux mots de chaque ct une

petite croix en x. Quant la date, elle occupe le centre en uneseule ligne (fig. 15).Ce fut ce dernier type qui fut maintenu en usage par les vain--

queurs jusqu'au printemps de 1882. Il se rencontre indiffrem-ment en encre noire ou en encre bleue, mais celle-ci m'a plus I*teinte verdtre des encres boliviennes ou le bleu fonc uniforme dePisagua, elle oscille entre le bleu franc, l'outremer fonc et l'ou--tremer ple. Tous les timbres de l'mission de 1877 furent utiliss-durant cette priode ; le 5 centavos lie de vin se rencontre rare-ment tandis que le 5 centavos rose ple de 1881 est infinimentplus frquent. Par contre, le 2 centavos rose en cours depuisfvrier 1881 peut tre trouv avec ce cachet et vraisemblablementle 1 centavo vert mis en circulation

depuisl'automne 1881. Toute-

fois ces timbres durent ne parvenir Iquique que peu de tempsavant l'apparition du premier cachet chilien (vers avril 1882) etnous avouons ne point les avoir rencontr jusqu' ce jour. Malheu-reusement le cachet pruvien tait alors fort encrass et il est rare-ment lisible, plus rarement, encore porte-t-il en entier sur lestimbrs (fig. 15).

Les autorits chiliennes remplacrent au dbut de 1882 ce cachetpruvien par un cachet de type identique celui usit Pisagua :.cercle unique Iquique dans le haut, croix dans le bas et date au:centre en trois lignes. On peut remarquer que le nom de la villeest inscrit de faon trs large, la premire et la dernire lettre setrouvant de niveau avec le mois de l'anne occupant le centre du

cercle (fig. 16).Ce nouveau cachet dut tre introduit vers avril 1882 car l'anciencachet pruvien se rencontre encore avec Ja date de mars 1882;d'autre part, les dates les moins rcentes du premier cachet chi-lien sont celles des premiers jours de mai 1882 et l'oblitrationsingulirement nette semble tmoigner du fait que le cachet taitalors neuf. Tous les timbres utiliss dans la zone de guerre ont:t oblitrs avec ce cachet ; toutefois on ne connat pas encore despcimen de ce cachet sur le 5 centavos rouge de 1877. De mme,le 1 centavo gris avec ce cachet est peu frquent ; le 2 centavosorange se rencontre de temps en temps, mais les valeurs'de 1881:1 centavos vert et 2 centavos -rose furent beaucoup plus employs.

Quant au 5 centavos bleu, il existe indiscutablementavec ce cachet

d'Iquique comme le prouve un exemplaire prsent par M. Br-nett (date: 31 aot 1883).


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' 26

Le traficpostal

de ceport

dut crotre considrablement vers la'fin de la guerre car les Chiliens songrent mettre en usageun second cachet o la croix du bas tait remplac par le motChile encadr par deux croix (fig. 17). Selon M. W. Haworth, ladate de mise en service de ce cachet serait le 13 juin 1883. Or nouspossdons quelques valeurs dates de janvier et fvrier 1883. Cecachet est beaucoup plus rare que le prcdent au moins comme^cachet de guerre puisqu' ce titre il ne servit que de juin 1883 avril 1884. Durant ces onze mois, il oblitra les trois bassesvaleurs de l'mission 1881, tes trois fortes valeurs de 1877-79 (10,20 et 50 centavos) ainsi que Je 5 centavos bleu de 1883. Il con-tinua tre utilis aprs la paix jusqu'en 1885 mais alors il nefournit. plus de cachets de guerre.

IJ y a lieu de noter que l'usage de l'encre bleue disparut avecl mise en service des cachets chiliens, non pas compltementd'ailleurs car occasionnellement on peut rencontrer les types II etIII d'Iquique en bleu au lieu d'tre en noir mais ces exemplairessont rares. A ce sujet, on doit signaler que les oblitrations bleuessont difficiles distinguer sur le 1 centavo gris et presqu'invisiblesur le 10 centavos bleu. M. Barnett signale un unique exemplairedu type II en bleu et nous avons un autre spcimen du type IIIgalement en bleu (1 centavo vert, dat du i"r janvier 1883).

Une curiosit: le cachet type II sans date au centre, a trencontr par nous sur le 10 centavos bleu. Le cas se prsenteexceptionnellement : les chiffres du composteur, mal placs, laisrsent en blanc le centre du cachet. Sur des milliers de timbres

chiliens, nous n'avons vu se produire ce cas que sur quelquesexemplaires, mais il y a lieu de mentionner cette anomalie.

La Noria. Des autres localits de la province de Tarapaca,mme de la petite ville de ce nom qui compte 704 habitants, iln'y a que peu de choses dire. On connat quelques timbres chi-liens oblitrs pendant la priode d'occupation par le bureau duhameau de La Noria, qui doit cette situation exceptionnelle aufait qu'il se trouvait sur la voie ferre allant d'Iquique vers l'int-rieur (hameau de 350 habitants en 1918!) L'oblitration pru-vienne, qui consistait en un ovale contenant sur deux lignes lesmots ESTACION- PE LANORIA,fut en usage de 1880 1882 (fig. 34).

Naturellement elle est rarissime et M. W. Haworth donne dansson livre une reproduction du 2 centavos orange avec ce cachet.Ce dernier fut remplac le 8 aot 1882 par le type chilien (nomde la ville et croix) qui fut employ jusqu'aprs la paix. A-l'encrebleue utiljse avec le cachet pruvien, on substitua l'encre noire,plus orthodoxe aux yeux des Chiliens, ds que le nouveau cachetexpdi de Santiago fut mis en service.

POZOdel Monte. Cette petite localit tait sur la voie ferred'Iquique au del de la Noria. Elle tait peine plus importanteque cette dernire car sous le nom de Pozo Almonte elle figuredans les dernires statistiques chiliennes avec 1.064 habitants.Cependant ce bureau postal disposait d'une certaine varit de

cachets. Tout d'abord, d'une toile cinq branches se dtachantsur un cercle de couleur (cachet d'origine pruvienne probable-


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27

ment); puis d'une toile analogue surmontant le mot hite entredeux lignes parallles incurves; enfin d'un cusson chilien en

couleur sur lequel apparat en blanc l'toile centrale. Tous ces.cachets taient apposs en bleu et quand en 1882 'les autorits-d'occupation introduisirent un cachet date portant l'intrieurd'un cercle, le nom de la ville, Chile dans le bas et la date auicentre en trois lignes, les employs continurent employer lescachets muets; mais ils se servaient de ceux-ci pour oblitrer les-timbres et apposaient sur la lettre le cachet date.

Ces cachets sont trs rares et l'enveloppe prsente par M.Haworth dans son tude est une pice exceptionnelle.

Pabellon de Pica. Petit hameau perdu dans l'intrieur dontl'histoire postale est incertaine. On attribue son bureau postal'un cachet muet reprsentant une toile cinq branches en couleur

inscrite dans un cercle de couleur mais aucune prcision n'a putre encore obtenue ce sujet. Cette localit comptait en 1918-environ 238 habitants et on comprend que son importance postale.-fut minime durant la Guerre du Pacifique.

Tacna. Nous passons ensuite la ville de Tacna qui fut.prisele 27 mai 1880 La suite d'urne grande bataille livre sous-.sesmurs. La capture de la province de Tacna tait pour les Chiliensun fait d'aims considrable en dehors de la destruction desarmes bolivienne et pruvienne ; cette province, tait fort riche etavait une population d'environ 20.700 mes. La capitale comptaitparmi les villes prospres et avait 12.600 habitants ; elle taitrelie son

portd'Arica

par.une ligneferre de

63km. Actuelle-

ment elle n'a plus que 9.180 habitants.Le bureau postal de Tacna ne devait point tre ngligeable etcependant, on est fort mal renseign sur son fonctionnement audbut de l'occupation. On sait qu'un cachet pruvien compos dunom de la ville en capitales dans un triple ovale existait avant laguerre, mais on ignore s'il fut saisi par les envahisseurs et s'il,servit pendant l't et l'automne de 1880.

A la fin de cette mme anne on voit surgir un cachet contenant,, l'intrieur d'un cercle Je nom TACNAen haut, PRINCIPALdans le-bas, ces mots spars par un point - la date au centre en trois'lignes {fig. 28). Selon toutes probabilits, il s'agit d'un cachetfabriqu par les Chiliens, mais pourquoi ceux-ci empruntrent-ils

au systme postal pruvien le mot de Principal? Fut-ce parce quele cachot fut fabriqu localement? mystre. En tous cas, il parat:tabli que ce cachet est bien d'origine chilienne.. M. S. C. Barnett signale n'avoir point rencontr de dates ant-rieures avril 1881 parmi ces cachets. Nous pouvons reculer quel-que peu cette date d'apparition car dans un stock de timbrs pro-venant de Tacna nous trouvmes des timbres-poste et fiscaux-portant la date des 20 et 21'novembre 1880 (fig. 28 et 41). le cachetest si net, si lger qu'il ne parat point avoir t en usage depuis-plus de quelques jours. On peut donc fixer vraisemblablement ausmois do novembre 1880 l'introduction de ce cachet.

Avec quoi oblitra-t-on donc de mai novembre 1880 les timbres:chiliens et

auparavantles timbres

pruviens?Il semble

possibl.e


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.28

Klecombler la lacune et de rpondre : avec un de ces cachets muetsque fournissait VAmerican Banknote Company. Comment identifier

ce cachet car on ne connat pas (selon toute apparence) de lettresoblitres avec ce cachet et prouvant l'origine. Or un hasard heu-reux nous permit de trouver dans le stock mentionn plus haut .des blocs et bandes oblitrs avec un cachet muet et l'une de cesbandes, compose de quatre timbres de 5 centavos rouges de 1877,porte sous l'un des cachets muets une empreinte trs lgre ducachet de Tacna, cachet date dont malheureusement la date estinvisible. Il semble que l'employ postal voulut se servir du cachetnouveau, alors tout neuf, et n'obtenant qu'une empreinte lgreeut recours au vieux cachet. Celui-ci, d'ailleurs, tait bris cemoment : il se composait de trois barres horizontales de dimen-sions ingales et formant rond, la barre infrieure avait clat enplusieurs morceaux. Cette dfectuosit nous semble un argumenten faveur de la thse que nous prsentons puisque la brisure duvieux cork-stamp rendait urgent la cration d'un nouveaucachet (fig. 27).

Nous avons rencontr avec ce cachet muet outre le 5 centavosdj mentionn, le 20 centavos vert et le 5 centavos bleu fiscal.L'emploi de celui-ci peut fort bien se concilier avec l'usage ducachet muet antrieurement au 20 novembre 1880 puisque cettevaleur fiscale fut autorise servir postalement par ordonnance du3 juillet 1880, ce qui laisse une marge suffisante pour les dlais .de transmission de Santiago Tacna.

Quant au cachet chilien inaugur en novembre 1880 vraisembla-blement, il servit d'une faon rgulire jusqu'en 1884, moment o

apparut un cachet plus intrinsquement chilien (le remplacementdu mot Principal par Chile attestant Je changement de souve-rainet) mais il fut employ diverses reprises comme cachet

subsidiaire, notamment en 1887. Mme nous possdons un 20 cen-,tavos gris avec ce cachet portant une date de l'anne 1889(fig. 30).

Les cachets postrieurs, la guerre sont au nombre de deux:le premier portant Tacna, Chile et 2 toiles l'intrieur d'uncercle (1884-1887)(fig. 31); le second portant Tacna, Chile et 2points l'intrieur de deux cercles concentriques. On peut ren-contrer quelques valeurs de l'mission de 1877 avec ces 2 types

>decachets, notamment les 10centavos bleu et les 20 centavos vert..Nous croyons devoir signaler ces dtails pour mettre en garde les

collectionneurs contre ces timbres qui avec ces cachets ne sontplus timbres de guerre contre les timbres qui, oblitrs avec le'premier cachet chilien une date postrieure avril 1884, ne sont

;pas non plus timbres de guerre. Toutefois on peut admettre quelles1 centavo gris, 2 centavos orange, 5 centavos rouge (1877) et rose

vple (1881) tant puis en 1884 sont en presque tous les castimbres de guerre. Pour tous les autres, surtout pour les 1 centavovert, 2 centavos rose, 5 centavos bleu, il importe de trouver une

-date trs lisible.Toutes les oblitrations de Tacna sont noires; on n'en signale

aucune de couleur.

Arica. Arica,

leport

de Tacna et la capitale d'une petiteprovince ctire, capitula quelques jours aprs Tacna (7 juin 1880).


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29 ;>"

C'tait un centre commercial beaucoup moins important que nel'tait Iquique qui drainait tout le trafic de la rgion. 11 n'avait

alors que 3,200 habitants (4^890 de nos jours) et environ 5.000,'per-sonnes taient rparties dans le reste de la province.Les Chiliens, en s'installant dans la ville, n'apportrent aucune

autre altration au rgime-postal que la substitution de leurs tim-,bres ceux du Prou. Trois cachets taient en usage : deux d'entreeux taient muets et devaient servir titre complmentaire. Ilsont pu tre identifis grce deux enveloppes reproduites dansl'tude de M. S. C. Barnett,, enveloppes portant la fois un cachetmuet et un cachet date. Ces cachets muets sont malaismentidentifiables sur timbres dtachs : l'un est compos de cinq barreshorizontales en forme de rond, l'autre est form de plusieurs ran-ges de points (cinq ranges de cinq points dit M. W. Haworth,

deux ranges de six points encadres par deux ranges de quatrepoints semble prouver l'enveloppe de M. Barnett) (fig. 18).Fort heureusement on peut se rejeter avec, plus de certitude

sur le troisime cachet, parlant celui-l et de beaucoup le plusemploy. Il est d'un caractre bien pruvien: A l'intrieur de deuxcercles concentriques CORREO(postes) en haut, DE ARICAdans lebas, entre ces deux parties un fleuron allong de quatre points ;dans le petit cercle la date en une seule ligne (fig.- 19).

Ce cachet resta on vigueur jusqu' la fin de 1884, poque laquelle parut un cachet chilien portant l'intrieur d'un cercleunique ARICA,CHILEspars par un petit ornement massif de qua-tre

points,la date au centre en trois lignes.

Durant l'occupation les timbres de l'mission de 1877.et ceux de1881' furent successivement employs. M. Barnett signale n'avoirrencontr ni le 2 centavos orange, ni le 5 centavos bleu (ce dernieravec une date antrieure avril 1884). Nous n'avons t jusqu'iciplus favoriss que lui bien que ces deux valeurs furent certaine-ment oblitres Arica. A ce sujet, faisons remarquer que lecachet date pruvien est de*trs grand format (3 cm. de diam-tre) et mme dans les cas les plus favorables, il ne peut trecontenu en entier sur un timbre; en revanche, il a une forme sicaractristique (spcialement la prsence des fleurons) qu'on peutle reconnatre aisment, mme quand il donne une empreinte

floue,ce

quiarrive trs

frquemment,ce cachet tant assurment

vite encrass. vLes cachets d'Arica sont toujours noirs. M. Barnett, toutefois,

dclare avoir rencontr un unique exemplaire du cachet date avecencre violette sur le 1 centavo vert. Nous-mmes possdons unesemblable oblitration sur le 5 centavos rose ple de 1881; la teinteviolette du cachet n'est pas en ce cas fort apparente. La date estde fvrier 1883.

Moins encore que pour la province de Tarapaca, on est rensei-gn au sujet des oblitrations des localits secondaires des provinces de Taona et d'Arica. On peut supposer que ces oblitra-

tions si elles existent sont rarissimes tant donn que cellesdes capitales : Tacna et Arica sont dj peu frquentes.


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3 ,Avant d'en finir avec les oblitrations d'Arica, signalons un cas

particulier qui mrite d'tre indiqu. Dans un lot de timbresd'Arica et de Tacna, nous .trouvmes plusieurs paires de 5 cen-tavos rouge de 1877oblitrs la plume du nom .de la ville(fig. 12). Il semble bien qu'il y ait l une oblitration de fortunedestine suppler des cachets muets ou date, lesquels man-quaient ou taient dfectueux; on conoit qu'au lieu de marquerces timbres d'une croix ou de traits de plume, on ait song attester la provenance de la lettre en inscrivant le nom de la ville.On peut carter l'hypothse d'un usage fiscal de ces timbres:d'abord les timbres fiscaux, spcialement affects cet usage,taient en cours depuis 1878 et il tait interdit de se servir indif-fremment des timbres postaux ou fiscaux; de plus, nous n'avonsrencontr cette oblitration que sur des paires de 5 centavos, c'est-

-dire sur des ports de lettres destines l'tranger. On rappro-chera cela du fait que les deux enveloppes d'Arica prsentes parM. Barnett taient destination de l'Angleterre et qu'elles portenten sus des cachets muets le cachet date pour attester la dated'expdition et le nom du bureau postal. Ne pourrait-on penseralors que des employs ne disposant plus un moment donn ducachet date et ne voulant se servir pour les lettres de l'trangerdes cachets muets seuls oblitrrent les timbres la plume. Cettesuggestion peut paratre d'autant plus plausible qu'il s'agit de tim-bres qui, puiss la fin de 1880, durent videmment servir Aricatout au dbut de l'occupation {de juin octobre, sans doute): Ilserait intressant de savoir si d'autres exemples peuvent venirtayer cette thorie encore bien fragile ; une lettre entire avec

oblitration la plume serait un argument dcisif l'appui decette hypothse.


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3i

CHAPITRE V

L'OCCUPATIONDU PROU SEPTENTRIONAL.

Nous classons sous cette rubrique, par mesure de classification,toutes les viles pruviennes qui, situes au Nord de la province deTacna, ne furent pas incorpores au Chili par le trait d'Ancon.Gographiquement il s'agit du Prou Central et Septentrional. De

mme, nous ne suivrons plus l'ordre chronologique d l'occupationpour tudier ces diverses villes, dont la. capture eut lieu de lafin de 1880 jusqu'au milieu de i88j. Par contre, cette occupationprit fin en bien des cas avant l'change des ratifications en mai1884; .tel fut le cas de Lima qui fut rendu aux Pruviens presqu'aulendemain du trait d'Ancon (fin octobre 1883).

Pour toute cette partie du Prou, il y eut une innovationcurieuse. Les Chiliens capturrent Lima et au Callao de grandesquantits de timbres pruviens et, .soit par souci de mnagerl'amour-propre des vaincus, soit plutt par souci d'conomie,, ilssongrent tirer parti de ces stocks de timbres et pour distinguerceux-ci'des timbres en cours dans les rgions non occupes, ils lessurchargrent des armes chiliennes en vertu d'un dcret du gn-ral Lynch du 18 dcembre 1881.Cet essai fut phmre car on s'aperut que la surcharge taitfalsifie dans une large mesure pour profiter de la diffrence dechange entre rgions occupes et rgions non envahies. Les Chi-liens retirrent donc de la circulation ces timbres (juillet-septem-bre 1882) et revinrent au systme de l'utilisation de leurs proprestimbres. D'autre part, les autorits militaires chiliennes pourLima, Le Callao, peut-tre aussi pour d'autres villes, laissrent enfonctions les agents pruviens.

Nous allons donc parler tout d'abord des timbres pruviens sur-chargs mais sommairement, car ce sujet a t abondammenttrait par M. Haworth dans le London Philatelist de janvier 1921

et antrieurement par 'Echo de la Timbrologie, plus rcemmentdans l'ouvrage de MM. Krause et PhiJippi Die Postwerlzeichen dcrlcpublik Chile (1920).' Nous renvoyons galement aux sources etdocuments originaux publis par la revue chilienne Anales de laSocietad Filaielica de Santiago, anne 1902.

1. LES TIMBRES PERUVIENS SURCHARGES

Les autorits militaires d'occupation ne songrent point, nousl'avons dit, substituer dans le Prou du Nord les timbres chi-liens aux timbres pruviens. Toutefois, une question ne tardapas se poser' : comment distinguer les lettres venant de la zone

occupe des lettres en provenance du Prou indpendant puisque


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32 ~

les timbres pruviens taient indistinctement employs ?.,Les

employschiliens devaient fatalement taxer comme venant de

l'tranger les lettres expdies de Callao, Lima et autres' villespossdes par les Chiliens depuis 1881 (fig. 20).

Le gnral Lynch, commandant en chef l'Arme chilienne,s'avisa alors de surcharger les timbres pruviens saisis dans lesvilles occupes et il ordonnante 18 dcembre 1881, l'appositionsur ces timbres des armes chiliennes. L'imprimerie limenne dePierre Bacigalupi et'Compagnie fut charge de ce travail, et ellecomposa une planche de cent clichs reprsentant les armes chi-liennes (cusson portant une toile et surmont de trois plumes)entoures d'une couronne de lauriers.

Les timbres surchargs furent ceux de l'mission pruviennede 1875-1879, c'est--dire le 1 centavo orange (soleil), le 2 cen-

tavos violet (armes), le 5 centavos bleu, le 10 centavos vert, le20 centavos carmin ; le 50 centavos vert et Je 1 sol rose n'existaientqu'avec la surcharge Union.Poslal Universal dans un fer cheval etPeru au-dessous. Ceux-ci furent surchargs galement des armeschiliennes ainsi que le 1 centavo vert et le 5 centavos bleu munisaussi du fer cheval. Enfin, il y avait aussi un stock des nou-veaux 2 centavos qui taient de couleur carmin et non plus vio-lette; ils furent surchargs galement des armes chiliennes.

D'aprs MM. Krause et Philippi, les chiffres de cette missionseraient les suivants

Surchargs Encirculation Vendus Surcharge1 centavo vert > a,T .0-. ( 38.000 rouge1 centavo orange ....} 539-841. 187.400 }^8.7S7 . b]ee2 centavos ' 283.800 50.200 16.889 noire5 centavos 500.000 172.200 85.522 roug

10 centavos 500.000 162.200 121.905 rouge20 centavos 9.800 200 . bl. n.50 centavos .......... 95.200 3.199 2.033 noire

1 sol 48.300 1.700 895 rouge

Les 20 centavos ne furent point mis en cours et les seuls quiquittrent Lima furent les 200 pices destines au Bureau del'Union postale universelle, Berne.

Lima et Callao furent approvisionns en ces vignettes qui furent

mises en cours de dcembre 1881 avril 1882. En fvrier 1882,la Casa Fiscal de Lima expdia 20.000 timbres d'un centavo et8.000 de cinq centavos Mollendo, 10.000 de un centavo et 4.000de cinq centavos Chimbote, 20.000 de un centavo et 6.000 decinq centavos Huacho, 30.000 de un centavo et 6.000 de cinqcentavos Paita. Ce dernier port reut en mai 1882 un nouvelarrivage de 4.000 timbres de cinq centavos et 2.000 de dix centa-vos, tandis que Mollendo obtenait en juin 10.000 pices de un cen-tavo, de cinq et de dix centavos. Enfin, Yca et Pisco recevaient,en mai 1882, 5.000 pices de cinq et de dix centavos, 2.000 picesde un centavo.

Si l'on songe que ces timbres furent mis hors cours en juil-let

1882,on constate

qu'ilsne servirent

gure qu'Lima et

Callao, que mme en ces villes les quantits employes furent


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insignifiantes. Spcialement, le 2 centavos carmin qui remplaa

le 2 centavos violet puis vers juin 1882 ne circula que pendantquelques jours. L'abondance ds stocks restants et la raret de ces timbres obli-

trs expliquent l'abondance des .faux cachets apposs sur cestimbres. II y eut aussi un certain nombre d fausses surchargesimprimes, soit sur les timbres, en cours durant l'occupation, soitsur des timbres employs antrieurement ou postrieurement l'occupation; il y eut aussi des surcharges apposes en encresde couleurs diffrentes de celles employes officiellement.

Les timbres pruviens avec ou saris surcharge chilienne quifurent oblitrs en 1881 et en 1882 dans les villes occupes duProu septentrional constituent des timbres de guerre, l'gal destimbres chiliens portant les cachets de ces villes. Mais les pre-miers sont plus rares encore que ces derniers quand ils portentune' oblitration authentique. A cet gard, on peut se reporter la liste des cachets mentionns ci-aprs, car les cachets utilissen 1881-82 servirent jusqu' la fin de la' guerre et souvent fortlongtemps aprs la paix.

Signalons que les timbres pruviens utiliss durant l'occupationsans surcharge chilienne appartiennent la srie qui reut enrouge la "marque oVale UNIONPOSTALUNIVERSALavec PLATAaucentre, PERUOU LIMAen bas (fig. 20).

2. LES TIMBRES CHILIENS

Lima. La capitale pruvienne tomba aux mains des Chiliensaprs un court sige et de nombreux engagements le 17 jan-vier 1881. C'tait naturellement une belle grande cit, la popu-lation nombreuse (le recensement de 1876 accusait un total de100.156 personnes), au commerce actif, aux' relations postalesimportantes.

Les envahisseurs respectrent tout d'abord le systme postalen vigueur, firent ensuite l'essai des timbres pruviens surchar-gs et finalement introduisirent leurs propres timbres, versaot 1882. En raison de cette date relativement tardive, on ne sau-rait gure rencontrer munies des cachets limens que les valeurssuivantes : 1 centavo vert, 2 centavos rose, 5 centavos rose ple,10 centavos bleu, 20 centavos vert, 50 centavos lilas. C'est . titreexceptionnel que les basses valeurs de l'mission 1877 furentemployes dans la capitale pruvienne, car les 1 centavo, gris,2 centavos. orange et 5 centavos rouge taient totalement puissdans les bureaux postaux, bien que des spcimens circulassentencore de temps en temps. Ces timbres, avec le cachet de Limaou des villes pruviennes du nord, sont extrmement rares commele sont galement les 5, centavos bleu qui, mis vers le milieu del'anne 1883, n'atteignirent la zone septentrionale d'occupationque peu de temps avant l'vacuation. M. Barnett signale cetimbre avec les deux principaux types de cachets limens (datsde dcembre 1883).

Les Chiliens ne portrent aucune atteinte au systme d'oblit-ration en usage Lima. On connat deux principaux cachets


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' 34

dcrits par M. Barnett en 1911, et M. Haworth en 1919. Le pre-mier de ceux-ci est compos de deux cercles concentriques ; enhant LiMAjen bas PRINCIPAL,entre ls deux une petite croix deSaint-Andr. Au centre, la date en une seule ligne (fig. 21). Lesecond type est identique comme disposition et diffre du'prc-dent sur deux points : ses dimensions, 27 m/mde diamtre au lieude 23 m/m; en outre, la date au centre est encadre par deux barreshorizontales (fig. 22).

Toutefois, il peut paratre surprenant qu'une ville aussi con-, sidrabe que Lima ne fut dote que de deux cachets ou que les

divers bureaux fussent pourvus de cachets identiques. Nous avonscru pouvoir distinguer parmi les cachets du second type (avecbarres) trois varits distinctes : celle dcrite ci-dessus, une autreo les lettres du mot LIMAsont plus hautes et plus larges, le dia-

mtre du cachet atteignant 29 m/mau lieu de 27 (fig. 23), une troi-sime o la forme ovale remplacerait la forme circulaire. Pour cedernier, nous ne sommes point affirmatif car nous n'avons ren-contr qu'un timbre de 10 centavos bleu portant le mot LIMAdansun double-cercle, et l'intrieur du petit cercle apparat une barre ;or, la courbure des cercles ne correspond pas celle des cachetsnormaux et suggre l'existence d'un ovale. Peut-tre des recher-ches minutieuses mettront-elles jour un exemplaire portant unsemblable cachet dans son intgralit. ,

D'autre' part, M. W. Haworth, dans le London Pllalelist de janvier 1921, signale encore deux autres cachets qui vraisembla-blement servirent Lima. Le premier, qui se rencontre dans lacollection de M. Hall, te distingu vice-prsident de la Royal Phi7latelic Society de Londres, est compos de deux larges cerclesconcentriques portant LIMA-PERUdans le bas, CORREOSdans lehaut, et la date au centre en une seule ligne. Le cercle extrieura j0 m/m (je diamtre. Seules, deux valeurs sont connues avec cecachet qui dut tre mis en service tardivement, vers la fin de 1883sans doute; ce sont le 1 centavo vert et le 5 centavos bleu. C'estencore ce dernier timbre qui porte le second cachet que M. Ha-worth attribue Lima. La partie suprieure du cachet n'tant passur le timbre, l'identif

Documents

La Guerre du Pacifique. 1879-1884. Etude historique et philatélique. (1922)