1

La frontière entre les Etats-Unis et le Mexique

Consignes :

I. Décrire

Construis un croquis de synthèse qui décrit la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique

II. Expliquer

Dans un texte de synthèse explique l’existence des villes jumelles le long de cette frontière

III. Prise de position argumentée : Que penser du mur de protection américain ?

2

Observez les illustrations :

Un panneau indique que 358 personnes sont mortes Panneau trilingue (finlandais, suédois et same) marquant une

à cet endroit de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. frontière Schengen intérieure près de Kilpisjärvi (Finlande )

Une frontière :

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I. DECRIRE la frontière

LOCALISER

la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique

Consignes :

À l’aide de l’Atlas, remplissez la carte en plaçant les éléments suivants :

Les pays : Etats Unis, Mexique

Les Océans : Pacifique, Atlantique

Le fleuve : Rio Grande

Le désert : ex : désert de Gila

Villes : San Diego-Tijuana , Nogales –Nogales ,El Paso –Cuidad Juarez ,Piedras Negras-Eagle

Pass, Laredo – Nuevo Laredo , Mc Allen –Reynosa ; Brownsville-Matamoros

4

OBSERVER

La ville de Tijuana le long de la frontière Etats-Unis/Mexique

Réalisation de la structure spatiale apparente des éléments du paysage observables sur la photo

Le mur qui sépare San Diego de Tijuana est long de plus de neuf kilomètres

5

Le phénomène des villes jumelles (Twins Cities )

Le long de la frontière se déroule un long chapelet de villes complémentaires qui se font face :

Matamoros-Browns ville, Reynosa-Mc Allen, Nuevo Laredo-Laredo, Piedras Negras-Eagle Pass,

Ciudad Juârez-El Paso, Nogales-Nogales, Tijuana-San Diego... De véritables conurbations

transfrontalières ont vu le jour. C'est le cas de l'ensemble Ciudad Juârez/El Paso (1 million d'habitants) et

du binôme Tijuana/San Diego (3 millions d'habitants), où la continuité du tissu urbain répond à la

complémentarité des zones industrielles.

Dans les deux cas, les autorités nationales (administration locale ou fédérale) se font face mais ne

jouent qu'un rôle mineur dans l'organisation d'ensemble de l'agglomération, qui répond à des logiques

purement économiques Bâties dans l'urgence, les villes frontalières mexicaines présentent le plus souvent

un paysage urbain chaotique. Les services (transports, eau potable, drainage) n'ont pas toujours suivi

une expansion mal contrôlée par des autorités municipales laxistes, peu appuyées par un Etat fédéral qui

a préféré laisser à l'initiative privée le soin d'organiser la croissance économique.

Source :Le Mexique entre deux Amériques, Alain MUSSET 1994 p 24-25

L’observez de l’Atlas et constatez si le même phénomène existe le long de la frontière entre les

Etats-Unis et le Canada

Conclusion :

Une ville jumelle …

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Observation de l’image satellitaire de Mexicali et Calexico (32.40N ; 115.29W)

Source : http://asterweb

.jpl.nasa.gov/g

allery/images/mexicali-x.jpg

Satellite

LANDSAT

Image prise

le 19 mai

2000

24 Km x 30

Km

Image en

fausses

couleurs

pour mettre

en évidence

certains

phénomène

s

-rouge : sol avec forte activité chlorophyllienne -bleu : soit du béton, soit des sols nus

A B C D

Couleur dominante

Bleu

Rouge

Rouge et bleu

Bleu clair

Aspect

Identification

Dans un croquis de synthèse, décris la frontière Etats-Unis/Mexique.

Pour cela,

- Cerne correctement les limites de l’espace à représenter

- Schématise la forme du territoire

- Etablis la liste des informations qui doivent apparaître sur le dessin pour souligner

au mieux la problématique.

- Les informations qui caractérisent les différents espaces sont représentées par des

figurés de surface. Le choix de la couleur doit être réfléchi.

- Les mouvements peuvent être représentés par des flèches ; les villes par des

points, etc….

7

II.EXPLIQUER :

Pour quelles raisons y a-t-il des Twins Cities le long de la frontière américano-mexicaine ?

Hypothèse n°1 :………………………………………………………………………. ?

Hypothèse n°2 :………………………………………………………………………. ?

Hypothèse n°3 :………………………………………………………………………. ?

Pour des raisons économiques ?

Document 1 : L’ALENA

L'ALENA (Accord de libre-

échange nord-américain) n'est pas un

marché commun (pas de tarif douanier

commun). Entré en vigueur en 1994, le

traité prévoit l'élimination progressive,

durant une période de dix ans et pour la

plupart des produits, des droits de douanes

taxant les marchandises dans le commerce

entre les trois pays. Il a renforcé les

échanges entre eux : en 1998,68% des

importations canadiennes, 71 % des

importations mexicaines proviennent des

États-Unis, 84% des exportations

canadiennes, 88% des exportations

mexicaines se font vers les États-Unis.

Les échanges entre les États-Unis

et le Mexique ont plus que doublé entre 1993 et 1998, ce qui a d'abord profité au Mexique dont le solde des

échanges avec les États-Unis était défavorable jusqu'en 1994, alors que l'excédent était de 48 milliards de dollars en

1998.

L'ALENA peut apparaître comme le moyen utilisé par les multinationales des États-Unis pour utiliser une

main-d'œuvre peu coûteuse en délocalisant massivement leurs activités au Mexique, et pour transformer l'industrie

mexicaine en sous-traitance.

Source : D’après A. Gauthier, G. Raffaelli, L'Espace nord-américain, Bréal - 2000.

Dans un texte de synthèse explique l’existence des villes jumelles le long de cette

frontière

8

Document 2

Pour beaucoup, l’ALENA a été un marché de dupes, surtout dans le domaine agricole. Selon une étude du

quotidien du monde des affaires, El Financiero, la valeur des importations agroalimentaires a augmenté de plus de

73% entre 1993 et 2002. En 2002, le Mexique a dépensé 78% de ses exportations de pétrole dans l’importation de

produits alimentaires. En fait, le traité a placé sur le même plan le secteur agricole des trois pays, niant au Mexique

son statut de pays en voie de développement et la nécessité de lui accorder un traitement préférentiel.

L’élimination des barrières douanières sur les produits agricoles, intervenue en janvier 2003, a précipité les

petits paysans mexicains dans une impasse. Au début de l’année, les manifestations contre l’Alena se répandaient

comme un feu de prairie sur tout le territoire.

Source : http://www.enjeux-internationaux.org

Document 3

Pour le Mexique, le résultat de l’accord Alena n’est guère brillant : 28 000 petites et moyennes entreprises

mexicaines ont fait faillite en moins de 10 ans. Au premier rang des perdants, les agriculteurs. A l’entrée en vigueur

de ce traité, le Mexique importait 2 millions de tonnes de maïs ; ce volume est passé à … 148 millions en 2001. Du

fait de cette importation massive, le prix payé au producteur mexicain a diminué de 64% et celui des haricots de

45% entre 1985 et 1999 (ce qui n’a pas empêché les prix à la consommation de grimper). ….Sauf changement, il ne

restera comme solution aux paysans mexicains ruinés, que de vendre leurs terres à des entrepreneurs ou à des

multinationales. Puis d’aller chercher du travail. Mais où ? Dans les maquiladoras ?

Source : Maurice LEMOINE, Le Monde Diplomatique, août 2003

Source : Par Sylvie Laporte , La revue Volcans

numéro 23/numéro 9

Document 4

* sur une largeur d’environ 100 Km de part et d’autre de la frontière – longueur : 3.380 Km

Source : Ministère du Travail Mexicain in Courrier international – juin 1997.

Côté des Etats-Unis * Coté du Mexique *

Population

6,1 millions

5,1 millions

Revenu annuel en dollars

par habitant

14 000 $/hab.

3 700 $/hab.

Salaire horaire

7,7 $(à El Paso)

1.35 $

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Les Maquiladoras

Document 5

Les manufactures industrielles qu'on désigne sous le terme de «maquiladora» représentent une des formes les

plus spectaculaires de l'exploitation de la frontière par les intérêts américains. Implantées en territoire mexicain, elles

dépendent le plus souvent de firmes étasuniennes et résultent d'accords douaniers entre les deux États. Ceux-ci permettent

l'importation de matières premières et l'exportation de produits assemblés ; les taxes à la sortie ne portent que sur la plus-

value. La manufacture peut ainsi bénéficier, au meilleur compte, de la main-d'œuvre bon marché du pays voisin.

Source : D'après J. Bonnamour, Le continent nord-américain, SEDES -199

Ciudad Juarez- centre-ville Bidonville d' Anapra. . .Ciudad Juarez maquilladora

Photos : Thierry Planche

Document 6 :

Source : Le Grand Atlas DeBoeck, 13è edition, 2009

10

THE REAL PRICE OF A $100 SHOE La répartition des tâches entre les deux

pays s'est concrétisée par la création,

d'usines jumelles (twin-plants), situées de

part et d'autre de la frontière. Au nord, un

établissement rassemble les fonctions

d'encadrement et de gestion. Au sud, les

centres de production fonctionnent sous le

contrôle des administrateurs nord-

américains. Les marchandises sont

assemblées sur place à partir d'éléments

importés du pays voisin. C'est le cas, par

exemple, dans la grande zone industrielle

de la Mesa de Otay (Tijuana/San Diego),

coupée en deux par la frontière : on trouve

au nord les entrepôts, les bureaux et les

laboratoires, et au sud les unités de

fabrication. L'industrie maquiladora

compte plusieurs branches, parmi

lesquelles prédominent l'assemblage de matériel électrique ou électronique, les chaussures et l'habillement, la petite

mécanique et les équipements de transport Source : Le Mexique entre deux Amériques, Alain MUSSET 1994 p 21-22

Les conditions de travail dans les maquiladoras

Document 7 :

Sylvia a 27 ans. Elle est ouvrière à la chaîne chez Philips pour l'équivalent de 35 dollars américains

par semaines. Pour ne pas payer de congés maternité, Philips n'embauchait pas de femmes enceintes. Sylvia a donc

dû se soumettre, à son arrivée, a un examen gynécologique prouvant qu'elle n'attendait pas d'enfant. Les congés

maternité n'étaient pris en charge qu'après un an dans l'entreprise. Aujourd'hui, après 3 ans de présence, Sylvia est

enceinte et gardera son emploi. Philips a cessé ces pratiques humiliantes en 1996, sous la pression des associations

d'ouvrières, mais d'autres maquiladoras s'entêtent.

Source : http://membres.lycos.fr/marchacoco/

Document 8 :

Elisabeth Castro ,17 ans, a été retrouvée assassinée après avoir été violée dans une décharge sauvage de

Cuidad Juarez. Ce fait divers macabre témoigne de la violence et du harcèlement sexuel dont sont victimes les

femmes dans les maquiladoras et dans les bidonvilles qu’elles habitent. Quelque 170.000 habitants de Cuidad Juarez

travaillent dans ces entreprises. La plupart sont des femmes, beaucoup sont très jeunes, certaines ont à peine 14 ans.

Elles sont issues de familles pauvres. Elles sont venues de tout le Mexique pour tenter leur chance et trouver du

travail dans les villes fantômes près de la frontière. Six jours par semaine, elles quittent leur bidonville, s’entassent

dans des bus vétustes pour rejoindre les zones industrielles. Quarante-huit heures par semaine, elles soudent des

cartes électroniques, câblent des tableaux de bord de voitures, cousent des blouses de chirurgien …Isolées de leur

famille et de leur communauté, ces travailleuses migrantes sont exposées à toutes les violences, corvéables à merci et

sans défense.

Source : L.E.P. Loisirs et Pédagogie, "Un monde, des Mondes", 1998

11

Quel avenir pour les maquiladoras ?

Document 9 : évolution de l’emploi dans les maquiladoras http://www.dallasfed.org/research/swe/2004/swe0401.pdf

Document 10 :

Au Mexique, les entreprises étrangères licencient. Rencontre avec Luis Ernesto DERBEZ, Ministre de l’économie.

« Electrolux et Kenwood viennent d’annoncer la fermeture d’usines au Mexique. Depuis le début de 2001, 250 000

emplois industriels ont été supprimés dans les maquiladoras, ces entreprises montées par des étrangers au Mexique

et bénéficiant d’un statut privilégié.

Ces usines, qui ont assuré le succès des exportations mexicaines, sont-elles condamnées à disparaître ? Si elles ne

changent pas, les maquiladoras sont effectivement condamnées, car elles ne sont plus compétitives. Aujourd’hui, le

salaire horaire atteint 3,5 $ pour 40 cents en moyenne en Chine : nous ne pouvons donc pas continuer comme ça. »

Source : Luis Ernest DERBEZ, Les maquiladoras sont condamnées, propos recueillis par Eric CHOL, L’Express

du 30 mai 2002

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Parce que les Mexicains veulent immigrer aux Etats Unis ?

Document 11 :

De 2000 à 2005, 3,4 millions de Mexicains ont émigré aux Etats-

Unis. Selon une étude de l'Organisation internationale pour les

migrations (OIM), entre 2000 et 2005, 575 000 Mexicains ont

traversé chaque année la frontière vers les Etats-Unis, soit beaucoup

plus que ce que les chiffres officiels laissaient supposer. Parmi eux,

de plus en plus de femmes (40 à 45 %) et d'enfants non

accompagnés (7 000 en 2005). Environ un Mexicain sur neuf vit aux

Etats-Unis, dont la moitié sans papiers.

Source : Courrier international - 5 mars 2007

Document 12 :

Depuis sa mise en place, l’opération « Gatekeeper » (« Operacion Guardian » en espagnol) a provoqué un

« bouclage » sans précédent et militarisé la frontière. Les jeeps des borders patrols se relaient jour et nuit, les

hélicoptères survolent la côte. Avec l’aide du Pentagone, des détecteurs sismiques ont été installés qui permettent de

déceler les moindres mouvements. Un jeune Mexicain, qui a réussi son passage après cinq tentatives infructueuses,

raconte comment, grâce à des caméras à infrarouges, des informaticiens traquent les émigrants sur leur écran comme

dans un jeu vidéo. Ces informations sont transmises à des policiers sur le terrain, équipés de radios et leur permettent

de localiser les clandestins.

Source Le monde diplomatique Décembre 1999

Document 13 :

Document 14 :

En 2005, selon les autorités migratoires mexicaines,

433 Mexicains sont morts en passant la frontière, la

plupart en passant par le désert d’Arizona (…). "Tant

que le salaire sera six fois plus élevé aux Etats-Unis

qu’au Mexique, les candidats seront nombreux. Les

clandestins qui échouent, tentent de toute façon à

nouveau leur chance, jusqu’à dix fois dans certains

cas". Source : Anne VIGNA, "Entre l’Amérique et le

Mexique", Le Soir du 29/12/ 2005

13

Pour des raisons historiques ?

Nogales aujourd’hui

Dans un texte de synthèse explique l’existence des villes jumelles le long de cette frontière

Nogales1898-99

Lors de l'indépendance du Mexique en 1821, le

territoire national allait beaucoup plus loin vers le Nord,

et englobait une vaste partie du sud-ouest des États-Unis

actuels, du Texas à la Californie dont la frontière avait été

fixée avec les américains par le Traité d'Adams-Onís en

1819.

En 1836, la République du Texas est proclamée et prend

unilatéralement son indépendance par rapport au

Mexique, tout en demandant son rattachement aux États-

Unis. Ceux-ci refusent d'abord, par peur des réactions

mexicaines et le Texas reste pour un temps un État

souverain. En 1845 pourtant suite à des changements

politiques, les États-Unis décident d'annexer le Texas. La

guerre éclate alors avec le Mexique. Elle s'achève par une

victoire américaine. En conséquence, le Mexique doit

vendre aux américains un vaste territoire (la Cession

mexicaine), correspondant approximativement à l'actuel

sud-ouest des États-Unis, soit près d'1,4 millions de

kilomètres carré (Traité de Guadeloupe Hidalgo). En

1853, l'Achat Gadsden, permet aux États-Unis de gagner

encore quelques territoires vers le sud.