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La communauté du sud tome 2, de Charlaine Harris

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La petite ville de Bon Temps a retrouvé un semblant de calme. La jeune télépathe Sookie Stackhouse partage son temps entre le bar où elle travaille et son bien-aimé vampire, Bill Compton. Mais lorsqu'on s'en prend à elle, elle n'a d'autre choix que de pactiser avec la communauté vampire et part mener l'enquête à Dallas sur la disparition d'un des leurs, au péril de sa vie !

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Disparition à Dallas

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Traduit de l’américainpar Frédérique Le Boucher

Disparition à DallasLA COMMUNAUTÉ DU SUD 2

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Titre original :LEAVING DEAD IN DALLAS

Ace Books, New YorkPublished by The Berkley Publishing Group,

a division of Penguin Putnam Inc.

© Charlaine Harris, 2002

Pour la traduction française :© Éditions J’ai lu, 2005

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Je dédie ce livre à tous ceux qui ont aiméQuand le danger rôde.

Merci pour vos encouragements.

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Je tiens à remercier Patsy Asher,de San Antonio ; Chloe Green, de Dallas,

ainsi que tous les cyber-amis que je me suis faitssur DorothyL, pour l’aide qu’ils m’ont apportéeet l’enthousiasme et la rapidité avec lesquels

ils ont répondu à toutes mes questions.Je fais vraiment un métier formidable !

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Andy Bellefleur en tenait une bonne. Ce n’étaitpourtant pas son genre. Et je sais de quoi je parle :je connais tous les piliers de bar de Bon Temps parleur petit nom (après quelques années à travaillercomme serveuse Chez Merlotte, plus besoin de faireles présentations). Mais Andy Bellefleur, honorablereprésentant des forces de l’ordre locales et Bon-tempois pure souche, ne s’était jamais mis dans unétat pareil. Chez Merlotte, en tout cas. Et j’auraisbien voulu savoir ce qui nous valait cette petiteentorse à la règle.On n’était pas précisément intimes, Andy et moi,

et je ne me voyais pas vraiment lui poser directe-ment la question. Mais j’avais d’autres moyens desatisfaire ma curiosité. Pourquoi m’en priver? Bon,en général, j’essaie au maximum de ne pas abuserde mon «handicap» ou de mon «don» (appelez çacomme vous voulez. Disons que j’ai une techniqueun peu spéciale pour découvrir certaines chosesqui me concernent, moi ou ceux qui me sontproches). Cependant, parfois, la tentation est tropforte.J’ai donc levé la barrière mentale qui me protège

des pensées des gens. Je n’aurais pas dû.Le matin même, Andy avait arrêté un violeur. Le

type avait entraîné la fille de ses voisins dans les bois

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pour abuser d’elle. Une gamine de dix ans. La gossese trouvait à l’hôpital, et le violeur à l’ombre. Maisle mal était fait. Ça m’a retournée. J’en avais presqueles larmes aux yeux – j’avais eu affaire à un type dece genre dans mon enfance, moi aussi.Andy m’en est devenu plus sympathique, tout à

coup.— Andy Bellefleur, file-moi tes clés !Il s’est tourné vers moi. À voir sa tête, il était clair

qu’il ne comprenait pas un traître mot de ce que jelui disais. Au bout d’un moment (le temps que lesens de ma phrase pénètre son cerveau embrumé),Andy s’est mis à fouiller dans les poches de sonpantalon et a fini par me tendre un gros trousseaude clés. J’ai poussé un énième whisky-Coca devantlui, en lui disant : «C’est pour moi», avant d’allerau bout du bar téléphoner à sa sœur pour la préve-nir.Les Bellefleur vivaient dans une vieille maison

qui datait de la guerre de Sécession, dans la plusbelle rue du quartier le plus chic de Bon Temps.Sur Magnolia Creek Road, toutes les maisons don-nent sur la partie du parc qui est traversée par larivière, avec, çà et là, quelques ponts plus ou moinsdécoratifs réservés aux piétons. La maison des Bel-lefleur n’était pas la seule de Magnolia Creek Roadà dater du XIXe siècle, mais les autres n’étaient pasaussi décrépites. Le fait est que Portia, avec sonsalaire d’avocate, et Andy, qui ne devait pas gagnerune fortune en tant que flic, n’avaient pas lesmoyens de la restaurer. Et cela faisait déjà un bonmoment que le magot familial, qui aurait pu servirà entretenir une telle propriété, avait été dilapidé.Mais Caroline, leur grand-mère, refusait obstiné-ment de vendre.Portia a répondu à la deuxième sonnerie.

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— Portia? C’est Sookie Stackhouse.J’étais obligée d’élever la voix pour couvrir le

boucan du bar.— Vous devez être à votre travail?— Oui. Andy est assis devant moi et il est rond

comme une queue de pelle. J’ai pris ses clés. Vouspouvez venir le chercher?— Andy a trop bu? Ça ne lui ressemble pas. J’ar-

rive tout de suite. Je serai là dans dix minutes.Et elle a raccroché.— T’es une chic fille, Sookie, a lâché subitement

Andy – comme quoi la vie est pleine de surprises !Il venait de finir son verre. Je le lui ai enlevé, en

espérant qu’il n’allait pas en commander un autre.— Merci, Andy. Tu es plutôt un chic type, toi

aussi.— Il est où, ton… ton p’tit copain?— Ici, a répondu une voix glaciale.J’ai souri à Bill par-dessus la tête dodelinante

d’Andy (qui avait visiblement de plus en plus de malà la porter). Brun aux yeux noirs, Bill Comptonmesurait un mètre quatre-vingt-dix. Il avait la car-rure et la musculature d’un type qui a des annéesde travail manuel derrière lui. Il avait d’abord aidéson père à la ferme, puis avait repris l’exploitationfamiliale, avant de partir pour la guerre. La guerrede Sécession, je veux dire.— Hé! B.V. !Bill a levé la main pour saluer Ralph. Le mari de

Charlsie Tooten l’appelait toujours «Bill le Vam-pire » (d’où «B.V. ») sans que B.V. y trouve rien àredire.— Bonsoir, monsieur le Vampire, a lancé en pas-

sant mon frère Jason.Jason n’avait pas exactement accueilli Bill à

bras ouverts dans la famille. Cependant, il avait

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complètement changé d’attitude à son égard, cesderniers temps. J’espérais que cela durerait.— Bill, t’es pas si mal pour un suceur de sang, a

déclaré Andy en faisant pivoter son tabouret pourregarder le «suceur de sang» en question.J’ai révisé mon estimation à la hausse : Andy

était encore plus soûl que je ne l’avais pensé. Ilavait toujours eu du mal à avaler que le gouverne-ment ait accepté d’intégrer les vampires à la sociétéaméricaine, et ce brusque revirement trahissait unealcoolémie qui aurait fait exploser le ballon, si sespropres services l’avaient interpellé pour l’obliger àsouffler dedans.— Merci, lui a répondu sèchement Bill. Tu n’es

pas mal non plus pour un Bellefleur.Il s’est penché pour m’embrasser. Ses lèvres

étaient aussi froides que sa voix, mais je m’y étaishabituée – tout comme je m’étais habituée à ne pasentendre de battements de cœur quand je posais latête sur son torse.— Bonsoir, mon amour, a-t-il murmuré.J’ai fait glisser un verre de sang de synthèse – du

B négatifmade in Japan – le long du comptoir. Il l’avidé d’un trait et s’est passé la langue sur les lèvres.Ses joues ont aussitôt repris des couleurs.Je lui ai demandé ce qu’avait donné sa réunion

(il avait passé la majeure partie de la nuit à Shre-veport).— Je te raconterai ça plus tard.J’espérais que ses histoires de boulot seraient

moins déprimantes que celles d’Andy.— OK. Dis, j’aimerais bien que tu aides Portia à

embarquer Andy dans sa voiture. Tiens ! La voilà,justement.J’ai désigné la porte d’un signe de tête.

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Pour une fois, Portia n’arborait pas l’uniformetailleur-mocassins bleu marine-chemisier blanc quiconstituait sa tenue de travail. Elle l’avait troquécontre un jean et un tee-shirt. Portia était aussi car-rée que son frère. Encore une chance qu’elle ait lescheveux longs ! De beaux cheveux épais, avec dejolis reflets auburn. Le soin qu’elle apportait à sacoiffure prouvait qu’elle n’avait pas encore tout àfait renoncé à séduire, d’ailleurs. Elle a fendu lafoule, se frayant un chemin à travers la clientèleplutôt agitée du bar d’un pas martial.— Eh bien, pour être éméché, il est éméché !

a-t-elle dit en jaugeant son frère d’un œil réprobateur.Elle ignorait ostensiblement Bill. Elle était tou-

jours mal à l’aise en sa présence.— Ça ne lui arrive pas souvent, a-t-elle poursuivi.

Mais quand il décide de se soûler, il ne fait pas leschoses à moitié !— Portia, Bill peut vous aider à porter Andy jus-

qu’à votre voiture, si vous voulez.C’était juste une proposition. Andy étant plus

grand que Portia, elle n’était manifestement pas detaille à le transporter toute seule.— Je pense pouvoir me débrouiller, m’a-t-elle

répondu d’un ton ferme, en évitant toujours de regar-der Bill, qui levait vers moi un regard interrogateur.Je l’ai laissée passer un bras autour des épaules

de son frère pour tenter de le faire descendre deson tabouret. Mais elle eut beau se démener, Andyresta juché sur son perchoir. Elle chercha SamMerlotte des yeux. Pas très grand et du genre fil defer, Sam n’en est pas moins étonnamment costaudpour son gabarit. Et je ne dis pas ça parce que c’estmon patron.J’ai quand même préféré préciser à Portia que ce

n’était pas la peine d’insister.

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— Il y a une petite fête au country club, ce soir.Sam tient le bar. Vous feriez mieux de laisser Billvous donner un coup de main.— D’accord, a finalement dit l’avocate bon teint,

les yeux rivés au contreplaqué du comptoir. Mercibeaucoup.En moins de trois secondes, Bill avait soulevé

Andy et se dirigeait avec lui vers la sortie. À les voirtraîner par terre comme ça, on aurait cru que lesjambes d’Andy étaient en caoutchouc. Ralph Tootens’est précipité pour ouvrir la porte, et Bill a pu trans-porter Andy jusqu’au parking d’une seule traite.— Merci, Sookie. Sa note est réglée? m’a demandé

Portia.J’ai hoché la tête.— Parfait.Elle a plaqué ses mains sur le comptoir, comme

pour donner le signal du départ, et a rejoint Billdevant la porte de Chez Merlotte (après avoir dûendurer, au passage, tout un tas de conseils bienintentionnés, généreusement prodigués par desmecs à peu près aussi lucides que son frère).Voilà comment la vieille Buick de l’inspecteur

Andy Bellefleur s’est retrouvée à stationner sur leparking de Chez Merlotte toute la nuit et une partiedu lendemain. Par la suite, Andy devait jurer quele véhicule était vide quand il en était sorti pourentrer dans le bar. Il affirma aussi sous sermentqu’il avait été tellement bouleversé par tout ce quis’était passé au poste, ce matin-là, qu’il avait oubliéde fermer la portière.Pourtant, à un moment donné, entre 20 heures,

quand Andy avait débarqué Chez Merlotte, et10 heures le lendemain matin, lorsque j’y suis arri-vée pour ouvrir le bar, la voiture d’Andy s’étaittrouvé un nouveau passager.

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