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La Chine et le monde depuis 1949
Comment la Chine est-elle devenue une grande puissance mondiale ? selon quelles modalités ?
Ces modalités sont-elles différentes de celles des États-Unis vues dans le chapitre précédent ?
Comment est-elle passée d’un pays affaibli, confronté aux appétits des grandes puissances occidentales dans la 1ère moitié du XXe s. à un statut de puissance mondiale aujourd’hui ?
Frontières = du XVII et XVIIIe siècle lorsque la dynastie d’empereurs Qing étend sa domination à la Mongolie, au Tibet, au Xinjiang…
+ vaste zone d’influence en Asie du SE
Mais cette dynastie connaît un long déclin à partir du milieu du XIXe s.
Elle ne peut repousser les ambitions des puissances coloniales européennes. La Chine perd une guerre contre le RU en 1841 (guerre de l’opium) et est obligée d’ouvrir cinq ports au commerce européen.
À partir de là, les pays européens profitent de la faiblesse de la Chine pour ouvrir des comptoirs sur le littoral chinois.
La dynastie Qing est finalement renversée en 1911 par une insurrection nationaliste qui veut libérer la Chine de l’emprise des puissances coloniales.
Le dernier empereur Puyiabdique et une république est créée.
Le nationaliste Sun Yat-sen (doc. 2 p. 252) devient le 1er président de la République de Chine en 1912.
Il est le fondateur du parti nationaliste Guomindang qui essaye de rétablir l’unité intérieur du pays depuis la nouvelle capitale Nankin.
Carte p. 257 :Quel est l’autre grand parti rival du Guomindang ?- PC dirigé par Mao Zedong (bio p.
260)- Après une courte alliance au début
des années 20, les deux partis se séparent en 1927 et le nouveau dirigeant du Guomindang, Tchang Kai-Chek (bio p. 256), lance une grande offensive contre les communistes qui sont obligés de se replier vers la Chine intérieure et rural .
- = Longue Marche (12 000km) en 1934-1935.
= spécificité du communisme chinois basée sur la campagne et les paysans
Autres obstacles aux efforts du Guomindang de rétablir l’unité intérieure :- Seigneurs de la guerre =
généraux qui contrôlent le pouvoir localement
- Puissances européennes qui ont toujours des comptoirs (déception de la Chine après le traité de Versailles. Sa contribution (doc. 3 p. 252) à la victoire alliée n’est pas récompensée. Les colonies allemandes sont données au Japon suscitant l’ indignation et la révolte des Chinois en 1919 (p. 254-255)
Ambitions du Japon qui sont anciennes :- 1905 : guerre sino-russe pour la Mandchourie- 1910 : conquête de la Corée- 1931 : invasion japonaise et création du Mandchoukouo
La guerre en Chine ne fait donc que continuer lorsqu’éclate la 2e GM. Pearl Harbour marque l’entrée en guerre des EU contre le Japon. Communistes et nationalistes reçoivent l’aide matérielle américaine.
Devant l’ennemi commun, communistes et nationalistes s’allient à nouveau, mais l’entente est difficile.
Pendant la guerre, les communistes constituent la force politique et militaire majeure et parviennent à mobiliser une armée de 900 000 hommes, des milices 2 x plus nombreuses et ont 1,2 million d’adhérents (nationalistes et surtout distribue des terres aux petits paysans sur les terres conquises).
En 1945, la Chine vainqueur contre le Japon fait son entrée au conseil de sécurité de l’ONU et a un droit de véto elle est juge et victime au procès de Tokyo (équivalent de Nuremberg).
Mais qui représente la République de Chine ? Les nationalistes ou les communistes ?
Les affrontements entre nationalistes et communistes reprennent entre 1946 et 1949. Les forces des communistes renforcées par la guerre sont nettement supérieures en nombre mais aussi en compétences militaires et le parti nationaliste de Tchang Kai-Check est obligé de se réfugier à Taiwan au large de la Chine.
Les deux partis, maîtres à bord dans deux territoires différents, se considèrent chacun comme le gouvernement officiel de la Chine. Le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine est proclamée par Mao.
Deux grands personnages politiques se partagent les destinées de la Chine : Mao qui devient plus encore qu’un symbole, une
véritable icône même à l’extérieur de la Chine (biographie p. 260)
Zhou En-Lai
1) La Chine au sein du Bloc Communiste
a) Le modèle soviétique
En 1949, la Chine est un Etat communiste avec une frontière commune avec l’URSS autre immense territoire communiste.
Début agressif de la guerre Froide : ce nouvel allié de poids tombe plutôt bien pour Staline et l’URSS
République populaire de Chine est encore bien fragile et a besoin de ce rapprochement.
L’URSS est la seule puissance à la reconnaitre, les autres puissances reconnaissent Taiwan comme le gouvernement chinois.
Les économies des deux pays sont construites sur des structures très différentes : l’économie chinoise est sous industrialisée et très rurale avec une agriculture traditionnelle à faible rendement. La Chine ne peut se passer de partenaires économiques complémentaires :
l’URSS signe avec la Chine des accords en 1950 : ces traités d’amitiés d’alliance et d’assistance mutuelle donnent à la Chine une aide financière et technique très importante.
Le développement économique de la Chine doit se faire par le biais de l’industrie lourde comme en URSS.
Supériorité du Russe qui joue le rôle de grand frère bienveillant
Le petit frère chinois écoute avec attention et admiration.
Voir aussi doc. 1 p. 260
La Chine suit le modèle soviétique :
- Priorité est donnée à l’industrie lourde au détriment de l’agriculture
- Une réforme agraire est lancée dans les campagnes en 1951.
- Les terres sont collectivisées. Les paysans doivent livrer leurs récoltes à des prix fixés exagérément bas
Mise en place d’un régime totalitaire :
La population est étroitement encadrée.
Les jeunes sont embrigadés dans des organisations de jeunesse communiste et sont soumis à une propagande active.
Les élites intellectuelles sont soumis à la censure.
Les opposants sont envoyés dans des camps de rééducation par le travail tandis que les élites traditionnelles dans les campagnes sont liquidées.
Doc. 2 p. 262 :
Cette aide devient aussi stratégique quand la guerre de Corée commence en 1950.
La Chine soutient la Corée du nord communiste contre la Corée du sud soutenue par les Etats Unis.
Aide matérielle et technique qui permet à la Chine de lancer un programme nucléaire : bombe atomique en 1964.
b) Un éloignement progressif vis-à-vis de l’URSS
La fin de la guerre de Corée correspond à la mort de Staline (1953) et à des changements d’orientation dans la politique de l’URSS avec Khrouchtchev. → ces changements vont
progressivement éloigner la Chine de l’URSS…
Les deux pays choisissent des orientations politiques différentes : Tensions entre Mao et Staline qui le
juge le 1er trop indépendant Mao critique le modèle économique
soviétique et lance le Grand Bond en avant (1958-1960) : il s’agit de développer à la fois l’agriculture et l’industrialisation dans les campagnes
La population est regroupée en communes populaires et doit à la fois cultiver la terre et produire le métal et les outils dont elle a besoin.
b) Un éloignement progressif vis-à-vis de l’URSS
Autres critiques : Critique le système soviétique de
distribution/récompense de biens matériels en fonction de la qualité et de la quantité produite par les ouvriers
Ce système crée des inégalités = « bourgeois »
Critique de la coexistence pacifique = Chine partisane d’une ligne dure vis-à-vis des États-Unis.
Revendication territoriale sur Vladivostok
Khrouchtchev critique la politique de Mao du Grand Bond en Avant qui se fonde essentiellement sur le monde rural et son industrialisation massive.
Par ailleurs, Mao reproche à l’URSS son entrée dans la coexistence pacifique vécue comme une trahison au communisme.
Ces divergences de fond mettent à mal les relations soviético-chinoises.
Mao se voit comme le véritable héritier de la pensée socialiste et rompt avec l’URSS en 1960.
Cette rupture provoque le retrait des aides soviétiques et des experts russes (1963) et entraine un échec encore plus violent de la politique de Mao.
Bilan: Echec qui se solde par des
millions de morts à cause de la famine entre autres (15 à 20 millions).
Désorganisation de la production
Seule l’Albanie suit le modèle maoïste et cette alliance ne permet pas vraiment à la Chine de se sentir soutenue !
L'échec du « Grand Bond en avant » affaiblit la position de Mao. Liu Shaoqi, président de la République (1959-1968), décide en 1960 d'adopter un programme plus modéré et réaliste afin de permettre un redressement économique du pays.
Liu Shaoqi et la majorité des cadres du Parti refusent de soutenir Mao Zedong dans sa tentative de relancer le processus révolutionnaire avec le Mouvement d’éducation socialiste entre 1962 et 1965 qui vise à épurer les cadres du parti en milieu rural.
Ces oppositions au sein du Parti communiste décident Mao Zedong à enclencher la Révolution culturelle.
Objectifs : Liquider l’idéologie
bourgeoise et réactionnaire
Développer le système socialiste
Répression contre les éléments « bourgeois »
Liquider les pensées, cultures, traditions et mœurs anciennes = s’attaquer aux valeurs traditionnelles (sculptures et temples bouddhistes détruits)
Il s’appuie sur les jeunes :
Ils sont chargés de mener cette révolution culturelle et de chasser les éléments bourgeois et réactionnaire de la société
Ils doivent promouvoir et diffuser les idées de Mao (ils tiennent ainsi en main le Petit Livre Rouge de Mao)
Culte de la personnalité à travers le portrait de Mao : il devient un crime de critiquer Mao ou de déchirer une affiche de Mao
Ennemis éliminés : Liu Shaoqi,
retrogradé dans le parti, fait son autocritique en 1966, expulsé du parti en 1967.
Chassé de la Présidence de la République en 1968, il meurt en prison en 1969.
Les gardes rouges instaurèrent progressivement un climat de terreur (1966-1969) : Ils perquisitionnent au hasard les maisons pour trouver des
preuves compromettantes de « déviance ». Ils organisaient des grandes réunions et écrivaient des
pièces de théâtre destinées à édifier le peuple. Les gardes rouges obligent les personnes soupçonnées
d’idées contre-révolutionnaires à faire leur autocritique en public → leurs « confessions » sont retenues ensuite preuves lors de leur procès.
La plupart de ceux considérés comme contre-révolutionnaires sont exécutés en public à titre d’exemple ou exilés dans des camps de travail.
Intellectuels forcés au suicide ou envoyés dans les campagnes pour être « rééduqués » par le travail manuel.
Bilan = 1 à 3 millions de morts
La période de chaos qui s'ensuit mène la Chine au bord de la guerre civile, avant que la situation ne soit peu à peu reprise en main par Zhou Enlai
Ses choix politiques seront poursuivis après sa mort par son successeur Deng Xiaoping (biographie p.264).
Zhou Enlai (1898-1976).
1er ministre (1949-1976)
Ministre des affaires étrangères (1949-1959)
Initie le rapprochement avec les EU, rôle modérateur
Excellent diplomate
Il échappe à toutes les purges
a) La Chine réaffirme ses ambitions en Asie :
1951 : annexion du Tibet qui s’accompagne d’une dure répression forçant le dalaï-lama à se réfugier en Inde en 1959
1950-1953 : soutient la Corée du Nord
1946-1954 = soutient les communistes vietnamiens d’Hô Chi Minh contre la France
b) Conférence de Bandung
La Chine participe à la conférence de Bandung en 1955 et tente de se positionner comme leader des non alignés du Tiers monde.
Elle soutient ainsi différents mouvements communistes en Afrique comme en Angola et au Mozambique, ou des gouvernements socialistes comme en Tanzanie.
Pb : son conflit avec l’Inde, autre grand leader des pays non alignés sur la question du Tibet (annexion officielle de celui-ci en 1959), affaiblit sa position au sein des pays du Tiers-Monde.
Bien que en possession de la bombe atomique depuis 1964, la Chine n’a pas les moyens financiers d’intervenir dans les conflits de la guerre froide qui à partir de cette date demande des interventions plus graduées et donc des armes plus conventionnelles.
En 1969, la Chine est isolée diplomatiquement et affaiblie à l’intérieur par le Grand Bond en avant, puis la grande révolution culturelle.
Les Etats-Unis, englués dans la guerre du Vietnam, sont désireux de la neutralité de la Chine et ne sont pas hostiles à un rapprochement qui affaiblirait l’unité du Bloc communiste.
Les Américains et Chinois utilisent la diplomatie du sport pour entamer un rapprochement entre les deux pays (envois de célèbres sportifs US en voyage en Chine en 1971).
La diplomatie du ping-pong
Extrait de Forrest Gump
https://www.youtube.com/watch?v=tJP5svbymi0
La Diplomatie du ping-pong désigne les compétitions de ping-pong organisées entre les États-Unis et la Chinedans les années 1970.
En 1971, l'équipe de tennis de table américaine se rend au Japon pour les 31es championnats du monde de tennis de table.
Invitation à venir jouer en Chine (sport = moyen diplomatique)
12 avril : 1ère fois qu’une équipe américaine foule le sol chinois depuis 1949.
Cette stratégie fonctionne et ouvre la porte à un rapprochement sino-américain avec la visite du président américain Richard Nixon en 1972 en Chine.
Cette amélioration des relations entre les 2 pays facilite aussi les négociations pour mettre fin à la guerre du Vietnam.
Enfin, la Chine entre à l’ONU où elle remplace Taiwan en octobre 1971 et devient de fait membre permanent au conseil de Sécurité avec droit de véto.
Les Etats Unis reconnaissent finalement officiellement la Chine en 1978.
Depuis leur victoire en 1949, les communistes ont construit sous la direction de Mao un État fort qui s’est aussitôt lancé dans une quête de puissance à travers la reconquête de sa souveraineté et le développement de son influence en Asie.
Le modèle chinois de puissance diffère ainsi de l’exemple des EU dans la mesure où en Chine, la puissance politique précède la puissance économique
Fin des années 1970, la Chine sort progressivement de l’isolement mais elle doit chercher une autre voie à la mort de Mao et de Zou Enlai en 1976, une voie qui doit permettre au pays de reconstituer ses forces surtout au niveau économique.
Les nouveaux dirigeants ont une succession difficile à relever.
Le secret de l’alliance
du communisme au capitalisme
La personnalité dominante de cette période est Deng Xiaoping (cf p. 264) qui reprend le pouvoir avec pragmatisme à la mort de Mao qui l’avait violemment écarté du pouvoir au moment de la révolution culturelle.
1) Le « socialisme de marché » une création de Deng Xiaoping
Deng Xiaoping (1904-1997):
secrétaire general du PC de 1956 à 1966
gouverne la Chine de 1978 à 1989 = réformes
continue d’influencer la politique chinoise après, meurt en 1997
Qu’est-ce que le socialisme de marché selon Deng Xiaoping ? Objectifs ? Moyens ? Politique économique qui
vise à ouvrir l’économie chinoise au monde et à l’économie de marché
Objectif = moderniser l’industrie, l’agriculture, le secteur scientifique et technologique et l’armée
« libérer les forces productives » = permettre le développement économique de la Chine
Cette modernisation doit se faire en s’appuyant sur la planification (maintien du contrôle de l’État)
Devant le bilan épouvantable de la révolution culturelle (40 millions de morts), la priorité pour Deng Xiaoping est de sortir le pays de la famine et de rétablir l’économie.
Il lance ainsi une politique de rupture : les 4 modernisations (agriculture, industrie, recherche et défense).
Le but est de faire de la Chine une véritable puissance.
La lutte contre la famine est la priorité absolue.
Mesures :
Décollectivisation des terres qui sont pour une partie privatisées = augmenter la production
Politique de l’enfant unique à partir de 1979 pour ralentir la croissance démographique (pb : masculinisation et déséquilibre démographique qui est un pb aujourd’hui)
Création de ZES (Zone économique spéciales) sur la façade maritime Est= avantages fiscaux et administratif pour les entreprises dont la production est destinée à l’exportation
Afflux d’IDE, notamment de la diaspora chinoise = la Chine s’affirme comme l’atelier du monde
Résultats de cette politique de modernisation : Le PIB décolle dans
les années 1990
$ 10 800 milliards de en 2018, 2e (PIB constant)
Forte croissance économique de 10 % / an
La Chine a ainsi dépassé le Japon depuis 2010 et les Etats Unis en 2017 (PIB PPA, $22 543 milliards, 1er )
Cette croissance exceptionnelle lui permet de sortir du statut de pays atelier.
Elle est membre de l’OMC depuis 2001 ; cela lui permet de faciliter sa politique d’exportation.
Depuis la crise économique de 2008 qui a bcpaffaibli les Etats Unis, la Chine devient un partenaire incontournable de discussion des USA dans la gouvernance économique mondiale.
Sa balance des paiements est positive et lui permet de devenir le créancier du monde (immenses réserves de change).
La Chine détient 7% de la dette publique de l’UE et 22% de la dette américaine
= puissance financière
Pour s’imposer à l’échelle mondiale et sortir de son image de pays atelier, elle s’affirme dans la conquête spatiale :
1er vol habité (taïkonautes) en 2003
un engin lunaire en 2013
Alunissage sur la face cachée de la Lune (2018)
38 lancements de satellite en 2018 (1er)
2019 : lancement d’une fusée depuis une plate-forme mobile en mer Jaune (seule avec les EU et la Russie)
Ouverture d’une station spatiale en 2022 + base lunaire d’ici à 2030.
De même accueille-t-elle en 2010 l’Exposition universelle à Shanghai.
Quelques limites :
Cette émergence économique spectaculaire est pourtant ternie par de grandes inégalités spatiales et sociales peu compatibles avec une idéologie communiste à laquelle le gouvernement ne veut pas renoncer.
L’IDH ne progresse que lentement et la Chine, qui connait un nombre record de milliardaires, reste cependant au 101ième rang mondial pour l’IDH.
Le nationalisme remplace le socialisme dans l’idéologie politique.
Puisque le marxisme et le projet révolutionnaire sont de moins en moins conciliables avec les projets économiques pragmatiques de Deng Xiaoping, l’accent est mis davantage sur le nationalisme.
La Chine s’est déjà affirmé face à Taiwan et devient de facto la Chine officielle qu’elle a toujours voulu être (1971).
Affirmation confirmée par la rétrocession de Hong Kong (GB) en 1997 et de Macao (Portugal) en 1999.
a) En Asie
Nombreuses bases navales chinoises en Asie du Sud + puissance nucléaire
Importantes diasporas chinoises
Liens économiques importants avec les pays de la région :
- traités de coopération (ex : Taïwan)
- Échanges avec les zones de libre-échange (ex : Asean)
(36% des IDE chinois = Asie du SE)
Problèmes territoriaux avec l’Inde, avec Taïwan, ou le Japon
Ex : îles Paracel et Spratley (vs Vietnam, Malaisie, Philippines…)
Zone maritime revendiquée en mer de Chine
La Chine, une menace pour certains pays asiatiques ?
La Chine étend son influence économique et politique en Asie du Sud Est. Elle affirme ses ambitions :
Elle n’abandonne pas ses revendications sur Taiwan qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire.
Le Tibet reste la chasse gardée de la Chine : Ex: protestations chinoises quand Barak Obama rencontre
le Dalai Lama en 2011.
Maintient son soutien à la Corée du Nord au nom de la stabilité politique régionale
Enfin, la Chine entend contrôler la mer de Chine et revendique son contrôle sur des îles contestées avec le Japon qui reste un ennemi historique.
Elle veut s’affirmer face à ses deux gros concurrents dans la région : l’Inde et le Japon.
Pour cette politique la Chine investit massivement dans son budget militaire = 1ère armée de la région
$ 166 milliards (2017)
$ 56 milliards(2017)
$ 46 milliards (2017)
La Chine tente notamment de développer ses capacités de projection à grande distance où elle accuse encore du retard pour une grande puissance. Elle développe sa flotte qui se montre de plus en plus active en mer de Chine et en Asie.
Par ailleurs, la Chine multiplie ses manœuvres militaires quelques fois avec la Russie comme des démonstrations de forces dans la péninsule de Shandong au sud de Pékin.
Pourquoi et à partir de quand peut-on parler d’un poids croissant de la Chine en Afrique ?
L’exemple de l’Afrique : Répondez aux questions 1 à 4 p. 267.
Poids croissant de la Chine en Afrique à partir des années 2000 :
Augmentation des échanges commerciaux avec les pays africains (x 10 entre 2000 et 2010 pour atteindre 114 milliards de dollars). Principaux partenaires = Nigéria, Libye, Egypte, Soudan, Nigéria, Angola…
Investissements chinois augmentent surtout au Nigéria (ex : China National PetroleumCorporation, 6e rang mondial pour le chiffre d’affaire), Congo, RDC, Mozambique, Ethiopie
Soutien efficace et total des ambassades chinoises pour aider les entrepreneurs chinois à s’implanter en Afrique
Présence d’une diaspora chinoise (Nigéria, Af. Sud, Madagascar)
Par quoi la Chine est-elle intéressée en Afrique ? Quels liens peut-on faire avec la politique économique chinoise après 1979 ?
La Chine est surtout intéressée par les ressources naturelles de l’Afrique (pétrole = 71 % de ses imp. africaines, CNPC très présente en Af. comme au Soudan)
Les pays africains constituent des partenaires commerciaux très intéressants pour la Chine, car riches en matières premières indispensables à son système de production.
Mais la Chine n’est plus seulement l’atelier du monde, elle possède de fortes capacités technologiques et d’innovations qu’elle essaye de vendre aux pays africains au travers de programme de coopération en terme de télécommunication, de transport ou d’énergie.
Qu’est-ce qui explique l’attractivité de la puissance chinoise pour les pays africains ?
Modèle chinois : le statut de pays devenu grande puissance après avoir été soumis à la domination occidentale plaît à beaucoup de pays africains qui sont tous d’anciennes colonies.
Principe de non-ingérence de la Chine : le gouvernement chinois n’est pas trop regardant dans le domaine des droits de l’homme et a pour principe de ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des pays.
La Chine n’a ainsi aucun problème à commercer avec des dictatures qui sont mis au ban de la communauté internationale (Ex : président du Soudan accusé de crimes contre l’humanité, Omar Al-Bachir)
Attitude pragmatique du gouvernement et des entrepreneurs qui ne prennent pas de hauts leurs interlocuteurs africains
Question 4 : quels sont les atouts de la Chine en Afrique comparés à ceux des pays occidentaux ?
Meilleur soutien du gouvernement offert aux entreprises chinoises
Absence de complexe de supériorité contrairement aux Occidentaux
Non reconnaissance de la Cour pénale internationale de La Haye = aucun problème pour négocier avec des dictatures
Prêt à partager son savoir-faire technologique avec les pays africains
Bilan :
L’influence économique et diplomatique croissante de la Chine en Afrique témoigne de ses nouvelles ambitions internationales en tant que puissance mondiale. 1er investisseur en Afrique, elle entre en concurrence avec les puissances occidentales.
« La Chine joue ainsi de son double statut de pays en développement et de grande puissance capable de peser dans les grandes orientations du monde » Valérie Niquet (directrice du centre Asie Ifri, « La stratégie africaine de la Chine », in Politique étrangère, 2006).
Mais les ambitions chinoises ne se limitent pas à l’Afrique. La Chine investit massivement aussi en Amérique Latine et en Asie Centrale qui représentent 52% des IDE chinois.
Elle rachète par exemple des terres à tour de bras que ce soit pour l’agriculture ou pour les matières premières (terres rares).
« Depuis 2007 et la forte hausse des matières premières agricoles, qui a provoqué les émeutes de la faim, l'acquisition des terres cultivables est devenue la priorité numéro un de nombreux pays du globe, pour assurer leur autosuffisance alimentaire. Au premier rang d'entre eux, la Chine. «Avec 10 % de surfaces agricoles exploitables, la Chine doit nourrir 22 % de la population mondiale», explique un consultant agricole, Axel de Martene.
Les Chinois se sont donc lancés à la conquête de bons terrains. Résultat, une quarantaine de sociétés agricoles chinoises sont implantées dans 30 nations sur les cinq continents. Depuis 2007, les autorités de Pékin ont déboursé 1,5 milliard d'euros pour acquérir des terres. Ces fermes produisent surtout les denrées qui manquent en Chine : riz, soja, maïs… Près de 400 km² de terres kazakhes ont ainsi été cédées récemment à Pékin. À première vue, ce système paraît profitable aux nations - souvent pauvres - bénéficiant de ces investissements. Mais cette démarche a ses limites. «La Chine arrive avec sa propre main-d'œuvre, ses semences et tient peu compte du contexte local de biodiversité», remarque l'ONG espagnole Grain ».
Article du Figaro, 2009
Pourquoi la Chine achète-t-elle des terres à l’étranger ?
- Chine = 22% de la population mondiale, mais seulement 10% des terres cultivables
- Produire les denrées qui manquent en Chine (riz, soja, maïs…). Les entreprises chinoises sont ainsi présentes sur tous les continents (30 pays, 1,5 milliards d’euros dépensés depuis en 2 ans)
- Hausse des prix des matières 1ères = devient plus rentable de les produire soi-même ailleurs
« Depuis 2007 et la forte hausse des matières premières agricoles, qui a provoqué les émeutes de la faim, l'acquisition des terres cultivables est devenue la priorité numéro un de nombreux pays du globe, pour assurer leur autosuffisance alimentaire. Au premier rang d'entre eux, la Chine. «Avec 10 % de surfaces agricoles exploitables, la Chine doit nourrir 22 % de la population mondiale», explique un consultant agricole, Axel de Martene.
Les Chinois se sont donc lancés à la conquête de bons terrains. Résultat, une quarantaine de sociétés agricoles chinoises sont implantées dans 30 nations sur les cinq continents. Depuis 2007, les autorités de Pékin ont déboursé 1,5 milliard d'euros pour acquérir des terres. Ces fermes produisent surtout les denrées qui manquent en Chine : riz, soja, maïs… Près de 400 km² de terres kazakhes ont ainsi été cédées récemment à Pékin. À première vue, ce système paraît profitable aux nations - souvent pauvres - bénéficiant de ces investissements. Mais cette démarche a ses limites. «La Chine arrive avec sa propre main-d'œuvre, ses semences et tient peu compte du contexte local de biodiversité», remarque l'ONG espagnole Grain ».
Article du Figaro, 2009
Quels sont les inconvénients de ces achats ?
- Ramène ses propres ouvriers = pas de débouchés économique pour les populations locales
- Peu profitables pour les populations des pays vendeurs ou loueurs = pays en développement eux-mêmes confrontés à l’insécurité alimentaire
- Semences utilisées ne sont pas locales = peu adapté voire une menace à la biodiversité locale
Les « nouvelles routes de la soie »
« Nouvelles routes de la soie » ou Belt Road Initiative (BRI, 2017) = série de vastes projets d’investissements dans la construction d’infrastructures → Sécuriser
l’approvisionnement et les exportations chinoises
→ Développer l’économie chinoise
→ Diffuser l’influence de la Chine
Enfin, on assiste aussi à une plus grande présence de la Chine sur la scène diplomatique internationale où elle a un poids croissant du fait de son droit de véto au conseil de sécurité de l’ONU et de son alliance avec la Russie avec qui elle s’est par exemple opposée à une intervention internationale en Syrie.
Succès du cinéma chinois qui permet de rendre la culture chinoise plus attractive
Expositions culturelles qui montrent la richesse culturelle de la Chine et diffusent une image positive du pays
2004 : Le secret des poignards volants (Hong-Kong), présenté à Cannes, a reçu de nombreuses récompenses en Europe, en Australie et aux Etats-Unis.
1992 : Adieu ma concubine de Chen Kaige est le premier film chinois à recevoir la palme d’or au festival de Cannes.
Consciente de ne pas disposer de soft power équivalent aux Etats Unis, le régime essaye, malgré toutes ses dérives totalitaires, d’améliorer son image depuis 2010.
Elle finance à grand frais des voyages d’étude en Chine, des cours de chinois dans les établissements scolaires en occident, les maisons de la Chine et des instituts Confucius (créés en 2004 par l’Etat chinois) fleurissent partout à l’étranger.
Il s’agit de montrer une image plus cultivée de la Chine. Elle n’hésite pas à parodier en parlant de « chinese way of life ».
Le succès des JO :
Grand succès médiatique pour la Chine :
Occasion de présenter le visage d’une Chine moderne et puissante devant les caméras du monde entier (cf p. 251)
1er rang pour les médailles d’or (51 contre 36 pour les EU) = victoire symbolique
Le joueur de basket Yao Ming porte la flamme olympique devant un portrait de Mao.
L’exemple des Jeux Olympiques :
Echec d’une 1ère candidature en 1993
2001 : la Chine obtient l’organisation des JO en 2008
Les JO ont mis au second plan le problème de non-respect des droits de l’homme en Chine grâce à une formidable gestion médiatique de l’évènement.
La Chine reste une dictature communiste malgré les réformes libérales.
Les jeunes et les intellectuels devant les changements économiques demandent plus de liberté, mais en 1989 le régime montre que les seules libertés admises par le régime restent de nature économique sans céder sur les libertés politiques.
Les étudiants manifestant sur la place de Tian’anmen en avril/mai 1989 sont violemment réprimés le 5 juin par les chars.
Le parti communiste comprend 70 millions d’adhérents et continue de présider aux destinées du pays. Malgré le libéralisme économique et un certain relâchement dans le contrôle de la circulation des personnes au sein du pays voire à l’étranger, le régime reste autoritaire.
Les médias sont très contrôlés (ex: Facebook) et de nombreux dissidents sont emprisonnés ou sur surveillance.
Ex: le prix Nobel de la paix 2010, Liu Xiaobo, est emprisonné en 2009 et son épouse, Liu Xia, est assignée à résidence. Il meurt en captivité en 2017.
La cinquième modernisation de la Chine réclamée par les étudiants de Tiananmen, à savoir la libéralisation politique, reste donc inexistante tandis que la pression des puissances occidentales s’avère de moins en moins efficaces depuis la crise économique puisque l’occident dépend financièrement et économiquement de la Chine.
La Chine a connu une évolution originale puisque c’est un pays qui passe d’une situation de sous-développement économique et de mise sous tutelle politique à une position de puissance économique et de plus en plus politique mondiale de 1er plan.
Mais c’est encore une puissance incomplète qui ne dispose pas de tous les attributs de la puissance et qui ne peut, ni ne veut, promouvoir un modèle économique et politique qui lui serait spécifique.
Enfin la Chine doit faire face à nombreux défis dans de nombreux domaines : social, démographique, environnemental, gouvernance du pays…
Est-ce que ces défis vont remettre en cause de la priorité absolue donnée jusque-là à la croissance économique ?
Quels régimes politiques ?
Quels dirigeants ?
Les relations extérieures
La puissance économique
Une population sous contrôle
Conclusion : La Chine et le monde depuis 1919
4 mai 1919 : réveil de la conscience
nationale
1912 – 1949 : République de Chine
(nationaliste)
Chiang Kai – Shek dirige la
Chine de 1928 à 1949.
1931 – 1935 : occupation
japonaise.
La Chine est encore un pays sous-
développé
(elle a subi les traités inégaux).
La population vit dans une
dictature anticommuniste.
Quels régimes politiques
?
Quels dirigeants ?
Les relations extérieures
1949 : proclamation de la République
Populaire de Chine
1949 – 1976 : régime communiste
totalitaire
Mao Zedong crée la RPC et la dirige
de 1949 à 1976.
1950 : traité d’alliance sino – soviétique
1951 : annexion du Tibet
1955 : participation à la conférence de Bandung
1963 : rupture avec l’URSS, fin de l’alignement
avec l’URSS prôné depuis 1950
1971 : la Chine entre au conseil de sécurité à
l’ONU.
La puissance économique
Une population sous
contrôle
1958 : mise en place du « Grand bond » en
avant.
La collectivisation est au cœur de
l’économie.
1966 – 1976 : révolution culturelle
Les milieux intellectuels occidentaux sont
fascinés par le maoïsme (succès du Petit
Livre rouge de Mao).
Quels régimes politiques ?
Quels dirigeants ?
Les relations extérieures
La puissance économique
Une population sous
contrôle
1976 – 2015 : régime
communiste autoritaire
3 dirigeants :
Deng Xiaoping (1978- 1992)
Hu Jintao (2002-2012)
Xi Jinping (2012 - …)
Un rapprochement a lieu avec les USA
depuis les années 1970.
1997 : rétrocession de Hong Kong par
le RU
Ouverture à l’économie de marché depuis 1980, la
Chine devient un pays –atelier dans la mondialisation.
2001 : adhésion à l’OMC
2010 : 2ème rang mondial au niveau du PIB
1989 : massacre de la place
Tiananmen
Censure des artistes et d’internet, la
peine de mort existe encore.