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Journée du CREN Axe 3 – Clinique de l’éducation et de la ... · l’importance de la fonction narrative au regard de la construction de la personne et des savoirs qu’elle

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Journée du CREN Axe 3 – Clinique de l’éducation et de la formation

Le 28 mars 2008 « Apprendre par la parole et l’échange ? »

Le but de cette Journée d’étude est, à la fois de faire le point sur les recherches effectuées dans l’ancien quadriennal autour de « Clinique de l’éducation et de la formation » (axe 3), et de « lancer » les thèmes de recherche du prochain quadriennal pour l’axe C2 « Transmission, problématisation et formation: approches cliniques », concernant ici l’orientation 2 : Fonction du récit et de l’écriture en formation, au regard de la production de savoirs.

Nous recevrons des intervenants connus pour leurs travaux en ce domaine, afin de faire le point sur l’avancée des recherches sur ces questions et ainsi, pouvoir situer et discuter des apports que les travaux du CREN, dans cet axe, peuvent représenter et apporter dans une perspective que nous tournerons préférentiellement, ce jour-là, vers un public d’enfants-élèves, tout en concernant la personne dans son développement tout au long de la vie – question qui sera abordée en entrée.

epuis quelques années dans le cadre de l’axe 3, nous interrogeons les fonctions transversales du récit au regard des apprentissages et de la formation. Nous travaillons ainsi sur les liens entre le vécu et les savoirs à travers la mise en mots et en histoire, dans un mouvement de construction/production de savoirs conjointement sur le monde et sur

(/avec) soi et les autres.

D Dans ce mouvement de découverte du monde par le (grâce au) langage, l’école joue un rôle fondamental – quoique second (car démarré avant et ailleurs). Mais elle préfère encore des élèves muets, ou répondant aux quelques questions qu’elle décide et pose, attendant des "bonnes" réponses extérieures à eux, selon des critères qu’elle (im)pose. Et leurs occasions de prises de parole – en leur propre nom – sont en tous milieux encore rares : en général, ce sont les adultes, dans notre société, qui parlent pour les enfants. Mais de quoi se prive-t-on quand on ne leur accorde pas la parole ? Et de quoi les prive-t-on en les induisant à un quasi-mutisme ? A contrario, que se passe-t-il quand on les écoute, en les respectant ? Depuis quelques temps, et dans la lignée de travaux impulsés notamment par l’équipe de Pierre Dominicé à Genève (« biographies éducatives »), l’importance du récit apparaît et est mise au travail en formation d’adultes. Mais peu de recherches s’intéressent encore à la fonction de la narration (y incluse la fonction intersubjective d’échange) dans la genèse des savoirs auprès d’enfants. A l’école quand elle est autorisée voire sollicitée, c’est toujours la parole récitative et argumentative (pouvant être délibérative pour y parvenir) qui est renforcée. Pourtant des auteurs comme Ricœur, Bruner, Cyrulnik, Meirieu, Larrosa, Cifali… montrent l’importance de la fonction narrative au regard de la construction de la personne et des savoirs qu’elle élabore, établissant des liens indissociables entre savoirs de vie et savoirs dits savants. Ces liens se traduisent sur un mode narratif qui en les articulant leur confèrent une hiérarchie, certes, mais

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temporelle. Si la narration est première, elle n’est pas pré-scientificité au sens de sous-scientificité, de non-scientificité : elle autorise celle-ci mais continue de l’affecter comme de la nourrir et en retour, s’en nourrit. Si la première s’efface ou est effacée, dénigrée, alors la seconde se sclérose, s’amoindrit voire se tarit. Si elle prend toute la place, la capacité de penser s’effondre aussi. Dans cette lignée réflexive les travaux que nous menons à partir de l’amont, c’est-à-dire d’enfants, débouchent sur des résultats qui peuvent se résumer ainsi : la scolarisation intervient là où la narration est possible (ce serait donc celui qui la pratique le plus qui apprendrait le plus, paradoxalement le maître en enseignement traditionnel…). Et pour les enfants incapables de structurer un récit même simple (nous parlons là en termes de processus et non de contenus) – que celui-ci le concerne ou non, qu’il soit réel ou fictif – , le rapport au savoir est dans son établissement perturbé, voire inhibé. Nous confronterons ces réflexions à celles des chercheurs invités.

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Programme

9 h – 9 h30 Histoire de l’axe et de la problématique, recherches et perspectives Martine Lani-Bayle

9 h 30 – 10 h30 Comprendre la formation par son récit Quels sont les puissances et enjeux critiques des travaux de recherche recourant aux formes narratives pour décrire la formation du sujet ? L’exposé développera son argumentaire en s’appuyant sur des extraits de récits de vie produits en des espaces de formation. Jean-Michel Baudouin (U. de Genève)

PAUSE

11 h – 12 h Parole magistrale, parole citoyenne, parole du sujet apprenant dans l'institution scolaire D'un côté, je rappellerai quelle place l'institution a réservé à ces différentes paroles à travers quelques repères historiques. D'un autre côté, je m'appuierai sur l'expérience du lycée de Saint-Nazaire pour donner un exemple de logique radicale en la matière. Pierre Madiot (Cahiers pédagogiques)

12 h – 12 h30: Discussion avec Nadia Bire

PAUSE-REPAS

14 h – 15 h Le récit comme restauration de l’unité nécessaire pour dépasser les paradoxes de l’éducation Il s’agit de montrer que face aux tensions qui traversent la réflexion pédagogique et qui sont constitutives de l’acte d’éduquer, le récit pédagogique peut fonctionner comme dépassement et soutenir la nécessaire inventivité des éducateurs. Philippe Meirieu (U. Lumière de Lyon II)

15 h – 15 h30 Biographie, narration, éducation Aneta Slowik (U. de Basse Silésie, Pologne)

PAUSE

15 h 45 – 16 h45 Le rôle central du récit dans la formation réciproque J’indiquerai comment peuvent s’articuler les récits d’apprentissage (dans une dynamique d’autoformation), la transmission des savoirs (par une démarche multiforme de formations réciproques) et la production de connaissances sur soi, sur les relations à autrui et sur le monde (générant la construction de solidarités). Claire Héber-Suffrin (RERS, Réseaux d’échanges réciproques des savoirs)

16 h 45 – 17 h 15 : Discussion avec Nadia Bire 17 h 15 – 17 h 30 : clôture générale

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PETITE BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE

ALTET Marguerite, LANI-BAYLE Martine (resp.), 1997, « Le langage narratif oral à l’école primaire, rapport final », Direction des écoles Bureau DE-B1, Paris. BAUTIER Elisabeth, 1995, Pratiques langagières, pratiques sociales. De la sociolinguistique à la sociologie du langage, Paris, L’Harmattan. BERNSTEIN Basile, 1975, Langage et classes sociales. Codes sociolinguistiques et contrôle social, Paris, Les éditions de minuit. BOIMARE Serge, 1999, L’enfant et la peur d’apprendre, Paris, Dunod. BRETON Philippe, 2003, Eloge de la parole, Paris, la Découverte. BRONCKART Jean-Pierre., BAIN et SCHNEUWLY, 1985, Le fonctionnement du discours, Davaud, Delachaux et Niestlé BRUNER Jérôme S., 1983, Le développement de l’enfant : savoir faire, savoir dire, Paris, PUF. BRUNER Jérôme S., 1999, Car la culture donne forme à l’esprit, Paris, ESHEL. BRUNER Jérôme S., 2002, Pourquoi nous racontons-nous des histoires, Paris Retz. Chemins de formation n° 1 à 10, 2001 à 2007, Paris, éditions Téraèdre. CIFALI Mireille, 1994, Le lien éducatif, contre-jour psychanalytique, Paris, PUF. CYRULNIK Boris, 1999, Un merveilleux malheur, Paris, Odile Jacob. DOMINICE Pierre, 1990, L’histoire de vie comme processus de formation, Paris, L’Harmattan. FAYOL Michel, 1985 (94), Le récit et sa construction. Une approche de psychologie cognitive, Neuchâtel-Paris, Delachaux & Niestlé. GROMER Bernadette et WEISS Marlise, 1990, Dire, écrire, Paris, Armand Colin. HEBER-SUFFRIN Claire (coordination), 2004, Echanger des savoirs à l’école, Abécédaire pour la réflexion et l’action, Lyon, Chronique sociale. HEBER-SUFFRIN Claire (coordination), 2005, Pratiquer la formation réciproque à l’école. Quand l’échange réciproque de savoirs est au centre du système scolaire, Lyon, Chronique sociale. LANI-BAYLE Martine, 1999, L’enfant et son histoire, vers une clinique narrative, Toulouse, Erès. LANI-BAYLE Martine et MALLET Marie-Anne, 2006, Evénements et formation de la personne. Ecarts internationaux et intergénérationnels, (2 tomes), Paris, l’Harmattan. LANI-BAYLE Martine et TEXIER François, 2006, Apprivoiser l’avenir pour et avec les jeunes. Entretiens intergénérationnels avec André de Peretti, Paris, Mare et Martin. LARROSA Jorge, 1998, Apprendre et être, langage, littérature et expérience de formation, Paris, ESF. MEIRIEU Philippe, 1993, « Ecriture et recherche », Université d’été CRAP, Paris, pp. 111-129. MEIRIEU Philippe, 1999, Des enfants et des hommes, ESF éditeur. MEIRIEU Philippe, 2005Faire l’école, faire la classe, , ESF éditeur. MEIRIEU Philippe, nouvelle édition 2007, La pédagogie entre le dire et le faire, ESF éditeur. MEIRIEU Philippe, 2007, Pédagogie, le devoir de résister, ESF éditeur. « Prendre la parole. Apprendre la parole. Apprendre par la parole », 2001, Ministère de l’éducation nationale DESCO et Cahiers pédagogiques. PERETTI André de, MULLER François, 2006, Contes et fables. Approches analogiques en pédagogie pour l’enseignant moderne, Paris, Hachette. RICŒUR Paul, 1983-84-85, Temps et récit (3 tomes), Paris, Le Seuil. VERMERSCH Pierre, 1994, L’entretien d’explicitation, Paris, ESF. VYGOTSKY Lev Sémionovitch, 1985, Pensée et langage, Paris, Messidor éditions sociales (édition soviétique originale 1934).