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Publication de l’A.R.E.P (ArTheven pour la Rencontre et l’Etude des Peuples de la Mer) 2007 ESCALE en Martinique NŒUD EN “8” JOURNAL DE BORD BONNE PIOCHE ! à lire et à danser Comment fonctionne UN VOLCAN ? ... fais-toi une coiffe à l’antillaise !

JOURNAL DE BORD ESCALE en Martinique NŒUD EN “8”artheven.net/CAT/1(Martinique)/Cat_1_versionImprimable.pdfLa Martinique et la Guadeloupe font toutes deux parties des Iles-du-Vent

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Publication de l’A.R.E.P (ArTheven pour la Rencontre et l’Etude des Peuples de la Mer) 2007

ESCALEen Martinique

NŒUD EN “8”

JOURNAL DEBORD

BONNE PIOCHE !à lire et à danser

Comment fonctionne

UN VOLCAN ?

... fais-toi une coiffeà l’antillaise !

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LES CAHIERS D’AR THEVEN2

V. 1.06

01032008

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Bonjour matelot !

Pour ce premier numérodes Cahiers d’AArrTThheevveenn,nous t’emmenons dansles Petites Antilles, et plusprécisément en MMaarrttiinniiqquuee, GGuuaaddeelloouuppee,SSaaiinntt MMaarrttiinn...

Ces îles sont des départements français ! C’est donc une France du bout du mondeque nous t’invitons à découvrir !Ce numéro spécial Antilles Françaisesest en deux volumes, le second volume,consacré à la Guadeloupe et ses dépen-dances, paraîtra en mars.

Et maintenant, Bon voyage !

Retrouve-nous sur le FFoorruumm ddeess EEccoolleessde notre site internet :wwwwww..aarrtthheevveenn..nneett.Il te faudra un mot de passe.Si tu ne l’as pas, ton professeur te guidera vers nous !!!

Nil & Lugh

LES CAHIERS D’AR THEVEN3

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Sud de la Martinique -La Baie du Marin

4LES CAHIERS D’AR THEVEN

SommaireJOURNAL DE BORD :

présentation du bateau Ar Theven, nouvelles de l’équipage d’Ar Theven

LE TRUC DU GABIER : dans ce numéro : le noeud en huit

OÙ EST DONC... ?petite géographie des îles (La Martinique)

C’ÉTAIT HIER... :petite histoire des îles et de ses habitants (Martinique )

DIS, C’ESTCOMMENT LÀ-BAS ?

LES ANTILLES FRANÇAISES : DANS CE NUMERO : LA MARTINIQUE

6 7

8 9

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14 19

fruits, légumes, animaux,nouer son fichu à l’antillaise,cuisine facile à faire soi-même...Fais le plein de découvertes... !

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5LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN

SommaireLE PETITSCIENTIFIQUE comment fonctionne un volcan ?ILLUSTRÉ

EN conte des Antilles :TOUTES LETTRES ! Compère Lapin et Grand Diable

BONNE PIOCHE !romans à lire et musique à danserpour se sentir comme là-bas

A TOI DE JOUER !

... mots croisés, tu découvres et tu joues ! Pour cette escale, le thème : La France dans le monde (ces iles et ces terres à des milliers dekilomètres de la Métropole)

LES ANTILLES FRANÇAISES : DANS CE NUMERO : LA MARTINIQUE

Le cocotier est un élémentessentiel du paysage antillais...

fruits, légumes, animaux,nouer son fichu à l’antillaise,cuisine facile à faire soi-même...Fais le plein de découvertes... !

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6

Journal

LES CAHIERS D’AR THEVEN

de bord

AArr TThheevveennet ses deux capitaines

88 mmaaii : Fête nautique àSaint-Pierre ! Commémora-tion de l’éruption du Volcan duMont Pelé. L’ancienne capitaleest rayée de la carte de laMartinique en quelquesheures. Le souffle brûlant ducratère charriait des cendresincandescentes qui embrasè-rent tous les corps. Tous ?Non, un seul fût rescapé… unhomme, qui était sous terre,enfermé… dans sa cellule…Nous laissons Ar Theven àson ponton pour un moyenplus routier. Une vieille autonous amène à Saint-Pierre. Là,sur la mer brûlante, de vieuxgréements font la sieste etbasculent sous l’effet du roulisocéanique, celui qui contour-

ne la pointe nord de l’île.Mais… cette goëlette… maisoui, c’est le Black Pearl! Le bi-zarre bâtiment du CapitaineMoineau, heu, Sparrow, Piratedes Caraïbes ! Des voiles car-rées, des gueules de canonsqui percent les pavois bâbordet tribord, il flotte, au loin, me-naçant, comme dans le film…

1144 mmaaii :: Ce matin une finecouche de poussière s’est dé-posée sur le Marin (notreport). Rouge… Afrique. Tiens,c’est le Sénégal qui a toussétrop fort, et les Alizés nousont apporté ce sol africain.L’eau océanique qui relie lesterres…

2211 mmaaii :: Aujourd’huiséance couture. Nous allonschez notre voilier (l’hommequi fabrique et répare les voilesdes bateaux) pour reprisernotre Génois (la grande voileà l’avant du bateau). Nous par-ticipons à la manœuvre : voilàune belle occasion d’apprendreà recoudre une toile quand elleest déchirée. Point droit, pointzig-zag (meilleure tenue), répa-ration à l’insignia (tissu spécialadhésif), et aussi… élaborationd’une trousse de secours ! Caren mer il faut surveiller de prèsla santé de ses voiles. Petitbobo peut vite devenir grosseblessure en un coup devent : tout doit être prêt pourles secourir…

Le 8 mai à 7H50 du matin, Saint-Pierre et le Prêcheur sont rayés de la carte.Le bouchon de lave qui obstrue le cratère a résisté à la pression des gaz qui font alors éclater lapartie la plus fragile du Mont Pelée. Des nuages de gaz chargés de cendres et de soufres, chauf-fés à 1000°, dévalent sur la ville à plus de 200 km/h. Un peu avant 8 heures du matin, la nuée ar-dente (voir page 12) frappe Saint-Pierre. La pression des gaz, projetés à haute vitesse, renversetout sur son passage. En quelques secondes toute trace de vie disparaît. Maisons et monu-ments sont soufflés. De solides murs de pierre, larges d'un mètre, s'effondrent. 30 000 per-sonnes meurent instantanément, démantibulées, asphyxiées sur place par la violence duchoc. La chaleur provoque l'explosion de milliers de barriques de rhum entassées dans lesmultiples entrepôts et usines de la ville. Les explosions se succèdent, encore longtempsaprès le passage de la nuée. Des flots de liquide enflammé s'écoulent dans les rues, ache-vant de calciner les corps. L'onde de choc atteint la mer. Un raz de marée de 3 mètres s'abatsur les navires au mouillage, en même temps que le nuage de gaz. Chavirés ou incendiés, unevingtaine de bateaux coulent. La ville et les alentours sont rasés. De petits morceaux de roche

arrachés au volcan sont projetés jusqu'à Fort-de-France. Un linceul de cendres chaudes recou-vre toute l'île de la Martinique. Le "Petit Paris des Antilles" a cessé d'exister.

Le 7 mai 1902, le volcanest en pleine activité.

Quand Nil & Lugh nous rapportent un morceau de leur voyage aulong cours... Anecdotes, découvertes...

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7LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN

AArr TThheevveenn

et ses deux capitaines

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8LES CAHIERS D’AR THEVEN

du Gabier

Le nœud en “8”ou “nœud d’arrêt”ou nœud flamand

Le nœud en “8” est un nœud d’arrêt. Les nœudsd’arrêts sont faits en entrelaçant la corde sur elle-même. Ils servent principalement à augmenter bru-talement le diamètre de la corde pour arrêter sonpassage à travers une poulie par exemple. Faits à l'ex-trémité d'une corde, ils peuvent servir aussi à la les-ter (l’alourdir), à éviter que la corde ne s’effiIoche, àl’embellir...

Le nœud de “8” est un des nœuds d’arrêt le plus uti-lisé. Tout marin se doit de le connaître! Il est simpleet se fait très rapidement.

Sur un voilier, il sert par exemple à arrêter lesécoutes , mais les spéléologues, les grimpeursl’utilisent aussi pour assurer leur sécurité. Il peut êtredouble, gansé ...

Mais arrêtons-nous sur sa version de base !

Boucle

Ganse

Demi-clé

Pour ce numéro, nous te présentons

forme une boucle,

contourne-la avec

l’extrémité du dormant puis fais-la ressortir

à travers la boucle de départ. Mission accomplie !

LE MOT EXPLIQUÉ

ccaappeelleerr :: action qui consiste àentourer un point fixe avec la boucled’un cordage

llee ccoouurraanntt :: extrémité librede la corde, celle avec laquelle onfait le nœud

llee ddoorrmmaanntt :: partie du cor-dage qui ne sert pas au montage dunœud

uunnee ééccoouuttee :: bout (cordage)servant à régler l'angle d'une voilepar rapport au vent

uunnee ggaannssee :: Quant la cordeforme un U, autrement dit uneboucle

ggaannsséé :: une variante de chaquenoeud consiste à faire une ganse surle courant (voir définition) afin depouvoir le défaire facilement ; onparle alors de noeud gansé. (lesnoeuds des lacets de tes chaussuressont des noeuds gansés !)

LE PAS-A-PASDU MÂTELOT

Le truc

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9LES CAHIERS D’AR THEVEN

Le nœud en “8”ou “nœud d’arrêt”ou nœud flamand

Pour ce numéro, nous te présentons

forme une boucle,

contourne-la avec

l’extrémité du dormant puis fais-la ressortir

à travers la boucle de départ. Mission accomplie !

LE PAS-A-PASDU MÂTELOT

Dormant

Courant

PEUT-ÊTRE NE CONNAIS-TU PAS

CERTAINS MOTS ?

A chaque fois que tu rencontres

ce symbole

va voir son explication dans

la partie “Le mot expliqué” !

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Où est

LES CAHIERS D’AR THEVEN

donc... ?

Timbre de 1999en hommage à la

destruction de la villede Saint-Pierre

en 1902 à la suited’une éruption de laMontagne Pelée,

volcan de laMartinique.

Le madras, d’origineindienne, est le tissu

traditionneldes Antilles.

LLeess AAnnttiilllleess :: uunn vvaasstteeaarrcchhiippeell ((ggrroouuppee dd''îîlleess)),,

ssiittuuéé ddaannss llaa mmeerrddeess CCaarraaïïbbeess,,

eett bboorrddéé aauu ssuudd ppaarrll''AAmméérriiqquuee dduu SSuudd,,

àà ll’’oouueesstt ppaarrll''AAmméérriiqquueeCCeennttrraallee eett

aauu nnoorrdd ppaarrlleess EEttaattss--UUnniiss..

A ton atlas !L'archipel forme un arc de cer-

cle de 3 500 km de long (sept fois Paris-Brest). Ils'étend depuis Cuba au sud de la Floride jusqu'àla petite île néerlandaise (hollandaise) d'Aruba,au large du Venezuela. La surface de ces terresreprésente la moitié de la France. La populationfait 35 millions d'habitants, soit presque la moi-tié de celle de la Métropole.On parle «d'espace Caraïbe» : il comprend lesGrandes Antilles, les Petites Antilles, les Bahamas,le sud de la Floride, la péninsule du Yucatan, Be-lize, la bande côtière de l'Amérique centrale,ainsi que les plaines côtières du Venezuela et deColombie. L’espace se trouve donc au milieu destrois continents américains. Mais l’Europe n’estpas loin. «Nouveau Monde», commerce, pirate-rie, cargaisons d’esclaves, révoltes, éruptions devolcans… ces îles ont suscité toutes les convoi-tises et provoqué nombre de conflits.

EEnnttrree mmeerr ddeess CCaarraaïïbbeesseett ooccééaann AAttllaannttiiqquuee

La partie méridionale (c’est-à-dire sud) de l’arcantillais est désignée comme les «Petites An-tilles», tout simplement parce qu’il s’agit de pe-tites îles. Les Grandes Antilles, ce sont lesgrandes îles : Cuba, la Jamaïque, Haïti, la Répu-blique dominicaine (à ne pas confondre avec laDominique qui se trouve dans les Petites An-tilles) et Porto Rico.

Les Petites Antilles sont une longue chaîne d'îlesbordées par l’océan Atlantique à l’Est et par lamer des Caraïbes (ou mer des Antilles) à l’Ouest.Cette chaîne s’étend sur 750km. On distingue lesIles-du-Vent (du nord au sud) et les Iles-sous-le-Vent (d’est en ouest).La Martinique et la Guadeloupe font toutesdeux parties des Iles-du-Vent.

UUnn cclliimmaatt ttrrooppiiccaallaaddoouuccii ppaarr lleess vveennttss aalliizzééss

A mi-chemin de l’Equateur (latitude zéro) et duTropique du Cancer (latitude 23° Nord), le cli-mat tropical offre une température qui oscilleentre 22°C et 30°C. Une forte humidité et unimportant ensoleillement règnent à ces lati-tudes : pas besoin de courir pour avoir sonT-shirt trempé par la sueur. Ce climat particulier permet la formation de petits nuages qui vien-nent s’agglomérer sur les massifs montagneuxsous le souffle des alizés. Les « vents alizés » del’hémisphère nord sont des vents qui soufflentde nord-est à sud-est. Leur vitesse est enmoyenne de 15 nœuds (25km/h). Ils sont régu-liers en saison hivernal et en été, place au cy-clone : de juillet à octobre les bateaux sontattentifs au moindre bulletin d’alerte!Si l’amplitude thermique (la différence entre laplus basse et la plus haute température) est

La Martinique.

Montagne Pelée

Le Marin

Fort-de-France

Saint-Pierre

Porto-Rico

La Martinique

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faible, c’est-à-dire que la température varie peuau cours de l’année, on peut distinguer deuxréelles saisons : la période sèche ou Carême, dedécembre à mai, caractérisée par un fort enso-leillement et de rares pluies. Et l’hivernage, dejuin à novembre, aux précipitations (les pluies)plus abondantes. Cependant, la pluviométrie (lamesure de la quantité de pluie tombée) ne serapas la même selon que l’on se trouve au ventou sous le vent, proche de la montagne ouproche des côtes. Selon que l’on aime ou pas lapluie on ira, pendant l’hivernage, soit à la mon-tagne soit à la plage, d’un côté ou de l’autre del’île… Mais, depuis quelques années, ces saisonssont perturbées... le climat change !

DDeess ppllaaiinneess eett ddeess vvoollccaannss

Constituée d’une cordillère (chaîne de mon-tagnes longue et étroite) en partie effondrée,les volcans sont encore actifs aux Petites Antilles.Il arrive donc qu’un des volcans entre en érup-tion. Le plus terrible est que le type de volcansaux Antilles est dit « péléen », ce qui signifiequ’ils sont explosifs et peuvent produire desnuées ardentes (voir encart ci contre) capa-bles de tout dévaster sur leur passage.Tel fut le cas à Saint-Pierre (en Martinique) en1902 (voir page 6). Récemment, en 1995, le vol-

can de « La Soufrière » de l'île Montserrat, îlebritannique au nord-ouest de la Guadeloupe,s'est fortement réveillé détruisant la ville prin-cipale Plymouth et son aéroport. Plymouth estmaintenant une ville abandonnée et l'éruptionn'est toujours pas terminée.

Hors de ces massifs, plus ou moins anciens, lesplaines et les plateaux constituent l’essentiel dupaysage des Antilles.

11LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN

L’archipel des Petites Antilles

Guadeloupe

Martinique

Porto-Rico

Saint-Martin

Saint-Barthélémy

Marie-Galante

Cette dénominationvient de l’universmarin. Si je suis auvent de quelquechose, c’est que jesuis placé de tellesorte que le vent metouche en premieravant cette chose.Par exemple, pour meprotéger du vent, jecherche un abri, je meplace donc sous sonvent : le vent toucheen premier cet abri.

AAuu vveenntt //ssoouuss llee vveenntt

Mer des Caraîbes

Une nuée ardente est un phénomène d'avalanche composéed'un mélange de gaz brûlant et de lave incandescente entouréed'un nuage de poussières, coulant le long des flancs d'un volcanet se canalisant dans les vallées. On distingue parfois la couléepyroclastique de la nuée ardente en fonction de la présence dematériel solide (pierre ponce et lave solidifiée notamment) dansl'avalanche.

Ces nuées peuvent atteindre des vitesses comprises entre 50 et200 kilomètres/heure et se déplacent sur de très grandesdistances, de l'ordre de plusieurs kilomètres. Leur températurevarie de 500 à 1200°C. Ces deux paramètres en font desphénomènes dévastateurs, difficiles à prévoir et contre lesquelsil n'existe pas de protection physique efficace. Les nuéesardentes sont capables de surprendre même les meilleurs spé-cialistes : en juin 1991, l'une d'elles, dévalant le mont Unzen auJapon, a tué le célèbre couple de photographes volcanologuesfrançais Maurice et Katia Krafft.

Le terme de nuée ardente semble avoir été forgé suite à l'érup-tion de la Montagne Pelée en Martinique le matin du 8 mai 1902.Ce terme, utilisé pour la première fois par Alfred Lacroix venuétudier le phénomène sur place après cette catastrophe, estpassé dans le vocabulaire courant (il a ensuite été utilisé pourdécrire l'explosion du Mont Saint Helens ou l'éruption duPinatubo aux Philippines) et a même été adopté dans le jargondes volcanologues anglo-saxons, sans les accents (nuee ardente)!

On attribue également la destruction de Pompei etd'Herculanum, dans l'antiquité romaine, à une nuée ardente.

QQuu’’eesstt--ccee qquu’’uunnee nnuuééee aarrddeennttee ??

Le Rocherdu Diamanten Martinique

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12LES CAHIERS D’AR THEVEN

CARTE D’IDENTITE DE LA MARTINIQUE

La Martinique est située entre l'île de la Dominiqueau Nord et l'île de Sainte-Lucie au Sud. Elle se trouveà 7000 km des côtes européennes et à 400 km descôtes sud-américaines (Venezuela).Sa longueur nord-sud est d'environ 60 km alors quesa plus grande largeur, au niveau de la presqu'île dela Caravelle, ne dépasse guère les 20 km.Le point culminant est la montagne Pelée (1 397 md’altitude), au nord de l’île.Les Amérindiens qui peuplaient la Martinique lanommaient Madinina, ce qui veut dire l'île aux fleurs.Ce surnom lui est resté.

SSuuppeerrffiicciiee :: 1 128 km²

PPooppuullaattiioonn :: 399 002 habitants

DDeennssiittéé ddee llaa ppooppuullaattiioonn :: 338 habitants/km²

LLaanngguuee ooffffiicciieellllee :: français

LLaanngguuee rrééggiioonnaallee :: créole

SSttaattuutt aaddmmiinniissttrraattiiff eett ppoolliittiiqquuee :: région administrativefrançaise et département d’outre-mer (DOM).Constitue avec la Guadeloupe, située à environ 150 km plus aunord, et la Guyane située au nord de l'Amérique du Sud, les dé-partements français d'Amérique (DFA).Fait partie de l’Union Européenne.

PPrrééffeeccttuurree :: Fort-de-France

SSoouuss--PPrrééffeeccttuurreess :: Le Marin, Saint-Pierre, La Trinité

MMoonnnnaaiiee :: Euro

FFuusseeaauu hhoorraaiirree :: TU -4 . (soit 5 ou 6 heures de moinsqu’en France, selon l’heure d’été). Aussi, l’été, lorsqu’il est18heures en France, il est midi en Martinique.

Quelques repères...

La canne à sucre,culture tropicale,est une desressourcesprincipalesde l'archipel desPetites Antilles.

La canne à sucreétait déjà utiliséepar les "cultivateurs"de la préhistoire.Elle fut diffusée parles Arabes au VIIIème siècleet emmenéeen Amérique parChristophe Colomb.

Pendant longtemps,la Canne à Sucreétait considérée commeune friandise de luxe enEurope.

LE MOT EXPLIQUÉ

TTUU :: (ou en anglais UT)abréviation de Temps Uni-versel. C’est une mesuredu temps basée sur la ro-tation de la Terre. L’heurequ’il est ? Le résultat debeaucoup de calculs...adapté, modifié ou nonpar le fuseau horaire au-quel appartient un pays.

FFuusseeaauu hhoorraaiirree ::Un fuseau horaire est unezone de la surface terres-tre où l'heure adoptée estidentique. Une partie dumonde connaît une heured'été et une heure d'hiver,créées pour réaliser deséconomies d'énergie. Un pays peut adopterune heure autre que cellequi lui serait destinée nor-malement. C'est le cas del'Espagne ou de la Francequi sont à l'heure de l'Eu-rope centrale (heure deBerlin depuis 1940).

Le Greenwich Mean Time(en français temps moyende Greenwich, souventabrégé en GMT) est letemps solaire moyen auméridien de Greenwich,méridien d'origine deslongitudes, traversant l'ob-servatoire royal de Green-wich, près de Londres enAngleterre. A cet endroit,le fuseau horaire est égalà TU+0.

Où est

donc...?

Pour se situer sur la Terre (et sur la mer!), des cartographes euro-péens l’ont quadrillée dès le XVème siècle en lignes verticales, dunord au sud (les méridiens, ou longitudes) et en lignes horizontales(les parallèles ou latitudes). Comme dans tout repères, il faut uneorigine. Pour le parallèle, c’est l’Equateur (latitude zéro), et pourle méridien, c’est le méridien de Greenwich (longitude zéro).

MMéérriiddiieennss eett ppaarraallllèèlleess

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LES CAHIERS D’AR THEVEN

cet arc d’îlesest de composition volcanique,

avec certains volcanstoujours en activité !

Le volcan de la Montagne Peléevue du Carbet (Martinique)

LES CAHIERS D’AR THEVEN

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14LES CAHIERS D’AR THEVEN

14

C’était

LES CAHIERS D’AR THEVEN

hier...

Petitehistoire des îleset de ses habitants

Les Arawaks sont des Indiensd’Amérique issus de la forêtd’Amazonie. Ils proviennentde nombreuses tribus, dontles langues appartiennent àla même famille linguistique :l’ “arawak”.Peuple marin, ils émigrèrentvers les Antilles et en furentles premiers habitants connus.

On dit que les Arawaksavaient une doctrine assez particulièrequant aux animaux qu'ils tuaient : ils s'excu-saient et les remerciaient pour leur viande.

Par la suite, au XIVème siècle, les Karibs, oucaraibes, peuple guerrier, suivirent la mêmeroute et asservirent violemment les Ara-waks. On dit même qu’ils tuèrent les Ara-waks hommes et gardèrent leurs femmes!Que ce soit vrai ou exagéré, ceux-ci dispa-rurent alors en grande partie.

À la fin du XVe siècle, les Karibs (et les Ara-waks restants...) étaient répandus en Ama-zonie, jusque dans les Andes, et dans lesAntilles jusqu’en floride.

Karibs et Arawaks sont les premiers Amé-rindiens à avoir eu contact avec les Euro-péens.

LLEESS AARRAAWWAAKKSS :: PPRREEMMIIEERRSS HHAABBIITTAANNTTSS DDEESS AANNTTIILLLLEESS

Femme Arawak parJohn-Gabriel Stedman,aventurier né d’un pèreécossais et d’une mèrehollandaise (gravurecolorée datée de 1818).

Christophe Colomb

L’anthropophagie (cannibalisme)était pratiquée par tous lesAmérindiens des Antilles. Maisc’était ce qu’on appelle une an-thropophagie rituelle, ellen’était pratiquée que dans cer-taines circonstances. La chairhumaine n’était pas une nourri-ture : l’anthropophagie avaitcomme fonction celle de s’ap-proprier la force de l’ennemi.

LA FORCE DE L’ENNEMI

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15LES CAHIERS D’AR THEVEN

15LES CAHIERS D’AR THEVENLES CAHIERS D’AR THEVEN

Christophe Colomb découvre la Martinique le15 juin 1502, au cours de son quatrième voyagevers les « Indes ». Mais il aurait baptisé l’île avant,au cours de son deuxième voyage en 1493,lorsqu’il l’aurait aperçue « de loin ».Ce jour-là, le 11 novembre 1493, c’était la fêtede Saint-Martin : « Martinica », ou Martinina(Petite Martine), serait le diminutif donné àcette île.C'est en 1635, que Pierre Belain d'Esnambuc yinstalle la première colonie (Saint-Pierre), auprofit de la Couronne de France et de la Com-pagnie des Iles de l'Amérique.Entre le quatrième voyage de Colomb et la prisede possession par les Français, la Martinique nereste cependant pas sans contact avec lesEuropéens. Si les Espagnols trouvent ces îlestrop petites et infestées d'Indiens dangereux, lesHollandais, Français et Anglais y font souventrelâche pour s'approvisionner en vivres et com-mercer avec les Amérindiens.Durant les premières décennies de l'occupationfrançaise, l'île produit des denrées colonialesfournissant de forts profits : tabac, rocou (arbreà fruits rouges utilisés pour faire de la teinturerouge), indigo (colorant naturel provenant del’arbre nommé indigotier et servant aujourd’huiprincipalement à colorer... les jeans), cacao. Letabac de la Martinique est très apprécié en

Europe. Dans la se-conde moitié duXVIIe siècle c’est lacrise du tabac :elleva ruiner les pre-miers planteurs quise tournent alorsvers la productionde sucre. La mono-culture (une seule

culture) de la canne à sucre va bientôt transfor-mer le paysage et devenir partie intégrante de laculture créole. Elle dominera l'économie dupays jusqu'à la seconde moitié du XXe siècle.La culture de la canne à sucre telle qu'elle estpratiquée dans l'Habitation sucrière (vastedemeure de propriétaire terrien) demande uneimportante main-d'œuvre que la métropolen'est pas prête de fournir. La culture du tabacet de l'indigo n’a pas pu se faire avec les"engagés", c’est-à-dire les volontaires.

La solution ? L’importation d'esclaves noirs descôtes de l'Afrique ! Ces esclaves fourniront leseffectifs à la culture dela canne à sucre et se-ront les futurs Antillais.Les engagés, eux, ve-naient sous contratavec un planteur pourune durée de trois ans(d’où leur surnom de«36 mois»). Le planteurcouvrait les frais duvoyage et exigeait ensuite de l’engagé un travailsemblable à celui de l’esclave. Mais à la diffé-rence de l’esclave s’il réussissait à survivre auxterribles conditions de vie et de travail, il re-couvrait sa liberté au bout des trois années etse voyait allouer une terre pour devenir à sontour planteur. Du moins, cela était le principe,beaucoup de ces engagés repartaient pour re-commencer trois années supplémentaires etleurs conditions de vie n’étaient pas amé-liorée.La culture de la canne à sucre est donc à l'originede la mise en place de ce qu’on appelle lecommerce triangulaire (Europe, Afrique,Amérique) qui entraîne rapidement l'affluxd'une population africaine esclave vers lespossessions françaises de l'Amérique, populationqui dès la fin du XVIIe siècle dépasse rapidementet de beaucoup la population blanche desorigines. Les Amérindiens d’origine sont petit àpetit repoussés vers la côte atlantique avantd'être finalement chassés dans les années 1670.Cependant, une partie de cette population"caraïbe" demeure sur place, perdant peu à peusa culture, et se fond dans le reste de lapopulation.

Les premiers établissements français en Martinique sont le Fort Saint-Pierre (actuelleville de Saint-Pierre), et la ville du Fort-Royal(rebaptisée à la Révolution Fort-de-France).Le commerce du sucre entraîne une intenseactivité maritime commerciale dans l'île. Il y a un manque régulier d'espèces monétairesmétalliques dans les îles, et beaucoup d’échangesse font sur le mode du troc.Les profits de la vente d’une cargaisond’esclaves sont tels qu’il faut le plus souvent plu-sieurs voyages pour acheminer le prix en den-rées coloniales des esclaves vendus.

lla canne à sucre vabientôt modelerle paysage et devenirpartie intégrantede la culture créole

La Nina

La Pinta

Santa-Maria

LES CARAVELLES DECHRISTOPHE COLOMB

LA MARTINIQUE

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Une anse est une petite baie souventbordée d’une plage de sable.

8 avril 1830 : un navire négrier vients'échouer sur la côte sud-ouest de laMartinique, dans la passe de l'anse Caffardau dangereux Rocher du Diamant.Ce navire de commerce transportait demanière illégale 300 esclaves malgré leCongrès de Vienne du 8 février 1815interdisant le commerce de “chairhumaine” (Lois françaises du 15 Avril1818 et du 25 avril 1827).L'abolition de l'esclavage n'aura lieu que18 ans après le naufrage, en 1848.Aujourd’hui, en hommage aux victimesdu dernier naufrage de navire négrier del'histoire de la Martinique, quinze statuestournées vers la mer et sculptées enbéton armé et en gravillons de sableblanc ont été érigées.Elles sont orientées au cap 110, endirection du Golfe de Guinée...

Cette navigation commerciale suscite bienentendu la convoitise des autres grandesnations européennes, essentiellement lesHollandais et les Anglais. Un état de guerrepermanent va caractériser l'époque coloniale,cependant que la course et la piraterie (voir page18)maintiendront le danger dans les périodes depaix civile.Les Hollandais sont rapidement écartés dès laseconde moitié du XVIIe siècle. La lutte seconcentre alors entre Français et Anglais. LesCaraïbes sont concernés par toutes les grandesguerres européennes. C'est le cas de la Guerrede Sept ans (1756-1763) qui fera perdre à la

France de nombreuses possessionsau profit de la Grande-Bretagne. LaMartinique passera par deux fois souspossession britannique pour d'assezcourtes périodes.Elle restera définitivement françaiseaprès 1816.L'île connait un important dévelop-pement au cours du XVIIIe siècle. Saint-Pierre est une des plus bellesvilles des Antilles, et le resterajusqu'à ce que l'éruption de la Mon-tagne Pelée entraîne sa destruction. Fort-de-France devient alors lechef-lieu de la Martinique.

En France, en 1788, veille de la Révolutionfrançaise, Brissot crée la Société des amis desNoirs. Mais, malgré les efforts de ses membreséminents comme l'abbé Grégoire ou Condorcet,il ne peut obtenir l'abolition de l'esclavage au-près de la Constituante (première assembléenationale datant du 17 juin 1789).

Ce n'est que le 4 février 1794 que la Conventionabolit l'esclavage. Mais cette abolition ne sera pasappliquée dans toutes les possessions fran-çaises d'alors, loin de là.La Martinique ne la connaîtra pas, contraire-ment à la Guadeloupe.Par ailleurs, cette abolition, qui va dans la lo-gique de l’humanisme hérité du Siècle des Lu-mières, avait aussi comme objectif de rallier lesesclaves révoltés de Saint-Domingue (à l’est deCuba), face à la menace royaliste et à celle del'invasion britannique.Napoléon rétablira l'esclavage le 20 mai 1802: les colons blancs prétendaient ne plus pou-voir assurer leur survie et celle de leur planta-

tion en ayant recours à une main d'œuvre nonesclave. Les mariages mixtes redevinrent in-terdits.

Ce n'est que le 27 avril 1848 que VictorSchoelcher, alors Sous-secrétaire d'État à la

Marine et aux Colonies, appose sa signature aubas du décret mettant officiellement fin àl'esclavage. Avant même que la nouvellen'arrive, les esclaves s’étaient révoltés ; ils ontobtenu l'abolition de fait le 23 mai 1848.

Pour faire face à la pénurie de main d'œuvre, la

16LES CAHIERS D’AR THEVEN

16LES CAHIERS D’AR THEVEN

C’était

hier...

Jeune martiniquaiseau madras (1887)du peintre françaisPaul Gauguin

MartiniqueMemorial de l’anse Caffard

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LES CAHIERS D’AR THEVENLES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN17

France, imitant le Royaume-Uni et les Pays-Bas, décide d'avoir recours à l'immigration indiennede 1853 à 1870. Les immigrés indiens sont destravailleurs recrutés initialement pour 5 ans etdevant repartir dans leur pays d'origine à ceterme. La grande majorité d'entre eux resteronten Martinique et contribueront à sa richesseintellectuelle et culturelle.

En 1887, le peintre Paul Gauguin séjourne surl'île.

C’est le 8 mai 1902, malgré les avertissements de certains scientifiques, qu’une terribleéruption de la montagne Pelée tue tous les ha-bitants de Saint-Pierre. Tous les habitants saufun : un prisonnier du nom de Louis Auguste Syl-baris, dit Cyparis, sauvé par l'épaisseur des mursde son cachot ! En comptant les environs de laville il y a eu 30000 morts en tout.

Et le 19 mars 1946, la Martinique devient undépartement d'outre-mer.

Les esclaves marronsLe mot « marron» vient de l’es-pagnol cimarrón qui veut dire«s’échapper, fuir». Au départ,le mot désignait les animauxdomestiques devenus sauvages.En français le mot s’étendra auxBlancs engagés fuyant leursmauvaises conditions de travail.Il finira par désigner aussi les

«esclaves fugitifs ».La fuite, ou marron-nage, a été un trèsfort moyen de résis-tance des esclavesnoirs dans toutes les

Antilles (et dans toutes les colonies esclavagistes). Dansles Antilles, l’île de Saint Vincent est devenue ainsi célè-bre, car elle s’est avérée dans la deuxième moitié duXVIIème siècle un « paradis» pour les esclaves fugitifs.Les habitants de l’île ont repoussé à plusieurs reprises lesassauts des Britanniques grâce aux « Caraïbes noirs » deforts bons guerriers.Mais les Noirs marrons, une fois pris, furent toujours sé-vèrement réprimés partout : pendus, écartelés ou brûlésvifs.

En Guadeloupe, Guyane, et Martinique, « être marron»,signifiait : fuir l’esclavage dans les bois. Tandis qu’au-jourd’hui, «être marron», «marronner» signifie êtrerévolté, dissident.

Le Nèg Mawon(en créole).

Il porte une chaîne briséeau pied, mais tient uncoutelas de coupeur decanne à la main et souffledans une conque (lambi)pour appeler à la révolte.

Symbole de la liberté et del'indépendance à travers

tous les pays de laCaraïbe.

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C’était

hier...

La grande époque de la piraterie dans les Caraïbes se situe entre 1560 et 1720. Lescargaisons, notamment de lingots d’argent extraits des mines exploitées par les Es-pagnols, attiraient pirates et corsaires.La piraterie s’est avéré un moyen pour certains de s’enrichir mais aussi un moyen derévolte contre le pouvoir institutionnel et la société de l’époque. L’organisation deséquipages reflétait souvent cela : il arrivait que l’équipage élise le capitaine (systèmedémocratique donc), ce capitaine était censé combattre auprès de ses hommes etnon simplement donner des ordres à distance. Il arrivait aussi que des esclaves libé-rés fassent partie de l’équipage… Tout ceci était particulièrement vrai pour les fli-bustiers (voir « Les mots nés de la mer » page ci contre…)Les pirates préféraient le plus souvent des petites embarcations, avec lesquelles ilspouvaient plus facilement mener des attaques éclair : ils feignaient par exempled’être des marchands en péril. Ils endormaient la méfiance des marins ennemis. Puis,une fois suffisamment proches du navire, ils hissaient le pavillon noir, s’amarraient(s’attachaient) à lui pour éviter la fuite de l’adversaire, et c’était alors l’abordage!Ce qui faisait la force des équipages pirates et les rendait d’autant plus redoutableslors des combats, c’était que souvent les hommes n’avaient rien à perdre puisqu’ilsétaient condamnés à mort pour s’être rebellés. Pas de quartier !Dans les Caraïbes, les « corsaires » étaient très utilisés : des gouvernements natio-naux donnaient à des navires privés une lettre de marque, qui les autorisait à captu-rer des navires ennemis. La majeure partie du butin était conservée par l’équipagecorsaire. Selon l’état de guerre en tre deux nations, un même navire passait ainsi decorsaire à pirate...Les équipages pirates étaient capables de se réunir et de constituer de véritablesflottes armées, ce qui leur permettait de s’attaquer à des villes riches et puissantes.Les célèbres corsaires ou pirates Francis Drake puis plus tard Edward Vernon se sontattaqués à Cartagena en Colombie, où était entreposée la production annuelle d’orespagnol. François L’Olonais, pirate français (considéré comme l’un des plus cruels)mettra à sac Maracaïbo au Venezuela. La piraterie dans les Caraïbes décline en même temps que décline l’utilisation descorsaires, qu’augmentent les tailles des armées nationales et que s’intensifie la luttecontre la piraterie.

Les vrais pirates des Caraïbes

Esclaves marronset drapeau noir

Le métis William Davidson fut « connu pouravoir fait office de gardien du drapeau noir dumouvement. Le pavillon était orné d’un crâneet d’os croisés avec la légende “Mourons enhommes libres plutôt que d’être venduscomme esclaves”. »

Le pavillon de Barbe Noire :squelette tenant une épéequi transperce des cœurs.

Barbe NoireLithographie duXVIIIe siècle.

L’un des plus célèbres pirates; c’est Barbe Noir surnom donné à Edward Teach. Il plaçait sous son chapeau et danssa barbe des mèches auxquelles il mettait le feu. Il régna par la terreur sur les Caraïbes de 1716 à 1718. Ses ad-versaires la plupart du temps se rendaient même sans combattre. Il eut quatorze femmes. Il finira décapité en1718 après une fameuse lutte entre son équipage et celui du bâtiment de guerre britannique Pearl. Sa tête seraaccrochée près des voiles en guise de trophée.

LLee ccééllèèbbrree BBaarrbbee--NNooiirr

LES CAHIERS D’AR THEVEN18

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19LES CAHIERS D’AR THEVEN

Les mots nés de la mer...des Caraïbesd’après le “Dictionnaire des mots nés de la mer” de Pol Corvez (2007)Avec l’aimable autorisation des Editions du Chasse-Marée

Comme toutes les langues, le français s’enrichit de mots parfois venusde très loin... dans le temps et à travers les mers.La langue néerlandaise (hollandaise) a donné un riche lexiquemarin à de nombreuses langues européennes.

CCaannoott :: vient de l’arawak (Caraïbes) canoa, par lecastillan canoa.Le terme canoe est attesté en 1519 et signifie “petit ba-teau, fait d’un tronc d’arbre creusé, dont se servent les in-diens [d’Haïti]. Le suffixe diminutif -ot a remplacé la finale-oe, inhabituelle en français. En Bretagne, le -t de canot seprononce.

FFlliibbuussttiieerr :: vient du néerlandais vrijbuiter, “pirate”(qui a pris aujourd’hui le sens d’“aventurier”), de vrijbuiten“voler, piller”, lui-même de vrij “libre, gratuit”, et buit“butin”. Il est passé par l’anglais freebooter “libre pillard”(1570), avant d’arriver en français.

Les flibustiers se structuraient en associations de piratespour dévaster la mer des Antilles (autre nom de la merdes Caraïbes) pendant tout le XVIIe siècle.

HHaammaacc :: est un terme arawak, qui vient du taïno (lan-gage des indiens Taïno) d’Haïti amak.Emprunté par les Espagnols (hamaca), puis par les récitsde voyages italiens dans les Petites Antilles.Dans son journal de bord, Christophe Colomb en fait unedescription détaillée. Le hamac a manifestement séduittout de suite.Le terme est attesté depuis 1519 en castillan, et depuis1525 en français sous la forme amache.

MMaarriiggoott :: on trouve le mot marigot sur une carted’un récit de 1654 sur les Antilles : anse de Marigot.Marigot est un port français de Saint-Martin ; c’est aussiun bourg de la Martinique, près de l’embouchure de la ri-vière du Lorrain, et le nom d’une ville de Sainte-Lucie (pe-tite île située entre la Martinique et Saint-Vincent et lesGrenadines).En 1688, en Afrique, marigot désigne un “petit bras de larivière”. Tout laisse penser qu’il s’agirait d’un terme ara-wak, comme canot et hamac.

Aujourd’hui, marigot signifie “mare des milieux tropicaux”,“point d'eau stagnante”. En français (de métropole), onl’emploie la plupart du temps au figuré et dans un senssouvent négatif...

OOuurraaggaann :: vient de l’arawak, plus précisément duterme hurakán, ouragan. Il a été emprunté au castillansous la forme huracan vers 1510.Ouragan désigne une “forte tempête caractérisée par desvents d’une grande violence ; en particulier des vents op-posés formant des tourbillons”. Il s’agit d’un terme Taïno,Indiens des Antilles.Les cyclones de très grande intensité sont appelés oura-gans en Amérique du Nord et dans les Caraïbes.

Hamac madrasfabriqué au Brésil

Canots creusésdans des troncs

d’arbresen Martinique

LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN

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20LES CAHIERS D’AR THEVEN

Dis,c’est comment

là-bas ?

CHOCOLAT A BOIRE

Aux Petites Antilles, on pré-pare le bâton de cacao (gwokako, en créole) à partir desfèves fermentées, séchéespuis torréfiées. Ce ‘100 %cacao’ s’apprécie râpé puisfondu dans l’eau ou le lait. Ilsert aussi à préparer lespunchs et la liqueur decacao.

Râpe une ou deux cuillèresà soupe de bâton de purcacao par personne dansun peu d'eau.Fais cuire à feu douxjusqu'à dissolution com-plète. Ajoute du lait et un peu desucre. Porte à ébulition en fouet-tant le mélange. Et... Déguste !

En 1502, Christophe Colomb reçutune étrange monnaie apportées encadeau par des indigènes qui accos-tèrent son bateau, en Amérique Cen-trale : des fèves de cacao! A cetteépoque le cours de la fève était : 100feves = 1 belle esclave!Mais, c’est Fernando Cortez quidécouvrit le cacaoyer au Mexique en1519. Il ramena alors quelques graines à la cour d'Espagne. Les Euro-péens apprécièrent tellement le chocolat que l'on étendit la culturedu cacaoyer à tous les pays tropicaux. Sauvage pendant des siècles, leshommes découvrirent le cacaoyer vers l'an 2000 avant notre ère. L'Em-pire Maya fût le premier, mais le cacao vit défiler toutes les grandes ci-vilisations qui lui portèrent une origine divine - son nom latinTheobroma signifie "nourriture des dieux". La naissance du chocolat commence sur le cacaoyer, un arbre qui a be-soin de chaleur, d’humidité et d’ombre. Il ne pousse que dans les zoneséquatoriales à l’ombre d’arbres plus grands, souvent des bananiers.Les fruits de cet arbre sont les cabosses. Elles sont cueillies et ouvertesmanuellement, à l’aide d’une machette ou d’un gourdin : c’est l’éca-bossage. Les cabosses contiennent environ une quarantaine de graines(appelées aussi fèves), entourées d’une substance blanche et visqueuse:le mucilage. Ce mucilage est une pulpe à la saveur acidulée-sucréeagréable, qui se mange crue. Le beurre de cacao est une substanceissue du presssage des fèves de cacao, grillées puis nettoyées. Le cho-colat est plus ou moins dosé en beurre de cacao.

DES IMAGES, beaucoup d’images pourdécouvrir à quoi ressemblent les fruits et légumes dumarché, les animaux,apprendre à nouer son foulardà l’antillaise, faire son pain d’épices...Fais le plein de découvertes !

fruitsDU MARCHÉ

LE CACAO (Kako,en créole)

comment...Dis, c’est

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LA VITAMINE CPour ne pas mourir du scorbut !

Essentielle à une bonne santé,la vitamine C est abondantedans les végétaux àchlorophylle,les légumes en général (pasforcément verts !),les salades et fruits frais.

De loin, le fruit qui en contientle plus est... l’Acerola (cerisedes Indes occidentales), et nonl’orange !

Le Piment rouge en contientaussi beaucoup !

Le lait frais en renferme aussiun peu. Les végétaux secs etfanés n'en contiennent plusdu tout...

21LES CAHIERS D’AR THEVENLES CAHIERS D’AR THEVEN

21LES CAHIERS D’AR THEVEN

POMME-CANNELLE

MARACUJA(Marakoudja en créole) (Fruit de la Passion)

COROSSOL(Kowosol en créole)

CARAMBOLE(Karanbol en créole)

ACEROLA (Siriz en créole)ou cerise d’Indes Occidentales, ou encore cerise des Antilles

au marché, tu trouves ces fruits...

Il y a deux type de caramboles : La cara,boles à chaircroquante légèrement acidulée, très sucrée et aro-matique (salade de fruits ou en jus). Les caramboles à chairplus molle et acide(cuites avec du sucre, on en fait dessirops ou des confitures).Le fruit qui n’est pas mûr s’utilise pour les préparationsaigres-douces, dans les courts-bouillons (blaffs en créole).

C’est un des premiers fruits que Colomb introduitdans l’Ancien monde (L’Europe, par oppositionaux Amériques, découvertes après).De saveur douce-acide très parfumée, la chair se déguste à lapetite cuillère. Pressé, le fruit donne un liquide épais laiteux etdélicieux destiné à la préparation de jus ou sorbet.

Plus de quinze espèces mais seules quelques unes ontun réel intérêt alimentaire. Parmi ces dernières, onpeut citer la pomme maracuja, originaire duBrésil, et introduite aux Petites Antilles au début duXXème siècle. La beauté de ses fleurs et ses fruits savou-reux l’ont vite rendue populaire. L’écorce du fruit estdure, lisse et jaunâtre (il existe une forme à l’écorce rou-geâtre). L’arille (pulpe) orangé, acide et parfumé, s’ap-précie en jus, sirop de fruits, punch de macération ousorbet.

Sous les protubérances (bosses) écailleuses que l'on écarte fa-cilement quand le fruit est mûr, on découvre une pulpe plancheparsemée de nombreuses petites graines noires luisantes auxpropriétés insecticides.Sa chair tendre, délicate et très sucrée dégage un parfumde cannelle. C'est un fruit de bouche par excellence. Ilsert aussi à la confection de délicieux jus et sorbets.

Cette cerise renferme une pulpe jaune, molle, très juteuse de saveur un peuaigre. Elle cache trois noyaux triangulaires.Très périssable, elle se mange aus-sitôt cueillie. En jus, compote, gelée et punch, sa saveur s'adoucit avec le sucre.Sa réputation tient à son étonnante teneur en vitamine C ! Dans l'in-dustrie, son jus, ajouté à d'autres préparations, en augmente la teneur en vita-mine. En Métropole (France du continent), on vend depuis peu des gélulesd’acérola pour rendre son organisme plus fort...

TTuu rreettrroouuvveerraassddaannss lleess CCAATT nn°°22llaa ggooyyaavvee,,llaa ppaappaayyee,, llaa mmaanngguuee,,ll’’aavvooccaatt,,llaa nnooiixx ddee ccooccoo,,ll’’aannaannaass......

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LES CAHIERS D’AR THEVEN

légumesDU MARCHÉ

CHRISTOPHINE(CHAYOTTE)

(Ti sitwon vè en créole)

C'est en souvenir de Christophe Colomb que lachayotte porte le nom de christophine. On la trouve dans toute l'Amé-rique Centrale, les Antilles, la Réunion, en Afrique du Nord. En fait, il yen a dans tous les pays chauds et tropicaux.C'est une plante vivace, comme une courge, qui pousse entige rampante parfois maintenue en treilles et dont les racines sont destubercules (comme les pommes de terre).La chayotte est une baie à l’aspect d’une grosse poire rugueuse, bosse-lée très dure, verte ou blanche pouvant mesurer jusqu'à 20 cm.Sa chair, blanche à vert pâle, ferme et homogène a le goût de la pommede terre, sa saveur est peu marquée et douce.

Cultivé par les Égyptiens, puis importé en Europe parles Maures espagnols au XIIe siècle, il fut intro-duit au XVIIe siècle en Amériquepar les esclaves.Le fruit contient une substance gélatineuse utile pourépaissir soupes et ragoûts. On conseille généralementde choisir des gombos bien colorés de moins de 10 cmde long afin qu'ils ne soient pas durs. Le gombo semange cru ou cuit et il fait partie de nom-breux plats créoles et africains.

Découvert par Christophe Colomb alors qu'il faisait escale àCuba, l'igname n'a pas réellement de terre d'origine. Par contre,ses terres d'adoption sont nombreuses et on le retrouve aussibien aux Antilles qu'en Inde et en Afrique. Il est connu des peuples de tous les pays tropicaux, depuis lestemps les plus anciens.En 1515, les Espagnols nomment ce légume iname, dérivé dumot africain nyami.Igname, qui se dit yam en anglais, vient d’une racine africainenyam qui signifie «manger» et que l’on retrouve dans plusieurslangues africaines : nam en wolof, yamyam en haoussa, nyama enzoulou. Par exemple, les Peuls disent "wari nyami" pour dire"venez manger".

Tubercule, ce légume est une racine comme la pomme de terre.

GOMBO

IGNAME

comment...Dis, c’est

LA CUISINE ANTILLAISELa cuisine antillaise, c’est lerésultat du métissage de lapopulation de ses îles.Elle s'inspire des cuisinesafricaine pour ses ingré-dients de base, indiennepour les épices, et euro-péenne pour ses allianceset ses pâtisseries.

Riche en couleurs et enarômes, elle est originaleet variée. C'es souvent unecuisine simple et rapide àréaliser.

GRATIN DECHRISTOPHINES

Demande à ta mamande t’aider pour le faire :

Coupe 3 christophines en2, enlève le cœur et faisbouillir 30 à 40 minutesdans de l'eau salée.Enlève la chair sans abîmerla peau.

Réduis la chair en purée etfais-la revenir dans un peud'huile avec 2 tranches dejambon fumé haché, 1 oi-gnon haché, 4 cives, du per-sil, l’ail écrasé et du thym.

Ajoute de la béchamel.

Remplis les peaux de cemélange. Saupoudre dechapelure et de gruyère. Mets au four 15 minutes.

A table !

La force et le feu se marient dans ce piment! C'est le plusfort au monde !On l'appelle piment antillais, ou pimentsept marmites car un seul de ces piments peut servir jusqu’àsept fois pour parfumer l’eau. Il peut également être mariné ouséché. Il est notamment utilisé dans les acras (petites beignetsaux formes arrondies, indispensables pour entrer dans l'am-biance antillaise).

PIMENT-LAMPION

LES CAHIERS D’AR THEVEN22

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LES CAHIERS D’AR THEVENLES CAHIERS D’AR THEVENLES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN23

animauxDES CARAIBES

IGUANE DES PETITES ANTILLESIl est présent dans toutes les petites Antilles. La popula-

tion est massée dans les régions côtières du ni-veau de la mer jusqu'à 300 md'altitude. L'espèce habite les broussailles etles forêts littorales sèches.C’est un reptile végétarien : c'est une liane «patate sau-vage» (Ipomoea tiliacea) qui a sa préférence (comme ceque Lapin va chercher pour sa famille dans le conte page32 ) . Le régime alimentaire de l'Iguane des Petites Antilles varieavec les saisons : il se compose plutôt de feuilles au Ca-rême, et davantage de fleurs ou fruits de divers arbres etbuissons durant l'Hivernage. Les femelles ont besoin de zones sableuses et ensoleil-lées où elles forment un nid en tunnel de 1 m de longpour pondre. Les nouveau-nés quittent le nid en pleinesaison humide alors que la végétation est abondante.La population totale d'Iguanes des Petites Antilles est es-timée à 30-40 000 spécimens. L'Archipel guadeloupéenhéberge plus de la moitié des effectifs mondiauxd'Iguanes des Petites Antilles.Aujourd’hui l'espèce est gravement menacée d'extinc-tion.

BALBUZARD PECHEUROn l’appelle aussi balbuzard fluviatile, aigle pêcheur, gliglimontagne.C’est un grand rapace dont l'envergure peut atteindre1,80m pour un poids d' 1,5 kg. Ce prédateur se nourritexclusivement de poissons. Sa pêche est spectaculaire :

il survole l'eau à 50 m de hau-teur, repère sa proie, se laissetomber en repliant ses ailes puis lesredéploie avant l'impact et projette ses serres en avant.Il capture ainsi des poissons de 500 gr ou plus... jusqu'à1,5 kg soit son propre poids !Ce rapace habite sur tous les continents sauf l'Antarc-tique. Il fréquente régulièrement la Guadeloupe et laMartinique de septembre à mars. Il se reproduit auCanada. A la mauvaise saison (automne-hiver), ilsrejoignent l'Amérique du Sud ou restent hivernerdans les Antilles. Quelques spécimens peuvent même rester toute l'annéeen Guadeloupe ou en Martinique.Il pêche en mangrove (groupe de végétaux ressemblantà des lianes qui se développent dans les eaux saumâtresdes régions tropicales... le long des côtes.

QQuueellqquueess

LE MOT EXPLIQUÉ

hhiivveerrnneerr eett hhiibbeerrnneerr !! Ne confonds pasces deux verbes !

hhiivveerrnneerr,, ççaa vveeuutt ddiirreeque l’animal passe l'hiver à l'abri dufroid, mais qu'il continue d'être actif.

hhiibbeerrnneerr,, ççaa vveeuutt ddiirreeque l’animal que l’animal est dansun état de sommeil profond durantl'hiver et ne fait aucune activité

eennddéémmiiqquuee :: Ce qui est parti-culier à une localité donnée.En médecine, une maladie est diteendémique d'une région si elle ysévit de manière permanente. En biologie, une espèce est dite en-démique d'une région déterminée sielle n'existe que là.

LE PERROQUET DE LA GUADELOUPE(AMAZONA VIOLACEA) Ce perroquet amazone (l’amazone est le plus connu et ré-pandu en captivité des perroquets du “nouveau monde”) decouleur violette était endémique de la Guadeloupe.La chasse à outrance pour sa viande très appréciée au XVIIesiècle, et sa capture pour l’apprivoiser et lui « apprendreà parler », ont été fatales à ce bel oiseau qui disparut vers1742.

DDIISSPPAARRUU AA JJAAMMAAIISS

DDééccoouuvvrreedd’’aauuttrreessaanniimmaauuxxddeess AAnnttiilllleess

ddaannssllee pprroocchhaaiinnnnuumméérroo !!

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La coiffe antillaise à un boutLLaa llééggeennddee rraaccoonnttee qquu''oonn ppoouuvvaaiitt eenn uunn cclliinn dd''ooeeiill ssaavvooiirr,, sseelloonn ccertainesccooiiffffeess qquuee cceess ddaammeess ddeess AAnnttiilllleess ppoorrttaaiieenntt,, ssii ssoonn ccooeeuurr ééttaaiitt lliibbrree ou pas.LLaa ccooiiffffee mmaaddrraass àà uunn bboouutt eesstt cceellllee ddeess ccœœuurrss àà pprreennddrree.. NNoouuss aallons tellaa ffaaiirree ddééccoouuvvrriirr...... eett tt’’aapppprreennddrree àà llaa ffaaiirree ssuurr uunn bboouucchhoonn .... avantqquuee ttuu ppuuiisssseess tt’’aammuusseerr àà llaa ppoorrtteerr rrééeelllleemmeenntt ssuurr llaa ttêêttee !!

QUELQUESTARTANSECOSSAIS(voir encadrésur le MMaaddrraass)

PREMIERE ETAPE :Positionne le tissu sur le haut d'un bou-chon de champagne (ou un bouchon devin) que tu auras entouré de coton hy-drophile d’un côté pour former uneboule. Maintiens-le par 3 épingles, unesur le milieu, les 2 autres de chaquecôté.

DEUXIEME ETAPE :Le revers doit être apparent. Prends lebouchon face à toi, tu dois voir les troisépingles. Pince le tissu de gauche àdroite pour former un pli à partir del'épingle gauche. Pique-le pour qu'il nese défasse pas.

TROISIEME ETAPE :Continue la série des plis. Les plis cen-traux se font de part et d'autre del'épingle qui se trouve face à toi justeau milieu. Le pli central gauche recou-vre le premier que tu as fait.

Il te faut un triangle de tissu avec un double revers sur le bord, un boutpour former la pointe, et des épingles

et un peu de colle blanche pour ton modèlefait sur un bouchon de champagne (par exemple).

QUATRIEME ETAPE :Fais le 2ème pli central. Atten-tion :plie le tissu de gauche àdroite. Fais le dernier pli en facede ton épingle droite. Voici ce quetu dois obtenir.

CINQUIEME ETAPE :Prends ta coiffe sur un côté etcoupe le long du revers jusqu'àl'épingle. Répéte l'opération del'autre côté.

SIXIEME ETAPE :Maintiens le tissu en appuyantbien derrière pour aplatir le pluspossible.

comment...Dis, c’est

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LLee ccoossttuummee ccrrééoollee (l'influence del'Inde aux Caraïbes...) ::

MMaaddrraass :: Ce nom vient de l’ancienne ville de Madras,en Inde (Madras, ancienne dénomination de la ville in-dienne de Chennai). Le tissu y était fabriqué pendant lacolonisation britannique, qui a elle-même importé cesmotifs inspirés des tartans (tissus à carreaux uti-lisés pour les kilts écossais — jupes des hommes).Tissu léger qui se fabriquait à Madras.

Le Madras est formé du croisement de deux ensemblesde fils : la chaîne (en soie) et la trame (en coton).

Aux Antilles, le costume traditionnel féminin est un véri-table langage et une indication sur la vie sentimentale dela femme antillaise, tout en mettant en relief sa beauté(coiffe madras, bijoux créoles, tenue antillaise).

Le port du chapeau étant interdit au temps de l'escla-vage, les Antillaises ont adopté la coiffe créole en madrascomme signe distinctif de beauté. La façon dont est nouée la coiffe à pointes ou à bouts,carré de madras attaché autour de la tête, révèle aussi ladisponibilité sentimentale de l'Antillaise.

une pointe : cœur à prendredeux pointes : déjà conquisetrois pointes : mariéequatre pointes : mariée mais vous pouvez

tenter votre chance

Aujourd’hui, le madras, hors les Antilles, est un tissu sur-tout utilisé pour les vêtements d’enfants, mais aussi unecoiffure formée d'un foulard en tissu que l’on trouve au...Languedoc !

MMaaddrraass

UNMADRASANTILLAIS

Madraspour faire les coiffes

Travauxpratiques

pour être belle !

La coiffe antillaise à un boutLa légende raconte qu'on pouvait en un clin d'oeil savoir, selon cceerrttaaiinneesscoiffes que ces dames des Antilles portaient, si son coeur était librree oouu ppaass..La coiffe madras à un bout est celle des cœurs à prendre. Nous aalllloonnss tteela faire découvrir... et t’apprendre à la faire sur un bouchon ...... aavvaannttque tu puisses t’amuser à la porter réellement sur la tête !

Il te faut un triangle de tissu avec un double revers sur le bord, un boutpour former la pointe, et des épingles

et un peu de colle blanche pour ton modèlefait sur un bouchon de champagne (par exemple).

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SEPTIEME ETAPE :Rabats l'un des côtés sur l'arrière de lacoiffe jusqu'à l'autre patte et coupe lesurplus.

HUITIEME ETAPE :Applique de la colle et maintiens l’en-semble par une épingle.

NEUVIEME ETAPE :Il ne doit plus te rester qu'une patte.Coupe le surplus de tissu.

DIXIEME ETAPE :Récupére le bout. Après l'avoir pliécomme sur la photo, mets de la collesur le dos de la coiffe et applique lebout. Veille à ce qu'il ne soit ni trophaut, ni trop bas.

ONZIEME ETAPE :Mets de la colle sur la patte restante etmaintiens avec une épingle.

DOUZIEME ETAPE :Laisse sécher. Retire ensuite minutieu-sement les épingles. Saisis l'arrière dela coiffe et tire doucement pour retirerle bouchon.Coupe le surplus de tissu pour le met-tre à niveau de la coiffe.

TREIZIEME ET DERNIERE ETAPE :Prends un coton en boule, mets-y un peu de colleet applique le à l'intérieur de la coiffe.

LLee pprrincipe est le même pour les coiffes

àà ddeeuuxx,, ttrroois et quatre bouts. Seuls diffèrent

llee nnoommbbrree ddee plis ainsi que le nombre de bouts.

TTaa pprreemmiièèrree ccooiiffffee eesstt tteerrminée !

comment...Dis, c’est

LES CAHIERS D’AR THEVEN26

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Aux Antilles, la coiffe se porteà tous les âges de la vie

Le prriinncciippee eesstt llee mmêêmmee ppoouurr lleess ccooiiffffeess

à deux, trrooiiss eett qquuaattrree bboouuttss.. SSeeuullss ddiiffffèèrreenntt

le nombre dee pplliiss aaiinnssii qquuee llee nnoommbbrree ddee bboouuttss..

Ta première coiffe est teerrmmiinnééee !!

LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN27

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Le petit scientifique

Cratère

Cône

Chambre magmatique(réserve de magma)

Cheminée

Cratère

Plaque continentale

Manteau : couche supérieure de l'intèrieur de la Terre, juste sous la croûte terrestre

Magma : roches en fusion sous pressioncontenant du gaz

Voyage au centre des volcans

Vu de l’extérieur un volcan, c’est simple. On peut facile-ment en dessiner un. Un volcan a généralement la formed’un cône en haut duquel se trouve un cratère. Les abordsd’un volcan sont plus ou moins pentus et changent au fildu temps.

Un volcan n’est pas tout le temps actif. Au plus fort deson activité, un volcan entre en éruption, c’est-à-dire qu’ilrejette différentes matières autour de lui.

La plus légère : la cendreLe plus petit élément projeté est la cendre. Lescendres sont si légères qu’elles peuvent restertrès longtemps en suspension dans l’atmo-sphère et être entraînées très loin du lieu del’éruption. Certaines ont même fait plusieursfois le tour de la Terre !

La plus connue : la laveLa lave est du magma dégazé (les gaz y sontdissous) qui peut atteindre 900 à 1 200°. Ellepeut être plus ou moins visqueuse suivant lesvolcans. Pendant les éruptions, la lave projetéese solidifie aux bords du volcan, constituantainsi la forme conique du volcan.

Quel est le volcan de la Martinique ?Et celui de la Guadeloupe ?En connais-tu d’autres par leur nom ?

illustré

ERUPTIONSEXPLOSIVES :

elles sont caractériséespar l’énergique projectionde différentes matières. Cesont les plus dangeureuses.

ERUPTIONSEFFUSIVES :elles sont caractérisées parl’energique projectiond’une coulée de lave.

LES CAHIERS D’AR THEVEN28

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LLeess éélléémmeennttss pprroojjeettééss ppaarr lleess vvoollccaannss,, ddee ttaaiilllleess eett ddee nnaattuurreess

ttrrèèss ddiifffféérreenntteess,, vvaarriieenntt ssuuiivvaanntt llee ttyyppee dd’’éérruuppttiioonn vvoollccaa--

nniiqquuee :: lleess éérruuppttiioonnss eeffffuussiivveess ((lleess pplluuss pphhoottooggéénniiqquueess)) oouu eexx--

pplloossiivveess ((lleess pplluuss ddaannggeerreeuusseess)).. LLeess éélléémmeennttss rreejjeettééss

ccoonnttrriibbuueenntt àà llaa ffoorrmmee ccoonniiqquuee dduu vvoollccaann eenn ffoorrmmaanntt ddeess

ccoouucchheess ddee ssééddiimmeennttss ((ddééppôôttss ddee mmaattiièèrreess)) ssuucccceessssiivveess..

La plus “liquide” : la fontaineLes fontaines de lave se rencontrent lorsd’éruptions produisant des coulées de lavesrapides et peu épaisses sur de grandes sur-faces. Les fontaines peuvent cracher de la laveà des dizaines voire des centaines de mètresde haut !

La plus grosse : le blocLe plus gros élément projeté à l’état solides’appelle un bloc. Il peut mesurer de 30 cm à2 m voire plus. Ce sont des morceaux deroches anguleux, constitués parfois de partiesmêmes du volcan arrachées par la puissancede l’explosion.

Chambre magmatique(réserve de magma)

Cheminée

Cratère

Plaque continentale

Manteau : couche supérieure de l'intèrieur de la Terre, juste sous la croûte terrestre

Magma : roches en fusion sous pressioncontenant du gaz

Voyage au centre des volcans

ERUPTIONSEFFUSIVES :elles sont caractérisées parl’energique projectiond’une coulée de lave.

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PPrroojjeeccttiioonnss ppeennddaanntt ll’’éérruuppttiioonn

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CCOOMMPPEERREE LLAAPPIINN EETT LLEE GGRRAANNDD DDIIAABBLLEE(Extrait de “Contes créoles” de Marie-Thérèse Lung-Fou)

Les enfants et la femme de Lapin mouraient de faim, car celui-ci n’avait rien à leur don-ner à se mettre sous la dent. Il se décida alors à aller leur chercher un peu de lianedouce. Mais... par manque d'attention... il pénétra sur les terres du Grand Diable ! Aumoment où il s'en rendit compte, ce dernier se précipita et lui demanda brutalement :

- Eh bien brigand ! Que faites-vous ici ?- Grand Diable, je prends juste quelques branches pour nourrir ma famille !- Vous ne savez donc pas que vous êtes sur mes terres ? Et que je vais vous manger ?

Lapin répliqua :

- Mais Patron, un petit animal comme moi ne remplirait qu’un tout petit coin de votreestomac ! Vous gagneriez davantage à me faire travailler pour votre compte.- Ce que vous dites est fort juste, reprit le Diable... Faites-moi donc trois planchesd’eau... Si à mon retour ce n’est pas fait, alors je vous mangerai ! Ce sera sans appel !Et il s’en alla...Lapin réfléchissait à ces planches d'eau... non, non c’était impossible à réaliser! Il nevoyait pas comment échapper à la mort et pensait très fort à sa femme et à ses enfants.

Il était donc là, bien abattu, quand Commère la Criquette vint à passer :

- Alors, Compère Lapin, comme vous voilà triste... Avez-vous perdu quelqu’un desvôtres ?- Oh que non, dit Lapin, j’ai que le Grand Diable exige de moi, sous peine de mort, queje lui fasse trois planches d’eau.- Trois planches d’eau, dites-vous ?... Et vous voilà anéanti à cette pensée ! Mais, moncher, vous êtes un sot... !- Moi, un sot ?... répliqua Lapin, comment l’entendez-vous ma commère ?...Ce n’est pasvous qui risquez d’être mangée !- Eh compère, quand le Grand Diable viendra réclamer les planches d’eau, vous n’aurezqu’à lui dire qu’elles sont prêtes, mais mais que vous avez besoin d'une torche de fuméepour les lui apporter.

Commère Criquette s’en alla, laissant Lapin bouche bée.Grand Diable arriva pour réclamer les planches d’eau. Lapin lui dit alors qu'il avait be-soin d'une belle torche de fumée pour lui apporter ses planches d'eau.Grand Diable fit appel à tous ses amis diables et diablotins pour lui faire de la fumée,mais personne ne put réaliser la torche de fumée. Alors, il demanda à Lapin :- Comment peut-on faire une torche de fumée ?

Lapin lui répondit aussitôt : - De la même manière qu’on peut réaliser les planches d’eau.Le Diable resta planté à la même place, perplexe, et Lapin put s’en aller retrouver safemme et ses enfants.

En toutes

lettres

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LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN31

BBoonnnneePPiioocchhee !!

24 contes des Antilles (Editeur : Flammarion/Castor Poche) de Olivier Larizza (Auteur), Frédéric Sochard (Illustrations)Aux Antilles, il y a bien longtemps, lesesclaves se retrouvaient à la tombéede la nuit après une longue journéede travail. Sous les étoiles, ils se réu-nissaient pour écouter le conteur.Parfois fantastique, parfois cruel, leconte antillais se raconte comme

une chanson, une devinette ou une his-toire drôle. Vingt-quatre contes pour rireet voyager.

Prisonnier des pirates :Gabriel,Les Antilles 1720(Editeur : Album Gallimard Jeunesse)

de Sandrine Mirza,François Place et Erwan Fagès Pour découvrir et partager lavie quotidienne des enfantsd'hier. Gabriel raconte sa vie aufil des jours à bord d'un bateaupirate, en 1720. Le récit vivantet intime de ses aventurespermet de plonger au cœurdes Caraïbes. De jolies illustrations détail-

lées, avec des volets à déplier quiexpliquent l'univers des pirates!

25 ans de zouk ! KASSAV estune ode à danser “antilles” !Le zouk est un genre musical de musiquetropicale né vers le début des années 1980,joué en Martinique et en Guadeloupe, po-pularisé par le groupe Kassav', chanté leplus souvent en créole !Chacun des membres de Kassav’ a aussiune carrière solo. N’hésite pas !Ye pa, ça va zouker !

Mais aux Antilles, on écouteaussi d’autres genres musicaux

(et on danse !) : le compas(d’Haiti), la salsa, le reggae deBob Marley (de la Jamaïque),

le Gwo-ka...

producteur etdistributeur :Moradisc

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32LES CAHIERS D’AR THEVEN

de jouer !A toi

LLaa FFrraanncceeddaannss llee mmoonnddeeLa France continentale a une forme hexagonale. Mais la France possède également des îleset des terres à des milliers de kilomètres de Paris. Ces terres sont situées dans des régionschaudes et humides ou dans des régions froides.

Selon leurs statuts elles ont des noms différents. Il y a les Départements d’outre-mer(D.O.M. : la Martinique (ancienne Madinina), la Guadeloupe (ancienne Karukera), la Guyanefrançaise, la Réunion). Les territoires d’outre-mer (T.O.M. : la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna), Mayotte (partie française des Comores), Saint-Pierre-et-Miquelon, les îles australes (les îles Kerguelen, Crozet, de Saint-Paul et de laNouvelle-Amsterdam) et antarctiques (la terre Adélie).

La France est ainsi présente dans tous les océans du globe !

Grâce au climat, bananeset autres fruits tropicauxpoussenten Martinique eten Guadeloupe.

Saint-Pierre-et-Miquelonsont des îles peu peuplées,au climat froid.

Dans la grande île de laRéunion, le Piton de laFournaise est un volcanaux éruptionsextraordinaires.

Au beau milieudu Pacifique, les atollsde Polynésie et de Tahitisont un vrai paradis.

En Guyane, l’Enfer vert est la plusgrande forêt que possède la France :épaisse et toujours verte. C’estde là que partent les fusées Ariane.

Dans le rude climat desîles Kerguelen, tout au sudde l’Océan Indien, viventplus de manchots qued’hommes.

Située sur le continent antarc-tique (aussi appelé le 6èmecontinent), la Terre Adélie estune base scientifique.

OcéanPacifique

Océan

Atlantique

OcéanPacifique

LE MOT EXPLIQUÉ

uunn aattoollll :: île du Pacifique enforme d’anneau, faite de coraux

uunn ccoonnttiinneenntt :: A l'origine,il n'y avait qu'un seul morceau deterre sur notre planète. Il s'est en-suite lentement séparé en sixmorceaux, les six continents : l'Eu-rope, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique,l'Océanie, et le dernier découverttardivement, l'Antarctique

Antarctique dit le sixième contiment

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33LES CAHIERS D’AR THEVEN

b

2

5

de

g 3

c1

a

6

f

4h i

7j

8k

-

HORIZONTALEMENT :1. Initales de département d’outre-mer.2. Il possède les clés du Paradis.3. Le Piton de la Fournaise y gronde.4. Partie française des Comores.5. Île du Pacifique en forme d’anneau.6. Iles du Sud et pourtant glaciales.7. Territoire français du sixième continent.8. Dans ces régions de la Terre, d’un côtévivent les pingouins, de l’autreles manchots.

VERTICALEMENT :a. L’étoile Polaire indique son point cardinal.b. Le soleil s’y couche et on y est parti à sa conquête.c. L’île Madinina, l’île aux fleurs.d. Une autre île française près du Canada.e. Les Romains l’appelaient Lutèce.f. Territoire français qui possède la plus grande forêt.g. Archipel d’atolls français où l’on trouve vanille etplages paradisiaques.

h. Initales de territoire d’outre-mer.i. Le soleil se lève à ce point cardinal.j. Dans l’assiette, elle peut-être flottantemais pas dans la mer.

k. La nuit, dans le ciel, l’étoile la Croix du Sud l’indique.

SSii ttuu nnee ttrroouuvveess ppaass......RReelliiss llaa ppaaggeeddee ggaauucchhee !!

LES CAHIERS D’AR THEVEN

La Francedans le monde

LES CAHIERS D’AR THEVEN LES CAHIERS D’AR THEVEN33

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LES CAHIERS D’AR THEVEN

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LES CAHIERS D’AR THEVEN

L'Association pour la Recherche et l'Etude des Peuples de la mer (l’AREP) est une association loi 1901.L’AREP a été créée pour développer et prolonger les actions du Projet Ar Theven : l’exploration des mers etdes océans du monde par deux amis, à bord d’un véhicule à la propulsion fascinante et exigeante : le voilier.Utiliser une énergie sans limites, le vent, pour naviguer sur un espace sans frontières, la mer, et rencontrer lespeuples des rivages abordés.

L’association est le pôle d’échange et de transmission des témoignages et matériaux des modes de vie, coutumes,légendes et musiques des peuples de la mer que le bateau rencontrera au cours de sa navigation.

L’AREP élabore des livrets-documentaires qui présentent ces peuples et leurs cultures à partir d’images, d’écrits,de sons.

Des écoles partenaires accompagnent cette aventure, via un forum spécialement dédié et la publication desCahiers d’Ar Theven (CAT). Les CAT proposent d’apprendre autrement en faisant découvrir une dimensionoriginale des pays abordés, ce par le biais d’une aventure en train d’être vécue.

Le site Internet de l’AREP se place comme lieu de rencontre et d’échange entre adhérents, partenaires, élèves etprofesseurs.

ArTheven, un bateau, l’AREP, une association,pour une observation curieuse et vivante du monde de la mer et de ses habitants

LLEESS CCAAHHIIEERRSS DD’AARR TTHHEEVVEENN est une publication de l’A.R.E.P(Ar Theven pour la Rencontre et l’Etude des Peuples de la Mer) 2007 - 7, rue des Trois-Frères 75018 ParisDirecteur de publication : Nicolas LouisRédacteurs : Kiwi Ramahandry, Nicolas Louis, Laurent Guyot, Eric Mallet, Binta Yansane Relecture :Nicolas Louis, Eric Mallet Iconographie : Kiwi Ramahandry, Binta Yansane Mise en page : Kiwi RamahandryUn grand merci à Michel Colleu des Editions du Chasse-Marée

l’environnement géographique est-il plus influent pourproduire un mode de vie que l’environnement linguistique

et culturel ? Le pêcheur breton et le mareyeur argentinont-ils un mode de vie plus proche

que ce même pêcheur breton etl’agriculteur vendéen ?

l’océan, un trait d’union entre les peuples qui le bordent ?

[email protected]

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LES CAHIERS D’AR THEVEN